Recherche

patti smith

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Quand la Papouasie s'éveillera...

Quand des adolescents, enfants de chasseurs cueilleurs du Vanuatu ou de Papouasie Nouvelle-Guinée, vivant pratiquement nus dans la forêt primaire, accueillent le visiteur dans un anglais impeccable ou dans un français châtié, on ne peut que s'émerveiller. En général, ce sont les mères qui exhortent le plus doué de leur grande famille à aller à l'école. Le jeune va souvent marcher deux heures dans la jungle, parfois prendre une pirogue, là où il n'y a pas la moindre piste, pour rejoindre son école. Ce sont encore les mères qui, avec le produit de leur jardin, vont payer la scolarité, dans un pays où elle n'est pas obligatoire. Dans les mêmes villages du bush, au bord du Sépik, les chefs, défenseurs de la coutume, tolèrent généralement cet accès à l'éducation. C'est un drame pour leur conscience de maintenir l'identité tribale, tout en regardant favorablement les bienfaits apportés par l'école de l'homme blanc. Kino, le héros de ce livre, est un Papou, envoyé dans une université européenne. Sa découverte du vieux pays civilisé empli de contradictions et de peurs est si traumatisante que les frontières entre la fiction et la réalité se confondent. Il était parti plein d'espérance, va-t-il se retrouver dans une impasse ? Le rêve de bonheur universel de Kino, se transformera-t-il en utopie ? En imaginant l'évolution probable de la Papouasie, Kino cherchera des repères auprès de ses amis du reste de la planète. Ses attentes déçues, il crie son incompréhension. C'est alors que le discours prend une forme pamphlétaire, pour le moins inattendue, quand l'actualité du pays d'accueil enflamme le débat. Dans cette bourgade imaginaire, perdue au milieu du grand et vieux pays, s'ébauche le village global de demain, où la valeur du mot juste est essentielle et où l'espérance illumine les coeurs.

05/2014

ActuaLitté

Développement personnel

S'affirmer même si on manque de confiance en soi

Faire face à l'autre parfois nous terrifie. Demander au restaurateur de remporter une viande insuffisamment cuite à notre goût ? Impensable. Refuser l'invitation d'un ami ? Il nous en voudrait jusqu'à la fin des temps. Nous craignons de déplaire, d'être rejetés, alors nous nous laissons marcher sur les pieds. Dans une file d'attente, un impoli nous vole notre place et nous ne nous sentons pas suffisamment d'assurance pour la lui reprendre. Pourtant, la confiance en soi n'est pas nécessaire pour s'affirmer. Pas besoin non plus d'une thérapie psychologique longue et fastidieuse : avec une série de 15 défis, Yves-Alexandre Thalmann nous coache, et pas à pas nous arme pour affronter ces craintes… qui n'existent que dans notre esprit.   Vous n'osez pas vous affirmer ? Surmontez progressivement votre réserve en vous entraînant régulièrement grâce à 15 défis d'affirmation de soi.   Vous êtes persuadé de manquer de confiance en vous. ? Découvrez que vous pouvez vous affirmer efficacement même si vous doutez de vous-même.   Vous craignez le regard des autres. -> Apprenez à vous affranchir de ce que pensent les autres à votre sujet.   Vous avez peur de ne plus être apprécié. -> Comprenez que vos craintes correspondent rarement à la réalité.   Vous n'arrivez pas à vous faire respecter -> Prenez le parti de vous respecter vous-même et ainsi de vous faire respecter par autrui.   Vous hésitez à faire valoir votre point de vue et vous sentez frustré -> Osez dire le fond de votre pensée, et chacun sen trouvera satisfait.   Vous ne savez pas comment vous y prendre pour obtenir ce que vous voulez -> Apprenez à formuler des demandes claires et précises.   Vous éprouvez des difficultés à dire non. -> Devenez maître dans l'art de refuser avec fermeté et conviction.   Vous culpabilisez d'avoir contrarié votre interlocuteur -> Réalisez que ce sentiment provient d'un excès de responsabilité et libérez-vous en.

01/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

L'Observatoire de la vie publique à Madagascar. D'une crise à l'autre (2001-2013)

Qualifié "d'île heureuse" dans les années 60, jouissant d'une estime que lui enviaient bien des Etats africains, Madagascar a connu depuis lors une évolution souvent incompréhensible pour un observateur étranger. D'où l'intérêt de cet ouvrage qui éclaire, de manière originale et sans parti-pris, le fonctionnement de la société malgache, notamment pour ce qui concerne la gestion des affaires publiques, la démocratie et l'Etat de droit. Sont réunis ici les communiqués publiés par le SeFaFi (sigle malgache pour Sehatra Fanaraha-maso ny Fiainam-pirenena - Observatoire de la vie publique) de sa création en 2001 à 2013, fin de la Transition ouverte en 2009. Se démarquant d'une société civile prisonnière du consensus et de la sacralisation du pouvoir, le SeFaFi ne se contente pas de réagir à l'événement ; il observe, analyse, interpelle si nécessaire, et fait part de ses recommandations dès lors que la démocratie et de Etat de droit lui semblent être menacés. Cette période est dominée par Marc Ravalomanana, allant de sa spectaculaire prise de pouvoir en 2002 à sa démission anticonstitutionnelle et à sa fuite en Afrique du Sud en 2009, pour s'achever avec l'interminable Transition dirigée par Andry Rajoelina. La centaine de communiqués publiés parle SeFaFi au long de ces années permet de mieux comprendre la succession d'événements dont la cohérence échappe aux médias étrangers, voire même aux citoyens malgaches. Au-delà des faits évoqués, cet ouvrage fait ressortir les maux structurels d'une société en pleine mutation. Il suffit de mentionner la corruption de la sphère dirigeante et l'impunité dont elle jouit ; l'instrumentalisation de la justice au profit des puissants ; l'indifférence des dirigeants à l'égard de l'intérêt général et la préoccupation exclusive de leurs intérêts particuliers. Bref, une classe politique totalement déconnectée des réalités et des problèmes des citoyens, et une société civile incapable de se mobiliser pour tenir tête aux dérives des politiciens.

07/2014

ActuaLitté

BD tout public

La guerre des Gaules Tome 2 : Vercingetorix

Notre bande dessinée se déroule durant la conquête de la Gaule dite celtique par les légions de Jules César (de -58 à -50 avant J. C.). Nous nous sommes basés sur l'ouvrage qu'il a rédigé tandis qu'il menait cette guerre et qu'il a ensuite publié à Rome, pour sa propre gloire et sa propagande, dès la fin de son proconsulat en Gaule : La Guerre des Gaules. L'arrière-plan de notre histoire se réfère essentiellement à ce livre, même si nous avons tenu compte des dernières recherches sur cette question afin d'avoir un rendu plus proche de la réalité.
Cependant, le récit que nous développons s'attarde avant tout sur le parcours de six personnalités traversant cette époque troublée. Jules César et Vercingétorix, une espionne éduenne au service des Romains et un druide fanatique qui prêche la guerre à outrance contre l'envahisseur, un chef arverne combattant sous les ordres de Vercingétorix et un général romain proche du parti sénatorial, lequel obéit à César mais ne partage pas ses desseins.
En outre, nous montrons la relation particulière entre César et Vercingétorix : ils sont amis et alliés puis la situation dégénère entre les deux hommes, les transformant en rivaux acharnés pour qui le pouvoir suprême est la chose la plus importante. La victoire ou la mort est la seule issue au duel qui les oppose. Ainsi, le cadre historique tel que César nous l'a transmis sert de base à des histoires personnelles qui s'entremêlent et participent au changement profond de l'empire romain et aux prémices de la fin de la République.
Espionnage, subversion, alliance politique, stratégie et propagande au service d'une cause et d'un homme : Rome et César ! Fiction et réalité, mythe et légende se mêlent pour créer une bande dessinée qui permet de revivre une aventure exceptionnelle, menée par un homme qui a marqué l'histoire de l'humanité.

