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Théâtre

Plein coeur

C'est une histoire inventée, dictée par les courants. Une histoire enfouie au creux des océans. Celle de Joy, fleur de pavé en mal de douceur, arrachée à son bitume pour être envoyée là où elle ne gênera plus, vers ces Antilles aux parfums de vanille qui, elle l'espère, lui ouvriront grand les bras comme une Mama créole. Celle de Caron, passeur de peu de mots qui met le cap sur les îles malgré l'ombre du kraken, le chant des sirènes et le souffle des noyés pour y livrer sa cargaison. C'est l'histoire d'un face-à-face. D'un voyage entre deux eaux. Le dernier. Mais ça, Joy ne se l'avoue pas vraiment. Elle préfère s'accrocher à la promesse d'une vie plus belle, à cet amour qui l'attendra, elle en est sûre, au terme de la traversée. Alors, seulement, ses racines repousseront... C'est une pièce sur l'exil. La solitude. Les quotidiens à réinventer et les proches qu'on laisse derrière soi. C'est une pièce sur la joie. Les souvenirs qui tiennent chaud et les rêves qui donnent la force de continuer. C'est une pièce sur l'enfance. Comme elle fait mal... Comme nous aspirons pourtant à la retrouver. C'est une pièce sur les femmes, leur talent pour la vie, leur soif de liberté. La nécessité de faire des choix et d'être la seule à savoir ce qui est bien pour soi. C'est une pièce sur les mots et leur pouvoir autoréalisateur. Comme ils nous détruisent... Comme ils savent si bien nous rafistoler. C'est une pièce sur les faiseuses d'anges, les ailes qu'on déploie et les âmes qu'on dit soeurs. Les regards dont on s'éprend et les rencontres qui chamboulent une vie. C'est une pièce sur tout ce que nous avons en commun. Nous, êtres humains. Quels que soient la couleur de notre peau, notre âge, genre, culture, religion, revenu et sexualité. C'est une pièce sur la vie. Et la fin du périple. Là-bas, de l'autre côté

10/2018

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Littérature française

Rattrapé par son passé

"Le jour des résultats trimestriels, il sort de l'école et surgit en hurlant dans le bureau de Marc avec ses bulletins scolaires, il a rapporté de bonnes notes. Devant les employés le petit garçon sort d'un sac plastique une canne à sucre pour l'offrir à Marc, sa façon à lui de témoigner sa reconnaissance. Marc est ému. Alors qu'il voudrait l'adopter légalement, il s'en abstient, car les enfants des paysans sont une source de revenu pour les parents, ce sont eux qui travaillent et ramènent à manger à la famille. Les parents ont de l'autorité sur les enfants à cause de ce dicton haïtien qui dit : Si Maman ne décidait pas de mettre au monde des enfants, aucun n'aurait eu la prétention de vivre, de penser, de rêves dans ce monde ; c'est important de dire merci au quotidien à la mère qui vous a portés en son sein." Médecin pour une ONG à Haïti, Marc Chevalier ne s'attendait pas à voir sa vie totalement chamboulée par Dominique, un garçon de sept ans, qui se présenta un jour pour devenir sa femme de ménage. N'écoutant que son grand ceux, le docteur décida de s'occuper de lui comme un père le ferait, allant jusqu'à l'adopter officiellement. Dans Rattrapé par son parsi, Ketty Jeannot nous entrain avec sa fougue habituelle, dans la vie de Dominique et de sa nouvelle famille, depuis son adoption à son arrivée en France. L'auteure n'en oublie pas non plus d'évoquer des sujets graves et complexes toujours d'actualité tels que le travail des enfants, la situation en Haïti, le problème de l'aide humanitaire ou encore la situation politique en France. Un livre profondément humain qui ne vous laissera pas indifférent. Depuis toujours, l'écriture a été favorisé pour les échanges entre les hommes. Elle évolue et rend la vie agréable, celle-ci devenant um loisir capable d'enrichir la culture des civilisations. Ketty Jeannot fait tout pour participer à l'épanouissement des hommes à travers ses romans.

11/2018

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XVIe siècle

Le bon Roi Henri IV. Entre le mythe et l'histoire

"Les Dieux sont morts Hélas ! " et avec eux les tueurs de monstres. Mais les monstres, eux, ne sont pas morts, ils pullulent plus monstrueux que jamais ; c'est bien naturel en somme puisque les tueurs ne sont plus là pour les exterminer. Le chaos était revenu, il fallait en urgence des héros compatibles avec les sociétés préindustrielles. La conjonction de la Renaissance et des Réformes prit sa part dans la gestation des tueurs de monstres modernes et l'on découvrit à quel point ils pouvaient modeler ou démodeler l'imaginaire des peuples en même temps qu'ils étaient sujets à la destruction et à la reconstruction. Les modèles antiques dont le succès était certifié, les puissants se présentèrent dans le même apparat que leurs modèles, Hercule, Persée... L'imprimerie apporta son concours à cette héroïsation que quelques-uns, tel Henri IV surent habilement manipuler les peuples et construire leur propre mythe si bien que le "bon roi" a été proclamé le premier fondateur de la propagande, la sienne au premier chef. Cette première expérience d'héroïsation connut toutefois bientôt ses limites. D'une part, les tueurs de monstres furent de moins en moins des guerriers exposés comme les autres. Les peuples se lassèrent de ces "rois de guerre" perturbateurs de l'ordre du cosmos, qui leur demandaient moins une adhésion à des projets héroïques que les subsides destinés à financer leurs ruineuses ambitions. Il fallut donc, une nouvelle fois, déconstruire ces rois taillés dans le marbre ou le bronze. La reconstruction ne pouvait se faire sans un transfert de la puissance d'un roi à une puissance égale : celle des peuples. Voltaire et sa Henriade eurent une bonne part dans ce processus qui ruina la monarchie. Etait-on certain que le peuple souverain assurerait l'ordre dans le cosmos ? Combien faudrait-il dans le cas d'Henri IV de déconstructions et de reconstructions pour que ce mythe national soit durable ? Héros historique, sa capacité à échapper aux tentatives de captations particulières jusqu'ici s'est révélée exceptionnelle. De 1610 à nos jours, tous ceux qui ont tenté d'endosser son habit sur la grande scène du pouvoir ont échoué.

04/2023

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Revues de droit

Revue internationale du patrimoine N° 10-11, décembre 2022 : Abus de droit, fraude et simulation

L'abus de droit, la fraude et la simulation en droit civil L'abus de droit civil en droit français Cécile Biguenet-Maurel 1 La simulation, la fraude et l'abus de droit Philippe De Page et Renaud Thüngen 24 L'abus de droit, la fraude et la simulation en droit international privé La fraude à la loi en droit international privé français : état des lieux et perspectives Louis Perreau-Saussine 41 L'abus de droit, la fraude et la simulation en droit fiscal Les principes : dispositions générales de chaque pays et conventions internationales § 1 er les clauses anti-abus des conventions fiscales Philippe Malherbe 48 Proposition de directive visant à empêcher l'utilisation abusive d'entités écrans à des fins fiscales ("ATAD 3") Patrice Delacroix 60 L'abus fiscal en droit belge Sabrina Scarnà et PaulineMaufort 80 L'abus de droit fiscal en France Christophe De La Mardière 92 La notion d'abus de droit en matière fiscale, rappel des grands principes en droit luxembourgeois Flora Castellani 102 Une décennie d'application de la mesure anti-abus fiscal en matière de planification patrimoniale en Belgique Gilles De Foy 104 La disposition générale anti-abus en matière d'impôt direct signe-t-elle le point de départ d'un affaiblissement du principe de légalité de l'impôt : regard croisé entre la gestion normale et l'abus fiscal Jérome Terfve 126 Disposition anti-abus spécifique et disposition anti-abus générale : le cas des restructurations de sociétés Jean-Michel Degée 137 L'abus de droit fiscal dans le cadre de l'impôt sur la fortune immobilière Sabrina Le Normand-Caillère 151 La fraude fiscale involontaire : un concept dont les contours méritent d'être clarifiés Georges Simon et Daniel Ask 156 "L'abus de droit et le step-up fiscal" : quelle place reste-t-il à la liberté de choisir la voie la moins imposée ? Flora Castellani 161 Actualités La nouvelle convention franco-belge en matière d'impôt sur le revenu et sur la fortune Jean-Philippe Mabru 170 Successions "vacantes" , comptes dormants et contrats d'assurance-vie en déshérence François Cautaerts, Ariane Wourwoukas et Solenne François

