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Actualité et médias

Paris Marrakech

Marrakech, le XXIe arrondissement de Paris ? Ou "Le Paris du Sahara", comme le disait Churchill qui venait poser son chevalet de peintre amateur dans les jardins de la Mamounia, le plus célèbre des hôtels de luxe du Maroc. C'est toujours vrai. De Nicolas Sarkozy à Dominique Strauss-Kahn, de Bernard Henri-Lévy à Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, les hommes politiques, de droite comme de gauche, les intellectuels de tous bords, les patrons du CAC 40, sans parler des vedettes du showbiz, se retrouvent à Marrakech. Ils y sont chez eux. Et c'est là, dans un riad de la médina, au bord de la piscine d'un palace, ou dans une villa au coeur de la palmeraie, que se nouent des pactes politiques et des alliances industrielles. En arrière-plan se dessine aussi une Marrakech qui, sur fond de misère, offre des plaisirs sexuels interdits en Europe. L'attentat du café l'Argana qui, au printemps 2011, a coûté la vie de 17 personnes, dont 8 Français, a déjà fait vaciller l'engouement des Français pour Marrakech. L'entrée en force des islamistes au gouvernement va-t-elle définitivement détourner les touristes du royaume ? Et l'éventuelle arrivée en France de la gauche au pouvoir sonnera-t-elle le glas des relations franco- marocaines ? Impunité des puissants, bienveillance douteuse et magouilles : dans une enquête fouillée, menée sur place et côté français, les auteurs dévoilent les relations extravagantes et quasi incestueuses qui unissent la France et le Maroc.

01/2012

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Histoire de la philosophie

Walter Benjamin. Critique en temps de crise. Critique en temps de crise

Philippe Ivernel engage vers 1960 une thèse intitulée Walter Benjamin. Critique en temps de crise. Retrouvé dans ses archives après sa disparition en 2016, ce travail inédit et resté inachevé a donné l'impulsion première à ce recueil de textes qui couvre plus de cinquante années de recherches consacrées au philosophe berlinois. Une double ambition s'y donne à voir dès le départ : faire connaître rigoureusement, y compris dans ses dimensions les plus méconnues, la pensée de l'auteur de Sens unique et montrer comment s'y nouent, à partir des années trente, des relations singulières, complexes et parfois tendues, avec l'oeuvre de Bertolt Brecht grâce à laquelle, au tout début de sa formation, Philippe Ivernel découvrit les écrits de Walter Benjamin. La question pratique du geste et plus largement du corps, sur scène comme dans la vie, acquiert dès lors, chez Walter Benjamin et dans les interprétations proposées par Philippe Ivernel, une place éminente, de nature foncièrement politique, place rarement soulignée et où s'origine l'espace de l'action, du passage à l'action, que cette dernière renvoie à la figure de l'enfance, souvent convoquée, ou relève plus souterrainement de la sphère de l'utopie, jamais négligée. D'articles en conférences, de préfaces en synthèses didactiques, à travers fragments et entretiens, Philippe Ivernel déploie ainsi le profil d'un Walter Benjamin critique en temps de crise : un homme non seulement en prise avec les urgences de son temps exposé aux menaces des fascismes, mais un penseur dont chaque mouvement porte à réflexion.

10/2022

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Autisme

Parents et psychanalystes pensent l'autisme

Le présent volume regroupe des contributions issues des deux premières années d'enseignement du CERA, Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Autisme de l'Ecole de la Cause freudienne, créé à l'initiative de Jacques-Alain Miller : il fut une réponse politique, mais aussi clinique et éthique. S'y nouent des textes de parents et de praticiens témoignant d'un changement de style concernant l'autisme. Si l'apport de la psychanalyse aux problèmes de l'autisme n'est plus à démontrer, si nombre de praticiens s'orientent de la psychanalyse au quotidien dans leur travail auprès d'autistes, le CERA est, en quelque sorte, une interprétation du moment que fut la bataille de l'autisme selon l'expression d'Eric Laurent. Sa création, son effectivité ont libéré l'autisme des querelles de spécialistes et d'expertises, du savoir appliqué voire imposé, pour lui donner sa place dans le registre où il se situe à présent : celui des dits problèmes de société, celui où se confrontent, pas sans implications éthiques, les discours et donc les modes de jouir : là, prime le dialogue avec le sujet autiste, avec ses parents. Si ces textes relèvent de la recherche et de l'élucidation clinique, ils ouvrent aussi un espace de conversation continue — somme toute démocratique — sur les questions que soulève l'autisme. On y vérifiera l'opérativité de la psychanalyse d'orientation lacanienne quand elle va contre une dérive politique toujours tentée par ce que Lacan nommait l'illusion d'un conditionnement universel. Eric Zuliani.

05/2021

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Influenceurs/web & TV réalité

S'aimer au-delà des préjugés. La grande histoire d'amour vue sur TikTok

Lorsqu'ils se rencontrent via TikTok en juin 2020, Hazerka et Loukaki sont déjà des stars de cette nouvelle plateforme en pleine ascension. C'est sur ce réseau qu'ils nouent leurs premiers échanges, apprennent à se connaître, deviennent amis avant de tomber éperdument amoureux l'un de l'autre. Entre Loukaki, une femme de 40 ans, divorcée et maman de deux enfants, et Hazerka, un jeune homme de 25 ans, célibataire et sans enfant, tout se passe pour le mieux. Ce bonheur, ils ont envie de le partager avec leurs abonnés, comme un message positif et optimiste pour toutes et tous. Mais c'est sans compter sur la force d'un préjugé misogyne aussi archaïque que tenace : le rejet que provoque la différence d'âge entre une femme plus âgée et un homme plus jeune. Un véritablement déferlement de haine, de critiques et de moqueries va s'abattre sur leur couple, jusqu'aux menaces. Victimes d'un harcèlement en bonne et due forme, ils reçoivent jusqu'à plus de 600 messages de "haters" par jour. Pour les filles de Loukaki, victimes à leur tour de harcèlement dans la cour de l'école, pour eux-mêmes et pour leur couple, Hazerka et Loukaki vont devoir faire face, ne pas flancher, tenir bon ensemble et venir à bout d'une authentique stratégie numérique de destruction. Plus déterminés et amoureux que jamais, ils reviennent sur cette éprouvante expérience dont ils sont sortis vainqueurs et qui, aujourd'hui, fait d'eux des porte-parole reconnus dans la lutte contre le cyberharcèlement.