12/2013

ActuaLitté

Religion

Le cri des chrétiens d'Orient dix ans après (2001-2011)

Chrétien d’Orient, militaire, stratège formé dans les écoles françaises, émigré résidant depuis des années aux États-Unis et en France, Jérémie Jonas a “vécu” les différentes guerres du Moyen-Orient. Il a ainsi pu “limer sa cervelle contre celle” des Arabes, des Palestiniens, des Libanais, des Syriens, des Européens, des Américains et des Juifs. Le crime effroyable du 11 septembre 2001 l’a choqué. Mais les politiques suivies par les “décideurs” américains et israéliens l’ont choqué encore plus par leur ignorance, voulue peut-être, de la mentalité, des coutumes et des croyances religieuses arabes et musulmanes. Il a constaté, comme beaucoup d’entre vous, que les stratégies actuelles américaines et israéliennes ont échoué et entraînent le monde dans un tourbillon l’enfonçant dans les abysses des guerres continuelles. Sans dialogue, il n’y aura jamais compréhension, sans compréhension on ne dissipera pas des doutes qui empêchent toute paix. Aujourd’hui, ce dialogue n’a jamais existé. Les différents plans de paix se succèdent et disparaissent comme des étoiles filantes car ils ne sont que suites de monologues sectaires ou partisans dans lesquels chaque protagoniste déclame ses droits, ses peurs et ses besoins, sans jamais écouter ceux de l’autre. En écrivant ce livre, l’auteur n’a pas eu l’ambition de trouver des solutions-miracle, mais d’ouvrir la porte à un débat, dans lequel les peurs, les préjugés, les soupçons, les droits de chacun des protagonistes seront débattus. Basé sur son expérience et celle de ses ancêtres chrétiens d’Orient, il propose des solutions qui ne seront que des sujets de discussion. Certains lui ont reproché d’avoir un parti pris pour les Chrétiens d’Orient. Il le reconnaît. Mais ce n’est pas seulement parce qu’il en fait partie, mais parce qu’il a cherché à favoriser les plus faibles et les moins entendus. C’est ainsi qu’il a appuyé sur les raisons des colères palestiniennes, arabes et musulmanes. Car les Américains et les Israéliens sont les plus forts, les plus médiatisés et écoutés.

10/2011

ActuaLitté

Beaux arts

Malraux et l'Afrique. Actes du colloque international, Ziguinchor, Sénégal, 15, 16, 17 décembre 2011

Actes du colloque international - Ziguinchor, Sénégal - 15, 16, 17 décembre 2011 réunis par Raphaël Lambal Comme l'a noté, d'entrée de jeu, Henri Godard dans sa préface, le colloque de Ziguinchor vient combler un manque. Pour la première fois, en terre africaine, un ensemble de réflexions est consacré à celui qui avait la double qualité de créateur (écrivain et amateur d'art) et d'homme politique (militant de parti, ministre et conseiller du prince). Ce colloque a été aussi l'occasion de réunir, pour la première fois, des chercheurs africains et des chercheurs européens qui décident de renouer un dialogue autour de l'une des figures les plus importantes de l'histoire et de l'histoire littéraire de l'Afrique et de l'Europe, loin de toute arrière-pensée (ou récrimination) politique. Gageons que ces assises, il y a quelque temps encore, n'auraient pas pu se tenir tant étaient fortes encore les pesanteurs d'une certaine France-Afrique, ou bien ouvertes et encore béantes les cicatrices des relations francoafricaines agitées. La qualité de tous ces participants est d'avoir fait abstraction de ces considérations historiques et mémorielles qui, sans être inutiles en soi, pouvaient paraître préjudiciables à l'intérêt de ce colloque. Sans être donc aussi initiale que le fut l'Asie dans le parcours, l'oeuvre romanesque et la pensée sur l'art de Malraux, l'Afrique ne représente pas moins une dimension primordiale de son action et de son discours, en raison précisément du contexte de la décolonisation où ils prennent place et qui leur donne sens. A travers cette publication, la nouvelle université de Ziguinchor, en Casamance, renoue avec l'une des ambitions des fondateurs de la revue Présence Africaine qui était d'approcher l'Afrique, quelles que soient les circonstances et quel que soit le sujet, par une pensée rationnelle, loin de toute morgue et de toute revanche.

01/2013

ActuaLitté

Romans historiques

Guerre et femmes Tome 4 : Les Mots chuchotés (1917)

1917. Au sein des armées, le carnage du " Chemin-des-Dames " laisse un goût de désillusion et entraîne de fortes rébellions, malgré la proche arrivée des Américains. Tout au cours de l'année, les mutineries s'installent. Au village de Saint-Mars, touché par la guerre comme tous les autres villages, Emilia recueille un aviateur anglais blessé, dont l'avion bombardé s'est écrasé au sol, non loin de chez elle. Quant à Léopoldine, dont le désir était de rejoindre la capitale, elle est entraînée, par l'amour qu'elle porte à son riche et bel amant, dans les pièges d'un double espionnage qui, révélé plus tard, la fera fuir. A Mortagne, déçue par la tournure sauvage de la guerre, Louise, devenue pacifiste, fait chanter à ses élèves La Chanson des Mutins et non plus La Marseillaise. Quant à son amie Hortense, elle se rend chaque semaine à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, pour réconforter son frère, grand mutilé du visage. Sur le front, la grève des tranchées et les mutineries s'installent, engendrant des désordres de toutes natures au sein des armées. Pourtant, à Saint-Nazaire débarquent enfin les premières troupes américaines, et dans le Loir-et-Cher, où Félicie et ses filles s'occupent activement de leurs vignes, les Américains, après avoir établi leur Q.G. à Saint-Aignan, s'activent à construire un gigantesque complexe pour approvisionner les troupes du front en matériel et en nourriture. Dans sa nouvelle saga " Guerre et Femmes ", Jocelyne Godard a choisi de se pencher sur un sujet inédit. Une fois de plus, elle prend le parti de raconter " les femmes " en rendant hommage à toutes celles qui ont parsemé la guerre de 14/18 par leurs exploits et leur courage, en y mêlant, selon son style, ses héroïnes fictives, tout en s'appuyant sur une documentation riche et abondante et sur des sources authentiques qu'elle tient de sa famille. Une saga qui fait honneur à la fois à l'Histoire et au roman populaire

10/2012

ActuaLitté

Religion

Aime-Georges Martimort. Un promoteur du Mouvement liturgique (1943-1962)

