Recherche

romancière invitation SILQ

Extraits

ActuaLitté

Revues

L'atelier du roman N° 111 : Adalbert Stifter. Avant que la nature disparaisse

Un numéro consacré à Adalbert Stifter (1805-1868) peut paraître surprenant vu l'intérêt de L'Atelier du roman pour les romanciers qui ont durablement marqué l'histoire et l'art du roman. Natif de Bohême, pays faisant à l'époque partie de l'Empire autrichien, Stifter a très peu voyagé. Et, étant Inspecteur des écoles primaires en Haute-Autriche, il a peu habité la Vienne cosmopolite. Peintre et prosateur, avec plusieurs romans et recueils de nouvelles à son actif, Stifter est resté très réfractaire aux grands bouleversements artistiques et culturels qui ont commencé à secouer l'Europe au milieu du XIXe siècle. Il est considéré, en général, comme l'un des initiateurs de l'esthétique biedermeier, esthétique magnifiant les valeurs de la famille et de la vie campagnarde. Ce qui ne l'a pas empêché d'obtenir l'approbation de ses contemporains, ainsi que des grands écrivains de tous bords allant de Nietzsche à Kafka et de Walser à Kundera. Signalons de surcroît que l'oeuvre de Stifter continue à être traduite et à fasciner un grand nombre de lecteurs. Comment expliquer cet intérêt pour une oeuvre à première vue si résolument tournée vers le passé ? Difficile d'y répondre si on juge les écrivains selon le seul critère du progrès. Mais le dilemme chez Stifter n'est pas de choisir entre le progrès et l'immobilisme, mais entre l'accélération tous azimuts prônée par la science contemporaine et la lenteur qu'impose le rythme de la nature. Toute sa littérature, déployée sur fond de la grande nature, est un effort minutieux et permanent pour empêcher nos sens d'être engloutis par le timing scientifique. Observer, encore et toujours observer. S'émerveiller devant le miracle infini de la nature. Certes, Stifter n'a pas marqué l'histoire du roman. Mais il a marqué, d'une manière inimitable, l'histoire de l'humaine condition : l'homme qui ne s'émerveille pas devant une fleur sauvage est perdu tant pour la nature que pour le savoir. Dans le reste de la matière, à part nos chroniques venues du Québec, des Etats-Unis et de l'Allemagne, et les pages de critique littéraire, signalons l'article de Riccardo Pineri sur le mythe des origines et celui de Fernando Arrabal sur les vertus pédagogiques des grands-mères. Et comme dans chaque livraison, l'ensemble accompagné des dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.

12/2022

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Mozart et Don Juan. Nouveaux documents publiés

" Que n'a-t-on pas écrit et sur la vie de Mozart et sur le drame où il a condensé toutes les merveilles de son génie ! Les poètes surtout, les romanciers et les artistes se sont emparés, depuis une trentaine d'années, du sujet de Don Juan, et ont élevé autour du chef-d'oeuvre de Mozart une sorte de légende mystérieuse à travers laquelle il est assez difficile d'apercevoir la vérité. Le premier écrivain qui ait jeté un regard perçant sur l'oeuvre bien-aimée de Mozart, celui qui en a d'abord compris et révélé la profondeur, on l'a déjà nommé, c'est Hoffmann. Cet homme éminent, qui joignait à des connaissances très réelles en musique une imagination souple, féconde, et la double vue de l'initié, nous a raconté, dans une page admirable que tout le monde a lue, au milieu de quels ravissements de la pensée lui était apparue un soir la grande figure de don Juan. Dans ce récit, où la fiction se confond avec la réalité, et où la critique la plus pénétrante se cache sous les arabesques fantastiques d'un rêve de poète, Hoffmann s'élève jusqu'à l'idéal du compositeur, s'anime de son souffle et découvre le secret de son drame terrible, dont il nous explique les lugubres merveilles. C'est Hoffmann qui a éveillé l'attention de l'Europe sur la portée philosophique du chef-d'oeuvre de Mozart et qui en a le premier indiqué le sens mystérieux. Il se présente ici une question : - Dans quelle mesure faut-il accepter cette poétique interprétation de la pensée du musicien ? La figure de don Juan, telle que l'a popularisée le vigoureux pinceau d'Hoffmann, est-ce bien celle qui vit et respire dans le poème de Mozart ? Ce grand artiste, dont les goûts simples et le caractère naïf étaient à l'unisson de sa vie modeste et laborieuse, a-t-il eu conscience des idées sublimes et des aspirations infinies que lui prête son ingénieux et romanesque commentateur ? Quelle est enfin la véritable signification de l'opéra de Don Juan, et que faut-il penser des magnifiques peintures qu'il a inspirées aux poètes depuis qu'Hoffmann leur eut appris à déchiffrer l'harmonie de Mozart ? "

03/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Défauts dans le miroir

Il s'agit moins d'une autobiographie que d'un autoportrait : le récit ne respecte la chronologie qu'en s'accordant une assez grande liberté. On retrouve ici la démarche si souvent adoptée par le grand romancier australien dans ses ouvrages de fiction. Ainsi, cette public school dont il parle avec une amertume impitoyable est-elle en Australie, en Angleterre ? On hésite à se prononcer - puis tout s'ordonne dans la perspective de l'ensemble. Ce vagabondage de la mémoire, ces retours, ces retouches sont ceux d'un peintre (et Patrick White a toujours été passionné par la peinture, autant que par le théâtre), mais d'un peintre qui travaille longuement un coin de son tableau, quand le reste demeure à l'état d'ébauche. L'arbitraire qui peut frapper d'abord dans la place accordée à tel personnage est en soi-même un jugement. Nous voyons assez fugitivement le père, abondamment la mère, mais presque autant certains serviteurs familiers et, ce qui peut paraître soit un choix délibéré, soit un attrait irrésistible auquel cède le souvenir, se retrouve aussi bien dans les événements rapportés. Il serait naïf de s'étonner que personnes et paysages soient décrits selon l'importance relative qu'ils ont gardée dans la mémoire de cet écrivain d'humeur, ennemi du cliché. La Grèce qu'il parcourt, après la guerre, est comme vidée de tout site classique mais envahie par la vulgarité, la matière plastique et le béton. La présence humaine importe beaucoup plus pour ce promeneur du temps et de l'espace que les témoignages de l'Antiquité ; et c'est sans doute ce qui justifie la série de textes clôturant le livre, des prises de position à l'égard de la politique australienne, du théâtre, avec des portraits volontiers féroces. Règlement de comptes avec les autres et avec soi-même qui devrait passionner les lecteurs de l'ouvre romanesque en ce qu'il révèle, outre les conditions de sa naissance, les obsessions auxquelles il répond chez cet homme et qui a prêté beaucoup de lui-même à ses héros, mais sans jamais se révéler encore avec une aussi complète liberté. Franchise, intransigeance, découverte de soi à la faveur de sa propre création, finalement acte de gratitude envers la vie : une telle absence de complaisance est assez rare pour qu'on l'admire dans cette entreprise difficile qu'est un autoportrait.

03/1985

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"Je pourrais faire un ouvrage qui ne plairait qu'à moi et qui serait reconnu beau en 2000" : Stendhal tiendra promesse, écrira pour lui-même, tout en songeant à la postérité et aux générations futures. Il vient tard au genre romanesque, à quarante-trois ans seulement, avec Armance. Avant, il a exercé sa plume dans différents domaines. Mais ce sont ses romans qui le distinguent aujourd'hui à nos yeux. Il est considéré comme le premier romancier "réaliste", devançant Balzac d'une courte tête. Peindre l'époque sans verser dans la caricature, être réaliste sans tomber dans le vérisme mort-né, décrire des moeurs vouées à devenir caduques en lorgnant sur l'immortalité : les impératifs d'écriture qu'Henri Beyle s'était fixés pouvaient paraître contradictoires. Pourtant, Stendhal a gagné son pari : il a écrit des romans qui, quoique réalistes, sont passés à la postérité. Le Rouge et le Noir incarne l'accord parfait entre une représentation historique, réaliste, satirique, et une intrigue héroïque transcendant la situation politique et sociale de l'heure. La "chronique de 1830" est entrée dans un éternel présent. Les éditions successives des oeuvres de Stendhal reflètent l'importance toujours plus grande qu'il revêt aux yeux de chaque nouvelle génération. Celle dont la Pléiade publie aujourd'hui le premier volume comptera trois tomes et propose une organisation nouvelle, puisque tous les textes narratifs y sont classés dans l'ordre chronologique de leur composition. Enfin, pourrait-on dire : aussi étonnant que cela paraisse, c'est la première fois que cette disposition, souvent adoptée pour d'autres auteurs, est appliquée à Stendhal. L'usage, jusqu'à présent, voulait que l'on procédât à des regroupements qui, quelle que fût leur pertinence, n'avaient pas été voulus par l'écrivain, mais recueillaient plus ou moins fidèlement l'héritage de son premier éditeur. C'est ainsi, par exemple, que différents textes étaient rassemblés sous le titre de Chroniques italiennes - titre célèbre, mais qui recouvre des réalités bien différentes selon les cas : s'il a songé à réunir les histoires qu'il avait tirées de ses "manuscrits romains", Stendhal n'a jamais élaboré le sommaire d'un tel recueil... Dans les Ouvres romanesques complètes que propose la Pléiade ne figurera aucun recueil "factice". Chaque texte y est publié à sa date, de telle sorte que le parcours fictionnel de l'auteur d'Armance soit - enfin, donc - restitué dans sa continuité et dans sa logique.

