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Histoire internationale

La véridique histoire par lui-même d'Olaudah Equiano. Africain, esclave aux Caraïbes, homme libre

Olaudah Equiano, dit Gustavus Vasa l'Africain, naquit en 1745 en pays Ibo — actuel Biafra, Nigéria —, et fut enlevé à l'âge de onze ans par des Africains, chasseurs d'esclaves, avant d'être embarqué à bord d'un navire de traite. = La grande traversée . le conduisit à la Barbade, puis en Virginie. Revendu à un commandant de vaisseau, Equiano arriva à Falmouth en Angleterre durant l'hiver 1757. Apprenti marin, il voyagea du Canada à Gibraltar, assista en Méditerranée à de nombreuses batailles navales entre Anglais et Français. Il fut baptisé en 1759, et apprit à lire. Acheté par un capitaine de vaisseau qui se rendait aux Antilles, vendu à un négociant de l'île de Montserrat, il commercera pour ce dernier, contre rémunération, à Saint-Kitts, Saint-Eustache, la Guadeloupe, Grenade, la Martinique, et sur les côtes des colonies nord-américaines. Après bien des tribulations, et à force d'opiniâtreté, il rachètera sa liberté pour quarante livres. De retour en Angleterre en 1767, d'abord coiffeur, puis de nouveau marin, il voyagera en Turquie, en Italie, en Jamaïque et fera partie en 1773 de la fameuse expédition de Phipps pour le Groenland. Il rédigera ses mémoires — qui seront publiés en 1789 —, tout en participant aux campagnes abolitionnistes, aux côtés notamment de Wilberforce. Il épousera une Anglaise dont il eut une fille. Il devait mourir en 1797, sans connaître l'abolition de l'esclavage. Le livre d'Equiano, très souvent ré-édité en Angleterre, n'avait jamais été traduit en français, bien qu'il fût connu par l'Abbé Grégoire, le grand abolitionniste. Equiano fut le seul esclave aux Antilles à avoir relaté le récit de sa vie. Son témoignage, important sur le plan historique, l'est encore plus sur le plan humain : ayant connu le déracinement, la condition servile, Equiano reste digne, équitable, sans animosité contre des maîtres souvent iniques. A travers ce récit d'aventures multiples, l'auteur pose parfois un véritable regard d'ethnologue sur les mentalités européennes d'alors. La biographie d'Equiano est un document exceptionnel, à plus d'un titre.

07/1987

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Cuisine

Le livre de la cuisine juive

Jamais livre sur le sujet n'aura réuni une somme aussi importante de connaissances, d'érudition et de recettes du monde entier en un seul volume. Tout un peuple, depuis son exil et sa dispersion à travers les continents il y a plus de 2000 ans, et jusqu'à nos jours, se retrouve ainsi raconté à travers son histoire, ses coutumes, ses rites et sa cuisine, qu'elle soit ashkénaze, sépharade ou orientale. Claudia Roden a rassemblé 800 recettes au cours des quinze années de recherches et de voyages. Dans son introduction, elle pose la question : "Existe- t-il une nourriture juive ? Après des années de recherche sur le sujet, écrit-elle, je peux affirmer que chaque région ou pays possède ses propres plats juifs, qui sont parfois bien éloignés de la cuisine locale. Si les Juifs ont effectivement adopté la nourriture des pays dans lesquels ils vivaient, dans chacun d'eux leur cuisine a conservé une manière et une saveur spécifiques, des traits caractéristiques et des plats totalement originaux." "En dehors de ces différences, il y a toujours eu dans la cuisine juive, même il y a des siècles, un parfum d'ailleurs, un cosmopolitisme qui faisait fi des murs du ghetto... Bien avant l'ère de la communication de masse, les juifs avaient leurs propres réseaux de communication. Les passeurs de connaissances gastronomiques étaient les marchands et colporteurs, les rabbins itinérants, les prêcheurs et professeurs, les étudiants et cantors"... "L'art culinaire est important dans la mesure où il constitue un lien avec le passé, un hymne aux racines, un symbole de continuité. C'est la part d'une culture d'immigration qui survit le plus longtemps...". Selon l'historien Simon Schama, "Claudia Roden n'est pas une simple écrivaine gastronomique, pas plus que Marcel Proust n'est un pâtissier de Madeleines. Elle est tout à la fois mémorialiste, historienne, ethnologue, anthropologue, essayiste, poétesse, qui a simplement décidé de communiquer à travers le "ta'am", le goût". Ce livre est considéré comme un classique sur le sujet. Il a été couronné par huit prix internationaux et traduit en espagnol, néerlandais, allemand et hébreu.

05/2017

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Ethnologie

Cent ans au village. Chronique familiale gouin (Burkina Faso)

Retraçant l'histoire d'une famille villageoise africaine au cours des cent dernières années, ce livre nous invite à accompagner ses membres dans une aventure collective recouvrant trois générations. Du fondateur de la concession, agriculteur, guerrier, chasseur, devin, féticheur, guérisseur... jusqu'à son petit-fils, agriculteur et immigrant pauvre en Côte d'Ivoire, ballotté par les aléas politiques contemporains, ce récit révèle le souci premier de chacun : acquérir une ou plusieurs épouses, malgré le coût exorbitant du mariage, et en obtenir durablement descendance et travail. Mais si dans le premier cas, l'alliance était l'affaire des chefs de lignage et d'unités résidentielles, dans le second, elle est devenue celle des individus. On assiste en effet à la lente émergence, souvent douloureuse, de sujets autonomes : à mesure que les solidarités avec leurs communautés de naissance vont en se délitant, ces aventuriers de l'existence s'inscrivent par un comportement personnel et volontaire dans des relations électives ou circonstancielles. L'histoire de cette communauté, tramée de façons de dire et de faire propres à une identité spécifique - celle des Gouin du sud-ouest du Burkina Faso - et infléchie par l'intrusion d'événements d'ampleur internationale (guerres interethniques, occupation coloniale, émigration, guerre civile ivoirienne), est hautement personnalisée et de ce fait étrangement familière. Marquée par l'étonnante complexité de vies réellement vécues, elle est orchestrée par les aspirations, les déceptions, les compromis et les moments de grâce qui, dans l'Afrique rurale comme ailleurs, constituent le soubassement du quotidien. Ainsi le lecteur qui, à l'instar de l'auteur, se laisse guider par les protagonistes de cette chronique et s'attache à saisir ce qui fait agir, triompher ou se désespérer ces personnes, se voit ouvrir devant lui une société entière. Cette chronique générationnelle, première du genre, réussit à conjuguer trois ordres de fidélité : aux réalités vécues des personnes dont elle retrace l'histoire, aux exigences d'une description anthropologique rigoureuse et à la position forcément ambiguë de l'ethnologue, laquelle intervient dans le récit non seulement comme témoin mais aussi, discrètement, comme acteur.

