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Carbone, Justine Cunha

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Religion

La Suppléance dans l'Eglise, la Suppléance de l'Eglise. A la source d'une ecclésiologie de l'exception

Quel que soit le domaine considéré, l'action du législateur consiste à établir les règles normales de fonctionnement d'une société humaine, lesquelles définissent l'ordre nécessaire à la paix entre les hommes. La législation n'a pas pour vocation de traiter de cas exceptionnels, mais au contraire elle doit régir les situations les plus communes en fixant les normes qui préserveront la justice sociale et assureront la sérénité des relations humaines. Quand un lobby largement minoritaire réussit à imposer sa loi, de profonds désordres sociaux sont rendus possibles, parce que l'exception, surtout quand elle est fondée sur la nature des êtres, devient alors une injure à la loi morale. Car l'exception confirme la règle et ne s'assimile jamais à elle. Cette conception du droit se retrouve dans la législation canonique. Le code prévoit un certain nombre d'exceptions qui dérogent aux normes habituelles de fonctionnement de la structure ecclésiale, parce que l'Eglise catholique a un mandat qui dépasse les limites visibles de son activité propre : elle doit mettre tout en oeuvre pour sauver les hommes. Ses normes propres, qui protègent ses droits en tant que société, cèdent alors face aux exigences de la loi divine. Aucune anarchie n'est pour autant créée. En fait, c'est l'ordonnance de Dieu même qui a finalement le dernier mot. Mais, il faut bien le constater, le nombre des situations exceptionnelles augmente, particulièrement en proportion du manque de prêtres. Aussi était-il important de mettre en lumière leur fonctionnement commun dans ce que l'auteur désigne comme une " ecclésiologie de l'exception " en regard de " l'ecclésiologie de la règle ". Le présent travail met ainsi en place, d'une manière renouvelée, des éléments qui ouvrent à une réflexion approfondie et à des débats ultérieurs sur d'importantes questions comme celle de l'oecuménisme, de la communion hiérarchique ou du statut des divorcés-remariés...

11/2019

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Histoire de France

PHILIPPE AUGUSTE ET SON GOUVERNEMENT. Les fondations du pouvoir royal en France au Moyen Age

On n'a jamais douté du rôle capital du règne de Philippe Auguste (1179-1223) dans le "décollage" du pouvoir royal, et le prestige de ce souverain dans la mémoire collective n'a rien d'usurpé. Mais on s'est longtemps mépris à la fois sur les modalités et sur les étpaes de cet essor. Tributaire de sources anglo-normandes plus fournies et plus aisément exploitables que la documentation française, l'historiographie traditionnelle a, en outre, privilégié le facteur militaire. L'incorporation de la Normandie au domaine royal (1204), en procurant au roi un surcroît de ressources et un modèle administratif, aurait permis à elle seule l'éveil de la monarchie française. Dix ans plus tard, la victoire de Bouvines aurait suffi à asseoir la domination capétienne sur l'Occident. Un réexamen attentif des archives connues et la prise en compte de découvertes récentes (certains rôles fiscaux par exemple) permettent d'affirmer que la "décennie décisive" du règne s'ouvre non pas dans les premièrers années du XIIIe siècle mais aux alentours de 1190 et trouve son accomplissement avec la prise de possession de la Normandie. C'est au cours des années 90 que, avec l'aide d'"hommes nouveaux", le roi gère le Domaine autrement que comme un simple ensemble de seigneuries ; qu'à travers la justice (avec les baillis et les sénéchaux) et les finances (Chambre des comptes) il fait vigoureusement valoir ses droits ; qu'apparaît un authentique budget (dépenses et recettes) ; que son entourage se dote d'outils statistiques -l'auteur y décèle un véritable "esprit de bilan"- qui ne sont pas seulement une copie des pratiques anglo-normandes ; qu'enfin se mettent en place les linéaments d'une idéologie royale et d'une culture politique quelque peu libérées de l'emprise des clercs. Un formidable accroissement de ressources et de puissance s'ensuit pour un pouvoir désormais fixé à Paris. La mise au pas de hauts barons peu habitués à voir le roi parler en maître, l'affaiblissement des Plantagenêt, la pénétration dans le Midi sont alors possibles.

11/1994

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Photographie

Absences. Edition bilingue français-espagnol

La disparition forcée de personnes qui se sont volatilisées sans laisser de traces, fut la méthode suivie par les "sécurités nationales" des dictatures de la seconde moitié du XXe siècle. C'est ainsi que, de l'Amérique centrale à la Patagonie, de l'Atlantique au Pacifique, les militaires latino-américains, formés à la doctrine française de la guerre contre-révolutionnaire et à celle des Etats-Unis sur la contre-insurrection, ont pensé qu'ils échapperaient à l'obligation de rendre compte de leurs actes comme si l'absence de corps effaçait le crime ou pour le moins empêchait le châtiment. Le revers de la médaille est que ce passé atroce est devenu un perpétuel présent insomnieux, telle la malédiction que Neruda destina à Franco. A partir de cette approche commune apparaissent des situations différentes selon les pays concernés, tant dans les méthodes de répression que dans le traitement que chaque pays en a fait par la suite. Les 45 000 disparus du minuscule Guatemala et les 400 de l'immense Brésil ont un poids bien différent dans leur pays respectif. Mais il y a bien un point commun et une grande similitude dans le vécu des familles qui ont souffert de la perte brutale d'un de leurs membres. C'est pour cela que Gustavo Germano a pu transposer au Brésil le projet qu'il avait mis en place en 2007 sur les disparus en Argentine ; son frère était l'un d'entre eux. Plus que les décisions de justice, que les investigations des journalistes ou les essais philosophiques, l'art rend compte du vide déchirant que l'absence inexpliquée provoque. Tout comme les sculptures de Juan Carlos Distéfano, ou les poèmes de Juan Gelman, les tableaux de Carlos Alonso ou ceux de l'Espagnol Ramos Gucemas, les photographies de Gustavo Germano et les points de suspension qui remplacent les noms absents dans chaque récit évoquent ce traumatisme fondateur de l'identité latino-américaine contemporaine, et nous initient au mystère du temps à travers la violence muette d'un geste figé.

06/2016

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Histoire de France

Une mémoire algérienne

L'oeuvre de Benjamin Stora se confond pour partie avec la mémoire et l'histoire de la guerre d'Algérie. Un de ses grands thèmes de recherche, intimement lié à son parcours individuel tel qu'il le relate dans trois de ses ouvrages. Dans Les Clés retrouvées, il évoque son enfance juive à Constantine et le souvenir d'un monde qu'il a vu s'effondrer ; dans La Dernière Génération d'Octobre, son militantisme marqué très à gauche avec son cortège de désillusions. Les Guerres sans fin témoignent d'un engagement mémoriel qui se fonde sur une blessure collective et personnelle que seules la recherche et la connaissance historiques peuvent aider à panser. Benjamin Stora a étudié en ce sens le rôle spécifique joué par les grands acteurs de ce conflit singulier. Dans Le Mystère de Gaulle, il analyse l'attitude de ce dernier lors de sa prise du pouvoir en 1958 et sa décision d'ouvrir des négociations avec les indépendantistes en vue d'une solution de compromis associant de manière originale la France et l'Algérie. Dans François Mitterrand et la guerre d'Algérie, il montre les contradictions de celui qui, avant de devenir un adversaire de la peine de mort, la fit appliquer sans hésiter en 1957 en tant que ministre de la Justice au détriment des Algériens. C'est enfin de la longue histoire des juifs en terre algérienne qu'il est question dans Les Trois Exils. Cet ensemble, qui porte la marque d'un historien majeur, permet de mieux comprendre la genèse, le déroulement et l'issue d'une tragédie où se mêlent un conflit colonial livré par la France, un affrontement nationaliste mené par les indépendantistes algériens et une guerre civile entre deux communautés résidant sur un même territoire. Ce sujet, resté sensible pour nombre de nos compatriotes, continue d'alimenter des deux côtés de la Méditerranée des débats passionnés.

