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Benoît Porteilla, Lucie Bazelle

Extraits

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Thérapies diverses

Vivre avec une douleur chronique. Un accompagnement fondé sur l'approche centrée sur la personne

Le chapitre 1 s'arrête sur la nécessité d'admettre la subjectivité de la réalité de la personne souffrant de douleur chronique comme étant une expérience propre à elle seule et de veiller à ce que notre présence ne porte pas trop ombrage à l'expression singulière de cette personne. Et d'avoir une vigilance à reconnaître qu'une part de nous pourrait toujours s'imposer à l'autre, même à notre insu. A cette condition, la plainte de douleur, toujours assortie d'une adresse à autrui, pourra être accueillie dans un climat d'ouverture. Rencontrer la personne dans l'ici et maintenant de SA réalité est le terreau du travail clinique. Dans le chapitre 2, la phénoménologie vole au secours de ce travail d'accueil. Discipline spécifique de la philosophie réunissant le corps objet et le corps vécu, elle interroge le fondement des discours sur le corps, la maladie et les relations soignant-soigné. Le chapitre 3 plaide pour une cohabitation des différentes sources de savoir. Pas question de privilégier l'une autre détriment de l'autre. Les alliances entre ces savoirs profiteront au processus thérapeutique de transformation que réclame l'altération persistante de la santé. Le chapitre 4 parle de la résistance que la douleur chronique oppose à nos désirs d'être des soignants "efficaces" et de notre responsabilité à faire de cette résistance une opportunité à réinventer nos rôles en ne misant plus uniquement sur les "techniques" de soin mais aussi sur le pouvoir d'un relationnel plus conscientisé. L'ACP de Carl Rogers apparait comme le pendant clinique approfondi des recommandations de la phénoménologie. Le chapitre 5 en présente les points essentiels et leur éclairage original dans l'abord clinique de la personne souffrant de douleur chronique. Les cinq chapitres précédents sont sensés s'emboîter l'un dans l'autre comme des poupées russes. Ils nécessitent d'être portés dans notre for intérieur pour devenir attitudes et contribuer à l'organisation d'une structure humaniste d'accompagnement des personnes souffrant de douleur chronique ? Le chapitre 6 en propose une illustration clinique. Le contact avec le moment présent possède un grand potentiel thérapeutique. Le chapitre 7 suggère plusieurs "outils" permettant d'en améliorer la valorisation. Le chapitre 8 aborde les implications de l'ACP sur la formation des soignants. Une pédagogie largement expérientielle apporte des accents complémentaires au cadre habituel de formation. Elle mène à la rencontre avec soi-même dans son rôle de soignant en pointant les enjeux d'une connaissance de soi plus lucide et ce, dans l'articulation avec des connaissances théoriques.

03/2023

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Littérature serbo-croate et sl

La chronique de Belgrade

C'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, entre 1946 et 1951, qu'Ivo Andric écrit les nouvelles qui composent La Chronique de Belgrade. Elles s'étendent du début du XXe siècle, de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie à la libération de Belgrade, en 1944, et constituent un véritable témoignage littéraire sur une époque trouble. Andric y évoque des "petites gens" dans leur humanité la plus admirable ou dans la complexité de leurs relations familiales. Ironique ou indulgent, il les observe minutieusement avec la même bienveillance. Tantôt acteurs, tantôt témoins, ses personnages subissent ensemble les bouleversements tragiques de l'histoire, la métamorphose de la société ou celle de leurs propres existences. On découvre en filigrane un portrait formidablement vivant de Belgrade et un hommage à la ville qui, en 1918, avait accueilli Andric à bras ouverts, alors qu'il était déjà un écrivain engagé. Son écriture, d'une élégance dépourvue de tout artifice, son style, sobre et lapidaire évoquent la longue tradition orale de la poésie populaire et des légendes de son pays. Héritage qu'Ivo Andric assume parfaitement : "Il faut laisser l'écrivain raconter". Né en 1892 dans un village proche de Travnik (Bosnie), mort à Belgrade en 1975, Ivo Andric a été lycéen à Sarajevo, étudiant à Zagreb et Vienne, avant de s'engager dans les rangs de l'organisation révolutionnaire Jeune Bosnie et d'être emprisonné, au début de la Première Guerre mondiale. Diplomate en Europe de 1921 à 1941, il a résisté au nazisme, fut député, puis se consacra uniquement à l'écriture d'une oeuvre magnifique. Elle lui a valu le prix Nobel de littérature en 1961. 9782940701414 | ARRET SUR LE PONTE VECCHIO Ces nouvelles nous font traverser le XXe siècle dans ce qu'il aura présenté de plus lucide et de plus tragique. Des exactions des Chemises noires fascistes, des douleurs de la guerre à celles de l'après-guerre, elles rendent à la littérature slovène la place qu'elle mérite au coeur de l'Europe. "La sensibilité de l'écrivain, la douceur subtile du regard qu'il porte sur le monde et les êtres se mêlent à cette mémoire tragique pour composer un livre superbe et bouleversant". La Croix Boris Pahor (1913-2022) est une figure majeure de la littérature slovène, infatigable combattant des régimes totalitaires. Sa voix singulière a défendu des grands thèmes tels que l'amour, la souffrance et la sauvegarde des cultures minoritaires. Il a connu une consécration tardive grâce aux traductions françaises et allemandes.

03/2023

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Littérature française

Messieurs les ronds-de-cuir. Un roman de Georges Courteline

Messieurs les ronds-de-cuir (sous-titré Tableaux-roman de la vie de bureau) est un roman de Georges Courteline paru en 1891 et 1892 dans L'Echo de Paris, et en librairie en 1893, avec une préface de Marcel Schwob. En 1911, Robert Dieudonné et Raoul Aubry en tirent une pièce de théâtre, représentée au théâtre de l'Ambigu-Comique le 4 octobre 1911. Un premier film de même nom, en 1936, est l'adaptation du roman au grand écran, avec Yves Mirande à la réalisation. En 1959, Henri Diamant-Berger adapte le roman au cinéma avec le même titre, où jouent les acteurs Pierre Brasseur , Noël-Noël, Lucien Baroux. Le téléfilm français Messieurs les ronds-de-cuir de Daniel Ceccaldi, réalisé en 1978, porte lui aussi sur le roman de Courteline. L'expression "rond-de-cuir" qui désigne non plus seulement le coussin mais un bureaucrate ou un employé de bureau a été popularisée d'abord par ce roman de Courteline. Fonctionnaire au ministère des Cultes où il s'ennuya ferme pendant quatorze ans tout en pratiquant assidûment l'absentéisme, s'assurant la complicité d'un expéditionnaire qui le déchargeait d'une grande partie de son travail, Courteline mit à profit son sens de l'observation et de la dérision pour écrire ce tableauroman, géniale peinture satirique et caustique de la vie de bureau et des turpitudes administratives. Employé à la direction des Dons et Legs, Lahrier a pris l'habitude de s'absenter une fois par semaine sans que "l'Administration, bonne bête, eût l'air de s'en apercevoir" . Or, un jour de printemps, l'atmosphère joyeuse de la ville l'ayant peutêtre retardé plus qu'à l'accoutumée, son chef de bureau, M. de La Hourmerie, s'avise de le tancer vertement, à propos précisément de ses absences. Sauvé de l'ire de son supérieur par l'arrivée inopinée du conservateur du musée de VanneenBresse auquel on fait croire que son dossier est en passe d'être réglé alors qu'il a été perdu, Lahrier va retrouver dans l'atmosphère poussiéreuse de ces bureaux confinés son visàvis Soupe, baderne bougonne et obtuse, mais aussi Ovide, le garçon de bureau, Chavarax, aigri dans l'attente bilieuse d'un poste de souschef, l'expéditionnaire Sainthomme se surchargeant de travail dans l'espoir toujours déçu d'obtenir les palmes académiques, le souschef Van der Hogen, cloporte dénicheur de dossiers caducs et rédacteur d'invraisemblables rapports, enfin l'employé Letondu dont le comportement bizarre vire peu à peu à la folie...

