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Extraits

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Littérature française

L'attraction du bal

Un prestidigitateur sous-estimé ; un animateur pour noces et obsèques ; un chef d'orchestre qui ne connaît pas la musique ; un patron de restaurant, ancien de l'Armée rouge ; un président de communauté qui devient Prix Nobel ; un dépanneur qui ne dépanne rien ; un spécialiste de la littérature chevaleresque qui finit fabricant de pickelfleisch ; un spécialiste en spécialités mal payé ; un mari opprimé qui est enfin heureux en devenant méchant ; le théâtre yiddish sans le théâtre yiddish ; un homme célèbre qui souhaite que cesse sa chance ; une promenade pour refaire le monde ; le prix de la gratuité ; une tombola prémonitoire ; les prétentions d'un vieux célibataire ; une vedette de cinéma au succès cyclique ; le dialogue de deux écrivains dont l'un aurait dû rendre hommage à l'autre ; les réflexions d'un distrait le jour de Kippour ; Molière et Shakespeare au cimetière de Bagneux... Si l'on pense aux références obligées que sont devenus les écrivains juifs américains, Cyrille Fleischman est cependant un écrivain bien français dont les histoires sont ancrées dans un Paris surprenant. Il faut découvrir son petit monde pour comprendre ce qu'est la dimension de l'humour dans une écriture juive de la diaspora, où Paris apparaît aussi savoureux que New York et peut-être plus encore, alors qu'y plane le souvenir d'un monde proche, perdu en Pologne et ailleurs.

05/1987

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Littérature française

A la recherche du temps perdu Tome 3 : La prisonnière. La fugitive. Le temps retrouvé

Selon Nietzsche, les vrais grands livres sont rares : eux seuls font oublier les autres livres. La Recherche est dans ce cas. Comme La Divine Comédie de Dante, comme le théâtre de Shakespeare, elle ne reproduit pas le monde, elle le produit. Sans doute Dieu a disparu de cette cosmogonie, mais que de livres en un seul ! Celui de l'enfance, celui des désirs, celui de la mondanité et de la nature, celui de l'amour, celui du sexe et de la mort, celui de l'art enfin qui se construit sous nos yeux. A chacune de nos questions humaines Proust répond d'une manière qui peut sembler définitive, plus fin que Marivaux et aussi fort que Michel-Ange. Née de l'intelligence la plus pénétrante de ce siècle, la Recherche est l'œuvre la plus généreuse dont nous puissions disposer : transmutation perpétuelle du particulier en universel, elle donne à son lecteur l'impression d'être l'auteur de ce qu'il fit. Cet autoportrait, qu'ont risqué avant lui saint Augustin, Montaigne ou Rousseau, Proust seul l'a pleinement réalisé en le soumettant comme le Monde à l'épreuve du Temps, vrai protagoniste de ce livre immense. L'impossible littéraire est ici atteint : ce livre des idées est aussi un poème, ce drame universel est également l'œuvre d'un grand auteur comique. Le désenchantement débouche sur la joie.

04/2001

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Théâtre

Journal de travail. Tome 2, Apprentissages en Italie (1969-1971)

Acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, Patrice Chéreau (1944-2013) a joué un rôle majeur sur la scène artistique et culturelle européenne durant plus de quarante ans. En 1969, invité par Paolo Grassi au Piccolo Teatro de Milan, Chéreau se confronte à des acteurs et à des techniciens qui n'ont pas la même culture du théâtre que les Français. Il s'essaie à l'opéra et, dans une Italie friande de gialli, il jette les bases de ce qui deviendra, quatre ans plus tard, sa première incursion au cinéma avec l'adaptation du roman noir La Chair de l'orchidée. Les notes réunies dans cet ouvrage concernent ses mises en scène de L'Italienne à Alger de Gioacchino Rossini, La Nuit des assassins de José Triana, Henri V et Richard II de William Shakespeare, Splendeur et mort de Joaquin Murieta de Pablo Neruda, Toller, scènes d'une révolution allemande de Tankred Dorst, La Traviata de Giuseppe Verdi, La Finta Serva de Marivaux, Lulu de Frank Wedekind, Massacre à Paris de Christopher Marlowe et l'adaptation cinématographique de La Chair de l'orchidée. Ce livre est le deuxième d'une série de six volumes consacrée aux notes du metteur en scène, issues des archives du fonds Patrice Chéreau conservé à l'IMEC.

09/2018

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Littérature française

Amoureuse d'un âne. Ké Chir hachirim

Les relations entre un homme et une femme sont d'une désespérante banalité, qu'avons-nous le droit d'être : Epoux ? Amant ? Frère ? Enfant ? Et à part cela ? Thomas Nashe se tenait interdit, suspendu aux lèvres d'Elizabeth Carey. Elle continua, imperturbable, avec une forme de cruauté qui les atteignait l'un et l'autre. - Je ne suis pas votre mère, je ne suis pas votre sceur et je ne puis être votre femme... Londres 1595, la reine Elizabeth, qui n'a toujours pas désigné d'héritier, est confrontée aux manceuvres de son favori Lord Essex (et de sa clique) qui poursuit sa quête de pouvoir. L'Académie des Anes tient tête à l'intrigant. Ses seules armes sont ses idées subversives disséminées dans les écrits de ses membres. La pièce de William Shakespeare Peines d'amour perdues excelle à ce jeu d'allusions subtiles. Mais les choses se compliquent lorsque deux Anes, Thomas Nashe et Elizabeth Carey, osent ce que leur époque réprouve. Les échos du Cantique des Cantiques et des oeuvres de l'Académie se mêlent et scandent leur relation tumultueuse. Thomas doit fuir. Avec deux singuliers compagnons, il se lance dans un périple qui le conduira dans une France d'Henri IV en proie aux derniers soubresauts des guerres de religion... En résultera-t-il davantage que le songe d'une nuit d'été ?

