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Aristote Kavungu

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Critique littéraire

Décapage N° 45, Automne-hiver 2012

#45 CHRONIQUES Le Journal littéraire avec Serge Joncour qui voyage et termine un livre -ce qui n'est pas incompatible. Regards Olivier Adam évoque sa découverte de Bourdieu et s'attaque à la question sociale en littérature. Romain Monnery, victime de la page blanche, teste deux ateliers d'écriture. Alexis Jenni revient en dessins sur les grands moments de sa publication. A vos idoles Arnaud Cathrine écrit une lettre à Roland Barthes -et n'attend pas nécessairement de réponse.
La Vie secrète des philosophes Vincent Delecroix, qui connaît personnellement quelques philosophes, nous présente Aristote sous un angle nouveau. Les Objets trouvés Alexis Barthet se plonge dans les romans de Roger Nimier afin d'y piocher quelques lettres pas piquées des hannetons. L'Interview imaginaire Alexandre Gouzou converse avec Gombrowicz -qui prend toujours le temps de répondre. La Pause Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme donnent envie de lire, dans un même élan, David B.
et J. -B. Pontalis. Et moi, je vous en pose des questions ? Benoît Duteurtre répond à quelques questions sans importance mais qu'on espère instructives. LA PANOPLIE LITTERAIRE Véronique Ovaldé se prête au grand jeu de la compilation et de l'introspection pour évoquer en toute liberté ses influences, son écriture, ses lectures. THEMATIQUE Mes souvenirs de promo. Alors qu'un livre chasse l'autre sur les tables des libraires, quelques écrivains racontent un souvenir lié à la promotion de leurs romans.
Avec Edouard Launet, Emmanuel Adely, Patrick Goujon, Philippe Jaenada, Iegor Gran, Jean-Philippe Blondel, Laurent Sagalovitsch, Lydie Salvayre, Yannick Haenel. CREATIONS Cent pour cent inédits Nouvelles et poèmes illustrés de Grégoire Polet, Will Cuppy, Christian Garcin, Didier Retail, Vincent Wackenheim, Thomas Vinau, Clément Bénech.

09/2012

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Histoire de la philosophie des

Le Bulletin des Belles Lettres 2022 (n°3). Science si humaine

Le Bulletin des Belles Lettres revient avec un nouveau numéro, composé de trois volets comme les précédents : l'un consacré à l'histoire de la maison et l'importance des sources indiennes que nous y publions depuis des décennies, mises à l'honneur dans la "toute première saison de podcasts diffusée à l'automne (Lien -> https : //www. lesbelleslettres. com/podcasts). Aux neuf épisodes que compte notre podcast, répondent dans notre bulletin de nombreux textes issus de notre catalogue et autant d'articles inédits qui les commentent, écrits à quatre mains par le physicien Etienne Klein et le théologien François Cassingena, le mathématicien David Bessis et le philosophe Denis Kambouchner, ou encore le botaniste Marc Jeanson et la spécialiste d'Aristote Anne Merker, pour ne citer que ces derniers. Tous sont illustrés par de talentueux étudiants de l'école d'art de La Cambre, à Bruxelles. Comment la science se pense-t-elle aujourd'hui et pourquoi ? Dans quelle histoire s'inscrit-elle et pourquoi s'est-elle tant appliquée à se couper de son versant "humain" ? Et enfin, disposons-nous d'une bonne culture scientifique ? Avec cette double parution, nous invitons les lecteurs de tous horizons à prendre conscience de l'entrelacement historique de la science avec d'autres disciplines, en particulier la philosophie, et de la nécessité de maintenir un dialogue fécond entre les différents domaines du savoir, levant les distinctions éculées entre "sciences molles" ou "sciences dures", connaissance "imaginative" ou "rationnelle", "positiviste" ou "sensible". Ce bulletin aimerait faire souffler un vent nouveau sur l'enseignement et la perception que nous pouvons avoir de la science aujourd'hui. La variété des sujets abordés au coeur de ce numéro s'adresse à un large public.