05/2005

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Généralités médicales

Essais d'anthropologie hospitalière. Tome 3, Voyage en pays de chirurgie

L'anthropologue Marie-Christine Pouchelle a arpenté pendant de nombreuses années les couloirs des hôpitaux et plus particulièrement le terrain des blocs opératoires. Dans ce pays de chirurgie qu'elle a côtoyé au plus près, elle a pu observer les situations et les acteurs, son livre dévoilant ainsi les espaces les plus clos du monde hospitalier. La question du pouvoir, en lien avec la chirurgie, est ici centrale. Hommes de pouvoir, les chirurgiens l'ont pleinement été jusqu'à ces dernières années dans les établissements hospitaliers. Aujourd'hui, cependant, ils ont fort à faire avec les directions administratives qui dominent la vie hospitalière, et les progrès techniques mordent sur leurs compétences proprement chirurgicales. Pour leur part, les infirmières ont toujours été là, indispensables aux chirurgiens. Il fut un temps où elles étaient explicitement formées à s'adapter aux humeurs changeantes des "princes du sang". Bien que leur parole peine encore à se faire véritablement entendre, elles regimbent dorénavant. C'est la parole de ces acteurs hospitaliers qui est restituée dans ce livre, tout comme celle des patients, qui peuvent être pris dans les jeux de pouvoir entre professionnels. L'impact des fusions ou des fermetures d'hôpitaux délie également les langues, l'une des difficultés de ces restructurations étant de fondre des services les uns dans les autres, avec pour conséquence des pertes de repères. Le lecteur, en accompagnant l'auteure dans ses aventures diverses au sein du système hospitalier, est aussi convié à entendre la voix propre de l'anthropologue et ses ressentis. L'ethnologie, dans le contexte du terrain parfois violent de la chirurgie, permet à la fois une distance critique et une familiarisation avec les situations et les professionnels étudiés. La restitution sans fard des observations effectuées et les nombreux verbatim des acteurs hospitaliers permettent d'aller derrière le miroir, de comprendre ce qui reste encore largement passé sous silence, en dépit de la volonté de transparence affichée par les établissements hospitaliers.

08/2019

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Sciences de la terre et de la

Croiser les sciences pour lire les animaux

Plus aucune science ne peut penser les animaux à elle seule, ni prétendre pouvoir faire le tour de la question : pour mieux lire les animaux, il faut croiser les sciences. C'est devenu une évidence entre les différentes sciences de la nature, où des croisements ont déjà donné naissance à des hybrides devenus disciplines à part entière, telle l'écologie comportementale ; c'est aussi vrai entre les sciences humaines, qui ont investi, depuis quelques décennies, le versant humain des relations avec les animaux. Cet ouvrage propose un troisième croisement, novateur ; difficile, car peu pensé, peu usité, entre les sciences dites "de la nature" et les sciences dites "humaines". Il s'agit de montrer que les questions, les concepts et les méthodes de ces dernières peuvent apporter beaucoup à la connaissance des animaux eux-mêmes, à l'étude de leurs capacités qui sont de plus en plus reconnues comme étant riches et complexes. Il y a profit - et donc un besoin - à croiser les sciences de la vie - génétique, physiologie, éthologie, écologie, neurosciences - avec les sciences de l'homme - archéozoologie, histoire de l'art, histoire, littérature, anthropologie, sociologie, ethnologie - pour décrypter ; saisir et penser davantage les animaux - en somme, passer sur le versant animal. Rassemblant des spécialistes de ces disciplines, ce livre s'adresse aux archéologues, aux historiens, aux géographes, aux littéraires, aux anthropologues, aux sociologues, aux philosophes, comme aux généticiens, aux zoologues, aux éthologues, aux écologues, aux vétérinaires. Et aux passionnés d'animaux. Contributions de : Eric Baratay, Nicolas Baron, Alain Boissy, Clotilde Boitard, Dalila Bovet, Christophe Chandezon, Jérémy Clément, Martine Clouzot, Hossein Davoudi, Fabienne Delfour, Antoine Fages, Armelle Fémelat, Fabrice Guizard, Michel Jourde, Florent Kohler Michel Kreutzer, Nicolas Lainé, Gérard Lebouchec Augustin Lesage, Sophie Lumineau, Matthias Macé, Marjan Mashkour, Nelly Ménard, Fatemeh Azadeh Mohaseb, Ludovic Orlando, Emmanuel Porte, Violette Pouillard, Patrice Régnier ; Hélène Roche, Ana S. Rodrigues, Flora Souchard, Jean Trinquiez Margaux Spruyt et François Vallat.

10/2020

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Sociologie

La parenté en question(s)

Mariages, divorces, pacs, union libre… Familles monoparentales, homoparentales ou recomposées… Les progrès incessants de la procréation et les transformations sociales et culturelles ont fait exploser le modèle de la famille traditionnelle. « Plus besoin de courir le monde pour s’intéresser aux systèmes de parenté, commente la sociologue Martine Segalen, La famille occidentale est devenue le paradis des ethnologues ! » Depuis vingt ans, la tendance amorcée dans les années 1960 s’est confirmée : diminution des mariages (le nombre annuel de mariages a diminué de 40 % depuis 1990), accroissement des divorces (un mariage sur deux se termine par un divorce), multiplication des agencements de couples et des recompositions familiales, revendications des homosexuels à fonder des familles par l’adoption ou la procréation, succès croissant du pacte civil de solidarité (pacs)… Tout un vocabulaire nouveau est apparu dans le langage des sociologues, des psychologues, des juristes et même de la médecine, pour rendre compte de ces évolutions. On parle de l’importance de la « parentalité » (l’art d’être parent) et du « projet parental ». En France, la notion de « coparentalité » apparaît dans une loi de 2002, qui suggère que, quels que soient les avatars de la vie de couple, les enfants doivent pouvoir compter sur leurs deux parents. Mais aussi que le « métier de parent » exige des compétences affectives, éducatives, économiques et des responsabilités à assumer. Mais de quel lien de parenté parle-t-on ? La multiplication des affaires de justice dans lesquelles les juges doivent trancher entre le primat d’une filiation biologique, domestique ou généalogique est édifiante. Dans les nouvelles tribus familiales, on trouve des beaux-pères, des belles-mères, des demi-soeurs, des demi-frères, des parents adoptifs, ou aussi biologiques ! Après avoir rappelé quelques aspects théoriques fondamentaux – anthropologiques, historiques, sociologiques…, concernant la parenté et les systèmes de filiation, l’ouvrage s’interroge sur les multiples manières d’être parent aujourd’hui et présente les débats qui animent les sciences humaines.