02/2023

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Poésie

L'encre serait de l'ombre. Notes, proses et poèmes choisis par l'auteur (1946-2008)

Après René Char (Commune présence), Henri Michaux (L’espace du dedans), Paul Éluard (J’ai un visage pour être aimé), voici en Poésie/Gallimard, L’encre serait de l’ombre, l’anthologie personnelle de Philippe Jaccottet. Un choix qui reprend l’ensemble d’un parcours, mais qui apparaît surtout comme la reprise continue d’une suite de questionnements. Car si la voix de Philippe Jaccottet semble si naturelle, si évidente, elle n’a de cesse pourtant de contester ce surgissement, cet afflux de paroles, cette profération d’encre qui ne brûle pas le papier et rarement les songes. Quel risque y a-t-il à écrire ? Pourquoi tant d’exaltations, de fictions, de tourments à blanc ? N’y a-t-il pas dans le réel des espaces moins vains en marge de l’écume des mots et au coeur même des choses ? Face à son art, qui n’a que peu à voir avec une activité littéraire, mais qui voudrait éveiller, agir ou non-agir en connaissance de cause, l’attitude de Philippe Jaccottet est d’abord éthique. « J’aurais voulu parler sans images, simplement pousser la porte », confie-t-il. Comment, par le leurre de l’écriture lever le voile qui couvre le monde et le temps ? Philippe Jaccottet se veut un promeneur attentif, disponible, capable d’émerveillement aussi bien que d’effroi, et qui transmet son approche lucide, sombre ou éblouie, de la lumière en chacune de ses métamorphoses. Il ne témoigne pas du spectacle de la nature mais de la nature du mystère. Il participe plus qu’il n’assiste aux éblouissements fugaces qui sont autant de révélations simples sous un ciel déserté par les dieux. Il est celui qui approche au plus près du point où la vision et la vie paraissent aptes à se fondre. Comme s’il accédait, par grâce singulière et fragmentée, à une sorte d’entre-monde où la pensée est action, le sentiment intelligence, la beauté oxygène et poésie la trame secrète des jours. L’oeuvre de Philippe Jaccottet fait escorte, parfois sombrement, quelques fois sereinement, à la part incertaine et sublime qui, par éclairs, par effractions, apparaît, déchire, force ou découvre le passage. « Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous ».

11/2011

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Littérature étrangère

Le moine. Tome 1

Le moine. Tome 1 / , traduit de l'anglais. Tome premier [-troisième]. Date de l'édition originale : 1819 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Economie

Concours Accès. Tout-en-un, Edition 2021-2022

Cet ouvrage tout-en-un vous offre une préparation complète au concours ACCES qui ouvre l'entrée à trois grandes écoles : l'ESDES, l'ESSCA et l'IESEG. Que vous propose cet ouvrage ? - une présentation du concours et des conseils généraux pour bien vous y préparer et le réussir ; - la méthodologie étape par étape de la synthèse, avec des exemples d'application ; - toutes les notions de mathématiques et de logique ; - des fiches de culture générale et la méthodologie de la mémorisation de textes pour préparer l'ouverture culturelle ; - les règles et le vocabulaire de l'anglais ; - des exercices pour vous entraîner et valider vos connaissances ; - des concours blancs intégralement corrigés ; - des conseils pour réussir les entretiens oraux.

11/2020

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Philosophie et sociologie de l

Retour au réel. Essais pour se guérir des illusions du progrès

Préface d'Alain de Benoist Jusqu'au XVIIIe siècle, l'évolution technique et scientifique était si lente qu'elle influait peu sur les moeurs. L'éducation était familiale. ? Savoir-faire et savoir-vivre s'apprenaient par l'exemple. On croyait à l'hérédité et l'on disait : "? Bon chien chasse de race" et "? Bon sang ne saurait mentir" . Pour expliquer les différences entre person­nes d'une même famille, on pensait "Dieu l'a voulu ! " Au siècle des Lumières, ces croyances solidement ancrées dans toutes les classes sociales furent remises en question. Condorcet déclara : "Il n'y a entre les deux sexes (et les individus) aucune différence qui ne soit l'ouvrage de l'éducation" . Leibnitz, de son côté, déclarait : "Donnez-moi l'éducation et je changerai la face du monde avant un siècle". Que n'eurent-ils raison ! Fini alors la mésentente dans les ménages, entre les individus et entre les peuples... la compréhension universelle par la culture ! Le XVIIIe siècle fit accepter un autre dogme, celui du changement en mieux grâce à l'avancée des techniques et des sciences. Maxime Laguerre s'efforce de démontrer que ces deux dogmes sont des erreurs. En effet, si l'on peut éduquer la seconde nature, celle des habitudes, du savoir-vivre, il est impossible de modifier l'inné, la personnalité, la mentalité. Or, c'est l'inné qui fait l'entente. Les vrais jumeaux s'entendent toujours, même s'ils ont eu une éducation fort différente. L'entente obtenue grâce à une même culture est donc malheureusement un mythe. D'autre part, Maxime Laguerre montre que l'évolution technologique est le résultat d'inventions, par définition imprévisibles et librement adoptées par les individus. ? Or, ceux-ci recherchent le moindre effort, l'oisiveté et de nouvelles sensations gusta­ti­ves, sensorielles, auditives, visuelles, olfactives, plus agréables que les précédentes. Chaque année des innovations favorisent cette recherche, mais finalement améliorent-elles notre joie de vivre ? Rien n'est moins sûr. Toutes ces nouvelles sensations modifient le génome que nous allons trans­mettre et risquent de le détraquer, d'où toutes ces déviances innées : autisme, boulimie, anorexisme, pédophilie et autres vices. Nous voyons apparaître différentes drogues pour combattre l'anxiété : la dépression et le pessimisme, contraires à la joie de vivre. Les progrès de la science médicale ne parviennent pas à endiguer l'augmentation des maladies cardio-vasculaires, l'asthme, les allergies ou l'alzeimer qui n'existaient pas chez l'homme primitif. Des idées nouvelles qui forcent à réfléchir. Les livres de cette collection ont été publiés dans un passé récent. Ils nous remettent en mémoire des événements parfois oubliés et offrent des analyses toujours pertinentes aujourd'hui, mais qu'il est nécessaire d'appréhender avec le recul de l'histoire. Ils offrent ainsi un éclairage indispensable pour comprendre l'évolution et la situation des sociétés actuelles.

