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Critique

Des Compagnons de la Croix-Rousse aux six compagnons. Une série policière pour la jeunesse (1961-1978)

Les Six Compagnons de P. -J. Bonzon sont un maillon important dans l'histoire du roman pour enfants et dans le développement des séries en France. Le mélange de réalisme, d'aventures, de valeurs morales et éducatives en a fait le succès. Dans les années 1960, les éditions Hachette ont publié de nombreuses séries policières pour la jeunesse. A côté d'Enid Blyton (Le Club des Cinq) ou Georges Chaulet (Fantômette), Paul-Jacques Bonzon fut l'un des artisans de ces immenses succès éditoriaux. Romancier reconnu et instituteur, auteur de manuels scolaires, il ne renonce jamais, en dépit des règles du genre, à évoquer le quotidien de ses jeunes lecteurs : la crise du logement, le souvenir de la guerre et les séquelles de maladies graves, en même temps que l'exode rural ou l'industrialisation rapide de la France... Cet ouvrage, le premier consacré à ce pan de son oeuvre, multiplie les approches pour essayer d'expliquer son succès et son originalité. Quelques éléments biographiques et une étude de la réception à travers les courriers de lecteurs permettent de mieux situer la place et l'importance de sa série des Six Compagnons. La plupart des chapitres interrogent l'univers littéraire de l'auteur : ses liens avec le roman populaire du xixe siècle ou avec le roman scolaire, les tensions entre la nécessité de divertir et l'aspiration à éduquer ? typiques d'une littérature pour la jeunesse elle-même encore adolescente ? , le " réalisme " d'une oeuvre qui témoigne des mutations d'une société et de l'imaginaire de son temps. Enfin, la destinée d'une " série culte " est présentée à travers les illustrateurs de ses nombreuses rééditions ou adaptations.

05/2022

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Littérature française

L'instinct [EDITION EN GROS CARACTERES

Un zoo niché dans une vallée des Pyrénées et, au sommet d'un plateau brumeux, quatre chalets prisés par les touristes en quête de nature. On s'isole ici pour souffler, se retrouver, profiter d'un cadre grandiose. En ce week-end de Toussaint, il y a des femmes, des hommes, un bébé. Il y a même un écrivain. Sept âmes perchées dans les nuages. Mais quelque chose dissone dans ce décor sans faute. Est-ce le cri lancinant des oiseaux ? L'orage qui vient ? Cet arbre coupé en travers du seul accès menant au village ? L'imagination qui s'emballe ? Car nul n'est censé l'ignorer, un homme s'est suicidé en se jetant dans la fosse aux ours deux ans plus tôt. Et cet acte d'une violence inouïe s'est soldé par la mise à mort de l'animal et la fermeture administrative du parc, rouvert depuis peu. D'ici quelques heures, des sept, il n'en restera que six, et l'on apprendra la fuite d'un individu dangereux. D'ici la fin de ce qui devait être une parenthèse hors du temps, le paysage idyllique ne sera que le théâtre d'un compte à rebours macabre. A propos de l'auteur L'Instinct est le cinquième roman de Nicolas Druart après Nuit blanche (Grand Prix du Suspense psychologique, 2018), Jeu de dames (2019), L'Enclave (Prix de l'Embouchure, 2021) et Cinabre (Prix Infiniment Quiberon, 2022). Sur Cinabre " Il y a du Shining et de la Maison Usher là-dessous". Le Point, Julie Malaure " Un suspense magistralement maîtrisé. " La Dépêche du Midi, Yves Gabay

04/2024

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Littérature française

Journal 1947-1983

Eva Peron, qui a reçu des tomates sur le pare-brise de sa voiture à Berne, a modifié son programme, décommandé ses rendez-vous et vient se reposer huit jours à Saint- Moritz. Il y a quelques fidèles autour d'elle, aucun garde du corps, seulement deux jeunes officiers en civil dont l'un s'accroche aussitôt au bar. Je le soudoie à coups de whisky et il me promet une rencontre. Une interview d'elle pour une agence, c'est un scoop mondial. L'interview a lieu dans un petit salon attenant à la suite. Entre, après un diplomatique retard, une superbe et grande femme au teint pâle, aux yeux superbes. Elle est déjà parée pour le dîner : perles, clips, bracelet. Je lui offrirais volontiers un diadème. Un châle pourpre couvre son décolleté. Une plénitude, un calme tels émanent d'elle qu'on pense encore plus qu'à une reine, à une impératrice telle que l'adorent les descamisados d'Argentine dont elle est l'idole. Le jeune lieutenant sert d'interprète, mais c'est pour qu'Eva Peron me dise qu'elle ne donne plus d'interviews [...]. Tandis qu'elle dit cela d'une voix posée, assez lente, je cherche en vain sur son visage une trace d'agacement ou d'amertume, mais elle reste souveraine avec de temps à autre, un sourire pour atténuer la netteté de son refus. Sans condescendance, ni affectation, elle tend sa main baguée et s'en va dans un nuage de parfum. J'aurai tout de même un bon article.

10/2009

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Romans historiques

Par le fer ou le poison

Agrippine, Isabelle d'Angoulême, Marguerite d'Anjou, Marie Tudor, la duchesse de Longueville, Mme de Montespan...par amour, par ambition ou par vengeance, par peur, cruauté, politique, égoïsme ou coquetterie, des femmes ont tué ou fait tuer des hommes, des femmes et même des enfants. Juliette Benzoni dresse les portraits de 16 d'entre-elles au destin tragique. Par amour, par ambition ou par vengeance, par peur ou par cruauté, par fanatisme ou par crédulité, par politique, par égoïsme ou par coquetterie, des femmes ont tué ou fait tuer des hommes, d'autres femmes et même des enfants. Le sang versé est le lien sinistre qui unit l'une à l'autre des créatures aussi dissemblables que Agrippine et Théophano, la cabaretière des faubourgs de Byzance devenue impératrice, qu'Isabelle d'Angoulême ou Marguerite d'Anjou, toutes deux reines d'Angleterre, ou que l'avide Henriette d'Entragues, qui ne put être reine de France et s'en vengea ignoblement, qu'Ana de Mendoza, princesse d'Eboli tuant pour protéger son amour, que l'effroyable Erzsébeth Báthory, ce Gilles de Rais au féminin. Dans chacun de ces récits, le fer brille, la hache s'abat ou bien le poison s'insinue, dans le cadre à la fois tragique et fastueux des grandes cours à travers les siècles. Et il est impossible de dire lesquels étaient les pires, des poisons de Locuste ou ceux de la Voisin, des massacres de Marie Tudor ou de la hideuse trahison de la femme au châle rouge.

06/2018

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Littérature française

Poupe

On connaît le vers de Lamartine : "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Le père du narrateur est mort. Il l'appelait Poupe. C'était un sacré bonhomme avec un sacré caractère. Une force de la nature. Un héros de western. Origine italienne. Il aimait, entre autres, les belles carrosseries, la bonne chair et les parties de tennis avec son fils, qui lui offre, dans ce roman, le plus beau des tombeaux : "Mon père si dur. Mon père si doux. Mon père, ce héros si dur au regard si doux". A la mort de Poupe, un monde s'écroule, va disparaître. Avec des mots serrés comme une gorge nouée, ce texte du souvenir mêle grande histoire et petites histoires intimes. On croise Céline et Alphonse Boudard, Louis Nucéra et Jean Daniel. La bande-son marie Charles Trenet, Verdi et Tino Rossi. Au cinéma : Rio Bravo. On voyage aussi, du Sud à la Normandie en passant par la capitale. Cérésa s'adresse à tous. Il nous touche. Poupe, de son nuage, peut être fier de son fils. Le roman lu d'une traite, on pense aux mots d'Henri Calet : "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes". Journaliste et écrivain, François Cérésa dirige le mensuel Service littéraire après avoir été de longues années rédacteur en chef du Nouvel Observateur. Il a publié une vingtaine de romans, aussi bien historiques qu'intimistes. Il a imaginé une suite aux Misérables de Victor Hugo, qui fut un grand succès populaire. Nombre de ses ouvrages, par ailleurs, ont été primés.