01/2023

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Littérature française

Ma soeur aux yeux d'Asie

Revenu pour quelques jours dans la petite ville de mon enfance Fontenay-le-Comte, en Vendée, une lectrice me dit : - J'ai connu autrefois une Odette Ragon que l'on appelait la Tonkinoise. Vous n'en parlez pas dans l'Accent de ma mère. Elle n'était pas de votre famille ? Odette m'était renvoyée brutalement et, en toute justice, en pleine figure, comme une gifle. Odette, la petite Cambodgienne que mon père, sous-off de la coloniale, avait ramenée d'Indochine et qui fut l'une des énigmes de mon enfance ; Odette, ma soeur aux yeux d'Asie. Dans l'instant, je revis la bourrellerie de cousin Gaston où nous nous étions retrouvés en juillet-août 1940, dans cette période floue entre l'armistice et l'occupation allemande institutionnalisée ; cet été 40 où nous nous sommes sentis si proches, si délicieusement fraternels ; et où nous avons découvert, dans une vieille cantine noire, les lettres que notre père envoya de 1909 à 1922 du Tonkin, de la Cochinchine, du Cambodge. Quelles découvertes ! Cette demi-soeur (mais était-elle la fille de mon père ou un enfant adopté comme on le disait dans la famille ? ) et cette Indo-Chine ressuscitée des Chinois à nattes, avec son goût trouble du péché, ses diableries, ses congaïs qui s'achètent, la morbide torpeur des petits postes dans la brousse encerclés par des pirates invisibles, ses deux premières batailles de Diên Biên Phu ; et ce racisme d'un sous-off de la coloniale, cet impérialisme tranquille, étalés sans complexe. Je revoyais nos dernières grandes vacances de l'été 40, avant l'interminable temps de guerre. Et notre affection trouble, à la limite d'un amour pudique... Aristide-le-Cochinchinois, la terrible tante Victorine, l'Exposition coloniale de 1931, les invraisemblables manuels militaires trouvés aussi dans la vieille cantine noire, la boutique du bourrelier... Je répondis sans trop réfléchir à tout ce que je devrais interroger : - Odette ? Mais oui, c'était ma soeur. Je n'en ai pas parlé parce que, pour elle aussi, je ferai un livre. Le voici.

02/1982

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Littérature française

Guillaume Musso Coffret en 3 volumes : Et après... ; Seras-tu là ? ; Sauve-moi

Et après ? À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la " mort imminente ". Plongeant dans un lac pour aider une fillette, l'enfant s'est noyé. Arrêt cardiaque, mort clinique. Et puis, contre toute attente, de nouveau, la vie. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu l'un des plus brillants avocats de New York. Il a tout oublié de cet épisode traumatisant. Il a même fini par épouser la " petite fille du lac ", Mallory, sa femme qu'il a passionnément aimée, puis qui l'a quitté, et qui lui manque comme au premier jour... Mais Nathan ignore que ceux qui reviennent de l'autre côté ne sont plus tout à fait les mêmes. Aujourd'hui il connaît la réussite, la notoriété et la prospérité. Il est temps pour lui de découvrir pourquoi il est revenu. Seras-tu là ? Elliott, médecin réputé, père comblé, ne s'est jamais consolé de la disparition d'Ilena, la femme qu'il aimait, morte il y a trente ans. Un jour, par une circonstance extraordinaire, il est ramené dans le passé et rencontre le jeune homme qu'il était alors. Les années 1970 battent leur plein à San Francisco, Elliott est un jeune médecin passionné et plein d'ambition. Fera-t-il cette fois le geste décisif qui pourrait sauver Ilena ? Saura-t-il modifier son implacable destin ? Sauve-moi Lorsque, par une froide soirée d'hiver, Juliette et Sam se croisent en plein cœur de Broadway, c'est le coup de foudre. Elle, jolie Française de 28 ans, multiplie les petits boulots en nourrissant des rêves d'actrice. Lui, la trentaine, est un jeune pédiatre new-yorkais dévoué corps et âme à son travail depuis le suicide de sa femme. Persuadés d'avoir enfin trouvé un sens à leur vie, ils vont s'aimer le temps d'un week-end intense, aussi magique qu'inoubliable. Mais Juliette doit retourner à Paris. Quant à Sam, il ne sait trouver les mots pour la garder à ses côtés. Du moins, pas assez vite. Car à peine l'avion de la jeune femme a-t-il décollé qu'il explose en plein vol...

11/2007

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Rock

Close up Daniel Darc. Je me souviens je me rappelle

Daniel Darc est un des artistes les plus mythiques du rock français. Durant les années 80 ce sera avec Taxi Girl et durant les années 90 en moments solitaires et cet ouvrage retrace son influence et sa vie. Si dans le monde du rock Kurt Cobain est mort pour nos péchés, que dire en France de Daniel Darc ? Pour beaucoup de ses contemporains, dont moi-même, sa vie de 1959 à 2013 a ressemblé au refus d'une existence trop normale jusqu'à en être morne. Mais à quel prix ? Le chanteur de Taxi Girl a longtemps joué le jeu du musicien maudit et drogué dont les nouvelles plus ou moins rassurantes se doublaient d'une anticipation morbide. Daniel Darc nous a offert la possibilité d'une vie rock par procuration. Le Livre de Daniel ne se veut pas biographie voire récit d'un chemin de croix doloriste devenu de Damas sur le tard. Si l'auteur a fini par interviewer Daniel Darc, il n'a jamais été un intime et ne prétend pas l'avoir rencontré, à peine aperçu. Lui reste prudemment à l'abri quand Daniel Darc cherche et détruit, expérimente à son détriment, repousse ses limites, explore les confins entre la vie et l'art, ouvre des portes sur des voies souvent sans issue, se perd en route, tout ça pour nous rapporter, revenu d'entre les morts, ce qu'il a vu et ressenti. Comme en sursis. Avant les réseaux sociaux, Daniel Darc propose déjà un autre monde, sans révolution et sans danger pour qui garde ses distances. L'alternative n'est rien d'autre ici qu'une forme de réalité virtuelle mais préhistorique, où Daniel Darc, incapable d'être un bon guide, devient berger sacrifié pour l'éducation des masses et incarne jusque dans son corps la figure du témoin ultime. Merci à toi Daniel d'avoir pris tous ces risques à notre place et de nous en avoir instruit. D'avoir traversé le miroir pour nous offrir une fenêtre sur un monde inconnu. Nous avons plus ou moins tranquillement assisté à ta perte

10/2023

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Troisième République

Oeuvres. Tome 15, Guerre à la guerre ! 1912-1914

Guerre à la guerre ! est le dernier tome à paraître des Ouvres de Jean Jaurès. Il concerne une période particulièrement dramatique qui s'étend du 1er octobre 1912 jusqu'au 31 juillet 1914, date de l'assassinat de Jaurès et veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il reprend le titre choisi par l'Internationale à l'issue de son congrès de Bâle pour son appel à la mobilisation contre le danger de guerre. Est-il possible de circonscrire les conflits qui ravagent les Balkans et de trouver des solutions pacifiques aux fortes tensions qui opposent entre elles les puissances européennes ? De grands rassemblements, à Paris et dans les autres capitales européennes, des rencontres parlementaires à Bâle comme à Berne, des tentatives de coordination au sein de l'Internationale s'efforcent d'organiser la lutte contre un embrasement guerrier généralisé. En France, le combat se polarise sur la loi portant à trois ans la durée du service militaire et qui est adoptée par le Parlement, malgré une intense campagne menée au cours du printemps et de l'été 1913 par Jaurès et les socialistes. En France, le débat sur la Représentation proportionnelle, toujours présent, est bousculé par de nouveaux thèmes d'affrontements : la réforme fiscale avec le projet d'impôt sur le revenu, les revendications féminines, la question de l'immigration, qui s'ajoutent à des thèmes plus traditionnels, avec un syndicalisme qui lui aussi évolue, changement que Jaurès cherche à penser dans le sens de l'émancipation. Une recomposition politique, assez confuse, met aux prises radicaux, modérés et nationalistes. Le parti socialiste SFIO obtient "cent élus" aux législatives d'avril-mai 1914 sans pouvoir néanmoins devenir maître du jeu politique. Jaurès s'efforce d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour affirmer le socialisme et sauver la paix, jusqu'à l'issue tragique. Cette édition est préparée par Marion Fontaine, professeure des universités à Sciences Po, vice-présidente de la Société des études jaurésiennes, et Christophe Prochasson, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, directeur de Mil Neuf Cent, revue d'histoire intellectuelle.

