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Carbone, Justine Cunha

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Philosophie

Commentaire de l'Euthyphron de Platon

"Aux Etats-Unis surtout, mais aussi, à divers degrés, dans les pays d'obédience anglo-saxone, l'Euthyphron est un dialogue très prisé au point de servir d'introduction à des enseignements de logique dans la mesure où il est considéré comme un bon exercice dans ce domaine en raison du morceau 10 a-11 b, si âprement disputé". "Ce morceau "logique" revêt également une dimension que l'on est forcé de considérer comme "théologique" dans la mesure où une tendance significative du commentarisme, allant sans doute bien au-delà de la préoc-cupation initiale de Platon, voit dans le dilemme ("Le pieux est-il pieux parce que les dieux l'aiment, ou les dieux aiment-ils le pieux parce qu'il est pieux ? ") l'expression d'un débat théologique général : le Bien est-il le Bien parce que Dieu le commande ou bien Dieu commande-t-il le Bien parce qu'il est le Bien ? " [C'est ce problème que les Anglo-Saxons appellent Euthyphro Dilemma]. "Deux autres thèmes retiennent également l'attention, et cette fois davantage celle des spécialistes. L'un, qui ouvre le dialogue, porte, au-delà de la distinction entre dikè et graphi, sur des aspects essentiels du droit grec ancien. Le second, qui conclut le dialogue, à la suite du fameux morceau 10 a-11 b, retrouve un problème classique du premier platonisme, la nature et/ou l'unité des vertus à travers le rapport entre Piété et Justice". "En France, et dans le monde francophone en général, on peut déplorer un certain retard qu'accusent les travaux d'interprétation de l'Euthyphron. En dehors de l'Euthyphron de Platon, dû à Jean-Yves Chateau, il n'y a guère que le récent ouvrage de Dan Solcan : La piété chez Platon. Une lecture comparée de l'Euthyphron et de l'Apologie (Paris, L'Harmattan, 2009)". Le but de ce travail très méticuleux de Djibril Samb est de combler le retard de la France et du monde francophone par rapport au monde anglo-saxon dans le commentarisme de l'Euthyphron.

05/2017

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Droit

La paix du roi (1180-1328). Paix publique, idéologie, législation et pratique judiciaire de la royauté capétienne de Philippe Auguste à Charles le Bel

Si le renouveau de la paix royale dans la France médiévale au XIIe siècle est un phénomène bien connu, son essor aux XIIIe et XIVe siècles l'est beaucoup moins. La période allant du règne de Philippe Auguste à celui de Charles le Bel - 1180-1328 - est pourtant décisive. Durant celle-ci, à la faveur d'un contexte très favorable à sa cause, la royauté parvient à s'ériger en éminente pacificatrice de son royaume, achevant de substituer la paix du roi à l'ancienne paix de Dieu. Au cours de cette époque, la couronne s'efforce de lutter contre trois méfaits considérés comme particulièrement préjudiciables à la paix : les guerres entre les sujets, les violences sur les chemins, et les associations illicites. Dans le combat qu'ils engagent, les rois sont portés par la pensée des ecclésiastiques, qui leur rappellent sans cesse que leur devoir est d'oeuvrer pour la tranquillité du royaume. A partir du milieu du XIIIe siècle, cette rhétorique des clercs, nourrie par l'ancienne tradition carolingienne, est considérablement confortée et enrichie par la renaissance aristotélicienne. Inspirés par ces discours édifiants, les Capétiens s'efforcent de réfréner les tumultes provoqués par les fauteurs de guerre, les agresseurs qui méfont sur les chemins, et les régnicoles qui se liguent. A cette fin, ils n'hésitent pas à agir en législateurs : ils édictent de nombreuses lois, tantôt locales et tantôt générales, qui condamnent avec fermeté ces fauteurs de troubles. L'application de ces préceptes se heurte à de fortes résistances, et la politique royale connaît de réelles vicissitudes. Néanmoins, l'action menée par la royauté renforce sa vocation souveraine et porte des fruits concrets. Les actes de la pratique montrent que les serviteurs de la couronne entreprennent de nombreuses actions, très souvent diligentées ex officio, visant à sanctionner les malfaiteurs ayant violé la légalité royale. Le volontarisme de la couronne est particulièrement évident contre ceux qui livrent des guerres, lesquels sont régulièrement condamnés pour leurs entreprises devant la justice royale. En définitive, en déployant ainsi tous leurs efforts, les Capétiens parviennent à instaurer un ordre pacifique sur lequel sauront s'appuyer ensuite leurs successeurs Valois.

12/2015

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Pédagogie

Qu'as-tu appris à l'école ? Essai sur les conditions éducatives d'une citoyenneté critique

Nico Hirtt, auteur de Tableau Noir et des Nouveaux maîtres de l'école nous revient avec son nouveau livre. L'école : Elle était pourtant venue à nous, porteuse de tant de promesses ! Elle allait assurer l'émancipation des individus, le développement de leur personnalité et de leur pensée critique ; elle devait permettre le fonctionnement d'une société démocratique, pacifiste, civilisée et multiculturelle ; elle ouvrirait aux enfants de toutes extractions les portes des Sciences et des Arts ; elle formerait les créateurs dont se nourrit la Culture, les décideurs qu'exigent les plus hautes fonctions publiques et privées, les travailleurs hautement qualifiés que devaient réclamer en nombres croissants l'industrie et les services modernes ; elle serait garante de l'égalité des chances sur le plan social et professionnel, de l'égalité des droits devant la Justice et l'Etat... Hélas ! Après quelque cent ans d'instruction obligatoire , force est de constater que l'Ecole - avec majuscule, pour désigner l'institution d'Etat et non l'un de ses établissements particuliers - n'a pas seulement failli à tenir ses engagements de jeunesse, mais qu'elle ne semble même plus capable de tendre, fut-ce timidement, vers la réalisation de ces généreux objectifs. La Culture, les Arts, la Science, disiez-vous ? Voilà belle lurette que ces vieilleries ont été remplacées par le seul critère de la compétence, c'est-à-dire de l'utilité pratique sur le marché du travail. Une société démocratique et une pensée critique ? Comment voulez-vous que les élèves aient appris à en être les acteurs alors que, pendant les 18 premières années de leur existence, ils ne leur aura jamais permis de participer à l'organisation de leur vie scolaire ; et vous voudriez leur faire gouverner le monde ? Préparer aux plus hautes fonctions ? Allons donc ! Aujourd'hui on devient ministre de l'environnement en ignorant ce qu'est l'énergie ; on dirige une entreprise en ne sachant pas écrire une phrase correcte. Former des travailleurs qualifiés ? Certes, mais la plupart d'entre eux occuperont des emplois précaires qui ne réclament guère de qualification. Quant à l'égalité des chances, n'en parlons pas... Ou plutôt, parlons-en !

10/2015

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Histoire de France

André Malraux - Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes. Biographie croisée

"D'abord le passé..." Premiers mots adressés par le général de Gaulle à André Malraux. Première rencontre. Il est 11 heures du matin, le mercredi 18 juillet 1945, au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique, à Paris. Deux légendes se font face : le chef de la France libre et la figure mythique de l'écrivain engagé dans la lutte antifasciste de l'entre-deux-guerres. Sans s'embarrasser ni de circonlocutions ni de formules de politesse, le général de Gaulle s'attaque directement à l'essentiel : André Malraux et ses engagements passés. D'abord surpris ("Surprenante introduction"), celui-ci commence alors par expliquer la raison profonde de son engagement : "Je me suis engagé dans un combat pour, disons, la justice sociale. Peut-être, plus exactement : pour donner aux hommes leur chance." Puis, il enchaîne en expliquant ses combats dans les années 1930 contre le fascisme : "J'ai été président du Comité mondial antifasciste avec Romain Rolland, et je suis allé avec Gide porter à Hitler - qui ne nous a pas reçus - la protestation contre le procès de Dimitrov et des autres soi-disant incendiaires du Reichstag". Il poursuit en parlant de la guerre d'Espagne pendant laquelle il a combattu aux côtés du gouvernement républicain espagnol contre les militaires du général Franco, en prenant bien soin d'ailleurs de préciser qu'il ne s'est jamais compromis avec les communistes de Staline : "Puis il y a eu la guerre d'Espagne, et je suis allé me battre en Espagne. Pas dans les Brigades internationales, qui n'existaient pas encore, et auxquelles nous avons donné le temps d'exister : le parti communiste réfléchissait." Enfin, André Malraux termine par une profession de foi : "Puis il y a eu la guerre, la vraie. Enfin est arrivée la défaite, et comme beaucoup d'autres, j'ai épousé la France..." Le coup de foudre est réciproque entre les deux hommes. Débute alors une amitié indéfectible sur les hauteurs pendant plus de vingt-cinq années. Pourtant, cette première rencontre n'a pas été une évidence. Elle a même été tardive.

