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Silence turquoise

Extraits

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Poésie

Ciel sans prise

Entre suspension et recueillement, Ciel sans prise s'ouvre sur le repli d'une humanité réduite à ses chambres, persiennes et portes fermées, rues vides. Une humanité qui a "trop vu et trop ri à la face des dieux" , et surtout, "trop haï" . Du fond de cette solitude, de cette geôle de silence, surgit l'absence de l'autre, et l'immense mélancolie d'une histoire personnelle et collective qui serait arrivée à son terme. Face à ce pressentiment hanté, face à cette parole tue et à ce monde arrêté, Esther Tellermann plonge l'absence dans une forme d'attente, dans un bain de souvenirs, parlant dit-elle, "depuis le seuil d'où je te veille" , et d'ajouter que nous n'avons que deux langues, "l'une apprise, l'autre nocturne" - alors ce sera la nocturne. Une longue prière, un accompagnement dans l'adieu. Livre écrit d'une voix "d'où parvient la terre" , livre de veillée, livre de mémoire et de rêves interrompus, plongé dans la solitude de la chambre où l'on réinvente l'autre, sa lumière, en forme "d'île lointaine" dans la nuit. Réinventer l'autre et le monde quand il se fige, Esther Tellermann convoque contre l'effacement ses "contes de papier" , le grand jardin familier de ses poèmes : plein de jasmins, de safran, de sauge, d'amandiers et d'églantiers, souhaitant par là-même retrouver un espace ouvert et intime. Jardin doublé d'un verger de souvenirs, lieu de l'ami disparu, des rencontres, et d'un temps où l'on pouvait se toucher, se parler, être en vie. Avec paumes, tempes et paupières former des gestes contre la disparition. Ciel sans prise est un "long ensevelissement à travers les saisons du souvenir" , Esther Tellermann traverse les ombres dans un dernier accompagnement, ouvre un tombeau qu'elle peuple de paroles contre l'aphonie humaine, qu'elle plante de bouquets d'arbres et de parfums, pour déposer le compagnon dans ce lieu de la mémoire, refusant de perdre l'infini du coeur du monde dans les "fracas du souvenir" .

04/2023

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Littérature française

Les larmes des femmes ne s'évaporent pas. Quand la vérité est plus cruelle que le mensonge

Ce témoignage est charpenté comme un roman, très largement inspiré de faits réels qui donnent à penser encore aujourd'hui sur les pratiques scientifiques. Ce témoignage qui jette l'effroi sur des pratiques épouvantables dans le monde mal connu de certains sanatoriums des années 1960. Une vérité qui dérange. Des enfants y étaient inscrits pour qu'on soigne leur tuberculose et dans un certain nombre de cas, on les utilisait comme cobayes pour tester des traitements contre le cancer. Il était une femme... ma mère, perdue dans l'équation de sa vie. Guidée par un appel impérieux, elle fouillera dans les entrailles de son passé. Plonger au plus profond de son histoire afin d'y voir clair, sans se douter que ses fragments de souvenirs rassemblés vont lui murmurer une vérité plus lourde que ses larmes. La vérité est parfois pour l'esprit ce que la lumière est pour les yeux, le chagrin en plus. Cache tout cela, ne le dit à personne ! Voilà ce qu'on lui a toujours dit. Mais comment garder sous silence un miracle ? Ne rien dire c'eut été cesser de vivre. Si ce récit a été possible, c'est parce qu'elle a survécu avec force et courage, qu'elle a tout raconté. Une horreur d'inhumanité. Beaucoup sont morts et d'autres ont survécu avec difficulté. Les larmes n'ont jamais cessé d'être versées. Cet ouvrage en atteste avec sensibilité. Elles ne s'évaporent pas. Elles trouvent leur but, leur raison d'être et leur justification. Elles jaillissent jusqu'à ce qu'elles s'épuisent, toute souffrance bue, même au prix du sacrifie d'une vie, jusqu'à ce qu'elles soient absorbées. Heureusement, raconter permet, à défaut d'admettre, de se libérer et de reconstruire. Par respect, l'auteure a choisi un pseudo et a flouté le texte qu'elle relate, afin que plus jamais et nulle part cela ne se produise, quels que soient les motifs de la science. Après tout, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" , pour citer une partie de phrase de François Rabelais déjà, quelque part précurseur d'une bioéthique médicale.

06/2023

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Franc-maçonnerie

Que faire... en loge ?

Un livre passionnant qui intéressera autant les francs-maçons que les curieux ! Que fait-on en loge aujourd'hui ? Que faisait-on aux siècles précédents ? A quoi les francs-maçons passent-ils leur temps ? Pourquoi " planche-t-on " dans les loges françaises et pas dans les loges anglaises ou américaines ? Quelle est la part consacrée au rituel, aux cérémonies, aux agapes ? Pourquoi les loges françaises parlent-elles de " solidarité " plutôt que de " charité " ? Ces questions, fréquemment posées, se heurtent souvent au silence, que ce soit par souci de discrétion ou par peur d'incompréhension. Il ne s'agit pas d'y répondre de façon péremptoire, tant les situations et les approches varient, mais de suggérer quelques pistes. Cet ouvrage s'adresse à la fois aux maçons et à tous ceux qui sont désireux d'entrevoir un monde nouveau pour eux. L'histoire d'en haut - celle des obédiences - a beau être essentielle pour comprendre les différences et les évolutions, c'est l'histoire d'en bas - celle des loges - qui charpente cet ouvrage. Les archives de milliers de loges sont disponibles et, dans leur grande majorité, inexplorées. Outre quelques loges anglaises et américaines, une quarantaine de loges françaises sont convoquées ici, en raison de leur longévité ou de leur forte identité, pour qu'elles puissent témoigner de leurs activités à l'intérieur du temple et souvent aussi de leur engagement dans la société. Depuis la fin du XIXe siècle - mais davantage encore au xxe siècle et de nos jours -, les loges ont relevé un défi permanent, celui de garder leur identité et leur liberté à l'intérieur d'un cadre commun, déterminé non seulement par des questions de forme, par le mode d'organisation et de fonctionnement, mais par des questions de fond : la tolérance, la laïcité, la mixité. Aucune loge ne ressemble à une autre. Chacune est unique. Et lorsque les loges doivent interrompre leurs activités, l'absence nous fait entrevoir le caractère précieux et fondamentalement humain de tous ces travaux. Il est temps de se poser la question de fond : Que faire... en loge ?