03/2017

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Royaume-Uni

Charles, roi d'angleterre

C'est un homme qui attend dans l'antichambre, mais la porte n'est pas encore ouverte. Patienter toute une vie doit sembler long. Mais Charles paraît ne jamais s'ennuyer. Le prince de Galles préside quatre cents organisations charitables, affiche un sourire aimable et offre un mot gentil à chacun. Son apprentissage de futur roi relève de la formation permanente. Il voyage, serre des mains, coupe des rubans. Sérieux en public, facétieux en privé, il travaille, peint des aquarelles, cultive ses lubies et ses jardins, s'intéresse aux religions d'autrui, et le climat l'inquiète. Enfant, il a connu tous les chagrins. Jeune homme, il a goûté tous les plaisirs. Le polo, les jeunes filles, l'Aston Martin décapotable, les études, Shakespeare, apprendre le gallois et jouer du violoncelle, flirter, porter l'uniforme, des kilts écossais et des costumes sur mesure. Ce dandy a cherché l'amour, chose compliquée. Il l'a finalement trouvé avec une certaine Camilla Shand, mais on lui conseilla Diana. Leur union fut un désastre. Né en 1948, Charles a son idée sur l'architecture, l'agriculture bio, la médecine douce et l'économie circulaire. Il agace les experts, mais cet antimoderne fut en avance sur son temps avec l'écologie et le changement climatique. Enquête sur un grand enfant bientôt roi, qui cultive sa part de mystère.

03/2021

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Critique

Appelez-moi Ismaël

Appelez-moi Ismaël (Call Me Ishmael, 1947), premier livre publié par Charles Olson, est également une oeuvre maîtresse des études melvilliennes, dont Olson fut l'un des pionniers. Il s'intéressa à l'auteur de Moby Dick alors même que, plus de trente ans après sa mort dans l'oubli général, on commençait à redécouvrir l'oeuvre de Melville. Olson réussit le tour de force d'épouser à la perfection le souffle melvillien, à en embrasser la démesure pour proposer une lecture de l'un des plus grands livres de la littérature universelle qui fascine par une extraordinaire érudition, faisant voler en éclats les canons académiques. Olson a été l'un des premiers à comprendre l'importance de Shakespeare et de la Bible dans Moby Dick, transfigurant l'histoire d'une pêche à la baleine en un mythe universel au souffle épique et tragique. Olson écrit un essai captivant, exaltant, entraînant le lecteur par l'enchaînement des arguments qui constituent une trame narrative dans un style et une organisation audacieuses qui font l'originalité de ce livre. Devenu un véritable classique de la critique, l'originalité de Appelez-moi Ismaël égale, dans ce genre, celle de Moby Dick. Ce volume regroupe, en annexe, les autres textes publiés par Olson sur Melville, tout au long de sa vie.

03/2024

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Psychologie, psychanalyse

Un personnage en quête de sublimations

La sublimation — la dérivation des pulsions vers des objets non sexuels, socialement valorisés — est un concept psychanalytique insatisfaisant : depuis 1905 que Freud l'a décrite, on ne voit clairement ni son mécanisme ni sa genèse. Le "personnage" en question est donc d'abord l'auteur, en quête du concept. Mais c'est aussi, c'est surtout, le Léonard de Freud, le Monsieur Teste de Valéry, le Richard III de Shakespeare, le Valéry de Pontalis, sans oublier ces femmes "à passions élémentaires, enfants de la nature qui refusent d'échanger le matériel contre le psychique" : autant de personnages vivant d'une vie intermédiaire, mi-héros de papier, mi-personnes réelles. Mathilde Girard fragmente ainsi le concept de sublimation en petites quantités — rencontres, parcours croisés, passions discrètes, dérives nouvelles. Elle en étudie la survenue, l'activité : quand ? de quelle manière ? Pourquoi chez l'un et pas chez l'autre, pourquoi chez ce personnage qui est "souvent un homme, et même un homme génial"? "Dans son génie, il ressemble à l'enfant qu'il était, qu'il a gardé en lui. Il fait des projets, des croquis d'espaces, des dessins d'oiseau. Parfois il part dans ses pensées pendant longtemps. Il s'abstrait. Il s'excepte du monde." Ce livre est l'histoire d'un personnage passionnel qui se heurte exemplairement à nos raisons culturelles.

10/2019

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Histoire littéraire

Passage de l'Odéon. Sylvia Beach, Adrienne Monnier et la vie littéraire à Paris dans l'entre-deux-guerres, Edition revue et augmentée

"Indiscutablement, c'est un grand bonheur que de rendre à nouveau hommage à Adrienne Monnier et Sylvia Beach, avec lesquelles j'étais, comme on dit au Québec, "tombée en amour" il y a deux décennies. Me réimmerger dans leur monde n'a fait que confirmer ce sentiment inaltéré pour deux libraires intrépides, articulées, drôles, énergiques, sans peur ni reproche. Elles ont été mes héroïnes, elles le demeurent, intactes". En 1915, Adrienne Monnier inaugure au 7, rue de l'Odéon une librairie-bibliothèque de prêt, La Maison des Amis des Livres, appelée à devenir le rendez-vous favori du Tout-Paris littéraire. En 1921, Sylvia Beach installe en face, au n°12, Shakespeare and Company. L'"Odéonie" va constituer l'un des foyers les plus actifs de la vie culturelle de l'entre-deux-guerres, dont la renommée franchira les frontières de la France avec la parution d'Ulysse de James Joyce, édité en 1922 par Sylvia Beach, puis traduit en français en 1929 grâce à Adrienne Monnier. Un lieu mythique de partage et de rencontres pour Aragon, Gide, Sarraute, Breton, Fargue, Beauvoir, Leduc, Stein, Toklas, Hemingway. Dans un Paris agité de passions et fou de livres, Laure Murat nous entraîne dans un récit vivant, sur les pas de deux libraires hors du commun, sans lesquelles notre paysage littéraire serait aujourd'hui très différent.

