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Politiques sociales

Le dialogue social. L'avènement d'un modèle ?

"Dialogue social" : voilà l'un des maîtres-mots des réformes du droit du travail - en France mais également dans d'autres pays. Si le concept n'est pas nouveau, il n'a cessé d'être invoqué par les pouvoirs publics au cours de ces dernières décennies. N'y aurait-il là qu'une illusion, voire une mystification ? Ce serait en sous-estimer la force intrinsèque, les potentialités et, plus fondamentalement, la prétention paradigmatique. Ne convient-il pas, aujourd'hui, de prendre au sérieux cette idée, en cherchant à saisir les contours du modèle qu'elle esquisse et à évaluer dans quelle mesure celui-ci contribue à renouveler notre droit du travail voire, au-delà, notre système de relations professionnelles ? En quoi ce modèle consiste-t-il ? Telle est la question fondamentale, qu'il s'agit de déplier. Que signifie, d'abord, cette référence au dialogue ? D'où vient-elle ? Qu'implique-t-elle ? Quelles conceptions se fait-on du dialogue social ? Quels en sont les figures et visages ? Inévitablement, ces interrogations en font surgir une autre, tout aussi centrale : de ce modèle, quels sont - et/ou quels doivent être - les acteurs ? Quelle place les syndicats s'y voient-ils réserver ? Assurément, un tel modèle mérite d'être pensé pour lui-même. S'il relève du registre des représentations, son accomplissement se joue sur un autre terrain : celui de l'action. Appréhender ce modèle de dialogue social implique aussi, dès lors, d'en envisager les concrétisations dans une perspective pragmatique. C'est alors que surgit la problématique incontournable des dynamiques d'un tel modèle. Ces dynamiques, il faut les appréhender dans leur réalité, dans leur effectivité. Pour ce faire, le regard doit porter dans plusieurs directions. Quelles sont les transformations à l'oeuvre s'agissant de la représentation des salariés ? La négociation collective se révèle-t-elle, quant à elle, (vraiment) heuristique, créative, en particulier au niveau de l'entreprise ? N'apparaît-il pas nécessaire de jauger ce modèle à l'aune de son appropriation par les acteurs, de son aptitude à affronter les défis de notre temps (nouvelles technologies, nouvelles formes d'emploi, transition écologique, etc.) et de sa capacité à se régénérer ? Ainsi l'hypothèse de l'avènement d'un modèle de dialogue social s'évalue-t-elle. Cet ouvrage s'inscrit dans le cadre du programme de recherche ANR sur "l'avenir du droit du travail" , réalisé en France sous la responsabilité scientifique du professeur Frédéric Géa.

09/2021

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Littérature Allemande

Au bord de la nuit

Publié en 1933 en Allemagne, banni par les nazis lors de sa sortie, Au bord de la nuit, est de ces textes novateurs et audacieux qui dérangent. Un roman littéraire oublié à redécouvrir dans la collection Vintage. La vie d'un quartier de Brême, celui du port, entre le crépuscule et la nuit. Un faisceau d'existences parallèles ou enlacées, entre lesquelles, douceâtre, étouffante comme la mort, la nuit monte par bouffées : des gamins observent rats et cygnes sur une berge ; deux compères, Antoine et Oscar, rejoignent l'Adélaïde pour une croisière direction Rotterdam ; Madame Jacobi prend quotidiennement des nouvelles de Monsieur Mahler, un voisin mourant ; Monsieur Hennicke, le professeur de géographie fait la lecture à ses deux fils sous les grandes feuilles du jardin public ; Addi, un petit garçon somnambule, donne le premier numéro d'un show à l'Astoria, un bar animé de la ville ; le gardien du parc, obsédé par l'invasion agressive des rongeurs en plein coeur de ville, décide d'envoyer une missive à l'autorité municipale. Une succession de tableaux intimistes, des instants de vie brefs et attendrissants, des destins qui se croisent, se défont, se mêlent encore, en plein coeur d'une ville qui s'endort, enveloppée par les ténèbres. Extraits : Là-bas, à l'extrémité du jardin, sous les grandes feuilles de la tonnelle, monsieur Hennicke, le maître de géographie, et ses deux fils étaient assis. Une lampe à pétrole, placée au milieu de la table, répandait une chaude lueur jaune. De temps en temps elle filait et monsieur Hennicke, d'une main légère, diminuait alors la flamme. Il avait un livre ouvert devant lui et lisait à haute voix. La tête dans les mains, ses deux fils, collégiens de première année, blonds et dégingandés, aux visages moites et boutonneux, buvaient ses paroles. Leurs regards étaient fixes, perdus dans l'obscurité du jardin ou en une contrée plus lointaine encore. Et non loin de là - quelques jardins et rangées de maisons tout au plus - monsieur Berg jouait de la flûte devant sa fenêtre ouverte. Ses doigts pâles et osseux se levaient et s'abaissaient sur les trous de l'instrument, sa tête s'inclinait un peu sur le côté et ses yeux gris et doux suivaient l'envol des sons. C'était une cadence régulière, un chant qui s'élevait calmement, descendait calmement, empreint de sérénité, pas vraiment gai, pas vraiment triste, et pourtant toujours un peu plaintif... clair, résolu, aux lignes nettes. Il s'élançait dans la nuit avec une tranquille assurance, s'éparpillait, s'effaçait dans l'air calme.

09/2021

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Religion

La rencontre de Jésus-Christ en milieu Bambara

Le monde bambara, situé au coeur du pays appelé Mali, est ici révélé aux lecteurs francophones dans toute sa complexe richesse. Des trésors de sagesse traditionnelle, recueillis et assemblés avec une intelligente patience, deviennent enfin accessibles au prix de leur mise par écrit et grâce à des analyses d'une rare perspicacité. Un premier regard sur le monde bambara occupe la première dizaine de chapitres. La charpente et chaque élément de ce monde sont d'abord décrits. La vie de l'homme, la célébration de sa mort, les multiples visages de son bonheur et de son malheur, les règles et la philosophie de sa vie en communauté, ses amitiés et ses mariages, son rapport à l'invisible et son inépuisable fécondité spirituelle, sont tour à tour pris en considération. Un essai d'interprétation du monde bambara pose ensuite les vrais problèmes de son identification. Rarement la quête contemporaine de l'identité africaine fut conduite avec une telle rigueur. Le sens bambara de l'homme, de ses valeurs éthiques et spirituelles, de son rapport au monde et de son incarnation historique dans le passé ou le présent de la communauté internationale, se propose au lecteur comme une véritable école d'humanité au plus noble sens du mot. L'accueil de Jésus-Christ en milieu bambara suppose une relecture originale de tout le message évangélique. L'auteur ne suggère pas là une requête, il réalise ce programme en cinq chapitres d'une rare densité. Chrétien ou non, le lecteur sera fasciné par la transposition culturelle, jalonnée de tarit de proverbes, libre de tout particularisme, délivrée des scléroses du passé, universelle sans cesser de rester la plus concrète, que Sotigi Penda Mori Sidibe accomplit sous ses yeux. Ce n'est pas sans raison que l'on met sa foi en quelqu'un. Aucun homme, avec une seule poignée d'huile, ne saurait oindre un éléphant. Le bien d'autrui, même s'il vous va bien, est toujours mis de travers. Mieux vaut pour toi que le vent ne te fouette qu'indirectement. La petite bonne chose qui ne vieillit pas. Ventre affamé supporte mal,la plaisanterie. Nul ne doit oublier ses origines. La pintade regarde la nuque de celle qui la précède. Personne ne refuse de faire la toilette de l'oeil dont il est borgne. Devenir un fromager. Sotigi Penda Mori SIDIBE est né en 1927 de père et mère musulmans. Baptisé catholique en 1941, prêtre depuis 1957, après des études de sciences sociales et de théologie à Lyon, il s'est consacré au travail pastoral en milieu bambara. Il est actuellement évêque de Segou, Mali.

08/1978

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Théâtre - Pièces

Super, un héros presque parfait

Super est un homme blanc, la cinquantaine. Super résout, mais jamais de manière tout à fait parfaite. Il y a des effets collatéraux. Pourtant il gère. Du mieux qu'il peut. Son boulot. Sa famille type ? : sa femme super-occupée Claire, son fils préado Phil, sa petite fille Liz, et Robert, le robot lucide et dépressif. Il affronte son archi-antagoniste, Marie Dupont, une jeune femme aux mille visages. Quel ordre Super défend-il ?? Qu'est-ce que l'ordre, en démocratie ?? Et qu'est-ce que l'adhésion à un ordre ?? Et d'ailleurs c'est quoi, une famille type ?? Super un héros presque parfait parle de la transmission de modèles dans un monde en mutation. Des modèles de conduite, des modèles de réussite, des modèles de justice, qui, au moment où les parents les transmettent aux enfants, ne sont plus exactement les mêmes qu'au moment où les parents, enfants, les ont acquis. Accessible au jeune public à partir de 8 ans, la pièce s'adresse particulièrement aux préadolescents et adolescents, aux 10-15 ans, âge dans lequel la socialisation ne se fait plus fondamentalement dans le cercle familial, mais s'élargit à d'autres réalités. Age des questionnements, d'une sensibilité accrue pour l'injustice, et dans lequel on interroge l'ordre des choses. Age charnière de la formation de l'esprit critique. SUPER s'ancre dans l'univers des super-héros, très présent dans l'imaginaire des jeunes, et dont les histoires ont souvent comme thèmes sous-jacents les questions de l'ordre, de la justice, de la transgression. Mais dans les histoires de super-héros, ces thèmes sont souvent formulés dans des termes qui posent question à l'ordre démocratique. Il en va ainsi par exemple de la figure du super-héros justicier, qui s'oppose à la manière dont la justice est organisée dans un Etat de droit. On peut s'interroger sur l'ordre défendu par cette figure prométhéenne, et sur la manière dont celle-ci amène le changement, vis-à-vis de l'expérience du changement en démocratie, amené par des luttes collectives et par les crises. La pièce souhaite donc interroger les questions de l'ordre et de la justice, essentielles dans le passage à la vie adulte, en déconstruisant le genre des histoires de super-héros. La compagnie poursuit ainsi le travail de réflexion autour des questions démocratiques qui se fait au fil des créations. Pièce écrite pour 1 comédien et 2 comédiennes

10/2023

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Etudes et pratiques profession

