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Actualité et médias

Le nouveau Moyen-Orient. Les peuples à l'heure de la Révolution syrienne

La Révolution syrienne, qui a débuté en mars 2011, participe de la vague démocratique qui traverse le monde arabe depuis décembre 2010. Pourtant, là où les protestataires tunisiens et égyptiens sont parvenus à renverser leurs despotes en quelques semaines, la contestation syrienne s'est heurtée à une répression déchaînée. C'est que, pour l'emporter sur la " Syrie d'Assad ", les forces révolutionnaires doivent non seulement affronter la barbarie du régime, mais aussi dénouer le lacis des ingérences étrangères, puisque Assad est passé maître dans la manipulation des crises internationales à son profit. La Syrie actuelle, née sur les ruines de l'Empire ottoman, à la fin du premier conflit mondial, dont les frontières ont été dessinées par les puissances européennes en 1920, est le fruit du déni colonial du droit à l'autodétermination. Et c'est cette exigence d'autodétermination, par la voie civile et militaire, qui alimente le soulèvement populaire. Un tel renversement de perspective fait que la chute de la maison Assad aura des retombées encore plus considérables que les révolutions de Tunisie et d'Égypte sur l'ensemble d'une région géostratégique, pensée comme telle au début du XXe siècle : le Moyen-Orient. L'enjeu n'est rien de moins que de remettre le peuple syrien au centre de sa propre histoire, qui fait de lui le " cour de l'arabité " et l'héritier d'une longue tradition culturelle et politique. Le ballet diplomatique et les rivalités régionales peuvent encore aujourd'hui entretenir l'illusion d'une Syrie-théâtre où se mèneraient des " guerres par procuration ", l'essentiel se passe désormais à l'intérieur de cet espace syrien où, loin du regard des observateurs étrangers, mûrit la Syrie de demain, et se joue donc l'avenir de la région. Le Nouveau Moyen-Orient est le premier livre consacré à la Révolution syrienne qui mêle perspective historique, analyse d'actualité et réflexion prospective.

01/2013

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Sociologie

Pouvoirs, sociétés et nature au Sud de la Méditerranée

Le point de départ des révoltes politiques dans le monde arabe a été Sidi Bouzid, qui faisait partie des euphémiques " zones d'ombre " de la Tunisie intérieure, régions rurales délaissées par les investissements et caractérisées par un manque chronique de ressources. Ces soulèvements trouvent-ils leur origine dans la rareté des ressources et les disparités territoriales ou les inégalités générées par l'allocation des ressources sont-elles centrales ? La gouvernance des ressources naturelles n'est pas encore analysée de manière systématique au sud de la Méditerranée, alors que l'on voit poindre des inégalités croissantes dans l'utilisation des ressources des secteurs agricoles, hydriques, forestiers ou halieutiques. Peut-on expliquer ces inégalités par la seule libéralisation des deux dernières décennies ou doit-on les imputer aux politiques mises en oeuvre par les Etats de la région, dont les autocraties vacillent ? Au-delà des conjonctures politiques ou des interprétations de crise des régimes, nous interrogerons les mécanismes de mise en oeuvre des politiques de gestion de la nature, à l'aune des effets de pouvoir qu'ils suscitent à différentes échelles et au niveau de différents secteurs, afin d'analyser la construction sociale des inégalités d'accès aux ressources naturelles et aux rentes associées à leur valorisation. Ces politiques revêtent plusieurs formes, des modèles de gestion aux réformes sectorielles et aux approches spatiales ou territorialisées. Cet inventaire passe par une réflexion sur les principaux schémas de gouvernance des ressources naturelles en évaluant l'alternative de gestion par les communautés, les tendances des politiques agricoles et de l'eau, les outils spatiaux de conservation des espaces littoraux, les statuts conférés aux savoirs locaux, et les indications géographiques. Ces perspectives croisées sur la gouvernance des ressources révèlent divers mécanismes de gouvernement de la nature qui tendent à créer de l'injustice, révélatrice des changements contemporains dans les manières d'allouer des ressources matérielles et immatérielles liées à l'environnement des sociétés du sud de la méditerranée.

11/2011

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Sciences politiques

La face cachée des "révolutions" arabes

Depuis le milieu de l'hiver 2011, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, des mouvements de contestation populaire ont pris forme, incarnant les aspirations démocratiques et le ras-le-bol des citoyens à l'égard des régimes tyranniques et corrompus qui les gouvernaient. Ils sont parvenus à provoquer leur chute, mettant fin à des situations qui n'étaient plus acceptables au XXIe siècle. Telle apparaît la merveilleuse épopée du "printemps" arabe et de ses "révolutions" aux yeux de la majorité de l'opinion publique internationale. Toutefois, derrière ce conte au dénouement heureux se cache une réalité bien différente. Alors que la très grande majorité des médias et des observateurs internationaux a fait de ces "révolutions" arabes, le symbole de l'émancipation des peuples d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, il est apparu indispensable à de nombreux experts d'en donner une lecture plus objective. En effet, plus de dix-huit mois après que se soit levé le vent de révolte qui a balayé le monde arabo-musulman, il est possible de discerner plus distinctement le fil des événements et les jeux d'acteurs qui les ont impulsés. Ce livre s'attache successivement à étudier et déconstruire les événements ayant eu lieu au Maghreb et au Proche-Orient ; à mettre en lumière le rôle essentiel des acteurs extérieurs à ces "révolutions", dont l'action a été déterminante ; et à évaluer les conséquences du printemps arabe, lesquelles ne semblent pas être à la hauteur des espérances suscitées. Il réunit les contributions de vingt-trois auteurs de huit nationalités différentes, Algérie, Belgique, Côte d'Ivoire, Egypte, France, Mali, Tunisie, Syrie, et d'horizons très divers, femmes et hommes politiques, officiers de renseignement, journalistes, universitaires, etc. Ensemble, ils dénoncent la pensée dominante qui tend à faire du printemps arabe un événement spontané et positif pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient et démystifie les "révolutions" arabes en mettant en lumière leurs mécanismes, leur manipulation et leurs retombées négatives.

11/2012

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Droit

L'enfant en droit musulman (Afrique, Moyen-Orient). Actes du colloque du 14 janvier 2008

Le Coran, éclairé par la Sunna, est la source du droit qui s'applique à tous les musulmans. Mais peut-on en conclure qu'il y a un droit musulman qui s'imposerait à tous, immuable et intangible ? Les législations des pays les plus représentatifs de l'Afrique et du Moyen-Orient concernées par cet ouvrage adoptent des solutions juridiques différentes et parfois même opposées, notamment dans le domaine si sensible du statut de l'enfant : filiation - filiation légitime ou naturelle, adoption, kafala, ou même filiation par allaitement -, garde de l'enfant, droits de la mère, situation de l'enfant dans une famille brisée, dans un couple mixte, âge de la responsabilité pénale, ou du mariage, condition des filles, protection des enfants au travail, des enfants victimes de maltraitance, ou des mineurs délinquants. La référence expresse à la loi islamique dans le système juridique des États est essentielle en Iran, prépondérante en Egypte, importante en Algérie ou au Maroc, ambiguë en Tunisie, limitée au Liban et inexistante au Mali et au Sénégal qui sont des États laïcs. En effet, l'interprétation des sourates ou des hadiths varie selon les écoles de droit musulman, chiite ou sunnite, malékite ou hanéfite, le mouvement actuel de codification conduit à une étatisation du droit, la place faite aux traditions et aux coutumes locales, parfois très dures pour les filles, atténue le caractère sacré du statut personnel, et la ratification des Conventions internationales modifie la perception de la condition de l'enfant. La Loi est énoncée dans le texte sacré mais elle est reçue par des hommes, imparfaits, ondoyants et divers qui. pour la comprendre, doivent faire appel à la raison et à leur coeur. Les législations nationales doivent-elles prendre à la lettre les règles coraniques ou doivent-elles engager une réflexion moderne sur le droit de l'enfant dans la société actuelle en s'attachant à rechercher l'esprit de la religion : l'amour et la protection des faibles, et en premier lieu de l'enfant ?