04/2024

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Littérature Italienne

Nouvelles

Voici une abondante anthologie des Nouvelles de Bandello (1 554), qui tient compte de la variété des thèmes et registres narratifs de ce conteur de la Renaissance italienne. Fin lettré, moine courtisan, Bandello nourrit ses récits de la large expérience qu'il a acquise dans les cours princières, les campagnes militaires, les milieux ecclésiastiques. Fasciné par l'extrême diversité des " accidents qui adviennent au jour le jour ", Bandello enregistre dans ses récits, avec une inlassable curiosité, les effets d'une " fortune " aléatoire, née des aberrations de l'Histoire, ou jaillissant du tréfonds passionnel, voire pathologique, de l'individu. Soucieux de " faire " vrai, notaire de la petite histoire, il porte sur les faits nus un regard objectif, presque clinique, ce qui ne l'empêche pas d'éprouver une sympathie indulgente pour les faiblesses humaines, ni de prôner une morale de la modération, n'excluant pas la jouissance des plaisirs de la vie. Il alterne constamment les thèmes et les tonalités : faits divers burlesques ou criminels, farces érotiques, comédies de mœurs... La structure autobiographique et épistolaire de l'ensemble donne au recueil une allure journalistique. En France, en Angleterre, en Espagne, ses " chroniques italiennes " ont été adaptées ou imitées par Montemayor, Belleforest, Shakespeare, J. Ford, Webster, Camoens, Lope de Vega, Cervantes, Lope de Rueda... Un succès qui, cautionné au XIXe siècle par Stendhal, Balzac, Mérimée, etc., rebondira jusqu'à nos jours.

03/2002

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Théâtre

Le théâtre réinventé. Défenses de la scène dans l'Europe de la première modernité

Pourquoi défendre le théâtre dans l'Europe de la première modernité? Parce qu'au moment de sa professionnalisation et de son institutionnalisation, il suscite une forte hostilité qui puise aux sources antiques, aussi bien païennes que chrétiennes. Cependant, si elles répondent aux attaques, les apologies des théoriciens et des dramaturges s'adressent surtout à l'autorité politique et à leur propre camp, car il s'agit moins de défendre que de conquérir. Les défenseurs cherchent à réinventer le théâtre pour le constituer en activité autonome et spécifique, et pour lui donner une place légitime dans l'espace social et politique ; à cette fin, ils redéfinissent ses utilités, le métier du comédien, la place des femmes à la comédie et, bien sûr, les effets du spectacle. En les lisant avec Artaud, on a pu croire que seuls les adversaires avaient saisi la dynamique passionnelle de la séance théâtrale, mais les discours de défense, qui usent largement de l'ironie et de la provocation, produisent une théorie du théâtre et de ses effets tout aussi pertinente et puissante. Revenir sur ces polémiques, c'est constater que le théâtre peut être un espace où se jouent des batailles politiques et religieuses, c'est aussi redécouvrir sa capacité d'émancipation et son pouvoir d'action, c'est enfin, avec Shakespeare et Cervantès, Molière et Corneille, comprendre l'expérience théâtrale qui est toujours la nôtre.

03/2019

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Lycée

Le poison d'amour

Une belle et tragique histoire d'amitié adolescente sous forme de journaux intimes croisés, de la plume légère et incisive d'Eric-Emmanuel Schmitt Quatre adolescentes - Anouchka, Colombe, Julia et Raphaëlle - vivent une amitié fusionnelle. Elles écrivent chacune leur journal intime en faisant part de leurs émotions, leurs joies, leurs attentes, leurs déceptions, leurs désespoirs. Entre joie et tristesse, ces quatre récits de vie, montrent la difficulté d'être quand on est adolescent, cet âge charnière qui arrache de l'enfance et propulse vers le monde adulte, si souvent décevant. Comment accepter la médiocrité du monde que l'on commence à découvrir quand on ne songe qu'à connaître le grand amour ? Le style léger et incisif de l'auteur, dont on ne vante plus le talent, mêle les niveaux de langue et soulève l'empathie du lecteur qui est invité à se lancer dans sa propre introspection. L'ouvrage permet d'étudier, en outre, les caractéristiques du journal intime et plus généralement du récit à la 1re personne, tout en permettant un lien avec l'étude de Roméo et Juliette de Shakespeare. Niveaux et objets d'étude : 3e : Se raconter, se représenter 2de et 1re : Le roman et le récit 2de professionnelle : Dire et se faire entendre 1re professionnelle : Lire et suivre un personnage : itinéraires romanesques

