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Matthieu Caron

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Sociologie

Filmer les grands ensembles. Villes rêvées, villes introuvables, une histoire des représentations audiovisuelles des grands ensembles (milieu des années 1930 - début des années 1980)

Depuis plusieurs années, la ville au cinéma est devenue un objet d'histoire. Des ouvrages majeurs de chercheurs ont mis en évidence la place des grandes villes et des banlieues en tant que personnage dans le cinéma contemporain. Cet ouvrage analyse l'évolution des images filmées des grands ensembles, depuis le milieu des années 1930, moment où les prototypes en sont édifiés, jusqu'au début des années 1980 où l'on envisage leur démolition partielle. L'auteur confronte ainsi les regards filmiques du ministère (MRU, ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme), institution qui a contribué à l'édification des grands ensembles, de la télévision, média qui est né et s'est épanoui en même temps qu'eux, et du cinéma. Explorant ces trois sources - télévision, films institutionnels et cinéma - l'auteur fait l'histoire des représentations audiovisuelles des grands ensembles. L'origine des films est de nature différente : films de commande, reportages, documentaires de création, fictions. Ce livre s'inscrit dans la collection " Lieux habités " des éditions Créaphis, dédiée à l'espace habité, qui regroupe des textes et des documents en histoire urbaine, architecture, urbanisme, sociologie et anthropologie de l'habitat. Parmi les ouvrages publiés : Belleville, Belleville, visages d'une planète, Françoise Morier, Claire Reverchon (dir.), 1995, rééd. 2003 ; Le monde des grands ensembles. Europe, Asie, Afrique, Moyen-Orient, Frédéric Dufaux et Annie Fourcaut, (dir.) 2004 ; La rue, village ou décor ? Deux rues à Belleville, Eric Charmes, 2006 ; Paris/Banlieues. Conflits et solidarités, Annie Fourcaut, Emmanuel Bellanger, Mathieu Flonneau, 2006 ; Désirs de toit, sous la direction de Danièle Voldman, 2011 ; Belleville, quartier populaire ? , sous la direction de Roselyne de Villanova et Agnès Deboulet, 2011 ; Hôtels meublés à Paris, enquéte sur une mémoire de l'immigration, Céline Barrère et Claire Lévy-Vroelant, 2012 ; Villagexpo, Anne Bossé et Marie-Laure Guennoc, 2013 ; Le Bocage pavillonnaire, Pauline Frileux, 2013. A noter aussi en format poche : Pour la ville, Guy Burgel, 2012 ; Villes en crise. Les politiques municipales face aux pathologies urbaines (fin xviiie-fin xxe siècle), Yannick Marec (dir.), rééd. en poche 2008. Camille Canteux docteur en histoire contemporaine, est professeur certifié d'histoire-géographie et enseigne depuis plus de dix ans en Seine-Saint-Denis. Ses recherches sur la banlieue se sont orientées plus précisément vers les grands ensembles, qui commençaient alors à être analysés par les historiens, dont elle a souhaité analyser l'image à travers un corpus audiovisuel original puisqu'il étudiait conjointement des films de natures très différentes.

10/2014

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Actualité et médias

Zadig N° 7 : Changer de vie

Tout plaquer : maison, boulot, famille, et recommencer à zéro. Beaucoup en rêvent, notamment depuis la crise sanitaire. Quelles sont les aspirations des français et quelles réalités derrière ces désirs ? Zadig, le trimestriel qui raconte la France, rassemble dans ce 7ème numéro : Florence Aubenas, Pablo Servigne, M. Pastoureau, L. Slimani, Miguel Bonnefoy, Bernard Chambaz, et tant d'autres ZADIG, LE TRIMESTRIEL QUI RACONTE LA FRANCE Après Le 1 et America, Zadig est le magazine lancé par Eric Fottorino en mars 2019. Chaque trimestre, Zadig raconte la France à travers un récit de 196 pages tissé par écrivains et reporters, historiens, photographes, sociologues, illustrateurs ou géographes. LE NUMERO 7 : CHANGER DE VIE Tout plaquer : maison, boulot, famille, et recommencer à zéro. Beaucoup en rêvent, notamment depuis la crise sanitaire. Quelles sont les aspirations des français et quelles réalités derrière ces désirs ? Zadig, le trimestriel qui raconte la France, rassemble notamment dans ce 7ème numéro : Pablo Servigne, Florence Aubenas, M. Pastoureau, L. Slimani, Miguel Bonnefoy, Bernard Chambaz SOMMAIRE DETAILLE DE ZADIG 7 Grand entretien : Florence Aubenas (12p) Chroniques trimestrielles : " Y'a d'la joie " par Leïla Slimani " Faire ensemble " par Marie Desplechin La couleur de l'automne avec Michel Pastoureau La Macronie en BD par Mathieu Sapin Les micro-fictions de Régis Jauffret Chronique musicale de Bertrand Dicale Michelle Perrot relit pour nous " Surveiller et Punir " de Michel Foucault Récits et écrivains La Dordogne de Bernard Chambaz La nouvelle inédite de Florence Seyvos Pourquoi j'ai choisi la France de Miguel Bonnefoy Le portrait de famille par Ondine Debré Reportages, portraits et enquêtes du dossier " Changer de vie " La sociologue Catherine Negroni sur les changements de vie voulus, l'accélération de ces évolutions Le collapsologue et scientifique Pablo Servigné Les cartes d'Hervé Le Bras (migrations en France) Enquête sur les changements de vie avec Hélène Seingier Récit graphique d'un départ à la campagne : Les aventures dessinées de Arthus de Lavilléon avec Jessica Témoignage de Florence Robert, calligraphe devenue bergère dans les Corbières (livre paru chez José Corti) Portrait de nouveaux nomades qui ont fait rentrer leur vie dans une maison qui roule (Tiny house) entre Angers et Orléans. Reportage dans l'éco-village de Pourgues (Ariège) Reportage sur l'île d'Ouessant dont les habitants sont triés sur le volet Enquête dans les territoires (Creuse, ouest de la France) qui cherchent à attirer des citadins Reportage de Julie Gacon sur des anciens Zadistes repliés à Morogues en compagnie d'autres militants et activistes qui ont fondé des collectifs de socialisation communarde