09/2016

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Droit

Empreintes d'histoire, 50 chroniques historiques, judiciaires, drôles et tragiques

Tel est le message rédigé par l'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris, fidèle lecteur du Journal Spécial des Sociétés lorsqu'il a appris que le tome 2 d'Empreintes d'histoire allait révéler cinquante nouvelles chroniques d'Etienne Madranges. Celui-ci, avocat, ancien magistrat, qui a longtemps enseigné, qui a dirigé une administration centrale et présidé des associations nationales et des institutions internationales, voyage beaucoup et prend des milliers de photos dans les lieux historiques qu'il aime faire découvrir dans ses ouvrages ou lors de ses nombreuses conférences. Le succès rencontré par la publication des cinquante premières chroniques ne pouvait qu'inciter à la publication de ce second tome. Vous y découvrirez des anecdotes inconnues, y apprendrez notamment que le mouchoir rouge de Cholet était blanc à l'origine, que Jeanne d'Arc a ressuscité un enfant mort-né, que le cardinal de Rohan a fait réaliser un louis d'or avec Louis XVI portant deux cornes sur le front, qu'il y a une ville où la Bâtonnière n'a jamais été avocate, qu'un fils de procureur est devenu roi de deux Etats étrangers, qu'un loup surveille à Paris la cour des Invalides, que Racine a dénoncé la tribunalite, que Lavoisier a brûlé des diamants, que Louis XIV a épousé la fille d'un brigand, que la tour Eiffel a été vendue deux fois, que le legs du peintre Caillebotte a été en partie refusé par l'Etat, que les brigades du Tigre avaient bien du mal à suivre les bandits en auto, que Mirabeau était un redoutable séducteur, que Buffon était en procès avec un Baboin, et qu'un roi de France était surnommé Louis des Huîtres. Des histoires multiples, parfois incroyables, mais vraies, à déguster, un livre à savourer !

10/2019

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Grands couturiers

Lecoanet Hemant. Les orientalistes de la haute couture

Première rétrospective consacrée à la maison Lecoanet Hemant, l'exposition Les Orientalistes de la Haute Couture s'annonce comme un voyage au coeur d'une mode chatoyante et raffinée cultivant l'art du métissage, un savant mélange des cultures française et indienne. La maison Lecoanet Hemant naît en 1979 de l'association de Didier Lecoanet, né en 1955, qui a fait ses premières armes chez Lanvin, et de Hemant Sagar, né à New Dehli en 1957. Leur fructueuse collaboration les amène à défiler de 1984 à 2000 dans le cercle fermé de la haute couture parisienne. Depuis, la maison s'est orientée vers le prêt-à-porter cosmopolite conçu en Inde. Le style Lecoanet Hemant, c'est une allure poétique qui traverse le temps et les continents. Une vision de l'Orient qui s'exprime à travers les modulations du drapé et une certaine idée du coupé-cousu à la française. Véritables marques de fabrique de la maison, le sari indien décliné à l'envi et les références à la nature sous forme d'imprimés, de tissés et de broderies aux matières originales, comme la ramie ou encore la fibre d'ananas. Spectacle éblouissant en tous points, les quelques quatre-vingt silhouettes évoquent l'héritage culturel d'une route de la soie imaginaire. L'exposition se déploie dans une élégante galerie scandée de grandes vitrines où de somptueuses tenues sont mises en scène aux côtés de mobilier et objets décoratifs tout droit sortis d'un film d'Agatha Christie. Les robes du soir brodées côtoient les châles à franges dorées non loin d'opulents manteaux damassés et autres tailleurs aux savants drapés... Une mode réjouissante digne des contes des "Mille et Une Nuits".

06/2022

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Cuisine de l'est

Voyage gourmand dans les Alpes. Italie, Autriche, Suisse, France. Recettes, rencontres et adresses incontournables

Ce tour du monde alpin en 80 recettes est un régal pour les papilles comme pour les yeux. A savourer à pied, à skis, en train, en auto, à table et aux fourneaux. Pendant six ans, la journaliste canadienne Meredith Erickson a sillonné l'arc alpin de la Suisse à l'Italie et de l'Autriche à la France en voiture, à pied, à skis, en funiculaire ou en téléphérique, pour établir leur inventaire gourmand. Son objectif : inciter les gourmets à respirer le bon air des cimes et diriger les sportifs vers les meilleures tables. Le récit de ses pérégrinations est savoureux à plus d'un titre. Partout elle a déniché les lieux, rencontré les personnes qui font vivre le patrimoine culinaire et animent la créativité gastronomique alpine. En plus de ses anecdotes de voyage, ses astuces et ses adresses préférées, Meredith a sélectionné des recettes aussi bien dans les chalets d'alpage qu'auprès des chefs étoilés. Sa carte de 75 recettes propose un mélange éclectique de plats traditionnels et contemporains : quenelles de radicchio et de speck, soupe de la Valpelline, schnitzel, bombardino, raclette, rösti, truite pochée à la roussette de Savoie, soufflé à la chartreuse... servis avec les meilleurs vins des Alpes... et une foule de curiosités appétissantes, voire légèrement "décadentes" . En France, elle a goûté aussi bien la cuisine de l'alpage du Mouet dans le Chablais que celles de Laurent Petit au Clos des Sens, de René et Maxime Meilleur à La Bouitte ou de Jean Sulpice à l'Auberge du père Bise... Bouclant son périple à L'Alpe d'Huez, elle termine son livre par un dessert de sa création : un Paris-Brest blanc à pois rouges, hommage au maillot de meilleur grimpeur du Tour de France !

11/2021

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Littérature française

Tiens bon ! J'ai fait face

Les générations se suivent et la vie évolue à grande vitesse depuis les 150 dernières années. Chacun a du mal à imaginer le contexte de vie de ceux qui l'ont précédé. "C'était mieux dans le temps" répètent les plus anciens tout en rêvant d'un monde à venir meilleur ! A chaque époque ses bonheurs et ses peines. Ici, Marie-Thérèse nous fait entrer dans l'intimité de sa jeunesse dans les années 1940 avec une grande sincérité. On peut bien s'imaginer courant avec elle dans les prairies des alpages valaisans, mangeant une raclette faite sur le feu à même le sol devant le mayen (nom donné aux chalets d'alpage dans le Valais en Suisse) où ils passaient un mois chaque été avec leurs bêtes. On peut respirer à plein poumon l'air pur de ces montagnes à la lecture de son récit ! On partage la vie de l'époque à la campagne en toute simplicité ; cela vient tout de suite relativiser notre manque de confort d'aujourd'hui ! Maïtée, comme on l'appelle, nous offre là un magnifique rapport historique qui peut ainsi rester dans l'histoire et se transmettre de génération en génération. Au long de sa biographie, on la voit triompher de tant de difficultés ! Elle veut encourager chacun à relever la tête : "Bien que ce ne soit pas toujours facile, tu peux t'en sortir, je ne suis pas plus forte que toi ! " Faibles dans plusieurs domaines, nous ne devons pas négliger nos points forts, ce sont eux que nous devons développer ! L'exemple de Maïtée est, par sa marche toujours en avant, un encouragement si puissant ! Un défi ? Non, un tremplin pour oser essayer un pas de plus !