06/2022

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Sciences de la terre et de la

Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone et de son agriculture, de la préhistoire aux temps modernes. Volume 2, La période coloniale et les grands moments des jardins d'essai, (1885-1890, 1914-1918)

L'Afrique, berceau de l'humanité, révèle dans son histoire agricole de multiples facettes insoupçonnées. De la préhistoire au XXe siècle, son agriculture nous apprend combien diversifié est son patrimoine et comment ses hommes et femmes de la terre ont su le bonifier au fil du temps. L'Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone de René Tourte nous fait voyager au coeur de ce patrimoine riche de plusieurs millénaires et plein de leçons pour le monde moderne. C'est, avec une vue panoramique sur dix millions de kilomètres carrés, un retour sur des siècles de recherche, empirique puis organisée, de progrès technologiques qui ont façonné et façonnent encore l'agriculture d'aujourd'hui. Cet ouvrage de 4 volumes comprenant 6 tomes permet un regard vif et passionné sur un passé qui a préparé le présent et le futur de la région d'Afrique subsaharienne, encore en proie aujourd'hui à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté, et qui devra nourrir 2,2 milliards d'habitants en 2050. Ce volume 2, La période coloniale et les grands moments des Jardins d'essais, 1885/1890 — 1914/1918, s'amorce dans le contexte d'une Afrique balkanisée par la Conférence de Berlin de 1885 et s'achève avec la Première Guerre mondiale. L'attrait pour une meilleure connaissance d'une Afrique encore mystérieuse favorise l'expansion des recherches naturalistes et les premières grandes tentatives agronomiques. Pour ce qui concerne les Territoires sous emprise française, c'est notamment le renforcement du rôle du Muséum national d'histoire naturelle et la créa- tion, en 1902, de l'Ecole supérieure d'agriculture coloniale ("Nogent"). Les premières stations expérimentales voient le jour et les jardins d'essais se multiplient dans les Colonies d'alors. Trois modes d'exploitation des terres coexistent un temps : les "grandes compagnies concessionnaires" que leur caractère "minier" fait assez rapidement disparaître ; les "plantations" à gestion capitaliste et main d'oeuvre locale, moteurs temporaires du progrès ; "l'agriculture paysanne, l'exploitation familiale", de plus en plus sollicitée. Ce volume permet d'observer que les savoirs locaux et les connaissances endogènes sont déjà valorisés à l'époque. La gestion des risques agricoles est formalisée grâce à la création des premières sociétés de prévoyance agricole.

11/2019

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Economie

Les faux jetons. Dans le secret des conseils d'administration

On m'avait prévenue, c'est un univers très fermé. Barricadé derrière ses règles de confidentialité. Tout ce qui se dit au conseil doit rester au conseil. On m'a dissuadée de chercher. On m'a affirmé que la "caste" , c'était fini. Que tout désormais n'est qu'éthique et ouverture. On m'a assurée qu'avec l'arrivée en leur sein de femmes, d'étrangers et même de salariés, ces hauts lieux de pouvoir n'ont plus rien à cacher. A l'ère de la transparence tous azimuts, les conseils d'administration sont pourtant les dernières forteresses. Protégés par de hauts murs de silence, c'est là que les "premiers de cordée" se rassemblent. Ils viennent des grandes écoles, de la haute administration et même de la politique. Ils y nouent de fructueuses alliances avec les héritiers des grandes fortunes. Ils se réunissent, une dizaine de fois par an, aux étages nobles de LVMH, Carrefour, Total, Orange... Ils y décident de notre avenir. Vont-ils créer des emplois en France ou en supprimer ? Investir dans la recherche ou maximiser les profits ? Fermer des sites ou relocaliser des industries ? Ces nomenklaturistes du XXIe siècle disent oeuvrer pour le bien commun. Ont-ils rompu avec le capitalisme à la française, incestueux et dominateur ? Ou se sont-ils contentés de tout changer pour que rien ne change ? Journaliste et écrivain, Sophie Coignard a publié de nombreuses enquêtes sur les dessous des administrations et des organisations, dont Un Etat dans l'Etat. Le contre-pouvoir maçonnique (Albin Michel, 2009), L'Oligarchie des incapables (Albin Michel, 2012) et, avec Romain Gubert, La Caste cannibale. Quand le capitalisme devient fou (Albin Michel, 2013).

10/2019

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Littérature française

Les actes

Claire Castaigne ne ressemble guère à l'image qu'on se fait d'une notaire : elle a trente-deux ans, ses parents ont une ferme en Bourgogne à la lisière de la foret et c'est là qu'elle a grandi, sans hériter d'aucune charge. Elle roule à moto dans Paris, elle porte des tatouages, vit seule, lit Marguerite Duras pendant ses pauses déjeuners et répond parfois à une invitation pour une nuit sans lendemain avec un homme rencontré sur un site de rencontre. Mais dans son travail à l'office notarial rien ne transparait de cette vie solitaire, secrète et différente : elle regarde ce monde sans ironie, elle se consacre à la vie de ses clients, elle est touchée par tous les drames intimes. Car dans un office notarial, les vies se nouent, se croisent et se déchirent. Chacun y passe un jour pour acter, signer, formaliser des engagements : l'achat d'un appartement, un mariage, un pacs, un divorce, faire face à un décès et à la succession. Claire est le témoin de ces actes et le lien entre des parties opposées. Elle s'engage, apaise, essaye de dénouer les noeuds. On découvre tout ce qu'elle fait et ressent et tout ce qu'elle doit faire pour survivre dans cette société hiérarchisée, hétéroclite, avec ses codes et ces rivalités. Une plongée passionnante du côté de ceux qui sont les témoins des grands moments de nos vies, qui assistent à nos joies, à nos douleurs, à nos rancunes. L'argent et les sentiments se mêlent. C'est violent, cruel, tragique, poétique et comique.

