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Gérard Adam

Extraits

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Histoire de la philosophie des

Le monde des maths. Tome 2, La vie et l'univers à travers les nombres

Une nouvelle manière de voir le monde ! Depuis l'aube de l'Humanité, les hommes ont montré beaucoup de curiosité à déterminer les lois qui gouvernent l'univers, et les mathématiques ont largement contribué à élargir leurs connaissances. Les objets mathématiques sont des images mentales souvent inspirées par l'ordre apparent de certains aspects du monde qui nous entoure. La forme d'un nuage, la ramification d'un arbre, l'irrégularité d'un éclair sont tous des phénomènes qui peuvent être décrits par la géométrie fractale de la même manière que la forme de la Terre peut être décrite par une sphère, et celle du nautile par une spirale. Il existe ainsi de nombreuses relations entre les mathématiques et les sciences, dans des domaines aussi variés que la biologie, la géologie, l'économie ou la technologie. Les symétries présentes dans le monde nécessitent, pour être comprises avec profit, certains outils mathématiques de base, comme le concept de groupe. Il y a des groupes finis et des groupes infinis, et tous jouent un rôle fondamental dans la description et la compréhension de l'univers macroscopique, comme du monde microscopique. Les cristaux possèdent une symétrie interne, les virus une symétrie extérieure, et l'univers lui-même forme une boîte de symétries quantiques comme les physiciens l'ont démontré depuis longtemps. Mieux maîtriser les effets du hasard, les représenter par des nombres pour les décrire et prédire ce qui va se passer, est assurément une des clés pour comprendre le monde, pour imprimer de l'ordre dans l'océan d'incertitudes qui nous entoure. La quantification des probabilités de réalisation des événements représente une formidable évolution dans notre appréhension de la vie et dans notre ambition de conquête de l'imprévisible.

09/2022

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Ecrits sur l'art

Duels. L'art du combat

David contre Goliath, Athos contre d'Artagnan, Chirac contre Mitterrand, Federer contre Nadal ou encore Harry Potter contre Voldemort... depuis l'Egypte antique jusqu'à nos jours, de l'Orient à l'Occident, les hommes s'affrontent en duel dans la grande Histoire comme dans la fiction : c'est ainsi que, pour résoudre un différend, demander réparation ou simplement pour l'honneur, deux adversaires se rencontrent en combat singulier, mis en scène selon des règles très précises. Le duel est une forme de violence programmée, ritualisée, voire même chorégraphiée et légitimée : elle répond à un protocole, qui, selon les époques et les pays, a été plus ou moins autorisé. Pratiqué, toléré ou condamné, mais toujours valorisé, le duel est un véritable phénomène social, qui a su traverser les frontières et les âges. Féroce, flamboyant, grave ou spectaculaire, il reste aujourd'hui un mode de confrontation très présent dans les esprits, sous des formes différentes, dans l'univers de la politique, du sport, de l'art ou bien du jeu vidéo.

04/2024

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Science-fiction

Bifrost N° 110 : Alastair : frontière de l'infini...

"Je me suis sentie tout à coup très seule, vulnérable. Une brise soufflait de la mer et me projetait du sable dans les yeux. Le soleil basculait vers l'horizon et il ferait bientôt froid. Au moment où les prémices de la pani que montaient en moi, un homme est sorti de la maison en se frottant vivement les mains. Puis il a emprunté un sentier pavé dans ma direction. " Ravi de vous voir ici, Carrie. " Je me suis brusquement sentie idiote d'avoir envisagé que Zima ne vienne pas. " Salut ", ai-je répondu, mal à l'aise. Mon hôte m'a tendu la main. Je l'ai serrée et j'ai perçu la texture légèrement plastique de sa peau artificielle. Aujourd'hui, elle était gris étain. " Allons nous asseoir sur le balcon. Le crépuscule est un beau spectacle, n'est-ce pas ? " J'ai acquiescé : " En effet. " Il s'est détourné, s'est dirigé vers la maison. Ses muscles, contractés par la marche, saillaient sous sa peau à la couleur métallique. Des éclats pareils à des écailles sur la chair de son dos tissaient comme une mosaïque de puces réfléchissantes. Il était aussi beau qu'une statue ; une panthère puissante et déliée..." Alastair Reynolds Bleu Zima

04/2023

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Religion

Le Sens Mystique de l'Apocalypse

L'Apocalypse est le dernier ouvrage du Nouveau Testament et donc de la Bible. Il ne faut pas se laisser intimider par le titre de ce "? commentaire textuel d'après la tradition de Pères de l'Eglise ? ". L'auteur de l'Apocalypse est saint Jean. Dom de Monléon a publié cette étude en 1984. Elle a déjà été rééditée en 1996. Le mot "? mystique ? " évoque naturellement le mystère de la religion, mais aussi celui de l'âme de chacun et l'auteur affirme dans ses premières lignes que son travail très minutieux et très précis n'a d'autre ambition que d'être un livre de lecture spirituelle. "? Il s'adresse, écrit-il, non aux doctes, mais aux simples, et se propose en suivant le fil du récit de saint Jean, de leur parler de Dieu, de Jésus-Christ, des combats que doit soutenir l'Eglise militante - et chacun de nous avec elle - pour entrer un jour dans la gloire de l'Eglise triomphante. ? " Composé d'une manière très pédagogique, le commentaire est précédé des versets de saint Jean. Excellente explication d'un texte qui retrace, dans une grande fresque symbolique, lyrique, poétique, les agressions permanentes de l'Enfer contre l'oeuvre de Dieu. Ouvrage qui indique comment déjouer les pièges de ces esprits mauvais qui ne cessent de dresser obstacles et barrages sur les voies du salut. Extraordinaires visions de saint Jean dont le savant bénédictin décrypte minutieusement le sens profond ! Il s'agit de mettre ou de remettre les âmes sur le chemin de la vie éternelle dont il nous entrouvre la porte sainte : invitation à l'apparition de l'Agneau, à découvrir la cour céleste et sa liturgie, à comprendre le sens des symboles, les anges qui sonnent de la trompette, la "? Grande Courtisane ? ", les pierres précieuses qui peuvent représenter Dieu, les effusions des sept coupes, le châtiment de Babylone. Dans le mystère de l'Eglise, voici la victoire du Christ sur l'Antéchrist et l'éternel châtiment du démon avant d'apercevoir la gloire de la Cité sainte et d'approcher de la vision béatifique, récompense éternelle des âmes purifiées, dans l'atmosphère de la charité qui est celle du Ciel, alors que la haine est celle de l'Enfer. Texte magnifique invitant à la contemplation de l'Agneau et à rencontrer "? la femme revêtue du soleil ? ". Certes, il existe des menaces dans ce livre de saint Jean "? pour faire sortir les hommes de leur incroyable engourdissement ? ", mais le Fils de Dieu n'a cessé de tenter de faire comprendre aux hommes, trop souvent rétifs, qu'il veut que le dernier mot ne soit pas à la Justice, mais à l'Amour. Appel du Christ à l'intelligence et à la générosité des âmes pour qu'elles estiment le prix de sa Passion qui a racheté la faute d'Adam, appel à prendre la voie amoureuse du salut, ce chemin de lumière qui mène à la Jérusalem céleste.