06/2021

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 1

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

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Critique littéraire

Récits d'amour et de chevalerie. XIIème-XVème siècle

Ce volume présente les plus merveilleuses histoires d'amour composées entre le XIIe et le XVe siècle. Puisant dans la matière de Bretagne, qui a richement inspiré les romans du roi Arthur et de la Table ronde, dans les contes folkloriques ou dans les traditions littéraires venues de l'Antiquité latine, les auteurs du Moyen Age s'attachent avec subtilité à la naissance du sentiment amoureux et aux angoisses de la passion. L'amour y est toujours lié aux quêtes et aux initiations aventureuses - les tournois, les combats contre les êtres enchantés, la lutte contre les personnages malveillants, les déguisements y jouent un rôle essentiel. Le héros, parfait amant, reste la figure exemplaire ; pourtant, certains récits font place au burlesque et au comique, parfois même au grivois. Le héros n'hésite pas, le temps de quelques ruses, à se faire passer pour un antihéros. La dame, mue par une curiosité hardie, ne tarde pas à promettre ses faveurs. Ainsi, les situations amoureuses, évoquées souvent avec délicatesse et pudeur, peuvent manifester une audace amusée. Pour la première fois dans la littérature du Moyen Age, les héroïnes féminines jouent un rôle de premier plan. Telle la jeune Silence, travestie en garçon, qui découvre à tous son identité féminine lorsque, par des appâts très gourmands, elle réussit à capturer l'enchanteur Merlin ; ou, dans une tonalité plus grave, la belle fille du comte d'Anjou, poursuivie par le désir incestueux de son père, qui trouve, au cours d'une douloureuse errance, un mari très épris, mais subit la malveillance d'une parente envieuse ; elle est finalement sauvée de la calomnie et de la mort grâce au sourire magique de son enfant. D'Ipomédon, chasseur et homme des bois, à Narcisse, la figure mythique née d'un étrange quiproquo ; de Joufroi de Poitiers, l'homme comblé par les femmes, à Jason le volage devenu le modèle de l'ordre de la Toison d'or ; de la dame courtoise pour laquelle s'accomplissent les prouesses les plus étonnantes à ces jeunes femmes qui n'hésitent pas à prendre en mains leur destin, l'imaginaire médiéval, à chaque page, se montre prodigieusement fécond.

05/2000

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Littérature française

Raymond Mauriac, frère de l'autre

"L'autre", c'est François Mauriac. Le "frère" : Raymond, l'aîné de la fratrie, celui qui sera désigné pour reprendre en main, le moment venu, les affaires familiales. "Frère de l'autre", c'est l'histoire d'un sacrifice, sinon d'une disparition. Tandis que Jean rejoindra les Ordres, que Pierre sera un brillant médecin et que François deviendra le grand écrivain que l'on sait, couronné par le prix Nobel en 1952, à Raymond revient le rôle de gratte-papier. Dans les biographies consacrées à François Mauriac, Raymond est à peine évoqué. Il faut le chercher sur les photographies de famille, toujours sur le côté, ou derrière, ou tout simplement absent. Et lorsqu'il se décide - à 54 ans ! - à faire éditer son tout premier roman, on l'incite vivement à trouver un pseudonyme : il n'y a pas de place pour un second Mauriac écrivain. Le nom, le sien pourtant, est déjà pris, la question ne se pose même pas. Alors, Raymond choisit Housilane, reprenant celui d'une des métairies landaises de la famille. Individu, qui recevra le prix du Premier roman, paraît en 1934. Amour de l'amour lui succédera deux ans plus tard. Puis plus rien. Silence. Housilane, Raymond disparaissent à tout jamais parmi les limbes de l'oubli. Jusqu'à ce que Patrick Rödel retrouve sa trace au hasard de recherches. S'appuyant sur des documents inédits, notamment conservés à la bibliothèque Mériadeck à Bordeaux, l'écrivain et philosophe imagine alors l'élaboration de ce qui aurait pu être le journal intime de Raymond Mauriac, ce "frère de l'autre". Plutôt que d'expliquer l'évincement subreptice du clan, le dessaisissement de l'identité, l'effacement pur et simple de l'être créateur, il dit la solitude, l'amertume, le rejet d'un homme, au sein de la famille, en un temps où les rôles étaient assignés à la naissance. Il rend ainsi sa vérité à ce doux "rêveur, toujours absent, toujours ailleurs", comme le décrivait si bien François Mauriac : ce frère qui "n'aimait que les livres et les idées".

03/2018

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Littérature islandaise

Mon sous-marin jaune

Un écrivain qui ressemble beaucoup à Jón Kalman Stefánsson aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien, en août 2022. L'ancien Beatles est le héros de sa jeunesse, et le narrateur rêve de lui parler. Mais il lui faut d'abord préparer cette conversation, trier ses souvenirs, mettre de l'ordre dans l'écheveau d'émotions et de récits de toute sorte qu'il aimerait partager avec son idole. C'est donc à ce voyage dans le temps que nous invite Mon sous-marin jaune. A commencer par l'histoire d'un jeune garçon quiapprend au détour d'une phrase que sa mère vient de mourir. Quelques mois plus tard, il passe l'été dans la famille de sanouvelle belle-mère. La beauté sauvage des fjords de l'Ouest seraun puissant antidote contre la solitude, le chagrin, et le silence pesant de son père. L'enseignement biblique, au contraire, le met en colère et lui fait comprendre qu'il devra chercher des réponses ailleurs. Beaucoup plus tard, ce sera grâce aux livres piochés à la bibliothèque municipale qu'il commencera à comprendre dans quelle direction il voudrait diriger sa vie... Dans un récit où les lieux et les temporalités cohabitent, entre la Mésopotamie de 5000 av. J. C. , la ville de Keflavik dans les années 1980 et Londres en 2022, nous croisons aussi un chauffeur de taxi fou, un moniteur d'auto-école au coeur fragile, ou encore Ringo Starr transformé en évêque médiéval, et c'est seulement la folie créatrice du romancier qui permet d'en faire son roman le plus audacieux et sans aucun doute aussi le plus ouvertement autobiographique. Ce nouveau roman de Stefánsson nous offre une occasion de saisir la quintessence de toute son oeuvre romanesque. Né en 1963, Jón Kalman Stefánsson est l'auteur d'une oeuvre importante traduite dans le monde entier. Son dernier roman, Ton absence n'est que ténèbres, publié en janvier 2022, a reçu le Prix du Livre étranger France Inter / Le Point 2022. Ses précédents romans, notamment Asta, Entre ciel et terre et D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds, repris en Folio, sont déjà des classiques.

01/2024

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Religion

Le grand bonheur. Vie des moines

" Venez, et voyez Fontgombault. Oh, il ne se passera rien de spectaculaire. Mais nos coeurs se réchaufferont. Une petite grâce mystérieuse soufflera. Nous regarderons la lumière traverser l'abbatiale, les arbres des vergers danser dans le vent, les moines marcher au loin, vers les coteaux. Les notes grégoriennes s'élèveront dans les hauteurs mystiques. Nous serons des enfants subjugués par les processions splendides. Nous resterons silencieux. Et nous verrons le beau, le merveilleux, le doux sourire des moines. " C'est par ces mots que Nicolas Diat ouvre Le Grand Bonheur. Ce livre est une invitation à la joie, une invitation à nous faire découvrir la vie des moines pour nous aider à comprendre la paix qui les habite. Nous pénétrons dans un monde intemporel, une cité interdite, une société idéale. Pendant une année, nous suivons les bénédictins d'un monastère perdu du Bas-Berry, de la ferme au réfectoire, des ateliers d'art aux salles de classe, de l'infirmerie à l'hôtellerie, de l'imprimerie à la bibliothèque, de l'église au cloître, de la sacristie au scriptorium. Ces existences confinées, que l'on pourrait imaginer monotones, sont en réalité extraordinairement riches. Transportés à Fontgombault par la plume évocatrice et délicate de Nicolas Diat, nous ne serons plus tout à fait les mêmes en refermant ce livre, et les portes de l'abbaye. Nicolas Diat est écrivain et éditeur. Il est l'auteur d'un livre de référence sur le pontificat de Benoît XVI, L'Homme qui ne voulait pas être pape (Albin Michel, 2014 ; Pluriel, 2018), d'Un temps pour mourir (Fayard, 2018 ; Pluriel, 2019 ; Prix du cardinal Lustiger, Grand Prix de l'Académie française), et co-auteur, avec le cardinal Robert Sarah, de Dieu ou rien (Fayard, 2015 ; Pluriel, 2016), La Force du silence (Fayard, 2016 ; Pluriel, 2017 ; Prix Spiritualités d'aujourd'hui du Centre méditerranéen de littérature) et Le soir approche et déjà le jour baisse (Fayard, 2019 ; Pluriel, 2020). Ses livres, qui ont été des succès de librairie, ont reçu un accueil critique formidable et sont traduits dans de nombreux pays.