11/2022

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Heidegger

Heidegger - Une pensée de la présence. Une pensée de la présence

Heidegger le répète inlassablement : pour les Grecs, " être " signifie " présence ". Ce qui, plus tard, s'est nommé " ontologie " renvoie ainsi à la question peut-être la plus simple parmi les questions simples : comment les choses nous sont-elles présentes ? Cette question, née en Grèce au ve siècle avant notre ère, touche, selon Heidegger, à l'essence la plus intime de la philosophie : celle qui, au cours de notre histoire, s'est déterminée comme idée chez Platon, être en oeuvre ou en acte chez Aristote, représentation chez Descartes - et ainsi de suite jusqu'à la volonté de puissance nietzschéenne. Mais comment Heidegger s'est-il acquitté de la tâche immense de penser ce qu'il tenait ainsi pour le fond de toute philosophie : la présence ? Sans doute lui a-t-il fallu en déceler patiemment les diverses déterminations au fil de sa lecture des textes qui ont fait l'histoire de la philosophie. Cependant, c'est d'abord comme élève de Husserl que Heidegger a découvert la question de la présence - comme élève de Husserl, c'est-à-dire comme héritier d'une pensée qui devait marquer en profondeur le xxe siècle : la phénoménologie. Aussi est-ce à partir de la relation de Husserl et Heidegger que l'étude ici proposée s'engage sur le chemin d'une pensée de la présence - chemin au long duquel se rencontrent, bien entendu, l'oeuvre qui a été à l'origine d'un profond différend entre Heidegger et son maître : Etre et Temps, mais aussi une histoire de la présence dont la source jusqu'alors inexplorée se situe, elle, au-delà de la présence. Laurent Villevieille est professeur en CPGE et chercheur associé aux Archives Husserl de Paris (ENS/CNRS).

02/2022

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Ouvrages généraux

Eloge du tact

Saisie délicate du sens de l'instant présent présidant à un geste inattendu, le tact pratique l'art du détour ou du rebond là où la voie droite et directe échouerait vraisemblablement ; il s'apparente au flair, à la retenue et, bien qu'il implique une certaine rapidité, s'oppose à la brusquerie obnubilée par son objectif et négligeant toute interrogation sur les moyens à déployer pour l'atteindre. Toute délicatesse ne relève pourtant pas du tact. Il arrive en effet qu'on nomme ainsi une forme de fragilité, d'incapacité à supporter telle ou telle action, remarque, situation. Le tact se rapproche davantage d'une intuition de ce qu'il convient de dire ou de faire au moment opportun, au moment voulu. "Intuition juste" comme l'eustokhia dont parle Aristote, comme le "flair" ou la "quasi divine sûreté de l'âme" dont parle Platon à l'aide d'un mot grec de la même famille (eustokhos). Entre sagacité et vivacité d'esprit, il désigne une certaine "acuité de l'âme" qui fait choisir, en situation, l'expédient, la formule ou le geste opportuns bien que discrets et manifeste une faculté d'adéquation (qui n'est pas adaptation) à la situation, qu'il épouse plutôt qu'il ne s'y confronte, à laquelle il ne fait pas face comme à quelque chose qui s'opposerait à lui. En termes temporels, cette perspicacité renvoie à une intelligence de l'immédiat qui est celle de l'opinion droite telle que la décrit Socrate à la fin du Ménon ; elle est saisie du moment opportun, sens de l'à- propos, subtile appréhension de ce que les philosophes grecs appelaient le kaïros. Pour ces raisons, le tact relève davantage, à l'instar d'un savoir-faire, des vertus pratiques que des vertus intellectuelles, du moins en apparence.

02/2023

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Renaissance

Endormis. Le sommeil profond et ses métaphores dans l'art de la Renaissance

Le sommeil, ce tiers obscur de nos vies... Hormis l'éclair du rêve, il nous plonge dans la nuit noire de l'inconscience, mais son opacité même stimule l'esprit en l'invitant au déplacement métaphorique. Loin de constituer un état vide et sans valeur, il "donne à penser" , comme en témoigne de manière éloquente l'art de la Renaissance, de la torpeur d'Adam au Pays de Cocagne en passant par le Jardin de Gethsémani et la sieste des nymphes. Tout en remontant le fil généalogique de la condamnation du sommeil, le présent ouvrage déploie un panorama critique et nuancé des "polyptiques du sommeil" (J. -L. Chrétien) dans l'art européen des XVe et XVIe siècles. A la critique traditionnelle du sommeil, envisagé comme ennemi de la vigilance et source des vices, font contrepoint plusieurs figures d'endormis, autrement positives et variées, parmi lesquelles l'apôtre Jean, étonnamment couché "sur le sein du Christ" lors de la dernière Cène, Psyché, tour à tour héroïne néo-platonicienne et beauté lascive, ou bien encore Luther lui-même, dont le "dernier portrait" met un point d'orgue aux polémiques réformistes au sujet du "sommeil de l'âme" . En effet, le souci du sommeil mobilise autant les artistes - Mantegna, Dürer, Brughel, Michel-Ange ou Tintoret - que les théologiens, les médecins et les philosophes, d'Aristote à Zwingli, en passant par Augustin, Marsile Ficin, Jean Fernel et Michel de Montaigne. A l'heure où notre existence quotidienne est placée sous le sceau de l'accélération, de la performance et de la veille continue, il devient plus que jamais vital de nous soucier du sommeil, celui que nous avons perdu et celui qui nous reste, en faisant ce pari : les "endormis" de la Renaissance n'ont pas fini de nous hanter.

