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Gérard Adam

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Guides étrangers

Petit Futé Belgrade. Edition 2019. Avec 1 Plan détachable

"Près de 20 ans après la fin de l'ère Milo¿evi ? , Belgrade revit, vibre et se transforme. La cathédrale Saint-Sava et le pont à haubans d'Ada, inaugurés en 2009 et 2012, en sont les symboles remarquables. Avec ses 2 millions d'habitants, elle a retrouvé l'aura qu'elle avait du temps du communisme. Si elle se modernise, Belgrade garde heureusement cette âme slave qui fait son charme. Au croisement de deux fleuves majeurs, la Save et le Danube, du haut de sa citadelle, la ville blanche a renoué avec ses nuits légendaires. Vous viendrez ici autant pour y chercher son âme éternelle que pour sa culture foisonnante et ses nuits magiques. On vient désormais de toute l'Europe pour faire la fête à Belgrade. Du New York Times au Figaro, la presse mondiale ne cesse de vanter ses nuits endiablées, sa nonchalante élégance, ses atmosphères romantiques ou inattendues, et la dolce vita balkanique ! L'auteur : Marine ARTUR, née à Abidjan et ayant grandi dans des endroits aussi divers que la République démocrate du Congo, Madagascar et de nombreuses villes en France, Marine Artur a contracté le virus du voyage depuis ses premiers pas. Titulaire d'un double master littéraire et des métiers de l'édition, elle se passionne pour l'Europe centrale et de l'est. Successivement basée à Prague, Bratislava, Belgrade et désormais Vienne, elle était déjà la correspondante du Petit Futé en Autriche avant de s'atteler à la création de ce guide de la capitale balkanique".

05/2019

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Littérature française

Même si mes yeux pleuraient, mes larmes ne couleraient pas

Marzam est un pays où tout ramène à la mort qu'on aime plus que la vie. Sur toutes les ondes des radios nationales, qu'elles soient publiques ou privées, tout le monde a les oreilles collées aux postes pour entendre les avis des décès, si ce n'est des communiqués pour remercier tous ceux qui ont contribué aux malheurs des familles éprouvées. Quant aux morts, à travers certains qui se disent connaisseurs, ils ont leur propre histoire à raconter. C'est qu'à Marzam, ils sont nombreux à se considérer comme des spécialistes de la mort. Jacques Fakarmaffi, dit le chien qui fume, et Abdoulaye Logamou, le politicien, ne sont pas en reste. Entre les morts qui sont définitivement morts et ceux qui ne veulent pas mourir, alors qu'ils le sont, il y a tant à dire. Quant à moi, Ngadatna, je trouve que les morts régissent trop notre précaire vie, et qu'il faudrait légiférer sur ce phénomène afin de mieux contrôler ses coûts socio-économiques dans le pays. De toute façon, la vie comme la mort sont des dons. Et si quelqu'un, par caprice, décide de s'ôter la vie, par exemple en se suicidant, il devrait d'abord être fouetté avant d'être enterré. C'est probablement à cause de toutes ces considérations que j'ai cessé de pleurer les défunts, car mes larmes ont, par leur propre volonté, refusé de s'épandre. Au grand dam des miens qui me honnissent pour ce comportement.

11/2018

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Littérature anglo-saxonne

Happy fucking Christmas, chère Janet !

Les gens heureux vous horripilent ? L'esprit de Noël vous donne des hauts le coeur ? Venez rencontrer votre nouvelle meilleure amie : Janet. Voici Janet. Janet est triste. Pas seulement pour elle : pour le monde. Le monde, vous savez ? Ce show merdique qui est en train de très mal se terminer. C'est pourquoi Janet s'est isolée : elle travaille dans un refuge pour chiens, au milieu des bois. Là, au grand dam de son petit ami, elle peut éviter au maximum le contact avec les humains. C'est que, voyez-vous, Janet n'a pas envie de rendre les autres tristes. Elle n'a pas envie de se pointer dans une maternité et d'expliquer aux nouveaux parents que, d'une manière ou d'une autre, ils vont foutre la vie de leur gosse en l'air. Et cependant, il lui arrive parfois de se demander à quoi ça pourrait ressembler, de ne pas être triste. Aussi, quand son médecin lui parle d'un nouvel antidépresseur qui pourrait lui permettre d'être heureuse pour Noël, Janet, sur un coup de tête, tente sa chance. C'est le début d'une série d'événements improbables qui vont chambouler son quotidien et l'obliger à remettre en question sa vision radicalement pessimiste de l'existence. Provocateur, profond, irrésistible, le premier roman de Lucie Britsch est l'antidote parfait à ce monde obsédé par le bien-être. Un livre qui, paradoxalement, rend vraiment heureux ! " Un roman aussi surprenant qu'irrévérencieux. Préparez-vous à faire le plein d'audace et d'humour noir ! " The New York Times

10/2022

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Littérature française

Saïgon Hilton

Au café Saïgon, on rencontre M. Wui, le patron alcoolique sympa : Boudu, un vieillard frustré : Barberousse la grande canne, un septuagénaire barbu atrabilaire, consommateur d'insultes incendiaires envers les touristes : "Rentrez chez vous. Foutez le camp, on n'a pas besoin de vous ici" On croise aussi, Balrauss, un nostalgique de Berlin et de sa famille disparue : Sacha, un homme entre deux âges qui peine à voir le monde autrement qu'avant 1975 : Bertie, baptisé Gnarly Clarinette, un Australien sympa et mégalo : Binh Xian, inspecteur de police surnommé Hareng, accompagné de son clown gradé, Chien de garde : M. Gilbert, huissier retraité de l'ambassade de France, et son ami Juillet, métis méprisé par la police : Tao, la Ballerine, l'androgyne, l'ami éclairé de Sacha, et sa cousine, Lê Thu, la bombe, le canon que les Chinois, les Japonais, vampirisent. Il y a aussi : Anh Dào, dit Fleur de cerisier, serveuse au café Saïgon : Linh, délicieuse croqueuse de touristes : Ada, quadragénaire Italienne excentrique un peu folle : Les bush made in Australia, quatre jeunes femmes en chapeau feutre, chamboulées par l'ambiance inattendue des lieux : un groupe de Chinoises fluettes, Comtesses, Vicomtesses, dans la trentaine, le genre chien de concours, élevées fourrures zibelines. Dans l'espace clos du café Saïgon, cerné par la circulation bruyante et les gaz d'échappement, se construisent des amitiés, des idylles silencieuses, parfois tapageuses, impudiques. L'essentiel des rapports humains se retrouve sur ce bout de territoire, sous la surveillance discrète du propriétaire, M. Vui.

