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Jason Lutes

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Littérature française

Les années secrètes de la vie d'un homme

Après la série des Allumettes suédoises, Robert Sabatier nous invite à vivre l'extraordinaire aventure d'un homme de notre temps, Emmanuel Gaspard Oth, dit "Ego". Ce parcours d'une existence est aussi celui de notre planète, d'Europe en Extrême-Orient et autres lieux. Où se trouve la terre promise ? Dans ce village de pêcheurs au sud du Japon où Ego se mêle à la vie locale et découvre l'amour de Hayano la plongeuse ? L'océan Pacifique des typhons au cours d'une odyssée magnifique ? Un îlot perdu où apparaissent les témoins inattendus d'une déjà vieille bataille ? Une demeure somptueuse dans la compagnie de celui qui transformera sa pensée et sa personne, le mystérieux Alexandre J. Bisao, de l'éphèbe Tokujiro, d'une dame de cour ? Aux confins de la folie et de l'opium ? A Hong Kong, en Inde, en Afrique, en France où s'opèrent d'étranges retrouvailles ? Rencontres incessantes, péripéties, passions et blessures sont le lot du narrateur. Et, au coeur de ce récit foisonnant, l'éclair d'une tragédie contemporaine, vision réaliste dont la Passion sera sans cesse vécue, page d'histoire tracée en lettres de feu comme elle ne fut jamais ainsi décrite. Enfin, l'intrusion du plus effroyable mystère : le dédoublement de l'être et son propre rejet. Traversée de signes, unissant à la magnificence des paysages terrestres ou marins le merveilleux intérieur, il s'agit d'une grande oeuvre où les interrogations humaines sont cernées : recherche d'une voie salvatrice, miroir du siècle, cri d'indignation devant les misères du monde, louange de ses beautés, appel à l'union - car le roman se lit à la fois comme le récit d'une aventure concrète et celui d'un dessein où une pensée dynamique trouve son nid. Les Années secrètes de la vie d'un homme, roman longuement mûri de l'errance, de l'histoire, de l'amour et du destin, ce sont les années de tous et de chacun au coeur du XXe siècle au fil d'une écriture conduite à la hauteur du sujet, de l'aquarelle à la fresque, du chant solitaire à l'instrumentation symphonique. C'est l'apparition d'un langage d'une coulée franche, traversé de vibrations bouleversantes, une exploration ligne à ligne, une extraction des minerais et des pierres précieuses que chacun recèle en lui et où le lecteur, nouvel Ulysse, se reconnaîtra, car ce livre, entre vents et marées, c'est celui de l'homme de notre temps.

01/1984

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Sociologie

Sensibilités N° 12 : Race, l'ombre portée

Si les sciences sociales ont montré comment la race est un fait non pas biologique mais social, construit par des logiques d'infériorisation, Sensibilités s'attaque précisément ici aux pratiques et aux expériences incarnées. Variant dans le temps et d'un lieu à l'autre, la race se construit et se déconstruit au plus près des corps et des affects. Les travaux critiques de la race s'efforcent de montrer la différence qui existe entre race et marqueurs corporels racialisés. Ils découplent ainsi la race de la couleur de la peau et plus largement d'autres caractéristiques corporelles, comme les cheveux, les traits du visage ou même la forme du corps, pour montrer comment ce sont les logiques de racialisation à l'oeuvre dans tel ou tel contexte historique, politique et social qui vont donner un sens racialisant à tel ou tel aspect. Ces logiques peuvent aller jusqu'à inventer des différences phénotypiques (le teint censément basané des Suédois dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord ; certains traits du visage qui seraient caractéristiques des Coréens et Coréennes au Japon ou encore l'idée d'un type juif inventée par l'antisémitisme). Travailler de manière critique sur la race, c'est donc montrer que la race est un rapport de pouvoir abstrait qui sert à catégoriser et hiérarchiser des groupes humains au nom de leur origine géographique, culturelle ou religieuse, créant ainsi une condition sociale. C'est, de ce fait, montrer également que ce sont les logiques de racialisation qui viennent justement produire concrètement ces catégorisations et hiérarchisations en s'appuyant à chaque fois de manière différente selon les lieux et les époques sur le corps. Les caractéristiques physiques sont alors utilisées comme la manifestation de l'altérité prétendue radicale qui existerait entre groupes infériorisés racialement ou racisés et groupes qui infériorisent racialement. Dit autrement, la race ne préexiste pas aux logiques de racialisation qui s'en réclament ; elle en découle. Ce numéro de Sensibilités met ainsi en évidence le jeu complexe entre race et corps en soulignant leurs articulations mouvantes, variées, labiles et toujours situationnelles, de la Grèce Antique aux fêtes en banlieue, de l'Inde à la Tunisie, en passant par les pieds de danseurs, la fierté d'un penseur, le sang, les gènes et les sens. Ce faisant, analyser la dimension corporelle de la race, loin de la naturaliser, sert bien plutôt à réaffirmer son caractère construit historiquement et socialement - tout en rendant explicite, en nommant et en questionnant les rapports de pouvoir ainsi produits.

01/2024

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Littérature japonaise

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Le tout premier roman du maître paru chez Belfond, dans une toute nouvelle édition ! Une oeuvre délicate et précurseuse des thèmes typiquement murakamiens, qui allait marquer le début d'une histoire commune de plus de vingt ans Au Japon, de nos jours. A douze ans, Hajime se lie d'amitié avec sa voisine, Shimamoto-san, qui boite un peu à la suite d'une atteinte de polio. Leur belle amitié est brisée le jour où les parents de Shimamoto-san déménagent. Quelques années après, au lycée, Hajime s'éprend d'Izumi. Lors de cette première relation amoureuse, il fait l'apprentissage de la sexualité, mais c'est dans les bras de la cousine de la jeune fille qu'il connaîtra ses premiers émois sexuels. Izumi, qui ne lui pardonnera pas cette trahison, le quitte, marquée à vie. A la fin de ses études, à l'université de Tokyo, Hajime travaille pendant huit ans comme correcteur chez un éditeur de manuels scolaires puis épouse Yukiko. Son père, un riche homme d'affaires véreux, lui offre la chance de sa vie : ouvrir un club de jazz. Hajime est métamorphosé, tout semble lui réussir. Il a une femme aimante, deux petites filles adorables, un commerce florissant, un métier qui lui plaît... Mais un jour, tout bascule. Accoudé au bar, en train de siroter un cocktail, une femme à la beauté envoûtante engage la conversation avec Hajime : c'est Shimamoto-san. Il lui raconte ses longues années de solitude et d'ennui, son récent bonheur, et sa joie de la retrouver enfin ; elle reste très évasive sur son passé. Dès lors, Hajime, rongé par l'amour, passe ses soirées à attendre les visites de cette femme mystérieuse et fascinante. Au cours d'une de leurs rencontres, Shimamoto-san demande à Hajime de l'accompagner au bord d'un fleuve pour y verser les cendres de son bébé mort à la naissance. A cet instant, Hajime sait que plus rien ne sera comme avant. Fou de désir, il choisit d'abandonner sa femme et ses deux filles contre la promesse d'une vie de passion avec celle qu'il aime depuis l'enfance. Mais après une nuit d'amour intense dans la maison de campagne familiale, Shimamoto-san disparaît. Lorsque Hajime rentre chez lui, brisé, sa femme comprend qu'il en aime une autre, et lui donne le temps de réfléchir. Hajime sait que sa maîtresse ne reviendra pas, et qu'elle avait été sur le point de les tuer tous les deux. Il décide donc de rester avec Yukiko, conscient que le souvenir étrange de Shimamoto-san ne s'estompera jamais...

11/2023

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Littérature asiatique

Une journée dans la vie du romancier Gubo

L'histoire de Park Taewon est l'un des textes coréens les plus célèbres. Park est considéré comme un représentant du modernisme qui se développa dans la Corée coloniale des années 1910-1940. "Une journée du romancier Gubo" (1934) est un court roman expérimental. Park décrit vingt-quatre heures de la vie d'un jeune écrivain dans l'ancienne Séoul. Il le fait dans une série de saynètes dans lesquelles la narration se brouille au fil des errances du héros, aspirant romancier vivant chez sa mère. Mélange des temps, notes de bas de page, flux de conscience fluctuant, le style est résolument moderne, en plus d'offrir un tableau saisissant de la vie de bohème dans le centre de la capitale coréenne des années 1920. Cette traduction illustrée offre de nombreux encadrés explicitant le contexte culturel et des illustrations d'époque pour permettre au lecteur francophone de s'immerger dans ce récit fascinant. Elle, la mère, l'entend sortir de sa chambre, aller jusqu'à l'entrée pour mettre ses souliers, prendre sa canne accrochée au clou et se diriger vers le portail. "Où vas-tu ? " Pas de réponse. Il est déjà devant le portail : il ne l'aura sans doute pas entendu. Ou peut-être sa réponse n'est-elle pas parvenue jusqu'à ses oreilles. C'est l'un ou l'autre, pense-t-elle, et elle hausse cette fois la voix pour se faire entendre jusqu'au dehors : "Ne rentre pas trop tard". Pas plus de réponse. Park Tae-won (ë°íì) est un écrivain coréen né à Séoul le 7 décembre 1909 et mort le 10 juillet 1986 à Pyongyang en Corée du Nord. Il a utilisé plusieurs noms d'emprunts tels que "Mong-bo" et "Gu-bo" . Il intègre l'université Hosei, au Japon, en 1930, mais arrête ses études avant l'obtention du diplôme. Il a fait ses débuts en tant que romancier en 1929 avec la publication de sa nouvelle "La barbe" (Suyeom) dans la revue "Littérature naissante" (Sinsaeng). Il est notamment le grand-père du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho. Auteur de plusieurs récits courts représentatifs du mouvement moderniste, il a écrit des romans célèbres parmi lesquels "Chroniques du Cheonggye" (1936-1937) sera bientôt publié en français à l'Atelier des Cahiers. Le traducteur Simon Kim, docteur spécialisé en littérature coréenne de l'époque coloniale japonaise (1910-1945), enseigne à l'université Korea à Séoul. Il a publié de nombreuses traductions d'ouvrages coréens, parmi lesquels "De morte", de Park Sang-ryung, et "Les Recherches du Professeur K", de Kim Dong-in, à l'Atelier des Cahiers.