03/2020

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Histoire internationale

Le rapport Nemtsov. Poutine et la guerre

Boris Nemtsov, l’un des principaux opposants russes, qu’on voyait en tête de toutes les manifestations de l’opposition, préparait un rapport sur «Poutine et la guerre» dans lequel il entendait montrer comment et pourquoi l’agression russe contre l’Ukraine avait été décidée. Pour ce faire, il avait commencé à rassembler des informations, convaincu qu’en Russie, à part Vladimir Poutine, personne n’avait besoin de cette guerre qui lui aura permis de faire remonter sa cote de popularité de 44 à 89 %. Boris Nemtsov n’a pas eu le temps d’achever son réquisitoire. Il a été abattu par des tueurs le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin, sans qu’à ce jour la justice russe n’ait réussi à identifier un quelconque commanditaire. Ce Rapport est donc basé sur les informations qu’il avait réunies et sélectionnées. Ses notes manuscrites, les documents rassemblés par lui ont tous été utilisés pour la rédaction finale, qui reste une des rares tentatives de contrer la version du pouvoir, car en Russie, on le sait depuis Anna Politkovskâia, le courage politique se paie au prix fort. Composé de onze chapitres, le Rapport analyse les circonstances et la préparation programmée de l’annexion de la Crimée par les fameux «petits hommes verts», suivie d’un soi-disant référendum, et s’intéresse à la présence patente des services secrets et des militaires russes dans les «républiques» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Le Rapport démonte patiemment la propagande officielle, relayée par les médias aux ordres. Pour les auteurs du Rapport Nemtsov, il est clair que la Russie, en plein revival stalinien comme le soulignait par ailleurs Svetlana Alexievitch, mène une vraie guerre contre l’Ukraine coupable de vouloir devenir un pays démocratique indépendant. II reste que le coût de cette politique aventuriste, malgré la popularité record de Poutine, risque d’être très lourd alors que les sanctions américaines et européennes conjuguées avec la chute des revenus pétroliers enfoncent chaque jour un peu plus la Russie dans une crise économique sans précédent.

02/2016

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Littérature française

La soirée Obama

Peu après l’élection du président Obama, quelques amis, expatriés américains et bobos parisiens, organisent une soirée pour fêter à leur manière l’avènement de la nouvelle célébrité mondiale. Mais pour certains invités, Obama n’est pas le personnage le plus important, loin de là. En effet, quatre d’entre eux au moins sont déjà liés, dans leur vie personnelle ou professionnelle, à une célébrité avec laquelle ils entretiennent des liens ambigus : des liens faits d’amour et de haine, d’admiration et de mépris, de jalousie, de dévotion et de pouvoir. Au cours de cette soirée, se trouvent réunis la fille d’un ministre mis en examen dont le procès vient de commencer et qui a passé sa journée au palais de justice ; un voisin de George Clooney au bord du lac de Côme qui voudrait sauver le monde de la crise financière ; l’agent d’une star brutalement victime d’un accident et pleurée par des millions de fans, qui en profite pour monter le plus joli coup de sa carrière ; l’ex-rivale malheureuse en amour d’une auteure de best-sellers, qui règle un compte vieux de vingt ans. Quant à la dessinatrice au chômage devenue malgré elle une spécialiste de Mona Lisa, elle n’a pas été invitée : c’est le lendemain qu’elle se révèlera en faisant scandale au Louvre. Cinq personnages qui font rire et qui émeuvent, et dont l’histoire va révéler les facettes de ce phénomène insaisissable qu’est la célébrité, source de douleur et d’humiliation, de fantasmes, mais aussi de curiosité féconde voire de remise en cause de soi. Pour un thème aussi familier à notre vie contemporaine, l’auteur a choisi le dispositif romanesque très simple de récits à la première personne, menés en voix off pendant que la fête se déroule, et qui finissent par composer un panorama de la célébrité.

11/2012

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Ethnologie

Le mythe de la machine. Technique et développement humain (1966)

Dans cette magistrale synthèse de l'histoire du développement humain, Lewis Mumford, face à l'énigme de l'asservissement total de l'homme moderne au système technique qu'il s'est créé, est amené à repenser de fond en comble le processus de l'humanisation. Il bat en brèche l'idée d'un homme essentiellement fabricant et utilisateur d'outils et montre que l'intelligence humaine s'est développée, tout autant sinon davantage, grâce à la création de symboles, de rites et d'idées. Pour Mumford, la nouvelle organisation sociale qui apparaît au quatrième millénaire, fondée sur la royauté de droit divin et sanctifiée par un corps de prêtres professionnels, fut bien plus le produit des mythes et du rituel que le résultat d'innovations techniques majeures. C'est à ce moment que prit corps un archétype de "machine invisible", baptisée "Mégamachine" par l'auteur et dont sont tributaires les grands ouvrages de l'Antiquité. Depuis lors, sous des formes variables nous la retrouverons à travers l'histoire au fondement de toutes les organisations sociales complexes, sous les triples espèces de la machine travail, de la machine militaire, de la machine bureaucratie. A travers sa généalogie de la violence mécanique, Mumford nous dévoile cette cruelle vérité que devraient méditer les chantres de la rédemption informatique de l'humanité globalisée : à attendre des remèdes aux méfaits de la technique en recourant à des solutions techniques, on ne fait que précipiter le désastre. Il démonte la façon dont le système technologique détruit l'autonomie individuelle, les bases d'une démocratie authentique et la civilisation elle-même. Ainsi, cinquante ans après sa parution, le livre de Mumford garde son caractère prémonitoire. Paru en deux tomes aux Etats-Unis en 1966 et 1970, Le Mythe de la machine, qui clôt le cycle d'ouvrages amorcé avec Technique et civilisation (1934), avait été traduit en français de façon quelque peu indigente et publié chez Fayard en 1974. Espérons que la présente version du premier tome saura mieux que la précédente rendre justice à ce texte prophétique.

