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Christophe Oberlin

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Essais

Causeries au jardin d'enfants

Le volume que nous présentons au public permet de montrer la richesse et la complexité de la démarche d'un architecte décisif de la modernité, Louis H. Sullivan (1856-1924). Il en décrypte les sources littéraire, poétique, sociologique, philosophique, religieuse, et, rendant disponible en français un texte étrange et décisif, il propose une analyse des Causeries au jardin d'enfants qui relève d'une profonde lecture de l'oeuvre (bâtie/écrite) et procède parfois d'explications psychanalytiques fondées sur la biographie de Sullivan. Le lecteur découvrira le primat que cet architecte de gratte-ciels (gratte-ciels sur lesquels on attendrait plutôt des explications assez techniques et généralement froides) donne à la littérature et à la poésie (" faire un vrai poème ou faire un bâtiment c'est la même chose ") jusque dans cet accord recherché entre le mot et la chose, entre l'Homme et la Nature, entre l'individu et la société, entre spiritualité et esthétique. Il faut aussi noter que, tout au long de sa présentation, le traducteur et spécialiste de l'oeuvre, Christophe Guillouët, souligne et salue cette ambition que Sullivan annonce lui-même dans son Avant-propos, ambition qui est de s'adresser non pas seulement à des architectes de métier mais aussi " à tous ceux qui peuvent éprouver un intérêt pour l'Architecture en tant qu'art de création ". Le lecteur découvrira donc une pensée et un objet sui generis, mais, aussi bien, il sera surpris par leur fraîcheur, leur humour, leur volonté pédagogique et cette simplicité de style parfois rompue par un saut subit dans une langue poétique voire prophétique ou encore plus souvent retournée, approfondie par la fulguration d'une remarque, d'une idée ou d'une image. Idée ou image toujours étonnamment corrélée à la simple description d'un " bâtiment " qu'on évaluera au regard de sa puissance spirituelle, qu'on éprouvera "par la pierre de touche de l'humanité " et la volonté " d'exprimer le génie du peuple " en son temps et en son lieu. Car dans ces sortes de lettres à un jeune architecte, il s'agit bien d'une causerie sur l'architecture et plus encore sur l'architecte lui-même et les processus de création qu'il doit mettre en oeuvre en retournant sans cesse à des principes et préceptes que la Nature, la Vie lui imposent : " Chaque bâtiment que tu vois est l'image d'un homme que tu ne vois pas ". Ainsi Sullivan se pose-t-il en maître et en guide (" je connais le chemin ") jusqu'à atteindre des accents mystiques (le dernier paragraphe de " La Clé " : " Tu jugeras par toi-même ce qui s'approche le plus de ton coeur et de ton esprit... ce coeur dont le pouls est humain mais dont l'impulsion est divine. " Sans jamais perdre de vue les problèmes propres à l'architecture, Sullivan dit bien des choses claires, fécondes, problématiques, simples et fortes, " vraies " dirait-il, sur l'art et la création, la pensée et l'imagination, mais aussi sur l'éducation et la responsabilité, la liberté et la démocratie... en définitive, sur l'Homme et la vie insaisissable.

10/2021

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Management

La Bible du Leadership

Voici enfin LE guide de référence HBR à conserver précieusement pour progresser dans votre vie professionnelle ! Quelles sont les qualités indispensables pour se forger une âme de Leader ? Comment renforcer son charisme et renforcer son influence pour donner plus de poids à son action ? Quelles sont les méthodes qui permettent de fédérer une équipe pour la conduire vers le succès ? Cet ouvrage très complet, rédigés par les experts de la HBR, vous donne toutes les clés pour répondre à ces questions et vous permettre d'asseoir votre leadership. Grâce à ses nombreux exemples et ses conseils pratiques, vous découvrirez comment développer une vision et mettre en place des objectifs forts et motivants pour vos collaborateurs. Vous saurez également comment gérer les crises et garder le contrôle en toutes circonstances. Savoir manager, décider, convaincre ou négocier ne s'improvise pas... En abordant toutes les différentes facettes du management, cette bible vous permettra de remplir vos missions et de diriger votre équipe avec brio. Sans jargon ni théories inutiles, la collection HBR vous donne tous les outils et les bonnes pratiques à adopter pour un business efficace !

03/2022

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Critique Roman

Les clés de la Terre du Milieu

"Pourquoi faire reparaître en 2022 un livre publié il y a cinquante ans, alors que de nombreux ouvrages ont paru sur l'oeuvre de J. R. R. Tolkien, comme le désormais classique J. R. R. Tolkien, auteur du siècle, de Tom Shippey (Bragelonne, 2016) et le Dictionnaire Tolkien (Bragelonne, 2019) ? En 1972, on ne connaissait d'ailleurs ni Le Silmarillion, publié par Christopher Tolkien en 1977, ni les Contes et légendes inachevés (1980)... et pourtant, Paul Kocher (1907-1998), ancien professeur à Stanford, bon connaisseur des littératures des XVIe-XIXe siècles, nous propose dans ce livre une irremplaçable vue d'ensemble de l'oeuvre telle qu'elle était connue à la fin de la vie de J. R. R. Tolkien (1892-1973). A partir du Seigneur des Anneaux, il livre une interprétation éclairant aussi bien Le Hobbit que des textes moins connus mais fondamentaux, comme l'essai sur le merveilleux et la Fantasy (Du conte de fées), les " contes " Feuille, de Niggle et Smith de Grand Wootton, sans oublier le malicieux Fermier Gilles de Ham, ou encore le saisissant Retour de Beorhtnoth et les textes d'inspiration médiévale (Imram, Le Lai d'Aotrou et Itroun - inédits en français à ce jour), jusqu'au recueil poétique intitulé Les Aventures de Tom Bombadil. Toute la cohérence de l'oeuvre " vivante " de J. R. R. Tolkien apparaît sous la plume de Paul Kocher, qui nous montre qu'elle est traversée par une réflexion sur l'héroïsme et la liberté, l'usage mesuré de la force, sur la faiblesse paradoxale du mal et la fascination du pouvoir - à mille lieues du faux procès de " manichéisme " ; ou encore par un dosage savant entre le merveilleux et le familier qui permet d'entrer dans ce monde inventé ; par une mélancolie visible dans le destin des elfes quittant la Terre du Milieu ; par une méditation sur la vie humaine symbolisée par des peuples aussi semblables et différents que les nains et les elfes, les ents et les hobbits... certaines analyses concernant Aragorn ou Sauron, l'Anneau et la nature du mal n'ont jamais été dépassées mais ont été copiées et répétées maintes fois depuis. De nombreuses hypothèses et intuitions - même si l'auteur de ces lignes ne souscrit pas à l'intégralité des réflexions - se sont révélées justes depuis la parution de ce livre. Ce texte essentiel, qui a d'ailleurs reçu un Mythopoeic Scholarship Award, les lecteurs francophones peuvent aujourd'hui le découvrir dans une édition enfin complète (l'important chapitre 7 ainsi que presque toutes les notes ayant été omis dans l'édition précédente, de 1981), dans une traduction revue par Agnès Marot et complétée par Aurélie Brémont, Vincent Ferré et Pauline Loquin". Vincent Ferré

02/2022

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Athlétisme

Courir pieds nus. Barefoot Ken Bob, le pape de la course pieds nus dévoile ses techniques pour courir plus vite, avec moins de traumatismes, de blessures, et plus de plaisir