05/2024

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Récits de voyage

Podróze. Notatnik klimatów

To co zapamietujemy z podrózy to nie geograficzne miejsca pobytu, zabytki czy architektura. Wszystko to sa szczególy, scena, na której odbywa sie podróz. To co zapamietujemy najlepiej to atmosfera ; spotkani ludzie, sytuacje, emocje, które sie pojawily, uczucia, które po nich nastapily. Podróz jest poruszaniem sie w klimatach, w nastrojach. "Niniejsze opowiesci z podrózy po róznych krajach swiata, w przestrzeni, w czasie i w sytuacjach, sa jak mozaika skomponowana ze wspomnien, z refleksji, z odczuc, z zauroczenia. Kazdy wpis prezentuje mozliwosci, które realizuja sie w kontekscie wrazliwosci chwili. Impresja staje sie atmosfera, która sie zakorzenia. Jest to alchemia postrzeganej rzeczywistosci, jej wydzwieku i jej emocjonalnego sladu. Brazylia, Indie, Finlandia, Japonia, Polska, Francja, Anglia, Norwegia i inne kraje sa miejscami scen z zycia i tlem dla wrazen, jakie im towarzysza. Opis wydarzen otwiera przestrzen do spotkania pomiedzy autorem a czytelnikiem, umozliwiajaca zdematerializowany dialog. "Moje teksty zaczely sie pojawiac podczas podrózy do Brazylii na spotkanie z dalsza rodzina mojego meza, odkryta przypadkowo dzieki internetowi. Kontrasty naszego zycia, nasze interakcje, a potem procesu pisania obudzily we mnie wspomnienia z minionych podrózy. Znalazly one swe miejsce na kartkach notatnika i wypelnily obraz zebranych klimatów. " 'Ce dont on se souvient d'un voyage ne sont pas les lieux géographiques, les monuments historiques, les images d'architecture. Tout ceci sont des détails ; la scène sur laquelle le voyage se déroule. Ce dont nous nous souvenons le plus sont les ambiances : les gens rencontrés, les situations, les émotions qui ont surgi, les ressentis qui ont suivis. Le voyage est un voyage à travers les ambiances. ' Ces récits de voyages à travers différents pays, en espace et en situations, sont comme des mosaïques composées par le coup de coeur, la réminiscence, le reflet, l'émotion. Chaque tableau s'ouvre sur des possibles qui se réalisent en fonction de la sensibilité du moment. Le vécu devient une ambiance qui s'enracine. Une alchimie de la réalité perçue, de son rayonnement et de la trace affective qu'elle laisse. Le Brésil, l'Inde, la Finlande, le Japon, la Pologne, l'Angleterre, la Norvège et d'autres pays sont lieux de scènes de vie et de ressentis qui les accompagnent. Les événements relatés, une plage de rencontre s'ouvre entre l'auteur et le lecteur, permettant un échange dématérialisé. "Mes écrits ont commencé à émerger durant un voyage au Brésil à la rencontre de la famille élargie de mon mari, découverte par hasard grâce à internet. Le contraste de nos vies, nos interactions puis le processus d'écriture ont réveillé en moi d'autres voyages passés. Ainsi leurs moments forts ont trouvé une place parmi les ambiances du carnet".

12/2023

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Policiers

L'heure du néant

Des nouvelles faites de secrets et de grains de sables qui s'immiscent dans les rouages... Deux auteurs vous entraînent dans leur univers où la noirceur prévaut. Chaque nouvelle évoque le dernier instant qui vous fait basculer dans la folie. ou dans la mort. Dans cette existence ou dans une autre, dans un train ou un avion, dans un couple ou seul, la ligne de vie apparaît fragile et il suffit d'un rien pour que tout bascule vers le néant. Depuis 2017, Christian Guillerme et Nelly Topscher ont participé à de nombreux concours de nouvelles, avant d'être édités. Ils vous offrent aujourd'hui un éventail de leurs courts écrits. Plongez dans leur univers sombre, oppressant et angoissant. Laissez-vous entrainer par les deux auteurs dans ce recueil de nouvelles haletantes ! À PROPOS DES AUTEURSNelly Topscher : Âgée de 44 ans, j'ai trois passions dans la vie. L'écriture, la lecture et le droit. Après une longue pause pour construire ma vie professionnelle et privée, j'ai eu envie de reprendre l'écriture en participant à des concours de nouvelles. Et l'addiction qu'est l'écriture est revenue et cette fois ne me quittera plus !J'ai ressorti mes très nombreuses notes et mes vieux manuscrits de mes tiroirs avec l'envie de véritablement leur donner vie. Retour vers l'amour est donc mon premier roman publié. Il a vu le jour lors d'un stage en commissariat dans le cadre de mes études de droit. Les anecdotes policières ont été lues, vues ou entendues lors de ces semaines d'immersion dans ce milieu. Mêlant mon imagination fertile à la réalité d'une jolie histoire vécue également lors de ce stage, « Retour vers L'amour » est une romance qui me ressemble. Christian Guillerme : Bio Né en 1963 à Clichy-la-Garenne en région parisienne, Christian Guillerme, ancien musicien de studio et bassiste dans des groupes de rock, vit actuellement en Seine-et-Marne. Informaticien de formation, il exerce aujourd'hui la profession de concepteur fonctionnel au sein d'une grande entreprise du tertiaire sur le quartier d'affaires de La Défense. Il est l'auteur de nombreuses nouvelles à l'ambiance noire et inquiétante sur la plateforme Short Edition, et a participé également à plusieurs recueils (Tous pour Boilt, Le refuge.)La corde de Mi, son premier roman, visuel et haletant, s'inscrit d'emblée dans la grande tradition des thrillers qui mettent en scène des personnages ordinaires confrontés soudainement à quelque chose de terrifiant. Son personnage principal, véritable condensé du mal, vous hantera longtemps après le mot FIN. Vous pouvez le contacter via sa page Facebook : CG auteur.

04/2020

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Pédagogie

Mon planner de professeur des écoles. Edition 2023-2024

Conçu pour vous, par Marina, voici le planner le plus pratique pour organiser votre année scolaire 2023-2024. Véritable classeur, il vous offre tout le cadre pour structurer votre année et toute la liberté pour y ajouter les documents de votre choix. Cet outil est pour vous et s'adapte à vous ! Vous le complétez à la main ? Tous les espaces dédiés à l'écriture ont été calculés pour vous laisser la place nécessaire. Vous préférez le rédiger sur ordinateur ? Flashez le code proposé à l'intérieur et téléchargez une trame adaptée au planner. Sortez une feuille du classeur et glissez-la dans votre imprimante. Le tour est joué ! Marina a tout prévu pour faciliter votre quotidien en classe et mettre de la couleur dans votre année ! Toutes les infos pratiques sur votre école et l'équipe pédagogique. Un calendrier annuel et les calendriers mensuels, aisément repérables grâce aux intercalaires joliment illustrés, pour noter vos objectifs, vos priorités et les dates à ne pas oublier. L'incontournable cahier journal, avec une double-page par semaine, pour préparer toutes vos séances de l'année, domaine par domaine et heure par heure. Le suivi des élèves avec : toutes les compétences du socle commun codées par cycle (une couleur par cycle) pour un gain de temps précieux. des tableaux pour évaluer les compétences de chaque élève et vous aider à remplir les LSU. une page par élève pour y noter vos observations et une aide au suivi des élèves à besoins éducatifs particuliers. La gestion administrative de la classe : le suivi des 108 heures, des pages de notes pour les réunions (conseils d'école, de maîtres, de cycle), votre planning des animations pédagogiques... Que vous soyez professeur des écoles en maternelle ou élémentaire (ou par cycle) les précieux conseils de Marina vous accompagneront pour relever les défis de l'année scolaire en toute sérénité ! Pour vous aider à vous réinventer et à vous organiser cette année encore, Marina vous a réservé de nombreuses nouveautés : - une double page de suivi des 108 heures, - des pages pour vous aider à construire vos progressions et programmations, - des pages où inscrire les oeuvres lues, écoutées ou chantées, - une jolie double-page mémo anniversaire à photocopier et à afficher dans votre classe, et bien d'autres choses encore... Et tous les mois, Marina vous fait bénéficier des approches pédagogiques qu'elle a pu tester en classe : enseignement explicite, classe flexible, classe dehors, etc. Au verso de chaque intercalaire, sont présentés les avantages de ces pratiques et les conseils pour les mettre en place. Professeure des écoles et maître-formatrice, Marina est aussi blogueuse et instagrameuse (@maisquefaitlamaitresse) et l'auteure de Mon Bullet agenda de Professeur des écoles. Elle a créé l'outil dont elle rêvait pour faciliter son quotidien de maîtresse.

05/2023

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Littérature étrangère

Un fils de boucher à petites lunettes

"Ma mère n'ose plus aller se coucher. A peine s'étend-elle que moi, dans son ventre, je me mets à donner des coups de pied tels qu'elle doit se relever en gémissant. Tant qu'elle travaille ou qu'elle est assise le dos bien droit, je suis gentil. Elle dort assise, dans un fauteuil qui a été poussé contre le lit matrimonial. Ses pieds contre ceux de mon père, c'est la seule marque de tendresse que j'autorise. Au cours de la vingtième nuit qu'elle passe de la sorte retentit un cri effroyable. Un coup de tonnerre fait trembler la maison sur ses bases, ma mère s'éveille en sursaut. "? Bonne nuit, gente dame.? " Un petit homme trapu d'une soixantaine d'années se tient au milieu de la chambre. Il porte un antique pourpoint et des bottes à revers, il a des bajoues et un double menton. Une cuiller en bois est fixée à son chapeau mou à large bord. Il prend en main le chapeau et exécute avec grâce un profond salut. Son crâne est chauve. "? Bonne nuit ? ", parvient enfin à articuler ma mère." Paru en 1985, cet ouvrage inaugure l'oeuvre aubiographique de l'auteur, La Trilogie du Pays de Waes, que viendront compléter La langue de ma mère et Les boîtes en carton. On y rencontre le jeune Tom et sa famille, les amis, les voisins, le peuple pittoresque de sa région natale. Il se compose de quatre récits. Le premier conte l'histoire de la famille Lanoye, plusieurs générations d'éleveurs et de bouchers. ; un ancêtre apparaît en rêve à la mère enceinte de Tom, la morigénant parce que son fils à naître ne perpétuera pas la tradition familiale, mais deviendra un intello à petites lunettes. Le deuxième narre l'existence plus ou moins farfelue d'un mécanicien qui vient de mourir et de sa femme tout aussi originale. Le troisième celle d'un surdoué de la lecture qui défraie la chronique et la science. Dans le dernier, l'auteur fait l'éloge funèbre de son frère aîné devant un parterre de personnalités internationales. L'unité d'atmosphère est telle qu'on peut parler d'un roman éclaté. On y trouve le ton particulier des oeuvres de maturité de l'auteur, une sentimentalité qui ne verse jamais dans le sentimentalisme grâce à l'ironie et au sens aigu du grotesque, ainsi qu'un mélange du réel et du fantastique. Romancier, dramaturge, poète, chroniqueur, scénariste, performeur à l'occasion, Tom Lanoye est une star aux Pays-Bas et en Flandre. Forte de plus de cinquante titres, son oeuvre, parmi les plus lues et primées est traduite dans de nombreuses langues. Son théâtre est régulièrement joué dans le monde entier, notamment au Festival d'Avignon.

