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paranza Saviano Naples

Extraits

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Musique, danse

Dieux et divas de l'opéra

Art d'exhibition et art populaire, l'opéra est un monde fantastique et enchanteur : les décors et costumes splendides, les illusions produites par les machines soutiennent le charme puissant des voix qui, à la scène comme à la ville, provoque les passions. La diva appartient pleinement à la magie de cet univers : les applaudissements que mérite son talent sont prolongés par une adoration qui entraîne les extravagances et parfois les caprices. En retraçant la carrière de plusieurs centaines de ces interprètes illustres, Roger Blanchard et Roland de Candé, tout en laissant sa part au mythe et en relatant de nombreuses anecdotes, brossent une histoire de l'opéra : on passe ainsi des virtuoses de cour, des grands castrats et des prime donne qui fleurissent dans l'Europe baroque (Florence, Venise et Naples, Paris, Vienne, Prague, Dresde...) à l'époque reine où triomphent les divas, telles la Malibran ou la Pasta. A ce triomphe du bel canto, dominé par les Italiens (Rossini, Bellini, Donizetti...) succède un approfondissement dramatique qui, tout en exigeant des interprètes un héroïsme immense, s'attache moins au " beau chant " cultivé pour lui-même. Verdi et Wagner imposeront de nouveaux styles vocaux. Après la tragédie des deux guerres mondiales, peut-il exister encore des dieux et des divas ? Le temps des Malibran, Jenny Lind, Patti, Melba est révolu. Dans les années 1950, le mythe s'est trouvé passagèrement revivifié par la personnalité de Maria Callas : son destin tragique a fait d'elle la dernière diva. Alors que, de nos jours, la rigueur exigée fait perdre aux chanteurs leur " aura ", que le professionnalisme est la norme et que les grands chefs d'orchestre imposent leur autorité musicale aux divinités soumises, on retrouvera dans ce livre une époque révolue où les aficionados assiégeaient la loge d'une cantatrice, arrêtaient sa voiture dans la rue, provoquaient sur son passage une véritable émeute, donnaient la sérénade sous ses fenêtres...

10/2004

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Critique littéraire

Mes chéries. Lettres à ses soeurs, 1940-1957

Les lettres publiées ici ont été écrites dès 1940, alors que Clarice Lispector n'a que 20 ans et n'a pas encore publié son premier roman Près du coeur sauvage qui marquera pour la critique la naissance d'une grande écrivaine. A partir de 1944, Clarice Lispector accompagne son mari diplomate dans ses différentes affectations et vit quinze ans loin du Brésil et de ses soeurs, Elisa et Tania, auxquelles la lie une affection intense. Elle entretient avec elles une correspondance haletante, vitale. Plus de 120 lettres furent choisies et publiées en 2007 au Brésil (éditions Rocco) et sont enfin accessibles au public français. De Belém (1944) à Washington (1956), en passant par Naples (1945), Berne (1946), Paris (1947), Torquay (1950), nous accompagnons donc le quotidien de Clarice Lispector dans sa longue odyssée, que nourrit immanquablement une nostalgie irrémédiable. Figure majeure de la littérature brésilienne, Clarice Lispector (1920-1977) construit une oeuvre singulière, romans, nouvelles, contes et chroniques, traversés par un questionnement sur l'étrangeté du monde cachée dans l'apparente banalité des choses. Rigoureuse, maîtrisée, discrètement ironique, son écriture est aussi incarnée, sensuelle, «une écriture de l'attente, de l'espérance et de l'angoisse, articulée à l'inconscient», écrit à son propos Antoinette Fouque qui a publié la presque totalité de son oeuvre en France. Fazenda Vila Rica, Etat de Rio, janvier 1942. «Hello, ma grande chérie : ... Je vis en attente d'inspiration avec une avidité qui ne me donne pas relâche. J'en suis même arrivée à la conclusion qu'écrire est la chose que je désire le plus au monde, plus même que l'amour. J'ai reçu des lettres formidables de Maury. Nous avons eu une dispute parce qu'il a interprété comme littéraire une lettre que je lui ai envoyée. Tu sais que c'est la chose du monde qui m'offense le plus. Je veux une vie-vie et c'est pour cela que je veux faire de la littérature un bloc à part.»

03/2015

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Littérature française

Les champs phlégréens

Le héros, Rodolphe Henouville, originaire du Jura, quitte ses vignes de l'Etoile, et Francesca sa fiancée pour devenir carbonaro, et participer à la Révolution de 1830. Il s'engage ensuite comme mercenaire dans le Rio Grande du Sud. Blessé, il est soigné dans une tribu indienne, initié aux plantes médicinales, et aux drogues. Il s'en prend de Jacilène une belle métisse aux yeux kaki, un amour intercontinental primitif. Ses amours sont très contrastées. Pour Rodolphe, il existe les femmes de jour et les femmes de nuit. Il approche les femmes qu'il aime avec la maladresse d'un ongle mal taillé qui va toucher de la soie, craint d'accrocher un fil, d'égratigner l'étoffe, et d'abîmer le tissu, mais les nuits de maraude, il traîne ses conquêtes comme des prises de guerre, entravées derrière son cheval, au milieu des buissons épineux et de la terre rouge. Sa vie se résume à la violence, qui s'éteint quand il découvre la beauté, l'écriture, et une quête permanente de la femme idéale toujours fuyante, tantôt trop ingénue, tantôt trop silencieuse, ou primitive, en fait trop humaine et contemporaine. Rodolphe est un personnage nervalien, qui recherche son éternel féminin, mais ses amours essentielles se suicident en se jetant d'une falaise, et elles portent un grain de beauté bleu sur l'ar'ole de leur sein droit. Il rencontre à Naples, Annunziata, une guide conférencière, qui l'entraîne dans les musées, où il tombe amoureux d'une fresque de SAPPHO, un personnage mythique. Et si sa quête se trouvait dans le passé ? Il part à la recherche de Sappho dans les Champs Phlégréens, où se trouve l'une des entrée des Enfers mythologiques. Ils trouvent des indices dans les poésies de SAPPHO, qui les conduisent à POMPEI, et ils s'engagent comme ouvriers des fouilles dans les équipes archéologiques de Giuseppe FIORELLI. Les résultats sont inattendus...