Pharmacie clinique à l'officine. 2e édition

Introduite en France dans l'enseignement en 1984, la Pharmacie clinique est désormais une discipline fondamentale dans les études de pharmacie. Elle a été principalement développée au sein des établissements de santé, comme l'attestent l'ordonnance du 16 décembre 2016 reconnaissant la Pharmacie clinique, en tant que mission essentielle des pharmaciens de PUI et l'arrêté du 1er mars 2023 relatif au "renouvellement et à l'adaptation des prescriptions" . Cette discipline en constante évolution engage aussi étroitement les pharmaciens de ville, les patients, leur entourage et les aidants. Dans ce sens, la dernière Convention nationale des pharmaciens titulaires d'officine, signée le 9 mars 2022, a précisé l'évolution très significative de leur rôle au sein du système français de santé. Pour en tenir compte, l'ANEPC se devait de proposer une deuxième édition, totalement actualisée, de l'ouvrage Pharmacie clinique à l'officine paru en 2018. Cet ouvrage reste pionnier en traitant de la place de la Pharmacie clinique à l'officine. Il doit constituer une référence pour un large public, pharmaciens officinaux et étudiants, mais aussi préparateurs et tout professionnel de santé confronté à une pratique interdisciplinaire, devant répondre à une exigence accrue d'efficacité, à moindre risque et à moindre coût. Il se veut essentiellement pratique et se décline en trois parties : - la première, générale et réglementaire, concerne le parcours de soins et son amélioration, le lien ville-hôpital, les nouvelles organisations de l'exercice coordonné au sein des territoires et le statut de pharmacien correspondant. Une large place est consacrée à l'assurance qualité en officine, à l'information, à la médico-économie, mais aussi au virage numérique ; - la deuxième porte sur la relation patient-pharmacien dans le cadre de la Pharmacie clinique : les stratégies thérapeutiques ; l'optimisation du traitement et la sécurité patient notamment la prévention de la iatropathologie grâce aux interventions pharmaceutiques ; le suivi clinico-biologique du patient, et l'implication des pharmaciens dans le bilan de médication, les entretiens pharmaceutiques et l'éducation thérapeutique ; - la troisième, tout en insistant sur le rôle renforcé du pharmacien d'officine dans le bon usage des produits de santé, développe l'élargissement de leurs compétences dans le domaine de la prévention en santé avec la vaccination, le dépistage, la prise en charge thérapeutique des patients et les premiers soins. Son rôle dans l'accompagnement des patients atteints de cancers, dans le conseil en matière de contraception, de grossesse et d'allaitement est largement développé. La Pharmacie clinique place chaque jour davantage le pharmacien d'officine en acteur incontournable du parcours de soins. Il trouvera dans cet ouvrage toutes les informations essentielles à son exercice.

10/2023

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Beaux arts

L'Apocalypse illustrée par la tapisserie d'Angers

Le texte L'Apocalypse raconte les visions de l'apôtre et évangéliste Jean en exil sur l'île de Patmos dans la mer Egée. Son message ne s'adresse pas au seul chrétien mais à l'homme qui, face aux épreuves de l'existence, lutte pour trouver sa voie et se trouver lui-même. Bien qu'ayant été écrit au Ier siècle, le texte de saint Jean résonne avec l'actualité d'une manière surprenante. Nous avons choisi la traduction de la Bible de Jérusalem, tant pour l'unanimité qu'elle suscite que pour le souffle et la justesse qu'elle donne à L'Apocalypse. L'auteur : Paule Amblard Dans ses commentaires et son introduction, Paule Amblard, historienne de l'art et spécialiste de l'art chrétien médiéval, décrypte la signification des images et des symboles et nous convie à interroger le sens profond du message de saint Jean. Les commentaires de Paule Amblard sont enrichis de nombreuses citations de la Bible, mais également du Coran et des grands textes mystiques. Nous proposons ainsi une véritable lecture symbolique et spirituelle de la tapisserie d'Angers, et une promenade éclairée sur le chemin de L'Apocalypse. L'illustration Chef-d'oeuvre du Moyen Age datant du XIVe siècle et attribué à Hennequin de Bruges, classée au patrimoine mondial de l'humanité, la tapisserie d'Angers est la plus grande tenture médiévale jamais réalisée : 130 m de long par 6 m de haut, c'est-à-dire 775m2 (ce qui équivaut à trois terrains de tennis). Les illustrations de notre édition proviennent de l'envers de la tapisserie qui a conservé les couleurs flamboyantes de l'époque du tissage, et qui a été photographié puis inversé. Un important travail de photogravure a été réalisé afin d'obtenir la meilleure restitution possible des couleurs. Ce livre rend un hommage indispensable à une oeuvre exceptionnelle. Un soin particulier à l'exploitation des détails de la tapisserie a été apporté afin de faire ressortir les émotions inscrites sur les visages des personnages : le texte de L'Apocalypse et la tapisserie s'animent et se répondent. Là où les panneaux de la tapisserie manquent, nous avons intégré des miniatures issues de manuscrits précieux qui ont inspiré Hennequin de Bruges. Un livre pour tous Une édition dans un format plus maniable et abordable, avec l'intégralité du contenu de la Grande Collection. L'Apocalypse de saint Jean illustrée par la tapisserie d'Angers séduira tant les amateurs d'art que les lecteurs intéressés par la spiritualité.

09/2017

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XIXe siècle

Le poignard de Goya

Préfacé par David CHANTERANNE, historien et historien de l'art, diplômé et chargé de cours à l'université de Paris-Sorbonne, journaliste et écrivain, rédacteur en chef du magazine Napoléon 1er. Synopsis Mai 1808 : Après les émeutes de Madrid et la répression sanglante de "El Tres de Mayo" les troupes du général Dupont de l'Etang descendent vers l'Andalousie. C'est un chemin semé d'embûches, d'escarmouches, de guet-apens qui les attend. Le danger peut surgir derrière chaque rocher, derrière chaque arbre. Mobilisé contre l'envahisseur le peuple espagnol se défend en inaugurant un nouveau type de combat : la guérilla. Se met en place l'engrenage inévitable : les exactions entrainent des représailles - maisons incendiées, fusillades sommaires. Un cran supplémentaire dans la férocité est franchi au fur et à mesure de l'avancée des troupes napoléoniennes... Les soldats isolés sont une proie pour les navajas, une cible pour les "cuadrillas" . La traversée des sierras par des défilés bordés de précipices, l'attaque des convois, le soulèvement du moindre village, l'impossibilité de s'approvisionner vont faire de ce parcours un véritable enfer. Dans ce flot de quelques milliers de combattants, noyées parmi les fantassins, les cavaliers et les pièces d'artillerie, des femmes essaient de survivre : maîtresses, épouses d'officiers, blanchisseuses ou cantinières. L'une d'elles, ballotée de régiment en régiment, -malgré les affres liées à la peur, à la faim, à la soif, aux maladies de peau, aux angoisses du lendemain - gardera intacte son envie de vivre une passion amoureuse : celle qu'elle éprouve pour un lieutenant des marins de la Garde. Elle fera tout pour que leurs chemins se croisent, acceptant de faire partie d'expéditions périlleuses dans le seul but de le retrouver, avec le secret espoir que lorsque tout cela sera fini, elle rebâtira avec lui une vie normale, aura un foyer, des enfants... Le trajet sera ponctué de cadavres : un général plongé dans l'huile d'olive bouillante, sa femme et sa fille découpée en morceaux, ses compagnons sciés vivants entre des planches... Ces atrocités sont le fait d'un peintre- élève de Goya. Son entourage ayant été touché par la sauvagerie des troupes napoléoniennes, Il a juré que ses ennemis afficheraient sur leurs visages avant de mourir ce qu'il veut cristalliser dans ses dessins ou ses tableaux : la peur ! La frayeur est-elle matérialisable dans une oeuvre d'art ? Est-ce que des abominations peuvent constituer les ingrédients d'une inspiration artistique ? Interrogations auxquelles répondra, plus tard, Francisco de Goya, dans "Les désastres de la guerre".

10/2021

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Littérature française

Plus de lumière !

Uc Baba invite à découvrir les secrets d'oeuvres littéraires mythiques, signées Cervantes, Goethe, Emily Brontë, Mary Shelley, Lord Byron, Bram Stoker, John Polidori, Ruyard Kipling, Mark Twain, Hans Christian Anderson, Léon Tolstoï, Jules Verne, Robert Louis Stevenson, Jean Giono, Ernest Hemingway et Antoine de Saint-Exupéry. Le destin de ces écrivains, la genèse de leurs chefs-d'oeuvre sont éclairés au fil de douze récits mêlant nouvelles, fragments de lettres et de journaux imaginaires empreints de leur style respectif. En une bonne vingtaine d'années, avec près d'une trentaine d'ouvrages à son actif, Luc Baba s'est fait une place bien à lui dans le paysage des lettres belges francophones. Enseignant, comédien, slameur, romancier, essayiste et poète, il a tracé un parcours sous le signe de l'authenticité. S'il recourt volontiers à la fable, c'est pour mieux plonger dans les réalités de notre monde, guidé par une sensibilité et une générosité hors pair. Dans ce recueil, qui n'a sans doute pas d'équivalent, il s'est fixé le défi audacieux de partir à la rencontre d'écrivains mondialement connus, de la Renaissance à nos jours. Pour chacun, il a choisi une oeuvre et, se fondant sur une recherche documentaire, il nous narre ce moment crucial où la nécessité de passer à l'écriture s'est imposée, où le ressort d'une oeuvre s'est tendu, le plus souvent suite à une blessure personnelle. Ce faisant, il plonge dans l'intimité de chacun d'eux, dans les épreuves traversées, les tourments, leurs rencontres décisives. A chaque fois, la magie opère : en quelques lignes à peine, un univers personnel est dressé, une ambiance esquissée et une présence imposée, qui nous les rendent tout à la fois familiers et uniques. En optant pour le récit bref, il met côte à côte des géants aux pieds d'argile et multiplie les angles d'approche, passant du récit linéaire au journal intime, aux échanges épistolaires ou aux dialogues. A chaque fois, le propos paraît subtilement gagné par l'écriture de l'auteur concerné. Il est probable que chaque lecteur vive ces rencontres insolites à la mesure de ses affinités littéraires. Celle qu'il consacre à Giono au crépuscule de sa vie, alors qu'il écrit l'Iris de Suze, est une pure merveille. Ou encore celle où nous découvrons les prémisses du Petit Prince. Mais déjà d'autres visages et d'autres livres se bousculent derrière eux, plus vivants que jamais. Un pari réussi, qui ravira les amoureux des livres !