11/2016

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Romans historiques

Le crucifié de Eeralies

D'un fait divers particulièrement horrible qui l'a marqué dans sa jeunesse — Le crucifié d'Hengoat —, Charles Le Goffic tire un roman régionaliste âpre, dur et réaliste (1891) qui marque la nouvelle modernité des écrivains bretons de la toute fin du XIXe siècle. Cette affaire du crucifié d'Hengoat bouleversera et passionnera toute la Bretagne (avant d'être détrônée, bien plus tard, par l'affaire Seznec) car il y a là tous les ingrédients susceptibles de déclencher la curiosité, la stupéfaction, l'horreur et le frisson du public. Un jeune paysan est retrouvé "crucifié" aux brancards d'une charrette après avoir été étranglé dans son sommeil. La soeur et le beau-frère sont rapidement accusés, mais sans preuves matérielles, ce qui motivera leur acquittement lors du procès, en 1883. Pourtant, au cours du procès, l'on découvre aussi les singuliers agissements des protagonistes autour de la sulfureuse statue de saint Yves-de-Vérité ! Le saint a été de tout temps révéré pour sa clairvoyance dans les litiges les plus embrouillés et pour rendre des arrêts de justice divine... Et dans ce pays du Trégor, l'on continue, en cette fin de XIXe siècle, à "vouer" à saint Yves ses ennemis intimes. Et si le saint en reconnaît le bon droit, les personnes "vouées" mourront dans un strict délai de neuf mois ! Le décor est planté : il reste à rentrer dans l'histoire du Crucifié de Keraliès, passionnant témoignage de la haine et du mysticisme religieux venant du fond des âges. Le post-scriptum donne les clés du roman et permet de comprendre les tenants et aboutissants de la véritable affaire criminelle. Passionnant de bout en bout ! Connu et reconnu pour ces recueils de contes traditionnels et de romans régionalistes, Charles Le Goffic (1863-1932) a su prouver un incomparable talent de "metteur en scène" de la Bretagne éternelle. Géo-Fourrier (1898-1966) est un peintre et illustrateur emblématique de la période d'entre-deux-guerres, au même titre qu'un Mathurin Méheut. L'édition originale de son Crucifié de Keraliès chez O.-L. Aubert datait de 1927. En voici une nouvelle édition entièrement recomposée.

07/2015

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Histoire de France

Le maréchal Grouchy (1766-1847). La malédiction de Waterloo

S'il est un personnage du Premier Empire controversé, c'est bien du Maréchal Grouchy (1766 - 1847) qu'il s'agit. Au lendemain de Waterloo, la France a voulu oublier le souvenir de cette néfaste journée car dans la conscience collective il n'était pas possible que la Grande Armée, sa brave armée ait pu perdre la face à ce point. Si l'Empereur a perdu ce n'était pas de sa faute, mais forcément celle d'un autre, et Grouchy s'est trouvé être le bouc émissaire tout trouvé. Ont été vite oubliés les hauts faits d'armes de Friedland, de Wagram, le chef de l'escadron sacré, garde rapprochée de l'Empereur dans les plaines de Russie. Soldat de caractère, il s'est voué corps et âme à l'Empire. Il était brave, brillant général de cavalerie, excellent tacticien et surtout, qualité rare à l'époque, économe du sang de ses hommes. Lors de sa retraite devant les troupes alliées du 19 au 21 juin 1815, il n'abandonnera pas un seul blessé à l'ennemi. De son exil de Philadelphie, puis de sa retraite forcée sur ses terres de Normandie, Grouchy ne cessera de justifier sa conduite du 18 juin 1815 face aux accusations et attaques injustifiées de ses anciens compagnons d'armes. Pourtant, Grouchy n'a pas trahi, il a joué de malchance. Les preuves aujourd'hui ne manquent pas et il est un fait établi que Grouchy n'était pas en mesure d'appuyer l'Empereur en cette fin d'après-midi du 18 juin. Au soir de Waterloo, Napoléon rétorquera à Ney qui reprochait à Grouchy sa conduite : "je considère Grouchy comme un homme de coeur et d'honneur, je ne permettrai pas qu'on l'attaque en ma présence". Un éloge rare dont beaucoup de maréchaux ne pourraient s'enorgueillir ! Des campagnes de la Révolution aux plaines de Belgique, vous découvrirez un personnage valeureux, à qui il faut rendre justice à la veille du bicentenaire de la bataille de Waterloo. Grouchy à lui seul, ne pouvait empêcher le désastre du 18 juin 1815.

04/2015

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Sociologie

Nos apocalypses. Ce qui nous lie quand le mal nous frappe

Il a beaucoup été dit combien les catastrophes mettent à jour les inégalités et les maux de nos sociétés. Cependant, envisager le soudain déferlement du mal comme le reflet de profonds dysfonctionnements a des racines anciennes. Et c'est la signification même du mot apocalypse : une révélation. L'une des plus fameuses illustrations de ce dévoilement du monde corrompu est le livre de l'Apocalypse de Jean où l'un des quatre cavaliers de la fin des temps figure la peste et la mort. Mais l'épidémie meurtrière accompagnée de guerre annonce une ère où triompheront vérité et justice. Ce motif ambigu de destruction et de création apparaît dans les textes fondateurs religieux et dans les oeuvres littéraires qui interrogent leur impact. De la Bible à Odipe Roi, des Evangiles au Talmud, de l'Islam au Bouddhisme tibétain, mais aussi dans le Décameron ou Faust, chez Ben Johnson, Pouchkine, Zweig, Camus, Saramago, Butler, on lit les ravages des fléaux, le désarroi des hommes devant un Dieu qui s'absente, la quête de réponse face à des maux qui nous dépassent, la tentation de la haine et les persécutions, mais aussi l'urgence de l'espoir. Si la solution humaine pour donner sens à ces ruptures dans nos vies est d'en faire le récit, relire les textes sacrés qui racontent la catastrophe nous y aide précisément. Ils lient les existences singulières au collectif, les individus aux mythes, le passé au futur, et peut-être même à ce que certains appellent l'éternité. Emerge alors une vision des écrits religieux non pas comme des normes ou des prescriptions mais comme des miroirs tendus, presque comme des romans. A leur suite, des livres qui sont devenus des pierres angulaires de notre littérature racontent comment la proximité entre ce qui tue et ce qui sauve nous constitue, nourrissant instinct de survie et besoin d'espérance. Le double regard qu'elle pose sur la religion et sur l'histoire littéraire donne naissance à cet essai lumineux sur une notion à la fois atemporelle et terriblement actuelle. De la Bible à Octavia Butler, Clémence Boulouque transmet ici des réponses salutaires à des enjeux existentiels.

09/2022

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Littérature française

Repentirs

C’est en l’apercevant posant en vieil esthète sans illusion devant une étudiante dans un café parisien en août 2006 que le narrateur, un spécialiste d’histoire romaine, se retrouve obnubilé par la figure de cet artiste plasticien qu’il a bien connu dans sa jeunesse. Au fil de la journée, il tente de recomposer la mosaïque d’éléments ramassés sur Simon V depuis leur rupture à la soirée des lauréats des Beaux-arts en 1979, alors que V repartait avec Michèle, l’amour de jeunesse du narrateur. Celui-ci s’interroge depuis sur le don exceptionnel pour le cabotinage et l’histrionisme qu’il croit repérer tout le long de la carrière de Simon V, artiste maudit lors de ses années de bohème. Il remonte jusqu’à cette nuit mystique dans un train, en juillet 1974, où V l’avait envoûté par ses discours sur la mort de l’art. En chemin vers l’hôpital où Michèle se meurt d’un cancer, il se rappelle aussi ce qu’elle lui avait raconté sur V : son enfance et ses années de formation, ses relations singulières avec sa mère, une scène sexuelle fondatrice mais traumatisante, sa visite à l’un de ses mécènes dans une abbaye très singulière, sorte de Disneyland artistique, et l’agitation carnavalesque qu’il y avait provoquée. Dans la chambre d’hôpital où Michèle est endormie, le narrateur découvre un flirt étrange entre Simon V et une jeune malade, Chloé. Simon y raconte son scandale iconoclaste en 1999, qui avait déclenché des poursuites en justice et lancé son apothéose sur le marché de l’art. Puis, après une embrassade sur le lit, Chloé le rejette avec frayeur. V s’effondre et s’enfuit, tandis que le narrateur se retrouve face au vide, aux impasses et aux impostures de la création artistique…Un roman remarquable par sa maitrise de la narration et par son ampleur de vue, qui embrasse avec vigueur une période historique de trente ans. Les personnages sont forts, incarnés, d’une complexité qui leur donnent une présence particulièrement puissante. La langue, d’une beauté singulière, inculque au roman par sa fluidité et sa richesse un rythme et un allant jusqu’à la dernière ligne.