04/2013

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Beaux arts

Une leçon d'abîme. Neuf approches de Picasso

"D'un côté Bouvard et Pécuchet, de l'autre des Esseintes. Tous les savoirs, y compris les plus douteux, toutes les ivresses, y compris les plus ignobles. Qu'est-ce qu'un jeune peintre affamé comme Picasso pouvait bien encore dévorer ? Surtout au contact d'un artiste académique, son père, Ruiz, à lui seul une encyclopédie de modèles et de savoir-faire ? Eh bien, il lui faudrait recommencer de rien. Retourner aux origines. Quelque chose comme la Grèce, peut-être, au temps des archaïsmes. Une Grèce primitive, sauvage, violemment coloriée, effrayante, sans le filtre des interprétations classiques. Comment arriver à supporter l'éclat direct de ce feu premier, brûlant comme la divinité, qui ne se peut regarder en face ? Sans doute, il y avait eu, en 1906, au musée du Trocadéro à Paris, la découverte de l'ethnologie, la culture de l'autre. Freud à la même époque ne tentait-il pas d'appuyer ses propres recherches du côté de Bachofen, de Frazer, de Frobenius ? Mais c'est l'Océanie, les Nouvelles-Hébrides, la découverte d'objets qui ne sont pas "d'art" mais de pratique rituelle, magique et religieuse qui intéressent Picasso : non pas des oeuvres de musée, mais des instruments de magie, les outils d'une possession, au sens où l'on parle de possédés, de pratiques d'envoûtement. Cette expérience l'ouvrira à ce que Rudolf Otto, en 1917, dans son livre sur Le Sacré, appellera le "numineux". Elle est d'ordre initiatique, non pas esthétique. Il faudrait encore ajouter ce qu'il découvre pêle-mêle et en même temps : la sculpture ibérique, le vieux fonds celte de l'Espagne, la statuaire romane, dans les églises du nord de la Catalogne, c'est-à-dire, toujours, la tradition, puis les fresques des absides et des voûtes... En fait, on a affaire à une genèse spirituelle où tout est déjà là, simultanément". Jean Clair.

09/2005

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Littérature française

Contes des sages aborigènes

Avec ce troisième volume mettant en lumière la sagesse des habitants du Pacifique, Céline Ripoll nous propose, en toute humilité, de traverser l'univers des rêves aborigènes transmis depuis la nuit des temps sur l'immense terre d'Australie. Emprunt d'une grande sensibilité, ce recueil nous offre toute la beauté mais aussi la rudesse du monde, de leur monde, celui des aborigènes. Pour comprendre la monumentalité des récits, il faut pénétrer leur pensée. Magnifique invitation que nous propose l'auteur, bien au-delà de l'envie d'exotisme. C'est une autre lecture des valeurs, de l'ordre social, de la responsabilité de chacun qui nous est partagée. La peinture de ces mots venus des temps sans âge semble encore fraîche ; Avec quelques touches d'humour en pointillés, ces récits mis en échos avec nos questionnements actuels ne manqueront pas d'interpeler. Peut-être reviendrez-vous bouleversé de ce voyage, mais il faudra pour cela accepter d'être touché par ce que l'on ne peut pas toucher. Céline Ripoll est une "passeuse d'histoires". Partie pour un premier voyage en 2005 dans le Pacifique sud, à la recherche de la légende d'un guerrier au visage à moitié tatoué, elle est revenue bouleversée par la puissance et la profondeur des récits reçus des anciens. Depuis elle n'a de cesse de mettre en lumière les légendes transmises, cette tradition orale à la racine de leur culture. Etablie sur l'île de Pâques, elle revient chaque année créer les visites contées des expositions océaniennes du Musée du Quai Branly où elle officie depuis son inauguration, et où elle côtoie de nombreux ethnologues qui nourrissent sa recherche artistique. Elle est notamment l'auteur des Contes des sages de Polynésie, 2013, et des Contes des sages de Papouasie-Nouvelle-Guinée, 2015, mais aussi de livres pour la jeunesse : Hina et le prince du lac Vahiria, Le Sorbier, 2009 ; Le tatouage de Mataora, Grandir, 2011 ; Varua, enfant de l'île de Pâques, Moai Editions, 2017.

03/2018

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Ethnologie

De palmes et d'épines. Tome 1, Vers le domaine des génies (pays Maa', Sud Viêt Nam, 1947-1963)

Pour la première fois, c'est à la découverte de son histoire personnelle, extraordinaire, que nous convie ce témoin privilégié d'une grande aventure humaine dans cet ouvrage qui, plus qu'un récit autobiographique, est un plaidoyer pour la tolérance, pour les femmes et la féminité, comprise ici comme la meilleure part de l'humanité et la plus constructive, pour les minorités. C'est aussi un véritable manuel d'ethnologie, passionnant et vivant. Pendant plus de 16 ans, l'auteur partagea l'intimité des Cau Maa', Proto-Indochinois insoumis et demeurés méconnus à moins de 150 km de Saigon. Si Boulbet réussit à pénétrer le "Domaine des génies" comme les Cau Maa' appellent leur territoire, c'est à Dam Böt son "double" local qu'il le doit. Ainsi nommé par les Proto-Indochinois, c'est seul, sans armes, à pied, par la conquête des coeurs, particulièrement celui de jeunes femmes et leurs parents, qu'il parvint à gagner l'estime de ce peuple farouchement attaché à sa liberté et sa différence. Par la qualité des relations humaines qu'il établit avec les habitants du Domaine des génies, Boulbet est pendant toute la décennie 1950 une sorte d'ambassadeur des Proto-Indochinois. Il les aide, en réponse à leur demande, à faire leur entrée dans le monde moderne, en guerre, dont ils seront bientôt victimes. Son histoire extraordinaire se transforme vite en une véritable légende au sein des Français d'Indochine. S'il prit finalement la décision de quitter le Vietnam, lui qu'on écoutait sur les hauts plateaux, c'est pour tenter éviter aux Proto-Indochinois l'horreur de la guerre moderne, pressé qu'il était de tous côtés, tant par les Viêt-congs que les agents sudistes, de faire basculer "ses" fameux guerriers dans un conflit qui les dépassait... Au mieux de sa forme, l'auteur mêle ici dans son récit l'épopée vécue et la réflexion sagace en un savoureux et alerte cocktail au ton joyeux et empreint d'humour qui ne laissera aucun lecteur insensible.

06/2002

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Ethnologie

Le Rameau d'Or. Tome 2, Le Dieu qui meurt ; Adonis ; Atys et Osiris

Dieux qui meurent, dieux morts, rois divins mis à mort, réellement ou symboliquement, ces personnages apparaissent comme bien étranges. C'est à coup sûr un des grands mérites de Frazer que de les avoir désignés à notre attentin. L'idée du "dieu qui meurt", qu'il faut placer sans doute à mi-chemin du motif mythique et du concept, pose un problème que les historiens des religions et les ethnologues contemporains ont résolu, chacun pour eux pourrait-on dire, à l'intérieur de la culture et de la société qu'ils étudient, mais qui n'est pas élucidé complètement du point de vue mythologique. Le sentiment d'étrangeté du point de vue mythologique. Le sentiment d'étrangeté que suscite l'idée d'un dieu qui subit la mort, et la mort violente, s'atténue un peu lorsqu'on s'aperçoit que cette mort n'en est pas une : le dieu ressuscite, ou bien il vit pour toujours dans l'au-delà, ou bien encore au souverain mort succède immédiatement un autre souverain ("le roi est mort, vive le roi ! "), équivalent puisqu'investi du même caractère sacré. Le mythe ne connaissant pas plus la contradiction que l'inconscient - dont il émane - n'hésite pas à représenter l'inverse de la mort par la mort et à élaborer des récits où la mort violente n'intervient peut-être que pour mieux être niée. Et Frazer, sans éclaircir complètement le sens du motif du "dieu qui meurt" en a eu cependant l'intuition poétique. Ces trois volumes nous entraînent dans les royaumes africains où l'on mettait à mort le souverain sacré lorsque ses forces commençaient à décliner, et dans les cultures de l'Antiquité méditerranéenne où l'on racontait les mythes et rejouait les rites de divinités masculines - Adonis, Tammouz, Atys, Osiris -, mourant de mort violente, puis revivant pour assurer le cycle toujours renouvelé de la fertilité végétale et de la fécondité animale et humaine. Nicole Belmont / Michel Izard