06/2024

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014

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Dictionnaires

Kotlin. Fondamentaux du langage. Complément vidéo : Développement Android, natif et côté serveur

Ce livre de la collection vBook se compose d'un livre de référence sur Kotlin pour maîtriser ses concepts fondamentaux et d'un approfondissement sous forme de vidéo sur les différents types de développement possibles avec ce langage. Livre Kotlin – Fondamentaux du langage Ce livre s'adresse à toute personne désireuse d'apprendre à programmer avec le langage Kotlin (en version 1.4 au moment de l'écriture). Que le lecteur soit débutant ou qu'il ait déjà de l'expérience avec un ou plusieurs langages de programmation, il trouvera dans ce livre, articulé en cinq grandes parties, toutes les connaissances nécessaires à la prise en main de Kotlin, largement illustrées par de nombreux exemples, pour une utilisation dans un contexte JVM (Java Virtual Machine). La première partie permet au lecteur de préparer son environnement de travail et d'appréhender les bases de la programmation en Kotlin grâce aux variables, conditions, boucles, tableaux et fonctions. La deuxième partie détaille toutes les possibilités du langage Kotlin autour du concept de programmation orientée objet permettant ainsi au lecteur d'étudier les notions de classes, d'héritage, d'interfaces, d'énumérations, de généricité... Une troisième partie donne la possibilité de progresser dans son apprentissage de la programmation avec Kotlin en se familiarisant avec des notions avancées contenues directement dans le langage (conversion de type, réification de type, fonctions de portée...), avant de poursuivre avec une partie dédiée aux collections. La dernière partie de ce livre implique le lecteur dans la manipulation de bibliothèques tierces utiles pour la gestion de la programmation asynchrone, de channels, de flows, de requêtes web ou encore de sérialisation JSON. L'auteur conclut avec un chapitre dans lequel il propose une mise en application des différentes notions étudiées avec le développement, étape par étape, d'un programme Kotlin destiné à la JVM. Vidéo Kotlin - Développement Android, natif et côté serveur Cette vidéo de formation sur le langage Kotlin s'adresse aux développeurs, et principalement aux développeurs Java, désireux de découvrir ce langage pour ensuite concevoir leurs applications. Le formateur commence par faire une présentation de Kotlin et détaille notamment les avantages à choisir ce langage. Dans la suite de la vidéo, le formateur réalise une démonstration du développement d'une application sous Android Studio. Vous découvrez également comment utiliser Kotlin pour du développement natif ou du développement côté serveur et comment Kotlin peut générer du code JavaScript.

02/2022

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Création de site internet

WordPress et ses extensions. Développez votre site de A à Z (théorie, TP, ressources)

Ce livre sur WordPress (en version 6.3.1 au moment de l'écriture) est l'ouvrage incontournable pour les développeurs, autodidactes et passionnés qui aspirent à créer des sites WordPress sur mesure, qu'il s'agisse de blogs, de sites vitrines, de plateformes e-commerce ou multilingues. Pour les novices, ce livre offre un apprentissage complet pour concevoir un site entièrement personnalisé, sans nécessiter de connaissances préalables en programmation. Plusieurs chapitres sont spécialement dédiés aux développeurs PHP/MySQL désireux de créer leurs propres extensions. A travers des travaux pratiques et une progression pédagogique, le lecteur sera guidé dans la conception d'extensions, passant de la programmation procédurale à la programmation orientée objet, en explorant l'utilisation de requêtes SQL et en maîtrisant l'interaction avec AJAX/JSON. Les sujets abordés incluent l'installation de WordPress, l'administration du site, l'ajout et la configuration d'extensions renommées comme Elementor, un puissant constructeur de pages, Contact Form 7 pour la création de formulaires, MailPoet pour une gestion efficace des newsletters. WPML pour la traduction complète du site, WordFence pour la sécurité, et Wp Super Cache pour l'optimisation seront également explorées. Le livre propose également de découvrir des extensions pour la sauvegarde et la migration du site avec BackWPup et Duplicator, pour un référencement efficace avec Yoast SEO, ainsi que pour l'intégration de WooCommerce pour une plateforme e-commerce robuste. Les développeurs découvriront comment créer des onglets et des pages de configuration dans l'administration, gérer les bases de données, effectuer des requêtes SQL, et intégrer des fichiers CSS et JavaScript pour le frontoffice et le backoffice du site. Ils apprendront également à créer des codes courts (shortcodes), à utiliser des hooks (crochets), à traduire et soumettre leurs extensions à WordPress. De plus, le livre aborde en détail l'utilisation de WooCommerce, la création de thèmes enfants, l'exploitation de ses classes, fonctions et hooks. Chaque fonctionnalité propre à WordPress est minutieusement expliquée à travers des exemples et des travaux pratiques, facilitant ainsi la compréhension et l'application des concepts. Des liens vers des guides de référence et un lexique spécialisé sont également fournis pour approfondir les connaissances sur un sujet précis. Le livre WordPress – Développez des thèmes avancés avec PHP complétera votre apprentissage de WordPress afin que ce CMS n'ait plus de secret pour vous. Des éléments complémentaires sont en téléchargement sur le site www.editions-eni.fr.

02/2024

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Littérature française

L'héritage humain

Quand on parle d’héritage, quelle définition de ce mot nous vient en premier ? Prendre possession des biens accumulés par un proche, un parent après son décès, ou quelqu’un qui vous désigne comme bénéficiaire par testament. Quand on parle de « l’humain », c’est évoquer une qualité propre à « l’esprit d’humanité » que n’a pas l’animal et qui, contrairement à ce dernier, conscient de lui-même et du monde dans lequel il vit, peut agir et s’organiser étant ainsi « acteur » de sa propre évolution. Un héritage, quand il est humain, n’a plus vraiment de rapport avec les biens matériels : c’est « voyager dans le temps et l’histoire de la pensée humaine », refaire tout le chemin qu’elle a parcouru pendant des siècles pour aboutir à ce qu’elle est aujourd’hui. Il y a enfin dans le choix de ce titre un autre message, celui de devoir réveiller en nous « la mémoire ». Un peuple, un individu qui perd sa mémoire n’a plus d’identité... ne sommes-nous pas en train de la perdre ? « Ce sont les hommes qui font l’histoire », nous a dit Karl Marx. « Ceux qui vivent , ce sont ceux qui luttent », nous a dit Victor Hugo dans « Les châtiments ».Vérités absolues. Comme le précise l’auteur de cet ouvrage ; « ce livre n’est pas vraiment le mien. C’est aussi celui de tous ceux qui, avant moi, bien meilleurs écrivains, journalistes, philosophes ont écrit de nombreuses pages sur l’histoire de l’humanité » . Tel est donc son objectif : réunir dans cet ouvrage les principaux textes fondateurs de l’« esprit humain », où ont été révélés les plus belles réussites collectives de l’histoire, et exposés les points de vue les plus pertinents sur l’évolution nécessaire de la pensée de l’homme qui « doit continuellement se mesurer à tout ce que la société lui fait subir ».Sans les luttes et les interventions de ceux qui ont agi ou se sont exprimés pour faire entendre leur droit, exiger plus de liberté et d’égalité, il n’y aurait jamais eu de progrès social.

C’est comme si l’auteur nous disait « réveillez-vous ! vous perdez la mémoire, la connaissance de votre passé est ce qu’il y a de plus fondamental pour comprendre le monde d’aujourd’hui ! ».

Alors ! Face à cette société dystopique de plus en plus pressentie, n’est-il pas encore temps de réagir, de nous faire revisiter cette littérature qui nous avait si profondément enrichi et nourri notre esprit d’humanité : « les origines chrétiennes du communisme » par Gérard Walter, « les bases de la philosophie marxiste » et « la dialectique de la nature » de Friedrich Engels, « l’organisation sociale exemplaire des indiens d’Amérique », « la désobéissance civile » d’Henri-David Thoreau, « une action possible sur l’histoire » de Julian Huxley, « naître à son humanité » de l’ethnologue Henri Laborit, et enfin une « lutte continuelle » de l’immense philosophe Krishnamurti. Autant de thèmes qui pourraient susciter de nombreux débats sur l’avenir de l’humanité, mais qui ne semblent pas être prioritaires sur les bancs des écoles et partout ailleurs, dans les médias officiels.