11/2023

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Management

L'alter management. Pour une "Coopération Compétitive"

En écho à toutes les interrogations et insatisfactions que suscite trop souvent la cosmétique de politiques RH paradoxales jouant la carte de l'individualisation dans un univers de proximité/convivialité/ solidarité souvent plus feintes que vécues, ce précis écrit au cours des trois dernières années a pour but de nourrir de manière synthétique la réflexion de "lecteurs-managers" désireux seuls ou en équipe de donner à leur pratique managériale une pleine humanité pour une pleine efficacité au service de la raison d'être de leur entreprise et de la Société. Après trente années d'exercice en entreprise et quinze en conseil, j'éprouve donc le besoin de livrer ce qui me paraît être les éléments-socle d'une pratique managériale au service du devenir de l'entreprise et de toutes ses Sources Humaines. "L'ALTER MANAGEMENT" est construit sur une conviction, celle de l'altérité comme source de l'humanité des hommes et du devenir de l'Humanité. Faisant le lien entre l'humain et l'économique en posant une "Coopération Compétitive" comme modèle managérial efficace, il prend le parti de l'homme "vivant social historique" dans la construction de l'offre de valeur par l'entreprise et le positionnement de son modèle économique et considère ses parties constituantes (associés /actionnaires, mandataires sociaux, salariés) comme capables à certaines conditions d' "initiative corrélée" c'est-à-dire ajustée au contexte, compatible et/ou conjointe à celle d'autrui, congruente, intégrant les contraintes factuelles. La coopération compétitive, comme la compétence, ne se décrète pas ; elle s'observe dans le vécu du travail et s'évalue dans les causes des résultats obtenus. Qu'elle soit spontanée ou suscitée elle est toujours volontaire. Mais son effectivité, sa part dans l'origine des comportements ou son absence est liée au milieu, -système d'action et d'acteurs-, où elle doit éclore et qu'elle impacte dans tous les cas. Aussi, approcher ses ressorts puis décliner sous son éclairage certains éléments-clé du système managérial qui la porte en même temps qu'elle les irrigue, constitue l'ambition des réflexions présentées ici. Dans le but de produire un support à même d'aider les équipes en entreprise à réfléchir et à débattre sur les fondamentaux du management afin de déterminer une ligne d'action commune, ce que j'appelle une "conduite véridique" où les fins ayant été convenues chacun puisse les assumer, et à choisir, à s'approprier ou à élaborer les démarches, outils et méthodes correspondant à ses exigences et nécessaires pour sa mise en oeuvre coordonnée, ce document présente en parallèles : ? Des tableaux PowerPoint dont le dessin et le texte doivent susciter par eux-mêmes la réflexion et l'échange ? Et un exposé déroulant la thématique en mettant l'accent sur certains points, ces deux sortes d'éléments se faisant écho et s'enrichissant mutuellement sans viser l'exhaustivité mais en invitant à la réflexion par des renvois à la littérature spécialisée. Dès lors, ces réflexions pour une coopération compétitive ont vocation à être complétées par les apports de tous ceux qui voudront bien en poursuivre la déclinaison, soit sur les éléments présentés, soit sur tout autre composant du système managérial. L'objectif est bien de prendre en compte particulièrement tous les bouleversements qu'apporte la société digitale en devenir aux modes d'organisation et à nos façons de penser, de travailler et d'apprendre. Aujourd'hui, la crise planétaire où nous sommes appelle de tous bords des transformations profondes et je ne doute pas que l'urgence et le principe de réalité conduiront les organisations à développer et approfondir tout ce qui peut composer L'ALTER MANAGEMENT.

06/2021

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Histoire littéraire

l'azur

Si notre modernité est un temps de crise perpétuelle qui renvoie sans cesse chacun et chacune à une solitude désespérée, un journal devrait être, suggère Michel Butel, une conversation au jour le jour, même imparfaite, quelque chose comme l'ébauche d'une communauté malgré tout ? : En ce temps de crise à quoi sert un journal ?? Un journal, c'est une conversation. Une conversation banale : des hésitations, des reprises, des silences, des scories, des envolées, des rechutes, des images, des merveilles, des horreurs, des phrases, des noms, des erreurs, des principes, des idées, des interruptions. l'azur, mince journal de quatre pages qui parut entre juin 1994 et juillet 1995, dont il était l'unique rédacteur, sans argent, sans bureaux, sans salariés, en fut l'illustration. Si l'azur a pour particularité étrange d'être le fait d'une seule plume, qui frappe autant par le désenchantement dont elle est imprégnée que par sa persévérance à trouver des issues, il s'inscrit cependant dans une constellation de journaux décalés, inlassablement imaginés par Michel Butel ? : L'Autre journal qui a vu le jour de 1984 à 1992, entreprise marginale dans l'univers de la presse qui eut cependant un écho considérable, à laquelle ont collaboré notamment Claire Parnet, Marguerite Duras, Hervé Guibert, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard ou Michel Foucault ? ; mais aussi Encore, hebdomadaire éphémère créé en 1992, ou L'impossible, qui a vu brièvement le jour de 2012 à 2013. Cette réédition en fac-similé cherche à rendre justice à la forme modeste et inclassable qui était celle de l'azur ? : une simple feuille pliée en deux, quatre pages, une photographie en noir et blanc en couverture, et sur chaque page, pêle-mêle, des bribes de nouvelles du monde, des réflexions autocritiques, des fragments autobiographiques, des recensions de romans ou de films, des nouvelles, des poèmes, des contes. Dans les interstices de ses colonnes, on trouve encore des aphorismes qui traversent les pages comme des météores énigmatiques, chose à quoi n'est pas nécessairement habitué le lectorat de la presse ordinaire. Des météores romantiques ? : Seuls ceux qui croient encore à la beauté du monde peuvent changer le monde. ; La joie n'est pas de ce monde. Elle est là - une exilée. Ou des indices disséminés qui éclairent le choix du nom du journal ? : Tout se dissout dans l'azur. Et renaît dans l'azur. ? ; S'il n'y a pas de petit truc bleu, il n'y a rien, c'est construit, c'est mécanique, c'est organisé. l'azur est traversé par une tension fascinante et irrésolue, entre la solitude, voire l'isolement d'un rédacteur sans bureaux et sans associés, et la quête qui est la sienne d'une communauté à venir. Dans sa forme même, l'azur engage à penser ensemble solitude et communauté, dans un déchirement qui est peut-être leur condition réciproque d'existence. Le 8 décembre 1994, à l'occasion de considérations utopiques que lui inspirent la mort de Guy Debord, Michel Butel écrit ? : Ce que nous cherchons à faire accéder au réel, c'est (...) cette communauté et cette séparation qui la nie et qui la fonde. Cette solitude où la communauté prend sa source. Nous voulons manifester cela, qui est au fond de chacun de nous, solitude irrémédiable et irrépressible appartenance à la communauté. Tel semble avoir été le programme de l'azur, médium d'une parole profondément singulière, mais aussi incitation à d'innombrables prises de paroles ? : Je fais un journal pour qu'il y en ait mille. Pour susciter mille propositions, actions minoritaires, insensées, qui ramèneront la mienne à ses justes proportions, trois fois rien, mais dépêchez-vous, je suis seul, et ce n'est pas tenable, ça déforme, ça déglingue, ça fausse tout d'être seul. Manière de vouloir que sa parole soit emportée dans un tourbillon de paroles autres ? ; pour l'écrivain qu'il fut, tout devait tendre vers quelque chose d'autre.

10/2022

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Droit

Droit social international et européen en mouvement. Liber amicorum en hommage à Pierre Rodière