C'est la première fois qu'un ouvrage est consacré à l'oeuvre de Mgr Aimé-Georges Martimort (1911-2000), dont le nom et l'oeuvre restent définitivement attachés à la réforme liturgique issue du concile Vatican II. Ce prêtre toulousain, artisan infatigable d'une entreprise qui demeure jusqu'à présent unique dans l'histoire de l'Eglise, a su tracer la route aux pasteurs et aux communautés chrétiennes dans ce mouvement de réforme qu'il les invitait à aborder avec enthousiasme et réalisme, mais aussi dans la fidélité à la tradition vivante de l'Eglise, comme en témoigne l'ouvrage majeur réalisé sous sa direction, L'Eglise en prière. Or, l'expert du concile s'est, à son insu, préparé et façonné dans la formation reçue, dans les activités exercées et dans la notoriété acquise pendant les cinquante premières années de sa vie, auxquelles est consacrée la présente étude. Celle-ci peut illustrer cette loi constante de l'histoire qui veut qu'une grande oeuvre soit issue de la rencontre d'une personnalité de valeur avec une conjoncture indépendante de sa volonté, mais dont elle a su tirer parti pour réaliser un idéal qu'elle portait en elle et que, sans aucun doute, elle ignorait au départ. En effet, Aimé-Georges Martimort s'est trouvé, comme mû par un secret destin, au point central de plusieurs mouvements liturgiques puissants nés durant l'entre-deux-guerres où, distingué pour ses aptitudes, il a été appelé à servir. Afin de rendre compte des diverses facettes de son oeuvre et des étapes de son cheminement, ce livre évoque sa formation marquée par des rencontres significatives, son action au Centre de pastorale liturgique (CPL) à Paris et l'animation qu'il y a déployée en tant que codirecteur, la manière dont il a conçu sa fonction de professeur dans le cadre universitaire ou au service d'organismes de formation, et enfin sa réflexion sur un sujet qu'il a particulièrement approfondi : l'assemblée liturgique.

12/2011

ActuaLitté

Littérature française

Mémoires de Sophie. Suivi de Amélie et Pauline, Romans d'émigration (1789-1800)

Claire de Kersaint, duchesse de Duras (1777-1828), a connu une grande célébrité de son vivant. Amie de Chateaubriand qui la nommait sa "soeur", elle a tenu, sous la Restauration, le plus important salon de Paris, y réunissant, sur fond de faubourg Saint-Germain, des savants (Cuvier, Humboldt, l'astronome Arago), des écrivains et des hommes politiques (Chateaubriand, Talleyrand, Lamartine, Benjamin Constant). Si madame de Duras, au cœur d'un contexte politiquement agité, a laissé le souvenir d'une grande dame supérieure à l'esprit de parti, elle doit également demeurer comme écrivain majeur. Ses romans lui ont valu une renommée européenne. Ourika et Edouard, publiés en 1824 et 1825, ont connu un immense succès. Son troisième ouvrage, Olivier ou le Secret, a fait scandale avant même de paraître. Abordant le sujet délicat de l'impuissance, il a suscité une intense curiosité, de Stendhal notamment qui y trouva le sujet d'Armance. On a réuni ici sous le titre Romans d'émigration, deux textes inédits : Mémoires de Sophie et Amélie et Pauline, rédigés en 1823 et 1824, et conservés dans des archives privées jusqu'à nos jours. Après la mort dramatique de son père, guillotiné en 1793 pour avoir refusé de voter la mort du Roi, Claire de Duras et les siens doivent quitter la France. L'exil constitua pour elle une tragédie, mais ce fut également une source d'inspiration féconde. Témoignages historiques de première main, ces Mémoires de Sophie sont une interrogation romanesque de l'émigration. Celle-ci fut-elle une erreur, une expiation, une faute ? Comment vivre ce bouleversement produit par la Révolution française et peut-on survivre dans un monde radicalement transformé ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans ces romans écrits dans une langue qui tient sa perfection du classicisme et sa trame intime d'un sentiment prématurément romantique : Claire de Duras réunissait, selon Chateaubriand, "la force de la pensée de madame de Staël à la grâce du talent de madame de Lafayette". "Merveilleux compromis" ajoute Sainte-Beuve dans ses Portraits de femmes.

11/2011

ActuaLitté

Histoire internationale

Essor des plantations et subversion antiesclavagiste à Cuba (1791-1845)

Lorsque lui parvint à Madrid où il se trouvait la nouvelle des débuts en 1791 de la révolution nègre dans la partie française de Saint-Domingue, Francisco de Arango y Parrerio qui fut l'oracle de la plantocratie cubaine comprit que l'heure de la félicité avait sonné pour les siens. De fait, dès les lendemains de la fameuse insurrection dite de Boukman qui ravagea la Plaine du Nord en Saint-Domingue, la grande île de Cuba va accueillir un contingent qui ira croissant de colons et de nègres français rescapés de la tourmente. L'intense transfert technologique et financier engendré par ce flux migratoire va modifier en profondeur les structures économiques du pays d'accueil et y altérer pour longtemps les relations sociales. Dès lors, l'esclavage cubain se métamorphosa en un système de production des plus coercitifs lié aux lois du marché. Dans ces conditions, on assiste à une remontée de l'insurgence nègre liée tant à l'entreprise des révoltes d'esclaves qu'à l'activisme des libres de couleur tout au long de la première moitié du XIXe siècle. Partant, il convenait de s'attacher au processus d'internationalisation du conflit nègre à Cuba dont les protagonistes ont été les Haïtiens et les Anglais mus par des desseins bien distincts. En contrepartie, la part a été faite aux mesures de répression et de dissuasion de la puissance coloniale qui sut tirer parti de la menace que constituait le " péril noir " pour juguler les velléités séparatistes à Cuba au temps des guerres d'indépendance de l'Amérique espagnole. Enfin, a été mise en lumière l'attitude des gens de Lettres cubains qui, en s'engageant dans la lutte contre l'esclavage et le préjugé de couleur, ont ouvert la voie aux Pères de la Patrie, de Carlos Manuel de Céspedes et Antonio Maceo à José Marti dont on connaît la geste insigne dans la seconde moitié du XIXe siècle.

10/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

Ahmed Sékou Touré (1922-1984). Président de la Guinée de 1958 à 1984, Tome 7

Le diplomate français André Lewin, qui était au début des années 1970 porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a négocié, comme envoyé spécial des Nations Unies, la normalisation des relations diplomatiques entre la Guinée et la France, intervenue le 14 juillet 1975. Il a ensuite été ambassadeur de France à Conakry jusqu'en 1979, et n'a cessé depuis lors de s'intéresser à ce pays. Il entretenait des relations confiantes et même amicales avec Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée de 1958 à 1984. Il lui a consacré une thèse de doctorat d'histoire, soutenue en 2008 à l'Université d'Aix-en-Provence. Le tome 7 de cette biographie traite de la vive controverse qui a opposé en 1977 Sékou Touré et François Mitterrand à propos de la position du Parti socialiste français sur les droits de l'homme en Guinée, du coup sévère pour le leader guinéen qu'a signifié la marche des femmes du 27 août de cette même année, de la réconciliation à Monrovia en mars 1978 entre Sékou Touré, Houphouët-Boigny et Senghor, de l'attentat du KGB contre l'ambassadeur de France, de la visite en Guinée d'Edgar Faure et, un mois plus tard, en décembre 1978, du président Valéry Giscard d'Estaing, de l' " offensive diplomatique " qui a amené Sékou Touré à multiplier après 1978 voyages et médiations en Afrique et ailleurs, de la visite effectuée par Sékou Touré en France en 1982, de sa surprenante invitation à Jacques Foccart, et finalement du voyage du leader guinéen aux États-Unis, où il est mort en mars 1984 au cours d'une opération cardiaque. Le livre se termine par la prise du pouvoir par les militaires le 4 avril 1984, l'avènement de la 2e République et le démantèlement du régime révolutionnaire, l'ouverture du camp Boiro et l'arrestation des dignitaires de l'ancien régime.