04/2021

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Histoire de France

Les chrétiens contre la guerre d'Algérie

André Mandouze et Robert Barrat, Louis Massignon et Henri Marrou, Anne-Marie Chaulet, Francine Rapiné et Elia Perroy, les abbés Boudouresques et Robert Davezies, Scotto et Berenguer : qui se souvient du rôle de ces catholiques, et de tant d'autres militants plus obscurs, contre la guerre d'Algérie, contre la colonisation et la torture ? La prise de conscience de certains fut très précoce : des textes publiés dès novembre 1954 en témoignent. D'autres élevèrent la voix contre la torture au moment où la gauche française, avec le gouvernement du socialiste Guy Mollet, donnait les pouvoirs spéciaux à l'armée pour conduire la guerre en Algérie, par tous les moyens. Les témoignages des jeunes militants d'Action catholique, des séminaristes et des jeunes prêtres, "appelés" ou "rappelés" en Algérie, sur les exactions devenues systématiques contre la population musulmane autant que les combattants du FLN, suscita une protestation morale et un malaise dans l'opinion française dont on ne saurait sous-estimer les conséquences à moyen terme. Il fallait en finir avec cette guerre. Certains, laïcs et prêtres, s'engagèrent même plus loin, en France comme en Algérie, en faveur des musulmans pourchassés par la police. Qu'on ne s'illusionne pas : la grande masse des catholiques fut divisée comme le reste de l'opinion et, hors les grandes voix du cardinal Liénart, Prélat de la Mission de France, et de Mgr Duval, à Alger, les autres évêques, divisés eux aussi, ne firent guère preuve de courage pour donner des consignes claires à leurs fidèles. Cet ouvrage n'est pas une histoire des chrétiens dans la guerre d'Algérie. On a voulu faire entendre la voix de ceux qui s'engagèrent, en donnant à lire des textes aujourd'hui peu accessibles, et même quelques inédits.

06/2012

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Littérature française

Blanc Roy

1789. Gabrielle de Chamblain, son frère aîné Charles et leur frère de lait Pierre s'enthousiasment pour les idées nouvelles de la Révolution. 1793. Charles, devenu fervent patriote, s'engage comme volontaire pour aller défendre la Nation aux frontières. Pierre, comme beaucoup de bocains, ne cache plus son mécontentement et prend la cocarde blanche lorsque la Patrie réclame 300 000 hommes pour la guerre. Les convictions de Gabrielle vacillent. Lorsque son père, Charles-Gabriel de Chamblain, tente d'éviter une exécution sommaire au hameau, c'est le drame. Sur la défensive, les Républicains s'emportent : Charles-Gabriel est fusillé, malgré le vain sacrifice de sa femme, qui s'est jetée devant lui. Ivre de vengeance, Gabrielle se travestit et rejoint l'Armée Catholique et Royale d'Henri de La Rochejaquelein avec son ami Pierre. Celui-ci parvient à placer le jeune Gabriel, que tous croient âgé de treize ans, aux côtés du jeune général. Au fil des mois, l'amitié entre les jeunes gens se transforme. Si Gabrielle ne doute pas de son attachement à Henri, ce dernier se sent de plus en plus mal à l'aise en présence du garçon. Blessé au bras droit, Henri participe à la bataille de Cholet. L'affrontement vire au désastre. Alors que le général Lescure avait été blessé la veille, les généraux D'Elbée et Bonchamps sont grièvement atteints lors de l'assaut. Les Républicains prennent l'avantage. Mue par une peur irrépressible, une foule immense se dirige vers la Loire pour passer en Bretagne, au grand dam d'Henri et d'autres généraux. Les meneurs de la révolte sont mourants, des familles entières fuient la Vendée : la confusion et la panique règnent. Et Gabrielle suit le flot inexorable...

10/2016

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Rhône-Alpes

Mes randonnées autour d'Annecy. Lac et montagne, Haute-Savoie. De la randonnée familiale à la randonnée alpine, 53 itinéraires reconnus avec cartes, 2e édition

Une grande diversité caractérise ce guide aux facettes multiples. Des collines de l'avant-pays aux montagnes qui enserrent le lac d'Annecy, la flore, la faune et les paysages se renouvellent agréablement. Sur les hauteurs, les panoramas s'ouvrent Suisse Genève sur les Alpes dominées par le majestueux mont Blanc, tandis que tout en bas se love l'impassible lac aux eaux turquoise. Les crêtes et les sommets parfois acérés et aériens sont bordés d'alpages riants et verdoyants égayés par les sonnailles du bétail. De partout, des chalets aménagés en refuges et gérés par les bergers offrent la possibilité de passer un moment inoubliable dans un cadre bucolique et dans une ambiance conviviale. Les cinquante-trois itinéraires proposés dans Chambéry cet ouvrage s'ouvrent à un très large public. Promenades familiales accessibles à tous, surtout dans les collines de l'Avant-pays, mais aussi autour du lac, escapades secrètes où le sens de l'orientation est mis à l'épreuve, parcours alpins exigeants avec une dénivelée et un temps de marche sérieux, passages parfois escarpés et exposés, crêtes vertigineuses... composent tout le panel des randonnées praticables dans le secteur. Aucun matériel spécifique n'a été utilisé pendant les reconnaissances. Cependant un piolet et (ou) une corde peuvent s'avérer utiles pour franchir les pas les plus délicats ou pour rassurer les personnes sensibles. Temps de marche, dénivelées, remarques, descriptions et cartes sont les outils qui participent au choix des circuits et qui guident ensuite le randonneur. Pour parcourir en toute quiétude ces itinéraires, il est donc conseillé de garder le livre avec soi ou de faire une photocopie du circuit choisi afin d'alléger le poids du sac à dos.

05/2021

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Révolution française

13 jours qui ont fait la Vendée. Récits de contemporains

Quelle fut l'épopée de l'Armée catholique et royale ? Comment, au cri de " Dieu et le Roi ", une masse de paysans en sabots s'est-elle insurgée contre la Révolution ? Il fallait Gérard Guicheteau pour plonger dans l'océan des archives et des écrits, et raconter les treize journées qui ont fait la Vendée, celle-là qui a ébranlé jusque dans ses fondements l'édifice républicain qui devait naître après elle. Comment la Vendée s'est-elle embrasée ? Comment une troupe spontanée, hétéroclite, désorganisée s'est-elle constituée pour passer la Loire ? Qui étaient les insurgés ? Quels furent leurs faits d'armes ? Avant les chouans, les colonnes infernales, la répression et le triomphe des bleus, il y eut ces treize journées qui virent tout un peuple se lever. Voici l'épopée de l'Armée catholique royale. Voici comment des humbles se rebellèrent. Voici comment des paysans se firent les premiers partisans. Il fallait Gérard Guicheteau pour plonger dans l'océan des archives et des écrits, en exhumer l'histoire enfouie, dresser la chronique oubliée de ces quelques jours qui ébranlèrent à jamais le mythe révolutionnaire. Place au récit, aux témoignages, aux noms et aux visages de ces inconnus convaincus de la justice de leur combat. Gérard Guicheteau raconte avec science et passion cet exode parti du bocage pour y retourner au prix du sang versé. De la mobilisation dans les paroisses à l'échec devant les murailles de Nantes, en passant par la prise de Saumur et la déroute de Cholet, on suit le périple héroïque de ces 100 000 hommes, femmes et enfants. Qui hésiteront à marcher sur Paris. Qui ne parviendront pas à rallier la Bretagne. Qui craindront que, prêts à s'embarquer pour l'Angleterre, leurs chefs ne les trahissent. Et qui connaîtront l'errance, la faim et la mort. Voici le mémorial de leur martyre.

05/2023

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Littérature étrangère

La Honte

#SalmanRushdie – Omar Khayyam Shakil a trois mères, trois soeurs, qui manifestent en même temps les symptômes de la grossesse. Dans l'éducation très étrange qu'elles vont lui donner avec le lait de leurs six seins, elles lui apprendront à ne jamais connaître la honte. Mais peut-on s'étonner de ces merveilles puisque cela se passe dans le Pakistan d'aujourd'hui (ou peut-être un Pakistan de fiction qui n'est pas tout à fait vrai lui non plus).

