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Simon Hagemann

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Romans historiques

Les aventures de Jack Aubrey Tome 2 : L'Ile de la Désolation ; Fortune de guerre ; La Citadelle de la Baltique ; Mission en mer Ionienne

Deuxième volume de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Comprend les titres : L'Ile de la Désolation, Fortune de guerre, La Citadelle de la Baltique et Mission en mer Ionienne. Avec une préface du journaliste Laurent Joffrin. DEUXIEME VOLUME DE LA SAGA JACK AUBREY : Suite des aventures maritimes du capitaine Aubrey et du docteur Stephen Maturin, chirurgien et agent secret de Sa Très Gracieuse Majesté, du Pacifique à la Baltique, des côtes de Nouvelle-Angleterre aux rivages méditerranéens... Jack Aubrey est devenu un homme clé dans la hiérarchie de la Royal Navy. Envoyé en mission à Botany Bay (l'actuelle Australie) pour régler le problème délicat d'une révolte des colons britanniques, il lui faut, avant d'atteindre les antipodes, affronter une épidémie de typhus, puis, au large du cap de Bonne-Espérance, combattre un énorme vaisseau hollandais qui le contraint de faire relâche aux Kerguelen, l'île de la Désolation qui appartient à la France napoléonienne... L'Ile de la Désolation Jack Aubrey, devenu un personnage important dans la hiérarchie de la Royal Navy, est chargé de se rendre à Botany Bay (dans l'actuelle Australie). Il doit y régler le problème délicat posé par le célèbre capitaine Bligh qui, après avoir provoqué une première mutinerie sur la Bounty, est maintenant responsable d'une révolte des colons britanniques. Mais avant de toucher les antipodes, il lui faudra affronter une épidémie de typhus en Atlantique, puis, au large du cap de Bonne-Espérance, un énorme bâtiment hollandais qui l'oblige à descendre très au sud et, après s'en être débarrassé au terme d'un combat dantesque, à faire relâche aux Kerguelen, l'île de la Désolation. Fortune de guerre Aubrey a enfin atteint Botany Bay où l'envoyait sa mission. De là, il part pour Java où la frégate La Flèche l'embarque pour le ramener - avec Maturin et leurs habituels compagnons - en Angleterre. Un incendie survenu à bord en fait des naufragés. Recueillis par la frégate anglaise Java, ils doivent faire face à la frégate américaine Constitution. En effet, l'état de guerre règne à nouveau entre la vieille Angleterre et les jeunes Etats-Unis. Capturés, ils débarquent à Boston d'où ils s'enfuient pour passer à Halifax, au Canada. La Citadelle de la Baltique A la suite de demêlés sanglants avec les services secrets américains et français, Aubrey et Maturin traversent l'Atlantique et rejoignent l'Angleterre après avoir échappé à deux goélettes corsaires américaines. Ils reçoivent pour mission de débarquer dans une forteresse ennemie stratégiquement située en mer Baltique (qui permet l'accès aux stocks de bois nécessaires à la construction navale), afin de la faire abandonner par sa garnison... catalane. Mission accomplie, c'est en transportant ces troupes vers l'Espagne que Aubrey fait naufrage sur la côte bretonne. Capturés, Maturin et lui se retrouvent prisonniers de l'armée française. Mission en mer Ionienne De retour en Angleterre après quelques mois de captivité en France, Aubrey et Maturin repartent pour la Méditerranée. Ils ont pour tâche principale d'établir des alliances dans les îles grecques de la mer Ionienne contre l'Empire ottoman. Mais auparavant, ils feront escale à Gibraltar et Minorque, rendront visite à l'escadre qui tient le blocus de Toulon et attaqueront des bâtiments français réfugiés à Tunis... UN CLASSIQUE DE LA LITTERATURE MARITIME : Découvrez la nouvelle édition des Aventures de Jack Aubrey. Ces romans historiques vous plongeront dans un univers maritime à l'époque des guerres napoléoniennes. Maître à bord est le premier tome de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Ce volume comprend les romans suivants : L'Ile de la Désolation, Fortune de guerre, La Citadelle de la Baltique, Mission en mer Ionienne. Ce livre d'aventure a été préfacé par le journaliste Laurent Joffrin. Plongez dans un roman historique passionnant et dépaysant. Les Aventures de Jack Aubrey est un livre d'aventure de Patrick O'Brian présenté par Dominique Le Brun et préfacé par Laurent Joffrin. PATRICK O'BRIAN, UN ECRIVAIN MARQUE PAR LA MER : Né en 1914 en Irlande, Patrick O'Brian est mort le 2 janvier 2000. Après avoir écrit de nombreux poèmes, nouvelles et romans et traduit en français de grands auteurs (Simone de Beauvoir, Joseph Kessel, Louis Aragon ...), il inaugure en 1969, avec Maître à bord, une remarquable saga maritime qui fait référence. Ce livre d'aventure est préfacé par Laurent Joffrin, journaliste, essayiste et romancier, qui a aussi été directeur du Nouvel Observateur et de Libération. Féru de navigation, il s'est également intéressé à la stratégie navale et à l'histoire maritime. Il a notamment publié Les Batailles de Napoléon (Seuil, 2000), et Les Grandes Batailles navales. De Salamine à Midway, (Seuil, 2005), ouvrage dans lequel il raconte, par le prisme journalistique, huit grandes batailles navales.

04/2024

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Romans historiques

Les aventures de Jack Aubrey Tome 3 : Le port de la trahison ; De l'autre côté du monde ; Le revers de la médaille ; La lettre de marque