03/2023

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Sociologie

Filmer les grands ensembles. Villes rêvées, villes introuvables, une histoire des représentations audiovisuelles des grands ensembles (milieu des années 1930 - début des années 1980)

Depuis plusieurs années, la ville au cinéma est devenue un objet d'histoire. Des ouvrages majeurs de chercheurs ont mis en évidence la place des grandes villes et des banlieues en tant que personnage dans le cinéma contemporain. Cet ouvrage analyse l'évolution des images filmées des grands ensembles, depuis le milieu des années 1930, moment où les prototypes en sont édifiés, jusqu'au début des années 1980 où l'on envisage leur démolition partielle. L'auteur confronte ainsi les regards filmiques du ministère (MRU, ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme), institution qui a contribué à l'édification des grands ensembles, de la télévision, média qui est né et s'est épanoui en même temps qu'eux, et du cinéma. Explorant ces trois sources - télévision, films institutionnels et cinéma - l'auteur fait l'histoire des représentations audiovisuelles des grands ensembles. L'origine des films est de nature différente : films de commande, reportages, documentaires de création, fictions. Ce livre s'inscrit dans la collection " Lieux habités " des éditions Créaphis, dédiée à l'espace habité, qui regroupe des textes et des documents en histoire urbaine, architecture, urbanisme, sociologie et anthropologie de l'habitat. Parmi les ouvrages publiés : Belleville, Belleville, visages d'une planète, Françoise Morier, Claire Reverchon (dir.), 1995, rééd. 2003 ; Le monde des grands ensembles. Europe, Asie, Afrique, Moyen-Orient, Frédéric Dufaux et Annie Fourcaut, (dir.) 2004 ; La rue, village ou décor ? Deux rues à Belleville, Eric Charmes, 2006 ; Paris/Banlieues. Conflits et solidarités, Annie Fourcaut, Emmanuel Bellanger, Mathieu Flonneau, 2006 ; Désirs de toit, sous la direction de Danièle Voldman, 2011 ; Belleville, quartier populaire ? , sous la direction de Roselyne de Villanova et Agnès Deboulet, 2011 ; Hôtels meublés à Paris, enquéte sur une mémoire de l'immigration, Céline Barrère et Claire Lévy-Vroelant, 2012 ; Villagexpo, Anne Bossé et Marie-Laure Guennoc, 2013 ; Le Bocage pavillonnaire, Pauline Frileux, 2013. A noter aussi en format poche : Pour la ville, Guy Burgel, 2012 ; Villes en crise. Les politiques municipales face aux pathologies urbaines (fin xviiie-fin xxe siècle), Yannick Marec (dir.), rééd. en poche 2008. Camille Canteux docteur en histoire contemporaine, est professeur certifié d'histoire-géographie et enseigne depuis plus de dix ans en Seine-Saint-Denis. Ses recherches sur la banlieue se sont orientées plus précisément vers les grands ensembles, qui commençaient alors à être analysés par les historiens, dont elle a souhaité analyser l'image à travers un corpus audiovisuel original puisqu'il étudiait conjointement des films de natures très différentes.

10/2014

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française Novembre 1951 : Hommage à André Gide

Jean Schlumberger, Tout comme on avait rouvert...Hommages de l'étranger : Thomas Mann, Témoignage Ernst Robert Curtius, Amitié de Gide Hermann Hesse, Souvenirs d'André Gide Ernst Jünger, André Gide Ernst Jirgal, Elégie de Gide Archibald Mac Leish, Dans les grandes générations...John Steinbeck, Un grand romancier de notre temps Justin O'Brien, Deviens qui tu es Irwin Edmon, Entre tant d'écrivains...Raymond Mortimer, Lettre Dorothy Strachey Bussy, Quelques souvenirs Enid Starkie, A Oxford Blaise Allan, André Gide et Neuchâtel Taha Hussein, Ce grand don de conversation et d'amitié...Ennio Francia, Nous, qui étions prêts à le repousser...Giacomo Antonini, André Gide et l'Italie Emilio Cecchi, Contre certains malentendus Gianna Manzini, Sur une photographie des obsèques d'André Gide Giuseppe Ungaretti, A Rome Gide dans les Lettres : Saint-John Perse, Face aux Lettres françaises (1909) Marcel Arland, Gide reste présent Jean Cocteau, On ne peut se permettre...Paul Léautaud, Une certaine grandeur...R M Albérès, Gide considéré comme esthète André Ruyters, Unité de Gide François Mauriac, Les catholiques autour d'André Gide Jean Grenier, Le problème de l'expression Henri Mondor, Premier tournant André Julien, Les Faux Monnayeurs et l'art du roman Marc Beigbeder, La grande force d'André Gide Robert Mallet, L'équilibre dans le doute Henri Thomas, La leçon difficile Jacques Brenner, Reconnaissance Jean Paulhan, La mort de Gide n'a pas été si mal accueillie André Gide tel que je l'ai vu : Maria Van Rysselberghe, Depuis que vous n'êtes plus...Dominique Drouin, 1904-1914 Roger Martin du Gard, Notes (1913-1951) Jean Giono, Lundi André Chamson, En reste avec André Gide Albert Camus, Rencontres avec André Gide Julien Green, Rencontres Pierre Mac Orlan, André Gide et Melun Albert-Marie Schmidt, A Pontigny Louis Guilloux, D'un voyage en U R S S Robert Levesque, Le compagnon de voyage Léon Pierre-Quint, Un entretien avec André Gide Pierre Sichel, Portrait d'un portrait Henri Bosco, Trois rencontres Denis de Rougemont, Un complot de protestants Monique Saint-Hélier, Deux visages d'André Walter Etiemble, Avec Gide en Egypte Claude Mahias, Instants Richard Heyd, Révérence parler Béatrix Beck, La sortie du tunnel Jean Lambert, Il y a un an Yvonne Davet, Le plus irremplaçable des êtres...Jean Delay, Dernières années Textes inédits : André Gide, Pages - A propos de La Symphonie pastorale Dominique Drouin, >«C'est en 1890, dans l'appartement qu'il partageait avec son frère rue Vineuse...»André Gide, Lettres d'Italie à Marcel Drouin - Quelques lettres à Paul Valéry Paul Valéry, Quelques réponses à André Gide André Gide, Deux fragments de Et nunc manet in te

10/1990

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Philosophie

De l'essence de la liberté humaine. Introduction à la philosophie

"Entreprendre une introduction à la philosophie en prenant la voie du traitement de la question de l'essence de la liberté humaine : chercher, par conséquent, une compréhension de l'universel de la philosophie ; dériver cependant, dès le départ, vers une question particulière : voilà, à l'évidence, un propos impossible à réaliser. Car le but et le chemin choisi pour l'atteindre se contredisent. Et pourtant, avec la question de l'essence de la liberté humaine, c'est d'emblée et constamment le tout de l'étant qui devient thème, le monde et Dieu, et non pas seulement la limite. Sans doute la question de l'essence de la liberté est autre que la question de l'essence de la vérité, et pourtant elle n'est pas une question particulière, mais elle s'engage dans la totalité. Autant vaut peut-être, d'ailleurs, de la question de l'essence de la vérité. Ce qui signifie que toute question philosophique questionne en direction du tout. Ainsi, au fil conducteur de la question de l'essence de la liberté humaine, nous avons le droit de, et même nous devons risquer une véritable introduction à la philosophie en son tout. L'introduction à la philosophie au fil conducteur du problème de la liberté prend bel et bien une orientation particulière et isolée. Mais finalement il n'y a là aucun défaut, et nous avons encore moins à l'excuser en invoquant la fragilité de toute entreprise humaine. Peut-être la force et la vigueur du philosopher reposent-elles justement sur ce qu'il ne manifeste la totalité qu'au sein d'un problème singulier effectivement saisi. Et peut-être aussi que ce procédé favori qui consiste à plier à n'importe quel cadre tout ce qui existe en matière de questions philosophiques et à parler de là de tout et de n'importe quoi sans questionner réellement est le contraire d'une introduction à la philosophie, autrement dit une apparence de philosophie, une sophistique". Martin Heidegger. Professé en 1930, c'est-à-dire au moment où Heidegger compose la première version de De l'essence de la vérité, ce cours porte témoignage du virage, encore mal connu et compris, qui conduit la pensée vers la vérité de l'être. Toutefois, la liberté ne se dévoile ici comme l'essence de la vérité que parce qu'elle demeure, de manière peut-être plus secrète encore, "la racine de l'être et du temps" .

10/1987

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Histoire internationale

Talitha koum ! Notre cri... Plumes pour jeunes filles au Faso - Hommage à la Presse solidaire

Talitha Koum est d'abord un cri du coeur d'un homme qui s'est battu pendant plus d'un quart de siècle pour un mieux-être de la jeune fille par l'école au Burkina Faso. Sans relâche, l'abbé Dominique Yanogo a su convertir ses proches, amis et institutions qu'il rencontrait, en partenaires de l'association qu'il a fondée pour les jeunes en difficultés qui frappaient à sa porte d'aumônier des étudiants depuis 1987. L'accueil, le maintien et le soutien de ses membres à l'école sont des objectifs majeurs de cette association. Mais l'originalité de «Solidarité Marthe et Marie» est de savoir donner aux membres qui y adhèrent un idéal de battantes pour leur propre réussite dans la vie, par la solidarité au quotidien, tant à l'école que dans la vie sociale. Cependant, malgré les succès notables et même la reconnaissance de son pays exprimée par une décoration officielle en 2010, le fondateur a toujours le sentiment que la tâche est encore immense ! Il interpelle en premier la jeune fille et la femme au Burkina Faso à un plus grand engagement pour se sortir d'une condition féminine si pleine d'embûches ! Pour ce faire, il nous propose une revue de la presse burkinabé des années 2004-2005. L'actualité de ces faits est si saisissante que l'ouvrage devient un véritable plaidoyer bien à propos, un appel à la solidarité de tous pour un changement significatif de la condition féminine aujourd'hui au Burkina Faso. Des personnes physiques ou morales sont heureusement à l'oeuvre, et l'auteur en propose quelques-unes à imiter. Ce livre est aussi un véritable hommage à la Presse qui travaille au quotidien pour la conscientisation de tous et l'émergence d'une culture de la solidarité dans ce pays. En même temps, en ressuscitant ces pages rangées dans les archives, l'auteur de «Talitha koum» nous dit que les pages des journaux que nous feuilletons ne tournent pas la page de la solidarité humaine. Mgr Silvano M Tomasi, à la 26e session du Conseil des droits de l'homme, le 13 juin 2014 à Genève, a dit ceci de très vrai au sujet de la solidarité : «Ce n'est pas simplement une option, mais une obligation». L'abbé Dominique Yanogo appelle à la solidarité avec les Marthe et Marie aux multiples visages encore nombreuses aujourd'hui dans la cité. Philippe Cardinal Ouedraogo, Archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).