08/2021

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Littérature érotique et sentim

À la conquête du plaisir. Romance contemporaine

Romance, désir et sensualité pleine de subtilités et d'intelligence. Léa, trente-cinq ans, coordinatrice scientifique, se bat avec l'aide de son amie Cléo pour que les labos et la recherche médicale accordent une place plus juste à la santé des femmes, notamment en ce qui concerne la recherche sur le plaisir féminin. Comment vont-elles mener leur combat ? Qu'adviendra-t-il de ce travail de résistance ? A la rigueur, la rationalité scientifique et la lourdeur du cadre professionnel s'opposent la sensibilité de Léa, son désir pour Bruno et sa sensualité pleine de subtilités et d'intelligence. Leurs doutes et leurs réussites s'égrènent au fil des pages dans une aventure qui nous emmène de Bruxelles à Paris, en passant par l'Inde et la Bretagne. Plongez dans ce roman et découvrez le combat de Léa et Cléo, animées par un objectif : que les labos et la recherche médicale accordent une place plus juste à la santé des femmes, notamment en ce qui concerne la recherche sur le plaisir féminin. EXTRAIT Une femme accouche sur le trottoir. Léa s'éloigne et entend le cri du bébé dans son dos. Elle s'anesthésie. Un voile opaque s'abat sur son corps, lui obscurcit la vue, la coupe de ses sensations. Le bruit s'assourdit, ses oreilles bourdonnent, elle ne distingue plus rien, et flotte dans du coton, légère. Juste assez lucide pour happer un taxi. Retour à l'hôtel. Dans sa douche, les sens revigorés, elle se caresse longuement, fantasme sur le médecin qui l'a reçue et jouit pour s'opposer à la mort. Elle est vivante. Allume la télévision pendant qu'elle se sèche. La chambre s'emplit de cette musique qu'affectionnent les films Bollywood. Du rêve et encore du rêve comme un baume sur la misère. Elle enfile une petite robe confortable. Ce coton biologique glisse habilement sur sa peau, sans l'agresser. Dommage que le vêtement soit fabriqué en Thaïlande... Par des enfants, peut-être. Ensuite, Léa connecte son portable au réseau wi-fi. Et découvre, comme d'habitude, sa messagerie truffée de courriels récents de ces experts - ou expertes ! - ès chasse en profils courus. Plus communément appelés chasseurs de têtes - et chasseuses ? Pourquoi pas chasseresses ? A PROPOS DE L'AUTEUR Alexandra Coenraets est belge et traductrice de formation. Elle a travaillé comme assistante de direction dans l'industrie pharmaceutique pendant près de dix ans et s'est ensuite réorientée, se formant à la médiation. L'écriture est une part essentielle de sa vie, elle en est la colonne vertébrale. En 2013 paraît son premier roman, Naissance, aux Editions Chloé des Lys. Depuis 2014, elle est également contributrice pour l'association française " Le Cabinet de Curiosité Féminine " qui traite des sexualités.

12/2019

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Littérature étrangère

No no boy

Seattle, début 1946. Ichiro Yamada, jeune Américain d'origine japonaise rentre enfin chez lui. Après avoir passé deux ans dans l'un des camps créés à la suite de l'attaque de Pearl Harbor pour interner les 100 000 membres de la communauté japonaise-américaine, il a écopé de deux ans de prison pour avoir refusé d'être incorporé dans l'armée américaine. Seattle, début 1946. Ichiro Yamada, jeune Américain d'origine japonaise (un nisei, " deuxième génération " en japonais) rentre enfin chez lui. Après avoir passé deux ans dans l'un des camps créés à la suite de l'attaque de Pearl Harbor pour interner les 100 000 membres de la communauté japonaise-américaine, il a écopé de deux ans de prison pour avoir refusé d'être incorporé dans l'armée américaine. Dans les semaines qui suivent son retour, et malgré l'accueil chaleureux de ses parents (notamment de sa mère qui, dérivant lentement vers la folie, s'imagine que le Japon a gagné la guerre), Ichiro prend la mesure de son statut spécifique. Il tente de redéfinir son identité et de retrouver sa place dans un pays qui, pense-t-il, l'a trahi - et qu'il a trahi. Méprisé par ses camarades nisei et par son frère cadet qui ont fait le choix de s'enrôler dans l'armée, il est pourtant son plus féroce contempteur. Au cours d'une longue errance entre Seattle et Portland et au fil de diverses rencontres, il tente de faire la paix avec lui-même et avec le choix qui l'a mené en prison. Alternance de monologues intérieurs incantatoires et rageurs et de dialogues laconiques dignes d'un film noir, évocation lucide d'une Amérique d'après-guerre où les tensions raciales ne s'apaisent jamais, No no boy met en lumière un aspect historique encore méconnu : le difficile retour à la liberté des citoyens américains d'origine japonaise après la guerre. A propos du titre : le double " non " fait référence au questionnaire que le ministère de la Guerre fit remplir en 1942-1943 aux jeunes Japonais-Américains de deuxième génération internés. Les questions n° 27 et 28 étaient destinées à tester leur loyauté envers les Etats-Unis. N°27 : Etes-vous prêt à rejoindre les forces armées des Etats-Unis et à participer aux combats lorsque cela vous sera demandé ? N°28 : Etes-vous disposé à prêter allégeance aux Etats-Unis d'Amérique et à les défendre en toute loyauté contre toute attaque par des forces étrangères ou nationales, et à renoncer à toute autre forme de soumission ou d'obéissance à l'empereur du Japon ou à d'autres gouvernements, puissances ou organisations étrangères ? Répondre non à ces deux questions était synonyme d'incarcération.

10/2020

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Littérature étrangère

Hôtel DF

Frank Henestrosa est journaliste intermittent et poète à ses heures. Surnommé l'Artiste, il se définit lui-même comme " un médiocre et un lâche ". La rédaction d'articles sans intérêt lui ayant néanmoins rapporté la somme de 5000 pesos, il décide de s'offrir quelques jours de vacances à l'hôtel Isabel - un hôtel calme et abordable du centre de Mexico, essentiellement fréquenté par des touristes. Au fil des pages, Henestrosa brosse le portrait mordant des personnages qui peuplent cet hôtel, retraçant leurs rencontres, leurs errances. À ses côtés, nous croisons Stefan Wimer, touriste allemand amateur d'alcool, de cocaïne et de filles brunes ; Laura Gibellini, belle Andalouse (avec qui Frank aura une brève aventure) ; le peintre d'avant-garde Gabriel Sandler et sa jeune cousine Sofía amoureuse de lui (elle sera tuée par des dealers) ; Roberto Davison, acteur sur le déclin, et sa femme, l'ancienne mannequin Gloria Manson ; Miguel Llorente, patron d'une confiserie, et bien d'autres encore qui croisent leurs chemins. Sans oublier les réceptionnistes, les femmes de chambre et quelques malfrats qui se sont glissés parmi eux et ont fait de cet hôtel tranquille leur quartier général. " Les visiteurs étrangers ne perçoivent pas ce qui se passe dans cet endroit. Eux aussi ont été absorbés par le mouvement d'une ville qui dépasse leur imagination. Les délinquants se promènent à leur aise et personne ne peut arrêter leur sourire. Et pourtant on ne cesse d'y survivre. Les pensionnaires de cet hôtel semblent unis par un même malheur. Le DF [District Fédéral, appellation officielle de Mexico] s'est concentré dans un édifice en pierre et de nombreuses vies sont en danger. Le drame croît de façon silencieuse et continue sous le regard de Frank Henestrosa, un homme sans ambition, dépourvu d'opinions et de sujets importants. C'est à lui que revient de raconter l'histoire. De multiples voix se fraient un chemin dans le roman, et si nous prêtons un peu d'attention à ce qui s'y passe, nous nous apercevrons que dans cet hôtel existe aussi une chambre pour chacun de nous. Étrangers, artistes, sicaires, acteurs, hommes sans destin romanesque, tous se sont rassemblés dans l'ombre et la lumière d'une ville que personne ne pourra raconter : le District Fédéral. " Comme le décrit Guillermo Fadanelli, cet hôtel est en quelque sorte un microcosme de la capitale folle et menaçante qu'est Mexico, une ville où le danger rôde à chaque coin de rue, où l'on ne peut jamais être sûr d'avoir la vie sauve. Comme dans ses précédents ouvrages, l'auteur porte un regard désabusé, souvent plein de dérision, sur ses semblables, dressant un constat lucide, cependant dénué de tout jugement moral.