10/2020

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Histoire de France

1961, l'étrange victoire. FLN, terrorisme et instrumentalisation mémorielle

Le 17 octobre 2012, la France par la voix du président de la République reconnaissait officiellement la "répression sanglante" de la manifestation organisée, 51 ans auparavant, par le Front de Libération nationale algérien (FLN) sur le pavé parisien. Si le savoir historique a indéniablement progressé, les buts réels de la fédération de France du FLN dans le déclenchement des manifestations d'octobre 1961 n'ont aucune visibilité, parce que le travail des historiens est parasité par le débat politique et émotionnel autour de ce drame. L'inacceptable, bien que légitime, étouffement de l'événement par les pouvoirs publics a engendré un mouvement citoyen multiforme pour une reconnaissance des faits à sens unique. Si la manifestation du 17 octobre 1961 était pacifique sur la forme, elle ne l'était pas sur le fond. Il s'agissait d'une action de guerre subversive visant à provoquer la mort d'innocents sous les coups de la police. Le long silence de 1' Etat français autour de la guerre d'Algérie en France a provoqué une focalisation de la recherche et de l'intérêt des citoyens sur le "régime de terreur" des pouvoirs publics et les "violences policières". Une question pourtant essentielle demeure : les responsabilités du FLN, une organisation pré-étatique autoproclamée, un parti aux visées totalitaires et portant en germes la nature dictatoriale du gouvernement algérien contemporain. Ce livre rétablit la vérité sur ces événements et pointe du doigt, ceux qui, depuis l'orée des années 1990, manipulent l'histoire à des fins partisanes, en prenant pour exemple les manoeuvres de désinformation autour la force de police auxiliaire (FPA). Des manipulateurs de symboles empêchent les citoyens de comprendre totalement et sereinement les faits ; ils parasitent le processus psychologique (et politique) du bilan objectif de notre histoire coloniale dépeinte comme un épisode honteux. Il est impossible d'accepter que nos concitoyens puisse traverser une phase de doute mondialisé la tête basse... C'est la l'enjeu de la seconde bataille de Paris qui n'est rien d'autre qu'une des facettes de la guerre des mémoires. Ce livre est une démonstration des limites de l'historiographie du temps présent.

10/2014

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Histoire de France

Le roi emmuré

Le dernier combat de Jacques Chirac s'est déroulé à huis clos. Ce combat que chacun doit perdre, un jour, contre le chagrin, la maladie, la mort. A quoi pensait ce vieil homme face à l'inéluctable ? Pour l'ancien président qui a livré tant de batailles, celle-ci a été la plus dure, la plus sombre. La plus universelle et la plus intime aussi. Peu avant Noël 2015, Il entre dans un bel hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris, propriété de son ami François Pinault. Sa dernière demeure, le pressent-il ? Nul ne le voit, sinon quelques fidèles, de moins en moins nombreux. Près de quatre années s'écoulent ainsi, dans un silence glacé. Le tombeau se dresse autour d'un homme encore vivant, qui s'absente de soi-même. Au dehors, la nostalgie Chirac grandit. Dans cette famille si célèbre et pourtant vouée à l'enfermement et au secret, se tient une femme, Bernadette, la seule épouse. Passé le temps de la revanche qu'elle se plaisait à prendre sur son mari, elle a affronté, d'abord sans faiblir, la mort accidentelle de Laurence, leur fille aînée, dénouement tragique d'une existence recluse. Puis elle s'est laissée emporter, comme lui, par cette peine immense. Bernadette Chirac qui ne cessait de s'inquiéter pour l'avenir de leur fille, handicapée, quand elle-même aurait disparu, s'est trouvée face à un vide que rien ne pouvait combler. Claude, la fille cadette du couple, s'est consacrée, comme toujours, à régenter leur vie. Elle qui avait si longtemps veillé sur la communication de son père, s'est ingéniée meubler sa solitude, après l'avoir soustrait aux regards de tous. Puis celle de sa mère, soudain cloîtrée – en écartant impitoyablement de ce huis clos étouffant tous ceux qui pourraient en rapporter des bribes. L'un de ceux qui appartenait à ce tout petit cercle est brutalement congédié pour avoir parlé. Il meurt d'une crise cardiaque quelques jours plus tard... Béatrice Gurrey est grand-reporter au Monde. C'est l'une des plus fines connaisseuses de la Chiraquie. Elle est notamment l'auteure du Clan Chirac chez Robert Laffont.

09/2020

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Ethnologie

Savoirs romantiques. Une naissance de l'ethnologie

Si l'ethnologie et l'anthropologie, avant de se constituer en savoirs spécialisés, ont une longue préhistoire, leur émergence véritable est justement située dans les parages de la philosophie des Lumières. Pourtant nous ressentons une affinité entre la curiosité ethnologique et un romantisme qui exalte les différences, exotiques et populaires, qui reconnaît la force poétique des langues et des traditions orales, qui fonde la modernité des nations sur des héritages de longue durée. Entre 1800 et 1850, l'expression de ces valeurs trouve chez les écrivains et les artistes, dont beaucoup sont encore des polygraphes heureux, des formes d'expression qui utilisent et parfois mêlent tous les genres: du traité de science morale au roman en passant par le récit de voyage et la recréation littéraire des poèmes et des récits de la tradition. Cet ouvrage revisite ces rencontres entre un savoir qui s'affirme et un champ littéraire et esthétique qui se réoriente et se diversifie. Mais son horizon est plus vaste. Le romantisme ne se contente pas d'accueillir les aspects pittoresques de l'altérité, il situe ces curiosités intenses sur l'horizon d'une critique morale et politique de la modernité qui tiendra une place décisive dans la naissance de l'ethnologie au sens présent du terme. Le progrès, cette idée d'une perfectibilité continue de l'homme, cette croyance en une positivité nécessaire de l'évolution a un revers préoccupant : l'Inéluctable disparition des vaincus, victimes de la marche vers le futur. Alors que toutes les sciences de la société naissent du souci de gérer et d'améliorer les sociétés proches, l'ethnologie prend en charge les condamnés et les oubliés, qu'ils soient d'ailleurs ou d ici, elle leur reconnaît une égale dignité comme expression de la situation humaine. Tel est l'apport profond et mal compris du romantisme auquel l'ethnologie doit non seulement ses choix d'objet, ses méthodes et son éthique mais sa proximité foncière avec la littérature qui, pour une part veille aussi sur ces ruptures du temps et fait sortir du silence ces apocalypses culturelles.