12/1996

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Littérature érotique et sentim

Frissons nocturnes Tome 2 : Coquineries littéraires

Une offre inattendue et une nouvelle rencontre vont bouleverser la vie de Marine... Marine est dévastée. Après deux ans de relation, de partages intimes et de découvertes mutuelles, Adam lui a annoncé sans crier gare qu'il désirait tout arrêter. La jeune amoureuse des mots tombe des nues et sombre dans une profonde dépression. Quelques mois plus tard, une occasion inespérée se présente à elle : on lui propose de prêter sa voix pour des livres audio érotiques ! Lors d'une séance de lecture, elle partage le micro avec un acteur professionnel, qui la trouble profondément... Qui est-il ? Pourquoi la fait-il tant chavirer ? Pourrait-il l'aider à reprendre goût à la vie ? Dans cette suite des Frissons Nocturnes, suivez la reconstruction de Marine, découvrez des textes érotiques mais aussi poétiques, visitez des lieux inédits de Namur, de Bruxelles et de Paris et frissonnez de plaisir dans les moments sensuels... EXTRAIT Marine était dans le Thalys, en route vers la capitale française. C'était devenu habituel à présent : elle sautait dans le train à Bruxelles-Midi tôt le matin et arrivait à Paris vers 10 h. Elle prenait un métro et pénétrait dans les studios de VOA moins d'une heure plus tard. Sa voix charmante avait plu à la Musardine et elle était régulièrement appelée à enregistrer l'un ou l'autre texte ou extrait de texte qui était ensuite mis sur Audible. Ca avait commencé par des petits bouts d'histoires pour lancer le projet, juste de la pub. Mais à présent, c'était des nouvelles extraites de la série des Osez 20 histoires de... , de sexe à l'hôtel, d'infidélité, de punitions sexuelles... Il y avait un tas de petits recueils dans la collection et si tous devaient être enregistrés, même si ce n'était qu'à raison de deux ou trois par bouquin, ses aller-retour à Paris n'étaient pas près de s'arrêter. Ce jour-là, l'exercice serait un peu différent. On la faisait lire avec un comédien, un vrai. On lui avait dit que cela ajouterait une dimension sexuelle et même si elle était un peu anxieuse, elle se faisait confiance. Le truc, c'était qu'elle se retrouverait face à un professionnel et qu'elle n'avait certainement pas son niveau... CE QU'EN DIT LA CRITIQUE A propos du tome 1 : "C'est un récit très érotique avec un langage parfois cru mais qui ne m'a pas dérangé. L'écriture de l'auteure est très belle, simple et fluide. " - Infinity Books A PROPOS DE L'AUTEUR Bleue est une artiste qui s'exprime en chansons depuis longtemps et qui n'a pris la plume que très récemment. Elle a un amour immodéré pour les mots, et elle considère que, lorsqu'ils sont lus à haute voix, cela leur donne une profondeur supplémentaire.

03/2020

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3 : Veillées des îles ; Catriona ; Le creux de la vague ; Saint-Yves (appendice : La fin du roman, par Arthur Quiller-Couch) ; Hermiston ; Fables

La recherche de climats plus cléments pour sa santé fragile pousse Stevenson à s'installer en 1890 dans l'archipel des Samoa, sur l'île d'Upolu. En achetant le domaine de Vailima, il devient propriétaire terrien et chef de clan. Mais il est plus que jamais écrivain. Galvanisé par son exil thérapeutique, Tusitala, le "raconteur d'histoires" (tel est le nom que lui donnent les Samoans), multiplie les projets. Paraît un recueil de trois nouvelles, Veillées des îles. Apparemment fort composite - "La Plage de Falesá" est une fiction polynésienne, "Le Diable dans la bouteille" une version inversée du mythe de Faust, "L'Ile aux voix" dérive d'une légende hawaïenne -, il révèle en réalité des textes majeurs et, avec "La Plage de Falesá" , un véritable chef-d'oeuvre, qui scandalisa les lecteurs victoriens. Le Stevenson des mers du Sud récuse tout exotisme : "ces îles, il les montre pour ce qu'elles sont, rincées de leurs apparences paradisiaques, nettoyées jusqu'à l'os des mirages qui s'y attachaient encore : l'île sans l'idylle" (Marc Porée). Roman "proto-conradien" , dans lequel le trouble Attwater semble annoncer le Kurtz d'Au coeur des ténèbres, Le Creux de la vague (The Ebb-Tide) s'inscrit dans la même ligne. Les lecteurs du XXl ? siècle seront sensibles à la réflexion sur le colonialisme anglo-saxon qui traverse ces textes. Pendant les deux dernières années de sa vie, Stevenson ne compose pas moins de quatre romans. La veine écossaise n'est pas négligée. Sept ans après Enlevé ! paraît une nouvelle aventure de David Balfour : Catriona. Sur fond de nationalisme écossais, le coeur du jeune David balance entre la volcanique Catriona, fille du clan MacGregor, et une Hanovrienne piquante, Barbara Grant. Situation bien connue des lecteurs de Waverley, le premier roman de Walter Scott. On retrouve l' influence de ce dernier dans Saint-Yves, roman historique échevelé, abandonné après trente chapitres ; ces aventures d'un soldat de Napoléon retenu prisonnier au château d'Edimbourg seront complétées par Arthur Quiller-Couch, dont on trouvera ici, en appendice, les six chapitres conclusifs. Catriona et Saint-Yves sont contemporains de l'engagement de Stevenson auprès des rois de Samoa, qui lui rappelaient les chefs de clan des hautes terres d'Ecosse : "Entre le passé et le présent, le lointain et le proche, l'histoire et la fiction, le chassé-croisé est constant, et les frontières tombent" (M. Porée). Stevenson meurt à Vailima le 3 décembre 1894 ; il avait quarante-quatre ans. Il aurait encore travaillé à son dernier roman le matin de sa mort. Mais Hermiston restera inachevé. La violente histoire d'Adam Weir, le "juge pendeur" , et de son fils Archie, qui s'oppose à la peine de mort, "devrait provoquer ou bien des ronflements ou bien une tornade" , estimait l'écrivain. Ce que l'on a conservé de ce qui aurait été son ultime chef-d'oeuvre donne à penser que la seconde hypothèse était la bonne.

03/2018

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Echecs

L'homme qui a battu Kasparov sans vraiment savoir jouer aux échecs. La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue

