Recherche

Roger Royer

Extraits

ActuaLitté

Récits de voyage

En solitaire. Le long du Pacific Crest Trail

Suivez Tim Voors dans son épopée sur le Pacific Crest Trail et partez avec lui pour 6 mois de marche, de paysages sublimes, de rencontres fascinantes et de réflexion sur la vie. Le Pacific Crest Trail, mythique sentier de grande randonnée, court sur 4 265 km le long de la côte Ouest américaine, du Mexique au Canada. Déserts, sommets montagneux, cascades, torrents, parcs nationaux, la traversée réserve nombre de défis physiques et d'émotions fortes. Tim Voors, père de famille néerlandais, nous emmène et nous fait vivre cette aventure qu'il a décidé de mener seul. Il nous raconte les lacs de montagne aux eaux transparentes, les nuits sous les étoiles, les amitiés spontanées forgées autour de joyeux feux de camp. Mais aussi la solitude, la peur face aux éléments et le sentiment d'impuissance par rapport aux forces de la nature qu'il lui a fallu surmonter. Plus que tout, En solitaire nous montre le pouvoir de la vie sauvage pour revenir à l'essentiel. Les illustrations, aquarelles et photographies de l'auteur donnent corps à un récit entraînant qui n'oublie pas d'expliquer les aspects pratiques de la préparation d'un tel périple, du ravitaillement à la stratégie anti-ours. L'enthousiasme contagieux de Tim Voors est une invitation à prendre son sac à dos et à partir pour se redécouvrir. N'hésitez pas, le monde vous attend ! Le temps est compté et le monde nous attend. Retrouvez le sens de votre vie. En solitaire retrace l'épopée d'un explorateur qui nous ressemble. Comment expliquer qu'un père de famille de 44 ans décide d'abandonner son foyer pour six mois, afin de parcourir à pied 4 286 km le long du sentier du chemin des crêtes du Pacifique, aux Etats-Unis ? Quels seront les effets d'une telle décision sur son couple, ses enfants et lui-même ? Cédant à son intuition, Tim Voors se lance dans une aventure qui va changer sa vie. Se sentir vivant, ressentir la peur, endurer la douleur, se confronter à l'immensité du vide et entamer une passionnante histoire d'amour avec la nature... Tim Voors nous entraîne dans une expérience à la fois physique, mentale et spirituelle le long de cet épique sentier de grande randonnée, sentier qui regorge de beauté mais aussi d'obstacles (l'ultra-trailer François d'Haene s'y est mesuré en octobre 2019 et a dû renoncer en raison des conditions climatiques).

06/2020

ActuaLitté

Policiers

Le dix-septième

Certains êtres à leur mort sont trop attachés à la vie pour la quitter si facilement. Ils deviennent des chevaliers, des fantômes nostalgiques qui hantent éternellement les rues de leurs sourires. Mais leur insouciance prend fin quand leur ville se transforme en un champ de bataille autour du jeune Jamel. Ce petit voleur qui existait à peine devient, sous le coup de la passion, capable de se moquer des lois de la réalité et de la soumettre à ses caprices. Sur sa trace, Le Dix-Septième et son armée de cafards. Ce squelette qui garde toujours un cigare en équilibre sur sa mâchoire. Son jeu est de réveiller la noirceur de la ville en une folie collective destinée à broyer le petit voleur. Lui et les siens trouveront sur leur chemin les Soeurs, ces femmes nées d’un songe qui jouent avec les passions et les rêves des hommes. Et au beau milieu de cette guerre, les chevaliers tenteront de protéger leur ville de cette folie furieuse. A moins que l’un des protagonistes ne vienne leur rappeler le prix de leur liberté... Né d'une volonté de raconter une aventure au sens noble du terme (ces fameuses aventures que recherchent sans cesse les héros de Hugo Pratt), Le Dix-septième repose sur un univers longuement pensé faisant appel au fantastique pour apporter un éclairage personnel sur l’existence. Il cherche à disséminer entre les mailles de cette aventure des visions personnelles sans les imposer au lecteur. A lui de choisir s’il veut juste suivre ce polar fantastique sans se soucier de cette démarche, ou s’il désire s’engouffrer dans la peinture philosophique et mystique qui se détache en toile de fond. Rien n’est imposé, mais la toile de fond a été l'objet d’un travail minutieux. Cette volonté vient du panel d’influences qui a clairement agité la cervelle de l’auteur. Une admiration pour Borges et son usage des mathématiques dans ses nouvelles, déjà. Les lectures passionnées de Vian, Queneau, Eluard, Garcia Marquez ou Ionesco qui font surgir le fantastique sans complexe afin de cerner au plus près des émotions ou des passions humaines. Le pari de ce roman est d’invoquer le fantastique comme une évidence, comme le seul moyen d’évoquer correctement les voyages que chacun rencontre au cours de sa vie : la passion amoureuse qui conduit au sacrifice, la force de l’existence comme miracle permanent, la recherche de lois ou d’une morale comme survie nécessaire à la société jusqu’à la tentation du fascisme...

04/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles

Un grand roman de Joyce Carol Oates sur la destruction d'une famille par la violence du racisme de la société américaine Octobre 2010. John Earle McLaren - " Whitey " - a soixante-sept ans. Homme blanc et puissant, père d'une famille de cinq enfants, il est connu comme l'ancien maire respecté de la petite ville de Hammond, dans l'Etat de New York. Alors quand il aperçoit un matin sur le bord de la chaussée un individu à la peau foncée brutalisé par des officiers de police, il fait de son intervention un devoir moral. Il tente de ramener les policiers à la raison, mais des coups de Taser l'envoient au sol, de violentes impulsions électriques auxquelles il ne survivra pas. Selon la version officielle, Whitey est décédé dans un accident de la route, des suites d'une crise cardiaque. Que peut-il rester à une famille quand son seul point de ralliement était ce père aujourd'hui subitement enterré ? Il y a d'abord Jessalyn, qui a toujours vécu dans l'ombre de son mari. Désormais veuve, cette femme douce, éteinte, ne semble pas trouver en elle-même la force nécessaire pour tenir ensemble le foyer. Il lui faudra se relever et se reconstruire en tant que femme avant que de redevenir mère. Viennent ensuite les cinq enfants, Thom, Beverly, Lorene, Sophia et Virgil, aussi différents les uns des autres que peuvent l'être les membres d'une même fratrie. Des adultes englués dans leur quotidien, préoccupés par leur vie de couple, pris dans leurs ambitions et leurs regrets, leurs secrets et leurs fautes. Oates a écrit un roman magistral sur la dislocation d'une famille. L'une des grandes réussites de ce texte réside dans le portrait des enfants, affrontant chacun à leur façon le deuil de leur père, figure tutélaire, mais aussi dans la force et la résilience dont ils font preuve, notamment lors de la découverte de la falsification de l'acte de décès. Et puis il y a surtout l'étonnante figure de Jessalyn, la veuve anéantie à qui tout le monde prédit un avenir sombre, d'une tristesse insurmontable, et qui surprendra toute sa famille dans une évolution aussi spectaculaire qu'imprévisible... Au-delà d'être un roman bouleversant de vérité sur le trauma psychologique d'une famille, La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles aborde aussi le racisme des forces de police aux Etats-Unis et la lutte des classes. Joyce Carol Oates ose ainsi faire le portrait complexe d'une nation en pleine crise identitaire, et place le lecteur face aux contradictions de la société américaine.

ActuaLitté

Sciences politiques

Mali. Au-delà du djihad

A travers un récit personnel, nourri de paysages, de rencontres et d'anecdotes parfois insolites ou terribles, le grand reporter indépendant François-Xavier Freland raconte les principaux événements qui ont plongé le Mali dans une longue crise politique, institutionnelle et sécuritaire. Dans cette guerre contre le " jihadisme ", on découvre au passage les enjeux cachés de la politique africaine, les haines vivaces entre ethnies du nord et du sud, les ressources naturelles en sous-main, les dessous parfois maladroits de la diplomatie française et enfin, l'extrême fragilité d'un pays tracé à l'équerre, au moment de la décolonisation. L'échec du Mali, ce ne serait pas l'Afrique ni la France, mais bien plutôt le manque d'éducation, la globalisation, et l'écart nord-sud qui se creuse. Entre 2002 et 2017, sur des périodes plus ou moins longues, l'auteur s'est rendu régulièrement au Mali. Entre janvier 2007 et août 2008, il y a été correspondant pour France 24 et de Radio France. En 2007, le Mali semblait être le modèle à suivre en Afrique, en termes de démocratie et de culture. C'était pourtant aussi l'un des plus pauvres du monde, la terre des disettes à répétition, de l'émigration clandestine vers l'Europe. En avril 2007, le président Amadou Toumani Touré avait été réélu haut la main pour 5 ans, sans incident à déplorer. Mais quelques semaines plus tard, la rébellion touarègue avait à nouveau fait irruption au nord. Personne n'imaginait alors que ce foyer d'insurrection entraînerait la chute de l'exécutif, et emporterait le pays dans le chaos et dans une longue guerre contre le terrorisme à la dimension internationale. L'auteur s'est ainsi retrouvé embarqué dans l'histoire au temps présent, une histoire aux racines et enjeux complexes, où se croisent les derniers hommes bleus, les éleveurs peuls, les griottes et chasseurs mandingues, les sorciers, les guérisseurs, les petits bandits à la solde des terroristes, les soldats français de Barkhane (opération qui prend la suite de Serval) ou les casques bleus, les instructeurs militaires américains, les informateurs du service secret, les jihadistes, les imams salafistes, les corrompus de tout genre, les diplomates polis et aussi les journalistes aux bons sentiments... Loin des clichés " postcoloniaux " et de la vieille rengaine " françafricaine ", ce récit laisse entendre une voix indépendante, à la fois tendre et sans concession, sur le naufrage d'une jeune nation, aujourd'hui toujours en proie au fanatisme religieux, faute d'avoir misé à temps sur l'éducation.