" Barefoot Ken Bob est le maître. Bien avant qu'on commence à parler de la course pieds nus, il en perfectionnait l'art... Aujourd'hui, après vingt ans d'enseignement, d'expérimentation, et de "joyeux marathons" (comme il dit), le plus grand spécialiste de la course pieds nus rassemble toutes ses connaissances dans un livre. LE livre qu'on attendait". - CHRISTOPHER MCDOUGALL, auteur de Born to Run "Ken Bob Saxton, pionnier du barefoot running moderne, a aidé un nombre incalculable de personnes à courir pieds nus. Comme on peut s'y attendre, ce livre délicieux, plein d'esprit et de sagesse, est un guide inestimable pour quiconque veut courir sans chaussures, éviter les blessures et expérimenter de super sensations". - DANIEL E. LIEBERMAN, professeur de biologie de l'évolution humaine, université de Harvard APPRENEZ LA COURSE PIEDS NUS AUPRES DU MAITRE ! Courir pieds nus devient hyper tendance. Mais il ne s'agit pas seulement d'enlever ses chaussures. En fait, tout ce que vous avez lu sur la course pieds nus est probablement faux, à moins que vous ne l'ayez appris de Barefoot Ken Bob Saxton. Plus grand spécialiste du barefoot running, il a terminé 79 marathons pieds nus, survécu en 2004 au défi fou d'un marathon par mois, et a fait encore mieux en 2006 en réalisant 16 marathons, dont quatre en 15 jours, tous pieds nus. Barefoot Ken Bob dévoile ses techniques personnelles et détaille les dernières recherches sur le plus vieux sport de l'humanité. Que vous couriez pieds nus occasionnellement ou tout le temps, vous trouverez des méthodes pour améliorer votre forme physique, éviter les blessures, augmenter votre vitesse et vos performances, et prendre plus de plaisir. LE GENOU PLIE : le voilà le secret de la foulée parfaite. Apprenez comment cet ajustement crucial vous permettra de courir plus vite sans jamais vous blesser. VIBRAM ET CHAUSSURES MINIMALISTES : apprendre à courir pieds nus ce n'est pas passer de la chaussure normale à la chaussure minimaliste, puis au pied nu. C'est l'inverse : on devrait apprendre à courir pieds nus avant d'enfi ler des chaussures. COMMENCEZ PAR LA TETE : développer une bonne foulée pieds nus ne commence pas par les pieds. Découvrez comment obtenir une biomécanique corporelle correcte. GEREZ LA TRANSITION : découvrez les étapes à suivre pour passer facilement et sans douleur de la chaussure au pied nu. PLUS VITE : une étude prouve que même si vous pratiquez le " pieds nus " seulement de temps en temps, vous gagnerez en vitesse, vous corrigerez et affi nerez votre foulée pour mieux courir en chaussures. Scott Jurek peut en témoigner. Grâce à ce guide abondamment illustré, vous saurez ce qu'il faut faire et ne pas faire et vous détiendrez toutes les clés pour courir pieds nus aussi longtemps que vous le voudrez.

07/2021

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Cinéma

Héros N° 1, Avril-juin 2019 : The Avengers. Le poing sur l'univers Marvel !

"Nous n'avons pas besoin de martyrs pour le moment. Nous avons besoin de héros. Un héros mourrait pour son pays, mais il préférerait vivre pour lui". Ces quelques mots prononcés par un fictif président Bartlett anéanti, comme les Etats-Unis et le monde entier, au lendemain des attaques du 11 septembre 2001 (cet épisode "Isaac and Ishmael" de The West Wing ayant été diffusé le 3 octobre de la même année) laissaient préfigurer le retour en force d'une culture underground, volontiers reléguée au rang de passe-temps préféré des enfants quand ils ne jouent pas aux jeux vidéo. Jusqu'à présent, à l'exception de Superman de Richard Donner (1978) et de Batman de Tim Burton (1989), les comics peinaient à sortir des cases narrant leurs aventures explosives. Mais les X-Men de Bryan Singer créent une première surprise en 2000, avec un sujet "étonnamment" mature à propos du fichage des identités. Vient ensuite le carton planétaire de Spider-Man de Sam Raimi (2002) dont on se souvient qu'une bande-annonce avec les Twin Towers avait dû être retirée des salles obscures. Le grand public tombe sous le charme de ce Peter Parker candide et amoureux, mais "responsable" quand la situation l'exige. Peter est-ce même gamin, tapi quelque part en nous, adultes désillusionnés et (cor)rompus. Puis, trois ans plus tard, le Batman Begins de Christopher Nolan finit d'enterrer le préjugé avançant que les comics ne sont rien d'autre qu'une sous-culture pour enfants et ados en quête de soi. Mais la révolution démarre littéralement en 2008 avec l'avènement du Marvel Cinematic Universe. Iron Man, Hulk, Thor et Captain America, héros improbables - les stars de la Maison des Idées ayant été (un peu honteusement) cédées à la 20th Century Fox ou à Sony Pictures -, bouleverseront en une petite décennie l'histoire du cinéma. Plus forts que Star Wars et Harry Potter réunis, les Avengers sont devenus les dieux tout puissants d'Hollywood, répondant à cette prière cruellement poignante et sincère : nous avions besoin de héros. Et ils sont là, prêts à défendre la veuve et l'orphelin, à offrir la liberté aux opprimés et à nous sauver de toutes les menaces grondant à l'extérieur comme à l'intérieur. Nous souhaitions, dans ces pages, leur rendre hommage. A ces Avengers, déjà. Car, que ce soit par leurs comic books ou leurs films, ces super-héros imparfaits et égocentriques ne se révèlent jamais plus puissants et même invincibles que quand ils unissent leurs forces pour affronter ensemble le mal. La leçon qu'ils nous donnent ? Il ne tient qu'à nous de dépasser nos fantasmes d'héroïsme pour faire front, main dans la main, avec les autres, quel que soit le champ de bataille, écologique, géopolitique, social ou économique. Assemble !

04/2019

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Policiers

Mauvais sang ne saurait mentir

A l'été 1998, suite à une dispute avec sa femme, le journaliste et écrivain Walter Kirn cherche un moyen de quitter son domicile dans le Montana. Il a absolument besoin de se changer les idées, de prendre le large. Un seul problème : il est à court d'argent... Il parvient néanmoins à voyager tous frais payés jusqu'à New York en répondant à la petite annonce postée par un jeune banquier et collectionneur d'art new-yorkais qui cherche quelqu'un pour lui amener la chienne estropiée qu'il a adoptée sur Internet. C'est ainsi que l'auteur découvre l'univers singulier de Clark Rockefeller, privilégié excentrique qui sera pour finir démasqué comme imposteur en série, kidnappeur d'enfant et meurtrier. En tant que journaliste et écrivain, Walter Kirn est rapidement fasciné par ce personnage qu'il côtoiera pendant des années sans soupçonner le moins du monde son imposture. En 2008, Clark Rockefeller, divorcé depuis peu, enlève sa fille. S'ensuit une chasse à l'homme qui fera la Une de nombreux journaux. On découvre que ce nom n'est qu'une des nombreuses identités d'emprunt utilisées par celui qui se prénomme en réalité Ghristian Gerhartsreiter, ressortissant allemand arrivé aux Etats-Unis dans les années 80. En 1985, époque où il se faisait passer pour le baronnet anglais Christopher Chichester, Gerhartsreiter assassina et démembra un jeune Californien. Après quoi il s'installa dans le Connecticut, changea d'identité et devint un Américain modèle. Vivant grâce au salaire conséquent de sa nouvelle femme, il se fait passer tour à tour pour un producteur de télévision, un marchand d'art et un physicien. Arrêté, inculpé de meurtre, il est jugé en 2013 et condamné à la prison à perpétuité. Walter Kirn assiste à son procès. C'est pour lui l'occasion de s'interroger sur ce qui les a rapprochés, sur les mobiles de Rockefeller et enfin sur sa propre crédulité. Mêlant confession autobiographique, reportage de fait-divers et spéculation culturelle, Mauvais sang ne saurait mentir est un récit à la Dreiser sur la construction de soi, l'ascension sociale et l'arrogance intellectuelle, qui met à nu les strates de l'envie, de la corruption, de l'ambition et de la désillusion qui se cachent sous la figure du grand imposteur américain. Avec Blood Will Out, Walter Kirnplonge le lecteur dans une formidable histoire d'usurpation d'identité. Il analyse également les mécanismes de séduction entre un auteur et son sujet. Il donne également aux lecteurs un certain nombre de clés pour comprendre la société américaine des années 1980, époque à laquelle les immigrés de première génération qui s'installaient aux Etats-Unis pouvaient devenir aussitôt américains, sans attendre les générations suivantes.