03/2011

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Critique littéraire

Un long tourment. Louis-Ferdinand Céline entre deux guerres (1914-1945)

On croyait tout connaître de Louis-Ferdinand Céline un peu plus de cinquante ans après sa disparition, en 1961. L'enquête ici réalisée démontre le contraire. Elle prend pour hypothèse le rôle matriciel de la Grande Guerre dans l'émergence d'une personnalité et d'une oeuvre qui n'ont cessé de questionner le sens de l'événement guerrier et sa résurgence pendant les années 1939-1945. Elle montre l'ampleur de la déformation ou de la reconstruction de l'expérience personnelle de la guerre des années 1914-1915 dans Voyage au bout de la nuit (1932) mais aussi dans l'ensemble des entretiens et témoignages accordés ou lettres adressées par le docteur Destouches à partir du moment où il est devenu célèbre en 1932 sous le pseudonyme de Louis-Ferdinand Céline. Le brouillage de la réalité vécue de la guerre et la construction d'une mythologie personnelle ont jusqu'à nos jours été largement avalisés par les biographes. L'enjeu est ici celui de la démythologisation de la biographie. L'ouvrage s'interroge sur les multiples raisons de cette reconstruction biographique en avançant que la dimension officiellement héroïque de l'expérience célinienne de la première guerre est d'autant plus nécessaire à l'identité du combattant que celle-ci sera après 1944 constamment revendiquée et présentée comme une pièce à décharge dans le procès intenté à Céline par la justice de l'Epuration pour ses pamphlets antisémites des années 1937-1941 (republiés jusqu'en 1944) et ses prises de position publiques dans la presse collaboratrice entre 1940 et 1944. En d'autres termes, l'expérience subie d'une première guerre se prolonge sous forme d'argument juridique à l'issue du deuxième conflit mondial. Est aussi en exergue toute la question du pacifisme de Céline comme justification donnée de l'entrée en écriture pamphlétaire à partir de 1937. La connaissance historienne de l'expérience de la guerre est d'autant plus importante que la guerre est elle-même l'origine traumatique revendiquée de l'écriture, du choix de la langue argotique mais aussi et plus fondamentalement de la construction du temps et de l'histoire communes que les romans de Céline construisent.

09/2015

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Criminalité

La passion du mal

Souvent, les journées de Jean-Luc Ployé commencent dans une petite salle sombre d'une prison de haute sécurité. Par réflexe, il passe la main sous la table pour vérifier la présence d'une alarme, et s'assure qu'un gardien armé reste à proximité. Face à lui viennent s'asseoir Alain Penin, violeur multirécidiviste massacrant celle qui lui résiste à coups de tournevis, ou encore Jacques Rançon, criminel sexuel qui découpe les parties génitales de ses victimes. Des heures durant, parfois toute la journée, il les questionne sur leurs crimes, leur vie personnelle et familiale, leurs fantasmes, et leur fait passer des tests de personnalité. Il y a aussi, chaque jour, des victimes, jeune fille agressée par son père, femme violée, enfant perdu. Dans la vie solitaire de l'expert se succèdent les trajets en voiture entre les commissariats et tribunaux de France ; les repas seul au restaurant, l'estomac noué ; les combats pour trouver le sommeil. Qu'est-ce qui pousse un homme à se confronter chaque jour à la violence que produit notre société, en accueillant les récits de la plus implacable cruauté et ceux d'une souffrance absolue ? Comment rentre-t-on chez soi après avoir passé huit heures à échanger avec Michel Fourniret ou Francis Heaulme ? Peut-on être un père tranquille et un compagnon tendre quand on rencontre à la chaîne des victimes traumatisées ? Expert psychologue près la Cour de Cassation, Jean-Luc Ployé, du haut de ses 1 000 procès d'assises et 15 000 expertises, renverse l'analyse dans un document exceptionnel. Expert de sa propre histoire, enquêteur de toutes les psychés, l'auteur livre ainsi le récit de son enfance invisible dans une famille très nombreuse. Atteint de bégaiement, moqué par ses parents et voisins, il deviendra l'un des plus grands experts de France, dévoué à sa carrière au point de délaisser ses enfants et ses compagnes. Car La Passion du mal, entre regard, bienveillance, voyeurisme et réparation, le consume tout entier : il lui faut sonder les profondeurs de l'âme humaine, comprendre et dire pour que justice se fasse, dans une société dévorée par la violence et en quête de douceur.

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Histoire régionale

Punir, enfermer, en Bretagne – Les prisons de la Révolution à nos jours

Quand on se balade dans une ville, il est rare que l'Office du tourisme vous propose de visiter une ancienne maison d'arre?t. C'est pourtant ce qu'entreprend celui de Guingamp ! Durant la nuit du 4 aou?t 1789 sont abolis les privile?ges, les droits fe?odaux et les juridictions seigneuriales qui rendaient " la justice " selon des modalite?s diffe?rentes de l'une a? l'autre, d'une province a? l'autre. Ce livre a pour but de montrer la fac?on dont les grands principes adopte?s en 1789 ont e?te? mis en oeuvre par les re?gimes qui se sont succe?de? depuis plus de deux sie?cles. Il sont toujours d'actualite? quand il s'agit de se?parer les condamne?s des pre?venus, les femmes des hommes, les mineurs des adultes, de respecter les droits humains, d'offrir des conditions de de?tention dignes, surtout a? celles et ceux qui n'ont pas encore e?te? reconnus coupables, de n'interner des individus que sur injonction de juridictions officielles, de permettre aux de?tenus de travailler afin de pre?parer leur retour dans la socie?te?, d'autoriser des repre?sentants du peuple a? visiter les prisons afin de constater les conditions de de?tention. Quelles ont e?te? les difficulte?s rencontre?es durant deux sie?cles face a? ces principes qui guident encore nos politiques pe?nitentiaires ? Cet ouvrage e?voque e?galement les conditions de vie et de travail des de?tenus, du personnel pe?nitentiaire, ainsi que les acteurs de la construction et de l'entretien des lieux de de?tention, l'E?tat, les collectivite?s locales, les entreprises prive?es. De quelle manie?re l'organisation pe?nitentiaire en Bretagne a-t-elle e?volue? ? Ce re?cit sur un temps long est comple?te? par une e?vocation de la situation lors de quelques pe?riodes cruciales, telles la Terreur de 1793- 1794, la re?pression de la Commune de Paris, l'occupation allemande, la Re?sistance et la Libe?ration de 1944.

10/2022

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Actualité politique France

S'engager dans la guerre des classes

Des outils de compréhension produits par les sciences sociales. Des pistes de réflexion pour répondre à certaines questions déterminantes pour l'avenir de ce mouvement de contestation inédit : Actions efficaces dans ce combat. Bases et alliances. Positionnement face à la violence. Résistance dans la durée. Structuration (égalité, liberté et solidarité). La guerre des classes face au libéralisme autoritaire. Docteur en sociologie, Laurent Denave a interrompu ses recherches en novembre 2018 pour se consacrer entièrement au mouvement des Gilets jaunes. Cet ouvrage est le fruit deux années d'expérience et de réflexions sur cette lutte politique. L'auteur souhaiterait mettre à disposition des militants engagés dans ce mouvement (toujours en cours, même s'il est moins visible), ou engagés d'une manière ou d'une autre dans la guerre des classes, des outils d'analyse et de compréhension produits par les sciences sociales critiques. Eclairer ou clarifier certains problèmes rencontrés sur le terrain pourrait sans doute contribuer à les résoudre. Il s'agit de donner des pistes de réflexion pour tenter de répondre à certaines questions déterminantes pour l'avenir de ce mouvement de contestation inédit : Quelles actions sont les plus efficaces dans ce combat ? Sur quelles bases peut-on construire des alliances et avec qui ? Comment se positionner par rapport à la question centrale de la violence ? Comment résister à la répression et tenir sur la durée ? Comment structurer le mouvement afin de mettre nos pratiques en accord avec les principes que l'on défend (égalité, liberté et solidarité) ? Cet ouvrage s'adresse également à celles et ceux qui soutiennent la lutte sans y participer directement et qui aimeraient en avoir une meilleure compréhension. Il entend déconstruire (et donc délégitimer) certaines représentations négatives, portées par les médias et leurs intellectuels de service sur la diversité des protagonistes de cette lutte, ce qui peut avoir des conséquences sur la manière dont ils sont considérés, traités et criminalisés, par la police ou la justice. Il donne à voir, derrière les mobilisations des Gilets jaunes, la véritable guerre des classes que les classes populaires livrent en réalité contre le libéralisme autoritaire en marche.