09/2020

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BD tout public

Les chemins du fantastique. Tirage numéroté et signé

Guillaume Sorel voit le jour à Cherbourg en 1966. Entre 1982 et 1990, il enchaîne une école d'architecture, une école d'arts appliqués à Lyon et l'Ecole supérieure des beaux-arts à Paris. Amateur de littérature fantastique, il prête son talent d'illustrateur à des magazines et à des éditeurs de jeux de rôles. Ce secteur lui permet de rencontrer Thomas Mosdi, avec lequel il imagine L'île des morts, une série d'albums alliant un scénario lovecraftien avec un graphisme gothique, le tout sous le titre évocateur du célèbre tableau d'Arnold Bôcklin. En 1996, il débute la série Mens magna écrite par Froideval et, en 1999, le tandem Mosdi-Sorel se reforme pour le diptyque Amnésia dont Michel Crespin - une des influences dont se réclame Sorel - réalisera les couleurs. En 2000, Guillaume Sorel signe Mother, son premier album solo. Une guerre psychologique totale entre une mère et un fils, tous deux aux portes de la folie. Le " style Sorel " vient de naître. Et ce n'est que l'amorce d'une montée en puissance. Avec Mathieu Gallié, il imagine les aventures d'Algernon Woodcock, un jeune médecin de petite taille arpentant une Ecosse peuplée de créatures surnaturelles. En effet, le dessinateur affiche depuis toujours un faible pour la littérature fantastique européenne des XIXe et XXe siècles. Son roman graphique, Mâle de mer, paraît en 2009. Scénarisé par Laêtitia Villemin, il est l'unique ouvrage en noir et blanc réalisé par ce prince de la couleur. En 2012, il réussit avec brio l'adaptation du roman de Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig. En 2013 et 2014, il enchaîne deux albums en solo : Hôtel particulier et Le Horla, une adaptation libre de Maupassant. Plus que jamais, les dessins dépassent les apparences du réel pour plonger dans des univers où tout - même et surtout l'indicible - semble possible. J'ai tué Abel, scénarisé par Serge Le Tendre, inaugure, en 2015, une collection dédiée aux plus grands crimes qui ont marqué l'humanité. Bluebells Wood, en 2018, démontre l'évidence : Guillaume Sorel est un auteur complet. Textes, dessin et couleurs sont la Trinité de son univers. De fin 2015 à début 2017, il délaisse pour un temps la bande dessinée pour se consacrer à son travail d'illustrateur et de peintre. Les Chemins du Fantastique présente une grande partie de cette fête de la créativité : la mer, la nature, le rêve, l'art, sans oublier un monde animal vivant à côté du monde humain et, bien sûr, la féminité que Sorel se plaît à faire vivre sous tous ses atours.

11/2018

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Mathématiques pour l'informati

ECG 2 - Mathématiques appliquées, informatique. Questions et méthodes

Cet ouvrage s'adresse aux étudiants de 2e année de classe préparatoire aux grandes écoles de commerce qui ont choisi l'option Mathématiques appliquées. Pour chaque notion du programme de mathématiques, les candidats y trouveront les questions types qui constituent l'architecture d'un sujet de concours. Par exemple : - Comment calculer une suite lorsqu'on ne reconnaît pas de formule du cours ? - Comment déterminer la matrice réprésentative d'une application linéaire f de E dans F ? A partir de ces 215 questions types, les étudiants découvriront : - 400 méthodes pour y répondre ; - 200 rappels de cours : les définitions, théorèmes et propriétés indispensables ; - 500 exercices corrigés pour réviser.

06/2022

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Généralités

L'histoire de l'écriture. Une nouvelle ère

Pars à la découverte d'une des plus grandes créations de l'humanité : l'écriture. De la Mésopotamie à l'Egypte, en passant par la Chine, viens vite découvrir les différents système d'écriture. Qui est à l'origine de cette invention ? Quelle écriture est la plus utilisée aujourd'hui ? Toutes les réponses se trouvent dans ce petit livre !

08/2022

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Littérature francophone

Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Quatre saisons pour quatre adolescents redneck d'une cité fictive québécoise dans la région de l'Outaouais. Une banlieue où on s'emmerde fort jusqu'à l'installation d'un parc aquatique hors normes de l'autre côté de la ‘track' de chemin de fer. De quoi casser la routine, découvrir son corps, surfer enfin sur son destin. C'est sans compter sur un clou mal enfoncé sur la Calabrese (qui n'est pas une saucisse mais une énorme " glissade d'eau ", un toboggan), qui va faire de chacun d'eux des cicatrisés. Un roman comme une mise en eau de l'enfance.

11/2021

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Droit bancaire

Code monétaire et financier. Edition 2022

Commenté par des spécialistes, ce code présente les textes et la jurisprudence relatifs au droit bancaire et financier. La partie " Annexes " reproduit le texte intégral du Règlement général de l'Autorité des marchés financiers et présente une sélection de textes relatifs aux informations réglementées, à la monnaie et aux moyens de paiement, à la lutte contre le blanchiment de capitaux ainsi qu'aux obligations prudentielles et de contrôle des risques.

12/2021

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Méthodes FLE

Inspire lycee - le + ca niveau 1

Inspire Lycée : motivation, communication et interactions ! - Des thématiques motivantes pour les lycéens, des documents de source authentique et + de 30 vidéos. - Un apprentissage de la langue guidé et efficace avec : - une découverte active en contexte ; - des synthèses de grammaire et de vocabulaire ; - des pages de renforcement "Lexique et communication " , phonétique et "Grammaire et verbes" - Des activités collaboratives nombreuses pour favoriser la médiation et les interactions en classe. - + de 500 activités dont 150 activités autocorrectives inédites.

04/2023

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Exercices

Inspire lycee - le + ca niveau 2

Inspire Lycée : motivation, communication et interactions ! - Des thématiques motivantes pour les lycéens, des documents de source authentique et 30 vidéos. - Un apprentissage de la langue guidé et efficace avec : - une découverte active en contexte ; - des synthèses de grammaire et de vocabulaire ; - des pages de renforcement "Lexique et communication " , phonétique et "Grammaire et verbes" - Des activités collaboratives nombreuses pour favoriser la médiation et les interactions en classe. - + de 500 activités dont 150 activités autocorrectives inédites.

04/2023

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Sport

L'équipe de France. 3e édition

"Et un, et deux, et trois-zéro ! " Quelle euphorie dans les rues ! Partout, on chante et on fait la fête. Les Bleus ont remporté leur première Coupe du monde ! De son premier match face à la Belgique en 1904 à sa deuxième victoire lors du Mondial 2018, découvre la fabuleuse histoire de l'équipe de France de football...

06/2024

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Sports

Les très sales gosses. Ces champions au-dessus des lois

Quinze jours à peine après les attentats du 13 novembre, dans une France en pleine sidération, entre le deuil, l'état d'urgence, les débats sur la Constitution et les déclarations du procureur François Molins, une actualité a priori aux antipodes des thèmes du moment fait la une des médias : l'affaire de la sextape du footballeur Mathieu Valbuena, qui met en cause son coéquipier chez les Bleus, Karim Benzema. A première vue, le nouveau scandale apporte un peu de légèreté à des Français à cran. Or, très vite, on assiste à ce qui ressemble au combat entre deux France. Valbuena est plaint, mais aussi moqué de s'être tourné vers la justice pour régler son problème. Mis en examen, Benzema agace, une nouvelle fois, et les critiques pleuvent sur sa tête. Au point d'obliger le président de la FFF, Noël Le Graët, à annoncer, contre son gré, celui de son sélectionneur Didier Deschamps et à six mois de l'Euro, que le n°9 ne sera plus appelé en équipe de France tant que son sort judiciaire ne sera pas réglé. Benzema n'est pas le seul, pourtant, parmi les sportifs tricolores de classe internationale, à bafouer la loi, à piétiner la charte d'exemplarité signée avec leur Fédération. Les frères Karabatic en hand, l'athlète Tamgho, les exemples sont nombreux. Parfois, ces champions sont issus de milieux compliqués, souvent originaires d'Afrique, du Maghreb... Mêmes origines, donc, que les auteurs des attentats de janvier et novembre 2015. Il y a alors un risque terrible de raccourcis, d'amalgames, de délits de sale gueule : Karim Benzema n'est pas le seul à avoir fauté mais aucun autre n'a eu droit à ce traitement - PV d'instruction publiés, intervention publique du Premier ministre, en " off " du président de la République, déchaînement d'une rare violence de l'opinion publique avant même d'être jugé... presque une affaire d'Etat ! Pourquoi ? En cette période de crispations identitaires, reproche-t-on au joueur de ne pas être "assez" Français ? A l'opposé de ses détracteurs, quelques mois plus tôt, le rappeur Booba, idole des jeunes qui fustige la République et ses valeurs dans la moindre de ses rimes, déclarait au sujet des attentats de Charlie : "Quand on joue avec le feu, on se brûle". Benzema et Booba sont différents, mais leurs fans sont les mêmes : ils se reconnaissent dans ces idoles au regard pour le moins mitigé sur l'Hexagone. Pourtant, ce pays tant décrié est le leur. Au-delà de "l'affaire Benzema", une enquête dérangeante sur ces "idoles des jeunes" et les repères (faussés ?) qu'ils incarnent dans une société en plein doute.