02/2005

ActuaLitté

Humour

Chroniques de La Montagne 1952-1961

Alexandre Vialatte (1901-1971) a longtemps partagé le sort de Stendhal : il fut un auteur pour happy few. Si ses livres ne lui ont pas attiré des lecteurs en grand nombre, ils ont en revanche suscité l'admiration des meilleurs, tel Malraux, Edmond Jaloux ou Jean Paulhan. A vingt et un ans, il partit en Rhénanie comme traducteur civil dans les bureaux militaires. Il restera cinq ans à Spire et à Mayence. C'est l'époque de la découverte de Nietzsche, de Thomas Mann, de Brecht, et surtout de ce grand humoriste Kafka, qu'il est le premier à introduire en France. Mais il dirige aussi la Revue rhénane, lancée par le haut-commissaire de la République française dans le but de faire triompher l'idée que le Rhin ne sépare pas des voisins mais les unit. Rédacteur en chef et journaliste, il invente un genre littéraire, la chronique, qui lui convient si parfaitement qu'il le cultivera avec un bonheur exceptionnel pendant plus d'un demi-siècle. Ce romancier, ce traducteur est un chroniqueur de génie ayant donné des centaines de textes à des dizaines de périodiques : tantôt compte rendu de spectacle ou de lecture, tantôt récit d'une rencontre, tantôt observation des signes du temps (par exemple, la montée du nazisme en Allemagne), tantôt réflexion philosophique. Il y a des moments où le spectacle le plus banal peut devenir allégorie oui symbole, disait Baudelaire, flâneur par excellence, qui savait tirer de toute chose une moralité amère. Tel Alexandre Vialatte, grand moraliste du XXe siècle. " D'où sortent toutes ces choses ? D'un film ? De la mémoire ? On erre dans sa mémoire comme dans un vieux musée. On s'égare. Sur une petite place où clignote la lumière d'un restaurant jaunâtre, une statue s'élève sous les tilleuls, qu'on discerne mal dans cette ombre. On l'éclaire avec une lampe-torche. On retrouve le visage de son meilleur ami. Déjà... " Par la quantité de ses chroniques, par leur qualité, Vialatte s'impose comme un Socrate moderne. On trouvera ici, réunies pour la première fois, les 898 chroniques écrites pour La Montagne de 1958 à 1971. Un tiers n'a jamais été repris en volume. C'est là un monument qui a la valeur d'un inédit. ROBERT KOPP

10/2000

ActuaLitté

Revues

Europe N° 1115, mars 2022 : Georges Séféris, Gilles Ortlieb

Dans la proximité physique comme dans l'exil, Georges Séféris (1900-1971) partagea toute sa vie les nombreuses épreuves qui, au cours du XXe siècle, furent imposées au peuple grec. Chez ce natif de Smyrne, sur la côte orientale de la mer Egée, la gravité de ton et de registre poétique a été déterminée par l'expérience précoce du déracinement, à l'occasion de la "Grande Catastrophe" des années 20, qui fit des milliers de victimes en Asie Mineure et provoqua l'afflux en Grèce de plus d'un million de réfugiés. Poète, diariste, épistolier, romancier, essayiste, traducteur, Séféris a expérimenté ces différentes possibilités d'écriture qui tendent toutes à conférer à l'homme un temps et un espace habitables. "Maître en art et en droiture de vie", il considéra qu'il était de son devoir de dénoncer les abus du pouvoir et notamment la dictature des colonels. Prix Nobel de littérature en 1963, cet admirable poète apparaît comme le héraut d'un style fragmentaire construit sur l'éphémère, mais qui fascine par les profondeurs sur lesquelles il ouvre. Son oeuvre, enracinée dans le passé et le présent de la Grèce et de l'hellénisme, ne s'en adresse pas moins à tous, portée, comme l'écrivait Gaëtan Picon, par "une langue si simple, proche du langage de tous les jours, de l'oraison du matin et du soir, mais toujours consacrée par la solennité poétique". Forte déjà d'une trentaine de livres, l'oeuvre de Gilles Ortlieb est celle d'un écrivain tour à tour flâneur, fantôme, voyageur sans bagages, aventurier de la lenteur, archéologue des friches et des jachères, scribe de l'effacement, géographe de filme du monde, veilleur et éveilleur, dont le langage, soumis au réel, évolue entre le souci d'harmonie et la réceptivité aux surprises. Voir et nommer, pour Gilles Ortlieb, c'est une manière de sauver ce qui reste de paysages à l'abandon d'écrivains et de peintres aux traces effacées parle temps. Le cahier que nous lui consacrons tente de suivre les variations et la basse continue d'une écriture qui emprunte volontiers des chemins de traverse et se sert des mots "moins pour dévoiler leur sens immédiat que pour les contraindre à livrer ce que cache leur silence".

03/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Zola d'Ouest en Est. Le naturalisme en France et dans les deux Allemagnes

Ce livre inscrit la réception de Zola dans le contexte de la Guerre froide. En 1952, l'auteur est mort depuis un demi-siècle. Deux images lui collent encore à la peau : celle de l'écrivain naturaliste "putride" et celle du défenseur de Dreyfus. Des images qui à cette époque font encore polémique. Il apparaît cependant que Zola bénéficie d'une véritable réhabilitation de la part de la critique dans les deux blocs. L'Ouest et l'Est adoptent des stratégies différentes, en fonction de leurs priorités respectives et de leur confrontation, chacun valorisant une image de Zola contre une autre. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France fait de lui un modèle de l'intellectuel engagé ; puis les travaux issus de la Nouvelle critique redécouvrent l'écrivain. Dans les mêmes années, sous l'impulsion du grand romaniste Victor Klemperer - l'auteur de LTI. La Langue du Ille Reich - et de son assistante Rita Schober, la RDA entame un processus de réhabilitation de Zola en tant que grand écrivain réaliste, tandis que la RFA ne s'intéresse guère à lui. Il faut attendre les années 1970 pour que de nouvelles lectures voient le jour en République fédérale, à la faveur d'une repolitisation de la critique universitaire. Dans la " patrie des ouvriers et des paysans ", Rita Schober, qui a été choisie dans les années 1950 pour retraduire l'ensemble des Rougon-Macquart, ne se contente pas de réévaluer Zola comme romancier du prolétariat. Elle déploie les richesses de son esthétique réaliste. Affrontant le verdict marxiste jusque-là hostile à l'écrivain naturaliste, elle s'inscrit néanmoins dans les limites d'un système. En l'espace d'une vingtaine d'années, elle assouplit les principes esthétiques en vigueur en RDA, restituant au marxisme sa dimension humaniste. Aurélie Barjonet s'attache à retracer une histoire intellectuelle et culturelle récente et significative. Utilisant une approche comparatiste qui confronte des réceptions croisées, elle nous offre une relecture originale qui permet d'évaluer l'impact posthume de Zola, intellectuel et écrivain. Elle met au jour les obstacles auxquels son oeuvre capitale s'est heurtée dans la critique de la seconde moitié du vingtième siècle. Si les contradictions inhérentes à l'oeuvre ont été le moteur de la création zolienne, elles expliquent aussi l'aventure de sa réception. On peut penser que cette réception a joué un rôle important dans l'évolution de la critique moderne.

11/2010

ActuaLitté

Monographies

Eloge de la lumière. Pierre Soulages - Tanabe Chikuunsai IV, Edition bilingue français-anglais

Captant la clarté jaillie de la nuit, certaines oeuvres, d'une beauté unique, révèlent et enchantent les couleurs de l'ombre. Les collections de la Fondation Baur, musée des arts de l'Extrême-Orient, regorgent de ces perles rares, attirant visiteurs du monde entier. Au sein des vitrines dédiées aux grès chinois de l'époque Song (960-1279), les bols tenmoku aux revêtements irisés, parcourus de "fourrures de lièvre" , de "gouttes d'huile" en sont d'extraordinaires témoignages ; plus proche dans le temps, au sein de l'ensemble exceptionnel de porcelaines chinoises monochromes des XVII et XVIIIème siècles, on peut aussi découvrir les "poussières de thé" ou les "noirs miroirs" aux reflets ondoyants. Dans les espaces aux éclairages tamisés dévolus à l'art japonais, nombre des objets réunis par Alfred Baur condensent une esthétique du demi-jour, si justement célébrée par le romancier Tanizaki Junichiro dans son incontournable Eloge de l'ombre. Ainsi le noir profond des objets en laque en particulier - fourreaux de sabres, boites à thé, à encens, écritoires - aux surfaces ciselées, polies, ajourées, attise poudres et fils d'or, incrustations de métal, de nacre ou d'émaux. C'est dans le sillage de cet héritage en clair-obscur que la Fondation Baur a souhaité accueillir le temps d'une exposition quelques-uns des chefs-d'oeuvre du maitre des "noirs lumière" , Pierre Soulages. La complicité de son art nouée avec "l'épaisseur du silence" attachée selon les mots de Tanizaki, dans la culture visuelle de l'archipel, aux "couleurs des ténèbres" , quoique purement contingente n'en est pas moins manifeste. Ses oeuvres ont parfois suscité des rapprochements avec la calligraphie ou la laque et pourraient aussi dialoguer avec la "peinture de l'envers" (urazaishiki) ; l'objet de cette exposition est de proposer une autre rencontre avec le Pays du soleil levant, née cette fois dans les lignes érigées, le son et la lumière perçant des forêts de bambous ; à la "sculpture abstraite" née selon Pierre Soulages de l' "écriture des branches dans l'espace" , répondent les tiges et les noeuds du bambou modelé en clair-obscur par un artiste d'exception, Tanabe Chikuunsai IV. Héritier de traditions et de techniques ancestrales, quatrième de sa génération, il travaille le végétal d'un regard neuf, sculptural et lumineux.