06/1998

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Photographie

Photographier les vodous. Togo-Bénin 1988-2019

Si certains musées, comme le musée de l'Homme (Jean Rouch), le Quai Branly (Martin Gusinde) ou encore le musée d'Histoire naturelle (mission scientifique du Cap Horn), ont consacré des expositions et des publications à l'oeuvre photographique d'ethnologues, apprentis ou confirmés, il n'existe aujourd'hui que peu d'ouvrages consacrés à une photographie contemporaine, qui se situerait au croisement de l'anthropologie, de la photo documentaire et de la photo d'art. C'est dans cet espace interstitiel que les photographies de Catherine De Clippel se déploient. Faite d'allers retours entre différentes disciplines, cultures, et époques, sa pratique photographique s'est plus particulièrement intéressée aux cultes vodous d'Afrique de l'Ouest. C'est en collaborant, à la fin des années 1980, avec les anthropologues Marc Augé, Jean-Paul Colleyn et Jean-Pierre Dozon, pour la réalisation d'une série de films documentaires, que Catherine De Clippel se forme progressivement à l'anthropologie et à ses pratiques. Elle en forgera une approche éminemment personnelle du terrain et du médium photographique. Le nouvel ouvrage que les éditions de la MSH consacrent au travail de Catherine De Clippel réunira quatre-vingts photographies, prises entre la fin des années 1980 et aujourd'hui, autour des cultes vodous au Togo et au Bénin, entre continuités et évolutions. Cet ouvrage, s'il est avant tout un livre de photographies, entend capter les différents aspects de l'oeuvre photographique de Catherine De Clippel, dont le regard a été fortement influencé - si ce n'est ciselé - par son expérience du terrain ethnographique. De par sa collaboration avec une équipe de chercheurs, son travail photographique rend compte d'une véritable approche anthropologique de ses sujets. Un entretien avec la photographe, ainsi que deux textes, l'un se penchant sur la dimension historique, artistique et esthétique de ses images (écrit par le conservateur de musée et commissaire d'exposition François Cheval), et l'autre sur leur contexte anthropologique (Jean-Paul Colleyn, anthropologue) accompagneront les photos.

10/2020

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Histoire internationale

Mémoire et histoire en Europe centrale et orientale

La question de la mémoire, devenue un champ de recherche fécond dans l'historiographie française, allemande et anglo-saxonne, est en passe de devenir l'objet d'études importantes en Europe centrale et orientale. Lieu d'affrontement de forces impériales et locales, durablement confronté à la nécessité de reconstruire et repositionner des identités aussi bien individuelles que collectives, l'espace centre et est-européen se présente comme un champ privilégié de questionnements sur les modalités de la constitution d'une culture historique et mémorielle. La mémoire constitue de fait un défi majeur posé aujourd'hui à la fois à la recherche historique, mais plus généralement aussi aux sociétés d'Europe centrale et orientale. Cette question est rendue plus aigué encore par le contexte actuel de transition postcommuniste, d'intégration européenne et de globalisation, qui posent la question de la révision de la mémoire historique, de sa (re) construction et de la subversion de modèles identitaires. A travers des chapitres thématiques, les auteurs de cet ouvrage collectif abordent la question de l'instrumentalisation de l'histoire et de la mémoire par le pouvoir politique, la construction de lieux de mémoire et leurs représentations et usages, la mémoire dans la construction des identités nationales, mais aussi municipales, régionales et transnationales. Le patrimoine, au niveau local ou régional, fait l'objet d'analyses qui mettent en relief le fonctionnement de ses mises en scène, sans en éluder les omissions. Ces thèmes ont été abordés à partir de différentes perspectives disciplinaires : études germaniques, histoire politique et culturelle, histoire de l'art, slavistique, littérature, sociologie et ethnologie. Placés dans des unités thématiques, les articles proposent une progression chronologique, de l'époque médiévale à la période postcommuniste, en passant par la Seconde Guerre mondiale et les guerres dans l'espace yougoslave des années 1990, à travers des études de cas pris dans l'ensemble de l'espace centre et est-européen. La Croatie, dont la mémoire fait tout particulièrement l'objet d'analyses, fait figure ici de paradigme privilégié, à partir duquel s'offrent des perspectives comparatives.

01/2011

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Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 12, Articles

"Historiens, sociologues, ethnologues ou rêveurs, économistes et philosophes (dussent-ils traîner les pieds), artistes ou poètes et nous qui passons par là sommes conviés à cet étrange banquet de la pensée. Son actualité et sa force ne vont pas manquer de remuer. Les deux derniers volumes des oeuvres complètes de Georges Bataille couvrent une activité décisive et considérable : elle tient en cent vingt-sept longs articles, aujourd'hui méconnus, écrits entre 1944 et 1949 (tome XI), 1950 et 1961 (tome XII) : "Seule la mort se dérobe à l'effort d'un esprit qui s'est proposé de tout embrasser." La plus grande partie d'entre eux a été rédigée pour la revue que Bataille fonde et dirige à partir de 1946, Critique. Mais d'autres ensembles au ton très singulier (pour Troisième convoi ou Botteghe Oscure) se dégagent et font cavalier seul. Pour mieux marquer le mouvement de la pensée, l'ordre chronologique a été ici suivi. Voici donc regroupée et lisible cette impressionnante somme qui, au fond, sert d'exercice préparatoire, d'escorte et de commentaire permanent aux livres imprimés : pour Bataille, le premier sous son nom date, on le sait, de 1943, il a alors quarante-sept ans ; c'est L'expérience intérieure. On assiste ici à une extraordinaire dépense énergétique qui couvre les dix-huit dernières années de sa vie. Toutes les polémiques, tous les débats de l'époque, toutes les amitiés y figurent en première ligne : Breton, Sartre, Heidegger, Char, Prévert, Blanchot, Beckett, Miller, Camus, Masson, Leiris... Les études sont longues, attentives, fouillées. Elles prétendent donner un aperçu de l'esprit humain dans tous les domaines. Elles révèlent une pensée en travail, en état de recherche, d'excitation et de jeu, au jour le jour. A mi-route entre la parole vive et le livre, elles évoquent le rythme, la pulsation et parfois, ponctuation aidant, la respiration de "l'imperceptible colère du bonheur" qui les porte". Francis Marmande.

