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Critique littéraire

La lettre trace du voyage à l'époque moderne et contemporaine

Comment rendre compte de l'effet "trace" de la lettre viatique - de cette trace qui, dans la correspondance, peut être lue comme "le voyage même" ? L'ambition de cet ouvrage, qui s'inscrit dans la continuité de la collection "Chemins croisés" en ouvrant des perspectives nouvelles sur l'écriture de l'ailleurs, est d'examiner les rapports entre l'écriture épistolaire et le voyage à travers les nombreuses traces que laisse la lettre viatique dans la littérature anglophone et francophone de la fin du XVIIIème siècle à nos jours. Spécialistes de littérature française, francophone et anglophone croisent ainsi leurs champs disciplinaires pour se mettre à l'écoute des lettres, réelles ou fictives, qui inscrivent leur trace dans notre connaissance, scientifique ou littéraire, du monde. L'originalité de cet ouvrage réside également dans les lettres d'écrivains qui ont été spécialement écrites pour ce volume. En tissant écrits critiques et textes d'auteurs, ce livre propose de suivre les relations qui se nouent entre l'oeil et le regard, ces deux modalités du voir qui entrent en jeu dans notre approche de l'espace géographique et littéraire. Ainsi l'oeil du scientifique analyse la matérialité de la lettre, suit le tracé des échanges, fait entrer en résonnance la sphère intime et l'arène publique, prend le pouls du vivant pour mieux appréhender la matière. Simultanément, le regard des écrivains nous invite à percevoir le relief du monde, à écouter l'appel du poète qui esquisse, derrière les apparences sensibles, une présence qui approfondit l'espace et qui recrée ce qu'Yves Bonnefoy appelait "la terre humaine". A la croisée des disciplines, des époques, des territoires et des langues, cet ouvrage s'adresse non seulement aux spécialistes de l'épistolaire et de l'écriture du voyage, mais également à tous ceux curieux de saisir dans le tracé des lettres "l'usage du monde" .

05/2019

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Littérature française

La nuit du crocodile

Il est de ces journées banales, où tout paraît serein. Que dirait-on de ces après-midi d'automne, où les hommes s'occupent à leurs travaux de jardinage, sinon qu'ils convient à la paix et à la quiétude. Quoi de plus rassurant que ce père de famille qui cultive son jardin, et qui s'occupe à cueillir des noix et ramasser des feuilles ? Si ce n'est peut-être la façon si méticuleuse dont il s'en occupe. Car ici, tout est placé. Que rien ne manque et que rien ne dépasse. Et que tout s'organise... comme dans un décor figé. Mais nous ne sommes pas au théâtre. Et dans cette histoire, les décors sont de chair, et ils vivent. Il y a une mère et deux enfants. Comment grandir avec un père qui ne jure que par l'ordre ? Comment coexister avec un homme qui a le souci exclusif de l'immuable ? Seuls les objets qui durent le contentent. C'est pourquoi, sans doute, aime-t-il tant le silence. Car les mots sont si ambigus, et le langage, la proie de tant de controverses. Les mots disent les sentiments, et parfois l'amour. Et l'amour, à mille lieues des objets, est si versatile. Les deux enfants manquent-ils d'amour ? Ils manquent assurément des mots qui le portent et des paroles qui soulagent les douleurs et les passions. Car sans les mots, une seule loi : celle qui fait parler le corps du plus fort, et avec lui, sa terrible violence et sa démesure. Le narrateur nous emmène avec lui dans sa maison où les mots sont exclus. Avec distance, il se fait le témoin d'un huis clos familial, où se nouent progressivement, avec lenteur, les ficelles d'une oppression qui va grandissante.

01/2005

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Couple, famille

Dehors les enfants ! Réapprendre aux enfants à jouer dehors et à oublier les tablettes

Et si trop les protéger ne les aidait pas à grandir ? Aujourd'hui, il est devenu rare de voir des enfants s'amuser à escalader un arbre, construire une cabane ou dévaler une colline en roulant sur eux-mêmes. Nous avons sécurisé leurs aires de jeu, supprimé tourniquets, tape-culs et tout ce qui pouvait se montrer risqué. Les enfants passent de plus en plus de temps à interagir avec des écrans plutôt qu'avec d'autres. Agenda surchargé, activités encadrées, le temps de jeu libre et de contact avec la nature s'amenuise. Parallèlement, les enseignants notent une baisse d'attention et de concentration et une augmentation de l'impulsivité voire de la brutalité, tandis que les médecins observent une hausse inquiétante des troubles sensoriels et émotionnels. Les enfants d'aujourd'hui sont plus peureux et moins endurants que ceux d'hier et ils crisent à la moindre frustration. Pourquoi ? Dès nourrisson, les enfants sont entourés d'objets facilitant leur quotidien ainsi que celui de leurs parents, mais qui réduisent l'ampleur de leurs mouvements. Notre désir de les protéger ne leur permet plus de se confronter aux expériences qui leur sont nécessaires pour muscler leur corps, nourrir leurs sens et élaborer les réseaux de neurones dans leur cerveau. Angela Hanscom, ergothérapeute, braque ses projecteurs sur l'épidémie silencieuse qui frappe nos enfants et décrit l'expérience du programme TimberNook qu'elle a fondé. Jouer dehors est vital pour le développement harmonieux des compétences sensorielles, motrices, sociales et intellectuelles. Explorer, comprendre le monde, prendre des décisions, utiliser son imagination... L'auteur partage son expérience ainsi que des stratégies ludiques et faciles à mettre en action pour aider nos enfants à quitter leurs écrans pour jouer librement. Traduit de l'anglais par Isabelle Crouzet

05/2018

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Histoire ancienne

Témoigner et convaincre. Le dispositif de vérité dans les discours judiciaires de l'Athènes classique

Comment reconnaître une information véridique ? Dans un monde bercé par la litanie des fake news, la question est d'une actualité cruciale. Comment croire autrui, sur quels critères accepter ou réfuter les nouvelles transmises, comment être cru ? Ces questions étaient aussi pertinentes dans l'Athènes classique qu'elles le sont aujourd'hui avec les réseaux sociaux. Dans les plaidoiries du IVe siècle avant J.-C. conservées grâce à la transmission manuscrite, les plaignants répètent en effet sans cesse à leur auditoire qu'ils "disent vrai". Les chercheurs ont cherché depuis longtemps à déterminer si c'était bien le cas, en croisant les événements décrits avec les faits attestés par ailleurs. Ce livre, en interrogeant les mécanismes employés pour rendre vrai un discours, adopte une approche radicalement différente. En situant la fabrique de la vérité du côté de l'énoncé du discours, l'ouvrage déploie pour le lecteur l'éventail des preuves auquel les plaignants avaient recours lors de leur intervention au tribunal, appelé le dispositif de vérité. Au centre de ce dispositif émerge une figure majeure, celle du témoin. La place faite aux déposants dans l'enceinte judiciaire ne va pas de soi, pas plus que les gestes attendus d'eux au moment de leur témoignage. Les dimensions orales et écrites des dépositions testimoniales sont alors soigneusement articulées. La valorisation de la parole des témoins varie en fonction de leur sexe et de leur statut, qu'ils soient libres ou non. Les individus qui montent à la tribune sont tenus responsables de leur parole selon des principes qui nouent étroitement le droit et la religion, le regard des juges et celui des dieux. Témoigner et convaincre sont des actes qui s'insèrent par conséquent dans un dispositif de vérité contraignant. Les Anciens étaient soucieux, à leur manière, de placer leurs discours sous le signe de la vérité.

