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Histoire des idées politiques

Un Nouveau Paradigme Politique

POURQUOI AVOIR ECRIT CE LIVRE ? Après un moment de sidération et après que les premières révélations ont vu le jour, j'ai constaté que beaucoup se posait la question : que faire ? Comment sortir de ce marasme, de ce piège ? J'ai fait le constat que cette crise est révélatrice d'une situation préexistante depuis déjà fort longtemps et que cette situation est juste arrivée à son paroxysme. Donc, la première partie de mon livre fait le constat et l'historique du : comment en est-on arrivé là ? PARTICRATIE D'une part, je retrace l'histoire de l'émergence des partis politiques en Belgique et comment ces organisations, au départ, représentatives d'intérêts socio-économiques se sont affranchies de ces groupes et sont devenues des entités autonomes, qui vivent dans une sorte d'écosystème fermé, opaque et qui intègrent des individus par cooptation. Ces organisations politiques ne poursuivent qu'un but, occuper le pouvoir, asseoir leurs cadres dans toutes les sphères de l'Etat et détourner l'argent public, l'argent du contribuable du domaine régalien de l'Etat vers le superflu. Depuis 50 ans, nous assistons à une expansion sans précédent de nouvelles structures, organismes soi-disant d'intérêt public, asbl qui transforment notre Etat en usine à gaz gaspilleuse et inefficace. L'existence de ses structures nouvelles permet cependant aux partis à placer leurs affidés et à occuper le terrain. Nombre de compétences ont glissées des ministères vers des structures externalisées peu ou pas du tout contrôlées. En outre, le mode de représentation politique est totalement faussé. Tous les cinq ans (six pour le communal et le provincial), nous sommes appelés à voter pour élire nos députés fédéraux et régionaux. Mais les listes qui se proposent à nos suffrages n'ont pas été sélectionnées par l'électeur et les personnes et leur ordre sur les listes ont été choisis par les instances des partis politiques. Les députés élus sont donc des personnes sous dépendances, ils ne décident de rien. Toutes les décisions se prennent au sein des organisations où le citoyen n'a aucun regard. Tout le pouvoir décisionnel est détenu par ces partis qui s'arrangent en coalition et qui se partagent les postes à pourvoir. Le jeu démocratique est totalement faussé. LA MONDIALISATION Parallèlement, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on constate l'importance croissante prise par des institutions internationales qui imposent aux états des réglementations et un modèle économique qui bénéficient unilatéralement aux multinationales et à la finance internationale. L'Union européenne représente en ce sens un premier avatar de gouvernance mondiale. L'orientation voulue par les élites et la finance internationale est de soustraire aux états-nations le pouvoir de décision et de les transférer à des instances internationales non élues évidemment, qui leurs servent de paravents. Puisque ces puissances privées privilégient l'anonymat. La crise du Covid est l'aboutissement de ce processus, démarré depuis plus de deux siècles. Aujourd'hui, cet événement a accéléré et dévoilé au monde entier ce panorama et a dévoilé que nos mandataires politiques sont des marionnettes de ce système. La démocratie actuelle est un leurre complet et le citoyen n'a aucun appui de levier dans ce mode de gouvernance. Pourtant, malgré les apparences, ce colosse est un géant aux pieds d'argile. Car, pour nous imposer leurs diktats, pour le moment, les élites globalisées doivent encore passer par la courroie de transmission représentée par les organisations politiques nationales. C'est comme une multinationale qui doit passer par des franchisés locaux pour nous vendre sa marchandise. Et c'est là le maillon faible du système. C'est à cet endroit là que les citoyens d'un pays peuvent encore, pour le moment, renverser la table et imposer un autre mode de fonctionnement de la société. UN AUTRE PARADIGME C'est l'objet de la deuxième partie de ce livre, qui propose, d'une part, un nouveau schéma du vivre ensemble et d'organisation juridique et institutionnelle, en particulier de notre pays et d'autre part, un mode de fonctionnement, une feuille de route pour y arriver. Le livre s'intitule bien "un nouveau paradigme politique" , c'est-à-dire que nous partons sur de nouvelles bases en renversant la pyramide institutionnelle, cette fois, du bas vers le haut. D'abord, on simplifie le système institutionnel belge en conservant trois niveaux de pouvoirs : le communal, le régional et le fédéral. Exit donc les communautés et les provinces. Pour être plus conforme à la réalité sociologique du pays, nous aurons quatre régions au lieu des trois actuelles : la région flamande, wallonne, bruxelloise et une nouvelle région germanique. Mais les grands changements fondamentaux proviennent des trois pouvoirs constitutifs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Votation En ce qui concerne le pouvoir législatif, nous partons du principe qu'il sera désormais constitué par le peuple lui-même, qui vote les lois. Nous connaissons déjà le système de votations en Suisse. Mais ici, nous allons lui donner une ampleur jamais vue dans aucun pays du monde et utiliser les technologies modernes, notamment la "blockchain" pour en sécuriser le fonctionnement. Ce système de démocratie directe remplacera donc les assemblées législatives aussi bien sur le plan fédéral que régional. RIP Les lois, en général, émanent des projets établis par les pouvoirs exécutifs (fédéral et régional). Dans le nouveau dispositif démocratique, les citoyens pourront également présenter un " Référendum d'initiative populaire" (RIP). Celui-ci émane donc de la population. Pour être organisé, il doit au préalable recueillir 100. 000 signatures de citoyens en âge de voter pour une matière relevant du niveau fédéral ou 50. 000 signatures, pour une matière régionale. Un RIP peut également être élaboré dans le cadre communal (10. 000 signatures à disposer au préalable). Si le quorum est atteint, le pouvoir exécutif compétent est obligé de procéder à l'organisation du RIP. Les comités de secteurs Le pouvoir exécutif tant sur le plan fédéral que sur le plan régional sera également complètement transformé. Au lieu d'avoir un gouvernement central composé de ministres ayant chacun en charge des compétences particulières, comme actuellement, nous aurons des "comités de secteurs" , constitués de professionnels, qui maîtrisent parfaitement les matières et des représentants du peuple. Ces derniers seraient élus pour une durée maximale de 2 ans et choisis par tirage au sort au sein de la population de plus de dix-huit ans révolus. Tant pour le fédéral que pour le régional, il existe aussi des comités de coordination chargés notamment des procédures de votations et référendaires. Instances de de contrôle La Cour des comptes et le Comité Supérieur de Contrôle sont les instruments juridiques et administratifs visant à contrôler le bon usage des fonds publics. Ils devront en référer au nouveau Sénat, qui est l'instance qui contrôle les travaux des exécutifs fédéraux, c'est-à-dire, les comités de secteurs fédéraux et le comité de coordination fédéral. Le Sénat est composé de 30 sénateurs, tirés au sort parmi les citoyens belges âgés de dix-huit ans et plus. Le mandat est d'une durée de 2 ans. Chaque région disposera également d'un organe de contrôle analogue. Le Pouvoir judiciaire Aussi, puisque la démocratie émane du peuple, il faut partir du principe que seul ce dernier est en mesure de nommer ceux qui sont censés dire le droit et rendre la justice. A l'instar des mandataires politiques, les juges doivent être élus par les citoyens, au moyen du système mis en place pour le pouvoir exécutif, la votation publique. En pratique La dernière partie du livre est une sorte de "vade mecum" pratique que pourrait suivre les citoyens qui le souhaite pour organiser des groupes de réflexions locaux, qui déboucherait sur la création de comités régionaux élargis, qui ensuite passeraient à l'adoption de résolutions en vue de présenter un projet de constitution adopté par un grand nombre de nos compatriotes. Nous appellerons ces comités, des Comités de Salut Public (CSP). Je n'entrerai pas ici dans les modalités pratiques d'organisations de ces réunions. Le livre se termine par une mise en scénario des possibilités futures : 1)Un scénario "électoral" où les comités de salut public se transforment en liste électorales ; 2) Un scénario plus "insurrectionnel" où les citoyens émanant des forces de police et de l'armée jouent un rôle primordial à l'instar de la Révolution des Oillets, en 1974 au Portugal. 3) Enfin, un scénario que je ne souhaite pas, de guerre civile, au cas où le pouvoir actuel passe à une tyrannie violente et dure.

03/2023

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 2

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui", Léon Guichard.

