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Prince Arnie Matoko

Extraits

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Littérature française

Une courtisane aux péripéties à l'eau d'ortie

Ce roman est un roman vivace, vivant écrit par un homme en colére. Connu pour avoir vomi ses vérités sur l'incarcération des cadres gestionnaires au temps de la purge initiée par des forces pas si occultes que cela, RACHID HARBI Kabyle-Algérien a pris cette fois sa plume pour aile, tâter les douleurs sociétaires. Ancien cadre de l'eniem emprisonné en 1996, deux fois acquitté, il a réglé ses comptes avec le pouvoir et le systéme judiciaire à travers des écrits journalistiques et deux livres parus il ya quelques années. A soixante sept ans, attendri peut etre, il vient de publier un récit qui narre l'histoire singuliére, mais pas du tout ordinaire, d'une jeune algérienne moyenne éprise de vie tout simplement une jeune fille martyrisée et qui à l'aide de son seul " karma ", a fini par sortir la téte de l'eau. Chebha personnage de cet ouvrage, prénom d'emprunt, a bel et bien éxisté. Cette histoire est bien réelle. C'est celle de l'éclosion d'une fillette de son extinction puis de sa résurrection. Violée par le deuxième mari de sa mére qui s'avérera étre son géniteur à l'age de trois ans. Déchirée donc par le doigt de son pére, elle survit au choc, se soulève et se porte avec la douleur accrochée à ses haillons, pour aller courageusement affronter le monde et l'école algérienne. Elle en sort bachelière devient universitaire. Un jour, elle découvre que ferroudja sa mére couche avec un amant dans un garage égaré dans les bois. Le traumatisme la féle, elle se met à boire, à fréquenter les bouges et les cabarets. Elle découvre l'argent et le luxe. Chebha est d'une beauté lumineuse. Elle devient méme la femelle d'un prince Quatari et d'une vice consul étranger. Elle vend surtout son corp tous les soirs notamment lorsqu'elle va chez el houaria la madame claude algérienne, entremetteuse de son état. La fiction se méle à la réalité lorsque Pédro, un ibérique en tombe amoureux. Il la sort de la nasse et lui rend sa dignité. La vraie chebha éxiste, elle est aujourd'hui mére de famille, propriétaire d'un superbe commerce et d'une très belle villa sur les hauteurs de la corniche oranaise. La chebha du roman livre sous la plume de l'auteur toute cette détresse et ses insanités que subit la femme algérienne au quotidien.

11/2015

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Littérature anglo-saxonne

Sidérations

L'auteur de l'Arbre-Monde revient avec un roman magistral, qui questionne notre place dans l'Univers. "On y entre curieux, on en ressort bouleversé". Le Figaro Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astro-biologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu'il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni. Pour l'apaiser, ce dernier l'emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l'origine de la vie. Le retour à la " réalité " est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l'école à la suite d'une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner. Au mal-être et à la singularité de l'enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d'un roman de science- fiction. Par le biais de l'intelligence artificielle, Robin va s'entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions. Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants. Mettant en scène un père et son fils dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, Richard Powers signe un roman magistral, brillant d'intelligence et d'une rare force émotionnelle, questionnant notre place dans l'univers et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant. " On y entre curieux, on en ressort bouleversé. " Le Figaro " Immensément romanesque, radicalement original. " Les Inrocks " Un grand roman signé par l'un des écrivains que j'admire le plus aujourd'hui. " François Busnel, La Grande Librairie " Un émouvant roman écologiste et humaniste. Une fiction où l'intelligence et l'émotion s'unissent. " Télérama " Virtuose. Le lecteur retrouvera dans Sidérations la puissance visionnaire et l'imagination " sidérante " de l'auteur de l'Arbre-Monde. " L'Humanité " Magnifique et, bien sûr, sidérant. " Marie-Claire " Un poignant roman sur la fragilité de notre rapport au monde et l'amour paternel. Aussi brillant que touchant. " Ouest France " Un Petit prince du réchauffement climatique. " Philosophie Magazine " La gradation de l'intrigue est plus que bouleversante, et bien téméraire qui jurerait ne pas avoir versé quelques larmes. " Sud-Ouest Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Yves Pellegrin

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Art textile

Dentelle de Calais-Caudry. L'art de tisser le rêve, Edition bilingue français-anglais

Pour la somptueuse robe portée par Kate Middleton lors de son mariage avec le Prince William, qui a ébloui le monde entier, Sarah Burton, directrice artistique de la maison Alexander Mac Queen, a choisi l'exceptionnelle Dentelle de Calais-Caudry pour magnifier sa création. La "Dentelle de Calais-Caudry" est, en effet, la marque d'une dentelle iconique, étoffe de rêve de haute facture et du glamour intemporel. Intimement liée à l'âme du chic à la française, elle est indissociable de l'élégance et de la féminité, sublimant, sous le talent des créateurs, les courbes du corps, comme en transparence la délicatesse de la peau. Infinie dans ses effets, elle se prête aussi à la créativité du design et de la décoration pour enchanter des univers tout en poésie. Sous cette appellation, une dizaine de maisons de dentelle, à Calais et à Caudry, perpétuent un savoir-faire historique aussi exceptionnel que remarquable. La fabrication de la Dentelle de Calais-Caudry, exclusivement sur métiers Leavers, est rendue possible grâce à la maîtrise d'un métier d'art unique au monde. Ce label certifie la spécificité de cette dentelle précieuse, tissée selon un procédé original et inégalé depuis deux cents ans d'entrelacements de fils. Il permet de distinguer la dentelle de luxe tissée à Calais et à Caudry des dentelles tricotées, beaucoup plus répandues. Dentelle... matière singulière, familière et si paradoxale. On la croit facile à cerner et pourtant elle est complexe, riche d'une multitude de définitions et de projections de l'imaginaire. Voilà deux siècles delà que les métiers Leavers ont imposé leur chant mécanique à la geste des dentelliers du nord de la France, façonnant le territoire industriel d'une région entière et de ces deux villes dont la dentelle porte aujourd'hui le nom : Calais et Caudry. Matière transformiste qui se plie à toutes les modes, y compris les plus avant-gardistes, auxquelles elle insuffle un supplément d'aryle, la dentelle se révèle aussi éclectique que polysémique. Elle se prête à tous les jeux de l'apparence, à toutes les identités rêvées, s'immisce dans les grands événements comme dons les interstices de notre quotidien, au plus près de l'intime. La dentelle de Calais-Caudry est ce fil continu qui nous relie à une mémoire du bel ouvrage, du geste délicat et d'un labeur hissé au rang d'art.