11/2019

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Sociologie

Le parrain et les héritiers. Une sociologie de l'islamisme au Maroc

Dès les années 1960, le monde islamique, en particulier arabe, est emporté par une vague de groupes politico-religieux qui reproduisent, à leur manière, l'expérience de la confrérie des Frères musulmans - en quelque sorte la matrice de l'islamisme sunnite. Dans les années 1980 et 1990, une nouvelle génération d'idéologues lance un véritable processus de négociation avec la modernité, ce qui entraîne une bonne partie des organisations islamistes dans la sphère politique de leur pays, et les années 2000 connaissent une expansion électorale de cette tendance, avec ceux qu'on appelle - à tort ou à raison - les partis islamistes "modérés" . En 1969, le Maroc a vu naître le Mouvement de la jeunesse islamique, la Chabiba, qui sera interdit à partir de 1975. Un courant idéologique original en émergera, qui aboutira, en 1996, au Parti de la Justice et du développement (PJD), fruit d'un processus complexe entre les constituants d 'une multitude de sources idéologiques, de contextes sociopolitiques et de modes organisationnels, qui fait sentir ses effets jusqu'à aujourd'hui. Cet ouvrage reconstitue le contexte, le parcours, ainsi que les repères théoriques d'une fraction du paysage islamiste marocain pendant cette période charnière de l'histoire sociopolitique du pays. Son auteur adopte une méthode qui met en relief les biographies personnelles, intellectuelles et militantes de ses acteurs. Depuis le 11 septembre, c'est la version de l'islamisme radical qui domine dans les recherches universitaires, les médias et le savoir populaire. Le présent ouvrage a l'intérêt, entre autres choses, d'exposer une version réformiste, encore très peu étudiée et très peu connue en Occident. Mohamed Fadil est professeur-chercheur en sociologie et membre du Laboratoire de sociologie et de psychologie de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Fès-Maroc et chercheur associé de la Chaire sur la gestion de la Diversité culturelle et religieuse de l'Université de Montréal.

09/2022

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Droit

Droit des personnes et de la famille. 4e édition

Le droit des personnes et de la famille couvre l'ensemble des questions relevant du livre premier du Code civil (articles 7 à 515-13). Les sujets sont nombreux, allant des actes de l'état civil à la dissolution du mariage parle divorce, en passant par la protection du corps humain, les conditions et effets du mariage, l'établissement de la filiation ou encore le respect de la vie privée. L'ouvrage comporte deux parties. La première, consacrée aux personnes, permet d'envisager successivement l'institution et la protection des personnes. La seconde, dévolue à la famille, traite d'abord du couple, puis de l'enfant. Outre le cours, des dossiers de travaux dirigés, comportant de nombreux exercices corrigés (cas pratiques, analyses d'arrêts et QCM) et des conseils méthodologiques permettent aux étudiants de s'exercer pour mieux comprendre les sujets abordés. Conçu pour les étudiants en droit découvrant le droit des personnes et de la famille en licence 1 ou l'approfondissant en master 2, cet ouvrage accompagnera également les professionnels du droit, avocats, magistrats ou notaires, dans leur activité. Un index et une table des matières détaillée, en fin d'ouvrage, permettent un accès direct à toutes les questions traitées. Cette quatrième édition est à jour de la toi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice portant notamment sur le mariage des personnes protégées, les modalités du consentement à l'assistance médicale à la procréation avec tiers-donneur ou encore sur la suppression de la phase de conciliation de la procédure du divorce contentieux. Elle intègre, par ailleurs, les modifications apportées par la loi du 10 juillet 2019 relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires. Elle tient enfin compte des dernières évolutions de la jurisprudence en matière de gestation pour autrui, notamment de l'avis rendu, en la matière, par la Cour européenne des droits de l'homme le 10 avril 2019.

09/2019

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Critique littéraire

Les écrivains polonais sous trois dictatures 1918-1953

Les écrivains polonais sous trois dictatures porte à la connaissance du public français plus d'une vingtaine d'auteurs. Si quatre d'entre eux, Witold Gombrowicz, Ignacy Witkiewicz, Czeslaw Milosz, Bruno Schulz, nous sont familiers, de nombreux poètes et romanciers importants dans le monde des lettres polonaises restent inconnus ou méconnus ici. En Pologne, durant les deux décennies de l'entre-deux-guerres, le poète Julian Tuwim occupe l'une des premières places. Ses poèmes enivrés de vie, dont certains inspirés de Rimbaud, provoquent des scandales dans les milieux conservateurs. Dans le ghetto de Drohobycz en 1942, la tragédie est à son comble le jour d'une course à la tuerie de cibles vivantes. Bruno Schulz est abattu par un Waffen SS d'une balle tirée à bout portant. Zofia Nalkowska conserve l'image de grande dame des lettres polonaises, tandis qu'une poétesse inconnue, modeste, est sortie de l'ombre par les fins limiers suédois qui offrent la distinction suprême en littérature à Wislawa Szymborska. Catholique libéral, Czeslaw Milosz déjoue la dictature en se faisant nommer en poste à l'ambassade de Pologne à Paris. Il peut ainsi publier ses oeuvres en toute liberté et sera auréolé du prix Nobel de littérature en 1980. Cet ouvrage clôt une étude approfondie et documentée en six volumes sur les écrivains confrontés aux dictatures nazie, fasciste, stalinienne, franquiste, vichyste. Il s'inscrit dans la même perspective et la même volonté de rendre hommage et justice aux talents littéraires que l'histoire a marginalisés, méconnus ou effacés de notre culture et de notre mémoire. Remettre leurs oeuvres et leur vie à leur juste place, rappeler les écrits et les auteurs qui ont collaboré avec les régimes totalitaires, mis leurs talents au service des persécuteurs dont certains sont aujourd'hui honorés, enseignés en toute méconnaissance ou négation de leur rôle, tels sont les objectifs auxquels l'auteur se consacre.

12/2017

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Littérature française

La vraie vie de Vinteuil

Vinteuil est le musicien le plus célèbre de la littérature française. " Le " musicien d'A la recherche du temps perdu, l'auteur de la fameuse sonate, celui qui a une fille lesbienne et sacrilège... Il demeure pourtant un grand inconnu, puisque Marcel Proust ne donne que de très rares informations à son sujet. Son nom est plus célèbre sa vie. Sa vie, précisément. A partir du peu que raconte Proust, et, plus encore, de ce qu'il ne raconte pas, La vraie vie de Vinteuil imagine quel a été le parcours de ce mystérieux compositeur. Sa vraie vie. Celle que l'auteur de La Recherche n'a pas connue. A-t-il eu connaissance de tout ? Ce grand espion n'aurait-il pas manqué d'informations ? A-t-il par exemple su que Vinteuil est le fils illégitime du curé de Combray ? Et tant d'autres secrets ? Se fondant sur l'histoire politique et musicale du XIXe siècle que Jérôme Bastianelli connaît particulièrement bien, lui qui a écrit les biographies de Berlioz et de Mendelssohn, son roman raconte dans quelles conditions Vinteuil a été amené à écrire sa si novatrice Sonate pour violon ; comment sa fille a rencontré la sulfureuse amie avec qui elle a entretenu une liaison scandaleuse ; comment le jeune Proust en est arrivé à s'intéresser à lui. Musique, littérature, révolution de 1848, guerre de 1870 : la vie artistique et politique de la France forment l'arrière-plan du portrait de cet artiste incompris à qui il est enfin rendu justice. Un premier roman brillant et surprenant, qui, si on n'a pas lu Proust, peut se lire comme la biographie imaginaire d'un grand musicien et qui, si on l'a lu, se révèle comme une délicieuse interprétation critique d'un des plus grands romans du XXe siècle, que n'aurait pas reniée Marcel Schwob, l'auteur des Vies imaginaires.

