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Dzack, Gérard Guéro

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1968

C'est donc non seulement un coin quelque peu perdu dans l'univers de Paulhan que la correspondance avec Belaval fait redécouvrir, c'est aussi un Paulhan qui diffère sensiblement de celui qui sollicitait le soutien des grands auteurs de la maison Gallimard, et soutenait à son tour tous les jeunes auteurs de la NRF ; celui qui demandait avis sur son travail et qui faisait par de son désespoir d'écrivain. Belaval, comme tant d'autres, s'adresse d'abord à Paulhan comme jeune auteur ambitieux. Mais très rapidement il se met au service de l'œuvre de son éditeur, inversant le rapport qui caractérisait la plupart des relations littéraires de Paulhan jusqu'au point où il souhaitait enlever celui-ci à Gallimard, l'entraîner dans une île déserte pour qu'il mène à bien ses différents travaux. Il soumet les manuscrits de Paulhan à une lecture attentive, repérant maladresses et fautes de typographie. Il harcèle son aîné pour qu'il respecte les dates limites qu'il se fixait. Cependant, même cette détermination forcenée de voir l'accomplissement de l'œuvre de son maître ne servait pas à grand-chose. Car Paulhan n'a plus besoin d'encouragement : il écrit, bien plus qu'avant la guerre, malgré - ou sans doute à cause de - son isolement croissant dans le monde littéraire. Ce n'est donc pas l'ébauche d'une œuvre que l'on voit se profiler dans ces lettres, contrairement à la majeure partie de la correspondance de jean Paulhan. Ici on assiste à la difficulté que cette œuvre présente aux autres, même à ceux qui sont les plus aptes à la comprendre, tel Yvon Belaval, philosophe de formation, mais aussi auteur de divers écrits sur la poésie et amateur de peinture. Il y avait beaucoup pour réunir ces deux hommes, et comme Paulhan le dira lui-même, s'il n'avait pas eu " tant de choses à faire encore qu'il ne [lui] est guère permis de ronger aux métamorphoses ", il aurait été content d'être Belaval, capable de passer avec aisance de Leibniz à Max Jacob. Mais Paulhan est maintenant investi d'une idée claire de ce qu'il doit accomplir, une idée claire qui est nécessairement relayée par une zone d'obscurité, par un secret, qui forme un silence au cœur de cette correspondance.

12/2004

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Histoire de France

Vauban. Edition revue et corrigée

Avoir servi les armées françaises pendant pas moins de cinquante-deux années ; avoir pris part à près de cinquante sièges victorieux (parmi lesquels ceux de Strasbourg et de Lille) avoir - en qualité de commissaire général des fortifications - "cadenassé" plusieurs dizaines de places et avoir créé neuf villes... Avoir plaidé en faveur du Rappel des huguenots peu de temps après la révocation de l'édit de Nantes et conçu le projet d'une Dîme royale pour réformer une fiscalité aussi injuste qu'incohérente autant de titres qui ont valu à Sébastien Le Prestre, sieur de Vauban (1633-1717), une gloire et une popularité inentamées qui l'ont pour ainsi dire momifié et ont permis de forger une légende dorée n'a-t-on pas fini par faire de ce serviteur zélé de la monarchie absolue un devancier des Lumières, de cet artisan du " pré carré " louisquatorzien l'un des premiers théoriciens des frontières naturelles et de ce soldat inflexible une sorte de saint laïc ? On en oublie les efforts déployés dès son jeune âge par un rejeton de la petite noblesse du Morvan pour accéder aux plus hautes charges et s'intégrer aux grandes clientèles de la Cour, solliciter grades et gratifications, arrondir son domaine morvandiau, allier ses filles à des familles huppées (en cela il ne diffère guère des autres grands commis de Louis XIV). Ce n'est pas diminuer les mérites et le rôle de Vauban que - grâce à des documents jusque-là inexploités - de le replacer dans son milieu, dans son cadre de vie, dans les mentalités de son temps. C'est au contraire donner tout son sens et toute sa singularité à l'œuvre d'un stratège authentique, d'un ingénieur et architecte aux vues révolutionnaires, d'un organisateur infaillible, d'un observateur attentif des réalités sociales et économiques d'une France parcourue en tous sens des décennies durant. Démêler la part de vérité et la part de légende relatives à un personnage aussi incontesté que Vauban, c'est enfin envisager l'histoire militaire du Grand Siècle d'un œil radicalement nouveau. Parue pour la première fois en 1996, cette biographie est devenue l'ouvrage " classique " sur Vauban. En voici une nouvelle édition revue et corrigée, à l'occasion de l'année Vauban célébrée par de nombreuses institutions françaises et internationales.

05/2007

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Lecture 6-9 ans

Le Roitelet et l'Ours

Dans l'énorme, patiente et laborieuse entreprise de leur vie de savants, qui abolit chez les frères Grimm toute autre forme d'existence [...] la publication, en 1812, de leur recueil de contes populaires ne représentait pas grand-chose, à l'origine, et n'avait guère d'importance à leurs yeux. [...] Ce fut pourtant cet incident mineur de leur carrière d'érudits qui leur valut, comme par un coup de baguette magique, le succès immédiat et une gloire prolongée bien au-delà des frontières allemandes [...]. " Leur existence seule suffit à les défendre, écrit Guillaume Grimm au sujet des contes. Une chose qui a, d'une façon si diverse et toujours renouvelée, charmé, instruit, ému les hommes, porte en soi sa raison d'être nécessaire et vient nécessairement de cette source éternelle où baigne toute vie. Ce n'est peut-être qu'une petite goutte de rosée retenue au creux d'une feuille, mais cette goutte étincelle des feux de la première aurore. " [...] Si les générations, de siècle en siècle, se sont transmis sans défaillance et comme un legs universel le patrimoine de ces Contes, c'est qu'il y avait en eux une respiration éternellement véritable et qui donnait du souffle, une sagesse qui se posait d'emblée, et sans même qu'elle le sût, dans l'innocence des âmes: une expérience préalable que rien ne pourra remplacer. Parmi les ogres terrifiants, chez les géants épouvantables, auprès des nains malicieux, devant ces fées dont on ne sait pas trop si elles sont bonnes ou mauvaises, à l'écoute d'une nature où tout est encore vivant, où les pierres, les plantes, les animaux domestiques ou sauvages retrouvent leur vérité et dialoguent avec les hommes comme ils l'ont toujours fait dans les mythes qui nous parlent de l'âge d'or, en présence des bons et des mauvais sentiments qui s'empoignent et s'entre-déchirent, devant les triomphes enfin, d'autant plus souverains que la démarche qui y conduit est irrationnelle, [...] un enfant [...] recevait sa leçon de vie, entrait dans le drame par tous ses pores, goûtait le charme jusque dans le battement secret de son sang. Et quel plus délicieux apprentissage que son refuge dans l'amour au moment des pires effrois ? Armel Guerne, Extrait de la préface à l'édition de 1967.

10/2005

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Droit

Qu'est-ce que le droit ? Théorie syncrétique et échelle de juridicité

"Qu'est-ce que le droit ?" est peut-être la plus essentielle des problématiques auxquelles les juristes doivent répondre. Or peu de questions touchant à l'homme et aux sociétés ont suscité des réponses aussi diverses et parfois antagonistes que "Qu'est-ce que le droit ?". Dans le vaste paysage des théories juridiques, il est difficile de savoir avec précision ce qu'est le droit. Faut-il dès lors se résigner à ne jamais disposer d'un objet-droit homogène et stable, dont l'identité serait finement établie et les frontières nettement tracées ? Pour étudier le droit, il importe pourtant de connaître ses spécificités parmi les différents modes de régulation sociale, cela afin de délimiter le champ des normes juridiques et donc circonscrire et borner l'objet d'étude. La définition du droit exposée dans la première partie de ce livre est une définition lexicographique, une définition scientifique. Il s'agit de constater ce qu'est le droit, quelles sont ses propriétés, au terme d'une enquête objective et empirique, excluant tout jugement subjectif et toute proposition personnelle. Comme la religion romaine qui accueillait dans son Panthéon tous les dieux grecs et étrusques, la théorie syncrétique réunit toutes les définitions du droit actuellement en vigueur dans la pensée juridique. Dans ce cadre, les diverses théories du droit ne sont plus des concurrentes, mais des associées. Elles ne s'opposent plus, mais se complètent. Ensuite, en appliquant les critères de juridicité ainsi recensés à une norme donnée, on peut mesurer son niveau de force juridique sur l'échelle de juridicité. Cette échelle, expliquée et expérimentée dans la seconde partie du livre, permet d'interroger les dimensions du droit. Or son application à de multiples formes de normativité indique que, dans le monde des normes sociales, les normes fortement juridiques côtoieraient les normes moyennement juridiques et les normes faiblement juridiques. En revanche, il ne semble guère exister de normes sociales non juridiques - les différences entre normes seraient de degré et non de nature. Ainsi l'échelle de juridicité invite-t-elle à retenir une conception graduelle du droit et un panjuridisme modéré. L'intérêt de cette nouvelle forme de rationalité de la pensée juridique est d'autoriser le juriste à s'ouvrir à tout type de normes sociales tout en sauvegardant l'autonomie conceptuelle du droit.

