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Généralités

Le Thé : son histoire, sa culture et son rôle hygiénique

C'est dans la famille des camellias que les botanistes rangent la plante originaire de la Chine appelée tcha dans le Céleste-Empire, tsjaa au Japon, tea en Angleterre, et thé en France. Trois plantes exotiques fournissent la base des principales boissons alimentaires et aromatiques introduites aujourd'hui dans le régime habituel des nations. Depuis l'époque où l'usage de ces boissons s'est établi, toutes n'ont pas rencontré une faveur égale. Pour des causes que nous chercherons à expliquer, c'est tantôt l'une, tantôt l'autre, qui a dominé dans la consommation générale ; chacune de ces boissons salutaires n'en concourt pas moins pour sa part à développer le bienfaisant usage du sucre et à diminuer le dangereux abus des liqueurs et préparations alcooliques. On sait déjà comment on obtient du périsperme ou noyau d'une petite cerise aigrelette cueillie sur un arbrisseau originaire d'Arabie le produit remarquable connu sous le nom de café ; on sait aussi comment d'un fruit beaucoup plus volumineux on extrait les nombreuses amandes qui constituent le cacao. On prépare la boisson connue sous le nom de thé avec des produits en apparence bien différents, avec les feuilles d'un arbrisseau qui, dans certaines circonstances favorables de culture, atteint presque les proportions d'un arbre de moyenne grandeur. La culture de l'arbre à thé, la dessiccation et l'exportation des précieuses feuilles d'où l'on tire le breuvage si recherché en Chine et dans l'Europe du nord, le rôle alimentaire de la plante aromatique, marquent l'ordre et les divisions naturelles d'une étude dont le but principal serait de rechercher l'influence que peut exercer l'usage du thé sur l'hygiène et la salubrité publique.

03/2023

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Histoire de France

Le livre de mémoire. Traces de l'enfer

Entre 1939 et 1945, 6 millions de Juifs furent assassinés. En France, près de 76 000 hommes, femmes et enfants furent déportés vers les camps de la mort. 2 500 en sont revenus. . Depuis la fin de la guerre, le Centre de documentation juive contemporaine, intégré au Mémorial de la Shoah à Paris, collecte et rassemble des millions de documents, des textes de loi, des circulaires officielles, des lettres ainsi que des milliers de photographies qui retracent les contours monstrueux de la Shoah en France. Ils montrent la virulence de l’antisémitisme, l’organisation implacable du crime nazi, l’horreur des rafles et des arrestations et le fonctionnement des camps qui, de Drancy, Gurs, Les Milles, conduisit des milliers de Juifs à Auschwitz. Mais ces archives racontent aussi le courage d’hommes et de femmes qui, résistants au joug nazi, ont soutenu, aidé et parfois sauvé une population persécutée et spoliée. Chacun avec leurs mots, Ida Grinspan, Marceline Loridan-Ivens, Sarah Montard, Henri Borlant, Charles Palant et Victor Pérahia évoquent l’enfer de ces années, de l’exclusion dont ils furent les victimes innocentes à la douleur incommensurable de la déportation, de la perte des leurs aux difficultés du retour. C’est leur voix que des centaines de documents et de fac-similés passionnants et bouleversants, pour la plupart inédits, éclairent, parmi lesquels le Statut des Juifs annoté par le maréchal Pétain, des notes de service de Drancy, des lettres de dénonciation, des télégrammes relatant le départ d’un convoi, les consignes données aux forces de police avant la rafle du Vél’d’Hiv, un acte de disparition, soulignant ainsi les rouages idéologiques, administratifs et économiques de la destruction des Juifs d’Europe.

10/2015

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Philosophie

Le Principe Espérance. Tome 2 : Les épures d'un monde meilleur

Le Principe Espérance est l'œuvre majeure du philosophe allemand Ernst Bloch, récemment disparu à Tübingen où il s'était retiré. Dans cet ouvrage monumental, Ernst Bloch s'applique à recenser ce qui, sous la forme de rêves diffus, d'utopies fragiles, sous la forme même de contes d'enfants, se trouve porteur des espérances de l'humanité. Il insiste sur la catégorie du possible dont il montre comment elle tend à se réaliser dans ce qui n'en livre encore que des traces. Il dresse un tableau du destin humain dont sa pensée visionnaire discerne les contours futurs à travers ce que révèlent le passé et le présent. Dans ce tome II, consacré aux " Epures d'un monde meilleur ", l'auteur passe en revue - les utopies médicales et tout ce que l'homme a imaginé pour faire échec au vieillissement ou même pour abolir la mort; - les utopies techniques, depuis le grand eeuvre des alchimistes jusqu'aux ambitions modernes de maîtrise de la nature; - les utopies architecturales, où l'auteur oppose notamment la conception de l'espace des Egyptiens et celle du monde gothique; - les utopies géographiques, des îles Fortunées, de l'Eldorado, de Thulé, parmi d'autres; - et bien entendu les utopies sociales auxquelles Ernst Bloch consacre le plus long chapitre du livre et dont il dresse un magnifique panorama, de Platon jusqu'à la société socialiste telle que Marx l'a conçue. Cette somme, qui repose sur un savoir impressionnant, fournira même au sceptique d'innombrables sujets de réflexion. Elle retrace en quelque sorte l'histoire du désir humain à la recherche de sa réalisation, la trajectoire de son mouvement vers un but final de l'humanité.

05/1982

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Pédagogie

Faire des Européens. Essais sur l'Ecole et l'Université

Faire l'Europe, c'est d'abord faire des Européens : c'est par cette maxime que Denis de Rougemont ouvrait, en 1956, une réflexion visant à cerner les contours d'une conception spécifiquement européenne de l'éducation. Articles, conférences, pamphlet — le lecteur, averti ou néophyte, retrouvera ici la fougue de jeunesse et la flamme iconoclaste des fameux Méfaits de l'instruction publique (1929) —, ces contributions dessinent la géographie d'une passion maîtresse de l'auteur de L'Amour et l'Occident : l'éducation — qu'il ne faudra plus confondre après cela avec l'instruction — et la pédagogie, tous chevaux de bataille qu'il nous convie à enfourcher sans nous départir de cette seule méthode qui vaille en des temps troublés. Cette méthode, qu'un vigoureux humanisme appelle, ne peut être que fédérale ou fédérative. C'est dire qu'elle ne peut viser qu'à rééduquer le regard des Européens à une certaine virtuosité dans les changements d'échelle, leur rappeler que le monde, la culture, la langue, sont des réalités plus vastes que ce que les oeillères du nationalisme nous en laissaient envisager. Non pas pour imposer une quelconque "table rase" — c'est-à-dire défaire en un jour ce que le travail des générations a patiemment accumulé de saveurs et de savoirs, au service d'insipides communautés sans communion —, mais pour ravauder ce tissu de civilisation que doit demeurer l'Europe dans sa quête inlassable d'un sens. Pour faire des Européennes et des Européens : c'est-à-dire avant tout des femmes et des hommes agissant pleinement en tant que personnes libres et responsables. Et de conclure comme il avait commencé : "La question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d'esprit, ou des pantins articulés."