04/2015

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Thèmes photo

Cathy Alvarez - Trou[v ées

"s'éclipser... " Depuis longtemps, je collecte les images. Et peu m'importe de ne pas avoir pris le cliché moi-même, de ne pas avoir choisi le cadrage, la composition, "l'instant décisif" ... Un(e) autre l'a déjà fait ! Ce que je choisis c'est une image pour ce qu'elle m'évoque ; j'aime observer les photographies qui s'offrent à mon regard. C'est souvent l'ellipse qui m'intéresse, les visages qui se dérobent, les traces du vécu sur le papier imprimé, les sels d'argent qui font vibrer les noirs... un moment présent figé sur lequel le temps a fait son oeuvre. Cette matérialité m'émeut, elle est comme une mise en garde. La photographie est une capsule temporelle, elle est un voyage : hier, aujourd'hui... les temps se mélangent... elle joue de notre perception du temps. En intervenant sur une photographie ancienne, on permet au passé de refaire surface dans le présent. Fascinée par ce jeu d'anachronisme, j'aime observer les images autant que les déconstruire : évider, broder, mettre en évidence, jouer avec la lumière, les flous, les trous. Percer, voir ou percevoir... Jeux de regard, entre présence et absence, mystère et évidence. C. A. Née en 1978, Cathy Alvarez valle est une artiste pluridisciplinaire, qui produit notamment ou utilise ou détourne des images photographiques. Son travail a fait l'objet de nombreuses expositions personnelles ou collectives, en Belgique et à l'étranger, et lui a valu de nombreux prix à Liège et au-delà. Elle anime aussi régulièrement des ateliers de création auprès de publics variés. Sélectionnée l'été dernier pour le Prix de la Fondation Bolly- Charlier, elle revient au printemps 2022 avec la publication aux éditions Yellow Now de son premier ouvrage monographique, à l'occasion d'une expo solo à la galerie Juvénal (Huy). Une forme, chez elle, aussi bien qu'une matière, en appelle une autre, s'y verse et s'y prolonge ; une histoire n'est jamais finie, un récit jamais complet, une oeuvre jamais définitive... Electives ou pas, les affinités (multiples), c'est cette capacité à faire exister la beauté d'un objet trouvé aussi bien que d'un sentiment délaissé. Ses images dès lors se déploient en différentes versions, vibrant sous leurs couches successives : mouchoirs en céramique, images-bannières, textiles et drapeaux, images brodées, snapshots détournés... Ce n'est dès lors pas pour la beauté vaine du jeu de mots qu'on identifiera chez elle des fils rouges en guise de thématiques : il y est question, avec une poignante délicatesse, de refuge et de mémoire, de temps reprisé, de bribes rapiécées, de lien recousu.

11/2022

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Ecrits sur l'art

Le corps et l'anagramme

" Avec l'avènement en 1933-1934 du fascisme en Allemagne, cessation de tout travail utilitaire. Début de la construction de la poupée. " C'est ainsi qu'Hans Bellmer décrit sa volonté d'oeuvrer à une destitution des autorités paternelles et politiques : autrement dit à un démontage et à un remontage des corps, pour tendre vers ces choses qu'il dit souhaiter le plus – " celles qu'on ignore ". Porté par un violent désir révolutionnaire, qu'il cultiva au sein de la nébuleuse surréaliste, aux côtés d'André Breton, René Magritte, Gisèle Prassinos, Unica Zürn ou Georges Bataille, ses dessins, comme ses écrits proposés dans cette édition inédite, ont tenté d'ouvrir de telles voies vers l'inconnu du corps et du langage. Pour cela, Hans Bellmer use des possibilités de décomposition de la réalité consensuelle offertes par l'expérimentation anatomique ou par l'élaboration d'anagrammes. Il procède par étranges déplacements d'organes, comme dans ses Lettres d'amour : " Pas plus petites qu'un grand oeil, tes oreilles sont les mains de l'enfant qui occupe ta tête, bercée de tes mains dont l'enfant n'est pas plus grand que toi qui m'aimes... " Les oreilles de la femme aimée font ressurgir le fantôme d'un enfant perdu, selon une technique de déplacement, de détournement, et finalement de " délivrance ", comme dit Bernard Noël. Hans Bellmer insiste là-dessus : " L'objet identique à lui-même reste sans réalité. " Sa quête graphique et littéraire vise la désarticulation et la délivrance des corps. Mais ce n'est pas seulement un Hans Bellmer théoricien ou poète surréaliste que l'on découvre au fil de ces pages. Dans ses lettres, on approche également un personnage touchant, oscillant entre tourments historiques, angoisses matérielles, et joies discrètes. Ainsi trouve-t-on trace de son intranquillité politique dans une lettre à René Magritte de novembre 1946 : " La défaillance en Europe de la race humaine que nous avons entendu appeler "la guerre" etc. — et les répercussions de cela en ma vie intime m'ont enlevé tout goût de dessiner ou d'écrire sur du papier dentelé. " Ce qui n'empêche pas des évocations d'une persévérance sereine, comme dans une lettre à Joë Bousquet de janvier 1948 : " Grâce à Monestier, j'ai un petit coin tranquille où je peux travailler en paix, sans avoir froid. – Et je suis content d'être encore dans le Midi et près de mes amis. " C'est donc un Hans Bellmer aux multiples visages que donnent à lire ses écrits ici rassemblés, incarnant l'idée que les êtres doivent être diffractés pour être vivants.

02/2023

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Histoire des mentalités

Honorer les ancêtres et se souvenir de nos morts

Dans l'Histoire des hommes, depuis Néandertal jusqu'à nos jours, il n'existe pas une mort, mais une multitude de façon de disparaître physiquement, socialement, mémorielle ment, symboliquement, chamaniquement et artistiquement... C'est le propos de cet ouvrage richement documenté et magnifiquement illustré. Saviez-vous que les Romains pensaient que la mort était une souillure qui touchait la famille du défunt, que les rituels funéraires devaient permettre à celle-ci de revivre socialement et au mort de ne pas hanter les vivants ? Saviez-vous que les Parsis d'Inde refusent l'inhumation, l'immersion et l'incinération parce qu'ils considèrent le corps mort impur au point de ne pas vou loir entacher ces éléments primordiaux ? Saviez-vous encore que les funérailles traditionnelles basques gardaient une forte prégnance païenne dont le maître de cérémonie était une femme, la benoîte, jusqu'à ce que la dernière expire en 1991, à l'âge de 85 ans ? Avez-vous déjà entendu parler du nécrophone, cet instrument formidable que Thomas Edinson conçut afin d'enregistrer la voix des morts, un ancêtre de la pratique moderne de la Trans-communication instrumentale ? Les momies tibétaines sokushinbutsu vous inspirent-elles crainte ou fascination ? Dans l'Histoire des hommes, depuis Néandertal jusqu'à nos jours, il n'existe pas une mort, mais une multitude de façon de disparaître physiquement, socialement, mémorielle ment, symboliquement, chamaniquement et artistiquement. De même, il n'existe pas une mort, mais de nombreux visages qui la rendent moins effrayante et plutôt joyeuse comme la Catrina mexicaine, parfois sulfureuse telle Maman Brigitte dans le vaudou, affreuse et torturée comme la pauvre Izanami japonaise... Il y en a tant qu'il est impossible de toutes les observer, mais à travers les siècles et les cultures évoquées dans cet ouvrage, vous pénétrerez dans un monde peuplé de souvenirs et de monuments laissés par nos ancêtres à tra vers leurs écrits, leurs secrets enfouis sous terre et leurs monuments qui interpellent. César rap porte que les druides enseignaient à leurs élèves qu'un dieu tout-puissant les façonnait pour les renvoyer sur terre après leur mort. Promesse de réincarnation, d'évolution spirituelle auprès des dieux, retour au néant ou à une source originelle étincelante, que se passe-il après la mort ? Les peuples du monde et les évolutions au fil des siècles ont décrit des phénomènes intangibles que seul le croyant peut matérialiser sur terre. Et si la véritable mort était l'oubli ? En ce cas, puissent ces lignes ouvrir un portail vers un infini aussi mystérieux que le sont les trous noirs de notre espace. Franchirez-vous le pas ?

03/2022

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Histoire des femmes

Femmes en Périgord

Ici comme ailleurs, les femmes représentent naturellement la moitié de l'humanité. Cependant, les archives du passé ne leur ont laissé qu'une modeste place, souvent même invisible dans l'histoire officielle avant le dernier siècle. En y regardant pourtant de plus près, la présence féminine n'a cessé d'irriguer les imaginaires et de participer activement aux différentes constructions sociales qui se sont succédées au cours des temps. Les merveilleuses vénus préhistoriques et la divinité gallo-romaine Vesunna inscrivent l'aube et l'aurore de l'humanité dans des cultes féminins de fertilité. La dévotion mariale est ardente à partir du Moyen Age, période durant laquelle les femmes sont vénérées dans la poésie occitane de nos troubadours. Mais les visages et noms précis de certaines d'entre elles ne surgissent qu'avec la Renaissance... tantôt remarquées par leur talent d'écrivaine, tantôt distinguées par leurs contemporains comme Montaigne et Brantôme. L'époque moderne, avec son lot de favorites de cour, révèle aussi des personnalités originales comme la protectrice des arts Jacquette de Montbron au XVIe siècle ou la botaniste-voyageuse Jeanne Barret au XVIIIe siècle. Le temps de la Révolution est une étape essentielle dans le long chemin vers l'émancipation. En Dordogne aussi, des femmes patriotes souhaitent participer aux assemblées et aux événements. En 1848, à Nontron, elles pétitionnent pour réclamer les droits politiques. Bien plus tard, l'institutrice d'Ajat Suzanne Lacore est nommée au gouvernement du Front populaire. A partir de la fin du XIXe siècle, nombre d'entre elles s'emparent avec talent des lettres comme George de Peyrebrune, Rachilde ou encore Catherine Pozzi. Au début du siècle suivant, des femmes brillent dans certains secteurs de la société que les hommes consentent à partager, comme la couture (Jenny Sacerdote), les arts (la muse Youki, la danseuse Joséphine Baker, l'actrice Simonne Mareuil ou encore les sculptrices Jane Poupelet et Marguerite Mazet) et, bien entendu, la cuisine (La Mazille). La Seconde Guerre mondiale, avec ses grandes figures résistantes comme Laure Gatet, finit de conforter dans la tragédie la place des femmes. Elles peuvent désormais voter et toutes les professions leurs sont accessibles. Aujourd'hui, elles sont sportives de haut niveau comme Manon Hostens, intellectuelle, médecin ou architecte, à l'image d'Anne Lacaton qui décrocha récemment le prestigieux prix Pritzker. En 2020, les habitants de Périgueux confient le destin de leur ville à Delphine Labails : un sacré symbole. Cet opus rassemble une cinquantaine de portraits de femmes remarquables, plus ou moins célèbres, qui sont nées ou ont oeuvré en Périgord. Toutes ont contribué à tracer le sillon de celles d'aujourd'hui.