02/2012

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Histoire de France

Jean Bichelonne, un polytechnicien sous Vichy (1940-1944). Entre mémoire et histoire

Ecrire une biographie de Jean Bichelonne demande tout d'abord de se débarrasser des certitudes assénées depuis soixante-dix ans à l'égard de l'un des polytechniciens les plus doués de sa génération. Reconnu pour son esprit presque anormal par sa puissance de travail et sa mémoire exceptionnelle, il dirige en septembre 1939, le cabinet de Raoul Dautry, au ministère de l'Armement. Il fait alors transporter en Grande-Bretagne le stock d'eau lourde. Cet épisode relativement méconnu s'avérera déterminant pour la suite du conflit. La trajectoire de Jean Bichelonne rejoint celle des technocrates, ces hauts fonctionnaires ou cadres dynamiques du secteur privé qui avaient " pantouflé ", issus des mêmes Grandes Ecoles et des mêmes Grands Corps. Avant la guerre, ces inspecteurs des Finances, ces polytechniciens, ces centraliens avaient participé à des colloques communs, s'étaient retrouvé dans des cénacles choisis tels X-Crise, Redressement français, Les Nouveaux Cahiers, ou Ordre nouveau. Bon nombre de ces technocrates se retrouvent à Vichy, convaincus de pouvoir réaliser leurs idées d'avant-guerre. Bichelonne est l'un d'entre eux. Persuadé qu'il est possible de réformer et de créer une "nouvelle société", il est surtout hanté, devant la situation économique et sociale de la France occupée, par l'idée de sauver l'essentiel en France sur le plan de la production, des machines et des hommes. Choisi avant tout pour ses compétences et non pour ses prises de position politiques, il agit essentiellement pour défendre les intérêts de la France. Nommé secrétaire général au Commerce et à l'Industrie sous la direction de René Belin (1940), puis ministre de la Production industrielle d'avri11942 à 1943, Bichelonne est notamment l'initiateur de l'accord conclu avec Albert Speer pour effectuer en France la production de guerre destinée au Reich, et limiter le nombre des départs en Allemagne. C'est au cours d'une opération chirurgicale pratiquée en Allemagne, par un médecin SS, qu'il trouva la mort le 21 décembre 1944, de manière assez mystérieuse. Au total, cette biographie permet de reconstituer le parcours atypique d'un homme exceptionnel, confronté à la tragédie de l'Histoire. C'est aussi une plongée dans une intelligence hors norme, rapide, précise, à l'incontestable efficience technique mais qui, aux prises avec l'énormité des événements, ne parvient pas à déployer un regard lucide sur son époque. Basé sur une documentation d'archives très riche, cet ouvrage propose notamment une réflexion sur le rôle des technocrates et celui de Bichelonne en particulier, en période de crise et de guerre. Son histoire nous en dit long sur l'évolution de l'historiographie concernant Vichy et la collaboration avec l'Allemagne nazie.

09/2015

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Religion

Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

"Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son "effrayant génie". Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885 : "Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain desPenséesde Pascal"? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire : "il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher"? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception : comme tous les apologistes de son temps, il écrivait desdiscourscontinus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du "Pari" et des "Deux infinis") que l'on trouvera ici restitués - recollés- pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait ettrouvait"un ordre des raisons", même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une "logique du coeur" (Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles ? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi : c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une "Apologie de la religion chrétienne". Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le "plan" qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l'amontde la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des "fragments" où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 lesPensées. Depuis longtemps épuisée, le présent ouvrage en est la réédition en fac-similé" .

04/2022

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Correspondance

Correspondance

Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable. Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays. Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. "Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : "Il pleut" . Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits. Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes. L'importance "énorme" (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'auto-exégèse. Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.

12/2021

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Economie

Score IAE-Message. Tout-en-un, Edition 2022

Cet ouvrage vous offre une préparation complète au Score IAE-Message, test d'aptitude aux études supérieures de gestion requis pour l'entrée dans de nombreuses écoles et formations universitaires. - Toute la méthodologie : Une présentation du test et des conseils généraux pour bien se préparer et le réussir. La méthodologie pour chaque épreuve, les techniques à connaître et les erreurs à éviter. - Tout le cours : La culture générale et managérialeindispensable à connaître. Les règlesincontournables de la langue françaisepour travailler la compréhension de texte et l'expression écrite. Toutes les notions de mathématiques et de logique numérique du programme. Des fiches de grammaire et vocabulaire pour réussir l'épreuve d'anglais. - Plus de 3200 exercices corrigés : - Des exercices corrigés pour vous tester et valider vos connaissances. - 8 tests blancs intégralement corrigés pour vous entraîner dans les conditions de l'épreuve. - Les actus des 6 derniers mois disponibles sur le site dunod. com

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Droit informatique

La quadrature du net. Manifeste contre la censure et la surveillance

Le manifeste de la Quadrature du Net pour défendre les libertés fondamentales Partout où le numérique est venu changer nos vies, le respect de nos libertés fondamentales est un combat. Pendant que Facebook, Google et compagnie se targuent de protéger nos données tout en les exploitant pour booster la publicité ciblée, les lois sécuritaires s'enchaînent et les expérimentations illégales aussi : des micros dans les rues, des tests de reconnaissance faciale dans les stades ou les transports, des drones aux mains des policiers... La dérive vient des pouvoirs publics autant que des entreprises. Les membres de La Quadrature du Net sont de ceux qui restent vigilants. Actifs depuis toujours sur les thématiques de droits d'auteur et de censure, ils veillent désormais beaucoup plus largement à la protection de notre vie privée. Par leurs campagnes, ils informent l'opinion. Par leurs recours en justice, aux niveaux français et européen, ils tiennent tête aux GAFAM et aux chantres de la technopolice. Avec, chevillée au corps, depuis les premières heures, l'idée de se battre pour un Internet juste, libre, émancipateur, ouvert et démocratique.