01/2022

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Sciences politiques

Pour l’autogestion socialiste . Charles Piaget. Interventions, 1974

Dessin de couverture : Alain Frappier 1974, six ans après la grève générale de Mai 1968 et ses 10 millions de grévistes, le souffle révolutionnaire est toujours présent. Une longue grève, celle des ouvrières et des ouvriers de Lip à Besançon, vient de s'achever. Par ses atours autogestionnaires ("on fabrique, on vend, on se paie" clament les grévistes), elle a reçu un important soutien populaire tant elle a pu préfigurer une "nouvelle légalité ouvrière" , mettant directement en cause l'ordre capitaliste. Charles Piaget, syndicaliste CFDT de Lip, militant PSU de Besançon, en a été propulsé porte-parole. Il a le sens et le goût du collectif. En cette année 1974, au sein du "peuple de gauche" , les questions se posent concrètement, taraudant les organisations politiques comme les syndicats : Comment faire basculer la France dans le socialisme ? S'agit-il de passer par la voie des urnes ou celle des luttes ? Faire le choix des réformes ou de la révolution ? Quel chemin emprunter pour arriver à ce fameux "débouché politique" qui se cherche depuis Mai ? Quelle organisation, quel parti, quelles alliances sont nécessaires pour cela ? Ces questions ne sont pas neuves pour toutes celles et tous ceux qui ont l'émancipation et l'égalité au coeur, qu'anime la volonté de rompre avec un capitalisme mortifère, de changer le monde et la vie. Elles conservent encore aujourd'hui leur pertinence et méritent d'être remises sur le métier, encore et encore. En 1974, c'est en syndicaliste, en militant politique, que Charles Piaget propose dans les textes de ce recueil des pistes pour répondre aux enjeux qui se posent alors. Les retrouver aujourd'hui permet de remonter le fil du temps pour mieux appréhender l'avenir d'un "socialisme de tous les jours" . Ce cahier contient : â¢Une introduction politique et historique de Théo Roumier, "Le socialisme, tous les jours" â¢Deux textes de Charles Piaget : - "Il faut rejeter toute attitude de démission" , entretien donné à Politique Hebdo du 3 octobre 1974 - "Que signifie aujourd'hui militer pour le socialisme, être révolutionnaire" , texte de son intervention au meeting "Le PSU répond à vos question" du 24 octobre 1974 à la Mutualité â¢Un cahier iconographique en couleur â¢Une chronologie détaillée â¢Des notes biographiques â¢Une bibliographie Charles Piaget est une figure marquante de la grève des Lip à Besançon en 1973. Militant PSU et CFDT, il incarne nationalement cette lutte ouvrière parmi les plus importantes des "années 68" . Il est brièvement membre de la Direction politique nationale du PSU sans abandonner son militantisme syndical et de terrain. Dans les années 1990 il anime l'antenne bisontine de l'association Agir ensemble contre le chômage (AC ! ). Il est aujourd'hui retraité et continue de transmettre la mémoire des Lip. Théo Roumier a assuré la conception et la présentation de ce cahier de l'ITS. Syndicaliste SUD éducation en lycée professionnel, il est membre du Comité éditorial de la revue de l'Union syndicale Solidaires, Les Utopiques et auteur de plusieurs contributions sur l'histoire récente du syndicalisme et du mouvement libertaire et révolutionnaire.

10/2022

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Sociologie

Après le Black Power, la libération des femmes et Comment j'ai commencé à écrire

Gloria Steinem raconte dans ces deux textes ce qui l'anime : l'écriture et l'activisme. I- Comment je suis devenue écrivaine - Pour la 1ere fois traduit en français. A 86 ans, Gloria Steinem est désormais une figure incontournable de l'histoire du fémi- nisme, mille fois récompensée pour son travail, elle est aussi le sujet du film, The Glorias, incarnée par Julianne Moore, et un des personnages principaux de la série America. Ce que l'on connait moins est sa conviction que l'écriture est son moyen d'action le plus puissant pour faire changer les mentalités et obtenir l'égalité entre femmes et hommes : "Trouver les mots qui permettront aux gens d'agir ensemble tout en appréciant leurs individualités respectives est sans doute la fonction la plus féministe et la plus profondément révolutionnaire de l'écrivain(e)" écrit-elle dans Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes (Texte pour la première fois traduit en fran- çais aux Editions du Portrait - 2018-). Dans Comment je suis devenue écrivaine paru en 1965 dans Glamour, Gloria Steinem remonte le chemin qui l'a mené à comprendre que les mots, lorsqu'ils sont justes, participent à changer le monde pour le rendre plus égalitaire. Elle raconte son enfance passée dans une caravane, avec ses parents et sa soeur où ses seuls amis sont Wonder Woman, Autant en Emporte le Vent et Les 4 filles du docteur March. Sédentarisée, vers l'âge de 11 ans, elle suivra un excellent cursus et décroche le diplôme de sciences politiques à Smith College, l'une des seven sisters. Elle part alors en Inde, devient correspondante pour la presse et fondera plus tard Ms Magazine. L'écriture et l'activisme donnent le sens à sa vie et cela lui permet de signer des textes sensibles qui mettent à jour des constructions sociales à changer lorsqu'on rêve d'un monde plus juste. II- Suivi de Après le Black Power, la libération des femmes. Pour la 1ere fois traduit en français. Pour Gloria Steinem, le "sexisme est un racisme" . Dans ce texte paru dans le New York Magazine en 1971, elle établit des parallèles entre l'histoire du mouvement des femmes et celui des droits civiques. Les Afro-américains et les femmes partagent le fait d'être rabaissés, discriminés, réduits au statut de l'en- fant, ou de soutien à l'homme, de soutien à l'homme blanc. Ils partagent aussi une même dynamique dans leur mouvement d'émancipation : l'obtention de droit est toujours suivi d'un retour de bâton ; l'obtention du droit de vote des Noirs est suivie par l'instauration des lois Jim Crow et de la ségrégation. Les femmes, depuis l'obtention du leur et de nouvelles libertés, sont plus oppressées. Les deux mouvements sont protéi- formés et divisés. Mais ces réalités n'ont pas empêché les concernés de se rassembler, de créer des alliances et de voir leurs luttes monter en puissance. Elle rappelle toutefois (comme James Baldwin et donc Eddie Glaude) qu'il faut impérativement recon- naitre les oppressions pour aller de l'avant.

03/2022

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Photographie

Compétence Photo N° 72, septembre-octobre 2019 : Bruit et netteté

Le Numéro 72 de Compétence Photo propose un grand dossier pratique destiné à résoudre les problématiques liées au bruit et à la netteté (24 pages). Elles ont plusieurs points communs qui justifient de les traiter dans le même dossier. Celui-ci pose les bases de ces deux étapes du flux de travail en insistant sur les pièges à éviter, puis il met en pratique les techniques les plus pertinentes pour les Raw comme pour le Jpeg. Un second dossier pratique se consacre à la nouvelle suite logicielle de DxO combinant notamment la Nik Collection 2 et PhotoLab 2 (16 pages). Avec l'acquisition de la Nik Collection et son intégration à PhotoLab, c'est une véritable suite logicielle que propose désormais DxO Labs. Avant d'étudier les fonctions avancées de PhotoLab dans la seconde partie, nous examinons les autres éléments de cet écosystème dans une première partie. Côté prise de vue, Compétence Photo fait la part belle dans ce numéro à la photo de rue (28 pages). C'est un exercice passionnant, mais particulièrement exigeant. Il nécessite notamment une disponibilité de tous les instants et un sens de l'observation aigu. Dans ce dossier, nous avons choisi de décrypter pas moins de 24 situations rencontrées aux quatre coins du monde, de la France au Japon, en passant par les états-Unis et Cuba. Les images ont été rassemblées par destination afin de mettre en évidence les spécificités liées à chaque pays exploré et ainsi vous inspirer davantage. Côté matériel, nous vous avons concocté un guide pratique pour exploiter au mieux les technologies sans fil wifi et Bluetooth qui équipent désormais les boîtiers reflex et hybrides (20 pages). Si ces dispositifs semblent peu utilisés par les photographes, les systèmes embarqués d'aujourd'hui progressent bien et permettent des exploitations intéressantes. Vous laisserez-vous tenter à les expérimenter ? On vous accompagne. Et si vous évoluez en studio, vous serez sans nul doute très intéressé par la réalisation d'Apple Boxes. Dans la rubrique Bricolage, on vous explique comment en concevoir pour un prix défiant toute concurrence. Egalement au sommaire : la rubrique Droit est consacrée au second volet de notre article sur le droit d'auteur sous l'oeil européen. La rubrique Photojournalisme nous emmène en Algérie afin de mieux comprendre la couverture des récents événements. La plupart des images de l'actualité de ces derniers mois ont donc été produites par des photographes algériens, confirmant l'émergence d'une jeune génération de gens d'image. Comment travaillent les photographes qui interviennent sur cet événement ? Quel est leur regard, leur approche ? Comment leurs images sont-elles reçues, sélectionnées et publiées en France ? Enfin, comme dans chaque numéro, la rubrique Livres présente une sélection d'ouvrages à offrir ou à vous offrir.

11/2019

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Littérature française

Le chiffre des soeurs

Le chiffre, ce sont les initiales emmêlées qu’on brodaient autrefois sur les trousseaux de famille. Les soeurs, elles sont au nombre de quatre. Nées dans le premier quart du XXe siècle au sein de la petite bourgeoisie provinciale, elles forment le quatuor de tantes redoutable et fascinant de ce nouveau livre d’Antoine Piazza, qu’on aimerait dire roman, bien qu’il soit nourri exclusivement de ses souvenirs familiaux. Au travers de ces personnages hauts en couleurs, souvent truculents, il balaie un siècle, celui des siens sur plusieurs générations et nous dresse le portrait d’une certaine France. Secrets et scandales familiaux, bons mots d’enfants répétés sur des décennies, anecdotes ressassées et amplifiés… Chaque famille a sa propre mythologie et l’art d’Antoine Piazza est d’en creuser avec minutie chaque épisode et chaque personnage. Les femmes, donc, sont au coeur de cette chronique. Annabelle, la soeur aînée, en est la maîtresse femme : elle tient salon à Maillac, petite ville industrieuse du Sud-Ouest enrichie dans les peaux (Mazamet en réalité), dont nous est racontée la prospérité, puis la chute à l’orée des années 80. La cadette est professeur de piano dans une très sélecte institution catholique parisienne, les dernières, infirmière et religieuse. à elles quatre, elles forment l’axe et le moteur de ces histoires fondatrices où l’héroïsme côtoie souvent la mesquinerie et la trivialité. La force d’Antoine Piazza est dans cet équilibre, décrire un groupe humain au plus juste mais sans jugement, au travers de ses mille contradictions. Ainsi se tissent magistralement petite et grande Histoire, au gré de la geste familiale de ces Français si représentatifs de ce XXe siècle, dont les greniers dissimulent des revues à la gloire de Pétain. Et la chance de l’auteur est sûrement d’avoir eu à disposition un matériau humain d’une richesse incomparable, qu’il transfigure avec maestria en matière romanesque. Tout est vrai, dans Le chiffre des soeurs : la tante infirmière barrant la route avec inconscience à vingt miliciens armés. La religieuse défroquée découvrant l’amour à 70 ans. L’écriture, classique et précise, sert ce regard attentif et acéré, bienveillant mais jamais sentimental. En douze chapitres à la chronologie bousculée comme les spirales de la mémoire, Antoine Piazza nous aspire dans ces scènes à l’ironie mordante, temps retrouvé d’une France disparue. C’est enfin la genèse d’un écrivain qu’il nous fait entendre, dans ce rôle de témoin muet et avide, enfant cherchant à déchiffrer le monde incompréhensible des adultes. Après ses trois précédents livres, Les ronces, La route de Tassiga et Voyage au Japon, il poursuit son oeuvre singulière, nourrie exclusivement de son histoire personnelle.