09/2019

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Psychologie, psychanalyse

Le complexe fraternel

Le complexe fraternel est un véritable complexe. Il n'est pas un simple déplacement ou évitement du complexe d'Œdipe. Il consiste en une structure, une dynamique et une économie spécifiques analysées dans ce livre selon trois niveaux. Le complexe fraternel est d'abord décrit au niveau intrapsychique à partir de l'analyse clinique de deux cures. Cette analyse met en évidence le rapport de l'imago de la mère archaïque à l'objet partiel frère ou sœur, les figures du double, l'homosexualité narcissique, la bisexualité psychique... Le complexe fraternel est ensuite analysé dans ses effets organisateurs des liens intersubjectifs entre frères et sœurs, dans leurs rapports d'amour et de haine, de jalousie, de rivalité et d'envie. Une attention est portée au choix d'objet amoureux et à l'écart qui sépare les fantasmes incestueux - universels - des réalisations de l'inceste adelphique, aux alliances inconscientes que nouent les frères et sœurs, à l'impact de la mort d'un frère ou d'une sœur sur leurs liens, à la transformation de ceux-ci à la mort des parents. Le groupe fraternel - la fratrie - forme un ensemble intersubjectif dans lequel se développe une réalité psychique qui lui est propre au sein de la famille. Le complexe fraternel est aussi un des organisateurs majeurs des groupes, et René Kaës montre comment ses effets se prolongent dans les institutions et dans l'ensemble social. Les mythes fondateurs de la psychanalyse, d'Œdipe à Narcisse, les récits de la Bible et du Coran, la mythologie et les contes, mais aussi de nombreuses références à la littérature et au cinéma, forment un contrepoint passionnant à ces analyses cliniques qui renouvellent en profondeur un thème universel.

04/2008

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Psychologie, psychanalyse

La Subjectivation

L'usage du concept de subjectivation est apparu en psychanalyse pour rendre compte de formes de souffrances psychiques liées à la construction d'un espace psychique différencié. Son développement pose la question d'un nouveau point de vue en psychanalyse, d'un concept limite entre l'intra-psychique et l'inter-subjectif, susceptible de relier la diversité de nos pratiques. Pour R. Cahn le terme même de subjectivation implique qu'il s'agit d'un sujet procesuel, construit à partir de ses liens aux autres. Son actualisation et sa reconnaissance constituent l'objet ultime de la démarche analytique. S. Wainrib développe une architecture de la subjectivation, un réseau de liens ouverts, de l'association psychosomatique aux multiples stratégies du désir qui ont à rencontrer les cadres de la vie avec les autres. R. Roussillon relance la question vers l'appropriation subjective, abordant notamment les problématiques narcissiques en donnant une extension nouvelle à l'idée freudienne d'une " ombre de l'objet tombée sur le moi ". Parti de la dynamique de la symbolisation et de l'appropriation subjective dans le transfert, le travail de F. Richard nous mène aux logiques à l'œuvre entre désubjectivation psychotique et création. C. Chabert appuie sa recherche sur la double lecture d'une cure analytique, reprise 15 ans après, en fonction de l'émergence de la notion de subjectivation. Pour R. Kaës le sujet est un intersujet, et le groupe est vu comme un espace psychique commun et partagé dans lequel se nouent des alliances inconscientes entre les sujets qui le constituent. A. Carel traite d'une intersubjectalisation, mettant l'accent sur un processus qui change le bébé et son environnement. S'appuyant sur son expérience institutionnelle des adolescents, B. Penot pose la nécessité d'un détour par l'espace psychique des soignants pour restituer au patient les repères signifiants qui lui ont fait défaut.

05/2006

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Littérature française

Tiphaine ou le silence du moi

Tiphaine, 8 ans et demi, est enlevée à sa famille parce qu’elle est couverte d’hématomes et hospitalisée dans le service du Dr Dentreville, pédopsychiatre. L’enfant est mutique, sa situation familiale étrange, avec un père qui voyage, une mère jamais là, une grande soeur qui s’occupe d’elle en la rouant de coups, selon le dossier. Pour Dentreville quelque chose cloche dans cette version des faits. Il ne peut se résoudre à l’entériner auprès de la juge pour enfants. Il faut attendre la comparution de la soeur de Tiphaine devant la juge pour découvrir qu’elle est à la fois la soeur et la mère de la petite fille. Comment cette enfant va-t-elle pouvoir se remettre d’une telle aberration familiale, surmonter d’être le fruit d’un tabou parmi les tabous ? En mettant en scène des enfants pas comme les autres, avec une part d’innocence et une autre meurtrie, Guillaume Monod décrit de l’intérieur les structures d’accueil des enfants en souffrance. On découvre les relations particulières et complexes qui se nouent entre adultes spécialisés et enfants. Avec réalisme et sensibilité, l’auteur pénètre ce monde de l’enfance. Il le restitue par touches subtiles et qui font sens, prend sur le vif et sans commentaire les gestes, mots, regards, attitudes les plus anodins. Ce récit dans lequel une vraie tension mène jusqu’au dénouement est très prenant agréable à lire, plein d’humanité, d’une écriture simple sans pathos ni fioritures. On sent qu’il est le fruit d’une longue réflexion sur la souffrance des enfants et ses manifestations. Cette forme, quasiment un docu-fiction, permet de toucher le lecteur et de lui faire appréhender la souffrance de l’enfant, et l’amène à une réflexion sur la pédopsychiatrie et sur les services sociaux.

10/2013

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Littérature française

L'évanouie

Les voix de trois personnages constituent ce roman. S'élevant tour à tour, elles vont peut-être donner les clefs de trois destinées anonymes. La première est celle d'un homme, qui va s'apercevoir de la disparition de sa mère. Convaincu qu'elle se fait soigner à l'hôpital où il l'a conduite, jusqu'à la porte seulement, il est retourné à ses travaux qui portent sur un auteur latin inconnu, prédécesseur selon lui de Freud et de toute la psychologie moderne. Non seulement sa mère a disparu, mais elle a soigneusement organisé ce départ pour l'inconnu : elle s'est évanouie. La deuxième voix est celle de cette femme. Pour des raisons qu'elle ne donne pas, elle est venue habiter loin de son fils, dans un hôtel modeste. Elle se veut seule. Mais la solitude est-elle possible ? Dans le square où elle se rend chaque fois que sa maladie lui en laisse les forces, et pendant que son fils se livre à de vaines recherches, elle rencontre un vieil homme. Entre eux se nouent, presque sans paroles, des rapports si étroits et si confiants qu'elle accepte d'aller vivre, ou plutôt mourir, chez lui. Le vieil homme parle aussi. Alors qu'il croyait ne plus se soucier que de lui-même, le voici qui se consacre à cette amie rencontrée par hasard, obéissant à un sentiment dont il ne comprend la nature qu'au dernier instant. Reste le fils. Il apprend la mort de sa mère le jour même où il s'aperçoit que ses travaux n'ont aucune valeur. Héritier surpris du vieil homme, il va s'installer dans l'appartement où sa mère est morte, pour y répéter sans doute les gestes d'un homme qu'il n'a pas connu.