10/2017

ActuaLitté

Littérature française

Fragments de vie ordinaire

Ce livre aurait pu commencer par il était une fois... Il s'offre à nous tel un conte merveilleux... Une succession de petites histoires aussi saisissantes les unes que les autres... Elles prennent racine dans la terre, mère nourricière de la France d'antan... Alors, on part à la reconquête du monde paysan... On patauge dans la boue, on chasse, on escalade des montagnes, on nourrit les cochons, on feuillette volontiers les carnets de l'instituteur du village, on découvre les prouesses du seul médecin des lieux et on s'enivre comme emportés par les effluves des fleurs rebelles et sauvages du Périgord, ancien comté devenu patrimoine culturel, archéologique et historique de la France profonde... Dame nature nous déroule alors son tapis et on court à travers champs, l'herbe sous le pied, aussi loin que la vue peut porter... Mais dans ce monde merveilleux, la vie est parfois dure, et la misère plane... Elle nous montre son vrai visage, son austérité propre... Elle tient à la force des bras et à la bravoure de ses habitants... Certes, la vie paysanne est laborieuse, mais elle est authentique et forte de ses traditions héritées fièrement, bon gré mal gré, de génération en génération... Cette vie, Christine Deviers-Joncour la ressent jusqu'au tréfonds de son être pour l'avoir vécue pleinement... Elle la connaît sur les bouts des doigts et nous livre, non sans passéisme revendiqué, tous ses secrets et mystères, qu'ils soient séduisants ou déplaisants, pour nous replonger dans ce passé aujourd'hui négligé, oublié... Alors, on finit, au fil de la lecture, par aimer cette vie bohémienne, la regretter même, pour s'y attacher obstinément. L'auteure, par ce retour aux sources habilement relaté, nous surprend, déroute, ravive nos pensées nostalgiques et nous fait voyager dans le temps, grâce à toutes ces histoires saisissantes vécues ou puisées dans les souvenances de ses grands-parents, des villageois et des villageoises de l'époque... Maintenant, hélas, ces valeurs d'autrefois, faites d'entraide, de compassion et de l'amour du prochain, sont dévastées par un modernisme vorace qui, tel un abominable rouleau compresseur, continue à broyer sans vergogne le fondement des traditions avec tout ce qu'elles comportent comme ancrage identitaire, censé être inaliénable, inviolable... Ces fragments de vie (extra)ordinaire, tels que rapportés par l'auteure, sont à dévorer savoureusement et sans modération dans l'espoir que ce passé proche ou lointain renaisse un jour de ses cendres au grand dam de ses bourreaux et de ses détracteurs invétérés...

03/2023

ActuaLitté

Revues de droit

Revue française de finances publiques N° 163-2023 : Hommages en l'honneur du Professeur Marie-Christine Esclassan - Finances publiques écologiques

SOMMAIRE - RFFP N° 163 - Septembre 2023 - HOMMAGES EN L'HONNEUR DU PROFESSEUR MARIE-CHRISTINE ESCLASSAN Articles du Professeur Marie-Christine Esclassan parus dans la Revue française de finances publiques Conseil constitutionnel et Haut Conseil des finances publiques : à la recherche d'une "coopération renforcée" pour le contrôle de la sincérité budgétaire, par François Barque En souvenir de Marie-Christine Esclassan, par Michel Bouvard L'Agora des finances publiques, "Maintenir le cap" , par Henry Michel Crucis Que représentent les recettes fiscales de l'Etat ? , par Etienne Douat Hommage de Céline Husson-Rochcongar Hommage à Marie-Christine Esclassan, par Alain Lambert et Didier Migaud Quelles évolutions de la fiscalité face à l'avènement d'un "capitalisme de plateforme" ? , par Marine Michineau Economie du droit et "justice sans le juge" . Retour sur un séminaire de recherche avec Marie-Christine Esclassan, par Jean-Marie Monnier Le médiateur des ministères économiques et financiers a 20 ans, par Jean-Raphaël Pellas L'identité européenne est-elle soluble dans la fiscalité ? Note sur le "nativisme" dans Capital et idéologie de Thomas Piketty, par Rémi Pellet Hommage de Christophe Pierucci Hommage de Philippe Thiria - Editorial : "En avoir pour mes impôts" : l'appel au citoyen-client, par Michel Bouvier FINANCES PUBLIQUES ET TRANSITION ECOLOGIQUE Faut-il s'inquiéter que "l'Etat ne puisse pas tout" à l'heure du financement de la transition écologique ? , par Fabien Bottini Le rôle de l'investissement public dans la transition écologique, par Régis Lanneau Le "Budget vert" , entre mythe et réalité, par Robin Degron Quel impact de la transition écologique sur le droit fiscal ? , par Bastien Lignereux Transition écologique et justice fiscale, un oxymore durable, par Jean-Raphaël Pellas Les finances européennes et la transition écologique, par Ramu de Bellescize Le financement de la transition écologique au Royaume-Uni, par Alexandre Guigue L'évaluation socio-économique au service de la transition écologique, par Morgane Chevé La Banque Postale et l'accompagnement des territoires face à la transition écologique, par Caroline de Marqueissac et Luc Alain Vervisch Les règles de l'Organisation mondiale du commerce : un frein au financement de la transition écologique ? A propos de l'Inflation Reduction Act américain et de ses conséquences, par Fabien Bottini - CHRONIQUE D'ECOLOGIE FINANCIERE PUBLIQUE Budgétisation verte ou durable : Quel référentiel budgétaire pour les acteurs publics en transition ? , par Robin Degron et Brice Guilloteau - CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE La pratique des décrets d'avance depuis l'entrée en vigueur de la LOLF (2006-2022), par Olivier Boyer - CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Laurence Vapaille II. - Vient de paraître

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Prétoire sous influence. Ce qui vous a été donné vous sera repris

La justice et le monde juridique ne sont pas synonymes, arrivent rarement à se conjuguer ensemble. Sur le banc des accusés se tient Gaudens Profane, un administratif sans histoire travaillant dans une multinationale spécialisée dans la distribution des eaux aux activités complexes. A-t-il perpétré, organisé, l'enlèvement de la famille Tapageur, un foyer très discret dont le chef de famille fréquente les ors du pouvoir ? Trop de preuves à charge existent contre lui pour ne pas croire à son implication au sein du tribunal acquis à l'accusation, et que dire de sa mollesse suspecte à se défendre ? Pourtant, la balance de la justice peine suffisamment à se stabiliser au regard d'un trop-plein de témoignages et autres incohérences administratives du dossier d'instruction, pour ne pas semer dans les esprits un doute raisonnable. Est-il un faux innocent ou une victime expiatoire de la broyeuse pénale ? Au cours de ce procès hors normes, le comportement des avocats, des juges, des médias, des témoins, du pouvoir, pose question. Rien ne se passe comme prévu dans un procès, où d'habitude tout est quasiment arrangé à l'avance, à l'intérieur d'un enclos réservé à l'entre soi du microcosme juridique, condamnation ou liberté. Un procès n'est que la représentation d'un spectacle exutoire dissimulant les coulisses. Les codes sont cassés, tout concours à plonger dans l'ambiguïté et le doute des jurés sincères jetés en pâture dans le conclave judiciaire du délibéré, à la merci d'un président roué et madré, connaissant toutes les ficelles de la manipulation et de la réinterprétation des lois et jurisprudence. Rien n'est simple dans un jugement : qui ment, qui dit la vérité ! Que va-t-il ressortir à l'issue de ce procès ? Comment vont réagir les jurés ? L'intégralité du procès, suivi du délibéré, permet de comprendre les rouages d'un système aujourd'hui à bout de souffle et de s'interroger sur chaque jugement rendu. Nous croyons tout connaître de la justice au travers de la diffusion d'informations ou des images télévisuelles présentées à nos yeux en tant que vérité ! Ne jamais se fier aux apparences ! Ce roman tente de soulever le voile méconnu d'influences parasitant la sérénité judiciaire, au travers des médias, des avocats, des juges, des politiques, du monde carcéral s'arrogeant le droit de juger, d'affirmer des vérités, se vantant d'impartialité sur les hommes et les femmes. Une question se pose alors. Doit-on croire les propos d'une personne retenue par une laisse ? Les éléments de réponse sont à l'intérieur de l'ouvrage.