06/2016

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Poésie

A la vitesse des nuages. Précédé de Un champion de mélancolie

La ville, chez Daniel Fano, est "sale comme un rêve inachevé" . Le monde aussi, et le lecteur ne sait pas sur quel pied danser. Pas plus que les personnages d'ailleurs, fragments imaginaires d'histoires plus grandes, désossés des vieux polars américains, qui confondent la fin du monde avec la prochaine danse. On navigue entre le crime et le cartoon, la vivacité de la bande-dessinée et la profonde mélancolie des closing-times. On saute d'un continent et d'une époque à l'autre, en changeant de vers, on fait de grands voyages, dictés par la seule logique de la fantaisie, dans une forme de tendresse poétique ; le décousu comme une approche du monde. Et tout semble se passer au même moment, dans une tranquille équivalence, les drames comme les broutilles, l'extinction des espèces et une robe froissée ; on sait maintenant "que la mémoire est une folie de plus" . Fano déploie des dizaines de narrations simultanées, où apparaissent brièvement, parfois en souvenir, parfois en ricochets d'évocation, parfois en figures clownesques de carton-pâte, les visages de Catherine de Médicis, Cy Twombly, Barack Obama, Serge Gainsbourg, Steve Reich, Eric Dolphy, Usain Bolt ou Claude Debussy. C'est un bombardement de flegme, de soie, puisé dans la mythologie des films noirs et des romans d'espionnages. Ces poèmes sont des coffres à jouets débordants de femmes fatales, de détectives un brin ratés, d'hommes d'affaires et de dictateurs, dans un bazar de révolutionnaires et de sex-symbols. C'est plein de pierres précieuses, de feutres mous et de Berreta, de Cadillac et de films pornos. Tous ces personnages soudain pris sous les projecteurs des télévisions, en flagrant délit de crime irrésolu : celui de la condition humaine. Car le monde tourne rond, mais à une allure folle, à la vitesse des nuages, et toutes les histoires se valent : ce n'est pas un parc d'attraction, c'est la vie même, mais éclairée par une lumière de dancing et on ne sait plus très bien qui appartient vraiment à la fiction. C'est la vie avec ses personnages découpés dans les journaux à scandale, et rassemblés dans un collage géant, par un démiurge facétieux qui s'accroche à ses fantaisies avec une joie féroce, sur le tableau d'une époque de la mémoire totale qui a "tué l'histoire" .

09/2019

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Religion

Une odyssée monastique. Une communauté cistercienne en exil en quête d'un lieu d'accueil

Au printemps de 1989, la « Bibliothèque Beauchesne » accueillait l'ouvrage de Mère Marie de la Trinité KERVINGANT ocso, Des moniales face à la Révolutionfrançaise (B.B. / 14). Sur la couverture, une reproduction colorée mettait en scène un épisode de la longue errance des fils et des filles de dom Augustin de Lestrange à travers l'Europe, durant les années qui vont de 1798 à 1816. On y distingue, voguant sur le Danube, deux embarcations où se pressent, dans l'une des moines, dans l'autre des moniales, en coules blanches, chantant l'Office divin comme en deux chœurs. D'où venait cette aquarelle ? Elle appartient à un ensemble, sorte de bande dessinée disposée en tableau, voici un demi-siècle, par une moniale anglaise, pour narrer par l'image l'étonnante aventure dont était issu son propre monastère, parmi d'autres de même provenance, où l'esprit de Cîteaux allait revivre après la tempête. Le tableau est réalisé sur carton. Il semble avoir été peint à la seule intention de la communauté de Holy Cross Abbey (Angleterre), hors de laquelle on ne le connaissait guère. L'originalité de cette œuvre, à laquelle l'éditeur de Moniales face à la Révolution française avait eu l'inspiration d'emprunter la vignette de couverture, a fait germer l'idée de publier la série tout entière dont la fraîcheur naïve mérite qu'on la tire de l'ombre. Son auteur, Sis -ter Clare NASH, était née le 15 juin 1900 en Angleterre, à Crick, près de Matlock, dans le Derbyshire. En 1930 elle est reçue dans l'Eglise catholique. Elle entre sept années plus tard au monastère de Holy Cross, alors à Stapehill (Dorset). Douée d'un grand sens de l'humour, d'un grand sens de la couleur comme en témoignent ses aquarelles, et d'un grand amour de la famille monastique qui l'avait accueillie pour toujours, elle termine sa course en la fête de la Toussaint 1988, sans se douter du sort réservé à son tableau. L'album présente, sur la page de gauche, le titre de la vignette (français-anglais) et un extrait des Moniales face à la Révolution française en rapport avec l'histoire évoquée, Sur la page de droite, vignette en couleurs avec l'explication de l'histoire évoquée.

01/1992

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Beaux arts

Van Gogh

Voici LA grande biographie de Van Gogh, complète, magistrale et définitive, qui, malgré la somme de livres et de films qui lui sont consacrés, se lit avec un plaisir tout neuf. On y retrouve la figure fascinante du peintre maudit à l'oreille coupée, la vie d'écorché vif d'un génie solitaire et incompris, qui mourra à 37 ans d'une balle dans la poitrine. Mais pas seulement, et pas tout de suite : c'est là l'une des grandes qualités du livre. Contrairement à Pialat, par exemple, qui se focalisait sur les derniers mois de la vie du peintre, Naifeh et Smith commencent par le commencement. Sans céder pour autant à l'illusion rétrospective (où l'enfance expliquerait tout), ils nous montrent qui était Vincent avant d'être Van Gogh : le mythe (et le carcan) familial, les années de pensionnat vécues comme un rejet insupportable, la passion et la rivalité envers Theo, la première confrontation au monde de l'art, dans l'atelier de son oncle et la constitution d'un musée imaginaire, l'exil à Londres, la tentation mystique... La fin du livre a fait "scoop" lors de sa parution, les auteurs remettant en cause la thèse du suicide de l'artiste. Après dix ans de recherches, en un tissage exemplaire de la narration et des citations, des événements et de la psychologie, du contexte historique et d'analyse de tableaux, les auteurs nous ouvrent les clés de la constitution d'une personnalité et d'une oeuvre. Quelques grands thèmes prennent tout leur sens : l'abandon, la solitude, l'échec, la recherche éternelle d'une famille, d'une appartenance par Van Gogh, tandis que la disgrâce des siens s'installe et se creuse, les figures du voyageur, du semeur, du fils prodigue... Les images, d'ailleurs, se superposent à la lecture et l'on garde en tête comme un portrait du peintre pour chaque époque : le gamin revêche, tignasse rousse, souliers défaits et filet de pêche à la main ; le jeune commis élégant et chapeauté, un carton d'estampe sous le bras ; le fou malade, amaigri, asocial de la fin... Jamais bavard, d'une rigueur et d'une précision absolues, à juste distance du sujet (ni empathie excessive ni froide objectivité), c'est là le formidable récit d'un destin génial et tragique.