03/1971

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Littérature érotique et sentim

U.S. Marines - Tome 1. Le temps d'une permission

Alors qu'elle a quitté Londres pour s'installer en Caroline du Sud, Livia fait la rencontre d'un militaire américain en permission. Livia décide de quitter Londres et ses mondanités pour vivre l'aventure en Caroline du Sud, à Beaufort. Pour la blonde sophistiquée et citadine, c'est le dépaysement total et la quête frénétique de la nouveauté. Le séjour américain devient une passionnante odyssée le soir où elle fait la rencontre fortuite de Hudson Rowe, un impétueux capitaine au regard de jade, en permission d'un mois avant le retour au front... Découvrez le premier tome de la saga à succès U. S. Marines et plongez dans une histoire d'amour unique et sensuelle ! EXTRAIT - Mesure tes paroles, Lawrence. Ce n'est pas parce que tu as cinquante-cinq ans que je te permets d'employer ce ton caustique lorsque tu parles de moi. Je reste ta mère, celle qui t'a porté dans mon ventre. Sans moi, tu ne serais rien. Et je te rappelle que ce trou perdu, comme tu aimes à le surnommer, est le pays d'où je viens. Je ne l'aurais jamais quitté si ton père n'était pas venu pour y faire du tourisme, avant de me rencontrer et de me demander de l'épouser. Tu devrais être fier de Beaufort. Et si ta fille décide d'y vivre un temps, tu n'as aucun droit de l'en empêcher. Livia habitera dans la magnifique demeure que j'occupais autrefois avec mes parents à Old Point, dans le quartier historique. Aujourd'hui, c'est Scarlett, la petite-fille de ma défunte soeur qui l'occupe toute seule. Ce sera l'occasion pour ces deux jeunes cousines de faire connaissance... Depuis le temps ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Arria Romano, une auteure à suivre pour les amatrices de sexy militaires et de jeunes femmes qui souhaitent prendre leur vie en main - missnefer13500, Babelio L'intrigue est prenante et j'ai très envie de connaître la suite. Je file lire le tome 2 ! - merlin63, BookNode Une belle histoire, rapide tout en restant crédible. Les personnages sont très attachants, surtout Hudson le capitaine à couper le souffle... On espère une fin heureuse ! - raphMK, BookNode A PROPOS DE L'AUTEURE Arria Romano étudie l'histoire militaire à la Sorbonne et est passionnée de littérature et d'art. Elle écrit depuis quelques années des romans historiques et des romances, qu'elles se vivent au passé, au présent ou même nimbées d'un voile de magie... Tant que l'amour et la passion restent le fil rouge de l'intrigue.

08/2019

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Science-fiction

Les chroniques de la maitresse du temple Tome 1 : L'ombre de la mère du trône

"Depuis sa naissance, Hanael Parks porte en elle l'histoire d'une certaine Anna, petite-fille d'Enlil, figure importante du panthéon mésopotamien. A la fois princesse de haut rang, fille de sang royal, elle fait partie d'une ancienne dynastie d'immortels échouée sur Terre lors d'une bataille céleste... Les anciens récits de Sumer et d'Akkad la nomment Inanna-Istar, alors que l'Egypte ancienne lui attribue le nom de Nephtys, "la Maîtresse du Temple". Hansel Parks nous rapporte un récit poignant situé entre la frontière de l'aire sacrée et inviolable des immortels et l'espace profane des humains. Un décor grandiose émerge de page en page. Nous sommes plongés dans un monde à la fois simple et disproportionné en proie à la folie des "dieux" et à leur science défaillante. Alors qu'elle demande légitimement à prendre une part active à la destinée de son clan, Anna sera utilisée, humiliée, rejetée et méprisée, pour ensuite trouver une place chez l'ennemi, le Serpent initiateur de nos légendes, où elle espère obtenir le rang qui lui revient de droit. Le monde des dieux la néglige, alors elle s'invente un décor et un destin pour être remarquée. Pourtant, malgré les intrigues et les trahisons, elle n'a d'autre choix que de survivre à l'ère suprême des immortels et l'émiettement des cités antédiluviennes. La lecture de cette oeuvre majeure procure un furieux besoin d'espace et l'envie de revenir à l'essentiel des choses, là où tout a commencé... Il s'agit d'un travail considérable sur notre passé éloigné qui nous éclaire de façon saisissante sur notre présent. L'oeuvre d'Hanael Parks pose des bases importantes pour une compréhension globale de notre histoire ancienne. Parfaitement complémentaire des Chroniques du Girkù, Les Chroniques de la Maîtresse du Temple forment assurément une oeuvre à part entière et d'une originalité incontestable. Savoir, c'est comprendre... Hansel Parks décrit avec beaucoup de talent le vertige d'un temps hors du temps, celui des immortels en contact avec les humains. Détailler le monde des "dieux" de nos légendes avec une telle dextérité éclaire d'un jour nouveau les recoins secrets de l'âme humaine. Il faut suivre Hanael Parks dans la description de ses visions sur la vie d'Anna ; la suivre dans la quête de cette héroïne intemporelle et vivre son histoire comme une initiation menant vers une transformation du corps et de l'esprit. Ce long et pénible cheminement vous mènera là où aucun humain n'a jamais mis le pied." Anton Parks.

05/2019

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Sociologie

Les femmes sont les consœurs des hommes

Monsieur... N'oublie jamais si la vie est encore supportable en ce monde, c'est grâce aux sourires et à la gentillesse naturelle des Femmes... Ne l'oublie pas !!! Surtout Ne l'oublie pas. Et si tu te crois supérieur aux femmes, tu les prends pour des objets qui sont là que pour te faire plaisir, te satisfaire, "c'est où je veux et quand je veux" , alors tu as purement oublié que l'une d'entre elle, est une personne que tu dis toujours qu'elle t'est très chère que tu l'appelles : "Ma mère, Mam, Mama, mamà, ema, mamma, emä, maman, mami, mamaí, ma-der !! ... " Victor Hugo disait : - "oh ! L'amour d'une mère ! -amour que nul n'oublie ! (...) Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier ! " Et en plus si tu n'as pas le respect pour la femme... N'oublie surtout pas que ta mère, ta soeur, ta fille, ta cousine, ta nièce, sont des femmes, mais que tu ne les respectes pas du tout. Tu n'as donc aucun respect pour celle qui t'a donné la vie ? ... Ni pour celle qui t'a offerte toute sa vie... Et si tu traite ta femme comme une princesse, c'est que tu a été élevé par une reine ! Alors, tu dois prendre soin d'elle autant qu'elle prend soin de toi. Il n'y a pas à ses yeux de couverture plus douce et plus confortable que tes bras. Tu dois la câliner et lui montrer que ton coeur ne bat que pour elle, tu dois lui amener la douceur et la tendresse. Au lieu de lui manquer de respect, aide-la dans ses tâches et rend la heureuse, tu en seras ébloui et réjouis... Ainsi, tu lui diras toujours : tu es la femme qui m'éblouit... Et qui me comble à l'infini... Tu es mon étincelle... Ma princesse si belle... Victor Hugo disait : "Si tu savais combien je t'aime, combien tu es nécessaire à ma vie, tu n'ose-rais pas t'absenter un seul moment, tu resterais toujours auprès de moi, ton coeur contre mon coeur, ton âme contre mon âme". Les plus petits détails de votre vie sont ce qui compte vraiment dans une relation ; ce n'est pas l'argent. Ceci crée un environnement favorable pour la joie, mais ne peut donner la joie à soi-même. Alors trouvez du temps pour être l'ami de votre épouse et faites ces petites choses l'un pour l'autre, qui crée l'intimité... car chaque petite chose servira à construire une grande chose.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres

"Ce volume rassemble tous les ouvrages rédigés et publiés par Cioran en langue française. Le fossé qui sépare de ce corpus essentiel les oeuvres roumaines antérieures n'est pas seulement linguistique, spatial ni temporel : à la métamorphose complexe de la pensée en exil s'ajoutent, dès Précis de décomposition (1949), un nouvel art d'écrire, de nouvelles exigences stylistiques et un nouvel horizon éditorial, dont Cioran ne se départira pas. On n'entend évidemment pas nier l'existence ni l'importance de l'oeuvre roumaine. Il s'agit bien plutôt de respecter l'unité naturelle et puissante du corpus français, qui avait déjà rendu Cioran lui-même très réticent devant l'idée que l'on traduisît dans sa langue d'adoption ses textes roumains. Le lecteur trouvera ici les dix oeuvres par lesquelles Emil Cioran, devenu E. M. Cioran, écrivain français, s'imposa comme Cioran, l'un des plus brillants stylistes du XX ? siècle. Il n'eut jamais aucun plan d'oeuvre général ; il avança de texte en texte au gré de ses chaotiques nécessités intérieures, prenant seulement le soin, en des temps de plus en plus espacés au fil des années, de réunir ses écrits isolés dans des volumes cohérents. Syllogismes ou pensées, arrêts ou confessions, examens thématiques ou divagations désinvoltes - que disent ces textes de leur auteur ? ne faudrait-il pas qu'il soit philosophe, lui qui n'évolue que dans le présent des sentences ? mais ne se contredit-il pas trop, pour un raisonneur, ne serait-il pas plutôt l'écrivain rassemblant des points de vue, sinon des personnages multiples et différents ? il ne parle pourtant que de lui-même, tout le temps, quand bien même il commenterait la misère de l'homme, les avantages du squelette ou la pierre de Caillois : n'est-ce pas là le fait d'un poète ? et pourtant, ce serait un poète oeuvrant contre son propre lyrisme, pour le renoncement au moi, une manière de moine rongé par son égotisme verbeux : est-ce encore envisageable ? ... On perdrait ainsi beaucoup de temps à tâcher de dissoudre Cioran dans une solution générique ad hoc. N'étant ni ceci ni cela, et tout à la fois, il présente jusque dans cette complexité de nature une attitude récalcitrante et originale, libre comme l'est toute solitude. Les poches soigneusement délestées de toute illusion de pouvoir, de mérite ou de valeur, Cioran réfléchit à sa vie comme à l'existence dans sa totalité, car l'inconvénient d'être né n'est qu'un succédané d'un désagrément plus vaste encore - qu'il y ait quelque chose plutôt que rien". Nicolas Cavaillès.