10/2008

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Actualité et médias

La Révolution arabe. Dix leçons sur le soulèvement démocratique

     Depuis la chute des présidents Ben Ali et Moubarak, pas un pays arabe n’est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d’être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles. Ce livre représente la première tentative d’interprétation de ce bouleversement historique et s’efforce d’en tirer dès maintenant un certain nombre de leçons, qui battent en brèche bien des idées reçues.      Non, l’islam n’est pas le facteur systématique d’explication des comportements politiques. Oui, la jeunesse est en première ligne, elle conteste à tous les niveaux le système patriarcal. Non, l’alternative à la démocratie n’est plus la dictature, c’est le chaos, un chaos déchaîné par les nervis des régimes autoritaires et iniques. Oui, on peut gagner sans chef. La rupture est radicale avec toute une culture du leader charismatique, alors que s’affirme une forme très avancée d’autodiscipline citoyenne. Non, il n’y aura pas d’effet domino, ni d’entraînement mécanique d’un pays à l’autre.      Dans chaque pays, cette Révolution arabe se déclinera à chaque fois dans le cadre de l’État moderne et des frontières postcoloniales, les régimes ayant le choix entre la réforme substantielle ou la violence suicidaire. Nous ne sommes qu’au début d’une seconde renaissance qui, en écho à la Nahda du XIXe siècle (menée, déjà, par la Tunisie et l’Égypte), cherche à renouer avec les promesses des Lumières arabes.Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po (Paris), a aussi enseigné dans les universités de Columbia (New York) et de Georgetown (Washington). Historien et arabisant, il est notamment l’auteur, chez Fayard, de L’Apocalypse dans l’Islam (grand prix des Rendez-vous de l’Histoire de Blois en 2008) et de Les Neuf Vies d’Al-Qaida (2009). Ses ouvrages et ses études sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues.

09/2011

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Critique littéraire

DES AILES DANS LES JAMBES_ LES MÉMOIRES D'ANDRE COURVAL DES FAFL 1939-1945. LES MÉMOIRES D'ANDRE COURVAL DES FAFL 1939-1945

Trois évasions (Cherbourg, Carteret et Jersey), deux crashs, des blessures, une désertion, une fuite de 7 000 kilomètres à travers l'Afrique pour retrouver le combat : la guerre d'André Courval dans les Forces aériennes françaises libres est une perpétuelle aventure. Racontées par l'intéressé, les six années de guerre de ses Mémoires constituent un témoignage rare d'un personnel non-officier des Forces Françaises Libres ayant servi dans une arme technique mal connue : le bombardement aérien. Précédée d'une partie comprenant son apprentissage et son service militaire, l'occupation, la fuite par Jersey puis l'arrivée en Angleterre et son engagement dans les Forces Aériennes Françaises Libres sont particulièrement documentés. La guerre d'André Courval en Afrique saharienne est liée à l'épopée de Leclerc (Koufra, Fezzan, Lybie...) Les deux hommes se sont croisés à plusieurs reprises. Présent dès septembre 1940 à Odiham, André Courval nom de guerre Saillard, fut un pionnier du GRB1 puis du groupe Bretagne sur Blenheim puis Marauder. Sa guerre en Afrique noire, au Tchad, en Tunisie, en Syrie est celle des héros méconnus dont il nous raconte les exploits quotidiens si utiles à l'affirmation de la France Libre. Elle précède la reconquête du territoire national préparée en Algérie, partie d'Italie et achevée de la Provence à l'Alsace. Agrémenté de dessins originaux de la main d'André Courval qui illustrent son épopée et de photos et documents ayant appartenu à l'auteur, cette édition est une édition critique richement annotée. Elle est présentée, commentée et comparée à celles de deux autres volontaires de Carteret qui ont connu avec lui le risque de fuir la France occupée et gagné, à prix de sang, l'honneur de se battre pour sa libération. Elle a été préparée par Christian Kermoal, docteur en histoire, chercheur associé au laboratoire Tempora de l'Université Rennes 2. C'est un hommage à tous ces hommes libres devenus des guerriers.

05/2020

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Littérature française

Entre hyènes et chacals. La forteresse de sable

Quelle fresque admirable ce roman dont le principal décor en est une forteresse, Kalaal, où vivent et meurent des personnages au coeur de granit, foisonnent d'autres, égrenant leurs souvenirs aux vents du désert. Métaphoriquement, elle signifie que tout se délite, même les sentiments les plus puissants. Autour de Kalaat, non loin de la table de Jugurtha, hyènes et chacals rôdent... Cette forteresse a ceci de remarquable c'est qu'elle se situe dans le temps et dans l'espace (Algérie 1942, Rome 1943, Tunis 1947, Kalaat 1954, Paris 1982) même si ses fondations majeures ont pour aire le village de Kalaat en Tunisie. Sa " châtelaine " d'aujourd'hui, Louisa, avant d'y être ancrée, connut dans sa jeunesse l'Italie du Duce et le Tunis de ses premières amours avec Youssef qui n'était pas encore le chef de guerre qu'il deviendra sous la bannière du Combattant Suprême, Habib Bourguiba. Patriote, résistant intègre, Youssef n'oubliera jamais Louisa, mariée au policier français Raymond Mignard, son " ennemi naturel ", époux peu scrupuleux et redoutable tortionnaire, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie affective. Une lutte à l'issue fatale s'engagera entre Raymond Mignard et Louisa, soutenue par deux personnages-clefs : sa belle-mère Laurence, femme de tête, et la nounou, Fatma, qui imprime sa touche de magie. Trio féminin, puissant bastion humain. De même, le lecteur n'oubliera le visage d'Héléna, la petite espiègle, qui connaîtra une fin tragique. Angela Cimino-Creusson a su peindre cet immense polyptyque qu'est Entre Hyènes Et Chacals où les figures de l'amour et de la haine ont la vigueur de cette fantasia offerte par Youssef aux gardiens de la forteresse de Kalaat pour mieux circonvenir leur vigilance. Cette fresque est non seulement flamboyante par l'éclat des couleurs qui la révèlent, mais également par la maîtrise d'une composition intelligente autant que d'un phrasé dignes des maîtres du roman contemporain.

01/1994

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Beaux arts

Les voies erratiques de l'urbanisation. Etre architecte et devenir urbaniste en Afrique du Nord

En accédant à l'indépendance, les pays du Maghreb ont mis en place de nombreux établissements d'enseignement supérieur destinés à former des architectes et autres ingénieurs ou techniciens de la construction en vue de faire face à une demande croissante de logements. Le besoin se fit rapidement sentir de trouver des prolongements aux cursus initiaux (de nature essentiellement opérationnelle) par des formations à la recherche destinées à alimenter le corps enseignant avec des nationaux plutôt qu'avec des coopérants et dans des domaines jusqu'alors négligés ou qui ne s'enseignaient guère qu'au niveau de troisièmes cycles universitaires fortement marqués par une interdisciplinarité délicate à gérer aussi bien dans un cadre institutionnel que du point de vue pédagogique. Dans le domaine de l'urbanisme et de l'aménagement, des post-graduations apparurent ainsi dans les années 1980. Leur démarrage supposa le recours à des universitaires devant effectuer des missions régulières plutôt qu'à celui de contractuels permanents. C'est ce qui fut mis en place successivement en Algérie, en Tunisie puis au Maroc dans le prolongement des études d'architecture. Le présent texte, issu de conversations avec un de ses anciens étudiants, confrère et collègue, est le récit d'un tel processus à partir de l'expérience principalement algérienne, puis tunisienne. La restitution, parsemée d'anecdotes sur la vie quotidienne et de prises de position critiques sur les politiques menées, des avatars de ces actions de coopération se veut une contribution à une réflexion d'ordre sociologique et anthropologique sur la fabrique aventureuse des territoires et sur la diversité des compétences toujours un peu incertaines en présence, qu'il s'agisse de celles des habitants ou de celles des professionnels. Il offre un regard original sur les mutations rapides vécues par ces pays et constitue un témoignage peu courant sur une institutionnalisation de savoirs par ailleurs aussi erratique en France que dans des pays cherchant légitimement à s'émanciper de leur ancienne métropole coloniale en composant tant bien que mal avec les travers dont elles ont hérité.