Pourtant, Omar Khayyarn Shakil n'est pas à la hauteur de son destin. Il le dit lui-même, sans honte : "je suis un marginal. D'autres ont tenu les premiers rôles dans l'histoire de ma vie." Il y a tout d'abord les deux héros nationaux qui prennent le pouvoir tour à tour : Raza Hyder et Iskander Harappa. L'immigrant et l'indigène, le militaire et le civil, le pieux et le mécréant. L'un fera pendre l'autre, sans honte. Il y a aussi les grandes dames : Rani, l'épouse de Harappa, qui brode des châles magiques ; sa fille Arj umand, connue sous le sobriquet de Vierge-à-culotte-de-fer ; Bilquis, l'épouse de Hyder qui a peur du vent ; et surtout sa fille Sufiya Zinobia l'idiote, qu'Omar Khayyam épousera, sans honte. Dans cette saga familiale et nationale, où les coups d'Etat succèdent aux mariages scandaleux, l'hypnotisme et le somnambulisme jouent un rôle déterminant. Et comme toujours, les choses du sexe viennent tout compliquer. Mais pendant ce temps, une Bête parcourt les campagnes et arrache la tête de ceux qu'elle rencontre. Une Bête qui s'approche inexorablement. La Honte est un roman qui prend des allures de conte de fées, de satire politique et de farce burlesque.

11/2011

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Littérature française

Qui j'aime ? Problème… - Courtes nouvelles

... Trois semaines après, quand elle reçut un mail de lui : "Je passe la semaine prochaine à Paris. On peut se voir ? " , cela faisait déjà plus de trois jours qu'elle n'avait plus pensé un seul instant à lui. Elle ne répondit pas... . Je ne l'ai pas vue entrer, mais elle est là, essoufflée, le châle un peu de travers, remis à la hâte. Elle ne me voit pas, bien sûr. Pourquoi me verrait-elle ? Elle ne voit qu'un banc. Elle est debout, souriante. Il se lève. Il lui sourit aussi. Elle lui tend la main. Il la regarde, étonné, tend précipitamment la sienne, honteux de son hésitation. Elle s'assied à côté de lui, sa main toujours emprisonnée dans les grosses paluches de l'autre... ... Qu'est ce que je fais ? Qu'est-ce que je peux faire ? Le prendre dans mes bras, le serrer, le cajoler, le consoler, lui murmurer que je sais, que je comprends, que moi c'est pareil, que tout ça, c'est pas grave, qu'il n'est pas tout seul... ... Alors elle lâcha prise, elle aussi. Elle retrouva la mère. Elles étaient folles, disait-on d'elles, à l'extérieur, mais l'extérieur, qu'est-ce qu'elles en avaient bien à foutre tant qu'elles avaient des prospectus à lire ? ... Et Papa pleurera sur lui, sur moi... Il s'effondrera, et il faudra l'emmener dans sa chambre... Maman souffrira en silence... Hélène, dans sa chambre, se griffera les paumes des mains et moi, d'où je suis, je les aimerai quand même, je les bénirai tous... Tous, tant qu'ils sont !

08/2017

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Littérature française

La saveur du monde

Où Jouanard retrouve le genre le mieux accordé à son tempérament de solitaire partageux : la promenade humoresque. Occasion de rendre visite à quelques " amis " qui l'ont aidé à vivre : des géographes et des historiens émus par le bel entêtement des hommes (Reclus, Roupnel, Michelet), des naturalistes (Buffon, Fabre), des philosophes (pourvu qu'ils aient le goût des choses - et Bachelard au premier rang), des imagiers-poètes (Claude, Chardin), des marcheurs dans la foulée de Jean-Jacques, et des poètes bien sûr, que ce soit en vers ou en prose (Rilke, Gracq). mais surtout de ces marginaux de l'écrit - Stifter et Powys, Follain et Dhôtel, Reverdy et Cingria, Thomas et Réda - qui sont devenus ce qu'ils sont en faisant confiance aux mauvais chemins. Sans oublier Schubert le Wanderer, le frère de toujours... Sans oublier, non plus, quelques paysages qui savent eux-mêmes faire acte d'amitié : le Ventoux cher à Pétrarque et à Char, le vieil Aubrac tout bosselé, le causse Méjean et la raide vallée de la Jonte, le Paris d'Henri Calet et des rauques chansons de Damia... On l'aura compris, la randonnée où nous entraîne l'ami Jouanard est surtout prétexte à d'aimables haltes où l'on a plaisir à retrouver une sorte de douceur perdue, à reprendre souffle et courage. On voudrait presque dire : à reprendre vie - tant l'oxygène que l'on respire dans ces pages semble nous débarrasser, quasi par enchantement, des miasmes qui ternissent le triste ordinaire de nos saisons. Et ce, presque toujours, pour goûter avec lui à des textes rarement lus, nous attarder auprès d'auteurs qu'on ne trouve plus guère sur les tables des libraires et dont soudain on a envie de tout lire. En nous persuadant que l'heure est peut-être enfin venue, pour nous aussi, d'habiter poétiquement ce monde.

09/2004

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Roman d'amour, roman sentiment

Un Noël romantique en Laponie. La dernière romance de Noël de Sarah Morgan en poche !

Noël est plus beau sous les aurores boréales La neige à perte de vue, les rennes, les balades en chiens de traîneau : Christy se faisait une joie de passer les vacances de Noël chez sa tante qui tient un Snow Spa en Laponie. Mais, à l'approche du grand départ, Seb, son mari, se montre distant et anormalement stressé. Christy sent que si elle veut réparer leur couple à la dérive elle doit passer, avant le réveillon, quelques jours seule avec lui. C'est décidé : elle va confier leur fille à Alix, sa meilleure amie, pour les premiers jours. Et si tout va bien, à Noël, ils seront tous réunis dans ce décor de rêve, plus soudés que jamais. Alix est terrorisée. S'occuper d'une fillette de quatre ans représente un vrai défi pour une phobique de l'engagement comme elle. Mais pour rendre service à Christy elle est prête à tout. Sauf que son amie ne lui a pas tout dit, et elle comprend très vite qu'elle ne va pas être la seule nounou de la petite Holly : Zac, l'ami de Seb, est venu en renfort. Zac, ce globe-trotter aussi irrésistible qu'agaçant, qu'elle a pris soin d'éviter pendant cinq ans... Voilà qu'ils vont devoir partager un chalet romantique à souhait ! Heureusement que Holly sera là pour les occuper nuit et jour, sinon, elle serait en grand danger de céder à la plus dangereuse des tentations... A propos de l'autrice Autrice fréquemment citée par USA Today, la Londonienne Sarah Morgan a conquis ses nombreux fans grâce à ses histoires finement tissées d'humour et d'émotion intemporelle. Elle a vendu plus de 21 millions de livres à travers le monde. Enfant, Sarah rêvait de devenir écrivain et, bien qu'elle ait pris des détours avant d'y parvenir, elle vit à présent son rêve. " Petit coup de coeur pour ce magnifique roman. Comme toujours avec moi, Sarah Morgan fait mouche ! Elle m'emporte, me fait fondre d'amour et me ramène à ma propre vie, à mes relations, à mon couple, à ma famille. " Kimysmile " Plus qu'une romance de Noël, nous sommes ici en présence d'une histoire de secrets de famille et de faux-semblants mais surtout d'une histoire pleine de beaux sentiments et de belles valeurs humaines. " lisez_en_moi " Les personnages très attachants ayant tous leurs forces et faiblesses sont les atouts de cette histoire. Sans oublier une romance et Noël. " Veronic68