11/2011

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Critique littéraire

La France. Chroniques

Quand Guillaume Erner m'a appelé pour me proposer d'écrire une chronique quotidienne dans "Les Matins" de France Culture, j'ai dû raccrocher en catastrophe ma fille menaçait d'avaler un Playmobil. On s'est cependant rappelés très vite, et quelques jours plus tard, je lisais à l'antenne ma première chronique. Jamais texte n'avait été relu avec autant de soin, de minutie et de délicatesse — et prononcé de façon plus hachée, avec une bouche trop sèche et un coeur trop rapide. On ne réalise pas, avant d'avoir à parler dans un micro, à quel point trois minutes peuvent être longues. Et à quel point, aussi, on les aimera passionnément. J'étais censé, à l'origine, passer la dernière semaine d'août à dévaler les Alpes du col de la Croix-de-Fer à Nice en passant par I'Izoard. Aucun regret, évidemment, et d'ailleurs les sensations seraient très similaires, notamment quand je m'adonnerais à l'un de mes exercices favoris, la description de paysages l'écriture d'une chronique prend à peu près le temps qu'il faut pour escalader un col. Tout le jeu, je crois, c'est de varier les perspectives tout en tenant solidement son itinéraire — le principe de la route en lacets, avant la grande descente du direct. On ne sait jamais, au début, ce qu'on va dire. On sent, pourtant, dès la première phrase, si cela sera facile ou difficile, fluide ou interloqué. C'est comme une toute petite onde, au début, qui va progressivement grandir, ou se rapetisser — les deux phénomènes sont inquiétants à leur manière. C'est là tout le charme de l'exercice ne jamais savoir ce qu'on dira, ni comment on le dira. Tenter quelque chose, et puis recommencer — lier son écriture au cycle infini des jours. Ecrire comme on se réveille ou comme on s'endort c'est un privilège rare. Est-ce pour cela que j'ai voulu donner à ces chroniques une forme un peu universelle, et tenter de passer d'un ressenti personnel à une définition collective du temps — passer de la chronique quotidienne à la chronique du temps ? En cherchant, pour ce recueil, une entrée assez large pour compiler le plus de chroniques possible sous une thématique commune, j'ai découvert que ce dont j'avais parlé le plus souvent, c'était de cet universel si particulier et si problématique qu'on appelle la France la France et ses paysages, la France et ses particularismes innombrables, la France et ses passions politiques — la France, de l'élection d'Emmanuel Macron au mouvement des Gilets jaunes. Aurélien Bellanger

05/2019

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Littérature étrangère

L'histoire du corbeau et Monsieur McGinty. Un indien athapascan tutchone du Yukon raconte la création du monde

Monsieur McGinty est un Indien athapascan tutchone du Grand Nord. Sa terre, c'est le Yukon, près de la frontière avec l'Alaska. Entre 1984 et 1991 ; Dominique Legros eut la chance de le rencontrer et d'enregistrer la longue histoire du corbeau. Monsieur McGinty était alors l'un des fameux conteurs tutchones, dans la tradition d'un peuple où la littérature orale est d'une grande valeur. De ces rencontres est né ce livre drôle, profond et merveilleux. Le corbeau est à la fois le héros créateur et l'antihéros des peuples du Grand Nord. Il est habile et rusé, prend la forme des humains, trompe son monde ; séduit les femmes et, honte à lui, même sa belle-mère. Dans un épisode, il parle à une vierge et se réincarne en faisant pénétrer son esprit dans le ventre de la jeune femme. Lorsque les missionnaires arrivèrent, les Tutchones n'eurent donc aucun mal à être convaincus que Jésus n'était rien d'autre qu'une réincarnation du corbeau. Un oiseau n'a-t-il pas parlé à la Vierge avant qu'elle n'ait elle aussi un bébé ? C'est le corbeau qui, au temps du déluge, reconstruisit la terre ferme telle qu'elle existe encore dans le Nord. C'est lui qui vola le feu, plaça au firmament le soleil, et créa les rivières et les lacs poissonneux. Il vécut des aventures burlesques, habita le ventre d'un poisson-chat, et donna à certains hommes l'idée de se faire femme. La force du livre de Dominique Legros est de nous faire entendre la voix de Monsieur McGintv, sa faconde ; son goût d'une langue riche et pleine d'humour pour décrire les choses de la nature. Les pérégrinations du corbeau nous entraînent dans le monde amérindien, à la fois familier et radicalement étranger. Dominique Legros met ainsi au jour une nouvelle ethnologie qui fait ressentir de l'intérieur cet univers où religion et vie sont intimement mêlées. Plus qu'un témoignage, l'histoire du corbeau est une invitation à la découverte de l'autre. Comme le dit Dominique Legros : " Entrons d'abord par la grande porte dans l'univers athapascan de Monsieur McGinty. Laissons-le raconter ce que le corbeau a fait pour les honores à l'aube des temps. Pour tous les hommes, quelles que soient leurs origines. Pour les autochtones, pour les Blancs, et pour tous les autres. " J.M.G. Le Clézio.

11/2003

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Histoire de France

La Troisième République au Village. Une vie du docteur Belletrud (1856-1934)

Michel Belletrud, médecin et homme politique, fut un administrateur avisé et entreprenant, toujours à la recherche de solutions nouvelles, de projets d'ensemble audacieux. Comme médecin et directeur des asiles d'aliénés de Rennes, du Mans et de Pierrefeu dans le Var, il cherche inlassablement à soulager les malades et à apporter des conditions de vie décente aux infirmiers. Comme maire de Cabris (à partir de 1911), puis comme conseiller général (à partir de 1922), il mène une politique hardie à partir d'un constat : les villages du canton de Saint-Vallier se dépeuplent inexorablement et se meurent. Il faut donc sortir le pays de son isolement. Le programme que poursuit avec acharnement le docteur Belletrud se résume en trois points : développement de l'agriculture, création d'un système d'irrigation, construction de routes. L'agriculture doit s'enrichir par l'introduction de nouvelles techniques et de nouvelles cultures. Ces transformations ne seront possibles que si les villages possèdent un système d'irrigation efficace. Ce sera sa préoccupation principale, laquelle aboutira, en 1931, à la construction du canal qui porte son nom. Produire plus procurera des revenus supplémentaires, mais encore faut-il pouvoir aller vendre le surplus des récoltes. C'est pourquoi le docteur Belletrud cherche aussi à désenclaver le pays par de nouvelles routes qui permettront d'atteindre plus facilement les villes voisines et qui développeront le tourisme. Pour réaliser ce programme, il s'oppose à l'appétit sans partage des élus des villes de la côte et particulièrement de Nice. C'est dans ce but qu'il oeuvre au conseil général et qu'il se présente aussi aux élections de la chambre d'agriculture, élections dans lesquelles il se heurte non seulement au solide lobby des horticulteurs d'Antibes, mais aussi au préfet. A l'issue de ce dernier scrutin où il a emporté les suffrages, il ne peut s'empêcher d'écrire à "son cher préfet" une lettre qu'il ne postera pas, mais qui, dans son apostrophe finale, résume bien ses engagements successifs : "Quant à moi, j'ai choisi le côté des pauvres, des travailleurs, de ceux qui en définitive "hériteront la terre". Le parcours du docteur Belletrud comme médecin et comme homme public, n'a été possible que grâce à son caractère résolu et pugnace, grâce aussi à une vision d'ensemble des problèmes de sa région. Il n'a "lâché" prise devant aucun obstacle. Guidé par ses convictions politiques tout au long de sa vie, le docteur Belletrud est assurément une figure de la Troisième République.

06/2011

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 8, Encyclopédie 4 (Lettres M-Z), Lettre sur le commerce dela librairie

L'idée de la première édition scientifique et critique des oeuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc. En 1975 parurent les trois premiers volumes des oeuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot. Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes. Etablie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des oeuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée. La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.

01/1976

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Littérature française

Fils de houilleur

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Pléiades

Oeuvres

Alliant le classicisme du style et la modernité de la méthode, l'oeuvre de Claude Lévi-Strauss est à la fois pensée du monde, expérience de soi, et expérience sur soi. "Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? " "Qu'est-ce qu'un style ? " "Que peut-il y avoir de commun entre un oiseau - l'Engoulevent -, l'art de la poterie, et la jalousie conjugale ? " En quoi la mythologie indienne a-t-elle favorisé la conquête de l'Amérique par l'homme blanc ? ... Questions surprenantes, mais qui sont pourtant à la source des enquêtes menées par Lévi-Strauss. Le ton est donné. Son oeuvre relève à la fois de la science et de la littérature, dirait-on, si de telles catégories pouvaient rendre compte de la singularité de son propos. Mais chez Lévi-Strauss, le cloisonnement n'est pas de mise, et le penseur fait "flèche de tout bois". Ainsi le souvenir d'un tableau de la Renaissance sert-il de point de départ à une théorie de la structuration du sensible. Ainsi peut-on retrouver Totem et tabou dans un mythe jivaro. Ainsi la métaphysique bororo éclaire-t-elle d'un jour nouveau la figure de notre Père Noël. Lévi-Strauss est à la recherche des correspondances, au sens baudelairien du terme, entre l'esprit et sa manifestation matérielle. Il met en scène les affinités qu'il perçoit entre les différents objets, le fil caché qui les relie. L'objet de l'analyse se dérobe ; il ne contient aucun message qui soit immédiatement communicable. Car un objet, mythe ou autre, n'existe pas en soi mais dans le rapport, les correspondances, qu'il entretient avec les autres objets. Passerelles, rapprochements inattendus, résurgences, tels sont les jeux d'esprit auxquels invite la lecture de ces oeuvres, qui ébranlent notre vision du monde. La présente édition réunit sept ouvrages choisis par l'auteur : Tristes tropiques, remémoration des expériences de terrain de la fin des années 1930 qui resurgiront dans toute l'oeuvre à venir ; Le Totémisme aujourd'hui et La Pensée sauvage, charnières entre la réflexion sur la parenté et l'étude des mythes ; La Voie des masques, La Potière jalouse et Histoire de Lynx, les trois "Petites mythologiques" qui, sur le ton de l'énigme, proposent une version accessible de l'analyse structurale ; Regarder écouter lire, enfin, poursuite de la réflexion anthropologique sur le terrain esthétique. Des textes inédits sont proposés en appendice. Au-delà de leur fonction figurative et documentaire, les illustrations, environ deux cents, en noir et blanc et en couleurs, donnent une forme visuelle à la pensée.

