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Béatrice Ferrier, Hubert Desplat

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Russie

Tsars sans empire. Les Romanov en exil, 1919-1992

La dynastie des Romanov n'a pas été anéantie par le massacre du tsar et de la famille impériale en 1918. Après avoir échappé à la révolution, les membres de la famille cadette et rivale de Nicolas II émigrent en France et font tout pour reconquérir le trône. Le chef de cette branche des Wladimirovitch, le Grand-Duc Cyrille, cousin du tsar et premier Romanov à faire allégeance au nouveau pouvoir en février 1917, rallie autour de lui une partie de l'importante émigration blanche et s'autoproclame en 1924 empereur de Russie. Installé en 1925 avec sa famille à Saint-Briac-sur-Mer, il dirige depuis ce petit village breton l'activité de ses partisans en France et dans le monde, rêvant de restaurer le tsarisme en Russie. Un combat perdu d'avance, l'émigration russe étant très largement pénétrée et manipulée par les services secrets soviétiques... Après son décès, son fils le Grand-Duc Vladimir appelle en juin 1941 les Russes blancs à se joindre à la "croisade" contre l'Union soviétique qui vient d'être attaquée par les Allemands, et tente en vain de négocier avec le Reich. Après la Libération, il se réfugie chez Franco et demeure interdit de territoire français jusqu'en 1956 pour "activité proallemande durant l'Occupation". Il foule le sol russe pour la première fois en 1991, au moment où la Russie se désagrège, et meurt l'année suivante, alors que Boris Eltsine envisage de le placer sur le trône d'un pays en plein désarroi. Fort de témoignages d'époque et de nombreuses sources françaises, anglaises, américaines et russes - dont certaines n'ont été déclassifiées que récemment -, l'auteur retrace avec brio l'histoire de la Russie depuis le xix° siècle, décrit les diverses branches des Romanov, retrace leur exil, leur vie quotidienne - à Paris, en Bretagne, sur la Riviera -, les violentes rivalités au sein de l'émigration, et brosse un portrait saisissant du Grand-Duc Vladimir, né en exil, envisagé par les Allemands avant-guerre comme potentiel "tsar d'Ukraine" et promoteur d'une "croisade" aux côtés des nazis contre les bolcheviks. Une histoire passionnante, tragique et romanesque, brillamment racontée par Boris Prassoloff, petit-fils d'un colonel de la garde du tsar et fils de Russes blancs émigrés en 1917.

03/2024

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Littérature française

L'heure légale et les fuseaux horaires

Le 24 février 1898, la Chambre des députés adoptait un projet de loi, dû à l'initiative parlementaire et ayant pour objet de fixer à nouveau l'heure légale de notre pays. Il était ainsi formulé : l'heure légale, en France et en Algérie, est l'heure, temps moyen, de Paris, retardée de 9 minutes 21 secondes. Quelques années plus tôt, le 15 mars 1891, une autre loi, votée sur l'initiative du Gouvernement, avait déjà établi "l'heure nationale" , c'est-à-dire l'heure unique remplaçant dans toute l'étendue du territoire l'infini particularisme des heures locales. C'était - ou ce devait être, car cette loi a été mal obéie -" l'heure, temps moyen, de Paris". Défendons-nous d'un premier mouvement de surprise à voir le Parlement en cette affaire qui fut autrefois celle des Observatoires et avant tout du soleil. La civilisation nous oblige à corriger la nature ; et c'est, depuis longtemps, l'appareil législatif ou gouvernemental qui a dû nous mesurer le temps et régler nos montres... L'activité journalière des hommes et le fonctionnement de la société tout entière se règlent nécessairement sur le temps et ses divisions. La notion de l'heure, toujours présente, coordonne les activités partielles, rend possible le concert des efforts et préside à la distribution des travaux. Tous nos actes, comme notre vie même, sont, selon l'expression mathématique, une fonction du temps. Les progrès de la civilisation ont continuellement tendu à préciser davantage cet élément, et à rendre plus facile son emploi. Le pâtre de Chaldée était réduit à suivre sur la voûte céleste le cours des étoiles ; l'homme moderne transporte avec lui, partout et toujours, l'instrument mesureur des durées, et son oeil consulte sans cesse la course sur le cadran divisé des aiguilles agiles et infatigables. Il est permis de dire que les inventions du cadran solaire, de la clepsydre, de l'horloge et de la montre marquent des étapes principales dans le développement de la vie sociale. Les anciens, pas même les astronomes, ne distinguaient les petites divisions de la durée ; dans aucune observation de Ptolémée le temps n'est indiqué avec plus de précision que le quart d'heure. On compte aujourd'hui universellement par minutes et, dans quelques professions, par secondes...

12/2021

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Musique, danse

Concerto pour piano (réduction pour 2 pianos). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2019

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Poésie

L'esprit de pouvoir

Les esprits et les lettres audacieux de certains des nôtres ont pu rigoureusement permettre à pousser les bloqueurs de nos progrès à l'abandon de leur entreprise périlleuse : c'est un mérite de nos écrivains, aidés d'une volonté de personnes dotées d'une idée respectueuse de valeurs humaines. Massivement, de?s le de?but de la deuxième moitié du XXe siècle, l'expression populaire indépendantiste a débouché sur une situation d'appropriation et de possession de ce qui nous revient de droit : le droit d'exercer nos pouvoirs à l'incarnation de nos facultés morales et intellectuelles propres. Cela est un immense progrès historique acquis de tous sacrifices humains et matériels à un tournant péremptoire de la vitesse de course de notre Histoire. Le passé est ruinant et le présent est d'une fluctuation de nos progrès socioéconomiques et politiques, caractérisés par la couardise du personnel politique gouvernant. Ce présent, par l'organisation institutionnelle dynamique, l'éducation, la culture, la politique de coopération et d'intégration, la solidarité régionale… Doit être un incubateur de prospérité de nos nations. L'Afrique a le devoir de pouvoir bâtir son destin et assumer sa responsabilité, laquelle est la sienne propre. Elle doit avoir un esprit, une capacité et une matérialisation personnels, politiques, diplomatiques et intellectuels dans un élan collectif de construction de ses projets ; avoir cet esprit de résistance à la renonciation de celui de subordination politique et de mystification culturelle qu'elle se fait pour les grandes puissances mondiales ! Mis sur la jeunesse et les nouvelles générations, mon regard sur le futur est plutôt porteur d'espoirs ; car créant des conditions par nous-mêmes à nous imposer une discipline spirituelle, morale et idéologique à l'édification d'un modèle organisationnel institutionnel et social à l'image de nos réalités existentielles qu'il va falloir scrupuleusement respecter, nous y parviendrons ! Ousmane Makan M'Mamany Cissé est né le 10 février 1992 à Conakry. Il a fait son école primaire dans son village Moribadou à Kérouané, auprès de sa grand-mère paternelle Makan Camara ; d'où il part à Macenta poursuivre son collège, puis il continue à Conakry, dans la capitale guinéenne pour fréquenter le lycée Roi Hassan II. Après l'obtention de son baccalauréat qui le proclame 56e de la République, il étudie à l'université Kofi Annan de Guinée avant de partir en France où il fait actuellement la faculté des Sciences juridiques et politiques, mention droit.

12/2018

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Géopolitique

Le retour des temps barbares. D'une guerre à l'autre

Le 24 février 2022, la planète a basculé dans un conflit d'amplitude mondiale. Deux conceptions de gouvernance, deux types de valeurs, deux manières de concevoir les relations internationales s'y affrontent. Toutes proportions gardées, ce temps ressemble à ce qu'était le monde avant que n'éclate la catastrophe de 1939-1945, qui opposa des nations libres à un régime totalitaire. Pourquoi cette sidération au moment de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et cette indignation quand les exactions des envahisseurs ont été connues, alors que cette séquence était non seulement prévisible, mais même annoncée, pour qui avait prêté attention à la nature du pouvoir installé en Russie depuis un quart de siècle ? Tel est le questionnement de ce bref et lumineux essai, qui analyse les étapes successives de cette chronique d'une guerre annoncée, dénonce la cécité volontaire, la candeur mercantile et l'aveuglement complice des Occidentaux -singulièrement la France- et se projette dans l'avenir afin d'aiguiser la vigilance et de réarmer les esprits face aux menaces d'un autre grand conflit à venir. Un régime qui opprime son peuple est une menace pour son étranger proche : telle est la tragique leçon que l'Europe centrale et orientale a apprise dans le sang au long du siècle dernier. Ce n'est pas l'extension du domaine de l'OTAN qui fait peur au dictateur russe, ce sont les contre-modèles qui pourraient donner de mauvaises idées à ses concitoyens sous le boisseau : la " révolution des roses " de 2003 à Tbilissi, la " révolution orange " de 2004 à Kiev, les manifestations de Maïdan en 2014, les protestations massives à Minsk contre le trucage de la présidentielle biélorusse de 2020. Une hantise similaire anime les dirigeants communistes chinois qui voient dans la démocratie taïwanaise leur pire ennemi : il est clair que Pékin fera tout pour détruire ce contre-modèle. Nous avons, par cynisme et Realpolitik (notre logique d'Etat classique préfère s'arranger de l'ordre -fut-il dictatorial- existant que d'avoir à affronter les désordres à venir), mais aussi parce que la menace islamiste a diverti notre attention de l'évolution des anciens blocs communistes, été dupes du monde post-soviétique : tâchons au moins de ne pas l'être du monde post-maoïste ! " Le vent d'Est l'emportera sur le vent d'Ouest " prédisait le Grand Timonier : il ne tient qu'à l'Ouest que cette prédiction ne se réalise pas...