12/2017

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Sciences historiques

La cité de Liège au Moyen Age. Tome 2, Des origines au début du XIVe siècle

Il n était pas facile d'écrire l'histoire de la Cité de Liège. Cette grande ville n'a pas d'archives. Cinq catastrophes, marquées par les dates de 1212, de 1408, de 1467, de 1468 et de 1794, ont anéanti la plupart des documents qui auraient pu nous renseigner sur son passé. On se tromperait si l'on croyait trouver un dédommagement dans les sources narratives. Certes,l'historiographie du pays de Liège est, au moyen-âge, d'une richesse extraordinaire mais les chroniqueurs liégeois ne se sont guère intéressés qu'à l'histoire des princes-évêques n'ont parlé de la Cité qu'à l'occasion des conflits qui la mettaient aux prises avec le prince. Si la ville de Liège a perdu toutes ses archives, cela ne veut pas dire que toutes soient détruites. Les documents relatifs a sa vie intime, à sa comptabilité, aux séances de son Conseil communal, au fonctionnement de ses diverses institutions, sont peut-être irrémédiablement perdus, mais il n'en est pas de même grand nombre d'autres qui, à cause de leur caractère d'utilité quotidienne, ont été conservés ailleurs que dans le coffre de la Cité. Recueillir et classer tous ces documents épars était le premier travail qui s'imposait. Je ne m'y suis pas dérobé, et je crois avoir réuni à peu près tout ce qui existe... (extrait de la Préface, éd. orig. de 1909). Publiée en 3 tomes (1909-1910), la Cité de Liège au Moyen-Âge couvre la période allant des ori­gines connues au début du XIVe siècle (tome Ier), le XIVe siècle (Tome 2), le XVe siècle (Tome 3), jusqu'à la destruction de la ville par Charles-le-Téméraire. Godefroid Kurth (1847-1916) né à Arlon (Belgique), professeur d'histoire médiévale à l'Univer­sité de Liège et historien. On lui doit de nombreux ouvrages historiques, notamment un La lèpre en Occident avant les Croisades, Histoire poétique des Mérovingiens, Clovis, le fon­dateur, Notger de Liège et la civilisation au Xe siècle, Études franques, etc. Mais la Cité de Liège au Moyen-Âge reste son oeuvre majeure, un classique par excel­lence pour comprendre et apprécier le passé de la prestigieuse et orgueilleuse capitale de la Principauté de Liège.

05/2018

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Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud Benedictus de Spinoza. Correspondance (1676-1938)

Voici une correspondance peu banale. Début 1670, à trente-huit ans, Spinoza (exclu de sa communauté depuis qu'il a vingt-trois ans) publie, anonymement, son Traité des autorités théologiques et politiques. Ce livre est iconoclaste. Il montre que la Bible est de source humaine, que les miracles sont des manières de parler, que les prophètes sont plus doués de convictions et d'imagination que de raison ; que Moïse lui-même n'est pas l'auteur de la Torah et que, si Dieu lui parle " face à face ", c'est une figure de style, car Dieu n'est pas une personne qui pourrait s'adresser à une autre personne. Tout porte à croire que Freud ne connaissait guère Spinoza. Il en parle très rarement. Lorsqu'on lui demande, en 1932, de contribuer à un ouvrage pour le tricentenaire de la naissance de Spinoza, il décline l'invitation : il n'est pas qualifié. En 1934, Freud écrit ce qui deviendra L'Homme Moïse et la religion monothéiste, livre publié l'année de sa mort, en 1939. Il s'attaque aux fondements de la religion. Romain Rolland l'incite à lire, ce qu'il fait, le Traité des autorités théologiques et politiques. Pourtant, aucune allusion à Spinoza dans L'Homme Moïse, alors que tous deux partagent nombre d'idées essentielles et controversées. D'où l'idée de Michel Juffé d'écrire cette correspondance, de faire se parler et s'expliquer les deux grands hommes sur ce qui les sépare et les réunit. Au début de ces seize lettres, Freud a quatre-vingts ans et deux ans et demi à vivre et voit venir la tempête qui va s'abattre sur l'Europe. Le désir de savoir ce que Spinoza aurait pensé de son Moïse le décide à lui écrire, à deux-cent-soixante ans de distance. Spinoza est enchanté et lui répond. Lui, n'a plus qu'un an à vivre. Ils n'ont plus rien à perdre, plus rien à gagner, d'où leur très grande sincérité. Ils sont curieux jusqu'à la passion, et ils vont s'obliger réciproquement à être clairs et à aller plus loin. Chacun cherche à faire comprendre à l'autre de quoi il retourne et cela donne une lecture vivante, mouvementée, souvent drôle sans rien de complaisant, émouvante à la fin. Un glossaire des auteurs cités termine l'ouvrage.

03/2016

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1950. (1er janvier - 31 décembre)

L'année 1950 marque les progrès et la sophistication accrue de la perception du problème posé par le communisme soviétique. Le facteur idéologique dans le conflit Est-Ouest est désormais pleinement pris en compte : la France est vraiment entrée en Guerre froide. Mais le principal sujet, c'est la guerre de Corée. Le danger d'une extension du conflit est pris tout de suite très au sérieux. Paris choisit cependant la fermeté, ce qui n'empêche pas la prudence. Et on s'entend avec Londres dans ce sens, lors d'une rencontre le 2 décembre entre Pleven et Schuman et leurs homologues, Attlee et Bevin. En effet l'entrée en lice des Chinois en octobre et les réactions américaines inquiètent beaucoup Paris. Encore fin décembre, on veut garder l'option d'un retour des forces des deux camps sur le 38e parallèle, c'est-à-dire le rétablissement du statu quo ante. L'affaire coréenne a de grandes répercussions sur l'ensemble de la politique extérieure. D'abord le problème du réarmement allemand est posé tout de suite de façon urgente. Les Américains envisagent la formation de dix divisions allemandes. On s'inquiète devant l'entente manifeste de Washington, Bonn et Londres à ce sujet. Le 16 septembre, Jean Monnet adresse à Schuman son fameux mémorandum : il suggère " un plan Schuman élargi " reprenant l'esprit de la proposition de Communauté charbon - acier présentée le 9 mai précédent, mais déclinée pour encadrer le réarmement allemand dans un ensemble européen. Cependant le Quai n'apprécie guère la proposition de Jean Monnet et freine des quatre fers. La majorité des diplomates estiment que ce serait une rupture avec l'URSS et un obstacle à la politique d'intégration de l'Allemagne en Europe. Indiquons d'ailleurs qu'en ce qui concerne le " Plan Schuman " du 9 mai, le Quai ne s'en occupe vraiment que sur deux points : la question de la participation britannique et le problème de l'autorité de contrôle de la future Communauté charbon-acier. La guerre de Corée a aussi de considérables conséquences pour le problème indochinois, en particulier à cause de la menace chinoise croissante et de l'évolution de l'attitude américaine par rapport à ce conflit : Washington commence à s'intéresser à la défense de l'Indochine.

01/2016

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Philosophie

La r(ê)volution perhumaniste. Une eutopie d'avenir

Le livre que nous propose Jean Semal est un savant et surprenant cocktail de souvenirs autobiographiques, de portraits de celles et ceux qui ont croisé son chemin et de réflexions philosophiques. Il nous interpelle avec sa r(ê)volution perhumaniste, clé d'une utopie d'avenir et fruit d'une longue réflexion nourrie de nombreuses expériences de vie. L'auteur nous prévient d'entrée de jeu : «Arrivé au crépuscule d'une vie qui m'a réservé tant de merveilleux moments tout en m'évitant les pires ennuis, je ressens l'opportunité de faire un bilan. Comment ai-je pu cueillir tant de beauté en échappant à tant de désordre ? Certes, mes moments de faiblesse furent patents et mon manque d'ambition bling-bling ne m'a guère conduit sur les Sentiers de la Gloire. Si je me suis essayé à la présente écriture, c'est afin de m'interroger sur cette résilience qui m'a soutenu dans l'épreuve, pour essayer d'en dégager quelque règle normative qui puisse être utile à autrui. Elevé dans un milieu modeste, j'ai bénéficié d'une protection familiale ferme et prudente associée à un sens aigu du devoir et de la reconnaissance vis-à-vis de mes éducateurs (qui furent le plus souvent des éducatrices). Clairement, j'ai souvent joué à cache-cache avec le danger et j'ai contourné maintes menaces de voir mettre un terme prématuré à ma course au bonheur tranquille. Mais pour autant que je me souvienne, ma vie s'est déroulée sans regrets grâce à l'amour, à la sympathie et à l'aménité que j'ai pu échanger avec mes compagnes de vie, avec mon essaim familial (ascendant, descendant, collatéral et reconstitué), ainsi qu'avec les cercles d'amies et d'amis que j'ai eu la faveur de fréquenter. Toutes et tous m'ont fait bénéficier d'échanges enrichissants dans la confiance et l'estime réciproques. C'est dans ce contexte que je voudrais porter témoignage afin que mes complices en humanitude puissent évaluer les aboutissements de ma quête réflexive. Pour cela, dire d'où je viens et ce que j'ai vécu. Décrire mes rencontres avec des personnes et des situations qui m'ont permis de progresser en cordialité et en spiritualité pour arriver à identifier les paramètres de la vie bonne.»