05/2021

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Littérature française

Ma soeur aux yeux d'Asie

Revenu pour quelques jours dans la petite ville de mon enfance Fontenay-le-Comte, en Vendée, une lectrice me dit : - J'ai connu autrefois une Odette Ragon que l'on appelait la Tonkinoise. Vous n'en parlez pas dans l'Accent de ma mère. Elle n'était pas de votre famille ? Odette m'était renvoyée brutalement et, en toute justice, en pleine figure, comme une gifle. Odette, la petite Cambodgienne que mon père, sous-off de la coloniale, avait ramenée d'Indochine et qui fut l'une des énigmes de mon enfance ; Odette, ma soeur aux yeux d'Asie. Dans l'instant, je revis la bourrellerie de cousin Gaston où nous nous étions retrouvés en juillet-août 1940, dans cette période floue entre l'armistice et l'occupation allemande institutionnalisée ; cet été 40 où nous nous sommes sentis si proches, si délicieusement fraternels ; et où nous avons découvert, dans une vieille cantine noire, les lettres que notre père envoya de 1909 à 1922 du Tonkin, de la Cochinchine, du Cambodge. Quelles découvertes ! Cette demi-soeur (mais était-elle la fille de mon père ou un enfant adopté comme on le disait dans la famille ? ) et cette Indo-Chine ressuscitée des Chinois à nattes, avec son goût trouble du péché, ses diableries, ses congaïs qui s'achètent, la morbide torpeur des petits postes dans la brousse encerclés par des pirates invisibles, ses deux premières batailles de Diên Biên Phu ; et ce racisme d'un sous-off de la coloniale, cet impérialisme tranquille, étalés sans complexe. Je revoyais nos dernières grandes vacances de l'été 40, avant l'interminable temps de guerre. Et notre affection trouble, à la limite d'un amour pudique... Aristide-le-Cochinchinois, la terrible tante Victorine, l'Exposition coloniale de 1931, les invraisemblables manuels militaires trouvés aussi dans la vieille cantine noire, la boutique du bourrelier... Je répondis sans trop réfléchir à tout ce que je devrais interroger : - Odette ? Mais oui, c'était ma soeur. Je n'en ai pas parlé parce que, pour elle aussi, je ferai un livre. Le voici.

02/1982

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Epistémologie

La vie entre éthique et science

Cet ouvrage collectif est le fruit d'un dialogue entre des philosophes et des scientifiques autour de la question de la vie. En la prenant pour fil conducteur, les auteurs envisagent les problèmes que pose l'articulation entre l'éthique et la science. Leur réflexion commune s'appuie sur les sources philosophiques, les textes talmudiques commentés par Levinas, les neurosciences, les sciences cognitives et les sciences humaines et sociales. L'évaluation et la description des objets que sont la nature, le vivant et l'humain se prêtent à des développements de plus en plus précis et de plus en plus informés. Pourtant, à mesure que leur visée se déploie, la vie ne s'y exprime que de manière partielle. Le phénomène de la vie tel que nous l'expérimentons en première personne, depuis l'intérieur, dans son épaisseur subjective, intersubjective ou simplement personnelle, ne semble pas se réduire aux données quantifiables et exprimables de la naturalisation, produites par la science. Ainsi, dans un même phénomène, celui de la vie, se croisent des regards radicalement différents ? : d'un côté, la visée d'éclairage et de systématisation, l'enjeu d'une meilleure explication, et d'un autre côté, l'aspiration à protéger et rendre justice au cas particulier et exceptionnel. Si le pouvoir de la science est considérable, l'éthique met constamment en question la légitimité? de ses applications. Que signifie développer un pouvoir scientifique s'il doit être soumis a ? la validation éthique ? Entre une posture dogmatique et une résignation a ? une fonction purement consultative, l'éthique peut-elle se frayer une troisième voie ? Le rapport privilégié? au pouvoir du théorique est-il réservé? a ? la science ? N'est-il pas aussi l'apanage de l'éthique qui oscille constamment entre la tentation d'élaborer une théorie du bien, en légiférant et en privilégiant les principes, et une valorisation du fait unique et concret qui leur fait exception ? Ouvrage collectif sous la direction de Flora Bastiani et Joëlle Hansel. Avec les contributions de ? : Flora Bastiani, Arnaud Bouaniche, Sacha Bourgeois-Gironde François Brémondy, Aline Desmedt, Corinne Enaudeau, Val Grangirard, Georges Hansel, Joëlle Hansel, Michel Olivier, Charlotte Piarulli, Albert Piette, Panu-Matti Pöykkö, Jean-François Rey, Jean-Michel Salanskis, Yves Sobel, Jan Sokol, Yannick Souladié

12/2021

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Littérature anglo-saxonne

Aventures de Huckleberry Finn

Déjà vendue à plus de 25000 exemplaires, la fameuse traduction par Bernard Hoepffner de Huckleberry Finn rejoint celle de Tom Sawyer dans la nouvelle collection Souple Deluxe. Un grand classique de la littérature américaine, pour toutes les générations de lecteurs. Mark Twain (1835-1910) est considéré comme l'un des auteurs les plus importants de l'histoire littéraire américaine. Pionnier d'une écriture "spontanée", il a introduit le langage parlé dans l'écrit. Les deux romans qui l'ont rendu célèbre - Les Aventures de Tom Sawyer (1876) puis Aventures de Huckleberry Finn (1884) - ont exercé une influence considérable ainsi résumée par Hemingway : "Toute la littérature moderne américaine est issue d'un livre de Mark Twain, Huckleberry Finn. Avant, il n'y avait rien. Depuis, on n'a rien fait d'aussi bien". Aventures de Huckleberry Finn a été classé par le magazine Time, au terme d'une enquête menée auprès d'une centaine d'écrivains, parmi les 5 romans les plus importants de l'histoire (aux côtés de Tolstoï, Flaubert, Nabokov). Dès la première phrase, Huck Finn - le roman, le personnage - se démarquent de leur prédécesseur Tom Sawyer : "Vous savez rien de moi si vous avez pas lu un livre qui s'appelle Les Aventures de Tom Sawyer, mais ça n'a pas d'importance. Ce livre, c'est M. Mark Twain qui l'a fait, et il a dit la vérité vraie, en grande partie". Suivent 450 pages d'une langue inouïe, concrète, imagée, percutante et drôle, faite de plusieurs langages - celui propre au personnage et ceux des autres protagonistes, notamment de Jim, l'esclave noir, ou du père de Huck sous l'emprise de l'alcool, dans l'un des innombrables morceaux de bravoure du roman. Avant Bernard Hoepffner, Huckleberry Finn, plus encore que Tom Sawyer, n'avait jamais bénéficié en français d'une traduction qui rende justice à l'original. Cette traduction historique, célébrée de toutes part depuis une quinzaine d'années, est aujourd'hui préfacée par l'un de ses plus grands admirateurs : François Busnel. Elle rejoint dans la nouvelle collection Souple Deluxe celle de Tom Sawyer, préfacée quant à elle par Hervé Le Tellier (prix Goncourt 2020).

10/2023

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Histoire internationale

Tito de Alencar (1945-1974). Un dominicain brésilien martyr de la dictature

Raconter l'histoire de Tito, c'est revenir sur la dictature militaire mise en place au Brésil en 1964. Installée sous le nom de "révolution rédemptrice", la dictature supprima le Parlement, gouverna par des actes institutionnels et mit en prison les opposants politiques. A cette opposition, va alors s'associer la partie de l'Eglise catholique qui avait choisi le christianisme de la libération. Des laïcs, des prêtres et des religieux, notamment des dominicains, en font partie. Ce livre suit les traces de l'un d'entre eux, Tito de Alencar. En 1968, le dominicain Tito a 23 ans quand il s'engage, avec plusieurs de ses frères, dans des actions de soutien à la résistance et notamment à l'Action de libération nationale (ALN), dirigée par Carlos Marighella. Arrêté et emprisonné la nuit du 4 novembre 1969, Tito sera immédiatement interrogé sous la torture par l'équipe du commissaire Sérgio Fleury, puis transféré en d'autres centres où les actes de tortures reprendront. Echangé avec soixante-neuf autres prisonniers politiques contre l'ambassadeur suisse, capturé par un commando de résistants, il sera libéré mais banni du pays en janvier 1971. Réfugié en France, il se suicida quelques années plus tard. La torture avait réussi à le détruire de l'intérieur, transformant sa vie en un enfer de délires et d'hallucinations. Lors de l'édition brésilienne de cet ouvrage en 2014, des personnalités en ont souligné la portée. "Le livre a changé la vision que j'avais de l'engagement des dominicains à l'époque" (Bernardo Kucinski, écrivain). "Il n'y a pas dans cette oeuvre matière à spéculations doctrinaires. Tout est direct et vivant, comme se doit d'être le témoignage d'amis et compagnons qui ont partagé dans le danger les mêmes valeurs" (Alfredo Bosi, écrivain, professeur de littérature brésilienne et académicien). "Quel bel exemple de compréhension et de respect de sa tragique aventure chrétienne de liberté ! " (Magno Vilela, historien et ex-dominicain). Publié aujourd'hui en français, ce livre vaut en lui-même pour l'honneur de Tito. Il vaut aussi pour notre époque, où la liberté et la justice restent toujours à préserver, ou à conquérir et reconquérir.