02/2024

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Littérature française

Le jeu continue après ta mort

Notre époque ayant autant de mémoire qu'un rhinocéros lancé au galop dans le vide, il ne nous a pas semblé vain de publier ces trois épais carnets aux pages couvertes d'une écriture enfantine, récemment trouvés au milieu d'un champ de fleurs sauvages, à l'est de la Silésie. Un jeune vagabond de vingt-neuf ans, mort d'épuisement dans son sac de couchage, les tenait serrés contre sa poitrine. Une première lecture nous a persuadé qu'il s'agissait des carnets de Thout' Nielsporte, ce chef facétieux qui, par l'entremise de son avatar aux yeux de caméléon, avait conduit les gamers du monde entier à s'affranchir des trois grands Editeurs qui tenaient entre leurs griffes l'ensemble des jeux en ligne et des univers persistants. Le "Petit Alexandre le Grand" des mondes virtuels n'avait pas encore dix-sept ans, dans les années 2029, quand il libéra les MMORPG et les unifia en un seul continent, "la Pangée Libre" , allusion au supercontinent qui devrait se former dans 250 millions d'années par la conjonction de l'Afrique, des Amériques et de l'Eurasie. Cette zone virtuelle libre, appelée aussi "Big Pizza" par ses usagers, était un immense conglomérat numérique rassemblant des jeux en ligne et des espaces 3D de toutes marques, qui n'avaient pas été conçus pour se retrouver connectés les uns aux autres. Thout' et ses guildes réussirent à créer des passerelles non prévues par les développeurs et à en prendre le contrôle. Ils entraînèrent des millions de joueurs dans un nouveau monde open source, géré directement par ses usagers, selon un système d'échange Peer-to- Peer où l'équipement informatique de chaque abonné était devenu un rouage du système global. La volatilisation soudaine de Big Pizza, le vendredi 18 février 2039 à 18 heures 09 GMT, est venue mettre fin à leur autonomie insolente, sans que les causes de ce Global Off n'aient jamais pu être clairement établies... Les trois carnets retrouvés apportent un éclairage inédit sur cet événement qui a précipité plusieurs millions de gamers professionnels dans la détresse la plus complète. Nous allions mettre sous presse ce témoignage sans attendre l'identification officielle du corps, lorsqu'est tombée la dépêche annonçant le résultat des analyses génétiques effectuées sur le cadavre. Il s'agit bien de Thout' Nielsporte, il s'agit bien de ses écrits.

03/2019

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Actualité politique internatio

Comment Poutine a conquis nos cerveaux

L'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 était-elle vraiment une surprise ? Si la France a refusé de croire jusqu'au dernier moment à la possibilité d'une guerre d'agression lancée par le Kremlin, c'est parce que ce dernier a tout fait pour intoxiquer nos esprits. Pour ce faire, il a pu compter sur une poignée de désinformateurs extrêmement influents dans notre pays. Toujours actifs aujourd'hui, ils ont la plupart du temps commencé leurs actions il y a dix ans, alors qu'en Syrie Bachar al-Assad gazait son peuple et que Vladimir Poutine s'apprêtait à écraser l'opposition sous les bombes. Leur travail de sape n'a jamais cessé. De la Ghouta à Maidan en passant par Alep et Marioupol, chaque épisode des conflits en Syrie et en Ukraine a pour eux été l'occasion de diffuser les mensonges du gouvernement russe en France. Pendant toutes ces années, ils ont réussi à brouiller notre débat public et ont empêché notre démocratie de faire preuve de discernement sur les menaces que le maître du Kremlin préparait de longue date contre l'Europe. Ils ne sont ni espions, ni agents, ni diplomates à la solde de Moscou. Tous agissent pourtant de facto dans l'intérêt du Kremlin et contre le nôtre, depuis longtemps. Leurs méthodes sont tout sauf sophistiquées ou top secrètes. Ils ne se sont d'ailleurs jamais cachés. Et, pourtant, peu ont voulu les voir. Ils sont Français. Ils sont sur YouTube, Twitter, dans nos journaux, à la télévision, au sein de nos institutions et dans nos partis politiques. Chacun a pu y être confronté sans même le savoir. Certains d'entre eux n'ont jamais été aussi proches de nous gouverner. Ce livre ne parle pas de Vladimir Poutine ou de la Russie, mais bien de la France. Il raconte l'histoire d'un pays où les médias se sont trop souvent fait berner, où les politiques ont fait preuve d'aveuglement voire de complicité, et où les citoyens ont eu tout le loisir d'être contaminés par la propagande russe. Un pays bien trop facile à tromper, et à l'heure de la guerre en Europe, plus fragile que jamais. Un retour en arrière inédit pour comprendre comment la France en est arrivée là, et comment elle peut s'armer pour l'avenir.

10/2023

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Code du travail

Code du travail. Annoté. Commenté en ligne, Edition 2023

L'ensemble des textes applicables aux relations de travail, commentés en ligne. Code du travail 2023, les plus de la nouvelle édition : - Nombreuses annotations de jurisprudence et références bibliographiques ; - Appendice riche de nombreuses rubriques annotées en rapport avec le droit travail. - Inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et commenté + mise à jour mensuelle par lettre d'actualité. Le Code du travail Dalloz rassemble l'ensemble des textes applicable aux relations de travail et s'impose comme la référence aux acteurs du droit social. En plus des parties codifiées (L, R et D), il comprend un Appendice présentant de nombreuses rubriques annotées en rapport avec le droit travail, et notamment les textes relatifs à l'assurance chômage, les différents modèles de lettres de licenciement ou encore l'accord national interprofessionnel relatif au télétravail. Le code est complété d'annotations de jurisprudence indispensables à l'application des textes, constamment enrichies, avec plus de 20 000 décisions citées. Et toujours une table alphabétique générale complète ; une table de renvois aux anciens articles pour la partie relative aux institutions représentatives du personnel (selon sa pertinence) et une table de renvois aux anciens articles pour la partie relative à la durée du travail (selon sa pertinence). Le Code du travail 2023 est notamment à jour : - de la loi portant mesures d'urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi qui prévoit notamment la prolongation des règles actuelles de l'assurance chômage, qui crée également un service public de la VAE ou encore qui instaure une présomption de démission en cas d'abandon volontaire de poste ; - de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 ; - de la loi de finances pour 2023 ; - de la loi du 16 août 2022 relative aux mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat et portant notamment sur la prime de partage de la valeur - du décret du 25 mars 2022 relatif à la procédure de médiation préalable obligatoire applicable à certains litiges sociaux ; - de la loi du 21 mars 2022 visant à améliorer la protection des lanceurs d'alerte ; - des décrets de la loi Santé et notamment des décrets de mars 2022 sur les nouvelles modalités du suivi médical des salariés, du DUER ou des mesures de désinsertion professionnelle ; - du décret du 25 février 2022 relatif aux mesures visant à supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes dans l'entreprise.

03/2023

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Rêves

Grands emblèmes du merveilleux pour Ernest de Gengenbach

Ce livre pour célébrer le centenaire du Manifeste du Surréalisme, et les vingt ans de La Maison des surréalistes de Cordes-sur-Ciel. QUOI ? LE CONTENU. Pour célébrer le centenaire du Manifeste du Surréalisme, et les vingt ans de La Maison des surréalistes de Cordes-sur-Ciel (Tarn), Paul Sanda a décidé d'écrire vingt-quatre lettres-emblèmes à Ernest de Gengenbach (1903 - 1979), membre du groupe historique, en prenant comme base des réflexions et des pensées tirées de ses ouvrages. Ces dialogues sont articulés avec son propre parcours, et en écho aux échanges nombreux et importants qui ont eu lieu au cours des vingt dernières années dans sa Maison de Cordes. Il s'est agi dans l'esprit initié par Sarane Alexandrian et Alain-Pierre Pillet en 2003, de montrer l'importance des hasards objectifs dans les oeuvres de prolongement surréaliste, et les tentatives répétées de concilier le merveilleux surréaliste et la splendeur spiritualiste en un seul mouvement cessant d'être perçu contradictoirement. C'est ainsi qu'on retrouvera sur cette voie les figures fraternelles qui ont pu s'inscrire au cours de cette aventure unique, comme l'a si bien dit l'ami Patrick Lepetit, dans les "parcours souterrains" du surréalisme... QUI ? L' AUTEUR. Paul Sanda est un poète, écrivain et ésotériste, né en 1961. Ses livres sont influencés par le surréalisme, mais surtout imprégnés de spiritualité. Auteur d'une quarantaine de recueils poétiques, il est cité dans diverses anthologies classiques et a obtenu, en 2014, avec Bruno Geneste, la bourse d'avant-garde Sarane Alexandrian de la SGDL, pour Les surréalistes et la Bretagne. Il est lauréat, en 2016, du prix Xavier Grall pour l'ensemble de son oeuvre. Il est par ailleurs l'auteur d'une vingtaine d'essais : sur différents écrivains, mais aussi sur le Druidisme, l'Orthodoxie, l'Alchimie et le Christianisme Gnostique. Patriarche Orthodoxe dans la lignée occidentale (Haute Eglise Libérale Indépendante Orthodoxe Syriaque ; Cultuelle 1905), il a publié divers opuscules initiatiques sous le nom de Tau Sendivogius. Paul Sanda dirige depuis 1996, à Cordes-sur-Ciel dans le Tarn, les éditions Rafael de Surtis. Le 1er février 2007, il a été élevé Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques en tant qu'éditeur. En juin 2019, il a été élu Président de la Maison de la Poésie du Pays de Quimperlé, dans le Finistère.