04/2019

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Littérature étrangère

La peau de la terre

" C'était l'heure où à Mogador les amants se réveillent. Ils portent encore leurs rêves pris au filet le long de leurs jambes, sous les paupières, dans les moindres creux de leurs corps. Ils dorment, d'un baiser à l'autre. La mer rugit au soleil et les réveille. Mais ils ouvrent les yeux tout au fond du songe où ils s'aiment, jouissent l'un de l'autre et, parfois, se meurtrissent. C'était l'heure où à Mogador toutes les voix de la mer, du port, des rues, des places, des hammams, des chambres closes, des cimetières et du vent se nouent et content des histoires. " La rencontre d'une femme mystérieuse et d'un homme à qui elle lance un défi : elle fera l'amour avec lui lorsqu'il lui décrira les jardins de la ville. Seulement, il n'y a pas de jardins à Mogador. La Peau de la terre raconte la quête de cet homme qui déambule entre les murailles secrètes de Mogador, auprès des conteurs publics, des tireuses de cartes, d'autres femmes, dont les discours tissent les échos secrets du désir et des sens. De jardin secret en jardin secret, il apprendra le fragile équilibre entre le désir et l'épanouissement de l'esprit et du cœur. La Peau de la terre est le troisième volet d'une tétralogie dionysiaque placée sous le signe des quatre éléments, avec une unité de lieu, Mogador. On retrouve dans La Peau de la terre la délicate trame poétique des deux premiers romans d'Alberto Ruy-Sanchez, Les Visages de l'air et Les Lèvres de l'eau, parus aux éditions du Rocher.

03/2002

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Musique, danse

Dix mille et une nuits

Certains ont la bosse des affaires comme d’autres la bosse des maths. Hubert Boukobza a, aussi, celle des relations humaines. Parti de rien, le petit Juif tunisien autodidacte va devenir le roi de la nuit parisienne dans ses plus glorieuses années : la décennie 80, en faisant des Bains, un bar de nuit qui vivotait dans le quartier du Marais, non seulement la boîte où se presse tout ce qui compte de noctambules et de stars à Paris et dans le monde, mais l’emblème même de ces années. A travers le parcours et les rencontres d’Hubert, c’est toute leur démesure, leur énergie, leur magie, leur grandeur et leur décadence que l’on touche du doigt. C’est électrique, à la fois féerique et décadent, ça file à toute allure… Par-dessus le bruit de la musique se murmurent des confidences, se nouent des amours et des amitiés impensables le jour, il y a la fête, les corps collés sur la piste de danse, les liasses de billets et les magnums de champagne, et il y a la poudre blanche, les petits matins blêmes en attendant que la nuit revienne et que ça recommence, la fête, les filles, le champagne, la poudre… Roi aujourd’hui déchu (tout gagner, tout claquer, tout miser de nouveau, en vrai joueur de poker), Hubert raconte, tendre et roué, celles et ceux qui ont fait, avec lui, ces Dix mille et une nuits, de Claude Challe à Jean-Luc Delarue, de Naomi Campbell à Robert De Niro, d’Annie Lennox à David Bowie, de Grace Jones à Christian Lacroix, Azzedine Alaïa, Jack Nicholson ou Mick Jagger…

11/2014

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Littérature française

Trois saisons d'orage

Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d'un pays qui s'en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d'une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L'histoire d'André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu'il en reste. Trois générations confrontées à l'Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature. Saga portée par la fureur et la passion, Trois saisons d'orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, "forteresse de falaises réputée infranchissable", où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s'étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n'y peuvent rien ; mais ils l'acceptent, car le reste du temps, elles sont l'antichambre du paradis. Cécile Coulon renoue ici avec ses thèmes de prédilection la campagne opposée à la ville, la lutte sans merci entre l'homme et la nature, qui sont les battements de coeur du très grand succès que fut Le Roi n'a pas sommeil (Ed Viviane Hamy, 2012).

01/2017

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Littérature étrangère

Koba

Dans son vingtième roman, Robert Littell met en scène pour la première fois un enfant comme héros et narrateur. Le jeune Léon est à la fois intellectuellement précoce et d'une candeur désarmante ; ses rencontres avec un péremptoire vieillard dont il ignore l'identité seront surprenantes et instructives pour l'un comme pour l'autre. La Maison du quai est un vaste immeuble à Moscou, où logent des fonctionnaires, des apparatchiks soviétiques, ainsi que le jeune Léon Rozental. Après la mort de son père, physicien nucléaire, dans un accident de laboratoire, et l'arrestation de sa mère pendant la purge stalinienne des médecins juifs, Léon et d'autres enfants se cachent du NKVD dans les pièces secrètes du bâtiment. Lors d'une expédition souterraine, il découvre un passage menant à une immense salle de bal désaffectée. Il y rencontre Koba, un vieil homme peu avenant dont l'appartement est protégé par plusieurs gardiens jouant aux échecs. Koba est un officier soviétique haut placé, plus important encore que Léon ne peut l'imaginer, et qui connaît de façon troublante les pensées et machinations du camarade Staline... Dans ces conciliabules entre un jeune garçon naïf et un tyran paranoïaque, Robert Littell fait un portrait ambigu du dictateur soviétique, montrant son côté humain et en même temps une inconscience totale par rapport aux souffrances qu'il a infligées au peuple russe des décennies durant. Le charme et la spontanéité du jeune Léon en font un personnage irrésistible — et qui n'est pas sans rappeler Holden Caulfield, à qui il avoue s'identifier — pris dans la toile d'araignée du récit tissé par cette figure énigmatique.

05/2019

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Littérature française

Bar des Flots Noirs

Dans les souvenirs d'un homme qui ne se lasse pas de porter aux barmaids un amour vif et futile tournent des silhouettes de villes au loin, des portraits de femmes qu'un trait brillant sauve de l'ombre, des évocations d'écrivains qu'il a connus - en chair et en os, ou en mots ? Buenos Aires, Lisbonne, Trieste, Prague ou Alexandrie, ce lent vertige fait s'échanger les lieux, glisser les images jusqu'à esquisser la chimère d'une ville unique, d'une femme qui les rappelle toutes, Amalia, Adriana, Aurelia de l'Ideal, d'un écrivain-Protée dont Pessoa, le poète aux multiples masques, pourrait être la figure centrale. Autant dire, simplement, que ce livre tente de transcrire les obsessions d'une mémoire, les échanges d'émotions qui nouent parfois, assez mystérieusement, les charmes des villes, des pages, des visages. Au demeurant, il s'agit tout de même, mine de rien, d'une histoire, que j'aimerais avoir racontée en empruntant quelque chose à l'art lancinant de la rengaine, à la sentimentalité ironique d'un tango. Si le narrrateur n'est pas exempt, souvent, d'une légère ivresse, c'est qu'elle lui permet, à la façon d'une initiation, de participer au grand tournoiement du ciel, des songes, de l'eau, des langues qui disent tout cela, agrippées en hélice. A ceux qui préfèrent décidément la ligne droite à la spirale, je puis tout de même assurer que tous les bars, bistrots, confiterias, casinos, caffe, kavarnas des villes du monde ici évoquées existent à l'adresse indiquée, et qu'ainsi ce livre pourra au moins leur être de quelque utilité en voyage. O. R.