La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue. Un milliard de personnes avait suivi de par le globe la bataille ultime, un match de boxe "poids lourds de la pensée" entre le champion du jeu d'échecs Garry Kasparov, symbole absolu de l'intelligence humaine, et une armoire remplie d'électronique, froide et sans âme, programmée par un étudiant chinois. L'issue du combat ne faisait guère de doutes : l'Homme allait gagner une fois de plus et renvoyer la machine Deep Blue au rayon "Quincaillerie", département qu'elle n'aurait jamais dû quitter, et humilier définitivement IBM. Mais en ce 11 mai 1997, pour la première fois dans l'Histoire de l'Humanité et depuis la maîtrise absolue de l'écriture et du calcul, une machine conçue pour "penser stratégie" allait écraser le meilleur joueur du monde, Kasparov lui-même. A partir de ce jour, qui est aussi important que celui où l'Homme a marché sur la Lune, l'Humanité a découvert, effrayée, qu'elle était désormais en présence d'une nouvelle race, un vrai concurrent, potentiellement dangereux, exactement comme dans le film 2001 Odyssée de l'Espace ou comme dans Blade Runner où des machines ont fini par prendre le contrôle des opérations sur l'homme. C'est cette histoire incroyable, irréelle, surhumaine, un véritable "remake" électronique de l'ancien récit biblique David contre Goliath qui est racontée ici par Feng Hsiung Hsu, celui-là même qui a écrit le code avec son équipe, fabriqué et assemblé toutes les pièces de cette machine mythique d'IBM et qui allait ouvrir "LA" nouvelle Ere, celle où les circuits imprimés se sont progressivement mis à penser, puis à remplacer hommes et femmes dans les entreprises. En 1997, le Deep Blue d'IBM (un RS-6000, capable d'examiner 200 millions de positions à la seconde) avait la taille d'une grande armoire normande. Aujourd'hui, les mêmes puissances de "réflexion" et de calcul tiennent sur une puce à peine de la taille d'un ongle dans votre smartphone ! Imitant Dieu qui a fabriqué Adam et Eve, les enfants de ces derniers ont, à leur tour, réussi à fabriquer toute une série de "Deep Blue", des êtres/machines pour le moment assexués, mais déjà capables d'analyse et qui n'ont aucun besoin impérieux, hormis une alimentation électrique. Ce livre retrace cette aventure extraordinaire de l'Humanité. Au delà de l'aventure intellectuelle, philosophique et industrielle, ce livre montre également que dans les combats du style David et Goliath (un total inconnu abattant une sommité par l'intelligence et non par la seule force), seules la passion et la détermination permettent, de défaite en défaite, d'arriver finalement à la grande victoire.

10/2022

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Afrique sub-saharienne

Il pleut des mains sur le Congo. Léopold II ou le crime de masse occulté

L'évocation bouleversante de l'un des plus grands massacres de l'histoire. " Le plus grand crime de tous les temps ", écrit Arthur Conan Doyle en 1909... à l'orée du siècle le plus meurtrier de l'histoire humaine. Pourquoi tous ces morts, au beau milieu de l'Afrique coloniale ? Pourquoi cet oubli, complètement incompréhensible ? Pourquoi ce silence, que rien ou si peu ne vient troubler ? Et que sait-on au juste de cette histoire, de l'esclavage d'alors et des exécuteurs des basses oeuvres ? Pourquoi toutes ces mains coupées, sinistrement immortalisées par des clichés ? L'appât du caoutchouc fut-il l'une des causes de cette tragédie ? Pour celui qui s'intéresse aux affaires du monde, à sa mémoire collective, de tels mystères n'ont pas encore reçu de réponses satisfaisantes. Pourtant, ce fait historique s'est déroulé au vu et au su de tous, décidé en plein coeur de l'Europe consciente, documentée, active. Tout a été écrit, lu, dénoncé, prouvé, argumenté. A aucun moment, il n'a été possible de l'ignorer, même par courtoisie. Mais comme par un enchantement diabolique, les morts du Congo, victimes de l'hypocrite, cupide et immoral Léopold II roi des Belges (qui s'octroie alors - ; à titre privé et toute honte bue ! - ; un Etat indépendant presque aussi grand que l'Europe) ont disparu sans laisser de traces. Ils se sont littéralement volatilisés. Pas une ligne dans les livres d'histoire. Aucun souvenir dans la mémoire des peuples. Pas ou si peu de résurgences en ces temps de repentance sinon quelques jets de peinture couleur sang sur la statue équestre de l'impérial prédateur. On parle aujourd'hui de dix millions de morts (dont ceux - ; très nombreux - ; emportés par le choléra) et disparus entre 1885 et 1908, soit le tiers ou la moitié de la population concernée. Sans compter les mutilés (on coupait les mains des récalcitrants) impossibles à dénombrer. Dix millions, victimes de la cupidité d'un seul mégalomane, attiré par l'appât du caoutchouc naturel... A-t-on déjà vu cela en notre époque où pourtant les exemples abondent ? Pour répondre à ce mystère qui a disparu des forges de la conscience collective, sont convoqués ici ceux qui se sont exprimés précisément sur ce sujet inouï au moment même où les faits se déroulaient : Stanley l'explorateur, Roger Casement, Joseph Conrad, Edmund D. Morel, Mark Twain, Savorgnan de Brazza, Conan Doyle, André Gide, le révérend américain Williams, Jules Marchal (le diplomate belge qui a tout reconstitué au péril de sa carrière), et l'historien américain Adam Hochschild... Chacun à sa manière, ils ont rendu compte de ces tristes événements avec exactitude. S'y joignent plus discrètement les écrivains d'aujourd'hui, Eric Vuillard, Patrick Deville, Mario Vargas Llosa ou David van Reybrouck, parlant crument d'" immonde saloperie "... Autant de témoignages pour définitivement ne jamais oublier.

05/2022

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Littérature française

Vera

Au retour de Rome, quand j'ai aperçu la silhouette d'Augusto dans l'immense hall de la gare Victoria où il était venu m'accueillir, j'ai eu honte. Le train nous avait ramenés. Je ne peux le dire qu'ainsi. Au sens propre. Ce n'était plus nous qui nous emportions. Qui nous lancions vers l'avant comme à l'aller, les cheveux au vent, penchés par la fenêtre, la poussière me battant le visage, venue, on aurait dit, du sol de l'Éden. Le train nous ramenait. Tels des corps que l'on détachait de la terre offerte. On nous reconduisait dans le pays où nous vivions. Mais c'était quoi la vie ? Et c'était où ? Londres, 1930 : Vera vit à Little Italy avec ses parents, Ada et Augusto, immigrés italiens. Rapidement la jeune fille se laisse enrôler dans une organisation à la gloire de Mussolini. Elle croit naïvement que l'idéologie fasciste lui forgera une identité. Mais l'arrivée de la guerre chamboule ses espérances. Écartelée entre sa langue maternelle et celle de son pays d'adoption, Vera se laissera emporter par d'autres dérives. Puis elle croira enfin venu le temps de construire le récit de sa vie et de l'Histoire. De trouver sa vérité, elle dont le prénom signifie "vraie", et de la transmettre. Peuplé de personnages décrits à l'encre noire, ce roman bouleversant nous parle d'identité et de racines. Et de l'espoir, parfois déçu, de les dépasser.

08/2014

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Esotérisme

L'amour est une histoire de sorcellerie. Des secrets maçonniques au mystère intitiatique

"J'ai accepté tous les enfants et je n'accepte pas sa part, c'est qu'il y a un problème ! C'est la seule à qui j'ai refusé la paternité, dépenser aussi cher pour un bâtard que je n'aurai pas le temps de voir grandir ! Elle n'a qu'à continuer à chanter mon nom, c'est bien fait pour moi, on m'avait prévenu, mais c'est comme si la femme avait fait la sorcellerie sur moi." Les femmes, c'est le point faible de Faustin, le polygame. Au grand dam de ses vingt-quatre enfants, vivant entre le Cameroun et l'Occident, qui cherchent désespérément à attirer l'attention, du père, ce chef de village toujours en voyage. En France lorsque l'on aime on dit "je suis amoureux". En Afrique on a tendance à dire "Je ne sais pas ce que l'on m'a fait ! J'ai été envoûté !". Bien souvent l'amour est assimilé à la magie noire. - Et quoi d'autre ? Sinon comment un homme de la trempe de Faustin, a-t-il pu perdre tous ses moyens et tomber sous le charme de Délice, Charline, Pauline, Catherine et Clotilde ? ! Lui en est sûr, il n'était pas dans son état normal ! Il va devoir composer avec toutes ses femmes et ses nombreux enfants. Sont-ils d'ailleurs tous de lui ? Peu importe ! Il va s'évertuer à être un bon père et faire le nécessaire, même s'il donne l'impression à sa progéniture que l'amour paternel est secondaire.