11/2021

ActuaLitté

Philosophie

Le petit métaphysicien illustré

Jean-Charles Pichon (1920 - 2006), romancier, poète, auteur dramatique, dialoguiste, philosophe, fut l'homme du paradoxe : une soixantaine de ses ouvrages ont été publiés, il a reçu des prix littéraires, été reconnu comme un pair par Hervé Bazin, Albert Camus, Lévi Strauss... Et il demeure inconnu du grand public. C'est sans doute que sa pensée dérange. Son oeuvre métaphysique, qui se situe dans la lignée de celle de Mircéa Eliade, est basée sur l'étude des mythes et des croyances qui ont accompagné l'humanité depuis des millénaires. Il en a étudié les formes, les rythmes et les figures - leur naissance, leur apogée et leur déclin. Ce faisant, il a dénoncé les impostures des églises et - pis encore en notre époque - celles des rationalistes scientistes. Se fondant sur un savoir encyclopédique, son raisonnement d'une rigueur implacable nous fait porter un regard lucide sur l'histoire de l'humanité et sur son avenir. Ecrit de 1985 à 1988, avec une préface de 1977, Le Petit Métaphysicien illustré constitue un livre indispensable pour ceux qui veulent suivre cette route. Jean-Charles Pichon y développe des notions qu'il utilisera dans ses oeuvres postérieures (le PAT et le PAN, la Forme Vide, l'analemme, etc.). Il s'agit en réalité d'une sorte de "manuel du gay sçavoir", d'un "discours de la méthode" métaphysique, d'une "défense et illustration" des vocables précis qui permettent au mythologue de confondre les mythomanes. Sa machine y est décrite, basée sur les aspects de l'objet : vocable, nombre et figure. De nombreuses machines y sont également étudiées, notamment celles qui constituent Sindbad le marin ou l'Apocalypse, mais aussi celles écrites par Attar, Goethe, St Thomas d'Aquin, Joachim de Flore, St Jean de la Croix, Roussell, Kafka, Duchamp, Artaud ... Puisse ce guide vous aider dans votre propre cheminement. "C'est pourquoi je ne conclus pas ce livre. Ferme le, ami. Dors et rêve un poème. Je t'ai donné peu de chose, somme toute : un nombre magique et quelques sommations, un analemme qui fut une croix et la redevient sans cesse, le plus concis des vocabulaires : 6 dieux, vivants ou morts, recréant les 12. Mais ce peu est sûr. Où que tu ailles, quoi que tu fasses, quelle que soit la sentence qui te menace, tu peux l'emporter avec toi". (p. 331).

06/2014

ActuaLitté

Policiers

Rackets

Jimmy Dolan s'est frayé un chemin jusqu'à l'université en travaillant sur des chantiers de construction. Aujourd'hui il est responsable des relations publiques du maire de New York, un républicain bon teint. Mais son destin va basculer lors d'une réception à la mairie, où il est pris à partie par Frankie Keefe, le patron de la section locale du syndicat des camionneurs, qui est aussi l'instrument de la Mafia. Jimmy ne peut s'empêcher de riposter et envoie Keefe au tapis, ce qui lui coûtera son poste. Au cœur de l'altercation entre les deux hommes, la réélection du leader du syndicat, poste auquel Mike Dolan, le père de Jimmy, est candidat. Un candidat gênant. Toute sa vie, il s'est battu pour un syndicalisme honnête, mais il ne bénéficie pas de la moindre protection, comme il l'apprendra à ses dépens. Pris dans une nasse d'intérêts contradictoires, la famille Dolan va devoir affronter de redoutables adversaires...En exergue de Rackets figure cette phrase de Jimmy Hoffa, qui fut le patron du syndicat des camionneurs américains : "Chaque homme a son prix ; le vôtre, c'est combien ?" Le vrai sujet du livre est là : la corruption de toutes les valeurs, politiques, civiques, humaines, par l'argent. C'est le plus vieux thème du roman noir, mais revisité de façon originale par Thomas Kelly qui sait ménager suspense, coups tordus et rebondissements, tout en continuant son œuvre de chroniqueur de la ville de New York, qu'il évoque en une fresque aux couleurs riches et contrastées. Plongée au cœur des pouvoirs occultes, des luttes d'influences et des intrigues de clans, Rackets est aussi, à travers l'histoire d'une famille, un hommage à la classe ouvrière irlandaise rendu par un romancier au souffle exceptionnel.« On sort de ce roman noir un peu K.-O. comme après un film de Clint Eastwood ou un roman de GeorgePelecanos. »Lire«Kelly excelle dans l’hymne aux mains calleuses des immigrants qui ont ‘fait’ New York. »Le Figaro littéraire« Une fresque impeccablement construite, brutale et efficace, profondément humaine. »Paris MatchDe Thomas Kelly sont précédemment parus chez Rivages Le Ventre de New York (Rivages/Noir 396, 2001) et Les Bâtisseurs de l’Empire (Rivages/Thriller, 2007)

04/2010

ActuaLitté

Actualité et médias

Laissez-nous faire ! On a déjà commencé. Manifeste pour les Faizeux

Divisé, plombé par ses problèmes politiques, économiques et sociaux, notre pays subit une longue et grave crise, sans que le stérile mouvement de balancier qui fait alterner au pouvoir les traditionnels partis de droite et de gauche y apporte le moindre commencement de solution. Les élites se maintiennent en place, et le monopole de la révolte grandissante est laissé aux extrêmes. Convaincu que le problème n'est pas la classe politique mais les citoyens (Jusqu'à quand allons-nous assister à ce spectacle sans réagir ? Resterons-nous inertes et obéissants ? Que ferons nous, ou pas ?), Alexandre Jardin écrit aujourd'hui un manifeste enthousiaste, un appel à une société d'acteurs se prenant en main au lieu d'être spectateurs de leur morosité - à l'image de ce marchand malouin qui, à la question "Comment l'Etat peut vous aider ?" que lui posait Colbert, répondit : "laissez-nous faire !" Ce livre de colère positive est également un coming out : Alexandre Jardin y avoue qui se cache sous le romancier alerte et joyeux qu'il a longtemps été. Dans un récit très personnel, il raconte sa double vie de citoyen engagé désormais à 100 % dans une stratégie en cours pour relancer la France par en bas sans rien attendre d'en haut. Commencé avec l'association Lire et Faire Lire (qui a depuis plus de quinze ans entrepris avec succès de donner le goût de la lecture à tous les enfants de nos écoles), ce combat quotidien de militant associatif se poursuit aujourd'hui avec Bleu, Blanc, Zèbre, une association en plein développement qui a résolu de fédérer les Faizeux - pas les diseux - qui, sortant du cadre, fabriquent déjà des solutions concrètes, au sein de la sphère privée comme de la sphère publique, pour réparer notre nation, et ce dans tous les domaines (chômage, alimentation, bancarisation, couverture sociale, alphabétisation, transports, etc.) Tour à tour livre d'analyse, passage aux aveux, roman d'action peuplé de personnages truculents et mode d'emploi d'une révolution solidaire, Laissez-nous faire dévoile la stratégie de la société civile menée par Alexandre Jardin pour qu'en 2017 les Républicains puissent faire obstacle au recours extrémiste, retrouver la puissance et la joie d'agir, et donner l'envie de recommencer l'époque et notre pays !

04/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1892-1945

L'amitié qui a uni André Gide et Maurice Denis est peu connue. Sans doute parce que, entre le peintre catholique et le romancier hédoniste, on imagine mal qu'un accord profond ait pu s'établir durablement. Et pourtant, les deux cent trente lettres ici rassemblées témoignent de la persistance, sur une quarantaine d'années, d'une estime et d'un attachement sincères. Ce qui les rapprocha, au mois d'août 1892, fut une entreprise assez exceptionnelle ; ces deux débutants, âgés de vingt-trois et vingt-quatre ans, allaient réaliser bien plus qu'un simple livre illustré, une commune œuvre d'art, où deux langages, l'écriture et le dessin, s'accompagnent et se fécondent mutuellement. Quand il conçut Le Voyage d'Urien, Gide n'était pas encore trop sûr de ce qu'il allait dire ; il peinait à se différencier du symbolisme, tandis que Denis était déjà le théoricien du groupe des Nabis ; et c'est en assistant à la naissance des illustrations qu'il fut encouragé à mener à bien son projet. Ainsi l'œuvre ultérieure de Maurice Denis allait-elle avoir pour lui un intérêt particulier, comme le développement sur un autre plan de sa propre pensée. Nous participons ici à quelques moments majeurs de ce commerce intellectuel, comme ce soir de janvier 1898, quand un parfait hasard les fait se rencontrer sur une place de Rome : Gide, qui connaît déjà les lieux, sert de guide à Denis, et les discussions qu'ils ont alors les aident à préciser de façon décisive leur évolution vers un art fait de maîtrise et de discipline. Neuf ans plus tard, c'est Denis qui entraîne Gide dans les musées d'Allemagne, où ce dernier trouve l'inspiration de son Retour de l'Enfant prodigue. Ponctuée par des faire-part de naissance illustrés par Maurice Denis, cette correspondance d'artistes, à laquelle s'invitent parfois Marthe Denis et Madeleine Gide, revêt aussi des aspects familiers. Il faudra attendre le lendemain de la Grande Guerre pour que ces liens se distendent, la mort de Marthe Denis coïncidant avec le premier différend idéologique entre les deux hommes. C'est tout un pan de la vie artistique de la Belle Epoque qui est ici restitué, grâce à ces lettres mais aussi aux illustrations de Maurice Denis, souvent inédites, qui les accompagnent.