08/2021

ActuaLitté

XIXe siècle

Le poignard de Goya

Préfacé par David CHANTERANNE, historien et historien de l'art, diplômé et chargé de cours à l'université de Paris-Sorbonne, journaliste et écrivain, rédacteur en chef du magazine Napoléon 1er. Synopsis Mai 1808 : Après les émeutes de Madrid et la répression sanglante de "El Tres de Mayo" les troupes du général Dupont de l'Etang descendent vers l'Andalousie. C'est un chemin semé d'embûches, d'escarmouches, de guet-apens qui les attend. Le danger peut surgir derrière chaque rocher, derrière chaque arbre. Mobilisé contre l'envahisseur le peuple espagnol se défend en inaugurant un nouveau type de combat : la guérilla. Se met en place l'engrenage inévitable : les exactions entrainent des représailles - maisons incendiées, fusillades sommaires. Un cran supplémentaire dans la férocité est franchi au fur et à mesure de l'avancée des troupes napoléoniennes... Les soldats isolés sont une proie pour les navajas, une cible pour les "cuadrillas" . La traversée des sierras par des défilés bordés de précipices, l'attaque des convois, le soulèvement du moindre village, l'impossibilité de s'approvisionner vont faire de ce parcours un véritable enfer. Dans ce flot de quelques milliers de combattants, noyées parmi les fantassins, les cavaliers et les pièces d'artillerie, des femmes essaient de survivre : maîtresses, épouses d'officiers, blanchisseuses ou cantinières. L'une d'elles, ballotée de régiment en régiment, -malgré les affres liées à la peur, à la faim, à la soif, aux maladies de peau, aux angoisses du lendemain - gardera intacte son envie de vivre une passion amoureuse : celle qu'elle éprouve pour un lieutenant des marins de la Garde. Elle fera tout pour que leurs chemins se croisent, acceptant de faire partie d'expéditions périlleuses dans le seul but de le retrouver, avec le secret espoir que lorsque tout cela sera fini, elle rebâtira avec lui une vie normale, aura un foyer, des enfants... Le trajet sera ponctué de cadavres : un général plongé dans l'huile d'olive bouillante, sa femme et sa fille découpée en morceaux, ses compagnons sciés vivants entre des planches... Ces atrocités sont le fait d'un peintre- élève de Goya. Son entourage ayant été touché par la sauvagerie des troupes napoléoniennes, Il a juré que ses ennemis afficheraient sur leurs visages avant de mourir ce qu'il veut cristalliser dans ses dessins ou ses tableaux : la peur ! La frayeur est-elle matérialisable dans une oeuvre d'art ? Est-ce que des abominations peuvent constituer les ingrédients d'une inspiration artistique ? Interrogations auxquelles répondra, plus tard, Francisco de Goya, dans "Les désastres de la guerre".

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Justice sociale ?

Justice sociale ? Madeleine Pelletier Date de l'édition originale : 1913 Issue d'une famille pauvre, Madeleine Pelletier (1874-1939) est élevée par une mère acariâtre qui n'eut jamais aucun égard pour elle, et un père hémiplégique condamné à vivre dans un fauteuil suite à un accident vasculaire cérébral. Elle arrête dans un premier temps ses études à douze ans, délaissant le foyer familial pour côtoyer des cercles anarchistes et féministes qui seront à la source même de son militantisme. Elle parvient dans le même temps à se bâtir en autodidacte une solide culture par la fréquentation de la bibliothèque municipale de son quartier ; elle obtient son baccalauréat en candidat libre avec mention très bien, puis devient en 1906, après un combat acharné pour faire tomber les écueils autant que les préjugés, la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France. Elle offi ciera toute sa vie contre la misère sociale, au plus près des indigents et des plus démunis. Son engagement prend également la forme de luttes, tant politiques, en militant à la SFIO puis au Parti communiste, que plus spécifiquement féministes : elle prône l'égalité intangible entre les sexes pour aboutir à l'émancipation des femmes et l'abolition défi nitive du patriarcat. Bouleversant les codes vestimentaires, elle se plaît à porter des habits masculins complétés d'un chapeau melon et d'une canne, déclarant à qui s'en offusque : " Mon costume dit à l'homme je suis ton égal " . Ses prises de position, souvent radicales et véhémentes, contre le mariage, la famille et la maternité par exemple, ou bien en faveur de l'avortement, lui valent de nombreuses inimités, y compris parfois au sein de son propre camp. Travailleuse insatiable, elle est également l'auteure de nombreux articles scientifi ques, d'essais politiques et de romans utopiques. Justice sociale ? est ainsi publié en 1913. Dans cet ouvrage, Madeleine Pelletier s'interroge sur la nécessité d'une nouvelle révolution sociale qui mettrait fin à un capitalisme hostile et funeste ; tous les progrès sociaux n'ayant été conquis que par des révolutions, il s'agirait de faire advenir une société collectiviste, car " le bien qu'elle ferait serait défi nitif, puisqu'elle donnerait à tous les humains la sécurité quant à leur vie matérielle " . La réflexion menée par Madeleine Pelletier résonne plus que jamais avec les préoccupations de notre société en quête de sens et qui cherche à se réinventer. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1913 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Arrêt sur Horloge. La vie passe et tout change

"Arrêt sur horloge" est une suite de récits qui racontent les différentes étapes du cheminement d'un homme depuis l'enfance jusqu'à l'arrivée du grand âge. Sans être un testament mais un témoignage, ce livre est un peu à l'image de la dernière lame des arcanes majeurs du tarot où un curieux personnage avance, avec le poids de son passé sur ses épaules, un félin qui lui déchire son haut-de-chausse, comme les regrets ou les remords peuvent flétrir l'individu, comme cette fleur qui se fane à ses pieds. Pour paraphraser "l'Avis au lecteur de Montaigne" , l'auteur voit cet ouvrage comme une trace de son passage sur terre pour ses parents et ses amis afin qu'ils y retrouvent quelques épisodes de sa vie et qu'ils puissent se faire de lui une connaissance plus approfondie, encore qu'ils aient comme tous autres lecteurs la liberté de s'en faire une autre idée. Il s'agit d'un ouvrage de vécu d'un homme âgé qui voit le temps filer. Jacques Blavier, né en 1948, est philologue roman, humaniste et, ce qui donne à réfléchir, il a passé sa vie dans une ville qui a nourri le premier centre islamique de Belgique, devenu foyer islamiste, avec en contrepartie, une explosion de l'extrême-droite : Verviers, en Belgique germanophone. L'auteur évoque sa famille, le quartier où il a vécu, et qui, comme partout, s'est transformé, ainsi que ses habitants au fil du temps. Il y parle de ses voyages vécus ou rêvés, de ses rencontres, de ses lectures, de sa recherche spirituelle, avec en filigrane un parfum de franc-maçonnerie, de l'histoire de sa ville et de son pays particulier, mais surtout d'un besoin d'écrire qu'il partage. L'auteur vit à Verviers, en Belgique, quoique souvent en France. Amateur de Conan Doyle, de Stevenson, de Somerset Maugham et de Blaise Cendrars, il ne cesse de s'interroger et d'imaginer l'improbable qui pique la curiosité. Son roman "Les suites anglaises d'Archibald Fairfax" a plongé le lecteur entre deux mondes, l'Angleterre victorienne de l'avant 1900 et les îles britanniques actuelles à travers les rencontres mystérieuses de personnages qui laissent croire à l'improbable et une place importante à l'humour. Jacques Henry Blavier est également l'auteur de "Mascaron" en 2014 , de "Gare" en 2015, et, de "Le Bonheur comme à Verviers" , en 2016. Il signe ici un nouvel ouvrage en distribution et diffusion internationales, "Arrêt sur Horloge" , un texte de vécu poignant.

12/2023

ActuaLitté

Littérature française

Souviens-toi que l'amour n'existe pas

Françoise et Mila sont une seule et même personne qui se dédouble pour mener deux existences cloisonnées et distinctes. Françoise navigue au quotidien entre ses cours de droit à l'université, sa famille recomposée, ses amies et la relation privilégiée qu'elle entretient avec son meilleur ami, Pierre. Fuyant les sentiments suite à une déconvenue amoureuse sévère, elle se prostitue occasionnellement la nuit avec des hommes rencontrés sur Internet, satisfaisant ainsi ses propres fantasmes de désir et de séduction sous le nom de code de Mila. Par jeu et par souci d'anonymat, elle porte au cours de ces sorties un loup noir qui dissimule son visage. Un jour, Mila accepte une soirée avec un homme qui se révèle être Costa, un professeur de son université. Lorsque Costa demande à la revoir, Mila accepte et une liaison complexe, fondée sur un désir de domination réciproque, s'établit entre eux deux. Mila pense maîtriser la situation dans la mesure où elle connaît l'identité réelle de Costa, alors que lui ignore tout de la sienne. Cette illusion de contrôle la conduit à prendre des risques croissants et à accepter successivement tous les fantasmes de Costa, jusqu'à ôter le masque qu'elle porte. Mais Costa ne reconnaît pas ce visage qu'il croise régulièrement sans le voir parmi la foule des élèves qui suivent ses cours. Parallèlement à cette relation sulfureuse et clandestine, Françoise se rapproche de Pierre, l'ami secrètement amoureux d'elle depuis toujours, qui pallie le manque affectif dont elle souffre dans sa propre famille. Pierre et Françoise partagent un point commun essentiel : leurs pères ont quitté le foyer alors qu'ils étaient enfants. Etant le seul informé de la double vie de Françoise, Pierre propose d'assurer sa sécurité lors de ses sorties nocturnes. Leur relation, qui paraissait sans ambiguïté à l'origine, se complique lorsque Pierre noue une liaison durable avec une autre fille qui devient progressivement sa petite amie officielle et dont Françoise se montre excessivement jalouse. Un jeu de séduction subtil se met en place entre Pierre et Françoise. Après les examens de fin de semestre de l'université, une confrontation publique finit par avoir lieu entre Françoise et Costa, ce dernier reconnaissant alors les traits de Mila dans l'étudiante qui fréquentait son cours de droit. Choquée par la réaction glaciale et méprisante de Costa, Françoise prend brutalement conscience de ses véritables sentiments pour Pierre... Pierre et Françoise décident de donner une chance à leur histoire et semblent enfin heureux, mais pas pour longtemps...