01/2012

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Poésie

Poésie spatiale. Une anthologie

Pierre Garnier est un poète, écrivain, critique et traducteur français né le 9 janvier 1928 à Amiens. Il vit aujourd'hui à Saisseval. Après des études en France et en Allemagne au détour de la guerre, il débute en poésie au sein de l'Ecole de Rochefort sous l'oeil de Jean Rousselot. Il entre ensuite aux éditions André Silvaire qui deviendront avec la revue Les Lettres le pivot de la poésie spatiale, mouvement qu'il fonde avec sa femme Ilse Garnier. Quant à Ilse Garnier, elle est une poétesse spatialiste française née en 1927 à Kaiserslautern en Rhénanie-Palatinat en Allemagne. Elle rencontre Pierre Garnier en 1950, qui deviendra son mari. Le spatialisme, terme créé par Pierre Garnier, se rattache à la poésie concrète, mouvement poétique international né dans les années 50, avec des ramifications aux Etats-Unis, en Amérique Latine, en Europe et au Japon. Parmi les poètes qui ouvrirent sur la poésie concrète, on trouve Mallarmé (avec son poème Jamais un coup de dés n'abolira le hasard), Cummings, Pound... Pierre & Ilse Garnier sont importants à un double titre : Poètes, ils ont creusé par leurs recherches formelles l'espace de la poésie spatiale, en ont toujours reculé les limites pour qu'il soit toujours un terrain de réflexions, d'expérimentations et d'émotions ; Ambassadeurs sans répit, ils ont été les premiers à faire connaître, en France, toutes les formes de poésies concrètes qui existaient à travers le monde, en multipliant les contacts et les projets avec des poètes japonais, brésiliens, cubains, uruguayens, américains, autrichiens, suédois, italiens, espagnols, allemands, tchèques, etc., participant ainsi activement de ce qui fut peut-être la plus grande internationale poétique jusqu'à ce jour. De plus, leur activisme fit beaucoup pour la génération des poètes qui suivit : effectivement, des poètes comme Julien Blaine ou Jean-François Bory doivent beaucoup à leur activisme et à leur générosité... cette anthologie se découpe en trois parties : de la page 5 à 67 : un essai d'Isabelle Maunet-Saillet, intitulé "la poésie spatiale : vers Ilse et Pierre garnier". Dans cet essai, l'auteure retrace la naissance et l'histoire de la poésie spatialiste, la resitue dans son contexte littéraire, historique et politique, en dégage les principaux enjeux et nous offre quelques clés de lecture essentielles ; de la page 69 à 247 : la totalité des manifestes et textes théoriques écrits par Ilse et Pierre Garnier de 1962 à 1966 ; de la page 249 à 643 : une anthologie des principaux poèmes d'Ilse et Pierre Garnier, quimet en évidence l'évolution de leur écriture, leur singularité qui fait de cet espace poétique un espace unique, et les liens (intellectuels, poétiques, politiques, affectifs) qui lient les deux poètes.

11/2012

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Philosophie

Cahiers de médiologie N° 3 : Anciennes nations, nouveaux réseaux

Ouverture : Odon Vallet, Nation : genèse d'un mot Andre Guillerme, Réseau : genèse d'un mot Régis Debray, La statue descellée par ses socles même Espaces et nation : du facteur au serveur : Catherine Bertho-Lavenir, Le facteur national : la politique des réseaux postaux Odon Vallet, Sur la crête des nations André Lebeau, Satellites versus Etats : du GEO au LEO Jean-Paul Tchang, De la criée au Globex : l'interconnexion des marchés P-Frédéric Tenière-Buchot, L'Etat-nation soluble dans l'eau ? Bernard Barraque, Réseaux hydrauliques : territoires mouvants Augustin Berque, Biosphère ou cybermonde ? Seok-Kyeong Hong, Corée : bi-bop, famille, patrie Daniel Dayan, Médias et diasporas Marc Verprat, Le pays sans carte Karine Douplitzky, Quelle citoyenneté pour mon avatar ? Images et nation : de l'icône au sit-com : Jean Clair, De l'art en France à Made in France Bernadette Dufrene - Pontus Hulten, L'art est-il trans-national ? (entretien) Jean-Michel Frodon, La projection nationale. Cinéma et nation Pierre Haffner, Nations nègres et cinéma Dileep Padgaonkar, TV et Mother India (entretien) Karine Douplitzky, Chandigarhr, architecture pour une nouvelle nation Luiz Martino, Brésil : de la nation comme telenovela François-Bernard Huyghe, Voir l'ennemi : l'hostilité à l'âge cathodique Sadok Hammami, L'exil des regards Jérôme Clément, Peut-il y avoir une (télé)vision franco-allemande ? (entretien) Langages et nation : du cahier au fichier : Anne-Marie Thiesse, La construction scolaire Geoffrey Numberg, L'Amérique par la langue Jaron Lanier - François Cusset, Programmes informatiques, programmes politiques (entretien)Denis Laborde, Les Sirènes de la World Music Bruno Oudet - Jean-Claude Guédon, Vers une nouvelle écologie des langues ?François Cusset, Grand soir et petite souris Jean-Marie Apostolides, L'affaire Unabomber Jacques Perriault, De nouvelles gares pour le savoir Kiosque : Catherine Bertho-Lavenir, Saint-Simon : la thèse de Musso Daniel Bougnoux, De l'empreinte à Photoshop Jacques Perriault, De la parole républicaine à l'écrit impérial Monique Sicard, Science et culture : histoire d'une rupture - Cérémonies télévisuelles Henri Gay, Willy Ronis : humour, système, humour systématique Serge Tisseron, Du trouble du corps au trouble du clone Frederic Mora, Un cauchemar américain Serge Tisseron, Réseau symbolique et société virtuelle - La nostalgie des signes Karine Douplitzky, Chris et l'amour ; Chris. et la mort Catherine Bertho-Lavenir, Gaston technologue François Cusset, Le désert des lève-tard Jean-Michel Frodon, Beaubourg face à l'Histoire Monique Sicard, Marcheschi, le noir dessein Karine Douplitzky, Exposition temporaire à la Cité des Sciences et de l'Industrie, décembre 1997. Nouvelle image ; nouveaux réseaux Jean-Louis Malandais, L'anglais, face cachée du français Daniel Bougnoux, Pierre Bourdieu, la science et les médias - Pierre & Gilles, petits vernis Jean-Michel Frodon, Deux petites notes en passant Anthologie : Collectifs, Réseaux et nations, de Achille-Nicolas Isnard à Jacques Le Goff

04/1997

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Histoire de la peinture

La peinture et le cri. De Botticelli à Francis Bacon

La peinture et le cri fait d'abord valoir un stimulant paradoxe, dont aucun livre ne s'est encore emparé. Art du silence, "? chose muette ? ", insurmontablement privée de voix, la peinture qui ne peut représenter le simple discours que par les postures et les gestes, s'est pourtant risquée parfois aux limites d'elle-même jusqu'à figurer le cri, excédant tout discours. Le présent essai scrutant dans l'art européen les rares tableaux, pourtant majeurs, qui représentent un cri, explique les raisons de cette rareté et la portée de ces exceptions. Sous ce jour neuf, ensuite, c'est une histoire nouvelle de la peinture depuis le Quattrocento qui se déploie ici. Car après avoir été congédié de l'immense majorité des oeuvres produites au long des siècles, le cri a fait à l'âge des Lumières l'objet d'une explicite prohibition chez Winckelmann et Lessing, si bien que de sacrifié au silence pictural par la tradition humaniste il est devenu, contre toute censure, à partir du romantisme un sujet délibéré, posant une question à la fois nouvelle et rétrospective. Cette question est au centre de l'essai ? : Toute image n'est-elle pas fondée sur la violence ?? Toute représentation n'est-elle pas "? maçonnée sur un cri ? " (Bonnefoy)? ? De Pollaiolo à Francis Bacon, en passant par un polyptique de Botticelli, le dernier retable de Raphaël, la Méduse de Caravage, le Massacre des Innocents de Poussin et celui de Guido Reni, Apollon et Marsyas de Ribera et Saint-Michel de Giordano, puis Le Cri de Münch, et s'achevant par une sculpture polychrome de Raymond Mason, le développement chronologique élucide au centre de son parcours la pensée de Winckelmann et de Lessing, dont la portée tient à sa prohibition explicite de la figuration du cri. Il s'ensuit, d'une part, une conjecture sur l'origine de la peinture, d'autre part l'esquisse d'une histoire inouïe de cette dernière. La thèse de l'essai peut alors s'énoncer comme suit ? : il n'est de représentation que sacrificielle, l'origine de la peinture gît dans la violence, toute image provient d'un cri. D'abord longtemps absent, mais de loin en loin surgi sous le pinceau de maîtres rares, le cri fut soudain si menaçant pour l'édifice de l'art comme institution idéaliste que sa proscription théorique à l'âge moderne a paradoxalement favorisé son écoute par de nouveaux peintres venus après les dieux. Un Picasso, un Bacon - et bien d'autres - vont faire de la figuration du cri une sorte de spécialité, sinon de lieu commun. Ce retour expressif du cri refoulé fait entendre sa puissance critique au fond de toute image.