04/1988

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Ethnologie

Anthropologie structurale Tome 1

A travers ce premier tome de l'Anthropologie Structuale, Lévi-Strauss réunit les textes fondamentaux de son oeuvre et nous enseigne les bases de son immense sytème philosophique. Un outil indispensable pour s'initier à la pensée philosophique, sociologique et anthropologique contemporaine. Ecrits entre 1945 et 1957, les textes rassemblés dans ce volume et devenus difficilement accessibles jettent les fondations de l'anthropologie structurale à laquelle le nom de l'auteur est lié. L'introduction dissipe un malentendu initial en montrant que l'ethnologie et l'histoire, même dite événementielle, loin de s'opposer, doivent se prêter un appui mutuel; ce que, depuis, les succès de l'anthropologie historique ont amplement attesté. L'étude des sociétés amérindiennes, objet de la deuxième partie, le confirme. L'analyse structurale de leurs coutumes, et de leurs institutions anticipe des découvertes archéologiques récentes, d'où ressort que les peuples amazoniens ne furent pas les primitifs qu'on croyait voir en eux. Dans une première partie, l'auteur avait aussi fait voir par des exemples concrets comment ses réflexions sur les rapports de l'anthropologie avec la linguistique et la psychologie l'ont conduit à poser les principes de l'analyse structurale des mythes, qui allait occuper une grande place dans ses travaux. Une troisième partie élargit cette perspective pour y inclure l'art. Enfin une quatrième partie, d'esprit plus méthodologique, envisage la place de l'anthropologie dans l'ensemble des sciences sociales et les problèmes posés par son enseignement. A côté des aspects de la réalité sociale si complexes que l'observateur doit se contenter de les décrire, et que l'anthropologie structurale ne songe pas à nier, on constate ainsi qu'il en existe d'autres où la comparaison permet de dégager des relations invariantes. En s'attachant surtout à eux, on espère mieux comprnedre l'homme et introduire dans son étude un peu plus de rigueur.

08/1996

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Spécialités médicales

Vieillir. Je, tu, il... nous Tome 2

Changer son regard sur la vieillesse, sortir du jeunisme à tout prix, se donner des outils pour vieillir agréablement et savoir accompagner une personne dans cet âge de la vie, nous sommes tous concernés. Les auteurs de cet ouvrage, sociologues, ethnologues, philosophes, médecins, biologistes... sont des spécialistes reconnus dans leur domaine. Tous observent que la vieillesse est une notion subjective, que chaque âge de la vie vaut la peine d'être vécu. L'individu, même "diminué", reste une personne unique, digne de rencontre et de partage et dont l'avis mérite d'être recherché et écouté. De même, notre espérance de vie et la manière dont nous vieillissons ne dépendent pas tant de données génétiques "écrites dès notre naissance" que de notre hygiène de vie, de l'environnement et de notre attitude préventive face aux risques de maladie : nous sommes pour beaucoup les acteurs de notre propre vieillissement. Cet ouvrage, présenté en deux tomes, peut se lire au choix comme un livre, un manuel de référence ou un dictionnaire. Que vous soyez concerné vous-même parce nouvel âge de la vie aidant d'un parent âgé, soignant ou thérapeute, directeur d'une maison de retraite, gériatre, médecin, infirmier, travailleur social, étudiant, etc., ce livre vous apportera des réponses aux questions que nous nous posons tous face à ce défi majeur de notre civilisation. Ce deuxième tome fait un point complet sur la prévention et le traitement des maladies cardio-vasculaires et neurodégénératives. Il présente notamment les interventions actuelles révolutionnaires sur le coeur et les vaisseaux : pose de stents, changement de valves, traitement des arythmies, etc. Il détaille les propositions qui peuvent être faites aux malades Parkinsoniens, et montre que l'on progresse dans le compréhension d'Alzheimer. La vieillesse atteint le cellule, les tissus et les organes ; les désordres qui en résultent sont corrélés aux maladies de la vieillesse. Sont ainsi développées les différentes recherches dans ce domaine : rôle des télomères, radicaux libres, immunité, mécanismes de la mémoire...

03/2019

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Philosophie

L'ivresse et la paresse

L'unique objet de ce livre est de répondre à la très vieille question de savoir si l'Histoire a un sens. Pour Alain Cotta, la réponse est positive et parfaitement claire : le sens de l'Histoire existe, produit d'un déterminisme ni économique, ni sociologique, ni culturel, mais bien biologique. Rien d'étonnant à ce que l'ouvrage commence par l'examen d'un naturalisme dont le contenu vient d'évoluer sous l'effet des recherches mondiales consacrées au fonctionnement du cerveau. Outre ses résultats médicaux et proprement biologiques, cette recherche a commencé à bouleverser toutes les sciences sociales. Elle impose une pluridisciplinarité entre toutes les vieilles matières - psychologie, ethnologie, philosophie... - qu'elle renouvelle de fond en comble. Le cœur de cette pluridisciplinarité réside dans la définition du champ et du fonctionnement de la conscience, donc aussi de l'inconscient, ce qui débouche sur la question de l'existence ou non d'un quelconque libre-arbitre. Des connaissances physiologiques très précises conduisent à retenir deux grands objectifs de toute vie individuelle : la recherche de l'ivresse et la volonté de paresse, et à y trouver les justifications de cette existence et du sens de l'Histoire. Il est bien entendu plusieurs formes d'ivresse dont traite ensuite ce livre : une ivresse physiologique (les drogues, le meurtre), une ivresse mondaine (l'argent, la gloire, le pouvoir), une ivresse de sublimation (la foi, l'art, la recherche où gît à l'évidence l'origine unique de notre évolution technologie qui pourrait laisser croire à un indéterminisme de l'Histoire). La dernière partie, consacrée à la paresse, aussi bien physique que morale, montre que notre évolution historique est bien déterminée par la volonté d'épargner nos muscles et nos neurones, et que cette paresse trouve sa légitimité dans l'accomplissement de la fin la plus physiologique qui soit : la lutte contre la mort, l'affirmation de la vie. Cet essai pluridisciplinaire magistral montre non seulement que l'Histoire n'est pas finie mais qu'elle a une finalité.

04/1998

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Beaux arts

100 000 ans de beauté

100 000 ans de beauté est né d'un constat : la quête de beauté obsède l'espèce humaine depuis plus de cent mille ans et le corps humain est son médium privilégié. Modelage du corps et définitions de canons, soins et applications de couleurs, coiffures et ornements, nudité et vêtements, l'extravagante variété de ces signes forme un langage qui dit l'appartenance culturelle, le genre, l'époque, l'âge et le statut social. Malgré l'extrême diversité des gestes et des idées, une certaine universalité des enjeux psychologiques et sociaux guide cette quête d'embellissement. 100 000 ans de beauté se consacre à la quête humaine de beauté à travers les âges et les civilisations. Aucun autre ouvrage ne s'intéresse à la beauté avec une approche aussi ambitieuse dans le temps et l'espace : de la préhistoire à nos jours, avec une réflexion prospective portant sur le XXIe siècle, 100 000 ans de beauté traite d'un sujet universel en s'appuyant sur l'étude d'un grand nombre de civilisations anciennes et contemporaines. 100 000 ans de beauté réunit les contributions des meilleurs spécialistes, dans une approche pluridisciplinaire et internationale afin d'enrichir et de décloisonner le regard sur la beauté humaine. Plus de 300 auteurs, de 35 nationalités différentes, ont collaboré à ce grand projet. Les auteurs de 100 000 ans de beauté sont anthropologues, archéologues, artistes (photographes, peintres, sculpteurs, plasticiens, cinéastes), chimistes, conservateurs de musées, critiques d'art, écrivains, ethnologues, historiens, journalistes, médecins, paléontologues, philosophes, psychiatres, sociologues et apportent une lecture originale de la quête de beauté. Leurs contributions sont synthétiques (entre 3000 à 15 000 signes). Les informations et analyses sont très clairement énoncées, accessibles, sans jargon technique. Sculptures, peintures, photographies, images de film, documents d'archives, bijoux et objets usuels, la richesse et la variété de l'iconographie choisie pour illustrer chaque thème est impressionnante. Chaque contribution est illustrée, voire se fonde sur le commentaire d'une oeuvre, pour faciliter la compréhension des idées. Chaque volume comprend environ 60% de texte et 40% d'illustrations.