01/1987

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Religion

Conversation avec Dieu

Toute amitié exige, pour durer, d'être entretenue et approfondie. Entre deux personnes qui s'aiment se nouent des liens intimes, une connaissance qui touche les profondeurs de l'être. Il en est de même dans notre relation à Dieu. Il faut y consacrer du temps et surtout la meilleure part de nous-mêmes. La prière en est le lieu, comme un dialogue intime d'amitié, une Conversation avec Dieu. Reprenant les lignes de forces de la prière chrétienne et de l'oraison, à la lumière des saints du Carmel, le Père Etienne de Sainte-Marie voudrait nous emmener plus loin dans la rencontre avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Son propos est d'aider les chrétiens à retrouver ou à garder la voie de la prière dans la vie quotidienne. Le Père Etienne de Sainte-Marie, carme suisse, de la province de Belgique-Sud, puis d'Avignon-Aquitaine, décédé en 1996, était l'un de ces chercheurs du Dieu vivant. Marqué lui-même par le désir de l'union à Dieu, il voua sa vie à la prédication et à la direction spirituelle, d'abord en Belgique, comme prieur de Chèvremont, puis à Fribourg, où i1 passa ses quinze dernières années. Images de ce qu'il a écrit, enseigné et vécu, les dernières paroles qu'il ait dites à son prieur, peu avant de s'éteindre, témoignent d'une vie en conversation avec Dieu : " Je suis dans la joie. Dieu d'abord, Dieu toujours, le reste passe. Il faut se plonger en Dieu. Je suis dans la joie. Dites cela à mes frères ".

07/1998

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Policiers

Requins

Dans la multinationale Mécaprod SA, le mensonge, la tricherie et la langue de bois sont la norme. Requins madrés, un cadre et sa secrétaire ont monté une arnaque : un cabinet de conseil bidon censé valoriser le travail des seniors en entreprise. Une idée tendance très efficace pour attirer la manne des subventions européennes de Bruxelles. Mais l'arrivée d'un nouveau patron vient bouleverser la donne. Requins, un polar actuel bien ficelé où le jeu du chat et de la souris peut finalement se révéler très dangereux. Quand hypocrisie rime avec entreprise. Le capitalisme sauvage était à l'Ouest, la bureaucratie galopante à l'Est. C'était avant. Aujourd'hui, dans l'Europe de Bruxelles, on a les deux, mon général. Belle réussite ! C'est dans les interstices de ce système qui marche sur la tête qu'un cadre d'entreprise conçoit une belle arnaque. La Très Grande Hypocrisie de l'époque, l'emploi des seniors, va lui fournir une efficace pompe à fric. Plus juteux que les stock-options ou la retraite chapeau. Un portrait contemporain plein d'humour et de dérision où le sens de l'humain est remplacé par la cruauté des systèmes, dans l'atmosphère plombée des entreprises et dans les couloirs anonymes des grandes organisations qui se disent performantes. Là où nagent entre deux eaux des squales affamés aux dents qui déchirent. Là où on brasse du vent dans le jargon de la modernité, là ou chacun se protège, ne reculant devant aucune bassesse, là où on drague, là où on brise. Détresse et crises de nerfs, sang, sueur, suspense et larmes. Les requins sont parmi nous.

06/2010

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Sociologie

Cybercafés de Bamako. Les usages de l'internet au prisme des classes d'âges et de parenté

Au Mali, les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont suscité un vif engouement. Portés par l'ancien Président Alpha Oumar Konaré, de nombreux projets gouvernementaux ont vu le jour. Parallèlement, les cybercafés se sont multipliés : moins de dix en 1997, ils étaient presque plus de 120 en 2006. Si les possibilités de se connecter à domicile et sur son lieu de travail se sont développées, les cybercafés restent des espaces idéaux pour découvrir les pratiques numériques. Une façon d'étudier les usages de l'Internet est de s'intéresser aux liens qui se nouent autour de l'ordinateur. La situation est complexe à Bamako, car les personnes qui accompagnent les clients des cybercafés sont nombreuses. L'analyse de cette nébuleuse relationnelle est l'occasion de procéder à un double détour. Géographique d'abord, dans la mesure où l'anthropologue est conduit à quitter le cybercafé pour se rendre dans l'espace social plus vaste appelé le Cyber. Disciplinaire ensuite, puisque son regard se déplace progressivement du média vers l'étude des règles qui régissent la parenté et les classes d'âge. Pour le lecteur, cette balade dans les cybercafés bamakois est heuristiquement féconde, car elle le conduit à croiser différents courants de l'anthropologie. En effet, si l'étude de l'Internet fait appel à une conception moderne de la discipline, l'observation des liens de parenté s'inscrit dans une perspective plus classique. Ces deux courants véhiculent des représentations du territoire et de la culture parfois antithétiques. Or, leur rencontre s'avère indispensable pour décrypter les jeux des acteurs du Cyber et les enjeux dont les cybercafés font l'objet au Mali.