11/2023

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Histoire internationale

Charles Quint (1500-1558). L'indomptable

Européen dans l'âme et par le sang, rarement souverain ne l'aura été autant que Charles Quint (1500-1558). Né Habsbourg, héritier de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg réunis, des royaumes d'Espagne. de Naples, de Sardaigne et de Sicile, il est, à vingt ans, élu Empereur du Saint-Empire romain germanique, au grand dam de François 1er, qui en convoitait le titre. Leur rivalité est l'un des axes de cette biographie passionnante. Le roi français aurait-il accepté la main tendue que lui offrit à plusieurs reprises le petit-fils des Rois Catholiques, l'histoire européenne en aurait à coup sûr été changée. Car les défis à relever ne manquent pas en ce siècle de la Renaissance. Les passions religieuses enflamment les Européens, l'intransigeance du moine Luther et l'arrogance des papes achevant de diviser le continent. Le rêve de Charles Quint de réaliser une Europe unie ne résistera pas non plus aux poussées de l'Empire ottoman qui menace à ses frontières. Au fil des pages où l'on croise tour à tour Henri VIII, Mary Tudor, Erasme. Titien mais aussi Magellan, Hernàn Cortés, Francisco Pizarro et Barberousse. Lindsay Armstrong dresse un portrait saisissant du premier et dernier Empereur des deux mondes. Curieux et vif, tour à tour drôle et piquant. fin gourmet et amateur d'art, mélancolique aussi, sa personnalité domine celles de ses contemporains et offre un modèle noble du Prince, qui revit ici dans toute sa splendeur.

11/2014

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Littérature française

Végâneries

Alain PAUCARD : Le féminisme ne suffit plus Jacques ABOUCAYA : Comment je suis devenu végan Jean BERTEAULT : Prescription de véganine Arnaud BORDES : Délivrance Michel BOUVIER : Le boeuf clandestin François CERESA : Robert le Végan Philippe DUMAS [sans titre] Jean DUTOURD : Cheval Alfred EIBEL : Vegane : à l'arbordage Charles-Henri D'ELLOY : Parigot, tête de veau ! Bertrand FOSSAT : El Extasio, sonnet vegan Alain GERBER : [sans titre] Olivier GRIETTE : La morale, une et indivisible Pierre GUINGAMP : J'exagère ? Philippe LACOCHE : La grosse carpe vegan qui pue la vase Bruno LAFOURCADE : La nouvelle arche Bernard LECONTE : Supervegan Bernard LE SAUX : Les enfants de William Kramps Boris MOISSARD : Le Cu Cul Clan Alain PAUCARD : Fake news David PERINI : Le général Vegan s'en va-t-en guerre ! Jean-Jacques PERONI : Au nom du pâté, du figatelli et du saint-nectaire Xavier RAUFER : Vegans, végétariens en peau de lapin (si j'ose dire...) Ivan RIOUFOL : Mangez un vegan ! Philippe de SAINT-ROBERT : Malthus, nous voilà ! Olivier SARRADE-LOUCHEUR : Le protocole de Panurge Gérald SIBLEYRAS : Vegan en pot Trez : [sans titre] Jean TULARD, de l'Institut : Napoléon végan ? & Pensées ronchons AUTEUR Alain Paucard est né et ne vit qu'à Paris. Après avoir publié des polars sous le pseudonyme d'Humphrey Paucard, il entame une oeuvre sous son nom, de quarante livres à ce jour, qui traitent aussi bien de son intérêt pour Paris que de sa lutte contre la Modernité (Les Criminels du béton ; Manuel de résistance à l'art contemporain,...). Il écrit également des romans (huit, dont Tirez sur l'architecte) et des souvenirs parisiens (Paris c'est foutu). Chroniqueur du Guide des films de Jean Tulard, il a également traité du cinéma, en évoquant Michel Audiard, Jean Gabin, Sacha Guitry et la Série B. Enfin, il ne néglige pas un certain penchant pour les questions plus intimes (Eloge du cocu). Il fonde en 1986 le Club des Ronchons, dont le président d'honneur sera Jean Dutourd (1920-2011). Le règlement intérieur stipule que les réunions sont interdites "aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes" , ce dernier ajout à la demande de Jean Tulard. Le Club des Ronchons est fondamentalement opposé à l'idée totalitaire du Bonheur.

11/2020

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Sociologie

L'actualité de la religion. Introduction critique aux sciences sociales des religions

L'actualité offre le spectacle apparemment paradoxal d'un monde des religions pris en tenaille entre deux familles de formes extrêmes : les unes, si idéologiques donc exclusives qu'elles justifient la violence, même terroriste, pour imposer leurs frontières ; les autres, si utopiques, donc iréniques ou angéliques, qu'elles recherchent une spiritualité dépassant toute espèce de frontière, religieuse ou autre. L'islam contemporain pris entre djihadisme, wahhabisme et soufisme, n'est pas le seul particulièrement affecté par cette contradiction. Elle met aussi es sciences sociales au défi d'en rendre compte. Pour y parvenir, il faut repasser par les grands conflits qui ont structuré les théories du social et de la religion, comme celui de René Girard, avec le structuralisme de Lévi-Strauss. Il faut ensuite reprendre de manière méthodique et critique les concepts de base qui servent à ces sciences, comme le dit Danièle Hervieu-Léger, "à penser la religion", comme "symbolique", "sacré", "violence", "idéologie", "utopie", "sécularisation", "laïcité", "radicalisation", "sacrifice", "autosacrifice", "ascèse", "spiritualité", etc. Aussi le présent ouvrage conjoint-il, à la démarche pédagogique d'un cours d'introduction aux sciences sociales des religions, un questionnement critique de leur opérationnalité. Au final, l'analyse des phénomènes de radicalisation confirme la victoire de la sociologie wébérienne des valeurs sur leur réduction marxiste au matérialisme économique de l'intérêt. Les valeurs et leurs conflits appartiennent à l'infrastructure des sociétés humaines parce que c'est sur leur base que se construisent les identités, les mémoires collectives et leurs frontières, légitimées par les polarisations entre valeurs et antivaleurs. Pour tenter d'expliquer le fonctionnement de cette dialectique, on avance, sous deux néologismes, l'idéal-type de l'"archéoreligion" et de la "pharmac/kologie", deux notions neuves pour deux très vieilles choses, qui concernent la sociologie et la physiologie des émotions collectives. Deux notions qui permettent aussi, par comparaison, de comprendre différentiellement où travaillent les religions historiques d'Orient et d'Occident, comme les grandes idéologies séculières, dans k diversité presque infinie des courants qui les traversent et les opposent non seulement mut autres mais parfois à elles-mêmes.