10/2023

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Littérature française

L'exercice du skieur

La Muche, Printemps 2022 : une autrice séjourne dans une petite station de ski familiale reconvertie en résidence pour artistes depuis que la neige s'est raréfiée sur les pistes. Convoquant les souvenirs d'une enfance dans les années 70 et 80, elle s'attelle à l'écriture d'un récit, " L'exercice du skieur" , sur les effets écocides de la société des loisirs dans laquelle elle a grandi. Des souvenirs, vestiges d'un passé, qu'elle considère, tels ces objets figés dans les boules à neige, comme les témoins du goût immodéré pour la consommation de cette génération-paillettes. Multipliant les anecdotes, elle souligne sur le mode humoristique que cette société des loisirs était promue jusque dans les manuels de français ou les exercices de physique et de mathématiques proposés à l'école et au collège. Des versions parodiques de ces énoncés mettent en lumière l'absurdité de cette fuite en avant : Soit un skieur bloqué à mi-pente dans la position du slalomeur. Vous calculerez le temps qu'il mettra à cesser d'être une icône des vacances d'hiver. A l'image de ce père de famille, dans un film suédois, qui reste figé alors qu'une avalanche se précipite sur le chalet d'altitude où lui et sa famille font une pause en terrasse, tout en déclarant : "Pas de panique ! Ils savent ce qu'ils font ! " La Muche, 2041 La seconde partie nous propulse 20 ans plus tard, dans la même station de ski sur le tournage de "La première trace" , une comédie dramatique qui se déroule en 1995 pendant les vacances de Pâques. La neige naturelle n'est plus qu'un lointain souvenir. Le scénario multipliant sur le papier les plans d'une montagne encore immaculée, le recours aux canons à neige s'avère indispensable pour reconstituer les paysages disparus. Rebecca, une des comédiennes qui a fortuitement mis la main sur le manuscrit abandonné 20 ans plus tôt dans une chambre de la station, se sent en porte-à-faux avec le déroulement du tournage. Elle ironise sur la médiocrité et la vanité du projet : Je crois que le réal voulait faire un mélange entre le cinéma suédois et Sautet, j'avais (déjà) un peu peur du résultat. A Au sein de l'équipe, les relations se tendent et l'effondrement soudain du massif montagneux fait prendre une nouvelle tournure à l'histoire. Dans ce roman écologique et dystopique, Sophie Coiffier met en perspective, avec une ironie mordante, cette insouciance qui a conduit au cataclysme climatique et à l'extinction du vivant dont nous prenons aujourd'hui la mesure.

01/2024

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Histoire de France

L'enseignement du français en colonies. Expériences inaugurales dans l'enseignement primaire

Cet ouvrage L'enseignement du français en colonies, Expériences inaugurales dans l'enseignement primaire, réunit quinze contributions qui se proposent de voir comment le français se constitue en tant que langue d'enseignement dans ces contextes de confrontations sociales, linguistiques et culturelles inégalitaires que sont les contextes de colonisation. Ces contributions s'intéressent, plus particulièrement, à l'introduction du français à l'école primaire. Trois directions de travail sont privilégiées : - La mise en place des principes éducatifs qui instaurent le français comme langue de l'école. Faustin Kabanza (Rwanda), El-Djamhouria Slimani-Aït-Saada (la plaine du Chélif), Foued Laroussi (Mayotte) et Béatrice Pothier (Polynésie) montrent que les mêmes questionnements reviennent dans les différentes situations coloniales. - Les passeurs du français : Christiane Chaulet-Achour retrace l'itinéraire de l'instituteur-écrivain Mouloud Feraoun, Nedjma Cherrad celui de M-T Arbaoui, instituteur indigène au parcours chahuté. Martine Dreyfus décrit l'institution du français en Afrique de l'Ouest (1816-1931) par Jean Dard, Le Baron Roger, Faidherbe, I Carré, G Hardy, Davesnes. Le portrait de Moïse Fresco qui introduit le français à l'école de l'Alliance israélite de Tanger est dressé par Danielle Omer, celui de Mme Allix-Luce qui entreprend de créer en 1845-46, à Alger, la première institution pour " jeunes filles musulmanes " par Dalila Morsly. - La fonction des manuels de français dans le processus de didactisation du français est étudiée par Rafika Amri-Abbès qui analyse la démarche bilingue de Louis Machuel dans ses méthodes d'arabe et de français, par Laïla Ben Ezzedine qui met en évidence les tensions culturelles liées au projet de mettre à la disposition des enfants des Contes tunisiens qui racontent la culture tunisienne en français ; Yasmina Cherrad et Amar Nabti montrent à partir de La lecture liée au langage et L'ami fidèle les pièges d'une méthode qui, dans le contexte de la colonisation, travaille à la fusion des enseignements. Christine Cuet décrit comment le manuel A travers nos colonies fabrique les futurs agents coloniaux.

05/2010

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Régionalisme

Petite histoire du Pays d'Huez

" Monsieur Ogier est né à Huez à une époque où la grande préoccupation de ses concitoyens était le colportage et pas encore l'équipement d'une station de ski devenue l'une des premières des Alpes occidentales. Dans les chalets de l'Alpe, dont on ne soupçonnait pas alors que le nom acquerrait ce prestige dont elle se pare aujourd'hui : l'Alpe d'Huez, bêtes et gens montaient aux longs jours de la Saint-Jean et redescendaient quand septembre annonçait l'automne. Qui pouvait pressentir une transformation aussi totale que celle subie par ce groupement humain de quelques centaines de montagnards ? ", écrit Robert Avezou, directeur des services d'archives de l'Isère dans la préface de cet ouvrage. C'est avec bonheur que le lecteur découvrira peut-être le nom de ses ancêtres dans les listes fournies par l'auteur (les maires de 1796 à 1959, les plus anciens noms d'Huez relevés dans les documents depuis 1341, les habitants les plus imposés en 1872). Mais c'est tout le passé de Brandes, Huez et de l'Alpe d'Huez que l'on découvrira au fil des pages : sous l'autorité des dauphins établis dans l'Oisans dès le XIIe siècle, le paysage, minier, pastoral ou sportif a connu tant de transformations qu'il est difficile de les résumer en quelques lignes. Toute l'histoire de l'Alpe d'Huez y est relatée, des origines à la première moitié du XXe siècle : les faits marquants, les constructions, les seigneurs, la vie quotidienne, les mœurs et les coutumes, la construction des routes, la mise en place de l'éclairage, et enfin, les transformations nécessaires au bon fonctionnement de la station de sports d'hiver dès 1930 : équipement routier, mise en place des téléskis, téléphériques, et d'un complexe hôtelier, etc. Un ouvrage écrit avec un souci de clarté évident, qui ravira tant les amateurs du passé que les amoureux du site.

10/1997

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Histoire internationale

KL. Une histoire des camps de concentration nazis

Le camp de concentration (KL) est constitutif du nazisme. Il en est le miroir le plus fidèle. Dès les premières heures du régime, il sert d'abord à éliminer les opposants politiques dans des bâtiments réquisitionnés en pleine ville, puis très vite est érigé hors des zones urbaines selon une architecture particulière. De concentration des prisonniers sans droits, il élargit ses fonctions selon les besoins de l'Etat : instrument de la terreur idéologique, il devient la machine de l'épuration sociale (malades mentaux, asociaux, homosexuels), le centre d'une économie du travail par le mortel esclavage de la main-d'oeuvre (les prisonniers russes et les Slaves au premier chef), un univers de convois ferrovaires et de rampes de sélection, d'expérimentations médicales selon les pathologies des différentes catégories de déportés, l'épicentre enfin du génocide des populations juives et tziganes en provenance de tous les pays occupés. D'emblée, le camp fut le règne de la violence absolue, sitôt que la garde en fut confiée à la SS des camps dont les rangs s'ouvrirent aux militants de base sans autre formation idéologique que les sanglantes batailles de rues. Le camp ne répond pas seulement aux évolutions du régime nazi, il est un univers en soi avec ses propres règles, mélange de bureaucratisme tatillon et d'arbitraire déchaîné, sur lequel entend régner Himmler. Un univers dont les Allemands ne pouvaient ignorer l'existence, tant il fit l'objet de reportages écrits, radiophoniques et cinématographiques afin que chacun sache de quel prix se payait la moindre dissidence. Un univers dont nombre de survivants périrent aux dernières heures dans les marches forcées par lesquelles les nazis voulurent effacer les traces de leur crime devant la progression des armées russes et alliées. Nikolaus Wachsmann, professeur d'histoire contemporaine à Birkbeck College (université de Londres), a écrit la première histoire globale du camp nazi de 1933 à 1945, puis de sa survivance dans la mémoire occidentale. Un de ces livres majeurs qui, par le recours à des milliers de pages d'archives administratives ou de témoignages personnels, par le jeu d'échelles du centre du pouvoir hitlérien à la condition du détenu au ras de son châlit, marquent une étape dans la discipline.