05/2008

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Littérature étrangère

Cap vers la liberté

Cap vers la liberté, dont l'action se situe à la fin du XIXe siècle entre le Brésil, l'Europe et les Etats-Unis, restitue l'histoire d'amour intense et conflictuelle entre Eufrasia Teixeira Leite et Joaquim Nabuco, deux grandes figures de l'Histoire du Brésil. Ecrit sous la forme d'un journal, ce roman nous place au coeur du contexte historique foisonnant de la fin de siècle. Il nous raconte les combats personnels de ces deux personnes d'exception pour la liberté des femmes et pour l'abolition de l'esclavage Eufrasia Teixeira Leite s'est battue pour administrer seule, sans l'intervention d'aucun homme, l'énorme fortune léguée par son père. Méconnue en France, elle a pourtant vécu presque toute sa vie à Paris, où elle a trouvé une plus grande liberté qu'au Brésil. Elle a notamment été l'une des premières femmes à entrer physiquement à la Bourse et à y prendre ensuite une part active sans pour autant se travestir comme le faisaient de nombreuses femmes à l'époque afin d'avoir accès à des espaces interdits. Eufrasia a également refusé de se marier, craignant de perdre son indépendance en se soumettant à une convention sociale qui soutenait la perpétuation de la domination masculine. Ce livre nous plonge également dans le contexte de la lutte contre l'esclavage au Brésil par le biais du personnage de Joaquim Nabuco, l'un des plus grands activistes abolitionnistes brésiliens. Le roman nous place au coeur du militantisme de l'époque, entre rassemblements, utilisation de la presse et mobilisation internationale. Certains héros de la lutte abolitionniste au Brésil, également méconnus en France, y sont mis en scène. On découvre l'activiste métis André Rebouças, le grand poète romantique Castro Alves, auteur du poème "Le navire négrier", et l'esclave Manuel Congo, organisateur de la plus grande révolte d'esclaves au Brésil en 1838, pendu sur la place publique l'année suivante. L'intérêt historique et politique de ce texte est conforté par une réflexion pointue sur les rapports humains et la manière dont ceux-ci sont affectés par les structures sociales qui déforment le jugement et gâchent la possibilité d'un épanouissement total. Il en est ainsi de l'impasse amoureuse et du drame dans lesquels se trouve entraînée Eufrasia, que l'on qualifierait aujourd'hui de féministe, prise entre son désir d'indépendance et son amour pour Nabuco. Car même si celui-ci est un homme politiquement engagé et humainement droit, sa réflexion n'est jamais allée suffisamment loin pour qu'il comprenne les revendications de la femme qu'il aimait pourtant si profondément.

03/2018

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Décoration

Textiles du monde islamique

Voici un tour du monde des textiles islamiques, superbement illustré de 700 photographies : tapis de prière brodés de Turquie, manteaux anatoliens en " ikat ", bourses de tricot ottomanes, chaussettes ornées de perles des Balkans, voiles berbères, robes syriennes à motifs en réserve, calottes au crochet iraquiennes, tentures saoudiennes à décor appliqué, robes indigo du Yémen, sacs en soie rayée du Caucase, sarongs en batik d'Indonésie, lés étroits cousus bord à bord d'Afrique de l'Ouest. L'Islam n'a pas seulement propagé l'une des grandes religions du monde depuis le VII siècle, il a aussi créé un vaste réseau commercial qui a permis de développer l'artisanat textile de façon considérable. Le rejet des formes humaines ou animales a poussé les artisans à créer de riches décors, des motifs abstraits, à utiliser la vie végétale ou des formes géométriques, à s'inspirer de la calligraphie et de mettre fortement l'accent sur l'ornementation. Ne sont-ils pas les inventeurs de l'arabesque, ce motif de ligne courbe ininterrompue ? Ils ont créé le coton, la matière première privilégiée de l'habillement (en arabe qutun). Parce qu'ils étaient d'abord nomades, cavaliers toujours en mouvement, ils devaient se charger le moins possible, leurs textiles leur servaient alors de tentes, de couches, de mobilier, de bagages et de décor. Ce fut l'origine de l'emprise qu'ils eurent sur cet art, perpétuant la voie créée par Marco Polo, la " route de la soie ", semant leur savoir jusqu'en Mongolie, Afrique ou Asie du Sud-Est. Le livre est organisée par région et chaque région est introduite par un aperçu historique. Ensuite sont décrites les traditions textiles propres à la région, identifiées par des sous-titres. Chaque technique est expliquée en détail, avec de captivantes informations sur les différents métiers à tisser, les matières premières, les teintures, les types de décors et les spécialités locales. Quelque 700 illustrations splendides, dont des photographies prises tout spécialement pour ce livre et de précieuses images d'archives, forment un panorama visuel exceptionnel. On peut y voir comment se produisent, s'utilisent, se portent ou s'exposent les étoffes d'un bout à l'autre du monde islamique. Leur variété est stupéfiante, depuis les tissus de coton, de chanvre ou de lin et les lainages jusqu'aux soieries et aux velours les plus somptueux, depuis les techniques du patchwork, du tressage et du tricot jusqu'à l'impression au bloc et la broderie de métal précieux.

09/2010

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Littérature française

Ces moments de bonheur, ces midis d'incendie

Plus qu'aucun autre, ce nouveau livre de Jean d'Ormesson embrasse tout son univers romanesque et intellectuel. Mêlant œuvres de fiction, chroniques, dialogues et discours, il traverse tous les domaines de son imaginaire et de sa pensée. Il témoigne aussi de ses passions, admirations et engagements qui ont fait de lui, depuis plus d'un demi-siècle, un écrivain de premier plan, apprécié par d'innombrables lecteurs pour sa virtuosité littéraire et sa liberté d'esprit. Entre romans et confessions, Qu'ai-je donc fait, La Création du monde et Une fête en larmes, tous trois publiés chez Robert Laffont entre 2005 et 2008, gravitent autour des thèmes qui lui sont chers et qu'il n'a cessé d'explorer et d'approfondir. Les charmes et les enivrantes beautés du monde, les fêtes de l'amour et du soleil, entre rires et larmes, entre volupté et mélancolie. Les origines de l'univers, les mystères vertigineux de l'espace et du temps, la fascinante et inépuisable odyssée de la connaissance et du savoir. Dans Odeur du temps et Saveur du temps, parus aux éditions Héloise d'Ormesson en 2007 et 2009, Jean d'Ormesson proclame avec la vivacité, le sens de l'émerveillement et la jubilation qu'on lui connaît, son amour de la littérature, de l'art et de la vie. Il évoque ses voyages, célèbre avec tendresse et ferveur ses auteurs favoris et amis les plus intimes, tout en répliquant avec humour et malice à ses meilleurs « ennemis » tels que Bernard Frank. Il mélange les genres, de la politique à la science et à la philosophie, comme autant de périples enchanteurs qui le conduisent de Plutarque à Soljenitsyne, d'Arsène Lupin à Édith Piaf, de Paul Morand à Jorge Amado, sans jamais l'éloigner de ses rivages de prédilection, ceux de la Méditerranée, de l'Inde ou du Brésil.  Ce volume « Bouquins » rassemble aussi les trois grands discours d'académie prononcés par Jean d'Ormesson en hommage à Marguerite Yourcenar, Michel Mohrt et Simone Veil, textes dans lesquels s'expriment les valeurs qu'il a toujours défendues, les combats qui ont été les siens, comme son art et son goût de l'amitié. On retrouvera ici l'un de ses livres les plus attachants et les moins connus, Tant que vous penserez à moi (Grasset, 1992), issu de ses entretiens avec Emmanuel Berl dont il fut le visiteur et l'interlocuteur assidu. « L´image même de l'intelligence », écrit-il en saluant cet aîné secret et prestigieux, « mélancolique et gai », avec qui il ne manquait pas de similitudes.