01/2015

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Musique, danse

Concerto pour piano (partie de piano). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2015

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Histoire internationale

Khrouchtchev. La réforme impossible

On se souvient si volontiers des pitreries de l’homme – capable d’asséner sa chaussure sur un pupitre de l’ONU pour faire taire l’assistance – qu’on en oublierait presque que Nikita Khrouchtchev (1894-1971) est aussi celui qui pratiqua docilement, durant deux décennies, les purges sanglantes ordonnées par Staline, liquida ses rivaux Beria et Malenkov pour mieux se hisser au pouvoir, et réprima férocement les insurrections de Pologne et de Hongrie.Le fils de serf né en Ukraine, qui débuta comme ouvrier métallurgique et souffrit toute sa vie, bien qu’il s’en défendît, de son manque d’éducation, a fait du chemin jusqu’au sommet de la deuxième puissance mondiale. Il est l’exemple le plus achevé de ces simples soldats de l’appareil du parti qui, promus par Staline sur les cadavres de leurs prédécesseurs, dirigeront l’URSS jusqu’à Gorbatchev. Pourtant, comparée à la stagnation de l’époque Brejnev qui lui succédera, l’ère Krouchtchev (1955-1964) s’engage a contrario dans un mouvement de déstanilisation qui touche nombre de secteurs, alors qu’une profonde crise économique, sociale et politique atteint l’URSS. En politique étrangère, Mr K., comme on le surnomme alors, infatigable voyageur, multiplie les gestes de détente mais maintient les « démocraties populaires » dans une étroite subordination à Moscou, déchaînant ainsi les revendications nationales qui feront éclater le bloc soviétique et chuter le mur de Berlin qu’il a fait ériger. Il doit reculer devant Kennedy lors de la fameuse crise des missiles de Cuba et ne peut empêcher la rupture publique avec Mao. Mais en envoyant Gagarine dans l’espace, il hisse l’URSS au premier rang de la conquête spatiale.C’est aussi le seul secrétaire général qui ait laissé d’abondants Mémoires qui, bien que truffés de petits ou gros mensonges, jettent une lumière crue sur la société soviétique de la fin des années 1920 à la fin des années 1960. Jean-Jacques Marie en a relu et traduit scrupuleusement l’édition russe, non expurgée par le KGB, et a exhumé des archives soviétiques partiellement ouvertes nombre de lettres et de procès-verbaux jusque-là inédits. Première biographie écrite en français par un historien sur ce personnage emblématique de la guerre froide, elle nous aide à comprendre les problèmes de la Russie d’aujourd’hui.

03/2010

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Sociologie

Le Temps des Médias N° 33 : Solidarités ! Mobilisations politiques internationales

Le XIXe siècle marque l'émergence et le renforcement des processus de solidarité politique transnationale qui vont réaffirmer le peuple comme instance légitimatrice et comme acteur politique d'un vaste mouvement de politisation populaire par-delà les frontières. Si le terme de " solidarité internationale " renvoie avant tout à l'héritage socialiste et ouvrier, des travaux plus récents ont mis en évidence l'existence de multiples internationales politiques informelles au cours du siècle : internationale libérale, internationale démocrate ou encore internationale blanche contre-révolutionnaire. Or, pour se faire entendre et pour agir, ces internationales faiblement structurées ont pu, elles aussi, compter sur la presse et, plus largement, sur des dispositifs médiatiques qui dépassaient largement les frontières. Ce dossier souhaite précisément proposer une approche comparative et diachronique du XIXe siècle à nos jours, afin d'étudier la manière dont les mobilisations militantes menées au nom de la solidarité internationale se sont appuyées à l'époque contemporaine sur des dispositifs médiatiques qui ont tout à la fois perduré d'une décennie à l'autre, tout en s'adaptant en grande partie à des contextes politiques, sociaux et technologiques, nationaux et internationaux, en constante mutation. En quoi les médias ont-ils à la fois été un creuset et un lieu d'expression de ces mobilisations transnationales ? Les travaux présentés ici se trouvent ainsi à la croisée de l'histoire des médias, de l'histoire des cultures et pratiques politiques et de l'histoire des circulations transnationales et de l'exil. Sans nullement aspirer à dresser un tableau exhaustif de l'ensemble de la période, du moment matriciel du philhellénisme dans les années 1820 aux mobilisations transnationales de soutien au syndicat Solidarno dans la Pologne communiste des années 1980, les différents cas d'étude retenus ici s'interrogent aussi bien sur les acteurs et pratiques médiatiques engagés dans ces appels à la solidarité que sur les formes médiatiques mobilisées lors des campagnes lancées à l'échelle internationale et sur les effets, autant sur l'opinion publique que sur les mouvements même de solidarité, d'une médiatisation plus ou moins massive et contrôlée. Coordination : Alexandre DUPONT, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université de Strasbourg/ARCHE. Caroline MOINE, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Université Paris-Saclay, UVSQ/CHCSC, Centre Marc Bloch (Berlin).

07/2020

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Histoire internationale

Intelligence de l'anticommunisme. Le Congrès pour la liberté de la culture à Paris, 1950-1975

Le Congrès pour la liberté de la culture a constitué une pièce centrale de la politique culturelle et idéologique américaine en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Peu connu du grand public, il avait pour vocation de résister à l'attraction que le communisme et le progressisme exerçaient alors sur nombre d'écrivains et d'intellectuels. Créé peu après le lancement du Mouvement des partisans de la paix appuyé par le communisme international, il refusa de n'être qu'une organisation de contre-propagande face au mouvement adverse et choisit, à l'inverse, d'agir par influence sur les élites. Son rayonnement se fondait sur la qualité de ses informations, de ses débats, de ses réalisations artistiques ou littéraires et s'élargissait au fur et à mesure qu'il se renforçait comme réseau transnational réunissant des écrivains, des journalistes, des universitaires et des hommes politiques libéraux, sociaux-démocrates ou conservateurs. La diplomatie culturelle américaine n'a guère été analysée en France jusqu'à présent. Fondé sur des entretiens avec les acteurs et des documents d'archives, ce livre, tout à la fois récit et dossier, constitue la première tentative pour restituer la place du Congrès pour la liberté de la culture à Paris, ville où était installé son secrétariat international. Le récit se déploie sur vingt-cinq années allant de la création de cet organisme à Berlin en 1950 dans la zone d'occupation américaine jusqu'à la parution de L'Archipel du goulag et de ses effets dans la capitale française au milieu de la décennie 1970. Il s'efforce de rendre les principales inflexions du dynamisme de l'organisation dans la période chaude de la guerre froide puis dans la période de détente en circonscrivant sa position contrastée dans les milieux politiques et intellectuels parisiens. Le dossier permet au lecteur d'avoir en main toutes les pièces actuellement disponibles dans le domaine public sur les mécanismes de financement du Congrès pour la liberté de la culture, la participation de la CIA à ce financement, la crise entraînée par les révélations sur cette participation, sa reprise par la fondation Ford et enfin sur les raisons de son déclin. Cet épisode constitue une plaque sensible particulièrement précieuse pour l'étude de la résistance au communisme dans la France de l'après-guerre et sur l'appui américain apporté à cette résistance.

12/1995

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Romans historiques

Fenia, ou l'Acteur Errant dans un siècle égaré

A la fin de XIXe siècle, les Doukhobors, secte chrétienne communiste et pacifiste, sont persécutés par le tsar. Lev Tolstoï finance leur émigration vers le Canada, qu'organise son disciple Leopold Soulerjitski. Lors d'une escale, une fillette égarée d'un autreexode est adoptée par l'infirmière du bord et prend le nom de Fenia Koralnik. Pour échapper aux pogroms qui se multiplient, nombre de juifs fuient l'Empire russe. Parmi eux, Jacob "?Yankele?" Adler, le Grand Aigle du théâtre yiddish d'Odessa, qui s'en ira aux Etats-Unis constituer le socle de ce qui deviendra le théâtre de Broadway. Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch Dantchenko ont fondé le Théâtre d'Art de Moscou, au rayonnement international. Mais à théâtre nouveau, il faut un acteur nouveau, répondant à des exigences professionnelles autant qu'éthiques. Ainsi naît le Premier Studio, sous la houlette de Stanislavski et Soulerjitski. Une épopée fabuleuse pour ces jeunes studistes, au nombre desquels Fenia Koralnik. Ils vont connaître les prémices de la célébrité, traverser la révolution de 1905, la Première Guerre mondiale et la Révolution d'Octobre, accrochés à leur idéal. Les uns resteront en URSS et subiront la glaciation stalinienne? ; les autres entrelaceront leurs errances, Constantinople, Berlin, Paris, Londres, Riga ou Prague, souvent à la limite de la misère. Plusieurs émigreront aux Etats-Unis, où, à travers l'American Theatre Lab, le Group Theatre et l'Actors Studio, ils donneront naissance au prototype de l'acteur moderne et formeront nombre de monstres sacrés du théâtre et de l'écran. L'auteur, à travers le regard de Fenia, retrace le parcours erratique des plus importants, Jacob Adler et sa fille Stella, Richard Boleslavski, Michaël Chekhov, Maria Ouspenskaïa... Nous croisons et recroisons Maxime Gorki, Isadora et Lisa Duncan, Evgueni Vakhtangov, Vsevolod Meyerhold, Lénine et son Commissaire à la Culture Lounatcharski, Olga Tschekowa, star adulée par les dirigeants nazis et sans doute espionne de Staline, Louis Jouvet, Max Reinhardt, Lee Strasberg, Bobby Lewis, Lev Theremin, génial inventeur de la musique électronique et "?hôte?" du premier cercledu goulag, Elia Kazan, Yul Brynner, Marlon Brando, Marilyn Monroe et bien d'autres... D'Odessa à Broadway et Hollywood, une traversée épique du siècle et des continents, une lecture, par cet Acteur Nouveau, d'un monde et de ses utopies devenues souvent cauchemars. Unesaga passionnante? ; enrichissante aussi, tant l'idéal de ces acteurs et pédagogues tranche sur les aspects égotique et commercial sur lesquels se focalisent les médias.