11/2017

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Histoire militaire

Guerres mondiales et conflits contemporains N° 287, 2022 : La pacification. Une autre forme de guerre ?

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont remis en lumière le mot et la notion de pacification. La terminologie de pacification est beaucoup plus chargée de sens qu'on ne le croit communément et ne se réduit pas à une répression coloniale brutale. Elle ne remonte ni à l'époque de la Révolution (pacification de la Vendée par le traité de Cholet), ni même au XIXe siècle avec des textes comme celui de Bruguière - De la pacification du royaume d'Alger et de son avenir (1831). D'origine latine, on trouve le vocable chez Cicéron dans le sens de retour à la paix, chez Aulu Gelle signifiant accommodement ou réconciliation et chez Salluste. Au XVIe on parle de la pacification de Gand du 8 novembre 1576, une alliance entre les 17 provinces des Pays Bas dans le but de faire cesser les exactions des troupes espagnoles et de mettre un terme à la guerre entre les provinces loyales et les provinces révoltées de Hollande et Zélande. En France, les édits de pacification entre 1560 et 1591 tentent de mettre fin aux persécutions et à la guerre civile entre protestants et catholiques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le terme retrouve vie avec la guerre des Camisards et au XIXe, il entre dans le vocabulaire colonial classique. Au début du XXe, il remplace les mots " guerre ou conquête ". On parle par exemple de la pacification du Maroc. Après la Seconde Guerre mondiale, le mot, devenu désuet car trop attaché à la colonisation, se charge d'un nouveau contenu. Avec le développement des guerres révolutionnaires, il devient souvent synonyme de contre-guérilla, de contre-insurrection ou de méthode contre-révolutionnaire, tout en gardant les sens anciens. Un manuel distribué à partir de 1949 aux partants pour l'Indochine précise par exemple : " Notre but est de permettre à ces derniers (les Vietnamiens) de restaurer l'ordre et la paix... Notre mission est avant tout pacificatrice. " L'ambiguïté du terme va donc bien au-delà l'idée d'une guerre ou de l'écrasement d'un peuple et de sa culture. Le présent dossier traitera des aspects militaires de la pacification.

09/2022

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Littérature française

Un aussi long voyage

"Il pensa au sable brûlant d'Egypte, à ces coffres funéraires qu'il avait laissés à Marseille sous la garde d'un ami à moitié malhonnête, mais enfin, il fallait se fier aux hommes de temps à autre et celui-ci avait peut-être assez d'honneur dans la filouterie? ; et puis, n'avaient-ils pas partagé tout dans le désert... De ces coffres peints Liam de Wick et cet ami espéraient, sinon la fortune, quelque aisance. Liam avait en outre dans ses poches des bijoux d'or, aussi étranges que beaux et, dans un sac de cuir à la selle de son cheval, un fort rouleau de papyrus qui, si l'on avait voulu le dérouler, aurait demandé le parquet d'une galerie dans toute sa longueur. Certes, pas une Parisienne ne songerait à se parer de ces bijoux étranges, alors qu'ils plairaient à coup sûr à quelque savant riche, qui sait, plus intéressé encore par le rouleau que Liam n'était jamais parvenu à dérouler tout à fait et qui, de toute façon, était promis? ; mais il envisageait aussi de produire aux yeux des amateurs de petites effigies de faïence fort étranges, une statuette de bois fruitier de neuf pouces représentant un homme nu, le sexe circoncis, en position de marche, raide, la tête haute, coiffé au bol de cheveux noirs, saisissant de vérité? : le serviteur d'un dieu sans doute, remonté du fond des âges. Cette statuette se trouvait dans cette même sacoche avec le rouleau et des châles brodés, de petites boîtes à onguent, bien curieuses, parfois sexuées elles aussi, avec précision. Liam de Wick comptait sur la lubricité des hommes. Il avait appris cela au Caire, entre autres choses, mais il était demeuré le jeune homme au beau visage, aussi pauvre que libre, riche d'avenir seulement, qui chevauchait, il y avait quatre ans à peine, sur la falaise de ce pays de Wick qui l'avait vu naître noble et sans fortune, un garçon de seize ans assez aventureux pour franchir des montagnes, traverser des mers, des déserts et faire amitié, au jour anniversaire de ses vingt ans, autour d'un feu bohémien sans crainte aucune. C'est qu'en quatre années il en avait tant vu qu'il craignait moins celui qui n'a rien que celui qui a déjà beaucoup et en veut davantage encore."

02/2019

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1968

En 1928, un autodidacte de 28 ans adresse à La NRF le manuscrit d'un roman, Zig-Zag. L'auteur, abandonné par son père, a couru les rues d'une très vieille ville du Midi pour y épier la vie et l'amour, a perdu sa mère à 12 ans et a dû faire toutes sortes de petits métiers pour survivre. Il est passé aussi par le syndicalisme, le Parti communiste et vient de faire son entrée à Monde, hebdomadaire de gauche dirigé par Henri Barbusse... "Considérez-vous comme accueilli à la NRF", lui répond d'emblée Jean Paulhan. Il est vrai que Jean Paulhan et Marc Bernard sont nés à Nîmes à seize ans de distance : 1884 et 1900. Le premier, dès 12 ans, a été emmené vers Paris par son père, bibliothécaire et philosophe, et ne retrouve le Gard de son enfance que de loin en loin. Le second est presque prisonnier de sa ville natale, vers où les difficultés matérielles, les contraintes de l'Histoire, mais aussi le goût de la vie simple le font toujours revenir : même après ses prix Interallié en 1934 (Anny), Goncourt en 1942 (Pareils à des enfants), Marc Bernard garde en ligne de mire les Nîmois, dont il observe les ambitions et les illusions (Les Exilés, 1939 ; La Cendre, 1949 ; Une journée toute simple, 1950). A Paulhan qui lui avoue "Je donnerais cher pour qu'il y ait beaucoup de révolutionnaires comme toi", il ne cache guère certaines conversions radicales : "Je crois qu'il faut en finir avec ce chantage sentimental sur la Russie. Il ne leur reste plus qu'à accumuler toutes les saloperies possibles et imaginables pour dire ensuite : si vous publiez la moindre ligne contre nous, vous attaquez la révolution". Passent Romain Roland, Henri Calet, Jean Blanzat, Jacques Chardonne, Gaston Gallimard... Viennent Madrid et Barcelone dans les années trente, puis la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les errements de Bernard sont patiemment raisonnés par Paulhan. Avec sa "bien-aimée" Else, juive autrichienne, Marc Bernard doit se cacher en Limousin, où il se lie avec le photographe Izis : les portraits que celui-ci réalise en 1945 figurent dans ce livre (grâce à son fils, Manuel Bidermanas). "Mon petit Marc", "Mon petit Jean" : c'est ainsi que les deux écrivains s'interpellent encore à 84 ans et 68 huit ans passés. Le plus âgé n'a jamais renoncé à être le conseiller littéraire de l'autre, qui, de son côté, l'a toujours lu avec attention : "C'est terrible, ces grands sujets, écrit Jean Paulhan en janvier 1965. Il me semble que les gens modestes (comme nous) devraient se demander, avant de se lancer : "Mais moi, qu'est-ce que je puis apporter de différent, que je sois seul à dire?" et n'en pas démordre". Toutes leurs lettres n'ont pas été retrouvées, mais les 461 présentées ici montrent la courbe de leur amitié : une amitié différente, et qu'ils ont été les seuls à dire ainsi.