02/2016

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Militaire

Comme des lions. Tome 2, Ces Français qui ont vaincu Hitler et Mussolini dans les sables du désert

Reposant sur une documentation souvent méconnue et inédite, ce deuxième opus balaye les clichés d'une France uniquement collaboratrice, sombrant dans la pleutrerie durant l'Occupation allemande. En Afrique, de 1941 à 1943, les Forces françaises libres (FFL) et l'armée d'Afrique luttent comme des lions contre des troupes italiennes et allemandes, formant souvent l'élite de l'Axe. En 1941, en Afrique orientale, la brigade FFL Monclar livre de terribles combats en montagne, contre un adversaire italien opposant une farouche résistance, notamment lors de la bataille de Keren, "le Verdun d'Erythrée". De leur côté, les Forces aériennes françaises libres se distinguent dans le ciel d'Afrique contre les puissantes aviations allemande et italienne. En 1941-1942, la colonne Leclerc mène des raids audacieux sur les arrières de l'ennemi, au sud de la Libye, dans un désert aride et sous une chaleur torride. Elle affronte les redoutables sahariani italiennes, unités motorisées rompues à la guerre en Afrique. La colonne Leclerc s'empare également de forts en apparence inexpugnables, comme celui de Koufra. A Bir Hakeim, dans le désert libyen, en mai-juin 1942, la 1re brigade française libre fixe des troupes allemandes et italiennes dix fois plus nombreuses, permettant à l'armée britannique de retraiter en toute sécurité et de former un front solide à El Alamein, en Egypte, d'où partira la contre-offensive victorieuse. La résistance héroïque des combattants français fait l'admiration du général Rommel et d'Adolf Hitler. De même qu'en Tunisie, en 1943, l'armée française d'Afrique et les unités de la France libre participent activement à la défaite définitive de l'Axe sur ce théâtre de guerre. Historien et auteur de plus de 160 ouvrages, Dominique Lormier nous livre le passionnant second tome de sa trilogie Comme des lions. Lieutenant-colonel de réserve, il est également membre de l'Institut Jean Moulin et chevalier de la Légion d'honneur. Il est largement reconnu comme le plus grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.

05/2021

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Sciences politiques

Moyen-Orient 2012. Bilan géopolitique

Un an d'analyses de l'Institut MEDEA. Au Maghreb et au Moyen-Orient, l'année 2012 a vu la lente transformation politique, économique et sociale se poursuivre et la démocratie balbutiante continuer son chemin. En réalité, les situations étant diverses selon les Etats, nous avons été nombreux à croire et espérer en des processus révolutionnaires brutaux et rapides tout en craignant une déstabilisation régionale complète. Cela n'a pas été le cas et c'est tant mieux. Mais les instabilités locales sont bien présentes. Ce qui est sûr, c'est que les pays qui sont parvenus comme la Tunisie, la Libye, l'Egypte à se défaire de leur anciens dictateurs, sont en train d'expérimenter la démocratie avec de nouveaux impératifs complexes issus du jeu électoral. De l'autre côté du spectre, des pays comme la Syrie sont dans des situations tragiques, ne parvenant pas à se défaire de leur pouvoir fort et connaissant une guerre civile sans précédent. Au milieu, des pays relativement discrets comme le Maroc ou la Jordanie avancent avec silence non sans certaines inquiétudes alors que des pays forts et tout aussi autoritaires tentent de tirer leur épingle du jeu en influençant le destin de certains pays ou en prenant un rôle de leadership régional comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar. Dans cet ouvrage coordonné par Sébastien Boussois, nous retrouverons une présentation des grands enjeux géopolitiques, stratégiques, politiques et sociaux qui nous ont semblé déterminants l'année dernière pour comprendre voire anticiper les évènements de l'année à venir. C'est dans ce contexte que l'Institut MEDEA livre pour la première fois son bilan géopolitique annuel et le meilleur des ses analyses de 2012. L'institut Medea, actif depuis quinze ans dans les relations euro-arabes à Bruxelles, a pour objectif de faire connaître le monde arabe, ses particularités et ses opportunités. Son but est de promouvoir les synergies et le dialogue entre deux régions voisines et complémentaires.

01/2013

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Littérature arabe

Les carnets d'El-Razi

Le quotidien loufoque et sombre d'un clinicien dans un hôpital psychiatrique en Tunisie, sous la plume irrévérencieuse d'un écrivain tunisien. " "J'ai assez travaillé à El Razi comme ça. Cette fois je me casse, définitivement. ' Combien de fois je l'ai dit ? Je suis toujours revenu sur ma décision. Mon intuition me dit, chaque fois, que les choses sont peut-être pires dehors. " Le quotidien du narrateur des Carnets d'El Razi est fait d'une suite de notes, des " rognures " consignées, sans but apparent, au fil des consultations qu'il donne à ses patients. Car il est psychologue clinicien, et passe ses journées à l'hôpital psychiatrique El Razi, dans la banlieue de Tunis. Ses patients portent tous des noms de personnalités célèbres - de Dostoïevski à Mademoiselle Cioran, en passant par Mohammed Ali... Des hommes et des femmes en apparence drolatiques, que le narrateur dépeint d'une plume alerte en de courts chapitres. Mais ce quotidien bien rodé cède bientôt la place à une farce dramatique : la réalité tangue. Et c'est au tour du narrateur-psychologue de dévier et dériver dans des obsessions et dimensions hallucinatoires. De soignant à soigné, il se voit assigner un certain Lazer, un " psychanalyste lacanien ", qui se perd en considérations oiseuses. Il va même côtoyer le fantôme de son illustre prédécesseur, Frantz Fanon, qui oeuvra durant cinq ans à l'hôpital El Razi et qui propose à son étonnant patient une nouvelle thérapie... D'une mécanique bien huilée à simple zizanie en un final apocalyptique délirant, Aymen Daboussi signe un récit original et détonnant. Les dépressifs ou les schizophrènes que le narrateur soigne et accompagne, ainsi que ses propres égarements et récits chimériques sont ici autant de symptômes d'une société gangrenée par l'hypocrisie sociale, les superstitions, une religiosité maladive, ou la bureaucratie aveugle. Par son écriture libre et subversive, s'inscrivant résolument dans les pas d'Al Maâri et de Charles Bukowski, Aymen Daboussi fait de l'hôpital El Razi le miroir déformé et criard d'un pays à la dérive.

10/2023

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Policiers

Spy Tome 6 : Feu nucléaire à Indian Point

- C'est un hasard incroyable, reprit Marc. Avant-hier, il y a eu un banal contrôle douanier au péage autoroutier de Gye, sur l'A31 au niveau de Nancy. L'homme qui conduisait était nerveux, et détournait son regard des douaniers qui l'interrogeait. Ils ont décidé de fouiller son véhicule. Ils ont fini par trouver une cache aménagée dans le coffre. Quelle n'a pas été leur surprise de trouver dedans un drone et deux pains d'explosifs de 500 grammes chacun et de mise à feu à distance. La Douane nous a immédiatement alerté et nous a fait parvenir leur saisie. Le labo est formel : l'explosif est de la tolite en provenance de l'ex-Yougoslavie et il provient du même lot utilisé par Mohamed Jaish pour fabriquer sa bombe sale. Pareil pour les détonateurs. Le gars que l'on a arrêté est un habitant de l'agglomération de Montpellier. Il a vingt-deux ans, sans casier judiciaire, pas fiché S. Ses parents viennent de Tunisie, sans histoire. Lui est né en France. On est en train de l'interroger. Pour l'instant il nie tout. Il dit qu'il n'était pas au courant, qu'on lui avait demandé de conduire la voiture jusqu'au Havre. Mais il refuse de dire qui lui a demandé et l'adresse où il devait la conduire. On est convaincu qu'il ment. Et ce qu'il transportait n'augure rien de bon : des explosifs et un drone ! C'est sûr que Mohamed Jaish prépare un nouvel attentat. Karim enregistrait, silencieux, toutes ces informations. - Tu as raison, il prépare un nouvel attentat. Mais cet étrange, deux pains de tolite comme cela fait, certes, beaucoup de dégâts mais rien à voir en termes d'impact avec l'attentat du Louvre. La présence du drone pourrait indiquer une attaque suicide sur une personnalité. Mais on est maintenant bien préparé à riposter à ce genre d'attaque. Nos équipes de protection des hautes personnalités sont équipés de matériel pour intercepter et neutraliser des drones. Mohamed Jaish doit le savoir. Il n'aurait aucune chance. Non, il doit y avoir autre chose.