Troisième volume de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Comprend les titres : Le Port de la trahison, De l'autre côté du monde, Le Revers de la médaille et La Lettre de marque. Préface de l'écrivaine Christel Mouchard. TROISIEME VOLUME DE LA SAGA JACK AUBREY : La Valette, port sur l'île de Malte, constituant un bastion britannique en Méditerranée, serait-il le port de toutes les trahisons ? Chaque fois que Jack Aubrey appareille pour une mission délicate, les Français, ennemis de toujours, se tiennent en embuscade... La Surprise navigue ensuite vers le Pacifique pour venir à bout d'une frégate américaine, le Norfolk, qui sème la terreur chez les baleiniers anglais. Mais le navire de Jack Aubrey, après plusieurs décennies de loyaux services pour la Couronne, est condamné. Jusqu'à ce que, grâce à Maturin, ami plein de ressources, La Surprise entame de nouvelles aventures... Le Port de la trahison La Valette - port de Malte constituant un bastion britannique en Méditerranée - est le port de toutes les trahisons, les vraies et les fausses. Pour ce qui est des vraies : chaque fois que Jack Aubrey appareille pour une mission délicate, que ce soit en mer Rouge, en Adriatique ou vers le mystérieux port barbaresque de Zambra, les Français se tiennent en embuscade. Il y a forcément un traître à La Valette. Quant aux fausses trahisons : quels sont les véritables liens qui se sont tissés entre le docteur Stephen Maturin et la sublime Laura Fielding ? De l'autre côté du monde L'autre côté du monde, ce sont les immensités du Pacifique telles que le fameux navigateur James Cook les a explorées lors des trois expéditions menées entre 1768 et 1778. Depuis, seuls des baleiniers britanniques fréquentent ces eaux, et justement, la puissante frégate américaine Norfolk est en train de les détruire les uns après les autres, s'emparant de leurs précieuses cargaisons. L'Amirauté envoie Jack Aubrey et sa fidèle Surprise au secours des intérêts de la Couronne. Le Revers de la médaille Non seulement la bonne vieille Surprise, le navire de Jack Aubrey, est venue à bout de la frégate américaine qui semait la terreur chez les baleiniers anglais du Pacifique, mais elle profite de son voyage de retour en Angleterre pour capturer un redoutable corsaire franco-américain. Mais une fois à terre, Jack Aubrey se laisse prendre à une manipulation politico-financière qui l'amène à être poursuivi pour fraude en Bourse. La Lettre de marque L'incroyable s'est produit : Jack Aubrey, le héros national, a été condamné pour fraude en Bourse ; il est même passé au pilori et bien entendu exclu des listes d'avancement de la Royal Navy. Seule consolation : la Surprise, que son grand âge condamne au retrait du service, est rachetée par Stephen Maturin (qui vient de bénéficier d'un bel héritage) et armée pour la guerre de course. Mieux, elle est dotée d'une " lettre de marque " qui la charge d'une mission spéciale pour le compte de la Couronne. UN CLASSIQUE DE LA LITTERATURE MARITIME : Découvrez la nouvelle édition des Aventures de Jack Aubrey. Ces romans historiques vous plongeront dans un univers maritime à l'époque des guerres napoléoniennes. Maître à bord est le premier tome de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Ce volume comprend les romans suivants : Le Port de la trahison, De l'autre côté du monde, Le Revers de la médaille, La Lettre de marque. Ce livre d'aventure a été préfacé par l'écrivaine Christel Mouchard. Plongez dans un roman historique passionnant et dépaysant. Les Aventures de Jack Aubrey est un livre d'aventure de Patrick O'Brian présenté par Dominique Le Brun et préfacé par Christel Mouchard. PATRICK O'BRIAN, UN ECRIVAIN MARQUE PAR LA MER : Né en 1914 en Irlande, Patrick O'Brian est mort le 2 janvier 2000. Après avoir écrit de nombreux poèmes, nouvelles et romans et traduit en français de grands auteurs (Simone de Beauvoir, Joseph Kessel, Louis Aragon ...), il inaugure en 1969, avec Maître à bord, une remarquable saga maritime qui fait référence. Ce livre d'aventure est préfacé par Christel Mouchard. Après une année passée sur un voilier de 8, 50 mètres à l'est de la Méditerranée et en mer Rouge, elle a travaillé dans la presse et l'édition. Elle écrit sur le thème de l'aventure au féminin depuis 1985 (notamment Aventurières en crinoline, Seuil, 1985, et Elles ont conquis le monde, les grandes aventurières, 1850-1950, Arthaud, 2006). Son dernier livre, L'Aventurière de l'Etoile, (Tallandier, 2020) est un essai biographique sur Jeanne Barret, passagère clandestine de l'expédition Bougainville.

04/2024

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TRAVAUX SUR LA MEMOIRE

Les absents. Robert Créange, partisan de la mémoire

Le 16 août 1942, deux enfants cachés sur le bord de la route voient disparaitre leurs parents dans une voiture allemande. Robert et Françoise, alors âgés respectivement de 11 et 13 ans, attendront en vain leur retour. La sociologue Claire Lévy-Vroelant recueille le récit de vie de Robert Créange, grande figure d'un engagement politique et pour la mémoire de la déportation. Le 16 août 1942, non loin de la ligne de démarcation, deux enfants cachés sur le bord de la route voient disparaitre leurs parents dans une voiture allemande. Robert et Françoise Créange, alors âgés respectivement de 11 et 13 ans, attendront en vain leur retour. Comment survivre à des questions qui n'obtiendront jamais de réponse ? Comment mener sa vie quand elle est précocement chargée d'un tel héritage ? Comment dire, comment raconter ? Et pourquoi, pour qui le faire ? Françoise Créange a déposé son témoignage au Mémorial de la Shoah en 1997, elle a accompagné son frère aux commémorations et aux cérémonies où il officiait, elle a relu ses discours sans pour autant développer son goût pour le souvenir. Robert, lui, en a fait sa raison de vivre. Il a fini par accepter, trois quarts de siècle plus tard, de raconter sa vie à une sociologue obstinée. La sociologue se trouve être une lointaine parente de la famille Créange-Salomon. Cousine éloignée, d'une génération plus jeune mais nourrie des mêmes images, mêmes clichés, mêmes plaisanteries et mêmes silences face à un passé indicible. Une première intrigue se noue ici, dans la construction progressive, entre les deux protagonistes, d'un espace de paroles singulier. Parole courtisée, livrée dans le trouble et dans les pleurs, déclamée ou murmurée, qui se cherche sans toujours se trouver, parole traçante, glaçante, hilare, pudique, mutine, suivant le fil des souvenirs perdus et retrouvés et reconstitués. Car la mémoire n'en finit pas de travailler et, si comme Robert Créange, nous acceptons ses ruses et ses revirements, ses tyrannies et ses délices, c'est que nous continuons d'être vivants. Né en 1931 et décédé en décembre 2021, Robert Créange s'est décidé à entreprendre ce travail de mémoire avec Claire Lévy-Vroelant seulement en 2015, après un long temps d'hésitation. Pour parler de l'enfant meurtri, de l'adolescent délinquant, du soldat révolté d'être envoyé en Allemagne pour son service militaire peu après la guerre, de l'instituteur anticolonialiste qui choisit le Niger, du jeune militant dévoué corps et âme au parti communiste, du cadre du comité d'entreprise de Renault-Billancourt, du secrétaire général de la fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP), de l'initiateur, avec quelques autres, de la Fondation des amis de la mémoire de la déportation, du pédagogue infatigable sur les lieux des crimes, l'histoire de sa vie pourrait suivre le cours d'un long fleuve sinon tranquille du moins apaisé. Mais le récit parfois s'emballe, ou bute sur une énigme et les questions douloureuses resurgissent. Pourquoi le passeur a-t-il vendu les parents et pas les enfants ? Malgré les recherches après la guerre, il ne sera jamais retrouvé. Le souvenir du passage de la ligne de démarcation en août 1942 se brouille au point qu'une nouvelle version se fait jour. Nouveaux souvenirs, nouvelle intrigue. Pourquoi le grand-père, arrêté et interné à Drancy, n'a-t-il pas été déporté ? Le récit élude ou trébuche sur des dates, des noms, des scènes mais la liste des élèves de la classe de sixième du lycée Claude-Bernard, à la rentrée de septembre 1941, est restée gravée, indélébile. Une enfance bourgeoise, protégée, une pratique religieuse fort modeste qui n'exclut ni l'engagement socialiste et franc-maçon du père, ni son " sionisme pour les autres ", la montée des persécutions, la décision de quitter Paris... L'homme public qui aime jouer avec un humour de potache, qui maîtrise parfaitement la présentation de soi et l'art oratoire en privé comme en public, est pris de court lorsqu'il se trouve en situation de tête à tête. En allant au plus profond des choses, son récit tangue. Comment dire, raconter avec une extrême précision quand les souvenirs les plus lointains se transforment au fur et à mesure de leur mise en mots. L'épreuve est alors d'accepter que la mémoire puisse divaguer hors des sentiers battus et des images convenues : le témoignage change le témoin et celui qui l'écoute, silences compris. Le récit se déroule selon un ordre chronologique mais chaque " chapitre " peut aussi se lire comme un fragment insulaire, intelligible en soi et pourtant relié aux autres. Récit en archipel d'une vie singulière, bouleversée comme tant d'autres, s'attachant aux traces, aux indices, aux petits signes. Le récit de la vie de Robert Créange est constellé d'anecdotes, relatées non sans saveur et sans humour mais il énonce dans un même élan une édification et une déconstruction de soi. Le maître mot de cette histoire, c'est la fidélité sans faille à un engagement tôt contracté. Ce récit peut aussi se lire comme une invitation à questionner sa propre histoire, ce qui lui donne sens et consistance