03/2024

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Beaux arts

La Sauvegarde de l'art français. Aide aux églises rurales, Edition 2019

Les Cahiers de la Sauvegarde de l'Art français ont derrière eux une histoire déjà longue. Le premier volume a paru en 1979, sept ans après la mort de la marquise de Maillé. On sait que celle-ci avait institué pour légataire universelle la Sauvegarde de l'Art français, à charge de consacrer les fonds ainsi dévolus à poursuivre son oeuvre au service du patrimoine1. Le général de Cossé-Brissac, son successeur à la présidence de l'association, et Jean Hubert, qu'elle avait désigné pour le choix des édifices à aider, se préoccupèrent d'une publication régulière destinée à rendre compte de l'activité de la Sauvegarde et à faire connaître ses réalisations auprès d'un public plus large que celui des assemblées générales annuelles. Aidés par Jacques Thirion, ils rédigèrent eux-mêmes les premières notices se rapportant aux églises restaurées et, pour l'illustration, ils s'adjoignirent Françoise Bercé. S'il s'inscrit dans cette ligne originelle, le vingt-septième Cahier n'en témoigne pas moins des transformations qui, au cours des dernières années, ont marqué l'histoire d'une Sauvegarde de l'Art français promue au rang de fondation. La politique menée par le président en quête de ressources nouvelles a, en effet, permis d'élargir le champ d'action à des entreprises jusque-là exclues par les dispositions testamentaires de la marquise de Maillé et de les mener en toute indépendance financière. Dans leur grande majorité, les notices qui vont suivre concernent des églises répondant aux critères d'éligibilité précisés dans le texte du legs, et des travaux alimentés par les fonds propres à ce dernier. Mais on rencontrera aussi des interventions sur des édifices classés monuments historiques ou postérieurs au xviiie siècle, ainsi que sur des objets mobiliers : ces chantiers ont bénéficié d'apports extérieurs (grands donateurs, dons spécifiques, mécénat, programmes du "Plus grand musée de France" ...) et de l'expertise de la Sauvegarde. Deux monographies ouvrent ce Cahier. Elles serviront d'exemple pour montrer comment, par les observations et les réflexions qu'elles suscitent, des opérations de sauvegarde ou de sauvetage contribuent aux avancées des méthodes et des recherches tant historiques qu'archéologiques. "Une promenade dans toute la France - et un peu aussi dans le passé" , c'était ce que le général de Cossé-Brissac proposait aux lecteurs du premier Cahier. Depuis, la "promenade" s'est poursuivie et s'est largement étoffée. Cette année, toutefois, son déroulement connaît une modification : le regroupement des communes par département va remplacer leur présentation dans l'ordre alphabétique. Toute option de classement est certes arbitraire, mais on peut espérer que la nouvelle disposition facilitera la consultation, aidera à mieux situer les édifices dans leur environnement - géographique, historique, artistique... -, permettra d'éva- luer plus clairement récurrences et spécificités, voire de renouveler certaines perspectives. Les lieux de culte représentent l'objet essentiel des notices de ce Cahier. Sur la longue durée, leur vie s'est trouvée tributaire de facteurs divers et de leurs variantes locales. L'on pourra donc, d'un département à l'autre et à l'échelle de l'échantillon fourni, apprécier la part des éléments qui la nourrissent : héritages d'un passé lointain ou légendaire (sites gallo-romains, traditions locales) ; ressources du sol (matériau utilisé dans la construction) ; mise en place du réseau paroissial (apport du bâti pour sa connaissance) ; rôle des détenteurs de pouvoir, ecclésiastiques ou laïques (dépendances d'abbayes ou de chapitres, initiatives ou influences seigneuriales, générosité privée) ; pratiques de dévotion (chapelles) ; périodes de réfection ou de reconstruction architecturales (lien avec les événements de l'histoire, guerres en particulier, mais aussi avec l'évolution des conditions économiques, démographiques, sociales, ou tout simplement du goût) et, bien entendu, voisinages et échanges artistiques, sans oublier la place du mobilier. C'est ainsi que, par chaque opération de sauvetage ou de rénovation, la Sauvegarde de l'Art français participe, à sa manière, à la survie d'un peu de l'histoire du pays. Puisse ce vingt-septième Cahier en apporter une fois de plus le témoignage.

09/2019

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Histoire ancienne

Ces pierres qui nous parlent. Les gravures rupestres de Cerdagne (Pyrénées orientales) de la fin de l'âge du Fer à l'époque contemporaine

La publication de l'ouvrage de Pierre Campmajo est un événement en soi. Elle résulte de 25 années de recherches sur le thème. Vingt-cinq ans qui ont permis à ce chercheur de découvrir plus de 40 sites sur lesquels il a relevé, photographié et étudié plus de 10 000 dessins. Les plus anciens datent de la période ibère, vers 200 av J-C, probablement de ce moment où, après les guerres puniques et la victoire des Romains sur les Carthaginois d'Hannibal, certaines populations ibères se réfugient dans les zones montagneuses. Une première "retirada" en quelque sorte. Les plus récents ont été tracés de nos jours. Entre les deux, les gravures font la part belle au Moyen Age, période où de véritables tableaux ont été figés sur la pierre : chasse au cerf, guerriers à cheval ou posant avec leurs armes, toutes ces scènes regorgent de signes symboliques et religieux, preuves, s'il en fallait, que ces sites sont des lieux à vocation cultuelle. Les écritures ibères, qui ont permis de dater les premières gravures sont tout à fait exceptionnelles. Elles représentent le corpus le plus important connu dans la sphère ibérique. Etudiée tour à tour par Jurgën Untermann, professeur de Linguistique comparée des langues indo-européennes à l'université de Cologne, puis par Javier Velaza, professeur de Philologie latine à l'université de Barcelone et par Joan Ferrer, chercheur au groupe Littera, cette langue, qui est encore l'une des rares non déchiffrées au monde, commence petit à petit à livrer ses secrets. Avec 10 000 gravures, la Cerdagne compte parmi les sites majeurs au même titre que la vallée des Merveilles dans les Alpes ou la forêt de Fontainebleau. Il faut, hors de l'hexagone, aller loin pour trouver des ensembles de cette ampleur. Foz Côa au Portugal, le Val Camonica en Italie ou encore les ensembles de gravures runiques du nord de l'Europe. Résumé d'une thèse de doctorat de 1 240 pages, soutenue en 2008 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales sous la direction de Jean Guilaine, professeur au Collège de France, ce travail est un apport considérable pour toute la communauté des chercheurs. Le livre, accessible au grand public, est un ouvrage d'érudition mais aussi de curiosité.