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Sociologie

Les états de paix

Il y avait eu la guerre de Cent Ans et la guerre de Trente Ans et la guerre de Sept Ans. Il y avait eu les guerres de Religion, celles de Louis XIV et celles de la Révolution. Mais, après 1815, un moment insolite avait commencé pour l'Europe : une paix de cent ans. Des guerres de la Révolution et de l'Empire à la Première Guerre mondiale, il y eut bien quelques batailles - Sébastopol, Solferino, Sadowa, Sedan -, mais rien qui n'égalât ce qui se passait en d'autres lieux du monde, de la guerre de Sécession aux Etats-Unis à cette révolte des Taiping qui fit en Chine peut-être vingt millions de morts. Pendant un siècle, la plupart des hommes et des femmes qui vécurent sur le sol de l'Europe ne connurent pas la guerre. Le XIX ? siècle à leurs yeux passait pour un siècle de paix. Pour les historiens, il est devenu pourtant difficile de le considérer comme tel. Les guerres étaient lointaines, mais elles étaient bien là. Les Espagnols en Amérique du Sud, au Maroc, à Cuba, aux Philippines ; les Hollandais en Indonésie ; les Britanniques aux Indes, en Afghanistan, en Birmanie, en Afrique du Sud, en Chine, en Nouvelle-Zélande, sur les côtes occidentales de l'Afrique, dans le golfe Arabo-Persique, en Abyssinie, en Egypte, au Soudan ; les Français en Algérie, en Afrique de l'Ouest, au Mexique, en Indochine, en Tunisie, à Madagascar, au Maroc ; les Portugais en Angola et au Mozambique ; les Allemands au Togo, au Cameroun, dans le Sud-Ouest africain, au Tanganyika ; les Italiens dans la corne de l'Afrique et en Tripolitaine. Ces guerres lointaines d'une Europe en paix donnèrent lieu, dès leur époque, à de très vifs débats. L'avènement des journaux quotidiens, l'apparition des correspondants de guerre, la mise en place du réseau télégraphique, l'invention de l'illustration et de la photographie, le triomphe du roman, l'immense succès du théâtre et des expositions universelles bouleversèrent leurs représentations. Elles ont fait de nous, bien avant les guerres mondiales du XX ? siècle, les spectateurs fascinés et velléitaires des souffrances des autres.

01/2023

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Littérature française

Boufrança

Boufrança était réellement un chic type... Du fin fond d'un Maroc encore très profond, Boufrança fait voyager le lecteur dans une aventure inspirée de quelques personnages réels et événements vécus. Il promène un regard lucide et pragmatique sur son monde. Il tente par tous ses moyens de défier son destin et sa destinée. Sans jamais baisser les bras, il mène sa petite barque dans un océan incertain, où grâce aux rencontres qui vont jalonner sa navigation, et avec détermination et courage, il vogue vers un avenir meilleur que Dieu lui a réservé. Un voyage que l'auteur dépeint dans toute la réalité inhérente au monde qui n'a que peu voulu de Boufrança. Un monde fait d'hypocrisie, de ressentiment, de haine, de jalousie, de filouterie, d'exploitation, d'abaissement, de coups du sort, et de tout ce qui devait constituer l'excellente école d'où Boufrança puise tout son savoir et toute sa force. A chaque escale de son long périple, où Dieu est toujours présent pour lui rappeler qui il est, Boufrança reste fidèle à la mission qu'il s'est lui-même assignée. Et dans cet interminable duel, le héros pragmatique de ce voyage, ne manquera jamais de relire les lois et textes à sa manière, souvent à son avantage. Sans jamais travestir son regard, Boufrança n'oubliera pas d'où il vient. Son coeur n'oubliera jamais les oubliés de Dieu, comme lui. D'où vient son altruisme ? Une énigme que l'auteur invite le lecteur à décortiquer dans la personnalité de Boufrança, tout au long du voyage. Tarik Farés-Eddine, fils de militaire, vit au gré des mutations de son père jusqu'à l'obtention du certificat d'études primaires, à Rabat. Après un baccalauréat Sciences Expérimentales, il obtient un doctorat en Pharmacie, filière Industrie en 1987, à la Faculté de Pharmacie et de Médecine Dentaire de Monastir (Tunisie). Il a travaillé en tant que pharmacien d'officine, cadre dans un bureau d'études, enseignant de français et coordonnateur pédagogique. Actuellement, il est proviseur à Marrakech. Son premier livre Matricule est publié aux éditions Orion (2021).

07/2023

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Philosophie

Entretiens 1926-1944. Emmanuel Mounier

De 1926 à 1936 puis de 1940 à 1942, Emmanuel Mounier a consigné dans des carnets ces "entretiens" qui sont des transcriptions de ses rencontres intellectuelles et personnelles. Il s'agit souvent de comptes rendus, écrits parallèlement à son activité d'étudiant puis de directeur de revue, qui lui permirent, à des moments-clés de son existence, d'éclairer ses choix. Ils constituent en ce sens de véritables dialogues intimes. Ces textes, dont seuls quelques extraits avaient été publiés, sont d'une valeur exceptionnelle pour mieux cerner la personnalité contrastée et l'action de Mounier. Austère étudiant en philosophie ? Mais aussi écrivain talentueux, brossant à la perfection impressions de voyages et portraits de personnages. Penseur politique de la génération du krach boursier de 1929 ? Mais aussi mystique, contemplatif. Fondateur, en 1932, d'une revue ouverte : Esprit ? Mais avec un certain purisme, à ses débuts, qui en effarouchera plus d'un. Tête solide, santé à toute épreuve ? Mais profondément perturbées par de longues fiançailles toujours au bord de la rupture. Catholique fervent ? Mais suspecté d'hétérodoxie par le Vatican qui menace plusieurs fois de mettre Esprit à l'Index. Hésitant sur l'attitude à adopter face à Vichy en 1940 ? Mais pour tenter d'infléchir la collaboration avec les nazis et la législation antisémite. Enfin, patriote jusqu'au-boutiste ? Mais pour insuffler à la France des valeurs spirituelles, qui lui vaudront d'être arrêté en janvier 1942. En prison, il fait une grève de la faim durant laquelle il prend des notes ici reproduites. Exceptionnels, ces documents le sont également pour qui s'intéresse à l'effervescence des années 1920-1940. Soucieux de comprendre son temps, Mounier est allé à la rencontre de toutes sortes de milieux en Espagne, Belgique, Ecosse, Italie, Tunisie, mais surtout en France qu'il parcourt de long en large. Il y croise les intellectuels les plus en vue dans les cercles de Jacques Chevalier, Jacques Maritain, Nicolas Berdiaev, puis ceux qu'il regroupe lui-même autour d'Esprit. Philosophes, écrivains, théologiens, historiens, éditeurs, politiques, ecclésiastiques, ou simples témoins, nombreux, arrachés à l'anonymat : tous sont approchés par Mounier dans un même souci de restituer la vérité de chaque personne.

04/2017

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Militaire

Bir Hakeim

Bir Hakeim reste la bataille la plus emblématique jamais menée par les Forces françaises libres contre les troupes de l'Axe germano-italien, commandées par le général Rommel (27 mai-10 juin 1942). Voici en fin le témoignage du principal artisan de cette victoire française : le général Marie-Pierre Koenig, commandant la 1re Brigade française libre, qui a été élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume le 6 juin 1984 par le président François Mitterrand. Il ne s'agit pas d'une autoglorification : "Nous reconnaîtrons volontiers que Bir Hakeim n'est qu'un fait d'armes parmi tant d'autres inscrits au frontispice de nos gloires, écrit Koenig". Cela dit, la résistance inattendue de la garnison de Bir Hakeim a été déterminante parce qu'elle a rendu possible la victoire d'El Alamein, qui a contraint Rommel à faire retraite vers la Tunisie. La bataille est retracée au jour le jour, non comme un livre d'histoire, mais comme un récit d'un acteur de premier plan, d'un chef de guerre qui doit affronter à chaque minute des situations extraordinaires, prendre des décisions qui engagent la vie des combattants et le sort de la bataille : "La guerre moderne est par excellence l'école de l'imprévu, écrit Koenig. Au désert plus que partout ailleurs". Pierre-Marie Koenig (1898-1970), officier général, maréchal de France et compagnon de la Libération est surtout connu pour son rôle en tant que commandant de la 1re brigade française libre lors de la bataille de Bir Hakeim (Libye), qui se déroule du 26 mai au 11 juin 1942 durant la guerre du Désert, et au cours de laquelle son unité de 3 700 hommes résiste opiniâtrement aux assauts conjugués des armées allemande et italienne, environ dix fois plus nombreuses, de l'Afrika Korps dirigées par le général Erwin Rommel. Edition présentée par François Broche Historien, fils de compagnon de la Libération, administrateur de la Fondation de la France libre, François Brochel est notamment l'auteur de La Cathédrale des sables, Bir Hakeim (26 mai-11 juin 1942) (Belin) et de Bir Hakeim (Perrin, collection Tempus).