09/2014

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Musique, danse

Symphonie en la mineur, « italienne » (conducteur A3)

Bien que dûment signalée dans tous les catalogues et biographies du musicien, la Symphonie italienne de Vincent d'Indy resta longtemps inédite. Alors qu'il vient à peine de fêter ses dix-huit ans, son baccalauréat ès lettres fraîchement obtenu, sa grand-mère Résia tient à lui offrir un somptueux voyage de deux mois en Italie, au berceau même de l'art, de la civilisation et du christianisme. Récompense accordée pour les efforts fournis et les résultats obtenus, ou moyen plus inavouable de chercher à le détourner d'un projet de carrière militaire, ce véritable Grand Tour allait s'avérer autrement fructueux.
En effet, propre à enflammer un jeune esprit empreint de romantisme, la patrie de Dante et de Michel-Ange devait non seulement lui inspirer l'une de ses premières oeuvres d'envergure, mais guider définitivement ses pas vers une carrière bien éloignée des fastidieuses études de droit auxquelles on aurait voulu pouvoir l'astreindre. Avant même son départ avait germé l'idée d'une vaste symphonie à programme, dont le premier canevas fut ébauché dans l'enthousiasme des différentes étapes de son périple entre Rome, Naples, Florence et Venise, puis lors d'un séjour en Allemagne et en Suisse.
Travailleur acharné, homme de culture avide de grandeur et de perfection, il fallait un esprit puissant et volontaire pour concevoir un tel projet et le mener à terme. Mais fût-elle réelle ne réduisons pas cet ouvrage à une simple prouesse d'écriture : à travers ces pages tour à tour grandioses ou poétiques, nobles ou piquantes, profondes ou fantasques, l'auteur parvient avant tout à atteindre son objectif premier, celui de prouver qu'il a bel et bien une "d'Artiste" ...
Après des années d'un injuste oubli, à nous maintenant d'en découvrir les multiples richesses... 1 petite flûte, 2 flûtes, 2 clarinettes, 2 hautbois, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, cordes

10/2018

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Littérature française

Les Frénétiques

En mettant en scène la rencontre amoureuse entre deux femmes sur une île volcanique, Adeline Fleury nous offre un thriller saphique d'une sensualité incendiaire. Ada est une femme libre, romancière et mère célibataire, dont l'inconstance amoureuse a fini par lui laisser un goût amer. Après avoir décidé depuis un an de ne plus se laisser dominer par sa libido, elle part en vacances avec son fils de dix ans, Nino, sur une île au large de Naples. Sur le bateau qui les transporte vers leur paradis italien, le soleil et les embruns de la mer Tyrrhénienne réveillent le corps d'Ada, mis en sommeil par des mois de travail abrutissant et d'abstinence. Elle y remarque bientôt la présence d'une jeune fille rousse de vingt ans à la beauté renversante. Eva se révèle être la nièce d'autres résidents de la pension de famille où Ada et Nino séjournent. Autour de la piscine, ou sous les amandiers du jardin, à l'affût des moindres faits et gestes de la jeune fille, Ada découvre en elle des émotions inédites. Pour la première fois, elle est attirée par une femme, cette mystérieuse rousse aux faux airs de Botticelli, à la fois ange et démon, aussi troublante qu'insouciante. La sensualité de l'île et la bonne entente d'Eva et Nino invitent Ada à ne pas résister à ce désir irrépressible qui semble réciproque. Mais l'île est bientôt traversée de secousses sismiques et l'ombre d'un homme jaloux plane sur cette parenthèse idyllique. Ada et Eva auront-elles le loisir de vivre leur singulière histoire amour ? Roman d'une sensualité omniprésente, Les Frénétiques se déroule sur une île volcanique où l'exultation des corps est proportionnelle au risque permanent d'éruption. Renforçant la charge érotique du texte, la somptuosité des paysages, l'exacerbation des parfums et des saveurs conjugués nous transporte dans un univers où la raison se dissout face à l'impériosité des désirs.

03/2022

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Policiers historiques

Le Goffo

A Rome, le pape Innocent VIII est assiégé de problèmes qui mettent le Saint-Siège en danger. De son côté, pour protéger la république de Florence, ses intérêts, et sa propre personne, Laurent de Médicis a besoin d'avoir un espion au Vatican. Mais tous ceux qu'il envoie se font découvrir. Pourquoi ne pas envoyer à Rome un imbécile ? Le Goffo, artiste florentin, gaffeur... Le Goffo est un roman en deux parties dont l'action se situe en Italie à la fin du XVe siècle. En 1490, à Rome, le pape Innocent VIII est assiégé de problèmes : la guerre avec le royaume de Naples, la menace des Turcs, les caisses vides, sa santé défaillante, autant de périls qui mettent le Saint-Siège en danger. Pour protéger la république de Florence, les intérêts de sa banque, et sa propre personne victime d'un attentat récent, Laurent de Médicis a besoin d'avoir un espion au Vatican. Mais tous ceux qu'il envoie se font découvrir. Pourquoi ne pas envoyer à Rome un imbécile ? suggère alors son secrétaire faisant allusion au Goffo, un artisan florentin dont la dernière gaffe fait s'esclaffer tout Florence. Tourné en ridicule, le panneau qu'il vient de peindre à l'insu de son maître provoque néanmoins un miracle drolatique, et Laurent de Médicis entrevoie l'usage qu'il peut faire de l'ingénu. Ebahi par Rome, le Goffo découvre une ville salle au bord du chaos, mais une cuisinière d'auberge lui ouvre les yeux et son lit. Si la mission qu'on lui a confiée se heurte à un obstacle, elle lui donne accès au Vatican où on l'engage pour de menus travaux. Circulant dans le vieux palais labyrinthique, le Goffo surprend les affrontements entre les cardinaux, entend le pape gémissant qui se plaint à son paon, et met à jour la naissance d'un complot, autant d'événements historiques qu'il rapporte au maître de Florence dans un langage qui n'appartient qu'à lui.

06/2022

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Littérature française

Secrets de beauté

A propos de ces Secrets de beauté, Cocteau indique qu'il s'agit de "notes prises pendant une panne d'automobile sur la route d'Orléans". Et il précise : "Pourquoi ces notes me viennent-elles, à moi qui répugne à écrire ? C'est sans doute que je les écris sur la route, en panne, dans la rue à Orléans, dans un wagon de troisième qui me secoue. Je retrouve ce cher travail sur des gardes de livres, sur des dos d'enveloppes, sur des nappes, inconfort merveilleux où l'esprit s'excite". Pourquoi donc publier et republier ces Secrets de beauté qui semblent promettre de nouvelles révélations de la part d'un poète qui s'est défini comme "un mensonge qui dit toujours la vérité ?". Parce que, si l'on rencontre des formules déjà utilisées comme celle qui vient d'être citée, beaucoup se trouvent renouvelées et plusieurs sont réactualisées. Le passage par le surréalisme, le temps de la Résistance ont laissé des traces. Toutes les figures du panthéon personnel de Cocteau sont présentes dans ces notes : poètes, peintres, musiciens, personnages historiques, et si quelques petits coups de griffe égratignent Barrès, Musset, Goethe ou Anna de Noailles, ils ne vont pas jusqu'au sang. Le ton n'est jamais vraiment polémique, l'essentiel est dans ces aveux renouvelés de la solitude des poètes et de la poésie, dans cette maladresse ou cette boiterie qui seules favorisent l'éclosion de la beauté.