01/2018

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Critique littéraire

Guidargus du livre politique pendant l'Occupation (1940-1944)

Francis BERGERON (Agathon), spécialiste de la droite française, et Vulfran MORY, collectionneur érudit, ont publié, en 1990, un Guidargus Le livre politique sous l'occupation (1940-1944), rapidement épuisé, tentative, sans aucun précédent, de dresser une liste des écrits politiques au sens le plus large de l'expression parus en langue française, entre juillet 1940 et août 1944. Charles-Antoine CARDOT s'est employé, depuis 1991, à réviser, et surtout à compléter ce répertoire, considérablement augmenté puisque de quelques huit cents titres, pour la première édition, on passe aujourd'hui à plus de cinq mille dans un ouvrage qui a pris la forme d'un dictionnaire, pourvu de nombreux renvois thématiques. L'auteur de ce nouveau Cruidargus est né en 1930 ; c'est dire qu'il a connu l'occupation autrement que par ouï-dire, ou au travers des livres : il a assisté, le cœur serré, à l'entrée de l'armée allemande en Bretagne, le 18 juin 1940 et il a échappé de peu, quatre ans plus tard, aux bombes anglo-américaines ; entre-temps, vivant dans un milieu familial et relationnel plus sensible aux appels de Londres qu'à ceux de Vichy (et complètement sourd à ceux de Berlin ou de Paris), il a souvent tracé des croix de Lorraine sur le tableau noir de sa classe ; il se souvient d'avoir assisté à une manifestation anti-allemande le 14 juillet 1941 avant d'entrer, peu après, dans le mouvement Scout de France, alors clandestin ; il a lu, à l'époque, quelques-uns des auteurs cités : le colonel Alerme, René Benjamin, Serge Dalens, Roger Lefèvre et son inoubliable Raz de marée, Pierre Mariage et sa Passion des équipages et d'autres encore sans oublier le Maréchal et ses Maximes et Principes. Universitaire. Auteur d'une thèse sur le Parlement de Bretagne à la fin du XVIème siècle et de divers travaux consacrés à l'histoire du droit français public et privé, Ch.-A. CARDOT a consacré les premières années de sa retraite à l'élaboration d'un ouvrage conçu comme un instrument de travail pour les historiens et pour les libraires mais qui est aussi destiné à tous ceux qui, par delà les partis pris, veulent découvrir, dans toute sa complexité, le visage de la France pendant l'Occupation.

09/2001

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Revues

Otrante N° 49, printemps 2021 : Femmes et fantastique au Canada

Sans postuler, comme l'a fait Anne Richter (RICHTER, Anne, Le Fantastique féminin, un art sauvage, éditions Jacques Antoine, Bruxelles, 1984 ; réédition revue et augmentée, L'Age d'Homme, 2011), un fantastique féminin, différent par nature de celui des hommes, où la métamorphose serait appréhendée par les romancières comme une abolition des frontières, voire une délivrance, ce volume d'Otrante s'intéresse à ce que Richter conçoit d'une part comme un "art des abysses" ancré dans le vécu, et d'autre part comme un désir particulier de connivence avec la nature : "Nous avons besoin de ces mythes et de la vitalité de ces visions féminines, car ils retracent à leur façon un parcours essentiel vers le lieu secret où cesse enfin la cécité du coeur". (RICHTER, Anne, Les Ecrivains fantastiques féminins et la Métamorphose, Académie royale de Belgique, 2017) Ce qui importe est de convoquer la parole et d'analyser différents écrits de femmes dans le champ littéraire canadien contemporain (Atwood, Beaulieu, Hébert, Maillet, Rochon, Vonarburg...), pour mieux situer les transformations du fantastique au cours des cinquante dernières années. En interrogeant les approches, les formes et sens narratifs des romans et nouvelles, ainsi que les figures temporelles qu'empruntent le fantastique et ses dérivés (la fantasy, le gothique, le réalisme magique, parmi d'autres) dans la littérature contemporaine, ce volume entend répondre à plusieurs questions : Quels sens prennent aujourd'hui, au Québec et au Canada, les récits étranges et insolites, d'horreur et de peur ou de magie merveilleuse et libératrice ? Qu'est-ce qui a changé dans l'écriture des femmes, par rapport à ce qui précède, ou s'est fait ailleurs, notamment en Europe et dans les Amériques ? Les auteures québécoises et canadiennes sont-elles en rupture avec les formes narratives et imaginaires européens "vécus comme des modèles" , à l'instar du réalisme magique belge ? Usent-elles du fantastique comme d'un "pont entre différentes traditions génériques" (RANSOM, Amy J. et Dominick GRACE, Canadian Science Fiction, Fantasy, and Horror : Bridging the Solitudes, Springer, Berlin, 2019) ? Adhèrent-elles plutôt au fantastique "produisant comme seuls effets de l'ambiguïté, de l'horreur ou de la terreur - c'est-à-dire une sensibilité pleine de sens, mais dont la signification par essence échappe". (BOZZETTO, Roger et Arnaud HUFTIER, Les Frontières du fantastique. Approches de l'impensable en littérature, Valenciennes, Presses Universitaires de Valenciennes, 2004) ?

06/2021

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Correspondance

Lettres à Elsa Triolet

Une découverte merveilleuse et attendrissante : les lettres d'amour envoyées par Victor Chklovski à Elsa Triolet, issues du fonds Aragon/Triolet. L'existence de ces Lettres était connue et trois avaient fait l'objet d'une traduction, mais les 64 lettres manuscrites en russe n'avaient jamais été déchiffrées dans leur intégralité et encore moins publiées. Ils s'étaient rencontrés lorsque, en exil comme tant d'autres après la révolution en Russie, ils avaient trouvé refuge à Berlin, devenue pour un temps "la 3e capitale russe". Leur brève liaison n'eut pas de suite pour Elsa, mais laissa le pauvre Victor profondément amoureux d'elle, ne cessant de la poursuivre de ses assiduités et de l'assurer de son amour. Chklovski, déjà écrivain reconnu, écrit à Elsa des lettres passionnées auxquelles celle-ci ne donne pas suite mais qu'elle conserva toute sa vie et qu'Aragon lui-même joignit à ses archives léguées au CNRS et maintenant entreposées à la BNF. Les lettres d'Elsa Triolet à Chklovski n'ont quant à elles jamais été retrouvées, sans doute détruites par la veuve de Chklovski à la mort de celui-ci. Ce sont les lettres d'un écrivain amoureux d'un amour non réciproque, mais qui ne perd pas son sens de l'humour et sa malice , qui allaient devenir sa marque de fabrique. Ce sont aussi les lettres d'un homme auquel celle qu'il aime a enjoint de cesser de lui parler de son amour : "Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième "combien" je commence à penser à autre chose." Chklovski se plie à l'injonction, et il tirera rapidement de ses lettres un chef-d'oeuvre : Zoo ou Lettres qui ne parlent pas d'amour (réédité en parallèle dans la collection semi-poche "Petite Bibliothèque Slave".) On assiste alors à la fois à la genèse d'un chef-d'oeuvre, Zoo, et au déroulement d'un amour qui dura toute une vie. "Cher ami", écrit-il à Aragon en 1970, à la mort d'Elsa. "C'est seulement maintenant que je me décide à t'écrire. La mort d'Elsa Triolet m'a bouleversé. Tu sais combien j'ai été amoureux d'Elsa. [...] Si elle m'avait aimé, je serais devenu un génie."