06/2022

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Littérature francophone

En pays assoiffé

D'emblée, ce roman nous embarque avec Nojoum, vieille dame aveugle que sa petite-fille vient visiter tous les jeudis, pendant le confinement du printemps 2020, pour lui lire un livre, prétexte à la questionner sur son histoire. Nous savons, dès les premières pages, qu'elles sont liées par un " Evènement " qu'elles ont vécu ensemble quelques années plus tôt, en réalité, on l'apprendra un peu plus tard, l'attentat du musée du Bardo à Tunis, où elles se trouvaient en visite. Le récit, qui commence avec la naissance de Nojoum en 1949 retisse le fil de la vie de cinq générations de femmes, de la propre grand-mère paternelle de Nojoum, Beya, adorée par sa petite-fille, à l'arrière-petite-fille, Yasmine. Leurs histoires sont imbriquées les unes dans les autres par des relations familiales, domestiques et/ou amicales marquées du sceau d'une bienveillance exigeante, de la générosité et de la solidarité en dépit des différences, d'un désir commun d'émancipation et d'indépendance, sinon pour elles-mêmes, du moins pour celles et ceux qui viennent après elles. Il y a des tragédies dans leurs vies mais toutes y font face, résolument du côté de la vie, malgré la violence, les discriminations, la pauvreté ou encore l'exil et l'extrême violence du terrorisme. Aucun dogmatisme dans cette fiction littéraire tout en finesse et d'une tonalité douce-amère, qui raconte, autour d'un même cercle familial entre Tunis, Paris, Liège et la Calabre..., 70 ans de la Tunisie, de la pré-indépendance jusqu'à l'après-révolution de 2011 à travers l'émancipation des femmes et le retour de bâton de l'islamisme sous sa forme la plus extrême : le terrorisme enraciné dans la haine des femmes. Il y a toujours de l'espoir cependant, mais il vient d'ailleurs et surtout des femmes. " On vit des têtes aux cheveux de toutes les coupes, de toutes les couleurs, des femmes décomplexées envahir dans un même élan rues, écoles, bureaux, boutiques, usines, et cinémas. Le paysage garda durant des décennies cette vitalité dévoilée, et personne n'aurait pu s'imaginer une quelconque marche arrière, ni surtout qu'un jour l'Evénement pût avoir lieu. " E.B.Y.

06/2021

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Algérie

Algérie 1962. Une histoire populaire

En Algérie, l'année 1962 est à la fois la fin d'une guerre et la difficile transition vers la paix. Mettant fin à une longue colonisation française marquée par une combinaison rare de violence et d'acculturation, elle voit l'émergence d'un Etat algérien d'abord soucieux d'assurer sa propre stabilité et la survie de sa population. Si, dans les pays du Sud, cette date est devenue le symbole de l'ensemble des indépendances des peuples colonisés, en France, 1962 est connue surtout par les expériences des pieds-noirs et des harkis. En Algérie, l'historiographie de l'année 1962 se réduit pour l'essentiel à la crise politique du FLN et aux luttes fratricides qui l'ont accompagnée. Mais on connaît encore très mal l'expérience des habitants du pays qui y restent alors. D'où l'importance de ce livre, qui entend restituer la façon dont la période a été vécue par cette majorité. L'année 1962 est scandée par trois moments : cessez-le-feu d'Evian du 19 mars, Indépendance de juillet, proclamation de la République algérienne le 25 septembre. L'histoire politique qu'ils dessinent cache des expériences vécues, que restitue finement Malika Rahal au fil d'une enquête mobilisant témoignages, autobiographies, photographies et films, chansons et poèmes. Emerge ainsi une histoire populaire largement absente des approches classiques : en faisant place au désespoir des Français d'Algérie dont le monde s'effondre - désarroi qui nourrit la violence de l'OAS -, elle relate le retour de 300 000 réfugiés algériens de Tunisie et du Maroc, la libération des camps de concentration où était détenu un quart de la population colonisée, ou la libération des prisons, ainsi que les spectaculaires festivités populaires. L'ouvrage décrit des expériences collectives fondatrices pour le pays qui naît à l'Indépendance : la démobilisation et la reconversion de l'Armée de libération nationale, la recherche des morts et disparus par leurs proches, l'occupation des logements et terres laissés par ceux qui ont fui le pays. Une fresque sans équivalent, de bout en bout passionnante.

01/2022

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Histoire de France

Histoire de la IVe République. Tome 2, La République des contradictions (1951-1954), Edition revue et augmentée

Contrairement à ce qui s'est passé pour sa devancière, La République des Illusions, la réédition de La République des Contradictions, vingt-cinq ans après sa parution, n'a pas exigé de modifications en profondeur. Ce deuxième tome de l'histoire de la IVe République a révélé les archives françaises et étrangères les plus importantes. A travers elles et d'innombrables témoignages oraux a surgi une histoire insoupçonnée, la nôtre. De 1951 à 1954, cependant que René Pleven, Edgar Faure, Antoine Pinay, René Mayer, joseph Laniel se succèdent à la présidence du gouvernement, cependant que René Coty remplace Vincent Auriol à la tète de l'Etat, la France affronte deux problèmes essentiels pour son avenir et qui ont trait à sa souveraineté nationale, remise en cause en France même avec l'armée européenne et, outremer, avec le réveil du nationalisme en Tunisie, au Maroc, et surtout la guerre d'Indochine. La "grande querelle" et la dislocation de l'Union française constituent les axes majeurs de cette histoire. Les problèmes posés par l'armée européenne restent d'une étonnante actualité. La "grande querelle" permet de mieux comprendre le débat européen de nos jours. La décolonisation, en revanche, semble concerner un monde révolu, mais elle a entraîné la chute de la IV' République, précipité la rupture entre une partie de l'armée et la nation, provoqué une fracture de l'esprit public peut-être aussi profonde que celle de l'Occupation. La République des Contradictions retrace ces années dramatiques où la France, tout en préparant la plus formidable mutation de son histoire, se cramponnait à un rêve impérial qui appartenait au passé. C'est une période stupéfiante où l'on voit un pays en pleine expansion en proie à un malaise profond qui provoque la plus grande grève de notre histoire. C'est une histoire de sang et de larmes qui se clôt avec la tragédie indochinoise et la bataille de Dièn Bièn Phû. La passion que l'effort d'objectivité n'interdit pas apparait dans cet ouvrage à travers récits, analyses et portraits. Comment ne pas sourire, ne pas s'attrister devant toutes ces actions collectives ou individuelles qui finalement font l'Histoire !