11/2013

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Développement durable-Ecologie

L'énergie de la Terre. Géothermie et biomasse, sources d'énergie pour l'humanité

La Terre nous nourrit, elle nous fournit aussi son énergie. De deux manières. La chaleur du noyau central du globe se diffuse à travers les roches, réchauffe les nappes phréatiques, s'immisce dans les fractures des couches géologiques. Les volcans, là ou jaillit le magma, sont des points privilégiés où capter cette chaleur, mais les geysers, fumerolles, sources chaudes sont autant d'exutoires pour cette formidable énergie. Des villes entières s'y réchauffent, des turbines convertissent cette chaleur en électricité, des serres agricoles en profitent pour produire en toute saison. Mais la Terre, c'est aussi le siège d'une incroyable usine chimique, la plus ancienne du globe avec ses 3,5 milliards d'années : la photosynthèse. Avec la seule énergie du soleil, les plantes oxydent l'eau et transforment le carbone de l'air en sucres. Une prouesse que l'homme est bien incapable de reproduire. C'est à partir de cette transformation que se développe la biomasse. Grandes cultures, déchets agricoles, rejets d'élevages sont autant de gisements pour une énergie renouvelable, non émettrice de gaz à effet de serre, pourvoyeuse de produits chimiques non toxiques, de carburant, de chaleur, d'électricité. Ces deux gisements sont loin d'avoir fourni tout leur potentiel. Les capacités de production sont immenses, susceptibles de répondre aux besoins d'une Humanité forte de neuf milliards d'habitants. Notre avenir énergétique se trouve là, sous nos pieds et à la surface des feuilles. Voici comment nous allons l'exploiter.

10/2010

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Dictionnaires et ouvrages géné

Les carnets du paysage N° 42, printemps 2023 : L'eau

Cette planète que nous appelons Terre est en fait composée d'eau à près de 75 %. Eau salée principalement (mers et océans), mais aussi eaux douces sous forme de lacs, de fleuves et de rivières, de marais, de glaciers, de vapeurs, de nappes phréatiques. Mais cette abondance est aussi une apparence, du point de vue des sociétés humaines installées à la surface de la planète. Plus exactement, l'eau douce, qui ne représente que 2,5 % du total des eaux terrestres, est très inégalement répartie, et parfois difficilement accessible pour de nombreuses populations. On compte qu'environ un tiers des êtres humains n'a pas accès à l'eau et que plus de la moitié n'a pas accès à l'eau potable. L'incidence de l'eau (c'est-à-dire de sa présence et de son absence, de son abondance et de sa rareté) sur les paysages et les sociétés qui les habitent peut s'observer partout sur la planète. L'eau, c'est la vie, et c'est aussi un milieu, un ensemble de techniques et d'ingénieries de contrôle et d'usage, des habitudes sociales, des règlements juridiques, des choix politiques, des représentations symboliques. Tous ces éléments interviennent dans la fabrication des paysages de l'eau. Les Carnets du paysage poursuivent leur exploration de la place de ce qu'on appelle traditionnellement les "éléments naturels" dans les paysages que les êtres humains, et plus généralement les êtres vivants, habitent et transforment.

06/2023

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Hypnose thérapeutique

Taproots. Aux racines de la thérapie et de l'’hypnose de Milton Erickson

Erickson était d'abord et avant tout un thérapeute. En tant que psychiatre, il aidait les gens à résoudre leurs difficultés. Pour atteindre cet objectif, il a utilisé de nombreuses techniques, approches et procédures différentes. L'hypnose était un outil important, mais ce n'était pas la seule approche qu'il utilisait. Son travail était beaucoup plus large et plus flexible que cela. Ce livre fournit un cadre qui réunit les approches éricksoniennes. Il s'agit d'une tentative de simplification, mais sans simplifier à l'extrême, de la riche diversité du travail d'Erickson afin de rendre ses procédures accessibles aux cliniciens. Mon but est d'intégrer les approches hypnotiques et thérapeutiques d'Erickson et de dégager des liens qui relient ces deux éléments de son travail. Dans le désert du Sud-Ouest américain, il existe des plantes qui envoient des racines à des centaines de mètres pour puiser l'eau dans les nappes souterraines. On les appelle des "racines pivotantes" (Taproots) . De la même manière, j'espère montrer qu'il y a des principes sous-jacents qui donnent naissance à tout le travail d'Erickson, qu'il soit hypnotique ou non hypnotique. Les schémas présentés ici peuvent être utilisés pour comprendre et accéder au travail d'Erickson. L'objectif principal de ce livre est de proposer aux thérapeutes certains des outils et méthodes les plus puissants utilisés par Erickson, afin qu'ils puissent aider plus efficacement leurs clients à changer. Bill O'Hanlon

11/2021

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Littérature française

Une vie de petits-fours

" J'ai toujours aimé la politique mais je ne connaissais rien à la politique. Je n'en maîtrisais pas les rouages, pas les filouteries, pas les flagorneries. Je n'avais personne à faire chanter ni à qui faire des promesses. Avant de me lancer dans la bataille, j'avais une vision trop simpliste de ce que pouvait être une campagne, je pensais que ce serait une course équitable entre plusieurs adversaires et Que le meilleur gagne ! Non je ne connaissais rien à la politique. Qu'elle soit nationale ou locale, la victoire se joue toujours au centre mais elle se gagne en coulisse, dans les caves et les souterrains, au plus profond des nappes phréatiques. Le programme n'y change rien. C'est ce qui relie le candidat aux puissants qui compte". A Paris Théophane Tolbiac était un réalisateur prometteur, à Gueux où il s'est installé il y a deux ans, il n'est que le petit-fils d'une grand-mère fantasque. Lorsqu'il décide de se présenter aux élections municipales, il semble cumuler tous les handicaps. Il est le parachuté de la campagne, l'homme sans parti puissant, sans étiquette, le candidat le plus jeune dans une ville vieillissante. Mais Théophane Tolbiac aime les défis et se nourrit de ses contradictions : il est idéaliste et cynique, dévoré par l'ambition et le doute, certain de ne pouvoir l'emporter et espérant tout changer.