11/2022

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Littérature française

Le balcon

"C'est ainsi qu'à force de l'attendre sont passés plus de trente ans ; trente-cinq, si je me souviens bien, et peut-être davantage. En réalité cela doit faire quarante ans. Quarante ans perchés sur le balcon de mes espoirs. A regarder la mer en bas, et aussi le virage de l'église où apparaît la camionnette. Or, à la mort de Venerosa, l'idée m'est venue brusquement, de manière insensée. L'idée du départ, d'aller rejoindre Pierre. Il m'attendait. Il ne pouvait écrire, mais il m'attendait… C'est pour cela que j'ai demandé à Gnigninu de m'aider. La seule personne du village à qui l'on pouvait faire confiance. Il tournait toujours par ici, sous mon balcon. Après avoir fini sa tournée, il rôdait toujours par ici. Plus d'une fois j'ai eu l'impression qu'il suffisait de penser à lui pour qu'immédiatement, il se trouve là ! On le voyait en bas, sous le bacon. Toujours prêt à rendre service et sans poser de question. Un beau sourire de personne honnête et prête à se démener pour autrui. Je lui ai dit que, m'apprêtant à partir faire un voyage, j'avais besoin qu'il achète pour moi les deux valises qu'il me fallait préparer. Il a accepté sans me demander quoi que ce soit d'autre. J'ai attendu. Attendu. Tous les jours Gnigninu se montrait sur la place. Et il me faisait le même signe de la tête pour me dire non. Et il disparaissait aussitôt sans que j'aie pu lui demander pourquoi. Pour quelle raison ? En réalité je savais bien que je ne pourrais jamais partir. Et à chaque fois, je restais songeuse… Bien sûr, il y avait un obstacle, un empêchement, ou plutôt quelqu'un qui s'interposait. Les gens sont si mal intentionnés, dans ces parages… Quant à Gnigninu, je suis sûre qu'il n'épargnait pas ses efforts… Il se démenait, mais lorsque vous avez tout le monde contre vous, qu'est-ce que vous pouvez bien faire, tout seul ! Il n'avait pas encore réussi, mais ça ne devait pas tarder. Je savais que je pouvais y compter. Les jours se sont écoulés, puis les semaines… Peu à peu l'idée même d'un départ s'est perdue dans le noir. Et d'ailleurs où partir ? A Tahiti ? Le Grand Comptoir du Pacifique Sud ? Trente ans après ? Pour se retrouver là-bas, seule, vieille et après tant d'années ? Sans rien savoir ni de Pierre ni de rien." (Extrait de la quatrième de couverture)

08/2017

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Théâtre - Pièces

Théâtre. Coffret en 26 volumes

"Louis Calaferte est mort le 2 mai 1994... Sa poésie, qu'on trouvera pour ainsi dire entièrement chez Tarabuste, est lue un peu. On peut dire de son théâtre qu'il est joué un peu plus ; son édition aujourd'hui épuisée, nous la devions au courage de Jacques Hesse. Hélas, ce dernier ayant cessé son activité, elle n'est plus disponible qu'en bouquinerie d'ancien. Or cette oeuvre qui comporte 26 pièces est encore demandée par des théâtres professionnels et amateurs. Une raison sérieuse pour Tarabuste de la rendre à nouveau disponible en publiant l'oeuvre théâtrale de ce grand écrivain. De nouveaux visages se présentent régulièrement, réclamant auprès des Amis de Louis Calaferte une provende devenue introuvable. Dans la création, - appréhendée de manière globale -, de Louis Calaferte, le pan que constitue la part dramatique éclaire d'une manière synthétique la démarche de ce grand écrivain ; entendons par synthétique l'idée qu'il a focalisé un regard d'entomologiste sur la société de ses contemporains, observateur cruel mais non sans aménité, des milieux et des comportements de ses semblables. A sa mort, Jean-Pierre Miquel, qui a créé et mis en scène six des pièces de Louis Calaferte, nous offre ce commentaire : "Cette oeuvre dramatique est exceptionnelle tant par sa pertinence, son exactitude minutieuse, son absence totale de mépris, de méchanceté, que par sa drôlerie, qui ne prétend pas combattre ou dénoncer, mais débusquer le cocasse dans le familier. Calaferte voulait par son théâtre capter la dimension comique de la vie. Il croyait à la nécessité du comique, à sa vertu salvatrice et de ce fait, regardait le genre humain avec une sorte d'attendrissement qui contrastait singulièrement avec la violence de ses propos sur la dérive grossière de notre société de mensonge, d'avidité, de lâcheté et de bêtise". Pour Calaferte, le théâtre et la poésie n'étaient pas des genres à part. Le fait même qu'il ait aimé que son théâtre fut édité en est la preuve. C'est pourquoi, nous vivons aujourd'hui sa disparition des rayons des librairies de manière cruelle, ajoutant à l'interrogation de jeunes gens en quête de l'image véhiculée par ce théâtre rebelle, - tout de contre-pouvoir et d'anticonformisme -, notre propre inquiétude de ne pouvoir offrir en partage ce qu'il nous a été donné de vivre il y a quelque trente ans, un modèle d'humanité avec une perfection de langue rarement égalée. C'est aussi ça la justification de la collection Post/Replica." Djamel Meskache.

05/2021

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Réalistes, contemporains

Les pauvres aventures de Jérémie Tome 2 : Le pays de la soif

Le pays de la soif, c'est le camping de la Roche du Bourg, où Jérémie, et ses copains Sandrine et Jean-Jacques Moselle passent leurs vacances. Et cette fois-ci, c'est sûr, ils vont faire un malheur ! Tandis que Jérémie poursuit de ses assiduités une jeune Allemande en se faisant passer pour un rebelle romantique, Jean-Jacques se lance en loup solitaire à la conquête de la mère de cette dernière... Un deuxième tome désopilant où Riad Sattouf fait montre d'un humour dévastateur, féroce et jubilatoire ! C'est l'été... Une chaleur caniculaire s'étend comme une couverture moite sur Paris, recouvrant d'une fine pellicule de sueur tout ce qui a encore le courage de se trémousser sous le soleil. Jérémie et Jean-Jacques ne font pas exception. Avachis à la terrasse d'un café, ils reluquent tout ce qui porte jupe et qui passe devant leurs yeux concupiscents, en attendant que la soeur de Jean-Jacques, Sandrine, les rejoigne enfin pour partir en vacances. C'est que par ce temps-là, on n'est bien que sur la plage, et nos trois amis prennent la route pour le camping de la Roche du Bourg, sur la côte d'Emeraude. Mis à part un chien écrasé et un accident de voiture avec un dealer qui roule en Mercedes Benz, le voyage se passe relativement bien. Les voici qui arrivent sur la terre promise : le camping, sa plage, ses nanas ! Et là, horreur, celui qui les accueille n'est autre que Jean-Charles Bélier, leur bête noire lorsqu'ils étaient au collège de Montempoivre (1990-1993). Une brute, un bourreau qui les a persécutés à grand renfort de "Meurthe et Moselle" et de "Chibouz, fils de bouse !! ". Vidage de cartable, vexation devant les filles, il ne leur avait rien épargné. Que vont-ils faire ? Se venger ? Non, il est beaucoup moins risqué de draguer les minettes. Et pour ça, Jérémie a un plan. Car ils n'ont plus le droit à l'erreur, surtout qu'à côté de leur tente vient de s'installer un couple d'Allemands avec leurs deux enfants, dont une jeune fille qui ne laisse pas Jérémie indifférent... Sorte de Grand Duduche frustré, serial looser universel, Jérémie rentre avec cet album dans la catégorie des grands anti-héros de la bande dessinée d'humour, et Riad Sattouf dans celle non moins illustre des grands observateurs des petites misères humaines. Féroce et drôle !

03/2004

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Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

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Criminalité

Captives. Un apiculteur au secours des Yézidies

Ces dernières années, les Yézidis ont été victimes d'un génocide, reconnu comme tel par les Nations unies, perpétré par l'Etat islamique - aujourd'hui encore, des milliers d'entre eux sont portés disparus. Captives raconte leur histoire. Dunya Mikhail, Irakienne exilée aux Etats-Unis depuis 1996, décrit le sort des femmes Yézidies qui ont été capturées par les hommes de Daech, puis vendues sur des marchés comme esclaves sexuelles. Violées, mariées de force, obligées avec leurs plus jeunes enfants à confectionner des missiles (pendant que les garçons plus âgés sont entraînés pour devenir des combattants), séquestrées, revendues, violées à nouveau, parfois en groupe, certaines ont réussi à s'enfuir. Courage et détermination sont les valeurs cardinales de ces femmes. La solidarité dont elles ont fait preuve entre elles, mais aussi l'assistance de ceux qui mettent tout en oeuvre, au péril de leur vie, afin de leur fournir les moyens de leur fuite, ont fini par former une magnifique chaine humaine, de la Syrie à l'Irak, en passant par la frontière turque, afin d'échapper à l'horreur, de sauver ses proches mais aussi des inconnues - et finalement peut-être, pour se sauver soi-même. Dunya Mikhail restitue, à travers le témoignage direct de Yézidies, l'histoire poignante, parfois rocambolesque, de certaines d'entre elles. Mais Captives est aussi le récit d'une rencontre entre l'autrice et Abdallah Shrem, ce héros des temps modernes, ancien apiculteur qui, à l'arrivée de Daech dans sa région, le Sinjar dans le Kurdistan irakien, va tout abandonner pour créer un réseau de passeurs, bénévoles, anciens contrebandiers, afin d'arracher ces femmes, une à une, aux griffes de leurs bourreaux. Lorsque, à la fin du livre, Abdallah accueille Dunya au Sinjar, où elle visite le principal temple yézidi et va à la rencontre de ces gens dont elle a conté les histoires, d'un camp de réfugiés à un autre, leur amitié naissante ne met pas seulement au jour la force d'un seul homme face à la terreur, mais dessine aussi une région, le Kurdistan, et une communauté, celle des Yézidis, qui ont toutes deux failli être rayées de la carte. La poétesse Dunya Mikhail, avec beaucoup d'humanité et une grande délicatesse, porte le témoignage de ces femmes, de leurs enfants, de leurs frères et cousins, afin de redonner des noms, des visages et une voix aux victimes et aux survivants de l'un des épisodes les plus barbares, de ce début du XXIe siècle. Traduit de l'arabe (Irak) par Stéphanie Dujols.