08/2016

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Hindouisme

L'homme et son devenir selon le Vêdânta et Le symbolisme de la croix et Les états multiples de l'être

Pour des doctrines comme celles que nous exposons, une étude entreprise "de l'extérieur" ne serait d'aucun profit. Il ne s'agit pas d'histoire et il ne s'agit pas davantage de philologie ou de littérature, et il ne s'agit pas, non plus de philosophie. Toutes ces choses, en effet, font également partie de ce savoir que nous qualifions, de "profane" ou d' "extérieur" , non par mépris, mais parce qu'il n'est que cela en réalité. Nous estimons n'avoir pas ici à nous préoccuper de plaire aux uns ou de déplaire aux autres. Ce n'est pas parce que la "science sacrée" a été odieusement caricaturée, dans l'Occident moderne, par des imposteurs plus ou moins conscients, qu'il faut s'abstenir d'en parler et paraître, sinon la nier, du moins l'ignorer. Bien au contraire, nous affirmons hautement, non seulement qu'elle existe, mais que c'est d'elle seule que nous entendons nous occuper. La croix, est un symbole qui, sous des formes diverses, se rencontre à peu près partout, et cela dès les époques les plus reculées. Elle est donc fort loin d'appartenir proprement et exclusivement au christianisme comme certains pourraient être tentés de le croire. Ce que nous avons essentiellement en vue, c'est le sens métaphysique, le premier et le plus important de tous, puisque c'est proprement le sens principiel. Tout le reste n'est qu'applications contingentes et plus ou moins secondaires, et, s'il nous arrive d'envisager certaines de ces applications, ce sera pour les rattacher à l'ordre métaphysique, car c'est là ce qui, à nos yeux, les rend valables et légitimes, conformément à la conception, si complètement oubliée du monde moderne, qui est celle des "sciences traditionnelles" . Maintenant, si l'on veut, toujours en ce qui concerne la considération de l'état humain, relier le point de vue individuel au point de vue métaphysique, comme on doit toujours le faire s'il s'agit de "science sacrée" , et non pas seulement de savoir "profane" , nous dirons ceci : la réalisation de l'être total peut s'accomplir à partir de n'importe quel état pris comme base et comme point de départ, en raison même de l'équivalence de tous les modes d'existence contingents au regard de l'Absolu. Elle peut donc s'accomplir à partir de l'état humain aussi bien que de tout autre, et même, comme nous l'avons déjà dit ailleurs, à partir de toute modalité de cet état, ce qui revient à dire qu'elle est notamment possible pour l'homme corporel et terrestre.

02/2021

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Histoire internationale

Le pacte germano-sioniste (7 août 1933)

Dans aucun manuel d'histoire, on ne trouve mention d'un pacte germano-sioniste. Seuls quelques livres spécialisés évoquent la réunion du 7 août 1933 au ministère allemand de l'Economie au cours de laquelle des représentants de l'Agence juive et de l'Organisation sioniste mondiale ont signé avec de hauts fonctionnaires du Reich ce que l'on a appelé pudiquement l'accord de la haavara (du mot hébreu haavara qui signifie : transfert). Il s'agissait, en effet, d'organiser le transfert vers la Palestine de capitaux que les Juifs allemands, candidats à l'émigration, souhaitaient emporter avec eux. Cet accord technique ne fut que le premier acte d'une étroite collaboration entre les sionistes et l'Allemagne hitlérienne. A contre-courant de l'histoire officielle, Jean-Claude Valla souligne la convergence idéologique entre les signataires de cet accord. Textes à l'appui, il révèle que les sionistes allemands, à de rares exceptions près, ont approuvé les lois de Nuremberg et, pour certains d'entre eux, les ont appelées de leurs voeux, au nom de leur propre conception raciale de l'histoire déjà présente dans les écrits des pères fondateurs du sionisme. Et il s'interroge sur l'influence qu'a pu exercer le messianisme juif sur le pangermanisme et le racisme national-socialiste. Il démontre également que Ben Gourion et ses amis "travaillistes" de l'Agence juive, promoteurs de l'accord de la haavara, n'étaient pas de vrais sociaux-démocrates, mais des socialistes nationaux fortement influencés par le nationalisme allemand de type völkisch et il suggère que l'un d'eux, Chaïm Arlosoroff, ami d'enfance de la femme de Goebbels, ait pu jouer de ses relations pour préparer cet accord. Le titre de ce Cahier est un clin d'oeil au pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Dans un cas comme dans l'autre, nous avons affaire à des ennemis jurés qui jugent plus profitable de s'entendre, peut-être parce que, au-delà d'une convergence momentanée d'intérêts, ils présentent plus de caractéristiques communes qu'on ne le croit. Mais la comparaison s'arrête là. En signant un pacte de non-agression avec Staline, Hitler a réussi à neutraliser momentanément l'Internationale communiste, voire même à la faire travailler à son profit, notamment en France par le sabotage de l'effort de guerre, tandis que son accord de collaboration avec les sionistes de Palestine, peu nombreux et encore sous la tutelle britannique, n'a en rien désarmé l'hostilité de la communauté juive internationale à l'égard du IIIe Reich.

11/2013

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Sciences politiques

Visages et portraits politiques de Gironde

Leurs traits vous sont familiers parce que vous les avez croisés ou les croisez encore dans les rues de vos villes et de vos villages, dans les tribunes des stades de foot et de rugby, dans les salles de mariage, à l'orée d'une manif ou lors d'une cérémonie au Monument aux Morts... Vous les regardez s'exprimer dans les étranges lucarnes des télévisions locales et les entendez réagir à tel ou tel événement, régional ou national, aux micros de vos radios préférées. Toutes et tous, dans leur diversité, dans leur trajectoire politique, ils vous ont représenté dans un de ces mandats d'élu qui constituent, depuis que la France est une démocratie, la noblesse de la République et le dévouement au bien commun. Vous ne les reconnaissez pas ? Vous ne les avez jamais vus ? Vous n'êtes pas d'ici mais d'ailleurs ? Peu importe... Regardez-les mieux... Regardez-les bien... Ces Girondins contemporains, ce sont les mêmes qui exercent les mêmes mandats, chez vous, au soleil pâle de la côte d'Opale, au vent de Noroit des granits de la côte d'Emeraude, au souffle fou de l'Autan toulousain et dans la blancheur des neiges savoyardes. Ils étaient d'Aquitaine ou ils seront de Bourgogne ; ils sont de tous les lieux et de tous les temps : ce sont des élus locaux saisis sur le vif de leurs pratiques politiques. Ce livre n'est pas un plaidoyer pour des femmes et des hommes politiques en quête de réhabilitation ou de reconnaissance. Ils n'en ont pas besoin parce que leur engagement individuel et collectif se suffit à lui-même pour démontrer combien les élus locaux sont consubstantiels au bon fonctionnement de la société française dont ils sont, trop souvent, les pompiers et les urgentistes. Ce livre est un album vivant et animé dont les marque-pages sont faits des remarquables clichés de François Ducasse, photographe de presse, fervent et fébrile observateur du petit monde politique local depuis près de 40 ans. Ce livre est un recueil de portraits sensibles écrits à l'encre empathique par Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux, entomologiste rigoureux et attentif qui a croisé la quasi-totalité de tous ces personnages. Un livre, un album, un recueil... Une histoire d'amitié aussi et de regards complices entre deux auteurs qui ont une même passion : voir et donner à voir. Non pas en voyeurs, jamais en juges, surtout pas en hagiographes, tout simplement en citoyens respectueux de la fonction élective et du métier politique.

02/2012

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Sciences politiques

Le réveil des somnambules. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1956-1985)

" Ce livre fait largement entendre la voix des communistes et des "ex", et expose ce qu'ils ont produit au cours de ces trente dernières années. A la différence de ses aînés, l'intellectuel post-56 a souvent revendiqué sa définition d'intellectuel et, de plus en plus, a refusé de se soumettre aux politiques. Dans ce réveil des intellectuels communistes, la coupure décisive est l'invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968 : s'étant identifiés aux acteurs du Printemps de Prague — intellectuels comme eux-mêmes —, ils virent alors s'effondrer leur rêve d'une action positive de l'intelligentsia en pays communistes et leurs espoirs d'une réforme du régime soviétique. Depuis lors, ils renoncent à la production "au service du parti" et ont repris un certain contact avec le réel, que les utopies sanglantes du stalinisme leur avaient fait oublier. Cependant, l'absence d'analyse du stalinisme, "condamné" et non démonté, les maintient dans une situation auto-entravée. Face à la culture, on voit ici ce que produit le `point de vue de classe". Face à la politique, ils continuent de ne pas savoir reconnaître le stalinisme partout où il est — et pas seulement dans le Goulag. Ils ne peuvent admettre que les valeurs fondamentales de Marx "pouvaient difficilement être concrétisées autrement" que dans le totalitarisme stalinien (Kolakowski). Aujourd'hui délaissé, Marx a suscité dans les années pré- et post-68 une pléthore de commentaires. Mais personne ne s'est interrogé sur l'une des bases les plus fausses de ses théories ; il a été incapable de penser en fonction d'un homme réel, c'est-à-dire nullement angélique et rationnel, mais au contraire traversé de pulsions obscures, affronté à ses manques, à sa détresse intérieure, à la mort... Le volontarisme marxien entraîne nécessairement la violence faite aux hommes réels et aux structures sociales. Faute de remettre en cause les mythes fondateurs (et consolateurs) de la Révolution, ils sont condamnés à penser de manière mutilée et à rester en marge de la société. Ils connaissent bien aujourd'hui la faillite du socialisme, ils s'accrochent seulement à un refus de ce monde-ci, au lieu de travailler à le connaître et à l'améliorer. Le problème, c'est que ce refus immature du monde ne se limite plus aux intellectuels communistes. Comment faire admettre qu'aucun programme politique ne pourra assurer le "bonheur" des hommes ? Ce monde, irrémédiablement tragique, exige des intellectuels, comme l'a écrit encore Kolakowski, qu'ils ne remplacent pas la pensée par l'engagement. " J. V.-L.