05/2019

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Poésie

Elégies de Duino. Les sonnets à Orphée. Et autres poèmes

«Un regard sur l'accueil fait aux Elégies dans les années 20 s'impose. On constate avec étonnement que les interprétations divergent d'une manière extrême : les uns, tous ceux qui sont proches de Rilke, admirent la continuité, autrement dit, la victoire de Rilke sur le "temps funeste" de la grande guerre. C'est comme si les Elégies avaient guéri la plaie créée par la catastrophe historique. D'autres s'offusqueront du fait que le monument rilkéen ne porte aucune trace de la déchirure du monde occidental. D'autres encore, notamment la génération perdue de la guerre, allaient considérer, en dépit des faits, les Elégies comme l'expression majeure de cette crise aiguë de l'histoire. C'est ainsi que la Sixième Elégie (L'élégie du héros), pourtant rédigée dans sa majeure partie dès 1912/1913 (à Duino, Ronda et Paris), enfanta l'image d'un Rilke "héroïque" cristallisant les expériences de la guerre. "La tessiture primitive de l'âme" (Urtext der Seele), la grande scène des archétypes, le théâtre intérieur de Rilke se heurtèrent donc bien aux discours idéologiques de l'époque dont parlait Musil. Rilke "apolitique" et "atemporel" ? Même si une interprétation de l'oeuvre comme miroir de son temps peut paraître inadaptée, il faut néanmoins tenir compte du fait que les Elégies et les Sonnets posent la question de l'être humain à l'époque du nihilisme. Les difficultés du texte viennent essentiellement du fait que tous les systèmes d'orientation traditionnels et identifiables ont disparu du texte. "Etrange de voir ainsi que tout ce qui se rattachait, librement vole de ci de là, dans l'espace sans lien" (Première Elégie). Tout ce qui est dit du positionnement des morts peut être mis en relation avec la situation de l'homme après l'annonce par Nietzsche de la mort de Dieu. Il s'agit d'une tentative extrême de trouver la place de l'homme - son temps et son lieu ("emplacement, site, gîte, sol, domicile", Dixième Elégie). Les Elégies sont l'une des grandes manifestations de l'expérience de la "solitude" (Nietzsche) et de l'absence d'un "chez-soi transcendantal" (Lukacs, La théorie du roman).» Gerald Stieg.

01/1994

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Référence

Henry Moore - Reclining Figure: Arch Leg 1969-70. Photographié par/Photographed by Laura Benedetti Klein

Laura Benedetti Klein a découvert 'Reclining Figure : Arch Leg (LH610)' sur le chemin qui la menait à son travail. Elle traversait la Promenade de l'Observatoire à Genève, pour échapper au trafic et chercher l'ombre bienfaisante d'un hêtre pourpre centenaire. Elle aperçut ensuite cette sculpture monumentale d'Henry Moore près de l'arbre. Le feuillage se reflétait sur le bronze luisant. A cette période, en 2003, elle avait acheté un appareil moyen format analogique pour apprendre à photographier de manière lente et précise. La sculpture lui a semblé être le sujet idéal ... car elle ne bougeait pas ! elle n'avait ainsi aucune pression à trouver "l'instant décisif" si cher à Henri Cartier-Bresson. Elle se sentait inspirée par la méthode dite "Straight Photography" , celle de la photographie pure, une technique appréciée des photographes américains Alfred Stieglitz et Edward Weston. La photographie pure exige une composition rigoureuse qui transcrit la réalité. Toute modification ou intervention sur le négatif est évitée. Elle a photographié cette sculpture monumentale de 2005 à 2013, en tournant autour d'elle, encore et encore, de manière presque obsessionnelle, capturant et mémorisant ses formes sous toutes les lumières du jour, en toutes saisons et durant certaines nuits. Elle possédait une trentaine de bonnes photographies quand elle a décidé de les montrer à Luca Notari, éditeur qui lui a suggéré de les montrer au galeriste et éditeur Patrick Cramer, qui a une galerie contemporaine à Genève et une collection unique de gravures de Henry Moore, parmi d'autres très grands artistes d'art moderne, telle que Miro, Picasso et Chagall. Dans les années septante, son père, Gérald Cramer, avait été l'intermédiaire de la vente de 'Reclining Figure : Arch Leg' au Musée d'art et d'histoire à Genève. Le collectionneur a regardé attentivement les photos et lui dit franchement que le livre, ainsi, serait un peu "plat" . Il lui a par contre suggéré de photographier toutes les éditions de la sculpture, s'agissant d'un multiple. Textes en français + traductions anglaises et autres, selon le pays où chaque multiple de la statue a été photographié.

06/2022

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Beaux arts

Argan et Chastel. L'historien de l'art, savant et politique, Textes en français et en italien

Le savant peut-il s'engager en politique ? Giulio Carlo Argan (1909-1992) et André Chastel (1912-1990) en étaient convaincus. Dans l'Europe ravagée de l'après-guerre, ils comprirent que le patrimoine artistique ne survivrait qu'au prix d'une politique volontariste, soutenue par l'opinion publique éclairée. C'est pour porter ce combat qu'ils consentirent à descendre dans l'arène publique, Argon comme maire de Rome et sénateur et Chastel avec sa fameuse tribune dans Le Monde. Les textes réunis id sont issus du colloque accueilli à Rome en mars 2012 par la Villa Médicis et l'Accademia dei Lincei. Inscrits dans le sillage de Max Weber, ils explorent un aspect méconnu du rôle politique joué par les historiens de l'art au cours du XXe siècle. Outre Argan et Chastel, l'évocation de Venturi, Malraux, Ragghianti, Picon, Zeri, Girard et Spadolini, a fait ressurgir cette période où l'art occupait une place centrale dans le débat public. Loin d'apparaître comme un supplément d'âme relevant du divertissement, la culture artistique était alors considérée comme l'une des conditions de la pensée, éclairant la compréhension sensible du monde, la conscience critique et, in fine, l'exercice de la citoyenneté. Aujourd'hui en quête d'un nouveau souffle, notre politique culturelle peut certainement s'inspirer du combat mené par ces savants. Elle retrouvera ainsi le fil de ce qui, naguère, désignait l'olium, le "riposo attivo" des Anciens. Il permettait aux hommes libres d'établir avec la connaissance et l'art, une relation empreinte de patience, de profondeur, de gratuité, de contemplation, où la recherche du plaisir s'accordait avec la construction de soi. Dans une époque qui parait entièrement dédiée au technicisme, à l'économie et à l'immédiateté, h démocratisation de l'accès au savoir sur l'art, notamment grâce à l'éducation, offre donc une résistance précieuse. Exhumer l'atium peut nous aider à redonner sens à la culture en sollicitant des valeurs inséparables de la conscience humaine comme de la démocratie. La publication de ces actes a reçu le soutien de l'Institut national d'histoire de l'art, de l'EPHE (Histara EA 4115) ainsi que de l'Académie de France à Rome.