09/2022

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Littérature française

Déserts de mots. Anthologie, volume 2

"Les chasseurs arrivèrent au milieu du troupeau sans que celui-ci eût fait un pas pour fuir ; cette fois, le docteur eut beaucoup de peine à contenir les instincts d'Altamont ; l'Américain ne pouvait voir tranquillement ce magnifique gibier sans qu'une ivresse de sang lui montât au cerveau. Hatteras regardait d'un air ému les douces bêtes, qui venaient frotter leurs naseaux sur les vêtements du docteur, l'ami de tous les êtres animés". Jules Verne La littérature est-elle jamais plus littérature qu'au désert ? La vacance de toute forme au monde n'est-elle pas au fond ce qui alerte, convoque et stimule le mieux sa disposition définitoire à "trouver forme", à retrouver ou à trouver objet où l'objet se fait économe d'apparition outre ou devant la nécessité propre du livre ? C'est ce que semblent nous dire les oeuvres réunies ici, oeuvres où l'on voit le défaut du monde se faire en effet condition de l'exhaussement du livre.

03/2024

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Architectes

Enquête sur la pensée Ricciotti

Enquête sur la pensée Ricciotti est le fruit d'une rencontre entre Jean-Louis Poitevin, critique d'art, et Rudy Ricciotti : en surgit un échange amical où la franchise est de mise. Les créations architecturales mondialement connues de Ricciotti ont fait sa renommée, mais qui sait vraiment ce qui lui passe par la tête ? La Méditerranée au doux parfum rassurant, son verbe pamphlétaire, la politique, la littérature ou sa définition de la beauté : aucun sujet n'est épargné. Il se prête volontiers à la fin de l'ouvrage au jeu de l'abécédaire, pour lequel il a préféré apposer en face de chaque mot une locution incisive plutôt qu'une longue définition. Ricciotti déteste qu'on lui assigne un courant, une théorie. Loin des instances architecturales ou des écoles d'architecture, ce livre est à mettre entre les mains de tous les curieux. Architecte : Personne qui conçoit le parti, la réalisation et la décoration de bâtiments de tous ordres, et en dirige l'exécution. Comment construit-on sa légende ? Comment réfléchir l'architecte ? Pourquoi cette addiction à la création ? Fantasque, insupportable, brillant, culotté, mal aimé, lucide, Rudy Ricciotti déclenche une avalanche de sentiments dès qu'on parle de lui. Ce livre n'ambitionne pas d'en faire le procès mais de vous offrir un nouvel éclairage sur sa pensée. "Les tribus lapones suivent le troupeau de rennes. Le troupeau de moutons suit le berger. L'architecte est le berger non écouté des rennes. Il pense penser mais tout le précède et l'accable" répond Rudy Ricciotti, quand Jean-Louis Poitevin, l'auteur de ce livre, lui demande de définir son âme — qu'il ne saurait dissocier de son corps. Rudy Ricciotti porte sa croix, celle de ne pas plaire à tout le monde. Mais cela voudrait dire pour lui plaire à n'importe qui. Doté d'une ironie sans faille, il se prête volontiers au jeu de l'abécédaire où Camus côtoie le Sud Est, une religieuse, la littérature ou encore le béton, matériau si cher au camarguais. Certaines de ses réponses vous paraîtront étranges, mais elles provoqueront en vous une émotion. Et il aura gagné. Ses créations architecturales mondialement connues ont fait sa renommée, mais qui sait vraiment ce qui lui passe par la tête ? Pour la première fois, vous pourrez vous plonger dans cet esprit animé. Enquête sur la pensée Ricciotti est le fruit d'une rencontre entre Jean-Louis Poitevin, critique d'art, et Rudy Ricciotti : en surgit un échange amical où la franchise est de mise. La Méditerranée au doux parfum rassurant, son verbe pamphlétaire, la politique ou sa définition de la beauté, aucun sujet n'est épargné. Ricciotti déteste qu'on lui mette sur le dos un courant, une théorie. Loin des instances architecturales ou des écoles d'architecture, cet ouvrage est à mettre entre les mains de tous les curieux. Et surtout des novices.

05/2021

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Littérature anglo-saxonne

Votez Charlotte Walsh

" Une comédie satirique menée tambour battant, à lire absolument ! " Refinery29 Je suis une hypocrite. Je suis pétée de thunes et je fais semblant d'appartenir à la classe moyenne. J'ai peur de perdre mon couple et ma famille mais je fais comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne fais pas confiance au gouvernement mais je demande aux gens de me faire confiance et de m'élire au gouvernement. Moi-même, je ne me fais pas toujours confiance. Charlotte Walsh est candidate au Sénat lors d'élections de mi-mandat décisives pour l'avenir des Etats-Unis. Ebranlée par l'investiture d'un président qui divise et déterminée à changer les choses, elle quitte son poste prestigieux au sein de la Silicon Valley pour retourner, avec son mari et leurs filles, dans sa ville natale de Pennsylvanie et y faire campagne. Une fois la course lancée, Charlotte est sur tous les fronts : son adversaire est capable des manoeuvres les plus fourbes, la presse se montre féroce, et surtout, son mariage bat de l'aile. Lorsque le camp de l'opposition découvre un secret qui menace non seulement sa carrière politique, mais aussi tout ce qui lui est cher, Charlotte doit décider : jusqu'où est-elle prête à aller pour gagner ? Une histoire franche qui traite d'ambition et de couple, pointant avec finesse les défis que doivent relever les femmes s'engageant en politique dans les Etats-Unis d'aujourd'hui. Un roman d'actualité qui tiendra les lecteurs en haleine ! " Un roman politique essentiel. " Salon " Votez Charlotte Walsh est un roman audacieux et ambitieux, tout comme sa protagoniste. Jo Piazza a créé une héroïne si franche qu'elle prend vie. Charlotte Walsh est une femme que je ne suis pas près d'oublier. " Taylor Jenkins Reid " Un récit d'actualité qui porte un regard à la fois sombre et optimiste sur le monde de la politique, le féminisme et l'amour. " People " Ce roman politique est comiquement juste. " New York Post " Extrêmement lucide, drôle et haletant, un livre que l'on ne referme pas avant de l'avoir terminé tellement il nous surprend de la première à la dernière phrase. Une histoire de couple et d'amitié féminine, de politique et de pouvoir, des personnages aux défauts très humains dans une mise en scène frôlant la perfection ! " Marie Claire " Cinglant, profond... et impossible à lâcher. " PopSugar " Une histoire drôle et intelligente qui montre le prix que les femmes doivent payer quand elles se trouvent sur la scène médiatique. La plume de Jo Piazza, qui est sagace, pleine d'humour et d'esprit fait de Votez Charlotte Walsh un triomphe. " Laura Dave, autrice de Hello Sunshine " Ce page-turner est un cri de ralliement pour la génération Time's Up, apportant un regard de journaliste sur l'ambition féminine. C'est un roman intelligent, farouche et tellement agréable à lire ! " Camille Perri, autrice des Assistantes

03/2022

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (partie de trombone solo). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

10/2014

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (conducteur). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

12/2013

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (réduction piano). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié.

07/2020

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Grimm

Les musiciens de Brême

Il était une fois un âne qui, après avoir beaucoup travaillé tout au long de sa vie, se trouva bien fatigué. Comme son maître menaçait de le tuer car il était devenu inutile, il s'enfuit dans l'espoir de devenir musicien dans la ville de Brême. En chemin, il rencontra un chien qui semblait épuisé d'avoir trop couru, un chat et un coq, à qui il proposa de l'accompagner...