10/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

Cahiers Vassilis Alexakis 5 - Quête et enquête. Quête et enquête

Cette cinquième livraison des Cahiers Vassilis Alexakis rassemble les communications du colloque "Quête et enquête" qui s'est tenu à l'Université de Picardie les 2 et 3 mai 2019. Quête et enquête : à travers ces deux mots réunis par l'étymologie, il s'agissait de s'interroger sur le fait que les romans de Vassilis Alexakis répondent souvent à la fois à une quête et à une enquête, dévoilant ainsi une écriture originale qui explore plusieurs genres littéraires. Les héros des romans 'Alexakis sont presque toujours en quête. Mais quelle quête ? Dans les premiers romans, il y a celle de l'espace grec, de la langue et de l'identité (Talgo, La Langue maternelle), de l'amour et de la femme aimée (Le Coeur de Marguerite), des proches disparus (la mère dans Je t'oublierai tous les jours et La Langue maternelle, le père dans Les Mots étrangers, le frère dans Le Premier Mot) et de la mémoire perdue (La Clarinette), celle des mots (La Langue maternelle, Les Mots étrangers, Le Premier Mot), des souvenirs de l'enfance (L'Enfant grec), etc... S'il est toujours "en quête" , le héros alexakien parvient à ses fins parce qu'il enquête comme un policier ou un journaliste : il est vrai que ces deux professions présentent des similitudes dans l'investigation. En outre, Alexakis a été journaliste pendant de nombreuses années, après sa formation à l'école de Lille. Ses romans comportent donc souvent des enquêtes. Ainsi, dans La Langue maternelle, il y a l'énigme de Delphes qui cache une autre enquête beaucoup plus personnelle. Chez Alexakis, l'enquête est presque toujours nécessaire pour fournir la matière de l'un des sujets du roman : comme dans La Clarinette, la recherche initiale va au fil des pages se plier au rythme du roman, s'estomper ou resurgir. L'enquête apparaît comme l'un des outils de la quête personnelle dans la plupart de ses romans. Les communications réunies dans ce volume évoquent ainsi les relations entre les différentes quêtes du romancier et les enquêtes qu'il mène ou confie à son narrateur. Le thème choisi est propice à l'éclatement tant les motifs sont nombreux dans la prose alexakienne : sans chercher une impossible synthèse sur le sujet, on a tenté malgré tout de rassembler ces textes selon des axes qui permettent de mettre en valeur la richesse des thématiques.

11/2020

ActuaLitté

Littérature française

Fraternels

En cette nuit du 18 juin, sur le mont Valérien, l'Ifon 11 du jeune François-Joseph de la Fistinière est fin prêt à filmer son propriétaire dans une position attentatoire à l'honneur de sa famille de militaires. Afin d'enrayer la propagation virale de la vidéo, le patriarche appelle au secours son fils illégitime, patron de la firme Opié, elle-même conceptrice de l'Ifon et numéro un européen de l'énergie. A La Défense, la tour Opié s'éveille : Samia, l'hôtesse d'accueil, prend son poste au rez-de-chaussée ; au trente-sixième étage, le technocadre Kevin Klein convoque toute son habileté informatique pour maquiller la baisse dangereuse des stocks de tantale nécessaires au grand dessein de l'entreprise. A l'autre bout de la planète, en Iamalie, d'étranges aurores boréales plongent dans l'inquiétude une tribu de Kètes. A Cuzco, Pérou, on inaugure l'Horloge du Sud : il s'agit d'en finir avec l'impérialisme occidental et de s'approprier le temps qui, à l'image des saisons, s'égrènera désormais à l'inverse de l'hémisphère nord. Plutôt que de se lamenter sur ce monde qui va à sa perte, sur fond de course effrénée au profit, d'inégalités sociales vertigineuses et de désastres écologiques, le romancier s'invente démiurge. Décidant, lui aussi, d'inverser le processus, il embarque son lecteur éberlué dans une ébouriffante utopie. Les victimes d'hier se réapproprient leur destin : tandis que, dans les Andes, les terres minières reverdissent, deux licenciés d'Opié (dont notre Franjo), ayant rejoint la ZAD de Cadarache, trouvent le moyen de faire imploser la toute-puissance capitaliste ; la vie de Samia, elle, a changé depuis sa rencontre, lors de la Gay Pride, avec Yaqut, dont la défense d'un islam de paix et de lumière l'a convaincue de s'engager à ses côtés dans un djihad... de l'amour ; quant à Tyapsa, la seule survivante de la tribu de Kètes, on la retrouvera, après bien des tribulations, figure centrale d'un final libertaire, burlesque et transgressif. C'est un vibrant éloge au pouvoir de la fiction que cet éblouissant roman-monde, mené tambour battant par un écrivain qui jamais ne doute de la capacité de ses personnages d'aller au bout de leurs désirs.

08/2016

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 5, La Ville ; La Demeure ; Les Larrons

Ce volume s'ouvre sur les deux derniers romans de la "trilogie" des Snopes. Une trilogie, certes : Faulkner l'avait conçue comme telle en 1938, à moins que, comme lui, on ne remonte au tout premier projet, qui date de 1925-1927. Mais si Le Hameau paraît dès 1940, quinze années passent, et quelques grands livres paraissent, avant que le romancier ne revienne aux Snopes. La Ville (The Town) est publié en 1957 ; La Demeure (The Mansion), en 1959. Dans ce dernier volet, Faulkner fait figurer une note liminaire qui pourrait passer pour un "mot d'excuse" - "on trouvera des divergences et différences dans le déroulement de cette chronique particulière au long de trente-quatre années" -, mais qui est en fait l'affirmation de sa liberté. La vie est mouvement ; "la seule alternative au mouvement est l'immobilité, la stase, la mort" ; "l'auteur aime à penser, et espère, que l'oeuvre de toute sa vie fait partie d'une littérature vivante". Du "coeur humain et de ses dilemmes" Faulkner croit désormais savoir tout ce que l'on peut apprendre. Il écrit alors Les Larrons (The Reivers), son dernier "tour de force". Un roman comique, "l"heureuse et souriante conclusion d'une carrière", peut-être, mais bien plus que cela : un roman de formation, et la récapitulation de toute l'oeuvre dont défilent, sous un éclairage nouveau, les grands motifs et les hautes figures : un grand-père banquier qui a tout du "jeune colonel" Falkner, le portrait apaisé d'un père ailleurs faible ou absent, l'exploration de la barrière raciale, la découverte de la sexualité à Memphis, chez la Miss Reba de Sanctuaire, le Mal qui rôde, incarné par le jeune Otis, un Popeye mineur, et, enfin, deux objets de désir antagonistes et échangeables, un cheval de course apparenté à celui de Parabole et le pétaradant emblème de la modernité, l'automobile, qui, avant d'être un "symbole sexuel national" dans L'Intrus et dans La Ville, était déjà l'un des ressorts de Sartoris en 1929. Les Larrons paraît le 4 juin 1962. Faulkner meurt le 6 juillet, peu après une chute de cheval. Ce volume, dont les traductions ont été profondément révisées, clôt la série de ses romans dans la Pléiade. Un volume consacré aux nouvelles paraîtra prochainement.

11/2016

ActuaLitté

Fantasy

Le feu du Royaume

René-Samir mesure près de deux mètres mais il est beaucoup moins grand dans sa tête. Sa seule passion, c'est 'Isa (Jésus en arabe). Après une jeunesse défavorisée et une surprenante conversion, il rêve de devenir prêtre. "Curé racaille dans le neuf trois, c'est choc ! " s'enflamme-t-il. Mais pas si simple. Car malgré une foi aussi fervente que naïve, parfois dangereusement exaltée, René-Samir - qui tient tant à son premier prénom à cause de son récent baptême - est sans cesse recalé pour l'accession aux Ordres Sacrés. Rebuté par les études théologiques, soupçonné de "penchants désordonnés" , déstabilisé par un prêtre psy à la singulière thérapie... tactile, le garçon dépérit dans son séminaire francilien. Pour survivre, il décide alors d'appliquer son plan B : faire raconter sa vie par un écrivain privé, un sexagénaire marginal qui fut prêtre autrefois. Une lumineuse amitié les lie peu à peu tandis qu'ils partagent des goûts communs pour la musique, le cinéma, la gastronomie... et une passion intacte pour leur mystérieux et toujours fascinant "hôte intérieur" que le jeune dépressif appelle avec ferveur 'Isa mon Amour. L'amitié semble pouvoir accomplir des miracles. Mais la menace du terrible Vendredi Noir se précise...