06/2012

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Ecrits sur l'art

L'art, c'est la vérité absolue. Notes et aphorismes

Les propos, aphorismes, et phrases éparses du sculpteur Constantin Brancusi se trouvent pour la première fois rassemblés dans ce volume. Qui est, de ce fait, d'une importance essentielle pour la recherche en histoire de l'art, mais aussi pour quiconque souhaite approfondir la connaissance de cette oeuvre qui fut à la pointe du modernisme, dans la première moitié du XXe siècle. Le sculpteur roumain naturalisé français n'a cessé d'écrire, dans sa langue maternelle mais aussi en français, d'une plume concise et vibrante ? : sur des pages de carnets, des bouts d'enveloppes, des papiers volants. Ce sont ces notes d'atelier que nous donne à lire l'édition érudite de Doïna Lemny, historienne de l'art et conservatrice au Centre Georges Pompidou. Cela s'inscrit dans le sillage d'une recherche et d'une passion de longue date, dont témoignent plusieurs ouvrages : entre autres, avec Marielle Tabart, Brancusi, L'Atelier - la collection, Paris, aux éditions du Centre Pompidou en 1997, et La Dation Brancusi - Dessins et archives, aux mêmes éditions, en 2003. Si divers "? propos ? " de Constantin Brancusi avaient été publiés de son vivant, notamment dans les catalogues des deux expositions que Marcel Duchamp organisa pour son ami à la Brummer Gallery de New York en 1926 et en 1933, ses écrits se trouvent ici rassemblés pour la première fois de manière rigoureuse, et exhaustive, autant qu'il est possible de l'être. Après avoir parcouru les archives conservées dans le Fonds Brancusi à la Bibliothèque Kandinsky du Centre Georges Pompidou, Doïna Lemny a pris la décision de les reclasser selon leur contenu ? : écrits autobiographiques, aphorismes, écrits sur l'art, réflexions sur la vie, historiettes, écrits divers, dont un scénario de film, écrits en roumain... C'est ce classement qui dicte les noms des différents chapitres de ce livre, dont certains reprennent des formules de l'artiste lui-même ? : "? Aphorismes ? ", "? Essais d'autobiographie ? ", "? Ecrits sur l'art ? ", "? Ecrits sur la vie ? ", "? Ecrits divers ? ", "? Essais littéraires ? ". Ainsi les Ecrits sur l'art de Constantin Brancusi seront-ils une excellente initiation à son univers esthétique, éthique, voire ésotérique, alors qu'une grande exposition lui sera consacrée au Centre Georges Pompidou au printemps 2024. Sa langue maternelle étant le roumain, Constantin Brancusi n'avait certes pas la même aisance à manier le français que ses amis français Marcel Duchamp ou Henri-Pierre Roché, et cette édition est d'ailleurs fidèle à ses maladresses et à ses ratures, qui participent de la dimension incisive et sauvage de sa pensée. Mais il s'était constitué un univers philosophique cohérent et fascinant, fondé sur son expérience singulière de la vie et de la création. Comme le note Doïna Lemny dans son éclairante introduction, "? tous ceux qui ont rencontré Brancusi témoignent de leur admiration pour ses réflexions, parfois résumées sous forme d'aphorismes, sur la vie, sur l'art, sur la création, qu'il énonçait et qui prenaient une charge émotionnelle lorsqu'elles résonnaient dans l'ambiance mystérieuse de son atelier. ? " Ces notes d'atelier témoignent aussi bien de considérations morales que de considérations esthétiques, notamment à propos de la forme des pyramides égyptiennes, dont l'enseignement était pour lui inépuisable ? : "? Dans mon monde, il n'y a plus de lutte pour un place plus haute - la pyramide est démolie, et le champ est infini. Ici chacun est avec ce qu'il est venu : à sa place, il n'est ni plus grand, ni plus petit ; il n'a ni plus de mérite, ni plus de défaut, il est ce qu'il est, ce n'est pas lui qui s'est fait. ? " Qui plus est, ces notes témoignent non seulement d'une exigeante quête personnelle, mais aussi de l'atmosphère artistique parisienne qui a vu naître le courant moderniste. L'atelier de Constantin Brancusi était un lieu de rencontre, dans les années 1920, pour Marcel Duchamp, Francis Picabia, Tristan Tzara, Erik Satie, "? qui improvisaient là de vrais débats sur l'art, la vie culturelle, la musique, Dada ? ", comme le rappelle Doïna Lemny. La plupart ont laissé des notes rapportant les propos du sculpteur, qui furent publiées plus tard, dans des magazines de l'époque ou des livres de souvenirs. C'est pourquoi à cette présente édition des écrits de l'artiste s'ajoutent quelques textes historiques importants, publiés de son vivant par des amis, écrivains, artistes et journalistes, qui l'ont bien connu, qui ont pu s'entretenir avec lui, et qui déjà s'étaient fait les passeurs de sa parole ? : Paul Morand, Roger Vitrac, Dorothy Dudley, Irène Codréano, Marcel Mihalovici, Beatrice Wood.

04/2024

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Droit

Manuel du droit de l'entreprise. 4e édition

Cette quatrième édition du Manuel, support de l'enseignement prodigué au sein des trois Univesités – UCLouvain, Université Saint-Louis Bruxelles et Université de Namur –, reflète les dernières évolutions du droit économique belge, à la date du 28 février 2019, en particulier, celles résultant de la loi du 15 avril 2018 portant réforme du droit des entreprises et du nouveau Code des sociétés et des associations, tout récemment adopté par la Chambre des représentants. Comme pour les précédentes éditions, cet ouvrage ne prétend ni à l'exhaustivité des traités ni à la spécialisation des précis. Son but premier a toujours été et reste l'enseignement, ce qui explique le choix des matières traitées – et l'exclusion d'autres, telle l'insolvabilité –, la manière de les aborder et leur présentation formelle. L'ouvrage se divise en six livres, eux-mêmes subdivisés en titres plus particuliers : - Le livre I contient une large introduction au droit de l'entreprise (historique, définition et grands principes, sources) pour ensuite se focaliser sur l'identification de l'entreprise, ses droits et ses devoirs (liberté d'établissement et de prestation de services, inscription à la Banque-Carrefour des Entreprises, etc.) et sur l'étude de quelques règles qui lui sont applicables. - Le livre II offre une introduction générale au droit des sociétés tel qu'il résulte du nouveau Code, à travers l'analyse de ses concepts et de ses principes fondamentaux, ainsi qu'une présentation des différentes formes de sociétés. - Le livre III se concentre sur le paiement et le financement de l'activité de l'entreprise, abordant successivement le régime de la facture (y compris la facture électronique, le factoring et la légis-lation en matière de lutte contre le retard de paiement dans les transactions commerciales), le paiement et certains instruments de crédit. - Le livre IV présente les principaux contrats commerciaux relatifs à la production, à la distribution et au patrimoine de l'entreprise. - Le livre V est dévolu au droit européen de la concurrence. Après une étude des conditions communes à l'interdiction des ententes et des abus de position dominante, les deux pratiques anti-concurrentielles sont analysées. Le régime des concentrations est également étudié. - Le livre VI aborde essentiellement les livres VI et XII du Code de droit économique consacrés respectivement aux pratiques du marché et à la protection du consommateur et au droit de l'économie électronique. Au vu du large éventail des matières traitées, ce Manuel s'adresse tant aux étudiants du droit de l'entreprise qu'aux praticiens, qui pourront y puiser des informations utiles pour se mettre à jour ou débuter une recherche plus approfondie.

05/2019

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Sciences historiques

Mon demi-siècle (1812-1862)

Pierre Jônain a le saintongeais et le français pour langues maternelles. Bachelier à 16 ans, licencié en droit à 19 ans, puis professeur de langues : anglais, latin, grec, il reste fidèle néanmoins à ses origines paysannes et populaires. Toute sa vie, son plaisir est de revenir à Maillé et de se promener dans les bois qu'il a parcourus depuis qu'il sait marcher, Plus qu'un simple enseignant, cet " homme de lettres ", selon son acte de décès, est poète et reçoit de Victor Hugo des encouragements à persévérer. Il est aussi le premier à structurer le saintongeais en publiant en 1869 le Dictionnaire du patois saintongeais qui est en chantier depuis 1850. Pour ce bilingue de jeunesse, il s'agit de la " langue des pères " et par conséquent d'un patrimoine à conserver. En 1876, Pierre Jônain publie à l'imprimerie du Phare littéraire de Royan : Jhoset et Suzanne ou les saisons saintongeaises, inspirées par Jean Vanderquant, le bon " çhuré " de Virollet qui a fait serment à la constitution. Musicien, botaniste, traducteur des auteurs grecs et latins, historien et poète à ses heures, il a laissé par ailleurs une oeuvre très diverse. Ami du journaliste et éditeur Victor Billaud, il est président d'honneur en 1877 de l'Académie des Muses Santones créées par ce dernier et il écrit, à la fin de sa vie, de nombreux articles dans la Gazette des Bains de Mer. Républicain fervent, ce qui lui valut quelques ennuis lors de la révolution de 1830 et après le coup d'Etat de 1851 fomenté par Napoléon III, il était aussi un protestant libéral. L'intérêt de la publication de Mon demi-siècle 1812-1862 est de montrer comment l'idéal des Républicains, qui présidait au commencement de la Révolution de 1789, n'est pas mort, bien au contraire. Cette période historique est un bouillonnement de réflexions de toutes les idéologies sociales et politiques naissantes en France et partout sur la planète. Il en dresse un inventaire rigoureux et passionnant. Cependant Jônain reste déiste et ne suit pas Proudon, totalement antireligieux, ni la Ligue des Justes qui commandera à Karl Marx le manifeste du parti communiste (février 1848). Il cherche en effet une voie qui sera reprise bien plus tard par des personnalités comme Marc Sangnier. En somme, en ce début de XIXe siècle, Pierre Jônain est ce gentilhomme rêvé par le bordelais Michel de Montaigne. Ce qui fait toute son actualité aujourd'hui.

03/2020

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Littérature française

De là, on voit la mer

Louise, 40 ans, part s’installer dans une villa en Toscane pour écrire son roman. Elle abandonne à Paris son mari, François, meurtri mais résigné. À Livourne, ville portuaire où règne une chaleur écrasante, tout l’enchante : la qualité du silence, la mer partout présente, l’incessant ballet des ferries vers les îles. Et cette parfaite solitude que seule vient déranger la présence discrète et dévouée de Graziella, la gouvernante qui s’occupe de la maison. Louise n’a jamais connu un tel sentiment de plénitude. Elle écrit l’histoire d’une femme qui doit réapprendre à vivre après la disparition de son mari. Les mots viennent à elle tout naturellement. Un jour, un jeune homme sonne à sa porte. C’est Luca, le fils de Graziella. Élève à l’Académie navale, il porte ses vingt et un ans avec une grâce insolente. Jamais Louise n’aurait pu envisager d’être troublée par un garçon de cet âge. Tenter de résister au charme de Luca serait pourtant aussi vain que de vouloir échapper à la moiteur de l’été. Au moment où elle cède à la sensualité de ce corps qui l’attire, elle apprend qu’un accident de voiture a grièvement blessé son mari. Fiction, fantasme et réalité se télescopent, mais dans quel but ? Louise doit se rendre au chevet de François, plus vulnérable que jamais. Forte de cette ferveur inattendue qui lui a ouvert les yeux, elle sait que l’instant est venu d’affronter tous les mensonges accumulés avec les années, quelles qu’en soient les conséquences… Il y a des paysages dont la simplicité peut éclipser tout ce qu’on avait contemplé jusque-là, des retranchements volontaires qui vous révèlent à vous-mêmes, des rencontres qui ne peuvent se produire que lorsqu’on a fait le vide autour de soi. Roman sur la solitude nécessaire de l’écrivain, une solitude ni oppressante ni douloureuse, mais émancipatrice, De là, on voit la mer est une ode à la liberté, celle qui implique de faire des choix, de sacrifier ce qui n’a plus de raison d’être, liberté sans concession, qui peut sembler brutale, égoïste et déterminée, mais qui permet seule de créer, d’aimer à sa guise, de tenir la barre de son existence sans se soucier des préjugés ni des vents contraires… Un magnifique portrait de femme, tranchante et résolue, larguant progressivement les amarres, s’affranchissant de tous ses liens pour voguer sereinement vers une destination connue d’elle seule.