05/2019

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Notions

De la morale cartésienne : contentement, générosité et christianisme

L'ouvrage prend pour objet d'étude la morale cartésienne, sur un double plan corrélatif. D'une part, il s'agit de se confronter au "problème de la morale chez Descartes" , en déterminant de quel point de vue peut être repérée une théorie morale dans le corpus cartésien. D'autre part, on s'interroge sur les enseignements apportés par les contours d'une telle morale quant à la signification de "l'accord" que Descartes entend instituer entre sa philosophie et le christianisme. Dès lors, l'ouvrage avance une série de thèses sur ce double sujet. Tout d'abord, on soutient la possibilité de reconstituer une morale cartésienne définitive : la correspondance avec Elisabeth de Bohême et les Passions de l'âme sont perçues comme fournissant le socle de ce qu'on nomme une "morale du contentement" , gravitant autour de deux axes que sont le souverain bien en cette vie, et les passions. En outre, il est montré de quelle façon le rapport de la philosophie cartésienne au christianisme se trouve éclairé par les principales composantes de la morale du contentement, que sont notamment : l'énonciation de quatre vérités qui, incluant la providence, sont indexées à l'accès au souverain bien ; la thématique de l'homme imago Dei, trouvant son actualisation dans le meilleur usage du libre arbitre ; et les rapports à soi-même et au prochain engagés dans la passion-vertu de générosité. Il apparaît alors que la morale du contentement cristallise un "investissement philosophique" du christianisme dans la mesure où c'est la philosophie qui confère une intelligibilité propre à ces éléments, placés à l'intersection de la raison et de la foi. In fine, ce sont le contentement, la générosité, et le christianisme qui se dégagent, au fil du propos, comme les points nodaux de la réflexion cartésienne sur la conduite de la vie.

10/2023

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Sciences politiques

Les nationalismes au tournant du XXIe siècle. Regards croisés Amérique/Europe

Après avoir marqué le XXe siècle et été à l'origine de plusieurs conflits, parmi lesquels les deux Guerres mondiales, le nationalisme est loin d'être un phénomène du passé. Au contraire, il connaît, ces dernières années, un retour en force, remettant en question l'équilibre, parfois fragile, de certains pays : que ce soient les mouvements nationalistes en quête d'Etat, le nationalisme populiste d'extrême droite ou, dans une moindre mesure, le régionalisme, ils tentent de redessiner les contours des Etats-nations ou des Etats multinationaux dans lesquels ils évoluent. Dans cet ouvrage, chaque chapitre permet d'en savoir plus sur chacun des cas abordés (Ecosse, pays de Galles, Catalogne, Nouvelle-Calédonie, Québec, Alsace...) mais aussi de découvrir les nouvelles formes de nationalismes locaux, ethniques et suprémacistes que l'on trouve en Amérique-du-Nord et qui sont désormais l'un des enjeux majeurs de la polarisation de ces sociétés. Si la mondialisation de la seconde moitié du XXe siècle a atténué l'effet de frontière dans les domaines économiques et commerciaux, le XXIe siècle ne semble pas pour l'instant avoir tourné la page des nations et des communautés nationales délimitées par des frontières étatiques, nationales ou régionales. Le nationalisme, dans toute sa polysémie, est une idéologie qui jouera un rôle déterminant dans le courant du siècle. Divisé en trois parties (Tensions et jeux d'échelle ; Nationalisme et redéfinition des frontières ; Instrumentalisation du nationalisme : populisme, partis identitaires et ultra-droite), les auteur.e.s abordent différents aspects d'un concept protéiforme qui vade selon les contextes socio-politiques et socio-culturels. Tantôt conservateurs, réactionnaires ou progressistes, tantôt transversaux sur un échiquier politique, les nationalismes s'expriment de différentes façons selon les sociétés dans lesquelles ils évoluent et selon qu'ils émanent d'un Etat-nation ou d'une nation sans Etat.

12/2023

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Histoire des sciences

Histoire et sociologie des sciences de la complexité

Depuis leur apparition dans les années ? 1970 et ? 1980 en Europe et aux Etats-Unis, les sciences de la complexité ont suscité un remarquable engouement à la fois scientifique, médiatique et culturel. Certains des concepts qu'elles ont contribué à rendre célèbres, comme ceux de chaos, d'émergence ou de réseau, sont utilisés dans plusieurs champs du savoir - de la physique à l'informatique, des sciences cognitives aux sciences du climat. Les livres de vulgarisation à leur propos sont très nombreux et certains sont devenus des best-sellers. Pourtant, il existe peu de travaux en sciences humaines et sociales sur ce domaine à la fois très connu et peu compris. A partir d'analyses historiques, sociologiques et épistémologiques, cet ouvrage se propose de combler quelques lacunes. Le premier chapitre montre qu'il n'y a pas qu'une théorie de la complexité mais une pluralité d'approches se revendiquant du même concept dont il est néanmoins possible de déterminer les contours. Le deuxième et troisième chapitres sont consacrés aux origines des sciences de la complexité aux Etats-Unis et en France. Le quatrième chapitre propose d'introduire le concept de plateforme scientifique de façon à saisir la spécificité de ce domaine paradoxal ? : en effet, si ses frontières semblent indéfinies et souples, leur dénomination leur confère tout de même une identité reconnue et claire. Enfin, poussant l'analyse un peu plus loin, le dernier chapitre décrit les pratiques épistémologiques et les visions ontologiques des praticiens de la complexité, cela à partir de leurs propres points de vue. En raison de leur poids croissant dans le monde de la recherche et au-delà, il y a fort à parier que les sciences de la complexité susciteront de plus en plus l'attention des sciences humaines et sociales - ce à quoi ce livre invite.

01/2022

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Critique littéraire

Césaire, Perse, Glissant. Les liaisons magnétiques

Aimé Césaire. Saint-John Perse. Édouard Glissant. Trois des plus grands poètes de tous les siècles. Pourtant, il nous est difficile d’envisager une entité pareille. Dans l’ordinaire perception, on les distingue, on les oppose, on les distingue en les opposant. Le contexte historique et politique accuse cette perception d’antagonismes définitifs. L’homme de l’Afrique et de la Négritude. L’homme de l’universel conquérant, orgueilleux et hautain. L’homme des chaos imprévisibles du Tout-Monde. Derrière ces classifications, on sent bien que persiste notre impossibilité à envisager l’unité-diversité, les solidarités conflictuelles, les ruptures qui rassemblent, les écarts convergents. Dès lors, il nous faut tenter de deviner leur inévitable relation, ces "liaisons magnétiques" qui les rassemble sans les confondre, et qui nourrissent, et leurs mouvements particuliers et leurs musiques secrètes. La liaison magnétique est rétive aux rapprochements généralisants. Elle est tremblante, légère, subtile, réversible, diffractée et infime. Elle va de notes en contre-notes, de sentiments en longues rêveries. Sa fécondité provient de l’intensité des imprévisibles qu’elle suscite, des déplacements, combinaisons et dispositions nouvelles qu’elle suggère. Césaire. Perse. Glissant. La magnétique puissance de ces solitaires ne les rend-elle pas finalement solidaires ? Patrick Chamoiseau nous livre ci sa perception très libre de trois des plus grands poètes du vingtième siècle. Une année de lectures et de relectures, au fil des saisons antillaises, des vents, des chaleurs, de la pluie. De notes en contre-notes, au contact de ces forces poétiques, s’ouvre le mouvement océanique d’une conscience qui envisage son pays, dessine les contours de son Lieu, éprouve les événements contemporains, se questionne et questionne sans cesse les mutations imprévisibles et les beautés du monde.