10/2013

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Histoire de France

Petits Viêt-Nams

" La France, on en avait rêvé. Qu'y avait-il de plus désirable que la France ? Là-bas en Indochine, tout cc qui était beau, propre, enviable, riche, puissant s'appelait la France. La France, c'était tout ce blanc lumineux et immaculé des costumes, des uniformes, des robes de bal, des nappes, des draps, des mariages, des villas et des paquebots... Tout ce blanc repoussant le ciel gris sale des moussons, la ligne basse et boueuse de l'horizon dans les rizières, l'eau souillée des arroyos, la glaise lourde et gluante où piétinent les buffles, les tuniques noires des lettrés, les dents laquées des - femmes... Oui, la France c'était tout ce blanc immaculé. Le blanc de la colonisation". En 1954, la défaite française à Dien Bien Phu contraint au départ toutes les familles françaises résidant au Tonkin. Parmi elles, un nombre important de familles franco-annamites : couples mixtes et leurs enfants eurasiens, femmes vietnamiennes dont le compagnon français avait disparu... Ils furent ensuite rapatriés en France, au titre de Français d'Indochine puis installés "provisoirement" dans des bâtiments collectifs désaffectés. Ainsi se constitua le Cafi, Centre d'Accueil des Français d'Indochine, à Sainte-Livrade dans le Lot-et-Garonne, lieu de mémoire de l'histoire coloniale, de ce qu'elle a produit, des identités composites qu'elle a générées. Aujourd'hui, la transformation du camp, qui existe toujours, préfigure la fin d'un monde.

01/2010

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Géographie

Hydrologie continentale. 2e édition

Au coeur des problématiques environnementales, l'eau est une ressource parfois très rare dont les besoins sont en constante augmentation face à l'accroissement de la population mondiale et de son niveau de vie. Comment prévoir la surabondance de l'eau en période de crues ou d'inondations ? Crues rapides comme celles qui résultent de deux ou trois jours d'averses cévenoles, ou crues lentes résultant d'une année ou plus de précipitations plus abondantes que d'ordinaire dans le cas de la Somme ou de la Seine ? Comment assurer la qualité de l'eau potable et minimiser les risques de pollution des nappes sans connaître les processus d'infiltration de l'eau dans le sol ? Comment estimer les effets d'un reboisement sur les ressources en eau si l'on ne tient pas compte des processus d'interception de l'eau par la végétation ? Fondé sur une approche essentiellement naturaliste, ce manuel permet de comprendre et de quantifier le cheminement de l'eau, de son apport au sol sous forme de précipitations à son retour dans l'atmosphère à l'état gazeux par le processus d'évaporation. Cette connaissance indispensable permet de prévenir et de gérer les risques pouvant résulter des aménagements humains. Cet ouvrage de référence, qui porte principalement sur les milieux tempérés, est destiné aux étudiants de géographie et de géologie de surface, et plus largement à l'ensemble des acteurs de l'environnement.

07/2012

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Développement durable-Ecologie

Quand meurent les grands fleuves. Enquête sur la crise mondiale de l'eau

Nous n'échapperons pas à la crise mondiale de l'eau, une crise à côté de laquelle les chocs pétroliers de 1973 et 1979 paraîtront anecdotiques. Nous consommons actuellement plus d'eau douce que la planète n'en fabrique. Pour compenser ce déficit croissant et subvenir aux besoins exponentiels des populations, de l'agriculture et de l'industrie, nous vidons des nappes phréatiques vieilles de plusieurs millions d'années, nous détournons le cours de fleuves majeurs, nous érigeons des barrages gigantesques. Et que récoltons-nous? Une désertification galopante, des inondations à répétition, une pollution qui menace la biodiversité, des dérèglements climatiques en chaîne... Mais aussi des inégalités criantes entre le Nord et le Sud: alors que un milliard d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable, l'Occident dilapide ses ressources en eau comme si elles étaient inépuisables. Des steppes d'Asie centrale au Pakistan et à la Chine, en passant par les Etats-Unis, l'Espagne et la France, Fred Pearce dresse un tableau saisissant, parfois effrayant mais toujours précis et documenté, de la situation de l'eau à travers le monde. Il nous invite à méditer la leçon de frugalité de nos ancêtres, qui géraient l'eau comme un bien précieux, et plaide pour une prise de conscience mondiale débouchant sur un changement radical des modes de consommation de l'eau, ce bien commun précieux entre tous.

05/2006

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Histoire de France

Sous les lignes de front. Reagrds géologiques sur la Grande Guerre

Voir la Grande Guerre autrement. Grande Guerre et géologie ? Voilà une association surprenante ! Mais tellement évidente dès que l'on creuse un peu le sujet puisque la géologie conditionne le terrain. S'il existe une multitude de publications sur la guerre de 1914-1918, aucune ne présente les conditions géologiques de la ligne de front. Cet ouvrage propose un parcours du front occidental depuis le littoral belge jusqu'à la frontière avec la Suisse en présentant les environnements des zones de combat : Flandres, Artois, Somme, Chemin des Dames, Champagne, Argonne, Verdun, Lorraine et Vosges. Chacun de ces secteurs est caractérisé par des roches différentes : calcaire, sable, craie, argiles, grès, granite... Cela a conduit les hommes à s'adapter aux conditions spécifiques de chaque terrain et à développer des techniques de combat différentes. La géologie a joué de nombreux rôles méconnus, en particulier lorsque la ligne de front s'est figée fin 1914. Avec des positions qui ont peu évolué pendant presque quatre ans, sauf exceptions, l'espace souterrain est devenu particulièrement convoité. Il a servi pour se réfugier et pour atteindre l'ennemi en prenant moins de risques qu'en surface. En plus de la connaissance des roches, les apports de la géologie ont été utiles pour s'approvisionner en eau au moyen de nouveaux puits et éviter les nappes phréatiques susceptibles d'envahir les tranchées et les galeries souterraines, notamment celles utilisées pour la guerre des mines.

03/2018

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Cuisine

Paul Bocuse. L'épopée d'un chef

Pour tous les cuisiniers, Paul Bocuse (1926-2018) était un saint patron, un parrain, un "chef". Héritier d'Escoffier, de Fernand Point et de la Mère Brazier, il a fait de son nom un synonyme d'excellence, y compris auprès de ceux qui n'ont jamais cassé la croûte de sa soupe aux truffes ou savouré sa volaille de Bresse en vessie. En magnifiant l'art culinaire, il a transformé les cuisiniers, confinés dans leurs arrière-salles, en stars. A son savoir-faire incontesté, il a su ajouter le faire-savoir, avec un sens inné du marketing. D'un modeste hôtel-restaurant avec nappes en papier et couverts en inox, il a fait un trois étoiles qu'il a su conserver plus d'un demi-siècle, avant de créer les " Bocuse d'or ", Jeux olympiques de la cuisine, et de partir à la conquête du monde, de la Floride au Japon où il est devenu une icône. Un triomphe qui doit à son enracinement dans le terreau lyonnais et à un certain art de vivre. Pour raconter l'épopée du sauvageon des bords de Saône devenu "primat des gueules" et cuisinier du siècle, Robert Belleret a enquêté auprès des grands chefs, des "équipiers" et des proches de " Monsieur Paul ". Derrière l'homme, aussi simple et timide qu'extravagant et facétieux, c'est toute l'histoire de la grande cuisine française qui se profile.