L'hommage qui est rendu aujourd'hui à Pierre Rodière est, comme le veut l'étymologie, une marque de respect à son égard. Peu de ses élèves, collègues, amis ou membres de sa famille ont décliné la proposition de participer à ces Mélanges. Il est vrai qu'il n'a jamais laissé indifférents ceux qui ont traversé son chemin. Tant à Dijon qu'à Paris, de très nombreux étudiants ont d'abord eu la chance de découvrir avec lui le droit du travail, ainsi que le droit social international et européen, très souvent pour ne jamais en oublier l'approche particulière qu'empruntait le professeur de droit en vue de rendre clair ce qui était disparate, obscurci ou lacunaire. Ses cours étaient devenus des lieux non pas seulement de connaissances, mais aussi d'échanges et de réflexion. A la fin d'un troisième cycle, les étudiants étaient toujours nombreux à solliciter son attention sur un sujet pour envisager une thèse de doctorat dans les domaines qui lui étaient chers : le droit de la négociation collective, le droit syndical, les élections professionnelles dans leurs dimensions nationales, européennes ou internationales. Le droit des étrangers faisait aussi partie du champ de ses compétences. Ses collègues aimaient plus particulièrement la rigueur de ses analyses et la densité de ses écrits. Les travaux personnels de Pierre Rodière, qui ont toujours été le fruit d'une rédaction longue et réfléchie, ornent les rayons des bibliothèques en raison de leur originalité et de l'innovation qu'ils portent. Car son souci n'a jamais été de multiplier les interventions et les publications : il a toujours su privilégier la qualité à la quantité. En témoignent sa thèse portant sur un sujet inédit – La convention collective en droit international –, son magistral Traité de droit social de l'Union européenne, ainsi que ses articles toujours accueillis avec impatience par les esprits curieux et soucieux d'y trouver des nouveautés. Les revues Droit social et Droit ouvrier, ainsi que La Semaine sociale Lamy ont souvent été le creuset de ses réflexions, tant en matière interne qu'internationale. Il aimait également exposer ses analyses du droit européen dans des revues spécialisées, telles que la Revue trimestrielle de droit européen, le Journal de droit européen et la Revue des affaires européennes. Derrière le professeur et le chercheur, il y a aussi un homme attachant, dont les amis ont été nombreux et fidèles. Il l'est beaucoup par sa liberté d'esprit, qui lui permet d'aller sur des terrains inexploités. Ses analyses fines et inventives l'ont conduit naturellement à découvrir d'autres peuples et d'autres systèmes juridiques à travers les missions qui lui étaient confiées et les colloques auxquels il était invité. Ces Mélanges ont été voulus pour rendre hommage aux valeurs défendues par Pierre Rodière. On y trouvera, à travers la diversité des thèmes abordés, la trace de l'influence de ses travaux sur l'évolution du droit social au-delà des frontières. Ouvrage réalisé à l'initiative de Etienne Pataut, Franck Petit, Sophie robin-Olivier et Alain Supiot. Avec le concours de Linxin He. Prix de souscription : 109 € Prix public après parution : 149 € Date limite de souscription pour figurer dans la liste des souscripteurs (imprimée en fin d'ouvrage) : 29 mars 2019 Date limite de souscription au tarif préférentiel : 15 mai 2019 ISBN : 978-2-275-06166-5 39 contributions en droit social Nikitas Aliprantis La compétitivité sauvage mondialisée et le droit social - Aspects sociologiques du néolibéralisme Loïc Azoulai Mobilité, collectivité, territorialité (aspects de droit social de l'Union européenne) Ségolène Barbou des Places Où en est l'esprit de système ? - A propos de la fragmentation du droit de la libre circulation des travailleurs Nicolas Bouffier Les restructurations hors du droit du licenciement collectif Jean-Pierre Chauchard L'Union européenne et les travailleurs de plateformes Laetitia Driguez L'entreprise sociale en droit de l'Union européenne Muriel Fabre-Magnan La responsabilité du fait du cocontractant - Une figure juridique pour la RSE Laurène Gratton Entre rupture et continuité, de quelques difficultés entourant la qualification de cession de contrat de travail Linxin He Le droit d'actions collectives en mouvement Fabienne Jault-Seseke La coopération loyale au sens des règles de coordination des régimes de sécurité sociale, une évolution nécessaire - Interrogations autour des certificats de détachement Emmanuel Jeuland Le juge et l'émotion Marianne Keller Lyon-Caen Action collective en justice et défense des droits des travailleurs dans une économie globalisée Sophia Koukoulis-Spiliotopoulos Les institutions de l'Union ne peuvent échapper à la Charte, mais elles sont exonérées de leur responsabilité par des mécanismes externes. Quid alors de l'autonomie du droit de l'Union ? Jean-Pierre Laborde Nationalité (française), citoyenneté (française et européenne), extranéité - Quelques éléments de réflexion Jean-Philippe Lhernould Les doctrines divergentes du droit de l'Union et de la Cour de cassation sur les avantages aux femmes - A propos de deux arrêts de la chambre sociale des 12 juillet et 21 septembre 2017 Grégoire Loiseau La conventionnalisation du droit du travail - Regards croisés sur la liberté contractuelle et sur la liberté conventionnelle Pascal Lokiec De l'usage du droit comparé en matière sociale Eric Loquin Lex sportiva et droit du travail - Réflexions sur le contenu des sentences arbitrales rendues sous l'égide du Tribunal arbitral des sports de Lausanne Prodromos Mavridis Y a-t-il encore de règles de conflits de lois en matière de sécurité sociale ? - Quelques réflexions Emmanuelle Mazuyer Retour sur l'âge d'or du dialogue social européen Florence Mehrez La consultation dans les petites entreprises : l'introuvable mandat Nicolas Moizard La vigilance des organisations syndicales lors de la négociation collective d'entreprise Carole Moniolle La représentativité des organisations syndicales dans la fonction publique au sein des comités techniques avant la réforme de 2010 Florelle Moreau L'immigration de travail dans le droit de l'Union européenne Marie-Ange Moreau Le rôle de la cartographie sociale - Perspectives pluridisciplinaires à partir de l'analyse des accords mondiaux d'entreprise Horatia Muir-Watt Droit et critique sociale : de l'interdisciplinarité chez les juristes Ismaël Omarjee L'Europe sociale a-t-elle (encore) un avenir ? Etienne Pataut Relire " Compagnie des Wagons-lits " - La représentation collective des salariés dans l'espace international Franck Petit Les modes dérogatoires de négociation collective François Pinatel Les espoirs déçus de la négociation collective européenne Jean-Emmanuel Ray Très libres propos sur les G.A.M.E. - (" Garanties au moins équivalentes ") Sophie Robin-Olivier Le droit social européen absorbé par l'Union économique et monétaire Catherine Rodière-Rein Echappées belles Mélanie Schmitt Concurrence, coopération, conflit - Jalons pour une reconceptualisation du droit social de l'Union européenne Petros Stangos Guerre des valeurs entre l'Union européenne et la Charte sociale européenne : la " pacification " tant attendue Alain Supiot La guerre du dernier mot Isabelle Vacarie Vice et vertu des dispositifs européens de portabilité Fernando Valdés Dal-Ré Flexibilité interne et réforme du marché du travail : le cas espagnol Pierre-Yves Verkindt Améliorer les conditions de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs - Retour sur le rôle du droit européen dans la construction d'un droit de la santé au travail

06/2019

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Animaux, nature

Parcs et jardins Toulon et environs. Découverte des arbres remarquables

Ce livre-guide offre aux lecteurs une description de onze parcs et jardins plantés de beaux arbres et situés à Toulon, La Garde, La Valette-du-Var et Six-Fours-les-Plages. Ces espaces arborés, dont un seul est privé, ont été retenus pour l'originalité et la diversité des espèces remarquables rencontrées, peu connues du grand public. Le maintien et le développement de ces magnifiques zones vertes spécialisées dépendent de l'intérêt que vous leur apporterez lors de votre visite. Toulon arrive en tête des villes moyennes pour la proportion de surfaces couvertes d'arbres, le patrimoine arboré atteignant 52 m par habitant. Les trois autres communes sélectionnées dans cet ouvrage offrent à chacun de leurs habitants une surface arborée encore plus grande (entre 90 et 160 m), chiffres supérieurs à la moyenne nationale. Il est de plus important de souligner la grande diversité et l'originalité des espèces rencontrées. C'est ainsi que 239 espèces d'arbres, dont beaucoup proviennent de contrées lointaines, ont été recensées. Cette richesse rappelle la tradition d'importation et d'acclimatation à Toulon d'espèces exotiques datant du siècle de Louis XIV. Pourquoi les arbres ? Ce sont les êtres vivants les plus visibles de notre environnement, les plus majestueux et surtout les plus durables. Apparus sur terre bien avant l'Homme, ils l'ont accompagné dans son évolution en lui offrant un abri, du chauffage, de la nourriture, des médicaments et des rêves du jardin d'Eden. N'oublions pas que les arbres ont des effets bénéfiques scientifiquement prouvés sur la vie des citadins ! Sachez que sept français sur dix cherchent, en priorité, à vivre à proximité d'un espace vert. Mieux encore, neuf sur dix assurent ne pas pouvoir se passer du contact d'un végétal. Les arbres exposent à tout moment de beaux feuillages, des fleurs les plus diverses, des troncs colorés. Redécouvrez autour de vous ces merveilles venant des quatre coins du monde ! Chaque parc ou jardin sélectionné est localisé, son histoire résumée, l'identité et l'emplacement de chaque arbre y sont rapportés. Les espèces inventoriées sont réunies dans un tableau unique permettant de les retrouver. Avec ce livre-guide, le promeneur pourra en toute saison découvrir et admirer les arbres remarquables de Toulon et de ses environs. Cet ouvrage est illustré par environ 230 photographies en couleurs et 14 plans, réalisés par l'auteur.