01/2013

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Histoire de France

Edouard Daladier (1884-1970)

Affligé d'une réputation suspecte _ en particulier à cause de sa passivité à la conférence de Munich où les démocraties abandonnèrent la Tchécoslovaquie _, Edouard Daladier, président du Conseil de la IIIe République à plusieurs reprises, ministre de la Guerre au cours des années cruciales qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, demeure pour beaucoup de nos contemporains un simple nom dans les ouvrages d'histoire. Ce qui est un peu court pour juger un homme et son action. La carrière de ce boursier de la République, fils d'un boulanger de Carpentras, agrégé d'histoire, profondément républicain et dirigeant éminent du Parti radical, a pourtant connu de multiples moments forts : le Cartel des gauches en 1924, le 6 février 1934, la constitution du Rassemblement de Front populaire, Munich, bien sûr, en septembre 1938, la déclaration de guerre, l'expédition de Norvège, l'inique procès de Riom intenté par Vichy pour le charger, avec quelques autres, de tous les péchés supposés avoir causé la défaite. Peut-être Daladier a-t-il été parfois écrasé par l'ampleur de ses tâches et de ses responsabilités gouvernementales, peut-être a-t-il mal supporté le caractère nécessairement solitaire de l'exercice du pouvoir dans des circonstances dramatiques, mais on ne peut dénier à cette figure complexe, énigmatique, secrète de grandes qualités intellectuelles et morales, une lucidité et une énergie manifestes. Son attitude de 1938 à 1940, en tant que président du Conseil et que responsable du réarmement, où ces qualités firent merveille en dépit d'oppositions jusque dans son propre gouvernement, le montre bien. Quand il dut abandonner le pouvoir (en mars 1940), il pouvait à juste titre considérer qu'il avait provoqué un sursaut spectaculaire dans la diplomatie, dans la préparation économique à la guerre, dans le réarmement et même dans les esprits. C'est aller un peu vite en besogne que de le rendre responsable de la défaite. S'appuyant sur un considérable travail d'archives en France et à l'étranger, et sur de très nombreux témoignages, Elisabeth du Réau éclaire voire modifie l'idée que l'on se fait du rôle de Daladier. Sans laisser ses faiblesses ou ses carences dans l'ombre, elle fait justice d'une légende noire que les faits et gestes de son personnage ne confirment pas. Elisabeth du Réau, spécialiste de l'étude des relations internationales, est professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine et enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris.

05/1993

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Histoire internationale

L'amiral Horthy. Régent de Hongrie

La vie de l'amiral Horthy (1868-1957) se confond avec l'histoire de la Hongrie durant l'entre-deux-guerres. Comment un homme au parcours banal d'officier de marine de l'empire austro-hongrois a-t-il pu marquer à ce point l'histoire de son pays et celle de l'Europe ? Aide de camp de François-Joseph entre 1909 et 1914, Horthy a ensuite donné l'image d'un homme de l'ancien régime, ce qu'il était incontestablement. Son « règne » a été qualifié de dictature fasciste par l'historiographie communiste après 1945, et il jouit depuis la transition démocratique en Hongrie d'une revalorisation parfois tombée dans l'hagiographie. Le retour de ses cendres en 1993 a été l'occasion d'un réenterrement semi-officiel.   Le régime Horthy entre 1920 et 1944 était certes autoritaire, rétrograde sans doute pour bien des aspects, mais très éloigné des fascismes italien et allemand. Les circonstances qui entraînent la prise de pouvoir en 1919 sont ici remises en perspective en réévaluant notamment le rôle joué par les Alliés. Une partie importante de l'ouvrage est consacrée à ce qui fait la spécificité de ce régime sur le plan politique. Horthy n'était pas un idéologue et encore moins un chef charismatique. Imaginait-il de revenir à la royauté en se faisant couronner ou bien en transmettant le pouvoir à son fils ? Calviniste, Horthy a mis l'accent sur les valeurs chrétiennes traditionnelles et paradoxalement plutôt catholiques. Il n'a pas instauré de culte de la personnalité mais son image était omniprésente. Les années qui mènent à la Seconde Guerre mondiale, dans laquelle la Hongrie ne s'engage qu'en 1941, sont dominées par son hostilité à l'URSS et par la question juive : là encore il faut revenir sur le rôle ambigü joué par Horthy dans ce processus. Il autorise l'adoption d'une législation antijuive mais s'oppose aux déportations qui ne commencent qu'après l'entrée des Allemands dans le pays en mars 1944, et refuse que soient déportés les juifs de Budapest. Ceci – entre autres raisons – le sauve du tribunal de Nuremberg. Dernière question  : comment Horthy opère sa chute au Portugal où il meurt en février 1957 ? Il n'existe à ce jour aucune biographie en français de Miklós Horthy, et les rares ouvrages étrangers sont très médiocres. Le présent ouvrage comble donc un vide historiographique considérable. La figure de Horthy est de surcroît l'objet d'un débat incessant dans son pays d'origine, qui dépasse largement le cadre académique.

09/2014

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Histoire de France

L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795)

Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel. Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport. Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation. De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.

01/2002

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Essais biographiques

Turner

Le 8 février 1832, Ruskin reçoit pour son anniversaire un livre illustré par Turner. Le jeune garçon n'a que treize ans, mais la passion qui prend naissance ce jour-là ne s'éteindra jamais. Il en sortira un texte unique, flamboyant, proliférant, sans cesse repris, jamais achevé? : Modern Painters / Les peintres modernes. Entrepris pour défendre Turner contre ses détracteurs, poursuivi sur une période de dix-sept ans, il donne du peintre une image de plus en plus riche et complexe. Voici les parties les plus représentatives de ce chef-d'oeuvre du romantisme anglais, où Turner apparaît tour à tour comme un observateur scrupuleux de la nature, un poète et un prophète de la décadence du monde industriel. La lecture de Ruskin reste la voie royale pour accéder à la peinture de Turner. La méthode de Ruskin fait en effet une place de choix à la sensibilité, car montrer la supériorité de Turner comme chantre de la nature, c'est d'abord constater la consonnance entre ses tableaux et la vision de l'écrivain, telle qu'elle s'exprime dans les pages du journal et dans les textes descriptifs qui ont constitué une large part de la réputation de Ruskin. Ce n'est qu'ensuite que les références scientifiques viennent servir de caution à cette communion des sensibilités. En sens inverse, après avoir servi de modèle au dessinateur, Turner sert de norme au spectateur ; après avoir traduit ses émotions, il les canalise et offre une référence à son regard : d'un tableau de Turner on dira que "c'est la nature" , et d'un spectacle naturel que "c'est un Turner" . La vertu du regard de Ruskin, son acuité, est le reflet de la vertu de la main de Turner, son exactitude. Le critique et l'artiste concélèbrent l'office du visible. Les Peintres Modernes obéissent donc à un besoin de totalisation permanente - de connaissances toujours plus riches, d'une expérience jamais achevée - qui fait de Ruskin un "commentateur de l'infini" . Et ce besoin prend une double forme : enseignement et prédication. A ce moment de sa carrière, Ruskin trouve dans son livre une estrade et une chaire. Par la suite, il montera pour de bon à la tribune donner les conférences qui seront les chapitres de ses livres futurs. C'est peut-être comme apologiste du regard que Ruskin a le plus à nous dire quand il nous parle de Turner. Ecrire sur l'art, c'est d'abvord fair droit au regard ? : "? voir clairement, c'est à la fois la poésie, la prophétie, la religion ? ".