01/1987

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Régionalisme

Là. Le choix d'une vie : souvenirs d'engagements

Il y a des livres nécessaires, et ce ne sont pas les plus nombreux. Celui que vous tenez dans les mains est de ceux-là. Il porte plus haut et plus loin la parole, malgré l'humilité de son auteure. Un livre qui témoigne, avec conviction et modestie, d'un remarquable parcours humain, personnel et, en même temps, tourné vers les autres. Mireille Debard aura été de toutes les luttes de son époque, de tous les combats pour une vie meilleure. Elle n'a jamais renoncé. Son existence est un roman écrit avec style et élégance, une autre façon de lire le monde. Mireille Debard s'est toujours méfiée des opinions toutes faites. La sienne, elle se l'est forgée, au fil des ans, à la fois avec prudence et détermination. Ses engagements, les nombreuses causes défendues, chez elle tout est cohérent. Et elle a su faire de la non-violence une manière d'être, mieux, un art de vivre. Quand j'ai découvert les pages qui vont suivre, j'ai immédiatement été convaincu de leur incroyable nécessité et de leur immense portée. La vie entière de Mireille Debard est un exemple à suivre pour les générations d'aujourd'hui. Sa foi en l'humanité est inséparable de ses actes militants. Le mot est lâché. Militant, militante. Militantisme. Pour certains, l'expression est devenue démodée. Ce sont, sans aucun doute, les mêmes qui nous annoncent la chute des temps et la fin de l'Histoire. Mais, pour Mireille Debard, la voie reste droite, malgré les embûches du chemin et les barrières mentales. L'altérité, ou la reconnaissance de l'autre dans sa différence, est au coeur de cet ouvrage né, je le confirme, d'une impérieuse nécessité. La quête de soi et la quête de l'autre sont un seul et même voyage. Un voyage en terre humaine, une simple affaire de goût, de coeur et d'esprit. Dans la nuit de l'homme, une fois la planète assombrie par les ténèbres, il y a toujours une lueur d'espoir qui subsiste. Il y a ceux qui recherchent le mal, et qui le trouvent. Il y a ceux qui, par bonheur, produisent le bien. Mireille Debard est de ces derniers. Elle a passé la majeure partie de son existence à rallumer des étoiles et à faire briller dans le ciel la flamme de l'espérance. Son livre est un abri pour les trop longs hivers. Son livre est une main offerte au monde d'après. Mireille Debard est notre amie. Thierry Renard

10/2020

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Littérature française

Nevermore

La narratrice de ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, une femme, traductrice, s'isole à Dresde pour traduire "Le temps passe" , partie centrale de La Promenade au phare, de Virginia Woolf, dans laquelle la romancière anglaise tentait d'écrire le temps pur en évoquant ses effets : la dévastation progressive d'une maison devenue inhabi- tée. Tandis que nous la voyons habiter peu à peu le texte et les lieux, et s'immerger dans les arcanes de la traduction, les fantômes qui peuplent la ville étrangère et ses propres fantômes intérieurs ne tardent pas à resurgir et à se mêler à son travail. Ainsi le thème de la dispari- tion récente d'une amie écrivain dont le souvenir la hante s'entretisse au journal dans lequel elle note au jour le jour - comme on ne l'avait sans doute jamais fait jusqu'ici dans une fiction-, les réflexions qui naissent des tâtonnements, des doutes suscités par la progression de son travail et par la tentative de s'approcher au plus près de la créa- tion d'un écrivain d'une autre époque, dans une langue autre. La lecture-commentaire de ce texte sur la dévastation du temps et la vie de la traductrice dans une ville jadis dévastée de la guerre ne font qu'un, sont intimement liés, retentissent sans cesse l'un sur l'autre. Un peu comme dans Mémorial, où, relatant un voyage en Pologne sur les traces de sa famille, elle parvenait à rendre une voix aux âmes des disparus, Cécile Wajsbrot réussit ici à rendre parfaitement justes, naturelles, les soudaines apparitions de l'amie disparue : on est trou- blé, ému, la grande réussite du roman est qu'à aucun moment cela ne paraisse forcé. Comme souvent, dans cette oeuvre, des thèmes secon- daires viennent s'intercaler en contrepoint ou même au sein du récit principal et en accroître la résonance. Il en va ainsi des pages qui évoquent la High Line, à New York, pour évoquer un autre type de métamorphose engendrée par le passage du temps. Mais il faudrait citer aussi d'autres leitmotive : ainsi la catastrophe de Tchernobyl, qui est comme une accélération à plus grande échelle de la dévastation décrite dans "Le temps passe" ; ou, a contrario, un thème qui tra- verse tout le récit comme l'image même du rôle de l'écrivain, ou de sa traductrice : celui des cloches (et, plus généralement, de la musique) qui avertissent de l'imminence du désastre ou, après que celui-ci a eu lieu, subsistent comme les derniers vestiges d'une vie humaine dans les villes englouties.

02/2021

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Religion

La rencontre de Jésus-Christ en milieu Bambara

Le monde bambara, situé au coeur du pays appelé Mali, est ici révélé aux lecteurs francophones dans toute sa complexe richesse. Des trésors de sagesse traditionnelle, recueillis et assemblés avec une intelligente patience, deviennent enfin accessibles au prix de leur mise par écrit et grâce à des analyses d'une rare perspicacité. Un premier regard sur le monde bambara occupe la première dizaine de chapitres. La charpente et chaque élément de ce monde sont d'abord décrits. La vie de l'homme, la célébration de sa mort, les multiples visages de son bonheur et de son malheur, les règles et la philosophie de sa vie en communauté, ses amitiés et ses mariages, son rapport à l'invisible et son inépuisable fécondité spirituelle, sont tour à tour pris en considération. Un essai d'interprétation du monde bambara pose ensuite les vrais problèmes de son identification. Rarement la quête contemporaine de l'identité africaine fut conduite avec une telle rigueur. Le sens bambara de l'homme, de ses valeurs éthiques et spirituelles, de son rapport au monde et de son incarnation historique dans le passé ou le présent de la communauté internationale, se propose au lecteur comme une véritable école d'humanité au plus noble sens du mot. L'accueil de Jésus-Christ en milieu bambara suppose une relecture originale de tout le message évangélique. L'auteur ne suggère pas là une requête, il réalise ce programme en cinq chapitres d'une rare densité. Chrétien ou non, le lecteur sera fasciné par la transposition culturelle, jalonnée de tarit de proverbes, libre de tout particularisme, délivrée des scléroses du passé, universelle sans cesser de rester la plus concrète, que Sotigi Penda Mori Sidibe accomplit sous ses yeux. Ce n'est pas sans raison que l'on met sa foi en quelqu'un. Aucun homme, avec une seule poignée d'huile, ne saurait oindre un éléphant. Le bien d'autrui, même s'il vous va bien, est toujours mis de travers. Mieux vaut pour toi que le vent ne te fouette qu'indirectement. La petite bonne chose qui ne vieillit pas. Ventre affamé supporte mal,la plaisanterie. Nul ne doit oublier ses origines. La pintade regarde la nuque de celle qui la précède. Personne ne refuse de faire la toilette de l'oeil dont il est borgne. Devenir un fromager. Sotigi Penda Mori SIDIBE est né en 1927 de père et mère musulmans. Baptisé catholique en 1941, prêtre depuis 1957, après des études de sciences sociales et de théologie à Lyon, il s'est consacré au travail pastoral en milieu bambara. Il est actuellement évêque de Segou, Mali.

08/1978

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Actualité médiatique internati

Les sept piliers de la Cité. Guérir la Politique

Bâtir de nouveaux fondements philosophiques et spirituels de la Cité autour de sept piliers pour que la politique ne se résume plus à la conquête du pouvoir et l'exercice de la domination. C'est l'ambition de cet essai, véritable manifeste pour guérir le politique, et nous aider à articuler cheminement personnel et transformation collective. Cet essai, à la fois témoignage vivant nourri de l'expérience politique et spirituelle de l'auteur, et réflexion intellectuelle profonde, vise à donner des bases différentes à nos pratiques et nos conceptions de la politique, si nous voulons être à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. De l'inaliénabilité du vivant à l'intégration planétaire, il s'agit de concevoir notre présence sur cette terre comme une communauté de destins élargie à l'ensemble des êtres qui la peuplent, du règne minéral à la noosphère globale. Et dans ce nouveau cadre de Cités plurielles aspirant à devenir une seule grande Cité mondiale, vivre et penser nos rapports politiques autrement que dans la conquête du pouvoir et l'exercice de la domination. Partant du constat que la maladie actuelle du politique vient de la crispation convulsive des systèmes religieux dans lesquels il était jusqu'ici enraciné, l'auteur nous invite, à la fois à titre individuel et collectif, à passer d'un imaginaire politique dominé par la vision prométhéenne, prédatrice et dominatrice, à une conception gaïenne de l'aventure humaine. Ce livre nous conduit à changer notre rapport au pouvoir, notre addiction à l'exercice de la puissance sur le monde et les autres. Pour nous aider à tracer ce chemin, il propose de refonder la cité sur sept piliers. Les deux premiers nous proposent d'abandonner notre pouvoir sur la nature et le vivant, en changeant notre regard sur le sens de la richesse. Le troisième nous pousse à réarticuler notre système productif sur cette autre façon d'être au monde. Le quatrième nous emmène à refonder notre rapport politique aux autres et le cinquième à nous-mêmes. Forts de nos nouvelles fondations ancrées dans une écologie spirituelle et une démocratie du coeur, nous pourrions établir de nouvelles règles de gouvernement collectif à l'échelle d'une communauté locale (le sixième pilier) et finalement de la planète toute entière (le septième pilier). Dans ce cadre renouvelé où se jouerait la politique post-humaniste, le monde serait plus poétique, spirituel, écologiste, intégral, plus éthique que moral, plus fondé sur l'autorité que sur le pouvoir. Et sans aucun doute plus empathique.