10/2021

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Beaux arts

Figures du siècle de Louis XIV. Portraits gravés de Robert Nanteuil (v. 1623-1678)

Dessinateur et graveur au burin, Robert Nanteuil est l'un des portraitistes les plus recherchés du siècle de Louis XIV. Après quelques gravures de jeunesse consacrées à des sujets religieux (dont un extraordinaire Moïse d'après Philippe de Champaigne), Nanteuil se spécialise dans l'art du portrait. Apprécié des puissants, il dessine au pastel et grave sur cuivre les traits des plus grands personnages de son temps. Très apprécié de Louis XIV dont il réalise onze portraits différents, il devient dessinateur et graveur du roi en 1657. Grâce au duc d'Aumale (1822-1897), donateur de Chantilly à l'Institut de France, le musée Condé de Chantilly possède une collection exceptionnelle d'oeuvres de l'artiste, plus de 360 épreuves gravées en taille-douce et un chef-d'oeuvre de l'art du pastel, le Portrait de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), gravé en 1676 par Nanteuil lui-même en frontispice de la thèse de Jean-Baptiste Legrand. Le tout-puissant surintendant des Bâtiments, Contrôleur général des Finances, originaire de Reims comme Nanteuil, avait fait graver son portrait au moins six fois par son compatriote, celui-ci étant le dernier, deux ans avant la mort de Nanteuil en 1678. Le duc d'Aumale avait acquis ce portrait exceptionnel en 1876, en Angleterre, de Lord Gower, duc de Sutherland, avec la collection d'Alexandre Lenoir (1762-839), alors que les gravures proviennent pour l'essentiel de la vente après décès en mai 1854 à Paris d'Armand Bertin (1801-1854), le rédacteur en chef du Journal des Débats. Le duc d'Aumale écrit le 3 mai 1854 : "Quoique je ne veuille pas me mettre à collectionner les estampes et que je ne les recherche que par occasion et pour certaines spécialités, je suis très séduit cependant par cette admirable collection de Nanteuil et par son caractère historique". En effet, parmi les personnages dont Nanteuil grava les traits, figure toute la famille royale : la collection de Chantilly comprend une quinzaine de portraits de Louis XIV, la reine Anne d'Autriche, le Grand Dauphin, Philippe d'Orléans, frère unique du roi, etc. Le ministre Louvois est présent ; Jules Mazarin également avec une vingtaine d'épreuves dont une magnifique représentation du cardinal-ministre assis dans sa galerie de tableaux. Le Grand Condé et son cousin Turenne figurent avec leurs attributs guerriers, ainsi que la duchesse de Longueville, soeur du Grand Condé. On y trouve la noblesse de robe, les parlementaires (Mathieu Molé, Pierre Séguier, Denis Talon...), les écrivains (Bossuet, Ménage). Au total, l'oeuvre gravé de Nanteuil comprend plus de 240 portraits des membres de la cour et des dignitaires du royaume. Il grava onze fois le portrait de Louis XIV, deux fois celui d'Anne d'Autriche, quatorze fois celui de Mazarin, dix fois celui de Louvois, six fois celui de Colbert. Il fit aussi le portrait de la reine Christine de Suède. Gérard Edelinck a gravé l'autoportrait dessiné par l'artiste. Grand collectionneur, impressionné par la technique époustouflante de Nanteuil, le duc d'Aumale a acquis plusieurs états différents d'une même gravure, provenant parfois de grands collectionneurs (Pierre Mariette au xviie siècle, Alcide Donnadieu au xixe siècle). D'une simplicité classique, d'une grande sobriété, au-delà du rendu précis des traits d'un visage, les portraits de Nanteuil révèlent la personnalité et les traits de caractère du modèle. Souvent de grandes dimensions, d'une technique d'un brio exceptionnel, ces gravures au burin sont à l'apogée de la gravure de portrait en France.

11/2019

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Manga

Pack Boy's Love Partie 31. Avec 5 Mangas Yaoi

Ce pack manga contient : Metropolitan Magic Academy (192 pages - Volume : 1 / 2) : Kôji Yuno n'est pas un lycéen banal : il étudie dans une académie de magie. En tant que tel, comme tous ses camarades, il doit passer par le rite d'invocation d'un familier qui ne le quittera plus. Cependant, lorsque l'invocation a lieu, Yuno a la surprise de découvrir que son familier n'est pas un animal, mais un incube, à forme humaine, qui dit s'appeler Harlem... Et dont l'inutilité en magie n'a d'égale que la déférence qu'il voue à son nouveau "Maître". Une déférence dont Yuno se serait bien passé...Saezuri Rule (160 pages - Volume : One Shot) : " J'ai décidé de continuer avec lui pour le reste de ma vie. "Saezuri est le nom d'un duo comique débutant formé par deux camarades de lycée. Asahi, dont le rôle est de répliquer aux idioties de Kôya, a un petit faible pour ce dernier mais s'est juré de ne jamais le lui avouer. Kôya, quant à lui, aime les femmes et, malgré son air assez antipathique, ne cesse de répéter qu'il a envie d'être populaire auprès d'elles dès qu'il ouvre la bouche. Ce qui compte le plus pour Asahi à présent, c'est de montrer au monde entier à quel point son partenaire est bourré de talent. Cependant, sans réfléchir, il crie son nom après s'être fait embrasser lors d'une caméra cachée... ! ? Sen & Ichis Story (190 pages - Volume : One Shot) : Mon nom est Sennosuke Machiya, 17 ans.Celui que j'aime s'appelle Ichi (de son vrai nom Ichinosuke)...et c'est mon frère jumeau. Je sais que je n'ai pas le droit de l'aimer,je sais que je n'ai pas le droit de lui avouer, et je sais qu'il me détesterasans doute s'il en vient à l'apprendre. Je le sais très bien, et pourtant,j'aimerais tout de même trouver le courage de lui dire que je l'aime...Une histoire d'amour et de jeunesse, par Hajime Tojitsuki ! Que veux tu manger demain ? (161 pages - Volume : One Shot) : Juste pour une histoire de Périlla, voilà que moi, chef de bureau renommé, je me fais insulter par Kuroe, un parasite que j'ai recueilli chez moi par simple caprice. Ce gamin a beau avoir un visage d'ange, c'est une véritable langue de vipère. Je l'ai ramené chez moi après qu'il se soit fait frapper en voulant vendre son corps, et depuis, il veut se rendre utile en me préparant à manger chaque jour. Pour être franc, je préfèrerais qu'il me laisse coucher avec lui quand j'en ai envie, comme mes autres partenaires, plutôt que de me faire la cuisine. En plus, j'ai du mal avec ce genre de gamin chiant. Mais ses petits plats sont tellement bons...Espèce d'incompétent ! Incapable !! Metropolitan Magic Academy (192 pages - Volume : 2 / 2) : Kôji Yuno n'est pas un lycéen banal : il étudie dans une académie de magie. En tant que tel, comme tous ses camarades, il doit passer par le rite d'invocation d'un familier qui ne le quittera plus. Cependant, lorsque l'invocation a lieu, Yuno a la surprise de découvrir que son familier n'est pas un animal, mais un incube, à forme humaine, qui dit s'appeler Harlem... Et dont l'inutilité en magie n'a d'égale que la déférence qu'il voue à son nouveau "Maître". Une déférence dont Yuno se serait bien passé...

09/2015

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Romans de terroir

Passions sur les terres rouges

Emile Bringuier tombe amoureux de la belle Julie. Malheureusement, c'est la fille de celui qui est responsable de la mort de son père au fond de la mine... Quelle fierté pour le jeune Émile Bringuier d'être le premier à conduire le locotracteur, ce nouvel engin qui remplace le mulet pour tirer les bennes chargées de bauxite, de la sortie du puits jusqu'à l'aire de tri ! C'est d'ailleurs là qu'il a rencontré la belle Julie, employée à la sélection du minerai. Mais quand il a appris qu'elle était la fille de Silvio Longo, ses espoirs se sont effondrés. Longo., celui que l'on tient pour responsable de la mort de son père au fond de la mine. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis l'accident, et pourtant les Longo sont toujours des assassins et les Bringuier des salopards. C'est devenu l'ordre des choses, un principe tellement logique qu'une bonne partie de la population l'a même adopté. De là est née une animosité féroce que les deux familles sont tenues d'exercer l'une contre l'autre. Une émouvante et héroïque histoire d'amour sur fond d'aventures sociales et humaines. Charles Bottarelli nous entraîne au cour des puits de bauxite, là où les maîtres de l'or rouge atteignaient la légende des mineurs. EXTRAIT1936, le 28 juillet. Après la journée de travail, quand il passe sa main sur son visage, il est toujours surpris. Il ne sent plus sa peau. Il a l'impression qu'elle s'est couverte d'une pommade sur laquelle glissent ses doigts. Il ne s'habituera jamais. Il regarde le gras de son index, et s'étonne encore de le trouver si rouge. Ce n'est pas une pommade. C'est cette saloperie de poussière écarlate qui l'habille chaque soir de la tête aux souliers. Cette saloperie qui fait vivre les hommes d'ici, et qui peut-être, un jour, les fera mourir. Il sait bien que, lorsqu'il est au fond de la galerie, la damnation ne se contente pas de le recouvrir. Il l'avale en respirant, elle descend dans la trachée, elle atteint les poumons. Et elle les tapisse peut-être aussi bien qu'elle tapisse sa figure. Elle vit avec lui, elle vit en lui, elle ne le quittera plus. Chez les mineurs de charbon, il sait que le danger s'appelle silicose. Certains n'y résistent pas. Le médecin les arrête avant l'âge, ils en meurent, c'est la fatalité. Ici, on lui dit que la silicose n'existe pas dans les mines de bauxite. Pourtant, toute cette poussière qui pénètre en lui ne peut pas disparaître comme par magie. Et lui en a vu deux ou trois qui devaient s'arrêter avant l'âge. On parlait de tuberculose. Peut-être était-ce cela, peut-être était-ce autre chose. Les médecins employés par les compagnies n'avaient sans doute pas intérêt à chercher trop loin. À PROPOS DE L'AUTEUROriginaire de Toulon, où il réside encore aujourd'hui, Charles Bottarelli est passionné d'histoire. Il aime éplucher les fonds d'archives régionales, où il puise son inspiration romanesque. Il s'attache à situer précisément ses personnages dans les lieux et dans le temps, appuyant ainsi la fiction sur des événements réels. En 2014, il a obtenu le prix de l'Académie de Provence pour Les Moutons de Jean-Baptiste.