01/2019

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Correspondance

Correspondance 1913-1948

Correspondre n'a jamais été mot aussi juste pour désigner l'activité épistolaire, tant les lettres de Gabriel Bounoure et d'André Suarès sont dans la plus vive adéquation quant à l'art d'écrire et à l'intelligence du coeur. Qui est Gabriel Bounoure ? Un conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, mais surtout un grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, le plus méconnu et le plus discret de tous. Paul Claudel a eu pour lui ce mot éloquent : "On écrirait volontiers un livre pour vous faire écrire une page". L'oeuvre d'André Suarès, maître trop secret de la littérature française, semble pâtir de sa prolixité et du caractère orageux de l'écrivain. Mais son Voyage du Condottière suffit, pour les amoureux du style, de l'art et de l'esprit, à le placer au centre de la bibliothèque de tout gentilhomme-lecteur. Cette correspondance inédite, enfin dévoilée, rend justice à l'un comme à l'autre. C'est une introduction immersive à l'oeuvre de Suarès comme un manuel de critique littéraire, le témoignage d'une amitié profonde et sincère, l'occasion d'un renversement généreux des rôles de maître et de disciple, un portrait et un autoportrait de Suarès, un lieu de méditations et enfin l'expression chevaleresque d'une quête spirituelle partagée par deux âmes libres et ardentes. Entre 1913 et 1948, leurs échanges sont traversés par les échos de deux guerres mondiales (sublimes lettres du capitaine Bounoure), les difficultés morales, physiques et matérielles : et toujours la poésie s'éprouve comme le seul refuge et la seule consolation pour les temps obscurs. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet-Denis. Elle comporte une chronologie croisée, un essai de Gabriel Bounoure ("Dernière parole de Suarès") et un index des noms et des oeuvres.

01/2023

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Ouvrages généraux

Oradour-sur-Glane. Le drame heure par heure

Robert Hébras avait 19 ans lorsque, le 10 juin 1944, sa vie a basculé dans l'horreur. Quelques heures ont suffi pour qu'il perde tout : sa famille, ses biens et les empreintes de son passé. Les S.S. ont appliqué un plan diabolique fort bien préparé : rayer de la carte un bourg et supprimer tous les témoins possibles de leur sauvagerie sanguinaire. Très peu ont pu échapper à ce massacre qui a fait 642 victimes. Une femme et cinq hommes ont pu fuir l'enfer de la tuerie. Robert Hébras était l'un d'eux. D'autres ont pu déjouer la vigilance des tortionnaires en se cachant dans des abris de fortune. Après de longues années de silence, Robert Hébras parle enfin du drame qu'il a vécu, de la stratégie et de la détermination des S.S., des tortionnaires qui furent seulement quelques-uns à être jugés pour répondre de leur crime devant la justice et du défi que les survivants ont dû relever. Et puis, de tous ces êtres qui, ce jour-là, étaient à Oradour. Toutes ces femmes, ces enfants, ces hommes qui se réjouissaient du débarquement des Alliés qui avait eu lieu quatre jours auparavant. Sans doute ont-ils tous cru à la fin de cette guerre qui n'en finissait plus. Mais voilà, des hommes en ont décidé autrement en réalisant un génocide inqualifiable. Ils ne connaîtront jamais les joies de la Libération, car une folie meurtrière s'est abattue sur eux. Ils sont tous morts sans avoir jamais compris pourquoi. Ce récit vous permettra non seulement de comprendre le déroulement des événements d'heure en heure, mais également de mesurer la détresse des victimes face à leurs bourreaux. Si le temps des antagonismes est révolu un demi-siècle après, il ne faut pas pourtant oublier les conséquences qu'engendre le fanatisme. Puisse-t-il vous permettre de vous en souvenir et de ne pas oublier.

10/2003

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Faits de société

Avocat des libertés

C'est par une affaire impliquant la police que Yassine Bouzrou entame sa carrière en solo en 2007. L'occasion de se frotter directement aux mensonges, aux petits arrangements entre administration, pouvoir et palais de justice, et aux journalistes. Mais aussi de jauger la force de frappe de l'avocat. Son deuxième dossier lui est apportée par un futur cinéaste, Ladj Ly, qui lui signale la fameuse bavure de Montfermeil (2008) qui servira de ferment au film Les Misérables. Il fera condamner les policiers. Plus récemment, en plein mouvement des Gilets jaunes, il se voit confier un cas emblématique : celui de Zineb Redouane, une femme de 80 ans décédée après avoir été atteinte au visage, à la fenêtre de son appartement, par une grenade lacrymogène, à Marseille. La contre-enquête a mis en cause les CRS. Fils de berbères du Maroc ayant quitté Tiznit dans les années 60, Yassine Bouzrou a grandi dans un quartier populaire de Courbevoie, entre un père chauffeur-livreur et une mère garde-malades. Il aurait voulu devenir footballeur, il est entré à 29 ans dans le classement GQ des avocats "les trente plus puissants" de France. Sans changer de ligne : avocats de plusieurs victimes de violences policières durant le mouvement des Gilets jaunes, il défend la famille d'Adama Traore avec la même détermination. "Je finis toujours le travail pour lequel on me paie". C'est sa citation préférée, tirée du film Le Bon, la Brute et le Truand. L'avocat connaît des tas de répliques, picorées dans L'Impasse ou Le Parrain. Constitué de récits inédits et authentiques, ce livre est un plaidoyer pour les libertés, signé par un digne héritier de Robert Badinter et Henri Leclerc. Yassine Bouzrou, 42 ans, est avocat pénaliste. Il plaide dans de nombreux procès médiatiques, notamment concernant des affaires criminelles, d'accusations de violences policières et d'atteinte à la vie privée.

02/2022

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Contes et nouvelles

Nouvelles énigmatiques. Trois nouvelles

L'énigmatique noyade... : L'été touche à sa fin et les joyeuses baignades à Biarritz s'achèvent par mort d'homme. Après une interpellation infondée, les coupables seront vite démasqués par la démonstration du mobile : une fortune colossale, le prix du vaccin HIV. Aidée par son père et un commandant de Gendarmerie, Gabrielle, étudiante en médecine, se retrouvera à la tête de ce patrimoine mobilier. Epousera-t-elle le beau commandant ? Le suicide de Dédé : Dédé s'est suicidé ! Ce drame bouleverse un paisible village de la Creuse. Mais s'agit-il vraiment d'un suicide ? Une enquête policière est rapidement diligentée. Si les rouages de l'instruction judiciaire sont décrits avec rigueur, l'humour n'est jamais absent, ni les sentiments qui sont évoqués par petites touches émouvantes : la tendresse éplorée d'une fiancée, l'affection fraternelle parfois mise à mal, le respect filial, l'amour maternel lucide. Au-delà d'un fait divers local c'est bientôt la menace d'un crime à l'échelle planétaire qui se devine tandis que planent les rapaces au-dessus du village. L'auteur tire les ficelles d'un récit subtilement articulé. Non sans compassion pour Boris, son anti-héros, il nous entraîne dans le parcours erratique de ce dernier, rongé par le remords, la crainte de la justice puis le désespoir. Le rideau tombera brusquement. Kat ou les missions d'une chatte : Bien curieux animal que cette petite chatte anthropomorphisée, née de l'imagination fertile de l'auteur. Trouvaille - c'est son nom - charmante, espiègle et futée, un peu loubarde, nous entraîne dans ses tribulations dont rapidement elle perdra le contrôle. Blessée, terrifiée, la chatte sera instrumentalisée par des criminels français et ukrainiens. Suspense et humour animent ce conte drolatique d'où la note de tendresse n'est pas absente. Trouvaille va-t-elle rencontrer l'affection à laquelle son petit coeur de chatte aspire ? Michel Petit, Maître en Droit nous présente ici son troisième livre.