08/2011

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BD tout public

Les enragés du Nomandie-Niemen Tome 1 : L'envol des enragés

La guerre ne se déroule pas seulement sur les champs de bataille. Elle explose dans les airs. Et elle susurre dans les alcôves où les alliances se nouent. En 1941, alors que les nazis viennent d'envahir l'URSS et que les Japonais sont prêts à frapper Pearl Harbor, la France Libre prend la décision d'envoyer une escadrille de pilotes volontaires sur le front russe. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Il faut d'abord parvenir à un accord avec le gouvernement soviétique dans la plus grande discrétion. Les alliés britanniques ne voient pas d'un très bon oeil cette initiative. Quant à l'ennemi, qui sait ce qu'il pourrait faire s'il savait ce qui se trame... Il faut ensuite trouver les fous prêts à partir dans le grand froid pour aider une population qu'ils ne connaissent pas. Est-ce que ce seront des héros ? Difficile à dire. Une chose est sûre, ce sont déjà des enragés ! Boris Marlier, tête brûlée rattrapé par les conséquences de ses actes ; Alain Andrieux, pilote de bombardier au caractère encore plus explosif que sa cargaison ; Henri de Mornais, beau parleur mais piètre pilote ; Ou encore André Murier, attaché de l'air à l'ambassade de France à Moscou, qui n'a plus que du mépris pour le gouvernement vichyssois qu'il est censé servir... Tous ces hommes et bien d'autres vont se croiser dans le tourbillon de la création d'une escadrille de légende. De l'action, de l'espionnage et des séquences aériennes impressionnantes, c'est ce que vous proposent " Les Enragés " dans une vision résolument fictionnelle de l'aventure du Normandie-Niémen.

06/2010

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Ethnologie

Tout passe : instantanés populaires et traces du passés à Lubumbashi

Tout Passe. Et nous ne pouvons nous y résigner. Nous négocions le passage du temps pour en retenir, en instantanés et vignettes, ce qui continue à éclairer le présent. Les aspects de la vie populaire évoqués ici participent des "Manières de vivre" dans une "économie de la débrouille" dont témoignait une précédente publication (Cahiers africains, n° 49-50). Les identités partielles et mouvantes se nouent dans les espaces différemment marqués de la ville et dans la circulation des gens. L'économie étriquée et le génie de la survie se conjuguent dans les cultures locales, lieux et manières de sociabilités qui gèrent, de façon propre à des groupes, les dynamiques de changement. Une dizaine de chercheurs congolais nous livrent ces scènes de vie, tableaux littéraires qui, autant que les peintures populaires désormais assez codifiés, constituent une capture de l'éphémère et une réflexion populaire sur le quotidien, quelquefois à l'ombre du passé. Eglises indépendantes, rituels de deuil et de mariage, rituels de la convivialité dans les bars et les fêtes, témoignent de dynamiques culturelles élaborant les bouleversements profonds de la société et ses contacts avec le monde. Les corps se meuvent dans les dancings et sur le ring où les fétiches s'allient aux catcheurs, entre fiction et réalité. Et s'il ne restait qu'à en rire ? Le théâtre de Mufwankolo nous serait ce dernier recours. Cette évocation vivante de réalités communes complète et nourrit l'approche académique. Et le Musée de Lubumbashi, l'un des lieux visités dans cet ouvrage, semblerait figé si, lui aussi, ne prenait son sens de ce retour du passé dans l'appréhension du contemporain.

08/2005

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Histoire de France

Chère Mademoiselle... Alice Ferrières et les enfants de Murat, 1941-1944

Au printemps 1941, commence pour Alice Ferrières une aventure à la fois extraordinaire et " banale " qui ne prendra fin qu'à l'automne 1944. Alice Ferrières (1909-1988), issue d'une famille protestante des Cévennes, est professeur de mathématiques au collège de jeunes filles de Murat, dans le Cantal. Scandalisée par le second Statut des Juifs, elle décide d'apporter son aide aux victimes de l'antisémitisme de Vichy. Alice envoie tout d'abord lettres et colis à des professeurs juifs français victimes du Statut, souvent des Alsaciens, puis à des Juifs étrangers assignés à résidence ou internés dans les camps de Gurs, Noé, Rivesaltes, La Guiche. De véritables amitiés se nouent, que la déportation vers Auschwitz est parfois venue briser net. Le 6 janvier 1943, son soutien aux Juifs prend une tout autre dimension. Arrivent à Murat les premiers enfants ou adolescents qu'il s'agit de cacher dans les collèges de la ville ou dans des familles paysannes des environs. Alice travaille dès lors en étroite collaboration avec les jeunes assistants des œuvres juives de secours et de résistance. Sa maison ne désemplit plus, il s'y tient même des cours de religion et de sionisme... Mémorialiste scrupuleuse - mais inconsciente, une chance pour nous -, Alice a conservé toutes les lettres que ses " protégés " lui ont adressées, ainsi que les copies de ses réponses. Elle a également tenu, en 1943 et 1944, un Journal dans lequel sont consignées toutes ses activités et rencontres, heure par heure. Les historiens ont parlé de la " banalité du bien " : on peut ici évoquer sa quotidienneté, accessible pour la première fois à travers un rarissime ensemble de notes et de correspondances croisées.

02/2010

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Littérature française

Amoroso

A l'instar de ce que je vois dans le ciel, je vous vois, ayant vaincu la dernière épreuve, avançant vers moi en vous renouvelant sans arrêt, vous enrichissant perpétuellement de nouvelles élaborations, ne figeant rien, prenant à chaque instant de nouveaux aspects, de nouveaux caractères, venant à moi porteuses de l'infinie variété du monde et de la quantité innombrable de ses développements inattendus. Et voilà que vous êtes derrière ma porte, qu'il vous suffit de former sur vos lèvres un ensemble de mots tels que c'est nous sans même les proférer pour que de gardienne elle se métamorphose en entremetteuse, et dans l'instant qui viendra vous me ferez partager une multitude d'inventions qui ne cesseront jamais de me tenir dans le plus pétillant et le plus émoustillant des éveils. " Elles sont en chemin. Elles s'approchent, les bras chargés de présents : fouets, fers à repasser, scies, hachoirs, pendoirs, clous ; pleines d'un amour absolu, total, offertes et dévorantes, elles promettent de le traiter, quand ils se rencontreront, comme il rêve de l'être. Qu'elles le lapident, le noient, le brûlent ou le dépècent, elles combleront ses désirs. Les lettres qu'elles lui écrivent content leurs aventures burlesques et terribles à travers les forêts et les châteaux, les pics et les vallées, les fonds marins et la stratosphère. Elles subiront et feront subir, pour arriver jusqu'à lui, les tribulations les plus variées. Rien ne les fera dévier. Lui, il les attend dans sa maison, il les guette près de Maman. Le jour où elles franchiront sa porte, un bonheur inouï s'abattra sur le monde. Mais ce jour viendra-t-il ?