10/2009

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Histoire de France

Journal de l'Elysée. Tome 5, La fin du gaullisme, 1973-1974

Longtemps, Jacques Foccart n'a guère prêté attention aux rumeurs concernant la maladie de Georges Pompidou que pour les démentir. Pourtant, c'est bien une fin de règne que dépeint le conseiller du président dans ce dernier tome de son journal. Formée dès l'élection de Pompidou, la fronde des intégristes du gaullisme est attisée en 1973 par le dessein du chef de l'Etat de ramener le mandat présidentiel à cinq ans. Deux anciens Premiers ministres, Michel Debré et Maurice Couve de Murville, montent au créneau à l'Assemblée nationale et contribuent à faire échouer le projet de révision constitutionnelle... Pour vingt-sept ans. L'autorité du chef de l'Etat s'affaiblit, tandis que le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, qui n'en fait qu'à sa tête, étend parmi les gaullistes le cercle de ses partisans, bientôt grossi des adversaires du dauphin mal aimé du président, Jacques Chaban-Delmas. Au premier rang de ceux-ci, on distingue le Premier ministre, Pierre Messmer, et le jeune ministre de l'Intérieur, l'ambitieux Jacques Chirac. Celui-ci convaincra quarante-trois parlementaires de rallier Giscard au lendemain de la mort de Pompidou. Au jour le jour, l'auteur décrit, comme il les vit, les déchirements de la famille gaulliste : les coups d'épingle de quelques lilliputiens du groupe et les estocades des barons et consorts. En Afrique, domaine réservé de Foccart, comme en France, la période est agitée: en pleine campagne présidentielle, le président Hamani Diori est renversé au Niger, et l'ethnologue Françoise Claustre est enlevée au Tchad. L'élection de Valéry Giscard d'Estaing mettra un terme à la présence de Jacques Foccart à l'Elysée, qui aura duré plus de quinze ans, et à son journal monumental. En cinq volumes, l'auteur du journal de l'Elysée a rédigé les annales méticuleuses de la première période de la Ve République, celle du pouvoir presque sans partage des gaullistes. Il en ressort un tableau saisissant du fonctionnement de l'Etat au sommet, depuis les soubresauts de la décolonisation et de Mai 68 jusqu'au temps d'une gestion assagie dans le contexte européen. On aura mieux compris, à travers ces descriptions et ces dialogues, les façons contrastées de faire l'Histoire, au sein du même cadre institutionnel et idéologique, qui furent celles de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou, dont Foccart ne nous a jamais laissés nous éloigner.

02/2001

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Biographies

Roger Curel. Le marcheur à l'étoile

Les romans de Roger Rosfelder, alias Roger Curel sont invraisemblables comme la vérité des mondes qu'ils décrivent, démasquent ou dénoncent : les expéditions ethnographiques en Afrique, le Front de libération nationale et la guerre d'Algérie, l'Afrique du gaullisme, les réseaux d'espionnage. Fatalement autobiographiques, ces récits et essais entendent corriger les bévues ou l'amnésie de la postérité selon la méthode des vases communicants : le témoin vient prêter la main à l'historien, le polémiste éclaire la lanterne du moraliste, le philosophe négocie avec le rebelle. L'homme aime en gourmet la langue française : il faut écrire avec appétit, enseigne-t-il, sinon les mots sont fades. La gourmandise de l'esthète, elle est dans l'ambiance de l'action (au coeur de la campagne de France en 1940), dans les décors de la narration (au plus intime d'un Madrid inattendu), dans les parfums des lieux (quand les effluves du pain blanc lui taquinent les narines au plus secret de la casbah algéroise). Elle est aussi dans une joie rabelaisienne à manipuler les personnages, ces miniatures de camée, peu importantes en volume mais ciselées, suivant les caractères, avec précision, corrosion ou tendresse. Roger Curel a été dépossédé de sa propre histoire dans la mémoire collective et les archives publiques. Il a été, par intermittence, privé de ses faits et gestes par son frère André, exclu de l'exécution de l'amiral pétainiste Darlan qu'il a été seul à imaginer à Alger en 1942, dépouillé par Jean Rouch de la réalisation de cinq courts-métrages ethnographiques durant la mission Niger chez les Dogon et les Songhaï en 1950 et 1951, effacé de la mise en scène de ""Crin Blanc' par le réalisateur Albert Lamorisse en 1953 ainsi que du scénario et des dialogues de "Traitement de choc" par le cinéaste Alain Jessua en 1973. Soldat valeureux, ethnologue et linguiste, écrivain et journaliste, il importait de revenir sur la vie multiple et aventureuse de ce personnage hors normes et de rendre à Rosfelder ce qui appartient à Curel et vice-versa. Il était temps d'écrire la contre-histoire du marcheur à l'étoile, de la manière la plus juste, la plus éthique et la plus équitable, sans visée subversive et en écartant les facilités du réquisitoire.

03/2024

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Récits de voyage

Par monts et par vaux. Petit abécédaire des paysages

D'alpage en verger : l'ethnologue du dehors et arpenteur Martin de la Soudière, remarqué notamment pour son superbe Arpenter le paysage (2019), livre ici un abécédaire personnel et nourri de littérature des motifs paysagers. Avec l'approche qui lui propre, généreuse et joyeuse, à la fois personnelle et polyphonique, Martin de la Soudière a répertorié 22 motifs/topoï qui marquent en profondeur le territoire de la France et l'amoureux des paysages qu'il est. Ces motifs, tels que les paysagistes les définissent, sont aussi des lieux. Des lieux ordinaires, des lieux communs en commun, à savoir ce qui " fait " lieu, dans les territoires, rehaussés par leur seule géographie et non pas par une notoriété comme c'est le cas avec les hauts lieux, à l'inverse, eux, pourvus d'un nom propre et d'un toponyme local. Quoique souvent très clairement localisés géographiquement, ce ne sont pourtant pas, pour ne prendre que ces exemples, telle plaine ou telle montagne dont il est question, mais de la plaine et de la montagne dans leur généralité ; des motifs donc qui se retrouvent et se répliquent ailleurs, similaires, en de nombreux autres territoires. A la fois singuliers et emblématiques, ils nous appellent, nous interpellent, renvoyant ainsi plus largement à notre culture de l'espace et de la Nature. Cet abécédaire a pour ambition de donner envie de nous rendre sur place, pas comme un parcours fléché en suivant un guide, à la recherche du pittoresque, mais comme une simple promenade accompagnée dans la Nature ordinaire, manière de rafraîchir notre regard sur les lieux et les paysages, ce qui en la matière va de pair avec l'évolution de nos sensibilités collectives et individuelles, ce qu'on appelle l'air du temps. Pour chaque motif retenu, et parfois dans un ordre différent, le récit se déroule selon une triple approche, à la façon d'une géopoétique : géographique stricto sensu, avec l'évocation et la description précise de chacune des " unités paysagères " retenues ; du relief - l'orographie ; de la géologie ; de la végétation, etc. ; littéraire : le texte est scandé, et les motifs " habillés " et prolongés par des citations ou des références empruntées au roman, à l'essai ou à la poésie ; Enfin une approche toute personnelle où s'expriment, avec un ton très libre, la propre sensibilité de l'auteur et ses expériences de ces lieux et paysages.