10/2013

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Histoire de France

Chercheurs en Résistance. Pistes et outils à l'usage des historiens

Cet ouvrage collectif est le fruit de deux journées d'études organisées par le Centre d'histoire et de recherche sur la Résistance. De jeunes chercheurs y réfléchissent, à partir de cas pratiques, aux problèmes épistémologiques et méthodologiques que pose l'écriture de l'histoire : Comment un objet de recherche se construit-il et se saisit-il ? Que faire lorsque la définition de ses contours se dérobe au fur et à mesure que l'enquête avance ? Comment composer avec l'abondance, l'absence ou le caractère parfois éminemment biaisé des sources ? Les auteurs ont accepté de mettre au pot commun les écueils, interrogations, doutes qui sont le lot de tous les chercheurs et de les placer délibérément au centre de la réflexion afin qu'ils puissent être discutés. Qu'on étudie la désobéissance pionnière autour de la nébuleuse du musée de l'homme (Julien Blanc), l'histoire du Bureau central de renseignement et d'action (Sébastien Alberlelli), les métamorphoses des "vichysto-résistants" (Johanna Barasz), les déportations de répression (Thomas Fontaine), les relations de la société corse avec la Résistance (Sylvain Gregori), les rapports entre la gendarmerie et le corps social (Emmanuel Chevet) ou les composantes d'une identité résistante (Cécile Vast), ce sont bien en effet des questionnements voisins et croisés qui surgissent. De ce point de vue, les contributions réunies dans ce volume vont bien au-delà du champ de l'histoire de la Résistance et seront susceptibles d'intéresser ceux que l'écriture de l'histoire intrigue et d'aider chercheurs de toutes périodes et de toutes thématiques. Il s'agit -ce qui n'est pas si simple-de permettre à chacun de mettre en lumière ce qui est d'ordinaire relégué dans la pénombre, à savoir les doutes, incertitudes, appréhensions qui s'attachent à tout projet de longue haleine.

05/2014

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Philosophie

Conscience tragique. Penser le néant, vivre de rien

La pensée tragique traverse l'irréductible déchirure de l'homme, considérant, outre les tourments auxquels il est exposé, sa vocation, comme celle de toute chose, à la mort et à l'oubli. Décidée à cheminer loin des rivages consolants, unetelle pensée se recommande, selon Clément Rosset, d'une logique du pire, s'efforçant d'appréhender le réel dans sa présence singulière et chaotique, où chaque existence, émergence hasardeuse et éphémère, n'est arrimée à rien. Nous avons tenté de repérer les points d'impact de cette logique. Il s'est agi tout d'abord de penser l'épreuve de la condition humaine : découverte de celle-ci sous son jour précaire, l'enracinant au sein du réel destructeur. Nous avons envisagé ensuite les implications de cette traversée première, interrogeant la possibilité du suicide et celle de l'approche religieuse de notre destin. Si l'idée du suicide représente un important sas de liberté pour l'existant, la pensée tragique ne prône pourtant pas le passage à l'acte, celui-ci constituant, au fond, une tentative de neutralisation de la mort, plutôt qu'un véritable affrontement de notre finitude. Elle ne s'inscrit pas, non plus, dans la perspective de la foi religieuse, y discernant, quelle que puisse être la profondeur de son inspiration, une façon d'éluder l'impact de notre mortalité intime et la dureté de notre présence au monde. Dès lors, avons-nous essayé de cerner les contours d'une sagesse tragique. Invitation à un accueil sans partage de la totalité tragique du réel, sollicitant une attention aiguë à l'instant présent, reconnaissant aussi dans l'humour et dans la joie, plus encore, l'écho gracieux d'une capacité de jubilation à même de résister à la peine.

03/2019

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Religion

Ecrire l'histoire du christianisme contemporain. Autour de l'oeuvre d'Etienne Fouilloux

Écrire l’histoire du christianisme contemporain, c’est chercher à le comprendre dans sa diversité confessionnelle, tout en mesurant son rôle dans la construction d’une politique et d’une culture de la modernité, qui se sont constituées en prenant leur autonomie par rapport à lui, sans que tout lien soit rompu entre notre monde sécularisé et son passé chrétien. C’est observer cet objet aux contours indécis, dont nous affirmons tantôt le déclin inéluctable, tantôt l’omniprésence au sein de nos sociétés. Depuis plus de quarante ans, Étienne Fouilloux parcourt ce territoire en voyageur infatigable, passionné d’archives inédites. De la genèse de l’oecuménisme au genre biographique, de l’histoire des intellectuels chrétiens à celle du concile Vatican II, il a construit ce qu’il désigne lui-même comme une « histoire non théologique de la théologie », attentive aux acteurs et à leurs mobiles, sans jamais céder sur la rigueur scientifique qui fonde le « regard éloigné » de l’historien. Des inventeurs du catholicisme social aux écrivains convertis, des croyants mobilisés dans les tranchées aux prêtres-ouvriers en usine, des abbés philosophes aux bâtisseurs d’églises, les auteurs de ce livre ont suivi la voie tracée par Étienne Fouilloux, attentifs comme lui aux mots qui circulent entre l’univers chrétien et l’univers laïque, la création et la mémoire, la morale et les droits de l’homme, le deuil et la patrie. Ils ont ainsi souhaité apporter leur contribution à une histoire du christianisme contemporain, en hommage à celui qui a plus que tout autre contribué à la renouveler. Couverture : Église Saint-Vincent de Paul de Beyrouth détruite en 1975, pendant la guerre du Liban. Photo A. Becker, mars 2012.