05/2011

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Histoire ancienne

La vie amoureuse des Grecs anciens

Durant plusieurs millénaires, la Grèce antique fut éclairée par une civilisation qui constitua son firmament, tel une étoile lumineuse. De l'aube du monde antique jusqu'à nos jours, d'innombrables études ont été menées afin de partir à la recherche des traces de cette civilisation, grâce à la pléthore d'ouvrages qui nous ont été légués au cours des siècles passés. Art, poésie, rhétorique, philosophie, sciences.... Les yeux rivés sur ces personnages pour lesquels tous ces vestiges constituaient l'œuvre d'une vie entière, nous voyons naître un intérêt grandissant pour la façon dont vivait tout un chacun parmi ce peuple qui était le plus évolué de l'époque. Nous en venons donc fatalement à aborder un sujet qui semble avoir intéressé certains de manière superficielle et d'autres plus sérieusement : - Comment les Grecs anciens se comportaient-ils dans leur vie privée et dans leurs moments d'intimité ? Comment ce géant, cet hoplite marathonien, armé de son bouclier et de sa lance faisait-il l'amour ? Il se peut que des récits relatifs à l'Antiquité et comportant divers détails facétieux vous aient été contés et que vous vous soyez alors demandé si ces histoires comportaient la moindre trace de vérité. D'ailleurs pourquoi le nier, aucun d'entre nous n est indécent au fait d'entendre de temps à autre quelque récit truffé de détails piquants. Puisque nous avons déjà abordé ce thème relativement sérieux sur un ton quelque peu badin, pourquoi ne pas essayer d'éclairer ces coins d'ombre de la Grèce antique, qui sont probablement inconnus de la plupart d entre nous ? Mais il s'agit bien sûr ici d'un thème sur lequel beaucoup a déjà été dit et encore plus passé sous silence, souvent avec un sentiment de culpabilité. Mais la Grèce antique n'avait nul besoin de juges ou d'experts. Elle existait et continuait à exister baignée par la lumière éternelle de la spiritualité. Nous avons tout à gagner en essayant d'en appréhender les mœurs qu'il convient d'aborder sans le moindre préjugé et en tentant de s'en imprégner...

12/2004

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Cinéma

Comme une lame de fond. Cent mille lettres qui disent le mal-être des corps et des coeurs, 1967-1981

"Quatre murs, deux vitres, une porte close : je suis une femme comme toutes les autres, assise devant une table vide. Brusquement, quatre notes de Mozart... et voici une voix : une femme (ou un homme ou un enfant) est entrée et parle : "Menie, c'est bien vous ?" Je pourrais la toucher. Un être invisible envahit le studio avec ses mots, sa vie, ses questions, parfois l'horreur et les larmes. Deux ou trois millions d'êtres écoutent. Demain, il y aura des centaines de lettres bouleversées qui diront : "La dame d'hier, Menie, moi aussi !"" Quand elle démarre son émission sur RTL en ce mois de mars 1967, Menie Grégoire est loin de se douter qu'elle va être submergée par une véritable lame de fond : en quinze ans d'émission, elle va recevoir plus de cent mille lettres d'auditeurs qui pour la première fois dans l'histoire de ce pays se sentent libres de raconter leur intimité à une parfaite inconnue. Menie les écoute sans les juger, les rassure, les questionne et les fait réfléchir. Grâce à l'anonymat de la radio, ils diront des choses terribles ou banales, mais qui jusque-là étaient endurées dans le silence et la solitude : sur la famille, les relations amoureuses, la mort de l'amour, l'adultère, les enfants illégitimes, l'impuissance, la frigidité, l'homosexualité, la prostitution, le féminisme... Vingt-six ans après avoir définitivement rendu l'antenne, Menie Grégoire nous livre un échantillon représentatif de toutes ces lettres intimes. Elle nous donne ainsi un aperçu passionnant et souvent émouvant de ce que fut l'intimité des Français à une époque où l'on ne parlait pas encore à tout bout de champ de "souffrance" et de "non-dits", et où l'exhibitionnisme n'était pas encore devenu un passe-temps populaire. À ces maux anciens sont venus depuis s'en ajouter de nouveaux, liés à l'exclusion et au choc des cultures, et l'on peut regretter que personne n'ait pris le relais de Menie Grégoire pour sonder les cerveaux et les cœurs d'une France qui découvre chaque jour que permissivité ne rime pas nécessairement avec liberté, et inversement.

05/2007

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Philosophie

La vieillesse

"Les vieillards sont-ils des hommes ? A voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter. Elle admet qu'ils n'ont ni les mêmes besoins ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité puisqu'elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire ; elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir. Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d'ailleurs contradictoires, qui incitent l'adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable mais un autre. Il est le Sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote et extravague. Qu'on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas on l'en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l'ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. Quand j'ai dit que j'y consacrais un livre, on s'est le plus souvent exclamé : "Quelle idée ! C'est triste ! C'est morbide ! " C'est justement pourquoi j'ai écrit ces pages. J'ai voulu décrire en vérité la condition de ces parias et la manière dont ils la vivent, j'ai voulu faire entendre leur voix ; on sera obligé de reconnaître que c'est une voix humaine. On comprendra alors que leur malheureux sort dénonce l'échec de toute notre civilisation : impossible de le concilier avec la morale humaniste que professe la classe dominante. Celle-ci n'est pas seulement responsable d'une "politique de la vieillesse" qui confine à la barbarie. Elle a préfabriquée ces fins de vie désolées ; elles sont l'inéluctable conséquence de l'exploitation des travailleurs, de l'atomisation de la société, de la misère d'une culture réservée à un mandarinat. Elles prouvent que tout est à reprendre dès le départ : le système mutilant qui est le nôtre doit être radicalement bouleversé. C'est pourquoi on évite si soigneusement d'aborder la question du dernier âge. C'est pourquoi il faut briser la conspiration du silence : je demande à mes lecteurs de m'y aider". Simone de Beauvoir.

02/2020

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Critique littéraire

L'APPRENTISSAGE DU ROMAN

Ce livre est l'édition critique du journal intime de Benjamin Jordane, ou plus précisément des pages de ce journal consacrées à ses relations avec Pierre-Alain Delancourt, le grand auteur qui l'a guidé dans son apprentissage. Benjamin Jordane a vingt ans, à la fin des années soixante, lorsqu'il écrit à P.-A. Delancourt, l'auteur de L'Indiscret, de Cavalier seul, de Mirage des sources, pour lui faire part de son admiration passionnée. Leur rencontre à Paris est bientôt suivie de nombreux séjours dans la maison de campagne de l'écrivain, de conversations à bâtons rompus sur la levée qui domine la Loire ou devant la cheminée des Charmes, Anecdotes biographiques et commentaires de lectures cèdent progressivement la place à des échanges plus exigeants sur les thèmes communs aux livres de l'écrivain et à la vie de son lecteur : rapports du langage et de la réalité qui le ruine, de la fabulation immédiate et de la fiction réfléchie qui nous en libère, de l'œuvre et de la biographie qu'elle invalide ou qu'elle anticipe. Mais ces conversations n'ont jamais rien d'abstrait ni de doctoral, ce sont souvent des digressions à partir des événements les plus ordinaires de la vie quotidienne. Au fil du temps, le jeune amateur découvre la genèse d'une œuvre rare et toute une vie littéraire plus secrète mais moins intellectuelle qu'il ne l'imaginait. Comme Benjamin a magnifié l'auteur de l'œuvre qu'il admire, et même le silence dans lequel Delancourt est resté muré pendant des années avant de revenir à la littérature, il doit se délivrer de ses illusions. Non pas tuer le père quand il n'est plus conforme à l'image enfantine du saint ou du héros, mais se déprendre d'un modèle idéal de l'Auteur et de l'Œuvre. Il apprend le travail du deuil et de la langue. Il entend à la fin, dans la Bibliothèque, le dialogue animé des mortels et des maîtres auquel il ne pourra jamais participer s'il ne transforme pas son journal en roman.