02/2023

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Impressionnisme

Les nuits étoilées de Van Gogh

" Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes " V. Van Gogh Le 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l'homme du nord, s'installe à Arles. C'est l'hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné d'astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même s'il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un ciel étoilé. Parce que " La nuit est encore plus richement colorée que le jour ", écrit-il. Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de ce projet : Terrasse de café le soir à Arles, La nuit étoilée sur le Rhône, La nuit étoilée de Saint Rémy de Provence... Les étoiles sont-elles, dans ces toiles, disposées au hasard ou bien correspondent elles à une configuration réelle du ciel nocturne ? Cette question qui anime l'écrivain et astrophysicien passionné des arts qu'est Jean-Pierre Luminet n'est pas seulement une affaire de curiosité biographique, cela touche aussi à la vision fondamentale du peintre. Van Gogh a toujours mis en avant son désir de faire preuve d'un certain réalisme dans la transposition picturale " Cela m'amuse énormément de peindre la nuit sur place... de peindre la chose immédiatement ", écrit-il dans une autre lettre. Ce débat (faut-il peindre d'après nature ou imagination) est si sérieux qu'il a provoqué la brouille entre Gauguin et Van Gogh (et la mutilation de l'oreille et crise de folie qui ont suivi chez ce dernier). Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie, se déplaçant sur les lieux précis où Van Gogh a peint, consultant les travaux de certains prédécesseurs (le plus souvent pour les contredire), et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique, Jean-Pierre Luminet a mené l'enquête. A force de recoupements, il a pu établir que les portions de ciel représentées dans les tableaux correspondent toujours à une réalité. Mais il lui arrive aussi de rendre les choses plus complexes... pour des raisons purement artistiques. Ainsi Van Gogh, comme l'établit avec une fascinante sagacité Jean-Pierre Luminet, opère parfois des montages, ou mêle observation précise, imagination, mémoire... En cela aussi, il a bouleversé les canons et annoncé les évolutions futures de son art (vers le cubisme, le surréalisme, l'abstraction). Ce n'est pas le moindre mérite de ce passionnant petit livre que de démontrer cela.

02/2023

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Beaux arts

Vincent Van Gogh en 15 questions

Vincent Van Gogh, le premier des écologistes ? Gauguin a-t-il trahi ? Le suicide de qui ? Ce petit livre pédagogique explique en quinze textes clairs et concis la portée décisive de l'oeuvre tout en renversant les idées reçues régulièrement véhiculées sur l'artiste. La folie de Van Gogh a marqué sa vie et son oeuvre de façon tragique, et a aussi contribué à cette vision romantique de l'artiste incompris et maudit dont la gloire fut cruellement posthume. De ces pertes de contrôle, le peintre parle très tôt et son instabilité se manifeste dès les années de collège. Mais le jeune homme, lecteur boulimique et affamé d'images, croit aussi aux vertus thérapeutiques de l'art et du monde rural qu'il commence par idéaliser. Très tôt, il sentira le besoin de se rapprocher du monde du travail, afin de soulager les nécessiteux, puis les peindre. C'est d'abord le monde de la mine, où il apporte la parole du Christ, qui passe dans ses dessins, ce sera ensuite celui des travailleurs de la terre. Le peintre Millet domine déjà ses pensées. Mais Van Gogh n'entend pas peindre en suiveur autodidacte, ni se contenter d'une existence marginale. Il va se perfectionner avec une détermination sans faille. D'Anvers à Paris, son cursus est cumulatif, efficace et impressionnant. Maîtrisant parfaitement les données du marché de l'art, il enrôle Theo, son frère cadet, dans un pari sur l'avenir. Vincent sait que l'impressionnisme étant en passe de devenir une valeur marchande, le futur finira par sourire à la génération qui vient après... Le 20 février 1888, il s'installe à Arles qui marque le tournant, le zénith, le point culminant, le plus grand épanouissement de la décennie de l'activité artistique de Van Gogh. Des centaines de tableaux et de dessins naissent alors, plus solaires, plus fervents, plus élaborés et poignants que jamais. Avec l'aggravation de sa schizophrénie, il ne reste plus à Van Gogh que de conquérir Paris. Mais qui, en dehors de Theo et peut-être de Gauguin, peut comprendre le vrai secret de cette peinture qui tend à l'éclat majeur, à la maîtrise d'elle-même entre les crises qui se rapprochent ? En raison de l'incompétence du docteur Gachet, la dernière sera la bonne. Reste les milliers de preuves, devant Dieu, d'un moderne qui aurait tant aimé devenir à la fois le Rembrandt et le Delacroix de son temps... Au-delà des mythes poisseux, cette folie-là reste à comprendre.

02/2019

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Rock

The Beatles. Get Back

Le premier livre officiel des Beatles depuis Anthology, et sans doute le dernier... Ultime célébration et testament sublime. Janvier 1969. Lorsque les Beatles se réunissent pour enregistrer leur nouvel album, Get Back, ils sont dans une période de transition et de doute : George Harrison rentre de New York où il a travaillé main dans la main avec Bob Dylan, Paul McCartney est dans son histoire d'amour naissante avec Linda Eastman, John Lennon est inséparable de Yoko Ono, sa partenaire à la ville comme à la scène. L'enregistrement de " L'Album blanc ", en 1968, a divisé le groupe, et la disparition de leur mentor à tous, " M. Epstein ", a laissé un grand vide. Pourtant, c'est dans cette atmosphère étrange, tandis qu'ils repartent à la source de leur art, que les Beatles vont composer quelques-unes des leurs plus belles chansons, cultes dès leur sortie. Pendant un mois, Michael Lindsay-Hogg enregistre les sessions studio des Beatles, de Twickenham à Savile Row, en vue d'une émission spéciale en mondovision et d'un live, qui sera le mythique concert sur le toit, au sommet de l'immeuble d'Apple Corps. Le montage qui a été fait de ses prises de vues dans le documentaire Let it be, sorti après la scission du groupe en avril 1970, mettait volontairement l'accent sur l'aspect dépressif, chaotique, du processus créatif. Or, c'est justement ce que ce livre et le documentaire qui l'accompagne vient nuancer, sinon de contredire, comme l'écrit Peter Jackson dans sa préface : " La véritable essence des séances de Get Back est contenue dans ces pages : il suffit de compter le nombre de fois où la mention "rires' est indiquée entre parenthèses. " Hanif Kureishi, renchérit : " Le résultat de toutes ces blagues, de ce travail incessant et de ces disputes, c'est un final fabuleux. La séance live sur le toit de l'immeuble qui se déroule à la fin du mois de janvier 1969, et en février de la même année, les Beatles qui se mettent allègrement à travailler à ce chef-d'oeuvre qui se révélera être Abbey Road. " Grâce à ces archives enfin restaurées et révélées au grand public, tous les fans des Fab Four ont le privilège d'entrer en studio pour assister aux premiers brouillons, aux erreurs, à la dérive de chacun et aux digressions de tous, à l'ennui, à l'excitation, au brouillage joyeux et aux percées soudaines... D'assister au crépuscule superbe de leurs idoles.

10/2021

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Art sacré

Les Puys d'Amiens. Chefs-d'oeuvre de la cathédrale Notre-Dame

Il accompagne l'exposition Les Puys d'Amiens, chefs-d'oeuvre de la cathédrale Notre-Dame qui se tiendra à Amiens, au musée de Picardie, du 20 mars au 20 juin 2021. Les Puys d'Amiens, chefs-d'oeuvre de la collection de peinture amiénoise, sont les vestiges de l'extraordinaire production artistique de la confrérie du Puy Notre-Dame à la fin du Moyen Age et à l'époque moderne. Cette institution pieuse rassemblait des notables amiénois pour glorifier la Vierge par des jeux poétiques. A l'occasion de la principale fête de la confrérie, le 2 février, jour de la Purification, le maître élu pour l'année faisait connaître sa devise qui inspirait le peintre à qui était commandé un tableau. L'artiste devait traduire en image les allégories complexes imaginées pour honorer la mère de Dieu. L'oeuvre était exposée à la cathédrale le jour de Noël et y restait tout au long de l'année, avant d'être remplacée par celle de l'année suivante. A partir de la fin du XVe siècle, les tableaux des années précédentes furent tous conservés dans l'église, si bien qu'au début du XVIIIe siècle, plusieurs dizaines de ces oeuvres de dévotion mariale ornaient les piliers de Notre-Dame d'Amiens. C'est précisément leur grand nombre ainsi que les évolutions du goût qui firent prendre la décision aux chanoines de vider la cathédrale de ses Puys en 1723. Détruits ou dispersés à travers le diocèse pour la plupart d'entre eux, seules les oeuvres jugées d'une qualité suffisante furent conservées dans une chapelle à l'écart. Ce catalogue présente l'histoire de cette institution sur toute la durée de son existence, selon une vaste trame chronologique sur laquelle s'inscrivent les oeuvres qu'elle nous a léguées. Les Puys parvenus jusqu'à nous, bien que peu nombreux en regard d'une production richissime, permettent d'illustrer l'histoire artistique, politique, culturelle et religieuse d'Amiens et brossent le portrait de la société amiénoise sur une période de près de trois siècles. Ils sont le reflet de la vitalité artistique de la capitale picarde et de son inscription dans des réseaux reliant les Pays-Bas et le royaume de France. Les guerres de religion, la Ligue, le siège d'Amiens et la reconquête de la ville par Henri IV sont autant d'événements que l'on peut aussi lire au travers des choix iconographiques opérés par les maîtres de la confrérie et leurs peintres, soucieux de transcrire leur actualité dans leurs oeuvres pour en faire témoignage aux générations qui leur succéderaient.