04/2013

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Actualité et médias

Rompre. Le cri des "indignés"

Pour s'engager dans l'action, il faut d'abord prendre conscience. Le fonctionnement du monde se nourrit de notre consentement. Tout comme nous nous habituons insensiblement à l'inacceptable…Jusqu'à l'irruption soudaine des formes diverses de l'indignation. Ne serait-il pas temps de retirer notre consentement et d'agir dès maintenant pour construire cet "autre monde possible" ? Voilà ce à quoi tente de répondre Dominique Boisvert dans ce livre. Comment en vient-on à prendre conscience que la rupture devient plus que nécessaire avec l'état du monde dans lequel nous vivons ? Quelles sont les causes de notre soumission et de notre consentement ? Quelles sont les sources du pouvoir et comment s'articule notre adhésion (in)volontaire au discours dominant ? Prendre conscience, puis décider de rompre. Voilà l'amorce. A partir de là, comment opérer concrètement cette rupture ? Pour nous aider à y voir plus clair, Dominique Boisvert passe en revue une série de thèmes et d'institutions à travers lesquels il est possible d'appréhender de nouveaux rapports au monde : argent, vitesse, propriété, guerre, individualisme, compétition, (sur)consommation, travail, technologie…Ne craignant pas d'en appeler à l'utopie, l'auteur n'en demeure pas moins lucide en relevant les écueils qui ne manqueront pas de se présenter. Mais espérant par-dessus tout, il montre que plusieurs expériences d'hier et d'aujourd'hui permettent de dessiner les contours de la voie à suivre et constituent les fondations sur lesquelles bâtir. Que faire pour ne pas désespérer ? A cette question existentielle, Dominique Boisvert insuffle une bonne dose d'optimisme et de détermination. Il donne ainsi corps au cri que tentent de faire entendre les "indignés". Parce que la rupture est aussi le premier pas nécessaire vers une ouverture.

03/2013

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Sciences politiques

Les nouveaux barbouzes

Ikea pris en flagrant délit d’espionnage sur ses salariés, Greenpeace piraté par un hacker pour le compte d’EDF ; Bruno Gaccio pris en filature par les services de sécurité de son propre employeur, Canal + ; Olivier Besancenot pisté jusqu’à son appartement par une société de renseignement ; la direction de Renault engluée dans le limogeage de supposés espions ; des journalistes d’investigation cambriolés et mis sur écoute… Les affaires de ce type éclatent de plus en plus souvent en France. Loin d’être des cas isolés, ces scandales ne sont que la partie visible d’un système bien plus étendu. Depuis une quinzaine d’années, la privatisation croissante des activités de renseignement a ouvert le champ à un gigantesque marché, au carrefour des affaires et de la politique. Ses principaux acteurs sont des anciens policiers, gendarmes, militaires ou retraités des services de renseignement. Moyennant de plus gros salaires, tous se sont reconvertis dans le privé. Embauchés par des entreprises cotées au CAC 40, des cabinets d’intelligence économique ou des officines aux contours plus flous, ces anciens agents de l’État ont changé d’univers tout en conservant de précieux réseaux dans l’administration. Leur mission ? Obtenir des informations sur une entreprise, déstabiliser un concurrent politique ou passer au crible la vie d’un individu. Au risque de basculer dans l’illégalité… Malgré le volontarisme affiché et les nombreuses tentatives de régulation, le marché du renseignement privé s’est développé de façon anarchique en France, entraînant de nombreuses dérives. Au-delà des fantasmes, quelle est la réalité de ce phénomène ? Quels sont ces individus qui, au nom d’intérêts financiers ou politiques, nous surveillent en toute discrétion ? Pourquoi nos responsables ne semblent pas en mesure d’endiguer ces agissements ? Et comment cette privatisation à outrance est-elle en train de modifier en profondeur la société ?

10/2012

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Théâtre

La Petite Maison

"Hugues, Jo, Gilles et Walter aiment bien la petite maison de leur ami Ralph, mais un jour Ralph sans prévenir vend la petite maison. Alors quand Hugues, Jo, Gilles et Walter sonnent de nouveau à la grille de la maison de leur ami Ralph, Brutus aboie et Lili ouvre la porte. Lili dit qu'elle vient d'acheter la petite maison de Ralph. Lili a mis des poissons dans le bassin mais les hérons viennent manger les poissons, confie Lili à son amie Rosette. Hugues, Jo, Gilles et Walter ne sont jamais loin de la petite maison de Lili. Ils y croisent Rosette et puis Luce et sa chienne Berthe qui grogne dès que Brutus aboie, et puis Jeanne qui ouvre la porte quand Lili n'est pas là, et puis Karl, qui semble avoir investi les lieux. Hugues, Jo, Gilles et Walter aiment tellement cette petite maison, ils y tournent sans arrêt autour de cette petite maison, à moins que ce ne soit autour de Lili, ou de Luce, ou de Rosette, ou de Jeanne, et Brutus continue à aboyer et Berthe à grogner dès qu'on sonne et les hérons à manger les poissons du bassin et Lili à racheter des poissons et Rosette à guetter les hérons." Noëlle Renaude poursuit ici sa recherche d'un mouvement perpétuel du théâtre en opérant cette fois un retour à la situation dramatique, dessinée le plus simplement du monde dans ces espaces ouverts les uns sur les autres que sont la maison, ses pièces et son jardin, ses perspectives changeantes et ses contours, ses abords et ses lointains, le temps qui passe se chargeant, lui, d'en perturber les volumes, et par voie de conséquence les histoires qui avaient bien l'intention d'y naître.

03/2012

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Economie

Manifeste pour une éducation à la paix économique

Aujourd'hui, la mondialisation est une réalité, et la guerre économique fait rage : pressions, négociations, embargos, exploitation, destruction, le vocabulaire est témoin de la gravité de la situation. Or la préoccupation croissante des entreprises comme des politiques vis-à-vis des risques psychosociaux démontre que la guerre économique n'est plus une métaphore : elle fait des blessés et des morts de chair et de sang. Frappés par ce constat, les auteurs de l'ouvrage ont décidé de construire une réflexion symétrique inverse à celle menée sur la guerre économique, en pariant sur le fait qu'une paix économique serait pensable, possible, souhaitable. Le concept de "paix économique", fondé non pas sur des rapports de pouvoir conflictuels mais sur la coopération, établit les conditions de possibilité d'une création de valeur économique engendrée par un rapport pacifié à soi-même et à autrui. Ils explorent ainsi les mécanismes qui peuvent construire un monde économique pacifique, en définissent les contours, les valeurs qui le fondent et précisent les conditions de sa mise en œuvre : le développement d'un état de paix intérieure, la mise en place d'une logique du don et du partage, les tactiques et les stratégies de coopération. Cette initiative innovante bouleverse le mode de pensée de la théorie économique et managériale. Il s'agit alors de reconstruire une réflexion de fond. Mais ne nous y trompons pas : il ne s'agit pas là des méditations idéalistes de doux rêveurs : les auteurs de ce manifeste sont pour la plupart professeurs en école de commerce, et enseignent le management aux dirigeants de demain. Etudiants en école de commerce, en gestion, en économie ou en philosophie, professionnels de l'entreprise, mais également tous ceux qui se questionnent sur le monde d'aujourd'hui, seront passionnés par cet ouvrage innovant, fondateur d'un domaine de recherche nouveau et prometteur.