02/2023

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Littérature anglo-saxonne

Les aventures de Jack Aubrey Tome 4 : Le rendez-vous malais ; Les tribulations de la "Muscade" ; L'Exilée ; Une mer couleur de vin

Quatrième volume de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Comprend les titres : Le Rendez-vous malais, Les Tribulations de la "Muscade', L'Exilée et Une mer couleur de vin. Préface de Fabien Clauw, l'auteur de la saga maritime à succès de Gilles Belmonte (édité chez Pocket). QUATRIEME VOLUME DE LA SAGA JACK AUBREY : Au terme des quatre romans réunis dans ce volume, c'est un tour du monde complet que le lecteur aura bouclé en compagnie du capitaine Jack Aubrey et de Stephen Maturin, son inséparable ami, chirurgien de marine et agent secret. Alors que de sordides manoeuvres politiciennes l'ont chassé de la Royal Navy, l'amenant à armer sa fidèle Surprise en corsaire, Jack Aubrey reprend du service. Sa première mission sous l'uniforme l'emmène à Java puis il affronte les assauts de l'océan, un typhon et enfin l'attaque de redoutables pirates malais... Le retour vers l'Europe transitera via l'Australie et la sinistre colonie pénitentiaire de Botany Bay. Enfin, tandis que la Surprise fend les flots vers l'Amérique du Sud où Maturin est chargé d'une mission secrète, la découverte d'une passagère clandestine va provoquer de sérieuses tensions à bord... Le Rendez-vous malais Les succès de sa guerre de course valent à Jack Aubrey de renouer avec les honneurs. L'Amirauté lui confie ainsi le commandement de la superbe Diane pour une mission secrète en Malaisie. Il s'agit de prendre de vitesse une mission française qui négocie, avec le sultan de Poulo Prabang, un traité d'assistance susceptible de bloquer le commerce britannique dans cette partie du globe. Dans le même temps, la Surprise appareille pour le Pacifique via le détroit de Magellan. Un rendez-vous entre les deux navires étant fixé... de l'autre côté de la planète. Les Tribulations de la "Muscade' La mission diplomatique britannique a été un succès, mais le destin a voulu que la Diane s'échoue sur un récif non mentionné sur les cartes et soit détruite par un typhon. L'équipage réfugié sur une île déserte a échappé de justesse aux redoutables pirates malais et, à Batavia, le gouverneur britannique peut confier à Jack Aubrey un nouveau navire : la Muscade de Consolation, une flûte hollandaise. Ils appareillent de Java avec pour destination Botany Bay. Mais ils ne tardent pas à retrouver la Surprise. Jack Aubrey y réembarque pour continuer le voyage. L'Exilée Après une escale sordide et aventureuse à Botany Bay, colonie pénitentiaire du royaume britannique, la Surprise se met en route vers l'Amérique du Sud où Stephen Maturin est chargé d'une mission secrète. On découvre à bord une passagère clandestine qui va provoquer de grands émois dans la société masculine. Dans le même temps, un cotre de la Navy apporte l'ordre de se rendre sur une des îles Sandwich (actuelle Hawaï), où une guerre locale nuit aux intérêts de la Couronne. Une mer couleur de vin Le bon droit britannique ayant été restauré par la force, la Surprise cingle vers Callao. Mais l'opération de maintien de l'ordre se poursuit par la capture d'un corsaire américain, le Franklin, armé par un Français adepte des théories de Jean-Jacques Rousseau. Les deux navires poursuivent leur route de conserve et combattent l'Alastor, colossal pirate gréé à quatre mâts. Enfin, ils joignent Callao et, Stephen Mathurin s'étant acquitté de sa mission, ils franchissent le cap Horn pour remonter l'Atlantique jusqu'aux îles Britanniques. UN CLASSIQUE DE LA LITTERATURE MARITIME : Découvrez la nouvelle édition des Aventures de Jack Aubrey. Ces romans historiques vous plongeront dans un univers maritime à l'époque des guerres napoléoniennes. Maître à bord est le premier tome de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Ce volume comprend les romans suivants : Le Rendez-vous malais, Les Tribulations de la "Muscade', L'Exilée, Une mer couleur de vin. Ce livre d'aventure a été préfacé par l'écrivain Fabien Clauw. Plongez dans un roman historique passionnant et dépaysant. Les Aventures de Jack Aubrey est un livre d'aventure de Patrick O'Brian présenté par Dominique Le Brun et préfacé par Fabien Clauw. PATRICK O'BRIAN, UN ECRIVAIN MARQUE PAR LA MER : Né en 1914 en Irlande, Patrick O'Brian est mort le 2 janvier 2000. Après avoir écrit de nombreux poèmes, nouvelles et romans et traduit en français de grands auteurs (Simone de Beauvoir, Joseph Kessel, Louis Aragon ...), il inaugure en 1969, avec Maître à bord, une remarquable saga maritime qui fait référence. Ce livre d'aventure est préfacé par Fabien Claw qui a consacré sa vie à la mer, courant à trois reprises la réputée Solitaire du Figaro. Lors d'un tour de l'Atlantique à la voile, il entreprend l'écriture des Aventures de Gilles Belmonte, une saga maritime et historique saluée par la critique qui compte aujourd'hui six volumes. Le dernier opus en date, L'Escadre du bout du monde, a paru en 2022 aux éditions Paulsen. Fabien Clauw vit à la Rochelle où il a fondé une école de croisière évènementielle, Mer Belle Evénements.