08/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres de Madame de Maintenon. Volume 3, 1650-1689

Le tome III de la nouvelle édition intégrale et critique de la correspondance de Mme de Maintenon contient 817 lettres, s’adressant à 108 destinataires différents et s’étendant sur les années 1698-1706. L’archevêque de Noailles et son neveu Adrien-Maurice, comte d’Ayen puis duc de Noailles, sont les deux principaux correspondants. Pendant cette période commence aussi une correspondance suivie avec Mme de Caylus, Mme de La Viefville, abbesse de Gomerfontaine, et la princesse des Ursins. L’éducation des Demoiselles de la Maison de Saint-Cyr demeure un thème. Trois sujets importants retiennent plus particulièrement l’attention au cours de cette période. Tout d’abord les suites de la cabale quiétiste, notamment la condamnation de l’Explication des Maximes des Saints de Fénelon et la rupture définitive de ce dernier avec Mme de Maintenon. Puis le réveil de la querelle janséniste et les premiers reproches à l’adresse de l’archevêque Louis-Antoine de Noailles soupçonné de sympathiser avec le parti janséniste et d’être son protecteur. Enfin la mort du roi Charles II en 1700 et la succession d’Espagne. L’acceptation par Louis XIV du testament espagnol et la proclamation royale du duc d’Anjou comme roi d’Espagne, le 16 novembre 1700, ont eu de terribles suites au cours des années suivantes. Cette décision déchirera l’Europe par de longues guerres. En mai 1702, l’Angleterre, les Provinces- Unies et l’Empereur déclarent la guerre à la France et à l’Espagne et ce n’est qu’en 1713, avec le traité d’Utrecht, et après de longues négociations que les possessions espagnoles seront réparties et les conditions de paix arrêtées. Les lettres de Mme de Maintenon, recueillies dans ce tome III, dont un grand nombre n’a jamais été publié, apportent des éléments précieux aux historiens de cette période et témoignent en même temps de son grand talent épistolaire.

03/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Inquiétudes et reconstruction. Essai sur la littérature d'après-guerre (1931)

Dans une période particulièrement féconde en grands essais, 1931 est une année elle-même remarquable par l’abondance et la qualité des ouvrages qui paraissent. Est-ce, comme de nombreux auteurs l’affirment, pour célébrer la « fin de l’après-guerre » ? A la volonté d’analyser et de comprendre la période, Benjamin Crémieux ajoute celle de prévoir. Quelles seront les conséquences littéraires, mais aussi, et on serait tenté de dire donc- morales, psychologiques, politiques, de ce courant d’inquiétude qui a traversé les générations depuis la guerre ? Crémieux, avec son optimisme naturel parie sur une reconstruction brillante et pour cela dresse, comme à son habitude, un panorama des mouvements, des tendances, des auteurs qui contribuent à donner son identité et sa couleur à la période. Sans trancher, il propose des hypothèses, parie sur des possibles, dégage des probabilités. Ainsi, tout ce qui a pu sembler excessif, caricatural, désespéré, voire nihiliste dans la production de l’après-guerre est pour lui, dans le même temps, le terreau d’une grande littérature future, d’un humanisme nouveau, peut-être d’un classicisme refondé. En 1931, ne pouvait-on pas en effet, croire à la fin de l’après-guerre et, sans faire preuve d’aveuglement parier sur l’unité plutôt que sur la discorde, sur l’Europe et sur la paix plutôt que sur la destruction et sur le triomphe des nationalismes ? Ce n’est pas sur la littérature que Crémieux se trompe, c’est sur son pouvoir, elle sera en effet impuissante à empêcher que cette après-guerre rapidement ne se transforme en avant-guerre. Les écrivains quand à eux devront prendre parti, se classer, choisir. Viendra le temps de l’engagement. Cet engagement, Crémieux, l’homme des livres, le méridional prudent et sceptique ne s’y dérobe d’ailleurs pas, il meurt en déportation en avril 1944. Il nous laisse trop peu de livres et le témoignage d’un intellectuel exemplaire de cette période qui est devenue l’entre-deux-guerres.

10/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Alexandre Soljenitsyne, sept vies en un siècle

Cette biographie a un parti pris : s'appuyant sur un corpus de plus de 15 000 pages, depuis Une journée d'Ivan Denissnvitch, L'Archipel du Goulag jusqu'à La Roue rouge, elle laisse l'écrivain évoquer lui-même les étapes d'une vie qui couvre tout le siècle passé. Sept vies au total. Ce fut tout d'abord sa jeunesse dans la Russie stalinienne, avec déjà la passion de l'écriture, puis la terrible guerre contre les Allemands. Vint ensuite le Goulag, dont il fut huit ans le prisonnier, puis le conteur et le grand mémorialiste. Il devait connaître la terrible vie de l'écrivain clandestin et du cancéreux échappant de justesse à la mort - puis celle de l'écrivain porté aux nues par les autorités avant d'être obligé de mener dans la dissidence, souvent aux côtés de Sakharov, un combat dangereux et épuisant pendant onze années. Vint ensuite l'exil en Occident où il conforta, envers et contre tout, sa vision de l'homme., du monde et de l'histoire. En parallèle, il continuait sa longue recherche sur les causes des malheurs de sa patrie, notamment avec La Roue rouge. Ce fut enfin, comme il l'avait prévu, le retour au pays, rendu possible grâce aux bouleversements planétaires auxquels il avait contribué. Puis la mort sur cette terre russe qu'il aimait tant... Cette biographie se veut aussi une "histoire française", car plus que partout ailleurs les écrits de Soljenistsyne ont contribué ici à la faillite de l'idéologie communiste. Olivier Rolin résume très bien cette particularité : "Pour moi, le "Goulag" est une des grandes bornes tragiques du XXe siècle. Même si je suis français, c'est mon histoire". A quoi on ajoutera cette réponse de Bernard Pivot, questionné sur l'invité d'Apostrophes qui l'avait le plus impressionné : "Soljenitsyne, j'ai le souvenir d'un géant". Un Victor Hugo qui aurait connu le bagne !