11/2013

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Généralités

La Méditerranée occidentale : Histoire, enjeux et perspectives

Cet ouvrage consacré au Maghreb et au partenariat avec les pays de l'arc latin de la Méditerranée est publié au plus fort d'une actualité marquée, d'une part, par l'existence d'une crise aiguë du couple algéro-marocain qui était envisagé comme le moteur d'une construction maghrébine, et d'autre part, d'une marginalisation de la Méditerranée occidentale dans la géopolitique mondiale que traduit ce conflit majeur opposant l'Europe et les Etats-Unis à la Russie. Ce paradoxe qui incite au désenchantement, n'est-il pas aussi le moment privilégié pour repenser et agir afin de réaliser un regroupement régional et promouvoir des formes de partenariat et de coopération entre les pays méditerranéens. Autrement dit, la crise géopolitique ne donnerait-elle pas l'opportunité aux pays du Maghreb de repenser leurs alliances, de mieux défendre leurs intérêts communs, et contribuer ainsi à mettre en oeuvre un nouvel ordre politique et économique plus propice au progrès et au développement de leurs peuples. Il s'agira pour eux de se hisser à la hauteur des nouveaux enjeux provoqués par les recompositions géopolitiques en cours et de dépasser des situations jugées aujourd'hui indépassables. Ce livre posthume de Noureddine ABDI qui est l'aboutissement de longues années de travail offre des matériaux précieux dans l'édification de ce projet maghrébin " sans cesse recommencéA " et/ou contrarié, car soumis aux aléas politique, à des conjonctures économiques internes et à des alliances économiques ou politiques contraires à la vocation unitaire du Maghreb. Avant d'entrer dans le coeur d'un sujet -le Maghreb et subsidiairement ses rapports avec la Méditerranée occidentale- qui fut dès les années 1980 au centre de sa réflexion et de ses recherches, un mot pour évoquer une dette personnelle qui nous avons contractée auprès de N. Abdi. Engageant au milieu des années 1970, une carrière de chercheur en économie agricole et rurale, parmi mes premières lectures figuraient en bonne place les articles que N. Abdi avait publié dans des revues (la Revue Algérienne ou d'autres revue étrangères). Il fut pour moi, l'un des premiers chercheur algérien (aux côtés de nos aînés que furent Tami Tidafi, Hamid Aït-Amara ou Claudine Chaulet) qui ont contribué à nourrir nos connaissances, et à nous initier aux questions agraires et paysannes. Celles-ci avaient occupé son activité intellectuelle tout au long de la période qui va du milieu des années 1950 à la fin des années 1970. L'autobiographie qui figure à la fin de l'ouvrage apporte des éclairages intéressants et nouveaux sur les contextes politiques et économiques de cette époque. Elle nous livre un témoignage inédit sur les conditions concrètes d'émergence de l'autogestion agricole en Algérie, les obstacles rencontrés et les luttes d'influence exercées au sein de l'appareil d'Etat, les motifs de son engagement auprès des ouvriers de l'autogestion ou les attributaires d'une réforme agraire qu'il avait appelé de tous ses voeux. Si le récit autobiographique, rédigé avec une modestie qui impressionnait les personnes qui l'ont côtoyé, évoque assez clairement l'engagement politique et syndical de l'auteur dans la lutte de libération nationale, elle témoigne aussi de son attachement émouvant à sa terre - et de ses lieux- d'origine, décrit les premiers pas de l'Etat algérien dès l'indépendance en mettant l'accent sur difficultés dans la construction de ses institutions nationales. Au cours de la période qui va suivre, celle qui commence dans les années 1980, N. Abdi va élargir la perspective en traitant essentiellement de la construction maghrébine, et focalise sa pensée sur " les perspectives d'un avenir régional communA ". Appartenant dorénavant aux deux rives de la Méditerranée (un entre-deux dont il faisait l'expérience), il fonde son engagement personnel à penser également le rapprochement des pays du Maghreb avec les pays méditerranéens de l'arc latin. Les processus de renforcement des unions régionales face à une mondialisation en marche, l'essor d'une coopération adaptée à leur échelle font aussi l'objet de ses préoccupations intellectuelles. Ces formes de coopération et de regroupement régional sont pensées comme " le meilleur moyen de peser dans les relations internationalesA ". Ces nouvelles recherches que l'auteur engage baliseront un parcours personnel et professionnel au sein d'institutions tels l'Institut d'Etudes du Développement Economique et Social (IEDES), le CNRS français, la Maison des Sciences de l'Homme ou de laboratoires de recherche de l'Université Paris VII. Abdi se dépensera avec énergie pour animer des forums, des débats ou des rencontres scientifiques réunissant des dizaines de chercheurs appartenant aux deux rives. Tous les travaux et toutes les contributions que N. Abdi signale dans cet ouvrage, sont les produits intellectuels de ces multiples activités ; elles ont fait l'objet de publications thématiques dans des revues, des compte-rendu de séminaires ou des ouvrages collectifs. Les sources d'inspiration les plus marquantes de ce parcours professionnel sont évoquées. Il y a en premier lieu l'auteur maghrébin par excellence que fut Ibn Khaldoun dont il est fait souvent référence dans ses travaux, mais aussi d'autres auteursA ; le marocain A. Khatibi, et le tunisien A. Meddeb- passeurs et penseurs comme lui de l'altérité- qui partageaient avec lui, une confiance dans la construction de ce " lieu de symbiose " qu'est selon lui le Maghreb. Il n'a cessé d'entretenir un dialogue ininterrompu, et jusqu'à leur disparition prématurée, avec ces deux auteurs qui cultivaient, selon son expression, une " maghrébinité commune ". Cet " entre-deuxA ", position qu'il assumait pleinement, et les liens socioculturels qui le rattachait aux deux rives de la Méditerranée, l'ont naturellement conduit à plaider pour un rapprochementA ; celui-ci qui se nourrissait d'échanges intellectuels avec d'autres auteurs (J. Berque ou P. Vieille) à la sensibilité méditerranéenne tout aussi affirmée que la sienne. Ce n'est, écrit-il " qu'en restituant parmi les autres dimensions du Maghreb, celle qu'il partage avec l'Europe latine, qu'on parviendra à saisir les réalités maghrébines telles qu'elles sont perçues par les Maghrébins eux-mêmes et plus particulièrement la société civile, de façon à que ce Maghreb réel puisse constituer notre véritable horizon de pensée ". Cette vision généreuse d'ouverture vers la méditerranée occidentale l'empêchera d'examiner les distances prises avec la rive sud, l'Europe méridionale préférant de fait coopérer avec les nouveaux pays (ex PECO) admis dans l'Union européenne. Elle est également silencieuse sur les approches nationales que chacun des pays du Maghreb engage avec les pays de l'Union européenne Aucune coordination n'est réalisée dans la mise en oeuvre des rapports politiques et économiques et politiques. A titre d'exemple, les accords d'association sont signés séparément et leurs évaluations -qui font ressortir des tendances à l'accentuation des asymétries économiques défavorables aux 3 pays du Maghreb- n'ont pas permis les rapprochements concertations pourtant nécessaires. L'engagement politique de l'auteur pour " féconder un Maghreb des citoyensA " est un engagement actif résolument orienté vers des processus de création et de production de richesses " au plan intérieurA ", et impulsé " au plan extérieurA " par " un esprit d'ouverture et de partenariatA ". Il s'agit, nous dit-il, " de dégager les perspectives d'un avenir régional commun pour qu'il soit davantage maîtrisé que subi, c'est-à-dire qu'il prenne la forme d'un essor autonome plutôt que celle d'un moindre développement et d'une dépendance accrue ". Empruntant à l'auteur des " AndalousiesA ", la formule de J. Berque, N. Abdi appelle lui également à des " Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous les décombres amoncelés et l'inlassable espérance ". L'approche généreuse et profondément universaliste que N. Abdi adopte, reprend une idée empreinte d'humanisme, de cet autre penseur de la Méditerranée, Paul Valéry, qui concevait la Méditerranée comme un " dispositif à faire de la civilisationA ". La méditerranéïté, écrit-il, est