06/2022

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Littérature française

Les interstices du temps

Qui n'a pas senti, pendant un instant, la réalité d'une image rêvée ou d'une sensation qui semble venir d'une mémoire cachée ? Lorsque de telles choses apparaissent dans la littérature, nous les qualifions de "fantastiques" pour affirmer leur inexistence. Elles correspondent à des expériences, que nous faisons tous, d'une autre réalité : celle qui nous apparaît dans les interstices du temps et que seul le langage peut nous amener à accepter. Dans les cinq histoires qui composent ce recueil - qu'il s'agisse du passé qui rattrape un jeune étudiant parisien, de sa mémoire vivante que ressaisit un adolescent basque ou de la lycanthropie d'un héros de la Résistance -, c'est cette autre réalité qu'on voit surgir et réhabiter le monde. Ces réincarnations ou ces métamorphoses sont autant d'épreuves ou de miracles, où chaque personnage découvre sa liberté. Eugène Green est cinéaste, écrivain et dramaturge. Il a réalisé de nombreux films, parmi lesquels : Le Pont des Arts (2004) ; La Sapienza (2014) ou Le Fils de Joseph (2016). Il a publié des romans : La Reconstruction (2008) ; La Bataille de Roncevaux (2009) ; La Communauté universelle (2011) ou L'Enfant de Prague (2017) ; et, chez Desclée de Brouwer, La Rue des canettes (2003), La Parole baroque (2001), Présences. Essai sur la Nature du cinéma (2003) et Shakespeare ou la lumière des ombres (2018).

03/2019

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Poches Littérature internation

Le livre du courtisan

Le livre du Courtisan (1528) de Baldassar Castiglione est un des chefs-d'oeuvre de la littérature italienne, mais aussi un de ces textes, rares, qui ont eu un destin vraiment européen et qui ont exercé une influence dépassant le cadre littéraire. Son succès immense pendant près de trois siècles prouve que la société européenne d'Ancien Régime s'est reconnue dans le personnage du " parfait Courtisan " dessiné, au début du XVIe siècle, par un gentilhomme originaire de Mantoue, homme de guerre, diplomate, humaniste, poète, qui devait finir sa carrière comme nonce pontifical à la cour de l'empereur Charles-Quint. Loin d'être un " vil flatteur ", le courtisan de Castiglione résume en lui toutes les qualités que la renaissance exige de l'homme individuel et social. L'idéal chevaleresque du Moyen Age et l'idéal culturel de l'Humanisme, les " armes " et les " lettres ", s'unissent pour former un modèle qui inspirera par la suite d'innombrables variations. Mais le Courtisan n'est pas une livre théorique. C'est une " conversation ", pleine d'esprit, de grâce et de désinvolture, de poésie aussi, qu'échangent des amis dans le cadre du palais ducal d'Urbino, siège d'une des cours les plus raffinées d'Italie. Rabelais, Montaigne, Cervantès, Shakespeare, pour ne citer que les plus grands, retiendront les leçons du " comte Baldassar ", doublement immortalisé par son livre et par le portrait que Raphaël, son ami, a fait de lui.

03/1991

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Humour

Les joies du yiddish

En 1994, les éditions Calmann-Lévy publiaient pour la première fois en français Les Joies du Yiddish, véritable anthologie de l’humour juif, adossée à une initiation à la langue, d’Isaac Bashevis Singer… et dont les expressions les plus truculentes ont largement été relayées par Woody Allen, Jerry Seinfeld, Jonathan Safran Foer, Judd Appatow, Popeck, Johann Sfar et même Fran Drescher, la nounou d’enfer. Vous pensiez peut-être que le mot schmock venait de Shakespeare ? De aleph-beis à zeyde, vous ferez connaissance avec une étonnante galerie de personnages, sortis tout droit du shtetl – tzaddik et shnorrer (sage et mendiant), ‘hou’hem et shlémil (idiot et poissard) –, vous saliverez à l’évocation des mets des plus fameux delicatessen, et vous vous imprégnerez de la sagesse particulière de ce dialecte dont un mot en deux lettres est capable de revêtir une vingtaine de significations. Véritable plongée dans la culture ashkénaze, de Cracovie à la Borscht Belt, de la rue des Rosiers au Lower East Side, de Jérusalem à la bonne ville de Helm, ce livre est aussi une encyclopédie de la vie juive, du Talmud au show-biz, de la Bible à nos jours, des larmes et du rire. Pour cette nouvelle édition, nous avons demandé à Olivier Ranson, dessinateur vedette du Parisien-Aujourd’hui en France et du mensuel L’Arche, de croquer le yiddish en trente dessins philosophiques, hilarants, émouvants, doux-amers ou carrément insolents.

10/2011

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Littérature française

Les Trois coffrets

"C'est grâce à un nom de femme, aussi mystérieux que les lettres effacées d'un alphabet ancien, aussi difficile à retenir qu'une langue apprise et jamais parlée, que m'est revenu non le souvenir d'un rêve, mais le souvenir d'avoir rêvé". Le nom obscur et fascinant auquel il est fait allusion dès les premières lignes du récit de Gérard Macé, c'est celui de Crepereia Tryphaena, qui désigne à la fois une morte et sa poupée, retrouvées sur les bords du Tibre à la fin du siècle dernier. A partir de l'histoire incertaine du sarcophage (qui date du deuxième siècle) et d'un rêve qui revient à ce propos, le narrateur erre dans la mémoire des noms, qui contient aussi ses propres souvenirs. Grâce à l'évocation de vies antérieures (dont celle de Champollion) et d'une identité qui se confond avec un jeu d'écritures, grâce à l'image d'un mannequin mais aussi grâce à l'étrange rendez-vous que propose le présent, dans un Paris à peine plus réel que la Rome antique ou l'Egypte des songes, le narrateur est alors confronté à un univers d'ombres, à des silhouettes agrandies, à des visages qui se ressemblent, à des vérités entrevues... Ajoutons que les trois coffrets du titre viennent d'une tradition lointaine, celle des contes populaires dont s'est inspiré Shakespeare pour Le marchand de Venise, et que Freud a commentée.