10/2018

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Psychologie, psychanalyse

Nabokov ou la cruauté du désir. Lecture psychanalytique

Nabokov ne manquait jamais une occasion de railler Freud, le charlatan viennois qui, à ses yeux, avait le tort de tout ramener au sexe et a feint de considérer le sexe comme " une platitude ", déclarant avec une certaine dose de mauvaise foi : " Laissons tomber le sexe ! " Les spécialistes de Nabokov n'ont donc jamais osé violer l'interdit édicté par le maître et se sont contentés, pour la plupart, d'annoter l'œuvre à l'infini. Certes, Nabokov n'a rien d'un pornographe : il utilise le sexe comme un " auxiliaire de l'art ", le désir devenant le moteur principal de la relation esthétique dans ses romans. Le désir dont il fait l'anatomie n'est pas simple besoin, ni demande : c'est un absolu qui passe par le défié des névroses et des perversions et s'accompagne bien souvent d'une cruauté inouïe. Même dans Ada, ce roman où le merveilleux côtoie la science-fiction, l'amour fusionnel entre un frère et sœur se nourrit de la torture infligée à leur demi-sœur. Cet essai, qui s'articule autour de concepts empruntés à la théorie freudienne et lacanienne, constitue donc la première lecture psychanalytique des romans de Nabokov. Il examine avec minutie un certain nombre de passages que la critique, faute d'audace ou d'outils appropriés, avait passés sous silence, faisant ainsi apparaître " une figure dans le tapis " qui est loin d'avoir la sérénité olympienne, mâtinée de métaphysique, que les exégètes anglophones ont trop souvent cherché à promouvoir.

04/2004

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Histoire internationale

Femmes rurales dans le Mozambique contemporain. Politique et quotidien, une émancipation manquée ?

Le Mozambique : un pays peu connu, si ce n'est pour avoir figuré au premier rang des pays les plus pauvres du monde. Une révolution marxiste-léniniste : pourquoi ? Peut-être pour donner une chance, à l'heure de l'indépendance, aux plus dépourvus de cette ex-colonie portugaise. La paysanne mozambicaine : un personnage oublié, vague silhouette inlassablement courbée vers sa houe, son enfant sur le dos. C'est elle qui est la plus démunie. Or, bien avant la Déclaration d'Indépendance (1975), les dirigeants décident que la femme doit participer au monde nouveau qu'ils espèrent construire. Tout à fait originale dam sa formulation, et présente dans tous les discours, cette intention remarquable se voit même concrétisée dans les nouvelles lois mozambicaines. En tant que femme, comment ne pas se réjouir face à une telle promesse ? Participant de 1981 à 1985 à un projet scandinave de développement rural dans le centre et le nord du Mozambique, l'auteur a pu observer sur le terrain comment des centaines de femmes ont relevé le défi lancé par les dirigeants. Ses descriptions détaillées de la vie quotidienne et son analyse fouillée ultérieure font saisir ce qu'ont signifié pour la femme rurale les changements consécutifs à l'indépendance et mettent en évidence les facteurs qui ont empêché l'émancipation planifiée d'aboutir pleinement. Ses observations et ses conclusions, parfois pessimistes, révèlent sa connaissance intime d'un monde de femmes presque inconnu de l'Occident. Cette étude captivera toute sociologue intéressée tant par l'Afrique que par le féminisme.

07/1998

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Arménie

L'éveil de l'Arménie. Constantinople, Paris, Chouchi, l'impossible royaume (1840-1880)

L'année 1846 marque l'éveil des Arméniens, le point de départ vers la renaissance d'une nation. Les notables, concentrés dans la capitale ottomane, s'intéressent enfin au sort de leurs compatriotes dans les provinces anatoliennes. Ils luttent contre la famine qui y sévit, et l'illettrisme lié à l'absence d'école. Meguerditch Béchiktachlian, un poète catholique, prêche la laïcité. Il appelle à la fraternité de son peuple au grand dam de Rome. Déroyents publie le journal Hayasdan (Arménie), avec l'accord du Sultan. L'éveil s'amplifie en 1855 : Gabriel Aïvazovski et Ambroise Calfa fondent La Colombe de Massis à Paris, tandis que Meguerditch Khrimian sort L'Aigle de Vaspouragan à Uskudar. En 1860, Meguerditch Dikranian publie un abécédaire kurde-arménien et souhaite des réformes au Kurdistan. L'année où les Lusignan d'Orient travaillent à un royaume d'Arménie et portent les espérances de leurs compatriotes. Soucieux de leur bien être, ils agissent comme les plus fidèles sujets de la mosaïque ottomane. Onnik Jamgocyan retourne aux sources, dépouille et exploite à merveille la presse arménienne du 19ème siècle grâce à une totale proximité avec ce monde, profite de sa maitrise du turc pour compléter sa recherche, et nous propose une histoire inédite du peuple arménien. Il montre le rôle de la "nation fidèle" dans les réformes de l'agriculture et de l'agronomie ottomanes. Il propose un chapitre clair et d'une très grande originalité sur Chouchi, la Perle du Karabagh, sujet ô combien d'actualité.

11/2021

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Littérature anglo-saxonne

Happy fucking Christmas, dear Janet !

Un premier roman salué par une critique unanime, idéal pour tous ceux que les gens heureux horripilent. Voici Janet. Janet est triste. Pas seulement pour elle : pour le monde. Le monde, vous savez ? Ce show merdique qui est en train de très mal se terminer. C'est pourquoi Janet s'est isolée : elle travaille dans un refuge pour chiens, au milieu des bois. Là, au grand dam de son petit ami, elle peut éviter au maximum le contact avec les humains. C'est que, voyez-vous, Janet n'a pas envie de rendre les autres tristes. Elle n'a pas envie de se pointer dans une maternité et d'expliquer aux nouveaux parents que, d'une manière ou d'une autre, ils vont foutre la vie de leur gosse en l'air. Et cependant, il lui arrive parfois de se demander à quoi ça pourrait ressembler, de ne pas être triste. Aussi, quand son médecin lui parle d'un nouvel antidépresseur qui pourrait lui permettre d'être heureuse pour Noël, Janet, sur un coup de tête, tente sa chance. C'est le début d'une série d'événements improbables qui vont chambouler son quotidien et l'obliger à remettre en question sa vision radicalement pessimiste de l'existence. Provocateur, profond, irrésistible, le premier roman de Lucie Britsch est l'antidote parfait à ce monde obsédé par le bien-être. Un livre qui, paradoxalement, rend vraiment heureux ! " Un roman aussi surprenant qu'irrévérencieux. Préparez-vous à faire le plein d'audace et d'humour noir ! " ? The New York Times

10/2021

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Littérature française

Pleine et douce. 2023

Une musique libre et joyeuse s'élève des pages de ce premier roman : celle d'un choeur de femmes saluant la venue au monde de la petite Eve, enfant née d'un désir d'amour inouï. Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d'une vie de couple. Elle est allée en Espagne bénéficier d'une procréation médicalement assistée, alors impossible en France. Greg, l'ami de toujours, a accepté de devenir le " père intime " d'Eve. Dans à peine deux semaines, aura lieu la fête en blanc organisée pour célébrer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vénéneuse qui trône au-dessus de ces femmes. A l'approche des réjouissances, chacune d'elles est conduite interroger son existence et la place que son corps y tient. Toutes, soeurs, nièces, amies de Stéphanie, témoignent de leur quotidien, à commencer par Eve elle-même, à qui l'autrice prête des pensées d'une facétieuse ironie face à l'attendrissement général dont elle est l'objet. Comme dans la vie, combats féministes, tourments intimes et préparatifs de la fête s'entremêlent. Camille Froidevaux-Metterie dépeint avec une grande finesse cette constellation féminine, tout en construisant un roman dont les rebondissements bouleversent : rien ne se passera comme l'imaginent encore Stéphanie et Jamila, la nounou d'Eve, s'activant la veille du festin tant attendu. Tour à tour mordante et tendre, l'écriture, dans sa fluidité et ses nuances, révèle un véritable tempérament d'écrivaine.