10/2011

ActuaLitté

Histoire de France

De la Ve République au néoféodalisme

La société française est en crise. Les grands repères sont brouillés. Le poids de l'Etat n'a jamais été aussi lourd et son autorité jamais aussi faible. Des pans entiers de souveraineté ont été transférés à des fonctionnaires autocrates. Sur les décombres de la nation, le féodalisme, modèle de société que l'on pensait appartenir au passé, refait surface. À maintes reprises, dans ses heures les plus sombres, la France a tenté de renouer avec ce mode de gouvernance. Au cours des XIXe et XXe siècles, les tentatives pour restaurer l'ordre ancien ont échoué, l'Etat étant suffisamment fort pour les contrer. Après l'épisode vichyste et les errements de la IVe République, la guerre du Vietnam, la crise algérienne... le Général de Gaulle était parvenu à faire croire à une restauration de l'Etat. Les événements de Mai 68 ont sonné le glas de ces illusions. Le Général parti, les vieilles tendances néo-féodales reprenaient le dessus et sous la longue présidence de François Mitterrand, le processus de décomposition de la nation et de l'Etat, amorcé dès la Ve République, connaîtra une formidable accélération. Sous les habits de la modernité, les grandes seigneuries triomphent : technocrates à la tête des administrations, barons des entreprises du CAC 40, princes des médias, rivalisent face à un pouvoir d'Etat devenu moribond, si ce n'est complice. La classe ouvrière et la petite bourgeoisie sont les grandes victimes d'un pouvoir émietté incarné par la bureaucratie, les associations caritatives et les nouveaux " évêques verts " chargés du salut de nos âmes... La tentation pour le néo-féodalisme semble l'emporter sur une République vacillante : renversement des valeurs, retour des corporations, remplacement de la " sécurité sociale " par la " charité sociale ", ghettoïsation des banlieues, victimisation de leurs habitants, réveil du corporatisme, du fanatisme et du sentiment de culpabilité chez les Français... l'auteur met en garde contre les effets à long terme de ce néo-féodalisme sur l'Etat, la Nation et les valeurs démocratiques.

09/2011

ActuaLitté

Philosophie

Hegel penseur du droit

Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et " engagée " de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la " scientificité " d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la " fin des idéologies " ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le " droit étatique ", mais aussi du droit privé (" abstrait "), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension " systématique " et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.

02/2004

ActuaLitté

Littérature française

Nous arrêterons le soleil

" Si le soleil est bourgeois, nous arrêterons le soleil ", proclamaient les bolcheviks vainqueurs, en se lançant à la conquête du monde. En 1987, la fin de l'aventure est proche, mais les Tchécoslovaques, épuisés par vingt ans de normalisation, ne l'imaginent pas encore. A Karlovy-Vary, qui fut autrefois Karlsbad, un festival de cinéma réunit Jiri Serecka, cinéaste qui n'a plus le droit de filmer, et son ami français Charles Bragat, un producteur fauché qui aide les dissidents depuis plusieurs années. Autour d'eux, il y a des Russes, chers camarades et colonisateurs, des gens de l'Est, hésitant entre révolte et nécessité de survivre, de vieux routiers du stalinisme, un étrange Américain qui dirige le casino, des policiers et des touristes allemands, futurs vainqueurs de l'affaire. C'est le moment où Alice Ferrier, fille de communistes qui croit avoir oublié ses origines, vient les rejoindre. Elle passe à l'Est pour la première fois. Elle consent enfin à se souvenir : le temps heureux des communistes dans les années cinquante, les chambres de bonne, lit diffusion de L'Huma, les bombes de l'OAS. Dans ce monde du soupçon où chacun subit et pratique le secret, la manipulation et le mensonge, le lien le plus puissant reste celui qui unit, comme les Atrides, les membres de la famille communiste. Ils ont beau s'affronter, Alice Ferrier, fille de communistes parisiens, Jean Boursier, son ami d'enfance, devenu permanent et marié à une Russe, Jiri Serecka, fils d'un dirigeant du Parti qui a participé aux purges, partagent une histoire commune. Leur Culpabilité, leur nostalgie et leur absence d'innocence n'appartiennent qu'à eux. Nous arrêterons le soleil est d'abord un roman du temps : le temps mythique de l'enfance, le temps des villes d'eau de la Mitteleuropa, le temps rêvé des communistes, tombé, avec le mur de Berlin, un soir de novembre 1989.

08/2002

ActuaLitté

Pléiades

Romans et contes

"Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens. La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les oeuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. A vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous. Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer - de façon d'ailleurs vague - un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [... ]" Frédéric Deloffre.

11/2000

ActuaLitté

Histoire internationale

La gloire des nations ou la fin de l'Empire soviétique. Edition revue et augmentée

1917-1990 : dernier empire, superpuissance militaire, l'Union soviétique est le lieu des deux grandes révolutions de ce siècle. En 1917, le coup d'Etat de Lénine a supprimé les chances d'une révolution démocratique et reconstitué l'Empire russe que le conflit mondial de 1914 avait fait exploser. En 1990, l'Empire soviétique et, avec lui, l'ensemble du système soviétique fondé par Lénine ont cessé d'exister. Depuis 1985, par les soulèvements et les affrontements sanglants du Caucase et de l'Asie centrale, par l'indépendance démocratique proclamée des Etats baltes, les nations de l'U. R. S. S. ont rétabli leur droit d'exister et de décider de leur destin. Face à cette révolution venue d'en bas, des sociétés elles-mêmes, l'Etat soviétique, le Parti communiste, l'armée, le K. G. B. se sont révélés aveugles et impuissants. Les projets de Mikhaïl Gorbatchev visant à sauver l'U. R. S. S. par quelque nouveau traité d'Union ont-ils la moindre chance d'aboutir ? Comment vont s'organiser à présent les relations entre les Etats-nations qui composèrent l'U. R. S. S. _ Russie, Ukraine, pays baltes, Etats musulmans d'Asie centrale, Etats du Caucase _ et qui accèdent à la pleine souveraineté? Au temps de l' " Empire éclaté ", le pourrissement du système soviétique a nourri les volontés d'indépendance nationale. Aujourd'hui, les nations ont triomphé de sa domination et du communisme qui la justifiait. C'est le temps de la " gloire des Nations ". L'analyse du passage de l'un à l'autre permet d'esquisser des hypothèses pour l'avenir. Si, pour Gorbatchev, la révolution des nations est un coup de poignard porté à la perestroïka, elle scelle en fait le tombeau du communisme. Pour les nations qui retrouvent aujourd'hui leur liberté et leur dignité, c'est aussi la plus grande chance d'avancer réellement dans la voie de la démocratie. H. C. E.