01/1986

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Psychogérontologie

La beauté, les arts et le vieillissement

Nous avons tous entendu le célèbre passage de Shakespeare : "Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs" . Peut-être moins connue est la description du dramaturge, un peu plus loin dans le texte, des sept âges de la vie. Au début, l'enfant et l'écolier "avec son frais visage du matin" . Ensuite, l'amoureux, le soldat et le juge. Mais c'est sa représentation des derniers chapitres de l'histoire humaine qui nous intéresse ici. Selon le mélancolique Jacques dans Comme il vous plaira, le sixième âge offre "un maigre Pantalon en pantoufles... les bas bien conservés de sa jeunesse se trouvent maintenant beaucoup trop vastes pour sa jambe ratatinée ; sa voix, jadis forte et mâle, revient au fausset de l'enfance" et, enfin, le septième et dernier âge qui est " la seconde enfance, état d'oubli profond où l'homme se trouve sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien " . D'ailleurs, même de nos jours, les discours sur le vieillissement font souvent référence à la perte (d'autonomie, de capacité, d'indépendance ou même de la dignité), à l'infirmité et à la vulnérabilité. Mais ne pourrions-nous pas parler de la beauté dans le contexte du vieillissement ? Ce livre, fruit d'une conversation de spécialistes de disciplines différentes, vise à réorienter la conversation en mettant en lumière la beauté, la créativité et l'innovation comme dimensions importantes des sixième et septième âges.

08/2021

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Littérature russe

Farces et attrape. Une demande en mariage ; L'ours ; Raté

Anton Tchékhov est un farceur, plus précisément un auteur de farces. Il s'agit ici de deux farces en un acte, datant de 1888 : Une demande en mariage et L'Ours. On y a ajouté en fin de volume un court récit de 1886, une attrape, une petite tromperie, intitulé Raté. Les petites pièces en un acte, ces petites farces comiques et tragi-comiques, sont des tableaux de moeurs où s'exprime pleinement la drôlerie, l'humour particulier de Tchékhov. "La drôlerie de Tchékhov est d'une saveur, d'une violence grotesque incomparables. Elle n'est pas toujours prisonnière de la démonstration satirique, mais sait être folle, échevelée, jongler pour le plaisir avec les mots, les masques, l'absurde et le fantasque. " L'intérêt de l'édition réside aussi dans la fabrication de l'ouvrage. Tout est ici un peu farceur : le papier nappe de la jaquette, la mise en page des dialogues, la couleur des papiers, le petit format. Nous reprenons le format des Demi-Cosaques, une collection dans laquelle ont été publiés les livres de Max Frisch, Frans Masereel, Marcel Proust (Mort de ma grand-mère) et prochainement les Sonnets de Shakespeare. Deux ans plus tard, dans un registre plus grave, Tchékhov partira pour Sakhaline, l'île des bagnards. Il traverse toute la Russie et la Sibérie. Nous avons publié deux volumes relatant ce périple et cette enquête : L'Amour est une région bien intéressante Sakhaline.

10/2021

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Actualité et médias

Les derniers jours de René Girard

René Girard est mort dans la semaine qui précéda les attentats du 13 novembre 2015. Il avait écrit : "La violence essentielle revient sur nous de façon spectaculaire, non seulement sur le plan de l'histoire, mais sur le plan du savoir". L'auteur de "La Violence et le sacré" n'est pas un prophète de malheur. Sa pensée donne forme et sens à notre avenir. Il nous faut réentendre sa voix. J'ai dû répondre au choc qu'ont été ces événements conjoints : la mort d'un maître et d'un ami, et les horreurs parisiennes. Ces deux réalités constituent une énigme où se confrontent l'invisible et le monstrueux, le secret et le sacré, l'élégance et l'obscénité. Elles m'ont forcé à évoquer les "derniers jours" : ceux de René Girard et la fin des temps qu'il pensa dans son oeuvre. Beaucoup se sont mépris sur son pessimisme. L'annonce d'un démembrement du monde révélait moins la mélancolie d'un romantique que le Royaume entrevu un soir d'été en Avignon ou dans le silence parfumé de Stanford. J'ai voulu rendre présent ce non-violent fondamental avec qui j'ai travaillé quinze ans, qui fut drôle et discret, dont l'espérance était profonde. La parole est vivante. La sienne et celle des textes qu'il sut génialement interpréter. L'Evangile, Shakespeare, Stendhal ou Proust garderont longtemps pour moi l'accent du Midi.

10/2016

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Littérature française (poches)

Tout Ubu

" J'ai voulu que, le rideau levé, la scène fût devant le public comme ce miroir de contes de Mme Leprince de Beaumont, où le vicieux se voit avec des cornes de taureau et un corps de dragon selon l'exagération de ses vices ; et il n'est pas étonnant que le public ait été stupéfait à la vue de son double ignoble, qui ne lui avait pas encore été entièrement présenté ; fait, comme l'a dit excellemment M. Catulle Mendès, de l'éternelle imbécillité humaine, de l'éternelle luxure, de l'éternelle goinfrerie, de la bassesse de l'instinct érigée en tyrannie ; des pudeurs, des vertus, du patriotisme et de l'idéal des gens qui ont bien dîné. Vraiment, il n'y a pas de quoi attendre une pièce drôle, et les masques expliquent que le comique doit en être tout au plus le comique macabre d'un clown anglais ou d'une danse des morts ". Alfred Jarry n'a pas inventé le Père Ubu. Il n'a fait que le découvrir. Le Père Ubu est de toutes les époques. Tantôt il nomme consul son cheval, tantôt il donne la victoire à l'ennemi en faisant combattre ses soldats contre eux-mêmes, tantôt il fait badigeonner en rouge, couleur des condamnés à mort, une montagne qui l'offense... On ne sait jamais avec cet homme si on est à Guignol ou aux drames de Shakespeare".