03/2015

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ouvrages généraux

Hitler et Churchill

La biographie croisée de deux géants que tout oppose. Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme. Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis. Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.

10/2022

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Littérature française

Les Rougon-Macquart Tome 6 : Au Bonheur des Dames ; La Joie de Vivre

Ctuellement, le résumé de votre livre est : "Les Rougon-Macquart", vaste fresque de 20 romans, raconte l'histoire d'une famille imaginaire, vivant en France sous le Second Empire (1851-1870). Cette oeuvre porte comme sous titre "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola : " Les Rougon-Macquart personnifieront l'époque, l'empire lui-même". Ce sera l'oeuvre principale de sa vie. Emile Zola va confronter deux familles qui apportent chacune leur caractère, leur secret, leur hérédité. Le but est d'étudier l'influence du milieu sur l'homme et les tares héréditaires d'une famille sur cinq générations depuis l'ancêtre Adélaïde Fouquet née en 1768. Il veut aussi dépeindre cette société du Second Empire de la façon la plus exhaustive possible, en n'oubliant aucune des composantes de cette société et en faisant une large place aux grandes transformations qui se produisirent à cette époque (urbanisme parisien, grands magasins, développement du chemin de fer, apparition du syndicalisme moderne, etc.) Cet ensemble de romans marque le triomphe du mouvement littéraire appelé naturalisme, dont Zola est avec Edmond et Jules de Goncourt, puis Guy De Maupassant, le principal représentant. Les romans peuvent se lire de manière indépendante, mais, pour une meilleure compréhension de la chronologie, il est préférable de les lire dans l'ordre de parution. D'une manière générale, La Fortune des Rougon est le roman d'ouverture qui annonce les principaux personnages de l'ensemble et Le Docteur Pascal en est le bilan final. Certains romans apparaissent comme des "suites" : La Conquête de Plassans débouche sur La Faute de l'Abbé Mouret ; Pot-Bouille se prolonge par Au Bonheur des Dames ; L'Argent prolonge La Curée et la terre se continue par La Débâcle. Résumé Tome 6 : "Au Bonheur des Dames", 11ème roman, à travers une histoire sentimentale, vous entraîne dans le monde des grands magasins, l'une des innovations du Second Empire (1852-1870). L'action se déroule entre 1864 et 1869 au début de la Troisième République, sous la présidence de Jules Grévy. Les travaux haussmanniens du Second Empire ont conduit à une grande transformation de la capitale. "La Joie de Vivre", 12ème roman, oppose le personnage de Pauline qui aime la vie même si celle-ci ne lui apporte guère de satisfactions, à celui de Lazare, être velléitaire et indécis, rongé par la peur de la mort.

10/2020

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Ouvrages généraux et thématiqu

La France contre elle-même. De la démarcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui

Démarcation : le terme n'est plus guère utilisé. Fractures et archipel sont les mots à la mode. Démarcation, pourtant résonne d'une autre force : il rappelle aux Français qu'à partir du 22 juin 1940, une ligne du même nom sépara le pays en deux. Les quatre années qui suivirent, sous le régime du Maréchal Pétain, furent marquées par l'abime de la collaboration avec l'occupant nazi et par l'héroïsme de la résistance. Elles furent celles du pire et du meilleur. Côte à côte. Ces contradictions, autour de cette ligne imposée par l'occupant nazi, furent la matrice de la France mythifiée de l'après 1945. Une France à l'unité et l'ambition retrouvées, qui se remit à croire dans la singularité de son destin. Malgré ses affrontements et ses blessures. L'auteur est parti, pour enquêter sur ces démarcations françaises, sur les traces de cette balafre qui traversait à l'époque un pays oublié, éloigné de Paris et coupé du littoral Atlantique. Colonne vertébrale de la France de Vichy, la "ligne" partait des contreforts de l'Ain et du Jura. Elle coupait le pays du nord au sud à travers la Saône et Loire, l'Allier, le Cher, suivant le cours des rivières et des routes, ou traversant champs et forêts alors hérissés de barbelés. Ses points de passage étaient Nantua, Dôle, Moulins, Vierzon... . Puis à partir de la Touraine, elle obliquait plein sud, à travers les Charentes, le Bordelais, les Landes, jusqu'au Béarn, au Pays Basque et à la frontière espagnole. Que découvre l'auteur, quatre-vingts ans plus tard ? Une France rongée par des antagonismes instrumentalisés. Une France en quête d'un avenir positif que ses élites torpillent, renvoyant sans cesse les Français vers leurs divisions. Une France qui fourmille d'initiatives locales, mais ligotée par des règles que les français subissent et ne comprennent plus. Une France où la fraternité qui existait jadis, de part et d'autre de la ligne de démarcation et dans le fracas des combats, a fait place aux égoïsmes nourris par les nouveaux modes de consommation. Une France qui refuse de se voir telle qu'elle est, parce que son actuelle diversité religieuse, ethnique et culturelle, lui a été imposée sans pouvoir en débattre. Une France empêchée. Parce qu'elle est aujourd'hui en guerre... contre elle-même.

03/2022

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Histoire ancienne

Sexe et amour de sumer à Babylone

Epoux, laisse-moi te caresser : Ma caresse amoureuse est plus suave que le miel. Epoux, tu as pris avec moi ton plaisir : Dis-le à ma mère, et elle t'offrira des friandises ; A mon père, et il te comblera de cadeaux. Telle est la façon dont la déesse Inanna déclare sa flamme à son amour, ou d'une façon beaucoup plus crue, dans un autre hymne : Laboure donc moi la vulve, ô homme de mon coeur Ces éléments du rituel du mariage sacré, qui se déroule lors de la fête du Nouvel An, ont longtemps entretenu le mythe de la lascivité des peuples de Sumer et Babylone, thème qu'on retrouve jusque dans la peinture orientaliste du XIXe siècle. Cette vision est cependant ruinée par le déchiffrement des écritures cunéiformes. Sur plusieurs millénaires la documentation est éparse et elle renseigne davantage sur la morale, les règles et leurs transgressions que sur les sentiments et les désirs de chacun, c'est-à-dire plus sur le sexe et sa fonction reproductive ou génératrice de plaisir que sur l'amour. La chair est concrète, les sentiments sont, eux, plus difficiles à cerner : il n'y a guère de preuves épigraphiques et encore moins archéologiques de l'engagement d'un être ! Elle permet cependant d'esquisser de grandes lignes de la sphère du privé et de l'intime jusque dans ce plaisir que l'on dit charnel. Six thèmes seront ici abordés : la sexualité des dieux porteuse des valeurs de référence que se donnent les individus pour vivre en commun ; la place de chacun des sexes dans la société et le regard que celle-ci porte sur eux ; le cadre légal dans lequel les relations sexuelles s'effectuent le plus souvent c'est-à-dire le mariage qui se doit d'être fécond ; les transgressions à ce cadre bien établi que les amours soient librement consenties ou que le rapport soit forcé ou encore enfreigne règles et tabous ; les lieux soit imaginaires soit réels dans lesquels ces relations, légitimes ou pas, se déroulent ; enfin comment séduire et parvenir du plaisir amoureux à l'orgasme ce qui, parfois, ne va pas sans difficultés ! Bref de quelles manières se conçoivent les rapports intimes et amoureux en Mésopotamie, il y a plus de 5000 ans ?

03/2012

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Autres éditeurs (A à E)

Un Livre de nonsense

Lorsque Patrick Reumaux nous a fait, sans trop y croire, la proposition de publier les poèmes-comptines (limericks) d'Edward Lear en nous confiant son édition du xixe, l'idée de redonner vie, pour la première fois en français, à ce somptueux album pour enfant, publié conjointement à Londres et à New York, avec ses dessins rehaussés en couleurs, a aussitôt suscité notre enthousiasme. Il faut dire que nous venions de redécouvrir le genre grâce au Journal du poète Georges Séféris, lui- même tellement amateur de limericks qu'il en était venu à collectionner les vues de Grèce d'Edward Lear, qui était aussi un paysagiste et écrivain voyageur talentueux. Et que cette découverte ne faisait que raviver un goût ancien éprouvé dès l'adolescence, à un moment où nous lisions avec enchantement les poèmes d'un autre admirateur d'Edward Lear, Français celui-ci : Jean Tardieu (qui reproduit un dessin de l'album dans son Obscurité du jour). Le plaisir que procurent ces poèmes-comptines, tous construits sur le même modèle, - avec une image qui, comme l'écrit Patrick Reumaux, "fait boiter et rougir le texte en avouant tout ce qu'il tait" - est si délectable qu'il incite à en inventer d'autres, et si évident qu'il n'a guère besoin d'être commenté. Le traducteur en décrit néanmoins très bien l'effet disruptif : "Lear a dans sa trousse à dessins toute une série de pinces-monseigneur, les limericks, plus redoutables que les pinces d'un crabe pour forcer le coffre du sens. L'effet de surprise, l'apparente absurdité qui en résulte, provoque un irrésistible éclat de rire, mais il est trop tard : le fric-frac a eu lieu, le coffre est forcé, le corset victorien délacé, le cambrioleur, hilare d'avoir réussi son coup, se promène l'air de rien dans la chambre à coucher". Mais il sait y voir aussi un simple retour à l'esprit (parfois cruel) de l'enfance, n'oubliant pas que c'est pour les enfants du comte de Derby que Lear les a écrits. Dans le poème que lui consacre W. H. Auden, un autre de nos auteurs, Lear est devenu un pays où des essaims d'enfants rêvent de s'établir. Un Nonsenseland qui est, en Angleterre au moins, aussi connu aujourd'hui encore que le Wonderland de son contemporain Lewis Carroll.