03/2021

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Royaume-Uni

Charles III

Avec le décès de la reine Elizabeth II, survenue le 8 septembre 2022, l'un des derniers géants du XXe siècle s'est éteint. Si chacun s'y était préparé, les mots "la Reine est morte" provoquèrent une onde de choc, qui se fit ressentir bien au-delà des frontières du Royaume-Uni. Son fils ainé, Charles, tout à son chagrin, devait toutefois enfin assumer le rôle pour lequel il est né. Depuis plus de 70 ans, il est l'héritier direct de la couronne britannique à avoir attendu le plus longtemps son accession au trône. Aujourd'hui roi, qui est Charles III ? Comment sa vie publique et privée l'a-t-elle préparée à assumer, à l'âge où ses pairs profitent des joies de la retraite, la fonction de chef d'Etat du Royaume-Uni et de 14 autres pays, ainsi que de celle de chef du Commonwealth ? Constitutionnellement, mais aussi dans le coeur des Britanniques, Charles a jusque maintenant été habitué à jouer les seconds rôles. Etre l'héritier d'une reine aussi populaire qu'Elizabeth II n'est pas chose aisée. Sa vie durant, il aura marché derrière elle. Pendant ses près de quinze ans de mariage avec Diana, il a largement vécu dans l'ombre de son aura incroyable. Et depuis la mort de la princesse, l'affection et l'attention du peuple britannique se sont, majoritairement, portées sur ses enfants. "Fils de", "époux de", puis "père de", Charles dut donc se battre pour affirmer sa personnalité et promouvoir ses engagements, qu'au-delà de quelques-uns de ses sujets attentifs les gens connaissent encore mal. Celui qui était jusque très récemment le Prince de Galles s'est investi - souvent avec prescience, et en jouant parfois avec les limites de son rôle constitutionnel - pour l'environnement, pour les jeunes défavorisés, la régénération des quartiers urbains ou encore les médecines alternatives. Il s'est engagé également pour la modernisation de la monarchie britannique, alors même que s'est engagée, dix ans avant la mort de la reine, une période de transition marquée par des crises menaçant la pérennité de l'institution. C'est cette vie de combats, façonnée par son histoire personnelle, que ce livre propose de raconter, éclairant les lecteurs sur le style, les idées et les ambitions du nouveau roi.

10/2022

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Essais

Architecture & dignité

Le prestige de l'architecture se mesure à l'aune d'une notion qui, à la différence du beau, de l'utile ou de la construction, est restée dans l'ombre des traités. C'est dans le berceau de l'architecture occidentale, à l'époque où l'art de bâtir était avant tout une offrande, que la dignité se fait jour, avec la colonnade sous fronton, visage du temple hellénique. La force de cette figure du portique laissera une marque si profonde dans les esprits que la production architecturale s'en inspirera au cours des siècles pour entretenir l'image de la dignité, au bénéfice du prince, de l'évêque ou de la collectivité. Percer le secret de cette longévité et de cette universalité conduit à retracer la généalogie des multiples motivations derrière l'acte d'édifier. La dignité, qui a survécu à son premier visage, dont les maîtres modernes ont renouvelé l'expression, est ce au nom de quoi les pouvoirs ont occupé la scène et décoré la ville, mais aussi ce dont le projet architectural s'est nourri pour noyauter les savoirs constructifs, ennoblir la fonction pratique des murs et vaincre la disparité des lignes du plan, de la coupe et de l'élévation par la volonté d'un tout ordonnateur. Elle peut mobiliser un plan souverain, à l'image du naos détaché et autonome, comme l'illustrent la Nouvelle galerie nationale de Berlin de Mies van der Rohe ou la bibliothèque Exeter de Kahn, ou une certaine manière de défier la gravité, que l'on peut observer aussi bien dans les palais des communes italiennes du Duecento que dans la modernité brésilienne - comme la Faculté d'architecture de Sao Paolo d'Artigas -, ou encore l'art de soulever, dont certains projets corbuséens - notamment la Cité radieuse - sont l'éclatante manifestation. Des premières cités occidentales à la ville postmoderne, cette notion éclaire d'un jour neuf les fonctions sociales du beau, mais aussi des notions majeures telles que l'utilité, la gravité, l'échelle, la structure, l'ordre ou le décor. La dignité permet également d'interroger sous un angle inédit les conditions de l'invention, la quête de sens depuis le siècle dernier, la place des modèles dans l'imaginaire des architectes, notre rapport au luxe et à la grandeur et notre attachement aux places dont les bâtiments ont la garde.

05/2022

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Littérature française

Un certain art de vivre

Voici l'art de vivre de Dany Laferrière. Sous forme de maximes, de réflexions commentées, de rêveries, cent pages pour devenir soi-même un peu japonais. " J'ai voulu savoir comment les choses s'étaient passées dans cette vie où je n'ai pas cessé de bouger, souvent malgré moi. Toutes ces villes où j'ai vécu (Port-au-Prince, Petit-Goâve, Montréal, New-York, Miami, Paris, Tokyo), assez pour les intégrer en moi sans devenir sédentaire pour autant. Je suis passé, à peine étonné, du sud au nord, du rhum au vin, de l'été à l'hiver, jusqu'à devenir un cerisier en fleurs. J'ai franchi clandestinement les frontières de classes, de races ou encore celles qui séparent un pays d'un autre. J'ai accumulé diverses expériences au fil des jours ensoleillés ou pluvieux, mais je n'avais pas encore évalué ce parcours. L'été dernier, j'ai découvert sous forme de réflexions fulgurantes, de haïkus langoureux, de descriptions hâtives d'un lieu, d'une situation ou d'un état d'esprit, ce qui s'était passé dans ma vie durant ce dernier demi-siècle. Lecteur horizontal, j'ai choisi de vivre dans ma baignoire ou dans mon lit sans quitter l'espoir qu'une inconnue frappe à ma porte. Je note que la plupart des gens veulent savoir ce que l'écrivain cache alors que je me contente de ce qu'il tente de me faire voir. Pour rester dans cette simplicité proche de l'enfance, j'ajouterai que je lis une page les yeux ouverts, pour la repasser dans ma tête les yeux fermés. L'eau chaude de la baignoire me permet de fuguer en regrettant de ne pas l'avoir fait à certains moments comme la fois où j'ai manqué de prendre cette petite route de terre qui m'appelle depuis si longtemps, et cela même si j'ignore où elle me mènera. J'ajouterai que c'est quand on n'a rien à faire que le temps devient précieux. Mais pensant que la vie est linéaire, je tente vainement d'en sortir en prenant le bon chemin au mauvais moment. Pour finalement comprendre que ces petites notes, comme des touches de couleur, me dessinent un portrait naïf. Ce mince livre m'aura pris plus de temps qu'aucun autre. " D. L

10/2023

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Histoire de l'Eglise

De l'Eden aux flammes de l'Enfer. Le jardin d'Eden conduit-il aux flammes de l'Enfer?