02/1993

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Critique littéraire

Parler le corps : réinvestir l'amour

Que l'amour se soit transformé après que la sexualité s'est dégagée des exigences de la reproduction, mérite d'être nuancé à l'aune d'une analyse des représentations contemporaines des corps mis "sous tension" amoureuse. Les transformations transgenres laissent certes entrevoir d'autres possibles de l'amour, mais force est de constater une oscillation entre deux extrêmes : l'exhibition des corps sur la place publique ou leur disparition derrière les écrans. N'être qu'un corps ou ne pas en avoir : l'alternative à laquelle le sentiment amoureux se confronte aujourd'hui reconduit des dichotomies anciennes entre la chair et l'esprit, mais selon des modalités marquées par le rapport entre virtualité et réalité, interrogeant autant la dématérialisation des relations affectives que la survalorisation de la sexualité, la rationalisation des échanges que leur satisfaction consumériste. Cette dualité psyché-soma qui à travers le patriarcat perdure jusqu'à présent, se rapporte à l'inhibition d'un schéma incorporé de l'amour au sein du cadre familial et domestique. De la naturalisation de l'inceste ou de l'hétéronormativité témoignent les littératures irakienne, française et porto-ricaine, qui en accusent la persistance d'une manière transculturelle, et même en donnent une traduction queer. Simultanément, les corps se lâchent jusqu'à l'obscène pour mettre en scène à la fois le vide qui les habite et leurs sécrétions les plus intimes. Le corps-spectacle hante aussi bien la littérature allemande, que les séries américaines ou le théâtre européen in-yer-face, en quête d'une altérité manquante qui puisse le faire sortir d'un solipsisme mortifère. Muré dans le silence, l'amour ne saurait exister, ni au regard des traditions marocaines qui continuent de réduire les femmes à des corps sans paroles, ni dans la production visuelle états-unienne où les corps ne parlent que de pornographie. Aussi, pour que corps et âmes soient amenés à se rencontrer envers et contre leur dissociation avérée, il semble nécessaire de chercher une interface incarnée de l'amour qui remette les peaux en contact, sensible jusque sur le plan éthique d'un entre-deux irréductible.

07/2018

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Musique classique

Un musicien en hiver. Essais et entretiens (1956-1996)

Dun caractère fantasque enclin au merveilleux, Niccolò Castiglioni (1932-1996) était un maître du silence et des sons limpides, cristallins et transparents, comme pris dans la glace. Le lyrisme, les bruissements et les nuances infimes de son art paraissent empreints de ses baroqueries, de ses absentements, comme une citadelle d'intériorité, jusqu'aux retraites solitaires dans les paysages alpins et les sentiers du Haut-Adige. Dans le sillage de ses chers romantiques et d'Anton Webern, qu'il commenta avec passion et clairvoyance, Castiglioni manifeste, au regard de l'Histoire, un amour de la nature et d'une harmonie qui gouverne le mouvement des étoiles comme celui de l'atome musical. Niccolò Castiglioni, qui exaltait le petit, le simple, voire l'ingénu, se disait aussi fait pour l'émerveillement et pour la joie, aussi pleins et entiers que ceux de l'enfant. Il en adopta souvent la conduite, choyant son absolue liberté, et en revendiqua le paradis perdu autant que les jeux, de sons et de mots, avant d'user de citations et de pastiches. Comme Robert Schumann, il composa ainsi en poète, magnifia la rêverie et lui donna structure et cohérence. Aussi, dans sa traversée singulière du sérialisme et de son dépassement, vibraient intensément une sensation, un sentiment, la résonance d'une musique d'antan ou le monde fabuleux d'un livre ou d'un conte. C'est à la lecture de ses essais et de ses entretiens, pour la première fois réunis en un volume, qu'invite cet ouvrage. Niccolò Castiglioni y décrit les ordres constants et les équilibres stables du Moyen Age aux débuts de notre ère contemporaine, mais aussi les marges, les bords, ces moments où les normes se fissurent et commencent de se configurer autrement. Une telle réflexion se déploie dans le champ de la musique, de ses théories et de ses pratiques, comme dans la littérature et les grandes catégories de la philosophie occidentale - réalisme, rationalisme, idéalisme, pragmatisme, métaphores des points cardinaux d'une oeuvre que traverse un même et constant souci : une attention subtile au langage, où l'engagement, l'éthique musicale se mesurent à l'aune du son.

03/2021

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Actualité politique internatio

Poutine, l'OTAN et la guerre. Sur les causes, et les enjeux véritables d’une sale guerre en Ukraine

AUTEUR Jacques Fath est un spécialiste des relations internationales, des enjeux de la sécurité et de la conflictualité mondiale. Son approche alternative est résolument critique des politiques et des courants de pensée dominants. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur ces questionsA : - " Penser l'après. Essai sur la sécurité internationale, la puissance et la paix dans le nouvel état du monde, Les éditions Arcane 17, 2015 A - " Terrorisme. Réalités, causes et mystifications idéologiquesA ", éditions du croquant, 2019 - " Chaos. La crise de l'ordre international libéral. La France et l'Europe dans l'ordre américainA ", éditions du croquant, 2020. PRESENTATION Il est entendu que l'accablante responsabilité d'une guerre ne peut échapper à celui qui décide de la déclencher, de la poursuivre et de l'intensifier en dépit de ses conséquences tragiques, et des risques réels qu'elle fait peser pour l'ordre du monde. Alors que le multilatéralisme, l'ONU, l'exigence diplomatique et de sécurité collective ont déjà tellement reculé dans les relations internationales. Le processus engagé le 24 février 2022 est lourd de signification sur les stratégies et les visées des uns et des autres. Il en dit beaucoup sur les prétentions du régime de Poutine, mais aussi sur les limites auxquelles ses ambitions de puissance néo-impériales se sont rapidement heurtées. Cette guerre en Ukraine, cependant, n'est pas le seul produit des " délires paranoïaquesA "... d'un seul homme, fut-il Président d'une puissance qui compte, y compris sur le plan militaire. La pensée unique et les caricatures idéologiques qui n'ont cessé d'accompagner ce retour de la guerre en Europe, fait silence sur les trente années d'une page d'histoire déterminante, qui a contribué à réunir toutes les conditions d'une escalade des hostilités et d'un conflit de haute intensité dont le peuple ukrainien paie le prix le plus élevé. Comprendre toutes les causes de cette guerre, comprendre l'erreur stratégique majeure de Poutine, le rôle décisif des Etats-Unis, de l'OTAN et plus généralement des puissances occidentales est une responsabilité au regard des effets de transformations globales dont ce conflit est porteur quant à la situation internationale et au monde de demain.