03/2014

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Sciences historiques

L'oeil de l'histoire. Tome 3, Atlas ou le gai savoir inquiet

À quiconque s’interroge sur le rôle des images dans notre connaissance de l’histoire, l’atlas Mnémosyne apparaît comme une oeuvre-phare, un véritable moment de rupture épistémologique. Composé, mais constamment démonté, remonté, par Aby Warburg entre 1924 et 1929, il ouvre un nouveau chapitre dans ce qu’on pourrait nommer, à la manière de Michel Foucault, une archéologie du savoir visuel. C’est une enquête « archéologique », en effet, qu’il aura fallu mener pour comprendre la richesse inépuisable de cet atlas d’images qui nous fait voyager de Babylone au XXe siècle, de l’Orient à l’Occident, des astra les plus lointains (constellations d’idées) aux monstra les plus proches (pulsions viscérales), des beautés de l’art aux horreurs de l’histoire. Ce livre raconte, par un montage de « gros plans » plutôt que par un récit continu, les métamorphoses d’Atlas, ce titan condamné par les dieux de l’Olympe à ployer indéfiniment sous le poids du monde, en atlas, cette forme visuelle et synoptique de connaissance dont nous comprenons mieux, aujourd’hui, depuis Gerhard Richter ou Jean-Luc Godard, l’irremplaçable fécondité. On a donc tenté de restituer la pensée visuelle propre à Mnémosyne : entre sa première planche, consacrée à l’antique divination dans les viscères, et sa dernière, hantée par la montée du fascisme et de l’antisémitisme dans l’Europe de 1929. Entre les deux, nous aurons croisé les Disparates selon Goya et les « affinités électives » selon Goethe, le « gai savoir » selon Nietzsche et l’inquiétude chantée dans les Lieder de Schubert, l’image selon Walter Benjamin et les images d’August Sander, la « crise des sciences européennes » selon Husserl et le « regard embrassant » selon Wittgenstein. Sans compter les paradoxes de l’érudition et de l’imagination chers à Jorge Luis Borges. Oeuvre considérable de voir et de savoir, le projet de Mnémosyne trouve également sa source dans une réponse d’Aby Warburg aux destructions de la Grande Guerre. Non content de recueillir les Disparates du monde visible, il s’apparente donc à un recueil de Désastres où nous trouvons, aujourd’hui encore, matière à repenser, à remonter, poétiquement et politiquement, la folie de notre histoire.

11/2011

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 86 : Dickens : quand les romanciers méritaient le peuple

La réalité pour Dickens n'est pas une utopie fabriquée mais une fête, de préférence fête de Noël, une combinaison heureuse de rites chrétiens et païens, à laquelle participent riches et pauvres, saints et pécheurs, crédules et libertins, débonnaires et méchants, généreux et mesquins, l'humanité entière. Lambros Kampéridis. Une des questions que pose Dickens est de savoir ce qu'il appartient à un adulte de faire lorsque la charge d'un enfant lui est dévolue. Cet enfant n'est pas le sien et souvent l'absence de liens de sang demeure secrète. Thomas Pavel. Ce qui fait la singularité du Mystère d'Edwin Drood réside, à mes yeux, dans l'examen proposé de sa carrière par l'assassin lui-même à la fin, quand il découvrirait la superfluité du meurtre pour réaliser son but. Julian Evans. A vrai dire, aucun personnage de David Copperfield n'est vraiment ordinaire, aucun groupe, aucune famille. Que leur singularité soit attachante ou inquiétante, elle met un voile d'obscurité sur les êtres et rend difficile pour David la tâche de comprendre le monde qu'il découvre. Reynald Lahanque. Dans Le Village évanoui, Bernard Quiriny dévoile l'anatomie d'un échec, celui d'une société qui peine à se faire une image d'elle-même ou qui refuse de la regarder. Myrto Petsota. Chez Nodier, c'est précisément l'observation des fous qui permet de saisir la face cachée de cette philanthropie, associée au culte de la perfectibilité et du progrès ainsi qu'à une conception rigide, pour ne pas dire rigoriste du bien. Emilie Richard. Alors qu'en khâgne on cherchait à nous imposer une lecture purement formelle des oeuvres romanesques, desquelles pas le plus petit soupçon de vérité ne devait émaner [...], René Girard me sortait de ce caveau où l'on se cognait avec désespoir. Jean-Marc Bastière. Pourquoi Charles, l'esprit du temps de La Fête de l'insignifiance de Milan Kundera, envisage-t-il de mettre en scène (sur la scène du jardin de Luxembourg) une farce sur Staline pour le théâtre de marionnettes ? Sylvie Richterova.

06/2016

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Histoire de la philosophie

L'imposture du théologico-politique

Le "théologico-politique" , c'est l'idée selon laquelle au "fond" des choses politiques, il y a toujours quelque chose de religieux : quelque chose ayant à voir avec notre rapport au sacré. Même à l'heure où la politique moderne s'est "sécularisée" (séparée des pouvoirs religieux) et où les références religieuses, parfois présentes en elle, ont infiniment moins de poids que par le passé, la pensée théologico-politique est formelle : le fond de l'affaire serait encore et toujours "religieux" . Depuis une trentaine d'années, le théologico-politique est en plein triomphe dans la philosophie contemporaine. Très au-delà de la mode "Carl Schmitt" , c'est une vague qui passe par Giorgio Agamben, Charles Taylor, le dernier Jürgen Habermas, le dernier Richard Rorty... et qui fait revivre, aussi, certaines oeuvres du passé : celles de Jacob Taubes et d'Eric Voegelin, ou certains écrits de Karl Jaspers. Toute une myriade d'auteurs contemporains la nourrit (Gianni Vattimo, Marcel Gauchet, Luc Ferry...), non sans échos à un air du temps général (dont témoigne, par exemple, le succès des thèses de René Girard). Alors que l'histoire politique moderne avait fini par accomplir le désir de Spinoza d'une rupture avec le théologique - désir formulé dans son Traité théologico-politique de 1670 -, voilà que le théologique est à nouveau présenté comme le secret caché du politique. Et c'est d'autant plus troublant que les années 1960 et 1970 avaient énergiquement combattu la tentation d'affirmer, dans les choses politiques, une détermination "en dernier ressort" , de quelque nature que ce soit. Le théologico-politique, aussi "renouvelé" soit-il aujourd'hui, est une imposture. Une démesure de la pensée, qui force les réalités politiques pour imposer sa "thèse" . Et ce triomphe parle non des choses politiques, mais de la philosophie. De ses désirs à elle, rarement tout à fait éteints, d'atteindre une toute-puissance théorique, c'est-à-dire un savoir total sur l'histoire : sur sa direction, sur sa véritable "ressource" , sur son prétendu "fond" . Voilà ce que montre ce livre. Mais il propose aussi une enquête : pourquoi cette quête de toute-puissance théorique a-t-elle resurgi, à ce moment-là de notre histoire philosophique et de notre histoire tout court ?