04/2024

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Beaux arts

Gloire et misère de l'image après Jésus-Christ

La prolifération des images a pris, au cours du XXe siècle, des proportions extravagantes. Pour le dire comme Günther Anders : " Auparavant, il y avait des images dans le monde, aujourd'hui il y a "le monde en images", plus exactement le monde comme image, comme mur d'images qui capte sans cesse le regard, l'occupe sans interruption et recouvre sans interruption le monde. " D'une part, ce règne des images et son corollaire, le désintérêt à l'égard du monde tel qu'il nous est donné, est aux antipodes de l'enseignement biblique, depuis le Pentateuque et les Prophètes jusqu'aux Evangiles et aux épîtres de Paul. Le christianisme a certes promu l'image, mais pas n'importe quelles images : les conciles ont condamné " les peintures qui charment la vue et corrompent l'esprit, et allument les flammes des désirs impurs ", et s'ils ont recommandé les images, c'est en tant que celles-ci s'accordent à la prédication évangélique et servent à confirmer l'Incarnation, réelle et non fictive, du verbe de Dieu dans la personne du Christ. Autant dire que le déluge d'images qui s'abat aujourd'hui sur le monde n'a rien de chrétien. D'autre part cependant, pareil déluge n'aurait pu advenir sans le statut accordé par le christianisme à l'image, sans l'enjeu dont il l'a lestée. Conjoncture étrange, dont seule une enquête généalogique est à même de dégager les traits, de révéler les tenants et les aboutissants. Le propos de cet ouvrage est, en mettant au jour certains fils enterrés, de comprendre comment a pu s'effectuer le passage entre l'image chrétienne et le raz-de-marée imagier contemporain. Une enquête historique, philosophique, théologique est donc nécessaire. Les hommes qui au VIIIe siècle, en Orient, se sont durement affrontés sur la question des images, n'étaient pas des insensés, mais des personnes plus au fait que nous de la puissance des images et des enjeux qui leur sont attachés. Voilà pourquoi les arguments échangés lors de cette querelle, ainsi que la théologie de l'image qui s'est dégagée alors, et précisée par la suite, réclament de nous attention et réflexion. Ils la réclament d'autant plus que, parmi les parmi les erreurs commises à l'égard des images qui nous viennent du passé, la plus courante consiste à les recevoir comme oeuvres d'art. Or, comme l'a souligné Hans Belting, l'" ère de l'art " ouverte par la modernité a été précédée par une longue " ère de l'image ", dont nous avons peine à nous faire une idée juste, dès lors que " l'histoire de l'art a tout qualifié d'art sans autre forme de procès, afin d'en revendiquer le titre de propriété, nivelant ainsi les différences ". A l'époque médiévale, il n'y avait pas d'oeuvres d'art à caractère religieux, il y avait des oeuvres sacrées réalisées avec art. Non seulement la pensée théologique se révèle indispensable pour appréhender correctement des oeuvres qui n'étaient pas proposées à l'admiration des esthètes, mais à la contemplation des fidèles ; elle s'avère également nécessaire pour comprendre de quelle manière la transition entre l'ère de l'image et l'ère de l'art a pu s'effectuer. Le XVe siècle constitue à cet égard, en Occident, une période charnière, à laquelle nous accordons une attention particulière. Durant les premiers siècles du christianisme, l'apologétique se devait d'insister sur la divinité du Christ. Vint ensuite un temps où il n'y eut plus tant à convaincre les fidèles de la divinité du Christ, ni à la proclamer contre ceux qui la niaient, qu'à rappeler son humanité, qu'il s'était vraiment fait homme. Ce souci nourrit un mouvement vers le naturalisme : plus le Christ, son entourage et le cadre dans lequel il apparaissait étaient présentés de manière naturaliste, plus l'Incarnation de Dieu en ce monde-ci révélait son caractère " surmerveilleux ". De ce point de vue, la valeur religieuse d'une peinture se trouva, sinon indexée, du moins liée à l'art dont le peintre avait fait preuve dans le rendu des personnages, des objets et de la nature. Le passage de l'ère de l'image à l'ère de l'art ne s'est pas opéré par rupture, ni par évolution progressive, mais par la production d'oeuvres à double entente, qui pouvaient tout à la fois être reçues comme images sacrées et comme oeuvres d'art. L'histoire des liens entre sacré et image ne s'achève pas avec l'émancipation de l'art vis-à-vis des thèmes et prescriptions religieux. Car quand bien même la modernité serait " sortie de la religion ", sortie ne signifie pas indépendance - pas plus que celui qui rejette sa famille pour aller vivre sa vie aux antipodes n'en a fini avec l'influence de ses parents, dont témoigne son éloignement même. S'imaginer définitivement quitte de la religion, ce n'est pas en être effectivement quitte, c'est plutôt s'interdire d'en mesurer l'héritage et se condamner à une forme de somnambulisme. Quoi qu'on en ait, le rapport à l'image demeure hanté par le sacré. A travers elle, une Présence se cherche. Cela vaut aussi bien pour les images photographiques ou cinématographiques, dans leur multiplication insensée : au fur et à mesure qu'elles se multiplient, la présence qu'elles tentent de capter s'évapore, et plus cette présence s'évapore, plus il faut multiplier les images pour essayer d'en capter malgré tout une bribe, en un emballement frénétique. En regard de la photographie, une autre quête de la présence dans l'image, différente et concurrente, s'est poursuivie au sein de l'art moderne - qui a mené à la peinture non figurative. Les deux mouvements - l'inflation photographique, l'abstraction - se répondent : plus le nombre des images photographiques et cinématographiques devient démentiel, au point de saturer le regard, plus la peinture est conduite, pour donner matière à voir, à prendre le contrepied. Dans ce livre, nous nous efforçons de suivre un fil. Le qui, partant de la façon dont les images ont été reçues et se sont épanouies au sein du christianisme, conduit au moment où la célébration du mystère de l'Incarnation a servi d'incubateur à l'ère de l'art, qui elle-même aboutit, après quelques siècles, à leur prolifération sans mesure, ou à l'abandon de la figuration. Le chemin n'est pas une marche aléatoire, il n'est pas non plus une ligne droite. Les modes d'intelligibilité varient mais, ce qu'à épouser les plis du terrain le propos perd en unité, il espère le gagner en vérité.