10/2020

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ouvrages généraux

L'exil des collabos. 1944-1989

Ministres à Vichy, chefs de police, patrons de presse, speakers de radio, acteurs de cinéma ou simples quidams, ils sont partis au mois d'août 1944 dans les wagons de l'ennemi, puis ils se sont cachés. Leur exil a duré 45 ans pour certains ! Yves Pourcher nous offre ici une galerie de naufragés de l'histoire. Ils partent de France dans les wagons de l'ennemi. Leurs routes les conduisent à Sigmaringen, Baden Baden, Vienne, sur les bords du lac de Constance et dans toute l'Allemagne. Au milieu des ruines, fidèles à leurs idées, ils sauvent leur peau. Certains y parviennent, d'autres sont rattrapés par la justice, condamnés, exécutés. Les plus chanceux continuent encore : en Espagne, en Italie, et de l'autre côté de l'Atlantique, Argentine, Brésil, Canada où ils vivent en ruminant le passé. Ils font le tour du monde des collabos. Hôtels suisses, monastères italiens, auberges espagnoles, cafés de Buenos Aires... Dans ces lieux on croise, entre autres, Raymond Abellio devenu précepteur du fils de Jean Jardin, le nageur Jacques Cartonnet, l'académicien Abel Bonnard qui écrit pour La Vanguardia, le sinistre Darquier de Pellepoix qui finit près de Málaga, l'acteur Robert Le Vigan qui, après avoir suivi Céline, rejoint l'Argentine et vivote à Tandil. Le dernier de ces exilés, Paul Touvier, n'est arrêté qu'en 1989. A côté des grands noms de collabos apparaît toute une série de personnages sur lesquels l'histoire avait, jusqu'à présent, omis de se pencher : le garde du corps de Déat, Jacques Bourin, devenu fou ou feignant de l'être, le SS Robert Blanc, qui écrit des livres sur le protestantisme, le journaliste Axel de Holstein et sa maîtresse Geneviève du Boys, confortablement logés à Madrid, l'énigmatique René Bonnefoy, alias BR Bruss, journaliste de Laval devenu un maître de la science-fiction, etc. L'exil de cette troupe, véritables " gueules cassées " de la Collaboration, finit donc par une errance où, le plus souvent, ne transparaissent que le désordre de l'histoire et la course pathétique des vaincus.

03/2023

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Autres éditeurs (A à E)

Balbuzar, le pirate aux oiseaux

La confrontation entre deux univers, celui de la royauté et celui de la piraterie, entre la conformité et la diversité. Le combat entre deux caractères forts à travers une cinquantaine d'illustrations lumineuses de Frédéric Pillot. Le texte de Gérard Moncombe balance entre action, humour et poésie. Dans la mer des Sarboucanes, il ne fait pas bon naviguer, malepeste ! Sur son brigantin, l'Enragé, Balbuzar le pirate y règne sans partage. Notre bougre attaque, pille, coule, rançonne tout ce qui passe à sa portée. Farouche, cruel, redoutable, assurément, Balbuzar l'est ; avec une certaine bonhomie, cependant, et un grand sens de la justice. A vrai dire, il est en harmonie avec la mer, les îles, le vent, les rochers. Autour de lui, des oiseaux, toujours. Des femmes, des hommes, des enfants. Tous libres comme l'air. Mais voilà que l'impératrice Pépita XIII s'inquiète de cet état de choses. Elle envoie contre Balbuzar son meilleur officier, le Commodore, à la tête d'une armada. Il représente la force, l'ordre, la loi. Arrogant, dominateur, implacable. Sûr d'être celui qui nettoiera la mer des Sarboucanes. Balbuzar et le Commodore s'affrontent. Deux marins d'exception, deux guerriers affûtés. Le combat s'engage, fracassant, tumultueux. La lutte pourtant est inégale, car le Commodore a d'immenses moyens, une armée derrière lui et la puissance de l'empire. Il construit un navire gigantesque qui, assurément, va balayer les pirates et leur flottille battant pavillon noir. Le destin de Balbuzar semble tracé. Le horsla-loi va être écrabouillé par l'énormité de l'adversaire. Cuit, ratacuit dans la marmite impériale. Croyez-vous ça ? Bien sûr que non ! Le rusé pirate saura trouver la faille dans la cuirasse du monstre. A lui seul il vaincra son monstrueux adversaire. Comme David foudroyant Goliath. Comme le petit tailleur abattant les deux géants. Balbuzar l'emporte par sa malice, mais aussi par la force de son désir : il veut vivre, alors que le Commodore ne songe qu'à soumettre le monde. Une fable sur la liberté, sur la résistance, sur le pouvoir. Et une ode à la nature.

10/2020

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discriminations, exclusion, ra

Jim Crow. Le terrorisme de caste en Amérique, Edition

On associe la notion de caste avec l'Inde brahmanique mais, dans le Sud des Etats-Unis entre les années 1890 et 1960, les Noirs, descendants d'esclaves, étaient traités comme une sous-caste, véritables "intouchables" dans le pays berceau de la démocratie. Jim Crow est le nom communément donné au système de domination raciale qui les a tenus sous son emprise féroce et contre lequel le Mouvement des droits civiques de Martin Luther King s'est insurgé. Mais en quoi consistait-il au juste et comment fonctionnait-il ? S'agissait-il seulement de "ségrégation du berceau à la tombe" , de fontaines d'eau et de places de bus réservées aux Blancs, de bagnards noirs trimant les fers aux pieds et de lynchages épisodiques, comme on le croit généralement ? Loïc Wacquant dresse un bilan historique méticuleux visant à construire un modèle sociologique robuste de ce régime. Il montre qu'il se composait de quatre éléments étroitement imbriqués : une infrastructure économique de métayage virant à la servitude pour dettes ; un noyau social fait de bifurcation institutionnelle et d'exigence de déférence des Noirs envers les Blancs ; et une superstructure d'interdiction électorale et judiciaire. Mais les Afro-Américains n'ont jamais acquiescé à ces trois mécanismes d'exploitation, de subordination et d'exclusion. Il a donc fallu les sécuriser au moyen d'un quatrième élément, la violence terroriste, violence protéiforme (intimidation, agression, viol, chasse à l'homme, pogrom, supplice du fouet, lynchage et torture publique, mais aussi arrestations arbitraires, embastillements hâtifs et exécutions sommaires) qui plane sur chaque interaction sociale entre Blancs et Noirs et qui peut frapper à tout moment pour communiquer un message politique strident : l'impériosité de la suprématie blanche. Ce livre lucide et révélateur est une invitation urgente à repenser de fond en comble les rapports historiques mais aussi contemporains entre caste, justice et démocratie en Amérique ainsi que dans les pays qui, redécouvrant leur passé colonial, se débattent aujourd'hui avec la "question raciale" . Il est certain de changer l'idée que le lecteur se fait de la race, du terrorisme et de la démocratie en Amérique.

04/2024

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Incapacité, tutelle

Tutelle, curatelle, etc.. Comment protéger un proche ?

