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Allie Reynolds

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Histoire de France

Ecrire c'était vivre, survivre. Chronique du ghetto de Czernowitz et le déportation en Transnistrie 1941-1944

Aux confins de l’empire austro-hongrois, Czernowitz fut au début du vingtième siècle un foyer exceptionnel d’activités et échanges culturels, mêlant des communautés linguistiques et religieuses très diverses et cultivées, comme d’une autre façon a pu le faire Sarajevo ; c’est dans cette ville de Bucovine que naquirent Paul Celan, Röse Auslander ou Aharon Appelfeld. Occupée par la Roumanie après la première guerre mondiale, la ville fut ensuite envahie par les troupes russes puis, à partir de 1941, à nouveau reprise par les Roumains alliés à l’Allemagne. Aux déportations vers l’Est et la Sibérie succèdent alors la violence d’un ghetto, les exécutions massives et la déportation vers les camps sous contrôle nazi. Ce livre est une création originale, constitué de proses, de lettres, de fragments de journaux intimes, de poèmes, écrits entre 1941 et 1944 par des écrivains et artistes juifs de langue allemande originaires de Czernowitz. La chronique de ces années relate à la fois la déportation et la vie dans le ghetto. Les textes, hantés par la tentative de survie par et dans l’écriture, se succèdent pour tisser une série de témoignages croisés dont émergent des fragments poétiques d’une grande intensité, d’une certaine façon rendus à la matrice des jours dont ils sont tout ensemble le fruit et la transfiguration. Cet ensemble constitue un témoignage inédit sur ce que les historiens ont appelé la « Shoah par balles ». François Mathieu avait déjà entrepris un premier travail de traduction de poètes de Czernowitz (Poèmes de Czernowitz. Douze poètes juifs de langue allemande, éditions Laurence Teper, 2008). Les sources en sont ici multipliées, débordant le cadre de la seule écriture poétique et faisant appel à des textes témoignages de prosateurs et d’artistes. Des cartes et une introduction en précisent le cadre historique et géographique.Les textes assemblés puisent dans un très grand nombre d’ouvrages publiés en allemand et pour la plupart jamais traduits. Parmi les auteurs assemblés ici, citons Rose Ausländer, Paul Celan, Alfred Gong, Alfred Kittner, Jacob Meltzer, Ilana Shmueli, Immanuel et Isaac Weissglas, ou le peintre Arnold Daghani.

10/2012

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 5, Hélène, Les Phéniciennes, Edition bilingue français-grec ancien

"C'est du palais de Protée que revient Hélène, car elle n'est jamais allée en Phrygie. Mais Zeus, pour susciter parmi les humains la discorde et le carnage avait envoyé à Ilion un fantôme à sa ressemblance" : par cette curieuse révélation, Euripide achève Electre et annonce Hélène. Prisonnière de Théoclymène qui veut en faire son épouse, Hélène s'est réfugiée sur l'île de Pharos. Le sauveur qui vient l'arracher à ce nouveau prétendant n'est autre que Ménélas, son époux, de retour de la guerre de Troie. Cette "nouvelle" Hélène est la pièce de la surprise et de la réconciliation, du roi et de la reine de Sparte, mais aussi du peuple grec et du peuple troyen : ce n'est pas Hélène que Paris aurait enlevée, mais un simulacre. La guerre de Troie s'est faite sur un malentendu. De surprise il est aussi question dans Les Phéniciennes : Jocaste, qui, selon la tradition, réactivée peu d'années auparavant par Oedipe Roi, se pendait en se découvrant incestueuse, prononce le prologue et joue un rôle important dans la suite de cette tragédie dédiée au combat fratricide d'Etéocle et Polynice, les fils d'Oedipe. Les deux pièces, écrites par Euripide à la fin de sa vie, traitent des malheurs de la guerre et plus encore de sa vanité : la guerre de Troie est née d'une méprise et l'expédition des Sept contre Thèbes s'achève sur un monceau de cadavres. Euripide met le mythe au service de la politique : après le désastre de Sicile, il est temps pour Athènes de mettre un terme aux luttes fratricides, mortifères et stériles. Hélène et Les Phéniciennes occupent le cinquième tome de notre édition des Tragédies d'Euripide. Chaque pièce est précédée d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fait le point des connaissances et des hypothèses sur le texte, concernant notamment la datation des deux tragédies. Le contexte historique, de première importance, fait l'objet d'une analyse minutieuse, de même que la tradition littéraire et mythologique sur laquelle Euripide s'est appuyé. L'ouvrage est en outre enrichi de notes qui accompagnent la lecture. Texte établi et traduit par Henri Grégoire et Louis Méridier, avec la collaboration de Fernand Chapouthier.

01/1999

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Religion

Epître aux Romains

Le commentaire de l'épître aux Romains paru au début de la guerre et très rapidement épuisé attend déjà depuis longtemps une réédition. Le texte du Père Huby garde toute sa valeur. Ce qu'un juge particulièrement impartial en la matière, M Goguel, a écrit du commentaire sur les épîtres de la captivité vaut certainement et à plus forte raison de celui sur l'épître aux Romains : il ne craignait pas de dire son "admiration pour la manière dont l'auteur s'était acquitté d'une tâche délicate en évitant à la fois deux écueils opposés, la superficialité d'une exégèse banalement édifiante et l'aridité d'une présentation trop technique". Il reste, le lecteur désire connaître la pensée du "maître", non celle d'un autre, fût-il un de ses disciples. Nous nous sommes donc décidés à reproduire sans changement le texte même du Père Huby et à présenter en appendice une série de notes destinées soit à compléter les indications bibliographiques soit à suggérer une explication différente. En ce qui concerne notamment l'exégèse de Rom, v, 12 et suiv, le Père Huby nous a dit lui-même avant sa mort que, s'il avait un jour à préparer une nouvelle édition, il adopterait sans aucun doute une autre interprétation. L'importance théologique du problème nous a contraints de dépasser les limites d'une simple annotation et de publier cette note à part : elle constitue l'appendice II. Ailleurs, nous ignorons si l'exégèse que nous proposons lui eût agréé. Elle a souvent été discutée et développée en divers articles parus dans Biblica et Verbum Domini, auxquels nous nous sommes permis de renvoyer le lecteur. Si nous n'avions craint d'allonger encore le présent volume, nous aurions aimé ajouter une notice biographique. On lira l'article qu'au lendemain de la mort du Père lui a consacré le Père René d'Ouince dans les Etudes d'octobre 1948, et les notes intimes, brèves, mais si émouvantes, que vient de publier la revue Christus (n° 7, juillet 1955). A leur lumière, on comprendra mieux sans doute comment le Père Huby savait allier exégèse scripturaire et théologie spirituelle.