10/2013

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Littérature française

Le nageur de Bizerte

Nous sommes à Bizerte, en Tunisie, janvier 1921, sous le protectorat français. La vie serait presque douce pour le jeune docker du port de Bizerte, Tarik Aït Mokhtari, nageur longiligne et musculeux, s'il ne s'était heurté un matin, dans sa ligne de nage, à un obstacle infranchissable : il ne le sait pas encore, mais il s'agit d'un croiseur de bataille, survivant de la flotte impériale russe qui fuit l'irréversible et sanglante poussée des "rouges" et transporte à son bord toute une population d'exilés, de "blancs" aristocrates désormais appauvris, bousculés par le vent de l'histoire. Mais il ignore la guerre qui divise la Russie. Il vit à Bizerte, il est beau et pauvre, il a une soeur désirable, une mère veuve. Ce destroyer est-il " maskoun " ? Hanté, habité par un djinn, infréquentable pour le docker aux longs cils ? D'où vient le navire fantôme couleur d'âme grise ? Quel est son nom ? Que cherche-t-il à fuir ? Quelles horribles scènes de pogroms, de fermes incendiées quand les soviets lancent "le coq rouge" , pillent, tranchent au sabre et fusillent, quelles images hantent à jamais les passagers du Georguii Pobiedonossetz ? Depuis le 18 décembre 1920, les Russes sont confinés à bord des bateaux de guerre en rade de Bizerte. Des prisonniers flottants. Tarik aurait été avisé d'en rester là. Mais, comme le chant d'une sirène, le docker entend soudain la voix d'une jeune femme, une voix de théâtre, et il aperçoit, chatoyante, sa robe de mousseline blanche, gonfler sur le pont du navire. A l'instant il en est captif. Yelena Maksimovna Mannenkhova, fille unique d'un riche baron, personnage qu'on dirait issue de La Cerisaie, a la beauté fragile d'une porcelaine qui va se briser. Chaperonnée par sa tante Sofia, elle fuit la même horreur que toute une classe sociale gisant sans pouvoir s'en libérer dans les coursives d'un navire qui sera leur prison, et peut-être leur destin. Tarik parviendra-t-il à la rencontrer ? Avant que le cosaque Bissenko ne tranche la blanche gorge de notre héroïne ? Avant que la soeur du docker ne se marie ? Avant que le monde ne referme les rideaux d'un théâtre pourpre sang sur ces deux innocents ? Vivront-ils ?

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Histoire de France

Plus noir dans la nuit. La grande grève des mineurs de 1948

Qui s'en souvient ? Fin 1948, la troupe est envoyée dans tous les bassins miniers, réprimer, brutalement, la grande grève des mineurs. Six morts, deux mille arrestations, autant de condamnations à de la prison entraînent autant de licenciements. Or, être viré pour un mineur, c'était tout perdre. La maison, l'école, le médecin, le chauffage, tout appartenait aux puissantes Houillères. Pire encore, dans le Pas-de-Calais, les ouvriers grévistes ont interdiction de travailler dans la région. "Moi vivant, t'auras plus jamais de boulot !", tonne le chef de Georges Carbonnier après sa sortie de prison. Chassé du coron, Georges empile meubles et vêtements sur une charrette à bras et traverse la cité, avec Simone, son épouse et leur bébé. Le début d'une longue errance, pour eux et pour d'autres. Colette et René Lebrun échouent, avec leurs enfants, dans une baraque en bois, sans eau, ni électricité. Norbert et Lucienne Gilmez n'ont plus rien. Jeanne et Henri Couchey emménagent dans un blockhaus désaffecté, ruisselant d'eau et grouillant de souris. Leur crime à tous était le même. Être communistes et grévistes en pleine guerre froide, sans que nul ne se soucie ni de leur grève héroïque, en 1941, contre les nazis, ni de leur ardeur à extraire le charbon à la Libération. Ce livre fait revivre cette histoire oubliée, à travers ceux qui l'ont vécue. Norbert, Colette, Jeanne et les autres, au soir de leur vie, racontent ici leur jeunesse dans ce monde des mines désormais englouti et leur fureur d'avoir été traités en parias. Voici Lucienne, sur le marché de Bully-les-Mines faisant essayer à sa fille un paletot rouge qu'elle ne peut lui payer. Voilà Colette qui, à Vermelles, se lève à 2 heures le matin pour nettoyer des bureaux. Voici Jeanne et Henri, le résistant, le militant qui "en a fait des sabotages contre les Boches !" et en fut si mal récompensé. La retraite venue, Georges et Norbert n'ont pas cessé de réclamer réparation des tourments passés, se heurtant à l'indifférence de tous les gouvernements successifs. Enfin, en 2013, ils obtiennent 30000 euros par famille. "Ce n'est pas assez !" clame Norbert, 92 ans, qui refuse de baisser les bras et continue le combat de sa vie : "Quand j'aurai gagné, je pourrai mourir content !"

03/2014

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Gestion de la banque

L'art de la guerre. Traité de stratégie militaire et de management tactique en Treize chapitres

L'Art de la guerre (littéralement : "Méthodes militaires de Maître Sun") est un court traité de stratégie militaire chinois. Attribué au stratège Sun Zi (souvent orthographié Sun Tzu), lart de la guerre fait partie des livres historiques chinois du management stratégique des organisations et du champ du marketing management. l'art de la guerre de sun tzu s'articule autour de 13 chapitres consacrés à l'analyse rationnelle des différentes dimensions de la guerre et qui dégagent les principes de la poursuite intelligente d'une guerre victorieuse : fondée sur une stratégie indirecte, toute d'économie, de ruse, de connaissance de l'adversaire, d'action psychologique, destinée à ne laisser au choc que le rôle de coup de grâce asséné à un ennemi désemparé. Cet art de la guerre a exercé une influence considérable sur les traditions militaires chinoises et japonaises en guerre, et il est toujours enseigné en Chine, à Taïwan et dans l'ensemble des écoles militaires du monde sinisé. La traduction en anglais de L'art de la guerre par Lionel Giles en 1910, puis la victoire de Mao Zedong en 1949, ramènent l'attention sur ce manuel de stratégie indirecte. L'Art de la Guerre devient un canon de la pensée stratégique occidentale, à son tour profondément influencée par ce traité qui analyse, avec une avance considérable, la guerre comme une affaire d'importance vitale pour les Etats, pouvant en tant que telle se prêter à une analyse rigoureuse et dont la paix dicte le sens. Le livre historique l' art de la guerre est souvent lié au Traité des cinq roues du grand samourai Miyamoto Musashi (guerrier de la transcendance) et au Gorin-no-sho. dans le traité des cinq roues, ce guerrier nous donne en un texte lumineux l'essence des arts martiaux et de diplomatie et le secret d'une stratégie victorieuse qui transcende la violence et devient art de vivre et d'agir avec succès : l'esprit de l'art de l'épée peut s'appliquer à tous les gestes de la vie quotidienne. Enfin, on compare aussi l'Art de la guerre au Prince de Nicolas Machiavel, l'Esprit indomptable de Takuan Soho ou encore au livre de guerre les 36 Stratagèmes : Manuel secret de l'art de la guerre. sun tzu l'art de la guerre a influencé des oeuvres contemporaines comme confession d un ops.