Depuis la nuit des temps, les hommes sont convaincus qu'il existe dans le monde des groupes ou des structures plus ou moins secrètes capables de faire plier les Etats et ses dirigeants. Ces puissances émaneraient de sociétés occultes ou d'entreprises liées aux forces du mal,. Les exemples ne manquent pas. Que ce soit au sein des religions ou en dehors. Pour la religion chrétienne, Satan, le prince des ténèbres incarnant l'inversion de l'Amour, n'est jamais très loin des idées portées certains hommes d'Eglise ou d'autres. De cette sorte de fatalisme logique implacable, l'Homme doit s'éloigner, pour atteindre la lumière et L'Eden. L'une des activités de la droite chrétienne s'effectue souvent dans l'ombre, comme en témoigne la troublante ascension de l'Opus Dei au 20e siècle, une prélature dont la dénomination se traduit par "Ouvre de Dieu", alors qu'elle s'est comportée comme une mafia, une sainte mafia, a-t-on dit et écrit, au point que l'on parlera de l'octopus dei. Cette structure à laquelle sera lié le défunt pape Jean-Paul II, à qui il doit son élection lors du conclave, a suscité énormément de résistances. L'Opus Dei, milice religieuse au comportement de secte, héritière d'un anticommunisme militant, puissance à la fois économique et politique, défrayera la chronique. L'Ouvre a exercé une influence multiforme sur l'Eglise, mais aussi sur les pouvoirs temporels qu'elle cherchera à infiltrer. Est-ce encore le cas ? Le successeur de Jean-Paul II était son inspirateur doctrinaire. Et le pape actuel, François, a été élu par un conclave composé des cardinaux choisis par les deux précédents... Norman Neill, se rapproche de ces chroniques où certains hommes sont les serviteurs fidèles et éclairés de ces "sociétés secrètes". Il lui faudra de nombreuses années pour trouver sa philosophie et appliquer ses propres règles. Mais attention, ses amis de l'au-delà veillent. Dans ces communautés la liberté est toujours sous surveillance, gare à ceux qui s'écartent du chemin, où la seule punition et l'unique sanction est la mort. Heureusement, le soleil brille au-dessus des nuages d'orage et le ciel peut être bleu pour tous et toutes. L'expulsion du mythique Jardin d'Eden ne conduit pas nécessairement aux flammes de l'Enfer. A priori. Tout est-il symbole ou tout est-il réalisme inquiétant ?

12/2078

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Photographie

Une vie de photographe. Cambodge 1958-1964

Micheline Dullin est une citoyenne voyageuse, longtemps résidente d’Aulnay-sous-Bois, elle demeure aujourd’hui à Martigues. Le regard toujours en alerte, la générosité au coin des lèvres, Micheline Dullin traverse l’espace et le temps avec une légèreté désarmante, mais qu’on ne s’y trompe pas, cette femme là vit le monde et le questionne avec malice et gourmandise… En témoigne ce parcours au Cambodge révélé par ses photographies. Florian Salazar-Martin, adjoint à la culture, Martigues Les photographies parlent d’elles même, les récits ne sont pas des commentaires, mais chaque histoire ouvre d’autres portes sur l’Histoire du Cambodge. Nausicaa Favart-Amouroux, coordinatrice du projet. Micheline Dullin se comporte en photographe amateur, au meilleur sens du terme et en professionnelle aussi, dès qu’elle exécute ses commandes. Elle aime à l’évidence ce pays et ses gens dans toute leur diversité, ne se pose pas trop de questions(…). Cet éclectisme, cette liberté que nous percevons comme un bonheur de photographier est bien caractéristique d’une époque dans laquelle les rôles ne sont pas encore déterminés pour enfermer dans un seul métier les opérateurs de l’image fixe. On ne doit pas encore se déterminer comme photographe « de ». On est photographe. Et, dans ce Phnom Penh des années soixante, Micheline Dullin est « la » photographe. D’autant plus remarquable que cette profession est rarement embrassée par les femmes – encore moins hier qu’aujourd’hui, encore que les choses, au fond, n’aient guère changé – et qu’elle s’intéresse de près à des univers qui sont des univers masculins. Christian Caujolle, directeur artistique du festival Photo Phnom Pehn. Lorsque Micheline Dullin photographie au milieu des années soixante les chantiers du stade olympique et du théâtre Preah Suramarit, plus communément appelé théâtre Bassac, à Phnom Penh, elle ne peut imaginer que ces deux oeuvres de l’architecte Vann Molyvann, réalisées à la demande du chef de l’état cambodgien, le prince Norodom Sihanouk, vont symboliser à partir de 1970 l’histoire tragique du royaume dont la page la plus sombre, le régime génocidaire khmer rouge de Pol Pot. Le stade de la capitale cambodgienne s’inscrit ainsi dans la longue liste des enceintes sportives de par le monde qui rappellent les pages noires de l’Histoire contemporaine. James Burnet, journaliste spécialiste de la Péninsule indochinoise.

06/2012

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Histoire de France

Anne de France. Fille de Louis XI, duchesse de Bourbon

Anne aux trois noms : Anne de France puisqu'elle est fille de Louis XI, Anne de Beaujeu du jour où elle épouse Pierre, sire de Beaujeu, Anne de Bourbon lorsque son mari devient duc de Bourbon... Née à Genappe en 1461, au temps de l'exil de son père, et morte en 1522 à Chamelle, au cœur de la France, elle a connu quatre rois Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier. On l'appelait aussi " Madame la Grant " parce qu'elle assura par deux fois la régence du royaume de France, lors de la minorité de son frère, Charles VIII (1483-1491), puis de l'absence du roi pendant la première guerre d'Italie (1494-1495). Mais depuis cinq siècles, l'Histoire l'a quelque peu oubliée. L'auteur, fasciné par le triptyque du Maître de Moulins qui l'a admirablement portraiturée, a voulu aller à la rencontre de cette grande dame qui a si bien servi la France. L'éclatement du royaume évité, les princes calmés, le pays pacifié, le rattachement de la Bretagne scellé, les menaces de guerre extérieures éloignées, les finances rétablies, le fonctionnement de l'Etat assuré : tel est l'impressionnant bilan de la politique conduite par Anne de France. Ce fut accompli en peu d'années, alors qu'à la mort de Louis XI elle avait contre elle la foule de mécontents à l'affût de toute défaillance du pouvoir central et qu'elle devait leur faire face au nom d'un enfant. C'est ainsi qu'elle a sauvegardé - en la consolidant - l'œuvre de Charles VII et de Louis XI qui, d'un pays en ruine au début du XVIe siècle, en avaient fait un Etat puissant.

10/2002

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Histoire de France

Mémoires inédits du général marquis de Balivière (1738-1821) suivis de Les cinq noms d'Elisa dernière marquise de Balivière(1793-1867)

Michel de Gouberville a occupé des postes de direction dans la sidérurgie avant de se retirer en Normandie, sa région d'origine, où il consacre une partie de ses loisirs à des recherches historiques. Auteur de nombreux articles d'histoire, il présente ici un texte inédit, rédigé par un de ses ancêtres. Descendant d'une famille connue en Normandie dès le XIe siècle, né en 1738, Nicolas-Pierre Le Cornu de Balivière entre dans l'armée à 13 ans. Sa carrière se déroule au régiment du Roi-Infanterie, l'un des plus prestigieux, où il gravit tous les échelons de la hiérarchie sans acheter un seul office. Lorsque son régiment est dissous en mars 1791, il est maréchal de camp. Il s'engage alors dans les Chasseurs nobles de Condé et se bat avec l'armée des princes en Allemagne, en Autriche et en Pologne, jusqu'aux frontières de la Russie. Sa famille le suit dans des conditions de plus en plus difficiles. Rentré en France en 1801, il trouve tous ses biens vendus et survit grâce à l'aide de ses amis. Le mariage de son fils Théodore en 1806, avec Elisa Bouvard de Fourqueux, âgée de 13 ans et adoptée par sa riche tante Maynon d'Invau, assuré enfin aux Balivière une retraite dorée. Mais qui est vraiment Elisa, personnage romanesque et énigmatique, née de père inconnu en 1793, déclarée sous le nom d'Oberton, avant de devenir la dernière marquise de Balivière, puis enfin en religion mère Marie-Sainte-Chantal ? Les "Mémoires", dont l'écriture est étonnamment moderne, couvrent une période de l'histoire de France particulièrement riche en évènements majeurs : Guerre de sept ans, conflit colonial avec l'Angleterre, Révolution, Emigration, Empire et Restauration. Elles apportent un éclairage original sur le milieu social dans lequel l'auteur a évolué.