09/2020

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Romans historiques

Les aventures de Jack Aubrey Tome 5 : Le commodore ; Le blocus de la Sibérie ; Les cent jours ; Pavillon amiral ; Le voyage inachevé de Jack Aubrey

Dernier volume de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russel Crowe fit connaître à un large public. Comprend les titres : Le Commodore, Le Blocus de la Sibérie, Les Cent jours, Pavillon amiral et le début d'un titre inédit, le vingt-et-unième, Le Voyage inachevé de Jack Aubrey. Préface de Dominique Le Brun, écrivain de Marine. DERNIER VOLUME DE LA SAGA JACK AUBREY : Jack Aubrey et Stephen Maturin sillonnent l'Atlantique et la Méditerranée à bord de la bonne vieille frégate la Surprise et d'une fine goélette, le Ringle. Dans le cadre du blocus continental, de la fin de l'Empire et de la lutte contre l'esclavagisme, nos héros affrontent les courants et la houle qui sévissent à la pointe de la Bretagne, apprécient le charme des escales à Funchal et Gibraltar, subissent tour à tour les touffeurs du golfe de Guinée et les rigueurs de la Patagonie. Quand ils se sont rencontrés, dans Maître à bord, Jack Aubrey était un jeune officier de la Royal Navy et Stephen Maturin un scientifique sans le sou. Le premier aspire maintenant à hisser son pavillon d'amiral, et le second est devenu un discret mais puissant personnage du gouvernement britannique... Fin des aventures de Jack Aubrey, qui ont marqué des millions de lecteurs de par le monde et avec lesquelles Patrick O'Brian a inscrit pour toujours son nom dans la légende des mers. Le Commodore Pour Jack, nommé commodore, les retrouvailles familiales sont l'occasion de manifestations de joie, mais il en va tout autrement pour Stephen : sa petite fille semble avoir sombré dans l'autisme et son épouse, incapable de faire face à cette épreuve, a abandonné le domicile conjugal. Mais le rugissement de la houle - ou des canons ! - n'est jamais très loin... Aubrey et Maturin, de nouveau envoyés en mission, retrouvent le pont d'un navire, leur véritable univers. Si le golfe de Guinée, avec ses marais fétides, est leur objectif assigné, il ne s'agit que d'une ruse. En réalité, leur destination n'est autre que l'Irlande toute proche. L'Irlande catholique, durement opprimée par l'occupant anglais et agitée de ferments de révolte dont Napoléon, l'ogre corse, rêve de profiter en mettant sur pied une invasion... Le Blocus de la Sibérie Jack, devenu " seigneur du manoir " après le décès de son père, doit défendre âprement ses terres contre la convoitise des voisins qui, s'ils n'ont pas ses glorieux états de service, ont su se doter de solides appuis politiques et d'amitiés en haut lieu. Le retour à la mer compensera-t-il ces tracas ? L'hiver est rude, le blocus de Brest par la Navy difficile à tenir, l'amiral de la flotte considérant en outre Jack comme un dangereux rival. Pour couronner le tout, Sophie Aubrey découvre les preuves d'une infidélité commise jadis par son époux et y réagit avec violence. Cette période délicate est encore assombrie par la hantise de Jack, qui craint fort que la paix qui s'annonce ne mette fin à son ascension et lui interdise à tout jamais d'atteindre le grade tant convoité d'amiral d'active. Heureusement, Stephen Maturin garde dans sa manche un atout qui peut changer la donne. Les Cent jours Branle-bas de combat ! Napoléon s'est échappé de l'île d'Elbe ! La Royal Navy rassemble ses forces, et le moral de Jack Aubrey remonte en flèche. Nommé commodore, avec une escadre sous ses ordres, Jack multiplie les actions, coule, brûle ou détruit les navires que l'on construit pour Napoléon sur les rives de l'Adriatique, et s'efforce d'empêcher l'intervention d'une force de mercenaires musulmans qui doivent entraver les mouvements des armées alliées, unies pour écraser définitivement l'ogre corse. Il est aidé par Stephen Maturin, qui applique à sa mission secrète toute l'acuité de son esprit, en dépit du profond chagrin où l'a plongé la mort de son épouse. Pavillon amiral Après sa défaite à Waterloo, Napoléon rend définitivement les armes et prend la route de l'exil. La guerre de l'Angleterre contre la France s'achève. Pour un homme d'action comme Jack Aubrey, cette situation est plus angoissante que réjouissante, car la paix revenue risque fort de sonner le glas de son ambition de toujours : envoyer son pavillon bleu d'amiral au mât d'artimon. Pis-aller : il va enfin pouvoir mener à bien la mission préparée par Stephen Maturin et si longtemps retardée par les événements en Europe : se rendre au Chili pour soutenir le nouvel Etat, récemment séparé de l'ex-suzerain espagnol, et y former sa jeune marine. La Surprise fait donc voile à travers l'Atlantique... et c'est alors que les ennuis commencent : collision en pleine mer, désertions en série, rien ne semble devoir être épargné à Aubrey, qui voit la perspective du pavillon amiral s'éloigner à l'horizon. Le destin s'acharnerait-il sur " Jack la Chance " ? Le Voyage inachevé de Jack Aubrey Trois chapitres inédits en français du dernier volume des aventures de Jack Aubrey auquel travaillait Patrick O'Brian avant de mourir en 2000. UN CLASSIQUE DE LA LITTERATURE MARITIME : Découvrez la nouvelle édition des Aventures de Jack Aubrey. Ces romans historiques vous plongeront dans un univers maritime à l'époque des guerres napoléoniennes. Maître à bord est le premier tome de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Ce volume comprend les romans suivants : Le Commodore, Le Blocus de la Sibérie, Les Cent jours, Pavillon amiral et le début d'un titre inédit, le vingt-et-unième, Le Voyage inachevé de Jack Aubrey. Ce livre d'aventure a été préfacé par l'écrivain Dominique Le Brun. Plongez dans un roman historique passionnant et dépaysant. Les Aventures de Jack Aubrey est un livre d'aventure de Patrick O'Brian présenté et préfacé par Dominique Le Brun. PATRICK O'BRIAN, UN ECRIVAIN MARQUE PAR LA MER : Né en 1914 en Irlande, Patrick O'Brian est mort le 2 janvier 2000. Après avoir écrit de nombreux poèmes, nouvelles et romans et traduit en français de grands auteurs (Simone de Beauvoir, Joseph Kessel, Louis Aragon ...), il inaugure en 1969, avec Maître à bord, une remarquable saga maritime qui fait référence. Ce livre d'aventure est préfacé par Dominique Le Brun, écrivain et journaliste, passionné de navigation et de voyages. Il est membre des écrivains de Marine et invité permanent de l'Académie de Marine.

04/2024

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Littérature étrangère

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.

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Littérature Italienne

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.