02/1994

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Histoire de France

La plume et la tribune. Jacques Nantet, homme de lettres parisien

Appartenant, tout au long de la IVe République, au milieu des journalistes anticolonialistes et neutralistes parisiens, secrétaire général du Centre des Gauches Indépendantes, Jacques Nantet est, avec Claude Bourdet, de toutes les réunions, publiques ou privées, qui scandent l'organisation cahotante de la petite gauche dissidente ; il prend sa part aux soubresauts du Monde, de La Jeune République, de Témoignage chrétien. Collaborateur de La Vie intellectuelle, proche du père Maydieu, il fréquente François Mauriac et Louis Massignon et devient, à partir de 1954, un relais de Pierre Mendès France vers l'opinion catholique. Hostile à la politique de puissance, ses inclinations le portent vers la Tunisie, Israël, le Liban, pays dans lesquels il voit des ferments d'une modernisation et d'une transformation des relations entre l'Orient et l'Occident. Attaché au dialogue israélo-arabe, il devient le premier président de la Fraternité d'Abraham tout en agissant aux côtés de Daniel Mayer en faveur des juifs d'Union soviétique. Ses " Notes pour un journal ", qui nourrissent l'ouvrage de Pierre Grémion, offrent une traversée de Paris où l'on croise l'abbaye de Royaumont, les Éditions de Minuit, l'Amitié judéo-chrétienne, les conférences Dauphine, le Club du Faubourg, la Société européenne de culture, la Francophonie, Soljenitsyne ou La Revue des Deux Mondes. Un univers emporté par la révolution manquée de 1968 et son arasement de toutes les institutions, par la guerre israélo-arabe de 1967 suivie quelques années plus tard de la guerre civile au Liban, qui toutes deux ruinent ses perspectives d'un dialogue des cultures. Le faiseur d'opinion est marginalisé, il tombe dans l'oubli, en même temps que s'efface un Paris d'avant le parisianisme. À travers Jacques Nantet, qui lui sert d'exemple, Pierre Grémion, refusant de chausser les lunettes d'aujourd'hui pour faussement percevoir le passé, écrit une histoire intellectuelle enfin sensible à la complexité des trajectoires, à la richesse des parcours : il ne restitue pas seulement la figure historiquement importante de l'homme de lettres, trop souvent oubliée au profit de l'intellectuel pétitionnaire ; il donne à entendre le tempo d'une époque.

05/2001

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Droit

Ethique et déontologie dans l'administration et l'entreprise - Éléments de réflexion

Le respect de l'éthique dans la prise de décision nécessite de faire appel au bon sens et d'être judicieux dans son jugement. Cependant, les entreprises qui diffèrent les unes des autres, selon la forme juridique (EPA, EPNA, SA, SARL...), la taille (individuelle, très petite, petite et moyenne, grande ou méga entreprise), ou encore selon le secteur d'activité (primaire, secondaire ou tertiaire), ne limitent pas leurs respects de l'éthique dans l'exercice de leurs tâches à l'adoption de chartes de bonne conduite. Leurs droits et obligations et ceux du propriétaire et/ou du chef d'entreprise vis-à-vis de ses partenaires sont définis par le Code du Commerce. Les rapports des salariés avec l'entreprise sont regroupés au terme du Code du Travail. En tant que personne morale, l'entreprise doit, également, obéir aux mêmes dispositions que celles prévues pour l'ensemble des citoyens, à travers les règles du Code Civil. Le chef d'entreprise est en conséquence pénalement responsable de tout manquement aux dispositions qui réglementent le travail et les relations dans l'entreprise... Le présent travail se propose, dans une approche interdisciplinaire d'examiner le croisement entre les divers aspects de l'organisation, de l'information et de l'éthique. Il se consacrera à l'entreprise en tant que système ouvert, à la définition de son évolution, à la détermination de ses caractéristiques comme unité économique et organisationnelle complexe (chap. 1). L'interaction entre information et communication dans l'entreprise (chap. 2) et la hiérarchie des concepts d'éthique et de déontologie seront traitées (chap. 3), puis sera reproduite la charte de conduite et de la déontologie professionnelle anti-corruption en Tunisie (chap. 4). Outre les quelques propositions d'éléments de réflexion pour une déontologie professionnelle, nous achèverons notre travail par souligner l'importance des valeurs d'éthique et de déontologie dans les bibliothèques dans un contexte marqué par la diversité des usages de l'information par référence au code d'éthique pour les bibliothécaires et les autres professionnel (le) s de l'information élaboré par la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (chap. 5).

10/2018

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Beaux arts

Emile Guillaume (1867-1954). Le sculpteur de la 3e République

Sculpteur célèbre et reconnu, titulaire de nombreuses récompenses, souvent encensé par la critique, parfois éreinté par ses adversaires, Emile GUILLAUME participa avec passion à la vie artistique, intellectuelle et politique de la Troisième république. Au travers de son œuvre, il célébra ses artistes, ses poètes, ses grandes figures politiques et ses grands évènements. Il en partagea aussi les heures de gloire, les joies, les épreuves, les illusions et les désillusions jusqu’au naufrage final de 1940. C’est donc à une promenade dans le passé à laquelle vous convie l’auteur, à la rencontre d’évènements ou de personnages souvent oubliés, mais oh combien étonnants ! Au fil des pages, le lecteur verra toute une époque ressusciter. Il partira à la rencontre de Mlle Guilly d’HERMEMONT, créatrice de la Canne blanche, de François MERCIER, l’industriel philanthrope, ou du surprenant marquis de Chaumont-Quitry, héros de deux guerres. Il revivra la fin tragique du poète Catulle MENDES ou des marins du Pluviôse, la vie mouvementée de la statue de la Délivrance, le combat d’Emile GUILLAUME en faveur de la réconciliation européenne. Enfin, le lecteur suivra les pas du sculpteur en Tunisie, en Grande-Bretagne, en Hongrie, et au Brésil où il participa à la décoration du Palacio das Laranreijas à Rio de Janeiro considéré comme le Versailles brésilien. Elève de l’Ecole supérieure des Arts décoratifs puis des Beaux-Arts, Emile GUILLAUME participa à trente-six reprises au Salon des Artistes français dont il reçut la médaille d’Or en 1924. Grand prix de l’Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris en 1925, il est considéré comme «le plus grand sculpteur français contemporain» par la presse anglo-saxonne qui lui consacra de nombreux articles. Entre 1890 et 1940, il réalisa plus d’une centaine d’œuvres dont les plus célèbres sont la statue de la Délivrance ainsi que les monuments d’hommage à son ami Aristide BRIAND. Partisan de la réconciliation des nations européennes après l’hécatombe de la Première guerre mondiale, Emile GUILLAUME fut aussi un grand humaniste et un féministe avant l’heure. Aujourd’hui, grâce à cette biographie, son œuvre retrouve toute sa modernité et son actualité.

10/2020

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Littérature française

Place de la Victoire

Il y a longtemps, l'auteur avait envoyé une ébauche du manuscrit de "Place de la Victoire" à Julien Gracq (les dernières pages de la première partie). Gracq avait répondu, de son écriture patte de mouche : "L'écriture hésite entre celle des poèmes et celle de la fiction" et avait donné quelques conseils qui ont encouragé l'auteur à revenir sur ce récit. Cette "autofiction", par les détours d'une mémoire sélective, se déroule de Dordogne à Bordeaux, de Tunisie à Boston et de Chennai à Nantes, suit une histoire d'amour, de gens disparus, de paysages. Une lettre d'un premier lecteur à l'auteur, à propos de Place de la Victoire pourra vous donner envie de lire ce livre : Julien Gracq a eu raison de t'inciter à récidiver... Voici un texte foisonnant et fluide, où la subjectivité affleure constamment. La lecture en est toujours aisée. J'apprécie la fin d'épisodes traités sans pesanteur, presque elliptiques. De nombreuses références à la littérature, au jazz, au cinéma sont introduites sans en gêner la lecture. Les situations évoquées sont très diversifiées, de l'enfance rurale aux ors des congrès. On partage ton saisissement lors de la première vision d'Helga. La rencontre exceptionnelle d'un paragraphe didactique (les dieux de la mythologie hindoue) surprend. La tonalité des épisodes est également variée. Certains sont noirs (la fin de Pierre, celle de Paulette, celle de Tati Paule), d'autres sont gris (la préparation de PCB, la transformation du hameau de Moncalou). D'autres sont lumineux (la virée au bord de la mer avec des copains de Bordeaux), certains sont cocasses. J'apprécie les paragraphes où la narration décolle et devient lyrique. J'aurais aimé voir Pierre sous sa "tente du Camp du drap d'or" : cela a beaucoup de panache et y être accueilli. Le texte fait aussi retour sur lui-même. Il comporte une réflexion sur l'intrusion du présent dans le souvenir, "le jeu du je" . Tu prends le parti d'affirmer que le style ne peut procéder du savoir-faire. Je me souviens que Deleuze disait qu'un écrivain "creuse sa langue dans la langue" .