08/2023

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Littérature étrangère

La Saison du serpent

Lorsque la tragédie vient dévaster sa vie après la mort accidentelle de son mari Joe, Nance fuit sa ville natale du Wisconsin et se crée une nouvelle existence dans l'Ouest. Cette jeune femme est éthologue, une scientifique spécialisée dans les serpents à sonnette. A présent installée à Lewiston, Idaho, dans une maison dominant la Snake River, et mariée à Ned Able, un directeur d'école, Nance se sent enfin en paix. Elle part fréquemment dans la nature sauvage de Hell's Canyon pour y chercher ces reptiles, aimant se confronter aux dangers naturels. En surmontant de tels risques, Nance pense se protéger d'autres malheurs et devenir invincible, croyant qu'on peut surmonter la peur et contrôler les risques en étant préparé, en connaissant son sujet. Un jour qu'elle revient dans leur demeure, Nance ne s'aperçoit pas tout de suite des changements imperceptibles qui s'opèrent en la personne de Ned. C'est à ce moment que sa sœur cadette, Meredith, apparaît en ville pour finalement s'installer. Une autre nature de Ned Able apparaît alors. Il subit des transformations que Nance refuse de reconnaître jusqu'à ce qu'avec l'aide de sa sœur, elle soit amenée à voir ce qui se dissimule sous la peau. Mais rien ne peut laisser présager jusqu'où Ned ira pour contenir ce passé, ni où ses souvenirs effrayants le conduiront lorsqu'il trouvera comment assouvir son obsession. Le climat oppressant qu'organise Claire Davis par son investigation originale dans les ténèbres de l'esprit humain est un coup de force : elle parvient à mettre sur pied un huis clos dans les grands espaces de l'Ouest. Incarcérés dans l'immensité naturelle des montagnes, les personnages sont ballottés entre drame psychologique et thriller. Chaque événement, chaque description d'un élément de la nature ou du détail d'un être, est une chape de plomb à ciel ouvert. L'atmosphère reptilienne de ce roman envoûte les personnages comme le lecteur.

10/2008

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Littérature française

Les aventures de Percival. Un conte phylogénétique

Nous connaissons l'histoire du singe assis pour l'éternité devant une machine à écrire dans l'espoir de composer, par le plus grand des hasards, une comédie de Shakespeare. Cette fable sert à donner une idée de l'improbabilité des choses, comme l'apparition de l'intelligence chez les primates. Seulement voilà : admettre cette histoire suppose d'imaginer le singe comme un pur mécanisme immortel couplé à une autre machine faite de touches et de ruban encreur. Cela revient à lui refuser la moindre intelligence, la moindre sensibilité artistique ou même le moindre embryon de jugeote. Que se passerait-il si on invitait à s'asseoir devant la machine à écrire, au lieu d'un chimpanzé imaginaire, un véritable chimpanzé doté d'un véritable cortex, et d'une conscience non moins authentique ? C'est l'expérience à laquelle s'est livré Samuel Mclntosh, jardinier. mathématicien, docteur en Probabilité & Comportement animal. Percival, ci-devant singe dactylographe, finira-t-il par écrire les oeuvres de Shakespeare ? Va-t-il pianoter en aveugle ou bien dévoyer le hasard en laissant s'exprimer son génie ? Va-t-il obéir à son destin d'animal métaphorique ou bien prendre un malin plaisir à tromper les prévisions des éthologues ? Samuel McIntosh parviendra-t-il au bout de son expérience ? La lecture de ces pages devrait nous permettre de répondre à ces questions. Cependant, rien n'est moins sûr :il existe plusieurs versions de la même fable, et elles ne concordent pas toujours. Ce livre s'inspire des travaux de Dominique Lestel, philosophe-éthologue. et d'Alain Richert, paysagiste-botaniste. Il tient compte (à sa guise) des plus récentes spéculations en matière d'éthologie, et détourne l'usage de l'éthogramme (description de comportements) afin de trouver d'autres façons de raconter les fables. Les dessins de Nicolas de Crécy sont 1à pour apporter un peu de rigueur scientifique à la fantaisie, et vice-versa.

09/2009

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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

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Ecrits sur l'art

Marronnage, l'art de briser les chaînes

Dans tous les pays où les bateaux négriers les ont transportés de force, les personnes réduites en esclavage ont pris la fuite : ils sont appelés esclaves "marrons" , on dit qu'ils sont partis en marronnage. En Guyane hollandaise (Suriname) des esclaves s'enfuient en grand nombre, protégés par l'immense forêt amazonienne toute proche où ils forment des sociétés. L'art de briser ses chaînes est l'histoire peu connue du marronnage. Ces sociétés marronnes ont d'abord dû défendre leur liberté, se construire sur ce qui restait de leurs cultures africaines puis se développer et, la paix revenue (autour de 1860), exprimer dans l'art leur sens du beau : le moy. Sous les doigts de l'artiste, les objets du quotidien deviennent alors des oeuvres d'art fabriquées pour soi ou offertes à l'autre, en particulier à la femme ou l'homme aimé. L'art de briser ses chaînes, c'est aussi le tembe, l'art des Marrons : sculpture, gravure, broderie, peinture. Auprès de sculptures et d'ojets du siècle dernier (dont beaucoup proviennent du musée du Quai-Branly), seront présentés les travaux d'artistes contemporains, mettant ainsi en valeur pour la première fois la continuité artistique de l'art marron. Le lecteur découvrira les oeuvres de précurseurs du tembe sur toile tels Antoine Lamoraille et Antoine Dinguiou, les tableaux et sculptures de leurs cadets Carlos Adaoudé et Francky Amete. Les créations originales de peintres à la renommée internationale tels Hervé Télémaque, John Li A Fo et Marcel Pinas, abordant histoire, culture ou tembe, questionnent le devenir et la place de cet art. Les scientifiques du siècle dernier ont aussi ramené des photographies, dont la dimension artistique nous apparaît pleinement au-delà de leur valeur documentaire. Donnant à voir un même sujet collectif à quelques générations d'intervalles, les oeuvres de photographes actuels tels Gerno Odang, Ramon Ngwete, Nicola Lo Calzo entrent alors ici en dialogue avec celles des ethnologues Jean-Marcel Hurault et Pierre Verger. Pour comprendre ces peuples, issus du refus du sort qu'on leur avait réservé, la parole sera donnée aux témoins, ceux du temps de l'esclavage et les témoins d'aujourd'hui.