01/2023

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Littérature française

La goélette blessée

Août 1980 à mai 1981, Grand-Baie, capitale de l'île Sainte-Marie, quelque part aux Antilles françaises. La mort soudaine de son père provoque le retour, après trois ans d'absence, du journaliste Albert Saint-Brice, descendant d'un aristocrate devenu corsaire et arrivé aux Antilles au XVlle siècle. Désormais héritier de la plantation fondée par son aïeul, mais aussi d'une société de matériel nautique, à laquelle sa cousine germaine est associée, il doit prendre la suite de son père. Mais Albert entend surtout profiter de l'aisance familiale pour mener, au grand dam de sa cousine, une vie de jeune blanc créole dilettante et peu enclin au travail en entreprise. Au lendemain du passage d'un cyclone, l'arrivée à Grand-Baie d'une goélette délabrée, réputée pour être ensorcelée, va bouleverser sa vie. Ayant eu un coup de coeur pour ce navire, Albert décide de l'acquérir coûte que coûte et sans autre motif que le désir totalement déraisonnable de posséder un voilier comme celui-ci. Un caprice qui va le projeter au coeur d'un fait divers vieux de dix ans, jamais révélé jusque-là et auquel son propre bateau aurait été mêlé. Avec la complicité de son ami d'enfance, journaliste au quotidien local, et l'aide d'une belle policière mulâtresse dont Albert est tombé éperdument amoureux, parviendra-t-il à résoudre l'énigme de la goélette blessée sans provoquer un énorme scandale dans son milieu social ? Rien n'est moins sûr...

12/2017

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Sociologie

Enfants de paysans pauvres à l'université publique. Auto exclusion des exclus de l'intérieur

En incluant le monde rural dans son terrain de recherche et en faisant des enfants des paysans pauvres son objet d'étude, l'analyse de l'auteur semble se désinscrire de la tendance dominante de la sociologie de l'éducation qui porte souvent un intérêt quasi exclusif aux classes sociales caractéristiques de l'espace urbain. La réalité est que l'offre scolaire en milieu rural est largement insuffisante par rapport à la population scolarisable, et globalement, par ses filières, la formation professionnelle des enseignants, la qualité des infrastructures et l'organisation des classes, elle fait des établissements des lieux de relégation, et des enfants de paysans pauvres des exclus de l'intérieur contraints de construire leur carrière scolaire par des redoublements et diverses formes d'auto-exclusion. La confrontation systématique des orientations politiques à cette réalité dévoile ce que l'intelligibilité des conditions de vie des parents et celles d'études des enfants doit au rapport de force politique. Les paysans pauvres étant la classe sociale la plus nombreuse et la plus démunie, la crédibilité de tout processus de démocratisation ne doit être établie que par les indices de sélectivité de leurs enfants à tous les niveaux du système et par la qualité de leur carrière scolaire. Le rapport de force au fondement de la démocratisation véritable du système d'enseignement sera celui qui aura déjà imposé une réforme agraire d'abolition de la pauvreté en terre et entrepris le développement des forces productives dam le monde rural.

09/2020

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Littérature étrangère

Nos coeurs à l'horizon

" Il y avait toujours eu trop de souffrance dans cette demeure, trop de secrets. Son avenir appartenait à d'autres désormais. Son regard se posa sur une photographie de Celia dans une jupe d'un rouge flamboyant assorti aux tapisseries. Elle se souvenait d'un regard qui en savait trop, d'une silhouette toujours sur le point de battre en retraite. " Angleterre, années 1950. La vie de la paisible station balnéaire de Merham est bouleversée le jour où des artistes bohèmes s'installent dans la splendide demeure d'Arcadia, au grand dam de la bourgeoisie locale, qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de ces énergumènes aux moeurs étranges. Celia et sa soeur y voient quant à elles l'occasion rêvée pour échapper à leur ennui, et elles ne tardent pas à se lier aux nouveaux venus. Mais l'amour va s'en mêler, et la maison sur la plage va bientôt devenir le théâtre d'événements déchirants qui vont provoquer un véritable scandale dans cette petite bourgade provinciale. Cinquante ans plus tard, alors que cette somptueuse demeure est sur le point d'être transformée en hôtel de luxe, on y découvre une fresque qui révèle d'incroyables secrets. Il reste peut-être à Merham une personne capable de résoudre cette énigme... Ce roman a reçu le prix du Livre Romantique de l'année. " Merveilleusement romantique ! " Company " Moyes maîtrise à la perfection ces histoires entrelacées. Sa justesse de ton et la délicatesse de son écriture font de ce roman une lecture irrésistible. " Publishers Weekly

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Poésie

Paris la belle ! Ou l'espoir d'une vraie vie

La vie d'un homme échappe souvent à la sensualité idéaliste d'une vie souhaitée pour se cacher dans un spleen majestueux qui parfois frise la souffrance morale. Ici, Paris la belle , incarne ce rêve, cet idéal, cette quête permanente à la fois de l'amour mais aussi de l'équilibre dans un monde en proie à l'incivisme et au désordre. La référence à Paris montre bien ce rêve qui certainement est si lointain qu'il finit par être banal pour conforter la réalité dans son rôle perdu de voleuse de rêve. Ces rêves d'amour incertain, de vie instable mais aussi d'angoisse. Et si la balade parisienne dans son essence était aussi l'espoir d'une vraie vie pour ces pauvres d'Afrique ? La poésie du poète, Moustapha Ben Ismaïla Diaby, chante, dialogue, cogite, et remet au goût du jour l'amour, et exècre la haine, l'exploitation humaine, le monde qui s'individualise (écho aux réfugiés, aux immigrants et immigrés), le mépris des nantis pour ceux moins regardés, sur le bout de la lorgnette, avec condescendance, sous le joug et au mépris fallacieux des proclamations de foi des droits d'un monde moins hideux. Ben Diaby, vendeur de l'humaine solidarité, n'a point fait l'économie de la vérité du monde, en passe de devenir une jungle, si ça ne l'est déjà. Dam ce recueil, il livre sans oeillères à travers les mots, les maux de notre société. En libre penseur, il porte un diagnostic sociétal en y apportant tout de même ses remèdes.