01/2022

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XIXe siècle

Le Poème de l'âme

Le Poème de l'âme, cycle pictural et littéraire unique dans l'histoire de l'art français, occupe une place majeure dans le parcours artistique de Louis Janmot (Lyon, 1814-1892). Entrepris à Rome au milieu des années 1830, présenté pour la première fois en 1854, puis, après plusieurs expositions au rythme des Salons parisiens, parvenu à une version presque définitive en 1879, il connaît en 1881, grâce à son ami Félix Thiollier, une diffusion plus large que les expositions dont il a bénéficié jusque-là à Lyon et à Paris, sous la forme d'un album, où les dix-huit tableaux et les seize dessins sont reproduits, accompagnés des deux mille huit cent quatorze vers qui en forment le commentaire. La présente édition reprend le contenu de l'album de 1881, augmenté d'un texte introductif de Patrice Béghain, et complété par la version peinte du Supplice de Mézence conservée au musée d'Orsay. Le cycle pictural du Poème de l'âme est présenté en permanence au musée des Beaux-Arts de Lyon. "Il y a chez Janmot un parfum dantesque remarquable. Je pense en le voyant à ces anges du purgatoire du fameux Florentin ; j'aime ces robes vertes comme l'herbe des prés au mois de mai, ces têtes inspirées ou rêvées qui sont comme des réminiscences d'un autre monde. On ne rendra pas à ce naïf artiste une parcelle de la justice à laquelle il a droit. Son exécution barbare le place malheureusement à un rang qui n'est ni le second, ni le troisième, ni le dernier ; il parle une langue qui ne peut devenir celle de personne ; ce n'est pas même une langue ; mais on voit ses idées à travers la confusion et la naïve barbarie de ses moyens de les rendre. C'est un talent tout singulier chez nous et dans notre temps". Eugène Delacroix

08/2023

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Révolution française

Danton. Histoire, mythes et légendes

Georges Danton, exécuté en avril 1794 (germinal an II), place de la Révolution, est l'un des "trois hommes formidables" (Victor Hugo) qui dirigea la première république française, avec Marat et Robespierre, dans les rangs de la Montagne. Rarement un responsable politique aura été autant encensé par les uns, au moment du centenaire de 1789, puis accusé par les autres, entre 1910 et 1930. Les historiens "dantonistes" ont célébré l'homme de la Patrie en danger (août 1792), de l'abolition de l'esclavage (février 1794). Les historiens "anti-dantonistes" ont dénoncé les compromissions politiques et la vénalité de celui qui voulut "épargner le sang des hommes" alors qu'il avait participé aux massacres de septembre 1792 et à la mise en place de la Terreur, avant d'en être une de ses victimes, à 34 ans. Le présent ouvrage se propose de donner des clefs aux lecteurs pour comprendre qui fut finalement Danton. Dans un premier temps, il s'attache à restituer son histoire, entre sa naissance à Arcis-sur-Aube (1759) et la guillotine (5 avril 1794) : tour à tour agitateur Cordelier, ministre de la Justice, dirigeant du Salut public au printemps 1793, Indulgent avant son procès tragique. Ensuite, sont analysés les regards croisés de ses contemporains, amis, alliés ou adversaires, pour connaître l'homme, privé et public, son charisme et ses faiblesses. L'historien montre enfin comment les mythes de Danton, personnage hors du commun, ont été amplifiés par l'histoire, les médias, les arts, l'enseignement, l'opinion publique. Dépasser les procès d'intention, les légendes, noire ou dorée, de Georges Danton : tel est l'objet de ce livre, au plus près des archives, des témoignages, des coups d'éclat et des failles de cet homme qui incarna au plus haut point le destin de sa patrie, dans les avancées comme dans les contradictions d'une Révolution fondatrice.

09/2021

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Biographies

Cervantes

On n'en finirait pas de dénombrer les ouvrages inspirés par la vie et l'œuvre de Cervantès. A eux seuls, ils constituent un monde en soi, une véritable bibliothèque de Babel. Pourtant, cette abondance ne saurait masquer une réalité plus troublante : aujourd'hui encore, le " mystère Cervantès " reste entier. De larges pans de sa vie nous demeurent obscurs ; d'autres, qu'on croyait connus, nous semblent désormais peu crédibles, tant les interprétations en sont contradictoires... Avant de se consacrer aux lettres, Cervantès a cherché fortune dans le métier des armes. Blessé à la bataille de Lépante, il tombe quelques années plus tard entre les mains des Turcs, qui le retiennent cinq ans à Alger comme captif. De retour en Espagne, il se marie, fait ses débuts d'écrivain avec un roman pastoral, la Galathée, puis part un beau jour pour l'Andalousie. Pendant près de quinze ans, il y mènera la vie errante d'un collecteur de vivres et d'impôts. L'Église l'excommunie, la Justice l'emprisonne : deux expériences qui marqueront ce long séjour. En 1605, à cinquante-sept ans, il publie Don Quichotte. C'est un événement. Premier roman des Temps modernes, ce livre est aussi le premier best-seller de l'histoire de l'édition. En 1615, la seconde partie du Don Quichotte rencontre le même succès. Un an plus tard, sur son lit d'agonie, Cervantès achève Persiles, " le pied à l'étrier, et en proie aux angoisses de la mort ". Depuis lors, la légende a pris le relais de l'histoire. Parler de Cervantès, c'est s'attaquer à un mythe où le fabuleux, le certain et le vraisemblable sont inextricablement mêlés. Aussi le beau livre que nous propose Jean Canavaggio prend-il parfois l'allure d'une " enquête " à la Borges. A la recherche d'une vérité qui ne cesse de se dérober, dans le jeu de miroirs où se superposent la légende et l'œuvre cervantine, on voit surgir, en profil perdu, un homme d'une surprenante modernité.

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Actualité politique France

Mohammed VI, derrière ses masques

15 ans après son accession au pouvoir, le roi du Maroc reste un inconnu et un intouchable. Derrière les masques du roi moderne, proche de son peuple, seul dirigeant du monde musulman ayant su libéraliser son régime en douceur, se cache un personnage plus ambigu. Commandeur des croyants (mais premier vendeur d'alcool du pays), chef des armées (dont il craint les généraux), marionnettiste de la vie politique (dont il méprise les ténors), "M6" tient à ses pouvoirs quasi absolus sur la Justice, la politique et l'économie. Au risque de se laisser déborder par ses emportements, d'être éclaboussé par les bévues de son entourage (comme la grâce d'un pédophile espagnol) ou même d'amener son pays au bord du conflit avec l'Espagne. Au risque aussi de laisser le Palais royal et les grandes entreprises du pays, aux mains de quelques proches, fustigés par l'opinion sous le terme "la monarchie des potes" . Soucieux de son image, très discret sur ses problèmes de santé qu'il fait traiter en France, Mohammed VI tolère mal la contradiction, que ce soit celle d'une presse de plus en plus muselée ou de sa famille. Il cultive soigneusement ses réseaux au sein des élites françaises, se pose vis-à-vis des services français en rempart contre le radicalisme islamiste et attend de ses obligés une loyauté sans faille. Nourrie d'entretiens dans les coulisses du palais royal, cette enquête fouillée aborde sans passion tous les aspects connus et moins connus, reluisants ou non, d'une monarchie qui peine à mettre ses actes en conformité avec ses discours. Journaliste et universitaire marocain, il est correspondant de l'AFP au Maroc. C'est l'un des observateurs les mieux informés des élites de ce pays. Préface de Gilles Perrault, auteur de Notre ami te roi (1990), consacré à Hassan II, roi du Maroc. Journaliste et universitaire marocain, Omar Brouksy est l'un des observateurs les mieux informés. Gilles Perrault, auteur de Notre ami le roi (1990), consacré à Hassan II, roi du Maroc.