11/2022

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Guerre d'Algérie

Les souffrances secrètes des français d'Algérie

Après 20 ans pendant la guerre d'Algérie (2000) ; L'Histoire des pieds-noirs d'Algérie (2002), Les Oubliés de la guerre d'Algérie (2003), Raphaël Delpard nous livre avec Les Souffrances secrètes des Français d'Algérie, la poursuite de son travail d'enquête et d'analyse sur l'indépendance de l'Algérie (1962). Cette fois, il aborde la période la plus tragique vécue par les Français d'Algérie. Notamment, il s'interroge à partir de deux questions : - Peut-on parler sereinement et en toute objectivité de l'indépendance de l'Algérie ? - Peut-on évoquer et préciser ce que furent les accords d'Evian et ce qui les précéda et les suivra ? Raphaël Delpard pense que oui. Il nous délivre une enquête fouillée, tentant de mettre fin à l'ostracisme qui a frappé les Français d'Algérie, au cours de ces moments tragiques et dramatiques. Il cite les témoignages de ceux qui en furent les acteurs et d'autres les victimes (les pieds-noirs) et des documents inédits. Il décrypte les intentions perverses, hypocrites et très souvent cachées ou ambiguës du politique et de l'Etat Français et la manipulation des Français de la métropole qui feront des pieds-noirs des victimes expiatoires... Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner si au cours des évènements, dans des circonstances atroces, avant et après la signature des accords d'Evian, c'est la curée et le nettoyage. Après les massacres barbares (du FLN) de Français (des milliers) et de 140 000 harkis, pour les pieds-noirs, un diktat leur est imposé : "La valise ou le cercueil." En quelques mois, c'est plus d'un million d'entre eux qui fuient vers la métropole. Mais en France, personne ne veut en entendre parler. L'opinion publique les abandonne, voire les rejette, les pouvoirs politiques, l'Etat s'en désintéressent, les intellectuels font silence sur ce drame. L'histoire elle-même regarde ailleurs... L'Histoire vraie des Français d'Algérie : une page d'histoire, d'amour et de larmes, entre deux grands peuples qui ne se sont pas encore remis de leur rendez-vous manqué.

03/2022

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Littérature française

Les prophètes

Les peuples du Proche-Orient ont-ils inventé la culture aux deux sens du mot ? Ils ont en tous cas su en vivre les exigences et en éviter les impasses en palliant chaque inconvénient par des solutions originales. Par exemple la notion d'histoire engendra celle de patrie comme terre de la vie supérieure, mais toute patrie est fragile et peut tomber dans la gueule des porcs (nous en savons quelque chose). Ézéchiel invente alors de susbtituer le livre à la patrie. Le livre saint n'a pu remplacer la Terre Sainte efficacement que grâce à la pléiade des prophètes d'Israël et de Juda. L'originalité absolue de leur ton a permis la Bible. C'est autour d'eux qu'elle s'est constituée, à cause d'eux qu'elle eut le destin qu'on sait. Ailleurs qu'en eux, elle est plus facile à minimiser qu'à défendre. S'ils sont actuellement ce que les Français non-hébraïsants en connaissent le plus mal, c'est sans doute parce que les traductions et leurs lecteurs ont oublié que la parole s'entend. Voici un essai de rompre ce mur de silence, de transmettre vers par vers le mouvement des grandes paroles prophétiques. Le traducteur a tenté de sauver le rythme le plus qu'il a pu, et quelque chose des allitérations. Si la langue française dispose de moyens encore faibles, si elle est plus riche de particules que d'accents et de gutturales, du moins s'est-elle assez affranchie de la rhétorique gréco-latine pour aller à la rencontre d'une profération sémitique. Ceci est bien davantage qu'une nouvelle traduction des textes prophétiques de la Bible. Jean Grosjean est parvenu à rendre en poésie française la poésie hébraïque. Qu'il s'agisse du Cantique de Débora, d'Ézéchiel, d'Habacuc ou de Job, les rythmes et l'ampleur auxquels il atteint ont la sonorité même d'une poésie première. On pense à l'admirable authorized version d'Angleterre, et à certaines belles traductions françaises du XVIIe siècle. On a enfin le sentiment d'avoir affaire à une poésie millénaire.

03/1955

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Littérature française

Et soudain tout s'éteint

"Pourtant, tu savais à quel point il m'avait été difficile de devenir candidat à la Mairie de Paris. Etait-ce d'ailleurs bien l'ordre des choses, quand on est enfant de femme de ménage, enfant de rien, sans héritage, homosexuel de surcroît ? Tout cela, oui, tu le savais. Tu en avais même durant toutes ces années façonné le désir, celui de la fuite et du rêve d'un autre monde. Ce que je réalisais alors, c'était aussi un peu de toi. Et pourtant, c'est ce moment que tu as choisi pour me dire que tu allais mourir. Alors oui, quand j'ai appris en ce début de campagne électorale que tu avais une tumeur au cerveau et qu'il ne te restait qu'une poignée de mois à vivre, durant quelques instants, je n'ai pu étouffer ma colère à ton encontre. Rends-toi compte ! Au moment où je croyais me libérer des chaînes de notre milieu, tu cherchais à m'y ramener avec la tragédie de ta mort certaine. Durant chaque meeting, tu étais dans un coin de ma tête, ton visage, les bribes de l'enfance, et cette peur panique, maman va mourir, et je ne suis pas là. Dans les trains qui me faisaient osciller entre Paris et Vesoul, dans le fatras de la vie publique, dans le silence de l'attente assis sur le bord de ton lit, à te donner à manger, à te regarder partir. Maman va mourir, et je ne suis pas vraiment là, je me répétais dans ce tourbillon qui n'en finissait pas. Puis Maman est morte, et plus rien, ou si peu. Alors, je t'ai écrit, pour retrouver ces souvenirs que j'ai voulu oublier, cette famille que j'ai voulu fuir, le désir de tout effacer et celui de ne pas vous perdre, pour te retrouver, toi". Cette lettre que David Belliard nous donne à lire, c'est l'espace-temps entre l'enfant et l'adulte, le trajet entre la Haute-Saône et Paris, le tiraillement entre deux mondes. C'est l'espace que laisse la maladie pour les souvenirs doux et abrupts parfois, et les derniers mots, sans fard, poignants. Une magnifique déclaration.

03/2022

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Littérature étrangère

De ce côté-ci de la mer

Erri De Luca dit de lui qu'il chante même quand il parle. Clin d'oeil amical entre compères. A lire De ce côté-ci de la mer, texte écrit à l'approche de la mort, on sait désormais que Gianmaria Testa chante aussi quand il écrit. Erri De Luca dit de lui qu'il chante même quand il parle. Clin d'oeil amical entre compères. A lire De ce côté-ci de la mer, texte écrit à l'approche de la mort, on sait désormais que Gianmaria Testa chante aussi quand il écrit. Alors qu'il se sait condamné et sans jamais y faire allusion, le chef de gare et auteur-compositeur-interprète ose le récit, une prose légère qui, comme la chanson, court de lèvres en lèvres et se fredonne au-delà des frontières. Gianmaria Testa se raconte au travers des autres, donne en partage des rencontres, paroles ou regards échangés, sonde quel- ques souvenirs d'enfance, le père, la mère, l'attachement à la terre et au labeur, ses racines. Mais l'homme du Piémont embrasse avant tout la Méditerranée, cette mer où depuis trop longtemps dérive et se meurt notre humanité. Le voici en compagnie d'hommes, de femmes, " oiseaux migrateurs " d'un genre très contemporain, contraints à l'exil, l'abandon, la mort. Pour eux, le chanteur réinvente des moments de dignité. Gianmaria Testa puise ses forces dans le sourire d'une femme, dans la lumière pétillante des yeux d'un gamin, et dans la radicalité d'une lecture. Il mate la mélancolie et cherche sans cesse sous le chaos du monde, la douceur et la beauté. L'amitié, il la vit pleinement, il recompose la loyauté et donne des ailes à la solidarité. Il fait de l'écriture une mélodie, et du silence, une réconciliation. Gianmaria Testa, voix grave enroulée de tendresse, chante l'espoir et nous invite à l'imaginer avec lui : " J'ai foi en l'humanité " écrit-il dans son dernier texte. Quatre mots tout bêtes, tout simples, qui, dans notre collection, claquent comme une bannière.