01/1957

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Santé, diététique, beauté

Lutter contre la fibromyalgie. Douleurs musculaires et fatigue chronique : reconnaître et traiter une maladie invisible

La fibromyalgie (« fibro » pour les tendons, « myo » pour les muscles, « algie » pour la douleur) est un syndrome caractérisé par des douleurs musculaires chroniques et un sommeil non réparateur. Il concerne trois millions de personnes en France dont 90 % de femmes qui, souvent en l’absence de diagnostic, errent de cabinet médical en cabinet médical car la fibromyalgie est le type même de la maladie « invisible », comme la migraine ou la spasmophilie. Et les symptômes se renforçant les uns les autres, un mauvais sommeil accroît les douleurs qui accroissent le stress et la fatigue qui accroissent la douleur..., cela crée un cercle vicieux dont il est d’autant plus difficile de sortir que l’on a longtemps affirmé qu’il s’agissait d’une maladie purement psychosomatique. La souffrance de ceux qui l'endurent, nul ne la voit ni ne la perçoit en dehors des propos du malade. Et la société ne prête aucun regard compréhensif ou bienveillant sur celles et ceux qui en souffrent D'où une douleur supplémentaire elle aussi invisible : la douleur morale ! Spécialiste reconnu de la lutte contre la douleur, Marc Schwob veut en finir avec ces préjugés tenaces qui aggravent le moral des malades, et donc les symptômes, au point parfois de les empêcher d’exercer leur vie professionnelle (comme dans les cas de polyarthrite rhumatoïde) ! Désormais les spécialistes pointent des facteurs physiologiques (perturbations métaboliques, hormonales et neuro-hormonales) accessibles par des examens simples qui permettent d’en faire beaucoup plus facilement le diagnostic après exclusion d’autres maladies telles que le cancer, les maladies endocriniennes, inflammatoires ou psychiatriques. Comment reconnaître une fibromyalgie ? Quelles en sont les causes ? Quels spécialistes consulter ? Peut-on en guérir ? Psychiatre, l'auteur détaille tout le fonctionnement de cette maladie et les thérapies qui peuvent soulager les effets ou prévenir son mécanisme. Il y a urgence à faire connaître cette maladie pour apaiser ceux qui en souffrent en proposant une prise en charge pluridisciplinaire, du rhumatologue au kinésithérapeute-ostéopathe en passant par les neurologues, psychiatres, acupuncteurs et même phytothérapeutes. Quand la prise en charge thérapeutique est convenablement faite, une personne sur deux connaît une rémission au bout de quelques années.

05/2011

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Religion

Science et religion

Marcel Cachin fut une figure du socialisme français, humaniste et révolutionnaire. Né en 1869, à Paimpol en Bretagne, d'un père gendarme et d'une mère agricultrice, il $t des études qui le conduisirent à exercer pendant une quinzaine d'années comme professeur de philosophie. Après avoir adhéré au Parti ouvrier français de Jules Guesde, il rejoint, après la réunification, la SFIO. En 1914, comme la plupart des élus et dirigeants socialistes de l'époque, il se rallie à la politique d'union nationale. Envoyé par le gouvernement français en Russie en 1917, il rencontre Lénine à Petrograd et revient convaincu qu'il faut arrêter la guerre. Il mène campagne pour l'adhésion à la IIIe Internationale et il fut, avec la majorité des délégués au Congrès de Tours (Noël 1920), l'un des fondateurs du parti communiste. Il en sera une personnalité marquante, faisant le lien avec l'histoire socialiste française. Au moment de la Deuxième Guerre mondiale, coupé de son parti et assigné à résidence en Bretagne, il commence par prendre ses distances avec les attentats individuels. Marcel Cachin, est arrêté par la Gestapo et interné à la prison de la Santé. Il est exfiltré par la suite de la Bretagne par les réseaux bretons vers la région parisienne. Il reste directeur de l'Humanité clandestine pendant la guerre. Marcel Cachin passera la guerre en Bretagne. C'est dans cette période qu'il écrivit cet essai brillant sur "science et religion". Le philosophe Etienne Balibar, qui ne partage pas son point de vue, souligne la qualité de son style et la cohérence de sa pensée. Ce texte, qui revêt aujourd'hui une actualité renouvelée, témoigne de la qualité intellectuelle de ce militant atypique, qui restera directeur du journal l'Humanité, jusqu'à sa mort, en 1958. (Marcel Cachin se signala aussi par son engagement, à ses yeux conciliable avec son patriotisme, en faveur de la langue bretonne, qui était la langue des ouvriers et des paysans. L'Allemagne nazie tenta de rallier les mouvements autonomistes bretons à sa cause avec très peu de succès. Dès avant-guerre, il fut l'inspirateur des "Bretons émancipés", regroupement antifasciste qui voulait affranchir la Bretagne de la double emprise du capitalisme et de la religion).

09/2016

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CD K7 Littérature

Les sept plumes de l'aigle

Luis A n'est pas un personnage de roman mais un homme bien vivant, même s'il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine aux événements qui l'ont conduit aux portes de la France, où il demeure aujourd'hui. Il a quitté très tôt la maison de son père, à Cordoba, au pied de la Sierra Grande. Sa mère venait de mourir, loin de lui, une nuit d'orage. C'était une Indienne Quechua, et le seul être aimé de sa jeune existence. Il a refusé l'insupportable. Il a préféré imaginer qu'elle avait fui la ville, qu'elle était allée rejoindre son peuple, dans la montagne. Il est donc parti à sa recherche. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé sur le chemin de l'impossible, le seul qui vaille aux yeux des fous de vie. Il a connu, bien sûr, l'omniprésente misère des enfants perdus. Puis un jour, le hasard-qui-n'existe-pas a voulu qu'il rencontre El Chura, le gardien des ruines de Tiahuanaco, l'homme au plumage de renard. El Chura était un sorcier. Un chaman. Il l'a instruit, puis il l'a pousse vers d'autres lieux, à la poursuite des pierres vivantes et des sept plumes de l'aigle où sont les sept secrets de la vie. Son errance fut longue, étrange, tourmentée. D'autres maîtres l'ont recueilli et l'ont guidé, don Benito, le vieux Chipés, le père Sebastian, des femmes aussi. Itinéraire où chaque rencontre, où chaque événement, même le plus trivial, fut un pas de plus vers l'" épice ", vers " ce qui fait que la vie ne passe pas pour rien ". J'ai écrit ce qu'il m'a confié de son aventureuse existence et de ses apprentissages. A la fin, il m'a dit : " Maintenant, que le vent emporte nos paroles, comme il emporte tout, pollen, poussière, feuilles mortes. Si elles ne sont que poussière, qu'elles retournent à la poussière. Si elles sont vivantes, qu'elles nourrissent la vie. " Et il est parti d'un grand rire. La route continue. H.G.

11/2000

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Empire

Les erreurs stratégiques de Napoléon

Tout le monde le sait, le sort de l'Empire français a été scellé en Espagne et en Russie où l'armée impériale a perdu respectivement trois cent mille et un demi-million de soldats. Sans ignorer ces désastres, cet ouvrage cherche plutôt à expliquer pourquoi l'Empereur n'a pas gagné cette guerre qui n'est pas uniquement la lutte d'une Europe coalisée contre un empire hégémonique, mais aussi un affrontement entre de multiples impérialismes. Cette guerre, l'Empereur pouvait donc la gagner en dehors des champs de bataille en se cherchant des alliés à Vienne, à Varsovie, à Stockholm, à Constantinople et à Madrid. Il pouvait enfin triompher de l'Angleterre en Méditerranée et dans la Baltique, à condition de prendre son temps et de rester sur terre en visant Gibraltar, Messine, le Sund et le Grand Belt. Il n'aurait certes pas vaincu la perfide Albion, mais il aurait obtenu une paix et réussi dans son projet impérial. L'histoire a été autre. L'Empereur a perdu la guerre contre l'Angleterre à cause d'une ambition démesurée lui faisant rechercher une victoire totale : il a d'abord voulu envahir ce pays, puis le ruiner par le blocus continental et enfin lui disputer la maîtrise des mers. Non seulement, il s'en allait combattre l'ennemi sur son propre terrain, mais il lui fallait encore que la victoire soit pour le lendemain. Il n'était donc pas le stratège capable de penser et gagner un conflit commençant en 1793 et se terminant en 1815. L'Empereur est en guerre contre l'Angleterre, mais sur le continent il se considère comme le bâtisseur d'un empire. Cependant, aveugle aux intérêts et aux sentiments d'autrui, son projet impérial vexe toute l'Europe et plus particulièrement l'Allemagne. C'est donc dans ce pays, en 1813, et non en Russie ou en Espagne, que l'impopularité de l'Empire provoque irrémédiablement sa chute. Enfin, l'Empereur ne cherche pas la guerre contre l'Autriche, la Prusse ou la Russie. Il est donc vaincu par ces pays parce que son action n'a pas été pensée en fonction des besoins d'une guerre contre ces autres impérialismes.