10/2021

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Photographie

Daido Moriyama

Daido Moriyama, né à Osaka en 1938, n'est pas seulement un des plus grands artistes japonais contemporains ; son oeuvre photographique, ses écrits, la radicalité de sa démarche font de lui un des chefs de file du renouvellement international du langage photographique à partir des années 1970. A lire quelques-uns des noms ou titres qui jalonnent la carrière de Moriyama, on devine que son parcours artistique échappe aux conventions : Provoke (une revue), Scandalous (une exposition), Hysteric (une publication)... Ces termes ne renvoient pourtant en rien à une oeuvre niaisement sulfureuse ou complaisamment provocatrice, mais résonnent à la manière d'un manifeste postmoderne. Ainsi, à propos de Farewell Photography, livre majeur qu'il publie en 1972, Moriyama précise : "Certains trouveront ce titre sarcastique, mais en réalité il exprime mon animosité et mon discours d'adieu à une photographie trop satisfaite d'elle-même pour mettre en question sa propre signification. Cette photographie-là passe à côté de la réalité." Et la réalité que désigne ici l'artiste n'est pas celle assignée de longue date à la photographie, mais le substrat des violentes mutations que l'histoire du Japon a connues, de l'après-Deuxième Guerre mondiale aux dernières heures du XXe siècle. Graphiste de formation, Moriyama s'initie à la photographie auprès de Eikoh Hosoe, mais décide, dès l'âge de vingt-trois ans, de devenir photographe indépendant et de faire de Tokyo sa ville d'élection. Avec son ami le photographe et critique Takumi Nakahira, il fonde la revue Provoke, foyer de protestation politique et culturelle et laboratoire de recherches et d'expérimentations nouvelles pour la photographie. Exacerbant les pistes et les orientations que certains précurseurs, parmi lesquels William Klein et son célèbre Tokyo dont il reconnaît l'influence, avaient défrichées, Moriyama développe une esthétique dure et crue où la narration et l'illustration n'ont plus cours. Images fortement contrastées, flous, épreuves granuleuses, cadrages "sauvages", la photographie de Moriyama semble traversée par une pulsion vitale extrême qui scelle un refus absolu des normes établies de la prise de vue. Il affirme "prendre ses photographies plus avec le corps qu'avec les yeux" et renonce même parfois à l'obligation de la visée comme dans Hunter, série de paysages prise depuis sa voiture. Car l'oeil de Moriyama est nomade, il dérive au fil de la marche urbaine et saisit sans relâche des apparitions soudaines : visages, animaux, scènes de rue, façades, écrans vides, graffitis, tout fait signe pour composer une poétique abstraite et déroutante. Cette esthétique de l'instantané alliée à une volonté farouche de penser et vivre la photographie comme une expérience intime, une pratique quasi existentielle, ont ouvert des champs nouveaux et suscité une forme de libération de l'acte photographique que de très nombreux artistes savent devoir à Daido Moriyama.

11/2012

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Montagne

L'Alpe N° 82, automne 2018 : Les Alpes vues d'ailleurs

Comment se représente-t-on les Alpes à l'autre bout du monde ? Quel regard les artistes, écrivains, scientifiques, voyageurs japonais, sud-africains, canadiens, papous portent-ils sur l'arc alpin ? En quoi leur vision " géo-décentrée " peut-elle enrichir nos propres connaissances ? Au sommaire de ce numéro : - Dix-neuf mois de voyage à travers les Etats-Unis et l'Europe en bateau et en train, dix-neuf mois de visites d'usines, d'hôpitaux, d'écoles, dix-neuf mois de réceptions : de 1871 à 1873, la délégation japonaise conduite par le prince Iwakura ne ménage pas ses efforts pour comprendre l'Occident afin de moderniser le Japon et renégocier les traités commerciaux. Avec un grand sens de l'observation, le jeune Kume Kunitake consigne le détail de ce voyage officiel qui passe aussi... par les Alpes suisses. - La Canadienne Harriet Rosenberg, anthropologue et historienne, n'est qu'une jeune étudiante quand elle parcourt les Hautes-Alpes en autostop dans les années 1970 à la recherche du village qui deviendra l'objet de sa thèse. Ce sera Abriès dans le Queyras. - Avec le photographe Marc Dozier, le Papou Mundiya Kepanga fait son tour de France, découvrant l'étrange tribu des Français. Dans son livre Au pays des Hommes blancs, à la façon de Montesquieu et de ses Lettres persanes, l'agriculteur pose un regard plein d'humour et de philosophie sur notre monde et ses contradictions. - La Coréenne Ji-Young Demol Park s'est installée dans les Alpes après avoir étudié, dans son pays natal, les grands maîtres européens du paysage. A quoi ressemblent les montagnes suisses ou savoyardes vues par l'oeil d'une artiste orientale ? Réponse en mots et en images. - La Sud-Africaine Lavonne Bosman, après s'être longtemps immergée dans la vie quotidienne de l'ethnie amaXhosa, a posé ses valises à des milliers de kilomètres de son pays natal pour y photographier les habitants de deux villages des Grisons (Suisse). Les uns sont installés là depuis des générations, les autres sont des demandeurs d'asile. Un travail photographique lumineux sur les migrants d'hier et d'aujourd'hui. - " Etage alpin ", " alpinisme ", " Alpes australiennes ", " Alpes néo-zélandaises " : la terminologie alpine s'est imposée à la plupart des régions montagneuses du monde. Ce n'est qu'au cours du xxe siècle que le modèle alpin longtemps dominant a été bousculé et que la nécessité d'une diversité de regards s'est imposée pour rendre compte de la singularité de chacun des massifs, Alpes comprises. Et aussi : - Le musée de l'Ancien Evêché (Grenoble) fête ses vingt ans... comme L'Alpe dans quelques mois ! - Felix von Cube, un pionnier de l'alpinisme en Corse. - D'une rive à l'autre. Voyage autour du Léman, la nouvelle exposition du musée du Chablais (Thonon-les-Bains).

09/2018

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Critique littéraire

Albert Londres. Le prince du journalisme

Né en 1884 à Vichy dans une famille dont les racines remontent jusqu'aux pentes des Pyrénées, Albert Londres est bien davantage qu'une référence absolue en matière de "? grand reportage ? "? : c'est un mythe, une icône emblématique de toute action journalistique visant à refléter le monde tel qu'il est, sans tabous ni frontières. Jeune poète devenu correspondant de guerre, journaliste d'investigation avant l'heure, Albert Londres fut au cours de sa brève mais riche existence, un mélange d'aventurier et d'écrivain, de voyageur au long cours et d'homme de convictions doté d'un sens aigu de l'observation et de la narration, qui ont fait de lui, avant tout, un humaniste "? engagé? " sur les cinq continents. Des Balkans au Proche-Orient, de l'Europe de l'Est au Japon, à l'Indochine, à l'Inde et à la Chine, en passant par la Guyane, l'Algérie, l'Argentine et le Congo, cet infatigable globe-trotter s'est fabriqué l'image d'un dénonciateur professionnel, d'un "? redresseur de torts ? " tous azimuts, présent sur tous les "? fronts ? " de l'histoire internationale. De l'état du monde et des sujets de société de son temps, il a donné une vision sans concessions, fruit d'une grande maîtrise du style et des techniques narratives, de sorte que ses articles, comme ses livres, restent des modèles du genre. Sa célèbre formule "? La plume dans la plaie ? " a fait le tour du monde comme pour mieux résumer les combats incessants à mener contre l'injustice sous toutes ses formes. A l'instar de l'association "? Regarder... Agir pour Vichy et ses environs ? " qui oeuvre pour sa réhabilitation au travers des "? journées ? " et des "? rencontres Albert Londres ? ", Jacqueline Débordes tente ici de réparer cette étrange injustice qui veut qu'un reporter de première classe tel qu'Albert Londres - à qui toute une profession doit ses lettres de noblesse - n'est que rarement commémoré dans sa ville natale. Sans doute ses absences longues et répétées ont-elles été la source du presque-oubli dans lequel il est tombé au fil des ans, et ce, malgré le "? prix ? " dont il est indirectement à l'origine depuis 1933, au lendemain de sa tragique disparition en Mer Rouge... La plus prestigieuse récompense de la presse française contemporaine lui doit, en effet, d'être décernée aujourd'hui aux meilleurs reporters de la presse écrite ? et audiovisuelle française. Ce n'est donc pas le moindre mérite du livre de Jacqueline Débordes que de contribuer à mieux faire connaître celui qui, plus qu'un journaliste habité d'un supplément d'âme, fut d'abord une "? conscience ? " à l'échelle mondiale.

09/2011

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Cuisine provençale

Cuisine provençale d'aujourd'hui. De père en fille

Jane & Jany Gleize ont souhaité dans ce nouveau livre Cuisine provençale d'aujourd'hui partager avec leurs lecteurs le bonheur de cuisiner à quatre mains. Ce livre en duo est un livre sur la transmission et le partage, où se mêlent avec joie, entre autres, les accents provençaux et l'inspiration asiatique dans 40 recettes gastronomiques et gourmandes. Au fil des pages ils se dévoilent : portraits croisés, inspirations, co-création, le bonheur de cuisiner ensemble, des plats qui rassemblent, le bonheur commence en cuisine avec Jane & Jany. Le talentueux photographe Philippe Vaurès-Santamaria a su cueillir ces moments de connivence et sublimer les plats nés de cette complicité père-fille. Table des recettes Entrées -Truite marinée à l'instant caviar, gel réglisse et radis noir, huitre ventrue -Vitello tonnato aux champignons de pin marinés -Concombre fumé gel agrumes campari et zestes d'orange au sirop -Soupe pistou -Chips de Tapioca truite marinée et crème raifort -Chocolat brandade aioli piment -Soupe de petit pois à la menthe gelée de menthe poivrée et carotte cumin -Asperges vertes, en pointes, en brunoise, en panna cotta soja, olives noires et tomate confite -Trois petits farcis courgette poivron et aubergine -Panisse Plats et garnitures Poisson -Thon tian olives noires tomate séchée citron -Maigre noirci de peau d'orange -Daurade chocolat huile de Kabusu -Cassolette écrevisses -Petite langouste (ou gambas) chocolat à la tanaisie "Hervé Herau" -Truite des écrins safranée flanquée d'épeautre au fenouil -Coquille saint jacques au soleil de Haute Provence Légumes -Entre lait et blé (jus de racines) du cinquantenaire -Morille farcie riz torréfié -Ravioli a la truffe duxelles de champignon de Paris bouillon de chanterelles aux perles du japon -Chou-fleur cuit et cru en vinaigrette -Socca -Betterave nénuphar cuite crue etc. -Echalote farcie aux cèpes et aux truffes, jus de légumes -Cannelloni farci au vert coulis de tomates à l'origan -Lasagne de légumes entre céleri et butternut -Carottes curry, quinoa à l'orange balsamique, bergamote -Déclinaison de tomates de couleurs coeur de boeuf à la brousse estragon, sorbet tomate basilic Plats et garnitures suite ... Viandes -Gyosa d'agneau -Crackers d'épaule d'agneau rôtie au kumbava sauce barbecue maison -Burger d'agneau de Sisteron tante Gaby -Piccata de veau gratiné tomate moutarde espuma de persil pommes de terre fondantes en cube puree d'oignons -Langues d'agneau au pourpier sauvage -Tourte de canard colvert en feuilletage Desserts -Crème brûlée au miel de châtaignier et au romarin -Rhubarbe grenadine, glace à l'huile d'olive des Mées biscuit noisette pralinée -Chocolat show -Framboise au balsamique une touche de roquette et meringue blanche -Léger carré de citron givré chocolat crémeux -Noix de coco ananas mangue