10/2005

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Romans historiques

Morts pour la France. Tome 1, Le chaudron des sorcières

John Christopher Finlay, jeune écrivain américain, issu d'une grande famille de banquiers, vient s'installer à Montparnasse. Avec passion, avidité et la curiosité exigeante du correspondant pour l'Europe du Washington Tunes qu'il est, il découvre, fasciné, Paris et le Vieux Continent de ces années 1913-1914. Brillant et séduisant, influent et parfaitement à l'aise dans ce petit monde qui fait l'opinion, il est convié dans les milieux politiques les plus divers. Côtoyant jour après jour ces " bêtes politiques " que sont Jaurès et Clemenceau, Poincaré et Caillaux, il observe et devine les intrigues qui se nouent dans les salons de la marquise Mosca-Visconti où il s'éprend de la séduisante et impétueuse comtesse Rosa di Bellagio, dont on dit qu'elle est liée aux révolutionnaires russes exilés en Suisse... Mais Finlay fréquente aussi le Rendez-vous où Mme Clarisse offre aux " messieurs " des filles, et parmi elles la si émouvante Juliette Dumas. Parcourant sans relâche ce vieux monde en train de basculer dans le chaudron de la guerre, le journaliste va se rendre sur les champs de bataille et assister aux premiers carnages des combats de la Marne. Il va ainsi passer sans relâche de l'horreur des assauts à la baïonnette à la douce atmosphère des salons parisiens où la fête est omniprésente et les femmes entêtantes. Ici on tue, on agonise ; là on danse, on s'enrichit, on conspire. Un seul but animera l'Américain Finlay - dont le pays est encore neutre : parvenir à dévoiler ce que cachent les belligérants. Quand on le quitte, en décembre 1915, le sol de France se creuse de tranchées sanglantes.

09/2003

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Sciences politiques

Histoire des droites. Tome 2, Cultures

L'identité des droites françaises ne se définit pas uniquement par leurs modalités historiques de conquête et d'exercice du pouvoir ; elle se décline tout autant sur les cultures, c'est-à-dire, hors du domaine politique, dans l'espace social, sur les instruments et les ancrages des doctrines, des idées et des valeurs partagées. L'attachement à cette identité commune se traduit non plus obligatoirement par l'engagement militant ou l'adhésion à un parti, mais par l'achat régulier d'un quotidien, la lecture suivie d'une revue ou bien encore une préférence marquée pour une écriture particulière de l'histoire. A l'instar de la politique, les cultures ont leurs propres structures, réseaux, vecteurs, acteurs. Leur univers est tissé par les liens que nouent notabilités politiques et élites des salons, noms de la presse et noms de l'édition, personnel politique, hommes de plume - romanciers, essayistes - et hommes de mémoire - historiens professionnels ou érudits. Cette sociabilité, porteuse et nourricière des cultures, fait circuler idées et doctrines entre les salons, les groupes parlementaires ou les ligues-et, plus tardivement, les partis -, les salles de rédaction, les grandes collections et les amphithéâtres de l'Université. Elles cristallisent particulièrement dans les batailles de mémoire qui tour à tour mobilisent mémorialistes, romanciers et historiens, doctrinaires et idéologues, militants - autour d'un parti et ses publications - et citoyens, enfin, au cours de rassemblements et de cérémonies commémoratives visant à inscrire symboliquement des systèmes de croyances et de valeurs dans l'espace public. L'identité des droites se nourrit de ce recoupement des différentes sphères du discours, de l'écrit et de la mémoire.

11/2006

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Littérature française

La Clôture

La même année que Napoléon Bonaparte naît dans une bourgade de la Sarre un enfant roux dont le père, tonnelier, a servi dans les armées de Frédéric II. A la faveur des guerres de la Révolution et de l'Empire, l'enfant roux - au départ, une sorte d'Allemand - est appelé à devenir l'un des plus illustres maréchaux de France, avant de mourir fusillé à l'angle des jardins de l'Observatoire. Entre-temps, il aura été vainqueur à la Moskova et sur quantité d'autres champs de bataille, héroïque lors de la retraite de Russie, indécis ou calamiteux dans d'autres circonstances, déloyal à l'empereur, traître à la monarchie restaurée, défait à Waterloo et indéfectiblement fidèle à quelque chose d'éclatant et d'obscur. Aujourd'hui, le boulevard qui lui est dédié relie la porte de Saint-Ouen à la porte d'Aubervilliers, à la limite de la ville et de ce qui l'entoure, à travers des quartiers qui ne comptent pas parmi les plus aérés de la capitale. D'autres destins s'y nouent - moins brillants, dans l'ensemble, que celui du maréchal Ney -, d'autres échecs s'y consomment. Celui de Gérard Cerbère, rescapé de nombreuses Bérézinas, désormais retranché avec sa caravane à l'intérieur d'un pilier soutenant le périphérique, celui de Lito, officier des forces armées zaïroises échoué au McDonald's de la porte de Clignancourt. Ou encore celui de Ginka Trifovna, originaire de Ruse, en Bulgarie, âgée de dix-neuf ans et assassinée dans la nuit du 21 au 22 novembre 1999 sur un talus de la rue de la Clôture.

01/2002

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Sciences politiques

Histoire des droites en France. Tome 2, Cultures

L'identité des droites françaises ne se définit pas uniquement par leurs modalités historiques de conquête et d'exercice du pouvoir ; elle se décline tout autant sur les cultures, c'est-à-dire, hors du domaine politique, dans l'espace social, sur les instruments et les ancrages des doctrines, des idées et des valeurs partagées. L'attachement à cette identité commune se traduit non plus obligatoirement par l'engagement militant ou l'adhésion à un parti, mais par l'achat régulier d'un quotidien, la lecture suivie d'une revue ou bien encore une préférence marquée pour une écriture particulière de l'histoire. A l'instar de la politique, les cultures ont leurs propres structures, réseaux, vecteurs, acteurs. Leur univers est tissé par les liens que nouent notabilités politiques et élites des salons, noms de la presse et noms de l'édition, personnel politique, hommes de plume - romanciers, essayistes - et hommes de mémoire - historiens professionnels ou érudits. Cette sociabilité, porteuse et nourricière des cultures, fait circuler idées et doctrines entre les salons, les groupes parlementaires ou les ligues - et, plus tardivement, les partis -, les salles de rédaction, les grandes collections et les amphithéâtres de l'Université. Elles cristallisent particulièrement dans les batailles de mémoire qui tour à tour mobilisent mémorialistes, romanciers et historiens, doctrinaires et idéologues, militants - autour d'un parti et ses publications - et citoyens, enfin, au cours de rassemblements et de cérémonies commémoratives visant à inscrire symboliquement des systèmes de croyances et de valeurs dans l'espace public. L'identité des droites se nourrit de ce recoupement des différentes sphères du discours, de l'écrit et de la mémoire.