10/2022

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XXe siècle

Fièvres rouges

1951. En pleine Guerre froide, un affrontement tout aussi violent et insidieux s'opère chez les Dimitrov. Un combat opposant Julia et Emilie, amantes et alliées, et Sergueï, homme d'une perversité sans nom. Un trio sous haute tension. Il y a des combats qu'on ne choisit pas vraiment, ils sont en nous depuis toujours. Le père de Julia, républicain, est mort pendant la guerre civile espagnole mais les idées en lesquelles il croyait ne se sont pas éteintes avec lui et le combat qu'il a mené continue à travers sa fille. Julia Guzman décide d'intégrer la cellule communiste de l'avenue d'Italie et de porter les idées du camarade Staline. Plus qu'un parti, c'est son histoire, elle veut se battre pour les causes autrefois défendues par son père, puis par son beau-père. Elle est alors accueillie et recueillie par Sergueï Dimitrov, responsable de la cellule et membre très actif du parti. Tandis que Sergueï tente de séduire un peu plus chaque jour Julia, cette dernière tombe amoureuse de son épouse, Emilie. Leur idylle secrète naît dans ce monde d'hommes où les femmes n'ont pas leur place. Julia trouve en Emilie plus qu'une amante, une alliée. Sergueï, de son côté, multiplie les actes pervers et malveillants envers sa femme et son invitée et, lors d'un prétendu stage à Moscou, Julia se retrouve accusée de haute trahison envers l'URSS par sa faute. A leur retour en France, la paix est seulement apparente dans le foyer des Dimitrov. Une guerre froide ici aussi se joue. Emilie comprend que l'homme qu'elle a épousé est un être sans pitié, qui ne sert que ses propres intérêts. Julia et Emilie décident de prendre les armes, déterminées à se venger et à faire tomber leur bourreau, quoiqu'il en coûte. Ce sera, maintenant, elles contre lui. Entre alliances avec les services secrets et espionnage, tous les moyens seront bons pour compromettre le traître. Mais la détermination, la loyauté et l'amour l'emporteront-ils sur la traîtrise et la manipulation ? Dans ce combat sans merci, les convictions les plus intimes de Julia pourront bien être ébranlées.

10/2022

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ouvrages généraux

Fugitifs. Histoire des mercenaires nazis pendant la guerre froide

De l'Espagne à la Syrie, voici l'histoire incroyable et inédite des fugitifs nazis devenus agents de l'Amérique, des Soviétiques, du tiers-monde, ou "roulant" tout simplement pour eux-mêmes. Après la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont juré de traquer les criminels de guerre nazis "jusqu'au bout du monde" . Pourtant, nombre d'entre eux se sont échappés - ou ont été protégés par l'Ouest, en échange d'une coopération dans le cadre de la lutte contre le communisme. Reinhard Gehlen, fondateur des services de renseignements extérieurs ouest-allemands, a accueilli des agents SS dans ses rangs. Cette décision a failli entraîner la chute de ce service qu'il chérissait, car le KGB a trouvé ses agents nazis faciles à retourner ou à dénoncer. Cependant, Gehlen n'était pas le seul à adopter cette stratégie cynique : les services secrets américain, soviétique, français et israélien, ainsi que les organisations nationalistes et les mouvements indépendantistes ont tous utilisé d'anciens agents nazis au début de la guerre froide. Les fugitifs nazis sont devenus des trafiquants d'armes, des espions et des assassins indépendants, jouant un rôle crucial dans la lutte clandestine entre les superpuissances. Dans des restaurants allemands huppés, des ports yougoslaves infestés de contrebandiers, des bastions fascistes dans l'Espagne de Franco, des planques damascènes ou des country-clubs égyptiens, ces espions ont créé un réseau d'influence et d'information très actif, un ingrédient explosif dans les luttes secrètes d'après-guerre. Riche en révélations provenant du Mossad et d'autres archives, le récit de Danny Orbach dévoile un pan oublié de la guerre froide, et des personnages hauts en couleur. Nimbée de secret défense, obscurcie par le mythe et la propagande, l'histoire extraordinaire de ces agents nazis n'avait jamais été correctement racontée - jusqu'à présent. Danny Orbach est professeur associé aux départements d'histoire et d'études asiatiques de l'université hébraïque de Jérusalem. Il a obtenu son doctorat à l'université de Harvard. Parmi ses précédents ouvrages : Curse on This Country : The Rebellious Army of Imperial et The Plots Against Hitler.

01/2023

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Histoire internationale

Traîtres et comploteurs dans l'Allemagne hitlérienne

Les historiens professionnels, qu'ils soient universitaires ou académiciens, gens fort prudents et généralement soucieux de plaire aux puissants, les auteurs mondains, personnes avisées, désireuses de séduire le grand public, n'insistent guère sur le rôle des traîtres dans l'obtention d'une victoire. Tout au plus insistent-ils sur le brio des agents de renseignements du camp victorieux. Encore minimisent-ils leur importance pour ne pas déplaire aux seigneurs de la guerre : les chefs des Etats victorieux et leurs maréchaux et commandants d'années et de groupes d'armées, dont il convient de ne surtout pas ternir la gloire, voire simplement de la faire partager. Ecrire l'histoire militaire de la IIe Guerre mondiale, sans tenir compte du nombre ahurissant de traîtres du côté allemand, est une spécialité universitaire et académique fort appréciée de nos jours, mais qui rend strictement impossible la compréhension de bien des événements des années 1939 - 1945. Les agents recruteurs du Komintern et ceux du GRU ont trouvé, avant, puis durant, la guerre, quantité de traîtres dans l'aristocratie, mais aussi dans le corps des officiers d'états-majors et des hauts - fonctionnaires ministériels (les diplomates préférant généralement trahir en faveur des Alliés occidentaux, jugés plus raffinés). Ils ont misérablement échoué, en revanche, à débaucher de façon significative savants, techniciens et ouvriers, qui se sont révélés farouchement patriotes jusqu'à la débâcle, pour la quasi - totalité d'entre eux. Par ailleurs, c'est dans les milieux aristocratiques, singulièrement ceux qui avaient de fortes attaches cosmopolites, et chez les officiers de métier qu'il faut chercher les deux tiers des comploteurs qui, à plusieurs reprises durant une guerre qui fut la plus formidable et la plus meurtrière de toutes, une guerre qui ne pouvait se terminer que par l'anéantissement de l'un des ennemis en lice, ont trahi leur serment de fidélité au chef de l'Etat - chef des Armées. Il est évident qu'à présenter les faits tels qu'ils furent et non tels qu'une historiographie repentante les expose usuellement, l'on s'expose à se faire mal considérer des bien pensants... aussi bien ce livre n'est - il pas fait pour eux.