10/1985

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Beaux arts

Franz Marc August Macke. L'aventure du cavalier bleu

Cette exposition présente deux figures majeures de l'expressionnisme allemand et du mouvement Der Blaue Reiter [Le Cavalier bleu], Franz Marc (1880-1916) et August Macke (1887-1914). Dès 1910, ces artistes nouent une amitié portée par leur intérêt commun pour l'art français et plus particulièrement, pour Cézanne, Van Gogh, Gauguin et le fauvisme, qu'ils découvrent lors de leur séjour à Paris. Tous deux expriment dans leurs premiers tableaux, souvent peints en plein-air, une même fascination spirituelle pour le paysage et la nature. C'est au moment de leur rencontre en 1911 avec Vassily Kandinsky et de la création de l'Almanach du Blaue Reiter, que leur peinture prend un tournant plus radical, plus stylisé. Franz Marc abandonne la peinture de plein-air et commence à peindre ses fameux chevaux bleus qui inspirent le titre de la revue. Si Marc co-édite avec Kandinsky l'Almanach, August Macke en réunit les visuels ethnographiques et rédige une étude sur les masques africains. Très actifs, ils collaborent également à l'organisation d'expositions internationales d'avant-garde comme à Cologne en 1912 et à Berlin en 1913 tout en poursuivant leur propre évolution. Ainsi Franz Marc, marqué par l'exposition des Futuristes italiens et par les tableaux de Robert Delaunay, se tourne vers l'abstraction en 1913. Macke, quant à lui, va se distancier de la spiritualité intellectuelle de Kandinsky pour privilégier un rapport plus évident entre l'homme et la nature notamment au cours de son voyage en Tunisie avec Paul Klee. Mobilisés dès août 1914, les deux artistes meurent au front laissant des oeuvres inachevés mais emblématiques du versant hédoniste, coloré et séduisant de l'expressionnisme allemand.

03/2019

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Pédagogie

etre@eleve.com. Envisager une transmission durable

Où sont passés les élèves ? Qui les élève ? Les parents et les enseignants ou bien les technologies de l'information et de la communication (T.I.C.) ? Vers quoi s'élèvent-ils ? Vers eux-mêmes ou vers la sphère virtuelle d'un imaginaire (dé)structuré par la publicité et l'industrie du spectacle de masse ? Comment peuvent-ils savoir ce que c'est que savoir, le type d'engagement que cela requiert et le bénéfice qu'ils peuvent en attendre, quand le culte de la performance rencontré sous la forme du commentaire sportif et de l'affichage médiatique est le modèle de circulation de la parole ? Comment se découvrir soi-même lorsque les T.I.C. sont proposées de manière à faire croire que chacun a, dans tous les domaines, une légitimité à s'exprimer équivalente à celle de n'importe qui, comme si la connaissance ne représentait rien ? Dès lors que les élèves notent leurs professeurs comme s'ils n'étaient ni plus ni moins que des prestataires de service, n'ont-ils pas l'illusion d'être déjà adultes, empêchés qu'ils sont, par ce sentiment fallacieux, de le devenir ? Si l'on place le critère de la qualité dans le plébiscite, ne risque-t-on pas de se fermer à la création, à la découverte ? Comment ne pas succomber à la tentation de faire valoir son petit ego quand la concurrence acharnée est vantée comme une donnée naturelle ? Pourtant, il serait primordial de ne pas rester sourd aux exigences nouvelles de la réalité. Celles-ci appellent la prise en considération des changements affectant la biosphère dans toutes ses dimensions. La situation commande de dilater notre sens de la responsabilité plutôt que notre suffisance ; ce que l'enseignement à venir devrait contribuer à favoriser.

02/2009

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Littérature française

Quand Dieu boxait en amateur

Dans une France rurale aujourd'hui oubliée, à la périphérie d'une ville de province dont le seul intérêt est un dépôt de locomotives que le vent du progrès balaiera bientôt, deux gamins passionnés par les mots nouent, dans le secret des lettres, une amitié solide. Le premier, orphelin de père, travaille comme forgeron depuis ses 14 ans et vit avec une mère que la littérature effraie et qui, pour cette raison, le met tôt à la boxe. Sans quitter sa forge où il martèle le fer, il découvre sur le ring sa seconde passion et devient champion de France de boxe amateur, adulé par la foule. Le second, d'abord féru de mythes, se tourne rapidement vers des écritures plus saintes. Il devient abbé, puis père de la paroisse, aimé de ses fidèles. Pour autant, les deux anciens gamins ne se quittent pas. Aussi, lorsque l'abbé propose à son ami d'enfance d'interpréter, sur la scène du théâtre paroissial, le rôle de Jésus dans son adaptation de La Passion de notre Seigneur Jésus Christ, l'amoureux des belles lettres et comédien amateur accepte de prêter et ses poings et sa voix à la parole de Dieu pour sacrer, sur le ring du théâtre, leur amitié. Ce boxeur amateur, forgeron flamboyant et comédien fantasque qui, avec sa femme, montait dans sa cuisine de petites opérettes pour le plaisir de ses voisins, était le père du narrateur. Après sa mort, ce dernier retrouve les carnets dans lesquels il consignait les chansons, poèmes et mots qu'il aimait, même s'il ne sut jamais s'en servir comme il l'aurait souhaité. A son tour alors, il prend la plume pour lui rendre sa couronne de gloire, tressée de lettres et de phrases splendides, et lui écrire le roman qu'il mérite. Un uppercut littéraire.