10/2022

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Histoire régionale

Royan et la mer. De la fin du Moyen Age au début du XIXe siècle

Rejetés dans l'ombre par Bordeaux, les ports de l'estuaire de la Gironde sont mal connus. L'ouvrage met en lumière l'un d'eux : Royan, premier abri et première ville que les voiliers rencontraient au sortir des redoutables passes de l'embouchure. De la fin du Moyen Age au XIXe siècle, routiers et cartes marines, récits de marins et de voyageurs posent Royan en portier de la "rivière de Bordeaux". "Château-port" médiéval à l'abri de ses fortifications jusqu'à sa destruction en 1631, puis havre d'échouage mal protégé où s'abrite une cinquantaine de barques et de chaloupes locales, comment évolue le paysage portuaire royannais ? Quel aspect avait le port médiéval ? Comment la ville s'est-elle reconstituée autour du bourg de Saint-Pierre après 1631 ? Royan est au coeur de multiples activités maritimes. Presque toutes sont liées à Bordeaux dont Royan est le port de service. A partir d'exemples concrets, on suit les barques royannaises de cabotage qui transportent les barriques de vin jusqu'en Bretagne et en Irlande ; on les voit animer au XVIIIe siècle l'intense trafic interne à l'estuaire, sans compter le va-et-vient des chaloupes des pilotes qui entrent ou sortent les navires de l'estuaire. Quelle relation les Royannais entretiennent-ils avec la mer ? Pour les 200 à 300 marins, la navigation est source de travail depuis les matelots et les capitaines engagés sur les trois-mâts bordelais de la route des Antilles, jusqu'à ceux qui ne quittent guère les eaux de l'estuaire. Comment s'organisent les carrières des gens de mer ? Quels sont les risques du métier ? Par ailleurs, quel regard portent les autres Royannais, d'abord des paysans, sur la mer et sur leur rivage familier ? Vivre sur le littoral signifie des ressources complémentaires par les pêches sur l'estran, les naufrages ou les travaux de manutention. Mais la mer, avec les tempêtes, les "volements de sable" et les menaces des attaques venues de l'Océan lors de chaque guerre, est aussi synonyme de dangers et de peurs. Traversant plus de cinq siècles durant lesquels les Royannais se sont lancés sur la mer, l'étude se clôt à l'aube d'un changement majeur. A partir de 1820, avec l'arrivée des premiers vapeurs venus de Bordeaux avec leurs "cargaisons" de touristes, Royan se mue en une station balnéaire. La mer n'a plus le même sens.

03/2021

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Récits de mer

Une vie dans le lit du vent. Autobiographie d un navigateur

Une vie dans le lit du vent est un titre approprié pour un livre racontant une vie passée à utiliser le vent, qui décrit de manière humoristique et divertissante la façon dont l'auteur navigateur a organisé sa vie, lui a donné un sens, a dû faire face à d'innombrables combats et n'a pourtant jamais dévié de sa trace de vie. Une trace qui se confond avec l'horizon et au-delà, là où les rêves de navigation deviennent réalité, du moins pour ceux qui ont le bon ornement de poupe qui fonctionne pendant le sommeil. Ce livre est la rétrospective d'un autodidacte qui, en suivant une boussole intérieure, en apprenant par lui-même les compétences qu'il voulait ou devait acquérir, a développé sa propre conception des relations sociales entre les navigateurs, ce qui a permis de faire connaitre Windpilot de manière efficace pour en faire le leader mondial du marché des régulateurs d'allure via le bouche à oreille. Egalement auteur de livres spécialisés devenus une force motrice pour le succès de sa marque Windpilot, une oeuvre de toute une vie qui n'a guère de parallèles, d'autant plus que ses systèmes de régulateurs d'allure permettent aux navigateurs du monde entier de faire de longs voyages parce qu'ils pilotent leurs bateaux sans relâche en tant que serviteurs de barre. Dans ce livre, Peter Foerthmann résume dans un langage qui lui est propre sa vie, qui montre son plaisir de l'écriture, devenue nécessité et bonheur de transmettre, de raconter ses histoires : comment, un jour, il a échangé un bateau contre une idée qui est devenue son parcours de vie ; comment il a transformé Windpilot, un atelier traditionnel et totalement manuel en une petite entreprise de fabrication industrielle de pointe, probablement l'une des plus petites au monde ; et, surtout, l'histoire de la façon dont il a réussi à défendre et à maintenir son indépendance, tant sur le plan commercial que social, en s'en tenant à ses principes - équité, respect, empathie - et en apprenant, non sans incident parfois, à choisir judicieusement ses amis. C'est l'histoire d'un demi-siècle dans le domaine des régulateurs d'allure, un fil rouge qui est loin d'être entièrement déroulé ... espérons-le !

01/2023

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Poésie

Les centaures & autres poèmes

Pour la première fois en français, ici dans la traduction du polonais d'Isabelle Macor, il nous est donné de lire enfin l'oeuvre poétique de Zuzanna Ginczanka (1917-1944), reconnue par les plus grands de son temps (Gombrowicz, Tuwim, et bien d'autres) comme une poète au génie précoce. Ce livre important en nombre de poèmes (110) se veut aussi un hommage à Zuzanna Ginczanka, et rend compte de l'évolution et de la diversité de son oeuvre, composée sur seulement dix années, tragiquement interrompue : elle meurt assassinée à l'âge de 27 ans en 1944 dans la banlieue de Cracovie après avoir été arrêtée par la gestapo une seconde fois. Ainsi ce livre démarre-t-il avec son premier poème connu ("Banquet estival" , écrit alors qu'elle était encore lycéenne en 1931) pour se poursuivre chronologiquement jusqu'à son dernier, "Non omnis moriar" , où elle nommait expressément ces dénonciateurs à Lvov (actuellement Lviv, en Ukraine) où elle fut arrêtée une première fois, avant de l'être à nouveau à Cracovie et ne plus revenir. Ce, en passant par une variété de poèmes relevant de la parabole, de la satire, de l'observation du monde et de la vie humaine saisie dans son regard... , selon un gai savoir grammatical où s'affirme librement sa féminité (fait remarquable), et où la nature abonde, cependant que, avec le pressentiment d'une catastrophe imminente, l'inquiétude s'installe. (Ainsi, dès 1934, un poème comme "Agonie" ne laisse aucun doute sur sa lucidité politique dans une Europe "secouée d'une toux / aux rythmes soldatesques" .) Les Centaures fut précisément le seul recueil de Zuzanna Ginczanka publié de son vivant, les autres poèmes étant quant à eux parus en revue ou dans la presse. Et elle n'aura eu guère le temps d'en composer un autre. Ce livre en édition bilingue comprend également, pour une plus grande appréciation, des documents (photographies, reproductions de manuscrits, etc.), des notes, et (au moins) une postface de la traductrice. Nous sommes plusieurs à vouloir que ressurgisse une telle voix des décombres de l'extermination. En Pologne, elle revit déjà plus particulièrement depuis 20 ans. Des ouvrages importants sur sa vie et son oeuvre y sont encore tout récemment parus. Et plus proche de nous, en France, un film documentaire lui a été consacré : "Tout de moi ne disparaîtra pas" (2022) de Joanna Grudzinska.

03/2024

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Littérature anglo-saxonne

Les Ailes de la colombe

Cette nouvelle traduction des Ailes de la colombe, après celle des Ambassadeurs (Le Bruit du temps, 2010) et de La Coupe d'or (Le Seuil, 2013) complète et achève la trilogie des grands romans de la dernière période de Henry James enfin retraduits par Jean Pavans. Dans la préface qu'il rédige pour l'édition dite de New York de ses oeuvres, sept ans après la parution du livre en 1902, James déclare : "Je ne peux guère me souvenir d'une époque où la situation sur laquelle repose principalement cette fiction longuement développée n'a pas été vivement présente en moi. L'idée, réduite à son essence, est celle d'une jeune personne consciente de posséder une grande capacité de vivre, mais précocement frappée et condamnée, condamnée à mourir après un court répit, alors qu'elle est amoureuse du monde ; en étant de plus au courant de cette condamnation et en désirant passionnément "éprouver" avant sa disparition autant de fines vibrations que possible, pour obtenir ainsi, même briève- ment et sporadiquement, le sentiment d'avoir vécu". Dans ses carnets, James est plus explicite : ce sentiment d'avoir vécu, "ne peut-être bien entendu que la possibilité d'aimer et d'être aimée" . Dans cette nouvelle variation sur un thème qui l'a obsédé toute sa vie (l'écrivain n'est-il pas par essence condamné à manquer sa vie, étant condamné à ne la vivre qu'à travers les livres), l'innocente colombe (Milly, une riche héritière) triomphera du sordide complot ourdi contre elle par un couple d'amants désargentés. Densher, le jeune homme qui devait la séduire pour s'emparer de sa fortune, sera converti à l'amour véritable, il préférera la mémoire de la morte à la présence de Kate, son amante. Ce que Les Ailes de la colombe mettent en scène, écrit Mona Ozouf, c'est "la victoire du sentiment amoureux sur l'artifice" , du "sentiment désintéressé sur le monde de la transaction" mais surtout la victoire "de l'invisible sur le visible" . "Les semaines que passe Densher à Venise, en tête à tête avec Milly, merveilleusement décrites ou plutôt suggérées par James comme suspendues hors de toute réalité, hors du temps, hors de tout mensonge avéré, mais aussi de toute vérité offerte, sont dans le roman comme une parenthèse utopique" . Comme le dit Densher lui-même, il se passe, entre Milly et lui, "quelque chose de trop beau pour être décrit" .