Sans crier gare, quelque part entre La Mecque et le Vatican, ce LIVRE-OVNI intitulé Le feu du Royaume paraît aux Editions du Net le 23 mars 2023 – 1er jour du Ramadan – pour s’achever devant le parvis de N.-D. de Paris, l’avant-veille de Pâques… C’est intrigant, non ? Antinomique ! Et de quel bord est donc ce jeune auteur inconnu ? En tout cas, voilà un cri d’amour fou qui bouleverse, révolte, parfois fait rire aux larmes. Dans une tchatche sublimée par la Foi — une écriture neuve, haletante, pour tout dire incandescente que tout lecteur sensible et non-conformiste n’oubliera pas de sitôt !


R.-S. Helcim NILBEL est un primo-romancier trentenaire. Originaire de Kabylie, il vivote en France depuis une quinzaine d’années, entre petits boulots et rage d’écrire. Depuis qu’il a obtenu sa carte de séjour grâce à un vieil ami qui s’autoproclame « auteur-loser », il s’est fixé deux objectifs : décrocher un emploi d’agent de sécurité en CDI et progresser dans sa maîtrise du français écrit, cette belle langue qu’il a choisi d’honorer et de servir.    

03/2023

ActuaLitté

Acteurs

Chère Marilyn

Août 1962-aôut 2022 : les 60 ans de la disparition de Marilyn Monroe " Le livre de Rosten offre le portrait le plus tendre qui existe sur Marilyn. Un récit aussi beau qu'intime " Norman Mailer Parmi la pléthore d'ouvrages consacrés à Marilyn Monroe, le témoignage de Norman Rosten, paru en 74 aux Etats-Unis, est certainement le plus authentique. Poète, romancier, dramaturge et scénariste, Norman Rosten a été (avec sa femme Hedda) l'un des proches de Marilyn durant les sept dernières années de vie. Il l'avait rencontrée un jour de pluie par l'intermédiaire du photographe Sam Shaw (l'un des plus importants de la carrière de Marilyn, auteur de la photo de couverture). Shaw, en balade avec la comédienne à Brooklyn, s'était réfugié chez ses amis les Rosten pour échapper aux trombes d'eau. En comprenant à tort qu'elle s'appelait " Marion ", les Rosten avaient d'abord pris la jeune fille aux cheveux trempés pour une starlette, petite amie de Shaw. Avant de comprendre que c'était la tête d'affiche de Sept ans de réflexion, récent triomphe au box-office. Ca ne les avait pas empêchés d'être d'emblée séduits par son charme. Toute leur relation sera ainsi placée sous le signe du naturel et de la spontanéité. Par la suite Rosten a d'autant plus fréquenté Marilyn qu'il était très ami avec son troisième mari Arthur Miller. Avec Arthur puis sans, Marilyn et les Rosten passeront quantités de dîners, week-ends, vacances ensemble, de Upper Manhattan à Brooklyn et aux plages de Long Island (où Norman la sauvera quasiment de la noyade un jour qu'elle voulait échapper à une horde de fans). Entre Norman et Marilyn, le lien était d'autant plus fort que la jeune femme, éprise de poésie, lui passait ses textes pour les soumettre à son jugement : " trouves-tu qu'il y ait de la poésie là-dedans ? ". Ils resteront proches jusqu'aux tout derniers instants de la vie de Marilyn. Tressé d'anecdotes drôles ou émouvantes, ce court témoignage, l'oeuvre d'un écrivain, raconte Marilyn avec respect, et affection, et dresse un portrait qui s'impose par sa sincérité, par sa délicatesse, la justesse de son regard. Un diamant brut pour qui veut saisir qui était vraiment Marilyn.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

L'Argent. Un roman d'Emile Zola

Les Rougon-Macquart : histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire. XVIII (1891). Texte intégral. Cet ouvrage s'inscrit dans un projet de sauvegarde et de valorisation de bibliothèques et fonds patrimoniaux anciens appartenant à la littérature des 19e et 20e siècles. Une collection de grands classiques, d'écrits pour le théâtre, de poésie, mais aussi des livres d'histoire, de philosophie ou d'économie, des récits de voyage ou des livres pour la jeunesse à retrouver sur papier avec une mise en page étudiée pour optimiser le confort de lecture. Le héros est Aristide Saccard, frère du ministre Eugène Rougon, qu'on avait déjà vu amasser une fortune colossale dans La Curée. Après une succession de mauvaises affaires, il doit repartir de zéro, mais son ambition est demeurée intacte. Il vend sa luxueuse propriété du parc Monceau afin de régler ses créanciers, puis loue deux étages d'un hôtel particulier à Paris où il installe la Banque Universelle, destinée à financer des projets de mise en valeur du Moyen-Orient. Tout est fait pour attirer petits et moyens épargnants, auxquels on promet des gains faciles et rapides. Les communiqués et articles de presse, les rumeurs savamment dosées font s'envoler les titres de la société. Saccard se retrouve à nouveau au sommet de la gloire et de la puissance. Mais celles-ci sont construites sur du sable, car il ne cesse d'acheter ses propres actions. Thème : Zola en livre une description haute en couleur et en personnages, complétée par la solide documentation qu'il avait amassée1, en plaçant l'action vingt-cinq ans plus tôt, en mars 1864. Comme dans Germinal, il préfère ce décalage dans le temps qui lui permet une relation plus solide de l'intrigue. L'Argent évoque la spéculation financière à une période où Paris est, avec Londres, la première place boursière au monde. Le romancier se livre par endroits à des considérations philosophiques sur le changement "qualitatif" qu'opère dans l'esprit la disposition de ressources importantes, permettant de transformer jusqu'aux paysages eux-mêmes. Avant Francis Scott Fitzgerald, chez qui ce sera un thème récurrent, il laisse entrevoir cette nouvelle perception bien éloignée des principes de 1789 : "Les riches sont différents". Ce thème était déjà en partie abordé dans La Curée.

01/2023

ActuaLitté

Beaux arts

Contre-déclin. Monet et Spengler dans les jardins de l'histoire

Dans Le Déclin de l'Occident, Oswald Spengler voyait en Monet aussi les derniers feux du monde occidental et son livre sombre commencé en 1914 deviendra un best-seller influent dans toute l'Europe après 1918 jusqu'en 1945, pour finalement sombrer dans l'oubli ou presque. Dans sa morphologie historique où l'humanité n'avait pas plus de but que le papillon ou l'orchidée, il annonçait la fin inéluctable de toute la culture occidentale qui avait épuisé son cycle de vie. Or, au moment où Spengler renonçait à devenir le romancier qu'il avait toujours rêvé d'être pour désigner la catastrophe, et alors que l'Europe allait s'abolir dans la boue des tranchées de la Grande Guerre, Monet, l'ancêtre, à moitié mourant, reprenait l'idée de ses nymphéas en élargissant à l'infini le champ de son rêve d'un tout sans fin dans son laboratoire de Giverny. De son jardin artificiel où se mélangeait savamment la double inspiration de l'Occident et de l'Extrême-Orient, il fit ses derniers chefs-d'oeuvre. Installés à l'Orangerie des Tuileries en 1927 et visités aujourd'hui par les amateurs du monde entier, ils sont désormais présentés comme un " monument à la paix " alors que le peintre les avait offerts à la France par l'entremise de Clemenceau comme un monument à la victoire de 1918. Entre-temps, l'Europe avait purgé sa violence dans ses orages d'acier, hantée plus que jamais par le déclin, cette figure imaginée depuis si longtemps par les hommes à partir du moment où le temps fut compté, l'histoire engagée. L'enquête doit être menée pour savoir pourquoi ces grandes peintures de Monet aujourd'hui magnifiées furent à ce point boudées et incomprises dans toute l'entre-deux-guerres et jusqu'à la Libération, où l'on décida tout à coup qu'elles étaient parmi les sources d'inspiration majeure de la peinture abstraite depuis Kandinsky et jusqu'aux grands artistes américains de la seconde partie du XXe siècle, incarnant mieux que toute autre une oeuvre de paix. A travers cette enquête, l'histoire de l'art de la première partie du siècle est revisitée de fond en comble en relation avec le mouvement des passions politiques, des sciences, des techniques et finalement de conceptions du monde irréconciliables.