12/1991

ActuaLitté

Développement personnel

Assortiment de friandises pour l'esprit ou l'art de positiver au quotidien

A de nombreuses reprises, des lecteurs et des lectrices rencontré(e)s lors de dédicaces ou de salons du livre m'ont confié avoir savouré mes romans, mes comédies, ou mes albums illustrés, comme s'ils s'étaient régalés des écrits d'une bonne copine. Aussi, dans cet ouvrage, j'ai pris le parti de vous parler comme si j'étais la vôtre. Mais entendons-nous bien : je n'ai nulle compétence (et ne prétends pas en avoir !) en terme de psy, de coach ou de conseillère quelconque. Je suis juste une romancière qui a eu envie de partager avec ceux qui lui font le plaisir de la lire des réflexions personnelles, des conseils chaleureux, des pistes d'introspection et des récits d'expérience dans un cadre ludique, divertissant et surtout créatif ! Parce que je suis l'impératrice des angoissées, j'ai fini par apprendre comment relativiser. Parce que j'aime me bombarder de dix mille questions existentielles, j'ai, au gré du temps, trouvé quelques réponses. Parce que ma gym mentale permanente est de positiver ce qui me stresse, je me suis dit que j'allais vous raconter mes techniques. Et parce qu'il est des citations qui ont marqué, galvanisé ou illuminé certains moments de ma vie, j'ai souhaité vous en faire profiter. J'ai donc enfilé ma toque de dessinatrice et noué mon tablier de cuisinière des mots, pour vous concocter un plateau de friandises positives dans lequel piocher avec gourmandise, exactement comme on le fait lorsqu'on prend un thé entre copines. Mais ne vous attendez pas à rester passif(ve) sur votre canapé, bien au contraire : après les sucreries, place aux exercices physiques des doigts ! Donc affûtez votre second degré, votre stylo noir et vos feutres de couleur, enclenchez les moteurs de votre imagination, allumez votre aptitude au rire, au bonheur et aux confidences and. let's party !

10/2014

ActuaLitté

Développement personnel

Etre soi et ne plus se faire tondre la laine sur le dos

Pourquoi est-on vulnérable ? Comment se laisse-t-on fragiliser ? Comment reconquérir son territoire et son identité ? Autant de questions cruciales auxquelles Patrick Estrade apporte toute son expertise et sa bienveillance. Dans une société de plus en plus rapide, dure et concurrentielle, chacun d'entre nous est soumis quotidiennement à des rapports de force et à des luttes de territoires, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Quand certains semblent magistralement sortir leur épingle du jeu, d'autres peinent à s'affirmer et à prendre leur place, malgré des efforts jugés démesurés. Pour ceux-là bien sûr, "l'enfer, c'est les autres". Or, pour Patrick Estrade, l'humanité ne se divise pas en deux catégories, " les écraseurs " et " les écrasés ". Force est de constater, au contraire, que les premiers ne sont forts que dans la mesure où les seconds acceptent d'être faibles et de leur concéder du terrain. Car si l'agressivité et la violence sont inhérentes à notre nature profonde, encore faut-il savoir en tirer parti lors de la confrontation à autrui. Et, en raison d'une éducation trop stricte, de traumatismes ou d'accidents de parcours, certains en viennent à se fragiliser. Le doute, la morale, la honte mais aussi l'ignorance de soi et de ses propres ressources - largement plus importantes qu'on ne l'imagine - permettent le plus souvent à la loi des autres de s'imposer, avec son corollaire de culpabilité, de frustration et d'autodénigrement pour qui doit s'y conformer. Ce cercle vicieux a-t-il une issue ? Oui, mille fois oui. Pour échapper à toute forme de victimisation, Patrick Estrade nous guide pas à pas dans un nécessaire travail de recentrage sur soi - émotionnel, relationnel et intentionnel. Conscient des mécanismes psychologiques invalidants et en parfaite possession de ses moyens, chacun pourra enfin trouver un terrain sur lequel jouer à égalité avec les autres. Et donner le meilleur de lui-même !

05/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire du Liban contemporain. Tome 2, 1943-1990

Devenu souverain en 1943 à la faveur de la guerre mondiale et des divisions franco-françaises, déjà doté d'une relative autonomie dans les dernières années du mandat, fort d'un pacte entre ses diverses confessions religieuses et surtout pourvu d'élites nombreuses et de qualité, le Liban indépendant a vu beaucoup de fées se pencher sur son berceau. Pourtant, l'environnement devait lui infliger de cruelles déconvenues : un voisin à l'est qui n'a jamais abandonné le rêve de " Grande Syrie ", un Etat d'Israël en conflit avec tous ses voisins arabes, des Palestiniens dépossédés affluant en masse, des alliés - Français et Américains - au soutien parfois défaillant, une taille modeste et un poids démographique réduit, enfin l'inconséquence d'un certain nombre de chefs devaient être dans les années 1960 et 1970 autant d'obstacles à l'affirmation politique du pays. Longtemps la prospérité économique et la vigueur de la vie intellectuelle et artistique permirent de croire que le " miracle libanais " s'opérait en tous domaines. Mais quand les conséquences de la guerre des Six-Jours commencèrent à se faire sentir avec force, quand certains des grands leaders politiques (présidents de la République, présidents du Conseil, chefs de parti...) baissèrent la garde, la stabilité ne fut plus qu'un souvenir. Guerre civile, invasions étrangères, victimes par centaines de milliers, destructions, exode et fuite des capitaux compromirent jusqu'à l'existence du Liban. Entre 1975 (année des premiers affrontements sanglants) et 1989 (accords de Taëf), il fut à plusieurs reprises près de disparaître. Aujourd'hui, la paix est revenue, mais sa consolidation reste subordonnée à l'issue de l'interminable conflit du Proche-Orient. Autant dire que les incertitudes sont loin d'être toutes levées... Reposant sur une documentation pour une bonne part inédite (notamment sur une vaste enquête orale auprès de nombreux anciens dirigeants), cette histoire du Liban indépendant (1943-1990) constitue une véritable somme.

01/2005

ActuaLitté

Histoire internationale

Le Hezbollah. Un mouvement islamo-nationaliste, Edition revue et augmentée

Le Hezbollah libanais, au travers de ses vingt années d'existence, est une illustration vivante de l'émergence et de l'évolution d'un mouvement islamo-nationaliste. Créé après l'invasion du Liban par l'armée israélienne en 1982, ce parti devient en quelques années le principal acteur de la résistance nationale contre Israël. Les développements intervenus sur les scènes locales et régionales (fin de la guerre civile libanaise et du conflit Iran-Irak), vont inciter le Hezbollah à adapter sa stratégie et son action à la nouvelle donne. Son intégration au système politique national, son ouverture en direction des autres composantes du pays concourent à la construction d'un véritable consensus libanais autour de son combat contre l'occupation. Son efficacité militaire, son réalisme politique en font un allié de choix pour Damas, Téhéran et même, dans une certaine mesure, pour Le Caire et Riyad face à ce qu'elles appellent les " visées hégémoniques " d'Israël. Il devient également un interlocuteur reconnu par les diplomaties européennes, russe ou chinoise. En revanche, pour Washington, engagé dans sa campagne mondiale antiterroriste, le Hezbollah constitue " l'équipe A du terrorisme, alors qu'Al-Qaïda n'est actuellement que l'équipe B ". Après la seconde guerre d'Irak, de nombreux responsables, experts et analystes américains invitent l'administration Bush à l'éradiquer. Ce refus des Etats-Unis de reconnaître le Hezbollah comme l'une des composantes politiques essentielles du Liban révèle la nature et l'ampleur des bouleversements que Washington entend provoquer dans le cadre de son projet de " remodelage du Moyen-Orient ". Ce livre est à l'intersection de l'enquête journalistique et de l'analyse politique. Il traduit une volonté d'apporter un éclairage nouveau sur l'un des principaux acteurs de la scène proche-orientale, et celle de contribuer à créer les conditions d'un dialogue rendant possible une alternative commune aux confrontations régionales et à leurs conséquences désastreuses.