11/2020

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Beaux arts

John Reitz (1899-1982). Un artiste en perpétuelle recherche

Le livre ouvre sur un portrait photographique de John Reitz et le ton est donné : celui d’un peintre malin, plein d’humour et de créativité. Quelque chose de « baconien », dans cette photo, la manière de se plier à la pose, à moins qu’il ne se la soit lui-même imposée. Un décalage immédiat, une envie de jouer. Que l’on retrouve dans toute son œuvre. On a affaire à un artiste rayonnant. De ceux qui ne prétendent rien cependant, se méfient de toute pose, ce qui explique probablement pourquoi John Reitz a passé entre les mailles du temps. Personne ne le connaît. Ils sont ainsi plusieurs, à Genève, peut-être faut-il mettre ce constat sur le compte de la culture ambiante ; ici, tout exposition tapageuse, jusqu’à il y a peu, était vécue comme suicidaire. Au cœur même du réalisme - avec cette sculpture Jeune femme nue à genoux mains nouées derrière le dos, dans une singulière position d’attente; ce dessin de la Dame au chapeau, dont les traits débordent audacieusement du cadre; ou encore cette encre de Chine de La poule, dont le trait anticonformiste ferait hurler l’Académie - nombreux sont les sujets de Reitz annonçant la rébellion discrète. Il n’est guère étonnant que dans la foulée de ce réalisme trompeur John Reitz se soit essayé au constructivisme. Encore moins qu’il nous surprenne en s’y jetant avec un art consommé du contre-pied : le mécanisme de ses complications semble comme broyé lui-même par l’extraordinaire luminosité dont il parvient à les affubler, coupant l’herbe sous le pied à tout discours pragmatique. L’homme John Reitz n’est plus là, mais son œuvre est si vivante! Enseignant sur le tard à l'Ecole des arts décoratifs de Genève, il fera une incursion dans le monde de la mode qui montre à quel point il n’en était pas dupe. Son génial paravent triptyque Art déco fait un sort définitif au constructivisme et son esquisse de portrait de la chanteuse Marie Dumas décoche un sourire qui nous ramène au sien propre, dans la première photo de lui évoquée en début de ce texte. Un artiste, comme l’écrivent pertinemment Tamara et Olivier Veyrat, « à la posture modeste. Mais qui ne doit pas empêcher chacune et chacun de se replacer selon son désir dans le mouvement général de l’art. » Serge Bimpage

11/2014

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Droit

Itinéraires d'histoire de la procédure civile. Tome 1, Regards français

Un examen superficiel de la littérature juridique donne à penser que, à la différence de la procédure pénale, la procédure civile n'a guère donné lieu à des travaux de type historique, hormis quelques thèses ou articles portant sur des questions précises à une époque déterminée. Cette différence tient pour partie à l'existence, en procédure civile, d'un "nouveau" code qui, dans les années 1970, a paru faire table rase du passé, de sorte que les questionnements historiques ont cessé d'être familiers aux spécialistes de la procédure civile. L'arrivée du nouveau Code de procédure civile et les applications jurisprudentielles auxquelles il a donné lieu ont polarisé l'attention des processualistes ; l'histoire de la procédure civile, très présente jusque là sous la plume des auteurs, en a été affectée, comme reléguée dans l'oubli, gomme si le droit judiciaire privé français se réduisait au seul droit français du nouveau code de procédure civile. C'est pour renouer le fil de l'histoire, rompu par le nouveau droit, et réinsérer celui-ci dans le temps long d'un récit qui remonte au droit romain et qui donne sens à ce nouveau droit, que le projet a été conçu par Loïc CADIET, Serge DAUCHY et Jean-Louis HALPERIN d'organiser un séminaire permettant de croiser le regard d'historiens du droit et de processualistes à propos de quelques questions choisies en raison de leur caractère fondamental. Sur chaque question, la méthode a consisté à faire intervenir à la fois un historien et un processualiste. Ont ainsi fait l'objet de cette double attention l'action en justice, l'office du juge, les formes et les délais de procédure, la notion et la fonction des voies de recours, la notion de procès équitable et les rapports de l'arbitrage avec la justice publique. Ce séminaire a été organisé à Paris en 2011 et 2012 par 1e Centre de recherche sur la justice et le procès de l'Institut de recherche juridique de la Sorbonne (EDS - Paris 1), le Centre d'histoire judiciaire (CNRS - Université Lille 2) et Normale Sup Ulm. Il a réuni Soraya AMRANI MEKKI, Boris BERNABE, Loic CADIET, Thomas CLAY, Serge DAUCHY, Jean-Louis HALPERIN, Carine JALLAMION, Emmanuel JEULAND, Jacques KRYNEN, Marie-Laure NIBOYET, Yves-Marie SERINET, Sylvain SOLEIL, dont les contributions sont ici rassemblées.

03/2014

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Economie

Le monde à l'horizon 2050. Forum des Futurs, Futuroscope, 17-18 novembre 2016

Quel monde en 2050 ? Qui eût pu prédire en 1911 le monde de 1945, en 1885 celui de 1919, en 1982 celui de 2016 ? Trente-quatre ans nous séparent de cet horizon, et selon toute probabilité, le monde sera dans ce tiers de siècle tout autre que ce que nous sommes aujourd'hui en mesure d'imaginer. Il n'y a à son propos guère de certitude plus solide à avancer. Qu'en dire d'utile alors sinon justement cela, qui marque notre présent d'un devoir de saut quantique plutôt que du sceau des certitudes ? L'histoire combine continuités et changement permanent. Elle a longtemps laissé les premières contenir le second, mais bien des indices suggèrent que depuis bien longtemps, ce dernier a pris le pas et gouverne notre destin. C'est vers l'avenir que les Lumières osaient éclairer le chemin loin des ombres du passé, mais il se peut que, saturés d'éclairage, nous marchions désormais en aveugles vers un futur opaque. Connaître les continuités, prévoir les évolutions, ressentir les tressaillements de l'éventuel verse à la prospective la ressource d'une lucidité. Le colloque tenu les 17 et 18 novembre pour célébrer les trente ans du Futuroscope s'est employé à les rassembler. Mais l'histoire avance, l'Histoire le prouve, par transformations fractales : soudain, on s'aperçoit que la formule qui ordonnait toutes choses a changé et qu'une nouvelle géométrie est en train de se mettre en place. Il était possible de percevoir le vacillement de la première, mais absolument pas l'équation de la nouvelle. Ce qui importe alors se résume à deux points seulement : s'être ménagé des marges, et s'être tenu prêt. Le reste s'en jouera moins mal. Or l'humanité d'aujourd'hui vit déjà avec des marges négatives, des inerties pétrifiantes, des engagements excessifs. Elle se rue toujours plus vite vers le futur en se souciant de plus en plus du seul présent. Quant à être prête... Choisissant cependant l'éthique d'Enée plutôt que la prescience de Cassandre, le colloque a invité à préparer l'idée de Rome quoi qu'il doive advenir plutôt que pleurer sur notre Troie encore intacte. Tel est l'esprit que propage le présent ouvrage, tiré de ces débats.