03/2024

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Histoire internationale

Algérie, la révolution trahie (1954-1958)

Messali Hadj, le président de l'Etoile nord-africaine (1926-1927), puis du Parti du peuple algérien (1937-1946), fonde en Algérie, en 1947, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). En 1952, Messali, pendant son voyage en Orient, prépare sur le plan politique, diplomatique et militaire la guerre d'indépendance. Il n'est pas suivi parla direction du MTLD d'Algérie qui s'est engagée dans la collaboration avec Jacques Chevallier (promoteur d'une politique néo-coloniale en Algérie). La crise du MTLD éclate. En juillet 1954, le MTLD est refondu au congrès d'Homu qui adopte le programme de Messali et charge le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) d'engager le parti dans la lutte armée. C'est alors que Boudiaf réunit un groupe pour former, avec l'aide de Nasser, le Front de libération nationale (FLN) qui veut fonder l'Algérie sur les principes islamiques. En novembre, le FLN lance une série d'attentats pour devenir l'interlocuteur algérien de la France. Mais Ben Boulatd, chef des Aurès, entre dans la révolution au nom de Messali. Il organise avec Zighout Youcef (chef de la Zone Il — Nord Constantinois — acquise au PPA) l'insurrection du 20 août 1955. Ahane Ramdane regroupe dans le FLN d'Algérie qu'il dirige tous les adversaires de la Constituante. Pour négocier avec Paris, il se démarque du Caire et engage une guerre féroce contre le MNA qui refuse de se dissoudre dans le FLN. En août 1956, au congrès de la Soummam, il dote le FLN d'une doctrine et d'une stratégie en rupture avec celles du mouvement nationaliste. Confronté, après l'envoi du contingent en Algérie, à une année puissante, il lance le terrorisme à Alger. Vaincu, il s'enfuit en Tunisie. Fin 1956, après l'agression de Suez, l'URSS et les Etats-Unis soutiennent le FLN et l'imposent comme l'interlocuteur de la France. En menant la guerre contre le MNA et le syndicat USTA, en caporalisant l'émigration et en lançant le terrorisme, le FLN a détruit le mouvement national créé par Messali. L'Algérie obtiendra son indépendance mais la révolution algérienne est morte en 1958. Avec ce livre, très documenté, Jacques Simon propose une lecture nouvelle de " la guerre d'Algérie ".

12/2018

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Littérature française

Le nageur de Bizerte

Nous sommes à Bizerte, en Tunisie, janvier 1921, sous le protectorat français. La vie serait presque douce pour le jeune docker du port de Bizerte, Tarik Aït Mokhtari, nageur longiligne et musculeux, s'il ne s'était heurté un matin, dans sa ligne de nage, à un obstacle infranchissable : il ne le sait pas encore, mais il s'agit d'un croiseur de bataille, survivant de la flotte impériale russe qui fuit l'irréversible et sanglante poussée des "rouges" et transporte à son bord toute une population d'exilés, de "blancs" aristocrates désormais appauvris, bousculés par le vent de l'histoire. Mais il ignore la guerre qui divise la Russie. Il vit à Bizerte, il est beau et pauvre, il a une soeur désirable, une mère veuve. Ce destroyer est-il " maskoun " ? Hanté, habité par un djinn, infréquentable pour le docker aux longs cils ? D'où vient le navire fantôme couleur d'âme grise ? Quel est son nom ? Que cherche-t-il à fuir ? Quelles horribles scènes de pogroms, de fermes incendiées quand les soviets lancent "le coq rouge" , pillent, tranchent au sabre et fusillent, quelles images hantent à jamais les passagers du Georguii Pobiedonossetz ? Depuis le 18 décembre 1920, les Russes sont confinés à bord des bateaux de guerre en rade de Bizerte. Des prisonniers flottants. Tarik aurait été avisé d'en rester là. Mais, comme le chant d'une sirène, le docker entend soudain la voix d'une jeune femme, une voix de théâtre, et il aperçoit, chatoyante, sa robe de mousseline blanche, gonfler sur le pont du navire. A l'instant il en est captif. Yelena Maksimovna Mannenkhova, fille unique d'un riche baron, personnage qu'on dirait issue de La Cerisaie, a la beauté fragile d'une porcelaine qui va se briser. Chaperonnée par sa tante Sofia, elle fuit la même horreur que toute une classe sociale gisant sans pouvoir s'en libérer dans les coursives d'un navire qui sera leur prison, et peut-être leur destin. Tarik parviendra-t-il à la rencontrer ? Avant que le cosaque Bissenko ne tranche la blanche gorge de notre héroïne ? Avant que la soeur du docker ne se marie ? Avant que le monde ne referme les rideaux d'un théâtre pourpre sang sur ces deux innocents ? Vivront-ils ?

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Littérature française

Par le fil je t'ai cousue

Dans la Tunisie rurale des années 60, une fillette grandit dans l'ombre d'une famille traditionnelle et la soumission à une mère toute-puissante. Destinée à vivre et mourir voilée et analphabète comme ses aînées, elle va, la première, prendre le long chemin de l'émancipation. Le prix à payer sera lourd pour se libérer des sortilèges, des interdits et des secrets maternels. " Du fil, du sang et des mots. Il n'en faut pas plus pour faire disparaître le corps d'une fille. La dématérialiser d'un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. Nous étions trois. Ma mère, Dibiza et moi. Plus un métier à tisser. L'armature en bois ne comportait que les fils de trame tendus à l'horizontale. Les fils de chaîne avaient été sectionnés. J'étais debout, pieds nus, la robe relevée au-dessus du genou. Dibiza s'est baissée et a planté un bout tranchant au niveau de la rotule. Une lame à raser ? Un couteau ? Une aiguille ? Je ne me souviens que du reflet du métal. Il passe aujourd'hui encore devant mes yeux comme une ombre. C'est à ce moment-là qu'est intervenue ma mère. Elle a glissé des graines de raisins secs dans la main de Dibiza. Sept. La matrone les a comptées à voix haute, minutieusement. - Vas-y, dit-elle en relevant la tête et me poussant vers le métier à tisser. Tu vas passer au-dessus de la trame. Je me suis avancée. - La jambe droite d'abord. Puis la gauche. Ensuite, tu reviens au point de départ. Et tu recommences. J'ai levé la jambe droite. - Veille à effleurer le fil de ton pied. Après chaque aller et retour, Dibiza s'est penchée sur l'entaille, a badigeonné de sang le raisin sec et me l'a tendu : - Ouvre la bouche. Avale-moi ça. Et elle a psalmodié d'une voix de basse : - Par le fil je t'ai cousue ! Ton sang je t'ai fait avaler ! Nul ne pourra plus t'ouvrir ! Ni l'homme ni le fer ! Tu es un mur contre un fil ! Un mur contre un fil ! Sang de ton genou, ferme ton petit trou ! "

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Littérature française

Reviens, Lila

Le 27 octobre 2015, Magali Laurent attend impatiemment le retour de sa petite fille de trois ans, partie en vacances avec son père en Tunisie. Soudain, un coup de fil fait basculer son monde : Magali apprend que son ex-mari est en réalité en Turquie, et qu'il compte aller en Syrie pour rejoindre Daech. Affolée, effarée, elle comprend qu'il la manipulait depuis des mois, préparant secrètement son départ pour le djihad, jusqu'à enlever leur fille. La vie de Magali bascule dans un univers qui ressemblerait au Bureau des légendes s'il n'était pas d'une tragique réalité. Terrorisme, combattants étrangers en Syrie, communications cryptées et législation complexe... Elle est immergée dans le quotidien des services antiterroristes, bien que se trouvant vouée à l'attente dans l'espoir d'un signe de Lila. Et pourtant, l'histoire avait commencé de façon si banale... Un coup de foudre amoureux près de Tunis, sept ans de relation, le mariage, puis la naissance de Lila. Même si Magali et son mari finissent par se séparer, il se révèle un père aimant auquel elle confie souvent sa fille... Sauf que, pendant ce temps, il lui dissimule sa plongée dans l'islam radical. " J'ai mis au monde un enfant pour lui faire vivre l'enfer " , dit aujourd'hui Magali Laurent, qui ignore où est sa fille. Mais après avoir traversé l'enfer, elle a décidé de vivre malgré tout. Aujourd'hui maman d'une deuxième petite fille, elle continue à espérer, à se battre. C'est aussi pour cela qu'elle a décidé de se livrer. Pour laisser une trace à Lila, dans l'espoir qu'elle soit vivante, et qu'elle puisse un jour lire cette histoire, son histoire. Et pour laisser une trace de Lila, sa fille qu'elle a parfois revue via des communications vidéo sur Skype, sa petite fille déjà voilée, en Syrie, qui implorait sa mère de venir la rejoindre... Avant que les contacts soient définitivement rompus en 2017. D'une dignité, d'une force et d'une honnêteté remarquables, Magali Laurent ne cache rien. De ses doutes et de ses souffrances, mais aussi de la culpabilité et des interrogations qui la rongent. Par-delà le drame effrayant qui est le sien, elle délivre un exceptionnel message d'humanité. Puisse Lila le découvrir un jour.