12/2000

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Histoire de France

Henri II

La vie d'Henri II mêle dans un tourbillon de passion et d'aventures la vengeance, la gloire et l'amour. Humilié par Charles Quint dans les prisons d'Espagne, Henri, devenu roi, prend sa revanche. De l'Ecosse au Brésil ses marins écument les mers. Ses généraux, Montmorency, Guise, Brissac mènent des campagnes victorieuses de l'Italie aux frontières des Pays-Bas. Allié des papes, des princes luthériens et des Turcs, il gagne à la France les Trois-Evêchés lorrains, Boulogne et Calais. Ronsard et la Pléiade célèbrent ses triomphes qui donnent lieu à de superbes fêtes. De merveilleux palais surgissent, construits et décorés par les plus grands, Lescot, de Lorme, Goujon. Le roi réforme les finances, la justice et l'administration : il fonde les institutions de la France moderne. Ces trophées sont autant de gages amoureux qu'Henri dépose aux pieds de sa dame, Diane de Poitiers. Dans l'ombre, la reine Catherine de Médicis attend son heure. Peuplée de femmes galantes et de favoris ambitieux, la cour de France ressemble à l'Olympe antique. Cependant l'agitation monte dans le pays. Révolte fiscale et opposition religieuse sont réprimées dans le sang. L'Espagne tente un assaut final. Comme dans une tragédie, le sort du pays se joue dans une bataille et celui du roi dans un tournoi. Historien érudit et conteur de talent, Ivan CLOULAS, conservateur en chef aux Archives nationales, révèle dans ce livre un règne méconnu dont l'importance a été considérable. Comme dans ses ouvrages précédents, Catherine de Médicis et Laurent le Magnifique, il fait une large place aux hommes et aux femmes de ce temps. Leurs témoignages multiples permettent d'esquisser le visage d'Henri II en même temps que celui de la France profonde.

01/1997

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Beaux arts

L'empire des masques. Les collectionneurs d'arts premiers aujourd'hui

Agitation dans le monde des musées : depuis avril 2000, le Louvre accueille de nouveaux objets, issus de civilisations qu'il avait auparavant ignorées on négligées. C'est la première consécration des arts premiers, en attendant l'ouverture, en 2004, du musée du quai Branly... Fièvre dans les galeries et les salles des ventes : ces objets, longtemps méconnus ou méprisés, suscitent l'emballement d'un nombre croissant d'amateurs et atteignent souvent des prix vertigineux. Remous sur la scène internationale : certains pars d'où proviennent masques, sculptures on poteries dénoncent les pillages passés ou présents et réclament ces éléments de leur patrimoine, que de nouvelles lois viennent désormais protéger. Que sont au juste ces arts premiers qui déchaînent tant de passions ? Par qui ont-ils été collectés, rapportés, conservés au fil des derniers siècles ? Comment sont-ils devenus une nouvelle catégorie esthétique et savante ? Longtemps, ils ont plus intéressé les particuliers que les institutions. Ils se sont retrouvés dans les bagages des conquistadores et des explorateurs, dans les cabinets de princes " curieux ", dans les malles des navigateurs, puis chez les ethnologues et les artistes. Aujourd'hui, ils sont entrés dans le monde des collectionneurs. Ces férus d'objets exotiques forment une étrange tribu susceptible d'être à son tour étudiée par l'ethnologue, en un juste et savoureux retour des choses... Rolande Bonnain explore avec talent les manières de dire et de faire de ce microcosme, son langage et ses rites, ses usages et ses pratiques, ses lieux privilégiés et ses réseaux de sociabilité, ses légendes noires et ses contes enchantés. Un voyage chez les collectionneurs d'objets lointains qui nous entraîne inévitablement vers deux zones de turbulence de nos sociétés occidentales : les suites de la décolonisation et l'engouement patrimonial.

09/2001

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Littérature étrangère

Melincourt

Walter Scott avait remis le Moyen Age à la mode et la France venait de jeter sa Révolution à la face du monde comme un cinquième Évangile au moment où Peacock prit la plume. Wordsworth, Coleridge, Burke, après s'être enflammés pour les idées nouvelles, s'étaient encapuchonnés en voyant ce que l'humanité était en train de devenir. Dans quel camp Peacock allait-il se ranger ? Dans celui du progrès ou dans celui de la réaction ? Le mouvement romantique à cet égard était très divisé. Regardait-il en arrière comme Rousseau ? Ou devant lui comme Voltaire? On ne sait d'ailleurs trop de quel côté regardait Voltaire, qui semble n'avoir pas eu plus de goût pour les peuples que pour leurs princes et désespérait de rendre un roi philosophe ou un homme civilisé sur la terre, fût-il ou non un bon sauvage. Tout ce qu'on sait de sûr à son sujet c'est qu'il avait un goût décidé pour la retraite et le jardinage. En quoi Peacock lui ressemblait fort. Ne voulant être ni rat des villes ni rat des champs, Peacock opta pour un moyen terme, attitude très britannique. Son imagination le portait vers le Moyen Age des cours d'amour, des chansons de geste, des troubadours, des tournois de chevalerie, et sa raison et son esprit rationaliste et géométrique faisaient de lui un jardinier paysagiste écologiste avant la lettre. Son rêve était de rendre ou de conserver à la terre les traits et les couleurs qu'elle avait lorsqu'Adam la cultivait avant sa chute. Pour le reste, Peacock savait que le monde commercial, bancaire, industriel, populaire et surpeuplé qui s'ouvrait serait définitivement hideux. Ses romans sont à la littérature ce que les portraitistes et paysagistes anglais de son temps sont à la peinture.

05/2013

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Critique littéraire

La grandeur et la grâce. Quand l'Europe parlait français ; Le poète et le roi

Marc Fumaroli présente Quand l'Europe parlait français comme "une promenade au hasard de rencontres entre Français et étrangers, dans un XVIIIe siècle où les Français sont partout chez eux, où Paris est la seconde patrie de tous les étrangers, et où la France est l'objet de la curiosité générale des Européens". Une promenade qui commence avec le siècle des Lumières et s'achève à l'aube de l'Empire napoléonien. Marc Fumaroli restitue cette période de notre histoire - la dernière "où l'on ait cru au bonheur sur la terre" - avec une érudition allègre, sensible et rigoureuse à la fois. Il montre comment l'universalité de la langue française s'est confondue avec celle d'un art de vivre et de penser, où princes, diplomates, esthètes et chefs militaires étrangers ont tous en commun d'être amoureux du français. Le second ouvrage repris ici, Le Poète et le Roi, est consacré à Jean de La Fontaine. L'auteur souligne que de toutes les voix issues du Grand Siècle, la plus modeste, la plus retenue est aussi la seule qui n'a jamais cessé d'émouvoir, au point de se fondre dans le folklore de l'enfance. L'Histoire a fait de La Fontaine un "bonhomme" presque aussi anonyme que la tradition orale qu'il a recueillie. Marc Fumaroli rend ici justice au poète caché derrière le personnage de la légende, et à travers lui nous fait revisiter le Paris de la Fronde, de l'affaire Foucquet et du règne de Louis XIV. Ce volume démontre de la façon la plus éclatante que la grandeur et le rayonnement d'un pays comme le nôtre tiennent d'abord à la vitalité de sa langue et de sa culture.