09/2012

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Musique, danse

Musique et globalisation : musicologie-ethnomusicologie

Si le monde a déjà connu par le passé des expansions de culture considérables, la " globalisation " en cours sur toute la planète a pris une ampleur sans précédent qui la différencie nettement de ses antécédents historiques. Dans le domaine de l'art, elle suscite autant d'inquiétudes que d'espoirs, et la musique, parce qu'elle se présente d'emblée comme métaphore du monde, constitue un objet d'étude idéal pour en cerner les contours. Dans le cadre du colloque Musique et globalisation, qui s'est déroulé successivement à Paris et à Montpellier en octobre 2008, divers aspects de l'impact de la globalisation sur la vie musicale ont été analysés. Les actes publiés dans le présent ouvrage concernent le volet montpelliérain du colloque, dont la spécificité tenait au parti pris par les organisateurs d'inviter en nombre égal des musicologues et des ethnomusicologues. Les premiers (spécialistes tant de la musique savante occidentale que du jazz et des musiques populaires) s'intéressent aux relations entre la musique occidentale et les musiques non occidentales, relations que l'on sait très fructueuses depuis au moins Debussy et jusqu'à de jeunes créateurs actuels qui n'hésitent pas à écrire pour des musiciens venant d'autres cultures que celle occidentale, en passant par Xenakis ou Reich. Les seconds sont des spécialistes des musiques non globalisées de l'Europe de l'Est, de diverses musiques extra-européennes d'Asie centrale, du sous-continent indien, des Touaregs d'Afrique du Nord ou de Trinidad. Ils posent la question du devenir des musiques qu'ils étudient dans le cadre de la globalisation. Les deux sortes d'interventions (musicologues et ethnomusicologues) sont ici présentées sous forme de duos (ou de trios) afin que le lecteur puisse prendre conscience plus aisément des points de vue parfois contradictoires, plus souvent complémentaires.

05/2011

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Histoire internationale

Libéralisme et révolution antifasciste

Dans l'Italie des lendemains de la Première Guerre mondiale, de la prise du pouvoir par Mussolini et de l'établissement de la dictature fasciste, Piero Gobetti (Turin, 1901-Paris, 1926) a traversé en météore l'histoire et la pensée politique. Historien des racines du Risorgimento, traducteur, critique théâtral pour L'Ordine nuovo d'Antonio Gramsci, directeur de revues politiques et littéraires, éditeur publiant les principaux hommes politiques italiens du moment et les premiers poèmes d'Eugenio Montale (prix Nobel 1975), il a rêvé un protestantisme "sui generis" et prôné un libéralisme révolutionnaire et industrialiste dont il trouvait les racines - sans paradoxe - chez Kart Marx, Henry Ford et Martin Luther. Il a surtout incarné l'opposition au fascisme, et sa mort précoce a fait de lui un symbole sur lequel hommes politiques et journalistes transalpins débattent encore aujourd'hui. Parmi les multiples textes politiques publiés en quelques années par Piero Gobetti, pour l'essentiel dans sa revue La Rivoluzione liberale, soixante-dix articles et extraits d'articles écrits de 1922 à 1925 ont été sélectionnés ici : polémiques et mises au point, portraits ou descriptions. Comme une mosaïque, ces textes reflètent son engagement face au fascisme, fondé sur une intransigeance d'abord isolée, puis partagée par l'essentiel de l'opposition après juin 1924 et l'assassinat de Giacomo Matteotti. Ils permettent de suivre l'installation de Mussolini au pouvoir grâce à l'impuissance de ses adversaires, ainsi que l'évolution bouillonnante d'un très jeune homme, confronté à l'Histoire, l'affrontant, y brûlant sa vie. Ils dessinent aussi les contours d'un libéralisme très spécifique, propre à surprendre ceux qui rejettent ce courant de pensée comme ceux qui s'en réclament.

09/2010

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Sciences historiques

Connaître l'Antiquité. Individus, réseaux, stratégies du XVIIIe au XXIe siècle

" Avoir des amis, c'est avoir du pouvoir ", écrivait Hobbes en 1651. Le tissage des liens joue en effet tin rôle clé dans l'évolution de la vie intellectuelle et culturelle. Mais en quels termes définir ce rôle ? Et sous quelles formes se manifeste-t-il ? Pour l'éclairer et le comprendre, les Sciences de l'Antiquité en Europe, depuis les Lumières jusqu'à l'ère de l'internante, nous offrent un observatoire privilégié. Les travaux sur la sociabilité savante et les outils de la sociologie des réseaux permettent d'explorer les stratégies de connectivité, individuelles et collectives, personnelles et institutionnelles. il en ressort que le réseau tantôt capte, tantôt filtre; ici il propulse, là il entrave ; il est à la fois source de prestige, d'aliénation ou de marginalisation. À travers lui, le mouvement, l'échange, le partage des connaissances - ou, à l'inverse, le repli elle protectionnisme - investissent le champ de la recherche scientifique. Appréhendés à travers les correspondances, les publications, les journaux ou les polémiques, les réseaux relatifs à l'Antiquité structurent la production des savoirs et la définition de champs disciplinaires, transmettent des héritages et des filiations, témoignent de ruptures et d'innovations. Les dossiers proposés mettent en avant des pratiques professionnelles, des stratégies éditoriales ou académiques, des entreprises scientifiques, des modalités de communication à l'oeuvre dans les Sciences de l'Antiquité. Ils font également émerger divers individus, protagonistes d'aventures intellectuelles réussies ou avortées. Entre idéalisation, émulation, appropriation et détournement, les réseaux d'hommes et d'institutions, toujours façonnés par les contextes qui les voient naître, fonctionner et dépérir, participent, tout en promouvant la connaissance du passé, à la construction d'un espace intellectuel européen. Ce sont les contours de celui-ci que dessinent les contributions de ce livre.

01/2011

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Histoire internationale

A la recherche de l'Etat en R-D Congo. Acteurs et enjeux d'une reconstruction post-conflit

Face aux nombreuses analyses et expertises centrées sur des problématiques de " reconstruction post-conflit " institutionnelle et de production de politiques publiques souvent très normatives, la " reconstruction " est perçue, dans le cadre de notre recherche, comme un processus continu, interne et sociétal, plutôt que comme un projet ponctuel, institutionnel et d'impulsion externe. Si les contours du" contrat social " entre l'Etat et la société sont déterminés par les attentes de la population, d'un côté, et des capabilités des Etats, de l'autre, et supposant que ces capabilités soient, en dernière instance, déterminées dans les pratiques sociales qui facilitent les interactions entre les représentants de l'Etat et ceux avec qui ils sont en interaction, le social intervient des deux côtés dans l'équation. Cette approche ouvre la voie à une approche empirique orientée vers la gouvernance telle qu'elle se pratique dans trois domaines qui ont une histoire différente d'étaticité et de désétatisation. D'abord, il y a les stratégies d'adaptation, dans les cas où l'Etat se retire d'un domaine. Ainsi, le développement rapide de la filière du charbon de bois est une réaction populaire aux dysfonctionnements du système d'approvisionnement en énergie électrique dans les villes congolaises. Ensuite, il y a la sécurisation foncière. Il est intéressant d'analyser les " réponses populaires " dans ce domaine clé, que les manuels de développement attribueraient de toute façon à l'Etat. Enfin, il y a les parents d'élèves qui paient pour l'école de leurs enfants ; bien que dans ce cas, l'Etat reste très présent, le secteur de l'éducation révèle en même temps aussi la longue histoire de coopération entre acteurs étatiques et non étatiques.