10/2022

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Faits de société

Avocat des libertés

C'est par une affaire impliquant la police que Yassine Bouzrou entame sa carrière en solo en 2007. L'occasion de se frotter directement aux mensonges, aux petits arrangements entre administration, pouvoir et palais de justice, et aux journalistes. Mais aussi de jauger la force de frappe de l'avocat. Son deuxième dossier lui est apportée par un futur cinéaste, Ladj Ly, qui lui signale la fameuse bavure de Montfermeil (2008) qui servira de ferment au film Les Misérables. Il fera condamner les policiers. Plus récemment, en plein mouvement des Gilets jaunes, il se voit confier un cas emblématique : celui de Zineb Redouane, une femme de 80 ans décédée après avoir été atteinte au visage, à la fenêtre de son appartement, par une grenade lacrymogène, à Marseille. La contre-enquête a mis en cause les CRS. Fils de berbères du Maroc ayant quitté Tiznit dans les années 60, Yassine Bouzrou a grandi dans un quartier populaire de Courbevoie, entre un père chauffeur-livreur et une mère garde-malades. Il aurait voulu devenir footballeur, il est entré à 29 ans dans le classement GQ des avocats "les trente plus puissants" de France. Sans changer de ligne : avocats de plusieurs victimes de violences policières durant le mouvement des Gilets jaunes, il défend la famille d'Adama Traore avec la même détermination. "Je finis toujours le travail pour lequel on me paie". C'est sa citation préférée, tirée du film Le Bon, la Brute et le Truand. L'avocat connaît des tas de répliques, picorées dans L'Impasse ou Le Parrain. Constitué de récits inédits et authentiques, ce livre est un plaidoyer pour les libertés, signé par un digne héritier de Robert Badinter et Henri Leclerc. Yassine Bouzrou, 42 ans, est avocat pénaliste. Il plaide dans de nombreux procès médiatiques, notamment concernant des affaires criminelles, d'accusations de violences policières et d'atteinte à la vie privée.

02/2022

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Propriété littéraire et artist

Copiez ce livre. Un manuel sur le droit d'auteur et les communs culturels, par et pour les artistes

Alors que les artistes se débattent face aux évolutions du droit d'auteur et aux complexités de la copie dans leurs pratiques au quotidien, le livre Copy this book d'Eric Schrijver est traduit en français et édité par Les commissaires anonymes. Ce livre adopte une approche à la fois pratique et critique pour guider les lecteurs à travers les différents concepts liés au droit d'auteur et la façon dont ils s'appliquent. Il se présente sous la forme d'un volume découpé en cinq chapitres thématiques, s'appuyant sur des exemples concrets et illustré par des images libres de droits et des créations originales de l'auteur. Copiez ce livre répond à des questions telles que : Comment obtenir des droits d'auteur ? Pour quels types d'oeuvres ? Et pour combien de temps ? Comment le droit d'auteur se transpose-t-il selon les médias ? Et comment intégrer le travail d'autres artistes dans le vôtre ? Copiez ce livre détaille également les concepts de parentalité d'une oeuvre et de création originale qui définissent les systèmes juridiques actuels. Il offre ainsi des outils conceptuels permettant de participer aux débats contemporains concernant la propriété intellectuelle. Au fil du livre, Copiez ce livre présente des situations concrètes : des artistes et designers, concepteurs·ices et créateur·ices confronté·es aux conditions juridiques de leur domaine. Tout en retraçant les gains et les pertes juridiques de multiples créateur·ices connu·es et inconnu·es, il montre aussi comment les considérations juridiques peuvent en retour influencer les processus artistiques et les oeuvres d'art elles-mêmes. Vous découvrirez ainsi comment David Bowie a altéré sa musique pour ne pas fâcher les ayants droit de George Orwell, pourquoi Sherrie Levine a choisi de copier le photographe Ansel Adams, et pourquoi le Wu-Tang Clan a sorti un album en exemplaire unique. Copiez ce livre contribue à politiser l'exposition, la circulation et la commercialisation des oeuvres dans la société pour que les artistes puissent choisir (et non subir) la manière de rendre public leur travail.

05/2023

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Photographie

William Gedney. Only the Lonely, 1955-1984

William Gedney (1932-1989) est sans doute le photographe le plus mystérieux de la génération américaine parvenue à maturité entre les années 1960 et 1980. Nul doute que son absence volontaire d'autopromotion et sa discrétion expliquent cette situation, mais également l'incompréhension tenace dont a fait preuve à son égard le directeur du département de la Photographie du MoMA, à cette époque le très influent John Szarkowski. Gedney n'eut droit, de son vivant, qu'à quelques rares expositions dans ce musée prestigieux, et jamais seul... Autodidacte, persuadé que la photographie constituait un moyen d'expression aussi efficace que la littérature (il accompagne d'ailleurs son oeuvre de multiples écrits, journaux, critiques, aphorismes, etc.), Gedney est un magnifique photographe de rue, aussi bien porté vers les sujets ruraux - son travail sur le Kentucky, à la fin des années 1950 est exemplaire - qu'urbains : New York, où il vit le plus souvent, lui offre un champ d'action unique, comme à beaucoup de photographes de sa génération. Tenté par la photographie de nuit (bien avant Robert Adams), attaché à la sensualité diffuse qu'il trouve dans ses sujets adolescents, Gedney se construit un style à mille lieux de tout effet spectaculaire - souvent marqué par son rapport intime au monde -, et que dirige de plus en plus son homosexualité cachée, qui ne se révèlera qu'à sa mort : il fut l'une des premières victimes du sida. Ses reportages sur les parades gays dans les années 1980 constituent, avec sa documentation sur les mouvements hippies de San Francisco à la fin des années 1960, la partie la plus riche de son oeuvre. Ses archives complètes ont été déposées à l'université de Duke (Caroline du Nord) par Lee et Maria Friedlander, ses plus proches amis. Ce catalogue, qui accompagne la toute première rétrospective jamais consacrée à William Gedney, révèle la beauté indéniable d'une oeuvre jusqu'ici très secrète.