09/2014

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Actualité médiatique France

Jeux de pouvoir

Les années passées par Mathieu Gallet à la tête de Radio France, de 2014 à 2018, semblent avoir été écrites pour un scénario de série. Coups tordus, trahisons : tous les ingrédients d'une intrigue qui s'est jouée dans le monde impitoyable des médias et de la politique se trouvent ici réunis. A quoi s'est ajoutée, pour pimenter le tout, la rumeur tenace d'une liaison cachée entre le futur chef de l'Etat, Emmanuel Macron, et le président du premier groupe radiophonique de France. Après s'être imposé une longue période de silence, Mathieu Gallet évoque pour la première fois publiquement cette histoire retentissante dans laquelle divers protagonistes ont essayé de l'impliquer en l'instrumentalisant à ses dépens. Des ors de la République jusqu'aux bancs du palais de Justice en passant par la Maison de la radio, ce livre retrace le parcours d'un jeune provincial qui réussit son ascension dans la société parisienne en accédant à de hautes fonctions dans le domaine de l'audiovisuel, avant de payer le prix d'un succès qui a heurté les intérêts de certains et dérangé les calculs des autres. Mathieu Gallet rappelle son action à la tête de Radio France, marquée par un profond mouvement de transformation qui, après des débuts chahutés, a permis à l'entreprise de se mettre en ordre de marche pour se trouver aujourd'hui dans la situa¬tion enviable de leader. A l'heure où les médias publics sont mis en cause et fragilisés, il dessine des perspectives pour que ce bien commun soit préservé et renforcé. Cette période de sa vie a correspondu au temps d'une relation amoureuse, étrangère à celle que la rumeur lui prêtait. Elle aura beaucoup compté dans la prise de conscience de ce qu'il doit à ses origines sociales et à sa vie personnelle : la capacité de tout affronter dans un univers où règne trop souvent la violence des jeux de pouvoir.

05/2022

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Faits de société

Mes soixante-quinze jours de prison à Kigali

Guy Theunis, citoyen belge âgé de 60 ans, a été arrêté le 6 septembre 2005 à Kigali alors qu'il était en transit et s'apprêtait à prendre un avion pour la Belgique. Le 11 septembre, à l'issue d'une audience publique, un tribunal populaire l'a accusé de participation au génocide de 1994. Il a aussitôt été envoyé à la prison centrale de Kigali. C'est ainsi qu'était résumé, dans un appel de soutien signé par des parlementaires européens en date du 30 septembre 2005, ce qui allait devenir l'Affaire Theunis. Le père Guy Theunis a vécu 24 ans au Rwanda, de 1970 à 1994. Il y a occupé différentes fonctions (vicaire de paroisse, professeur au grand séminaire de Nyakibanda, secrétaire de la revue Dialogue...). Au début des années 1990, il s'engage dans l'Association rwandaise de défense des droits de la personne et des libertés publiques (ADL). Il va jouer un rôle de premier plan dans la publication du premier rapport de l'ADL (décembre 1992), qui fut à l'origine de la commission d'enquête internationale venue au Rwanda en 1993 sous la direction d'Alison Des Forges et d'Eric Gillet. Quelles sont les raisons qui ont amené les autorités de Kigali à l'arrêter en septembre 2005, alors qu'il avait séjourné plusieurs fois dans le pays depuis 1995 ? C'est ce que tente d'élucider Guy Theunis au fil d'un récit basé sur son journal de prison et enrichi de nombreux témoignages. Un récit qui nous plonge au coeur de la prison centrale de Kigali et nous éclaire sur le fonctionnement des juridictions gacaca. Le dossier d'accusation s'avérera vide, de l'aveu des avocats rwandais ; ce que confirmera la justice belge en classant le dossier sans suite. Le livre de Guy Theunis contribue à sa manière aux débats sur le génocide de 1994 et sur ses séquelles dans le Rwanda d'aujourd'hui, et ailleurs dans le monde.

01/2012

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Actualité politique France

De l'hypocrisie à la nécessité

La France. Jamais un pays n'avait autant fait rêver le monde son drapeau même porte l'espoir des peuples. La France est la petite soeur de l'Eglise et le phare des nations parmi tous les pays, son histoire est la plus riche. Et pourtant elle tombe, telle Babylone, ses rêves de gloire et de grandeurs s'effondrent. Elle se détruit car elle s'est prostituée, elle n'a pas réussi à conserver son héritage, ses valeurs et sa gloire passée. Constitutions, lois, Code civil et pénal... la justice a perdu son droit avec une jurisprudence qui s'emmêle la faute à une hypocrisie qui s'immisce dans toutes les institutions, mettant en danger l'existence même de la nation et le droit des peuples à se gouverner par eux-mêmes. Ce livre vous offre la vérité : celle d'une hypocrisie mise a nue et contemplez le désastre de la nation et du monde. Cet ouvrage ne vous offre pas l'espérance mais bien la délivrance, afin que vous demandiez à ceux qui nous gouvernent d'enfin vous servir un repas digne et respectueux, dans l'espoir d'un avenir meilleur, pour que la patrie et la France retrouvent sa devise, oublie e par une Europe sans valeurs. Sebastián Guy Turco Barboza ne en 1980, Ingénieur, Chef de Projet et ancien judoka, ce Franco-Costaricien se qualifie comme quelqu'un de passionné. Si la France lui a donné son histoire, c'est bien le pays de sa mère, le Costa Rica, et l'amour que ce peuple éprouve les uns pour les autres qui ont fait naître en lui un fort sentiment de patriotisme. C'est en relisant l'histoire de France et la Bataille de Bouvines qui a donné naissance au royaume de France qu'il est devenu défenseur de la Liberté . Il signe avec De l'hypocrisie à la nécessité son premier ouvrage aux Editions Ve rone.