07/1974

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Critique littéraire

Apologie du livre. Demain, aujourd'hui, hier

Voici venu le temps des petits prophètes. Ils susurrent que le papier est voué à disparaître, ils se réjouissent de la mort du livre, qui les dispense, croient-ils, d'en lire, ils clament l'avènement du tout-numérique et de sa révolution. Mais l'univers des prophéties est loin de notre monde réel. Robert Darnton met en parallèle les moyens électroniques de communication avec la puissance libérée par Gutenberg voilà plus de cinq siècles, il en mesure les effets anthropologiques sur la lecture, il aune les avantages mutuels qui lient bibliothèques et Internet, il examine enfin nombre de problèmes d'ordre pratique, c'est-à-dire culturels - par exemple, pourquoi maintenir les acquisitions de livres imprimés tout en accroissant la place faite au numérique, support désormais privilégié par les jeunes générations ? Comment légitimer les monographies numériques aux yeux des conservateurs pour qui un livre ne peut exister que sous forme imprimée ? Par quel paradoxe la bibliothèque, en apparence la plus archaïque des institutions, est-elle, du fait de sa position au coeur du monde du savoir, l'intermédiaire idéal entre les modes de communication imprimés et numériques ? Chemin faisant, le lecteur découvre comment le livre met en forme la matière du monde, combien les processus de transmission modifient les textes mêmes, pourquoi le papier n'est pas entièrement remplaçable par le fichier numérique. que Shakespeare prouve la nécessité de conserver plus d'un exemplaire d'un livre, et ce que serait une République numérique des Lettres.

01/2011

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Théâtre

La mort de Danton

La Mort de Danton n'est pas seulement un drame historique. C'est l'histoire d'hommes et de femmes emportés par une révolution qu'ils ne maîtrisent plus. Danton préfère mourir, entraînant ses amis avec lui, plutôt que de continuer à se battre pour une cause désormais placée sous le signe de la Terreur : "Je préfère être guillotiné que guillotineur". Georg Büchner trouve la trame de sa pièce dans l'Histoire de la Révolution française de Thiers qu'il cite abondamment, parfois littéralement. Les principaux épisodes des derniers jours de Danton par l'historien français donnent chacun lieu à une scène. Il a aussi emprunté à d'autres textes des anecdotes, des faits, des bribes de phrases, mais c'est avec Shakespeare qu'il rivalise pour la structure générale de son drame. Dans les dernières scènes, la pièce se détache de l'appareil des citations historiques pour prendre une dimension cosmique et tragique, faisant voisiner le stoïcisme des uns avec la folie et la peur de la mort des autres. La traduction de Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil, souvent montée sur les scènes, est publiée ici dans une version revue et corrigée, accompagnée d'une introduction et de notes. Les nombreuses sources de Büchner sont mises en évidence, permettant au lecteur d'entrer dans l'atelier du poète. On pourra retrouver l'édition commentée du théâtre de Georg Büchner par les mêmes traducteurs avec Woyzeck (éditions Théâtrales, 2004) et Léonce et Léna (éditions Théâtrales, 2006).

01/2013

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Beaux arts

Delacroix. Peindre contre l'oubli

Le romantisme n'enjolive pas le monde, il le dévoile ou le réincarne à travers ses fictions, ses voyages et ses passions. Il dit le réel en saisissant l'imagination. Delacroix (1798-1863) fut la flamme de ce romantisme-là, embrassant et embrasant les grands thèmes qui le définissent. La politique, l'Orient, l'Eros, le sacré, Dante ou Shakespeare agissent, chez lui, d'une façon neuve, poétique, duelle, contagieuse. Ce peintre qu'on dit coupé du présent et des femmes, en retrait de l'actualité et de ses désirs, fixe son époque comme nul autre. La chute de l'Empire et les révolutions du siècle ont laissé des traces profondes sur ses caricatures, souvent tues, et sur sa peinture, arrimée au combat démocratique. Le règne du "beau idéal" s'effondre... Mais Delacroix est aussi l'homme d'un héritage assumé : David et son énergie virile, Guérin et ses noirceurs ont nourri sa jeunesse ; Géricault l'a durablement électrisé, et Gros l'a précipité dans la guerre moderne, de la Grèce au Maroc. Jamais très loin, Raphaël, Titien, Michel-Ange, Rubens et Rembrandt entraînent aussi l'oeuvre au-delà d'elle-même. Accompagné de 150 illustrations, le texte de Stéphane Guégan rend compte d'une vie et d'une carrière. Il explore surtout le fonctionnement d'une triple mémoire, affective, culturelle et républicaine, au coeur d'une aventure picturale qui glisse vers Manet, Cézanne, Gauguin et Picasso. Vers nous, en somme.

03/2018

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Littérature française (poches)

Au temps des équipages. Mémoires

Premier volume des mémoires d'Elisabeth de Gramont, Au temps des équipages a paru, pour la première fois, aux éditions Grasset en 1928. L'auteur revient sur son illustre famille, notamment sur son grand-père, proche de Louis-Philippe, puis ministre de Napoléon III. Elle relate son enfance dans un des plus beaux hôtels particuliers du XVIe arrondissement de Paris, les réceptions données par ses parents, où se croisaient les personnes les plus "gratin" de la capitale, comme la duchesse du Luynes et le baron de Rothschild, ses mois d'août à Cannes, avant que les Anglais ne prennent possession la ville. En plus d'être le portrait d'un monde orgueilleux, frivole et exquis, destiné à disparaître bientôt, celui-là même que décrit Marcel Proust dans A La recherche du temps perdu, Au temps des équipages raconte les débuts dans la vie d'une jeune fille passionnée : ses premiers spectacles à l'Opéra Garnier, ses premiers émois littéraires, Vigny, Baudelaire, Shakespeare, son premier voyage à Londres, qu'elle adore et où elle lit, pour la première fois, Le Portrait de Dorian Gray... C'était l'époque où les sabots des chevaux résonnaient au Bois, l'époque où le duc d'Aumale recevait dans son château de Chantilly, où les valets de pied accueillaient encore les convives et montaient la garde aux perrons des maisons. Elisabeth de Gramont nous rouvre les portes de son monde doré.