03/2019

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Poésie

Le torrent des sonnets

La redécouverte de la poésie de Christofle de Beaujeu a commencé en 1978, quand Gisèle Mathieu-Castellani publie dans la collection 10/18 son anthologie intitulée Eros baroque, où quelques poèmes de cet auteur oublié sont pour la première fois réimprimés. Quelques années plus tard, en 1990, c'est Jacques Roubaud qui inclut des sonnets du baron de Beaujeu dans son "anthologie du sonnet français de Marot à Malherbe" , Soleil du soleil, parue chez POL et aujourd'hui reprise en collection Poésie/Gallimard. La splendeur verbale et le caractère énigmatique des poèmes de cet auteur, au-delà de toute convention littéraire, frappent de nombreux lecteurs. Ils font de lui un frère et un précurseur du Nerval des Chimères ou même du Mallarmé de certains sonnets. En 1995, Claude Michel Cluny publie dans la collection de poche "Orphée" aux éditions de la Différence la première anthologie de l'oeuvre de Cristofle de Beaujeu, sous le titre Entouré de silence. Ce volume de 128 pages est tout ce qu'on peut couramment trouver aujourd'hui de ce poète. Il est temps maintenant de faire entendre sa voix autrement qu'en anthologies. L'imposant volume de ses Amours, publié à Paris en 1589, contient une suite de 121 sonnets réunis sous le titre Le Torrent des sonnets. C'est cet ensemble dont nous donnons aujourd'hui la première édition complète, augmentée de tous les autres sonnets qui figurent dans Les Amours, répartis en plusieurs brèves sections. Notre souci d'éditeurs a été de donner à lire cette poésie au public d'aujourd'hui en dépassant le cercle des seuls érudits : aussi avons-nous opté résolument pour une modernisation de l'orthographe, le respect des graphies anciennes créant une difficulté inutile. Ainsi dépoussiérés, mais bien sûr sans y changer un mot, ces vers révèlent leur stupéfiante modernité. Accompagnée d'une présentation synthétique et de notes succinctes, comme c'est l'habitude à la Coopérative, qui ne s'interposent pas entre le lecteur et l'oeuvre, notre édition souhaite marquer la reconnaissance définitive d'un poète majeur du baroque français.

12/2078

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Fantasy

Le Dévoreur de soleil, T2 : Les Ténèbres hurlantes

Hadrian Marlowe est perdu. Pendant un demi-siècle, il a exploré les soleils des confins à la recherche du monde mystérieux de Vorgossos, dans l'espoir d'entrer en contact avec les Cielcins. En vain, il a erré parmi les barbares de la Règle, à la tête d'une bande de mercenaires. Déterminé à mettre un terme à une guerre sans fin, Hadrian doit désormais quitter l'Empire pour s'aventurer chez les Extrasolariens, qui résident entre les étoiles. Là, il croisera la route de créatures qui ont cessé d'être humaines, de traîtres, ainsi que du plus vieil ennemi de son espèce. S'il réussit, il apportera une paix inespérée. S'il échoue, la galaxie se consumera... " Des scènes d'une prodigieuse intensité dramatique, un fond très solide, une fascinante allégorie de La Divine Comédie de Dante, d'excellents personnages... Une des sorties récentes les plus marquantes en matière de space opera d'envergure. " Le culte d'Apophis Sur L'Empire du Silence : " Une riche tapisserie narrant l'histoire d'un héros et d'un tyran, mais surtout d'un homme. " Kevin J. Anderson, auteur de La Saga des Sept Soleils " Artisan au talent rare, Christopher Ruocchio nous invite dans un futur plein de danger, d'action, d'ironie et de belle prose. Et de quelques beaux moments d'espoir. " David Brin, auteur de Elévation " Ce roman a la richesse et les intrigues politiques de Dune. L'intrigue prend de l'ampleur, la tension monte et la conclusion est impeccable. Recommandé. " David Drake, auteur du Seigneur des Isles " De la science-fiction épique de très haut niveau. Ruocchio nous livre une oeuvre fascinante. " James S. A. Corey, auteur de The Expanse " Un space opera épique et singulier rappelant Iain M. Banks et Frank Herbert... Une voix nouvelle et originale. " Eric Flint, auteur de 1632 " Une épopée richement imaginée et brillamment racontée. " R. M. Meluch, auteur de la série The Tour of the Merrimack " Savant mélange d'action et d'érudition, un space opera palpitant chargé d'adrénaline et de réflexions saisissantes sur la nature humaine. " D. J. Butler, auteur de The Witchy Eye

02/2022

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Critique littéraire

Pierre et Blanche. Souvenirs sur Pierre Jean Jouve et Blanche Reverchon

Blanche Reverchon tient dans l'œuvre d'Henry Bauchau un rôle majeur. Elle est la double initiatrice, celle qui le mène à la psychanalyse et à l'écriture. C'est en 1948 qu'Henry Bauchau, traversant une période de difficultés (il vit avec Laure, mais sa première femme ne consent pas à divorcer ; son affaire d'édition et de distribution de livres périclite), entre en analyse avec elle. Dès La déchirure (1966), elle apparaît sous les traits de la Sybille, deviendra un personnage récurrent de bien des poèmes, et, au moins en partie, inspirera d'autres figures (Diotime, Véronique dans L'enfant bleu...). Au-delà de sa première psychanalyse, Bauchau restera toute sa vie dans une relation d'amitié avec Blanche, et dans une profonde reconnaissance pour son don de l'écoute. Blanche Reverchon est également la seconde épouse de Pierre Jean Jouve, l'auteur de Paulina 1880, écrivain admiré par Bauchau. Entre 1956 et 1971, le couple Bauchau va à plusieurs reprises retrouver les Jouve pour un séjour d'été à Sils Maria, ou recevoir leur visite à Montesano. En 1971, pour un Cahier de l'Herne, Bauchau consacre un long article à Jouve. Il a par la suite évoqué Jouve ou son œuvre dans diverses circonstances, mais c'est bien la figure de Blanche qui demeure prépondérante à ses yeux, malgré la discrétion et le silence qui la caractérisent. Anouck Cape mène ici à bien un projet déjà ancien de Bauchau qui, dès le milieu des années 1980, souhaitait évoquer sa rencontre avec la Sybille, puis les moments où il a côtoyé le couple Jouve. Le livre débute par un entretien (juin 2011) avec Bauchau, puis propose, dans sa version intégrale inédite (celle du Cahier de l'Herne était incomplète), l'étude consacrée à "Pierre Jean Jouve en Engadine", ainsi que divers documents, souvenirs, notes, interventions, et s'achève par une correspondance. Ces divers éléments composent un "dossier", un ensemble d'archives variées dont Pierre Jean Jouve est le sujet le plus visible, et dont Blanche Reverchon est bien évidemment aux yeux de Bauchau, l'élément le plus essentiel.