07/2023

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Romans graphiques

Bela Lugosi

Un Dracula plus vrai que nature : retour sur une légende de l'âge d'or Hollywoodien. C'est sous les traits blafards d'un vampire que le public découvre Bela Lugosi dans le film de Tod Browning en 1931. De son vrai nom Béla Blaskó, Lugosi incarne le comte Dracula comme personne avec un accent plus vrai que nature, celui de son pays d'origine, la Hongrie. Le charme opère et le film fait le tour du monde. Pour Lugosi, arrivé en Amérique avec 100 dollars et 10 mots d'anglais, c'est la consécration ! Mais que sait-on de la vie tumultueuse de ce comédien aussi volage que flambeur ? Né en 1882, Lugosi connaît le dénuement et la guerre avant que son charisme ne lui ouvre les portes du théâtre. Quand le communisme s'effondre en 1919 il est obligé de fuir : ce sera Vienne, puis Berlin et enfin les Etats Unis ! Les débuts sont difficiles mais en 1927 Lugosi a rendez-vous avec son destin : il monte sur les planches à Broadway pour jouer... Dracula ! Ce rôle lui colle à la peau, les spectateurs en tremblent. Pourtant, cette reconnaissance internationale le vampirise. C'est peut-être pour cela qu'il refusera de jouer encore une fois une créature... Frankenstein. Erreur, le film est un triomphe. Cantonné aux rôles d'épouvante, comme Dracula à son cercueil, Lugosi sombre doucement dans la drogue et en est réduit à tourner en fin de carrière avec Ed Wood, considéré comme le plus mauvais cinéaste de l'Histoire ! Sa vie sentimentale complexe ne lui sera d'aucun secours même si sa dernière épouse l'accompagnera jusqu'à sa mort en 1956. Après cinq mariages et plus de 110 films à son actif, Bela Lugosi reste un acteur phare de l'âge d'or Hollywoodien et l'une des figures les plus emblématiques du cinéma d'horreur. Enterré avec sa cape noire doublée de rouge, Lugosi entre dans la légende du 7e art. Immortel à l'image de Dracula, il sera à l'origine de folles rumeurs liées encore et toujours, à son personnage mythique. Philippe Thirault et Marion Mousse, associés pour la première fois, relèvent un défi de taille en signant un roman graphique de plus de 135 pages pour une lecture aussi glaçante que ludique, usant d'un noir et blanc parfaitement maîtrisé. Une belle performance.

09/2023

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Histoire internationale

Hitler, la propagande et le monde arabe

L'histoire de la rencontre du nazisme et de l'antijudaïsme arabe.   Le 28 novembre 1941, lors d'un tête-à-tête scellant une coopération déjà bien engagée, Hitler recevait le grand mufti de Jérusalem, alors en exil à Berlin. Ce que l'on sait moins, c'est qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'idéologie nazie fut diffusée à travers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient grâce à une puissante machine de propagande. Ce livre retrace l'histoire des idées, des institutions et des hommes engagés dans cet effort, à partir d'archives inédites ou jusque-là sous-utilisées, notamment des documents sonores retranscrits par les services secrets américains au Caire. L'ouvrage met en lumière la collaboration politique et idéologique entre les responsables du régime nazi et les Arabes pronazis, dont l'ancien chef du gouvernement irakien déposé par l'armée britannique en 1941, Kilani, et le grand mufti de Jérusalem, Amin el-Husseini. Initiés à la théorie du complot antisémite, ces derniers travaillèrent main dans la main avec les nazis à la conception d'une propagande spécifique au monde arabe. Parallèlement, et alors que le combat faisait rage sur le front nord-africain, l'Afrika Korps largua plus de trois millions de tracts sur l'Égypte, la Palestine, l'Irak, la Syrie. En outre y étaient diffusées des milliers d'heures d'émissions de radio en arabe sur ondes courtes, d'octobre 1939 à février-mars 1945. La plupart du temps, dans ces régions où le niveau de l'analphabétisme demeurait élevé, ces messages étaient écoutés en groupe, dans des cafés et autres lieux publics. L'antisémitisme radical, qui appelait à l'extermination de tous les Juifs, dans une région où résidaient 700 000 d'entre eux, demeurait un élément central de cette propagande. Devant la puissance de l'antisémitisme et l'antisionisme d'origine arabe, les États-Unis et la Grande-Bretagne prirent peur et conclurent qu'il fallait mettre en sourdine la « défense des Juifs » et la « question sioniste ». En 1944, la crainte de l'opinion arabe conduisit les dirigeants anglo-saxons à abandonner à leur sort le million de Juifs d'Europe, notamment en Hongrie, que l'on aurait pu encore sauver. Ce livre, extrêmement documenté, est avant tout un travail d'historien, qui rend compte avec rigueur de l'existence d'un antijudaïsme spécifique au monde arabe bien avant la naissance de l'État d'Israël.

10/2012

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 29, mai 2019 : Hôtel Europe, la suite. Numéro double

NUMERO SPECIAL : HÔTEL EUROPE, LA SUITE. En 2014, Bernard-Henri Lévy a créé, au Théâtre national de Sarajevo, Hôtel Europe, pièce où il exprimait ses inquiétudes à propos d'une " Princesse Europe " menacée de partout. Ce monologue raconte l'histoire d'un écrivain qui ne parvient pas à écrire l'apologie de l'Europe qui est en gestation dans son esprit. Dans sa chambre d'hôtel de Sarajevo, alors qu'il hésite à plier bagages, de vieux démons le tracassent : le profil d'une bouteille de Whisky, le cylindre effilé d'une cigarette - mais, surtout, les spectres des morts. Le président Izetbegovic. Emmanuel Levinas. Lamartine et la tentation de Graziella. La voix d'un certain André Malraux... En 2019, ce monologue a connu une seconde naissance. A la veille d'un scrutin qui s'annonce décisif, Bernard-Henri Lévy a entrepris une tournée théâtrale qui l'a mené à travers les capitales de l'esprit européen : Milan, Barcelone, Vienne, Londres, Berlin, Bruxelles, Athènes... En l'espace de quelques mois, il a réécrit Hôtel Europe à vingt-cinq reprises, pour adapter son oeuvre aux évolutions politiques ainsi qu'aux contextes géographiques. Chaque ville qui accueille sa tournée marque l'occasion de porter au jour une nouvelle version de cette pièce (parfois, d'ailleurs, dans des langues différentes). De ce projet littéraire improbable, à mi-chemin entre le théâtre de tréteaux et ce qu'Umberto Eco appelait l'oeuvre ouverte, ce numéro spécial de La Règle du jeu porte témoignage. Comment donner corps, au sein d'une seule publication, à cette aventure inédite de réécriture ? En publiant, tout d'abord, le texte source : celui d'Hôtel Europe. Mais en l'agrémentant, surtout, des centaines de paperolles qui ont conduit à sa métamorphose. Si bien qu'à travers ce rouleau talmudique d'un nouveau genre, le lecteur découvrira, en définitive, le dialogue d'un écrivain avec son oeuvre. Où mènera cette quête de l'Europe ? Un tel voyage nous engagera-t-il, pour parler comme Raymond Queneau, sur les sentiers d'une nouvelle Odyssée ou devant les remparts d'une Iliade recommencée ? Et la princesse Europe, qui semble aujourd'hui menacée, répondra-t-elle à l'appel ? Retrouvera-t-elle ses visages ? S'évanouira-t-elle dans son ultime requiem ou trouvera-t-elle, à travers le chant de ce panégyrique, l'élan d'une résurrection ?