11/1992

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Non classé

Exil

PERSONNAGE-NEANT 2 : Quand je vois la mer, je me sens en vacances avec l'odeur, le bruit des vagues qui se cassent sur le sable. PERSONNAGE-NEANT 3 : Des personnes se noient. On ne retrouve par leurs corps. C'est ainsi que s'ouvre le spectacle. Sur front de mer. Ici rien n'est vrai, mais tout est juste. Les adolescentes qui jouent transmettent aux spectateurs une émotion brute et sans fioriture : "Ils sont là" . Rien ne sert d'ignorer ... Entre les tribunaux, les CADA et la rue ; perchés sur des bateaux de fortune, accueillis ou rejetés. Et les autres sont là aussi. Les bras ouverts ou les mains fermées, des questions plein la tête et aucune solution à apporter. D'une rive à l'autre, les histoires s'inventent et se racontent entre le rire et les larmes. Une heure c'est court pour dresser le portrait d'une société en crise, tiraillée entre ce que certains appellent l'humanisme et ce que d'autres nomment le pragmatisme. A quinze ans et même toute la vie, chacun a droit au rêve et à la revendication. Chacun peut (doit ? ) penser une société meilleure. Même si le chemin est long et complexe. Elles ont eu le courage de se prêter au jeu par le biais d'une écriture fantaisiste et parfois fragmentaire, choisissant une mise en scène sobre qui pousse parfois jusqu'à l'abstraction pour toucher au symbole. Les lire ou même aller les voir, c'est accepter de penser et de réfléchir sa propre posture sans faire l'économie de tous les doutes et de tous les aprioris qui habitent chacun d'entre nous.

02/2017

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Contes et nouvelles

Les terrasses de Sperlonga

Un seul instant d'éternité Les hommes, à ce jour, ne savent toujours pas exactement ce qu'est le temps ; est-il linéaire, courbe ? Ressemble-t-il à du papier froissé ? Existe-t-il au moins ? Le héros de cette histoire a mis deux mille ans pour parcourir cent kilomètres. Il mettra deux mille ans pour atteindre la mer. A moins que ? La page de garde. L'amour est dans le pré Deux histoires d'une liaison manquée. La cruauté des désenchantements ? Le chagrin de l'olivier Cela ne se sait pas, cela ne se voit pas, mais les arbres, ça vit en couple. Lorsqu'ils se sont choisis, leurs racines se cherchent, se trouvent, se nouent. Les couples se forment ainsi pour la vie, et la vie d'un olivier dure trois mille ans. On connaîtra un jour les joies et les chagrins des arbres. Des abeilles et des hommes Je ne suis pas une abeille. Je suis l'Abeille ! Celle d'hier, d'aujourd'hui, de demain et celle de toujours, sauf si le monde devient fou. Le socle de Julia Je suis pierre, caillou, rocher, socle ; dépositaire de la mémoire du monde. Je garde en moi l'écho des voix de ceux qui l'ont construit. J'étais là avant eux et avant toute chose humaine. Bien avant que ceux-là se souviennent d'eux-mêmes. Et je serai encore là lorsque les cloches vaticanes sonneront une ultime fois. Le plus court chemin d'un point à un autre, c'est la ligne droite, dit le géomètre. Non ! prétend le poète, c'est une journée de bonheur. Sept nouvelles pour nous le dire.

07/2022

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Sociologie

Putting an end to the reign of financial illusion. For real growth

"We all know that our world has become very indebted over the past decades and that its 'financialization' has reached proportions never observed before, at least in peacetime. But how serious is this phenomenon ? What are its consequences on the solidity of our financial system, on the functioning of our economy and on the future of our society ? Above all, we must understand how our world has surreptitiously changed its model for the past two decades. It has slipped to a strange paradigm, one in which the bulk of economic activity is now reflected in the rise in the value of financial assets at the expense of growth, wage income and productive investment. It is time to put an end to the reign of illusion and to reinstate the fundamental economic springs without which there can be no real growth. " J. de L. "No one alive today combines Jacques de Larosière's experience with an acuity about global finance. His sharp and cogent expression of alarm in this timely volume deserves and even demands the attention of the global financial community. " Lawrence Summers, Former Secretary of the United States Treasury and President Emeritus of Harvard "This is a must-read for those who want to understand the 'economic illusions' hiding in plain sight. And for those who are prepared to step-up to the benefit of a new generation. " Kevin Warsh, member of the Federal Reserve Board (2006-2018), and professor at Stanford "The book is a harsh criticism of the fairy tales that have guided monetary theory and the actions of central bankers in recent decades. " Vito Tanzi, Honorary President of the International Institute of Public Finance

09/2022

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témoignages personnels

Il n'y aura bientôt plus personne

Marie Rafalovitch a 14 ans lorsque, le 25 juillet 1944, elle est arrêtée à Toulouse, trois semaines avant la libération de la ville. Elle ne connaît presque rien des origines de sa famille : c'est sa déportation qui lui apprend qu'elle est juive, et que ce mot la condamne. Elle a été arrêtée sans ses parents ni son frère : elle est la seule adolescente livrée à elle-même dans un convoi de mères et d'enfants déporté vers Ravensbrück, puis Bergen-Belsen. Au camp, Marie découvre les humiliations, l'épuisement, les expériences menées sur le corps des déportées, la mise à mort pour un regard ou pour un geste. Elle apprend l'âpreté des relations qui se nouent entre les êtres lorsqu'ils sont réduits à rien. Elle tient, en dépit de tout. Jamais elle ne pense à la vie qu'elle a laissée, jamais non plus elle ne croit à sa propre mort. A son retour, comme bien d'autres, Marie se tait. Personne ne songe à écouter les rescapés juifs. Surtout elle a survécu, quand la Shoah a emporté la quasi-totalité des familles polonaises de ses deux parents : de quoi devrait-elle se plaindre ? Des années plus tard, on invite Marie à témoigner. Elle prend la parole. Va dans les écoles à la rencontre des élèves. Elle sait désormais qu'il est impossible de dire, et impossible de se taire. Aujourd'hui, accompagnée par Marion Cocquet, Marie livre ces pages sobres et inoubliables, dans l'espoir que la Shoah ne devienne pas, ou pas trop vite, une page d'histoire parmi d'autres - aussi lointaine, dit-elle, que la guerre de Cent ans...