03/2024

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Poésie

Les litanies de la Madone & autres poèmes spirituels. Edition bilingue français-italien

En ce temps-là, à la fin de xixe siècle, pour l'atteindre, le voyageur descendait à Aquilée, avant d'emprunter de lourds landaus et le vaporino, dans les sinuosités d'un cours d'eau et de canaux à travers la lagune. Alors, au terme d'un itinéraire en soi, isolé du monde, hors du temps et voilé jusqu'au dernier instant, se découvrait l'île de Grado, lambeau de terre et de sable, balayé par les vents, sous le soleil et sur le merveilleux miroir azuré de la mer et du ciel. Là, sur cette île, fille de la jadis puissante Aquilée et mère de Venise, où la vie, depuis des siècles, a ralenti, jusqu'à s'arrêter presque, et où quelques pêcheurs habitent de modestes maisons ou des cabanes de paille ou de roseaux sur des saillies de boues argileuses, les casoni, au milieu de ces visages sur lesquels le dur labeur a gravé rides et sillons de fatigue, d'êtres qui savent à peine lire, d'humbles et d'humiliés à la foi solide, ardente, naît le poète Biagio Marin (1891-1985). De 1912 à sa mort, son oeuvre ne cessera de chanter ce monde. Lumière et voix, luse et vose, de même que la liturgie, les hymnes, les psaumes, écho des patriarches anciens, les chants d'amour et de louange, la récitation du rosaire et les rites ancestraux, parmi lesquels la procession à Barbana, le perdón, fascinent Marin. Ses vers, à de rares exceptions, sont en dialecte de Grado (gradese), un dialecte séculaire, au développement comme à l'arrêt, qui n'est plus le frioulan et pas encore le vénitien. Les consonnes, liquides et douces, y transforment le t italien en d (duto pour tutto), le c en s (baso pour bacio, ou crose pour croce), ou le v en b (bose ou vose pour voce)... Les douleurs se disent duluri et non dolori ; le nid : nío et non nido ; les vents : vinti et non venti... Et de longues voyelles tendent à suspendre tout écoulement. En ce dialecte se donnent les thèmes de Marin : la mer, matricielle (mar, la mer ; mare, la mère), et les bancs de sable (dossi), le soleil (sol) et les nuages (nuòlo), parfois orageux (nenbo), la lumière (luse) et quelques couleurs, où resplendissent le bleu intense de l'azur (selesto ou asuro), le turquin, le rouge, l'or et le blanc, et qui rarement se mélangent, mais sont, d'après Pier Paolo Pasolini, " utilisées "pures", chacune dans sa zone, pour constituer un paysage absolu et complètement poétisé ". Ajoutons-y les bateaux, trabacs, bragozzi et vaporini, quelques gemmes et autant de fleurs, au nombre desquelles la rose, sur le rosier ou dans la roseraie (rosèr), et l'on aura une idée presque complète de ce qui fait le socle de la plupart des poèmes. Certes, Marin a traversé le xxe siècle, en a connu quantité de mouvements, de courants et d'avant-gardes artistiques, en a vécu les barbaries et en a consigné, dans ses carnets, bien des sollicitations, au point selon Carlo Bo de s'identifier avec son époque, mais son oeuvre est restée identique à elle-même, insulaire, d'un seul bloc, de son commencement à sa fin. Immobile, immuable est cette oeuvre, par ses thèmes, brodant sur les mêmes paysages et les mêmes valeurs, sur d'identiques motifs, aussi ténus que les avancées du temps, mais aussi par ses mots invariants, quelques centaines tout au plus, moins d'un millier assurément, et dans sa forme, célébration du quatrain, ce paradigme de l'expression populaire. Une circularité, une permanence en résultent. Aussi la litanie est-elle leur genre, en miroir des siècles et des années aussi inconsistants, interminables, que les heures : le " non-temps " de la mer, du ciel et de la lagune. La langue, anoblie, semble défaire les liens du poème avec l'Histoire, la culture et la vie sociale, mais celles-ci font puissamment retour par le dialecte et par les rites des gens de l'île. " Profonds, les thèmes qui parcourent la poésie de Marin, d'une valeur éternelle pour tous les hommes : la fraîcheur de la nature toujours résurgente, l'affectivité de ses différentes intensités et nuances, le scintillement de l'"occasion" en laquelle semble se manifester un simple prodige et pourtant des plus rares, le ciel et la mer comme réalité, métaphores d'une immanence divine qui se dépasse en halos de transcendance, le murmure des voix de la quotidienneté perçu comme une constante et imperceptible musique ", commente Andrea Zanzotto. Dès lors, le principe de cette oeuvre poétique est le dénuement, l'abrégé des contenus du monde, la réduction de la variété de celui-ci à quelques signes essentiels : rares éléments ou mots, à l'identique, du moins en apparence, comme dans une cérémonie à vif. Le vocabulaire pauvre, choisi, ferait même de Marin, selon Pasolini, un poète pétrarquien, et non dantesque, élargissant dans le champ sémantique et syntaxique, par des combinaisons toujours renouvelées, ce qu'il restreint dans le champ lexical. D'où une conciliation des contraires, et une si chrétienne coïncidence : la pauvreté promet la richesse, l'agrandissement immense, au point de faire de Grado un modèle de l'univers entier, d'une totalité achevée et parfaite. Car Grado et le monde, c'est tout un. Une telle distension imite, " par essentialité " commente encore Pier Paolo Pasolini, le sentiment religieux. En 1949, Marin publie la première édition des Litanies de la Madone, un recueil composé à partir de 1936, et qu'il n'avait pas souhaité rendre public auparavant, pour éviter toute méprise sur sa " laïcité " - à l'instar du Rossignol de l'église catholique de Pasolini. C'est un chant de louange à la mère, la sienne, bien sûr, du nom de Marie, et qui mourut jeune de tuberculose, et les autres qui se sont brûlées au service de Dieu et de leurs prochains. L'image, si humaine, de la Madone, presque adolescente, tendre et proche, dans sa maternité, de la sensibilité populaire, célèbre avec Marin la créativité de Dieu. " Dans l'itération des apostrophes latines, selon la tradition mariale qui résonnait en lui depuis l'enfance, vibrent les anciens rites populaires de l'île de Grado, les prières chorales dans la grande basilique de Sant'Eufemia, le culte de la Madonna delle Grazie, la ritualité séculaire de la procession votive des bateaux de la région à la Madone de Barbana, le rosaire privé des femmes, et lui se distrait en suivant un rayon de soleil ; parmi elles, la grand-mère qui prend soin de lui, orphelin ; et se détache, des années lointaines, l'image de la mère perdue trop vite, lui laissant à peine le souvenir d'un petit visage souriant penché sur lui, avec ses boucles blondes et ses yeux bleus, et l'écho perdu de douces paroles que le temps a consumées ; et un regret sans fin ", écrit Edda Serra, l'éminente spécialiste de l'oeuvre marinien. Pourtant, s'élevant contre l'Eglise, dont il n'accepte ni l'institution, matérialiste, sinon idolâtre, ni la discipline, ni les sacrements, Marin révoque le " sacerdotalisme ", qui serait devenu plus que Dieu, comme dans la légende du Grand Inquisiteur de Dostoïevski. A l'inverse, dans ses rituels d'identification de soi et du monde, qu'il soit minéral, végétal, animal ou humain, depuis la plus humble amibe et jusqu'à l'être le plus philosophe, le plus poète ou le plus saint, il tend à l'union de l'île et du sujet poétique, résolvant voluptueusement, par un sensualisme chaud, avec ivresse, l'autobiographie dans des paysages, sous la lumière de la Création. Sous une telle lumière, ce que chante la poésie, c'est ce que le philosophe Massimo Cacciari appelle la " liesse ", qui lui confère sa force, et dont les symboles sont le vol, les cieux, les oiseaux et les nuages, la proue du navire menant au loin, le blanc, pour fuir la mort et faire le désespoir léger. Chant du peu de terre, de la ligne incisive qu'est l'horizon marin, de la lagune ouverte, plongée dans le grand silence des cieux, du soleil et de l'orgue des vents invisibles, du vol des nuages, de leur rougeoiement au couchant et de leur dissolution sous l'éclat de Midi, de l'été à l'air chaud et léger, consolant l'âme de sa tristesse et de sa solitude (solitàe), et tendant au néant (ninte) de l'expérience mystique, le creuset ardent de la vie manifesterait alors davantage que la puissance et la gloire de Dieu, son amour, et notre misère si nous nous éloignons de Lui.