02/2017

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Littérature étrangère

L'été de "La Tempête"

J'entendis le rire de Lucy dans la brume. Cela semblait venir de la rivière... Je rampai aussi silencieusement que je pus vers les bateaux rassemblés le long du petit quai de bois. Une sorte d'intimité dans son rire, une sorte de relâchement profond ont dû me signaler que c'était l'inflexion du ravissement amoureux... Je m'approchai autant que je l'osai et vis deux êtres entrelacés. Ils s'embrassaient. Je les regardai un moment. Peut-être que je voulais savoir à quoi ressemblait Lucy quand elle était heureuse - et pourquoi elle était avec Kim et pas avec moi. On est à Stratford-upon-Avon, où se joue au Shakespeare Theater une nouvelle production de La Tempête, dans une brillante mise en scène de Harry Greenberg, qui a fui autrefois l'Afrique du Sud. Son jeune assistant, Thomas, est amoureux de l'inconstante Lucy, qui joue Miranda. Mais elle lui préfère l'étrange et charmant Kim, à son grand désespoir. Au fil du chassé-croisé des amours qui se nouent et se dénouent cet été-là, la frontière ne sera pas toujours nette entre le théâtre et la vie, la vie et le théâtre. Qui joue quoi ? Qui ne joue pas ? Jusqu'au jour où du passé de Harry surgiront deux femmes, l'une qu'il ne voulait plus voir et l'autre qu'il n'aurait jamais dû connaître - et cette fois, ce ne sera pas du théâtre.

03/2017

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Littérature française

Au bal dans nos bibliothèques

Le mot "bal" est apparu dans la littérature courtoise au XIIe siècle. Il provient du grec ballo (jeter) car dans certains mouvements, le cavalier jette sa cavalière à un autre danseur. Ballo a la même racine que diabolicos, (le diable). Danse et bal sont des thèmes trans-temporels. L'Homme aime célébrer la joie de vivre, par des mouvements harmonieux au rythme d'une musique. Il n'ignore pas qu'il est mortel et la danse est pour lui une façon d'exorciser le passage du temps. Le sens du sacré de la danse antique s'est estompé, le bal est devenu un rituel permettant de défier la mort. Malgré des progrès incontestables de civilisation, la pratique du bal n'échappe pas à des débordements ostentatoires, d'où la multitude de textes littéraires portant sur l'interdiction de bal... Car, là où l'on danse, le diable se sent toujours à sa place, prêt à perturber l'Homme en recherche de salut. Madeleine Sebald et Yvanne Cerisier ont poursuivi des carrières de biologistes. A présent, elles observent le monde comme il va... Elles sont les auteures de plusieurs ouvrages : Petit recueil de syndromes non-médicaux (Editions Glyphe, 2010) ; Pied, chaussure, boiterie (L'Harmattan, 2012) ; Garcilaso, Shakespeare, Cervantès - Sur le chemin de l'au-delà, une fiction (L'Harmattan, 2015). Ce quatrième ouvrage, toujours en duo, atteste de leur volonté de partager leur esprit d'analyse.

04/2022

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Critique Poésie

Des étoiles nouvelles. Quand la littérature découvre le monde

Les étoiles se lèvent-elles à l'ouest ? Et un poème peut-il faire polémique dans les journaux plusieurs semaines durant ? Que doit aux éléphants la rondeur de la Terre ? Et à Dürer La Guerre des étoiles ? Lequel des deux est le plus sémiologue, Tintin ou Milou ? Une boucle de cheveux et une bulle de savon méritent-elles de monter au ciel ? Et quels vers inédits de Shakespeare dans Hamlet auraient suffi à modifier l'oeuvre de Proust ? A tant de questions fondamentales comme à bien d'autres ce livre apporte des réponses précises et argumentées, ainsi qu'à celle-ci, qui les résume toutes : que peut une image ? A partir de deux mots pris dans l'un des poèmes les plus célèbres de la langue française, l'ouvrage raconte la découverte du monde, de la terre et du ciel parle langage et la littérature. Car ce livre traite des étoiles et de la poésie. Il parle du plus loin de nous, le firmament, et de ce qui nous touche au plus près, les mots du poète, des mots qui parfois nous découvrent le ciel. C'est un livre sur tout et sur l'inaccessible, sur l'altérité et les relations Nord-Sud, sur l'esthétique, la science et le pouvoir, sur la mémoire et les possibles de l'histoire. A partir de deux mots seulement, il dévoile les métamorphoses de la poésie en même temps que celles de notre connaissance du monde.