06/2023

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Littérature comparée

Revue de littérature comparée N° 377, janvier-mars 2021 : La RLC a 100 ans

Daniel-Henri PAGEAUX, Regards sur cent ans de comparatisme On a souhaité donner d'abord, de façon tout à la fois précise et synthétique, un historique de la RLC, en insistant sur les orientations intellectuelles, voire philosophiques qui ont présidé à sa fondation, puis en donnant un panorama aussi détaillé que possible des questions et des thèmes abordés, en particulier à partir des numéros dits "spéciaux" . En un siècle, la RLC a su tenir, tant au plan national qu'international, un rôle et une fonction de tribune, de lieu permanent d'échanges, de propositions et de réflexions. Bernard FRANCO, Fernand Baldensperger et les premières définitions de la littérature comparée Dans le tout premier article de la Revue de Littérature Comparée publié peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Fernand Baldensperger propose une définition de la littérature comparée imprégnée d'un idéal humaniste qui a traversé l'histoire de la discipline. Il la rapproche de la méthode de l'histoire littéraire prônée par Lanson et de l' "histoire comparée des littératures" évoquée par Joseph Texte, dans une relation ambivalente d'opposition avec la méthode des parallèles. Une telle conception est proche des origines romantiques de la discipline, qu'il s'agisse des premières définitions de la littérature comparée chez Ampère ou du relativisme esthétique propre à la critique romantique en général. Mais dans sa volonté d'embrasser les sciences humaines, Baldensperger défend également une conception de la discipline bien plus moderne qu'on ne l'a souvent dit. Francis CLAUDON, Fernand Baldensperger (1871-1958). Retour sur une ambition F. Baldensperger (1871-1958), premier directeur de la RLC, a laissé des mémoires. Une vie parmi d'autres (1940) comporte bien des indications intéressantes. L'expérience de l'étranger s'est faite, pour lui, vers 1880-1890, à Saint- Dié et à Zurich, par et contre l'Allemagne du Reich wilhelminien. D'autre part Baldensperger s'est élevé contre une certaine myopie intellectuelle de l'époque. Sa carrière s'est développée grâce à des appuis politiques (L. Liard, S. Charléty, M. Barrès), ses emplois, (Strasbourg en particulier, au moment de la fondation de la revue) ont été des choix calculés. Sa conception des "interrelations littéraires" s'inscrit dans la tradition historiciste de Taine ; elle diffère, sans l'exclure, de celle, formaliste et esthétisante, de ses contemporains germaniques (Walzel, Jolles). Pierre BRUNEL, Paul Hazard (1878-1944) Trop tôt disparu, Paul Hazard a fait une brillante carrière, qui l'a conduit au Collège de France en 1925 et à l'Académie française en 1940. Originaire du Nord, il a été attiré par l'Italie et il est devenu le maître des études sur les littératures du Midi, mais sans jamais perdre le contact avec ses origines tant comme écrivain que comme comparatiste. Plus jeune que Fernand Baldensperger et à certains égards pouvant être considéré comme son disciple, il a été choisi par lui pour diriger, à sa fondation même en 1921, la Revue de littérature comparée. Elle lui doit beaucoup, même si, très respectueux de celui qui présida à ses destinées de comparatistes, il tendait à s'effacer derrière lui. Il a d'ailleurs, après 1935, assuré une continuité indispensable et, grand voyageur, comme Baldensperger, il s'est comme lui, largement ouvert au monde. Etienne CROSNIER, Paul Hazard, l'amour d'une vie pour les littératures du Nord Né à Noordpeene, près de Dunkerque, Paul Hazard (1878-1944), ancien élève de l'ENS et agrégé de Lettres classiques, est considéré aujourd'hui comme le grand spécialiste de la littérature italienne du XVIIIe siècle. Sa thèse de doctorat, La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815), en est la pierre angulaire. Mais Paul Hazard ne s'est jamais détourné de ses premières amours, les littératures nordiques. Il met ainsi en lumière, dans "L'invasion des littératures du Nord dans l'Italie du XVIIIe siècle" (RLC, 1921), l'influence et la modernité des oeuvres d'Ossian, Shakespeare et Goethe. Avant de nous surprendre avec un essai, Le Charme d'Andersen (1930), qui révèle, au-delà de son attachement aux littératures enfantines, l'humanisme profond de l'enseignant et du chercheur qu'il n'a jamais cessé de manifester dans ses écrits. William MARX, Comparatisme et nationalisme au lendemain de la Grande Guerre Fondée au lendemain de la Première Guerre mondiale dans une Europe saignée et dévastée, la Revue de littérature comparée se donna pour mission d'ouvrir à un "nouvel humanisme" adapté à ce monde sortant à peine des cendres, et susceptible de retarder un feu qui ne demandait qu'à renaître. Or, dans un contexte marqué de nationalismes exacerbés, l'histoire comparée des littératures ne fut pas toujours considérée comme une entreprise neutre et pacifique. La Revue elle-même, qui fut dès le départ traversée de ces tensions, sut toutefois se doter d'un programme théorique suffisamment solide pour s'en délivrer. Yves CHEVREL, Vingt-cinq ans après : le recommencement Durant l'occupation de la France par les nazis, de 1940 à 1945, la direction de la RLC a décidé de ne pas publier la revue. L'année suivante en Grande-Bretagne parait, à Cardiff, une revue qui en assure l'intérim : Comparative Literature Studies. F. Baldensperger y publie, en 1945, un article où il revient sur les débuts de la RLC, en rappelant les espoirs soulevés par la fin de la "Grande Guerre" et en les confrontant aux réalités qui ont suivi. De son côté, J. -M. Carré titre "Recommencement" l'article de tête de la première livraison de la RLC à reparaître en 1946. Les deux articles, de tonalités différentes, manifestent l'un et l'autre la volonté de concevoir la littérature comparée comme une discipline au service d'un humanisme moderne. Véronique GELY, Les "femmes de lettres" dans les quatre premiers numéros de la Revue de littérature comparée La Revue de littérature comparée en 1921 reflète la difficile entrée des femmes dans le champ littéraire, aussi bien comme objets que comme sujets d'étude et d'analyse. Mécènes, étudiantes et chercheuses, les écrivaines sont peu visibles dans les titres des différentes rubriques. Elles sont toutefois bien présentes. La RLC mentionne et commente les travaux de chercheuses qui sont parfois citées comme des autorités. Le phénomène le plus marquant est la référence constante faite à "Madame de Staël" , véritable "mère fondatrice" de la littérature comparée. Jean CANAVAGGIO, Un maître des études hispaniques et sa collaboration en 1921 à la Revue de littérature comparée. Alfred Morel-Fatio (1850-1924) On doit à Alfred Morel-Fatio une brève contribution au premier numéro de la Revue de Littérature comparée. Le présent article, après en avoir résumé le contenu, retrace la carrière du fondateur des études hispaniques en France et s'emploie à montrer comment on peut comprendre qu'il n'ait pas donné une étude plus importante aux deux éditeurs de la revue. Chantal FOUCRIER, De She à L'Atlantide : une polémique questionnée par La Revue de littérature comparée en 1921 On connaît le succès remporté par L'Atlantide, roman que Pierre Benoit fit paraître en 1919 et qui valut à ce dernier l'accusation d'avoir plagié She, récit qu'avait publié Henry Rider Haggard en 1887. L'affaire ayant suscité un procès, la presse se divisa dans d'innombrables articles qui ont contribué à donner à la question judiciaire la portée d'un débat intellectuel. En 1921, la Revue de Littérature Comparée fit état de cette polémique comme point d'appui d'une réflexion sur l'exploitation des sources dans la création littéraire. C'est à ce titre qu'elle intégra l'analyse des deux romans qu'avait rédigée l'angliciste P. -H. Cheffaud à la demande de Pierre Benoit en 1920. Après avoir éclairé le type d'arguments développés dans ce texte-plaidoyer, la présente étude se propose de montrer que celui-ci trouve plusieurs échos dans les problématiques comparatistes du moment, telles que l'influence des oeuvres étrangères comme ferment de l'originalité dans les littératures européennes. Dominique MILLET-GERARD, Claudel - Dante 1921 Cet article étudie l'Ode jubilaire pour le six-centième anniversaire de la mort de Dante, composée par Claudel sur la suggestion de l'italianiste Henry Cochin et publiée dans le Bulletin du jubilé du Comité catholique français. L'Ode est évoquée à deux reprises dans la Revue de littérature comparée de 1921. Doublé - comme dans la Vita Nova - d'un texte en prose explicatif, ce long dithyrambe en vers libres, nourri de citations de Dante, est esentiellement constitué d'une double prosopopée, celle de Béatrice suivant celle de Dante, sur les thèmes de l'exil, de l'amour et de la Joie, ce qui en fait un palimpseste du Soulier de Satin. De fait, l'impact autobiographique de l'Ode apparaît manifestement au regard des Lettres à Ysé contemporaines, et récemment livrées au public. Célébration et comparaison semblent ici céder le pas à une discrète substitution.