05/2017

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Ecrits sur l'art

Puissances de l'art ou la Lance de Télèphe

Puissances de l'art ou la Lance de Télèphe est un essai au meilleur sens du mot. Sans thèse à exposer, mais avec plusieurs fils à suivre et noeuds à démêler, il cherche, digresse, s'égare, revient sur ses pas et ouvre de nouveaux chemins. C'est qu'il ne s'agit pas de démontrer, mais de voyager par la pensée, de traverser les références et les discours à la recherche de ce peut l'art, dont on sait depuis le XIXe siècle qu'il ne peut rien et qu'il a fait de son impuissance une vertu. Chemin faisant, en écrivant et en lisant (pour reprendre le titre, en l'inversant, d'un fameux recueil), on s'interroge sur ce que créer signifie et les pouvoirs, qu'on découvre autre qu'on pensait, de la création. Un des fils conducteurs de ce chemin tortueux est A la recherche du temps perdu, qui est moins un objet d'analyse qu'un compagnon de route, dans lequel on pioche quand on ne sait plus où aller, qui guide et en même temps détourne, qu'on cite pour se laisser égarer. En ces sens, Puissances de l'art est un livre proustien. L'on sait où on va sans savoir comment ni par quel miracle on y arrivera. Mais c'est aussi un livre bataillien : la puissance de l'art mène l'auteur jusqu'aux bords du sacré. Propos faussement anachronique tant la littérature est aujourd'hui travaillée par ces questions que l'on n'ose plus poser : comment sacraliser sans séparer, comment accéder à la joie, comment être transformé par ce qu'on lit ou écrit. Puissances de l'art est un essai de soi (comme on parle de " récit de soi ") à travers les textes et les pensées des autres, où tout devient, finalement, écriture. Le livre doit son sous-titre à l'une des premières phrases du lumineux Proust publié par Samuel Beckett dès 1930 : "Chacune des lances de Proust pourrait être une lance de Télèphe", affirme d'emblée Beckett, qui s'abstient de préciser que Télèphe, accidentellement blessé au cours du siège de Troie par la lance d'Achille, fut guéri ainsi que l'avait prédit l'oracle par un peu de rouille provenant du fer de la même lance d'Achille.

04/2024

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Photographie

Une vie de photographe. Cambodge 1958-1964

Micheline Dullin est une citoyenne voyageuse, longtemps résidente d’Aulnay-sous-Bois, elle demeure aujourd’hui à Martigues. Le regard toujours en alerte, la générosité au coin des lèvres, Micheline Dullin traverse l’espace et le temps avec une légèreté désarmante, mais qu’on ne s’y trompe pas, cette femme là vit le monde et le questionne avec malice et gourmandise… En témoigne ce parcours au Cambodge révélé par ses photographies. Florian Salazar-Martin, adjoint à la culture, Martigues Les photographies parlent d’elles même, les récits ne sont pas des commentaires, mais chaque histoire ouvre d’autres portes sur l’Histoire du Cambodge. Nausicaa Favart-Amouroux, coordinatrice du projet. Micheline Dullin se comporte en photographe amateur, au meilleur sens du terme et en professionnelle aussi, dès qu’elle exécute ses commandes. Elle aime à l’évidence ce pays et ses gens dans toute leur diversité, ne se pose pas trop de questions(…). Cet éclectisme, cette liberté que nous percevons comme un bonheur de photographier est bien caractéristique d’une époque dans laquelle les rôles ne sont pas encore déterminés pour enfermer dans un seul métier les opérateurs de l’image fixe. On ne doit pas encore se déterminer comme photographe « de ». On est photographe. Et, dans ce Phnom Penh des années soixante, Micheline Dullin est « la » photographe. D’autant plus remarquable que cette profession est rarement embrassée par les femmes – encore moins hier qu’aujourd’hui, encore que les choses, au fond, n’aient guère changé – et qu’elle s’intéresse de près à des univers qui sont des univers masculins. Christian Caujolle, directeur artistique du festival Photo Phnom Pehn. Lorsque Micheline Dullin photographie au milieu des années soixante les chantiers du stade olympique et du théâtre Preah Suramarit, plus communément appelé théâtre Bassac, à Phnom Penh, elle ne peut imaginer que ces deux oeuvres de l’architecte Vann Molyvann, réalisées à la demande du chef de l’état cambodgien, le prince Norodom Sihanouk, vont symboliser à partir de 1970 l’histoire tragique du royaume dont la page la plus sombre, le régime génocidaire khmer rouge de Pol Pot. Le stade de la capitale cambodgienne s’inscrit ainsi dans la longue liste des enceintes sportives de par le monde qui rappellent les pages noires de l’Histoire contemporaine. James Burnet, journaliste spécialiste de la Péninsule indochinoise.

06/2012

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Géographie

Réseaux et médias sociaux dans le tourisme. Comment développer sa visibilité et optimiser sa présence en ligne ? 2e édition

En avril 2011, Atout France publiait la première édition du guide consacré aux réseaux sociaux et à leur impact dans le tourisme. Cette publication a connu un succès tel qu'elle est en rupture de stock. Il a donc semblé opportun de la réitérer, en réactualisant les données clés et en partageant avec les lecteurs les témoignages et bonnes pratiques d'un certain nombre d'opérateurs et de territoires touristiques. Toutefois, les processus stratégiques n'ont guère évolué et toute la méthodologie de traitement et de gestion des réseaux sociaux exposée dans la version initiale reste en vigueur. Ce nouveau guide démontre comment les réseaux sociaux peuvent agir sur l'image, la perception, la relation client au sens large, renseigner utilement sur les visiteurs-internautes et sur les possibilités de promouvoir et d'améliorer l'offre à la faveur des avis émis par les utilisateurs. En effet, grâce à la multiplicité des plateformes disponibles pour s'exprimer ou "poster" des images ou vidéos et au réflexe de "twitter", de raconter son voyage, de discuter sur les forums et de partager les "bons plans" et bonnes adresses, les internautes-touristes agissent sur toute l'offre touristique, depuis l'achat des billets d'avion, de chambres d'hôtels ou de chambres d'hôtes, de musées, avant, pendant et après le séjour... Il faut donc effectuer des veilles auprès des supports pertinents, diagnostiquer d'où viennent les conversations, mesurer la qualité des avis/impressions, placer le community manager au cœur des dispositifs marketing "on line et off line" et mener une politique interactive efficace pour augmenter sa visibilité, sa reconnaissance, et la qualité de ses conversations. Aujourd'hui encore, le tourisme n'a pas encore pleinement intégré les réseaux sociaux comme levier de fidélisation et d'acquisition de nouveaux clients, alors que certains secteurs l'ont bien compris, comme les acteurs du luxe et certaines grandes entreprises américaines et australiennes. Ce guide s'articule autour de 3 grandes thématiques : proposer une vision d'ensemble sur les réseaux sociaux selon leur nature, les cibles et les données de fréquentation ; offrir une sélection d'exemples pratiques et de retours d'expériences puisées dans le secteur touristique institutionnel et privé ; enfin donner des clés opérationnelles pour permettre à chaque destination touristique de mieux intégrer les réseaux sociaux dans sa stratégie de communication et de promotion.

08/2014

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Philosophie du droit

Le droit saisi par l'art. Regards de juristes sur des oeuvres d'art

Un regard neuf sur le droit à travers 32 oeuvres d'art majeures. Et si notre formation juridique influençait nos émotions artistiques ? L'art peut, sans doute, interpeller de manière spécifique le coeur comme l'esprit du juriste. Chacun des contributeurs à l'ouvrage a choisi librement une oeuvre pour nous livrer ses émotions et ses réflexions de juriste, les partager avec le lecteur afin de mieux éveiller les siennes, favorisant un dialogue trop rare entre art et droit... Une reproduction de chaque oeuvre d'art illustre les propos des auteurs afin de favoriser cet échange. Table des matières Avant-propos, par Rémy Cabrillac Le Contrat de mariage de Mariano Alonso-Perez, par Christophe Blanchard / Droit civil / Régimes matrimoniaux Le Juriste de Giuseppe Arcimboldo : par Claire Bouglé-Le Roux / Culture juridique / Justice De Bach de Carl Seffner à Gould de Ruth Abernethy : par Yves Mayaud / Méthodologie / Raisonnement juridique Graffiti is a crime de Banksy : par Jean-Baptiste Seube / Droit pénal / Propriété intellectuelle La Nature se dévoilant d'Ernest Barrias : par Bénédicte Fauvarque-Cosson / Philosophie juridique / Nouvelles technologies Le Soir sur les terrasses (Maroc) de Jean-Joseph Benjamin-Constant : par Elise Charpentier et Simonne Pichette / Libertés fondamentales / Egalité homme-femme La Justice de l'empereur Otton III de Thierry Bouts : par Laurent Pfister / Histoire du droit / Droit à un procès équitable Le Sacrifice d'Isaac du Caravage : par François Ost / Philosophie du droit / Tiers La Nona Ora de Maurizio Cattelan : par Agnès Robin / Droit d'auteur / Liberté d'expression Statue équestre du Maréchal Lyautey de François-Victor Cogné : par Fouzzi Rehrousse / Droit comparé / Histoire du droit L'Origine du Monde de Gustave Courbet : par Valérie Malabat / Liberté d'expression / Nudité Homme-requin de Sossa Dede : par Christine Ferrari-Breeur / Droit international public / Restitution des prises de guerre Etude d'un noeud de ruban d'Edgar Degas : par Patricia Partyka / Droit de la propriété intellectuelle / Ouvre de l'esprit David de Donatello : par Anthony Crestini / Droit constitutionnel / Histoire du droit La Fée électricité de Raoul Dufy : par Charles-Edouard Bucher / Nouvelles technologies / Droit des biens Cheval sortant de l'écurie de Théodore Géricault : par Marine Ranouil / Enseignement juridique / Méthodologie Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa d'Antoine-Jean Gros : par Emmanuel Terrier / Droit de la santé / Gouvernance Sous la vague au large de Kanagawa d'Hokusai : par Blanche Sousi-Roubi / Nouvelles technologies / Droit de la propriété intellectuelle Dans l'arbre d'Alexandre Hollan : par Xavier Thunis / Droit des biens / Droit de l'environnement Jaune-Rouge-Bleu de Wassily Kandinsky : par Marie-Sophie Bondon / Justice / Déontologie Le Prêteur et sa Femme de Quentin Metsys : par Michel Vivant / Philosophie du droit / Droit de la propriété intellectuelle Deux femmes courant sur la plage de Pablo Picasso : par Camille Broyelle / Liberté d'expression / Nudité La Cueillette des pois de Camille Pissarro : par Laurence Mauger-Vielpeau / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art Les Vertus cardinales et théologales de Raphaël : par Barbara Pozzo-Stanza / Introduction au droit / Sources du droit Le Boeuf écorché de Rembrandt : par Thierry Vignal / Statut de l'animal / Philosophie du droit Loth et ses filles de Pierre-Paul Rubens : par Laurent Saenko et Hervé Temime / Droit pénal / Inceste Carrefour à Sannois de Maurice Utrillo : par Gérard Sousi / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art La Ronde des prisonniers de Vincent Van Gogh : par Rémy Cabrillac / Droit pénitentiaire / Histoire du droit La Femme à la balance de Johannes Vermeer : par Pauline Marcou / Droit des personnes / Liberté de conscience L'Intérieur du port de Marseille, vu du Pavillon de l'Horloge du Parc de Joseph Vernet : par Charlotte Broussy / Droit maritime / Dignité de la personne humaine Grande coiffe en plumes : par Marie Malaurie-Vignal / Droit de la propriété intellectuelle / Appropriation culturelle Agnus Dei de Francisco de Zurbarán : par Yolanda Bergel Sainz de Baranda / Bien culturel / Droit international public Index des notions juridiques Table des illustrations