06/2017

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Développement durable-Ecologie

No steak

Bientôt, nous ne mangerons plus de viande. Nous cesserons définitivement de tuer des êtres vivants - 60 milliards d'animaux chaque année - pour nous nourrir.D'abord parce que notre planète nous l'ordonne : en 2050 nous serons près de 10 milliards, et nos ressources en terres et en eau seront insuffisantes pour que le régime carné continue à progresser.Mais au-delà des raisons économiques et écologiques, le passage au végétarisme va faire partie d'une nouvelle phase de notre évolution. La science nous prouve en effet un peu plus chaque jour que, contrairement à ce que nous avons longtemps prétendu, les animaux que nous exploitons sont des êtres sensibles, intelligents et sociaux. Dès lors, avons-nous encore le droit de les manger ? Le développement de l'éthique animale nous oblige aujourd'hui à reconsidérer nos devoirs vis-à-vis des autres espèces.Aymeric Caron a mené l'enquête pour décrire, avec verve et humour, tous les aspects de notre étrange rapport à la viande. Pourquoi les chats et les chiens ont-ils un palace qui leur est dédié au Canada alors qu'en Chine ils peuvent finir au fond d'une casserole ? Pourquoi avons-nous choisi de manger en priorité des cochons, des poulets et des boufs ? Comment ces animaux de consommation sont-ils produits ? Pourquoi Bill Clinton, Carl Lewis et Bryan Adams ont-ils décidé d'arrêter la viande ? Les végétariens vivent-ils vraiment plus longtemps que les carnivores ? Comment peut-on remplacer les protéines animales ?Lui-même végétarien depuis plus de vingt ans, Aymeric Caron nous fait partager son expérience. Se gardant de tout prosélytisme et refusant les catéchismes de tout bord, il nous explique de manière limpide pourquoi, un jour, la viande disparaîtra.Aymeric Caron est journaliste. Il a été grand reporter, a travaillé à Canal + et Europe 1. Depuis septembre 2012, il fait partie de l'équipe d'On n'est pas couché, animée par Laurent Ruquier sur France 2.

01/2013

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Beaux arts

Fenêtre jaune cadmium ou les Dessous de la peinture. Essai

Plutôt qu'un panorama de la peinture contemporaine, ce livre en propose une traversée, parmi d'autres possibles. Amorcé il y a plus de vingt-cinq ans sous l'invocation de Mondrian, l'itinéraire est balisé par une série de noms dont la succession, elle-même chronologique à une exception près, obéit en fait à une logique qui ne devait se révéler qu'après-coup, et par une vue rétrospective de l'ensemble du parcours. Piet Mondrian, Jackson Pollock, Jean Dubuffet, Paul Klee, Saul Steinberg, Valerio Adami, François Rouan : autant de fils prélevés dans une même tresse, inlassablement renouée, comme le révèlent encore deux coupes transversales pratiquées dans son épaisseur, l'une sous le titre de l'"informel", et l'autre sous celui des "stratégies" qui structuraient la scène artistique des années cinquante, de part et d'autre de l'Atlantique. Un fil en dessus, un fil en dessous : la tresse propose un modèle d'histoire plurielle, où le fil qui fait surface et occupe l'oeil à un moment donné n'a de sens, et de tenue, que par rapport à ce qui vient en dessous, avant que de lever à son tour. L'abstraction et la figuration, le dessin et la couleur, la figure et le fond, l'image et le tableau, le voir et le lire : ces jeux d'oppositions binaires, s'ils en dessinent le champ, ne suffisent pas à rendre compte d'un travail dont on a pu croire qu'il retournait la peinture sens dessus dessous, alors qu'il ne prétendait à rien d'autre qu'à la mettre à plat et tout donner à en voir. Au risque pour le spectateur de ne plus s'y reconnaître et, pour le peintre, de se laisser prendre à une tâche proprement infinie, interminable. Et le désir là-dedans, ou la femme (comme parlait Balzac) là-dessous ? On n'en finira pas de relire Le Chef-d'oeuvre inconnu, lequel fait le prétexte de cette traversée, en même temps qu'il lui sert, tout au long, de phare.

10/1984

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Littérature étrangère

Blitz et autres histoires

Dans la famille Singer, il y a Isaac Bashevis, le prix Nobel de littérature. Israël Joshua, le journaliste surdoué. Enfin Esther, la sour aînée, premier membre de la famille qui voulut prendre la plume pour raconter, en yiddish, le shtetl et l'exil, la modernité et la tradition, l'inextinguible soif de connaissance et la médiocrité des érudits. Son esprit, son caractère, ses ambitions inspirèrent à son frère le personnage de Yentl - « Je ne connais aucune femme dans toute la littérature yiddish aussi douée qu'elle », dixit Bashevis -, tandis qu'elle-même rêvait de devenir écrivain. Nous vous proposons pour la première fois en français ce recueil de nouvelles remarquable, où apparaissent les deux mondes auxquels Esther « Hinde » Kreitman appartenait : l'East End de Londres, où elle passa la plus grande partie de sa vie d'adulte ; et les bourgades juives de Pologne où elle avait grandi. On croise dans ses histoires Reb Meyerl qui s'en remet à la providence pour prendre une décision dramatique, la volupteuse Madam Zesha, dont le sac est chargé des fortunes léguées par feus ses trois maris, la jolie Bella, dont le destin est suspendu à des horloges mystérieuses, la logeuse qui mange du jambon tous les matins, sauf celui de Kippour. Plus poignante sans doute, l'héroïne du « Nouveau monde », où un bébé raconte sa naissance, plein d'espoir, mais se voit rejeter parce qu'il s'agit d'une fille. Ce fut là le destin tragique d'Esther, placée en nourrice par sa mère qui refusa longtemps de la voir. La condition féminine est chère à son cour, mais la condition sociale, aussi : observatrice affûtée de son temps, elle dépeint avec une tendre ironie les aspirations des immigrants ou des shnorrers et raconte le chemin de l'intégration. Ces textes résonnent aujourd'hui avec la même intensité que lors de leur première parution en yiddish, en 1950.

04/2013

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Actualité médiatique internati

Hacking Justice - Julian Assange. Le combat pour la liberté d'informer

Ce livre de 324 pages est composé de textes, entretiens inédits et d'une bio-chronologie très détaillée de Wikileaks et son fondateur (50 pages). Julian Assange a dévoilé des millions de documents militaires confiés par des lanceurs d'alerte dénonçant les crimes de guerres des Etats-Unis pour qui il devient l'ennemi public n°1. S'il est extradé, il risque 175 ans de prison. Le film "Hacking Justice" ainsi qu'un entretien inédit avec Julian Assange est offert en VOD sur la plateforme cinemutins. com via un code unique inséré dans le livre.

11/2022

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Sociologie

L'Amorce N° 1/2024

L'Amorce est la principale revue francophone consacrée à l'étude du spécisme : la discrimination selon l'espèce. Animée par un collectif de philosophes, sociologues, intellectuelles et activistes, elle s'efforce d'analyser les enjeux sociaux, culturels et politiques contemporains dans une perspective antispéciste. Ce premier numéro papier de la revue s'ouvre avec la Déclaration de Montréal sur l'exploitation animale, un texte signé par plus de 500 philosophes dénonçant le traitement des animaux comme des choses ou des marchandises. Il contient aussi des articles de fond, des recensions de livres, des ripostes, des entrevues et une lettre ouverte. Loin des sentiers battus, ces pages proposent un concentré d'analyses pointues et d'idées radicales pour connaître, comprendre et combattre une violence inouïe, largement ignorée.