05/2023

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Autres

Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024

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Romans historiques

L'épée de l'empereur. Mons sous les occupations française, hollandaise et allemande

Le Montois Philippe Yannart, amoureux de sa cité et de son prestigieux passé, collectionneur invétéré et historien local avisé, signait, en 2014, deux belles études documentaires, Mons avant la Grande Guerre, publié par l'association des Montois Cayaux, et Mons, la Septième Porte, chez Memogrames. A l'occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo, il renoue avec le genre romanesque, qu'il avait déjà pratiqué en 2012 avec Le Secret du Gouverneur de Mons et nous propose L'Epée de l'Empereur, superbe intrigue ayant pour décor Mons sous les occupations française, hollandaise et allemande, et pour héros les anciens de la Grande Armée. Chargé de récolter, pour compte de la Régence montoise, les candidatures des anciens soldats de l'Empire pour l'obtention de la médaille de Sainte-Hélène, instaurée par Napoléon III en souvenir de son oncle Napoléon 1er, Louis Dechembry se retrouve mêlé à un terrible complot qui fixera son destin. Dès sa première rencontre avec le colonel Dumoulin, le futur notaire est fasciné par le récit de la vie mouvementée de son interlocuteur. L'individu a connu, tout jeune, l'arrivée à Mons des Sans-Culottes, suivie du vote en faveur de la réunion de la ville avec la France révolutionnaire, puis de la sinistre parenthèse de la Terreur. Enfin, le Consulat et l'Empire, durant lesquels il sert dans la Grande Armée. Simple acteur dans ces luttes gigantesques qui ont marqué le début du 19e siècle, le colonel Dumoulin se proclame fièrement enfant de la Nation, qui en fit un soldat n'ayant que son courage pour tout patrimoine, le monde pour famille, ses blessures comme passeport... Un soldat ayant accepté de n'avoir pour patrie que là où il pouvait se nourrir, pour tout protecteur que le bon Dieu, mais aussi un père : l'Empereur ! ... Jusqu'à ce jour de juin 1815 où, pour lui comme pour tous ses camarades, le Soleil s'était couché définitivement. Alors, abandonnés du Roi et de la Nation, il ne resta à ses Braves que leur demi-solde et leur courage pour survivre. Heureusement, les commémorations au sein de l'Association des Anciens Frères d'Armes de l'Empire, qu'ils ont créée et que préside le colonel Dumoulin, leur permettent de trouver un peu de chaleur, un peu de réconfort dans une paix retrouvée. Des circonstances rocambolesques ont mis entre leurs mains un des des plus beaux trophées qui soit à leurs yeux, une des plus belles reliques de leur gloire passée - une épée personnelle de l'Empereur. Un précieux trophée pour lequel l'orgueil des hommes et des nations déclenche une longue lutte acharnée qui ne trouvera son épilogue que de nos jours. Au fil du roman, le lecteur est invité à revivre tantôt les émeutes survenues durant la Révolution de 1830, qui chassent les Hollandais de la ville et du pays, tantôt l'invasion allemande en août 1914, la bataille de Mons et les quatre ans d'une occupation aussi humiliante que rigoureuse. Quant au notaire Dechembry, héritier et dépositaire du secret des anciens vétérans de l'Empire, il se sacrifie à cette noble cause qu'il a fini par embrasser, en mémoire de ces hommes ayant donné leur jeunesse, parfois leur vie, souvent leur santé pour un unique idéal : la défense de la Liberté. Tout ce qui est décrit dans ce récit est vrai. Ce qui ne l'est pas aurait pu l'être...

12/2015

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Sciences politiques

Les chemins de Damas. Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Le livre explore les méandres de quarante ans de relations entre la France et la Syrie. Des relations jonchées de cadavres, jalonnées de périodes de confrontation mais aussi de lunes de miel pendant lesquelles Paris et Damas font des affaires ou s’allient contre les djihadistes. Des relations fondées sur un malentendu entre l’ancienne puissance mandataire et Damas. Si la France a toujours été dans l’émotion, la dictature syrienne, elle, se comporte comme un monstre froid. Les Français prennent pourtant régulièrement le chemin de Damas. En 1984, trois ans après l’assassinat de notre ambassadeur au Liban par des agents pro-syriens, François Mitterrand se rend en Syrie. En 2008, Nicolas Sarkozy rompt avec la politique d’ostracisme de Jacques Chirac et replace Bachar el-Assad sur le devant de la scène internationale. La France a tracé les frontières de la Syrie moderne et a formé ses élites et pourtant ses dirigeants se sont souvent trompés. Quand Jacques Chirac adoube le jeune Bachar, pensant que ce dernier l’écoutera. Quand le même Jacques Chirac, meurtri par l’assassinat de son ami Rafic Hariri, s’acharne à prévoir la chute prochaine du régime. Quand, enfin, Alain Juppé d’abord puis Laurent Fabius ensuite annoncent que "les jours du régime" sont comptés, après le début de la révolution syrienne. Pourquoi autant d’erreurs alors que notre pays est probablement celui qui connaît le mieux la Syrie ? Le Chemin de Damas expose quelques-uns des dossiers noirs de cette relation quasi schizophrène. En 2006, alors que Chirac veut faire "rendre gorge à Bachar el-Assad", la France lui livre dans le plus grand secret deux hélicoptères Dauphin convoyés en pièces détachées pour ses besoins personnels. Mais aussi un système de communications sécurisées pour la quinzaine de barons du régime. Et en pleine révolution, une entreprise française prolonge des tunnels entre le palais et la résidence de Bachar dans le centre de Damas. Bref, à l’ombre de la politique, les affaires continuent. Comme à Kadhafi, Nicolas Sarkozy a beaucoup promis à Bachar el-Assad, notamment la fourniture d’Airbus. Les auteurs racontent les dessous de cette affaire emblématique. Ou encore comment Alcatel a équipé en matériel de communication sensible la garde présidentielle, un contrat géré personnellement par Bachar el-Assad, alors qu’il n’était encore que l’héritier. Ils dénouent les fils de la coopération entre les services de renseignements syriens et français dans la lutte antiterroriste : la visite secrète du général Philippe Rondot à Damas le jour de l’assassinat de Rafic Hariri ; les "téléphones rouges" installés par Jacques Chirac dans le bureau d’Hafez el-Assad dès la fin des années 1990, mais aussi celui posé dans la chambre à coucher de son ami Hariri à Beyrouth à la même époque. Le livre nous plonge dans les coulisses de cette relation d’amour-haine. Des témoins clés parlent, mettant au jour le dysfonctionnement au sommet de l’Etat français entre des diplomates et services de renseignements qui depuis Damas estiment que Bachar ne va pas tomber et les annonces péremptoires de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Comment a-t-on fait taire l’ambassadeur sur place ? Comment les services DGSE et DCRI, après s’être fait la guerre, ont-ils dû se plier aux oukases de l’Elysée ? Comment la France a-t-elle ensuite instrumentalisé l’opposition ? Bref, c’est l’histoire tourmentée de la "FranSyrie" qui défile dans ce livre écrit à partir des témoignages des plus hautes autorités françaises et syriennes (Assad, Hollande, etc.).

10/2014

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Droit constitutionnel

Morale et Politique. Ou les vacances de la probité

Morale et politique ? Deux mots qui ne font pas bon ménage. Quand le regard d'un psychologue se porte sur le sort de l'intelligence en politique. Un ouvrage aussi instructif que rare, par Edouard Claparède, médecin neurologue et psychologue suisse. Neveu du zoologiste du même nom et du même prénom, Edouard Claparède entreprend d'abord des études de médecine, puis se consacre à la psychologie. Il fait sa carrière à l'université de Genève, où il fonde l'Ecole de psychologie et des sciences de l'éducation. Claparède s'apparente au courant dit fonctionnaliste, qui s'attache à découvrir la finalité de chaque type de comportement en le plaçant dans le contexte de l'ensemble de l'activité. Après des recherches sur l'association des idées et sur le sommeil, il entreprend l'étude de l'intelligence. Il voit dans celle-ci une adaptation mentale aux circonstances nouvelles : elle a pour fonction de suppléer à l'insuffisance des adaptations innées ou acquises. Le tâtonnement est pour lui la source des conduites intelligentes : il n'est pas un pur comportement d'essais et d'erreurs ; il produit ce que Claparède appelle des implications, c'est-à-dire des sortes de raisonnements par analogie consistant à appliquer à des situations nouvelles la conduite qui a réussi précédemment dans des situations voisines. Son oeuvre est assez oubliée aujourd'hui, mais son influence personnelle a été grande et il est à l'origine des différents courants de la psychologie suisse de langue française. E. Claparède fonde L'Année psychologique en 1901. Son regard sur la morale en politique se situe tout à la fois à la croisée de ses observations sur l'intelligence et de celles sur la fonction sociale des aptitudes psychologiques à choisir la probité. Un ouvrage rare et forcément critique sur l'asservissement de l'intelligence à l'opportunisme personnel qui mérite d'être redécouvert. Extrait : " J'estime pour ma part que mieux vaudrait... me trouver en désaccord et opposition avec tout le monde que de l'être avec moi-même tout seul et de me contredire. SOCRATE, dans le "Gorgias" . L'ouvrage que nous avons l'honneur de présenter ici au public nous apporte en une heure grave le message d'outre-tombe d'un homme de coeur qui fut un savant illustre et un citoyen convaincu. Et ce qui donne à ces pages une saveur particulière, singulièrement émouvante pour les amis de l'auteur, mais qui ne sera pas moins sensible à ceux qui n'ont pas eu le privilège de le connaître, c'est l'entrelacement qu'on y découvre sans cesse des préoccupations humaines, civiques et scientifiques dont il était animé. Préoccupations conjuguées, nullement mêlées en désordre, mais associées et complémentaires. Aux yeux du savant, les découvertes dans le champ de la vie mentale qui rendaient son nom célèbre ne devaient pas seulement enrichir, par un apport de connaissances nouvelles, le patrimoine humain, elles devaient aussi trouver leur première application dans le cercle proche de sa patrie genevoise et helvétique, dont le perfectionnement et la dignité lui tenaient tellement à coeur qu'il n'a jamais hésité à consacrer beaucoup de temps à des activités civiques. Les pages qui suivent l'attestent du reste abondamment et point n'est besoin d'être un initié pour y retrouver notamment l'écho des luttes qu'il mena longtemps en faveur des idées représentées par son ami le regretté William Martin, à la mémoire duquel il était resté inaltérablement fidèle".