11/2014

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Sciences historiques

Le sel et le pouvoir. De l'an mil à la Révolution française

Dans presque toute l'Europe, dès l'âge du bronze, les populations savaient extraire le sel, au bord de la mer, près des sources salées ou dans des mines. Devenu "l'or blanc" indispensable à la vie et arme de lutte contre la famine, l'extension de sa production à partir du Xe siècle a contribué à l'essor économique et culturel de l'Europe au Moyen Age. Le sel est devenu l'instrument de la richesse des Etats quand ils l'ont taxé d'un impôt particulier, la gabelle : les soulèvements armés des victimes de l'impôt commençaient au cri de "Vive le Roi sans la gabelle" et prenaient pour cible les greniers à sel, les gabeleurs et les privilégiés. Le Sel et le Pouvoir, synthèse sur un millénaire d'histoire européenne préparée par vingt ans de recherches, analyse dans la longue durée le labeur des sauniers, l'évolution des techniques de production, la gestion des salines, le commerce maritime ou terrestre, la consommation, l'impôt et la fiscalité, la politique des pouvoirs. II trace aussi une galerie de portraits où se côtoient les puissants, papes, empereurs, rois, princes, évêques et abbés, marchands, fermiers et le monde du travail, les paludiers, sauniers, ingénieurs, inventeurs, paysans, contrebandiers, marins, haleurs de barques à la remontée des fleuves. L'auteur nous guide ainsi dans une réflexion sur la société d'Ancien Régime et la nature du féodalisme. Il nom entraîne à la poursuite du sel transmué en or, vieux rêve alchimiste, dès que les puissants s'en emparent, jusqu'à ce que la révolution industrielle du XIXe siècle, en supprimant l'impôt, rende à ce vil produit son rang de marchandise ordinaire.

12/1984

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Beaux arts

Les tableaux de Chantilly. La collection du duc d'Aumale

Cet ouvrage est publié à l'initiative de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du Domaine de Chantilly, afin de contribuer au rayonnement de ce patrimoine d'exception. Entouré d'un parc et de jardins historiques, le château abrite dans sa présentation d'origine une illustre collection d'oeuvres d'art, dont l'un des fonds de peintures les plus riches de France. Créée en 2005 par Son Altesse l'Aga Khan et reconnue d'intérêt public par décret ministériel, la Fondation a été mandatée par l'Institut de France, propriétaire du Domaine de Chantilly à la suite de la donation du duc d'Aumale en 1886, pour sauvegarder et développer le site. Ce partenariat public- privé, d'une ampleur sans précédent en France, fédère l'Etat, la région Picardie, le département de l'Oise, Son Altesse l'Aga Khan, l'Institut de France et des mécènes. Assurer la pérennité économique et environnementale du domaine, l'inscrire dans le paysage culturel international, telles sont les missions de la Fondation, également tenue au strict respect des conditions du legs du duc d'Aumale. Mobilisant des fonds considérables et des partenaires de renom, ce projet impose une éthique sans faille : la Fondation garantit l'essor du domaine de façon équitable pour les générations actuelles et futures, en intégrant dans ses réflexions les grands défis sociétaux que sont l'écologie, l'insertion sociale et l'éducation. La Fondation a donc engagé une longue campagne de travaux de préservation et de restauration du patrimoine mobilier et foncier, qui visent à rendre sa splendeur et son attrait à la résidence des princes. A l'issue de son mandat en 2025, elle rendra à l'Institut de France la gestion du périmètre sous sa responsabilité.

09/2009

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Histoire de France

Henri II. Catherine de Médicis, Diane de Poitiers et la Renaissance

Henri était le second fils de François 1er. Orphelin de mère à l'âge de quatre ans, il ne s'est jamais bien entendu avec son père. Enfant, il fut otage, puis prisonnier des Espagnols, avec son frère ainé, le dauphin pendant près de cinq années. Marié, à l'âge de quatorze ans, avec Catherine de Médicis, la mort accidentelle de son frère aîné lui ouvrit les clés du royaume. Sa maîtresse, la belle Diane de Poitiers, avait vingt ans de plus que lui. Elle eut une grande influence sur Henri II ainsi que le connétable Anne de Montmorency et, à moindre degré, les Guise. Henri II poursuivit les hostilités de ses prédécesseurs avec Charles Quint, puis Philippe II. Cela l'amena à soutenir les princes protestants d'Allemagne alors qu'il condamnait les Réformés français. Il combattit en Italie, en Flandre. Il était l'allié des Ecossais contre les Anglais et maria son fils aîné avec Marie Stuart, reine d'Ecosse. Aidé de généraux talentueux, Brissac, Saint-André, Strozzi il donna au royaume, Calais, Boulogne, Toul, Metz et Verdun, mais subit un terrible revers à Saint-Quentin. Henri II fut le représentant de l'avant-dernière génération des Capétiens, celui qui eut la lucidité de limiter son pays à ses frontières naturelles, de mettre un terme aux guerres d'aventures que furent les guerres d'Italie. Ne fut-il pas encore le roi qui a renouvelé l'administration et la marine, favorisé le triomphe de la Renaissance française en architecture avec Philibert Delorme, Pierre Lescot, en sculpture illustrée par Jean Goujon, comme en poésie avec Ronsard, Baïf, du Bellay et bien d'autres. Ce grand roi trop méconnu fut foudroyé à quarante et un an dans une joute alors, "qu'il accomplissait la plus haute tâche d'un chef d'Etat : la réconciliation des nations et des peuples".

05/2019

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Sciences historiques

Rituel et société à Madagascar. Les Antemoro de la côte sud-est

Dans le nord de Madagascar se développent à partir du Xe siècle des ports cosmopolites accueillant des migrants de diverses régions de l'océan Indien. Au XVe siècle, des musulmans venus du nord-est s'installent à l'embouchure du fleuve Matatàna, dans le sud-est de l'île. Au début du XVIe siècle, ils se constituent en aristocratie dans un royaume dit "antemoro", premier état fondé dans la Grande Ile, qui disparait au XIXe siècle à la suite de révoltes des roturiers. A partir du religieux s'est élaboré dans l'espace antemoro une société à "pseudo-castes" unique à Madagascar. Cette société se caractérise par la séparation des pouvoirs politique et religieux, et par l'existence d'un groupe de parias. Les aristocrates utilisent une écriture en caractères arabes et des manuscrits à contenu magico-religieux qui fondaient jadis leur prééminence. L'étude comparative des cérémonies observées à la fin du XXe siècle révèle l'unité des grands rituels, qui forment un système, inscrit dans une pensée analogique. L'auteur montre l'universalité des dispositifs rituels en même temps que leurs particularités culturelles, et développe une réflexion générale sur la royauté sacrée. Par une "archéologie" du rituel, P. Beaujard s'attache en outre à saisir les influences qui sont à l'oeuvre dans la construction de l'édifice politico-religieux antemoro. Venues d'Asie du Sud-Est, du monde musulman et d'Afrique de l'Est, elles témoignent de la place singulière de Madagascar à la confluence de divers réseaux d'échanges de l'océan Indien, à différentes époques. Après Princes et paysans (1983) et Mythe et société à Madagascar (1991), ce livre est le dernier d'une trilogie qui vise à éclairer les rapports entre mythes, rituels et organisation politique.