01/2024

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Antiquité

L'Aigle et le lion tome 3. L’envol de l’aigle

216 av. J. -C. : lors de la bataille de Cannes, une des plus grandes de l'Antiquité, Hannibal écrase l'armée romaine. Mais Rome résiste et la guerre s'éternise en Italie. Elle est ponctuée par des combats acharnés, dont le spectaculaire siège de Syracuse, qui, ralliée à Carthage, tient tête aux Romains grâce aux prouesses du génial Archimède. En Espagne, les frères Scipion l'emportent lentement sur les troupes carthaginoises commandées par les frères d'Hannibal. La mort au combat des deux généraux romains remet tout en cause. Rome confie alors la lourde charge de prendre leur suite au jeune Publius Scipion : c'est le début d'un destin exceptionnel qui va le hisser à la hauteur de son irréductible adversaire, Hannibal. Au terme de treize années d'un conflit qui embrase progressivement tout le bassin méditerranéen, Carthage, vaincue sur son propre territoire par Scipion, doit rappeler Hannibal pour conduire la lutte. Que retrouve celui-ci dans sa cité, sur laquelle règnent des adversaires qui l'ont ignoré alors qu'il menait en Italie une campagne difficile et souvent brillante ? Quels destins se nouent pour Manara, son amour de jeunesse, et Sophonisbe, née de leurs amours d'une nuit ? Et quelles pensées agitent Scipion (futur Scipion l'Africain) et Hannibal, qu'une mutuelle estime rapproche, à la veille de leur confrontation finale ? Troisième volet de la tétralogie historique L'Aigle et le Lion, l'envol de l'aigle conte les années qui ont vu le destin de la deuxième guerre punique basculer en faveur de Rome (218-202), nouant ainsi le sort du monde occidental.

01/2022

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XIXe siècle

Les évadés de l'Ile de Ré

Simon est un "Limousinant" , l'un de ces travailleurs du bâtiment qui, chaque printemps, s'exile de sa Creuse natale pour rejoindre les chantiers parisiens. Une saison qu'il a failli manquer : en ce mois d'avril 1871, le siège des Prussiens a laissé la capitale exsangue. La Commune est désormais au pouvoir. Partout, les débats animent les rues, les cafés. Simon se prend lui aussi à croire en un avenir meilleur. Mais bientôt, le gouvernement de Versailles envoie la troupe à l'assaut, noyant l'espoir dans le sang de milliers d'insurgés. Simon est arrêté, condamné, transporté sur l'île de Ré en attendant la déportation. Il doit son salut à une manoeuvre maladroite, qui le plonge dans l'eau du port de Saint-Martin. Il se hisse à bord d'une chaloupe : la rencontre avec Iréna va changer sa vie. Lui, le réprouvé, trouve sur l'île un havre de paix, parmi les paysans du sel, qui cultivent le marais. Et découvre l'amour aux côtés d'Iréna, par-delà la douleur que ressent toujours cette jeune veuve. Ensemble, ils vont traverser les épreuves, faire de la mer leur complice, malgré la cruauté des tempêtes et la dureté du "grand métier" qu'embrasse Simon. A moins qu'elle ne les sépare, pour prix de leur liberté. Jeanine Berducat signe une formidable saga qui embrasse dix ans d'une époque aussi fascinante que trouble. Les destins se nouent, se décousent, s'emmêlent, entres rires et larmes, espoirs et désillusions. Le grand souffle de la vie, jusqu'à la dernière page ! "Tout était perdu... La rencontre avec Iréna, dans le port de Saint-Martin, va bouleverser sa vie"

05/2023

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Sociologie

La condition foetale. Une sociologie de l'engendrement et de l'avortement

Pratique universellement répandue, l'avortement est légalisé en France, à l'instar de la majorité des pays occidentaux. Introduit de ce fait dans l'espace public, il demeure néanmoins confiné dans l'espace de l'officieux, par suite d'une sorte de pacte tacite, de mauvaise foi sociale. S'appuyant sur une centaine d'observations recueillies à l'hôpital et quarante entretiens approfondis avec des femmes ayant connu l'expérience de l'avortement, sur des données empruntées à l'histoire et à l'anthropologie, Luc Boltanski explique ce refoulement. L'avortement doit rester dans l'ombre car il révèle une contradiction au foyer du contrat social celle qui oppose le principe de l'unicité des êtres et le postulat de leur nature remplaçable, sans lequel nulle société ne se renouvellerait démographiquement. Luc Boltanski est alors conduit à poser la question de l'engendrement et analyser les contraintes essentiellement symboliques qui président à l'entrée des êtres humains dans la société. Des contraintes antinomiques que différents types d'arrangements sociaux tendent à estomper. Ce qui fait un être humain, ce n'est pas le fœtus, inscrit dans le corps, mais son adoption symbolique. Or, cette adoption suppose la possibilité d'une discrimination entre des embryons que rien ne distingue. Le caractère arbitraire de cette discrimination est au plan social, et parfois individuel, difficilement supportable. La contradiction, montre Luc Boltanski, est rendue vivable par une sorte de grammaire des catégories : au fœtus projet - adopté par les parents qui, grâce à la parole, accueillent l'être nouveau en lui donnant un nom - s'oppose le fœtus tumoral, embryon accidentel et qui ne sera pas l'objet d'un projet de vie. Grammaire, expérience mise en récit et perspective historique se nouent ici pour faire de l'avortement, rendu depuis des décennies politiquement légal, une expérience désormais socialement audible.

09/2004