04/2019

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Romans historiques

Toyotomi Hideyoshi. Le rêve du singe

Un récit biographique sur l'un des hommes forts du Japon médiéval, acteur de l'unification du pays. Quand Oda Nobunaga, disparaît dans les flammes du temple Honôji, ce jeune général issu du rang, rêve de poursuivre l'unification du Japon que son maître avait initié depuis des années. Mais la succession est loin d'être assurée, le pays est toujours miné par plus de cent ans de guerres civiles et d'appétits féroces de pouvoir des grandes familles de guerriers. Mais celui que son maître appelait le « Singe » sait manier aussi bien la ruse, la diplomatie que les arts de la guerre. Soudoyant les uns, convainquant les autres, écrasant les récalcitrants, il parvient à juguler l'une après l'autre toutes les provinces encore indépendantes du pays. Parfois encore étranger au monde des Samourais dont il n'est pas issu, Toyotomi Hideyoshi va faire peu à peu sa place au sein de cet univers où les combats, les ambitions, les trahisons et les retournements d'alliance sont légions. Jamais vaincu, toujours vainqueur, il imposera sa vision et ses méthodes aux plus puissants seigneurs du Japon. Mais le « Singe » reste néanmoins un homme fragile, tiraillé entre son but ultime et les souffrances qu'il doit infliger pour y parvenir. Il aura besoin de l'appui de ses soutiens, d'un grand amour à ses côtés pour affronter son dernier combat au crépuscule de sa vie et laisser derrière lui un héritage précieux pour le Japon de l'époque Sengoku. Découvrez dans plus attendre ce récit épique qui relate tout un pan fort méconnu de l'histoire japonaise. EXTRAITDes pas pressés sur les parquets de bois résonnaient à travers tout l'étage inférieur du château. Rapides, nerveux, les pieds nus tambourinaient à intervalle régulier, créant une sorte de rythme effréné auquel vinrent s'adjoindre peu à peu d'autres pas dont la cadence semblait vouloir se fixer sur le tempo principal sans pouvoir y arriver.- Dépêchez-vous, dépêchez-vous !Le petit homme qui venait de prononcer ces mots apparut au fond du couloir principal. Vêtu d'un kimono clair, il tenait dans sa main gauche un éventail noir avec lequel il battait frénétiquement la mesure sur sa jambe, comme pour indiquer l'état d'excitation dans lequel il se trouvait. Son visage ne montrait pourtant aucun signe d'énervement, mais au contraire une sorte de joie intérieure qui le faisait jubiler. Derrière lui, plusieurs serviteurs du château, cuisiniers, lingères, ménagères, essayaient tant bien que mal de suivre le rythme rapide de ses pas, certains avec visiblement un peu de mal, tant celui-ci était élevé. La doyenne des dames de compagnie semblait proche de l'apoplexie, mais elle n'aurait cédé sa place au premier rang pour rien au monde. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUECe roman biographique est très intéressant à lire pour celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire du Japon, tout comme celles et ceux qui s'intéressent aux hommes d'exception conquérant le pouvoir. - Seijoliver, BabelioÀ PROPOS DE L'AUTEURCharles-Pierre Serain se passionne depuis trente-cinq ans pour l'étude du Japon médiéval. Il a créé en 2001 le premier site Internet en français sur les samouraïs, récompensé par plusieurs prix, et une communauté de plus de 3 000 membres sur les réseaux sociaux. Il a publié en 2012 un ouvrage sur les guerriers du monde. Depuis plusieurs années, il travaille à une trilogie consacrée aux trois unificateurs du Japon. Après Oda Nobunaga en 2013, Toyotomi Hideyoshi est le deuxième volume. Un dernier ouvrage sur Tokugawa Ieyasu est en cours d'écriture.

11/2018

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Littérature hébraïque

Au pays des mensonges

Etgar Keret continue de réinventer la nouvelle en lui tordant le cou. Trente-huit histoires inracontables par un autre que lui, fidèles à son approche quasi-cubiste de la narration, mais qui marquent chez l’auteur l’accession à une maturité nouvelle. Un passage de cap salué dans son pays par une unanimité critique et un succès public sans précédent. Dans la première nouvelle du nouveau livre d’Etgar Keret quelqu’un frappe à la porte, et surgit un homme qui, sous la menace d’un revolver, enjoint l’auteur de lui raconter une histoire. Dans la dernière, une réalisatrice de la télévision publique allemande fort inspirée lui demande d’écrire pour la caméra, tout en insistant pour qu’il ait l’air naturel, qu’il ne fasse surtout pas “semblant”. C’est à la fois drôle et terrifiant, et en ce sens, c’est typiquement Keret. Pourtant, l’enfant terrible des lettres israéliennes ne limite pas son exploration à la difficile voire dangereuse condition de l’écrivain. Ce qui le turlupine, c’est plutôt la place de l’homme dans un monde écrasant et implosif, au cœur duquel il a une nette tendance (l’homme) à faire preuve d’un certain chic pour s’enfoncer dans les situations les plus inextricables. Dans Au pays des mensonges, la nouvelle qui donne son titre au recueil, un homme est transporté dans un monde parallèle où il rencontre en chair et en os tous les mensonges qu’il a un jour inventés pour se tirer d’un mauvais pas – ou simplement par habitude. Jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance des mensonges d’autres menteurs. Dans Univers parallèles, un autre homme, coincé dans ce monde-ci, rêve à d’autres réalités où il ne se viderait pas de son sang, où la mort qu’il se donne ne serait qu’un profond et agréable endormissement. Ailleurs encore (Surprise party), un certain personnage récalcitrant fait preuve d’une “malveillante lucidité” : comme si voir – et reconnaître – la réalité en face n’augurait jamais rien de bon. Cette question du réel et de sa perception, Keret la renouvelle en permanence. Invité récemment au festival Words without borders à New York, il confiait : “Je crois qu’il y a une vérité. Je crois qu’il est très difficile d’articuler cette vérité. C’est dans cette direction que j’essaie d’aller, mais je ne prétends pas que je vais l’atteindre.” Les histoires de Keret ne se racontent pas. Leurs chutes sont imprévisibles – spectaculaires ou pas. Il bouscule le genre, où la banalité de notre monde moderne n’est toujours qu’une façade, sous-tendue d’un système en gigognes qui empile les dimensions inconnues, inédites. Un peu comme Picasso, quand il interroge le visage, le corps, l’objet dans l’espace et qu’il les distord pour nous en révéler une autre lecture possible. Mais ce qui caractérise aussi la moindre de ses fantaisies littéraires, au-delà d’une gravité chronique et d’une mélancolie pudique, c’est le sourire que sans faillir elles accrochent, flottant, aux lèvres du lecteur – et dans d’infinies variétés : inquiet, tendre, amusé, sarcastique, triomphal, complice, coupable, penaud, séduit… Car la singulière fabrique de métaphysique portative qu’alimente Etgar Keret à coups d’histoires faussement “petites” demeure aussi, toujours, une irrésistible expérience du plaisir.

06/2022

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Bretagne

Vannes

Nouveau guide de la collection Ville et Pays d'Art et d'Histoire consacré à la ville de Vannes. Six itinéraires (Vannes médiévale ; la ville maritime et commerçante ; le faubourg Saint-Patern ; la cité du XIXe siècle ; la ville moderne ; escapades en pays vannetais), conduisent le lecteur à parcourir la ville et à comprendre son histoire. Cité d'implantation plurimillénaire, Vannes a connu ses heures de gloire entre le Moyen Age et le XVIIIe siècle et son patrimoine bâti témoigne de l'aura qui a été la sienne. Si elle garde peu de traces de la présence romaine à Darioritum, elle a su préserver des édifices et des traces de sa longue histoire. Capitale de la Bretagne au temps des ducs, avant d'être supplantée par Nantes puis par Rennes, elle demeure jusqu'au xviiie siècle une ville et un port important, et accueille pendant deux décennies le Parlement de Bretagne, exilé de Rennes par Louis XIV. Son étoile pâlit avec l'essor de Lorient et le développement du commerce vers l'Asie, qui lui échappe. Ceinturée par des murailles qui rappellent son passé militaire, Vannes se développe au-delà de son centre, en particulier vers certains faubourgs comme le quartier Saint-Patern, lieu d'implantation initial de la cité, et le port. Car la ville est sans conteste tournée vers la mer, mais aussi, en tant que centre du pouvoir local à différentes période, vers la terre. Et la présence de nombreux sites historiques majeurs autour de la cité (Gavrinis, Suscinio, la presqu'île de Rhuys, etc.) souligne son importance et son attractivité dans l'histoire bretonne depuis l'Antiquité. Aujourd'hui, Vannes a conservé une atmosphère délicieuse que distillent des milliers de détails, maisons à pans de bois et à encorbellement, statues postées sur les façades ou portes fortifiées, dont on découvre la présence et le charme avec émerveillement. Ce guide convie le promeneur curieux à une découverte thématique de la cité. Six itinéraires (Vannes médiévale ; la ville maritime et commerçante ; le faubourg Saint-Patern ; la cité du XIXe siècle ; la ville moderne ; escapades en pays vannetais), conduisent le lecteur à parcourir et à comprendre cette ville au visage changeant et pourtant si harmonieux. Une invitation à la flânerie, entre histoire, modernité et mer. Villes et Pays d'Art et d'Histoire Un label du ministère de la Culture et de la Communication Faire connaître un territoire dans sa dimension patrimoniale, architecturale et urbaine, tel est l'objectif du réseau des Villes et Pays d'art et d'histoire. De l'Antiquité au XXIe siècle, le patrimoine bâti comme le patrimoine naturel, dans leur composante esthétique autant que sociale, fournissent un terrain de découvertes et d'échanges privilégié. Que vous soyez seul ou en groupe, en famille ou avec votre classe, touriste de passage ou habitant du lieu, les animateurs de l'architecture et du patrimoine ainsi que les guides conférenciers - personnel qualifié - organisent visites, circuits et animations pour vous révéler les multiples facettes de la ville et de ses alentours. Aujourd'hui, 186 Villes et Pays d'art et d'histoire engagés dans cette démarche peuvent se prévaloir du label attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, gage d'excellence pour le public, qui fait la force et le dynamisme de ce réseau. Pour en savoir plus sur les Villes et Pays d'art et d'histoire, tapez www. vpah. culture. fr