08/2021

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Monographies

Van Gogh. L'art plus grand

Aujourd'hui mondialement connu, Vincent Van Gogh reste dans l'histoire de l'art l'exemple même du peintre maudit. Mais s'il n'était pas celui que l'on croit ? Car derrière la légende de l'artiste incompris et tourmenté se tient un peintre formé auprès de maîtres hollandais, influencé par François Millet et Edouard Manet, qui séjourne à Anvers, débarque à Paris rejoindre son frère Theo, part à Arles chercher l'éblouissement de la couleur, passe par Saint-Rémy-de Provence, pour enfin vivre une dernière période à Auvers-sur-Oise. Et c'est à travers ces différentes villes emblématiques de sa vie et de son évolution artistique que cet ouvrage choisit d'analyser la frénésie créatrice d'un peintre, dont la légende, toujours vivace et trompeuse, empêche aujourd'hui encore de bien connaître. Un peintre qui témoigne d'une culture littéraire et artistique immense, travaille sans relâche, s'attaquant à tous les sujets, de la nature morte à l'autoportrait jusqu'aux paysages incandescents de la Provence, parsemés de tournesols lumineux, d'amandiers en fleur et d'oliviers argentés. Sans oublier ses derniers mois à Auvers-sur-Oise, une période marquée par un véritable renouveau artistique et la production de quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. En un peu moins de dix ans d'une activité intense et déterminée, Van Gogh, que rien pourtant ne prédestinait à devenir peintre - lui qui voulait, comme son père, devenir pasteur -, laisse près de neuf cents tableaux et une correspondance d'une richesse inouïe, et s'impose comme l'une des figures majeures du postimpressionnisme, l'un des précurseurs de l'art moderne. La collection L'Art plus grand Cette collection propose une découverte des plus grands artistes de l'histoire de l'art, présentée dans une reliure luxueuse et inédite : composée d'une couverture en vraie toile imprimée dont le motif se prolonge en un jaspage harmonieux, elle crée ainsi une illusion visuelle enveloppante qui donne au livre son caractère précieux et unique. En plus d'une soixantaine d'oeuvres majeures d'un peintre, l'ouvrage reproduit six de ses chefs-d'oeuvre incontournables sous forme de dépliants, qui se déploient en largeur ou en hauteur. Accompagnés d'une notice détaillée, ils permettent de voir l'oeuvre en grand, d'en observer les moindres détails, de s'immerger dans la texture de la matière et dans la touche picturale. Cet ouvrage consacré à Van Gogh propose les six dépliants suivants : Le Semeur, juin 1888 Les Tournesols, été 1888 Les Iris, 1889 La Nuit étoilée, juin 1889 Autoportrait, été 1889 Amandier en fleur, février 1890

10/2023

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Religion

Attente de Dieu

Ce livre nous apprend le vrai sens de l'illumination qui a fait passer Simone Weil d'un agnosticisme anticlérical à une recherche religieuse qui n'a plus cessé jusqu'à sa mort. Il apporte aussi la réponse à des questions qu'un public de plus en plus étendu, et de tous les pays, n'a cessé de se poser en lisant les différentes publications posthumes qui se sont succédées de façon désordonnée durant ces quinze dernières années. Le titre Attente de Dieu désigne bien l'attitude spirituelle fondamentale de Simone Weil. A condition de l'entendre, non dans un sens passif et définitif, mais comme l'ardente "vigilance du serviteur tendu vers le retour du maître" et comme le stade provisoire d'une recherche qui préfère au plaisir de la chasse l'écoute de la vérité en une intime communion. L'expérience intérieure s'exprime donc dans ces pages avec le double accent de l'intensité et de l'inachevé. C'est un dialogue avec soi-même, avec les autres, avec Dieu, jusqu'aux niveaux les plus profonds et les plus émouvants de l'existence, dans lequel le lecteur se sent constamment interpellé et entraîné. Née à Paris le 3 février 1909, Simone Weil a été élevée dans un complet agnosticisme. Elle éprouve un sens aigu de la misère humaine, qui engendre en elle le plus vif sentiment de compassion envers les pauvres, les travailleurs, les déshérités. Elle est anti-religieuse, militante syndicaliste, éprise de la révolution prolétarienne, mais indépendante de tout parti. Jeune agrégée de philosophie elle partage son salaire avec des chômeurs. En 1934, elle abandonne sa chaire de professeur et se fait ouvrière. En 1936, elle s'engage dans la guerre d'Espagne. En 1938, une illumination transforme sa vie : "Le Christ est descendu et m'a prise.". En 1941, réfugiée dans le midi, elle fait la connaissance des Dominicains de Marseille et de Gustave Thibon ; elle diffuse Témoignage chrétien. En 1942, elle s'embarque pour New-York avec ses parents ; elle n'a de cesse de servir, à Londres où elle arrive fin novembre 1942. Mais la souffrance morale, intellectuelle, physique l'achemine rapidement à l'hôpital, puis au sanatorium d'Ashford, où elle meurt le 24 août 1943. De toute son oeuvre, ces pages spontanées et brûlantes sont des plus propres à communiquer ce qu'elle appelait ses "intuitions pré-chrétiennes" et à faire comprendre ses hésitations personnelles devant le baptême sacramentel.

10/2008

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Généralités

LES PARAS DE LA WAFFEN-SS_TOME 3_SS-FALLSCHIRMJÄGER-BATAILLON 500/600. LES PARAS DE LA WAFFEN-SS_TOME 3_SS-FALLSCHIRMJÄGER-BATAILLON 500/600

Dans ce troisième et dernier tome, Rüdiger W. A. Franz achève dignement son étude chronologique sur le SS-Fallschirmjäger-Bataillon 500/600, corps de troupe atypique des Waffen-SS. Dans une première partie, le lecteur suivra les "diables verts SS" dans l'opération "Panzerfaust" , à la mi-octobre 1944. Alors dernier grand partenaire militaire du IIIe Reich en Europe, la Hongrie de l'amiral Horthy mène des tractations secrètes avec les Alliés en vue de rompre son alliance avec l'Allemagne, tandis que l'Armée rouge progresse sur son territoire et que la défaite allemande devient nettement prévisible. Il faut agir vite : le célèbre expert en opérations spéciales, Otto Skorzeny, reçoit pour mission d'écarter Horthy du pouvoir. Une action "coup de poing" délicate, au coeur de Budapest... Au-delà du strict cadre des SS-Fallschirmjäger, l'auteur a choisi ici de croiser les récits d'acteurs politiques et militaires clé de cette opération méconnue. Ensuite, l'unique bataillon de parachutistes SS - devenu SS-Fsch. Jg. -Btl. 600 - regagne le territoire du Reich et connaît un tournant important en s'intégrant aux SS-Jagdverbände, formations de chasse de Skorzeny. Rattachée à la Panzer-Brigade 150, la 1re compagnie renforcée du bataillon (la 1. /600) prend part à l'opération "Wacht am Rhein" , l'offensive allemande de la dernière chance dans les Ardennes. Certains SS-Fallschirmjäger y participent aussi en tant que commandos de l'Einheit Stielau, revêtant intégralement l'uniforme de GI's. Dans cette partie, l'auteur propose une description détaillée de la constitution de la Pz. Brig. 150, de sa dotation en matériel de prise, de la bataille de Malmédy les 20-21 décembre 1944, ou encore de l'action fascinante des équipes de commandos déguisées en soldats U. S. Puis, sont abordés les derniers engagements du bataillon jusqu'à la chute ultime, notamment dans les têtes de pont de l'Oder en février-mars 1945. En annexe, une bibliographie ou encore la liste des pertes du bataillon de l'été 1944 en Lituanie, mais aussi un index alphabétique de tous les membres recensés de l'unité, accompagné au possible de photographies et documents personnels. Comme dans les deux volumes précédents, avec une iconographie variée - profils, cartes en couleurs, etc. -, des témoignages inédits et précis de membres du bataillon, Rüdiger Franz analyse en profondeur et froidement les causes, le contexte et les enjeux des engagements du "500/600" , apportant des corrections à des erreurs fréquemment retrouvées.

10/2021

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Droit des biens

Patrimoine. Edition 2023-2024

Tous les outils pour diversifier un patrimoine et en optimiser la gestion et la transmission. Le Mémento Patrimoine 2023-2024 apporte une vision transversale, complète et fiable des principaux supports de placement et du cadre de l'investissement Le Mémento Patrimoine 2023-2024 décrit tant les avantages que les dangers ou inconvénients des principaux supports de l'investissement privé : > placements mobiliers ou financiers : actions, OPC, PEL, objets d'art, or, diamants, chevaux, assurance-vie et contrats de capitalisation, etc. > placements immobiliers : locaux nus ou meublés, immobilier de loisirs ou de services, parkings, anneaux d'amarrage, terres agricoles, etc. - Toutes les solutions pour OPTIMISER votre stratégie patrimoniale Il vous accompagne à chaque étape, de l'investissement initial à la transmission aux proches, en combinant étroitement : > les aspects juridiques : incidences des régimes matrimoniaux, choix du véhicule d'investissement, démembrement de propriété, protection des mineurs et majeurs vulnérables, organisation de la transmission, > les aspects fiscaux : incitations à l'investissement locatif, revenus fonciers, imposition des dividendes et des revenus de capitaux mobiliers, plus-values, IFI, droits de mutation, etc. > les aspects financiers : financement par l'emprunt, rentabilité comparée en fonction des différents prélèvements fiscaux, etc. Il vous accompagne à chaque étape : de l'investissement initial à la transmission aux proches. Nouveautés 2023 : - Aménagements du statut des baux issus de la loi Climat - Nouveau régime du cautionnement issu de la réforme du droit des sûretés - Nouveau statut européen de prestataire de services de financement participatif (PSFP) - Aménagement du régime d'imposition des plus-values de cession de cryptomonnaies - Réforme du dispositif fiscal en faveur de l'investissement dans la forêt (Defi-forêt) - Création d'une obligation d'information renforcée pesant sur le notaire par la loi confortant le respect des principes de la République - Nouvelles solutions jurisprudentielles relatives au statut de l'usufruitier de droits sociaux - Nouveau dispositif de réduction d'impôt en faveur de l'investissement locatif Loc'Avantages - Modifications du régime de l'assurance emprunteur par la loi Lemoine du 28 février 2022 - Nouveaux commentaires administratifs du régime du Dutreil-transmission - Réforme de la publicité légale et généralisation du guichet unique électronique - Nouvelles solutions jurisprudentielles relatives à l'habilitation familiale LES + > Des dossiers thématiques pointus pour faire le point sur des sujets complexes : - Société civile : outil de gestion et de transmission du patrimoine - Trust et fiducie - Optimisation fiscale internationale de la gestion du patrimoine - Protection du conjoint survivant - Divorce : conséquences patrimoniales et fiscales - Gestion de portefeuille : quelle responsabilité ? - Récupération des aides sociales sur le patrimoine > Des prises de position motivées pour vous guider dans vos choix.