10/2012

ActuaLitté

Littérature française

Le Joueur. Un roman de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Qui mieux qu'un joueur pouvait décrire la descente dans l'enfer du jeu ? Courant les grands casinos européens, Dostoïevski est criblé de dettes quand il écrit ce court roman. Dans une ville d'eau imaginaire, Alexis est employé dans la maison d'un général russe endetté auprès de son entourage. Paulina, pupille du général, demande à Alexis de jouer à la roulette pour elle, son rang lui interdisant les jeux d'Hasard. Elle a besoin d'argent mais ne dit pas pourquoi à Alexis, amoureux d'elle. Le général a également besoin d'argent, il attend la mort d'une tante et l'héritage, condition pour pouvoir épouser Blanche de Comminges, une femme beaucoup plus jeune que lui. Mais, voilà, la tante découvre le jeu de la roulette... Le Joueur est un roman court de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski paru en 1866. Rédigé1 dans l'urgence, le roman a été dicté en vingt-sept jours2 à Anna Grigorievna Snitkina3. Pressé par son éditeur Stellovski, à qui il avait promis ce roman, contemporain de Crime et Châtiment, Dostoïevski en a néanmoins fait une oeuvre marquante. Contexte d'écriture Ce court roman composé de 17 chapitres est écrit entre les parties V et VI de Crime et Châtiment, en automne 1866. C'est par ailleurs le premier roman qu'il dicta. C'est dans un état de grande anxiété qu'il rédige Le Joueur du fait de sa collaboration avec l'éditeur crapuleux Stellovski. En effet celui-ci lui ayant acheté les droits du futur roman pour peu, a fait signer à Dostoïevski un contrat léonin, comportant une clause qui engage le romancier à rendre le roman pour le 1er novembre 18664. Il ne lui reste donc plus que 27 jours pour écrire le roman, sinon "libre à lui, Stellovski, d'éditer pendant 9 ans comme il le voudrait tout ce que j'écrirai sans avoir à me verser de gratification" . Le 31 octobre de la même année, Dostoïevski se présenta chez l'éditeur, respectant donc les engagements. L'éditeur, avide du gain que lui procurerait le non-respect du contrat, indiqua à un de ses employés de l'annoncer absent pour quelques jours. Dostoïevski ne pouvant se résoudre à accepter les conditions qui l'engageaient, alla déposer son manuscrit dans un commissariat afin de dater le roman au 31 octobre 1866 aux yeux de l'Etat.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Yves Velan. Une poétique de la rupture

Ce volume propose, à travers onze contributions, d'explorer l'oeuvre du romancier suisse romand Yves Velan (1925-2017), oeuvre qui connaît un renouveau éditorial important ces dernières années avec la parution posthume de son ultime roman La Narrateur et son Energumène (Zoé, 2018) et la réédition de ses principaux romans : Je (Seuil, 1959 / En bas, 2023), La Statue de Condillac retouchée (Seuil 1973 / En bas, 2023) et Soft Goulag (Bertil Galland 1977 / Zoé, 2017), Contre-Pouvoir (En bas 1978 / En bas 2021). Ecrivain exigeant, reconnu par des figures importantes du monde intellectuel (dont Roland Barthes et Merleau-Ponty), il a déployé dans chacune de ses oeuvres une grande ambition littéraire qui, par une expérimentation formelle déstructurant langue, discours et narration, exprime un point de vue résolument critique sur le monde et le souci d'un engagement politique fondamental. Communiste, membre du Parti ouvrier populaire du Canton de Vaud de 1945 à 1957, Yves Velan a été frappé d'interdiction d'exercer sa profession d'enseignant en raison de ses activités militantes. Accueilli à La Chaux-de-Fonds, il y sera professeur de français jusqu'à sa retraite en 1991. Pendant une dizaine d'années, entre les années 1960 et 1970, il séjournera à Urbana, et enseignera à l'Université de l'Illinois comme professeur de littérature française du XIXe siècle. Avant qu'il se retire de la vie publique, à la fin des années 1990, il aura été une figure active du monde culturel et intellectuel suisse, en contribuant notamment à la création de différentes revues littéraires. Yves Velan. Une poétique de la rupture revient sur cette oeuvre considérée par certains comme une des majeures de l'art romanesque du XXe siècle, autant en raison de ses audaces formelles que de ses réflexions pénétrantes sur le fait littéraire. Elle est ici abordée en partie à travers une critique génétique qui peut se baser sur les manuscrits originaux et certains inédits de jeunesse, récemment découverts. Un roman fondamental comme Je peut ainsi être éclairé sous un nouveau jour. D'autres contributions s'intéressent au contexte d'écriture de ses oeuvres, telles que Soft-Goulag et Contre-Pouvoir, proposant des lectures circonstanciées de son écriture. Des lettres inédites, des repères chronologiques ainsi qu'une bibliographie fouillée viennent compléter ce volume pour en faire autant une clé de compréhension d'une oeuvre ardue et fascinante qu'un outil de travail de premier plan.

11/2023

ActuaLitté

Sciences politiques

Fédération mondiale. Un Etat pour tous les citoyens du monde

Fédération mondiale est l'ouvrage le plus complet publié jusqu'à présent sur le sujet au niveau mondial. L'auteur "construit" un Etat mondial, qui sera composé des actuels Etats souverains, des membres de l'ONU, et des autres Etats qui ne font pas partie de l'ONU. Cet Etat fédéral aura ses organes (parlement, gouvernement, administration et justice), mais ne possédera ni armes nucléaires ni armes de destructions massives, et il réduira les forces armées, lesquelles forces, avec la police et la protection civile, pourront être mobilisées pour assurer la protection de la population mondiale lors des catastrophes naturelles, contre le terrorisme et autre acte criminel. L'argent économisé sur l'armement, la diplomatie et autre structure - supprimées ou considérablement réduites - et d'autres mesures structurelles (régulation des marchés financiers, responsables de crises financières et économiques, dans le but de les mettre au service de la société ; mesures de caractère économique, écologique et autres) serviront au développement des régions non développées ou insuffisamment développées. Cela assurera une vie décente aux citoyens de ces régions, tout en limitant le phénomène migratoire qui est un problème pour de nombreux Etats en Europe et ailleurs. La Fédération mondiale assurera la paix dans le monde et consacrera une attention particulière à la protection de l'environnement, ce que l'ONU, le G20 et d'autres groupements d'Etats souverains actuels sont incapables de faire. Seul un Etat mondial, doté des pouvoirs classiques étatiques - à qui les Etats actuels céderont leur souveraineté - est en mesure de mener une politique qui serve et respecte tous les peuples et tous les Etats membres d'égale façon. Avec ce livre, je vous offre un "repas inachevé" que vos "terminerez" en allant jusqu'au bout, à savoir, la création d'un Etat mondial. Que chacun d'entre nous fasse un pas dans cette direction et nous y arriverons. Avec ce livre, je fais mon pas dans la direction indiquée. Utilisez vos réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Internet, etc.) pour transmettre aux autres les idées sur la nécessité de la création d'un Etat mondial. Les pionniers de l'idée d'un Etat mondial le méritent de même que les nombreux citoyens qui la soutiennent. Faisons comme Nelson Mandela a dit : "Donnons-nous la main et marchons ensemble vers l'avenir, vers la création d'une société fondée sur l'amitié, l'humanité et la tolérance" (Mandela, 2011, p 79). C'est une invitation à la création d'une Fédération mondiale qui sera bonne pour toutes les personnes de notre planète, quelles que soient leur race, leur religion, la langue qu'ils utilisent, et où le lieu où ils vivent.

11/2018

ActuaLitté

Littérature française

Pandora

Pandora, ou l'invitation au rêve, à la musique et au mystère, sur le rideau de la scène du temps perdu... Rouge et or, corridors, coupoles, vertigineuses coulisses et abîmes creusés dans les entrailles mêmes de la terre, voix de femmes qui flottent très loin : pourrait-on imaginer plus fantastique décor à une histoire d'amour et de mort que l'Opéra de Paris entre les deux guerres ? Bien des films, bien des livres nous ont déjà fait découvrir ce superbe labyrinthe d'escaliers sans fin et de caves sans fond. Mais ce que Pierre-Jean Remy a tenté ici, c'est une nouvelle exploration de ce domaine de l'impossible, guidé par la passion de l'opéra et du mystère qui l'anime. D'où ce mélange fou de voix et de couleurs, de meurtres et de musiques. L'histoire ? Celle de "l'opéra maudit" : Pandora. Cari Palladio, son auteur, le réalise dans le Paris des années 30, celui du Boeuf sur le toit et du 6 février. Mais toutes les chanteuses pressenties pour créer le rôle disparaissent tour à tour. Et puis, des ombres rôdent... Une ombre. L'homme en noir ? Le retour du fantôme de l'Opéra cher à Gaston Leroux ? Chaque fois que Cari Palladio s'installe dans son avant-scène, la loge dite du "Président de la République" qui domine la fosse d'orchestre côté jardin, des chuchotements viennent à lui et des odeurs de roses... Tandis qu'une à une - Anna, Maria, Eva... - les femmes qui pourraient être Pandora s'évanouissent dans la nuit du palais Garnier. Simples enlèvements ? meurtres ? Et si c'était toute l'histoire de l'opéra qui était en jeu ? Carl a vécu à Vienne, mais c'est à Florence qu'il a composé son oeuvre. Florence où l'opéra est né à la fin du XVI siècle, mais aussi Florence fasciste de 1934 où Carl emmène chaque fois la femme qu'il aime... Aux dédales de l'Opéra de Paris répondent ceux des palais de Florence et le fabuleux corridor de Vasari qui relie sur le Ponte Vecchio les deux rives de l'Arno. Deux mondes, deux musiques... Quand, après mille angoisses et autant d'appels déchirants, le rideau se lèvera enfin sur la légendaire première de Pandora le 27 décembre 1934 à Paris, quel sera le sort de Clara, la dernière chanteuse qui, sur la scène flamboyante et devant un parterre étincelant, a osé défier le destin ? Carl Palladio, penché à l'avant de sa loge, retient son souffle. Frédéric, le narrateur, qui a peut-être trouvé à Florence la clé du mystère, saute d'un taxi Gare de Lyon. Mais dans la pénombre de l'avant-scène, une silhouette qui a perdu sa voix veille...