Ce guide juridique et pratique - édition 2024-2025 - apporte des réponses concrètes aux questions que se posent les professionnels et les familles en matière de protection juridique des personnes majeures. Les professionnels du secteur social et médico-social, ainsi que le corps médical, trouveront là un éclairage précieux sur les personnes majeures protégées. Que recouvre chaque mesure de protection juridique ? Qu'est-ce qu'un tuteur ou un curateur professionnel ? Selon le domaine, qui doit faire quoi ? Qui peut prendre une décision ? Le tuteur, le curateur, le médecin, la famille, le juge des tutelles ? Les familles qui s'inquiètent pour un proche (parent âgé, enfant majeur handicapé, notamment) trouveront là tous les renseignements utiles. Comment agir pour aider ce proche ? Faut-il demander une mesure de protection juridique ? Comment s'y prendre ? Si j'accepte d'être tuteur ou curateur, quel sera mon rôle en pratique ? ... Quant aux professionnels de la protection juridique des majeurs, ils trouveront dans ce guide une synthèse complète et à jour de toutes les facettes de leur métier : c'est un vade-mecum indispensable pour eux. Les auteurs font références sur ce sujet : Gérard Amable est vice-président d'une association tutélaire, et formateur dans le cursus de formation des mandataires judiciaires à la protection des majeurs. Et Véronique Bonpain, assistante sociale de formation initiale, est mandataire judiciaire à la protection des majeurs. Au sommaire : 1. Avant la mesure de protection juridique . Aider un proche . Protéger et anticiper 2. MISE EN PLACE DE LA MESURE DE PROTECTION . Les mesures de protection juridique : sauvegarde de justice, curatelle, tutelle, habilitation familiale . La demande d'ouverture . L'instruction et le placement sous protection juridique . Le protecteur . L'ouverture de la mesure de protection 3. LA PROTECTION DES BIENS . Introduction à la protection des biens . La gestion des revenus et des dépenses . La gestion du patrimoine . Les aides pour les personnes âgées . Les aides pour les personnes handicapées 4. LA PROTECTION DE LA PERSONNE . Introduction à la protection de la personne . Le logement et le maintien à domicile . L'hébergement en établissement . La santé . Le monde du travail . Le couple . Les droits et la responsabilité de la personne protégée . Le décès . Les risques, le contrôle et la responsabilité des tiers

04/2024

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Histoire de France

Pierre Laval : de l'armistice au poteau

Personnage complexe, Pierre Laval est l'objet de juge­ments con­tra­dictoires qui s'expliquent par sa politique de collaboration, ses mé­thodes de négociation et par certains défis à l'opinion. Né le 28 juin 1883 à Chateldon, licencié d'his­toire naturelle et de droit, il s'inscrit au barreau de Paris. Socialiste, maire d'Auber­vil­liers, député en 1914, réélu en 1924, il devient sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Con­seil et aux Affaires étrangères en 1925, puis ministre de la Justice l'année suivante. Elu sénateur en 1927, il est ministre du Travail en 1930, pré­sident du Conseil en 1931, tout en cumulant d'abord les fonc­­tions de ministre de l'In­té­rieur, puis celles des Affaires Etran­gères. Plusieurs fois minis­tre jusqu'à la guerre, il est l'un des artisans du vote qui donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et entre dans le gouvernement de celui-ci comme vice-président. Le 13 décembre 1940, il est arrêté par la police spéciale du Ma­ré­­chal pour incompatibilités personnelles et crainte de le voir mener une politique ultra collaboration­niste... Il est libéré sur l'intervention de ses amis et sous la pression de l'ambas­sa­deur allemand Otto Abetz. Il devient chef du gouvernement en avril 1942 et le restera jus­qu'en août 1944, étant le successeur désigné par le maré­chal Pétain au cas où ce dernier serait empê­ché d'exercer les fonc­tions de chef de l'Etat... Il part d'abord en Alle­magne, puis en Espa­gne pour finir par se rendre aux autorités alliées en Autriche le 30 juillet 1945. En octobre 1945, il est condamné à mort et tente de se suicider. Sauvé de jus­tesse, il est traîné, moribond, devant un peloton d'exé­cu­tion pour être fusillé. Le livre de Michel Letan est une série d'instantanés sur le Prési­dent du Conseil du gouvernement de l'Etat français. L'auteur, dans un texte objectif, décrit sa difficile tâche, entre les ultras de la Collaboration et les fidèles du Maréchal... La plupart des faits rapportés se situent entre 1940 et avril 1945.

07/2014

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Religion

Les messages de la Dame de tous les peuples

Dans une série d'apparitions s'échelonnant de 1945 à 1959, la Vierge Marie s'est manifestée sous le titre de la Dame de tous les Peuples à Ida Peerdeman, une habitante d'Amsterdam. L'Eglise a reconnu entre-temps l'origine surnaturelle de ces messages. Dans ses messages, la Dame s'adresse à l'Eglise et au monde entier, à tous, "qui et quoi que vous soyez", et demande d'un ton pressant que l'on prête attention à ses paroles car " Le Seigneur Jésus-Christ veut encore accorder une grande faveur au monde et c'est la parole, la voix de leur Mère, la Dame de tous les Peuples. " La Dame nous prévient que va survenir sur le monde une grande lutte spirituelle. De nouveau, l'humanité est appelée à retourner à la Croix ; c'est à ce prix seulement que se fera la vraie paix. Tant que l'Amour, la Vérité et la justice ne seront pas établis dans les cœurs, le monde sera submergé par la corruption, les calamités et la guerre. Par ses messages, la Dame nous introduit surtout dans un temps nouveau, le temps du Saint-Esprit. Elle est restée auprès des apôtres dans l'attente du Saint-Esprit. De même, elle veut faire venir maintenant le Saint-Esprit sur les peuples. Elle nous donne à cette fin une prière qui s'adresse à Notre Seigneur Jésus-Christ pour qu'Il envoie maintenant, en ce temps, le Saint-Esprit. Notre Seigneur a confié tous les hommes à sa Mère. C'est pourquoi elle se tient devant la Croix comme Corédemptrice, Médiatrice et Avocate, partageant toute la souffrance du Fils dans une union intime avec Lui. Tel est le contenu du dernier et du plus grand dogme marial. La Vierge Marie en parle à titre de Dame de tous les Peuples et promet qu'à la proclamation de ce dogme, une ère de paix s'ouvrira pour le monde. En tant que Dame de tous les Peuples, il lui est donné d'accorder la Grâce, la Rédemption et la Paix à tous ceux qui lui demanderont d'être leur Avocate.

09/2006

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Littérature érotique et sentim

Le nord. Intégrale

Tome 1 : Quinn Sawyer n'a pas postulé pote un job d'intérimaire au fin fond de l'Alaska, à l'Hermitage O'Connor, parce qu'il veut changer de décor. Non, il aime sa Floride ensoleillée. Il va en direction du Nord pour obtenir des réponses de la part de Declan O'Connor. L'homme qui a fréquenté sa tante si ans auparavant. Un jour, Declan avait disparu et cela avait été le début du calvaire pour Quinn. Cela fait maintenant si ans et il n'en peut plus d'être le vilain de l'histoire. Il mérite de savoir en quoi il en est responsable, et il ne laissera pas son béguin pour Declan se mettre en travers de sa route. Après avoir enfin retrouvé la trace de Declan, Quinn saute dans un avion - ou un engin mortel, comme il aime a l'appeler. Mais dans sa quête de vérité, il découvre qu'il y a bien plus au "Pays du Soleil de Minuit" que chercher des réponses. Tome 2 : Deux ans auparavant, Logan Ward a eu la surprise de sa vie quand il a découvert qu'il était le père d'un garçon de deux ans. A la dérive professionnelle et romantique, il a consacré tout son temps et son énergie à prendre soin de son fils. Mais maintenant, il cherche quelque chose de plus, alors lui et Justin se dirigent vers le nord en Alaska pour essayer la vie donc son meilleur ami Quinn raffole. Kyle Shaw a vécu de la terre toute sa vie, à l'aise avec la nature et les défis de survie dans la nature sauvage de l'Alaska. Il aime son travail saisonnier au centre d'aventure O'Connor et se réjouit de la mission de cette année. Il ne recherche rien d'autre qu'un travail acharné, de bons amis et du lait à un prix raisonnable. Le travail a amené Logan en Alaska, mais une rencontre un soir avec Kyle lui ouvre l'esprit sur les possibilités d'un avenir plus riche que n'importe quel salaire.