10/2019

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Religion

Moses Mendelssohn. La naissance du judaïsme moderne

Il est des vies qui ne valent que par leurs œuvres. Telle est bien l'existence de Moses Mendelssohn (1729-1786). Issu d'un milieu pauvre et pieux, il se fit très tôt remarquer par ses dons intellectuels, salués par les plus grands de ses contemporains - Kant, Goethe, les frères Humboldt, sans oublier Lessing qui en fit le héros éponyme de sa pièce sur l'amour du genre humain, Nathan le Sage. Père fondateur d'une dynastie d'une quarantaine d'aristocrates, de banquiers, d'industriels, de juristes, d'officiers, de politiciens, de professeurs d'université, de religieuses et d'un compositeur- Felix Mendelssohn -, Moses fut un pivot des Lumières allemandes et européennes : soucieux de réconcilier la foi et la raison, il n'eut de cesse de souligner l'immortalité de l'âme ; de prouver que, par la raison, l'homme pouvait, tout autant que par l'observance des rites et la récitation des prières, accéder à la Révélation divine; de défendre enfin la singularité du judaïsme, seule religion dont la Loi a été révélée. De là, sa défense et illustration de la foi de ses ancêtres et son engagement dans la bataille en faveur de l'émancipation civique de ses coreligionnaires, pour lesquels il traduit le Pentateuque en allemand mais en caractères hébraïques, afin que la culture juive puisse innerver la culture allemande. Il entend célébrer les noces des Lumières allemandes (Aufklärung) et des Lumières juives (Haskala). L'Europe intellectuelle se précipite sur ses ouvrages. Celui qui, dans la journée, tenait les livres de compte d'une soierie, " Monsieur Moyse, grand savant juif à Berlin " devient, de son vivant, le " Platon allemand ".Vénéré à l'égal de Maimonide, son nom chemine en France lors des débats sur les juifs à l'Assemblée nationale entre 1789 et 1791, puis grâce à Mirabeau. Il y a quelques années encore, son portrait se trouvait aussi bien à Rehavia chez les juifs allemands de Jérusalem que dans la banlieue de Boston ou dans le "quatrième Reich ", Washington Heights à New York, partout où les juifs allemands s'exilèrent. Car la vie réelle de Moses Mendelssohn, c'est la postérité de son œuvre essentielle : la " symbiose judéo-allemande ". La débauche d'intelligence issue de cette mystérieuse alchimie et illustrée par les noms célèbres de Heine, Marx, Einstein, Freud, Schönberg et tant d'autres, naquit grâce à Moses Mendelssohn, le Dernier Moïse.

05/2004

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Histoire de France

Souvenirs et chronique de la duchesse de Dino. Nièce aimée de Talleyrand

Sans les centaines de pages écrites par la duchesse de Dino durant quarante ans, il manquerait quelque chose à ce qui fit le charme de la société européenne, de sa civilisation et de son histoire, depuis la fin du premier Empire jusqu'au milieu du second. C'est que la très belle Dorothée, qui tourna la tête de bien des contemporains, n'était pas seulement une fleur de la plus haute aristocratie, elle était spirituelle et lucide, d'une bonne culture littéraire et politique, d'une insatiable curiosité des faits, petits et grands, et d'un fort tempérament. Elle a connu et elle décrit toutes les têtes couronnées de son temps et les principaux hommes d'Etat, de Metternich à Wellington et à Thiers et Guizot, rapporte tous les échos de cour et de gouvernement, s'immisce dans la politique, juge les écrivains et les artistes, de Londres à Vienne et Saint-Pétersbourg, de Berlin à Rome, et surtout de Paris où elle résida une grande partie de sa vie. Elle avait en effet lié son sort à celui de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, en épousant son neveu. Elle devint, à partir du congrès de Vienne où elle l'accompagna avec éclat, la maîtresse de sa maison comme de sa personne dont elle eut au moins un enfant, et elle fut toujours sa confidente. Elle le suivit à l'ambassade de Londres en 1830 et organisa sa mort en 1838, ce qui nous vaut des pages parmi les plus saisissantes, à l'instar de celles qu'elle consacre aux révolutions de 1848. Mais la reine des salons, arrière-grand-mère de Boni de Castellane, est aussi, au fin fond de la Silésie, un grand seigneur souverain qui reçoit chez elle le roi de Prusse et règne sur des dizaines de paroisses, des centaines de paysans et des milliers d'hectares - dépaysement garanti. Ecrits dans un style aussi simple que séduisant, et parfois mordant, qui lui ressemble bien, les Souvenirs rédigés en 1822 et qui vont de sa petite-enfance à son mariage en 1809, puis la Chronique qui court au jour le jour de 1831 à sa mort en 1862, constituent un document d'une immense valeur sur laquelle les historiens, qui l'ont souvent utilisé sans assez le dire, ne se sont pas trompés.

01/2016

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Actualité et médias

La bombe africaine et ses fragmentations

La cause est entendue, l'homme blanc est coupable de tous les maux de la création, et en particulier en Afrique noire où la colonisation serait responsable de tous les malheurs qui frappent le continent. La vérité est bien plus complexe et moins simpliste qu'on veut bien le dire. Il est vrai que l'erreur principale du colonisateur aura été, lors de la conférence de Berlin en 1885, de ne pas tenir compte des réalités ethniques et d'avoir découpé, avec gourmandise, ce nouveau "fromage". Mais l'homme blanc n'allait pas simplement en Afrique pour exploiter les natifs et les richesses continentales, il y allait pour évangéliser et apporter les bienfaits de la civilisation. Toutes les entreprises coloniales ne furent pas glorieuses, mais celles expérimentées par notre pays furent sans aucun doute, comparées à d'autres colonisateurs, les plus humaines, empreintes d'empathie pour ce que l'on appelait péjorativement les "indigènes". Des hommes comme Léopold Sédar Senghor ou Houphouët Boigny, ayant atteint les sommets de la hiérarchie politique française, en ont été les preuves vivantes et auraient pu en témoigner. Vaste continent de 30 30 415 873 km² que les soubresauts de la décolonisation (bien souvent bâclée), n'auront pas épargné, les "sept plaies d'Egypte" se sont abattues sur lui : guerres coloniales et postcoloniales ; conflits ethniques ; pénuries d'eau ; famines ; maladies (notamment sida et Ebola) ; corruption, etc. Et, comme si tout cela ne suffisait pas, l'incapacité et la rapacité de nombre de dirigeants sanguinaires, corrompus, pratiquant souvent le népotisme, jettent une ombre sur la capacité d'une bonne gouvernance dans ces pays. Mais, le mal absolu, le danger suprême pour l'équilibre même de la planète, c'est la démographie explosive, non maîtrisée, de l'Afrique en général et de l'Afrique noire en particulier. De 100 millions d'habitants en 1900, la population du continent est passée à 640 millions dans les années 1990, pour atteindre et dépasser le milliard en 2015 (16 % de la planète, à comparer avec les 9 % de 1950 !). Selon les projections démographiques, sa population pourrait même atteindre plus de deux milliards en 2050 et, 4,4 milliards à la fin du XXIe siècle. Ce phénomène est une menace pour l'Europe, à la population vieillissante. Ce livre n'a pas d'autres prétentions que de rafraîchir les mémoires et d'être un lanceur d'alerte.

08/2018

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Policiers

Sherlock Holmes : son dernier coup d'archet

2 août 1914. La nuit vient de tomber sur la campagne anglaise. L'air est suffocant et immobile. Sur la terrasse d'une longue maison basse à lourds pignons, deux Allemands fument le cigare tout en échangeant des propos confidentiels. Von Bork est le plus dévoué des agents du Kaiser et le plus astucieux des agents secrets. Ses qualités l'ont recommandé pour une mission en Angleterre, capitale. Elle touche à sa fin et il devrait être de retour à Berlin d'ici une semaine. Le baron von Herling, secrétaire principal de la légation, est venu lui rendre une petite visite. Ils ont l'arrogance de ceux qui sont convaincus d'avoir accompli avec succès leur mission. Ils sont en pleine séance de flatterie et d'autocongratulation. Depuis quatre ans, dans une atmosphère lourde qui pressent le conflit mondial, von Bork passe des documents top-secrets au gouvernement allemand concernant la défense et la sécurité du royaume. Son coffre-fort déborde de casiers épais étiquetés : " Gués ", " Défenses côtières ", " Avions ", " Irlande ", " La Manche ", etc. Mais il lui manque le joyau de la collection sur les transmissions de la marine. Altamont, un Irlandais d'Amérique qui voue une haine farouche à l'Angleterre, doit le lui apporter d'un instant à l'autre. Le secrétaire s'en va. Préoccupé par l'imminence de la tragédie européenne, il ne remarque pas une petite Ford qu'il croise dans la rue du village. Au volant, un homme à la forte charpente et à la moustache grise. A l'arrière, un homme qui aurait pu passer pour une caricature de l'oncle Sam. A l'aube de la Première guerre mondiale, alors qu'il vit en ermite dans le Sussex avec ses abeilles et ses livres, Sherlock Holmes sort de sa retraite pour venir en aide au Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté britannique et régler une affaire d'espionnage d'une importance capitale. Cette enquête, pleine d'humour malgré l'atmosphère pesante de la situation, joue sur la fausse absence de Sherlock Holmes. Maître de l'illusion et du déguisement, le célèbre détective prend ici les traits d'un Irlandais d'Amérique. Plus d'un siècle après sa création, Sherlock Holmes, doté d'un sens aigu de la logique et d'une expertise en criminalistique, continue de fasciner.