08/2021

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Sociologie

La société des inconnus. Histoire naturelle de la collectivité humaine

La théorie de l'évolution suggère que nous ne sommes pas naturellement disposés à faire confiance à des inconnus, c'est-à-dire à des gens en dehors de notre famille ou de notre clan. Pourtant, aujourd'hui, nous confions notre vie aux pilotes d'avion, notre argent est géré par des personnes que nous ne connaissons pas, nous mangeons au restaurant sans craindre une intoxication et nous côtoyons une foule d'inconnus potentiellement dangereux dans le métro. Comment en sommes-nous arrivés là ? Paul Seabright décrit les mécanismes psychologiques, sociaux et économiques qui ont transformé, au fil des derniers dix mille ans, nos ancêtres suspicieux, xénophobes et belliqueux en individus qui dépendent d'un filet institutionnel complexe constitué de personnes inconnues les unes aux autres. Or, ces mêmes mécanismes entraînent aussi des fléaux comme les crises financières, l'exclusion des faibles, la dégradation de l'environnement naturel, ou la prolifération des armes de guerre. Pour parer à ces conséquences fâcheuses de façon intelligente et efficace, il est essentiel de comprendre la fragilité des institutions qui font de nous des hommes modernes. Sans jargon et à l'aide de beaucoup d'exemples, La société des inconnus intègre la pensée économique au contexte plus large de nos connaissances en biologie, anthropologie, psychologie et histoire, et propose une explication lucide du fonctionnement de la société. Erudit et pertinent, cet ouvrage nous fournit des clés pour une meilleure compréhension des défis sociaux majeurs auxquels nous devrons faire face dans les années à venir. Ce que souligne d'abord Paul Seabright, c'est l'étrangeté de notre vie quotidienne. Non, il n'est pas naturel de prendre sa voiture, de téléphoner, ou de regarder la télévision. Nous dépendons (de plus en plus) d'un filet institutionnel complexe, constitué de personnes inconnues les unes des autres. Dans cet essai plein de vues et de paradoxes saisissants, le professeur d'économie à l'université de Toulouse et chroniqueur au "Monde Economie" déroule le film de 10 000 ans d'évolution. Le Monde Un ouvrage inclassable, érudit, stimulant, qui mérite amplement cet éloge du prix Nobel d'économie Bob Solow : "Personne ne peut tourner les pages de ce livre sans découvrir à plusieurs reprises des idées à la fois inattendues et saisissantes que l'on voudrait poursuivre". . Les Echos Nous vivons à l'ère des spécialistes, et peu nombreuses sont les tentatives d'interprétation de l'évolution de l'homme depuis le Paléolithique jusqu'à nos jours. Le livre de Paul Seabright mérite donc largement la curiosité due aux projets audacieux. Sciences Humaines Attention, chef-d'oeuvre. Rarement un livre d'économie n'a atteint un tel niveau de qualité, d'originalité, de clarté et d'intelligence. Pourtant, ce qui y est écrit n'est pas difficile à comprendre, ni même extraordinairement sophistiqué : mais c'est ce qui fait tout l'intérêt de ce livre qui a pour ambition, rien de moins, que d'expliquer le fonctionnement économique de l'humanité depuis ses origines, en utilisant l'histoire, la biologie évolutionniste, l'économie, la psychologie, la littérature. Econoclaste

09/2022

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Pédagogie

Débuter en collège REP. Une année pas à pas

Le collectif qui a écrit ce livre est composé de personnes qui enseignent ou ont enseigné en REP+ (durant 5 ans ou plus) et qui se sont rencontrées soit en formation initiale, soit dans un collège, notamment le collège Sonia Delaunay de Grigny (91), pour la majorité. Ils sont issus d'académies de formation, de génération différentes et de disciplines différentes (CPE, Mathématiques, EPS, Arts Plastiques, Histoire Géographie, chercheur). Ils ont soit "subit" , soit choisit leur affectation en REP+... Ils ont tous vécu des débuts en REP+ avec pour seules armes : leur envie de bien faire, leur soif d'apprendre et des collègues prêts à les aider. Au fur et à mesure de leurs années en REP+ et au fil des rencontres, ils se sont aperçus que tout comme pour eux, la formation initiale ne prépare pas ou peu à enseigner en REP+... C'est au cours d'un échange sous forme de blague et face au désarroi des "nouveaux" que Patrick Rayou a dit à Baptiste Jardinier "il faudrait écrire un guide pour aider les nouveaux" . La graine venait d'être plantée et deux ans plus tard elle germait avec la création du collectif, dans lequel chacun des acteurs a souhaité apporter son vécu auprès des collègues. Les membres du collectif sont dans une démarche de partage, y compris dans leur façon de vivre le métier au quotidien. Leur objectif n'est pas de dire comment faire le métier d'enseignant, mais bien de partager leurs façons de faire, de questionner les façons de faire, afin de donner des "billes" pour faciliter l'entrée dans le métier surtout en REP+. S'il est un conseil à retenir c'est celui-ci : "ne restez jamais avec vos problèmes, allez vers vos collègues, échangez, remettez vous en question sans jamais douter de vos compétences" . "? L'équipe du collège de Grigny qui nous propose dans les pages qui suivent un outil précieux pour bien débuter dans un collège REP (qu'il soit ou non "plus"). Précieux car il contient à la fois des conseils pratiques, des indications objectives précises, des suggestions utiles, mais aussi présente un aperçu de ce que peut être le métier d'enseignant accueillant un public pour qui l'école est finalement si importante, que cela soit perçu ou non par les élèves. Une vision très réaliste et lucide, mais aussi positive, encourageante. On est loin de cette professeure qui vous dit "l'important, c'est de tenir jusqu'à la Toussaint" ou de cet autre qui proclame d'un ton ronflant : "Surtout, ne laisse rien passer ? ! " (une injonction désastreuse, car de toutes façons intenable). Il ne s'agit pas ici de "tenir" ou de "tenir sa classe" , mais de pouvoir créer les conditions propices aux apprentissages, puisqu'on est là non pas pour que les élèves "se tiennent sages" , mais pour les faire réussir scolairement, pour les instruire avant tout, pour leur permettre de se construire connaissances et compétences. Le calme dans la classe, le respect des règles de vie, ce ne sont que des moyens, certes indispensables, mais que des moyens, pas la finalité de l'école ? ! ? " Extrait de la préface de Jean-Michel Zakhartchouk