08/2020

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Histoire de France

De papier, de fer et de sang. Chevaliers et chevalerie à l'épreuve de la modernité (1460-1620)

Le XVIe siècle est considéré comme le «crépuscule de la chevalerie». La violence des guerres d'Italie, la haine des affrontements religieux et l'expérience de la guerre moderne y seraient venues à bout de ses pratiques et de son idéal. Pourtant, cette période est aussi celle du chevalier Bayard, de l'adoubement de François Ier au soir de Marignan et de la mort d'Henri II lors du tournoi de la rue Saint-Antoine. Jamais cet idéal n'avait été autant invoqué par les princes et leurs hommes de guerre. Mais comment pouvaient-ils encore se dire chevaliers ? Pourquoi en éprouvaient-ils même le besoin ? Cette chevalerie, à laquelle ils vouaient un véritable culte, était-elle encore celle du Moyen Âge ? Voilà quelques-unes des questions qui conduisent la réflexion de Benjamin Deruelle. A partir d'une étude des pratiques littéraires, guerrières et symboliques de la chevalerie, il nous invite à redécouvrir cet idéal avec les yeux des gentilshommes de la première modernité. Ce cheminement au travers des romans de chevalerie, des cérémonies du pouvoir ou de la violence de ces gentilshommes dévoile un versant essentiel, et pourtant peu connu, de leur imaginaire. La redécouverte de cette culture, réinventée pour mieux survivre, et de ses multiples appropriations rend ainsi à cet idéal martial son rôle d'acteur à part entière de l'histoire. La chevalerie redevient alors ce langage autour duquel une monarchie, plus forte que jamais, s'oppose et communie avec sa noblesse. Cette étude revisite ainsi les figures multiples du chevalier et de la chevalerie au moment même où ce mythe fondateur de l'imaginaire de l'Occident est reforgé dans le papier, le fer et le sang de la guerre.

06/2015

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Histoire de France

Lyon dans l'Europe carolingienne. Autour d'Agobard (816-840)

Lyon, capitale des Burgondes (Ve-VIe siècles), avait été marginalisée au temps des royaumes mérovingiens de l'Entre-Seine-et-Rhin, et ses élites décimées par les pouvoirs francs (VIIe-VIIIIe siècles). La création d'un empire par Pépin le Bref puis Charlemagne a changé la donne. Dans une construction politique qui veut unir la Germanie à l'Italie, la Saxe à la Catalogne, Lyon retrouve une place centrale : porte de l'Espagne chrétienne, voie d'accès privilégiée à l'Italie lombarde dont Charlemagne a fait son premier objectif militaire, la ville devient la tête de pont de la présence franque dans le sud de l'Europe. Le pouvoir carolingien cependant ne s'impose pas à Lyon seulement par la force, mais en y relevant le gouvernement épiscopal. Des évêques choisis par les empereurs pour leurs compétences intellectuelles sont placés à la tête de la cité. Leidrade et Agobard, Amalaire puis Amolon assurent le rayonnement durable de Lyon par l'excellence des écoles qu'ils fondent et qui attirent des clercs de l'Europe entière, ainsi que par la profusion des manuscrits qu'ils réunissent dans la bibliothèque cathédrale. L'intense activité culturelle lyonnaise du IXe siècle n'est pas corsetée par le soutien politique initial des Carolingiens. Au contraire, les clercs proposent des politiques alternatives au gouvernement des princes francs ; ils appellent à la création d'une Europe uni?ée par le respect d'une loi unique et la renaissance d'un empire chrétien universel... Des propositions qui tiennent de l'idéalisme et du fondamentalisme biblique, et qui ne seront jamais suivies d'effet. Le présent volume réunit des contributions rédigées à l'occasion du douzième centenaire de l'élection épiscopale d'Agobard à Lyon (816-840).

01/2019

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Beaux arts

Peintres et vilains. Les artistes de la Renaissance et la grande guerre des paysans de 1525

Ce livre est la chronique illustrée d'une dissidence, une enquête qui soulève un pan de l'histoire méconnue des débuts diablement subversifs de la Réforme et éclaire les liens entre les divers bouleversements qui ont changé à jamais la face du monde au XVle siècle. Il offre un aperçu, aussi vivant qu'instructif, d'un formidable mouvement artistique qui advint en consonance avec un redoutable mouvement social et religieux. Dans la Rhénanie de 1525, la plèbe en révolte inspira les artistes les plus novateurs, parmi lesquels les plus radicaux côtoyèrent l'insurrection et ses meneurs, au péril de leur vie. Tel fut l'engagement des maîtres allemands du début de la Renaissance : Lucas Cranach l'Ancien, Albrecht Dürer, Hans Holbein le Jeune, mais aussi le turbulent Urs Graf et le truculent Hans Sebald Beham, ou Matthias Grünewald, l'anabaptiste subtil. Ils entreprirent de représenter le mode de vie des gens du peuple, transposant les aspirations des pauvres et relatant leurs tribulations comme leurs actes de résistance. C'est ainsi que ces transgresseurs sublimes ont porté témoignage de cette révolte aux relents d'hérésie et de lutte des classes que fut la guerre des Paysans. Composant le grand livre d'heures du petit peuple, les graveurs et peintres allemands de ces temps de trouble voulurent faire entrer dans le tableau la simplicité débonnaire des danses et débauches des paysans comme leur ardeur à se débarrasser des princes et évêques de toute confession. C'est cette histoire héroïque - et tragique par son sanglant dénouement - que narre Maurice Pianzola, mais aussi les artistes qui ont fourni les illustrations de son récit savant (mais limpide) et passionnant (mais lucide). Son ouvrage est une contribution essentielle à l'histoire de l'art, mais aussi à l'histoire sociale et à celle des aventures de la liberté.

11/2015

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Sciences historiques

Henry de Navarre à Nérac. Les marches du trône

Chacun sait les liens qui unissent Nérac et Henry de Navarre. Pourtant, nul n'avait songé à les définir et à en faire un livre. A l'occasion du quadricentenaire de l'accession au trône d'Henry IV, voici comblée cette lacune. Sur la base des registres de la Cour des comptes de Nérac, de l'abondante correspondance d'Henry et des mémoires des contemporains, cet ouvrage offre à un large public un aperçu du rôle de Nérac dans la vie de celui qui se préparait à devenir Henry IV de France. D'abord en faisant un compte précis du temps que ce dernier y a passé entre 1576 et 1587, élevant cette petite cité au rang de pôle européen de politique et de plaisirs... La première partie du livre répond donc à cette question, les liens entre Henry et Nérac résultent-ils d'un mariage de raison, ou d'une longue histoire d'amour entre la ville et les Albret ? " Dis-moi tes comptes, je te dirai qui tu es ". Tel est le titre de la seconde partie du livre. Au travers des dépenses du roi, l'auteur reconstitue la vie fastueuse de la cour de Nérac. Sur la scène, le roi, les princes et leurs maîtresses. Dans la coulisse, tout un monde de valets, cuisiniers, couturiers, musiciens, fauconniers constitue un envers de décor indispensable. Pour un tel train de vie, on devine déjà les recettes. Mais Nérac est aussi centre d'intrigues et terre d'expérimentation de la future politique d'Henry. Elle est au cœur des deux grands problèmes du moment : les guerres de religion, avec la présence du protecteur des protestants bientôt vainqueur de Coutras, et la succession de Valois, dont l'hécatombe ouvre toutes grandes à Henry les MARCHES DU TRONE.