11/2022

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Actualité politique France

Jean-Pierre Chevènement. Le dernier des jacobins

Jean-Pierre Chevènement est-il le dernier des Jacobins ? Le père des souverainistes ? Anachronique ou prophétique, sa vision n'a pas varié, depuis l'Assemblée (1973-2002) aux ministères de la Recherche et de l'Industrie (1981-1983), puis de l'Education nationale (1984-1986) à la Défense (1988-1991) sous la présidence de François Mitterrand, à l'Intérieur, enfin, dans le gouvernement Jospin (1997-2000). L'élu, animé par un patriotisme de frontière, fortement enraciné dans son territoire (président du Conseil régional de Franche-Comté en 1981-1982 ; maire de Belfort de 1983 à 2007 ; sénateur du Territoire de Belfort de 2008 à 2014), n'a pas dévié de sa ligne, malgré la diversité de ses responsabilités régaliennes. Assez différent de la ligne majoritaire, à gauche, il a pourtant pesé, contribuant notamment à l'aggiornamento de son parti sur des questions centrales, tel le nucléaire, qu'il s'agisse de la dissuasion ou du recours à l'énergie civile. Ses défaites - face au tournant libéral de 1983 - et ses démissions - face à l'alignement sur la politique étrangère américaine ou le renoncement aux principes républicains - n'ont pas empêché l'homme d'action et l'intellectuel de contribuer à définir les termes des combats de la gauche depuis les années 1970 et à redéfinir les clivages qui déterminent le débat public jusqu'à nos jours. Alors qu'aucun ouvrage historique ne lui avait été consacré, les meilleurs spécialistes d'histoire politique, économique ou des relations internationales examinent son rapport à la République, la Nation et la gauche, son action en faveur de l'école républicaine, son rapport à l'Etat stratège en faveur de l'industrie et de l'aménagement du territoire, son combat pour la défense de la souveraineté nationale, enfin, face à l'Europe et à l'Allemagne. Occasion de se pencher sur le devenir historique de notions qui, à force d'être rabachées, perdent de leur clarté. Une vingtaine de chercheurs et quelques "grands témoins" proposent le premier portrait du dernier des Jacobins, documenté par des sources de première main. Sous la direction de Renaud Meltz, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Haute-Alsace, membre senior de l'IUF et de Régis Boulat, maître de conférences à l'université de Haute-Alsace : Judith Bonnin, Bernard Lachaise, Anthony Burlaud, Thibaud Tellier, Gilles Richard, Christophe Prochasson, Julien Cahon, Yann Forestier, Hervé le Fiblec, Bénédicte Girault, Odile Maeght.

11/2021

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Histoire du cinéma

Une histoire du cinéma français. Tome 3, 1950-1959, Edition de luxe

Une histoire du cinéma français se présente comme une série d'ouvrages, classés par décennies successives (des années 30 à nos jours) pour offrir au lecteur un panorama complet du cinéma français. Pour chaque année sont mis en avant les films majeurs, un grand réalisateur, une actrice et un acteur ainsi qu'un grand dossier thématique abordant pour le cinéma les questions essentielles de la période. A travers ces analyses, et la mise en perspective des oeuvres et des artistes dans un contexte historique, social, politique et même technique, ce livre se veut le récit pertinent - et à l'occasion, impertinent ! - de l'histoire, riche mais encore trop méconnue, de notre cinéma. Tome 3 : 1950-1959 Le cinéma français des années 50 n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur. Coincé entre un âge d'or qui s'est prolongé jusqu'à la fin des années 40 et l'avènement de la modernité des années 60, la décennie 50 a vite été taxée de conformisme ; une période de "Qualité française" - formule péjorative des Cahiers du cinéma - qui voit tout de même naître des oeuvres aussi importantes que La Beauté du diable (René Clair), Le Plaisir (Max Ophüls), Casque d'or (Jacques Becker) ou La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara), on se contenterait de moins ! Surtout, avec la démocratisation de la couleur (French Cancan, magnifique hommage de Jean Renoir à son père), l'émergence d'un nouveau polar (Touchez pas au grisbi, Du rififi chez les hommes), l'avènement de nouvelles actrices plus en phase avec leur époque (Martine Carol, Jeanne Moreau, Anouk Aimée et bien sûr Brigitte Bardot), le cinéma français entame déjà sa mue. Et si en 1959 sortent les premiers films de la Nouvelle Vague (Le Beau Serge de Claude Chabrol et Les Quatre Cents Coups de François Truffaut), toute la décennie aura témoigné préalablement d'une aspiration à la modernité : de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, Les Amants) à Alain Resnais (Nuit et Brouillard, Hiroshima mon amour) en passant par Jean-Pierre Melville (Deux Hommes à Manhattan) et Henri-Georges Clouzot (Le Mystère Picasso). Une histoire du cinéma français vous invite ainsi à plonger dans les années 50, une décennie aussi riche que variée. 190 photos NB et couleur. Version luxe cartonnée.

11/2021

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BD tout public

Jade 606U : Le petit théâtre d'Angoulême

Qui n'a pas, dans notre riante profession un avis bien tranché sur le festival d'Angoulême ? De la sélection d'ouvrages réveillant chaque fin d'année les mêmes vieilles et stériles querelles entre classiques et modernes, aux mouvements de foule et d'humeurs qui ponctuent, quatre jours durant, une véritable messe ayant la particularité curieuse de réunir au même moment et en un même lieu fanatiques et sceptiques, professionnels et amateurs, curieux et intéressés, ouvriers et patrons, faut-il avoir le goût du sang ? Tout semblerait normal, presque cannois, si la bande dessinée brillait de l'aura d'un art reconnu, ou plutôt si toute cette foule aux couleurs complémentaires, avait le sentiment de la reconnaissance de l'objet qui l'anime, là, en plein hiver, au beau milieu de presque nulle part (oui, on n'est pas syndicat d'initiative non plus, on peut dire ça si on veut) dans une sorte de rave d'images aussi proches dans leurs conceptions que lointaines dans leurs sens. Mais voilà, malgré la foule de conquis s'y déplaçant chaque année, tous les professionnels et roadies, du plus connu au plus décalé, ne semblent toujours pas sûrs d'avoir convaincu le monde de la pertinence de leur travail (c'est agaçant). On s'y rend donc animé d'un sentiment étrange, mélangeant fête et travail, retrouvailles immuables et esquives habiles dans un lieu au sol fragile. On pourra compter sur la sensibilité des auteurs participants à ce "Jade" spécial festival d'Angoulême pour savoir saisir des moments et des sensations que cet improbable bouillon suggère, souvenirs ou études, critiques ou énamourés, c'est toujours une photographie du milieu, vue des coulisses, qu'ils donnent à voir dans ces pages et c'est là tout leur sens... même si cela gomme, à n'en pas douter, quelques illusions aux habituels festivaliers". Jade" 606U a obtenu le Fauve de carton au festival de la bande dessinée à plumes d'Angoulême. Décerné par un parterre d'auteurs et de rédacteurs de "Jade", ils se sont remis les uns les autres des fauves de cartons près du local à poubelle jouxtant le théâtre de la ville ou étaient remis les prix officiels. Des photographes amateurs et un nombreux public non-munis d'invitations à la cérémonie entourèrent les lauréats au cours d'un apéritif non-autorisé avec des cahouet'. Dans un souci d'apaisement, la chasse au pingouin a été reportée.