01/2019

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Thrillers

Cinabre

Cinabre, c'est la couleur de l'hôtel le plus chic de Toulouse, étau de velours fréquenté par une clientèle fortunée. Un rouge minéral qui rappelle la couleur du sang. L'Hôtel Ferdinand fut le théâtre d'un quadruple homicide dans les années 1980. Son directeur, Eugène Ferdinand, y massacra sa famille avant d'être abattu par la police. Tous sauf Richard, petit dernier miraculé qui décidera trente ans plus tard de rouvrir l'établissement... Six anciens camarades de promo ont fui l'hôpital pour se lancer en indépendants, mais l'un d'eux disparaît après avoir soigné une cliente de l'Hôtel Ferdinand. Seul Elliot Akerman, infirmier sensible et sans concession, va partir à sa recherche. Pendant ce temps, Toulouse vit sous la terreur d'un tueur qui attaque ses victimes au sabre. Pour le capitaine Aubert et son équipe, c'est le début d'un combat sans fin contre une hydre voilée par des nappes de sang. A propos de l'auteur Cinabre est le quatrième roman de Nicolas Druart après Nuit blanche (Grand Prix du Suspense psychologique, 2018), Jeu de dames (2019), L'Enclave (Prix de l'Embouchure, 2021). "Il y a du Shining et de la Maison Usher là-dessous". Julie Malaure, Le Point " Nicolas Druart nous offre un polar moderne, tendu, aux dialogues percutants. " Page des libraires "Un excellent thriller, sombre et envoûtant". La Dépêche du Midi

06/2023

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Littérature japonaise

Eloge de l'ombre

"Car un laque décoré à la poudre d'or n'est pas fait pour être embrassé d'un seul coup d'oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l'un ou l'autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l'ombre, il suscite des résonances inexprimables. De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l'agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d'air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l'homme à la rêverie. N'étaient les objets de laque dans l'espace ombreux, ce monde de rêve à l'incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d'eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l'un ici, l'autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d'or." Publié pour la première fois en 1978 dans l'admirable traduction de René Sieffert, ce livre culte est une réflexion sur la conception japonaise du beau.

05/2011

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Littérature française

Toujours partant !

Je n’ai pas de souvenir précis de ma petite enfance. Je me vois néanmoins avec mon père. Je ne vois pas ma mère. C’était à la réception du régiment, dans la caserne de mon père du temps de l’Indochine. C’était un soir, le ciel était étoilé, et les lampions aux multiples couleurs dansaient au gré du vent. Les jolies dames portaient de longues robes et des chapeaux. Les officiers, tout de blanc vêtus, étaient assis autour des tables parées de nappes blanches au tissu lourd. Je me souviens des grands parasols, et des chaises métalliques peintes elles aussi en blanc. Il y avait beaucoup de militaires, et les serviteurs indochinois s’affairaient avec discrétion. Les gens allaient et venaient devant moi, vacant à des occupations dont l’intérêt m’échappait, mais c’était comme un ballet fascinant pour l’enfant que j’étais. Certains avançaient sur le parterre parsemé de cailloux clairs qui les menait à la rivière en contrebas. Ils prenaient alors place sur les barques, s’éloignant avec leur belle de quelques coups de rame sur l’eau sombre. D’autres suivaient une des allées qui menaient au théâtre, dans la fosse duquel jouait l’orchestre de mon père. Et pendant qu’il jouait, un boy indochinois veillait sur moi. D’après mon père, je devais avoir trois ans. C’est le seul souvenir qui me reste de cette période et des deux années qui ont suivi. Ecrit en collaboration avec Cécile Dupire. Couverture : Jean-Philippe Bertrand ADAGP 2013. Tous droits réservés.

09/2013

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Supports pédagogiques

L'eau. Sciences cycle 3, 1 DVD

Des documentaires scientifiques segmentés en courtes séquences pour un vrai travail en classe. Chaque DVD comporte : 5 documentaires de 13 minutes chacun. Des fiches pédagogiques à imprimer (également disponibles en téléchargement gratuit sur notre site) avec : - les difficultés de vocabulaire ; - les difficultés provenant des idées préconçues des élèves ; - les possibles écueils lors des observations et des manipulations, assortis de conseils pour les éviter ; - une information scientifique sur le sujet développé ; - des propositions de manipulations et / ou d'observations à fairer réaliser par les élèves ; - des prolongements transdisciplinaires, le cas échéant. Chaque documentaire est une enquête : interviews de spécialistes, schémas, animations... Lucie, la Luciole pose la problématique, récapitule, explique des mots difficiles. Listes des ressources : 1. L'eau dans tous ses états Du glaçon à la vapeur d'eau / Les molécules d'eau / Fumée, buée, nuage, pluie / La neige 2. D'où vient l'eau de la pluie ? La planète bleue / Le soleil et les nuages / La pluie, la brume et la neige / Du ruisseau au fleuve / L'eau et les organismes vivants 3. La rivière est polluée Ecosystème de la rivière / La rivière n'est pas polluée / La rivière et polluée / Comment commence la pollution / La bio-accumulation 4. D'où vient l'eau du robinet ? La station de captage / Les nappes préatiques et les réservoirs / L'analyse de l'eau / La consommation de l'eau / Les eaux usées 5. Qu'est-ce qu'un glacier ? Le Mont-Blanc et la mer de glace / La formation du glacier / L'écoulement du glacier / Le glacier et les roches / Le parcours du glacier

10/2009

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Sociologie

Expulsions. Brutalité et complexité dans l'économie globale

Expulsions ? Ce sont, entre autres exemples, neuf millions de foyers américains chassés de chez eux par la saisie de leur maison suite à la transformation de leur crédit d'accession à la propriété en produits financiers à haut risque ; ce sont ces millions d'Européens ou d'Américains du Sud exclus de leur travail suite aux plans d'austérité imposé par des institutions internationales, ; ce sont ces millions d'éleveurs ou de cultivateurs chassés de leurs terres parce que leur Etat les a vendues à un autre Etat afin que celui-ci puisse développer les productions nécessaires à l'alimentation de ses classes moyennes ; ce sont ces gaz à effet de serre que les puissances industrielles et productivistes libèrent à chaque instant ; ce sont ces nappes phréatiques asséchées par les procédés ravageurs d'expulsion du gaz de schiste. Là où nombre de spécialistes, aveuglés par la complexité, verraient dans cette énumération des mots en laisse, Saskia Sassen, faisant fi des frontières comme de nos catégories impuissantes désormais à penser le monde que nous faisons (Nord contre Sud ; riches contre pauvres ; inégalités résultant d'un mauvais usage de la technologie ou de pathologies dérivées d'un affolement de la financiarisation de l'économie, etc.), montre que derrière cette apparente diversité s'opère une terrible convergence : la violence désormais ordinaire du capitalisme à son stade gobal s'explique par un modèle, un concept - celui d' expulsion . C'est ainsi qu'il convient de nommer la logique qui préside à l'économie globalisée.