01/2016

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Musique, danse

Concerto pour piano (conducteur). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2015

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Cinéastes, réalisateurs

Jean-Pierre & Luc Dardenne / Seraing

Ce livre s'inscrit dans une continuité. Un précédent volume, Antonioni/Ferrare, interrogeait une ville et un mode d'écriture. Il s'agissait d'écrire sur le cinéma d'Antonioni et sur la ville de Ferrare qui, c'était une hypothèse, a construit son regard, et d'expérimenter par ailleurs un mode d'écriture à la lisière de la fiction. Réfléchir à l'urbain et tenter de trouver une écriture "juste" pour parler des films reste le moteur de ce nouveau projet. La ville de Seraing sert d'écrin à presque tous les films réalisés par les frères Dardenne. L'hypothèse, tette fois, est qu'en travaillant sur la durée et en inscrivant leurs films dans un environnement social précis, en accordant une place déterminante au travail et à ses variantes dans le temps, Jean-Pierre et Lut Dardenne ont contribué à définir un paysage. La construction de l'ouvrage repose sur trois séjours successifs à Seraing en compagnie de Guy Jungblut, à nouveau sollicité pour les photos qui encadrent l'écrit. Ces photos n'ont pas le statut de simples illustrations. Les séquences photographiques constituent un regard autonome sur la ville, ses particularités et ses failles. A plusieurs reprises, elles ont relancé le travail d'écriture qui parfois s'épuisait entre descriptions vaines et réflexions sociologisantes déconnectées du terrain. Le texte avance à partir de thèmes associés à la ville, son inscription dans l'histoire industrielle de la région, sa structuration, son fleuve, les bois qui l'enserrent, les ruines qui la trouent : des thèmes mis en regard des manières de filmer des frères Dardenne, tels les déplacements incessants des personnages, leurs gestes, leur relation au monde du travail et à la parole. D'autres pistes encore sont explorées, celle de frontière, de seuil, de passage, de lieu. Le fil narratif s'autorise des retours, des redites, des précisions d'un chapitre à l'autre. Il ne s'agit pas de démontrer mais de parcourir un chemin fragile, cabossé, incertain ; une réflexion forte de ses convictions mais sans cesse assaillie par le doute. Un troisième volume devrait poursuivre le parcours : un voyage en Allemagne sur les traces de Wim Wenders, de Berlin à Wuppertal. Il s'agira alors de se risquer à passer du côté de la fiction.

03/2021

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Témoins

Joseph Vialatoux (1880-1970)

Le livre introduit dans la pensée citoyenne et politique de Joseph Vialatoux (1880-1970), un grand représentant du catholicisme social français de la première moitié du vingtième siècle, et le met dans un contexte de pensée qui dépasse les frontières de la francophonie. Les trois sujets importants sont ici articulés : la critique du totalitarisme, le défi de la liberté, et enfin la légitimité de la résistance. En effet, Vialatoux, qui appartenait au cercle des catholiques intellectuels autour du philosophe et journaliste Marius Gonin, a répondu avec ses amis à l'appel du pape Léon XIII d'entrer dans le dialoque avec société et de défendre ici les principes chrétiens. De ses textes politiques il est donc possible de dégager trois grande lignes de sa pensée dans laquelle Vialatoux défend surtout la personne humaine et la société civile ouverte. D'abord, il s'agit de la critique des régimes totalitaires du vingtième siècle. Vialatoux a découvert une forte ressemblance entre les systèmes totalitaires, représentés alors par le nazisme et le communisme, et la conception de société de Thomas Hobbes. La combinaison curieuse de l'irrationnel et de la logique pure de Hobbes correspond tout à fait aux systèmes totalitaires modernes. Ensuite, le refus du totalitarisme a provoqué chez Vialatoux la question sur la liberté humaine. En fait, cette dernière représente la condition nécéssaire pour la société politique. Dans cette partie du livre nous mettons Vialatoux, en tant que philosophe chrétien, en confrontation avec d'autres penseurs de la liberté, dont Isaiah Berlin, Hannah Arendt ou Erich Fromm. Finalement, le troisième thème proposé et articulé avec les deux précedents concerne la capacité humaine de s'engager dans la société. Cette capacité se révèle de la manière la plus évidente justement dans les moments sombres de l'histoire de la nation. Dans sa pensée citoyenne Vialatoux a développé ses réflexions sur la résistance pendant la deuxième guerre mondiale et posé la question sur la légitimité du pouvoir politique. Même si Vialatoux ne s'est pas référé expressément une seule fois aux sources d'inspiration, il est très frappant comment il s'est rapproché du schéma scolastique tardive, qu'on trouve par exemple chez Francisco Suárez. Alors, par ce fait il a expliqué non seulement ce que c'était le pouvoir politique, mais de plus il a prouvé la continuité dans la pensée sociale chrétienne entre la fin du seizième et du vingtième siècle.

03/2021

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Romans historiques

Les ondes de la tourmente

Ce roman historique observe la montée du nazisme dans les années 30 à travers la vie d'un jeune Lorrain, Ernest Klein. Passionné par l'écoute des grandes radios internationales qui commencent à émettre en Europe, il va avoir la chance de faire partie de l'équipe fondatrice de Radio Strasbourg. En 1930, le gouvernement français décide de lancer cette grande station régionale pour couvrir toute l'actualité artistique d'Alsace et de Lorraine mais surtout pour être la vitrine de la culture française en Allemagne et devenir un outil de réconciliation entre les deux pays. Malheureusement les bruits de bottes venus d'Allemagne vont, peu à peu, transformer la station en radio de propagande. L'Alsace et la Lorraine, avec leur double culture, deviennent le réceptacle mais aussi le miroir grossissant des tensions entre la France et l'Allemagne. Ernest Klein va être au premier rang pour observer une Europe à la dérive où chacun va devoir choisir son combat et comprendre que la neutralité est un exercice impossible. Si le tourbillon des ondes de la tourmente va peu à peu emporter Ernest Klein sans qu'il puisse le maîtriser, il va néanmoins se battre pour préserver sa vie intime et sentimentale. Et à cette époque, tomber amoureux d'un garçon de son âge n'est pas sans poser de problèmes de conscience mais aussi d'insertion sociale. Si les religions dominantes condamnent l'homosexualité, la science la considère encore comme une maladie mentale et la société comme un fléau social, voire un comportement criminel. Ernest et son ami Paul vont tenter de garder leur secret. Ensemble, ils vont partir à la découverte d'une Lorraine et d'une Alsace secrètes où leurs semblables ont réussi à tisser une toile fragile pour survivre dans un environnement hostile. Toujours partagés entre leur double culture franco-germanique, ils vont également s'immerger dans un Berlin et un Paris interlopes, où intellectuels et artistes homosexuels commencent peu à peu à imposer leur différence créative. Mais dans ce milieu aussi, la montée du nazisme n'est pas sans susciter des interrogations. Avec la guerre, l'occupation de la France, l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, la vie de Ernest et de Paul va être bouleversée. Mais parviendront-ils à préserver leur amour ?

09/2011

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Histoire des idées politiques

"Heureux qui communiste a fait un beau voyage...". Pérégrinations et digressions

C'est une petite collection de ces curieux gravats idéologiques, glanés au hasard de mes pérégrinations que je propose ici, en faisant mienne la célèbre phrase d'un autre cancre que moi, auquel je suis très reconnaissant d'avoir su formuler mieux que je n'aurais su le faire ce que je ressens aujourd'hui : " Heureux qui, communiste, a fait un beau voyage ". " Il y a eu d'abord l'arrivée de Gorbatchev à la tête du Comité Central du Parti Communiste de l'Union Soviétique, en 1985, puis sa fameuse perestroïka (restructuration), la glasnost (transparence), la chute du Mur de Berlin (novembre 1989) puis, en juin 1990, la proclamation de la souveraineté de la Russie par Boris Eltsine, qui a entraîné l'éclatement de l'URSS et l'effondrement de son organe de direction, le PCUS. J'ai suivi toute cette succession d'épisodes de près. Et même de très près puisqu'en août 1991, au moment du putsch pitoyable tenté par un quarteron d'apparatchiks alcooliques pour renverser Gorbatchev et sauver ce qui restait à sauver de l'Union Soviétique, j'étais à Moscou ! L'onde de choc est considérable et s'étend sur toute l'Europe, où les partis frères sont, pour le moins, ébranlés. Premier parti communiste du monde occidental et deuxième formation d'Italie (derrière la Démocratie Chrétienne), le PC italien est dissous en 1991. La même année, le Parti Communiste de Grande-Bretagne cesse d'exister. En Belgique, le Parti se scinde en deux (francophones d'un côté, flamands de l'autre). Ailleurs, certains préfèrent continuer leur activité sous un nouveau nom. Il n'y a qu'en France où, apparemment, rien ne change. Le Parti Communiste Français reste le Parti Communiste Français. Ainsi, après avoir volé en éclats dans les conditions décrites un peu plus haut, le communisme soviétique a-t-il eu, ici ou là dans le monde, on le voit, des retombées parfois aberrantes. J'en ai trouvé des traces un peu partout où je me suis rendu : en Russie même naturellement, et dans ses anciennes possessions d'Asie centrale, mais aussi en Chine, en Mongolie, en Corée et même beaucoup plus loin, très loin de l'épicentre de la déflagration : au Congo, au Burkina, en Algérie, en Libye, au Moyen-Orient ainsi que, bien sûr, en Europe. Chez, comme dirait l'autre, les prolétaires de tous les pays.