08/2018

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Littérature française

Orient-Express Tome 2

A nouveau réunis dans un train de luxe qui emmène cette fois vedettes de cinéma, artistes, journalistes et stars du Tout-Paris d'aujourd'hui jusqu'à Istamboul, où aura lieu la première mondiale du film qu'on a tiré des souvenirs de Paul de Morley, l'ambassadeur et Lise retrouvent des visages et des souvenirs qui sont ceux de la nostalgie et de l'aventure. De l'intrépide Isabelle Stroumza, perdue dans un train bloqué par la neige en Roumanie, à Natalia, la ballerine brisée, ce sont autant de regards farouches ou désespérés qui passent devant nous, au gré des haltes et des paysages. Et tandis que ce train de luxe roule lui-même vers d'autres aventures - quel mystère, encore, au bout du voyage ? - les destins se nouent. Celui d'Irène, la femme laide, qui aime à Vienne jusqu'au crime, et celui de Sonia, la Berlinoise de vingt ans qui va refuser l'ordre nazi. A leurs côtés, beaucoup d'autres, déchirantes ou ironiques : Bianca et Massimo, les jumeaux pâles d'une Venise noire ; Margareth, guide trop zélée d'un écrivain français égaré dans l'Allemagne en guerre ; ou Carla, fille d'une chanteuse illustre qu'on retrouve à Vienne, à mendier dans les ruines. Comme Orient-Express I, c'est toute la nostalgie d'un temps révolu que Pierre-Jean Remy raconte avec délices au rythme de ces trains légendaires eux aussi disparus qui allaient de Sofia à Berlin et de Vienne à Venise. Et plus encore peut-être qu'Orient-Express I, Orient-Express II est un livre magique où l'aventure et l'amour finissent toujours par se retrouver dans de miraculeuses descriptions de palais baroques, de gares perdues, de foules déchaînées et de trains de luxe qui nous entraînent très loin sur les chemins du rêve et de l'évasion.

06/1984

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Théâtre

Sous la ceinture

Après des heures d’avion et de route à travers le désert, Dobbit arrive sur le site industriel de son nouvel emploi, une usine qui fabrique des unités d’on ne sait quoi. Il occupe le poste de vérificateur tout comme Hanrahan, avec lequel il partage sa chambre, et Merkin, leur supérieur. Dobbit doit s’habituer au fonctionnement absurde de son service, dans lequel les lits sont vissés au sol et les murs sont équipés de bips permettant à Merkin d’appeler l’un ou l’autre de ses employés, accroissant encore la rivalité préexistante entre les deux hommes. Dans un premier temps, Hanrahan met en place une stratégie d’évincement de son nouveau collègue : il est méchant, mesquin, pervers. Dobbit cherche la bonne entente tout en exposant un caractère plus ou moins ambigu, tantôt honnête et manipulateur. Merkin, quant à lui, prend un malin plaisir à envenimer les rapports entre ses deux subalternes. Lors de la "Fête du jour et de la reprise économique", la rivière chimique qui coule près de leur lieu de travail prend feu. Merkin, maîtrise malgré lui l’incendie et se voit déjà muté en Espagne en raison de son bon comportement. Dobbit et Hanharan deviennent solidaires et nouent une alliance en se projetant tous les deux à la tête du Service de Vérification. Dans une ultime mesquinerie, Merkin conduit Dobbit à mentir à Hanharan au sujet de sa femme. Les rapports s’enveniment à nouveau. Finalement, Merkin n’est pas muté, et dans l’absurdité la plus complète, tout repart à zéro, alors que d’étranges yeux jaunes autour de l’entreprise se multiplient. Dans un univers à la fois à Orwellien et Kafkaien, cette comédie noire décrit avec acuité le monde de l’entreprise mais en fait aussi une métaphore beaucoup plus large des relations humaines à travers des dialogues acérés.

01/2013

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Ethnologie

LA GUERRE DES REVES. Exercices d'ethno-fiction

Un nouveau régime de fiction s'instaure. Il affecte la vie sociale au point de nous faire douter de la réalité. Les reportages télévisés prennent des allures de fictions et celles-ci miment le réel. Des idylles se nouent sur Internet où l'on dialogue avec des interlocuteurs sans visage. Insensiblement, nous passons au " tout fictionnel ". Aux médiations, qui permettent le développement de l'identité, la prise de conscience de l'altérité et des liens sociaux, se substituent les médias de la solitude. La vision des désastres planétaires est désormais soumise au caprice de la télécommande. Ces nouveaux partages entre le réel et la fiction conditionnent aussi la circulation entre l'imaginaire individuel (le rêve), l'imaginaire collectif (les mythes, les rites, les symboles) et l'oeuvre de fiction. Dans ce livre, Marc Augé rappelle la menace que fait peser, sur toute vie sociale, la confusion de ces trois pôles distincts de l'imaginaire. Chaque culture institue des frontières spécifiques entre le rêve, la réalité et la fiction. Toute société suppose de ne pas identifier le modèle et la réalité. Dans son ethno-fiction, parcourant l'Europe et les Etats-Unis, l'Afrique et l'Amérique latine, l'ethnologue nous conduit aux sources de toute anthropologie sociale. Celle-ci a pour objet, à travers l'étude des institutions et des représentations, la compréhension des relations entre les uns et les autres. Pour Marc Augé, La Guerre des rêves a commencé. Nous n'en voyons pas toujours clairement les tenants et les aboutissants. Sans être fatale l'explosion " fictionnelle " est désormais possible. La catastrophe serait de comprendre trop tard que, si le réel est devenu fiction, il n'y a plus d'espace possible pour la fiction, ni pour l'imaginaire. Pour conclure, l'auteur nous invite à une " morale de la résistance ".

04/1997

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Critique littéraire

Les muses classiques. Essai de bibliographie rhétorique et poétique, 1610-1716

Trois des voies privilgies dans lesquelles s'est engage la rflexion contemporaine sur la littrature sont au principe de cette bibliographie : la rhtorique dont on mesure mieux aujourd'hui l'tendue, l'emprise et les variations, le concept d'invention qui a bnfici d'une attention rcente de la part des philosophes et la gntique littraire qui tente, par le biais des dossiers et brouillons, d'entrer dans l'atelier de l'crivain. Ces voies sont pour le XVIIe sicle d'ingale fcondit. Si l'loquence est alors reprsente comme la reine des esprits et des textes, l'invention oscille entre son sens rhtorique li la topique et son sens moderne qui l'associe l'autonomie cratrice et la gntique, prive le plus souvent des sources manuscrites, doit se mettre en qute d'autres voies d'accs et d'autres instruments. On trouvera donc ici rassembls, sans distinction de frontire entre le latin et le franais, non tous les ouvrages ce qui et t utopique en un millier de titres , mais tous les champs o se dfinissent des normes, des rgles ou des codes, o se dploie une rflexion critique sur ce que l'on nomme aujourd'hui littrature. Thorie si l'on veut, plutt territoire partag par tous ceux qui crivent et lisent, ces traits, commentaires et rflexions offrent, travers un cadre tantt scolaire ou strotyp, tantt savant, tantt mondain, des modles, des aspirations et des stimulations, expriment aussi des ambitions et des rves dont les textes ne seront que la ralisation alatoire, parcellaire, provisoire. C'est en tout cas travers eux qu'il est partiellement possible aujourd'hui d'entrouvrir la porte de l'atelier classique, de mieux saisir les dterminations auxquelles l'crivain obit sans renoncer sa marge de libert et les complicits qui ainsi se nouent avec son public.