01/2016

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Romans policiers

Cinabre

Cinabre, c'est la couleur de l'hôtel le plus chic de Toulouse, étau de velours fréquenté par une clientèle fortunée. Un rouge minéral qui rappelle la couleur du sang. L'Hôtel Ferdinand fut le théâtre d'un quadruple homicide dans les années 1980. Son directeur, Eugène Ferdinand, y massacra sa famille avant d'être abattu par la police. Toute sa famille sauf Richard, petit dernier miraculé. C'est lui-même qui décidera trente ans plus tard de rouvrir l'établissement... Mais on n'efface pas à coups de travaux monumentaux une réputation sulfureuse. Les Rois de Pique sont six anciens camarades de promo qui ont fui l'hôpital pour se lancer en indépendants. Lorsque l'un d'eux disparaît après avoir soigné une cliente de l'Hôtel Ferdinand, personne ne semble s'en émouvoir. Seul Elliot Akerman, infirmier sensible et sans concession, va partir à sa recherche. Pendant ce temps, Toulouse vit sous la terreur d'un tueur qui attaque ses victimes au sabre. Est-il isolé ? Et qui doit se sentir menacé ? Pour le capitaine Aubert et son équipe, c'est le début d'un combat sans fin contre une hydre voilée par des nappes de sang. A propos de l'auteur Cinabre est le quatrième roman de Nicolas Druart après Nuit blanche (Grand Prix du Suspense psychologique, 2018), Jeu de dames (2019), L'Enclave (Prix de l'Embouchure, 2021). Infirmier de 35 ans établi à Toulouse, il excelle à décrire au scalpel les fêlures de l'esprit et offre ici un thriller sombre, asphyxiant, magistral.

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Histoire de France

Louis-Alexandre de La Rochefoucauld ou la Révolution vertueuse

Homme des Lumières engagé dans la vie publique, le duc de La Rochefoucauld est le premier en France à demander la réunion des Etats généraux. Quinze ans avant leur convocation par Louis XVI, le 15 novembre 1774, il affirme que les parlements ne peuvent suppléer la nation assemblée pour incarner le voeu des Français et réformer le système fiscal. Travailleur infatigable, scientifique respecté, voyageur sans repos, il parcourt l'Europe de Londres à Berlin et de Stockholm à Naples. Il est l'un des pionniers de l'ascension du Mont-Blanc et l'un des "découvreurs" de Pompéi. Disciple de Turgot et de Malesherbes, collègue de Lavoisier et de Buffon, ami de Franklin et de Jefferson, de Condorcet et de La Fayette, il ne cesse d'oeuvrer pour l'intérêt commun. "L'amour du bien public, dira l'un de ses contemporains, était sa passion la plus vive et le plaisir d'être utile la plus douce de ses jouissances". Ardent défenseur de la cause américaine, il traduit en français les constitutions des treize colonies. A la Cour des pairs, aux Assemblées des notables de 1787 et 1788, à l'Assemblée constituante ou à la tête du département de Paris à partir de 1791, il agit constamment pour l'avènement d'une société garantissant les libertés et l'égalité devant l'impôt et l'accès aux charges publiques. Le 4 septembre 1792, trois ans après l'adoption de la Déclaration des droits de l'homme dont il fut l'un des inspirateurs et des rédacteurs, il est massacré à Gisors sur les ordres des nouveaux maîtres issus de la révolution du 10 Août. Sa fin tragique en fait-elle un apprenti-sorcier ? Sa mort condamne-t-elle sa vision et son action ? l'expression de "grand seigneur démocrate" qui a servi à le désigner est-elle un oxymore ? Ou bien, était-il écrit que le grand espoir de 1789 - celui d'une Révolution vertueuse - sombrerait dans la violence d'Etat, les massacres, le vandalisme et le déshonneur ? La vie de Louis-Alexandre de La Rochefoucauld apporte un début de réponse à ces questions. Surtout, elle éclaire les enjeux, les succès et les impasses de la Révolution. A ce titre, elle mérite d'être mieux connue.

11/2019

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Religion

Saint Alphonse de Liguori

Le XVIIe siècle a donné des saints illustres à l'Eglise : François de Sales, Jean Berchmans, Robert Bellarmin, Vincent de Paul, Marguerite-Marie... Le XVIIe siècle paraît plus pauvre en saints illustres, tel Louis-Marie Grignon de Montfort. On est tenté de penser que ce siècle, dit des Lumières en raison de sa sape de la civilisation chrétienne et traditionnelle, a limité la diffusion de la grâce dans la vieille Europe - excepté la grâce du martyre puisqu'il a persécuté, dès 1789, les chrétiens. Mais voici une figure qui corrige cette idée : Alphonse, de la famille noble de Liguori. Une enfance dévote à Marie, un métier d'avocat exercé avec succès, ainsi commence la vie d'Alphonse. Mais brusquement il fait ses adieux au barreau et s'adonne à la prière, aux macérations et au soin des malades. Alphonse se prépare au sacerdoce. Ordonné prêtre en 1726, il se dépense auprès des infirmes lors d'une épidémie à Naples. Il pose les fondements d'une congrégation dévouée à l'apostolat auprès des paysans : ce sera l'institut du Très-Saint-Rédempteur - les rédemptoristes. Il entraîne ces religieux sur la voie de l'amour de Dieu. Car Alphonse de Liguori ne fait pas partie de ces parfaits chrétiens dont la sainteté reste dans l'ombre : la sienne nous éblouit, indéniable, déferlante comme une vague qui emporte tout autour d'elle. On découpe des morceaux de ses vêtements à son passage dans les rues. En 1762, il est contraint d'accepter l'évêché de Sainte-Agathe-des-Goths, en Campanie. Mgr de Liguori y multiplie les missions populaires. Puis s'accumulent les souffrances physiques et les croix de toutes sortes ; le croira-t-on ? Il est expulsé de la congrégation qu'il a fondée. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre la rédaction d'ouvrages de théologie ou de vie spirituelle, qui aujourd'hui se trouvent dans tant de bibliothèques de foyers chrétiens. Voici, racontée par un rédemptoriste à la plume passionnée, la vie de l'auteur des Gloires de Marie et des Visites au Saint-Sacrement, un géant de l'Eglise, en Italie, au siècle de Voltaire.