01/2010

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Récits de mer

Journal du citoyen Conseil, commandant La Pique. (1793-1801)

La frégate Fleur de Lys, lancée à Rochefort quelques années après sa grande soeur Hermione, connaîtra les méandres de la Charente, la rade d'Aix, effectuera des missions de reconnaissance le long des pertuis avant que n'éclatent les grands bouleversements de la Révolution. C'est là qu'elle changera de nom en devenant La Pique et scellera ainsi son destin à l'Histoire. Partant en avril 1794 pour les "isles du Vent", elle connaîtra son premier combat naval au large de la Guadeloupe en janvier de l'année suivante. Captive comme son capitaine, amenée en Angleterre, réparée pour servir à la flotte ennemie, elle prendra le nom de HMS Pique. Son capitaine, prisonnier pendant presque une année à Portsmouth, libéré, échangé, ne tardera pas à repartir vers la Guadeloupe, nommé chef de la force armée de l'île de Saint-Martin. En 1800, il est mis à la retraite, n'ayant pas été compris dans la réforme et la réorganisation de la Marine. Alors, pourquoi après tant de services rendus à la République, ce capitaine, servant au Commerce, nommé sur les vaisseaux de la République par la Convention Nationale, peut-il être oublié des hommes ? Il est certes difficilement identifiable par les chercheurs, son nom ayant été changé. De Daniel de Monconseil, il est passé à Demonconseil, puis à citoyen Conseil tout court, à l'époque du "tutoiement obligatoire". Quant à la frégate, son destin sera définitivement scellé sur les côtes françaises en juin 1798. La HMS Pique livrera un ultime combat contre la frégate La Seine et finira près de la côte, au lieu du Grouin du Cou, au large de La Tranche-sur-Mer. Attaquée, démâtée, échouée, brûlée et coulée... puis oubliée ! Sa renaissance, comme un pied-de-nez à l'histoire, sera le fruit de la découverte de son ancre par le club d'archéologie sous-marine local. Remontée du fond des eaux, nettoyée, elle est aujourd'hui honorée tout près de la plage de la Tranche. Depuis peu, à une courte distance, un canon miraculé de La Seine fait aussi face à la mer. Le capitaine Conseil n'a laissé ni journal de bord ni mémoires. C'est à partir de documents originaux inédits que l'auteur a retracé sa vie, d'homme, de marin, de serviteur de la République, et de celle de son navire, dans ce Journal.

06/2021

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Généralités

Origines et histoire de la Marine

Ce livre retrace l'histoire et l'évolution de la marine moderne. La découverte du Nouveau-Monde, en ouvrant aux navires à voiles un champ forcément interdit aux bâtiments à rames, donna naissance à une marine nouvelle. Les progrès de l'artillerie en assurèrent bientôt sur toutes les mers la prééminence. Le corps royal des galères, créé sous Charles VI, conserva néanmoins en France jusqu'en I749 son organisation propre, ses crédits spéciaux, ses officiers militaires et ses officiers de finances. Les vaisseaux ronds, - ce fut le premier nom sous lequel on désigna les vaisseaux à voiles, - auront eu, malgré leur perfection relative, une moins longue existence ; ils n'auront guère duré plus de deux siècles. Ces deux siècles comprennent toute l'histoire de la marine moderne, histoire héroïque et sanglante qui a traversé dans le court espace de deux cents années trois phases bien distinctes. La première de ces périodes est remplie par les luttes successives que l'Espagne soutient contre les Provinces-Unies, contre l'Angleterre, et en dernier lieu contre la France. Le gros des flottes se compose alors de navires d'une centaine de tonneaux, de trois ou quatre cents tout au plus. C'est le temps où, après en être venu aux mousquetades, on s'efforce de jeter à la faveur de la fumée les grappins sur le bâtiment ennemi. Les piques rendent alors plus de service que les canons. Dans la seconde période, l'Angleterre et la Hollande se disputent la suprématie des mers. Nous assistons à de grands combats éclairés par la lueur d'immenses incendies ; ce sont les vaisseaux qui ébauchent la victoire, ce sont les brûlots qui l'achèvent. Une troisième époque enfin semble s'ouvrir avec l'apparition de la marine de Louis XIV. Les lignes deviennent plus serrées et plus régulières, l'action du canon est plus efficace. Les véritables combats d'artillerie commencent, ils vont se prolonger jusqu'à nos jours. La marine à voiles a en quelque sorte trouvé sa position d'équilibre ; elle ne subit plus que des transformations de détail presque insignifiantes. C'est au contraire parce qu'elle se transformait dans ses dispositions les plus essentielles que, pendant presque toute la durée du XVIIe siècle, on la voit modifier sans cesse ses procédés de combat. Qu'étaient les vaisseaux ronds au début ?

03/2023

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Pléiades

A la recherche du temps perdu. Tome 2

Ce volume contient la deuxième partie d'A l'ombre des jeunes filles en fleurs, "Noms de pays : le pays" et Le Côté de Guermantes. Il marque ainsi le passage de la rêverie au réel. "Noms de pays : le pays " fait écho à "Noms de pays : le nom" et affronte à la poésie du nom de Balbec la réalité du lieu, comme Le Côté de Guermantes dévoile les Guermantes-personnages après que le narrateur a rêvé sur Guermantes-nom de personne. C'est à Balbec qu'apparaît la petite bande des jeunes filles pour qui le héros éprouve un amour "indivis", avant qu'Albertine ne vienne rompre, en émergeant du groupe, la cohésion où se neutralisaient "les diverses ondes sentimentales" que propageaient les jeunes filles. A Balbec que le narrateur rencontre le peintre Elstir, dont la conversation se fait leçon : d'où naît un nouveau pouvoir de regarder, une façon nouvelle de voir, grâce à cette métamorphose qu'est l'art, la beauté des choses là où il était impossible d'imaginer qu'elle fût. A Balbec encore que se dessinent les figures de Mme de Villeparisis, de Robert de Saint-Loup, du baron de Charlus, que Le Côté de Guermantes replacera dans leur contexte social et qui, avec d'autres, feront de cette partie d'A la recherche du temps perdu le roman de l'aristocratie, comme Du côté de chez Swann était celui de la bourgeoisie ; temps et lieu de la mort de l'enfance et de l'oubli de l'art - ramené à quelques apparitions mondaines -, Le Côté de Guermantes voit s'effacer, dans la mort, la maladie ou l'absence, les personnages combraysiens et s'ouvrir devant le narrateur ce monde neuf - le Monde - où s'abîment les illusions. On découvrira, à la suite des textes et sur plus de 400 pages, les versions primitives de "Noms de pays : le pays" et du Côté de Guermantes. Leur intérêt et leur richesse ne sont plus à démontrer. Il n'est que de rappeler la réponse d'Elstir à son jeune visiteur admirant une de ses toiles, Le Port de Carquehuit : "J'ai fait une petite esquisse où on voit bien mieux la cernure de la plage. Le tableau n'est pas trop mal, mais c'est autre chose."