01/2022

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Droit

Concours Sous-officier de gendarmerie. Annales corrigées, Edition 2019-2020

Cet ouvrage propose un entraînement complet à toutes les épreuves du Concours sous-officier de gendarmerie (Externe et Interne - Catégorie B). - Toutes les épreuves : - Composition de culture générale - Connaissances professionnelles - Inventaires de personnalité - Evaluation de l'aptitude professionnelle - Entretien avec le jury - Epreuve physique gendarmerie - Des sujets d'annales, des sujets inédits et des QCM pour révise et s'entraîner. - Des corrigés détaillés pour s'évaluer et progresser. Inscriptions en mai 2019. preuves en octobre 2019. Exceptionnellement, en 2019, une seule session aura lieu.

07/2019

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Annales des écoles de commerce

Score IAE-Message. Tout-en-un, Edition 2023

Cet ouvrage vous offre une préparation complète au Score IAE-Message, test d'aptitude aux études supérieures de gestion requis pour l'entrée dans de nombreuses écoles et formations universitaires. - Toute la méthodologie :   Une  présentation du test et des conseils généraux pour bien se préparer et le réussir. La méthodologie pour chaque épreuve, les techniques à connaître et les erreurs à éviter. - Tout le cours :   La culture générale et managériale indispensable à connaître.   Les règles incontournables de la langue française pour travailler la compréhension de texte et l'expression écrite. Toutes les notions de mathématiques et de logique numérique du programme. Des fiches de grammaire et vocabulaire  pour réussir l'épreuve d'anglais. - Plus de  3200 exercices corrigés :   Des exercices corrigés pour vous tester et valider vos connaissances.   8  tests blancs intégralement corrigés pour vous entraîner dans les conditions de l'épreuve. - Les actus des 6 derniers mois disponibles sur le site dunod. com

09/2022

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BD religieuses

Les grands témoins en BD Tome 5 : 14 figures de résistants

14 figures de résistants en BD qui ont marqué la Seconde Guerre mondiale pour leur engagement en faveur de la liberté, de la dignité, de la réconciliation et de la mémoire.

03/2024

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Critique littéraire

Hommage à Jacques Rivière

Souvenirs : Anonymes, Note biographique André Waltz, Souvenirs d'un ami d'enfance André Lacaze, Souvenirs (1905-1908) Gabriel Frizeau, Souvenirs sur Jacques Rivière A. Lauriol, Septembre 1914 Jacques Copeau, Souvenirs d'un ami A. Mayrisch de Saint-Hubert, Souvenirs Marcel Jouhandeau, Jacques Rivière devant la mort L'homme : Paul Valéry, Hommage Saint-John Perse, Lettre sur Jacques Rivière André Maurois, Comment rattraper... François Mauriac, Anima naturaliter christiana Jacques de Lacretelle, Portrait Henri Ghéon, Souvenirs Jean Cocteau, Lettre Jean Schlumberger, La Sincérité de Jacques Rivière Georges Duhamel, Lettre Henriette Charasson, Les rendez-vous spirituels Benjamin Crémieux, Ce que n'était pas Rivière Le directeur de revue et l'écrivain : André Gide, Jacques Rivière Valery Larbaud, Témoignage Jules Romains, Jacques Rivière parmi nous Paul Morand, Adieu à Jacques Rivière Michel Arnauld, Jacques Rivière et la vocation de sincérité Emma Cabire, Deux rencontres Guy de Pourtalès, Jacques Rivière Henri Deberly, Reconnaissance Henri Pourrat, Jacques Rivière, écrivain pur Jean Prévost, Jacques Rivière et les jeunes Jean Cassou, Péguy et Rivière Jean Paulhan, Les espoirs et les projets Joseph Delteil, L'homme de barre Le romancier : René Boylesve, Hommage Jacques Boulenger, Note sur Aimée Edmond Jaloux, Jacques Rivière et Marcel Proust Robert Honnert, Le Romancier Henri Rambaud, De l'esprit d'analyse dans Aimée François de Roux, La méthode objective et réaliste de Jacques Rivière Gil Robin, Jacques Rivière et la psychiatrie Guy Velleroy, Jacques Rivière et la passion de vérité Ramon Fernandez, In Memoriam L'essayiste, le politique : Charles Du Bos, Jacques Rivière et la "Perfection abstraite" Louis Artus, Jacques Rivière et "La Foi" Marcel Arland, L'évolution de Jacques Rivière Gabriel Marcel, Constantes Bernard Groethuysen, Jacques Rivière interprète de Fénelon André Lhote, Jacques Rivière critique d'art et ami Boris de Schloezer, Jacques Rivière et la musique Paul Desjardins, Le bon sens de Jacques Rivière Albert Thibaudet, L'Européen Alfred Fabre-Luce, Jacques Rivière politique Pierre Drieu la Rochelle, Expériences Félix Bertaux, Jacques Rivière et l'Allemagne Victor Llona, Jacques Rivière et les littératures étrangères Témoignages étrangers : T. S. Eliot, Rencontre D. S. Bussy, Souvenir Harrison, Le Roman d'Aventure S. Hudson, Lettre W. Frank, L'artiste en Jacques Rivière E. Fitzgerald, Hommage H. von Hofmannsthal, Hommage L. Chestov, Dernier salut E. Cecchi, Esprit de finesse G. Ungaretti, Gratitude W. Schuermans, L'esprit clinique de Jacques Rivière F. Hellens, Impressions sur Jacques Rivière P. Fierens, Jacques Rivière et la Belgique O. -J. Périer, Jacques Rivière vivant J. Tielrooy, Témoignage d'un étranger J. Fransen, Hommage R. de Traz, Souvenir R. Grosjean, Hommage du lecteur inconnu C. Simon, Jacques Rivière à Zurich C. Clerc, Rivière et Genève A. François, Souvenir Inédits Alain-Fournier, J. Rivière, Correspondance J. Rivière, Lettres à André Gide - Extraits d'un Journal de captivité - Marcel Proust Divers H. Massis, "Nous tenons à détacher, du témoignage sur Jacques Rivière, qu'Henri Massis. ". . J. Rivière,

01/1992