05/2013

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 2

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

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Techniques photo

Compétence Photo N° 81 : Maîtrisez la lumière artificielle

Le Numéro 81 de Compétence Photo consacre deux grands dossiers pratiques à la maîtrise de la lumière artificielle. Le premier dossier de 20 pages vous accompagne dans la réalisation de portraits vraiment singuliers, où chaque cas concret est minutieusement détaillé. En tout, pas moins de trente-cinq situations sont décryptées par un professionnel reconnu du portrait en studio. Le second dossier (22 pages) se consacre plus volontiers à la gestion de la lumière douce. Une fois les principes élémentaires présentés, celui-ci vous fournit toutes les techniques et astuces pour adoucir la source principale, maîtriser la gestion des ombres et contrôler la lumière d'arrière-plan. Côté pratique logicielle, ce numéro aborde un sujet capital pour les photographes : le catalogage de leurs images (30 pages). Grandement facilité par les meilleurs logiciels du marché, le catalogage est assurément l'assurance-vie de votre mémoire des scènes photographiées. Ce dossier vous livre tout ce que vous devez savoir pour entamer cette tâche. Et pour ce faire, nous avons sélectionné les applications les plus efficaces : Lightroom Classic, Darktable, XnViewMP, ACDSee Photo Studio et digiKam. Second sujet proposé dans ce numéro : le fameux et tout nouveau Luminar AI de Skylum (16 pages). Un outil terriblement performant, à tel point que nous n'avons pas hésité à parler de " ; retouche magique" . Côté matériel, pleins feux sur les bagues-allonges (12 pages). Offrant un large champ d'applications, celles-ci servent tout aussi bien à la macrophotographie ou proxyphotographie d'insectes, de faune minuscule, de flore, mais également d'éléments de la nature ou du quotidien aux détails insoupçonnés, en extérieur comme en intérieur. Les bagues-allonges sont enfin de précieux alliés pour développer votre créativité. Dans ce dossier sont abordés leur fonctionnement, la technique et les lois du grossissement, ses limites, ses contraintes, et bien entendu la manière d'en tirer le meilleur parti. Viendront ensuite les cas concrets pour lesquels nous vous fournirons les méthodes à suivre ainsi que des conseils techniques et pratiques afin que vous puissiez évoluer librement au gré de vos envies et de votre inspiration. Egalement dans ce numéro, un article sur les contrats pour les auteurs et les artisans photographes. Tout ce que vous devez absolument savoir présenté en dix points-clés.

05/2021

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Sciences historiques

L'Hôpital Varsovie. Exil, médecine et résistance (1944-1950), avec 1 DVD

Le livre aborde un épisode surprenant et mal connu de l'aide humanitaire internationale aux réfugiés de la guerre civile espagnole au Sud de la France : la création d'un hôpital militaire à Toulouse par les guérilleros en vue de l'opération Reconquista de Espana (octobre 1944), un centre de soins situé à l'arrière du front : l'Hospital Varsovia. Avec la perspective de la victoire des Alliés et la Libération de la France, l'espoir du retour dans une Espagne démocratique semblait une réalité imminente. Malheureusement, l'opération Reconquista fut un échec et, en 1945, l'hôpital militaire se transforma en hôpital civil destiné à soigner l'ensemble des réfugiés espagnols. Les conditions de vie de cette population, après dix années de guerre, étaient précaires (malnutrition, maladies, invalidité, dispersion familiale, etc.). Dans ce contexte, l'aide humanitaire internationale, notamment des associations bénévoles nord-américaines et des exilés de la diaspora espagnole, fut décisive pour venir en aide aux réfugiés en France. Le livre montre comment cet hôpital développa, au-delà des activités de soins proprement dites, une politique qui l'inscrivit dans une voie résolument moderne. Il fut un centre de formation du personnel soignant, de recherche clinique et de campagnes sanitaires. Cette modernité venait en droite ligne de l'héritage de la République espagnole, interrompu par la victoire des troupes franquistes. "Les Anales del Hospital Varsovia" en sont le témoignage. Le livre interroge les archives policières concernant l'opération Boléro-Paprika qui aboutit à l'arrestation des médecins espagnols de l'hôpital, en 1950, dans le contexte de la guerre froide. Il aborde aussi les vicissitudes des bénévoles nord-américains, victimes du maccarthysme, pour leur participation à l'aide humanitaire envers les républicains espagnols. Cet hôpital, - Hospital Varsovia / Walter B. Cannon Memorial -, devenu en 1971 Hôpital Joseph-Ducuing, au-delà de sa mission soignante et sociale, représente une institution emblématique et un lieu de mémoire de l'exil espagnol en France. Le livre contient un DVD présentant le film "Spain in Exile", sous-titré en catalan, espagnol et français, et une copie de la revue "Anales del Hospital Varsovia", des années 1948 à 1950.

04/2013

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Napoléon

Le blocus. Napoléon et le blocus maritime - Pointe de Bretagne 1793-1815

De 1793 à 1815, la France fait face au plus long conflit maritime de son histoire, marqué pourtant par deux seules grandes batailles : Aboukir en 1798 et Trafalgar en 1805. Mais le blocus maritime qu'imposent les Britanniques se ressent durement sur les côtes, et plus particulièrement celles de la Bretagne. Nous sommes alors en pleine période napoléonienne et le premier consul Bonaparte sera sacré empereur en 1804. Le blocus maritime est une réponse directe au blocus continental imposé par Napoléon et ses vassaux et alliés, de l'Espagne à la Russie, visant à étouffer l'économie de la perfide Albion. Car celle-ci est maîtresse des mers et la flotte française est réduite à néant ou immobilisée dans les ports sous la menace constante des canons anglais qui interdisent toute sortie. Les matières premières issues des colonies et les marchandises manquent, les descentes ennemies se multiplient, affolant les défenses côtières, les espions font florès, les îles de la mer d'Iroise sont un enjeu important... La réponse militaire est entravée, mais des initiatives plus modestes de harcèlement sont prises, visant à percer le blocus ou à arraisonner des vaisseaux marchands : c'est la guerre "de course" qui voit les populations littorales et les marines s'adapter à la contrebande, soit pour la favoriser, soit pour la combattre, suivant à quelle rive de la Manche elle entend servir... Le conflit ne se limite pas au littoral breton, loin s'en faut ! Cependant, un de ses lieux emblématiques est sans conteste l'Iroise, large porte d'accès du port de Brest. Pendant plusieurs années, malgré quelques nuances, les seules voiles qu'on peut y voir sont... anglaises. Le canal de Nantes à Brest sera une autre réponse de Napoléon pour tenter d'amoindrir les effets du blocus sur les voies de circulation. Cette " guerre des côtes " est ici évoquée avec brio par Jean-Jacques Grall, fruit d'un patient travail de collecte d'archives et d'analyse de ses épisodes les plus marquants. Parfois, la réalité dépasse la fiction et on se retrouve plongé dans des aventures dignes des plus beaux scénarios hollywoodiens !

03/2024

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Histoire de France

La grande histoire des Français sous l'Occupation. Volume 5, Les passions et les haines

Dans Les Passions et les haines Henri Amouroux aborde les événements les plus tragiques des quatre années de l'occupation allemande. Il dévoile les passions antisémites qui conduisirent aux rafles de juillet et d'août 1942 en zone occupée et au départ d'hommes, de femmes et d'enfants depuis Drancy en direction du camp d'extermination d'Auschwitz. Les témoignages donnés dans ce livre sont bouleversants. La France était-elle pour autant un pays foncièrement antisémite ? La question mérite d'être posée ! Si l'on considère que la France légitime est celle de la République, la réponse est non ! En ces temps troublés, et si fragile que cela fut, cette France était incarnée par de Gaulle. Il existait bien un antisémitisme culturel dans certains milieux intellectuels d'avant-guerre ainsi qu'un antisémitisme religieux traditionnel. Ce qu'il y avait de nouveau avec l'Etat français et la mise en place du Statut des Juifs, c'est que l'antisémitisme devenait légal du fait de son institutionnalisation. Il était désormais possible de s'approprier les biens d'autrui en toute légalité du simple fait que ces biens étaient juifs, à l'instar de ce qui s'était passé dans les années trente en Allemagne. La défaite de 40 a renforcé momentanément un sentiment antisémite auprès d'une population en manque de repères et à la recherche de responsables. L'infamie qu'a représentée le Statut des Juifs fut dénoncée par les instances religieuses, catholiques et protestantes, qui rappelèrent que de telles idées étaient incompatibles avec la foi chrétienne. Année sombre, 1942 s'achèvera par l'espoir offert par le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre, mais aussi sur les tristesses de l'invasion de la zone libre, puis sur le sabordage de la flotte française à Toulon, flotte qui échappera aux Allemands, mais dont on se demandera toujours si — par une décision rapide — elle n'aurait pas pu rejoindre les Alliés. La fin de l'année 1942 et le début de l'année 1943 vont constituer un tournant dans le conflit mondial, notamment pour l'Allemagne qui subira un grave revers à Stalingrad qui mettra le mythe de l'invincibilité de la Wehrmacht à mal.