03/1988

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Critique littéraire

Pour une géographie littéraire

Depuis une vingtaine d'années, on a vu se multiplier les travaux consacrés à l'inscription de la littérature dans l'espace et/ou à la représentation des lieux dans les textes littéraires. Cet intérêt pour les questions de géographie littéraire se situe dans le contexte du "tournant spatial" qu'ont connu les sciences humaines et sociales, mais aussi dans l'évolution des genres littéraires, caractérisée par une spatialisation croissante des formes poétiques et narratives (poésie spatiale, récits d'espace...), et dans le développement de pratiques artistiques liées au site (Land Art, performance...). En proposant dans la première partie de cet ouvrage un panorama de ces travaux, Michel Collot, s'emploie à en définir les principales orientations, en distinguant approches géographiques, "géocritiques" et "géopoétiques", sans renoncer pour autant à les articuler pour constituer une véritable géographie littéraire" capable de rendre compte des différentes dimensions de l'espace littéraire : la référence à des lieux réels, la construction d'un "univers imaginaire" ou d'un "paysage" et la spatialité propre au texte. Il formule quelques propositions sur leur place et leur signification respectives, qu'il illustre dans la seconde partie de l'ouvrage par une série d'études situées à diverses échelles : celle de la production littéraire d'un continent à une époque donnée (l'Afrique noire postcoloniale), celle de l'oeuvre complète d'un auteur (Supervielle, Butor, Silvia Baron Supervielle, Pierre-Yves Soucy), celle d'un ouvrage particulier (de Claude Simon ou de Jean-Christophe Bailly), voire celle d'un ou deux extraits significatifs (Barbey d'Aurevilly). Pour explorer les multiples voies qu'une géographie littéraire est susceptible d'emprunter, il a tenu à la confronter à des genres divers : roman, nouvelle, poésie et récit de voyage, chacun d'eux appelant une approche différente. Les oeuvres retenues s'étendent sur une période qui va du milieu du XIXe siècle à l'époque contemporaine et elles permettront aussi bien de s'arrêter dans une région comme le Cotentin que de voyager de l'Europe à l'Amérique, en Afrique ou en Australie. Mais on s'apercevra que la localisation des contrées évoquées importe moins que les structures spatiales qui leur confèrent une valeur et une signification que chaque auteur interprète à sa manière à travers les images et les formes qu'elles lui inspirent.

04/2014

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Espagnol apprentissage

Fiction et café dans une vallée impériale. Trois romans de la fazenda esclavagiste au Brésil

Quiconque s'intéresse au Brésil, à son histoire et à la structuration de sa société, connaît l'importance de la vallée du fleuve Paraïba do Sul, qui depuis l'Etat de São Paulo, s'infléchit vers le Nord-est entre Rio de Janeiro et Minas Gerais. C'est là que le café, qui a dominé l'économie du pays pendant si longtemps, a commencé à être cultivé à grande échelle, en complète dépendance de l'importation en masse de travailleurs esclaves depuis l'Afrique. Actuellement, le visiteur de passage aurait besoin qu'on le mette au courant de cette histoire, car l'enfilade de collines arrondies dénudées des arbres qui autrefois les recouvraient, ne garde aucune trace des caféiers qui les ont remplacés. Quelques demeures seigneuriales du 19e siècle, quelques-unes en ruines, d'autres devenues des hôtels où l'on s'échappe de Rio pour un week-end, c'est tout ce que les anciennes fazendas présenteront aux yeux du visiteur pressé. (...) Quant à l'expression littéraire qu'a pu se trouver cette société bâtie sur des bases aussi brutales pendant cette même période, c'est la question suscitée par ce livre. C'est vers la moitié du 19e siècle que la fertilité du sol commence à s'épuiser, l'abolitionnisme à se propager, et que les habitants de la zone caféière, propriétaires, travailleurs libres et esclaves, sentent que la vallée et leur mode de vie étaient condamnés. Les plantations migraient vers l'Ouest, vers São Paulo, où elles allaient prendre un nouvel essor. Comment se fait-il que des romans intéressants, révélateurs et subtils aient pu être écrits là où l'oppression régnait sans ménagement, associée à une économie qui se savait menacée d'étranglement par son régime social et économique ? Une partie de la fascination du livre de Regina M. A. Machado réside précisément dans ce paradoxe. Chacun à sa manière, très différents entre eux et chacun écrit par un auteur - José de Alencar, Bernardo Guimarães et Coelho Neto - détenteur d'une place et d'une renommée particulières au sein du canon officiel de la littérature brésilienne, les trois romans qu'elle a choisi de focaliser n'ignorent pas le cul-de-sac qui se dessinait pour la vallée. Au contraire, ils en révèlent les complexités dans la manière dont leur configuration fait refléter les problèmes nationaux dans le cadre restreint de la fazenda. John Gledson.

01/2011

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 8

Les 9 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 52 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Résumé de Voyage vers Wild West : 1920. La famine pousse Liborio et sa famille, comme des milliers d'autres Italiens, à monter dans le train pour Marseille. Il s'y installera, survivra à la guerre, aux différentes vagues d'immigration avant de retrouver son ami Buffalo Bill pour un ultime voyage. Résumé de Cette nuit j'ai rêvé que je creusais un tunnel : Il attend que quelque chose se passe. Quelque chose qui bouleversera le fil de son histoire, il le sait. Mais, pour que l'événement se produise, il faut qu'il soit seul ; sinon, il ne se passera absolument rien... Il était le premier arrivé ce matin. Donc c'est à lui que... Toi ? Non. Reviens demain ! Résumé La nuit : C'est la nuit. Une nuit chaude et lourde. La première de l'été. Un corps sans vie est retrouvé quelque part au fond d'un bois. Dans les fêtes insouciantes, dans les rues désertes de la ville, dans l'intimité des chambres, l'inquiétude gagne. L'angoisse contamine. Claire part à la recherche de Martin. Résumé de Le bruit des abeilles : Depuis le décès de sa mère, Cheewy entend dans la cheminée le bruit des abeilles. Pour échapper à sa cruelle belle-mère, il décide de s'enfuir avec ses frères et soeurs. Direction les grands espaces américains. Mais qu'attendent-ils de leur voyage ? Une épopée énigmatique où le réel flirte avec un souffle de légendes indiennes. Résumé de Une histoire à vieillir debout : Dans un parc, une bande de jeunes tombe sur un vieil homme réfugié dans une caisse en carton. Fuyant sa maison de retraite, il cherche le cimetière des éléphants pour y vieillir debout... De cette rencontre insolite et déstabilisante naîtront discussions et questionnements. Résumé de Circus Mundi : C'est un flash spécial qui nous informe du crash d'un avion. C'est le feuilleton à l'eau de rose de l'été. C'est un match de foot. C'est la météo. C'est... c'est une série de courtes scènes où se mêlent fiction et réalité... ou bien réalité et fiction. Tout se mélange et se contamine au rythme de ce flux effréné.