10/2020

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Critique littéraire

Études anglaises - N°1/2015

Agnès DERAIL-IMBERT Eros et Arès : les enfants de la guerre dans Billy Budd, Sailor de Melville Cette étude se propose de lire Billy Budd, Sailor comme une fable juridique qui dramatise, dans un double contexte de guerre et de mutinerie, le conflit entre la violence d'une innocence exceptionnelle (Billy) et celle du mal absolu (Claggart). L'une et l'autre, hors la loi, recèle une menace insurrectionnelle que la souveraineté politique (celle du capitaine Vere), pour se maintenir, doit réprimer. Le jugement de Vere - l'exécution de Budd -, s'exerçant au nom de la violence légale, met en oeuvre une stratégie qui enrôle la puissance cohésive d'Eros au service de la loi mar- tiale, dans une opération qui vise à naturaliser et à sublimer la violence arbitraire de l'état d'exception. Against a backdrop of war and mutiny, Billy Budd, Sailor can be read as a juridical drama staging the conflict between the exceptional violence of utmost innocence (Billy's) and that of absolute evil (Claggart's). Both infringe the law and both are pregnant with a threat of insurrection which political sovereignty (captain Vere's) must eradicate for the sake of its own integrity. Vere's sentence condemning Budd to death in the name of legal violence partakes of a complex strategy whose aim is to summon Eros's cohesive power in order to buttress martial law and to naturalize and sublimate the arbitrary violence of the state of exception. Michael GILLESPIE The Picture of Dorian Gray as a Postmodern Work Despite the wide range of interpretative approaches to The Picture of Dorian Gray that have appeared since its publication, all seem to assume that a particular set of values or beliefs-traditional Judeo-Christian morality, cultural attitudes, nationa- list dispositions, or queer inclinations-is integral to Wilde's narrative. This essay challenges the value of any metaphysical reading by asserting that the world of The Picture of Dorian Gray is delineated in strictly physical terms and so is best as a Post-Modern work. Through close reading, this essay shows key points in the narrative that highlight the absence of all values and that underscore the view that characters behave according to strictly material considerations. In the end the essay concludes that Wilde presents a world as grim and bleak as anything found in the works of Samuel Beckett. Malgré les nombreuses interprétations dont a fait l'objet The Picture of Dorian Gray depuis sa publication, tous les critiques semblent penser qu'un ensemble de valeurs ou de croyances-qu'il s'agisse de la morale judéo-chrétienne, de positions culturelles, de dispositions nationalistes ou de l'homosexualité-fait partie inté- grante du roman de Wilde. Cet essai remet en question la pertinence de toute lec- ture métaphysique en affirmant que le monde de The Picture of Dorian Gray est délimité en termes strictement physiques et que l'on ici affaire plutôt à une oeuvre post-moderne. En se fondant sur une lecture détaillée, cet essai montre que des points-clés dans le récit mettent en évidence l'absence de toute valeur et soulignent l'idée que les personnages se comportent en fonction de considérations purement matérielles. En conclusion, cet article souligne que Wilde donne à voir un monde aussi sombre que celui de Samuel Beckett. Christopher S. NASSAAR Hidden Meanings and the Failure of Art : Wilde's A Woman of No Importance Complexity is the hallmark of Oscar Wilde's mature works. From "Lord Arthur Savile's Crime" through The Picture of Dorian Gray and Salome, there is an incre- dible amount of complexity wherever we look. When we reach A Woman of No Importance, however, the complexity apparently disappears, and the play is usually read as a conventional Victorian melodrama. A deeper look at the play reveals veiled references to Farquhar, Hawthorne, Arbuthnot and Baudelaire. The refe- rences point to a deep hidden meaning in the play. Traced carefully, they reveal Mrs. Arbuthnot as a deeply corrupt woman who is unaware of the dark recesses of evil within herself. Unfortunately, this suppressed undercurrent of meaning is too dee- ply buried and very difficult to detect, which has led people in general to accept the surface meaning as the true one. The play is thus a stylistic failure, although its veiled thematic content is quite profound. La complexité caractérise les oeuvres d'Oscar Wilde, de "Lord Arthur Savile's Crime" jusqu'à The Picture of Dorian Gray et Salome, alors que, dans A Woman of No Importance, celle-ci paraît moins évidente, la pièce étant le plus souvent lue comme un mélodrame victorien conventionnel. Cependant, si on analyse la pièce de plus près, on y décèle des références voilées à Farquhar, Hawthorne, Arbuthnot et Baudelaire. Celles-ci soulignent qu'il y a dans la pièce un sens caché, et une analyse détaillée révèle que Mrs Arbuthnot est en fait une femme corrompue et inconsciente du mal tapi en elle. Malheureusement, parce que celui-ci est profondément enfoui, on s'en est souvent tenu à une lecture superficielle de la pièce. Celle-ci est donc, en un sens, un échec stylistique en dépit de sa profondeur thématique. Nathalie SAUDO-WELBY Narratorial authority in Sarah Grand's Beth Book (1897) The Beth Book, a partly autobiographical narrative, is a feminist Bildungsroman told in the third person. Historical, religious and scientifc discourses combine to give authority to the narrator's vision of Beth, so that the narrator is fnally in a position to award Beth the title of female genius. Yet, very little is said of the con- tent of Beth's "art for man's sake ;" the title and the content of her non-fction book are not described ; and the novel's last words are the name of her "Knight, " a writer who believes in woman's genius to reveal man's own. Avoiding the most direct form of didacticism, Sarah Grand has shifted the emphasis away from Beth's message to women to the narrator's work of authorizing Beth to progress to her position of public speaker. In the process, this narrator is given a historical consciousness and a sex. The Beth Book est un roman d'apprentissage féministe au contenu en partie auto- biographique. Fondant son autorité sur une analyse historique et un discours reli- gieux et scientifque, l'instance narrative fnit par octroyer à Beth le titre de génie féminin. Pourtant, un vide