07/2020

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Littérature étrangère

Les Années à rebours

Messine, années 1970. Aurora est l'aînée d'une fratrie de six enfants. Père fasciste et mère transparente. Timide derrière ses lunettes à grosse monture, elle est la meilleure de la classe. Giovanni, lui, est le dernier d'une famille de communistes. Père avocat reconnu, mère agile aux fourneaux. Impétueux et charismatique, il est nul en classe mais rêve de faire la révolution. C'est à la fac de philo que les deux se rencontrent. Première passion, escapades sur l'Etna, et très vite un mariage accepté contre toute attente par la famille. D'autant qu'Aurora est enceinte. . . Les Brigate Rosse commencent à faire parler d'elles et, le soir, les jeunes mariés refont le monde avec leurs camarades d'utopie. Giovanni veut toujours vivre plus que ce que l'existence lui offre et fomente un attentat en rêvant de se faire emprisonner pour pouvoir marquer l'Histoire. Mais son attentat passe inaperçu et c'est en se droguant qu'il pallie ses frustrations de révolutionnaire raté. Avant la naissance de Mara, un fossé se creuse entre Aurora et Giovanni. Aurora devient institutrice, élève sa fille seule, entre deux apparitions de son mari-fantôme. Giovanni à la dérive est envoyé par son père à Milan, pour travailler dans un cabinet d'avocat, mais il se drogue plus que jamais. À son retour en Sicile, il passe plusieurs mois dans une communauté installée dans la campagne et retrouve une certaine sérénité, tandis qu'Aurora s'est décidée à reprendre une thèse. Mara est leur trait d'union, et leur donne la force de continuer. Enfin abstinent, Giovanni découvre qu'il est séropositif. Il vit le dernier été de sa vie avec sa fille de dix ans à peine, qu'il aime du mieux qu'il peut avant de mourir sur un lit d'hôpital de Messine, auprès d'Aurora. Simple et universel, ce roman est l'histoire d'un couple ancrée dans la réalité d'une époque - les années de plomb, l'invasion de la drogue, la désillusion des années 1980, le fléau du sida.

10/2016

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Religion

Philosophie de l'antisémitisme. Suivi de Que signifie haïr les Juifs au XXIe siècle ?

"" Ecrire une philosophie de l'antisémitisme au-delà de la tentation politique impose à un Juif de notre terrible siècle un défi sans pareil. La présence du phénomène est telle que les philosophes eux-mêmes n'ont pas su toujours résister aux captieuses questions, ni même aux promesses de lumière. Le Juif n'est plus Satan dans l'obscurité, mais la nuit elle-même. De Dreyfus à la dictature des pétrocraties, Jacob devenu Israël par sa victoire sur l'Ange ne parvient pas à maîtriser son diable ? : l'antisémitisme. Sans quitter jamais l'esprit de l'homme moderne, il devient système, aventure horrible ou parole. Nulle philosophie n'est possible aujourd'hui hors des limites tracées par les expériences totalitaires. L'holocauste assure la continuité à l'ère de l'inflation et des ordinateurs. Comme si les grands chiffres de la ""crise""avaient conçu à l'avance une théorie du charnier et de la tyrannie dans laquelle la haine doit trouver son "compte". Economie de la persécution diraient nos actuels sophistes. Pourquoi porter préjudice à l'histoire de quelques erreurs de calcul ?? Si l'antisémitisme n'est qu'un des visages de la bêtise, de l'hybris ou de la bestialité, comment expliquer l'odieux itinéraire qui mène la nation juive de l'émancipation à Auschwitz, à travers le siècle du pacifisme et de l'ennui ?? Combien de temps nous faudra-t-il pour raconter à nos enfants que l'idée du bonheur a conduit le peuple à la nuque raide du Sanhédrin de Bonaparte aux Viatlags ?? " Michaël Bar-Zvi, Philosophie de l'antisémitisme " L'oeuvre secoue, dérange. Son auteur a l'audace de distinguer entre les formes diverses de l'antisémitisme, de diagnostiquer les dernières venues, de proférer (d'un ton calme, avec un humour presque trop secret) des vérités désobligeantes... " Pierre Boutang " Plénitude et pertinence de la réflexion, excellence de l'écriture. " Emmanuel Levinas "Nourri d'une immense culture, Michaël Bar-Zvi est allé à l'essentiel, sans se soucier de respecter une quelconque orthodoxie. " Pierre-André Taguieff

10/2019

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Littérature française (poches)

Djinn. Un trou rouge entre les pavés disjoints

Robbe-Grillet nous revient, au meilleur de sa forme, avec une manière de conte fantastique, décoré d’un titre hugolien : Djinn. Que ce djinn-là soit une transcription phonétique du prénom féminin américain Jean, porté par une des figures majeures du récit, c’est une première malice. Elle sera suivie de beaucoup d’autres. Tout est jeu dans ce texte qui ne cesse de se dédoubler, en faisant oublier ce qu’il est pour donner l’illusion parfaite d’autre chose. Ce livre réussit à être, en même temps, une merveilleuse « histoire à dormir debout », aussi étrange qu’un conte d’Hoffmann, aussi souriante qu’une rêverie de Lewis Caroll, aussi rebondissante qu’une aventure de James Bond, et il nous apporte une excellente synthèse de l’univers romanesque de Robbe-Grillet. Tout y est. Ses décors préférés, ses objets fétiches, ses intrigues favorites d’espionnage et ses reprises maniaques des mêmes scènes sous un éclairage différent. Simon Lecoeur, à la recherche d’un emploi, tombe dans les rets d’une mystérieuse Américaine, Jean, qui le subjugue au point qu’il en devient aussitôt amoureux. Sans rien lui expliquer, elle le charge d’une mission qu’un obstacle, apparemment imprévu, la chute d’un enfant sur le pavé disjoint d’une ruelle obscure, l’empêche d’accomplir. Cet accident, parfaitement programmé au contraire, remets Simon entre les mains de deux enfants, Marie et Jean, qui le contraignent à jouer l’aveugle pour découvrir quelle organisation souterraine il sert : c’est une société de lutte contre le machinisme où l’on n’use, par ironie, que de machines et dont tous les agents, découvre-t-on à la fin du récit, après plusieurs variantes, ne sont que des robots. Je pense que Robbe-Grillet n’est jamais allé aussi loin dans ses angoisses. C’est pourquoi Djinn, avec ce titre hanté et ce fil conducteur imposé, me paraît être un de ses ouvrages les plus prenants. Jacqueline Piatier, Le Monde.