11/2020

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Sociologie

La souveraineté du people

Les premiers seront les derniers, prophétisaient les Evangiles. Concernant les people, ils ne se sont pas trompés. Beaucoup de derniers sont devenus les premiers ; ils s'appellent par exemple Kim Kardashian ou Justin Bieber. L'histoire contemporaine a transformé ces personnages insignifiants en idoles incontournables. Pour de nombreux jeunes, et de moins jeunes, le nom de Jean Baptiste Giacobini ou Nabila signifie quelque chose. D'autres considèrent, au contraire, que quelques basses oeuvres tiennent lieu d'oeuvres à ces deux-là. Leur triomphe peut nous faire rire ou pleurer, cela ne nous dispense pas de le comprendre. Pourquoi notre époque a-telle couronné l'insignifiance ? En l'espace d'un demi-siècle, tout se passe comme si la hiérarchie des valeurs s'était déplacée de Foucault (Michel) à Foucault (Jean-Pierre). La jeunesse d'hier défilait derrière Karl (Marx), celle d'aujourd'hui préfère Karl (Lagerfeld). La meilleure façon de comprendre une époque, est de se pencher sur ses obsessions. La nôtre est obsédée par la célébrité. Chaque jour, dans des milliers d'émissions de télé-réalité, des individus de par le monde s'humilient dans des postures que les militants des droits de l'homme ne manqueraient pas de dénoncer si ces " candidats " à la honte n'étaient pas tous volontaires. Manger des sauterelles, évoquer sa frigidité ou son micro-pénis, ou tout simplement rester en garde à vue dans un studio de télévision pendant 30 jours, tout est bon pour devenir un " people ". La société, autrement dit le peuple, a érigé le people en souverain. La célébrité a désormais son royaume partout dans notre monde. Le fait est suffisamment frappant pour mériter que l'on s'y arrête, quel que soit le mépris que l'on peut nourrir par ailleurs pour un sujet aussi futile. Tenter d'analyser ce phénomène pourrait même nous permettre de mieux vivre. Car, la meilleure façon de ne pas céder à la déploration au sein d'une époque fascinée par des people est de chercher à comprendre ce que l'on désapprouve. Comment expliquer la mutation de la célébrité en valeur suprême ? La question constitue un vrai défi pour le sociologue.

02/2016

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Mélanges

Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Verkindt

Ces Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Verkindt se veulent à l'image des enseignements et des écrits de l'homme et de l'universitaire, inclassable et inlassablement curieux. Il serait réducteur de leur donner un intitulé. Certes, Pierre-Yves Verkindt est surtout connu dans le champ du droit social. Et nombre de ses travaux sont consacrés aux questions relatives à la santé et à la sécurité. Mais il n'en a pas fait un domaine de spécialité. C'est la dimension pluridisciplinaire de ces questions qui l'a conduit à s'y intéresser et à livrer des analyses et des pensées qui ne sont pas que d'ordre juridique. Pierre-Yves Verkindt a aussi aimé enseigner et écrire en droit civil, notamment en droit des obligations. Le numérique et l'intelligence artificielle ont également attiré son regard et suscité ses réflexions sous l'angle du droit du travail. Cette curiosité, Pierre-Yves Verkindt l'a partagée avec enthousiasme avec ses étudiants, dont quelques-uns sont devenus ses doctorants. Après avoir beaucoup donné et partagé, c'est au tour de ses collègues de le fêter en composant ces Mélanges dédiés à l'universitaire et à l'homme dont chacun a à coeur de louer l'humanité. Liste des contributions I. Santé et sécurité au travail Patrice Adam Intelligence artificielle et santé au travail - Marche de nuit Nathalie Dedessus-Le-Moustier La santé au travail à la recherche d'un nouvel équilibre Marion Del Sol Prévoyance collective et prévention en santé-travail : des synergies qui restent à construire ? Sophie Fantoni Quinton Les pouvoirs du médecin du travail, quels enjeux en santé au travail ? Franck Héas La jeunesse au prisme du droit de la santé au travail Morane Keim-Bagot Distinguer dommage et préjudice moral en droit social ? Les exemples du préjudice d'anxiété et des circonstances vexatoires entourant le licenciement Laurence Pécaut-Rivolier Vie et mort du CHSCT, retour sur une histoire à rebondissements. A propos du rapport Verkindt Gérard Vachet Naissance, mort et résurrection d'une notion : l'obligation de sécurité Marc Vericel La protection de la santé des travailleurs demeure en question II. Variations Paul-Henri Antonmattei A propos du télétravail imposé Gilles Auzero Le mécénat de compétences saisi par le droit du travail Florence Bergeron-Canut et Michel Morand Accord collectif et contrat de travail Michel Borgetto Brèves réflexions sur les antécédents doctrinaux de l'idée de "dette sociale" Mathilde Caron De quelques aspects du partage du savoir en droit social Lise Casaux-Labrunée Prévention de la violence au travail et médiation Jean-François Cesaro Droit civil, droit social et justice : un Odipe normatif ? Olivier Debat De l'absence de principe d'unicité de l'allocataire pour les enfants en résidence alternée François Dumont Réflexions sur la négociation collective dans l'axe OIT/France François Duquesne La représentation du comité social et économique Alexandre Fabre Le code du travail numérique, une autre codification ? Françoise Favennec-Héry Le lieu de travail Frédéric Géa Pour une théorie des acteurs (du droit) du travail Anne-Sophie Ginon Le travailleur pauvre : figure d'une recomposition instrumentale des protections sociales ? Emmanuel Jeuland et Camille Porodou La sérénité de la justice, une notion paradoxale ? Jean-Pierre Laborde Droit international privé du travail, droit international du travail, droit européen du travail, droit comparé du travail, droit générique du travail. Quelques observations en variations libres Jean-Pierre Le Crom L'influence de la conférence de Brazzaville (1944) sur l'amélioration de la réglementation du travail dans les colonies : légende ou réalité ? Farid Lekéal Du bon usage des conseils et consultations juridiques à l'attention des ouvriers sous le Second Empire Grégoire Loiseau La norme en droit du travail Pascal Lokiec Les contours récents du pouvoir de direction Arnaud Martinon Les zones grises du motif de licenciement - A la recherche d'une nouvelle architecture Nicolas Moizard Les référents harcèlement sexuel et agissements sexistes, un premier regard Christine Neau-Leduc Brève réflexion sur la gouvernance, la participation et le dialogue social Etienne Pataut Les limites de l'accord collectif européen : A propos de l'affaire EPSU Elsa Peskine Trouble dans le fonctionnement de l'entreprise - Propos sur la redéfinition des motifs de licenciement Geneviève Pignarre Des noms et des mots... Christophe Radé L'égal et le juste : retour sur la justification des différences de traitement Jean-Emmanuel Ray Subordination vraiment permanente, et déconnexion choisie (Sortir de la Toile, au sens arachnéen) Judith Rochfeld Les émotions du salarié - Traitements et décisions : quelles limites ? Juliette Sénéchal Les services numériques et systèmes d'intelligence artificielle sont-ils porteurs d'un risque de rupture anthropologique ? Dorothée Simonneau Ravage du travail - Essai sur une lecture de Barjavel Bernard Teyssié La morale, l'éthique et le décalogue Cyril Wolmark Cartographie de la représentation syndicale dans l'entreprise

10/2022

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Poésie

Betie-son-nan ! Fresque pittoresque

"Le poète Taky refuse les positions partisanes et les flatteries stériles. Ce dont il rêve c'est un monde d'égalité, de liberté et de. justice. Aussi stigmatise-t-il avec véhémence les politiques sans vision, le règne de la terreur, la prédation internationale, la violence sous toutes ses coutures... Les vers qui s'égrènent dans ce recueil sont aussi tranchants que le verbe de Jean-Marie Adiaffi fustigeant les ignares galonnés, aussi violents que des "coups de pilon" d'un David Diop prenant fait et cause pour son peuple martyrisé. A boulets rouges, le poète tire sur ceux qu'il nomme "Vicieux politiciens" et "dirigeants mythomanes". Malgré son ardeur et sa véhémence, le poète, quand il le faut, sait faire preuve de tendresse. Au-delà de la grisaille, il sait arracher à sa plume des vers langoureux et faire chanter à sa cathare le chant sacré de l'amour, à l'honneur de toutes les "Tanella". La beauté qu'il célèbre est celle qui tire son suc de la terre d'Afrique ; l'identité qu'il revendique est celle qui, libérée, désaliénée, tête à la mamelle de la Terre-matrice, la terre d'ébène. C'est admirable que la prise de parole du journaliste-écrivain, cette fois-ci, épouse la forme poétique. La poésie a cela de particulier : elle fait dire aux mots ce qu'ils n'ont jamais pu dire, et ne peuvent pas dire dans un cadre utilitaire et quotidien. La poésie c'est le domaine de l'expressivité, de la suggestion et de l'évocation dans leur forme achevée. Les images, les rimes et les ruptures syntaxiques qui se côtoient dans ce livre n'ont pas d'autres buts que de rendre possible le cri de coeur du poète désabusé, le cri de protestation d'un esprit déçu. Derrière les signes et les codes se dessine un univers à déchiffrer, à débrouiller en vue d'accéder à la substance. Betié-Son-nan ! est un livre engagé, et le poète l'assume entièrement. l'engagement ici est à la fois politique, social que culturel. Cet ouvrage est une invite à l'Afrique à s'aimer, à travailler, à rechercher le beau et le bien. C'est à cette condition qu'elle retrouvera l'âge d'or perdu." Extrait de la préface de Etty Macaire.