11/2006

ActuaLitté

Sociologie

Enrichissement

Luc Boltanski et Arnaud Esquerre restituent le mouvement historique qui, depuis le dernier quart du XXe siècle, a profondément modifié la façon dont sont créées les richesses dans les pays d'Europe de l'ouest, marqués d'un côté par la désindustrialisation et, de l'autre, par l'exploitation accrue de ressources qui, sans être absolument nouvelles, ont pris une importance sans précédent. L'ampleur de ce changement du capitalisme ne se révèle qu'à la condition de rapprocher des domaines qui sont généralement considérés séparément - notamment les arts, particulièrement les arts plastiques, la culture, le commerce d'objets anciens, la création de fondations et de musées, l'industrie du luxe, la patrimonialisation et le tourisme. Les interactions constantes entre ces différents domaines permettent de comprendre la façon dont ils génèrent un profit : ils ont en commun de reposer sur l'exploitation du passé. Ce type d'économie, Boltanski et Esquerre l'appellent économie de l'enrichissement. Parce que cette économie repose moins sur la production de choses nouvelles qu'elle n'entreprend d'enrichir des choses déjà là ; parce que l'une des spécificités de cette économie est de tirer parti du commerce de choses qui sont, en priorité, destinées aux riches et qui constituent aussi pour les riches qui en font commerce une source d'enrichissement. Alors l'analyse historique revêt, sous la plume des auteurs, une deuxième dimension : l'importance, l'extension et l'hétérogénéité des choses qui relèvent désormais de l'échange ouvrent sur une critique résolument nouvelle de la marchandise, c'est-à-dire toute chose à laquelle échoit un prix quand elle change de propriétaire, et de ses structures. La transformation, particulièrement sensible dans les Etats qui ont été le berceau de la puissance industrielle européenne, et singulièrement en France, devient indissociable de l'analyse de la distribution de la marchandise entre différentes formes de mise en valeur. On comprend d'entrée que cet ouvrage est appelé à faire date.

02/2017

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Des gens ordinaires. Avec George Orwell et Donald Woods Winnicott

Le docteur Jean-François Le Goff était un homme intransigeant, comme ses deux héros, et, comme eux, il ne se payait pas de mots. Il a été emporté par une rechute imprévue de ce qu'il ne lui serait jamais venu à l'idée d'appeler une "longue maladie". Dans ce livre à son image, à la fois discret et engagé, se côtoient et se rencontrent deux auteurs peu conformes qui ne se sont pas connus : George Orwell (1903-1950) et Donald W. Winnicott (1896-1971) pour qui les gens ordinaires ont été un objet de pensée, d'écriture, de théorie. Orwell, qui prend leur parti les armes à la main en Espagne, finira par rejoindre les marginaux, les quelconques, et par être lui-même marginalisé dans le (petit) monde intellectuel ; Winnicott se battra pour que l'on écoute ce que les ordinary mothers (l'expression revient sans cesse dans ses travaux) ont à dire de leur propre ordinaire, mères banales vivant dans l'East End - quartier défavorisé -, mères aux enfants élevés avec les moyens du bord, femmes aux manières communes, passables, good-enough. Etre ordinaire, c'est être de tous les jours. C'est aussi le début de la déshumanisation. L'écrivain et le psychanalyste ont lutté contre la déshumanisation. Dans de courts chapitres, l'auteur les fait se rencontrer, entre deux pages, deux citations, dans les couloirs de la BBC, dans un courrier. Il juxtapose, éloigne, compare, assemble ou dérange des pièces d'un puzzle imparfait, mais éclairant : pour faire entendre comment l'ordinaire informe les passions et la vie, il faut être soi-même insolite. En toile de fond, l'auteur évoque le vif de ses propres engagements et la Julia de 1984 se confond, à la fin du livre, avec une autre Julia, sans doute disparue en Amérique du Sud quand certains, après 1968, ne pouvaient renoncer à la vie extraordinaire et sont devenus des personnages de Chris Marker.

02/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

Fait et fiction. Pour une frontière

L'idée selon laquelle les frontières séparant la fiction de la réalité seraient définitivement brouillées est largement répandue. Ce livre est consacré à l'examen de cette situation et à la contestation de ce constat. Il s'attache à montrer l'existence et la nécessité cognitive, conceptuelle et politique des frontières de la fiction, que celle-ci soit narrative, dramatique ou cinématographique. En d'autres termes, il ne propose rien moins que de repenser les frontières de la fiction. Sa première ambition et son premier intérêt résident dans le bilan très complet qu'il dresse des controverses anciennes et récentes sur le statut de la fiction : le phénomène du storytelling, l'histoire des rapports entre Histoire et fiction, la pensée de Lacan dans son rapport avec les avant-gardes françaises, la mouvance cognitiviste. Son second intérêt et sa stimulante nouveauté résident dans le parti de distinction qu'il défend, examinant notamment les limites de la fiction imposées par les cultures qui ignorent ou refusent celle-ci. Le point de vue défendu renouvelle entièrement les termes du débat. L'auteur s'emploie en effet à définir la fiction comme un monde possible possédant son ontologie propre, en concentrant l'intérêt sur la question des paradoxes et de la " métalepse ", cette figure qui confirme la frontière entre les deux mondes en feignant de la franchir. Empruntant à la narratologie, à l'anthropologie, aux sciences cognitives et à l'ontologie, cette étude, aussi fine dans son détail qu'ambitieuse dans son propos, analyse le statut de la fiction dans ses multiples aspects, esthétiques et littéraires, philosophiques et logiques, légaux et politiques. Les exemples nombreux qui viennent soutenir son impeccable argumentation sont empruntés à des aires culturelles éloignées aussi bien qu'à l'Europe, à l'époque contemporaine autant qu'à la première modernité, et aux oeuvres littéraires, cinématographiques ou télévisuelles autant qu'aux mondes virtuels.

03/2016

ActuaLitté

Musique, danse

Galina. Histoire russe

Il est rare de voir paraître une autobiographie qui ne se contente pas de faire revivre les péripéties d'une vie passionnante, mais parvient en outre à capturer l'essence d'un temps et d'un lieu. Conteuse née, Galina Vichnevskaïa relate comment elle est parvenue à sortir de l'extrême pauvreté dans laquelle se sont passées son enfance et sa jeunesse, pour devenir la plus célèbre diva de la scène lyrique soviétique. Elle fait bien plus, cependant, que de nous raconter sa vie. Elle nous présente aussi, en témoin direct, l'histoire soviétique avec, pour commencer, une puissante évocation de la vie quotidienne sous Staline : la sordide misère qui règne dans les villes, les purges, puis le blocus de Leningrad par les Allemands, la famine mais également Staline lui-même. Plus tard, quand sa carrière prendra son essor, elle sera courtisée par Boulganine, elle épousera Rostropovitch, fera la connaissance de Brejnev, s'opposera à Evtouchenko et soutiendra Soljenitsyne, tandis que Chostakovitch et Akhmatova l'immortaliseront dans leurs oeuvres. En 1974, après avoir été victimes pendant plusieurs années des brimades des autorités soviétiques, Galina Vichnevskaïa et son mari, le violoncelliste et chef d'orchestre, Mstislav Rostropovitch, quittent l'Union soviétique, avec la bénédiction du pouvoir, pour deux années de "voyages à des fins artistiques". Quatre ans plus tard, un décret du Comité Central fait savoir que les deux grands musiciens sont privés de leur citoyenneté pour "s'être livrés à des activités antisoviétiques". Ils n'ont plus le droit de rentrer dans leur pays. Galina nous dépeint un univers artistique placé sous l'étroite surveillance du KGB et contrôlé par le Parti, et elle retrace la désillusion croissante qui les a poussés, Rostropovitch et elle, à quitter cette Russie qu'ils aiment tant. Son histoire est une histoire de Russie, une histoire d'art et d'amour, de privations et de succès.