04/2024

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Ethnologie

Ecritures anthropologiques

En deux décennies, l'anthropologie s'est réformée : les sujets de recherches, les méthodes mobilisées et les manières de rendre compte de l'expérience du terrain se sont diversifiés. Si l'écriture (la célèbre "monographie" de l'ethnologue) résiste à l'usure du temps, il était urgent de montrer comment, par son dynamisme contagieux, la discipline mobilise désormais toutes les ressources à sa disposition, pour relater l'expérience de l'anthropologue sur son terrain. A l'occasion de rencontres hebdomadaires du Laboratoire d'anthropologie prospective de l'Université catholique de Louvain, animées par une équipe de chercheurs rompus au travail collaboratif, dix-huit débats ont débouché des textes courts, enlevés, travaillés de manière croisée. Ces textes relatent les débats, les questionnements, les controverses et les solutions adoptées en matière "d'écritures anthropologiques". Rédigés par autant de femmes que d'hommes, ils s'ancrent sur des terrains en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, Centrale et du Nord, en Europe, dans les mondes créoles et désormais virtuels.

02/2020

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Beaux arts

A boire ! Quand la bière s'invite au musée

De l'ancienne Egypte aux fêtes de Gavant, de la lointaine Sumer à l'estaminet flamand, nombreuses sont les civilisations tant anciennes que contemporaines à avoir placé la consommation de bière au coeur de leurs rites de sociabilité, conférant à cette boisson un statut particulier. De Brueghel l'Ancien à Edouard Manet en passant par Alfons Mucha et Pablo Picasso, une myriade d'artistes a su reconnaitre en ce breuvage populaire un sujet rafraîchissant, digne d'attention. Les oeuvres présentées dans ce catalogue, qui accompagne l'exposition du musée de la Chartreuse de Douai, montrent des scènes de fête et de cabarets, sans oublier des portraits de buveurs et des paysages de houblonnières. A côté des tableaux, des verres, des chopes, des pichets et des bouteilles nous laissent entrevoir la place de choix que la bière occupe sur les tables depuis le XVIe siècle.

04/2019

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Beaux arts

Le Corbusier catalogue raisonné des dessins. Tome 1, Années de formation et premiers voyages. 1902-1916

Ce catalogue raisonné, en quatre tomes, co-édité par la Fondation Le Corbusier à Paris et les éditions AAM à Bruxelles, présente et restitue dans leur contexte créatif quelque sept mille dessins que Le Corbusier exécuta entre 1902 et 1965. Chaque volume offre un parcours documenté dans l'histoire de ce dessinateur passionné et infatigable. Le dessin est chez Le Corbusier profondément lié à l'intime, il est le témoin des "choses vues et retenues". Il est un espace de liberté, celui de la création, du plaisir à l'oeuvre et donne à comprendre le processus de la recherche et de l'invention. Les thèmes dessinés sont pour la plupart les traces de moments autobiographiques et de pérégrinations géographiques : paysages aquarelles sur les hauteurs de sa ville natale de La Chaux-de-Fonds, croquis de voyages, portraits d'amis, nus féminins, esquisses faites au music-hall, pastels de femmes mauresques des périples nord-africains, fragments organiques ramassés dans la nature, scènes hédonistes en Amérique latine ou à Cap-Martin, jusqu'au thème des taureaux qui occupe plus d'une décennie. Seule la prolifique période puriste voit l'artiste se consacrer à une méditation du monde des objets avec de mystérieuses natures mortes dans lesquelles il engage l'observateur à "entrer dans le jeu". C'est à l'éclosion d'un artiste que nous assistons et c'est l'évolution d'une oeuvre toute entière qui se révèle sous le crayon, les aquarelles, les encres on les pastels du dessinateur. Cet ouvrage est à la fois un outil précieux pour les chercheurs tout autant qu'il est un recueil étonnant et touchant pour les amoureux du dessin.

01/2020

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Théâtre

Dramaturgies de la guerre pour le jeune public. Vers une résilience espérée

Comment dire la guerre au jeune public ? C'est la question à laquelle répondent les auteurs de théâtre étudiés dam cet ouvrage qui ont fait le choix, au sein de leur écriture, d'une épure radicalisant le conflit. Face à la violence du rapport au réel, ils cherchent une juste distance et produisent une dramaturgie de l'intermittence. Lavant et l'après de l'action, le passé et le présent sont des moments de doute du personnage de l'enfant face à l'action de guerre imposée : celle de tuer ou de fuir. Il se tourne alors vers le jeu ou l'imaginaire du rêve. Avec le temps, le personnage de l'enfant-survivant réanime le conflit passé dans un écho constant. Il devient résilient, en parcourant des territoires d'apprentissage, dans lequel il emporte avec lui des objets symboles. Ces plus petits territoires intimes, débris d'un monde perdu, font tenir debout une fois retrouvés. Les souvenirs sont prégnants dans une dramaturgie du témoignage qui mobilise le monologue. Nous y retrouvons une tendance du théâtre contemporain à faire reposer la dimension documentaire sur l'introspection individuelle, où le personnage de l'enfant-témoin a toute sa place. Toutefois, l'écriture se creuse bien souvent d'une faille qui traduit l'impossibilité pour l'enfant de tout comprendre. Il bute sur les mots comme sur le réel et réinvente un langage. Ainsi, cet ouvrage interroge la possibilité d'une présence, inscrite dans le moment de l'adresse et dans la matérialité de la scène, entre surgissement et effacement des signes de la guerre, au sein d'un corpus dont l'étude se révèle d'une grande richesse.

01/2020

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Critique littéraire

Codicille à la querelle des Anciens et des Modernes. Mélanges pour Violaine Houdart-Merot

Prolongeant une tradition universitaire d'hommage à un enseignant-chercheur de talent, cet ouvrage rassemble des textes unis par une même perspective sous la diversité des apparences. Ils convergent tous vers une approche vivante de la littérature où l'esthétique du divers à laquelle nous arrivons apparaît orientée non seulement par une logique de recherche, bâtie au fil d'une vie exemplaire d'étude et d'enseignement des lettres françaises et francophones, mais par la ligne de force d'une réflexivité commune sur la nature des Humanités contemporaines. Le rassemblement concerté des contributions donne ainsi le ton d'une ultime réconciliation des Anciens et des Modernes, dans le sillage de l'article de 2013 de Violaine Houdart-Merot, que nous commençons par reproduire dans cet ouvrage. Le choix était laissé aux contributeurs du texte réflexif ou du texte créatif : articles critiques portant sur les théories et pratiques de la création littéraire et des patrimoines littéraires francophones, ou textes créatifs actualisant des classiques de la littérature française et francophone, sous la forme de réécritures ou de "critiques littéraires en actes", selon la formule proustienne. Il se trouve que les universitaires ont volontiers opté pour l'invention ou le pastiche et que les écrivains ont souvent préféré l'essai ou le témoignage, sans caractère systématique toutefois. Le tout montre une propension à ruiner les clivages typologiques ou statutaires et plaide pour l'unicité de l'Ecriture entendue comme quête de voix singulières. Cette orientation de la réponse collective à notre sollicitation signe sans doute une liberté nouvellement accordée dam les études littéraires et l'entrée dans une ère où la considération du littéraire accepte l'expérimentation créative.