ainsi intimement liée au processus de construction maghrébine, elle en est l'un des principes fondateurs, tout comme à l'inverse, " la maghrébinité en est tributaire ". Ces affirmations s'appuient sur une réflexion critique qui intègre l'analyse de la longue durée, et où N. Abdi expose avec lucidité le cheminement du projet politique de construction d'un Maghreb " lequel est en permanence fait et défait par les pouvoirs en place ", ce qui témoigne d'un clivage -qu'il subissait lui-même sur le plan politique nous dit-il-, et " qui se creusait entre le Maroc et l'Algérie proches l'un de l'autre ". Sa réflexion sur la vocation unitaire dans le Maghreb s'appuie sur l'examen minutieux desA critères à la fois socio-historiques et politiques, et en particulier la dimension ethno-culturelle de la région. Le Maghreb écrit-il " constitue un sujet historique ", en particulier dans les phases conflictuelles et de résistances. Il rappelle que l'Etoile Nord-Africaine qui fut créée à Paris en 1927, et qui traduira les premiers pas du nationalisme algérien, " vise à construire l'unité du MaghrebA ", " à ressusciter une unité ancienne que l'histoire a enregistrée et dont elle a témoignéA ". Il s'attache avec obstination à retracer le cheminement de l'idée maghrébine dans un passé plus proche de nous, en examinant les faits qui participent au développement de ce " sujet historique " dans les phases conflictuellesA ; ceux des années 1930 (de la création de l'Etoile Nord-Africaine à l'Association des Etudiants Musulmans Nord-Africains (AEMNA), ceux de la deuxième guerre mondiale, avec le mouvement syndical animé par le tunisien F. Hachad). Il traque enfin cette solidarité maghrébine partagée par les mouvements de libération nationale dans les années 1950. Il remarque bien que la proclamation de la construction du Maghreb à Tanger, en août 1959, et sa relance le 17 février 1989, n'empêche pas cet ensemble d'être toujours aussi divisé, notamment par une frontière algéro-marocaine fermée. Ce constat établi, l'incite naturellement à analyser, au-delà de la question du Sahara occidental, les raisons socio-politiques et économiques qui font ce Maghreb " écarteléA ". Ces discordes sont à rechercher, nous dit-il, dans la nature de régimes peu disposés à " concéder la moindre parcelle de leurA pouvoir dansA le cadre d'une unification du MaghrebA ", mais aussi dans l'état de sociétés politiques ou de sociétés civiles peu mobilisées par l'idée maghrébine. Ces questionnements de l'auteur ne le détournent pas de l'exercice de recension des éléments qui peuvent constituer les moyens de dépassement de ces situations de fait. Cette dernière posture illustre assez parfaitement l'optimisme raisonné de N. Abdi dans l'affirmation d'une maghrébinité possible et souhaitable pour l'avenir des peuples de la région. Elle le conduit à analyse avec rigueur les facteurs favorables à une intégration maghrébine, ou de ce que les prospectivistes appelleraient " les signaux faiblesA " favorables à une construction maghrébine. Les facteurs religieux et culturels d'abord, où N. Abdi qui, tout en attirant l'attention sur le recours vain à une " retraditionnalisationA " du fonds culturel et religieux de la région, invite, à mobiliser et/ou revivifier un fonds religieux et culturel maghrébin " avec ses institutions et ses références ancestrales propresA ". Il y a ensuite des facteurs sociaux avec " les passerellesA " que représentent les diasporas du Maghreb. C'est, nous dit-il, au sein de l'immigration que l'on rencontre " cette maghrébinité radicale ". Cette dernière ressource, facteur puissant d'intégration, est représentée par les populations originaires du Maghreb. Ces dernières font la découverte dans les sociétés d'accueil " de leur sentiment d'une appartenance commune ", de cette " identité partagée " et qui prennent " conscience de ce qui les unitA ". Après tout, s'interroge-t-il, " si nous considérons le fait que l'affirmation de l'indépendance du Maghreb a commencé à l'extérieur pendant l'entre-deux-guerres, pourquoi n'en serait-il pas de même du mouvement de reconstruction du MaghrebA "A ? Et Abdi d'explorer enfin les conditions économiques propices à l'intégration. L'existence d'un large marché fort de millions de consommateurs " qui aurait pour effet d'augmenter de 2 points le taux de croissance de la régionA ", le développement des infrastructures de transport (autoroute Trans maghrébine dont l'essentiel des tronçons sont déjà réalisés à l'intérieur de chacun des pays), l'énergie (électricité et gaz), de même que l'irruption dans l'espace économique, souvent appuyée par le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC), de " nouveaux acteurs de l'intégration socio-économique du MaghrebA ", que sont les entrepreneurs et chefs de PME. Les facteurs d'intégration sont à cultiver au sein des communautés universitaires où " l'intelligentsia maghrébine devrait, où qu'elle se trouve, jouer un rôle moteur dans le cadre d'échanges et de collaborationsA "A ; dans les milieux d'affaires ensuite où la promotion d'une intégration peut être entreprise par des agents qui se situent au sommet de l'économie maghrébine. Le futur du Maghreb ne peut être toutefois pensé sans ce couple algéro-marocain qui est appelé à jouer un rôle décisif dans une construction maghrébine fondée sur " une réelle émancipation et un vrai progrès pour toutes ses populationsA ". " Ce qui importe le plus, nous dit-il, c'est avant tout de cultiver et de développer la maghrébinité au travers de relations maghrébines les plus favorables à l'épanouissement de l'homme ". Reprenant l'une desA premières propositions de KHATIBI formulé sur les relations de voisinage, il nous invite " à se regarder en face ", A à " construire un espace vie qui soit communA ", et à " aller vers le risque partagé avec l'autre, les autresA ". Une pensée généreusement humaine, anti bureaucratique par nature, s'appuyant sur une mobilisation citoyenne constitue le fil conducteur de ses analyses du Maghreb. C'est la même pensée que l'on retrouve dans ses travaux de jeunesse portant sur la construction du Maghreb conduites par le syndicaliste tunisien F. Hached, où dans le rôle joué par l'UGTA et la Fédération des travailleurs de la terre dans l'autogestion agricole algérienne. Les " constructions bureaucratiquesA " et les " approches technocratiquesA " seront en permanence vigoureusement dénoncées par N. Abdi. Ces approches dessaisissent, affirme-t-il, les acteurs sociaux, les producteurs ou les créateurs de richesses de leurs pouvoirs et freinent, nous dit-il le mouvement d'émancipation sociale, soit de la paysannerie du temps de l'autogestion agricole, soit les sociétés civiles et politiques dans la construction du Maghreb. Nous le répétons, la vision du Maghreb que propose N. Abdi est inséparable de son itinéraire de vie et de la fidélité à ses engagements politiques et syndicaux qu'il évoque. L'exil qu'il a choisi dès 1973, va le conforter dans un statut de chercheur qu'il n'aura jamais abandonnéA ; ce statut l'autorisait à exercer ses activités avec une liberté d'esprit à laquelle il était profondément attaché. S'il a inauguré un champs d'étude dans les années 1960-70 passionnant pour ma génération (celui des questions agraire et paysannes), il nous offre avec cet ouvrage posthume, un chantier de travail que l'on découvre avec un réel plaisir intellectuel et où l'érudition de l'auteur laisse aussi place à l'émotion suscitée par cette quête absolu d'un idéal de progrès et d'émancipation pour les peuples du Maghreb, cette quête de méditerranéïté faite de paix et de coopération à laquelle il rêvait. La lecture de ce livre nous laisse toutefois un grand regret. Celui de n'avoir pas croisé l'homme, celui de n'avoir pas échangé sur son expérience dans un domaine qui nous est cher à tous les deux, celui de la paysannerie qui fut son premier domaine de recherche ; mais au-delà, de cet intérêt tout personnel, la frustration de n'avoir pas eu l'occasion de dialoguer sur cette passion qu'il entretenait et cette cause qu'il défendait avec déterminationA A : celle du "Maghreb des peuples et des citoyensA ", dont il portait l'idée avec une conviction admirable. Omar Bessaoud, économiste agricole, professeur associé au CIHEAM-Montpellier. Montpellier, le 2 juin 2022.

10/2022