11/2019

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Sciences politiques

Pierre Mauroy, une passion politique

La politique, elle est partout, et tout le monde en parle. Pourtant, elle fait aujourd'hui l'objet de méfiance - voire de défiance- de la part des citoyens. Rares sont les personnalités qui échappent à cette suspicion généralisée et qui honorent cette fonction. Pierre Mauroy, qui fut Premier ministre de 1981 à 1984 et disparut en juin 2013, en fait indéniablement partie. Cet ouvrage a pour projet de retracer à partir d'une sélection de photos, dont beaucoup inédites, l'itinéraire de cet homme d'Etat à la carrure exceptionnelle, Pierre Mauroy. Né dans le Nord et amoureux de sa région comme de la ville de Lille qu'il géra pendant plus de vingt ans, il fut saisi dès son plus jeune âge d'une passion, la politique, à laquelle il a donné sa force et sa noblesse. Cette passion, il la vivra à toutes les étapes de sa longue carrière, au fil des responsabilités exercées au niveau local, national et international, de simple conseiller général, en passant par député, maire de grande ville, Premier ministre, sénateur et président de l'Internationale socialiste. C'est ce parcours que ce livre raconte et qui est illustré à partir de photos, de documents et de commentaires. Il permettra de faire plus ample connaissance avec ce personnage attachant. Courage, lucidité, authenticité mais aussi vision de l'avenir et solidarité avec les plus faibles, tels sont les qualitatifs qui s'incarnent dans la passion pour la politique que nourrissait cet homme de gauche. Référence à gauche, donc, mais aussi référence de gouvernance, de rapport au peuple, Pierre Mauroy a acquis une stature inédite dans la mémoire populaire et dans l'histoire politique du pays. Comment Pierre Mauroy, enfant du Cateau-Cambrésis, est-il devenu Pierre Mauroy ? Ce livre explique les différentes étapes de cette superbe vie au service de l'intérêt général. Les thèmes retenus - la construction de l'Europe, le parti socialiste, la décentralisation, la culture, Lille, l'Internationale socialiste- figurent parmi ceux auxquels l'ancien Premier ministre était le plus attaché et qui peuvent avoir une résonance particulière dans la vie politique d'aujourd'hui. Ghislaine Toutain et Lyne Cohen-Solal, qui eurent des responsabilités au PS et ailleurs, ont travaillé aux côtés de Pierre Mauroy dans ses différentes fonctions. Elles nous font approcher ce personnage hors norme et comprendre sa vision du monde, de la France et de notre société.

06/2019

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Beaux arts

Une vie d'architecte à Tokyo

"Le critère pour l'architecture après le tsunami est l'humilité". Kengo Kuma avait presque 10 ans lorsqu'il visita, à l'occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964, le gymnase Yoyogi, en forme d'immense poisson, conçu par Kenzo Tange. Ce bâtiment le marqua profondément et suite à cette expérience forte, il décida de devenir architecte. Passionné par la culture et l'architecture traditionnelles de son pays, où l'usage et le travail des bois sont poussés à une sorte de paroxysme symbolique et où matériaux naturels et gestes ancestraux sont mêlés de manière surprenante à une modernité sans concession, Kengo Kuma a tracé son chemin. Il a créé son atelier en 1990 et se retrouve aujourd'hui à la tête d'un groupe d'agences d'architecture implantées au Japon, en Chine, aux Etats-Unis et en France. Sa production, impressionnante en nombre de projets, demeure pourtant empreinte de la même philosophie : une audacieuse inventivité et une frugalité de moyens, un recours aux matériaux traditionnels (bois, bambou, terre, pierre) utilisés de manière contemporaine et, à l'inverse, un usage vernaculaire des matériaux innovants, un respect de l'histoire et des sites. D'abord confiée à Zaha Hadid finalement écartée pour des raisons budgétaires, la conception du stade olympique des JO 2020 (2021) est revenue comme une évidence à l'enfant de Tokyo, Kengo Kuma. Celui-ci sera devenu en trente ans l'un des architectes les plus fascinants et les plus influents au monde. Mais il est peut-être moins connu pour son travail dans son Japon natal, où il oeuvre activement à la préservation des techniques de construction traditionnelles et de l'artisanat ancien. Sa vive curiosité pour toutes les techniques et une richesse de connaissances sur le monde, acquises au cours de ses voyages, font de Kengo Kuma un commentateur unique de la mégapole tokyoïte. A travers vingt-cinq histoires axées autour de quartiers et de quelques-uns de ses projets, cet ouvrage intimiste dresse un tableau du Tokyo qui a inspiré sa vocation à un jeune garçon et illustre la façon dont l'héritage national japonais a contribué à modeler durablement sa réflexion et son inspiration. Il nous offre également à nous donner un aperçu de la culture japonaise et des clés pour comprendre comment tradition et modernité s'articulent au Japon. "Nous devons chercher à architecturer la nature et non pas naturaliser l'architecture, comme nos prédécesseurs l'avaient tenté".

01/2021

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Droit

Le siège de l'arbitrage international. Etude d'une autonomisation

En matière internationale, le tribunal arbitral n'a d'autre choix que de se fixer, même fictivement, sur le territoire d'un Etat afin de rendre sa sentence. Le choix de cet "Etat hôte" emporterait alors élection du siège, sorte de "domicile" de l'arbitrage international. Mais quel choix taire ? Comment ? Par qui ? Que faire en cas d'incertitude dans ce choix ? Quels effets cette fixation devrait-elle avoir ensuite lors de la création du tribunal, lors du rendu et de l'exécution de sa sentence, ou encore lors du choix des lois applicables ? Il n'est pas une réponse unique à ces simples questions : le droit de l'arbitrage international accordant u importance variable à la notion de siège. La définition de la substance et de la portée de cette notion dépendra en effet de la place que l'on accordera à la justice arbitrale vis-a-vis de la justice étatique. C'est ainsi par l'étude des différents courants dépensée philosophique retenus par l'un ou l'autre des courants doctrinaux, qu'il sera possible de saisir les différentes représentations de la notion du "siège de l'arbitrage" qui existent au sers de la communauté juridique internationale. Aussi, ce manuscrit amènera-t-il à de profonds questionnements sur la source de la juridicité de l'arbitrage international. En effet, plus l'on considérera y e la sentence puisera sa source dans l'ordonnancement juridique de l'Etat dans lequel se situe le tribunal, plus l'on intégrera l'arbitrage et l'arbitre a cet ordonnancement juridique, et plus alors le droit du siège aura de prise sur le déroulement de la procédure arbitrale, l'organisation du tribunal, et la vie de la sentence. Ainsi, après l'étude des différentes conceptions de théorie générale du droit de l'arbitrage puis des représentations se rattachant a la notion du siège - étude au passage de laquelle il sera constaté une révolution de la théorie dominante, passant d'un modèle territorial à un modèle délocalisé, puis autonome - une analyse des conséquences de ce siège sur la procédure arbitrale amènera à un constat flagrant. Quelle-que soit la théorie du siège de l'arbitrage envisagée, un net recul de l'impérativité des lois et décisions de cet Etat est à relever.

01/2021

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Littérature française

Le calice des secrets

Il fallait quelqu'un qui soit écrivain et qui connaisse l'Église de l'intérieur comme Bernard Duvert pour aborder le sujet si sensible, voire tabou, de la pédophilie dans l'Église. Il s'agit ici d'un roman, mais d'un roman qui, comme la littérature en a le privilège, nous parle vrai des scandales que font et défont les médias. Dans un petit village du Périgord, l'abbé Fleury apprend la mise en accusation de l'abbé Loisel pour crime de pédophilie. Appelé en urgence par son évêque, il comprend qu'il risque d'être lui aussi mis en examen sur dénonciation de l'un ou l'autre des enfants qu'il a aimés et qui, devenus adultes, revivent leur liaison comme un péché mortel. Ne s'est-il pas confessé auprès du même évêque, à l'époque simple abbé et aujourd'hui cardinal ? Maître Berthier, un avocat spécialiste des questions ecclésiastiques, se fait un devoir dans sa défense de l'abbé Loisel de démontrer que l'amour des enfants et des jeunes hommes s'inscrit en filigrane dans des textes réservés aux confesseurs, tenus secrets afin d'éviter tout scandale. Tout en dénonçant les méthodes, ce sont de vrais cours de luxure sous le couvert d'une théologie morale, révélés dans un codex du pape Sixte IV (1414-1484), le Theologicum Sexum, qu'il obtient de consulter à la Bibliothèque Vaticane. Il y découvre un argument de taille pour la défense de l'abbé Loisel : pour les prêtres, la merveille semblable à Dieu est le jeune homme pré-pubère à la fois homme et femme comme Adam avant le péché, avant que celui-ci, ange déchu, n'ait forniqué avec Ève, la femme fautive éternelle. Il développe une plaidoirie selon laquelle l'abbé Loisel est au même titre que celui qui, dix ans après les faits, l'accuse, une victime de la doctrine misogyne de l'Église, de surcroît lâchée par sa hiérarchie, le cardinal. Tout en décrivant la vie de ces villages où le curé est un notable au même titre que le médecin ou le notaire, l'abbé Bernard Duvert révèle les raisons cachées derrière ces accusations qui brisent des existences : un conflit toujours actuel entre traditionalistes et réformistes qui n'est autre qu'un refus d'une sexualité librement assumée et consentie, c'est-à-dire de la vie.