03/2021

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Musique, danse

Mémoires

Les Mémoires de Berlioz tracent le portrait exemplaire d'une sensibilité à l'époque romantique. Né en 1803, Berlioz est le contemporain de Hugo, Delacroix, et l'aîné de quelques années de Mendelssohn, Chopin, Liszt, Schumann et Wagner ; il demeure cependant une figure isolée dans le paysage musical français et la singularité flamboyante de son œuvre suscite en France ironie et scepticisme. Trop souvent, le récit des triomphes sans lendemains alterne sous sa plume avec des échecs cuisants. Contraint de tenir le feuilleton musical du puissant Journal des débats, le compositeur s'est fait des ennemis par son intransigeance face à la médiocrité de tant de créations contemporaines et au laxisme dans l'exécution des œuvres qu'il révère chez Beethoven, Gluck ou Weber. Des voyages mènent ce chef d'orchestre émérite à travers l'Europe et jusqu'en Russie, tandis que l'appui généreux de Liszt lui ouvre l'Allemagne des princes mélomanes. Berlioz revient alors à Paris comblé d'honneurs, de bravos et de quelques profits, retrouvant l'obsédant feuilleton et une épouse malade, Harriet Smithson qui fut, au théâtre, l'inoubliable Juliet de Shakespeare, l'inspiratrice de la Symphonie fantastique... Ses dernières années sont assombries par les vicissitudes de son grand œuvre, Les Troyens, qu'il ne vit jamais intégralement représenté. Une flamme brille cependant encore en lui : son amour d'enfance pour Estelle Fornier qu'il revoit enfin, dernier épisode, peut-être le plus émouvant, de ces étincelants Mémoires.

02/2000

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Actualité médiatique France

Tout est pour le mieux dans le pire des mondes

Le rire est notre planche de salut. Ils nous veulent tristes, apeurés et désespérés. Nous leur opposons une lecture jubilatoire. A travers une fiction pamphlétaire, le lecteur est invité à s'en payer une tranche sur les grands de ce monde. Cet opus oscille entre critique incisive de la gestion sanitaire et des projets politiques afférents et "rire jaune" ; parce que les grandes questions restent néanmoins en suspens. Qu'en sera-t-il de nos libertés de circuler, de nous distraire, de nous cultiver ? "Quand cesserons-nous de confier le sort de nos libertés à ceux qui se flattent le mieux de nous dépouiller ? " Cette question, Raoul Vaneigem l'avait posée au siècle dernier ; elle est reformulée par les deux auteurs qui s'entendent à dessaper les Rois, à leur marcher sur la tête selon les voeux de Shakespeare. Cet ouvrage s'adresse à tout le monde : que le lecteur soit "d'un côté ou de l'autre" , ou s'il ne se reconnaît ni dans le complot ni dans la gestion de la pandémie par les Etats, il trouvera matière à réflexion ; de plus, il se délassera des nouvelles mortifères qui nous sont assénées depuis le printemps 2020 - tant par les médias que par les réseaux sociaux, tant par les conspirationnistes que par les anticonspirationnistes. Gageons, qu'il se réjouira à la lecture de nombreux passages, et n'en croira parfois pas ses yeux.

04/2021

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Littérature étrangère

Gloire incertaine

Ce texte polyphonique er littéraire, dont les personnages se répondent au gré de leurs aventures et idéaux, se déploie sur plusieurs périodes de la guerre d'Espagne, entre échanges épistolaires, dialogues travaillés à la serpe et prose philosophique d'une grande portée. On y suit Lluís, jeune soldat sur le front républicain ; Trini, sa compagne anarchiste restée à Barcelone avec leur enfant ; Soleràs, personnage qui fascine tous ceux qui le croisent ; et Cruells, jeune séminariste et confident des guerres intérieures de ses compagnons de tranchée. " Des héros - combattants, volontaires ou non, sur le front d'Aragon - en proie à une situation qui les dépasse et les transforme en pions d'un jeu qu'ils ne maîtrisent pas. Leurs souffrances, leurs doutes, leurs héroïsmes, leurs sacrifices, incarnent "the uncertain glory of an April day", phrase de Shakespeare qui donne au livre son titre ", comme le souligne l'auteur Juan Goytisolo, qui a permis de faire connaître ce roman majeur de la culture catalane. Gloire incertaine, oeuvre multiple et existentielle, est donc une perle rare qui a vécu de multiples vies au gré des coupes chirurgicales imposées par la censure franquiste, de ses différentes publications et du développement du texte jusqu'à la mort de son auteur en 1983. Premier roman écrit par un républicain espagnol sur la guerre civile, il se réapproprie ces combats dont Malraux, Hemingway, Bernanos, Orwell avaient fait un sujet mythique.

10/2018

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Montaigne

L'abécédaire de Michel de Montaigne

"C'est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant, que l'homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme". Vers 1572, Michel de Montaigne se lance dans la rédaction d'une oeuvre magistrale, Les Essais, dans le "dessein farouche" de se connaître vraiment - qui se serait, à l'en croire, emparé de lui après la mort de son ami La Boétie. Magistrat bordelais aisé, ayant acquis l'oreille des grands et devenu gentilhomme de la Chambre du roi, Montaigne y décrit "un homme particulier" , lui-même, et à travers l'analyse de ses propres réactions et sentiments, donne à entendre ce qu'est l'homme en général. Au coeur de cette période au plus haut point troublée que sont les guerres de Religion, il montre la faiblesse de la raison humaine et plébiscite une sagesse prudente, faite de distance critique et de tolérance. Dans un style "à sauts et à gambades" , Montaigne invente ainsi l'oeuvre d'introspection, l'exploration du psychisme et de la condition humaine. A travers quelque 330 entrées thématiques, attendues ou surprenantes, Michel Magnien, l'un des grands spécialistes français de Montaigne, facilite l'accès à ces pages réputées difficiles, mais tellement saisissantes de modernité. Il fait découvrir ou redécouvrir ce texte essentiel qui a nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger.

02/2023