04/2013

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Littérature étrangère

Journal d'Ukraine

Après "Je viens de Russie", "De gauche, jeune et méchant", Zakhar Prilepine cristallise la polémique sur une actualité dramatique qui dépasse les frontières du monde russe : l'Ukraine. Il y est allé souvent avant Maïdan et y est retourné après, comme correspondant de guerre et humanitaire. Il a levé les fonds et a consacré son prix du Grand Livre qui l'a auréolé en 2014 à l'organisation de convois pour le Donbass. Il les a lui-même accompagnés et a renouvelé l'opération en septembre 2015. Reporter sur le front, il sait mieux que personne mener le dialogue avec les combattants séparatistes que Kiev s'obstine à traiter de « terroristes ». La guerre, il l'a connaît depuis la Tchétchénie. Et il en parle sans pathos, avec une compassion toute retenue. L'émotion naît de la force de son écriture, pas d'une sentimentalité hypocrite. Non, la guerre en Ukraine ne l'a pas surpris : elle couvait depuis 1990 et les causes du conflit remontent à bien plus longtemps (les plus récentes renvoient à l'après-guerre de 14-18 et aux récidives pronazies des années 40). Son recul historique sur les événements qui ont éclaté en février 2014 se traduit par une analyse fine et sans concession du passé récent. « Le temps des troubles » que traverse l'Ukraine contemporaine, à l'instar de la Russie du début du XVIIe siècle, s'est tramé dans l'histoire. Et il explique comment. Avec une ironie mordante, il dissèque les responsabilités des acteurs politiques, russes et ukrainiens depuis l'effondrement de l'URSS. Il ne ménage pas la partie russe tout en assumant son soutien à la fermeté du Kremlin. Sa plume insolente ne rate pas les intellos du camp libéral qui, de Moscou ou de l'étranger, dissertent sans fin sur les options du Donbass, loin du front et loin de la misère. Ouvrage traduit du russe par Monique Slodzian.

02/2017

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Histoire internationale

Histoire du Pakistan de 1947 à nos jours. Un lent cheminement vers l'abîme ?

Né de la partition de l'Empire des Indes en 1947, dans des conditions dramatiques, le Pakistan a connu une histoire chaotique : trois guerres avec son grand voisin indien, dont aucune ne fut gagnée, et une relation avec l'Inde toujours grevée par l'insoluble désaccord sur la question du statut de l'ancien Etat princier du Jammu-et-Cachemire ; une guerre civile qui conduisit à la perte de plus de la moitié de sa population et à la création du Bangladesh, avec un sérieux coup de pouce de l'Inde ; quatre coups d'Etat militaires et une influence dominante de l'armée pendant les périodes civiles qui entretient la ferveur nationaliste interdisant tout véritable changement de cap de la politique du pays ; une performance économique médiocre qui fait du pays un des plus pauvres du monde alors que l'Inde est devenue un des principaux pays émergents ; une relation amour/haine avec les Etats-Unis qui vire aujourd'hui à la haine viscérale dans la population ; une classe dirigeante corrompue et médiocre qui ne recherche que le maintien de ses privilèges ; enfin, la montée en puissance d'un fondamentalisme musulman de plus en plus intolérant qui est le terreau du terrorisme des talibans pakistanais et des autres groupes extrémistes. Le Pakistan est allé de crise en crise sans avoir jamais pu surmonter les contradictions résultant d'une partition mal pensée et mal réalisée. Il est sorti de ces crises à chaque fois plus affaibli. Mais le Pakistan est aussi une puissance nucléaire majeure ; il dépendra de lui qu'une solution acceptable soit trouvée en Afghanistan et, deuxième pays musulman du monde, son évolution pèsera lourd sur le destin de l'Islam. Ou le pays se reprend et retrouve le chemin de la modernité qu'il avait commencé à emprunter au début de son histoire, ou il deviendra effectivement " le pays le plus dangereux du monde ", un Etat paria consumé par la violence.

04/2014

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Littérature française

L'amazone. A la recherche de la femme au bord de paupière noir

Assez tôt, elle a voulu partir loin. Assez vite, on ne l'a plus revue. Pendant treize ans, ce fut dans les glaces canadiennes. Depuis dix-huit ans maintenant, c'est dans la touffeur amazonienne, au milieu des Yanomami, sur les bords du rio Marauia, à quatre jours de barque du premier bourg brésilien pourvu d'électricité. Là-bas, il n'y a toujours ni notion d'argent ni de temps, ou de propriété. Là-bas, il y a du partage, du rire, de l'insouciance... Mais aussi des menaces qui s'approchent. A la fois pionnière, institutrice, aide-soignante ou médecin par défaut, elle a enduré la faim, la malaria à vingt-deux reprises, est devenue l'une des leurs, s'est mariée à l'un d'eux, a dû même se cacher plus de cinq ans dans la forêt quand leur relation a été ébruitée. Depuis peu, elle a créé un site de formation pour les préparer à l'affrontement inéluctable, le télescopage de deux civilisations. La nôtre, qui a déjà lourdement frappé le poumon vert de la planète - maladies, déforestation, orpaillage clandestin, endoctrinement religieux ; la leur, à l'état brut, pacifique, vulnérable... Elle, c'est Anne, une Française qu'ils ont surnommée Mamo Kasi Ki lxi, "la femme au bord de paupière noir". Une force, une volonté, une générosité, une guerrière. Alors, j'ai voulu savoir. Petit homme des villes, je suis allé la rejoindre dans le coeur de la forêt primitive où bat le sien, partager un temps sa vie, me renvoyant la mienne au regard d'une autre humanité. Parce que c'est aussi ma soeur. Tour à tour émouvant, drôle ou surprenant, ce récit fait mesurer tout ce que "changer de vie" peut représenter. Une confrontation entre deux mondes, avec ses incompréhensions réciproques, ses envies et ses regrets, en même temps que la découverte de l'un des peuples les plus préservés de la planète.

01/2013

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Animaux, nature

Quand les animaux s'en vont... Accompagner les animaux en fin de vie grâce à la communication animale

Qui, ayant vécu une relation d'amour avec son animal, peut le voir mourir sans en éprouver un grand déchirement ? Dans ce livre, je relate des histoires poignantes et tout l'enseignement que j'ai pu en tirer, comment j'ai observé des animaux partir vers un ailleurs et la reconnaissance que je leur dois de m'avoir permis cela. Je ne prétends pas détenir la vérité, cela fait partie de mes croyances fondées elles-mêmes sur mes expériences personnelles et le partage avec les animaux. Prenez ce qui vous parle, écoutez votre ressenti et laissez le reste. Foutaise, diront certains, elle hallucine ! Ce livre n'est pas pour eux. Qu'ils passent leur chemin. Il parlera à ceux qui écoutent leur coeur. Les animaux eux-mêmes m'ont enseigné ce que je sais et c'est grâce à eux que je pratique la communication animale depuis de longues années. Mes contacts avec des animaux vivants, comme avec des animaux défunts, s'opèrent grâce à la communication télépathique. Je ne crois pas à la mort à proprement parler, mais plutôt à un passage dans un autre état de conscience, en dehors du corps physique. Parler de la mort de nos animaux, c'est parler de la nôtre. C'est exprimer nos peurs, nos peines, notre incompréhension, mais aussi nos attentes, nos certitudes. Que se passe-t-il de l'autre côté du voile ? Pour certaines peuplades, la mort est un simple passage. Il en est de même pour les animaux. Mon chat Capsule m'a dit, après s'en être allé, "La mort, c'est comme enlever une jaquette". Voilà une vision simple et facile à comprendre. D'ailleurs, la communication télépathique avec un animal décédé m'a montré à quel point cette certitude peut adoucir le départ de nos compagnons. Croyez-moi, ils ont des choses fascinantes à nous dire. Alors, écoutons-les !