04/2011

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Histoire internationale

La soif de Jérusalem. Essai d'hydrohistoire (1840-1948)

L'histoire urbaine de Jérusalem aux XIXe et XXe siècles, ensevelie sous les mémoires concurrentes, a fini par s'effacer derrière les conflits symboliques et nationalistes. Pour rompre avec une vision étroitement communautariste et géostratégique de la Ville sainte, pour en faire rejaillir la dimension profane et quotidienne sans perdre de vue l'agencement de ses territoires, de ses monuments, de son relief et de ses citadins, Vincent Lemire a choisi de faire l'histoire de la ville au prisme de la question de l'eau. Perchée à plus de 700 mètres d'altitude, Jérusalem manque cruellement d'eau potable, surtout entre les années 1840, moment du décollage démographique, et l'inauguration en 1936 de la monumentale canalisation de Ras el-Aïn. La " soif de Jérusalem " devient dès lors un enjeu majeur de l'action publique, qu'elle soit portée par les autorités civiles et religieuses de la ville ou par les puissances internationales qui s'en disputent le contrôle. L'histoire de cette longue quête hydraulique, dominée tour à tour par les archéologues et les philanthropes occidentaux, puis par les autorités impériales ottomanes et les édiles municipaux et enfin par les porte-drapeaux du projet sioniste et du nationalisme palestinien, s'appuie sur l'analyse de sources très diverses et largement inédites : archives de la municipalité ottomane et mandataire de Jérusalem, archives de l'administration des waqf, archives impériales d'Istanbul, archives consulaires et diplomatiques de Londres, Nantes et Paris, archives du mouvement sioniste à Jérusalem, collections privées. Cette étude pionnière montre que la question hydraulique est un passionnant observatoire pour l'histoire urbaine et dessine les contours d'une nouvelle méthode historique, l'hydrohistoire, particulièrement efficace pour comprendre des lieux saturés de sens comme la ville de Jérusalem.

02/2011

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Histoire de France

Louis XVI

Homme d'Etat malgré lui, prince de la tradition, aveuglé par les Lumières qui le détournent toujours vers le passé, Louis XVI apparaît bien comme le roi " empêché " de son siècle. Inhibé par une éducation castratrice, c'est un souverain dont on a brisé les ressorts de la personnalité qui préside aux destinées du royaume de France, alors qu'il a tout juste vingt ans. Jusqu'aux prémices de la Révolution, ce souverain " honnête homme " se passionne pour les sciences, rêve de voyages outre-mer, forge quelques serrures, tout en gouvernant, à regret, ses Etats. Entouré de ministres remarquables, il décourage leurs initiatives par une indécision maladive. N'ayant aucune confiance en lui-même, il se défie de tous, et surtout de ses conseillers les plus dévoués dont il ne peut supporter l'écrasante personnalité, car il se montre toujours jaloux du pouvoir qu'il ne parvient pourtant pas à exercer. Marie-Antoinette l'intimide, ses frères l'inquiètent et il redoute la Cour avec son étiquette immuable. Alors, il chasse et chasse encore pour sublimer ses frustrations. Ce monarque, qui n'eut jamais la passion du pouvoir et qui assista impuissant au déclenchement de la Révolution a soulevé bien des polémiques. La culpabilité collective qui pesa longtemps sur les Français l'a figé dans une imagerie révolutionnaire ou saint-sulpicienne dont les contours semblent inexorablement dessinés par les bois de la guillotine. A la veille du bicentenaire de la Révolution, cette biographie, aussi vivante que savante, aussi documentée que sereine, renvoie dos à dos les détracteurs systématiques et les admirateurs inconditionnels de Louis XVI. Elle met pour la première fois en pleine lumière une image cohérente et lucide du dernier roi de l'Ancien Régime.

11/2007

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Sciences politiques

Le monde nucléaire. Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945

Depuis soixante ans, l'arme nucléaire est le symbole suprême de la puissance des Etats (au premier rang desquels les deux empires de l'après-guerre) et l'instrument de leur domination sur l'ordre mondial. Autant dire que, faire notre histoire politique et militaire depuis 1945, c'est faire celle d'un " monde nucléaire". A la lecture d'un récit qui restait pourtant à écrire, on comprend comment, dès son invention, l'arme atomique s'est imposée comme un élément central, structurant et fortement stabilisateur des relations internationales. Comment, en plaçant pour la première fois dans la main de l'homme le moyen de sa destruction, elle lui a imposé d'en théoriser (et d'en organiser) la non-prolifération et la non-utilisation. Comment le bombardement d'Hiroshima, s'il a été l'acte de naissance de la Guerre froide, a ouvert une ère de coexistence pacifique. Pourtant, depuis la chute du Mur de Berlin, l'inquiétude renaît. Elle prend un nouveau visage, aux contours moins précis: certains Etats (tels la Corée du Nord ou l'Iran) ne voient-ils pas dans la détention du feu nucléaire un moyen d'assurer leur existence ou de renforcer leur autorité ? Ou des groupes terroristes celui de soumettre, à peu de frais, l'humanité entière à leurs intimidations ? Aujourd'hui comme hier, l'arme nucléaire constitue un objectif ultime pour les uns, une menace suprême pour les autres. Demain, il en sera de même. Cette perspective rend d'autant plus précieuse la lecture d'un ouvrage qui se propose de couvrir l'évolution des armements et des stratégies nucléaires, pour mieux en confirmer l'omniprésence au XXIe siècle et en comprendre le sens.