03/2019

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Guides étrangers

Petit Futé Belgrade. Edition 2019. Avec 1 Plan détachable

"Près de 20 ans après la fin de l'ère Milo¿evi ? , Belgrade revit, vibre et se transforme. La cathédrale Saint-Sava et le pont à haubans d'Ada, inaugurés en 2009 et 2012, en sont les symboles remarquables. Avec ses 2 millions d'habitants, elle a retrouvé l'aura qu'elle avait du temps du communisme. Si elle se modernise, Belgrade garde heureusement cette âme slave qui fait son charme. Au croisement de deux fleuves majeurs, la Save et le Danube, du haut de sa citadelle, la ville blanche a renoué avec ses nuits légendaires. Vous viendrez ici autant pour y chercher son âme éternelle que pour sa culture foisonnante et ses nuits magiques. On vient désormais de toute l'Europe pour faire la fête à Belgrade. Du New York Times au Figaro, la presse mondiale ne cesse de vanter ses nuits endiablées, sa nonchalante élégance, ses atmosphères romantiques ou inattendues, et la dolce vita balkanique ! L'auteur : Marine ARTUR, née à Abidjan et ayant grandi dans des endroits aussi divers que la République démocrate du Congo, Madagascar et de nombreuses villes en France, Marine Artur a contracté le virus du voyage depuis ses premiers pas. Titulaire d'un double master littéraire et des métiers de l'édition, elle se passionne pour l'Europe centrale et de l'est. Successivement basée à Prague, Bratislava, Belgrade et désormais Vienne, elle était déjà la correspondante du Petit Futé en Autriche avant de s'atteler à la création de ce guide de la capitale balkanique".

05/2019

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Littérature française

Même si mes yeux pleuraient, mes larmes ne couleraient pas

Marzam est un pays où tout ramène à la mort qu'on aime plus que la vie. Sur toutes les ondes des radios nationales, qu'elles soient publiques ou privées, tout le monde a les oreilles collées aux postes pour entendre les avis des décès, si ce n'est des communiqués pour remercier tous ceux qui ont contribué aux malheurs des familles éprouvées. Quant aux morts, à travers certains qui se disent connaisseurs, ils ont leur propre histoire à raconter. C'est qu'à Marzam, ils sont nombreux à se considérer comme des spécialistes de la mort. Jacques Fakarmaffi, dit le chien qui fume, et Abdoulaye Logamou, le politicien, ne sont pas en reste. Entre les morts qui sont définitivement morts et ceux qui ne veulent pas mourir, alors qu'ils le sont, il y a tant à dire. Quant à moi, Ngadatna, je trouve que les morts régissent trop notre précaire vie, et qu'il faudrait légiférer sur ce phénomène afin de mieux contrôler ses coûts socio-économiques dans le pays. De toute façon, la vie comme la mort sont des dons. Et si quelqu'un, par caprice, décide de s'ôter la vie, par exemple en se suicidant, il devrait d'abord être fouetté avant d'être enterré. C'est probablement à cause de toutes ces considérations que j'ai cessé de pleurer les défunts, car mes larmes ont, par leur propre volonté, refusé de s'épandre. Au grand dam des miens qui me honnissent pour ce comportement.

11/2018

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Littérature anglo-saxonne

Happy fucking Christmas, chère Janet !

Les gens heureux vous horripilent ? L'esprit de Noël vous donne des hauts le coeur ? Venez rencontrer votre nouvelle meilleure amie : Janet. Voici Janet. Janet est triste. Pas seulement pour elle : pour le monde. Le monde, vous savez ? Ce show merdique qui est en train de très mal se terminer. C'est pourquoi Janet s'est isolée : elle travaille dans un refuge pour chiens, au milieu des bois. Là, au grand dam de son petit ami, elle peut éviter au maximum le contact avec les humains. C'est que, voyez-vous, Janet n'a pas envie de rendre les autres tristes. Elle n'a pas envie de se pointer dans une maternité et d'expliquer aux nouveaux parents que, d'une manière ou d'une autre, ils vont foutre la vie de leur gosse en l'air. Et cependant, il lui arrive parfois de se demander à quoi ça pourrait ressembler, de ne pas être triste. Aussi, quand son médecin lui parle d'un nouvel antidépresseur qui pourrait lui permettre d'être heureuse pour Noël, Janet, sur un coup de tête, tente sa chance. C'est le début d'une série d'événements improbables qui vont chambouler son quotidien et l'obliger à remettre en question sa vision radicalement pessimiste de l'existence. Provocateur, profond, irrésistible, le premier roman de Lucie Britsch est l'antidote parfait à ce monde obsédé par le bien-être. Un livre qui, paradoxalement, rend vraiment heureux ! " Un roman aussi surprenant qu'irrévérencieux. Préparez-vous à faire le plein d'audace et d'humour noir ! " The New York Times

10/2022

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Littérature française

Saïgon Hilton

Au café Saïgon, on rencontre M. Wui, le patron alcoolique sympa : Boudu, un vieillard frustré : Barberousse la grande canne, un septuagénaire barbu atrabilaire, consommateur d'insultes incendiaires envers les touristes : "Rentrez chez vous. Foutez le camp, on n'a pas besoin de vous ici" On croise aussi, Balrauss, un nostalgique de Berlin et de sa famille disparue : Sacha, un homme entre deux âges qui peine à voir le monde autrement qu'avant 1975 : Bertie, baptisé Gnarly Clarinette, un Australien sympa et mégalo : Binh Xian, inspecteur de police surnommé Hareng, accompagné de son clown gradé, Chien de garde : M. Gilbert, huissier retraité de l'ambassade de France, et son ami Juillet, métis méprisé par la police : Tao, la Ballerine, l'androgyne, l'ami éclairé de Sacha, et sa cousine, Lê Thu, la bombe, le canon que les Chinois, les Japonais, vampirisent. Il y a aussi : Anh Dào, dit Fleur de cerisier, serveuse au café Saïgon : Linh, délicieuse croqueuse de touristes : Ada, quadragénaire Italienne excentrique un peu folle : Les bush made in Australia, quatre jeunes femmes en chapeau feutre, chamboulées par l'ambiance inattendue des lieux : un groupe de Chinoises fluettes, Comtesses, Vicomtesses, dans la trentaine, le genre chien de concours, élevées fourrures zibelines. Dans l'espace clos du café Saïgon, cerné par la circulation bruyante et les gaz d'échappement, se construisent des amitiés, des idylles silencieuses, parfois tapageuses, impudiques. L'essentiel des rapports humains se retrouve sur ce bout de territoire, sous la surveillance discrète du propriétaire, M. Vui.

11/2023

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Histoire internationale

Charles Quint (1500-1558). L'indomptable

Européen dans l'âme et par le sang, rarement souverain ne l'aura été autant que Charles Quint (1500-1558). Né Habsbourg, héritier de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg réunis, des royaumes d'Espagne. de Naples, de Sardaigne et de Sicile, il est, à vingt ans, élu Empereur du Saint-Empire romain germanique, au grand dam de François 1er, qui en convoitait le titre. Leur rivalité est l'un des axes de cette biographie passionnante. Le roi français aurait-il accepté la main tendue que lui offrit à plusieurs reprises le petit-fils des Rois Catholiques, l'histoire européenne en aurait à coup sûr été changée. Car les défis à relever ne manquent pas en ce siècle de la Renaissance. Les passions religieuses enflamment les Européens, l'intransigeance du moine Luther et l'arrogance des papes achevant de diviser le continent. Le rêve de Charles Quint de réaliser une Europe unie ne résistera pas non plus aux poussées de l'Empire ottoman qui menace à ses frontières. Au fil des pages où l'on croise tour à tour Henri VIII, Mary Tudor, Erasme. Titien mais aussi Magellan, Hernàn Cortés, Francisco Pizarro et Barberousse. Lindsay Armstrong dresse un portrait saisissant du premier et dernier Empereur des deux mondes. Curieux et vif, tour à tour drôle et piquant. fin gourmet et amateur d'art, mélancolique aussi, sa personnalité domine celles de ses contemporains et offre un modèle noble du Prince, qui revit ici dans toute sa splendeur.