06/2023

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Littérature française

L'arrosoir rouge

L'achevé d'imprimer de L'Arrosoir rouge est du 24 février 1955 ; Monique Saint-Hélier est morte deux semaines plus tard à Chambines, dans l'Eure. Ainsi, ce roman qui aurait dû n'être qu'un moment de la Chronique des Alérac et des Balagny est devenu le dernier texte publié par la romancière ; pour les lecteurs, c'est ici que s'achève, ou s'interrompt, l'entreprise de Monique Saint-Hélier. L'épigraphe empruntée à Suréna de Corneille (Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir) semble annoncer un récit pathétique. Cependant, Monique Saint-Hélier avait conçu d'emblée ce volet de sa chronique comme une " plage ", un intermède paisible dans l'histoire de tant de coeurs déchirés ou incertains (Carolle Alérac, Catherine, Jérôme Balagny, Jonathan Graew, Lopez) que nous offrent Bois Mort, Le Cavalier de paille, Le Martin-pêcheur. Et c'est bien l'apaisement, une espèce de lumière heureuse qui dominent dans L'Arrosoir rouge. Cette paix, c'est celle de l'accompli. Contrairement aux trois premiers romans de la Chronique qui mêlent à la remémoration le souci et l'appréhension de l'avenir, L'Arrosoir rouge est uniquement le livre du passé revécu. Le temps a fait son oeuvre; les douleurs et les deuils ont perdu leur âpreté; s'il n'y a pas d'amour heureux, les morts sont toujours vivants dans les coeurs, et les souvenirs sont " les jardiniers de l'ombre " qui " préparent à notre insu des corbeilles étincelantes ". L'Arrosoir rouge, c'est l'apparition de Revenant, l'Espagnol qui fut l'amant d'Alexandrine Alérac morte en couches. C'est M°e Huguenin revivant au cimetière, parmi les tombes des Alérac, sa passion juvénile pour Jonathan Graew. C'est surtout le passé d'Abel. Le lecteur découvrira ici le petit berger qui dénonçait à coups de cantiques les péchés des Alérac et dont la vie a fait plus tard un colporteur vendeur de Bibles. II apprendra comment un martin-pêcheur a sauvé Abel du suicide avant de destiner mystérieusement l'un à l'autre Abel et Catherine, et de désigner à cet homme sans enfant la fillette qu'il va adopter. Abel est une des plus belles figures de l'univers de Monique Saint-Hélier et le véritable héros de L'Arrosoir rouge. En lui s'incarnent admirablement les valeurs que le monde de la romancière oppose à la douleur de vivre, aux déceptions et aux frustrations dont l'existence est prodigue : la foi, la fidélité et surtout l'épanouissement dans la tendresse que la paternité, même adoptive, peut faire découvrir à un homme disgracié et démuni.

11/2013

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Religion

Genève - Annecy

Le diocèse d'Annecy n'existe dans ses limites actuelles que depuis 1822 (Bulle du 15 février 1822). Auparavant son territoire était englobé dans le diocèse, beaucoup plus étendu, de Genève qui en fut le siège épiscopal, jusqu'à l'établissement dans cette ville de la Réforme qui en chassa l'évêque et le chapitre. Installés à Annecy, les évêques continuèrent à s'intituler « évêques et princes de Genève », et le diocèse « diocèse de Genève ». Ils considéraient en effet leur exil comme provisoire, ne désespérant pas, tout comme les souverains de Savoie, de reconquérir leur premier siège qui avait vu s'implanter et s'organiser le christianisme depuis plus de mille ans (IIIe et IVe siècles) L'histoire religieuse est ainsi profondément mêlée à l'histoire politique de la Savoie. La politique de la Maison de Savoie, dans ses rapports avec Genève, mais aussi avec les autres pays européens, notamment France et Espagne, ne peut être pleinement comprise si l'on dissocie ces deux aspects. L'adhésion du Chablais à la Réforme en 1536, puis sa reconversion par saint François de Sales à la fin du siècle, en donnent une excellente illustration. A ce caractère général s'ajoute le fait que l'ouvrage que nous publions vient à son heure. Ces toutes dernières années, en effet, l'histoire du diocèse s'est très notablement enrichie et précisée. Nos connaissances sur les origines chrétiennes ont été renouvelées par les importantes découvertes dues aux fouilles archéologiques faites à l'occasion de la restauration de la cathédrale Saint-Pierre à Genève, tout comme à celles effectuées sur divers points du département où furent mises à jour trois basiliques paléochrétiennes (VIe-VIIIe siècles). De même, plusieurs thèses universitaires ont apporté un éclairage nouveau dans bien des domaines, et notablement modifié et précisé notre conception de la vie religieuse au Moyen Âge et au XVIIe siècle (formation et moralité du clergé, vie monastique, mœurs et coutumes du peuple chrétien…). Même pour la période moderne, des documents inédits (correspondance d'un curé chablaisien avec Marc Sangnier) ont permis de jeter une lumière crue sur les courants, notamment le Sillon, qui ont alors agité le clergé diocésain. C'est dire tout l'intérêt que présente ce volume, tant pour l'histoire générale de la Savoie du Nord, que pour la connaissance des aspects auxquels s'attachent plus précisément les historiens actuels : vie quotidienne et mentalité d'une population façonnée par un christianisme qui, dans son évolution au cours des âges, a beaucoup contribué, par les réactions mêmes qu'il suscita, à donner à notre pays son visage d'aujourd'hui.

01/1985

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Histoire et Philosophiesophie

Oeuvres complètes de philosophie des sciences

Textes réunis et présentés par Bruno Huisman Suivi de Vie et mort de Jean Cavaillès, par Georges Canguilhem "C'était un jeune professeur à la stature un peu voutée, mais au pas résolu, au front pensif et obstiné mais rayonnant, au comportement à la fois secret et cordial, au jugement sans complaisance, mais à la sensibilité vive. A Munich, en 1931, il a entendu un démagogue botté clamer dans les brasseries. Il avait rendu, à Fribourg, visite à Husserl, vieil homme amer. Ce fils d'officier, la guerre venue, est pris dans l'écroulement du système militaire français et capturé par les troupes allemandes. Avec Emmanuel d'Astier de La Vigerie, il fonde le mouvement Libération-Sud. De Londres, où il a réussi à parvenir en février 1943, où il a séjourné deux mois, Cavaillès revient chargé de missions plus dangereuses encore que par le passé. Quelques semaines après, c'étaient à nouveau l'arrestation, la torture et la mort. Cavaillès a toujours lu, étudié et on peut dire pratiqué Spinoza. Il a trouvé en lui, malgré sa dureté, plus de vraie vie spirituelle qu'en Leibniz ou en Malebranche. Et c'est à Spinoza qu'il est revenu après avoir été déçu par Husserl. Cavaillès a assigné, vingt ans à l'avance, la tâche que la philosophie est en train de se reconnaître aujourd'hui : substituer au primat de la conscience vécue ou réfléchie le primat du concept, du système ou de la structure. Philosophe combattant, il enseigne aux hommes dits d'action que l'action n'est pas une inconsistante et lâche pratique empirique. Philosophe mathématicien, nourri de poésie qui citait Rimbaud dans ses leçons sur l'expérience, qui disait s'être cru dans le monde du Bateau ivre en contemplant pour la première fois le port de Strasbourg, il enseigne aux terroristes littéraires qu'avant d'être la soeur du rêve, l'action doit être la fille de la rigueur. Pour bien saisir la géniale singularité de Cavaillès en son temps, il faut se remémorer la figure et la composition du monde philosophique français où il a vécu comme étudiant. La dissonance de la philosophie que Cavaillès s'est senti en quelque sorte tenu d'élaborer a consisté à rendre à la science elle-même la responsabilité de son progrès par un travail interne et à inviter la raison à exercer sa puissance par le seul moyen de la vérité, condition nécessaire de la morale". Georges Canguilhem

01/1994