07/2021

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Heidegger

L'Adversaire privilégié. Heidegger, les juifs et nous

La pensée de Heidegger est indissociable.de l'histoire de la philosophie. Elle ne saurait se comprendre autrement que comme une "répétition" de la question du sens de l'être demeurée occultée depuis Aristote jusqu'à Nietzsche. Répéter l'histoire de la philosophie ne signifie nullement réitérer la manière dont cette histoire s'est déployée, mais lui donner une orientation déterminée : la rappeler à sa vérité initiale. C'est ainsi que son oeuvre est marquée par les alliances ales ruptures entre le destin de la Grèce et l'appel de l'alérnanité, entre l'"impensé", de la métaphysique et l'éclosion de la vérité de l'être. Or, c'est dans ce geste que nous voyons proliférer un antijudaïsme et un antisémitisme animés par deux modalités de dénégation distinctes mais intimement liées : la forclusion et l'"auto-annihilation" du judaïsme. En ce sens, l'antijudaïsme et l'antisémitisme s'inscrivent à même l'extension de la pensée de l'être. Nous voyons en Heidegger un adversaire privilégié : nous engageons une lecture interne des suppositions et des conséquences de sa pensée de l'histoire tout en proposant d'autres pistes de réflexion face à la singularité de l'autre et de l'événement historique. Il ne s'agira plus de comprendre ceux-ci au sein d'une histoire de la vérité de l'être, mais d'orienter la philosophie vers un questionnement hyper-critique. Celui-ci se mesure chaque fois singulièrement à ce qui, au coeur du présent, nous reviendrait et nous adviendrait des événements passés et à-venir dans l'histoire. Notre recherche entend ainsi autoriser une pensée philosophique où chaque événement historique commanderait une singulière justice et une responsabilité sans réserve au nom de ceux qui sont déjà morts et devant ceux qui ne sont pas encore nés, pas encore présents ni vivants, victimes ou non de l'histoire qui vient.

02/2021

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Faits de société

Les lendemains du mariage gay. Vers la fin du mariage ? Quelle place pour les enfants ?

Est-il juste d'ouvrir le mariage civil aux personnes de même sexe ? Cette question n'est pas posée dans l'abstraction d'une réflexion théorique, mais dans un contexte social et politique bien précis dont il faut partir, la société française en 2012. C'est donc une question pratique qui exige une délibération de chaque citoyen devant se déterminer politiquement. Le critère central à l'aune duquel les choix politiques sont déterminés étant la justice, il s'agit d'expliciter ce qui fonde la revendication à l'ouverture du mariage, à savoir la lutte contre les discriminations. Selon les présupposés d'une telle revendication, ne serait-il pas plus cohérent de réclamer l'abolition du mariage civil et son remplacement par un " contrat de vie commune " à x partenaires ? Après cette première partie, l'auteur analyse ce qu'est le mariage en tant que tel : l'institution articulant la conjugalité et la parenté. Ceci met en pleine lumière le fait que l'ouverture du mariage civil a pour enjeu central le traitement que l'Etat réserve aux enfants qui naissent dans ces familles. La question devient : est-il juste de prévoir un cadre institutionnel dans lequel l'enfant vit sa filiation soit dans une parenté monosexuée, soit dans une pluriparentalité ? De telles situations ne le privent-elles pas de biens humains intrinsèques ? Dans un dernier temps, il s'agit de manifester que la neutralité éthique de l'Etat parfois invoquée pour soutenir l'ouverture du mariage ne fonctionne pas dans ce cas, puisqu'il s'agit ici non pas de promouvoir des droits individuels de manière unilatérale, mais bien d'exercer un arbitrage juste entre des adultes ayant certaines pratiques sexuelles et des enfants. Est-il juste que la loi prévoit que certains enfants aient à supporter les conséquences des choix sexuels de ceux que l'Etat leur désignera malgré tout comme leurs parents ?

08/2012

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Droit constitutionnel

Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et Etat de droit

Selon la formule de Raymond Carré de Malberg, "l'Etat dedroit" suppose "que la Constitution détermine supérieurement et garantisse aux citoyens ceux des droits individuels qui doivent demeurer au-dessus des atteintes du législateur". Il s'agit d'un "système de limitation, non seulement des autorités administratives, mais aussi du Corps Législatif. [...] Pour que l'Etat de droit se trouve réalisé, il est, en effet, indispensable que les citoyens soient armés d'une action en justice, qui leur permette d'attaquer les actes étatiques vicieux qui léseraient leur droit individuel". Mais ce n'est que récemment, à la suite de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 que cette procédure fut effectivement mise en place. Désormais, l'article 61-1 de la Constitution du 4 octobre 1958 instituant la Ve République prévoit que "[l]orsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut 'être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d'Etat ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé". Précisé par la loi organique n° 2009-1523 du 10 décembre 2009, l'article 61-1 renforce alors le rôle du Conseil constitutionnel dans le paysage démocratique franco-européen. Comme l'ont relevé Jean-Marc Sauvé et Bernard Stirn, "avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), la primauté des droits et des libertés garantis par la Constitution se trouve plus effectivement assurée. Cette procédure a ouvert le prétoire du Conseil constitutionnel au citoyen et elle a considérablement renforcé le rôle de celui-ci en tant que protecteur des libertés et des droits fondamentaux. Cette procédure apporte donc une contribution majeure à l'approfondissement de l'Etat de droit". Après plus de dix années de mise en oeuvre, un bilan d'étape s'impose pour mesurer l'incidence de la QPC sur l'évolution du système juridique français.

06/2021

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Historique

Robert Schuman. Missionnaire et visionnaire pour l'Europe

"On ne peut comprendre mes engagements politiques et mon désir d'Europe si on ne connait pas mes origines. Je suis né dans un pays de frontières. Elles ont toujours été des barrières entre les hommes" a écrit Robert Schuman à l'automne de sa vie. - Né le 29 juin 1886 au Luxembourg, d'un père mosellan, d'une mère luxembourgeoise d'origine alsacienne, des oncles et tantes installés en Belgique, Robert Schuman était destiné à devenir un Européen, voire même un des pères de l'Europe. Mais que le chemin fut long et tortueux... - Après de brillantes études de droit à Bonn, Munich, Berlin et Strasbourg où il se fera des amis pour la vie qui le dissuadent de rentrer dans les ordres après la mort tragique de sa mère dont la disparition restera une blessure ouverte durant toute sa vie, Robert Schuman, jeune avocat, s'installe en juin 1912 à Metz. (L'Alsace et la Moselle sont alors annexées à l'Allemagne depuis 1871). - Profondément chrétien, Schuman s'engage aussitôt dans le militantisme social de l'Eglise qui lui servira de tremplin pour entrer en politique en 1919 et qu'il ne quittera qu'en 1962... - Sous-secrétaire d'Etat aux réfugiés de mars à juillet 1940, il revient à Metz où il est arrêté par les Allemands, emprisonné, puis assigné à résidence dans le Palatinat d'où il s'échappe avant de rentrer dans la clandestinité jusqu'à la fin de la guerre. - Tour à tour ministre des Finances en 1946, Président du Conseil (Premier ministre) en 1947, Ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952 et encore ministre de la Justice en 1955, Robert Schuman entre dans l'histoire en créant avec Jean Monnet, la Communauté Européenne du charbon et de l'acier (CECA) en 1951 qui est à l'origine de l'actuelle Union Européenne. - C'est le parcours de cet homme droit et méconnu que nous vous invitons à découvrir à travers les quelques de cet ouvrage.