03/2023

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Manga

Peuple invisible

Les histoires réunies dans ce volume complètent La promesse, achevant de rendre disponible l'intégralité des récits composés par Shohei Kusunoki. Elles ont pour la plupart été publiées dans Garo la légendaire revue d'avant-garde fondée en 1964 qui a révélé des auteurs aussi incontournables que Yoshiharu Tsuge Yoshihiro Tatsumi (édités tous deux chez Cornelius), accompagnant pendant les décennies 1960 et 1970 une jeunesse réfractaire au conservatisme de la classe dirigeante. Shohei Kusunoki a imaginé ces histoires entre 1968 et 1974 dans un Japon qui cherchait à se réinventer par une course à la modernité peu soucieuse du sort des classes populaires. Comme son ami Susumu Katsumata (Neige rouge, Cornelius), il fut marqué par l'apparition de Yoshiharu Tsuge, qu'il fréquenta à cette époque et dont l'influence se retrouve dans plusieurs des récits regroupés ici. Délaissant le registre contemporain sans renoncer à parier de son époque, Shohei Kusunoki s'attache à décrire avec justesse la vie du peuple, tout en lui insufflant une dimension épique. Au travers de genres aussi codés que le conte traditionnel ou le récit de samouraï, il décortique l'ambiguïté des rapports humains. Mettant à nu les sentiments qui unissent les êtres, les raisons pour lesquelles ils s'attirent et les malentendus qui les séparent, Shohei Kusunoki parvient, à travers un style limpide, à exprimer ce qui ne l'est pas. Un auteur immense qu'il est urgent de redécouvrir et de célébrer. Shohei Kusunoki est né le 17 janvier 1944 à Tokyo. souffre très jeune de graves problèmes cardiaques qui l'éloignent de l'école et le contraignent à rester le plus souvent inactif. C'est pendant : ces longues journées d'école buissonnière forcée que le jeune Shohei développe son intérêt pour les mangas, qu'il loue dans les librairies de prêt de son quartier. Il fonde un fanzine avec quelques ara qui aspirent comme lui à devenir mangakas. Ses auteurs favoris sont alors Tokao Saitô (Golgo 13, Glénat) ou Hiroshi Hirata (L'Ame de Kuydo, Akato). Mais son admiration se concentre plus particulièrement sur le grand Sanpei Shirato (Kamui-den, Kana), dont Shohei Kusunoki deviendra l'assistant en 1961, à dix-sept ans. Il publie ses propres histoires en tant qu'auteur à partir de 1964, notamment dans la revue Garo où il portage ne saine émulation auprès de Shin'ichi Abe (Un Gentil Garçon, Cornelius), Yoshiharu Tsuge (anthologie en sept volumes chez Cornelius) et Susumu Katsumata (Poissons en eaux troubles, Le Lézard noir), avec lequel il partagera un véritable compagnonnage. Cette carrière prometteuse est malheureusement interrompue par la maladie, qui le rattrape pendant l'été 1973.Il décédera l'année suivante à l'âge de 30 ans, avant que ne soient publiés les recueils qui lui valent le souvenir ému de ses admirateurs, dont nous espérons que cette traduction accroîtra le nombre.

06/2020

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Pléiades

Dracula et autres écrits vampiriques. Christabel ; Le vampire ; Fragment ; Carmilla ; Dracula suivi de L'invité de Dracula ; Le sang du vampire

Au cours de l'été 1816 à la villa Diodati, au bord du Léman, Mary Shelley n'est pas la seule à engendrer une créature de papier monstrueuse. Le médecin de Lord Byron, Polidori, qui participe également au concours d'histoires macabres organisé par son employeur, fait entrer le vampire en littérature. Le Vampire est un texte fondateur qui apporte l'impulsion décisive permettant au genre gothique de donner naissance à l'une de ses modalités les plus spectaculaires : la littérature vampirique. Avant Polidori, le vampire était un vuIgaire revenant cantonné à la tradition folklorique et aux récits légendaires. En faisant de lui un personnage éminemment byronien - aristocratique, désenchanté, séduisant ténébreux -, il invente une figure canonique qui continue d'essaimer aujourd'hui. Depuis le début du XIX ? siècle, la littérature britannique palpitait au rythme de pulsions sanguinaires. Avec la relation ambiguë mais cruellement prédatrice qui unit la très destructrice Géraldine à l'héroïne éponyme de Christabel (1797 et 1800), Coleridge a préparé les sensibilités à une mise en discours explicite de la morsure infligée par un revenant. Robert Southey, dans un épisode de Thalaba (1801), puis Byron, à la faveur d'un passage du Giaour (1813), ont l'un et l'autre franchi un pas symbolique crucial en utilisant non seulement le concept mais le terme de "vampire" . Christabel fait l'ouverture de ce volume, où l'on trouvera en appendice des extraits des deux poèmes séminaux de Southey et Byron. Un autre jalon est posé par Sheridan Le Fanu et Carmilla (1872). Ouvertement saphique, cette nouvelle met en scène un vampire femelle qui envoûte sa proie. La séduction est, littéralement, effrayante, et la prédation létale fait écho aux pulsions sexuelles refoulées de la victime. Un autre écrivain irlandais, Bram Stoker, saura s'en souvenir vingt-cinq ans plus tard. On ne présente plus sa création, le comte Dracula, ce grand saigneur. Reste que les adaptations cinématographiques se sont par trop éloignées de l'oeuvre originelle, et qu'il est bon de revenir au texte de Stoker pour saisir tout ce que son roman a de subversif. Dans Dracula (1897), projection des ténèbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la répulsion et le désir s'entremêlent. Quelques mois plus tard, Florence Marryat publie Le Sang du vampire et propose une variante féminine et insolite du mythe. Née sous le coup d'une malédiction héréditaire, Harriet Brandt, métisse originaire des AntiIles, est douée d'une propension fatale à faire du mal à ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprécie ses semblables. Autour d'elle, les êtres qui succombent à son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses étreintes épuisent leur vitalité et se révèlent mortelles. Par un glissement sémantique, la jeune fille innocente en mal d'affection vampirise ses proches, et pour ce faire n'a même pas besoin de faire couler le sang.

04/2019

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Pléiades

Romans et nouvelles (1959-1977)

Vivement controversé à ses débuts, Philip Roth s'est peu à peu imposé aux Etats-Unis comme l'un des plus grands auteurs de sa génération. Les cinq livres réunis ici témoignent déjà de ce qui deviendra sa marque de fabrique : richesse de l'imagination, verdeur, vigueur de l'ironie, selon un alliage très particulier d'oralité et d'élégance, d'exubérance et de délicatesse. Cest à cette époque-là, et avec ces ouvrages, que Roth devient Roth. Goodbye, Columbus (1959), l'extraordinaire recueil de nouvelles qu'il publie à vingt-six ans, et bien plus encore la très iconoclaste Plainte de Portnoy (Portnoy et son complexe, 1969) ont fait scandale, l'un au sein de la communauté juive, que les décapants récits de Roth se soucient peu de flatter, l'autre bien au-delà : la chronique familiale, psychologique et sociale dessinée au vitriol par Portnoy va de pair avec un langage où rivalisent le loufoque, la gouaille et une outrancière crudité. Le roman, qualifié de magistrale "orchestration de voix" et d'allègre "festival linguistique" , est un véritable jalon culturel des années 1960. Tel un ventriloque, le protagoniste fait dialoguer sur le divan de son analyste les voix contradictoires qui l'habitent. Dans un torrent d'imprécations et de lamentations sont données à entendre la voix de l'enfant, celle de l'adolescent, celle de l'adulte torturé. Le plus souvent aux prises avec sa yiddishe mame grotesquement castratrice, Portnoy dialogue aussi avec son père humble et soumis, et avec ses maîtresses, de séduisantes shikses (jeunes filles non juives, en principe interdites), en qui il voit les incarnations de l'Amérique qu'il entend conquérir. Multipliant les identités et les masques comme un acteur multiplie les rôles, c'est ensuite David Kepesh que Roth introduit sur la scène de son oeuvre. Ce professeur de littérature se voit transformé en une gigantesque glande mammaire dans Le Sein (1972), fable kafkaïenne à la fois fantastique et burlesque, tandis que Professeur de désir (1977) retrace son enfance en famille, son exploration effrénée de la liberté sexuelle pendant ses études, puis les expériences féminines contrastées de sa maturité. Malgré l'apparence "sage" de ce schéma biographique, la pratique de la fiction est toujours aussi affranchie et ludique - en témoigne, entre autres, l'épisode désopilant de la visite faite en rêve à la "putain de Kafka" . Enfin apparaît Nathan Zuckerman, qui accompagnera Roth jusqu'en 2007. Dans Ma vie d'homme (1974), il essaie de se libérer d'un mariage désastreux. La structure narrative, emboîtée et miroitante, du récit se complexifie, au point que Milan Kundera qualifia le livre de "chef-d'oeuvre de baroque" . On a dit de Nathan qu'il était le travesti littéraire de Philip. Mais comme le souligne Philippe Jaworski dans sa préface, "la présence de "l'auteur" dans ses écrits de fiction ressortira toujours à une réalité de fiction" . Au reste, "la réalité de l'écrivain pourrait tout aussi bien dériver de l'existence de son personnage" .

10/2017