01/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Un Vagabond joue en sourdine

Le vagabond qui, ici, ne joue plus qu'en sourdine parce qu'il a passé la cinquantaine et s'estime vieux, c'est le Knut Pedersen dont l'éternel voyage sentimental nous fut conté dans Sous l'étoile d'automne et que nous retrouverons une ultime fois dans La Dernière joie. Amoureux de l'amour autant que de la nature du Nord au printemps, il avait cru, un temps, pouvoir offrir son coeur à prendre à la belle Mme Falkenberg, d'Ovrebö. Il avait renoncé, mais l'aimantation était trop forte : le voici revenu vers l'unique inaccessible, dans l'humilité adorante et la passion de l'holocauste. Mais la femme est imprévisible, inconstante et aveugle. A peine si elle pressent la délicate profondeur de la passion qu'elle suscite. Elle est toute à ce jeu cruel et dévastateur de l'amour possessif qui croit exaspérer la passion en provoquant la jalousie, sans voir que la véritable tendresse qui la sauverait de son irresponsabilité attend vainement dans l'ombre un signe, un regard, un sourire. Exercice dangereux, flamme menaçante à laquelle immanquablement les phalènes se brûlent. Symboliquement, la glace de la rivière cédera devant les ardeurs dispersées d'un feu follet qui ne put, ne sut purifier sa chaleur. Et la plume subtile de Knut Hamsun, au rythme lent, volontairement monotone, des battements d'un coeur attristé, parvient à merveille à rendre l'infime chassé-croisé des aveux retenus, des élans ébauchés, d'une pudeur infinie où tout, toujours, reste à dire. oeuvre tragique sans grandiloquence, constamment mesurée parce que l'essentiel est ineffable, mais dont l'intense pouvoir de suggestion ne se dément jamais. oeuvre qui refuse le désespoir aussi. Car à ce vagabond qui se croit un vieillard, à ce mal-aimé trop aimant, il reste la vie, simple et naturelle, accordé aux pulsations de la forêt, du torrent et de la montagne. Et " la simple grâce de recevoir la vie vous dédommage largement d'avance de toutes les misères de la vie, toutes sans exception ". Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer par deux fois aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Un vagabond joue en sourdine fut publié en Norvège en 1909, trois ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyage, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

ActuaLitté

Histoire de France

13-15 rue de Lorraine 75019 Paris. Récits de deux survivants de la Shoah

Depuis sa fondation par Stéphane Hessel en 1962, l'association Coallia s'attache à remplir ses missions dans un souci d'amélioration constante et d'adaptation aux besoins de la société. Les établissements et services développés sont élaborés en partenariat avec les pouvoirs publics et les collectivités territoriales, toujours dans le respect des valeurs fondatrices de l'association : humanisme, solidarité, ouverture. Etre au service des autres, de tous les autres, accueillir et accompagner les plus démunis, telle est notre ADN : le métier est exigeant, le public instable et souvent fragile, les financements, fréquemment précaires, sont en cours de raréfaction alors que la demande va croissant. Mais notre société ne saurait être uniquement l'addition de parcours individuels : c'est aussi l'exigence de solidarité et de fraternité qui construit la vie en République. Opérateur majeur de projets sociaux, les 3500 salariés de Coallia tiennent en cela le cap dans 12 régions et 36 départements. Coallia dispose également d'une filiale dédiée à la maîtrise d'ouvrage, Coallia Habitat, lui permettant ainsi de rénover ou bâtir des établissements, gérés comme "Lorraine". L'opération de démolition-reconstruction "Lorraine" est remarquable à plus d'un titre. L'ancien foyer en fin de vie a laissé place à de beaux logements autonomes où chacun peut enfin vivre sa vie comme il l'entend, à son rythme et selon ses envies. C'est une fierté pour Coallia de proposer aujourd'hui une majorité de résidences sociales sur ce modèle. C'est aussi un lieu de rencontre par ses espaces communs et son restaurant ouvert à tous, équipement rare dans les résidences sociales. C'est enfin un nouvel élément marquant du tissu urbain, par sa qualité architecturale et son esthétique. Le revêtement en terre cuite émaillée, créé spécialement pour l'opération, offre un bâtiment "aux couleurs du ciel". De fait, la résidence sociale "Lorraine" n'a pas seulement été pensée pour ses résidents mais aussi pour ses riverains. Elle modèle désormais l'identité du quartier, agissant comme moteur d'intégration et d'échanges. Pour Coallia, l'un des principaux opérateurs nationaux du logement accompagné, cette opération emblématique de l'efficacité du partenariat avec la Ville de Paris, illustre une volonté forte d'agir globalement. Son rôle au niveau national s'étend bien au-delà du logement très social, à travers l'accueil et l'hébergement des publics fragilisés dont les demandeurs d'asile, l'accueil et l'accompagnement du handicap et du grand âge et l'accompagnement social de nombreux publics qui le nécessitent. Acteur majeur de l'action sociale en France, Coallia contribue à équilibrer la matière toujours mouvante qu'est la société...

01/2019

ActuaLitté

Réseaux informatiques

Réseaux informatiques - Notions fondamentales (9e édition)

Ce livre sur les réseaux s'adresse aussi bien aux personnes désireuses de comprendre les réseaux informatiques et les systèmes d'exploitation, qu'aux informaticiens plus expérimentés souhaitant renforcer et mettre à jour leurs connaissances. Le lecteur identifie les contextes d'accès aux réseaux d'aujourd'hui grâce notamment à des illustrations détaillant clairement les composants et technologies mis en jeu. De nombreux exemples reposant sur une approche client/serveur lui permettent de passer en revue les systèmes d'exploitation les plus courants, ainsi que les matériels associés. La tolérance de panne et le stockage sont également détaillés avec les différentes typologies de disque ainsi que les notions telles que NAS, SAN, zoning, Fibre Channel, FCoE ou encore iSCSI. Les protocoles de réplication entre baies sont également décrits ainsi que le fonctionnement de la déduplication pour les sauvegardes et le principe des WAAS. Une synthèse sur la virtualisation est proposée permettant au lecteur de bien comprendre les enjeux, les avantages et inconvénients apportés par les différentes solutions du marché. Avec une approche pragmatique, l'auteur permet ensuite au lecteur de mieux comprendre le modèle OSI en couches réseau de référence. Puis, de manière exhaustive, les principes de base sont présentés (normes, architectures courantes, câblages, codage des données, topologie, réseaux sans fil, interconnexions de réseaux, boucle locale optique de la fibre...) puis les différents protocoles qui comptent dans les réseaux informatiques (PXE, WOL, Ethernet, Wi-Fi, Bluetooth, ADSL, WiMax, téléphonie 2G à 5G...) sont déclinés d'un point de vue opérationnel sans noyer le lecteur dans un discours trop théorique. Une partie sur les orbites basses permet de donner une visibilité sur les solutions en cours et les projets à venir. Un panorama des objets connectés IoT est également proposé. Les couches basses sont décrites de façon détaillée en proposant de nombreuses illustrations sur la connectique et les matériels utilisés (codage, signaux, connectique coaxiale, cuivre, fibre). La configuration réseau est examinée pour Windows, Linux, macOS, iOS et Android. Les méthodes d'accès au support CSMA/CA, CSMA/CD ainsi que le jeton passant sont expliqués. D'un point de vue réseau, les équipements agissant au niveau des différentes couches OSI sont examinés : répéteur, pont, routeur, passerelle. L'algorithme du Spanning Tree ainsi que le fonctionnement des VLANs sont expliqués au travers d'exemples détaillés. Le fonctionnement de VSS et les protocoles liés au routage (RIP, OSPF, BGP, HSRP) sont passés en revue. Des exemples de configuration sont proposés au travers de Packet Tracer et les technologies FDDI, ATM, SONET et autres relais de trames sont également étudiés...