02/2020

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Développement durable-Ecologie

Dernières nouvelles du monde

Navigateur et grand voyageur, mais aussi économiste, Erik Orsenna voulait mieux comprendre les mécanismes concrets de la mondialisation. C'est ainsi que, admirateur intimidé depuis toujours d'Albert Londres et de Joseph Kessel, il s'est mué en grand reporter. Dans Portrait du Gulf Stream. Eloge des courants, le marin breton qu'il est s'interroge sur les changements climatiques. Prenant très tôt conscience de cette nouvelle réalité du monde, il est allé, pour mieux l'appréhender, à la rencontre des savants et s'est rendu sur les lieux les plus exposés. Cette même démarche l'a entraîné dans un Voyage aux pays du coton, du Mali à la Chine et du Texas à Alexandrie. Une aventure "faite de fils et de liens" qui commence de manière artisanale dans la nuit des temps et se poursuit aujourd'hui à travers l'agriculture et l'industrie. Dans L'Avenir de l'eau, il alerte : un très grand nombre d'habitants de cette planète n'ont toujours pas accès ni à l'eau ni à l'assainissement. Cette pénurie dramatique ne fait qu'aggraver les inégalités tandis que se multiplient les conflits. Là encore, Erik Orsenna est parti enquêter au plus près des populations, en Inde, en Ethiopie, en Chine et au Bangladesh. L'écrivain ne pouvait manquer de se lancer tôt ou tard sur une autre route, qui le concerne encore plus intimement parce qu'elle se confond avec celle de sa vie : la Route du papier. Après un long périple, des forêts canadiennes à celles de la Russie et du Brésil, il retrace une histoire millénaire, de ses origines à l'avènement des technologies les plus modernes. A cet ensemble s'ajoute un des textes les moins connus de l'auteur : son Histoire du monde en neuf guitares, coécrite avec son frère Thierry Amoult. Une oeuvre de passion et d'érudition qui nous plonge elle aussi, à sa manière, au coeur des siècles et des civilisations. Qu'y a-t-il de plus mondialisé que la musique ?

03/2018

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Histoire internationale

Congo. Mémoires à vif

La rédaction de ce livre a été entamée à l'automne 2017 par Luc Beyer de Ryke, journaliste bien connu des auditeurs de la RTBF. La mort l'a fauché par surprise en janvier 2018. C'est sa compagne, Françoise Germain-Robin, qui a repris la plume. Comme un acte d'amour et en hommage à sa mémoire. Et à tous ces hommes et ces femmes, Belges et Congolais, qui ont vécu " le temps des colonies " et dont il voulait faire une galerie de portraits. Leurs témoignages, livrés tels quels ici, font partie de l'histoire de la Belgique et du Congo, intimement liés malgré les déchirures. Réflexion sur la question épineuse, posée dès le début du livre, du " ratage " de l'indépendance de 1960 et des raisons qui peuvent l'expliquer. Une seconde question, tout aussi présente, celle de la personnalité du très controversé Patrice Lumumba et de ses positions. D'autres questions encore, tout aussi actuelles : le Musée de Tervuren, désormais consacré à l'Afrique centrale, de sa rénovation en profondeur, de sa réinauguration en décembre 2018 et des nombreuses polémiques les ayant entourées ; la création, très discutée, d'une place " Lumumba " à Bruxelles, les interventions militaires successives des forces belges, françaises, mercenaires (Bob Denard e.a.), etc. Le Congo, Luc Beyer de Ryke le connaissait pour y être allé plusieurs fois. Comme journaliste d'abord lors d'événements marquants et souvent dramatiques. Ou pour interviewer des personnalités comme l'ancien " maréchal président " Mobutu qu'il imitait avec humour. Plus récemment, il y était retourné comme observateur pour les élections de 2006, recommandé comme expert par le gouvernement belge à la Fondation Carter avec laquelle il avait déjà joué ce rôle, quelques mois plus tôt, pour les premières élections en Palestine. Comme pour son livre précédent Ils avaient leurs rasions, Luc Beyer est ici entièrement dans son rôle de journaliste et d'investigateur, avec la volonté de comprendre et d'éclairer notre lanterne.

09/2019

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Histoire militaire

C'était pour la France

L'homme qui prend la plume aujourd'hui n'est plus tout à fait le même que celui qui publiait son premier livre en 1984.. Oui, je me suis assagi. Par force. L'âge, la maladie, cette satanée maladie de Parkinson entrave tous mes mouvements. Malgré ce handicap, je reste intact. Et je continue d'avancer. Toute ma vie a été consacrée à défendre ma patrie. Avec la conviction que les missions ordonnées par mes chefs ou directement par des ministres, parfois dans le plus grand secret, se faisaient toujours au service de la France. Je voudrais témoigner ici certaines des ces missions qui ont constitué des moments charnières dans ma vie d'officier. Toutes ont conforté ma foi dans notre pays. Une foi toujours intacte. Pour lui, je me suis battu sous toutes les latitudes avec l'insigne du GIGN. J'ai souvent opéré aussi sous identité fictive (IF). J'étais alors un autre et je devenais, pour le temps de la mission, un vrai " menteur de combat ". J'ai menti au preneur d'otages avant de l'abattre. J'ai souvent menti a ma femme pour cacher la mission qui m'éloignait d'elle en lui lançant un joyeux " Tout va bien ! C'est un simple exercice ". Pour mon pays, j'ai fait couler le sang. J'ai fait parler les armes qu'il m'avait confiées. Pour lui, je suis allé au bout de moi-même. Oui , j'avoue ! - Premières armes - Les leçons de Berlin - Le GIGN - Entraînement hors normes pour des hommes hors normes - Les secrets de La Mecque - Mes tireurs d'élite saoudiens - Un Privé pour la France - Mon ami Jacques Vergès - L'avocat et l'ancien du GIGN au Zaïre - Le vrai visage de mon ennemi - Comment la France a perdu la République Centrafricaine - Mission spéciale en Côte d'Ivoire - Mission spéciale au Vatican - Trente jours aux Baumettes

05/2023

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Romance sexy

Les Walsh Tome 4 : Différentes perspectives

Une femme d'affaires dure à cuire. Un Navy SEAL arrogant. Une lutte de pouvoir sans fin en perspective. Shannon Certaines personnes s'envoient en l'air à des mariages. D'autres cassent le lit d'une chambre d'hôtel (et une table, un bureau et des ceintures de peignoir) et découvrent qu'elles n'ont jamais eu que des orgasmes au rabais toute leur vie. Le dernier ? Oui. C'est tout moi. Je n'ai pas toujours été une garce. Mais il y a une vilaine petite astuce pour réussir en affaires : les gentils et les innocents survivent rarement. Je me suis battue pour arriver en haut de l'échelle alors que je ne partais de rien et je ne plie devant personne. Jusqu'à ce que Will Halsted m'attache à une tête de lit et me fasse sienne... pour le moment. Une nuit sauvage et obscène se transforme en une autre, et puis... on ne peut plus s'arrêter. Chaque fois que nous sommes ensemble est plus addictive que la précédente, mais ce n'est rien de plus qu'une échappatoire sexy de la réalité. Mais est-ce bien le cas ? Will Je n'ai pas toujours été un guerrier, mais maintenant c'est gravé en moi, dans mon sang et mes os. C'est ce que des années passées dans les forces spéciales font à un homme. Ma vie entière est classifiée : où je suis allé, ce que j'ai vu, ce que j'ai fait, et il n'y a aucune mission trop périlleuse pour moi. Jusqu'à ce que je réalise que tomber amoureux de Shannon Walsh, c'est comme essayer de nager contre un courant de fond. Elle va me déchirer et me jeter sur le rivage, et j'en aimerai chaque minute. Chaque fois que je disparais, je veux qu'elle compte les heures jusqu'à ce que je sois de retour. Qu'elle m'attende. Elle l'a fait avant, elle le fera encore. Enfin, je l'espère.