09/2019

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Littérature française

La petite maison

Jean-François de Bastide, auteur sans doute (trop) peu connu, est pourtant l'auteur d'une courte fiction sans pareille : La petite maison, dont le scénario galant et libertin (XVIIIe siéde oblige) pourrait en apparence se résumer comme suit : un homme (Tré-micour) convie une femme qu'il désire (Mélite) à découvrir sa maison de plaisance, une catégorie de demeures que J. F. Blondel, architecte et ami de Bastide, définit en ces termes : On peut ranger dam la classe des maisons de Plaisance, celles ordinairement connues sous le nom de Petites Maisons (...). Loi les ordres d'Architecture délicat, les ornements de Sculpture les plus intéressant, les statues, les bas-reliefs, les trophées les plus élégants doivent briller dans les dehors ; la peinture, la dorure, les glaces dans les dedans ; les beautés du jardinage, l'effet séduisant des eaux, les berceaux de treillages naturels et artificiels ; enfin tout ce que peut offrir d'ingénieux le ciseau des plus habiles Artistes doit être employé dans les promenades de ces demeures consacrées au plaisir et à la liberté. Ainsi Mélite découvre-t-elle la petite maison de Trémicour, dont l'harmonie, le luxe et la beauté témoignent du savoir-faire et de l'habilité des meilleurs artistes et artisans. Sans doute s'agit-il ici du premier texte où se trouvent rapportée une telle description d'un intérieur, de son Iuxe, de son raffinement, grâce auxquels Mélite finira par céder aux avances de celui qui la convoite, comme si la suite de ces émerveillements esthétiques étaient à l'image même de l'ordonnancement délectable et gracieux des corps, des coeurs et des esprits.

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Littérature française

La FIlle de l'Aigle Noir

Une vie jalonnée de petites histoires impertinentes, impayables et véridiques... Ces mémoires anecdotiques signés D. A. L. ou Perl Dew, la fille de l'Aigle Noir - s'égrènent sur 88 ans comme autant de petites perles concoctées avec de l'amour à toutes les sauces - parfois très relevées - et de l'humour à toutes les pages. C'est un voyage dans le temps, de Fontainebleau aux Amériques, de l'Occupation aux années Twist, dans les coulisses des prestigieux hôtels de l'Aigle Noir et du Palais, de la plage aux Vaches, à Samoreau, au coin de la rue Saint-Louis, fief du peintre Gabriel Fournier, son maître spirituel chez qui elle pose e t s ' i m p r è g n e d'Art, ou chez les ineffables Lulu et Lili dites Dames Richard, à l ' é l é g a n c e surannée... C'est tout un monde interlope où l'on croise aussi b i e n M a r i l y n Monroe à qui elle vend, sans complexes, un maillot de bain, Gary Cooper qui joue les pique-assiette, quelques prestigieux clients de l'hôtel de l'Aigle Noir comme Prévert ou Oscar de Milosz, le prince Sihanouk et ses mimiques nasillardes, ou encore, les portiers de nuit, deux princes Russes aussi élégants que ruinés... Sans oublier les nombreux candidats au mariage, qu'elle décourage avec ténacité, au grand dam familial. C'est dans un style bien à elle que D. A. L. mitonne avec truculence et sensibilité de vraies recettes de joie de vivre pour nous mettre en appétit, sans oublier la dive bouteille de Puligny-Montrachet. Vite, à table

12/2011

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Sports

A la découverte des moissonneuses-batteuses 1920-1990

Les céréales sont une des bases de l'alimentation humaine depuis toujours. L'Homme a cherché à récolter avec le plus d'efficacité possible ces céréales, à travers le monde : que soit à la main, à la faucille ou à la sape. Le matériel permettant la récolte a ensuite été poussé ou tiré par des animaux et les premières moissonneuses modernes datent de 1831. Elles ont été conçues par Mc Cormick. En 1870, on voit apparaitre les premières moissonneuses-lieuses avec un liage au fil de fer pour commencer puis avec de la ficelle dans les 10 ans qui ont suivi cette innovation et ce jusqu'en 1960. A cette époque, dam les petites fermes, on utilisait jusqu'au début des années 1950 des faucheuses à vert avec un équipement pour céréales et des javeleuses. Tandis que les premières moissonneuses-batteuses (avec des coupes de 6 m et plus, entrainées par des machines à vapeur ou à pétrole, tirées par des animaux (30 à 40 chevaux mules ! ) fonctionnaient avant 1900, dans les années 1980 à 2000, on voit l'avènement de machines avec des coupes de 3,60 m à 7,20 m et avec des puissances pouvant aller jusqu'à 300 chevaux ! Et dans ce domaine, il semble que rien ne puisse arrêter le progrès. Aujourd'hui, on construit des machines de plus de 700 chevaux pouvant moissonner sur 13,80 mètres ! Bernard Gibert, grâce à ses documents d'époque rares et précieux, poursuit son ambition de retracer toute l'histoire de la mécanisation de l'agriculture moderne. Alors découvrez avec nous à bord de ces moissonneuses-batteuses de légende !

10/2020

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Décoration

Van Cleef & Arpels. Temps, nature, amour

Cet ouvrage présente les créations joaillières et les objets précieux de Van Cleef & Arpels dans leur rapport au temps, à la nature et à l'amour. Le temps est un élément essentiel dans la conception comme dans la fabrication d'un objet. Il façonne sa forme et détermine sa fonction et son utilité sociale. Il définit son style ainsi que le choix des techniques et des matériaux utilisés. Il indique ses origines et révèle son conteuse. Le temps est interprété à travers huit thèmes inspirés des leçons américaines. Six propositions poarleprocbain millénaire d'Italo Calvino afin de mettre en lumière les icônes joaillières de Van Cleef & Arpels, depuis les pièces art déco jusqu à l'incroyable collier Zip, en passant par la technique du Serti Mystérieux, une innovation importante de l'histoire de la joaillerie. Tout comme le temps, la nature joue un rôle fondamental dam l'histoire de la Maison : elle constitue en effet une source continue d'inspiration et d'hommages, incarnée dans des créations joaillières uniques et des objets précieux intemporels ornés de motifs floraux et végétaux. Van Cleef & Arpels est né de l'amour, la force la plus puissante qui soit. Chaque création joaillière de la Maison est élaborée avec amour et certaines d'entre elles ont joué un rôle important dans les passions Ira plus mythiques du siècle. A travers un brillant essai critique et historique illustré d'une sélection de bijoux somptueux, d'objets précieux et de documents d'archives inédits, cet ouvrage symbolise les valeurs éternelles du temps, de la nature et de l'amour selon Van Cleef & Arpels.

01/2020