04/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Benoni

Benoni est le premier volet d'un dyptique qui tient une place à part dans l'oeuvre de Knut Hamsun. Sans doute y retrouve-t-on la grande nature du Nordland, ses forêts, sa faune et sa flore, la mer, les nuits translucides de ses étés, la pesanteur de ses journées d'hiver ; de même y renoue-t-on connaissance avec un type d'analyse psychologique qui a fait école depuis, où tout n'est que suggéré par approches de biais, demi-teintes, gestes ébauchés et retenus, élans du coeur arrêtés d'une parole. Cependant, Knut Hamsun y aborde de front, pour la première fois, ce qui deviendra une des préoccupations majeures de toute son oeuvre, un des problèmes essentiels aussi de la société scandinave : l'affrontement entre une culture rurale traditionnelle avec son éthique et ses valeurs typiques, et le monde de la ville, le capitalisme, l'argent. Autour de Mack de Sirilund gravite un microcosme qui accuse fortement le contrecoup de cet antagonisme : l'argent, nouveau maître, fustige insolemment parvenus aussi bien que mainteneurs de traditions, sans que l'on sente percer encore l'option résolument conservatrice que Knut Hamsun adoptera un jour. En second lieu, si l'amour joue, ici comme dans les autres romans hamsuniens, un rôle de premier plan, c'est en un camaïeu de gris qui a quelque chose de poignant dans son mélancolique bilan d'échecs et de ratés : Benoni et Rosa, Svend et Ellen, Nikolaï et Rosa font tour à tour l'expérience navrante de l'impossibilité d'aimer et d'être aimé sans retour. Violence ou timidité, cynisme ou naïveté, mépris ou sensualité, rien ne paraît devoir triompher d'obstacles insurmontables jamais dits, qui font de ce livre un lamento pudique et feutré. Enfin, en bon Scandinave conscient des très lointains tropismes de son peuple, Hamsun a mis en scène ici, plus clairement que nulle part ailleurs, le seul vrai personnage de son oeuvre, ce Destin inexorable et fantasque qui se plaît cruellement à flétrir les corps comme il ride les coeurs. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890. la Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Benoni, et Rosa, le second volet du dyptique, ont été publiés en Norvège en 1908. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

06/1980

ActuaLitté

Littérature étrangère

La Dernière joie

Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans Sous l'étoile d'automne et Un vagabond joue en sourdine. Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire. Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ? ) que comme une réelle aversion. On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La " dernière joie " n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. La Dernière joie fut publiée en Norvège en 1912, trois ans après Un Vagabond joue en sourdine et six ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

ActuaLitté

Romance sexy

High School Revenge

Règle n° 1 : ne pas tomber amoureux de sa proie... En plus d'être la star du lycée, Kenan Adams est également un prodige du basket. Ce sport est le seul domaine où il exerce un minimum de contrôle sur sa vie chaotique, et il s'y dévoue corps et âme. Alors le jour où il se fait voler sa place de capitaine par Mason, l'un de ses coéquipiers, il décide de se venger. Rayer sa voiture de luxe ? Trop facile. Coucher avec la fille dont Mason est amoureux depuis le collège ? Déjà fait... Non, il y a mieux, beaucoup mieux pour atteindre son ennemi en plein coeur : Kenan va séduire sa petite soeur, d'un an plus jeune qu'eux, lui prendre sa virginité et la larguer brutalement. Angel a de grands yeux innocents, elle se cache derrière son violon et ses vêtements informes, elle n'est clairement pas de taille à résister à Kenan ! Du moins, c'est ce qu'il croit... Il pourrait bien se retrouver face à une adversaire farouche, sur un terrain qu'il ne maîtrise absolument pas : celui du coeur. A propos de l'autrice Derrière le pseudo Fanny Twice, il y a deux autrices : Fanny DL et Fanny Najöy. Elles se sont rencontrées sur une plateforme d'écriture où le coup de coeur a été immédiat. En plus d'avoir de nombreux points en commun (leur prénom par exemple), elles ont le même style d'écriture et la même passion pour la romance. Sur un coup de tête, elles décident d'écrire un livre ensemble, et six mois plus tard l'aventure était lancée ! Avis de lecteur. rice. s : "Cette histoire est aussi douce qu'enivrante. Le fil conducteur est tout sauf linéaire ce qui nous permet de rester surpris tout au long de notre lecture. Ce qui est certain, c'est que je vais découvrir d'autres de leurs romans avec plaisir tant celui-ci m'a plu ! Une plume fluide et efficace, je vous le recommande à 10000%". leslivresdabord " "On plonge avec ce livre dans une romance feel-good totalement addictive. J'ai passé un excellent moment en compagnie de Kenan et Angel. L'ambiance campus US fait (encore une fois) ses preuves, un classique indémodable dont on ne se lasse pas". leafeon_shelf "Un vrai plaisir que cette romance lycéenne entre le basketteur populaire et la discrète musicienne, vibe (de plaisir ! ) films d'ados du début des années 2000 assurée ! " e. d. u. a. m

06/2024

ActuaLitté

Perrault

Miniconte le petit poucet

" Quand j'étais petite fille, j'ai lu le Petit Poucet en allemand. Ce conte me paraît maintenant très différent. Est-ce la langue française, ou bien les années qui ont passé ? Comment vais-je faire pour donner une âme à tous ces personnages ? L'ogre, gros, brutal, repoussant, mais aussi, niais et vulnérable. Le Petit Poucet, vif, agile, intelligent, qui va jusqu'à retourner la force de l'ogre contre lui-même ? Comment les sept frères peuvent-ils retourner vivre chez leurs parents après tout ce qu'ils leur ont fait subir ? Je prends mes pinceaux, mes couleurs et me lance à la poursuite de ce monde cruel, cherchant à répondre à toutes ces questions. " Katja Gehrmann

11/2022

ActuaLitté

Perrault

Le petit chaperon rouge

Le Petit Chaperon Rouge doit apporter une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand, mais elle rencontre le grand méchant loup ! Le conte illustré du Petit Chaperon Rouge, dans une nouvelle collection, à faire découvrir aux tout-petits, avec un petit rituel pour bien dormir !

05/2023

ActuaLitté

Histoire de France

L'affaire Chapelant, l'autre vérité

Qui n'a pas été marqué par le film de Stanley Kubrick "Les sentiers de la gloire" ou meurtri par la vision de ces poilus fusillés pour l'exemple. Le martyr dans cet ouvrage, c'est Jean-Julien Chapelant, originaire d'Ampuis (69), exécuté le 11 octobre 1914 au hameau des Loges à Beuvraignes près de Roye (80). L'auteur vous fait revivre les derniers moments de ce jeune lieutenant, le chaos de la France en septembre 1914, la retraite de milliers de fantassins humiliés par l'artillerie allemande dans l'Aisne et l'Oise... Après l'éphémère succès des français sur la Marne, les fleurons des régiments d'infanterie ont connu la déroute dans la Somme. L'Etat-Major dépassé cherchera des boucs émissaires comme Chapelant. A l'aube de son conseil de guerre spécial, les paroles du lieutenant-colonel Didier, réitérant ses menaces aux juges, sont claires : "Vous entendez Gaube, il faut me le fusiller". Les mitrailleuses de Chapelant ont enrayé l'offensive des Poméraniens sur Paris et de clouer au sol 450 Allemands, pourquoi le cacher ? Les pièces de ce dossier ont été falsifiées, les témoins à décharge écartés, les faits de gloire attribués à d'autres. Pour quelle raison a-t-il été exécuté en dépit d'aucun code de justice militaire ? Pourquoi l'avoir inhumé dans une fosse commune aux Loges puis exhumé, transféré en catimini dans un autre lieu connu ? Comment l'affaire Chapelant alimentera ce parjure et la camarilla anti-Joffre durant toute la Grande guerre ? Pourquoi Henri Guernut représentant la Ligue de Défense des Droits de l'Homme dut lutter dès 1919, contre les réseaux résurgents de l'Affaire Dreyfus ? Comment le Général de division Demange attéré, exigera de surseoir à l'exécution du blessé ligoté sur un brancard ? Un imbroglio auquel le chef de corps du 98e R.I répondit : trop tard ? Chapelant a été reconnu "mort pour la France" le 9 novembre 2012. Il est le seul Poilu à l'être ainsi depuis 1934, pourquoi ? Christian Rollat répond à toutes ces interrogations. La stèle légitimement élevée pour Chapelant en 2014, sur le lieu de son exécution en présence des autorités nationales de l'Etat et de la région Picarde ne soulève aucune contestation. Nul ne s'oppose désormais à lever sa condamnation. Puisse ce livre y contribuer et engendrer d'autres reconnaissances.