09/2022

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Critique littéraire

Comment devient-on écrivain ? Sartre, Aragon, Perec et Modiano

Comment devient-on écrivain ? Partir de la question de Sartre, dans Les Mots, c'est interroger le rapport que quatre écrivains de générations différentes entretiennent avec l'Histoire du XXe siècle, en ce qu'il rend possible (Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipit d'Aragon) impossible (W ou le souvenir d'enfance de Perec, Dora Bruder et Un pedigree de Modiano) de raconter ses débuts d'écrivain. Les rares et douteux souvenirs de la prime enfance n'ouvrent plus, chez Perec ou chez Modiano, aucun récit des commencements de soi, aucune esquisse de vocation, voulue par soi ou par les siens. L'enfance est fondatrice dans Les Mots comme Les incipit. Mais le livre de Sartre a été conçu pendant la guerre froide, Je n'ai jamais appris à écrire après l'écrasement du Printemps de Prague. Les Mots témoigne de la possibilité de se changer et de changer le monde, ce n'est plus le cas des Incipit. Pas de reniement de soi, ni de l'engagement communiste pourtant dans le livre d'Aragon. Il appartient aux images de dire la noirceur des temps et d'en revenir à A.B. : André Breton par qui, dans ce nouveau roman de la création aragonienne, tout a commencé. Alors que Je n'ai jamais appris à écrire ou Les incipit est un livre tout en B, W ou le souvenir d'enfance est un livre tout en V. Perec y explore deux " déportations " : celle des siens dans la fable olympique, la sienne propre, enfant, " déporté " à Villard de Lens pendant l'Occupation. Sur l'île règne un " sport" inspiré de celui que David Rousset a analysé dans L'Univers concentrationnaire, à Villard la " vie sans repère " qui a tant frappé le jeune Perec à la lecture du livre de L'Espèce humaine de Robert Antelme. Mais Perec fait disparaître le nom d'Antelme qui n'apparaît que dans les avant-textes de l'oeuvre. C'est autour d'un autre " pauvre et précieux secret " que se construit Dora Bruder : c'est la fugue qui relie Dora et le jeune Patrick, elle encore qui détache, en partie, l'histoire de Dora de celle des siens. W relie deux " déportations ", Dora Bruder délie deux disparitions. Chacun des livres retenus dans ce parcours relie, à sa manière propre, histoire de soi et histoire des siens. Mais des Mots à Un pedigree s'esquisse peut-être aussi un dénouement, une déliaison de l'intime et du collectif.

11/2012

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Historique

Sigi. Tome 1

Prenez la route avec Sigi, première femme à faire un tour du Monde au volant ! L'Allemagne de la fin des années 20. Sigrid Hässler, dite Sigi, jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin se retrouve bannie des circuits à la suite un accident mortel au Nürburgring dont on lui a injustement attribué la cause, en grande partie parce qu'elle est une femme. Elle nourrit alors le rêve fou d'accomplir un tour du Monde en voiture pour démontrer que conduire une automobile n'est en aucun cas l'apanage exclusif des hommes. Elle compte bien mener son ambitieux projet à terme mais pour ça, il lui faut de l'argent ! Or, devant ce choix inconvenant, sa riche famille conservatrice décide illico de lui couper les vivres. C'est par l'intermédiaire d'une ancienne amie d'école que Sigi va alors rencontrer l'homme providentiel, un certain Gottfried Geyer qui va se poser en mécène... Emballé par le projet, celui qui se présente comme un riche homme d'affaire lui apporte de quoi financer cette expédition un peu folle, à une époque où l'usage de l'automobile demeure un luxe réservé aux hommes. Uniquement accompagnée d'un photographe chargé d'immortaliser le voyage et d'un mécanicien au volant d'un petit camion d'assistance, la jeune femme quitte cette Allemagne à l'aube du nazisme pour se lancer dans une extraordinaire aventure dont les premiers imprévus ne tardent pas, avant même son arrivée dans le New York de la Grande Dépression ! Parcourant alors l'immensité du territoire des Etats-Unis, première étape de ce voyage fou, que ce soit au milieu des troupeaux de bisons, au coeur des intempéries mais surtout face aux mauvaises rencontres, Sigi devra faire preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve au cours d'un périple aussi rocambolesque que dangereux. Réussira-t-elle à poursuivre sa route malgré les risques encourus. Quant à son richissime mécène, sait-elle vraiment qui il est ? Très librement inspiré par le périple de Clärenore Stinnes (1901-1990), une passionnée d'automobile qui réalisa un tour du Monde en voiture en 1927, cette série en quatre tomes nous conte l'histoire d'une jeune globe-trotteuse allemande balayant les conventions de ce début de XXe siècle. Erik Arnoux dépeint avec panache le reflet d'une époque et les prémices de l'émancipation féminine au milieu des grands décors naturels que sait si bien illustrer David Morancho. Une nouvelle série par les auteurs de Sara Lone qui va nous dépayser !

08/2023

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Théâtre

L'invention du théâtre et autres fictions

Comment faire vivre les textes classiques ? La réponse est ici à l'opposé de celle des anthropologues : il vaut mieux mettre l'accent sur une proximité de l'homme ancien que sur des différences qui n'intéressent que le touriste. Contrairement à ce que peuvent dire les sciences humaines, le sentiment de familiarité que peut avoir un homme de notre temps quand il lit tel texte antique n'est en rien trompeur. Il y a dans le théâtre gréco-latin une présence absolue de l'homme antique, qu'il soit le dramaturge ou son personnage. L'idée d'une différence essentielle de l'homme du présent et de l'homme antique est le dernier avatar du commentaire aristotélicien : depuis la naissance de l'esthétique dans la Prusse du XIXe siècle, il est assuré que l'art et la littérature n'existent que depuis que les théoriciens en ont inventé les concepts ; mais on confond une conscience créatrice qui est conscience absolue, de soi-même, de ses fins propres, de ses moyens, et une connaissance conceptuelle qui est celle des professeurs : connaissance laborieuse, interminable, toute relative aussi, et stérile, à moins d'imaginer que la connaissance théorique engendre l'oeuvre : mais c'est le contraire. Qui invente le théâtre, et quand ? Toutes les questions concernant l'origine attendent de l'historien un éclaircissement impossible ; l'Antiquité n'est que la surface lumineuse d'un gouffre sans fond. L'histoire, pour le théâtre comme pour toutes les formes de l'activité humaine, n'a de réalité que comme toile de fond. C'est pourquoi il importe de dénoncer l'obsession historiciste de quelques commentateurs, les mêmes qui nient l'existence d'une nature humaine, identique à elle-même à travers le temps. Les formes changent continuellement, sans doute, qu'il s'agisse de la société ou des oeuvres d'art ; mais, quant à celles-ci, le processus de la création n'est pas essentiellement différent chez Eschyle et chez Balzac. L'esprit souffle où il veut, il est tout de suite au-delà de ce qui est enseigné et transmis. On dira que telle invention est déjà moderne, qu'Eschyle, Euripide et Plaute concevaient déjà l'individu, le monothéisme ou l'athéisme ; mais le déjà est de trop : tout est dit, dès le début ; aucun grand artiste ne vient trop tard, quand il fait revivre le déjà dit et en fait son dire à lui. L'invention historique du théâtre n'est qu'une fiction ; chaque grand dramaturge, chaque grand metteur en scène ou comédien, chaque public inspiré peut-être, inventent à neuf la tragédie et la comédie.

11/2019

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Littérature française

Justice sociale ?