01/2020

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Policiers

Riposte

Las Vegas. Antoine Deco, étoile montante de la boxe, s'apprête à affronter le favori Kolya Konytsin, réputé pour ses dix-sept victoires par K-O, dans l'arène d'un des plus grands casinos du Strip, le Reef. Une consécration pour cet ancien délinquant qui vient de purger une peine de prison. En ce jour décisif, le hasard réunit autour de lui trois amis qu'il avait perdu de vue depuis dix ans. Tyron, un ex-marine tout juste rentré d'Irak. Keenan, le flic déchu, contre qui le mouvement Black Lives Matter s'apprête à manifester après qu'il a tué un jeune Noir désarmé dans la rue. Et Naomi, la fille de la bande, qui a fini par épouser Keenan. L'horloge tourne. Dans quelques heures, le Tout-Vegas se précipitera au Reef pour assister au combat. Pour la première fois depuis dix ans, le quatuor sera de nouveau rassemblé. Ce soir il y aura de la sueur, du sang... et justice sera faite. Ils ne le savent pas encore, mais leur vie va basculer. Une plongée dans l'envers de Vegas sur fond d'argent sale, de violence policière et de conflits communautaires ou 24 heures sous haute tension. " Riposte est à recommander à qui veut ajouter à son confinement une bonne dose d'adrénaline, teintée de nostalgie". Le Télégramme "Riposte, premier roman de David Albertyn, restera dans les mémoires". Le JDD " Riposte distille son lot de scènes de calibres, de lames effilées et donc d'uppercuts et autres jabs. C'est solide". The Killer Inside Me " Bien pensé, bien monté, bien raconté, très bien joué monsieur Albertyn... Assurément un nom à retenir. " NYCTALOPES " Riposte, c'est 24 heures sous haute tension, une lecture addictive et un véritable uppercut reçu par le lecteur qui, non loin du KO, en redemande encore... " FROGGY'S DELIGHT " Que c'est bon ! Un vrai bon polar, qui revisite tous les " clichés " , les grands classiques, et qui le fait avec classe, efficacité, rythme. Le pied. " Actu Du Noir A propos de l'auteur David Albertyn est né à Durban, en Afrique du Sud, en 1983. Il écrit depuis l'âge de six ans et le sport est, après l'écriture, sa seconde passion. Riposte est son premier roman.

03/2020

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Droit

Code Junior. 10e édition

De la reconnaissance de sa filiation et de son identité aux règles qui régissent ses droits et ses devoirs dans sa famille, à l'école ou au sein même de la société, la vie juridique du mineur est ordonnée à un ensemble de dispositions spécifiques qui forment un véritable code. Dans un monde où l'enfance et l'adolescence changent de visage, sous l'effet de l'évolution des modèles familiaux, de la mondialisation et des nouvelles technologies, ces dispositions, pourtant trop méconnues, s'adaptent aux grands enjeux contemporains pour assurer la protection de l'enfant, en tant que mineur, Homme et futur citoyen. Refondu et actualisé, ce code, guide indispensable pour les parents mais aussi outil d'initiation au droit pour les élèves, est à jour des dernières lois et des derniers règlements : - A l'école : la réforme du collège de 2016 (modification du système de notation, réforme du brevet, nouvelle organisation des enseignements, etc.), la réforme du lycée de 2019 (nouvelle organisation des enseignements, nouveau baccalauréat pour 2021, généralisant l'option "droit" , etc.), le projet de loi "pour une école de la confiance" (obligation de la scolarisation dès l'âge de trois ans, recentrement sur les savoirs fondamentaux au primaire, etc.) ainsi que les mesures qui l'ont préparé (les dispositions réglementaires applicables depuis la rentrée 2017 et la loi de 2018 interdisant l'usage du portable au primaire et au collège) ; - Dans la famille : le projet de loi permettant la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires de 2019 (présentation en juin) ; le dialogue des juridictions nationales et européennes relatif à la retranscription sur les registres d'état civil de la filiation des enfants nés de gestation pour autrui (question préjudicielle de la France et arrêt de révision attendu dans le courant de l'année) ; le chantier "protection de l'enfance" présenté par Agnès Buzyn le 29 janvier 2019) ; - Au sein de la société : la loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et dont le premier titre comporte des dispositions garantissant une protection accrue des mineurs ; mais aussi les ordonnances (à venir en 2019, prises sur le fondement de la loi 2019-222) visant à instaurer un "code de justice pénale des mineurs" .

09/2019

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Droit

Le sort du bail commercial dans les procédures collectives. Sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires, 5e édition

Le sort du bail commercial dans les procédures collectives pose nombre de questions et suscite un contentieux abondant. Cet ouvrage propose une étude approfondie du sort de ce contrat dans les procédures de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires de l'entreprise, qu'il s'agisse de l'entreprise locataire ou de celle du bailleur. Cette cinquième édition a été enrichie de nombreux développements théoriques et pratiques et tient compte de la jurisprudence la plus récente. Elle présente le régime du bail commercial en intégrant les modifications opérées par les ordonnances du 18 décembre 2008 et du 12 mars 2014 réformant les procédures collectives. Elle intègre également la loi dite Pinel du 18 juin 2014, qui a autorisé la cession-despécialisation du bail, et elle est à jour de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi PACTE, qui a neutralisé la clause de solidarité du cessionnaire dans les plans de cession. L'ouvrage répond de manière claire et complète aux questions suivantes : - Quel est le sort du bail commercial en cours à l'ouverture de la procédure collective du preneur ? - Quelles sont les conditions de sa continuation ou de sa résiliation ? - Quels sont les pouvoirs du débiteur et des organes de la procédure en la matière ? - Le bailleur peut-il résilier le bail, notamment sur le fondement d'une clause résolutoire, et obtenir le paiement des loyers et charges ? - Quelles sont les modalités de la déclaration de créance du bailleur ? - Quel sort est réservé au bail lors de l'adoption d'un plan de sauvegarde, de redressement ou de cession de l'entreprise, et que devient-il en phase liquidative ? - Dans l'hypothèse où la procédure collective vise le bailleur, quel est le sort de la créance d'indemnité d'éviction du preneur et celui du bail en cours, et qu'advient-il du droit de préemption légal du locataire en cas de vente de l'immeuble loué ? Cet ouvrage est destiné aussi bien aux praticiens - administrateurs et mandataires judiciaires, avocats, notaires, huissiers de justice, magistrats, juges consulaires et greffiers, juristes d'entreprise, etc. - qu'aux universitaires et aux étudiants. Il contient en annexe l'ensemble des textes cités et une bibliographie fournie. Un index alphabétique très détaillé en facilite la consultation.

08/2019

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Sciences politiques

Inde : la démocratie par la caste. Histoire d'une mutation socio-politique (1885-2005)

L'Inde se présente comme " la plus grande démocratie du monde " ; de fait, cet autre empire du milliard qui organise des élections libres depuis plus d'un demi-siècle a pris l'habitude de l'alternance depuis 1977, jouit d'une presse libre et connaît une justice au moins aussi indépendante que sous nos latitudes. Longtemps cette démocratie a été conservatrice. L'influence de Gandhi —réformateur moins radical que ne le dit l'hagiographie occidentale — et la sociologie très élitiste des dirigeants du Congrès, le parti dominant au lendemain de l'indépendance, ont beaucoup contribué au statu quo. Mais les vraies racines du mal étaient ailleurs, dans l'agencement vertical d'une société de caste qui permettait depuis des siècles à une minorité d'hommes bien nés de gouverner sans partage. Cet ordre hiérarchique a été ébranlé, dès l'époque coloniale, non seulement par la pénétration des idées d'égalité et de liberté, mais aussi et surtout par les politiques de discrimination positive mises en oeuvre par les Britanniques en faveur des intouchables et des basses castes. Après l'indépendance, le Congrès s'est efforcé de circonscrire ces mesures au maximum, mais les basses castes y ont trouvé un objectif de mobilisation collective qui leur a finalement permis de former un front uni à partir de 1990. Désormais, les castes ne font plus système ; elles sont une collection de groupes d'intérêt en concurrence pour une part du pouvoir. La vieille logique clientéliste s'effondre, qui amenait la paysannerie ou les ouvriers endettés à voter pour des notables ruraux ou des magnats locaux du Congrès. A la place, des partis de basse caste prennent leur essor et s'emparent du pouvoir à travers toute l'Inde du Nord. C'est une véritable révolution silencieuse, unique en son genre : une révolution sans effusion de sang, aussi légaliste que l'ont toujours été les leaders de basse caste — à l'instar de leur modèle à tous, Ambedkar. L'Inde accède à une démocratie enfin digne de ce nom, et ce, paradoxalement, par la caste car celle-ci, point d'application des mesures de discrimination positive, aura été le cadre et le levier des mobilisations de la plèbe indienne, la structure collective qui a permis d'agréger les intérêts du grand nombre.

05/2005