05/2023

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Critique Roman

La Bête humaine. Chaos et création

Publié en 1890, La Bête humaine, dix-septième volume des Rougon-Macquart, relève le défi d'une écriture des limites. Comment le naturalisme fondé sur l'observation du réel aborde-t-il le monde indicible de la folie ? Comment le roman parvient-il à entrelacer trois thèmes - la vie du rail, la justice et la criminalité - sans affaiblir sa construction ? Tandis que l'attaque antinaturaliste s'amplifie après le Manifeste des Cinq contre La Terre, comment Zola répond-il à la crise du roman, imprégnée du déclinisme fin-de-siècle ? Les désirs de "la bête humaine" ont fasciné Zola dès 1866, mais ce roman préfreudien, au-delà des drames de sang, est hanté par des questions sans réponse sur le Sexe et la Mort. Poème de la ligne, il impose un voyage au pays des symboles mortifères rehaussés jusqu'au mythe, celui de la Machine, de la Fêlure et de la Catastrophe, sans cesser d'interroger les dessous de la civilisation, lesquels dévoilent qu'il n'est pas d'humanité qui ne participe de l'inhumanité qu'elle déchaîne. Cet essai aborde le roman le plus sombre d'Emile Zola et sans doute l'un des plus modernes, dont le titre aurait pu être : L'Inconscient. Le lecteur découvre avec le travail de l'écrivain et sa biographie, replacés dans le moment de la Belle Epoque, la genèse tortueuse de La Bête humaine. Il pénètre au coeur de sa composition et de son anthropologie romanesque, découvre sa poétique de la vitesse et de l'énergie. Un bilan critique expose la réception du roman, de sa parution jusqu'à nos jours ; il est accompagné d'une bibliographie sélective. Olivier Lumbroso est professeur de littérature française à l'université Sorbonne Nouvelle, membre du DILTEC. Ses travaux de recherche portent sur Zola et les naturalismes. Il codirige le "Centre Zola" de l'Institut des textes et manuscrits modernes du CNRS.

09/2021

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Etudes historiques

Civilisations antediluviennes—t10

Il est un temps que le temps lui-même a oublié ... Bien avant nos plus antiques civilisations, au-delà de notre Antiquité. Un temps de grande Aventure où l'homme conquerrait le globe à la force de son génie, de son audace, de savoirs et de connaissances aujourd'hui ensevelis par les sables du temps ... C'était le temps de la naissance de la civilisation primordiale et de celles qui lui succédèrent. Le temps où l'Homme prit conscience de sa destinée et des progrès qu'il devait faire pour rejoindre la place qui était la sienne. Ces civilisations furent perdues, oubliées, au point pour certaines d'en devenir même mythiques. Elles portaient des noms aux résonances lointaines et graves : Shambala, Hyperborée, Mu, le Kumari Kandam et Atlantys mais aussi Harappa et Mohenjo Daro, Dwarka, Ma Noa, le grand Zimbawe, Nan Matal, pour ne citer qu'elles ... Dominique JONGBLOED, explorateur reconnu mondialement, chercheur infatigable sur cette époque lointaine que l'on appelle l'Ere antédiluvienne, nous présente le résultats de ses travaux depuis trente ans sur l'ère des civilisations ayant existé avant le Déluge biblique, déluge qui constitue aujourd'hui la frontière entre ce que l'on appelle l'Histoire et la non-histoire ... ou, plus scientifiquement correct, la Préhistoire. Dans ce tome l'auteur rassemble toutes les valeurs et connaissances amassées au cours de ses trente cinq ans d'exploration autour du globe pour présenter le monde tel qu'il était avant ce que nous appelons l'Histoire. Il présente tous les aspects de ce monde, le monde de la première civilisation de l'Homme : valeurs morales, principe de Justice, rôle social, rôle économique, connaissances philosophiques et scientifiques ... tels qu'ils nous sont parvenus au travers d'écrits anciens, de textes sacrés, et cela nous entraine dans une aventure temporelle extraordinaire où toutes nos certitudes sont mises à rude épreuve ...

09/2021

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Histoire de France

Information et opinion publique à Toulouse à la fin du Moyen âge

Information et opinion publique : ces mots peuvent paraître anachroniques pour la période médiévale. Pourtant, l'étude des comptes et des délibérations de Toulouse invite à nuancer fortement ces idées reçues. Dans un contexte de guerre récurrente et de pression fiscale accrue, la gestion de l'information devient une priorité fondamentale pour le gouvernement urbain. Une information officielle, communiquée par messagers et ambassadeurs, permet de solliciter la clémence et la protection du roi ; en ville, les crieurs publics font connaître au peuple les ordres royaux et municipaux. Les sources mettent en évidence un système d'information vertical et hiérarchisé, où à l'ordre venu des gouvernants répond le droit de requête des gouvernés. La transmission de ces messages pèse lourdement dans les finances urbaines et représente une part notable des débats du Conseil de ville. Mais l'information peut aussi échapper aux pouvoirs et, par la rumeur populaire ou le secret des délibérations, véhiculer une critique des autorités à même de dégénérer en révolte. Ces informations révèlent alors des opinions qui, loin d'être soumises ou passives devant le pouvoir, sont capables de le remettre en question au nom de principes jugés légitimes. Parmi ceux-ci, la sacralité royale imprime au cours de la période une marque de plus en plus forte sur les comportements et les discours. La déférence envers le roi sacré prend davantage la forme du tabou respectueux que de l'amour filial et sincère. Elle oriente ainsi la teneur des messages, qui tendent à épargner le roi pour accuser des pouvoirs ou des personnes de substitution. Dans ce face-à-face permanent avec l'opinion, les capitouls, principaux magistrats de Toulouse, sont en première ligne : ils sont non seulement confrontés aux injonctions pressantes de la royauté, mais aussi à une population exigeante, qui réclame un gouvernement fondé sur le bien commun et la justice. Le cas toulousain permet ainsi une réflexion renouvelée sur la question de la domination et de la communication politique entre gouvernants et gouvernés à la fin du Moyen-Age.

11/2013

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Droits de l'enfant

Droit des mineurs. 3e édition

Depuis la 1re édition de ce Précis parue en 2008, le Droit des mineurs s'est affirmé et développé, et, dans le même temps, l'autonomie de cette matière a été consacrée avec force, au niveau international, européen et interne. Ces trente dernières années, la Convention internationale des droits de l'enfant, mais également les jurisprudences européennes et constitutionnelles ont donné au Droit des mineurs une dimension fondamentale. Le mineur est davantage que par le passé situé au centre de la législation qui le concerne et plus souvent appréhendé comme un sujet de droit actif. Dans ce contexte, ce Précis a pour objet l'étude actualisée de l'ensemble des règles spécifiquement applicables aux mineurs, envisagés sous l'angle de l'exercice de ses droits. C'est dans cette perspective que cette nouvelle édition a été non seulement enrichie des évolutions de la matière, mais aussi profondément refondue. L'ouvrage aborde ainsi le droit de tous les mineurs (1re partie) puis le droit des mineurs discernants (2nde partie). Cette présentation met davantage en lumière les thèmes essentiels, comme l'intérêt supérieur de l'enfant, son discernement, et la problématique, fondamentale, de l'articulation entre protection (civile et pénale) et autonomie du mineur. Cette nouvelle édition est aussi à jour des nouveautés, voire des bouleversements, qu'a connus la matière. L'ouvrage intègre ainsi le Code de la justice pénale des mineurs, qui vient remplacer la célèbre ordonnance du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante, et la loi n° 2021-478 du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l'inceste. Il prend en compte également les dernières évolutions législatives et jurisprudentielles du droit civil et aborde le droit des mineurs dans ses aspects internes, européens et internationaux. Au regard des évolutions profondes que vient de connaître le Droit des mineurs, cet ouvrage est un outil indispensable pour les praticiens et les étudiants, et plus largement pour tous ceux qui s'intéressent à cette matière qui concerne un sujet de droit sur quatre.

06/2021