Justice sociale ? Madeleine Pelletier Date de l'édition originale : 1913 Issue d'une famille pauvre, Madeleine Pelletier (1874-1939) est élevée par une mère acariâtre qui n'eut jamais aucun égard pour elle, et un père hémiplégique condamné à vivre dans un fauteuil suite à un accident vasculaire cérébral. Elle arrête dans un premier temps ses études à douze ans, délaissant le foyer familial pour côtoyer des cercles anarchistes et féministes qui seront à la source même de son militantisme. Elle parvient dans le même temps à se bâtir en autodidacte une solide culture par la fréquentation de la bibliothèque municipale de son quartier ; elle obtient son baccalauréat en candidat libre avec mention très bien, puis devient en 1906, après un combat acharné pour faire tomber les écueils autant que les préjugés, la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France. Elle offi ciera toute sa vie contre la misère sociale, au plus près des indigents et des plus démunis. Son engagement prend également la forme de luttes, tant politiques, en militant à la SFIO puis au Parti communiste, que plus spécifiquement féministes : elle prône l'égalité intangible entre les sexes pour aboutir à l'émancipation des femmes et l'abolition défi nitive du patriarcat. Bouleversant les codes vestimentaires, elle se plaît à porter des habits masculins complétés d'un chapeau melon et d'une canne, déclarant à qui s'en offusque : " Mon costume dit à l'homme je suis ton égal " . Ses prises de position, souvent radicales et véhémentes, contre le mariage, la famille et la maternité par exemple, ou bien en faveur de l'avortement, lui valent de nombreuses inimités, y compris parfois au sein de son propre camp. Travailleuse insatiable, elle est également l'auteure de nombreux articles scientifi ques, d'essais politiques et de romans utopiques. Justice sociale ? est ainsi publié en 1913. Dans cet ouvrage, Madeleine Pelletier s'interroge sur la nécessité d'une nouvelle révolution sociale qui mettrait fin à un capitalisme hostile et funeste ; tous les progrès sociaux n'ayant été conquis que par des révolutions, il s'agirait de faire advenir une société collectiviste, car " le bien qu'elle ferait serait défi nitif, puisqu'elle donnerait à tous les humains la sécurité quant à leur vie matérielle " . La réflexion menée par Madeleine Pelletier résonne plus que jamais avec les préoccupations de notre société en quête de sens et qui cherche à se réinventer. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1913 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr

10/2021

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Littérature française

La cité

"Pour venir à La Cité, c'est simple. Vous prenez, à partir de la place Castellane, " en ville ", le bus numéro 15, ou même 18, et vous descendez sur le boulevard de Saint-Loup. L'arrêt le plus pratique est celui de la place de l'Octroi, proche de l'avenue Florian qu'il vous faudra descendre jusqu'à l'entrée de La Cité qui vous accueillera alors en déroulant sous vos pas l'avenue Centrale qui, si vous la suivez jusqu'au bout, vous mènera tout droit au stade municipal, en passant devant... le majestueux fantôme du passé? ! Le château, témoin d'une autre époque à la fois proche et lointaine, dominait imperturbablement et fièrement les toitures rouges des maisons agglutinées tout autour de lui. Un peu comme le ferait un gardien bienveillant, je l'imaginais secrètement veiller à ce qu'aucun danger ne vînt menacer La Cité. Si besoin était, à coup sûr, il donnerait l'alerte. Il m'arrivait parfois, au détour de quelques courses dont on m'avait confié la tâche, de rester longuement planté devant lui, juste avant d'entrer chez la boulangère, à imaginer mille histoires plus rocambolesques les unes que les autres. Il représentait, pour de vrai, le château de toutes les épopées chevaleresques qui m'envahissaient rien qu'en le regardant. Il n'avait pourtant rien d'un château fort. Tout juste une ancienne grande bâtisse qui aurait revêtu une idée de fausse laideur héritée d'une beauté surannée. Il fallait vraiment l'imaginer " fort ". Cependant, sa fragilité désinvolte qui semblait défier le temps dégageait une impression de robustesse rassurante. Il symbolisait l'identité du lieu, et en était le repère. Pas spécialement le centre géographique, le repère. On reconnaissait le château, avant de connaître La Cité? ! D'où que l'on se trouve, on pouvait en apercevoir la toiture et les cheminées qui ne fumaient plus depuis déjà bien longtemps, rien qu'en se déplaçant d'un côté ou d'un autre d'une maison trop proche, ou d'un orgueilleux platane qui, malgré sa hauteur respectable, n'avait de toute manière aucune intention de cacher quoi que ce soit. Avec " Mémé ", le château était toujours habité. Elle le maintenait en vie en se montrant quotidiennement à la fenêtre de " son " logement du dernier étage, pour défier avec lui les affres du temps. Elle devait sans doute avoir, pour l'hiver, un chauffage électrique ou un radiateur à fuel, puisqu'on ne voyait jamais de fumée ?? "

10/2021

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Département des crimes vampiriques Tome 1 : Comment vexer un vampire

Un vampire possessif et un humain en danger. Coup de foudre assuré ? Finn Intégrer la seule unité d'élite composée de vampires était la partie la plus facile. Gérer mon nouveau partenaire, un ancien vampire, qui semble obnubilé par l'idée de me manger ? Jamais aucun humain n'avait mis les pieds dans cette unité, et Marcus est bien décidé à ce que cela ne change pas. Si seulement c'était mon seul problème... Traqué, j'ai presque tout perdu. Cette unité est mon dernier espoir d'une vie plus ou moins normale. Marcus A la seconde où cet humain casse-crocs est arrivé dans l'unité, j'ai su que je devais me débarrasser de lui. Tout le monde est rapidement tombé sous son charme, mais il refuse de voir le danger qu'il encourt à nos côtés. Pourtant, à force de côtoyer cet enquiquineur de première, je dois me rendre à l'évidence : il manque quelque chose dans ma vie. Tandis qu'un groupe se forme et menace d'ébranler l'alliance entre humains et vampires, mon unité est prise pour cible. Et le danger n'est jamais bien loin. #MM #Vampire #Humour Découvrez la nouvelle série d'Alice Winters. Attention, contient : un usage récréatif des sous-vêtements, des déchirures involontaires, un humain à l'équilibre précaire pourtant capable de mener à la baguette une horde de vampires, le meilleur rendez-vous de tous les temps, un vampire possessif, des pas de danse douteux, une vengeance sur le lieu de travail et quelques petites morsures de-ci, de-là. --- "Une histoire fabuleusement écrite pour un super mélange d'humour, de tension et de suspense avec un vampire grand et fort qui a du mal à cacher ses sentiments alors qu'il tombe amoureux d'un humain tout petit, agaçant, hilarant mais adorable à souhait. Un humain qui a de nombreux secrets, un ennemi super menaçant, et tout un tas de vampires qui veulent le protéger. C'est rempli d'humour, de sentiments et de suspense, mon Dieu, c'était le meilleur du meilleur". - True Loveislovereview "Début hilarant pour une nouvelle série absolument drôlissime ! J'ai carrément adoré les échanges entre Marcus et Finn ! Marcus est un ours mal léché. Il y a du suspense, du drama, de l'action, des tentatives ridicules de drague, et des tentatives encore plus catastrophiques de se dire des trucs cochons. C'est un livre super drôle. Sarcastique, marrant et sexy, j'ai hâte de lire la suite. Et ces vampires !!! " - Athira goodread

10/2021

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Client serveur

Microsoft Dynamics 365. Gérer et optimiser la relation client

Un CRM (Customer Relationship Management) peut être défini comme l'ensemble des moyens et techniques mis en oeuvre par une entreprise pour mieux connaître ses clients afin de leur proposer des produits et services adaptés à leurs besoins et, in fine, d'accroître le chiffre d'affaires. Ce livre a comme objectif de vous faire découvrir le fonctionnement d'un CRM, en l'occurrence Dynamics 365 for Customer Engagement, avec un vocabulaire simple, des exemples concrets et sans aucun prérequis technique. Il traite les aspects vente, service client et marketing dédiés aux applications Dynamics 365 Sales, Dynamics 365 Customer Service et Dynamics 365 Marketing c'est-à-dire les modules historiquement regroupés sous le nom de Dynamics CRM. Destiné aux lecteurs curieux voulant comprendre le fonctionnement d'un CRM et souhaitant en particulier découvrir la solution Microsoft Dynamics 365 Customer Engagement d'un point de vue purement pratique et opérationnel, ce livre répond aux questions que l'on pourrait se poser sur la valeur ajoutée d'une telle solution avec des cas d'utilisation concrets et réels. Ainsi, il s'adresse aux chefs d'entreprise désireux de mettre en place une solution CRM ou de remplacer une solution existante, au cadre commercial ou marketing qui souhaite restructurer ses processus et outiller ses équipes afin de mieux faire face à la concurrence croissante, à l'étudiant ou stagiaire qui souhaite approfondir certaines notions, à l'informaticien qui veut comprendre les aspects opérationnels de la solution. Nous allons dans un premier chapitre introduire le sujet en définissant ce que signifie le terme CRM, donner un aperçu historique de l'évolution de la gestion de la relation client, présenter les chiffres clés du marché des solutions CRM et expliquer en quoi consiste les enjeux d'un projet CRM. Ensuite, nous allons nous intéresser de près à la solution Dynamics 365 Customer Engagement en présentant l'écosystème Microsoft afférent ainsi que ses différentes applications, l'hébergement et la sécurité, l'intégration technique via API avant de finir avec quelques références françaises et internationales du déploiement de la solution. Les chapitres suivants détaillent le fonctionnement de la solution avec des exemples et cas concrets pour chacun des modules : Dynamics 365 Sales, Dynamics 365 Customer Service et Dynamics 365 Marketing. L'intégration native avec d'autres systèmes susceptibles d'apporter un complément et une valeur ajoutée à la solution CRM est traitée à la fin du livre et, en annexe, la mobilité et le mode offline (ou mode déconnecté).

06/2021