12/1996

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Littérature française

Les hommes de lettres et autres romans

Célèbres pour leur Journal et leurs biographies des maîtresses royales et des grandes actrices du XVIIIe siècle, les Goncourt comptent aussi parmi les plus grands romanciers naturalistes. De 1860 à 1870, les deux frères ont écrit six romans à quatre mains, qui sont ici réunis pour la première fois. Les romans des " bichons ", comme les appelait Flaubert, leur grand admirateur, sont des études de cas. Ils n'ont, en apparence du moins, aucun lien entre eux. Avec une précision de cliniciens, les auteurs analysent les caractères, les moeurs, les comportements, les singularités, les extravagances de quelques figures, qui représentent de manière exemplaire les traits les plus saillants, les travers les plus criants et les monstruosités les plus affligeantes de leur époque. Les Hommes de lettres voient un auteur se débattre à en devenir fou dans la jungle de la vie littéraire, où seule commande la loi du succès acheté à n'importe quel prix. Manette Salomon présente le milieu non moins frelaté du monde de l'art et des ateliers. Soeur Philomène et Renée Mauperin suivent le destin de deux jeunes femmes que la quête d'une vérité personnelle et un désir d'authenticité font quitter le monde. Germinie Lacerteux est l'histoire stupéfiante de la double vie de leur propre bonne, servante attentionné le jour et créature méconnaissable la nuit. Madame Gervaisais, enfin, montre que le mysticisme peut pousser une conscience jusqu'à l'hystérie. " Un des caractères les plus particuliers de nos romans, ce sera d'être les romans les plus historiques de ce temps-ci, ceux qui fourniront le plus de faits et de vérités vraies à l'histoire morale de ce siècle ", notent les deux frères dans leur Journal, le 14 janvier 1861.

09/2022

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Romans graphiques

Moi, menteur

Adrián Cuadrado est conseiller en communication du Parti Démocratique Populaire, force dominante de l'échiquier politique espagnol vouée à la corruption, aux magouilles financières, aux coups tordus, à la manipulation des consciences et des suffrages. Roi du storytelling, Adrián est l'un de ces spin doctors chargés de produire la lumière qui illuminera le meilleur profil d'un candidat, en fera un produit désirable pour les électeurs. Menteur par vocation, par profession et par nécessité conjugale, il est l'heureux détenteur d'une double vie, entre son épouse et ses deux enfants à Vitoria, et sa maîtresse torride à Madrid. Pour l'heure, sa mission est de faire entrer dans le grand bain national le jeune élu local Javier Morodo, dont l'homosexualité assumée offrira un gaywashing au Parti, trop longtemps accusé d'homophobie. Tâche élémentaire pour Adrián, que vient compliquer la découverte inopinée de trois têtes coupées de conseillers municipaux artistement conservées dans des bonbonnes en cristal. Qui est derrière ces meurtres baroques ? Quel lien les rattache à une opération autour des palais en ruine qui constellent la cité basque ? Soudain, la vie d'Adrián l'imposteur se détraque, menaçant de faire mentir sa devise, selon laquelle "le menteur est un dieu dont le verbe crée des mondes". Avec ce tome ultime, la très sombre "Trilogie du Moi" acquiert sa dimension finale. Celle d'une ode lovecraftienne à la ville où l'auteur vit depuis des décennies, où tous les fils se nouent, toutes les trajectoires se recoupent, tous les conflits se terminent (mal le plus souvent) pour tracer le portrait d'une Vitoria noire, gothique, mythique. Celle aussi, majestueuse, d'une cathédrale de papier dédiée à nos modernités perturbées.

03/2021

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Poésie

L'espoir musicien. 1e édition

Le titre de ce recueil est emprunté à un poème dans lequel Alain Lévêque évoque la scène de "La Flûte enchantée" de Mozart où le couple princier traverse les épreuves du feu et de l'eau. "Quel guide tu fais, Pamina, sur les chemins du coeur ! " s'écrie le poète, s'adressant à la jeune fille qui a su dire "non à la peur, oui à la vérité" . De poème en poème, le lecteur suivra ici un chemin qui, à l'écoute de la voix du poème, cherche de même à conjurer la peur et à saisir le vrai. Ce chemin commence dans le froid de l'hiver parisien et s'achève dans le printemps perpétuel des fresques de la Maison de Livie, à Rome où l'auteur a vécu le sentiment d'être parmi les hôtes d'un "dur paradis" menacé mais persistant, et de boire à "la source de l'ici" qui offre à "la fièvre des visiteurs / rien qu'un élan, rien qu'une musique" . Que l'espoir soit possible malgré tout, que la musique de Mozart ou les peintures de Véronèse à la Villa Barbaro soient capables d'en réveiller ou d'en cultiver la flamme intérieure, que l'on puisse demander à la parole de poésie une foi dans la vie par-delà la disparition des êtres chers, y compris l'animal de compagnie qui fut l'incarnation même de la confiance en l'être, c'est la leçon de ce recueil. Il culmine en son centre avec un ample "Dialogue des mots et du parleur" où se nouent les uns aux autres tous les fils thématiques apparus au fil des pages. Au coeur de ce livre longuement médité, ce texte s'impose au lecteur avec l'évidence des grands poèmes.

05/2021

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Autres troubles du comportemen

Symptôme et subjectivité

A bien des égards, la pratique médicale commence par et dans la mise en crise de ce sujet parfaitement autonome dont elle ne cesse pour autant de requérir en même temps, et peut-être plus que jamais, le consentement libre et éclairé. En lieu et place de ce sujet introuvable se présente plutôt une subjectivité souffrant d'un ou de plusieurs symptômes, et qui par là-même s'en trouve affectée. Au coeur du paradoxe de cette subjectivité-patiente se trouve ainsi le symptôme, ce fait clinique qui est l'objet premier de l'attention médicale puisque toute étiologie part de lui, mais qui n'en demeure pas moins un vécu irréductiblement subjectif. Par lui, quelque chose de la subjectivité du patient se donne à entendre, a fortiori dans les cliniques psychiatrique et psychanalytique. Cet ouvrage collectif se propose d'interroger le statut paradoxal du symptôme en le réinscrivant d'emblée dans cette ambivalence par laquelle s'y nouent pour le meilleur et pour le pire la nécessité subjective et la nécessité médicale. Il réunit ainsi un ensemble de contributions de psychologues, psychiatres, psychanalystes, philosophes et épistémologues (Marion Bourbon, Jean-Pierre Cléro, Alain Ehrenberg, Philippe Cabestan, Emmanuelle Tron, Natalie Depraz, Thomas Fuchs, Etienne Bimbenet, Nicolas Guérin, Kim Sang Ong Van Cung, Frédéric Le Blay, Valéry Laurand). Tous questionnent le statut du symptôme du côté des sujets qui le vivent et des cliniciens qui se trouvent confrontés avec lui à un fait qui ne peut être réduit à une objectivation nosographique qu'au prix d'une dimension fondamentale du soin. Ils montrent combien le statut du symptôme, qui est au coeur de la réorganisation actuelle des politiques de santé mentale, n'engage rien moins que la place que la clinique accorde à la vie psychique et, avec elle, aux subjectivités.