01/2017

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Sciences historiques

Chef de guerre

"Le regard habituellement franc de mes hommes est couvert d'un voile. Nous avons les yeux rouges. Les deux cercueils d'Alain et Cédric sont partis il y a quelques instants avec le président de la République, les familles et les autorités. Un lourd silence a accompagné la sortie. Nous avons quitté les rangs pour saluer les collègues qui se sont rassemblé pour l'occasion dans la cour des Invalides qui baigne dans la lumière du printemps. Nous sommes plus d'une centaine de commandos marines, membres des opérations spéciales, a être venu adresser un ultime salut à nos frères d'armes. (...) Je salue les agents de la DGSE venus en costumes civils au fond de la cour. Avec les autres membres du groupe, je rejoins @Tangui, resté au milieu de la cour désertée par ses visiteurs funèbres. @Tangui porte la photo d'Alain contre lui. Il est resté aux coté du cercueil durant toute la durée de l'hommage national. Il ne l'a pas lâché depuis le début de la cérémonie. En m'approchant, nous nous prenons dans les bras". Ca y est, il a fait le grand saut " murmure-t-il, penaud. Je vibre intérieurement. Tout ces gars avec qui j'ai connu les situations les plus dangereuses sont à cet instant affligés. " Louis Saillans est entré en 2011 dans les commandos marine et devient chef de groupe cinq ans plus tard. Durant près d'une décennie, il a participé à des opérations militaires en Afrique et au Moyen-Orient visant à libérer des otages, capturer des responsables djihadistes ou neutraliser des terroristes. Grâce aux notes prises au cours de ses missions et à des documents d'archive auxquels il a eu accès, il dévoile la réalité des missions des forces spéciales avec la plus grande exactitude. Il retrace aussi le parcours des soldats de ces unités, passés par une sélection drastique durant laquelle ils ont subi les pires épreuves physiques et psychologiques. A travers une narration d'une rare lucidité, il décrit le quotidien de ces hommes devenus des guerriers, la fraternité d'arme, les coulisses des opérations spéciales et la face cachée de la lutte contre le terrorisme. Un témoignage unique, qui permet de mieux comprendre le travail de ces combattants de l'ombre prêts à sacrifier leur vie pour sauver la nôtre et maintenir la paix.

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Sociologie

Le Temps des Médias N° 33 : Solidarités ! Mobilisations politiques internationales

Le XIXe siècle marque l'émergence et le renforcement des processus de solidarité politique transnationale qui vont réaffirmer le peuple comme instance légitimatrice et comme acteur politique d'un vaste mouvement de politisation populaire par-delà les frontières. Si le terme de " solidarité internationale " renvoie avant tout à l'héritage socialiste et ouvrier, des travaux plus récents ont mis en évidence l'existence de multiples internationales politiques informelles au cours du siècle : internationale libérale, internationale démocrate ou encore internationale blanche contre-révolutionnaire. Or, pour se faire entendre et pour agir, ces internationales faiblement structurées ont pu, elles aussi, compter sur la presse et, plus largement, sur des dispositifs médiatiques qui dépassaient largement les frontières. Ce dossier souhaite précisément proposer une approche comparative et diachronique du XIXe siècle à nos jours, afin d'étudier la manière dont les mobilisations militantes menées au nom de la solidarité internationale se sont appuyées à l'époque contemporaine sur des dispositifs médiatiques qui ont tout à la fois perduré d'une décennie à l'autre, tout en s'adaptant en grande partie à des contextes politiques, sociaux et technologiques, nationaux et internationaux, en constante mutation. En quoi les médias ont-ils à la fois été un creuset et un lieu d'expression de ces mobilisations transnationales ? Les travaux présentés ici se trouvent ainsi à la croisée de l'histoire des médias, de l'histoire des cultures et pratiques politiques et de l'histoire des circulations transnationales et de l'exil. Sans nullement aspirer à dresser un tableau exhaustif de l'ensemble de la période, du moment matriciel du philhellénisme dans les années 1820 aux mobilisations transnationales de soutien au syndicat Solidarno dans la Pologne communiste des années 1980, les différents cas d'étude retenus ici s'interrogent aussi bien sur les acteurs et pratiques médiatiques engagés dans ces appels à la solidarité que sur les formes médiatiques mobilisées lors des campagnes lancées à l'échelle internationale et sur les effets, autant sur l'opinion publique que sur les mouvements même de solidarité, d'une médiatisation plus ou moins massive et contrôlée. Coordination : Alexandre DUPONT, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université de Strasbourg/ARCHE. Caroline MOINE, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Université Paris-Saclay, UVSQ/CHCSC, Centre Marc Bloch (Berlin).

07/2020

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Droit

L'ennemi au siècle des Lumières. De l'incorporation monarchique à l'activisme révolutionnaire

L'examen de la notion d'ennemi fait apparaître ce paradoxe singulier dont les termes essentiels s'impriment sur la trame de l'événement révolutionnaire : d'un côté, les hommes des Lumières ont en horreur la guerre et son cortège d'atrocités ; de l'autre ils se plaisent à promouvoir des idéaux ou des aspirations à partir desquels la Révolution conçoit la nécessité d'une mobilisation générale. Pareil élan inaugure une époque qui voit le surgissement du soldat citoyen, ou plutôt du citoyen activiste auquel le sans-culotte brandissant la pique donne une réalité de chair et de sang. En insistant sur la Cause à défendre, celle du peuple, de la justice, de la liberté ou de l'égalité, ces masses mobilisées, leurs porte-parole plus ou moins autoproclamés, ruinent les catégories du droit mises à l'honneur par le Jus publicum Europaeum : référence à l'ennemi juste des deux côtés ; neutralité du tiers ; équilibre des puissances ; analogie de la guerre et du duel ; personnification monarchique de la violence légitime. Aussi l'ennemi, en tant que concept central du jus belli, est-il le témoin infaillible de ces bouleversements de grande ampleur. Il ramène les constructions intellectuelles, les abstractions normatives ou les exposés théoriques à cette épreuve de force que constitue la fondation de la République. Cette expérience d'une démocratie tout ordonnée au temps de l'exception fondatrice tranche avec la rationalisation étatique de l'âge classique. Une telle intensité de vie collective résulte de ces enthousiasmes disposant chacun à embrasser sans réserve la Cause, déclarée sainte ou juste (justa causa). La Révolution se présente alors comme un conflit d'un genre inédit : elle exalte l'énergie de la vertu par laquelle les hommes devenus citoyens s'approprient démocratiquement leur destinée au point de rompre avec l'idée d'une guerre paritaire où ne se rencontrent en effet que des justi hastes. Si défaite il y a dans cette perspective d'une actualisation de l'hostilité révolutionnaire, c'est d'abord celle des "droits ennemis" (Jean Bodin) en tant qu'instituteurs d'une conscience déterminée par cette irrévocabilité de la condition politique, à ce titre imperméable aux injonctions du moralisme humanitaire propre à la Philosophie en laquelle travaille l'espérance d'une régénération non seulement de l'ordre public mais de l'homme.

01/2013

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Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960. Tome 3, Le Togo sous administration coloniale

La méthode utilisée dans les tomes 3 et 4, à l'inverse de celle qui a prévalu dans l'élaboration des deux premiers tomes, privilégie une étude diachronique des faits tout au long des 76 ans de colonisation. Elle vise une ré-interprétation plus vigoureuse des événements, selon une logique plus conforme à la vision des historiens togolais ce passé récent, avec une volonté de regarder en face ce kaléidoscope générateur de certains maux qui minent la société togolaise actuelle. L'histoire de la période allemande, revisitée, insiste ainsi sur le régime d'apartheid qu'une poignée d'administrateurs institua pour dominer le million de Togolais du début du XXe siècle. Que seraient devenus ces Togolais sans la victoire alliée de 1918 ? En tout cas, pas ces citoyens fiers d'une prétendue "colonie modèle" dans laquelle vivaient des sous-hommes sans aucun droit. Colonie modèle pour qui ? Pas pour ceux qui subissaient les pires humiliations. Le Togo n'était en fait une "colonie modèle" que pour l'administration allemande, lorsqu'il cessa d'être subventionné par la métropole à compter de 1905. La défaite de Kamina a donc véritablement libéré les Togolais d'un joug humiliant et inhumain, bien éloigné des systèmes français et anglais. Mais, paradoxe de l'histoire, la propagande du Bund, qui regroupa dès les années 1920 quelques anciens fonctionnaires locaux de l'administration allemande rejetés par les Français au profit des agents dahoméens parlant français, fut si active en vantant les mérites de la présence allemande aux dépens des Français, que dans les années 1960, la grande majorité des Togolais croyaient que les 30 années de présence allemande avaient été un âge d'or pour le Togo. Et malgré tous les démentis, le mythe demeure. La période de la domination coloniale au Togo aura été, au regard de l'Histoire, bien courte : 76 ans sur la côte, environ 60 au Nord, soit à peine une vie d'homme. Il y en eut, comme Felicio de Souza, qui, adolescents, virent l'arrivée des Allemands et, au soir de leur vie, assistèrent à l'indépendance. C'est pourtant cette colonisation qui, à partir de populations jusque-là disparates, donnera au Togo son existence - un territoire internationalement reconnu - et son identité : une nation (en devenir) dont la grande singularité est d'avoir été façonnée par trois colonisations successives, fort différentes dans leurs principes.