10/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

Crise et avenir de la démocratie

" Ce qui, pour les pouvoirs publics, est désormais primordial, c'est leur efficacité et leur continuité. Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde. Sous peine de devenir un peuple périmé et dédaigné, il nous faut, dans les domaines scientifique, économique, social, évoluer rapidement. [...] Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions. La nécessité de rénover l'agriculture et l'industrie, de procurer les moyens de vivre, de travailler, de s'instruire, de se loger, à notre population rajeunie, d'associer les travailleurs à la marche des entreprises, nous pousse à être, dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs ", expliquait le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour justifier et fonder le passage à une cinquième République. C'était il y a soixante ans, et on ne saurait mieux décrire la situation d'aujourd'hui, mot pour mot, à la réserve près que la population " rajeunie " d'alors a beaucoup vieilli. Elle voit cette exigence " d'efficacité et de continuité " s'illustrer de nos jours dans des régimes comme celui de la Chine, aux antipodes de l'évolution qu'a connue notre République. A force de se vouer à toutes sortes d'ayant-droits, privilégiant l'égalité et la fraternité, celle-ci a perdu des degrés de liberté. Pire, s'étant ainsi soumise au " jamais assez ", elle passe (injustement) pour inefficace. Comment " être dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs" sans rien changer au " modèle français " est devenu un problème insoluble, causant durant trente ans l'essai décevant et discontinu de toutes les formules politiques envisageables, jusqu'à devoir finalement opter entre celles qu'on n'envisageait pas, et choisir enfin l'audace. Tout se passe comme si les démocraties étaient prises à contre-pied dans le monde présent : par l'évolution technologique qui dépouille l'autorité de tout magistère au profit des individus, par les forces qui orientent le monde, et sur lesquelles le suffrage n'a guère prise. Au regard de cette mutation globale, les fautes et carences qui expliqueraient la crise de la démocratie dans tel ou tel pays sont secondaires. Elle est le symptôme d'une transformation d'ensemble qui met partout en cause les formes et principes de la gouvernance. Ayant cependant à l'esprit que " le reniement de l'idéal démocratique de dignité, d'égalité et de respect de la personne humaine " serait nécessairement une nouvelle fois ta matrice d'une régression dramatique de l'humanité, la Fondation Prospective et Innovation et la Revue Futuribles concourent par le présent livre à frayer les chemins d'un avenir pour la démocratie. " C'est en un temps où il lui fallait se réformer ou se briser que notre peuple, pour la première fois, recourut à la République ", observait de Gaulle le 4 septembre 1958. Ce souvenir fécondait ce jour-là la création de la Ve République. Il reste germinal en 2018.

02/2018

ActuaLitté

Religion

La passion de Husayn ibn Mansûr Hallâj. Tome 3, La doctrine de Hallâj

Tome I: Husayn ibn Mansûr Hallâj, martyr mystique de l'amour inconditionnel de Dieu, éprouvé jusqu'à la damnation volontaire, fut exécuté à Bagdad le 26 mars 922. Sa figure, sa présence accompagnèrent Louis Massignon (1883-1962), l'un des plus grands maîtres de l'orientalisme occidental au XXe siècle, depuis sa découverte du saint en 1907, qui conduisit à la rédaction de sa thèse principale de doctorat, jusqu'à la publication du grand ouvre dans cette édition posthume, considérablement augmentée de tous les compléments et rajouts qui furent le fruit d'une incessante quête. Tome II : Mars 1907, Massignon prépare au Caire un plan de recherches archéologiques et dans les textes qu'il réunit sur l'histoire du Khalifat à Bagdad "la physionomie d'al Hallâj ressortait, avec une puissance qui écrivait Massignon me frappa : le plus beau cas de passion humaine que j'eusse encore rencontré, une vie tendue tout entière vers une certitude supérieure. Le désir me vint de pénétrer, de comprendre et de restituer cet exemple d'un dévouement sans conditions à une passion souveraine". "Il n'est pas question de prétendre ici que l'étude de cette vie pleine et dure, et montante, et donnée m'ait livré le secret de son cour. C'est plutôt lui qui a sondé le mien ; et qui le sonde encore". Tome III : L'expérience hallagienne de Louis Massignon, expérience christique et messianique, modèle la conception qu'il se fait de l'islam et plus particulièrement du soufisme. "Tous ces documents remués n'ont pas affaibli mon impression primitive, mais l'ont fortifiée. Il y a vraiment une vertu, une flamme héroïque, dans cette vie ; dans la mort surtout; qui l'a scellée. J'ai été vivre, près de sa tombe, en son pays. A l'étudier, peu à peu, ici et là, je crois avoir assimilé quelque chose de très précieux et que je voudrais faire partager à d'autres. Heureux si d'autres que moi ressentent un jour, pour s'être familiarisés avec lui, ce désir pressant de s'imprégner de la Vérité pleine, non pas abstraite, mais vivante, qui est le sel offert à toute existence mortelle". Tome IV : "Ainsi commencé, par goût profane, pendant deux ans, cet ouvrage continué depuis par obéissance chrétienne, s'achève au bout de quatorze années. Et maintenant, me voici de nouveau à l'orée d'un désert : entendant le vent se lever, sur le seuil de la tente, entre les pierres du foyer, à la brise avant-courrière de midi ; heure bénie, où trois passants qui s'en allaient incendier une cité perdue, s'arrêtèrent, et offrirent à Abraham, leur hôte d'un instant, l'amitié divine".

03/2010

ActuaLitté

Religion

La Prophétie du Lion, tome 1

La Prophétie du Lion est le premier tome de la Saga '' Les Guerriers de l'Atlas '', qui narre les aventures de la fratrie Ben Bari Les cinq fils du clan Ben Bari vivaient en paix au milieu de leur famille, quand la mort de leur grand-père, Caïd en titre, vient bouleverser le cours de leur si paisible existence. Du jour au lendemain, ils doivent quitter la chaleur de leur foyer, poursuivis par 'Youssef Le Borgne', fils du Vizir 'Tahar Ben Kedab'. Le 'taleb Salah', guide spirituel de la tribu réunifiée de l'Atlas, leur révèle l'existence de la Prophétie du Lion, qui les concernerait directement. De la passion, des combats épiques, des scènes d'amour en terre d'Islam, de la trahison ... L'intrigue menée sur un rythme haletant, va vous guider au coeur du Maroc du onzième siècle, au pays des légendes, des exorcismes, des Djinns, des visions prophétiques, la vallée de l'Atlas, Marrakech et ses alentours ... Cette fable décrit les rouages d'une société guerrière où les valeurs chevaleresques, le respect, le courage, l'amour de la connaissance, étaient les traits principaux des guerriers de l'Atlas, sortis de leur montagne, dans un grondement de tonnerre, pour fonder un vaste Empire, qui fit date dans l'histoire de l'Humanité. Et, si l'islam n'était qu'amour ? Ce roman présente et vulgarise, une vision humaniste de l'Islam, ouverte sur le monde, loin des caricatures actuelles. Et, si l'islam que l'on présente comme une religion guerrière, n'était, au fond, qu'un message d'amour, dévoyé, à dessein, par certains ? Découvrez une galerie de personnages qui pratiquent une foi éclairée, qui gardent une distanciation par rapport aux écrits. La tribu de l'Atlas se réunit sous la bannière de la Justice, Dieu ne pouvant être ni l'otage, ni l'alibi d'aucun combat ici-bas, car le grand Allah sacralise la vie ; il n'est qu'amour infini. Le slogan unificateur des guerriers de l'Atlas est : " la foi, éclairée par l'intelligence " (emprunté par l'auteur à la Bible, St-Paul) Dans ce roman, les femmes ont un rôle déterminant. Elles participent aux côtés des hommes à la bataille pour abattre la tyrannie du Vizir, ne sont pas cantonnées dans des missions ou tâches subalternes : telle est la véritable place de la femme dans l'islam. Découvrez les scènes d'amour à l'oriental, les déclarations poétiques : " Quand la femme de l'Atlas sourit, c'est l'arc-en-ciel qui fleurit " (Marwan Ben Bari, élu de la prophétie) " La véritable gloire, ce n'est pas de remporter mille victoires ; mais savoir résister à la violence, lorsque notre coeur réclame vengeance '' (Skander Ben Bari, élu de la Prophétie)

04/2019

ActuaLitté

Cinéma

"J'ai écrit le rôle de ta vie". Correspondances avec Raimu, Fernandel, Cocteau, et les autres

En 1927, alors qu’il est professeur adjoint au lycée Condorcet à Paris, Marcel Pagnol prend un congé de l’Education nationale «pour cause de littérature». Deux ans plus tard, il triomphe au Théâtre de Paris avec Marius, premier volet de la trilogie marseillaise, où explose le génial Raimu. Pendant près de cinquante ans et jusqu’à aujourd’hui, Marcel Pagnol va être pour les Français l’auteur populaire par excellence, que ce soit au théâtre, en littérature ou au cinéma. A travers les lettres inédites rassemblées dans ce volume, on comprend justement l’influence décisive qu’a eue Pagnol dans les débuts du cinéma parlant, d’une rive à l’autre de l’Atlantique : il est alors un auteur à succès et comprend, avant tous les autres, la nécessité d’être à la fois scénariste, réalisateur et producteur. En quelques années seulement, il va incarner la modernité auprès de ses pairs, depuis Sacha Guitry qui, dans les années 1930, salue son talent de dramaturge mais se désole de son goût du cinéma, à Jean Cocteau qui, au début des années 1960, l’enjoint de se méfier de la télévision en ces termes : «Marcel ouvrirait sa porte à n’importe quel brave type.» Lire la correspondance de Pagnol, c’est traverser plusieurs époques, avec la douceur de l’avant-guerre, la douleur de l’Occupation puis le rapprochement avec l’allié américain ; c’est découvrir le vrai sens de l’amitié avec les copains de la première heure comme Henri Jeanson ou Vincent Scotto, mais aussi avec les camarades qu’on retrouve autour d’une bouillabaisse dans le petit port de Saint-Tropez (avec René Clair), à Bandol (avec Raimu), ou à Carry-le-Rouet (avec Fernandel). Ce sont parfois des coups de gueule homériques auxquels succèdent des réconciliations quasi amoureuses, des témoignages de soutien quand la critique se fait cruelle, ou simplement des échanges de points de vue sur tel projet, tel dialogue, telle technique ou tel matériel cinématographique. On y parle beaucoup de retrouvailles aussi, quand l’éloignement, la politique, le travail ou bien les femmes le permettront ! Et puis, il y a le Nouveau Monde, pas si lointain : Charles Boyer et Maurice Chevalier rêvent de faire venir à Hollywood le plus américain des réalisateurs marseillais, pour qu’il y rencontre tous ceux qui l’admirent, de John Huston à Preston Sturges et William Wyler. De 1928 à 1974, c’est ainsi toute une vie de cinéma qui défile devant nous, avec une verdeur et une authenticité que le temps n’a pas altérées. L’homme derrière la caméra apparaît plus que jamais dans toutes ses lettres de noblesse.