05/1980

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Demandez le programme ! - Une histoire du cinéma (1894-1930) vue par les programmes des lieux de pro

Comment le cinéma muet était-il vu, en son temps ? Avec cet ouvrage, l'étude de l'expérience des spectateurs s'enrichit d'une analyse détaillée des programmes de cinéma, dans leur contenu et dans leur matérialité. Des feuilles imprimées les plus modestes aux merveilleux livrets du Gaumont-Palace, ces documents témoignent de la culture matérielle de l'époque (1894-1930). Comment le cinéma muet était-il vu, en son temps ? Avec cet ouvrage, l'étude de l'expérience des spectateurs s'enrichit d'une analyse détaillée des programmes de cinéma, dans leur contenu et dans leur matérialité. Des feuilles imprimées les plus modestes aux merveilleux livrets en couleurs du Gaumont-Palace, de l'affichette foraine à la brochure de style Art déco, ces documents témoignent de la culture matérielle de l'époque (1894-1930). Au croisement des arts visuels et des techniques publicitaires, ils reflètent l'extraordinaire variété du cinéma des premiers temps, tenu pour un spectacle vivant, une " attraction ". Les projections, avec leurs accompagnements musicaux, prenaient place en ville ou au dehors des centres urbains. Outre les salles des quartiers populaires ou bourgeois, les programmes évoquent d'autres intérieurs : baraque foraine, café-concert, music-hall, salle de théâtre. Ces sources d'une exceptionnelle qualité, jusqu'ici peu étudiées, font apparaître en creux le public de l'époque du muet, ses sensations et ses émotions, individuelles et collectives. SOMMAIRE Rencontre entre Jean-Jacques Meusy et Laurent Véray Retour aux sources Laurent Mannoni Essai de typologie des programmes de cinéma, 1896-1930 laurent guido - Du music-hall au cinéma, le programme comme modèle spectaculaire Jean-Marc Leveratto, Fabrice Montebello, Pierre Stotzky Le café et la mise en forme du loisir cinématographique dans la France de la Belle Epoque Francesca Bozzano Pierre Sarrus et les tournées du Ciné-Phono-Scène dans le Sud-Ouest de la France durant les années 1910-1920 Martin Barnier Les sons du cinéma muet à travers les programmes. Des séances de forains jusqu'aux salles spécialisées Laurent le Forestier Marchés et modes de consommation des films en France : considérations méthodologiques Laurent Véray Montrer des films en 1915-1918. Etudes de deux séries de programmes caractéristiques du spectacle cinématographique de la période Emmanuelle Champomier Les programmes des salles de cinéma dans la presse française des origines à la fin des années 1920 François de la Bretèque Loin de Paris : les programmes dans la presse quotidienne régionale et les hebdomadaires locaux de l'Hérault entre 1908 et 1920 Annie Fee L'évolution artistique du cinéma à travers les programmes et les cartons d'invitation des années 1920 Carole Aurouet La " revue-programme " du Studio 28 : une archive de salle et un manifeste surréaliste pyrogène Maurice Gianati Un ciné-club d'avant-garde dans les années 1930 : les Amis de l'Art cinématographique de Liège

01/2024

ActuaLitté

Droit

Le chômage partiel

Le chômage partiel, malgré son importance socio-économique, n'a qu'assez peu retenu l'attention des juristes. Aussi, il est apparu nécessaire d'une part de renouveler son analyse dans le cadre des rapports entre employeur et salarié ; d'autre part d'adjoindre à cette approche une étude sous l'angle du droit de l'emploi. En ce qui concerne les rapports de travail, il s'agit d'examiner les conditions de la licéité de la mise en chômage partiel ; après avoir envisagé la question dans le cadre civiliste de la responsabilité contractuelle, la recherce s'attache à montrer la spécifité des solutions de la jurisprudence sociale et la politique juridique sous-jacente ; sur un plan plus général, c'est la question de l'articulation entre pouvoir de direction et contrat de travail qui est posée. Par ailleurs, la mise en chômage partiel ouvre une période de pertubation à l'égard des relations contractuelles, mais aussi des institutions représentatives du personnel : perturbation, au reste, qui a nécessité la création d'un système - original - d'indemnisation dont le rôle dans l'analyse juridique est essentiel. Dans le cadre du droit de l'emploi, est mise en relief la dimension du chômage partiel à la fois comme mode d'adaptation du temps de travail aux variations de l'activité de l'entreprise et comme alternative au licenciement. Avec cette dimension, on entre au cœur des relations triangulaires qui lient - et opposent - le salarié, l'employeur et l'Etat, et suscitent des institutions juridiques particulières, notamment les conventions conclues entre l'Etat et les entreprises. L'indemnisation publique du chômage partiel, par la socialisation du coût de la " non-rupture " du contrat de travail qu'elle induit, apparaît ici comme un des instruments d'incitation par lesquels s'opère l'intervention de l'Etat sur le marché du travail, c'est à dire la politique de l'emploi ; ce dernier aspect conduit à établir une corrélation entre régime de la suspension du contrat et régime de la rupture, et à préconiser une approche juridique plus globale - et équilibrée - de la problématique du chômage partiel, qui assumerait l'ambivalence de l'institution. On le devine, à travers l'étude du chômage partiel, sont visitées - ou revisitées - de nombreuses provinces du droit social.

06/1998

ActuaLitté

BD tout public

Jade 606U : Le petit théâtre d'Angoulême

Qui n'a pas, dans notre riante profession un avis bien tranché sur le festival d'Angoulême ? De la sélection d'ouvrages réveillant chaque fin d'année les mêmes vieilles et stériles querelles entre classiques et modernes, aux mouvements de foule et d'humeurs qui ponctuent, quatre jours durant, une véritable messe ayant la particularité curieuse de réunir au même moment et en un même lieu fanatiques et sceptiques, professionnels et amateurs, curieux et intéressés, ouvriers et patrons, faut-il avoir le goût du sang ? Tout semblerait normal, presque cannois, si la bande dessinée brillait de l'aura d'un art reconnu, ou plutôt si toute cette foule aux couleurs complémentaires, avait le sentiment de la reconnaissance de l'objet qui l'anime, là, en plein hiver, au beau milieu de presque nulle part (oui, on n'est pas syndicat d'initiative non plus, on peut dire ça si on veut) dans une sorte de rave d'images aussi proches dans leurs conceptions que lointaines dans leurs sens. Mais voilà, malgré la foule de conquis s'y déplaçant chaque année, tous les professionnels et roadies, du plus connu au plus décalé, ne semblent toujours pas sûrs d'avoir convaincu le monde de la pertinence de leur travail (c'est agaçant). On s'y rend donc animé d'un sentiment étrange, mélangeant fête et travail, retrouvailles immuables et esquives habiles dans un lieu au sol fragile. On pourra compter sur la sensibilité des auteurs participants à ce "Jade" spécial festival d'Angoulême pour savoir saisir des moments et des sensations que cet improbable bouillon suggère, souvenirs ou études, critiques ou énamourés, c'est toujours une photographie du milieu, vue des coulisses, qu'ils donnent à voir dans ces pages et c'est là tout leur sens... même si cela gomme, à n'en pas douter, quelques illusions aux habituels festivaliers". Jade" 606U a obtenu le Fauve de carton au festival de la bande dessinée à plumes d'Angoulême. Décerné par un parterre d'auteurs et de rédacteurs de "Jade", ils se sont remis les uns les autres des fauves de cartons près du local à poubelle jouxtant le théâtre de la ville ou étaient remis les prix officiels. Des photographes amateurs et un nombreux public non-munis d'invitations à la cérémonie entourèrent les lauréats au cours d'un apéritif non-autorisé avec des cahouet'. Dans un souci d'apaisement, la chasse au pingouin a été reportée.