11/2020

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Histoire internationale

Histoire de l'empire des Habsbourg. 1273-1918

Originaires de Suisse alémanique, les Habsbourg ont élargi leurs possessions au Bassin danubien dès la fin du XIIIe siècle, avant d'affirmer, au XVe siècle, leur destin européen (en obtenant pour de nombreuses générations la dignité impériale) voire, avec Charles Quint, leurs prétentions à la monarchie universelle grâce à l'Espagne et à ses possessions puis de demeurer jusqu'en 1918 (avec des hauts et des bas) une puissance de premier plan (notamment en jouant pour l'Occident le rôle de bouclier face à la menace ottomane). Les Habsbourg d'Autriche régnèrent toujours, en Europe centrale et orientale, sur des nations déjà existantes, la hongroise, la polonaise ou la bohême, ou bien gouvernèrent des Etats qui n'étaient que des fragments d'une nation plus vaste (Naples et Milan pour la nation italienne, la Styrie, le Tyrol ou la Basse-Autriche pour l'allemande). Indifférents au concept d'Etat-nation, ils lui ont préféré celui de monarchie supranationale dans laquelle la fidélité au souverain constituait le lien fondamental entre les peuples et tenait lieu de patriotisme. Ce concept, rétrograde en apparence, avait l'avantage de ne les identifier à aucune culture ni à aucune nation privilégiée. Il leur permit, au contraire, de respecter les langues vernaculaires, les cultures, souvent les religions, les autonomies des peuples qui s'étaient plus ou moins volontairement placés sous leur tutelle. C'était la meilleure garantie de ce que l'on peut appeler le " droit à la différence " des minorités. L'autre secret de l' "archimaison " fut de savoir collaborer avec les forces sociales dominantes - Eglise et noblesses puis grande bourgeoisie d'affaires - tout en créant progressivement une classe d'homme nouveaux - fonctionnaires et officiers - en attendant de s'accommoder du suffrage universel et des sociaux-démocrates acquis à son maintien à condition qu'elle accorde plus d'autonomie aux divers groupes ethno-linguistiques. Cette histoire d'une maison souveraine se veut tout autant politique et sociale que culturelle et économique. Elle permet de comprendre comment cette construction originale a fonctionné, contribué à l'équilibre européen, facilité l'évolution de plusieurs nations et aussi pourquoi, sans avoir démérité, elle a été condamnée en 1918 par des vainqueurs incapables de lui substituer un système plus juste et plus efficace...

09/1998

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Littérature Italienne

Nocturne de Gibraltar

Porté par un style versatile et surprenant, Nocturne de Gibraltar s'adonne à un joyeux sabotage du roman d'investigation. A Barcelone, un jeune journaliste interviewe l'écrivain Enrique Vila-Matas. Mais tout va de travers ; le journaliste est retrouvé mort, et Vila-Matas s'est volatilisé. Un détective revêche, "fier ennemi des Lettres" , se lance à la poursuite de l'assassin présumé avec sa soeur, Soledad, médecin légiste et lectrice très cultivée, qui semble être impliquée dans l'affaire bien plus qu'elle ne le devrait. S'enclenche un dispositif romanesque entrelaçant lettres, entretiens et truculentes péripéties (dont un championnat du monde de détectives littéraires où se défient Poirot, Montalbano, Maigret et Sherlock Holmes). Un policier au carré, joueur et diabolique, qui, sur un savant fond d'hommages et de citations, conduit le lecteur jusqu'à Gibraltar, où des poètes revendiquent un espace pour la littérature. L'auteur Né à Naples en 1989, Gennaro Serio travaille pour le journal il manifesto. Il écrit également pour divers périodiques, dont il Venerdì et Alias. En 2019, il a obtenu avec Nocturne de Gibraltar le plus prestigieux prix italien décerné aux primo-romanciers : le prix Italo Calvino. Le jury a salué "l'audacieuse expérimentation métalittéraire menée dans le texte avec une langue polymorphe, dans le sillon des modèles cosmopolites de Vila-Matas et Bolano. Un polar sophistiqué à l'accent ironique et parodique qui voit les personnages voyager dans les lieux de culte de l'écriture en Europe, jusqu'à la Gibraltar de l'immortelle Molly Bloom". Le postfacier Né en 1948 à Barcelone, Enrique Vila-Matas est l'un des plus grands écrivains espagnols vivants. Maître des textes métalittéraires, il mène un travail continu d'invention à partir de sa propre oeuvre. Citons notamment Bartleby et compagnie (2002), Le Mal de Montano (2003) ou Paris ne finit jamais (2004). Comme un jeu de miroir, l'écrivain signe la préface de ce roman qui a fait de lui l'un des protagonistes. La traductrice Après avoir enseigné, puis travaillé en bibliothèque universitaire, Maïa Rosenberger se consacre désormais entièrement à la traduction : essais journalistiques, ouvrages d'histoire de l'art, romans graphiques et littérature.

08/2023

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Littérature étrangère

Mistero Doloroso

C’est avec les codes du conte que joue Anna Maria Ortese, dans cette nouvelle écrite entre 1971 et 1980, retrouvée, miraculeusement, dans ses archives. Il y a un prince bourbonien mélancolique, Cirillo, convoité par deux jeunes aristocrates rivales, et il y a une adolescente pauvre, Florì, fille de la couturière Fertì. Il y a des rencontres fortuites faites de regards, et un amour non dit, dont l’épiphanie sera un baiser du prince sur le pied nu de Florì, nouvelle Cendrillon napolitaine. Enfin, il y a deux Naples, celle des églises débordantes d’or et de fleurs odorantes, en ce mois de mai qui est, comme chez les poètes de la Renaissance, le mois de l’amour et de la jeunesse, et celle des bassi - les maisons populaires - et des mystères nocturnes. Mais par-delà ces éléments qui pourraient n’être que des clichés littéraires, il y a surtout la vision du monde d’Anna Maria Ortese. Ainsi, le personnage de Florì rejoint les nombreux êtres à la fois angéliques et liés au règne animal qui peuplent son œuvre - chardonnerets, iguanes, feux follets ou princesses victimes d’un sort cruel, des êtres d’une sensibilité à fleur de peau, mais privés de parole, comme Aurora Guerrera ou l’Infante ensevelie… A l’inverse des contes de fées qui voient le triomphe du bien sur le mal, l’amour est source de douleur autant, sinon plus, que de joie. Le “mystère douloureux” est celui de l’amour, condamné dès sa naissance, et dont les deux jeunes gens ont la nostalgie en même temps que la révélation, dans des moments d’une intensité fulgurante. Sans doute né de la même inspiration qui a produit le chef-d’œuvre d’Anna Maria Ortese, La Douleur du chardonneret (Gallimard, 1997), cette nouvelle est parfaitement achevée dans sa construction et son rythme ; elle a été longuement travaillée et réécrite par l’auteur, signe de son attachement à ce texte. La complexité voulue de l’écriture dit la complexité des choses, jouant avec les oxymores, rompant les structures syntaxiques traditionnelles, inventant quasiment un langage pour dire l’indicible et nous maintenir en équilibre entre réel et irréel, car “le reste n’est qu’un grand ennui”.