10/2023

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Sociologie

Parce que c'était lui, parce que c'était moi

L'amitié en politique existe-t-elle ? Nombreux sont ceux qui en doutent. Que reste-t-il du désintéressement et de la permanence au pays des rivalités et des revirements sans frein ? Etudier l'amitié en politique revient à se pencher un sentiment pur dans un monde impur. Mais l'amitié, ce lien rare, ce mot galvaudé, possède ses parts d'ombre et la politique ses accès de sincérité. L'amitié n'est ni le compagnonnage, ni la camaraderie, ni la sympathie, ni la fraternité, ni le copinage. C'est en revanche un sentiment totalement tourné vers l'autre, comme devrait l'être la politique. Il semblait logique de passer de l'autre côté de l'image publique et de demander à des hommes et des femmes politiques de livrer leur vision de l'amitié et leur version d'une amitié. Ainsi Edouard Philippe explique pourquoi il tient l'amitié en politique en haute considération. Pierre Moscovici raconte une amitié loyale, une autre trahie, une dernière inexistante. François Hollande revient sur ses liens avec ses premiers ministres. Bruno Le Maire analyse pourquoi l'amitié en politique mène inexorablement à des blessures. Aquilino Morelle compare deux figures tout à fait opposées. Patrick Stefanini se plonge dans une histoire solide et compliquée avec Alain Juppé. Bernard Cazeneuve explique pourquoi il est resté loyal à François Hollande. Sylvain Fort livre une vision sans fard des liens humains en politique et Anne Hommel raconte, pour la première fois, son long cheminement auprès de Dominique Strauss Kahn et ce qu'il en reste. Un livre sur l'amitié vire-t-il parfois à un livre sur l'inimitié ? Les amitiés sont des histoires qui comportent ruptures, malentendus, trahisons, réconciliations. Aussi le récit possède-t-il ses fantômes (Dominique Strauss-Kahn), ses figures de référence (François Mitterrand et Lionel Jospin), ses absents (Jérôme Cahuzac). L'amitié achoppe sur deux écueils omniprésents en politique : la hiérarchie et la rivalité. L'amitié entre Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin survivra-t-elle à la compétition de leurs ambitions ? L'amitié entre Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux est-elle un exemple de pure loyauté ou un simple lien de subordination ? François Mitterrand, qui mettait l'amitié au-dessus de tout, confiait en 1981 à Jean Lacouture que l'amitié est une façon de se pencher sur sa propre vie. Marie-Laure Delorme a choisi la forme du portrait car nos amis sont un reflet de nous-mêmes. Elle a rencontré, pour des témoignages inédits, François Hollande, Edouard Philippe, Brice Hortefeux, Sylvain Fort, Marielle de Sarnez, François Bayrou, Patrick Stefanini, Pierre Moscovici, Bruno Le Maire, Bernard Cazeneuve, Gilles Boyer, Anne Hommel, Sébastien Lecornu, Aquilino Morelle. L'amitié est un choix, une élection, une affinité. Nos amitiés sont de chair et non de papier. Elles nous engagent dans le monde. Avec qui voulons-nous vivre ?

10/2019

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Finances publiques

Financer la Justice en France : Contributions à l'étude de la construction d'un budget

L'influence des mythes sur le droit est un phénomène bien connu des juristes et le droit public financier n'échappe pas à la règle. Dans le sillage de la modernité juridique celui-ci s'est construit autour d'un mythe devenu célèbre : le mythe des "quatre temps alternés" . Cette fiction, qui a profondément marqué la pratique française de la gestion publique, est-elle encore d'actualité, près de deux siècles après son avènement ? L'alternance institutionnelle rythme-t-elle encore la procédure budgétaire, alors même que la fonction du Parlement se fait plus trouble aujourd'hui ? De nouveaux acteurs ne bousculent-ils pas l'ordre établi en s'immisçant dans la procédure, en profitant, peut-être, de la nouvelle place qui est désormais laissée à l'expertise dans la conduite de l'action publique ? N'existe-t-il pas de nouvelles étapes de la vie d'un budget alors que l'on s'attache à distinguer, désormais, le contrôle et l'évaluation ? Autant de questions que les membres du Département Sorbonne Fiscalité et Finances Publiques de l'Université Paris I (IRJS EA 4150) ont souhaité envisager, avec leurs étudiants, dans le cadre du séminaire d'actualité des Masters 2 de la mention Droit des finances publiques de l'Ecole de Droit de la Sorbonne. Grâce au concours décisif de Madame la Ministre Nicole Belloubet, ancienne Garde des Sceaux, c'est à travers l'analyse de la construction d'un budget particulier que le présent ouvrage entend répondre : le budget de la Justice. On sait que celui-ci a pu être au coeur de l'actualité politique et financière de ces dernières années. Chantiers de la Justice, vote et discussion de la Loi de programmation et de réforme pour la Justice, vote et discussion des lois de finances successives, contrôles du Conseil constitutionnel ou de la Cour des comptes, Printemps de l'évaluation successifs, vote et discussion des lois de règlement successives... constituent autant de "moments" politiques, autant de préalables nécessaires, autant de procédures juridiques susceptibles de jalonner, d'influencer et d'encadrer, en somme, de "normer" la procédure de construction budgétaire. Le financement de la Justice en France illustre ainsi, à merveille, les virtualités de la procédure budgétaire et rappelle, s'il en était encore besoin, l'intrication profonde du financier, du juridique et du politique. L'ouvrage apporte ainsi des éléments relatifs à la théorie générale du budget tout en améliorant la connaissance de l'un des budgets - régaliens - parmi les plus scrutés de l'Etat. Avec les communications des invités : Nicole Belloubet, Patrick Hetzel, Philippe Clergeot, Gérald Sutter. de l'équipe de recherche du Département Sorbonne Fiscalité et Finances Publiques : Matthieu Conan, Alexis Fourmont, Emilien Quinart, Jean-Baptiste Jacob, Magdalena Marin. des étudiants des Masters 2 - Mention droit des finances publiques : Sarah Elgozi, Elie Noza, Laure Puydebois ; Léopold Comtet ; Ulysse Gouëdar, Pauline Oger ; Joseph Dalibon, Younès D