entoure le contenu de "l'art pour l'homme" de Beth ; de son ouvrage, on ne sait ni le titre ni le contenu mais seulement qu'il ne s'agit pas de fction ; les derniers mots du roman sont le nom de son "Chevalier" , un écri- vain qui croit que le génie des femmes consiste à susciter celui des hommes. Tout en évitant les formes de didactisme les plus directes, Sarah Grand a placé au centre de son roman engagé la tâche de la narratrice omnisciente qui va faire progresser Beth en position d'orateur de génie. Au cours de ce processus, la narratrice acquiert une conscience historique et un sexe. Pierre LONGUENESSE Yeats et le mélange des genres : du texte à la scène Dans le projet de "théâtre de l'imagination" formulé par Yeats dès 1890, le Verbe poétique est porteur d'un pouvoir visionnaire, par la performativité de son énoncia- tion concrète portée par le corps de ce que l'on n'appelle pas encore, avec Georges Banu, un "acteur-poète" . Ce projet fait de l'écriture dramatique un objet multi- forme, où le drame n'a de sens que mis en tension par ce qui le "menace" dans sa pureté générique : la narration, le chant, la danse. ll conduit le dramaturge vers des collaborations audacieuses sur les scènes de ses créations, entre musiciens, compo- siteurs, et danseurs. En somme, loin de "menacer" son théâtre, ces figures d'un "hors-champ" artistique sont ce qui en constitue l'expression par excellence, puisque, par le théâtre, est dévolu au verbe le pouvoir extra-ordinaire de faire sur- gir, par sa physicalité propre, aussi bien le souffle du chant que le rythme du corps dansant. In the "Theatre of Imagination" conceived by Yeats in the 1890s, the poetic Verb is given the power to create visions through the concrete physicality of its uttering by the performing body of what Georges Banu will later call an "acteur-poète". This project transforms dramatic writing process into the creation of a multiform object, in which the issue of the drama is brought out by the tension between oppo- site mediums : theatre on the one hand, singing, dance, tale on the other hand... This exploration involves Yeats in original collaborations on stage with composers, musicians, and dancers. In short, these manifestations of an artistic "hors-champ, " far from threatening the drama, become on the contrary the core of its expression, as a new power is, on stage, devoted to the Verb : the extra-ordinary power to arise the pneuma of singing as well as the rhythm of the dancing body. Anne MOUNIC "To tell and be told" : war poetry as the "transmission of sympathy" War poetry raises a paradox : the destructive collective imposition which weighed upon each soldier during the Great War triggered off new individual awareness and led to a questioning of the values that had prevailed until then, and notably idealis- tic philosophy. Discussing the paradox, we shall oppose tragedy and the individual epic, catharsis and empathy, the choice of death and the choice of life. The Great War writings will be placed in their literary and philosophical context, before and after. La poésie de guerre soulève un paradoxe : la contrainte collective de destruction qui pesa sur chaque soldat durant la Grande Guerre suscita une nouvelle conscience singulière, menant à un questionnement des valeurs et, notamment, de la philoso- phie idéaliste. Discutant ce paradoxe, nous opposerons la tragédie à l'épopée indi- viduelle, la catharsis à l'empathie, le choix de la mort à celui de la vie. Les écrits de la Grande Guerre seront placés dans leur contexte littéraire et philosophique, avant et après. Olivier HERCEND Cinema, the mind and the reader in Virginia Woolf's The Mark On the Wall Taking up David Trotter's Cinema and Modernism, this article emphasises the strong links that exist between Virginia Woolf's thoughts on cinema and the new techniques and notions that she develops in "The Mark on the Wall. " Indeed, her depiction of the mind's process fosters the image of a fragmented world, a succes- sion of images that come under no authoritative order or meaning : a mere mon- tage. But cinema also contains the promise of an artistic answer to the fragmentation of the modern condition. Through a renewal of textual co-operation, Woolf opens her reader to the possibilities of what I choose to call an "aesthetics of juxtaposi- tion. " Reprenant les idées exprimées dans Cinema and Modernism, de David Trotter, cet article relie la pensée de Virginia Woolf sur le cinéma aux techniques et aux notions nouvelles qu'elle développe dans "The Mark on the Wall" . De fait, en tentant de décrire le fonctionnement de l'esprit, elle fait naître l'image d'un monde fragmenté, une succession d'images qui ne tombent sous l'autorité d'aucun ordre ni d'aucune signification essentiels : en un mot, un montage. Mais le cinéma est également la source d'une réponse artistique à la fragmentation de la condition moderne. En renouvelant les modalités de la coopération textuelle, Woolf ouvre son lecteur aux possibilités d'une "esthétique de la juxtaposition" . Antonia RIGAUD Les Europeras de John Cage : de l'opéra au cirque Cet article interroge le rapport ambigu qu'entretint John Cage avec le théâtre tout au long de sa carrière. Influencé très tôt par Artaud et Stein, il ne cesse de faire référence au théâtre et conçoit son art comme une réflexion sur la théâtralité et la notion de performance. Ses Europeras, à la fin de sa carrière, permettent de mettre en avant la manière dont il a cherché à la fois à inscrire ses expérimentations artis- tiques dans le champ théâtral tout en faisant sortir le théâtre des codes mêmes de la scène. La place centrale que Cage donne au théâtre, bien qu'il ne produise que de très rares oeuvres théâtrales, témoigne de son désir de penser le théâtre non pas en tant que médium mais en tant que lieu d'expérimentation. This article addresses John Cage's ambiguous relationship with theatre throughout his career. Influenced early by Artaud and Stein, he often referred to theatre and understood his own art project as a reflection on theatricality and performance. The Europeras, written late in his career, testify to his attempt to associate his artistic experimentation with theater while pushing on the limits of theatre. The prominent position Cage gave to the theatre in contrast to the rarity of his theatrical work pieces is emblematic of his ambition to re-think the theatre as a locus of experimentation.

09/2015