01/2022

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Romans policiers

Lanthane

43 jeunes femmes arrivent du Liban pour être formées à l'accueil de clients essentiellement masculins dans des salons de massage franchissés par une entreprise liée à l'Eglise de scientologie. Alors qu'il enquête sur la dite entreprise, l'inspecteur du travail Jean Carré est menotté par la police à son arrivée au bureau sur fond d'accusation d'antisémitisme. Faisant suite à Césium et Samarium, Gérard Filoche nous propose le troisième volet de sa trilogie policière. Après avoir ratissé les IIIe et IVe arrondissements de Paris, notre héros contrôle le IIe. Il est ici aux prises avec le milieu du luxe dont la criminalité en col blanc n'a rien à envier aux pires pratiques esclavagistes. Sous le glamour perle le sang des travailleuses, quantités négligeables pour le grand capital. Derrière les devantures de la rue de la Paix et de la place Vendôme se nouent des intrigues criminelles sur fond de violation du code du travail et de concupiscence de juges marrons. Sous les dorures des sièges sociaux s'ourdissent des complots sordides. Derrière les millions que génèrent les produits de beauté, loin de la communication racée et des discours ouatés, les vies de salariés plus ou moins ordinaires semblent ne tenir qu'à un fil. Le rouge domine ici, à l'image du lanthane, métal présent dans les rouges à lèvres. Alors que les irrégularités et mises en danger de la vie des employés que l'inspecteur constate dans des cadres distincts semblent disparates, elles forment les éléments d'un puzzle social et la trame d'une intrigue que notre inspecteur du travail réussit à dénouer, s'alliant ici à son vieux rival, l'inspecteur de police Dan MoÏse. Mais tout ceci n'est que fiction...

03/2024

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Divers

Baguenaudes

Après Guerre, récit très personnel ayant attrait à la mort et à l'amitié, Marion Jdanoff poursuit son travail de prospection personnelle. Cette fois, on reste sur le terrain relationnel mais personne ne va mourir. La question est plutôt "comment être proches ? " Baguenaudes est une tentative pour se sortir des fréquentes embûches qui ponctuent les relations intimes et la proximité des corps. Marion Jdanoff l'a avant tout fait pour elle, parce que son rapport aux interactions physiques lui semble compliqué. Il lui a paru soudain évident que le dessin et le récit en image serait le moyen idéal pour explorer ce terrain accidenté. Elle s'en sert comme de formidables outils d'invention, de matérialisations d'imaginaires, d'émotions. L'exercice est doublement passionnant : quelles images fabriquer et comment les fabriquer. Baguenaudes est une boîte à outils un peu bordélique qu'elle peut ouvrir pour raconter son rapport aux corps. Le sien, celui des autres. Un mode d'emploi et une boîte de jeux. Son profil Tinder en quelque sorte. Pourquoi publier une recherche aussi personnelle ? Bonne question. Parce qu'elle n'est pas un cas isolé. Nous sommes pris. e. s dans des maillages complexes de rapport de pouvoirs qui se logent jusqu'au fond de nos corps. Il n'est pas si étonnant que nous rencontrions des difficultés aux mêmes endroits. Comment inventer un truc à soi ? Comment et de quoi parler ? Se proposer des imaginaires, les construire, seul. e, à 2, à 3, à 18. Savoir les partager et les ajuster. Bref, d'abord baguenauder, l'alpinisme hyper technique viendra après . Et seulement si on en a envie. L'idée ici est de bricoler une série d'outils et les espérer ré-appropriables. D'où le pari de sortir Baguenaudes du tiroir.

11/2023

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Première guerre mondiale

Le front caucasien. Enjeux d'empires et nations, 1914-1922

Une première grande synthèse sur un front encore peu connu. Mieux comprendre les conflits dans le Caucase, de la Turquie à l'Azerbaïdjan, de la Russie à l'Ukraine. Des chapitres, sources, cartes pour aborder des enjeux complexes. Le front caucasien, entre Anatolie orientale, Caucase russe et Perse, est l'un des théâtres d'opérations majeurs de la Première Guerre mondiale. Avec les Balkans, les Dardanelles et la mer Noire, ou le Levant, il constitue un autre lieu d'affrontement entre l'Empire ottoman et les membres de l'Entente. Peu connu, cet espace est pourtant au centre d'enjeux impériaux et nationaux considérables tout au long de la Première Guerre mondiale et dans les années qui suivent : c'est là que se joue en grande partie le sort de deux empires continentaux, russe et ottoman, qui ne survivront pas au conflit, alors que sur leurs cendres naissent, en Anatolie et au Caucase, les Etats-nations que l'on connaît aujourd'hui : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie. C'est aussi là que se nouent certaines des grandes tragédies, des génocides et des violences de masse du XXe ? siècle qui touchent les Arméniens, les Assyro-Chaldéens et les Grecs pontiques. Les auteurs réunis dans cet ouvrage examinent une "? guerre totale ? ", celle menée sur ce front, en apportant un éclairage sur les logiques frontalières, le phénomène paramilitaire et ces "? zones de frictions ? " (shatterzone) entre empires au sein desquelles les populations civiles sont les principales victimes. Donnant une large place à des sources d'époque inédites, documents diplomatiques français, témoignages et mémoires d'acteurs ottomans, caucasiens et russes qui viennent appuyer des chapitres d'analyse, ce livre offre un large panorama, à un moment charnière, de ce vaste territoire, dont les enjeux résonnent avec l'actualité.

04/2024

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Sciences politiques

Pouvoir politique et autorité militaire. La réforme de la "nouvelle gouvernance" du ministère de la Défense

A travers l'exemple du ministère de la Défense et de la réforme de la fonction relations internationales et stratégie, l'ouvrage souligne la spécificité des relations qui se nouent entre le pouvoir politique et l'autorité militaire sous la Ve République. Il revient notamment sur les relations qui unissent le chef d'état-major des armées et le ministre de la Défense, et la marginalisation progressive de ce dernier. L'évolution de ces relations et la marginalisation du ministre ont suscité de nombreuses critiques qui ont dénoncé son caractère antirépublicain. Elles illustrent la prégnance d'un clivage politique sur la gestion des questions de défense. Ce clivage a conduit Jean-Yves Le Drian, après sa nomination au poste de ministre de la Défense en 2012, à engager une réforme d'ampleur, celle de la "? nouvelle gouvernance ? " qui visait à rétablir l'autorité du ministre face au chef d'état-major. La controverse suscitée par cette nouvelle pratique du pouvoir s'explique notamment par un conflit de visions autour de la spécificité de la condition militaire et des logiques de gestion qui en découlent. L'affirmation d'une spécificité militaire, défendue par les armées, s'est heurtée à une vision managériale du ministère promue par le cabinet. L'analyse d'un volet spécifique de la réforme, celui de la fonction relations internationales et stratégie, permet d'incarner concrètement ce clivage et les difficultés qu'il a engendrées. L'ouvrage démontre ainsi comment des acteurs politiques, le ministre et son cabinet, peuvent conduire une réforme de l'administration pour y réaffirmer leur pouvoir et dépasser les réticences initiales de l'administration. L'ouvrage s'attache ainsi à mettre en évidence les stratégies de résistance qui ont vu le jour, notamment dans le travail quotidien, et la manière dont elles ont été dépassées pour assurer la mise en place de la réforme.