01/2012

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Religion

Joseph de Cupertino. Giuseppe da Copertino. Giuseppe Maria Desa (1603-1663). Illettré, thaumaturge et théologien. Le saint qui s'envole devant le pape

La vie de Joseph de Cupertino est l'une des plus extraordinaires de l'hagiographie. Son procès de canonisation a été suivi par le pape Benoît XIV, célèbre pour sa modération et son érudition, ce qui suffit à garantir que l'Eglise a résolu toutes les questions relatives à ce cas aussi insolite. Les débuts de la vie de Joseph sont difficiles. Son père est si peu habile en affaires, que sa femme, pour se protéger du juge, doit se cacher dans une étable pour accoucher. Atteint d'une étrange maladie, Joseph est guéri par l'intercession de la Vierge. Il décide alors de consacrer sa vie à Dieu. A dix-sept ans, comme deux de ses oncles sont franciscains conventuels, il se présente dans leur ordre, mais il est refusé pour insuffisance intellectuelle. Les capucins l'acceptent ensuite comme frère convers ; cependant, s'il ne manque pas de piété, il est si maladroit et inapte aux études qu'ils doivent le congédier. Joseph devient quand même frère mineur conventuel, et il est ordonné prêtre, grâce à un concours de faits tout aussi incroyables que providentiels. Lors d'un voyage, ses charismes inquiètent un prélat qui le dénonce à l'inquisition, de sorte qu'il doit se présenter devant le Saint-Office de Naples. Plus tard, à Rome, son supérieur a la fâcheuse idée de le présenter au pape. Lorsque Joseph se prosterne devant lui, il entre en extase et s'envole jusqu'au plafond de la salle d'audience ! Quand Joseph a 36 ans, il est envoyé au couvent d'Assise où sa renommée de sainteté se répand. Après différentes affectations, le pape Alexandre VII le fait finalement conduire au couvent d'Osimo, où il vit ses six dernières années. Le récit de la vie de Joseph est passionnant, car sa sainteté évidente est ornée de charismes aussi nombreux que rares : outre ses lévitations, extases, vols et bilocations, il a le don de connaissance des coeurs et le don de prophétie. On lui attribue aussi un nombre important de miracles et de guérisons. L'ouvrage contient également un certain nombre de ses écrits, qui complètent le portrait humain et spirituel du grand saint italien.

01/2021

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Histoire de France

La duchesse de Dino. Princesse de Courlande, Egérie de Talleyrand (1793-1862)

Dorothée, princesse de Courlande, venait d'avoir quinze ans quand, en 1808, sous la pression conjuguée du tsar Alexandre 1er et de Talleyrand, la duchesee de Courlande accorda la main de sa fille au comte Edmond de Talleyrand-Périgord, neveu du ministre de Napoléon, et futur duc de Dino par la grâce du roi de Naples. Talleyrand, devenu ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, emmena sa nièce au congrès de Vienne. Souverains et diplomates furent conquis par la beauté, le charme, l'intelligence et la culture de la jeune femme. La fierté et l'affection que Talleyrand ne cessa de manifester à l'égard de sa nièce, de quarante ans sa cadette, firent croire qu'il en était l'amant, alors qu'il fut celui de la duchesse de Courlande, sans doute la seule femme qu'il aima. Il est vrai, que séparée définitivement de son mari en 1818, Dorothée, séduisante et volage comme sa mère, prêtait aux commérages. De nouveaux documents inédits provenant des archives de Riga - capitale de la Lettonie dont le duché de Courlande faisait partie -, de Pologne, de la République tchèque, de l'Université d'Iéna, proche de la propriété où grandit Dorothée, permettent à l'auteur de démentir formellement certaines légendes passant pour vérités historiques. Ils éclairent d'un jour nouveau l'histoire de celle qui exerça une influence bénéfique sur les vingt-cinq dernières années de la vie politique, diplomatique et mondaine de Talleyrand. Après la mort de son oncle, la duchesse de Dino vécut une ultime, magnifique, mais tragique histoire d'amour avec le jeune prince Félix Lichnowsky, assassiné lors de la révolution allemande de 1848. Elle passa ensuite les dernières années de sa vie en Silésie pour se consacrer à son château de Sagan où elle mourut en 1862. Contrairement à la plupart des égéries, Dorothée de Talleyrand-Périgord, princesse de Courlande, duchesse de Dino, duchesse de Sagan, n'était pas une intrigante. L'histoire de sa vie, sa fabuleuse ascendance, l'épopée de son grand-père, Ernst-Johan von Biron, duc de Courlande, font partie de l'histoire de l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles.

05/2002

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Récits de voyage

"Notre coeur tend vers le Sud". Correspondance de voyage 1895-1923

" Pourquoi, donc, quittons-nous ce lieu idéalement beau et calme et riche en champignons ? " s'interroge Freud, alors qu'il séjourne, en compagnie de sa belle-sœur Minna, dans une petite ville du Tyrol du Sud en septembre 1900. " Simplement parce qu'il ne nous reste qu'une semaine à peine, et que notre cœur, comme nous l'avons constaté, tend vers le Sud, vers les figues, les châtaignes, le laurier, les cyprès, les maisons ornées de balcons, les marchands d'antiquités... " Le Sud ? Ce sera d'abord l'Italie. Rome, bien sûr, ses entrailles et ses ruines. Mais bientôt, plus au sud encore, la route de toutes les splendeurs, celle de Naples, de Pompéi, de Ravello, de Positano, de la Costiera amalfitana, de Palerme et d'Agrigente. Prodigieux territoires que Freud découvre la quarantaine venue, lorsque sa situation matérielle l'autorise enfin à voyager. S'instaure alors le rituel chaque année, fin août ou début septembre, lorsque sa femme et ses six enfants ont pris leur quartier d'été, il s'échappe quelques semaines à l'étranger. De cette passion pour le voyage témoignent les 189 cartes postales et les 56 lettres ici réunies en un volume splendide, vibrant de découvertes fastueuses, de la beauté des sites, de l'émotion au quotidien. Freud observe, note, décrit, s'enthousiasme et raconte à son interlocuteur les surprises du jour. Le plus souvent, c'est à sa femme ou à l'un de ses enfants qu'il s'adresse. Son Baedeker à la main, il arpente les chemins de Sicile, déambule dans Rome, goûte aux plaisirs de la bouche et de l'âme. Viendra bientôt le tour d'Athènes. Mais il y aura aussi l'Angleterre et les Etats-Unis. Car si le cœur de Freud tend vers le Sud, sa raison le ramène inexorablement au Nord... En septembre 1923, c'est avec sa fille Anna qu'il se rend à Rome pour la septième fois. Voyage emprunt de nostalgie, visites haletantes des musées. Freud souffre déjà du cancer qui l'emportera, loin du Sud, à Londres, chassé par le nazisme, alors que le monde d'hier a bel et bien vécu. Et ce voyage à Rome, sûrement le sent-il, est pour lui le dernier.

03/2005