11/2006

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Beaux arts

Tout

Inviter des inconnus à dormir dans son lit, suivre un homme dans les rues de Paris jusqu'à Venise, engager un détective pour l'espionner elle-même et lui rendre un compte rendu de sa journée, se faire engager en tant que femme de chambre dans un hôtel pour photographier les objets personnels des clients, demander à des aveugles de lui raconter la dernière image dont ils se souviennent, chasser les fantômes d'oeuvres volées dans les musées... Sophie Calle orchestre de petits moments de vie depuis près de trente ans. Ces sortes de règles du jeu qu'elle se fixe, autant à elle-même qu'aux autres, estompent la frontière entre l'art et la vie. Si elle choisit méthodiquement les expériences à vivre qu'elle met en scène, la "faiseuse d'histoires", selon l'expression d'Hervé Guibert, n'a pas peur de dévoiler l'intime de ses amours déçues ou les douleurs exquises des absences qui peuvent rendre mélancolique. La conservatrice et critique d'art, Christine Macel, résume les contours de son travail ainsi : "L'association d'une image et d'une narration, autour d'un jeu ou d'un rituel autobiographique, qui tente de conjurer l'angoisse de l'absence, tout en créant une relation à l'autre contrôlée par l'artiste." Sophie Calle ne cesse d'explorer cette relation avec les autres et conçoit une façon de voir singulière, autant qu'une quête personnelle poétique et artistique. Ses récits à la première personne sont souvent associés à toutes sortes de supports possibles (livres, photos, vidéos, films, performances). Ce jeu de cartes postales en est une trace de plus, une nouvelle facette. Il devient un portfolio embrassant l'ensemble de ses oeuvres.

11/2015

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Histoire de France

Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918

La guerre de 1914 fut la " dernière guerre aux mesures humaines, écrivait Dorgelès, le courage valait une arme, les combattants se sont affrontés poitrine contre poitrine. Mais c'est aussi la première guerre où s'est révélée l'horreur du siècle à venir. " Je sentais l'Homme mourir en moi, écrira Drieu La Rochelle. La guerre n'est plus la guerre. Ce Dictionnaire de La Grande Guerre apporte un éclairage nouveau et exhaustif sur le long conflit qui fit entrer l'Europe dans un cycle de tragiques métamorphoses. Quatre années interminables qui s'achèvent le 11 novembre 1918, quand les bugles sonnent enfin le cessez-le-feu et que les Poilus sortent des tranchées sans plus pouvoir parler. Sont présents dans cet ouvrage les hommes, anonymes ou glorieux, les batailles, les territoires et les nombreux théâtres d'opérations, mais aussi les armements, les matériels et les conditions de vie, les notions d'engagement et de contrainte, d'insoumission, de fraternisation, de patriotisme. L'on y croise des généraux, des Poilus, des gueules cassées, des écrivains et des poètes dont un grand nombre morts au champ d'honneur, comme Alain-Fournier, Péguy ou Psichari, mais aussi des journalistes, des hommes politiques, des industriels, des scientifiques. François Cochet et Rémy Porte ont dirigé la rédaction de ce volume, qui a mobilisé les meilleurs chercheurs aussi bien en France qu'à l'étranger. La diversité des auteurs, la qualité de leur réflexion, leur longue fréquentation des archives, tout concourt à faire de ce Dictionnaire un outil indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire européenne du XXe siècle. Quelques mois après la mort du dernier Poilu, alors que ces événements s'effacent lentement de la mémoire collective, voici un ouvrage, unique en son genre, pour ne pas oublier. Daniel Rondeau

10/2008

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Histoire de France

Le plus bel âge ? Jeunes et jeunesse en France de l'aube des "Trente Glorieuses" à la guerre d'Algérie

" Crise de la jeunesse ", " fossé des générations ", " nouvelle classe dangereuse " : ces expressions ont rythmé les discours sociaux, politiques et médiatiques de la Libération jusqu'au cœur des Trente Glorieuses. Enquêtes, sondages et réquisitoires divers entendaient sans répit cerner les contours de l'identité des jeunes. De Tricheurs en nouvelle vague, le cinéma les porta en haut de l'affiche. Les " blousons noirs " effrayaient. Cynisme d'une génération désabusée, recrudescence de la délinquance juvénile, symptômes d'une France troublée par son entrée en croissance accélérée : tous les ingrédients semblaient réunis pour ériger, pour la première fois, la " jeunesse " en véritable enjeu de société. Au même moment, les sciences humaines et sociales commençaient à faire des jeunes un sujet d'étude privilégié. La psychologie, la psychanalyse parfois pénétraient les institutions chargées de les encadrer : l'école, l'armée, la justice des mineurs, les centres d'éducation surveillée... Des politiques publiques se mettaient en place qui devaient déboucher sur la création d'un ministère de la Jeunesse. Dans les partis politiques et les syndicats, les aspirations et revendications des générations montantes tenaient à présent une place non négligeable. Pour ces jeunes, les difficultés ne manquaient en effet pas. Les prémisses de la massification mettaient en évidence l'inadaptation du système scolaire à les accueillir convenablement. Pour les jeunes travailleurs, l'âge créait davantage d'obstacles qu'il n'en résolvait. Surtout, nés au temps des " classes creuses ", ces jeunes formèrent aussi une génération de la double guerre, celle qu'ils connurent enfants dans les affres de la défaite et de l'occupation, et celle qui hanta et happa leur jeunesse, la guerre d'Algérie. Tout cela justifie qu'on n'accole pas à leurs vingt ans le qualificatif éculé de " plus bel âge ".

09/2007

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Actualité et médias

Insoumise

Pendant 1 an, 1 mois et 17 jours, Delphine Batho a été ministre de François Hollande, avant d'être brutalement limogée. Elle a eu le courage de dénoncer, avant tout le monde, l'échec actuel. Observatrice et actrice du fonctionnement de l'Etat, elle livre un récit inédit, vif et saisissant, de son expérience de Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie entre juin 2012 et juillet 2013. Elle établit un diagnostic de la façon dont l'énarchie et la bureaucratie ont vite envahi tous les mécanismes du pouvoir et dont, dès le début, la gauche a été confrontée aux forces qui empêchent le changement. Elle raconte comment, au sommet de l'Etat, règne ouvertement la connivence avec les lobbies et les puissances financières que la gauche était supposée combattre. Au travers de révélations où l'on croise le visage de tel ou tel patron, elle montre comment, pied à pied, les intérêts privés veulent dicter les décisions. En première ligne, l'écologie est la cible de ces pressions particulièrement féroces sur les gaz de schiste, le nucléaire, et tous les enjeux environnementaux. Se dévoile ainsi le regard d'une femme de conviction sur le quinquennat de François Hollande. Delphine Batho décrit des décideurs dépassés par la crise, par leur époque, par le monde qui les entoure, incapables de comprendre en quoi l'écologie ouvre une nouvelle perspective historique. Au-delà de l'impitoyable état des lieux, ce témoignage a le mérite de dessiner les contours d'un renouveau politique, incarné par une nouvelle génération de femmes et d'hommes conscients des erreurs du passé, intransigeants quant aux errances du présent, capables d'incarner les exigences du futur.