11/2014

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Littérature française

Végâneries

Alain PAUCARD : Le féminisme ne suffit plus Jacques ABOUCAYA : Comment je suis devenu végan Jean BERTEAULT : Prescription de véganine Arnaud BORDES : Délivrance Michel BOUVIER : Le boeuf clandestin François CERESA : Robert le Végan Philippe DUMAS [sans titre] Jean DUTOURD : Cheval Alfred EIBEL : Vegane : à l'arbordage Charles-Henri D'ELLOY : Parigot, tête de veau ! Bertrand FOSSAT : El Extasio, sonnet vegan Alain GERBER : [sans titre] Olivier GRIETTE : La morale, une et indivisible Pierre GUINGAMP : J'exagère ? Philippe LACOCHE : La grosse carpe vegan qui pue la vase Bruno LAFOURCADE : La nouvelle arche Bernard LECONTE : Supervegan Bernard LE SAUX : Les enfants de William Kramps Boris MOISSARD : Le Cu Cul Clan Alain PAUCARD : Fake news David PERINI : Le général Vegan s'en va-t-en guerre ! Jean-Jacques PERONI : Au nom du pâté, du figatelli et du saint-nectaire Xavier RAUFER : Vegans, végétariens en peau de lapin (si j'ose dire...) Ivan RIOUFOL : Mangez un vegan ! Philippe de SAINT-ROBERT : Malthus, nous voilà ! Olivier SARRADE-LOUCHEUR : Le protocole de Panurge Gérald SIBLEYRAS : Vegan en pot Trez : [sans titre] Jean TULARD, de l'Institut : Napoléon végan ? & Pensées ronchons AUTEUR Alain Paucard est né et ne vit qu'à Paris. Après avoir publié des polars sous le pseudonyme d'Humphrey Paucard, il entame une oeuvre sous son nom, de quarante livres à ce jour, qui traitent aussi bien de son intérêt pour Paris que de sa lutte contre la Modernité (Les Criminels du béton ; Manuel de résistance à l'art contemporain,...). Il écrit également des romans (huit, dont Tirez sur l'architecte) et des souvenirs parisiens (Paris c'est foutu). Chroniqueur du Guide des films de Jean Tulard, il a également traité du cinéma, en évoquant Michel Audiard, Jean Gabin, Sacha Guitry et la Série B. Enfin, il ne néglige pas un certain penchant pour les questions plus intimes (Eloge du cocu). Il fonde en 1986 le Club des Ronchons, dont le président d'honneur sera Jean Dutourd (1920-2011). Le règlement intérieur stipule que les réunions sont interdites "aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes" , ce dernier ajout à la demande de Jean Tulard. Le Club des Ronchons est fondamentalement opposé à l'idée totalitaire du Bonheur.

11/2020

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Sociologie

L'actualité de la religion. Introduction critique aux sciences sociales des religions

L'actualité offre le spectacle apparemment paradoxal d'un monde des religions pris en tenaille entre deux familles de formes extrêmes : les unes, si idéologiques donc exclusives qu'elles justifient la violence, même terroriste, pour imposer leurs frontières ; les autres, si utopiques, donc iréniques ou angéliques, qu'elles recherchent une spiritualité dépassant toute espèce de frontière, religieuse ou autre. L'islam contemporain pris entre djihadisme, wahhabisme et soufisme, n'est pas le seul particulièrement affecté par cette contradiction. Elle met aussi es sciences sociales au défi d'en rendre compte. Pour y parvenir, il faut repasser par les grands conflits qui ont structuré les théories du social et de la religion, comme celui de René Girard, avec le structuralisme de Lévi-Strauss. Il faut ensuite reprendre de manière méthodique et critique les concepts de base qui servent à ces sciences, comme le dit Danièle Hervieu-Léger, "à penser la religion", comme "symbolique", "sacré", "violence", "idéologie", "utopie", "sécularisation", "laïcité", "radicalisation", "sacrifice", "autosacrifice", "ascèse", "spiritualité", etc. Aussi le présent ouvrage conjoint-il, à la démarche pédagogique d'un cours d'introduction aux sciences sociales des religions, un questionnement critique de leur opérationnalité. Au final, l'analyse des phénomènes de radicalisation confirme la victoire de la sociologie wébérienne des valeurs sur leur réduction marxiste au matérialisme économique de l'intérêt. Les valeurs et leurs conflits appartiennent à l'infrastructure des sociétés humaines parce que c'est sur leur base que se construisent les identités, les mémoires collectives et leurs frontières, légitimées par les polarisations entre valeurs et antivaleurs. Pour tenter d'expliquer le fonctionnement de cette dialectique, on avance, sous deux néologismes, l'idéal-type de l'"archéoreligion" et de la "pharmac/kologie", deux notions neuves pour deux très vieilles choses, qui concernent la sociologie et la physiologie des émotions collectives. Deux notions qui permettent aussi, par comparaison, de comprendre différentiellement où travaillent les religions historiques d'Orient et d'Occident, comme les grandes idéologies séculières, dans k diversité presque infinie des courants qui les traversent et les opposent non seulement mut autres mais parfois à elles-mêmes.

05/2019

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Poésie

Elégies de Duino. Les sonnets à Orphée. Et autres poèmes

«Un regard sur l'accueil fait aux Elégies dans les années 20 s'impose. On constate avec étonnement que les interprétations divergent d'une manière extrême : les uns, tous ceux qui sont proches de Rilke, admirent la continuité, autrement dit, la victoire de Rilke sur le "temps funeste" de la grande guerre. C'est comme si les Elégies avaient guéri la plaie créée par la catastrophe historique. D'autres s'offusqueront du fait que le monument rilkéen ne porte aucune trace de la déchirure du monde occidental. D'autres encore, notamment la génération perdue de la guerre, allaient considérer, en dépit des faits, les Elégies comme l'expression majeure de cette crise aiguë de l'histoire. C'est ainsi que la Sixième Elégie (L'élégie du héros), pourtant rédigée dans sa majeure partie dès 1912/1913 (à Duino, Ronda et Paris), enfanta l'image d'un Rilke "héroïque" cristallisant les expériences de la guerre. "La tessiture primitive de l'âme" (Urtext der Seele), la grande scène des archétypes, le théâtre intérieur de Rilke se heurtèrent donc bien aux discours idéologiques de l'époque dont parlait Musil. Rilke "apolitique" et "atemporel" ? Même si une interprétation de l'oeuvre comme miroir de son temps peut paraître inadaptée, il faut néanmoins tenir compte du fait que les Elégies et les Sonnets posent la question de l'être humain à l'époque du nihilisme. Les difficultés du texte viennent essentiellement du fait que tous les systèmes d'orientation traditionnels et identifiables ont disparu du texte. "Etrange de voir ainsi que tout ce qui se rattachait, librement vole de ci de là, dans l'espace sans lien" (Première Elégie). Tout ce qui est dit du positionnement des morts peut être mis en relation avec la situation de l'homme après l'annonce par Nietzsche de la mort de Dieu. Il s'agit d'une tentative extrême de trouver la place de l'homme - son temps et son lieu ("emplacement, site, gîte, sol, domicile", Dixième Elégie). Les Elégies sont l'une des grandes manifestations de l'expérience de la "solitude" (Nietzsche) et de l'absence d'un "chez-soi transcendantal" (Lukacs, La théorie du roman).» Gerald Stieg.