10/2015

ActuaLitté

Egypte

Grande Pyramide K 2019. La construction de la Grande Pyramide et la Nouvelle Histoire de l'Humanité dévoilées. Le grand livre.

Le livre Grande Pyramide K 2019 est une suite détaillée et avec beaucoup d'apports supplémentaires au film Grande Pyramide K 2019. Ce livre aurait pu être intitulé La nouvelle Histoire des Noirs, mais puisque les noirs ont changé le monde à jamais, cela devient la nouvelle histoire de l'Humanité. Fehmi Krasniqi est un blanc d'origine albanaise, naturalisé français. L'histoire des Noirs, depuis quelque 2 000 ans, a été écrite par les Blancs. Est-ce que c'est un énième blanc qui écrit l'histoire des Noirs ? Non. Cette fois-ci c'est différent ! Complétement différent. Fehmi Krasniqi n'a pas pu faire son film et son livre tout seul. Il a été aidé et guidé ! Il a été aidé et guidé par celui que certains appellent Dieu, d'autres, le Grand Créateur, le Grand Architecte, le Créateur de Tout, l'Entité Suprême, Le Maître de l'Univers, et toute une panoplie d'autres noms. Il est venu avertir l'humanité ! L'ignorer serait un manque d'intelligence, une anomalie. Et IL n'aime pas l'anomalie. IL effacera l'anomalie pour tout recommencer à zéro ! Des révélations totalement inédites qui lèvent enfin le voile sur le mystère de la Grande Pyramide de Khéops, de là découlera tout le reste. Ce livre nous oblige à repenser l'Histoire de l'humanité depuis 5 000 ans, autrement. Radicalement autrement ! Le puzzle est maintenant au complet. Beau, solide, comment dirait-on... en béton. Quelle est le but de ce livre ? Le but est simple mais le parcours, lui, est complexe. Le film Grande Pyramide K 2019 vient de la nuit des temps. Il vient en paix. Ce livre et ce film sont dédiés à l'humanité entière afin de s'unir autour de cette pyramide et d'avancer ensemble avec amour, paix et intelligence. Tel est le message. Telle est la mission de cette pyramide : être la source d'inspiration pour relever les défis qui nous attendent. Les défis qui attendent l'humanité entière. La maison croule sous nos yeux puisque les fondations sont mal construites depuis quelques siècles. Il est temps de rebâtir un nouveau foyer avec des fondations solides, en béton. Les fondations sont notre passé. Le passé de l'Egypte. L'humanité n'a pas de choix puisque le choix est binaire. Vrai ou Faux. 0 ou 1. Le premier l'amène nulle part, le deuxième l'amène vers la pérennité. Il est le temps de poser des questions, et des bonnes ! Le passé et le futur nous regardent, les yeux cloués, nous observent, silencieux. Que la paix, l'amour et l'intelligence règnent sur cette unique planète. Fehmi Krasniqi 2022

10/2022

ActuaLitté

Photographie

Daido Moriyama

Daido Moriyama, né à Osaka en 1938, n'est pas seulement un des plus grands artistes japonais contemporains ; son oeuvre photographique, ses écrits, la radicalité de sa démarche font de lui un des chefs de file du renouvellement international du langage photographique à partir des années 1970. A lire quelques-uns des noms ou titres qui jalonnent la carrière de Moriyama, on devine que son parcours artistique échappe aux conventions : Provoke (une revue), Scandalous (une exposition), Hysteric (une publication)... Ces termes ne renvoient pourtant en rien à une oeuvre niaisement sulfureuse ou complaisamment provocatrice, mais résonnent à la manière d'un manifeste postmoderne. Ainsi, à propos de Farewell Photography, livre majeur qu'il publie en 1972, Moriyama précise : "Certains trouveront ce titre sarcastique, mais en réalité il exprime mon animosité et mon discours d'adieu à une photographie trop satisfaite d'elle-même pour mettre en question sa propre signification. Cette photographie-là passe à côté de la réalité." Et la réalité que désigne ici l'artiste n'est pas celle assignée de longue date à la photographie, mais le substrat des violentes mutations que l'histoire du Japon a connues, de l'après-Deuxième Guerre mondiale aux dernières heures du XXe siècle. Graphiste de formation, Moriyama s'initie à la photographie auprès de Eikoh Hosoe, mais décide, dès l'âge de vingt-trois ans, de devenir photographe indépendant et de faire de Tokyo sa ville d'élection. Avec son ami le photographe et critique Takumi Nakahira, il fonde la revue Provoke, foyer de protestation politique et culturelle et laboratoire de recherches et d'expérimentations nouvelles pour la photographie. Exacerbant les pistes et les orientations que certains précurseurs, parmi lesquels William Klein et son célèbre Tokyo dont il reconnaît l'influence, avaient défrichées, Moriyama développe une esthétique dure et crue où la narration et l'illustration n'ont plus cours. Images fortement contrastées, flous, épreuves granuleuses, cadrages "sauvages", la photographie de Moriyama semble traversée par une pulsion vitale extrême qui scelle un refus absolu des normes établies de la prise de vue. Il affirme "prendre ses photographies plus avec le corps qu'avec les yeux" et renonce même parfois à l'obligation de la visée comme dans Hunter, série de paysages prise depuis sa voiture. Car l'oeil de Moriyama est nomade, il dérive au fil de la marche urbaine et saisit sans relâche des apparitions soudaines : visages, animaux, scènes de rue, façades, écrans vides, graffitis, tout fait signe pour composer une poétique abstraite et déroutante. Cette esthétique de l'instantané alliée à une volonté farouche de penser et vivre la photographie comme une expérience intime, une pratique quasi existentielle, ont ouvert des champs nouveaux et suscité une forme de libération de l'acte photographique que de très nombreux artistes savent devoir à Daido Moriyama.

11/2012

ActuaLitté

Sciences politiques

Tchad : démocratie, crimes, tortures et mensonges d'Etat. Autopsie d'un assassinat annoncé le 3 février 1999, programmé et exécuté le 3 février 2008

Au cours de ses études en France, le Député Ngarlejy Yorongar a eu l'occasion d'avoir, en 1976, un collègue de stage à la préfecture de l'Oise (Beauvais) venant de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA). Celui-ci deviendra, plus tard, le Premier Ministre de France. Tout comme 1978-1979, il fut le condisciple de l'Université de Paris X Nanterre de M. Paul Stéphane Nicolas Sarkozy De Nagy-Bosca élu Président de la République Française. Agé de 60 ans, le Député Ngarlejy Yorongar a échappé plusieurs fois à la mort par tortures et notamment par balle au cimetière de Ngonbah à N'Djaména où les tueurs à gages d'Idris Déby l'ont conduit dans le dessein de l'exécuter froidement dans la nuit du 21 au 22 févier 2008 après l'avoir kidnappé, le 3 février 2008 à son domicile. Après avoir tiré deux balles dans la direction de sa tête dans le but de la broyer afin de le rendre méconnaissable. Le laissant pour mort, ils s'en sont allés tombaux ouverts vers N'Djaména avec la certitude d'avoir accompli leur sale besogne. Le Député Ngarlejy Yorongar s'est relevé et a pris la direction de Kousséri jusqu'à Maroua pour finir à Yaoundé où le gouvernement français l'a contacté pour lui proposer l'asile politique qu'il a poliment décliné, estimant que sa place est au Tchad pour continuer son combat. Accompagné par la Sénatrice française, l'Honorable Alima Boumediene-Thierry, membre du comité français de l'Union Interparlementaire de Genève, le Député Ngarlejy Yorongar est arrivé, en décembre 2008, à N'Djaména. Etant tombé, entre-temps, gravement malade, il s'est vu refuser le visa d'entrée en France où l'attendait son médecin du Centre Primo Lévi spécialisé en soins et soutien aux personnes victimes de la torture politique et physique. Condamné ainsi à une mort certaine, il est toutefois évacué par trois médecins à une clinique de Bruxelles où l'Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) a confirmé une thrombose dans son cerveau et un traumatisme au cou, thrombose et traumatisme consécutifs aux coups de crosse qu'il a reçus à la tête. Le Député Ngarlejy Yorongar que ses fans appellent affectueusement " Député des 301 puits de pétrole ou Cabri mort, etc. " raconte ici avec force les détails de son enlèvement, le 3 février 2008, par la garde présidentielle, sa séquestration dans une des prisons secrètes sise dans le jardin privé d'Idriss Déby à Farcha ; la mort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, les atroces tortures subies par Lol Mahamat. Choua, ancien chef de l'Etat du Tchad, le rôle de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et celui du dispositif militaire français Epervier dans cette tragédie.