10/2014

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Policiers

L'Hypnotiseur

Erik Maria Bark, un psychiatre spécialisé dans le traitement des chocs et traumas aigus, a longtemps été l'un des rares véritables experts de l'hypnose médicale. Jusqu'au jour où une séance d'hypnose profonde a mal, très mal tourné. Sa vie a frôlé l'abîme et, depuis, il a promis de ne plus jamais hypnotiser. Dix années durant, il a tenu cette promesse. Jusqu'à cette nuit où l'inspecteur Joona Linna le réveille. Il a besoin de son aide. Josef, un adolescent, vient d'assister au massacre de sa famille. Sa mère et sa petite soeur ont été poignardées, mutilées et dépecées sous ses yeux. Le corps lardé de centaines de coups de couteau, Josef vient d'être hospitalisé, inconscient et en état de choc. Mais il est le seul témoin du carnage et Joona Linna, pris dans une course contre la montre, veut l'interroger sans tarder. Car tout indique que l'assassin est maintenant aux trousses de la soeur aînée de Josef, mystérieusement disparue. Et pour lui, il n'y a qu'une façon d'obtenir un quelconque indice de l'identité du meurtrier : hypnotiser Josef. Tandis qu'il traverse un Stockholm plus sombre et glacial que jamais, Erik sait déjà que, malgré toutes ses protestations, il brisera sa promesse pour tenter de sauver une vie. Ce qu'il ne sait pas, c'est que la vérité que porte Josef va changer sa vie. Que son fils est sur le point d'être enlevé. Et qu'en réalité, c'est pour lui que le compte à rebours vient de commencer. Intrigue implacable, rythme effréné, richesse et complexité des personnages, écriture au cordeau, tout concourt à faire de L 'Hypnotiseur un thriller unique. La première enquête de l'inspecteur Joona Linna fait date.

09/2010

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Philosophie

Deux cartésiens. La polémique entre Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche

De 1683 à 1694, Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche, anciens " amis " et prêtres que leur intérêt pour Descartes, leur révérence pour Augustin et leur commune inquiétude face au " libertinage " semblaient pourtant destiner à s'entendre, polémiquèrent violemment. En insistant sur l'aspect philosophique de ces débats, cet ouvrage propose la première interprétation d'ensemble de cette célèbre confrontation. Y a-t-il de sérieuses raisons philosophiques au désaccord entre Arnauld et Malebranche ? Leur détermination permet-elle d'éclairer certains aspects du malebranchisme ? Existe-t-il une philosophie d'Antoine Arnauld et peut-on en préciser les contenus ? Répondre à ces trois questions amène à éclaircir trois champs de recherche. En premier lieu, la polémique entre Arnauld et Malebranche fut un événement intellectuel. Nombreux furent les grands esprits contemporains qui prirent position et se trouvèrent ainsi impliqués, à des degrés divers, dans l'empoignade. En signalant leurs réactions, on voit apparaître les contours des camps philosophiques des années 1680, ainsi que quelques-unes des lignes de fracture conceptuelles qui contribuèrent à cette " crise de la conscience européenne " dont parlait Paul Hazard. En second lieu, les références à Descartes sont fréquentes chez Malebranche, incessantes chez Arnauld : en interrogeant le statut et les modalités de ces renvois et rapports croisés à une grande figure absente qui hante le débat, on précise le statut de la catégorie " cartésianisme " en histoire des idées. Enfin, Malebranche et Arnauld parlent souvent de Dieu. Au point de fuite de ce travail, on est alors conduit à une nouvelle interrogation : l'impuissance théologique du cartésianisme est-elle congénitale, ou bien peut-on tirer des dividendes théologiques de la philosophie cartésienne sans en faire jouer les structures et en modifier les concepts fondamentaux ?

02/1999

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Histoire internationale

Le feu sacré de la liberté. Mon combat pour la jeunesse africaine

" Ce livre n'est pas tout à fait un bilan, même s'il en a quelques contours, ni un programme ; il est plutôt conçu, comme un " livre de témoignage ". Son auteur n'est pas non plus un aîné, mais un jeune homme que l'on peut encore croiser dans l'un des mille et un couloirs et autres allées de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. C'est pourquoi, à mes yeux, ce livre présente un triple intérêt en raison d'abord de son auteur, puis de son objet et, enfin, de son projet. L'objet même du livre ou, peut-être plus exactement, le thème qui le parcourt, le mouvement étudiant, n'est presque jamais un sujet de réflexion pour ses acteurs... Chose tout à fait inédite donc, Babacar Diop se fait le scribe de son expérience sous la forme d'un " témoignage " - que l'on ne peut confondre avec l'histoire en un sens académique, mais qui en est un matériau de première ligne. Le récit de Babacar Diop est une mine de renseignements sur l'organisation du mouvement étudiant, les conflits qui le traversent, ses " political connection ", son art de la stratégie et de la tactique, ses enjeux de pouvoir, ses violences et ses cruautés, bref son " art politique ". De ce point de vue, le livre de Babacar Diop devrait être lu non seulement par les dirigeants politiques, mais aussi - peut-être même d'abord - par la haute hiérarchie de l'administration universitaire. Celle-ci est avertie : la gestion du mouvement étudiant - mouvement redoutable en raison de sa complexité et de ses enjeux cachés de pouvoir - relève, en dernière instance, non pas de la science académique, mais de l'art politique - qui ne souffre guère, depuis un certain Machiavel, l'assujettissement de l'action politique aux remontrances de l'éthique... "

11/2010

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Actualité et médias

Faire la politique. Le chantier français

La politique est entrée dans l'ère du soupçon. Depuis les débuts de la Ve République jusqu'aux années 80, dans une situation internationale marquée par la stabilité des blocs, la vie politique française s'est résumée à un affrontement entre gauche et droite, en référence à des contenus idéologiques clairs. Le rôle respectif du gaullisme et du communisme donnait sa coloration spécifique à l'univers politique français. Après 1981, avec l'alternance, on assiste à une érosion des contours idéologiques de chaque côté : en même temps qu'émerge une gauche gestionnaire, on voit gaullisme et communisme perdre progressivement leur impact jusqu'à devenir de véritables anachronismes. Ceci tient à l'évolution intérieure de la France, avec l'atténuation des antagonismes idéologiques et l'expérience par la gauche de la realpolitik, mais aussi à un contexte international en pleine mutation. Comment faire et penser la politique à un moment où, au plan intenational, le projet européen se concrétise et devient une échéance déterminante ? Comment faire et penser la politique en cette dernière décennie du XXe siècles, alors que le partage du monde de Yalta est désormais périmé et que s'écroulent successivement tous les régimes communistes ? Alors que la crise du Golfe souligne des lignes de fractures et l'urgence d'un nouveau rapport Nord-Sud ? Comment faire et penser la politique alors que l'idée de démocratie apparaît souvent contradictioire avec l'existence d'une couche de professionnels de la politique qui s'érige en porte-parole des aspirations des gens, mais dont le langage même est de plus en plus suspecté par les citoyens ? Avec entre autres, Laurent Cohen-Tanugi, Jean-Pierre Cot, Jean-Luc Parodi, Hervé Le Bras, Annick Percheron, Pierre Rosanvallon, René Rémond, Simone Veil, Dominique Wolton, Vincent Wright... Cet ouvrage a été dirigé par Marc Abélès.

05/1991