04/2023

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Essais

Architecture & dignité

Le prestige de l'architecture se mesure à l'aune d'une notion qui, à la différence du beau, de l'utile ou de la construction, est restée dans l'ombre des traités. C'est dans le berceau de l'architecture occidentale, à l'époque où l'art de bâtir était avant tout une offrande, que la dignité se fait jour, avec la colonnade sous fronton, visage du temple hellénique. La force de cette figure du portique laissera une marque si profonde dans les esprits que la production architecturale s'en inspirera au cours des siècles pour entretenir l'image de la dignité, au bénéfice du prince, de l'évêque ou de la collectivité. Percer le secret de cette longévité et de cette universalité conduit à retracer la généalogie des multiples motivations derrière l'acte d'édifier. La dignité, qui a survécu à son premier visage, dont les maîtres modernes ont renouvelé l'expression, est ce au nom de quoi les pouvoirs ont occupé la scène et décoré la ville, mais aussi ce dont le projet architectural s'est nourri pour noyauter les savoirs constructifs, ennoblir la fonction pratique des murs et vaincre la disparité des lignes du plan, de la coupe et de l'élévation par la volonté d'un tout ordonnateur. Elle peut mobiliser un plan souverain, à l'image du naos détaché et autonome, comme l'illustrent la Nouvelle galerie nationale de Berlin de Mies van der Rohe ou la bibliothèque Exeter de Kahn, ou une certaine manière de défier la gravité, que l'on peut observer aussi bien dans les palais des communes italiennes du Duecento que dans la modernité brésilienne - comme la Faculté d'architecture de Sao Paolo d'Artigas -, ou encore l'art de soulever, dont certains projets corbuséens - notamment la Cité radieuse - sont l'éclatante manifestation. Des premières cités occidentales à la ville postmoderne, cette notion éclaire d'un jour neuf les fonctions sociales du beau, mais aussi des notions majeures telles que l'utilité, la gravité, l'échelle, la structure, l'ordre ou le décor. La dignité permet également d'interroger sous un angle inédit les conditions de l'invention, la quête de sens depuis le siècle dernier, la place des modèles dans l'imaginaire des architectes, notre rapport au luxe et à la grandeur et notre attachement aux places dont les bâtiments ont la garde.

05/2022

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Géopolitique

Les autres ne pensent pas comme nous

Maurice Gourdault-Montagne nous fait revivre les grands événements diplomatiques qui ont marqués la France de Mitterrand à nos jours. Plus que les mémoires d'un grand diplomate, cet ouvrage est celui de l'un des meilleurs connaisseurs des relations interna tionales de ces quarante dernières années. Acteur et expert de premier plan, l'auteur nous éclaire sur des enjeux stratégiques dont l'actualité ne cesse de faire irruption dans nos vies. Maurice Gourdault-Montagne est un homme de caractère. Sa vigueur intellectuelle donne à ces souvenirs toute leur valeur et leur authenticité. Ayant occupé des fonctions clés à l'Elysée, à Matignon et au Quai d'Orsay, maîtrisant aussi bien les arcanes de la diplomatie française que ceux de la politique intérieure, il nous plonge dans les coulisses des grandes crises qui ont secoué le monde. Des rapports franco-américains durant la guerre d'Irak aux missions secrètes dont il fut chargé pour renouer des rela tions avec l'Iran et la Syrie, en passant par les soubresauts de la construction européenne, il nous fait entrer dans ce qu'on appelle le " domaine réservé " du président, depuis le premier mandat de François Mitterrand. A une vision uniforme et idéologique du monde, Maurice Gourdault-Montagne oppose une philosophie de l'action fondée sur la diversité des cultures et des peuples, le respect de leur histoire et de leur sensibilité. Jeune diplomate en Inde, puis ambassadeur à Tokyo, Londres, Berlin ou Pékin, il dresse des portraits originaux des dirigeants qu'il a rencontrés, en particulier en Allemagne où il a passé sept années. Il évoque aussi les occasions manquées avec la Russie et livre une analyse personnelle de la crise ukrainienne. Devant l'importance de l'enjeu algérien, il retrace la tentative avortée du traité d'amitié, et nous éclaire enfin sur les évolutions de pays plus lointains, indispensables à la compréhension des défis contemporains, comme la Chine, l'Inde et le Japon. Dans un environnement marqué par le retour des empires, la colère des peuples et le recul des valeurs universelles au profit du différentialisme et du communautarisme, Maurice Gourdault-Montagne souligne aussi bien les atouts que les faiblesses de notre pays : une France contrainte de s'adapter aux nouvelles réalités du monde sans rien perdre de sa capacité d'entraînement.

10/2022

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Historique

Le fantôme d'Odessa

Mai 1939. L'écrivain Isaac Babel est incarcéré à la prison de la Loubianka. Il y sera interrogé et torturé pendant huit mois avant d'être secrètement exécuté le 27 janvier 1940 sur ordre de Staline. Pour tenir, il écrit à sa fille Nathalie, réfugiée en France avec sa mère. La lettre du condamné à mort prend la forme d'un examen de conscience. Comment ses idéaux de liberté, son refus des dogmes, son humanisme l'ont-ils écarté de cette Révolution à laquelle il a cru ? Les visions qui lui reviennent sont celles de sa jeunesse à Odessa, la ville turbulente, affranchie, éclatante de vie, de couleurs et de drames, des bandits juifs emmenés par le "Roi" Bénia Krik, qu'il a peinte dans ses premiers récits. Les images du scénario qu'il a tiré de ces contes pour S. M. Eisenstein et que le cinéaste, accaparé par son Potemkine, n'a jamais tourné, affluent à sa mémoire. Relatant les hauts faits de l'indomptable Bénia, anarchiste associé aux bolchéviques, puis trahi par eux, elles s'imposent soudain comme la parfaite prémonition de son propre destin...CAMILLE DE TOLEDO vit à Berlin. Il enseigne la création littéraire à l'ENSAV, Bruxelles. Depuis sa trilogie parue aux Editions du Seuil (Le Hêtre et le Bouleau, essai sur la tristesse européenne, Vies potentielles, Oublier, trahir, puis disparaître) jusqu'au récent Thésée, sa vie nouvelle (Verdier, 2020), il travaille sur les spectres de l'Histoire. Après Herzl, une histoire européenne (Denoël, 2018), il poursuit avec ce second roman graphique autour d'Isaac Babel son effort pour rappeler à la vie des mondes disparus. C'est aussi en ce sens qu'il oeuvre à divers projets autour de la personnalisation des éléments de la nature. ALEXANDER PAVLENKO est né en Russie en 1963. Il étudie l'histoire, le dessin et l'animation à Moscou. En 1992, il quitte son pays avec sa famille pour fuir l'antisémitisme et s'installe en Allemagne, près de Francfort. Il travaille pour des éditeurs russes et allemands, illustrant entre autres des textes de Pouchkine, Georges Bataille, Sade, Oscar Wilde... Son blog sur la culture alternative, où il a pris la défense des Pussy Riot, est suivi par de nombreux fans en Russie et dans la diaspora. Avec Herzl et ce tout nouveau Fantôme d'Odessa, il acquiert une visibilité européenne.

05/2021

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Musique, danse

Concerto pour piano (réduction pour 2 pianos). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2019