10/2012

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Drames personnels

Dis maman, raconte-moi mon histoire ! Violences conjugales post-séparation & instrumentalisation de l'enfant

"Une relation toxique est une relation de dominant à dominé, de sujet à objet dans laquelle l'un va demander à l'autre d'abdiquer sur certains aspects de sa personnalité, dans le seul but de lui nuire, de l'humilier, de le dévaloriser voire même de le détruire" (Nathalie Riesen). Hier, victime de relation toxique. Je fais cette rencontre amoureuse. De celles qui vous donnent un nouveau souffle. De celles qui vous mettent des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre. La relation s'installe rapidement et une grossesse est déjà annoncée. Très vite la vie quotidienne devient un enfer de pressions, de violences psychologique et physique. Je me raccroche à ma foi en la vie et à ma foi en l'enfant que je porte. A sept mois de grossesse, je suis si fortement frappée que je me retrouve à terre et passe la nuit dans le coma. D'autres épisodes de violences psychologiques et physiques suivront. C'est au sixième mois de ma petite fille que je trouve la force et le courage d'affronter et de dénoncer ce que je subis. Aujourd'hui, experte en relation d'aide aux victimes de relations toxiques. De ma vie d'avant, il me reste mes enfants, certains amis, ma famille et les souvenirs de celle que j'étais. Dans cette nouvelle vie, je suis devenue une sorte de boulimique. Je m'instruis pour comprendre ce que je viens de vivre. Je me forme en psychogénéalogie. Je me forme en transgénérationnel, en PNL, en hypnose, en sophrologie et en soutien psychosocial. Je n'ai de cesse de compléter mes connaissances au travers de colloques, de formations et des spécialisations. Je m'attelle à disséquer les comportements toxiques. Très vite, je réalise qu'ils s'infiltrent dans tous les milieux : la famille, le couple, les amis, le travail et même l'école. Très vite, je réalise que je me trouve face à un déni sociétal majeur et que la reconnaissance des victimes est passée sous silence, un peu comme une maladie honteuse.

05/2021

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Littérature française

Le rêve de Kuèhopeh - L'étreinte indigène d'un guerrier autochtone

Il est dit que lorsqu'une forêt pousse, elle ne fait aucun bruit. Il en est de même de nous tous qui, en aimant, anonymes et silencieusement affairés, portons le monde. Ainsi les actes les plus anodins, ceux les moins valorisés, les plus anonymes et portés en silence devant les défis journaliers, sont là tout ce qui élève le monde. Si les actes de simple bon sens n'avaient pas lieu aux étendues de par le monde, celui-ci serait en proie d'un destin plus funeste qu'on ne lui connaît, l'obscurité actuelle. Sans quoi nous ne serions là à pousser plus avant le prélude des nobles luttes remportées de nos ancêtres, le libre rêve de voir l'homme investir sa condition fraternelle. Car oui, tous nous portons le monde ! Il est de notre responsabilité de le rendre à la juste mesure de ce que nous sommes capables de fournir. Et nous ne saurions imaginer jusqu'à quel état de gloire l'humanité serait si chacun de nous en venait à l'entraide, la réciprocité, la reliance ; les premières assises nouvellement bâties sur les ruines décadentes de ce monde désormais ancien. Et quand bien même, lorsque dans le brasier de celui-ci, l'on ne peut s'exprimer convenablement, ce n'est alors que lorsqu'en exil, en recul de celui-ci que nous pouvons nous faire comprendre, d'où on puisse véritablement s'entendre, lorsque reposés sont les esprits. Si nous sommes en conflit, je t'en prie, allons ensemble en cet exil jusqu'à renouer d'avec la paix ! Afin, qu'à nouveau, l'on puisse se voir comme frères et qu'ensemble, sur l'ancien, les ruines nous donnent de rebâtir ce monde. LUDWIG F-C-S Sébastien est né en 1983 en Moselle. Il se questionne depuis toujours sur sa relation au monde, son rapport à la vie et son lien avec le grand esprit. Il voyage aux quatre coins de France et explore, en les grands espaces et en lui-même, le cheminement vers les lueurs de l'incomparable liberté.

12/2022

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Histoire de la philosophie

Advanced Course in Yogi Philosophy and Oriental Occultism

The twelve lessons forming this volume were originally issued in the shape of monthly lessons, known as "The Advanced Course in Yogi Philosophy and Oriental Occultism" during a period of twelve months beginning with October 1904, and ending September 1905. We have been told, so often, that we must take certain things "on faith, " and that it was "no use bothering our minds concerning them, " but this is only a partial statement of truth, for the Intellect does give us a reliable report concerning the real nature of things. . ". New Thought proponents at the turn of the twentieth century sought to use mysticism to unleash the forces of the universe in themselves. One of the most influential thinkers of this early "New Age" philosophy promises here, in this 1904 book, to show the reader "to see with the clear vision of the Spirit" and how to "achieve the peace of the awakened and conscious soul". As the yogi reminds us, "No occult teaching is ever wasted-all bears fruit in its own good time". With this significant document of the New Thought movement back in print, now may be the time. Content : Lesson I. Light On The Path Lesson II. Some More Light On The Path Lesson III. Spiritual Consciousness Lesson IV. The Voice Of Silence Lesson V. Karma Yoga Lesson VI. Gnani Yoga Lesson VII. Bhakti Yoga Lesson VIII. Dharma Lesson IX. More About Dharma Lesson X. Riddle Of The Universe Lesson XI. Matter And Force Lesson XII. Mind And Spirit American writer WILLIAM WALKER ATKINSON (1862-1932)-aka Yogi Ramacharaka-was born in Baltimore and had built up a successful law practice in Pennsylvania before professional burnout led him to the religious New Thought movement. He served as editor of the popular magazine New Thought from 1901 to 1905, and as editor of the journal Advanced Thought from 1916 to 1919. He authored dozens of New Thought books-including The Philosophies and Religions of India, Arcane Formula or Mental Alchemy and Vril, or Vital Magnetism-under numerous pseudonyms, some of which are likely still unknown today.

10/2022

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Motivation, conflit

Mettre fin à tous les conflits. Aux racines de la cohésion

Prenez garde car ce livre pourrait bien changer votre vie. L'analyse qu'il porte a déjà permis à de nombreuses personnes et à de nombreuses équipes de retrouver le chemin de la sérénité et de la cohésion, par une prise de conscience fulgurante. Ne le prenez pas mal, mais il y a de très fortes probabilités pour que vous ne sachiez pas ce qu'est un conflit, comme 99,9 % de vos congénères. Vous objecterez probablement que si, vous le savez, puisque toute votre vie a été "agrémentée", si l'on peut dire, de très nombreux conflits, chroniques ou ponctuels, bénins ou sévères. Vous baignez dans le conflit donc vous pensez savoir ce que c'est, par expérience. Rectifions, si vous le permettez. Vous savez ce qu'est une altercation, vous savez ce qu'est l'adversité, vous savez ce qu'est une menace, vous savez ce qu'est l'injustice. Et vous savez que tout cela est très désagréable à vivre, même sans savoir vraiment ce qu'est un conflit. Mais pouvez-vous vraiment affirmer que vous savez d'où viennent les conflits ? Nous sommes plus sûrement empêtrés dans les conflits que nous ne savons les démêler. L'erreur commune, également commise par les dictionnaires eux-mêmes, consiste à considérer que le conflit c'est la "bagarre", cet événement tonitruant, explosif et intempestif, auquel il faut mettre bon ordre pour revenir au calme et à la civilisation. C'est ainsi que l'océan des conflits dans lequel nous baignons tous les jours, avec tous, et partout, y compris ceux qui nous sont chers, est purement et simplement dénié, avec pour effet de faire vivre à tous l'enfer sur terre : les crises, le silence, le mal-être et la peur. Cette inconscience et cette incapacité à gérer la diversité sont, pour ainsi dire, dramatiques. Comme tout un chacun a pu l'expérimenter, un simple mot, un concept, une phrase, une citation, ont le pouvoir d'influencer durablement, voire de faire totalement basculer la vie d'une personne. C'est l'ambition de cet ouvrage. Comme beaucoup d'autres avant vous, lorsque vous saurez ce qu'est un conflit, vous n'en aurez plus, du moins, plus jamais comme avant.

04/2021

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 2

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023