01/1989

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Littérature française

Le Voyage du Condottière. Vers Venise, Fiorenza, Sienne la bien-aimée

Parmi les grands voyageurs de la littérature, André Suarès occupe une place originale. Ce n'est pas pour se distraire qu'il parcourt l'Italie, de Florence à Venise et à Sienne en passant par Milan, Gênes et nombre de petites villes : il s'y engage avec toute son âme. Le Condottiere, c'est lui, un "homme pour qui la plus haute puissance n'a jamais été que la possession et l'exercice du plus bel amour" . "On ne voyage, dit-il encore, que pour faire une conquête ou pour être conquis (...) Le Condottiere rêve d'être conquis en conquérant". Maître d'une haute culture, contemplant les oeuvres de Fra Angelico, Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Giotto, Dante, Piero della Francesca, Véronèse, Monteverdi ou Titien, il ne s'arrête jamais à l'objet pur et simple ou au pittoresque : de tout il essaie de tirer une leçon spirituelle, il cherche l'homme lui-même. Il prend parti, et souvent avec injustice. Mais ses nombreux parti pris n'empêchent pas sa passion d'être lucide. Naturellement, son Italie de prédilection n'est pas celle de l'Antiquité, mais la terre fiévreuse et colorée du Moyen Age, l'Italie des mystiques, des princes sanglants et des politiques perfides, qui sont à leur manière ses "professeurs d'énergie" . Les lignes qu'il consacre à Botticelli disent peut-être la plus pure leçon de son voyage : "Délice d'une telle réserve, d'une ardeur si continue ! Ici la passion murmure : Eloigne-toi au rêve qu'elle appelle ; ici, les personnes humaines peuvent s'avancer dans la vie : elles sont enveloppées de leur propre mystère, comme les dieux, et voilées comme eux, de leur perfection, quand ils voyagent sur la terre. ". .

11/2023

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Beaux arts

Gratia Mundi, Raphaël la grâce de l'art

2020 : 500e Anniversaire de sa disparition (1520-2020) 2020 signe le 500ème anniversaire de la mort du peintre Raphaël, l'un des trois grands génies de la Renaissance, aux côtés de Michel-Ange et de Léonard de Vinci. Ainsi ce livre commence-t-il logiquement, et de manière chronologique, là où mon précédent ouvrage, Divin vinci - Léonard de Vinci, l'Ange incarné, se termine. D'autant que Léonard fut aussi l'un des principaux maîtres (avec le Pérugin) de Raphaël lorsque celui-ci vécut à Florence, après avoir quitté sa ville natale d'Urbino, foyer intellectuel et artistique des Marches, région, aux confins de l'éblouissante Toscane et de l'élégante, mais secrète, Ombrie, de l'Italie centrale. Né un vendredi Saint, le 6 avril 1483, et mort également un vendredi Saint, le 6 avril 1520, à l'âge de 37 ans seulement, Raphaël, génie précoce, à la vie romanesque et à la mort mystérieuse, mais à l'oeuvre immense surtout, fut considéré, de son vivant, comme un mythe, à l'instar de Léonard. Il est le seul artiste à avoir les honneurs, à Rome, où il s'est éteint après une folle nuit d'amour auprès de sa " Fornarina ", du panthéon, lieu sacré, dédié, dans l'Antiquité, au culte des dieux. C'est donc l'art tout autant que la vie, sinon la pensée, de Raphaël, peintre et architecte adulé par les papes, tout autant que par les princes de son temps, que cet essai s'emploie à élucider : une constante et quadruple interpénétration entre l'idéal esthétique, l'explication philosophique, le parcours artistique et le récit biographique. Mais, non moins étonnant, Raphaël est aussi celui qui, nanti de son incommensurable talent, inspira quelques-uns des plus grands peintres de l'art classique, dont Ingres, ou de l'art moderne et contemporain, au premier rang desquels figure Modigliani.

03/2020

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Ouvrages généraux et thématiqu

Marie-Amélie. La dernière reine

Qui fut Marie-Amélie, la dernière reine de l'histoire de France, épouse du "roi des Français" Louis-Philippe ? Derrière l'image d'une femme discrète se cache en réalité celle d'une souveraine intelligente, ambitieuse, courageuse et pragmatique qui, malgré ses doutes, fit le pari de l'orléanisme afin de sauver la monarchie et refaire l'unité du pays. Née en 1782 à Palerme, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, nièce de Marie-Antoinette et tante de l'impératrice Marie-Louise, la reine Marie-Amélie reste assez largement méconnue des Français. Or, celle que Talleyrand considérait comme "la dernière grande dame d'Europe" montra aux heures décisives de sa vie - en 1809 lorsqu'elle épousa le duc d'Orléans, en 1830 lorsqu'elle monta sur le trône, en 1848 lorsqu'elle fut contrainte à l'exil - combien elle était davantage qu'une épouse aimante et soumise, qu'une mère attentive et soucieuse, qu'une chrétienne fervente. Sacrifiant sa tranquillité et certaines de ses convictions au projet de son mari - celui d'une monarchie constitutionnelle, désormais la seule possible après l'échec de la Restauration -, Marie-Amélie, mère de dix princes et princesses, fut le centre de cette nouvelle dynastie qui prétendit refermer le cycle des révolutions. L'échec du régime de Juillet ne doit pas faire oublier l'ambition de son pari. Avec sa mort en 1866, c'est une certaine idée de la France et de la royauté qui disparut, ouvrant la voie à la République. Se fondant sur de nombreuses sources inédites et sur une immense correspondance privée, Raphaël Dargent dresse le portrait renouvelé de la dernière reine, lui donnant enfin sa véritable dimension politique.

10/2021

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Histoire de France

Justifier la guerre. Censure et propagande dans l'Europe du XVIIe siècle (France-Angleterre)

Par leur dimension européenne et mondiale, leur durée, leur coût humain et financier, leurs contraintes logistiques, les guerres du "siècle de fer" ont nourri un flot de discours, oraux et écrits, où se mêlent justifications du recours à la violence armée et dénonciations de l'ennemi. Du roi de guerre qui met en scène son pouvoir monarchique à celui qui justifie sa politique étrangère pour obtenir des impôts élevés, du parlementaire qui cherche sa place au sein d'un parti politique à l'homme d'Eglise qui veut gagner la protection du monarque, de l'éditeur en attente d'un succès de librairie au pamphlétaire en quête des bonnes grâces d'un mécène ou du public, tous s'expriment sur les guerres contemporaines. Multiples, les prises de parole sur les guerres sont rarement neutres et le plus souvent investies d'une portée politique tant la guerre et ses justifications sont liées à la souveraineté. Alors que le pouvoir étatique se renforce dans l'Europe du XVIIe siècle, les monarques cherchent à monopoliser non seulement la violence armée mais le discours la concernant. L'analyse comparée de la France de Louis XIV et de l'Angleterre des lendemains de la Glorieuse Révolution révèle que, quelle que soit l'étendue de leurs pouvoirs, les princes tentent de contrôler le discours sur les guerres contemporaines. Une telle démarche est loin d'être acceptée sans heurs et sans contestations à une époque où l'espace public offre aux sujets de plus en plus de possibilités de s'exprimer et où l'information circule rapidement à travers toute l'Europe. Le discours sur la guerre et ses justifications s'avère une véritable matrice politique qui interroge le pacte entre le monarque et ses sujets. Il contribue ainsi à redéfinir les cultures politiques des pays belligérants.