06/2011

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Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960. Tome 1, De l'histoire des origines à l'histoire du peuplement

L'objectif des auteurs du présent ouvrage est de procéder à une relecture de l'histoire des peuples du Togo à travers l'image que les gens en ont gardée, image qui doit être révisée à la lumière des techniques modernes de critique des sources utilisées. Il ne s'agit donc plus d'écrire une histoire des Européens au Togo ou d'une histoire du Togo vue par des Européens. Robert Cornevin a eu certes l'immense mérite d'avoir mis à la disposition du public un ouvrage qui fit, fait et fera encore référence pendant longtemps. Mais il s'agit pour nous de tourner une page, et d'apprendre aux Togolais à se sentir togolais, malgré les nombreux clivages accentués - ou parfois artificiellement créés - au cours des années. Au lieu d'une étude chronologique fondée sur la division géographique du pays - le clivage entre une région méridionale, dominée par l'aire culturelle ajatado, relativement homogène, et une région septentrionale aux groupes humains plus éclatés, avec une histoire multiforme -, nous avons privilégié une approche synchronique qui regroupe les éléments en grandes périodes historiques. Elle nous semble plus conforme aux objectifs qui doivent être assignés à l'histoire, en particulier dans l'enseignement scolaire : faire que les Togolais se sentent d'une même patrie, solidaires de la vie de leur nation en devenir. C'est à ce prix que, pensons-nous, seront abolis, au fil du temps, les maux qui rongent nos sociétés et qui ont pour noms régionalisme, tribalisme, ignorance et refus de l'autre... Plusieurs leçons se dégagent de cette histoire des Togolais : il n'y a jamais eu de peuple ethniquement "pur". Chacun des groupes a été constitué (qu'il en ait gardé le souvenir ou non) par des apports successifs qui se sont fondus plus ou moins totalement dans une nouvelle identité. Qu'elles se soient choisies ou simplement tolérées, ces communautés juxtaposées ont appris à vivre ensemble, presque toujours pacifiquement, quelles qu'aient pu être leurs différences. Pour les groupes humains qui sont devenus les peuples du Togo, celui-ci a été bien plus qu'un refuge : avant tout, un espace de liberté. Cohabitation pacifique, liberté, tolérance, équilibre, harmonie politique. N'y a-t-il pas là bien des leçons qui pourraient encore avoir leur valeur dans l'avenir ?

06/2011

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Sciences politiques

Agent secret

« La vie, la mort. Le bien, le mal. J'ai éprouvé comme peu d'hommes ces concepts dans ma chair, pendant de longues années, sur la plupart des théâtres d'opérations de la planète. J'ai connu la fraternité des armes. J'ai senti sur mes lèvres le goût salé des larmes, reniflé l'odeur métallique du sang. J'ai vécu la tension de négociations à hauts risques avec les Khmers rouges, les forces serbes du sanguinaire Slobodan Milosevic, les terroristes d'Al-Qaïda… Je n'ai toujours eu qu'une seule boussole pour agir : l'intérêt supérieur de la Nation. À d'innombrables reprises, j'ai mis ma vie en jeu pour défendre la France, mais toujours dans l'ombre. Clandestinement. Mon nom est "Personne". Je suis agent secret. » Espion au service secret de la France, Jean-Marc Gadoullet a appartenu pendant quinze ans au 11e Choc, une unité d'élite du service Action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Deux présidents de la République ont épinglé sur son uniforme les plus hautes distinctions, la croix de guerre et la Légion d'honneur. Et la plupart de ses actions sont classées « secret-défense ». Assistance à des chefs rebelles, contre-terrorisme, infiltration secrète, empêchement d'un coup d'État, diplomatie parallèle… : l'éventail de ses missions est infini. Certaines consistent même à appliquer la loi du Talion ! Qui sont ces soldats prêts à mourir pour la patrie, dans l'anonymat ? Ce livre raconte l'histoire de l'un des meilleurs d'entre eux et dévoile le quotidien d'un agent secret : comment intégrer le Bureau des légendes, comment jongler entre plusieurs identités fictives – les fameuses légendes –, comment partir plusieurs mois sans pouvoir donner de nouvelles à sa famille… Une réalité enfin dévoilée dans ce récit. Le témoignage unique d'un véritable héros des temps modernes qui, dans une seconde vie, loin de la DGSE, a été l'artisan, de 2010 à 2013, de la libération des sept otages d'Areva et de Vinci, retenus au Mali par Al-Qaïda. Gadoullet révèle dans cet ouvrage les coulisses de cette négociation explosive. Où les intérêts géopolitiques les plus absolus ne tenaient qu'à la réussite d'une rencontre entre deux hommes au milieu du désert.

09/2016

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Critique littéraire

Donnez-nous des maîtres qui célèbrent l'Ici-Bas. Lettre à Emilie Verhaeren Suivies de la Lettre d'un jeune travailleur

Lorsque Rilke rencontre Verhaeren en 1905 dans l'appartement du poète belge à Saint-Cloud, Rilke, à presque trente ans, est encore le secrétaire de Rodin. Verhaeren, à cinquante ans, est déjà au faîte de son ouvre et jouit d'un immense prestige dans l'Europe entière. Avant même qu'ils ne se soient parlé, Rilke se sent " de bonnes affinités silencieuses " avec Verhaeren. Les années ne feront que renforcer ce premier sentiment. À Stefan Zweig, qui écrit sur le poète belge, Rilke déclare en 1907 : " On n'exagère jamais lorsque, pour parler de Verhaeren, on reporte tel quel sur son œuvre tout l'amour qu'on éprouve pour son être. " Verhaeren meurt accidentellement le 27 novembre 1916 à la gare de Rouen : " La mort effroyable de Verhaeren, écrit Rilke, ma touché au plus profond de moi-même, comme une privation intime, c'était l ami qui avait et me communiquait la plus grande force. " Car si Verhaeren, par sa nature, arrive à forcer la porte de l'univers, Rilke doit attendre patiemment, douloureusement, qu'elle s'ouvre à lui. En janvier 1919, Rilke découvre un recueil posthume de Verhaeren, Les Flammes hautes. Tout à coup le passé ne semble plus mort, un message se transmet de poète à poète, la communion reprend : " La vie [... ] à présent veut continuer ; ma passion est de louer, entre toutes les voix qui se sont élevées alors et méritent toujours de vivre, la voix puissante et véridique du grand ami. " De la voix du poète revenue en février 1922 pour lui faire écrire dans un même " ouragan " la fin des Élégies et les Sonnets, il tire un texte étonnant, rédigé entre la Dixième et la nouvelle Cinquième élégies : la Lettre du jeune travailleur. Cette lettre est adressée à un poète, " Monsieur V. ", initiale derrière laquelle se devine sans peine la référence à Verhaeren. Dans un mouvement de colère, le jeune ouvrier lui confie son profond malaise à l'égard d'une compréhension dévoyée du christianisme et lui rapporte cette prière d'un ami très proche : " Donnez-nous des maîtres qui célèbrent 17ci-Bas. " Désormais libéré des contraintes qui l'étouffaient et parvenu à son tour à la pleine possession de son art, Rilke conclut la lettre à Verhaeren par ce suprême éloge : " Vous êtes, vous, un de ces maîtres. "

09/2006

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Littérature étrangère

Le temps des vrais bonheurs

Aruna, une jeune femme d'origine bengali, vient de décider de quitter Londres, ainsi que son mari, et de rentrer à Singapour. Le déclencheur ? Les vers d'un poète bengali : "Il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison". Son combat, c'était vivre à cent à l'heure, refuser son traitement médical pour troubles psychologiques, et boire, fumer, faire l'amour sont devenus ses addictions, plus douces que d'autres par le passé. Désormais, cesser de se battre et rentrer. Trouver l'apaisement, même si c'est un peu vivre à moitié. Et rentrer, même s'il est toujours plus facile de fuir. Hari Hassan est en fin de vie à l'hôpital de Kuala Lumpur. Immobilisé sur son lit, il dépend des infirmières pour tout, et souhaiterait qu'on le laisse partir. Lourd de remords, Hassan se souvient. De la guerre fratricide et de la partition entre l'Inde et le Pakistan. De la seule femme qu'il ait jamais aimée, avec laquelle il n'a pu se marier : il n'a jamais su ce qu'était devenue leur fille, qui devait être adoptée. Alors que lui-même a épousé plus tard une femme qu'il n'aimait pas, et dont il a eu un fils, Jazz. Hassan trouve qu'il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison, lui aussi : faire la paix, que son fils Jazz lui pardonne et le laisse partir. Jazz vit à Singapour. Travail logement partenaire : il peut cocher chaque case, et aurait donc tout pour être heureux ? Mais il n'a pas oublié Aruna, son double, sa soeur, sa petite amie, son amie pour la vie. Inséparables depuis leurs douze ans jusqu'à ce qu'elle disparaisse du jour au lendemain, deux ans plus tôt. Jazz a toujours su qu'elle finirait par rentrer chez elle. Mais sait-elle seulement où c'est, chez elle ? En trois jours et trois nuits, les tragédies ordinaires se nouent et se dénouent, comme si l'on retournait une boule à neige sur chaque métropole, faisant tourbillonner les regrets et les espoirs au milieu des préoccupations quotidiennes. Jusqu'à ce que la neige se dépose, et que l'on puisse décider de garder une chance de goûter au bonheur, et de vivre.