08/2022

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Philosophie

Écran total

On n'a pas le choix des événements. On n'a que celui des concepts. Mais ce choix-là, celui des concepts, il faut y tenir. Pas question que les événements vous imposent le leur - leur figure idéologique et leur mise en scène dans l'information. A ce titre, n'importe quel événement peut faire l'affaire. Chacun enferme toute la situation à un moment donné - simplement prise dans le bluff événementiel. C'est contre ce bluff événementiel qu'il faut se battre, et chercher ce qui dans l'événement fait événement - c'est-à-dire ce qui excède toute interprétation, toute idée conventionnelle du politique et de l'histoire. Non pas ce que l'analyse peut soumettre à ses propres fins, mais ce qui lui résiste, ce qui nous est caché, ce qui louche à travers les faits. Il faut lever cet écran total derrière lequel jouent la transparence et le ressentiment, trouver le point qui fait mal, autour duquel s'articule la corruption d'un système - et qui peut être une vache folle, une grève, ou le fantôme de Mitterand... Il est tentant de vérifier la théorie, non pas dans ce qu'elle peut avoir de vrai, mais comme défi à la réalité, comme défi lancé à l'événement de la démentir. La chronique ne peut procéder que d'un certain nombre d'idées venues d'ailleurs, mais l'enjeu est de les mettre à l'épreuve d'une actualité imprévisible. Radicalité, subversion, simulation, illusion : comment toutes ces dimensions se nouent, s'actualisent dans notre univers, devenu pratiquement sans références, sans histoire et sans mémoire, et déjà largement immergé dans la quatrième dimension du virtuel. Tel est le dessein de recueil : frayer en sens inverse avec ce qui a défrayé la chronique - un peu en deçà, un peu au-delà de la réalité - un peu en deçà, un peu au-delà de la vérité.

09/1997

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Ethnologie

L'invention religieuse en Afrique. Histoire et religion en Afrique noire

L'actualité met les religions à l'ordre du jour, qu'il s'agisse de mouvements caritatifs, de vagues de piété, de militantisme politique ou très simplement de survie sociale. Mais, en Afrique, cet aspect a relevé en général des analyses de type ethnologique, philosophique ou théologique, guidées par la recherche de structures hors du temps. Le colloque international qui est à l'origine de ce livre visait à remettre en situation historique les phénomènes religieux africains. L'accent est mis sur le vécu religieux des sociétés, pour montrer que les anciennes croyances et les anciens cultes ne sont ni figés, ni de simples pierres d'attente des monothéismes musulman ou chrétien. Les textes réunis dans cet ouvrage analysent, à partir de situations choisies dans des régions et pour des époques très variées, les dynamiques — évolutions, ruptures, crises — des religions dites traditionnelles. Les anciennes visions du monde ne sont pas devenues des objets passifs à partir de la colonisation sous prétexte que les conquérants les ont volontiers traitées comme des figures de musée. Ce fait apparaît tout particulièrement dans les prophétismes contemporains. De même, les conversions ne sont pas de simples "acculturations", mais relèvent de calculs, d'options et aussi de crises internes qui font l'objet de plusieurs contributions consacrées à l'histoire récente. Cet ouvrage vise à mettre en valeur simultanément la spécificité d'une approche historique des faits de religion et la spécificité des démarches religieuses dans l'histoire. Il illustre le souci actuel d'enraciner l'étude des imaginaires dans le vécu social et dans les enjeux politiques, tout en prenant en compte, au niveau même des formes populaires d'adhésion, la dynamique spécifique des représentations qui se nouent à travers les expressions dites religieuses. Les transferts, les remodelages, les emprunts qui nourrissent cet imaginaire permettent de parler d'"invention", car ils ne s'évanouissent pas dans les rêveries d'une "fausse conscience", mais ils tendent à répondre aux angoisses les plus concrètes nées du vécu social quotidien.

09/1993

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Sciences historiques

Les femmes de la royal Air Force. Engagées vers la victoire 1918-1945

Dès 1918 en Grande-Bretagne, des femmes occupent, au côté des hommes, une place importante dans la Royal Air Force. De 25 000 en 1919, ces auxiliaires, partenaires de la RAF, passent à 250 000 dans la période 1939-1945 pour contribuer activement à l'effort vital de leur pays afin de sauver l'Europe de la barbarie hitlérienne. Après avoir sacrifié leur jeunesse pour un voyage vers l'inconnu, elles remplacent les hommes dans les états-majors et dans les escadrons britanniques, à travers une grande variété de métiers parfois très masculins, mais sans jamais avoir le droit de piloter les avions pendant les opérations de guerre. Dans l'histoire de l'aviation, il s'agit d'un épisode méconnu, voire oublié, et pourtant capital. Geneviève Moulard revient sur le rôle de la Women's Royal Air Force (WRAF) de 1918, sur celui de la Women's Auxiliary Air Force (WAAF) vingt ans plus tard, dont certains membres seront recrutés comme agents du Special Operations Executive (SOE) et connaîtront un destin tragique, enfin sur celui des pilotes civiles de l'Air Transport Auxiliary (ATA), qui convoyaient les avions aux escadrons de la RAF en première ligne. Le monde de l'aviation, les raids aériens ainsi que les pilotes et les équipages sont décrits à travers les yeux de ces jeunes femmes de vingt ans. Sur les bases aériennes, elles affrontent avec courage et dévouement, malgré une discipline rigoureuse, les dangers et les drames, mais elles vivent aussi d'inévitables romances de guerre et nouent des amitiés indéfectibles. Cet ouvrage est un hommage à toutes celles qui, par leur contribution essentielle, ont soutenu il y a quelques décennies les opérations aériennes à côté des hommes et qui, en partie grâce à leur ténacité, ont permis aux nouvelles générations de devenir enfin leurs égales dans la RAF d'aujourd'hui, c'est-à-dire piloter des avions de combat.