02/2021

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Afghanistan

De Massoud à Massoud. 20 ans après

Le 11 septembre 2021 le Monde va célébrer le terrifiant anniversaire des attaques islamistes sur New-York. Attaques précédées deux jours plus tôt par l'assassinat du mythique Commandant Ahmad Shah Massoud. Vingt ans après, l'écrivain et journaliste Salvatore Lombardo se penche sur le destin lumineux et métaphorique de celui que l'on considère comme le Che Guevara musulman. Spécialiste du monde arabo-musulman, auteur de deux ouvrages dédiés au héros national afghan, Salvatore Lombardo dialogue avec Ahmad Massoud, le jeune fils du Commandant, et avec ceux qui furent ses fidèles. Du vice-président et ancien chef de services secrets Amrullah Saleh, à Abdullah Abdullah, Chef de l'exécutif et ex-ministre des affaires étrangères, en passant par ses frères Ahmed Zia, Wali et Yaya. Au fil des rencontres et des conversations, avec pour fil rouge le texte-testament confié à Lombardo par Massoud en septembre 2020, l'Afghanistan se dévoile et nous révèle l'envers d'une histoire contemporaine marquée par l'irruption de l'islamisme radical et le naufrage idéologique d'un Occident néocolonial jusqu'à l'absurde. Vingt ans après les Talibans sont de retour et l'univers arabo-musulman explose de colère et de désespoir. Massoud, assassiné par deux terroristes tunisiens du parti Ennahada, parti aujourd'hui au pouvoir en Tunisie, serait-il mort pour rien ? Lui qui avait tout prévu... Reste la possibilité d'une rédemption démocratique par la grâce d'un fils devenu à son tour icône politique, ce jeune Ahmad qui s'efforçait de ne pas pleurer en septembre 2002 alors que l'on célébrait dans le stade de Kaboul le premier anniversaire de la mort de son père. Face à lui, vingt mille moudjahidines hurlaient leur peine et demandaient leur revanche. Rien n'a changé hélas. Mais en filigrane à la désintégration des certitudes politiciennes, voici apparaître une autre métaphore destinée à l'édification des peuples occidentaux égarés par des évènements qu'ils ne peuvent appréhender sans le lexique afghan. Tout y est, depuis la collusion des services américains avec les Talibans jusqu'à l'invraisemblable démantèlement des régimes arabes et à l'irruption dans les villes européennes des nouveaux mercenaires de l'apocalypse. Ahmad Massoud le dit : "Mon père avait tout prévu, tout annoncé. Personne ne l'a entendu !"

09/2021

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Histoire internationale

De la Berbérie à l'Algérie. Des origines à Bouteflika. Un pays, un peuple, pas encore une nation

L'auteur veut faire connaître, parfois d'une façon volontairement provocatrice, aux Pieds-noirs (mais aussi aux Métropolitains et aux Algériens, prisonniers d'une histoire gaullienne ou révolutionnaire), leur histoire et la fin inéluctable de leur Algérie. Ils ont été les victimes d'un système inégalitaire qu'ils n'ont pas eux-mêmes construit, mais qui leur a convenu, que leurs élus ont contribué à maintenir au nom de leurs intérêts et victimes d'une image de colonialistes colportée par le contingent et l'intelligentsia métropolitaine durant les années de guerre. L'Algérie actuelle n'est pas la leur, ils n'ont à cet égard rien à regretter. L'auteur retrace l'histoire d'un peuple de la période phénicienne à Boutéflika... Peuple qui ne s'est jamais autant réalisé et intégré que sous domination étrangère : phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, turc et française... En réalité, les Pieds-noirs ont été les jouets d'une politique parisienne changeante, dont par-fois ils ont tiré les ficelles sans maîtriser les commandes : l'appel à Charles De Gaulle a per-mis à celui-ci de revenir au Pouvoir, mais il ne leur pardonnera pas leur empathie pour le maréchal Pétain et le général Giraud, aussi les " lâchera "-t-il lamentablement en 1962 en même temps que les Harkis... La guerre d'Algérie a déjà été longuement disséquée, mais ce document s'attache à certains de ses aspects : la question de la torture, les massacres, les porteurs de valise, l'action des SAS, le sort des Harkis, le retour et l'accueil des Pieds-noirs en France... De Ben Bella à Bouteflika l'indépendance du pays a été confisquée par une armée et un pouvoir corrompus (parfois avec notre complicité), qui n'ont cessé d'attiser les passions pour faire oublier au peuple algérien qu'il est enfermé dans un système archaïque et corrompu, un régime policier où la presse et les jeunes sont muselés, un champ clos de tortures et de massacres (250 000 morts et 50 000 disparus depuis 1992) au nom d'appétits démesurés pour le Pouvoir et l'argent de la manne pétrolière... Le printemps d'émancipation (ou l'hiver islamiste) des peuples arabes de Tunisie, d'Egypte, du Yémen, de Syrie, de Libye, du Maroc... n'a curieusement pas touché l'Algérie : les quelques manifestations de mécontentement ont été étouffées rapidement par l'armée et la police... jusqu'à quand

04/2012

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Critique littéraire

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique du Nord

Des femmes écrivent l’Afrique – L’Afrique du Nord comprend plus d’une centaine de textes en neufs langues différentes, provenant de six pays de la région – d’Algérie, d’Égypte, de Mauritanie, du Maroc, du Soudan et de Tunisie. Les morceaux choisis pour cette anthologie, qu’ils soient de source orale ou écrite, traversent plusieurs millénaires et appartiennent à des genres divers, allant d’une proposition de mariage d’une Reine de l’Égypte ancienne aux discours de femmes modernes, militant pour de nouvelles lois relatives au mariage et à la famille. Des femmes écrivains, telles que Leila Abou Zeid, Amina Arfaoui, Salwa Bakr, Assia Djebar, Nawal El Saadawi et Fatima Mernissi explorent des thèmes tels que l’amour, le mariage, la polygamie, le voile, le combat pour la libération nationale et le droit au travail. Cet ouvrage est le dernier volume d’une série majeure, Des femmes écrivent l’Afrique, publiée d’abord en anglais auprès de la Feminist Press at the City University of New York, puis en version française aux éditions Karthala : L’Afrique de l’Ouest et le Sahel parut en 2007, à Paris, L’Afrique australe en 2008 et L’Afrique de l’Est en 2010. Ce quatrième volume de la série, consacré aux dits et aux écrits des femmes de L’Afrique du Nord, fut codirigé par des chercheurs, spécialistes de la région dont ils sont originaires, et jouissant tous d’une réputation internationale. Fatima Sadiqi, reconnue aux États-Unis pour ses travaux de recherche, et ayant à ce titre bénéficié des prestigieuses Fulbright Scholarship et Harvard Fellowship, est affiliée à l’Université de Fès, au Maroc. Elle est l’auteur de cinq ouvrages et en édita plus d’une dizaine. Amira Nowaira est professeur de littérature anglaise à l’Université d’Alexandrie, en Égypte. Dans ses travaux de publication, elle s’adonne autant à l’écriture créative qu’aux études critiques ou à la traduction en et de l’arabe. Azza El Kholy enseigne à l’Université d’Alexandrie et dirige l’Institut des Études pour la Paix. Moha Ennaji dirige les études arabes à l’Université de Rutgers, aux États-Unis, ainsi que le programme doctoral d’études de genre à l’Université de Fès. Il est l’auteur de sept livres et en dirigea une quinzaine

02/2013