10/1985

ActuaLitté

Littérature étrangère

El Sexto

Le jeune Gabriel est incarcéré au pénitencier El Sexto, au centre de Lima, dans le cadre de la répression des mouvements d’opposition étudiants. Là, il va rencontrer des représentants des partis politiques qui luttent contre le pouvoir despotique. Il découvre les hiérarchies de la prison, où en fonction des étages se côtoient en haut les politiques, puis les droits communs et les délinquants sexuels, et enfin, au rez-de-chaussée, les clochards. Les politiques se divisent entre partisans de l’APRA (de gauche) et communistes, considérés comme “vendus à l’étranger”. Sous la direction de Poignard les droits communs font régner leur loi, distribuent la drogue et forcent les homosexuels à la prostitution. Gabriel se lie avec Camac, son compagnon de cellule originaire des Andes, syndicaliste communiste, un homme honnête et droit auquel tous rendront hommage quand il mourra. Il fait la connaissance de Pucasmayo, l’homme jovial, espoir du parti apriste de sa région, qui abattu par la maladie se suicidera pour protester contre l’avilissement auquel est soumis le jeune La Fleur, prostitué par Poignard et devenu fou. Les maîtres de cet inframonde, Poignard, Maravi et Rosita, l’homosexuel à la voix d’ange, luttant pour le pouvoir, s’affrontent à mort. L’assassinat de Poignard déclenchera une répression brutale qui mettra à jour la totale malhonnêteté des autorités légales. Construit sur des dialogues ce roman est, comme le souligne M. Vargas Llosa, remarquable par la structuration des “personnages collectifs, ces entités grégaires absorbant l’individu effacé par l’ensemble, fonctionnant avec une synchronie de ballet”. J. M. Arguedas, emprisonné en 1938 pour avoir manifesté contre l’arrivée à Lima d’un représentant de Mussolini, a défini El Sexto comme, à la fois, une école du vice et une école de la générosité. Un grand classique de la littérature latino-américaine. Ce roman a été inspiré à l’auteur par son expérience de la prison politique en 1938.

10/2011

ActuaLitté

Histoire internationale

Combattants juifs dans la guerre d'Espagne. La compagnie Botwin

Décembre 1937. Quatorze mois après la création des Brigades internationales, la seconde compagnie du bataillon Palafox est déclarée « compagnie juive ». Celle-ci adopte le nom de Naftali Botwin en hommage à un jeune militant communiste polonais condamné à mort quelques années plus tôt. L’histoire de cette compagnie illustre de manière exemplaire la participation massive des volontaires d’origine juive au sein des Brigades internationales. Près du quart des brigadistes venus en Espagne combattre pour la République sont d’origine juive et Radio Barcelone diffuse des émissions en yiddish. La compagnie possède son propre drapeau sur lequel figure en yiddish, en polonais et en espagnol la devise : « Pour votre liberté et la nôtre » et publie organe de presse en yiddish. Ses membres sont sur tous les fronts : Teruel, Guadalaraja, Madrid, Èbre… Ils sont parmi les premiers à comprendre que non seulement le sort de l’Europe se joue sur le sol espagnol mais aussi celui des Juifs menacés au premier chef par l’hydre fasciste. Efraïm Wuzek fut l’un d’entre eux. Né en Pologne, il émigre très rapidement en Palestine et intègre les rangs du Parti communiste palestinien. Il gagne ensuite l’Espagne pour grossir les rangs des internationaux et participe à la création de la compagnie Botwin dont il relate l’épopée de l’intérieur. Quand Franco triomphe, les survivants seront parqués dans les camps français à Gurs et à Saint-Cyprien et nombre d’entre eux formeront pendant l’Occupation les FTP-MOI, les groupes de combats de la main-d’oeuvre immigrée liée aux Francs-tireurs et partisans. Édité en yiddish à Varsovie, voici près de cinquante ans, le récit de ces événements que nous donne à lire Efraïm Wuzek constitue un exceptionnel témoignage de première main, dont la traduction française est proposée pour la première fois. En complément, la fille de l’auteur, Larissa Wuzek-Gruszow, retrace l’itinéraire politique de son père à partir des nombreux carnets qu’il a laissés.

01/2013

ActuaLitté

Histoire de France

L'étoile blanche. Mémoire d'une juste 1940-1945

L'Etoile blanche " Ami des juifs " a été imposée par les Nazis à certaines personnes ayant pris ostensiblement le parti des Juifs pendant la guerre. C'est l'histoire de Madeleine. Résistante, elle sauva de la déportation l'avocate féministe Yvonne Netter puis fut internée au camp de transit de Beaune-la-Rolande où l'on triait les déportés avant les camps de la mort. Ses mémoires inédites, faites de rencontres, éclairent une période terrible de l'histoire de France. Un document poignant. Née en 1893 dans un milieu aristocratique et bourgeois, Madeleine Fauconneau du Fresne résiste pendant la 2nde guerre mondiale. D'abord intellectuellement puis, très vite, activement. Elle rencontre Yvonne Netter, avocate de talent et féministe, qui devient son amie. Celle-ci est arrêtée en juillet 1942 et se retrouve internée au camp de Pithiviers puis fait un séjour à l'hôpital. Madeleine organise alors son évasion. Mais elle tombe à son tour. Elle est internée au camp de Beaune-la-Rolande, camp de transit où étaient essentiellement détenus des juifs, et doit porter une étoile blanche " Amie des juifs ". Elle participe à la vie du camp, se lie d'amitié avec des personnages qui disparaitront. Notamment des enfants. Lors d'un interrogatoire elle réussit à compromettre son accusateur et retrouve, quelques temps après, une liberté surveillée. Elle s'échappe et rejoint Yvonne dans les Pyrénées. Les deux femmes remontent à Toulouse puis se cachent à Paris où elles vivent la libération de la ville. En 1947 Madeleine écrit son histoire. Elle meurt en 1976. Bien après sa mort, son petit neveu, Emmanuel Rougier, trouve par hasard son livre. Conscient de l'importance de ces mémoires pour l'Histoire, il entreprend sa retranscription, le commente et décide de le publier. Un récit haletant, précis et détaillé, fait de rencontres et de rebondissements, où se mêlent la détresse et l'espoir. Madeleine Fauconneau du Fresne a été reconnue Juste parmi les Nations en août 2018.

12/2020