05/2010

ActuaLitté

Religion

Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège

Le Vatican a toujours été un acteur des relations internationales - mais un acteur des plus singuliers. Ainsi, en 1935, à un ministre qui lui suggérait d'assouplir sa politique envers l'Eglise, Staline aurait répondu, péremptoire et méprisant : "Le Vatican ? Combien de divisions ?" Quatre-vingts ans plus tard, toujours pourvu de ses seuls gardes suisses, le Vatican continue cependant d'affirmer son influence, occupant la scène médiatique, sollicitant les intelligences de tous horizons, sur le mode spéculatif comme sur le mode polémique, mobilisant toujours les arts et, surtout, excitant plus que jamais la curiosité du monde entier. En mars et avril derniers, la renonciation de Benoît XVI et l'élection du pape François, premier pontife jésuite et non européen, n'ont été que le dernier épisode pour le moins inattendu d'une histoire mouvementée, souvent tramée dans le secret. Ce dictionnaire nous fait entrer dans un monde à part, avec ses codes, ses institutions, ses personnages, ses usages, sa geste, ses grandes aventures et ses petites misères. Le Vatican est tout à la fois récent (il n'apparaît qu'en 1870 et n'est reconnu comme Etat souverain qu'en 1929) et séculaire (il est fondé, au sens propre comme au sens figuré, sur le tombeau de l'apôtre Pierre, compagnon du Christ) ; petit (44 ha) et immense (son rayonnement est planétaire) ; réservé à quelques privilégiés (seulement 3 000 personnes y travaillent) et la patrie spirituelle de foules innombrables (plus d'un milliard de fidèles) ; solennel (les cérémonies les plus grandioses y sont célébrées) et prosaïque (on y fait la cuisine, on y entretient plusieurs dizaines de voitures, on y regarde le Calcio) ; un foyer d'héroïsme (la plupart des papes qui y ont résidé ont été béatifiés) et un nid d'intrigues dont certaines, impliquant les officines italiennes les plus douteuses, ont défrayé la chronique. Bref, un univers à la fois trouble et lumineux, exemplaire et inquiétant. L'ouvrage traite du Vatican sous ses aspects historiques, politiques, artistiques, mais aussi financiers, sociologiques et institutionnels. Il explore ses rouages internes, relatifs notamment au fonctionnement des conclaves, analyse ses relations avec les autres Etats, évoque son influence dans le monde, ses forces, ses faiblesses et ses erreurs... Il aborde des questions très diverses comme celles des codes vestimentaires des papes, de leur alimentation, de la vie quotidienne au sein de cet Etat, du rôle de chacun de ses protagonistes, des employés aux cardinaux, sans oublier celle des femmes dans les structures de la curie romaine. Ce dictionnaire a été conçu, sous la direction de Christophe Dickès, par une équipe de quarante-six auteurs de sept nationalités différentes (France, Italie, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Pologne, Suisse), représentative d'une nouvelle génération d'historiens vaticanistes.

10/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

LA NOUVELLE HISTOIRE D'ISRAEL. Essai sur une identité nationale

Le temps est venu d'écrire la nouvelle histoire d'Israël. Une histoire nouvelle, car, depuis que les archives couvrant les années de fondation de l'Etat ont été ouvertes, le débat historiographique fait rage, avec une violence inégalée en tout autre pays. Des cénacles universitaires aux grands quotidiens, historiens et témoins disputent de questions essentielles pour l'identité nationale et l'avenir du pays : dans quelles conditions le foyer national juif - le Yichouv - s'établit-il en Palestine au XIXe siècle et au XXe siècle dans une terre déjà habitée ? Quelle fut l'attitude des dirigeants du Yichouv face au génocide des Juifs d'Europe, puis à l'égard des survivants ? Quelle fut la nature exacte de la proclamation de l'Indépendance le 15 mai 1948 : visait-elle la création d'un Etat spécifiquement juif, ou les Arabes de Palestine y avaient-ils une place ? Israël pouvait-il être juif et démocratique, laïque et moderne tout en refusant la séparation de la religion et de l'Etat ? Ce débat historiographique marque le délitement du récit national sioniste qui tenait lieu jusqu'à hier d'identité consensuelle. Han Greilsammer en restitue l'ampleur, les origines comme la portée (Première partie : Nouvelle histoire : la rupture). Mais la querelle des historiens ne s'explique pas seulement par l'ouverture des archives : celle-ci n'a fait qu'activer celle-là. Bien que les archives pour les périodes suivantes demeurent inaccessibles, les chercheurs remettent également en cause le récit des événements, de 1948 à l'assassinat de Rabin. Car ils ont tous, comme citoyens, participé à des conflits - glorieux et unanimistes comme la guerre des Six-jours, contestés et traumatisants telles la guerre au Liban ou la répression de l'Intifada. Témoins, ils posent, à partir des événements dont ils sont les contemporains et les acteurs, des questions qui reflètent les affrontements à propos de la reconnaissance de l'Autre palestinien et de l'avenir du pays. Des questions et des débats qu'Ilan Greilsammer noue dans une histoire nouvelle (Seconde Partie : les temps forts de l'Etat d'Israël : 1948-1996). En sorte que le lecteur découvre le fil qui court entre colloques d'historiens et réactions du grand public : Israël, au regard de son histoire, doit-il, peut-il être un Etat sans identité juive, un Etat comme les autres ? On l'aura compris : cet ouvrage pionnier, sans équivalent dans aucune autre langue, reconduit la crise d'identité nationale à la spécificité d'Israël : comment écrire l'histoire d'un Etat où histoire et mémoire collective se confondent, où les témoins se font historiens, où les historiens sont à la fois des chercheurs soucieux de rigueur scientifique et des citoyens en quête de la paix ?

05/1998

ActuaLitté

Histoire internationale

L'extraordinaire destin de Milda Bulle, une pasionaria rouge

Milda Bulle fut une figure de la révolution russe et des débuts du régime soviétique. Partie de Lettonie, militante, combattante, gradée, décorée, apparatchik du parti communiste à Moscou, féministe, oratrice, auteure de livres de propagande, promotrice de la culture, elle fut, en 1938, victime des purges staliniennes. Le drame d'une militante prise au piège de sa fidélité. Aujourd'hui bien oubliée, Milda Bulle (prononcer "Boulé") fut pourtant une des figures exceptionnelles de la révolution d'Octobre et des débuts du régime soviétique. Partie d'un hameau de Courlande, en Lettonie, devenue militante, puis combattante, armes à la main, lors de la guerre civile dans le Caucase, passée par l'Iran pour y enfiévrer une révolution, gradée (elle fut l'une des premières à porter le titre de kombrig, équivalent à général de brigade), décorée, apparatchik dans les organes du pouvoir à Moscou, féministe, oratrice, auteure d'ouvrages de propagande, promotrice de la culture, de deux théâtres et d'un opéra dans la république de Bachkirie (entre Volga et monts d'Oural), Milda fut, en 1938, victime des purges staliniennes. Pourquoi s'intéresser à Milda, pasionaria rouge ? Son histoire, fascinante par bien des aspects, ne s'inscrit pas dans la lignée des récits biographiques habituels. Elle n'est pas une personne célèbre, ancrée dans la mémoire de ses "pays" et descendants, dont les exploits ont laissé de nombreux témoignages. Elle n'est pas non plus l'une de ces anonymes, à l'existence banale, dont le parcours sans relief révèle l'air du temps, un quotidien toujours si difficile à saisir ? S'agirait-il encore d'un personnage émouvant dont on pourrait suivre avec empathie les accidents de l'existence ? La vie de Milda est tumultueuse, ponctuée de hauts et de bas. Ce que nous savons d'elle par les documents ou les renseignements divers nous informe beaucoup plus sur les soubresauts de l'histoire que sur la platitude du quotidien. Son enthousiasme pour une cause et son engagement corps et âme, au seuil de sa vie adulte, pour un monde meilleur, jusqu'à son glissement dans une dérive totalitaire qui finit par se retourner contre elle et la broyer. La trajectoire et la fin tragique de Milda suscitent l'admiration et la compassion. Mais sa docilité et son allégeance au pouvoir soviétique, son "suivisme" tapageur, n'entraînent en rien l'adhésion. Le drame d'une militante prise au piège de sa fidélité. L'auteur, ethnologue spécialiste de l'Iran, a "rencontré" Milda de manière incongrue au cours de ses recherches et ne l'a plus lâchée. Il retrace ici, avec beaucoup de précision et non sans humour, son fabuleux destin. Le livre est aussi un passionnant carnet d'enquête. Christian Bromberger raconte toutes les étapes de sa recherche sur ce personnage méconnu et médite sur les raisons de son oubli.

12/2018