11/2021

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Sciences historiques

Indochine de Provence. Le silence de la rizière

S'il est un récit oublié, grand absent de l'inventaire des "lieux de mémoire", c'est bien le témoignage, encombrant mais bouleversant, des travailleurs indochinois en France de 1939 à 1952. Longtemps, l'histoire a fait silence sur le visage de ces hommes qui rentrèrent chez eux après des années d'exil forcé, sans la moindre indemnisation. Longtemps, personne - dans la littérature ou par le biais de l'image - ne s'est soucié de ces vies brimées et abîmées, de ces existences préemptées et confisquées qui rendent peu disert le corps social, collectif, politique. Près de vingt mille hommes furent ainsi mobilisés par l'administration française au début de la "Drôle de guerre" et dispersés dans les poudreries nationales, aux côtés des ouvrières françaises, astreints aux trois-huit et à la manipulation de produits toxiques. En juin 1940, après la débâcle de l'armée française et la signature de l'armistice, ils furent contraints de travailler au service de la France de Vichy qui loua leur force de travail, en particulier aux Allemands. Ils subirent alors une discipline très dure. Sousalimentés, mal chaussés, mal vêtus, ils récoltèrent le sel dans les salines du delta du Rhône. C'est eux qui façonnèrent le paysage de la Camargue et l'identité de son territoire tels que nous les connaissons aujourd'hui en relançant, à une époque de pénurie alimentaire, une riziculture jusqu'alors peu prospère et peu pratiquée en France. Dans le Vaucluse, le camp de regroupement de Sorgues fut le plus important, avec près de quatre mille internés. Les "indigènes" de Sorgues furent affectés aux travaux agricoles et forestiers, en particulier à Sault, au pied du Ventoux, dans la forêt Saint-Lambert, entre Lioux et Murs, à la scierie de Notre-Dame-de-Lumières à Goult. Ils furent également employés dans les briqueteries de Bollène, les ateliers de cartonnage à Valréas, chez les expéditeurs cavaillonnais... La relation métropole-colonies fut marquée par une injustice profonde qu'encadraient diverses formes d'apartheid, de mises à l'écart, de destitutions, d'iniquités, voire de mépris. L'idée d'une condition humaine commune n'a jamais été admise. Il n'y avait pas d'équivalence entre la vie d'un "indigène" et celle d'un Français. Comment alors assumer le passé qui atteste à ce point de l'effondrement des valeurs humanistes d'une société en dégradant l'image qu'elle se donne d'elle-même ? On comprend aisément l'aphasie collective de la France vis-à-vis de ses anciens territoires lointains. Plus d'un demi-siècle après la décolonisation, la mémoire reste tronquée, mutilée, quand elle n'est pas neutralisée ou court-circuitée par cette question érigée en négativité absolue qui paralyse la conscience. L'album-recueil, ouvert sur le récit de ces itinéraires d'exil et sur une parole qui commence à peine à circuler, établit un rapport sensible à l'histoire accepté en tant que tel. Indochine de Provence, le silence de la rizière, interroge la mémoire, l'histoire, l'identité d'un département, le Vaucluse, façonné par les flux migratoires. Il pose les enjeux d'une éthique fondée sur la pensée critique revendiquée comme seule légitime pour traiter des mémoires douloureuses et oubliées du XXe siècle.

10/2012

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Développement durable-Ecologie

Bombe "N" : Richesses, mystères et opportunités du bassin du Congo. Plaidoyer de Denis Sassou N'Guesso pour la protection de la planète

Cet ouvrage se consacre au bassin du Congo, la deuxième réserve du monde : ses richesses naturelles, ses mystères, les cadres juridiques et institutionnels nationaux, sous-régionaux et internationaux qui le protègent. Le bassin du Congo constitue une opportunité africaine pour le monde entier. Sa préservation et sa protection sur la durée sont une action de conscience, de volonté, d'engagement, de détermination, et des sacrifices pour l'intérêt de l'humanité. La nature ne peut se défendre seule, le bassin du Congo trouve parmi ses fils amoureux de la nature un porte-parole ou une âme-soeur dans la personne du président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso. La nature et lui ne font qu'un. C'est pourquoi, maintes fois, il lance un cri d'alarme contre l'exploitation abusive et irrationnelle de la Terre, qui constitue la source des calamités naturelles à retardement, irréversibles, et à destruction massive, ce que l'on qualifie de Bombe "N". Ce salvateur fils du monde démontre son implication par son parcours et son plaidoyer à plusieurs sommets internationaux, sous-régionaux et nationaux sur la protection de l'environnement mondial. Ce livre met à la place mondiale les qualités intrinsèques de sa politique internationale environnementale, un combat ardu depuis une trentaine d'années pour la préservation de la nature, l'équilibre stable du climat planétaire. Il joue pleinement le rôle de pivot climato-écologique dans la sous-région du bassin du Congo. Son leadership climatique est le résultat de la coordination de politiques sectorielles planifiées, exécutées, des objectifs clairement définis et une diplomatie adaptée, crédible et efficace. Ses sacrifices pour l'humanité, son dévouement pour la cause de notre planète et son management pour l'avenir de l'humanité et des générations futures lui confèrent le statut de patrimoine de l'humanité. Tout autant protecteur que défenseur du bassin du Congo, il reçoit les coups et les contrecoups de réseaux mafieux qui souhaitent exploiter illégalement les immenses richesses de cette partie de la terre. Il révèle à la communauté des bailleurs de fonds climatiques et à toute la civilisation humaine les opportunités qu'offre le bassin du Congo (écotourisme, développement de l'industrie pharmacopée et du marché commun forestier des pays d'Afrique centrale). Les tourbières constituent pour le bassin du Congo la plus grande réserve terrestre de carbone organique. Elles stockent deux fois plus de carbone que les autres forêts du monde. Il en appelle à la conscience des bailleurs de fonds climatiques, car la tourbière du bassin du Congo est une source essentielle de stabilité écologique, une précieuse réserve de carbone et le berceau d'une flore et d'une faune uniques au monde et sa survie nécessite aussi l'intégration des communautés locales autochtones par les projets durables. Cet ouvrage est un outil de référence pour comprendre et analyser le bassin du Congo, ses richesses naturelles, son cadre juridique et institutionnel, dans la dynamique du leadership climato-politique et ses innombrables opportunités pour la planète. De ce fait, l'auteur estime que l'atteinte de ces objectifs est tributaire du leadership climato-politique que l'espace du bassin du Congo exerce dans le concert des nations. Comme on le dit en Afrique, un seul doigt ne peut laver tout le visage.

07/2018

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Poésie

Un sol trop fertile

L'enfant, l'arbre, la vie, c'est toujours la même lutte, celle d'un enfant, aujourd'hui d'un homme, qui est "en danger d'être soi". Mais cette fois-ci, qui est laissé face à l'énigme simple de la violence, de l'enfance meurtrie. Plus de détour, ou de baume, de fils ou de verger - qui tenaient les livres précédents de Cédric Le Penven, en constituaient le fil et la vie - mais le face à face nu et brutal, comme s'il fallait d'abord être seul. Le problème de la peur et des coups, c'est qu'ils nous infectent et finissent par nous battre de l'intérieur et que la vitre sur quoi sa propre vie bute, c'est soi. Ce journal intérieur s'approche au plus proche de la blessure, il y a là une posture de défi, comme s'il fallait tenir tête désormais pour sauver en soi l'enfant qui ne le pouvait pas ; mais surtout une position de survie, c'est à dire regarder cette violence dévorante droit dans les yeux, sans s'y dissoudre, sans qu'elle ne finisse de happer l'homme qui est là aujourd'hui. Ecrire n'est pas suffisant et vivre semble un peu trop - que faire face à une colère noire ? La maison, les frênes par la fenêtre, les livres familiers de la bibliothèque, le verger patiemment cultivé, c'est l'édification d'une cabane grandeur nature - à la grandeur de la vie - où se réfugier. Comment apaiser en soi un enfant qui ne dort pas ? En regarder un autre grandir, ignorant de son importance et de son rôle, à la fois terreau et tuteur d'un père qui l'accompagne dans la vie. Cédric Le Penven s'entoure de la croissance des autres, pour se confirmer peut-être à soi-même qu'une main peut aider à grandir plutôt que mettre à terre, guider plutôt que frapper. Il fait tourner le prisme de la main et du poing, facettes d'une même chair, qui projettent alternativement les lumières et les ombres. Main qui caresse, qui cultive, que l'on serre, ou que l'on agite de loin, qui indique une direction ou dit non, main qui frappe, qui ferme, blesse, étrangle, ou cache ou rafraîchit un visage. Main qui palpe l'écorce des arbres, flatte la chienne en promenade, plonge dans l'eau de la rivière, cueille un fruit, accueille les êtres aimés : la vie devient enfin un environnement familier au sein le monde, dont l'indifférence apaisante aide à vivre autour de la cabane. Au milieu des chênes et des causses, dans les herbes ou sous le regard des vaches, le long des ruisseaux, des ombres douces et des prunes d'été, Cédric Le Penven regarde la beauté du monde se faire et se défaire. Dans le vol des oiseaux, les branches nues qui se chargent de feuilles, de fleurs et de fruits, les paysages qui traversent les saisons. Et soi au milieu, peut-être pas pour trouver une place qui nous attende, mais pour en dégager soi-même l'espace matinal de la croissance et de la beauté - en quête des autres, de l'amour des autres, comme s'il fallait toujours dans une dernière angoisse se faire pardonner ce que l'on pourrait être.

04/2021