03/2014

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Littérature française

L'Aile bleue des contes : l'oiseau

Cent un contes et mythes de tradition orale de tous les continents sont ici donnés (ou traduits) et commentés qui, tous, illustrent la fascinante figure de l'oiseau, lequel réalise l'image première dont parle Bachelard : " celle que nous vivons dans les sommeils profonds de notre jeunesse ". L'anthologie est divisée en deux grandes parties : les contes d'oiseaux et l' oiseau des contes. De la première, consacrée aux contes d'animaux proprement dits et aux mythes des Nations Premières, il semblerait ressortir que le gouffre n'est plus si grand entre l'occident des contes et les sociétés totémiques (aborigènes) ou animistes (amérindiennes) telles que les a définies Philippe Descola, dans la mesure où les contes d'oiseaux témoignent d'une certaine forme de continuité entre l'homme et son environnement. Dans la deuxième, l'oiseau, tour à tour héros, aide, plus rarement, adversaire, intervient dans toutes les fonctions du conte merveilleux. Les plus séduisants sont les mieux connus, ce sont les oiseaux fabuleux, oiseaux d'or ou de feu ; ce sont aussi les moins typiquement oiseaux d'entre eux, ces humains métamorphosés, princes aux ailes bleues, femmes-cygnes, frères corbeaux... Les notes portent sur la structure du conte lui-même et ses variantes et sur l'oiseau en tant qu'espèce lorsque les commentaires ornithologiques s'imposent. Tous les oiseaux de ces histoires sont aussi présents par l'image. Soixante-dix d'entre eux ont été spécialement dessinés par l'artiste Ianna Andréadis tandis que le cahier central et le dossier complémentaire poursuivent les portraits et les analogies. L'anthologie est suivie d'une postface : L'oiseau monde, une omniprésence ; elle comporte trois index (oiseaux, animaux, pays) et la liste typologique des contes du volume.

11/2009

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Pléiades

Théâtre élisabéthain. Tome 2

"L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire", disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Age d'or du théâtre anglais (appelé "élisabéthain", bien que les règnes de Jacques I ?? et Charles I ?? soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'oeuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeures, dans la comédie, que Ben Jonson porte à son apogée, comme dans la tragédie qui, en Angleterre, se défie des règles classiques et pratique le mélange des genres. Maeterlinck ou Artaud ne s'y sont pas trompés, qui furent à la fois fascinés et révulsés par la noirceur de tragédies spectaculaires donnant libre cours aux passions les plus violentes, et électrisés par l'énergie qui se dégage des diamants noirs "infernalement vénéneux" composés par des "princes de l'horreur" (Maeterlinck encore). Ce répertoire fondamental a encore été assez peu porté à la scène en France, à l'exception peut-être de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, dont le succès de scandale ne s'est jamais démenti, ou de Volpone de Ben Jonson, mais via l'adaptation de Jules Romains. Cette anthologie donne à lire dans de nouvelles traductions un théâtre très varié - comédie des humeurs, comédie satirique, tragédie de vengeance, tragédie politique, tragédie domestique et tragi-comédie ; elle rend justice à une période flamboyante de la littérature anglaise et, au-delà du météore Marlowe et du grand Ben Jonson, fait mieux connaître les Dekker, Chapman, Middleton, Massinger, Ford ou Webster, pour qu'enfin Shakespeare puisse redevenir le contemporain de ses contemporains.

10/2009

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Pléiades

Théâtre élisabéthain. Tome 1

"L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire", disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Age d'or du théâtre anglais (appelé "élisabéthain", bien que les règnes de Jacques I ?? et Charles I ?? soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'oeuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeures, dans la comédie, que Ben Jonson porte à son apogée, comme dans la tragédie qui, en Angleterre, se défie des règles classiques et pratique le mélange des genres. Maeterlinck ou Artaud ne s'y sont pas trompés, qui furent à la fois fascinés et révulsés par la noirceur de tragédies spectaculaires donnant libre cours aux passions les plus violentes, et électrisés par l'énergie qui se dégage des diamants noirs "infernalement vénéneux" composés par des "princes de l'horreur" (Maeterlinck encore). Ce répertoire fondamental a encore été assez peu porté à la scène en France, à l'exception peut-être de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, dont le succès de scandale ne s'est jamais démenti, ou de Volpone de Ben Jonson, mais via l'adaptation de Jules Romains. Cette anthologie donne à lire dans de nouvelles traductions un théâtre très varié - comédie des humeurs, comédie satirique, tragédie de vengeance, tragédie politique, tragédie domestique et tragi-comédie ; elle rend justice à une période flamboyante de la littérature anglaise et, au-delà du météore Marlowe et du grand Ben Jonson, fait mieux connaître les Dekker, Chapman, Middleton, Massinger, Ford ou Webster, pour qu'enfin Shakespeare puisse redevenir le contemporain de ses contemporains.

10/2009

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Actualité et médias

Du bon usage de la douceur en politique dans l'oeuvre de Tacite

" Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! " : est-ce là le seul héritage que les Romains nous aient laissé en matière de gouvernance ? Un dirigeant ne peut-il donc s'imposer que par la crainte et la terreur, en laissant libre cours à la cruauté ? L'oeuvre de Tacite, ce grand historien de l'Empire, invite à penser qu'au contraire les Romains ont accordé une grande place à la douceur en politique, considérant qu'elle pouvait être utile en bien des circonstances : le dialogue permanent entre cet auteur et ceux qui l'ont précédé, Cicéron en particulier, révèle même une continuité de la République au Principat. Mais par douceur faut-il n'entendre que la clémence, ce pardon du vainqueur aux vaincus ? Tant s'en faut : la courtoisie, la bienveillance, la générosité, la compassion, la gentillesse, la capacité de faire grâce, la tempérance enfin sont autant d'aspects reconnus de la douceur en politique, de Cicéron à Tacite. Et qu'en est-il du goût de la dolce vita, de la complaisance vis-à-vis de soi-même comme vis-à-vis des autres, travers qui sont bien présents dans l'oeuvre tacitéenne ? Cette étude se propose d'appréhender les différentes facettes de la douceur en politique chez Tacite et ses prédécesseurs, afin de mieux cerner son intérêt aux yeux des Romains : dans une cité marquée par le meurtre originel de Rémus puis par la violence des guerres civiles, la douceur, celle du moins qui est le fruit de la maîtrise de soi, semble bien avoir été la meilleure arme de tous ceux qui avaient à exercer une autorité, à l'armée comme à la ville, et qu'ils aient été Princes, généraux. ou grands commis de l'État.

06/2011