07/2021

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Bijouterie, horlogerie

Parure. Un langage universel

"C'est un fait bien connu que les objets de parure dans toutes les sociétés sont des signes et relèvent donc de la sémiologie. La parure est la première forme d'art et un marqueur d'humanité, puisque seuls les humains se parent. Il n'y a pas de société sans parures. Les systèmes de signes, cependant, ne sont pas tous humains. De nombreuses études ont été consacrées par les archéologues, les anthropologues, les ethnologues au symbolisme de la parure, à sa valeur dans les rituels, les croyances, les échanges, les alliances dans le cadre de cultures diverses depuis les origines de l'humanité. L'approche que j'adopte ici s'écarte de ce chemin bien balisé. Bien que les motivations du collectionneur soient très différentes de celles du chercheur, peut-être même incompatibles, ma formation universitaire m'a amenée à réfléchir sur la parure avec des outils qui sont ceux de la linguistique, ma spécialité. N'étant ni archéologue ni paléontologue mais linguiste, j'ai ainsi l'ambition de mettre en évidence une "grammaire" des parures pouvant recevoir par métaphore le même traitement que les langues. Les langues parlées dans le Monde sont diverses mais comportent néanmoins des caractéristiques universelles qui fondent l'unicité du langage humain. De la même façon les parures, tout au long de l'histoire de l'humanité et dans toutes les cultures, possèdent des caractères distinctifs qui permettent de les identifier et de les différencier. Mais en même temps on retrouve, à la fois dans la sélection des matières premières et dans les formes privilégiées ainsi que dans les agencements, des traits universels. C'est cette tension entre la diversité et l'unicité que je me propose d'illustrer à travers un choix d'objets de parure provenant de toutes les parties du Monde, depuis le Paléolithique jusqu'à nos jours. A l'exception toutefois des bijoux du monde occidental moderne et contemporain Cet ouvrage est consacré à l'examen des matières premières, des formes, des motifs et des agencements des parures. S'y ajoute la question des points d'application sur le corps".

10/2023

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Indiens

Faire la paix avec Cochise. Journal de 1872 du capitaine Joseph Alton Sladen

S'il y eut au XIXe siècle, au plus fort des guerres indiennes, une mission en laquelle personne ne croyait, c'est bien celle que mena le général de brigade Oliver Otis Howard pour négocier une paix avec le chef apache Cochise. Eté 1872. La Maison-Blanche considère qu'il est temps de mettre fin aux guerres apaches. Aux yeux du président républicain Ulysses S. Grant, Cochise, chef des Apaches chiricahuas, est le seul interlocuteur de cette tribu ayant assez d'autorité et d'ascendant sur les siens pour être à même de négocier sérieusement une paix. Le chef chiricahua tient tête depuis douze ans aux troupes américaines, mais aussi mexicaines. La "Guerre de Cochise" répand la terreur en Arizona et au Nouveau-Mexique et commence à coûter cher en vies, en dollars et ralentit fortement la "marche du progrès" . Même s'il reste souvent maître du terrain, le grand chef est conscient que chaque affrontement se termine par trop de morts dans les rangs chiricahuas. Par l'intermédiaire de son seul ami blanc, Thomas Jonathan Jeffords, Howard, en qualité de représentant du président Grant, assisté de son aide de camp Joseph A. Sladen, met sur pied une mission de paix. Jusqu'à la signature du traité le 11 octobre 1872, Sladen tient au jour le jour son journal. Scrupuleux, détaillé, intelligemment rédigé, ce journal se révèle un véritable trésor pour tout lecteur et bien sûr pour les ethnologues et les historiens. En immersion au sein d'une tribu indienne en état de guerre, nous découvrons la vie quotidienne des Apaches, leurs lois de l'hospitalité. Et enfin, nous nous trouvons face à Cochise. Joseph Alton Sladen (1841-1911) outre qu'il fut un vétéran des armées de L'union durant la guerre de Sécession effectua des études en médecine. Très tôt il devint l'intendance du général Oliver Otis Howard. Il sera jusqu'à la mort de ce dernier en 1909 son fidèle aide de camp. Edwin R. Sweeney qui a établi l'édition et l'appareil critique du Journal est l'auteur des biographies de Cochise et de Mangas Coloradas parues dans la présente collection.

10/2023

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Ethnologie

Des taurins et des hommes. Cameroun, Nigeria

Au Cameroun et au Nigeria, les taurins - petits bovins sans bosse - sont très minoritaires par rapport aux zébus. ils présentent pourtant l'avantage D'être mieux adaptés au milieu : résistants à la mouche tsé-tsé, ils pourraient aider à la mise en valeur des zones infestées et ils apparaissent dans certaines régions humides comme les seuls bovins aptes à favoriser l'inter-pénétration de l'agriculture et de l'élevage. Mais la relance de ces élevages, tant au Cameroun qu'au Nigeria, a toujours posé problème : l'imbrication du social, du religieux et du politique dont ils sont porteurs en fait des élevages archaïques. difficilement récupérables par les Sociétés villaGeoises contemporaines, et donc en voie d'extinction. La " laïcisation " du taurin et son introduction dans une économie de marché restent à faire. Cet ouvrage réunit des géographes, ethnologues, anthropologues, vétérinaires-zootechniciens. Il contribue à une meilleure compréhension du fonctionnement social des élevages, et apporte une description précise de ces animaux et de leur comportement : deux préalables nécessaires à l'identification de " nouveaux types d'éleveurs " et à la mise en œuvre de nouvelles pratiques zootechniques et sociales. In Cameroon and Nigerina, taurines - small humpless cattle -form a minority in comparison with zebu. Nevertheless, they are better suited to the environment. Taurines (Bos taurus) are resistant to tsetse fly and could help in the farming of infested zones and are the only cattle that can be reared it in combination with arable farming in certain wet regions However, relaunching taurine rearing in both Cameroon and Nigeria has always been a problem. The overlapping of the social religious and political spheres in which they are involved means that rearing is archaic, difficult to adopt by contemporary village societies and is therefore disappearing, The taurine remains to be rendered "secular" and incorporated in a market economy. Geographers, ethnologies, anthropologists and veterinary/zootechny specialists have contributed to this book. It provides better understanding of the social functioning of taurine rearing and a precise description of the cattle and their behaviour. The latter features are prerequisites for the identification of new types of animal farmers and the implementation of new zootechnical and social practices.

05/1998

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1962

"Avant même d'être surréaliste", Michel Leiris disait avoir été "fasciné par l'espèce de linguistique amusante - comme il y a une "physique amusante"- que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes ". Autant dire que Leiris et Paulhan n'étaient pas sans "lieux communs": l'un et l'autre, comme écrivains, s'attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l'un et l'autre furent critiques littéraires, critiques d'art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l'un et l'autre s'intéressèrent à l'oeuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre... Si l'on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles - les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine -, il est ici essentiellement question de l'oeuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d'écrivain confirmé, avec l'attentif éditeur et directeur de revues qu'était Paulhan. Ainsi, à l'occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d'équilibre en même temps que d'affrontement : "Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d'explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez- vous pas, s'il est si rare de nos jours d'attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d'expression), que la cause en pourrait bien être - malgré tant d'apparences contraires -- qu'il est aussi le plus dangereux ? " A cette réflexion de l'auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : "Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c'est ce que je me demande... L'une des grosses questions qui m'embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l'écriture, quelque chose qui soit l'équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s'exprime, possibilité de "déchirement"? "

01/2000