06/2014

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Informatique

Réseaux sociaux. Mieux comprendre pour développer une stratégie efficace, 7e édition

Dans les premières éditions, ce livre était dédié à une découverte et à une compréhension de ce phénomène nouveau, les réseaux sociaux. Suite au choc planétaire de 2020, le paradigme a changé : le monde s'est foncièrement digitalisé et les réseaux sociaux font maintenant partie de notre quotidien personnel autant que professionnel. Ils sont une solution numérique reconnue pour permettre de garder, construire et utiliser le lien social dont nous avons tous besoin. Pour les entreprises, il s'agit de communiquer, collaborer et vendre (ou se vendre) grâce aux médias sociaux. Nous cherchons donc plus que jamais à tirer parti des bénéfices qu'ils procurent tout en prenant conscience des risques et nuisances qu'ils peuvent engendrer. Ces médias sociaux sont devenus des médias à composante sociale. Aujourd'hui, le sujet des réseaux sociaux va bien au-delà des célèbres Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram... ; il inclut les outils de communication et de partage de plus en plus répandus y compris dans le monde professionnel tels que Slack, Strava, Twitch, Clubhouse. Et ce sont désormais les outils de bureautique et les outils institutionnels qui se "socialisent" en intégrant peu à peu des composants sociaux comme les "J'aime" , les commentaires et les partages. Au travers des réseaux sociaux professionnels, vous pouvez désormais parfaire votre e-réputation pour susciter la vente grâce au développement de votre image ; vous pouvez également vendre avec du social selling et vous pouvez collaborer grâce aux outils collaboratifs. C'est ainsi que vous serez amené en tant que professionnel à définir une stratégie digitale voire une stratégie social media gérée par un Community manager ou par un responsable de stratégie digitale. Cette septième édition du livre a été foncièrement revisitée pour prendre en compte cette évolution. Du Web 1. 0 au 4. 0, ce livre accompagnera les débutants et les initiés dans un premier chapitre dédié à la compréhension des réseaux sociaux et des méthodes de base pour atteindre ses objectifs. Dans la seconde partie sont présentés les médias sociaux incontournables de la planète social média : Facebook, Twitter, Linkedin, Instagram, Snapchat et Tiktok. Dans la troisième et dernière partie sont présentés tous les autres, avec autant d'exhaustivité que possible. Passez le cap de l'a priori sur le sujet et plongez-vous dans la diversité et l'exhaustivité des exemples de situation présentés dans ce livre pour tirer parti de tous ces outils et optimiser votre stratégie social media.

01/2022

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Histoire de France

Mémoires d'un officier de marine négrier. Histoire des services à la mer et dans les ports de Claude-Vincent Polony (1756-1828)

" ...Leur chef parvint à les faire taire et décida que nous serions de suite, et sous bonne garde, conduits à la ville ; une partie d'entre eux s'empara donc de mon compagnon, qui était tombé à terre de faiblesse et de peur, et ils sortirent du fort ; comme ils passaient la barrière, un nègre de derrière, levant son fusil, l'ajusta ; le coup manqua, un autre voulut y suppléer par un pistolet qui rata aussi ; ses protecteurs, car il en avait dans les mulâtres surtout, menacèrent les nègres, et pendant qu'ils s'en allaient, ceux restant se querellèrent, firent avec leurs armes plusieurs gestes menaçants, prirent des tisons allumés... " C'est ainsi que Polony raconte l'arrestation qui faillit lui coûter la vie, au moment de l'insurrection des esclaves de Saint-Domingue (actuelle Haïti) en 1791. Claude-Vincent Polony (1756-1828) est l'un des derniers officiers négriers français. Originaire de Rochefort (Charente-Maritime), orphelin de peu de fortune, il entre d'abord dans la marine de guerre et participe à la guerre d'indépendance américaine. La paix revenue, le jeune officier se tourne vers un commerce alors florissant : la traite négrière. Il effectue trois campagnes de traite entre le golfe de Guinée et Saint-Domingue. Il raconte alors les dangers de la navigation, les maladies et les décès, les longues tractations avec les courtiers, une révolte d'esclaves, sa rencontre avec une princesse capturée, les difficultés de la revente, ses escales périlleuses à Saint-Domingue, en Guyane ou aux Antilles... De nouveau dans la marine militaire durant les guerres de la Révolution et de l'Empire, il mène activement la guerre de course, parcourt les côtes d'Amérique et des Caraïbes, approche de nombreux personnages célèbres (Billaud-Varenne, Carrier, Collot d'Herbois, Philippe-Egalité...), participe au camp de Boulogne décidé par Bonaparte pour envahir l'Angleterre... C'est même lui, ironie de l'histoire, qui apporte en Guyane le décret d'abolition de l'esclavage. Ecrit dans un style alerte, souvent émouvant, parfois sentimental, les mémoires de Claude-Vincent Polony constituent un témoignage rare et passionnant sur la traite négrière et sur la vie d'un officier de marine à la fin du XVIIIe siècle. Conservé aux Archives départementales de la Charente-Maritime, ce manuscrit n'avait jamais été publié.

05/2019

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Ouvrages généraux

Essais. Une oeuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592) (livre 1)

" Essais par Michel de MontaigneLes Essais sont l'oeuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il consacre un labeur d'écriture et de réécriture à partir de 1572 continué pratiquement jusqu'à sa mort. Il traite de tous les sujets possibles, sans ordre apparent : médecine, amour et sexualité, livres, affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladie entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'Homme, le tout formant un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l'éternel. Les Essais, véritable essai constamment renouvelé sur son âme, sa vie, ses sensations d'homme, sont cependant devenus un livre universel, le seul livre au monde de son espèce, un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tout ce à quoi s'intéresse leur auteur se résume en effet en une seule question fondamentale : qu'est-ce que l'homme ? ou, plus exactement, que sais-je, moi, Michel Eyquem de Montaigne ? Pour saisir ce qu'est l'Homme, Montaigne, autant observateur curieux que lecteur érudit, cultivant le doute sur les traditions philosophiques ou savantes dogmatiques, le décrit aussi bien dans ses misères que dans ce qu'il a de grand : les Essais dressent le portrait d'un être dans la moyenne, divers, ondoyant, et surtout plus riche que tous les modèles idéaux auxquels on s'efforce de l'identifier. Les Essais sont de ce point de vue à l'opposé de tout système philosophique si Montaigne cherche la réalité de la condition humaine, c'est à travers l'observation de ce qu'elle a de plus quotidien, de plus banal -chez lui comme chez les autres. A cela s'ajoute la malice de l'auteur à diminuer ce qu''l écrit : Toute cette fricassée que je barbouille ici n'est qu'un registre des essais de ma vie. Toutes les choses de la vie, même les plus humbles, sont dignes d''ntérêt à ses yeux son plaisir est de mettre au jour une humanité nue et crue en scrutant son propre être intérieur, son arrière-boutique selon ses propres mots. Un tel livre, prodrome littéraire de la science humaine en gestation et même des sciences exactes en devenir, ne pouvait évidemment laisser indifférent".

11/2022

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Poésie

Oeuvre. Tomes 1 et 2

"La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? Non, je suis romancier". "Vous êtes dissident ? Non, je suis romancier". "Vous êtes de gauche ou de droite ? Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier". "Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la "morale de l'archive" , qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la "morale de l'essentiel" : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

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Littérature française

Oeuvre. Tome 2

"La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier". Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la "morale de l'archive", qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la "morale de l'essentiel" : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

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Littérature tchèque

Oeuvres. Tome 1

"La seule chose que je désirais [... ] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier". " Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la "morale de l'archive", qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la "morale de l'essentiel" : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Ouvres complètes, mais une Ouvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

03/2011