01/1994

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Référence

Henry Moore - Reclining Figure: Arch Leg 1969-70. Photographié par/Photographed by Laura Benedetti Klein

Laura Benedetti Klein a découvert 'Reclining Figure : Arch Leg (LH610)' sur le chemin qui la menait à son travail. Elle traversait la Promenade de l'Observatoire à Genève, pour échapper au trafic et chercher l'ombre bienfaisante d'un hêtre pourpre centenaire. Elle aperçut ensuite cette sculpture monumentale d'Henry Moore près de l'arbre. Le feuillage se reflétait sur le bronze luisant. A cette période, en 2003, elle avait acheté un appareil moyen format analogique pour apprendre à photographier de manière lente et précise. La sculpture lui a semblé être le sujet idéal ... car elle ne bougeait pas ! elle n'avait ainsi aucune pression à trouver "l'instant décisif" si cher à Henri Cartier-Bresson. Elle se sentait inspirée par la méthode dite "Straight Photography" , celle de la photographie pure, une technique appréciée des photographes américains Alfred Stieglitz et Edward Weston. La photographie pure exige une composition rigoureuse qui transcrit la réalité. Toute modification ou intervention sur le négatif est évitée. Elle a photographié cette sculpture monumentale de 2005 à 2013, en tournant autour d'elle, encore et encore, de manière presque obsessionnelle, capturant et mémorisant ses formes sous toutes les lumières du jour, en toutes saisons et durant certaines nuits. Elle possédait une trentaine de bonnes photographies quand elle a décidé de les montrer à Luca Notari, éditeur qui lui a suggéré de les montrer au galeriste et éditeur Patrick Cramer, qui a une galerie contemporaine à Genève et une collection unique de gravures de Henry Moore, parmi d'autres très grands artistes d'art moderne, telle que Miro, Picasso et Chagall. Dans les années septante, son père, Gérald Cramer, avait été l'intermédiaire de la vente de 'Reclining Figure : Arch Leg' au Musée d'art et d'histoire à Genève. Le collectionneur a regardé attentivement les photos et lui dit franchement que le livre, ainsi, serait un peu "plat" . Il lui a par contre suggéré de photographier toutes les éditions de la sculpture, s'agissant d'un multiple. Textes en français + traductions anglaises et autres, selon le pays où chaque multiple de la statue a été photographié.

06/2022

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Beaux arts

Argan et Chastel. L'historien de l'art, savant et politique, Textes en français et en italien

Le savant peut-il s'engager en politique ? Giulio Carlo Argan (1909-1992) et André Chastel (1912-1990) en étaient convaincus. Dans l'Europe ravagée de l'après-guerre, ils comprirent que le patrimoine artistique ne survivrait qu'au prix d'une politique volontariste, soutenue par l'opinion publique éclairée. C'est pour porter ce combat qu'ils consentirent à descendre dans l'arène publique, Argon comme maire de Rome et sénateur et Chastel avec sa fameuse tribune dans Le Monde. Les textes réunis id sont issus du colloque accueilli à Rome en mars 2012 par la Villa Médicis et l'Accademia dei Lincei. Inscrits dans le sillage de Max Weber, ils explorent un aspect méconnu du rôle politique joué par les historiens de l'art au cours du XXe siècle. Outre Argan et Chastel, l'évocation de Venturi, Malraux, Ragghianti, Picon, Zeri, Girard et Spadolini, a fait ressurgir cette période où l'art occupait une place centrale dans le débat public. Loin d'apparaître comme un supplément d'âme relevant du divertissement, la culture artistique était alors considérée comme l'une des conditions de la pensée, éclairant la compréhension sensible du monde, la conscience critique et, in fine, l'exercice de la citoyenneté. Aujourd'hui en quête d'un nouveau souffle, notre politique culturelle peut certainement s'inspirer du combat mené par ces savants. Elle retrouvera ainsi le fil de ce qui, naguère, désignait l'olium, le "riposo attivo" des Anciens. Il permettait aux hommes libres d'établir avec la connaissance et l'art, une relation empreinte de patience, de profondeur, de gratuité, de contemplation, où la recherche du plaisir s'accordait avec la construction de soi. Dans une époque qui parait entièrement dédiée au technicisme, à l'économie et à l'immédiateté, h démocratisation de l'accès au savoir sur l'art, notamment grâce à l'éducation, offre donc une résistance précieuse. Exhumer l'atium peut nous aider à redonner sens à la culture en sollicitant des valeurs inséparables de la conscience humaine comme de la démocratie. La publication de ces actes a reçu le soutien de l'Institut national d'histoire de l'art, de l'EPHE (Histara EA 4115) ainsi que de l'Académie de France à Rome.

03/2014

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Sciences historiques

L'oeil de l'histoire. Tome 3, Atlas ou le gai savoir inquiet

À quiconque s’interroge sur le rôle des images dans notre connaissance de l’histoire, l’atlas Mnémosyne apparaît comme une oeuvre-phare, un véritable moment de rupture épistémologique. Composé, mais constamment démonté, remonté, par Aby Warburg entre 1924 et 1929, il ouvre un nouveau chapitre dans ce qu’on pourrait nommer, à la manière de Michel Foucault, une archéologie du savoir visuel. C’est une enquête « archéologique », en effet, qu’il aura fallu mener pour comprendre la richesse inépuisable de cet atlas d’images qui nous fait voyager de Babylone au XXe siècle, de l’Orient à l’Occident, des astra les plus lointains (constellations d’idées) aux monstra les plus proches (pulsions viscérales), des beautés de l’art aux horreurs de l’histoire. Ce livre raconte, par un montage de « gros plans » plutôt que par un récit continu, les métamorphoses d’Atlas, ce titan condamné par les dieux de l’Olympe à ployer indéfiniment sous le poids du monde, en atlas, cette forme visuelle et synoptique de connaissance dont nous comprenons mieux, aujourd’hui, depuis Gerhard Richter ou Jean-Luc Godard, l’irremplaçable fécondité. On a donc tenté de restituer la pensée visuelle propre à Mnémosyne : entre sa première planche, consacrée à l’antique divination dans les viscères, et sa dernière, hantée par la montée du fascisme et de l’antisémitisme dans l’Europe de 1929. Entre les deux, nous aurons croisé les Disparates selon Goya et les « affinités électives » selon Goethe, le « gai savoir » selon Nietzsche et l’inquiétude chantée dans les Lieder de Schubert, l’image selon Walter Benjamin et les images d’August Sander, la « crise des sciences européennes » selon Husserl et le « regard embrassant » selon Wittgenstein. Sans compter les paradoxes de l’érudition et de l’imagination chers à Jorge Luis Borges. Oeuvre considérable de voir et de savoir, le projet de Mnémosyne trouve également sa source dans une réponse d’Aby Warburg aux destructions de la Grande Guerre. Non content de recueillir les Disparates du monde visible, il s’apparente donc à un recueil de Désastres où nous trouvons, aujourd’hui encore, matière à repenser, à remonter, poétiquement et politiquement, la folie de notre histoire.

11/2011