03/2022

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Décoration

Histoire de l'écriture typographique. Le XXe siècle Tome 2, de 1950 à 2000

Cette Histoire de l'écriture typographique – Le xxe siècle, tome II : de 1950 à 2000 termine la collection créée par Yves Perrousseaux qui, en six volumes, retrace l'histoire des caractères d'imprimerie, de leur fabrication, de leurs usages et de leur implication dans la culture écrite occidentale. La lettre ne se déclinait guère, jusqu'en 1900, qu'en lettre d'imprimerie ou en lettre manuscrite. Au xxe siècle, ces lettres à lire vont être complétées par celles, mécaniques, du bureau (machines à écrire), et par des lettres à voir, celles, graphiques, utilisées en communication (affiches, magazines, signalétique). Puis, à partir de 1950, plusieurs révolutions technologiques vont bouleverser les typographies de ces trois mondes (livre, bureau, graphique) au point de les faire converger vers ce qui est devenu « la typo­graphie ».En 1950, l'invention de la photocomposition (optique puis informatique) conduit à la disparition du plomb et oblige les grands dessinateurs de caractères à réfléchir sur le concept de fonte. Peu après, le concept de lettre transfert permet à toute une nouvelle génération de typo graphistes de diffuser, plus facilement qu'en plomb, leurs créations. En parallèle, l'informatique naissante s'intéresse à la lettre pour les besoins des scientifiques et de la bureautique et apparaissent ainsi les premiers systèmes de dessin de caractères. En 1975 l'invention de l'imprimante à laser et de ses logiciels de pilotage marque une nouvelle étape. Les choses vont alors très vite avec les formats de fonte, la guerre des polices, Unicode et les standards de caractères, pour arriver à une typographie unique utilisable par les éditeurs, les graphistes, les secrétariats, tant sur papier que sur écran (d'ordinateurs, d'affichage urbain ou des téléphones portables). La création typographique a d'abord été une adaptation de l'existant aux nouvelles technologies. Les fontes d'aujourd'hui proposent des milliers de caractères différents dans des centaines de variantes graphiques. Mais ces nouveautés technologiques, et leur facilité d'emploi, a conduit à une multitude de fontes que l'on commence à peine à pouvoir cataloguer selon des concepts comme la typographie expressive ou le post modernisme. Ce sixième volume de l'Histoire de l'écriture typographique a été rédigé par une dizaine de spécialistes, chacun montrant à sa façon la diversité typographique de ce demi-siècle. Selon la tradition de cette collection, des pauses sont proposées hors chronologie, consacrées ici aux classifications historiques des caractères, à la typographie ludique, à la réinterprétation des caractères classiques et à la préservation du patrimoine typographique.

11/2016

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Psychologie, psychanalyse

Le réel de l'amour. Trois modèles lacaniens

Pourquoi tout le monde ne fait pas l'amour avec tout le monde ? Pour quoi faire, l'amour ? Pourquoi arrive-t-il que l'amour s'arrête ? Telles sont quelques questions brûlantes qui permettent d'aborder l'amour ici en évitant des faux problèmes et sans prétendre à des solutions aussi ineptes que dérisoires. Se déploie que l'amour est nécessairement subjectif et même qu'il est impossible qu'il ne le soit pas. Car il n'y a pas de sujet sans amour, qui ne se conçoit sans amour, qui soit sans une conception de l'amour. Se démontre au long cours que l'amour relève d'une logique temporelle. Dès sa rencontre, contingente, il s'agit de se donner possiblement les moyens de sa fin. Et l'amour n'est pas tant aveugle que myope. Il ne voit guère plus loin que le bout de son nez dans le miroir narcissique de l'autre. Il se doit de faire écran à ce qu'il hait. Sur fond d'adultère, l'amour peut s'appréhender comme un bouleversement asocial, amoral. Dans l'après-coup, on lui fait un sort en en profitant pour s'identifier. On fait en sorte d'en être débarrassé une fois pour toutes en s'accouplant. Mais il ne se laisse pas toujours faire. Notre thèse élabore le mécanisme de l'amour à partir de l'enseignement de Jacques Lacan. Ses propos se recoupent et se répondent de sorte qu'on a pu discerner sept modèles. Ici, nous en produisons les trois derniers, rapportés à une approche du réel. On peut faire valoir la cohérence de la théorisation lacanienne. Cela fournit un accès à ce qu'il dit si bien qu'il se révèle accessible. C'est une incitation à y aller voir de plus près. Et on peut saisir ce dont il parle, sans d'emblée cerner ses références érudites. Cela y invite, à l'occasion. On peut enfin souligner la pertinence de sa démarche telle qu'il n'a pas qu'une thèse à asséner mais qu'il en considère et mobilise plusieurs inlassablement. Ce qui compte, c'est le trajet et ce qui importe, ce sont les détails. Alors, nous proposons, de l'amour, de dégager la définition, la structure, la conjoncture, la fonction, le fonctionnement, les critères, les conditions, les circonstances, les limites. Corollairement, nous repérerons l'articulation de l'amour au désir, à la demande, à la jouissance, à la pulsion, au fantasme. Incidemment, nous envisagerons quelques figures littéraires et musicales, représentations sociales et mythes culturels liés à l'amour.

10/2011

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Littérature étrangère

Vivre de mes rêves. Lettres d'une vie

"Dans l'histoire de la littérature, écrit Simon Leys, je ne vois guère que Tchekhov chez qui la qualité de l'homme semble avoir correspondu à la qualité de l'artiste." Vivre de mes rêves en est la vivante illustration. C'est le roman vrai de la vie d'un génie humble, soucieux du sort des autres et d'une rare générosité, dont, par-delà le temps, on a envie de conquérir l'amitié bienveillante, moqueuse, tendre et fidèle… Cette vaste correspondance permet d'accompagner au fil de son existence cet homme et écrivain aussi soucieux de son art que dévoué à sa famille, à ses amis, à ses patients – un médecin animé par une conception humaniste de son métier et une inquiétude profonde devant l'absurdité de la condition humaine mêlée, pour celle-ci, d'une tendresse fraternelle. Dans ce choix de lettres il raconte sa passion pour le théâtre, son dangereux voyage de reporter à l'île bagne de Sakhaline, ses démêlés avec les éditeurs de ses récits. Grâce à ses conseils à des apprentis écrivains, on peut aussi apprécier les secrets d'un art d'écrire unique, exquis et délicat. "Ma fonction, confiait-il, consiste uniquement à avoir du talent, c'est-à-dire à savoir distinguer les dépositions importantes de celles qui ne le sont pas, à savoir éclairer les personnages et parler leur langue. Chtcheglov-Leontiev me fait grief d'avoir terminé mon récit par la phrase suivante : "On n'y entend goutte en ce monde !" D'après lui, l'artiste-psychologue se doit d'analyser, c'est en cela qu'il est psychologue. Mais je ne suis pas d'accord avec lui. Il serait temps que les gens qui écrivent, en particulier les artistes, reconnaissent qu'en ce monde on n'y entend goutte." Des farces entre frères ou cousins aux histoires d'amour impossibles, c'est un Anton Tchekhov intime, sans fard, qui s'offre à nous jusque dans les dernières années de sa vie, découvrant l'amour et le bonheur au moment où la maladie va l'emporter inexorablement. Dans la préface éclairante et passionnée qu'il consacre à ce volume, Antoine Audouard, initiateur et éditeur du projet, rend hommage à juste titre au " travail admirable " de la traductrice, Nadine Dubourvieux, dont la première tâche fut de choisir les lettres dans la monumentale édition soviétique des oeuvres complètes et de traquer avant de les rétablir les nombreux passages censurés pour indécence, restituant ainsi Tchekhov dans sa vérité sans rien occulter de ses faiblesses ou de ses préjugés.

10/2016

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Littérature étrangère

La pulpe

Lorsqu' il met le point final à La Pulpe, à ce qui constitue son ouvre ultime et son chef-d'oeuvre, le dimanche 12 juillet 1970, Jerzy Andrzejewski écrit dans son Journal : «Nul sentiment de soulagement et nulle conscience de clore (ou plutôt d'ouvrir) certain chapitre de ma vie. Jamais je n'ai attaché autant d'espoir à aucun de mes livres ; d'aucun je n'ai été si peu sûr.» Car ce roman, qui échappe délibérément aux formes conventionnelles du roman pour s'évader vers le théâtre, le journal ou le pamphlet, est une ouvre politique autant que morale ou philosophique. Un kaléidoscope d'une rare perfection au travers duquel l'écrivain, en quête de l'absolu en art, cherche aussi une place sans équivoque dans cette société polonaise qu'il qualifie lui-même de totalitaire. Jerzy Andrzejewski a travaillé plus de sept ans à ce livre, de janvier 1963 à juillet 1970. Il lui faudra attendre encore neuf ans pour le voir publier - clandestinement - en Pologne, mais dès le 29 avril 1970 il notait dans son Journal : «Je n'ai plus guère d'illusions. Je pense qu'il s'agit de ma part d'une certaine conquête d'ordre moral si, dans les conditions d'existence qui sont les miennes, je puis et veux écrire comme je le veux et comme je le puis, sans autocensure vigilante et roublarde et sans tenir compte de la censure officielle. Mais je me rends parfaitement compte que ma souveraineté créatrice - pathétiquement parlant - atteint dans la pratique des limites fort différentes de mes aspirations. Je vis dans ce pays depuis ma naissance et je ne veux pas le quitter. Je suis trop attaché au passé comme au jour présent de cette terre, je suis trop vieux aussi et tenu par trop d'obligations familiales pour me résigner d'un cour léger au destin hasardeux d'émigré politique. Je ne voudrais qu'une chose : que La Pulpe puisse paraître au pays. Mais je sais bien que c'est presque impossible. Je vais donc publier ce livre chez un éditeur de l'émigration, il sera traduit, peut-être même étendra-t-il un peu ma renommée, et alors ? Ici, où je me trouve et où je vis, le livre restera inconnu, cent personnes le liront, disons mille, peut-être même davantage, c'est pratiquement sans signification, un silence profond s'abattra sur lui. Que signifie, par conséquent, cette souveraineté qui est la mienne ? Ne pas y penser pour l'instant. Vérifier, corriger, faire des projets, achever.» Jean-Yves Erhel.

02/1989