01/2010

ActuaLitté

Cuisine

La cuisine

En amour – quel que soit le sujet ou l'objet du rêve – on souhaite soit se montrer sous son meilleur jour pour séduire celui ou celle que l'on aime, soit se comporter en professionnel afin d'apprendre tout ce qui se rapporte à cet objet. La cuisine est un art complexe à plusieurs facettes qu'il faut maîtriser. Il faut, comme un virtuose débutant, commencer par faire ses gammes. Le marché est la première étape incontournable. Puis vient la préparation des produits, l'assemblage des saveurs, leur assaisonnement avant l'ultime étape, la cuisson. On fait des erreurs car la cuisine fait appel à plusieurs spécialités très différentes. Le produit a sa propre identité qu'il faut respecter. L'assaisonnement doit magnifier le met que l'on va déguster ou offrir aux convives. Enfin, la cuisson fait appel à la chimie. Le comportement d'un aliment à la cuisson s'apprend. Le trop ou le pas assez peut se traduire par l'immangeable. Lorsque l'on maîtrise l'ensemble, c'est le soleil dans l'assiette et le plaisir dans les yeux, le nez, la bouche et le coeur. Les odeurs d'une salle d'opération ne flattent pas l'odorat, c'est une La Palissade. Après une longue journée d'intervention, on a envie de respirer l'odeur des roses car le soir, on ne peut supporter ce que l'on a respiré. Dans ce cas, c'est donc par le nez que l'on vient à la cuisine. Et puis les souvenirs des plats cuisinés par les tantines, les grands-mères, la maman, remontent à la mémoire. Les effluves melliflues des pâtissiers, celle des croissants au beurre, les parfums des plats mijotés longuement dans des marmites joufflues, plus culottées que vieilles pipes par le feu de bois, la salinité odorante des charcuteries sorties toutes chaudes des chaudrons, celle des pâtés, terrines et autres cochonnailles sont autant d'invitations à la fête des sens. Par contre, le poisson frais n'a pas d'odeur. Cet habitant de la mer se décompose très vite. Cela se manifeste par un bouquet d'ammoniaque qui vous empuantit le nez. Il existe à Bayeux une poissonnerie exceptionnelle. Si l'on passe sans regarder, on ne la voit (sent) pas. Il faut fuir les magasins odorants et pénétrer en gourmet dans l'antre inodore des citoyens de Neptune.

01/2020

ActuaLitté

Sociologie

Communications N° 101 : Le temps qu'il fait

Numéro dirigé par Martin de La Soudière, Martine Tabeaud, Anouchka Vasak Tellement inscrit dans la routine de nos jours et l'ordinaire de nos vies, au premier abord le temps qu'il fait ne paraît pas digne d'intérêt : " Qui parle du temps perd son temps ", affirme le dicton. Sauf lorsqu'il se montre excessif et se fait destructeur, ou alors quand – aujourd'hui, désormais – il se transforme en menace majeure pour l'avenir. Du temps vécu individuellement, donc localement, au temps long du climat envisagé et analysé à une échelle géographique et à un pas de temps plus larges, c'est presque à le réhabiliter, du moins à renouveler et rafraîchir le regard des sciences humaines sur le temps qu'il fait qu'est consacrée ce numéro. Nous proposons ici de tisser des liens entre les nombreuses facettes et les registres où il s'exprime. Sans cesse en effet et de multiples façons le ciel et les saisons nous font signe, nous tendent la main : autant d'incitations et d'invitations à parler du temps qu'il fait en même temps que de nous-mêmes, à le décrire, le raconter, nous souvenir. A penser météore comme nous le dira le premier article. Ici réunis mais déjà en dialogue dans un séminaire de l'EHESS, ethnologues, historiens, géographes, climatologues, littéraires, apportent ici chacun sa pierre à l'édifice pour donner tout son sens et toute sa richesse à ce qu'on peut appeler la météosensibilité. Mais comment la définir ? De l'émotion à la contrariété voire à la peur, de la peinture du ciel et des nuages à leur observation scientifique, celle-ci révèle en tout cas, grandissante, la place de la météo et du climat dans nos modes de vie, nos autres soucis, nos préoccupations les plus quotidiennes. Mais, plus largement, elle dit quelque chose de singulier et de très spécifique de et sur notre rapport à l'environnement ; en même temps que, porteuse d'imaginaires forts, elle a toujours suscité, presque en connivence avec elles, et dans une relation privilégiée, des créations artistiques d'une grande richesse et sans cesse renouvelées. Réunissant et parcourant les différents points de vue soutenus par chacun des auteurs, notre question, pourrait-on dire, serait celle-ci : que nous fait le temps qu'il fait ?

11/2017

ActuaLitté

Histoire de France

Les grands discours parlementaires de la IIIe République. De Victor Hugo à Clemenceau 1870-1914

Depuis 1789, l'Assemblée nationale n'est pas seulement l'épicentre de la démocratie : c'est un lieu où l'éloquence est reine. De tous temps, sous tous les régimes, la délibération parlementaire a produit des moments d'une intensité exceptionnelle, des moments rares, des joyaux de rhétorique, de polémique et d'élévation. Certaines formules, certains débats sont passés à la postérité, mais le grand public ne connaît qu'une toute petite partie des trésors recueillis pendant plus de deux siècles de vie politique. Il est bon de les redécouvrir, afin de montrer combien le débat parlementaire a pu être moteur dans l'évolution de la société française contemporaine. C'est l'objectif que se fixe la Collection d'histoire parlementaire, qui couvrira toutes les délibérations de l'Assemblée nationale, de la Révolution française jusqu'à nos jours. Ce premier volume de la collection est consacré à la période "héroïque" de la Troisième République, les années 1870-1914, considérées à juste titre comme l'âge d'or de la délibération parlementaire. C'est l'occasion de retrouver les grandes figures, tels Victor Hugo, Léon Gambetta, Jules Ferry, Georges Clemenceau, Joseph Caillaux, Jean Jaurès ou Aristide Briand. Mais c'est aussi une chance de redécouvrir les grands orateurs catholiques, tels Albert de Mun ou Jules Lemire, les nationalistes comme Maurice Barrès, ou d'autres grands orateurs républicains, plus méconnus, tels Paul Bert ou Alexandre Ribot. Monologues, duels oratoires, déclarations ministérielles, rapports ou interpellations toutes les formes d'intervention figurent dans ce recueil. Littéraire, emphatique, dramatique, ironique, lyrique, polémique ou technique : toutes les formes d'éloquence sont au rendez-vous. Chacun des discours sélectionnés représente un jalon, un point de repère pour comprendre l'évolution de la Troisième République. Dans cette époque où tout est politique, où la vie parlementaire se veut le reflet immédiat des grands débats de la société française, chaque discours offre un éclairage privilégié sur la question centrale du moment. C'est pourquoi ils sont présentés dans leur contexte, et minutieusement annotés. A travers la délibération parlementaire, c'est la genèse de la France républicaine qui se précise, de l'installation du régime jusqu'à la Grande Guerre. Destiné aux spécialistes comme aux amateurs, aux enseignants comme aux étudiants, aux professionnels de la politique comme aux érudits passionnés, ce recueil se voudrait avant tout un plaisir de lecture, mais aussi un instrument pour l'histoire, et une incitation à en savoir plus.

09/2004

ActuaLitté

XXe siècle

Eternelle

Sandro poussa un profond soupir. Il était désespéré que les choses en soient arrivées là. Sa famille qui se débattait pour survivre, Marco qui prenait de gros risques pour lui venir en aide. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé sa vie, ni celle de Marco ou d'Elisabetta. Il pria pour qu'ils surmontent ce que l'avenir allait leur réserver. Il était terrifié à l'idée qu'eux tous glissaient inexorablement vers la guerre, vers la gueule béante d'un monstre qui pouvait les avaler tout entiers, comme la baleine avait avalé Jonas. En dépit de leurs différences, Elisabetta, Marco et Sandro forment un trio inséparable depuis l'enfance. Elisabetta est une passionnée qui rêve de devenir romancière. Marco un sportif plein d'énergie. Sandro, doux et rêveur, est issu d'une famille de Juifs aisés et excelle dans les mathématiques. Au fil du temps, l'amitié des deux garçons pour Elisabetta s'est transformée en amour et tous deux rêvent de la conquérir. Mais à l'automne 1937, au moment où Mussolini affirme son pouvoir et aligne le fascisme italien sur le nazisme d'Hitler, leur vie bascule. Désormais, le lien qui les unit depuis toujours sera mis à l'épreuve avec une violence qui dépasse tout ce qu'ils auraient pu imaginer. Ce que la guerre a détruit, seul l'amour peut le réparer. Lisa Scottoline nous offre une épopée historique bouleversante qui met en scène un triangle amoureux au coeur de Rome... dans l'ombre rampante du fascisme, une des périodes les plus sombres de l'Italie. " Un roman historique très abouti, truffé de détails, avec des personnages attachants. " Washington Post " Eternelle semble si vrai qu'on a presque le goût des cappelletti à la bouche en se perdant dans les pages de ce merveilleux et déchirant voyage en Italie. " Martha Hall Kelly " L'admirable incursion de Scottoline dans la fiction historique donne habilement vie aux événements de la Seconde Guerre mondiale. Les passionnés de cette période seront captivés par ce roman immersif et chargé d'émotion. " Publishers Weekly " Eternelle est une fiction historique remarquable qui fait revivre Rome durant la montée du fascisme et la Seconde Guerre mondiale, à travers des personnages inoubliables pris dans le tourbillon d'événements dramatiques qui les dépassent. Scottoline appuie son récit sur des recherches précises, son intrigue vous emporte, les sentiments qu'elle décrit sont profonds et déchirants, et en effet, éternels. " Mark Sullivan " Un regard nuancé sur l'Italie de la Seconde Guerre mondiale à travers de multiples points de vue, mais avant tout une histoire d'amour, avec des héros sacrifiés, et pour finir le triomphe de l'amour... " Booklist " Ce qu'Elena Ferrante avait réussi avec sa saga napolitaine, Scottoline le réussit à son tour pour la Rome des années de guerre : elle donne vie à une ville déchirée par les hommes et défendue avec courage et décence par ceux qui s'opposent à eux. Eternelle est une lecture incontournable. " Lorenzo Carcaterra