06/2011

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Sciences historiques

Petite histoire de l'île et de l'abbaye de Lérins

L'Ile, connue par les Romains sous le nom de "Lerina", est inhabitée t infestée de serpents quand Honorat d'Arles y fonde un monastère au début du Ve siècle. Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la "Règle des Quatre Pères", est la première du genre en France. Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Dans les siècles suivants, la vie monastique sur l'île est interrompue à plusieurs reprises par les raids des Sarrasins. Vers 732, cinq cents membres de la communauté, y compris l'abbé, saint Porcaire, sont massacrés sur l'île. En 1047, l'île est envahie et des moines sont emmenés en captivité en Espagne. Ils sont rachetés par l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Sur l'île, des fortifications sont peu à peu construits entre le XIe et le XIVe siècle. Les reliques d'Honorat sont ramenées d'Arles, en 1391 et l'île devient un lieu de pèlerinage très populaire. En 1400, nouveau pillage par des pirates génois. En 1635, l'île est envahie par les Espagnols et les moines sont expulsés. Les Espagnols fortifient l'île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, l'île est reprise par les Français qui y laissent à demeure une importante garnison. Après un exil à Vallauris, les moines reviennent, mais le monastère continue de souffrir des attaques espagnoles et génoises. Le monastère est fermé par une commission royale en 1788, faute de moines ; à la Révolution, l'île est déclarée " bien national " et devient propriété de l'Etat. En 1859, l'île est rachetée par l'évêque de Fréjus qui cherche à y rétablir une communauté religieuse. Dix ans plus tard, des moines cisterciens de l'abbaye de Sénanque s'y installent. Le pape Léon XIII, par décret, en 1886, a rattaché les paroisses se trouvant dans l'arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, à l'exception des îles de Lérins qui restent dans celui de Fréjus. Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les cisterciens de Lérins furent une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France. La présente édition entièrement recomposée reprend le texte intégral de l'édition de 1929.

10/2016

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Critique littéraire

De l'art et du goût, jadis et naguère

Si variées que soient apparemment ces excursions érudites, toutes reflètent les curiosités intellectuelles constantes du grand écrivain d'art d'Oxford, depuis son étude classique du mécénat dans l'Italie des XVII ? et XVIII ? , à savoir les avatars et les péripéties de ce que l'on appelle le goût. Toutes illustrent l'habileté de Francis Haskell à saisir des problèmes complexes et souvent fuyants par une approche toute empirique, narrative ou parfois biographique, et ses détours inattendus. Pour qui s'intéresse aux entours de la création artistique et aux mutations de la sensibilité esthétique, le XIX ? siècle français représente un champ d'investigations inépuisable. On en trouvera ici la preuve à travers une série d'essais, qu'il s'agisse de thèmes généraux, comme la fabrication du passé ou la représentation des maîtres anciens dans la peinture académique, aujourd'hui reconsidérée ; la rupture entre le public et l'art dit moderne ; ou encore l'application aux oeuvres artistiques de jugements et de métaphores d'ordre politique ("avant-garde" , "anarchiste" ou "réactionnaire") ; qu'il s'agisse de thèmes particuliers, comme le clown triste de Gérôme à Picasso ou le Londres romantique de Gustave Doré, qui plongent dans un univers inexploré de références picturales et de projections mythologiques. Un autre axe est celui des collectionneurs et mécènes dont le goût, personnel ou commandé, est toujours profondément révélateur. On en trouvera ici une bonne série, plus ou moins excentriques et maniaques : le "baron" d'Hancarville, aventurier et grand connaisseur surdoué du XVIII ? siècle ; Sommariva, au début du XIX ? siècle, intrigant milanais passionné d'art français ; Morris Moore, marchand et pamphlétaire obsédé du néo-classique anglais ; Khalil-Bey, richissime Turc qui sut constituer sous le Second Empire la plus belle collection de peintures à sujets orientaux ; Benjamin Altman, type du milliardaire américain du début du siècle. Deux essais indépendants précèdent l'ensemble, "L'apothéose de Newton" et "Gibbon et l'histoire de l'art" . Ils introduisent, l'un, à l'étude très nouvelle du "grand homme" à travers sa représentation, l'autre à l'usage que, dans l'interprétation du passé, les historiens font des témoignages qu'apportent les arts visuels. Le tout s'achève sur un portrait de Benedict Nicolson, longtemps directeur du Burlington Magazine, mort en 1978, qui révélera au lecteur français, à travers un milieu et une revue, un historien d'art aussi typiquement britannique que l'auteur dont il fut l'ami.

10/1989

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Cuisine

Recettes paysannes des Pyrénées Atlantiques

Pour tout gastronome, les Pyrénées Atlantiques sont une fête. Vous recherchez des spécialités ? Il n'y a que des spécialités. Garbure, Ttoro, Piperade, Jurançon, Osso Iraty, Axoa, Poule au pot, Jambon de Bayonne et que sais-je encore, la multitude proposée ouvre l'appétit et la curiosité. Plaine, vallée, océan, montagne, le profil des exploitations est tout aussi varié que l'est la géographie, la population et l'histoire mais je ne m'étendrai pas sur ces derniers que je laisse aux spécialistes. Mais laissez-moi vous dire d'abord et avant tout que j'ai rencontré un amour de pays, un amour de gens, des "vrais gens" comme ils disent dans le poste. De ceux qui aiment, qui savent le dire et qui vous donnent l'envie. L'envie de se mettre à table bien sûr mais aussi de parcourir ces campagnes depuis les plages océaniques aux blancheurs pyrénéennes dans une symphonie de goûts, de couleurs et de parfums. Alors, de marchés en ferme-auberge, de tables d'hôtes en goûters à la ferme vous découvrirez la Pyrénées Atlantiques 64_liv cuis Pays Basque 2004 17/05/18 12 : 14 Page5 richesse de ces terroirs, la variétés des productions et aurez même le loisir, si vous le demandez comme je l'ai fait, de vous entendre délivrer conseils et recettes pour vos préparations. Ils, elles, en ont tant à raconter qu'ils suffit souvent de dire bonjour pour qu'arrive à vos oreilles le récit de toute une vie dans laquelle nature, patience, tradition et savoir-faire sont les maîtres-mots. Bien loin des "en boîte, en carton, en vitesse, allégés, lyophilisés, surgelés, en paquet de deux le troisième gratuit, des en-cas, des si vous trouvez moins cher ailleurs, on vous rembourse la différence !". Voilà maintenant la fermière qui me raconte comment, tout en brassant la caillée, questionne des enfants venus assister à la fabrication du fromage. Demandant d'où provient le lait, trois sur dix répondront en nommant une grande surface. Alors voilà, je n'ai que ce livre à vous proposer, j'espère qu'il éveillera en vous l'envie de réaliser des tables conviviales en famille ou entre amis, mais surtout, je vous en prie, dites autour de vous que ce sont les brebis, les chèvres et les vaches qui font le lait et non monsieur le grand distributeur. Marc Béziat

07/2018