12/2021

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Littérature étrangère

Dahlia

Dahlia apparaît, en premier lieu, comme l’histoire d’une famille installée dans la banlieue d’une capitale. Elle peut être japonaise, française ou tout autre chose. Le quartier où elle habite a été autrefois destiné à la bourgeoisie mais peu à peu occupé par des immigrés. On fait d’abord la connaissance du grand-père. Il s’apprête à aller se promener comme tous les jours et croise trois amis à lui, qui lui proposent de les joindre au bridge. Il accepte l’invitation, mais doit rentrer chez lui pour demander l’autorisation à sa femme. Or, une fois chez lui, il se souvient d’être allé se recueillir sur les tombes des ses amis. C’étaient donc des visions. Puis il se tourne vers sa femme. Et il se rend compte qu’elle non plus, elle n’est plus de ce monde. Depuis qu’elle a confié à une infirmière la tâche de s’occuper de son beau-père sa belle-fille a pris l’habitude de se promener avec son chien. Dans un parc, elle engage la conversation avec un jeune homme au teint basané. Il se nomme Dahlia. Il lui propose de venir dans son appartement et elle le suit. Dahlia se révèle brutal et sans pitié. Il ordonne la femme de se déshabiller dans le seul but de l’humilier et de mettre en évidence la laideur de son corps. Un jour, Dahlia exige qu’elle l’invite à dîner en présence de sa famille. Contre toute attente, son mari, ses fils et sa fille éprouvent de la sympathie pour Dahlia. Le mari prend un verre en tête-à-tête dans salon avec Dahlia et lui propose de rester dormir. La fille demande à la mère de l’engager comme tuteur... L’auteur considère ce livre comme un de ses plus importants. Il rassemble ici de façon symbolique des thèmes qui lui sont chers : la désagrégation du tissu social et familial, l’hermaphroditisme et la visite des fantômes.

10/2011

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Histoire internationale

Richard Coeur de Lion

L'historien ne peut manquer de s'interroger sur ce paradoxe : angevin par son père Henri II et aquitain par sa mère Aliénor, Richard Ier, roi d'Angleterre de 1189 à 1199, ne résida dans l'île que six mois au total et n'en parla sans doute jamais la langue... Il se consacra beaucoup plus à la lutte contre ses vassaux du continent, contre le roi de France et les Sarrasins qu'au gouvernement de son royaume. Et pourtant il demeure certainement, depuis bientôt huit siècles, le plus aimé des souverains anglais. Cette popularité ne doit rien à la légende : les contemporains, unanimes, nous le décrivent comme le "roi des rois terrestres, nul n'étant allé "plus loin que lui pour l'ardeur, la magnanimité, la chevalerie et toutes autres vertus". N'est-ce pas lui qui enleva Chypre aux Byzantins et la place d'Acre au redoutable Saladin, le vainqueur de Jérusalem ; ne fut-il pas l'un des plus grands troubadours de son temps ? Brave jusqu'à la témérité, fastueux, lettré, il incarne admirablement l'idéal chevaleresque qui était celui du XII siècle ; tout roi qu'il fût, il ne se pardonnait pas même ses écarts (notamment la "sodomie") ou ses manquements de parole (car il était d'un caractère changeant — oc e no, oui et non, l'avait-on surnommé) et s'en accusa publiquement à plusieurs reprises avec force manifestations — sincères — de repentir. Longtemps absent en raison de la croisade et aussi d'une interminable captivité dans les geôles de l'empereur Henri VI, il mourut à quarante et un ans près de Limoges en assiégeant un vassal révolté. Disparition prématurée, infiniment dommageable pour l'Angleterre et pour l'Aquitaine, mais peut-être bénéfique pour sa mémoire. Le monde était en effet en train de changer : aurait-il pu ou su devenir un grand "politique" avec ce que cela requiert de cynisme, de calcul et de dissimulation ?

04/1988

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Sciences politiques

Les enfants de la guerre

Les enfants-de-la-guerre Docteur Bernard Benedetti. Me ? decin fondateur de me ? decin du monde corse apre`s avoir effectue ? de nombreuses missions partout ou des conflits par la folie meurtrie`re et fe ? roce perse ? cutait les peuples. D'Afghanistan au Kosovo de la Roumanie l'Albanie de l'Iran et l'Irak au Kurdistan Turc, partout dans le monde ou la pauvrete ? , l'absence de soins, les famines et toutes formes de violences qui tuent sans te ? moins, il est alle ? soigner te ? moigner, crier son indignation et pratiquer l'inge ? rence humanitaire sans retenu. Apre`s une enfance meurtrie par des blessures et un statut de victime de guerre, apre`s une jeunesse trompe ? e par une lutte de libe ? ration nationale en Corse, mal de ? finie et pre ? texte a` toutes les violences en re ? ponses a` celles de l'e ? tat tout vous sera conte ? sans concession "En venant au Kosovo, je n'ignorais pas que j'allais au devant d'une ferme opposition des autorite ? s serbes, a` me laisser travailler. Nous n'en e ? tions qu'a` la premie`re phase. Leur attitude, violente, me confortait dans l'ide ? e que je devais continuer. J'avais en partie pre ? vu ce qui allait arriver par la suite. Il me fallait rapidement rassembler des preuves. Il fallait que je rencontre le plus d'intoxique ? s pre ? sume ? s, possibles. En Me ? decin habitue ? , aux missions difficiles, j'anticipais pour re ? pondre aux obstacles, pour ne pas avoir a` renoncer. Je m'e ? tais donc e ? quipe ? de mate ? riel pour effectuer diffe ? rents pre ? le`vements, dont le sang, divers papiers, des e ? tiquettes etc... Le tout dissimule ? contre ma peau. Je portais a` cet effet, sous mes ve^tements, la ceinture que portaient les moudjahidines, laquelle avait des loges pour les chargeurs des Kalachnikov".

09/2017

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Sociologie

Individu humain, être social au Burkina Faso

"Il n'y a pas cent socialismes comme on le dit volontiers", tempêtait le poète romantique Hugo, "il y en a deux : le mauvais et le bon". Sur le bon socialisme, il pouvait se montrer hésitant, jamais sur la définition du mauvais. Le psychiatre burkinabè Zézouma Sanou, dans ses commentaires marxistes et psychanalytiques issus de sa longue pratique médicale sur le terrain, ne s'est jamais trompé sur les définitions du mauvais ou du bon socialisme même et surtout dans ses rares écrits. Individu humain, être social au Burkina Faso est l'un de ses ouvrages, rédigé autour de sa synthèse originale entre l'Afrique de l'Ouest et l'Occident, mais également entre le marxisme et la psychanalyse. Cet homme, d'une culture scientifique et politique inégalable, est toujours allé à la source du savoir. A travers ce livre, vous accepterez l'idée de penser que l'individu humain, de toutes les couleurs, est bien un être social fruit de ses propres oeuvres et des qualités de l'environnement culturel et social dans lequel il a vécu. L'auteur, de la qualité d'un Frantz Fanon (1925-1961) ou encore d'un Octave Mannoni (1899-1989), était aussi un homme intègre et sa distinction ne s'est jamais reposée sur un quelconque privilège social. Il a fait partie de ces rares hommes courageux et pugnaces, incapables de bassesse et de compromission. Ce militant marxiste humaniste a toujours été conscient de son rôle intégré dans l'évolution de l'humanité et la réalité économique et culturelle de son continent. "Le psychiatre travaille dans son milieu social comme l'ouvrier ou le paysan", affirmait-il. Après son départ, la situation des peuples dans le monde et particulièrement en Afrique continue à se caractériser par une grande pauvreté matérielle, morale et psychologique. Cette situation impose la lutte comme seule issue et ce combat n'est pas fini.

03/2017