02/2012

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Beaux arts

Les couleurs de l'Occident. De la préhistoire au XXIe siècle

Nos couleurs d'aujourd'hui ne sont plus qu'une question de goût, dans un grand désordre que ne gouverne aucune règle. Pourtant, ce moment de leur longue histoire n'est qu'une exception. Toujours, les sociétés ont régi les significations de la couleur et ses usages magiques, religieux, politiques, sociaux selon des systèmes chromatiques qui ne se transgressaient pas sans risque et ne variaient qu'avec l'évolution des structures et des idéologies sociales. Hervé Fischer, en artiste et en sociologue, scrute l'oscillation permanente de la vision et de l'usage des couleurs en Occident entre deux pôles —rationalisation et irrationalité, contrainte et liberté —et dégage de leur tension les fondements d'une sociologie de la couleur, pour mieux en bâtir l'histoire. De la gamme rouge-jaune-noir-blanc des cavernes jusqu'aux fausses couleurs qui font voir l'univers invisible, des premières icônes jusqu'à la publicité et aux modes contemporaines en passant par le cercle de Chevreul, depuis les cathédrales colorées jusqu'au blanc des murs modernes, l'auteur dégage un chemin qui va du symbolisme des couleurs pures à l'invention du réalisme des couleurs, du clair-obscur de Rembrandt à la couleur lumière des impressionnistes et à l'anarchisme fauviste faisant écho aux crises sociales du temps. Vient alors l'idée du rôle moteur des grands artistes de l'Occident dans la trajectoire apparente des couleurs. On ne sait plus, au bout du compte, de la société ou de l'individu, qui agit sur l'autre pour bouleverser l'ordre établi —tout ce qui fait d'un Léonard, d'un Delacroix, d'un Van Gogh, d'un Matisse un révolutionnaire. Eux le savaient, et les citations de leurs écrits qui émaillent le texte de ce livre, en accord avec la pertinence des images, nous conduisent à mesurer, par leurs questionnements et leurs certitudes, la hauteur des débats et la puissance des enjeux qui se nouent autour de la couleur.

11/2019

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Philosophie

La démocratie radicale. Lire John Dewey

A son tour, le public français découvre l'importance philosophique et politique de l'ouvre de John Dewey (1859-1952). Convaincu que les évolutions que le libéralisme a connues, et surtout celles qui lui semblaient à venir, sont susceptibles d'être modifiées en profondeur, Dewey en appelle à l'"intelligence sociale " : comprendre les sources et les ressources du changement, c'est refuser d'abdiquer devant les tâches qui sont les nôtres en tant qu'êtres humains et de consacrer définitivement un ordre du monde de plus en plus clos et insupportable. Défenseur de la démocratie radicale, opposé au communisme sur la question des moyens, dans leur relation avec les fins, de la démocratie et de la violence, il pointe les processus à la faveur desquels les pensées émancipatrices se convertissent assez communément dans l'histoire en entraves au changement et à l'émancipation, notamment du fait des rapports qui se nouent entre des idées et des intérêts. Dans toutes ses analyses, l'émancipation est un maître mot ; il renvoie à une philosophie de l'enquête et de l'expérience qui en éclaire les processus, en dénoue les entraves ; il attribue à l'intelligence et à la connaissance un rôle social que les sciences du même nom doivent assumer grâce à une fonction critique qui ne se confond pas avec la dimension d'expertise qu'elles tendent à remplir en particulier dans nos démocraties qui ont substitué les fonctions de l'expert aux vertus de l'enquête et de la libre discussion, vidant ainsi la fonction politique de son contenu. La radicalisation du libéralisme comme la radicalisation de la démocratie se condense en une maxime : les moyens propres au fonctionnement des sociétés démocratiques, délibératives et participatives, doivent être à la mesure et à l'image de leurs fins. En même temps que cet ouvrage paraissent dans la collection "Bibliothèque de philosophie" les Ecrits politiques de John Dewey.

01/2016

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Psychologie, psychanalyse

La double inscription. Anthropologie et psychanalyse : réflexions

L'idée d'une double inscription est présente dans les mythes d'origine des sociétés africaines, chaque ethnie affirmant que ses ancêtres sont venus d'ailleurs . en général, ils étaient d'une autre ethnie et ont fondé celle-ci en s'établissant au lieu où vit le groupe actuellement. Dans la plupart des cas, ces étrangers, arrivés dans une brousse, nouent des alliances avec les génies tutélaires, qui leur permettent de s'y établir et de fonder des villages. Dans certains cas, des étrangers arrivés dans un lieu, y trouvent des autochtones auxquels ils imposent leur mode de vie et d'organisation sociale et culturelle , ces étrangers accaparent le pouvoir politique et laissent aux premiers occupants les fonctions religieuses. Les étrangers imposent leurs ancêtres aux autochtones qui, eux, plus proches de la nature, s'occupent des cultes réservés aux génies. Certaines vont même jusqu'à dire que leurs ancêtres sont tombés du ciel. On trouve aussi des " mythes de la caverne " : des étrangers civilisés, dotés de culture, arrivent dans un lieu, y trouvent des troglodytes, des hommes primitifs, des êtres mi-animaux, mi-humains, ne possédant pas le langage articulé, avec qui ils réussissent à entrer en communication, et c'est de cet échange que naît le groupe (fécondation par la parole). La première partie de ce livre propose une interprétation symbolique de ces théories de la double origine du groupe. La seconde partie porte sur des " données " - présentes dans les rites et mythes étudiés par les anthropologues et dans les écrits de Lévi-Strauss -, dont on peut déduire une conception de l'identité humaine construite à partir d'une représentation biologique de l'homme. L'être humain apparaît comme étant composé de deux parties sexuellement différentes, animé par un principe double, et les règles matrimoniales semblent animées du souci d'éviter la double inscription du même dans le temps ou dans l'espace.

01/2004

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Poésie

Vers de Vie

Il en va de ces aéroports égyptiens, où tu embarques avec femme, vaisselle et bijoux, comme de ces aéroports indiens, où tel Concorde tu t'enflammes en bout de piste. Il en va de ces salles d'embarquement, t'offrant une passerelle sur l'avenir, comme de celles t'offrant un aller vers l'enfer. Il en va de ces voyages que tu attends, comme de ceux qui t'attendent. Présenterai-je ma carte à ce vieux sage chinois, qui me proposera d'être le Roi Kong en haut de mon gratte-ciel ? Ou à cet autre moine qui m'accompagnera et priera pour mon passage vers ces lointains pays où les gens sont si beaux que l'on n'en revient pas ? Je regarde les îles de ma jeunesse passée, et je rêve. Je regarde les villes de ces séries d'antan, et je rêve. Je cours sur les atolls et sur ces navires blancs, Je plonge dans les lagons, nage avec les requins... Les requins... Ils ont bien changés ! Les voilà aujourd'hui, défraichis et aigris ! Auraient-ils peurs ? Ces vieux poissons indignes des maisons de retraite nagent aujourd'hui dans la vase indiscrète des projets de leurs ennemis ps. Laissons là ces requins, face à leur triste avenir, à leur disparition... Je me souviens de mes croisières, je me souviens de ces avions, je me souviens de mes passions... Je me souviens surtout d'une chose, de toi ! Toi qui m'as donné mes enfants, meilleur de mes souvenirs... Mais toi qui t'enfuis, effaçant ces souvenirs... . Alors je m'en retourne construire mes passions, bâtissant ces projets qui hanteront j'espère, le coeur de mes enfants. Il en va de ces voyages que tu attends... . Un avenir meilleur ? Un repos salvateur ? Aligné au départ, j'exulte ce coup de feu qui me fera courir. Et lorsqu'à l'arrivée, je remettrai ma carte, je ne regarderai que la main tendue, sans savoir si les tremblements sont ceux du vieux chinois ou ceux d'un autre moine !

10/2016