08/2021

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Textes médiévaux - Traductions

Des causes cachées des choses. De Abditis Rerum Causis

Le De abditis rerum causis (1548) de Jean Fernel (1497-1568) est un monument de l'humanisme philosophico-médical de la Renaissance. Précédé d'une préface qui célèbre en termes somptueux la Renaissance et pourrait rivaliser avec la célèbre lettre de Gargantua à son fils, l'ouvrage se présente comme un dialogue à trois personnages : Brutus (qui semble bien devoir son nom au Brutus des Tusculanes), voyageur exigeant, féru de philosophie grecque, et d'abord platonicienne ; Philiatre, étudiant en médecine (mais déjà très bien informé) ; et le savant Eudoxe, qui organise dans sa maison de campagne des entretiens et y reçoit les deux compagnons. Faute d'études suffisamment nombreuses sur Jean Fernel, on ne sait pas assez ce que l'humanisme doit à la médecine. Fernel, qui en est une figure de premier plan, considérait l'ouvrage ici édité et traduit comme le socle de son oeuvre médicale : il y pose les fondements philosophiques de la connaissance du corps, plus largement de la connaissance du vivant, et illustre vigoureusement cette vision panthéistique de l'univers qui est le propre ou la tentation de la Renaissance. Constamment édité et réédité pendant un siècle et demi (de 1548 à 1680, on compte au moins quarante éditions), ce passionnant dialogue a été abondamment lu, cité, utilisé et même plagié. Ecrit en un très beau latin d'inspiration cicéronienne, il mobilise une connaissance intime des oeuvres de Galien, Platon et Aristote, sans oublier Virgile, des poètes modernes comme Augurelli et des écrivains contemporains comme Marsile Ficin et Agostino Steuco. Pourtant il n'existait, de l'ouvrage, qu'une édition moderne publiée en 2005 avec une traduction en anglais. Une édition moderne bien annotée et accompagnée d'une traduction française faisait donc cruellement défaut.

03/2021

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Notions

Le temps du monde. Une étude de métaphysique descriptive

"Qu'est-ce que le temps ? " une question qui nous plonge forcément dans l'embarras. La physique a renoncé à la poser. Elle mesure le temps, parfois inséparablement de l'espace, et en propose diverses théories, sans doute incomplètes, où nous ne reconnaissons pas le temps de notre monde. Renonçant elle aussi à le définir, la philosophie a tenté d'échapper au temps du monde pour se réfugier dans la conscience du temps : au moins, croyait-elle, aucune science ne pourrait l'en déloger. Mais la psychologie expérimentale ou les neurosciences analysent, mesurent et comparent elles aussi les aléas de notre perception du temps. Il y a bien pourtant un concept de temps qui ne doit rien à la conscience ni à l'ordre cosmique, c'est celui de ce monde où nous vivons et dont nous parlons ; celui par lequel se distinguent l'avant et l'après, celui qui nous fait dire que les êtres changent. Tout cela dépend, à notre échelle, du mobilier du monde commun. La philosophie peut ainsi reprendre l'analyse du concept de temps soutenue par toute la tradition, d'Aristote à Bergson, de Kant à David Lewis. Elle rencontre alors forcément les interrogations classiques : le temps passe-t-il ou le devenir n'est-il qu'une illusion ? Le passé existe-t-il ou n'est-il qu'un fantôme de la mémoire ? Et le futur, existe-t-il déjà quelque part ? Quel est le moteur du temps ? Pourquoi est-il irréversible ? Et pourquoi nous représentons-nous le temps tantôt comme une flèche dirigée vers l'avenir, tantôt comme un fleuve qui nous entraîne vers le passé ? Ces problèmes n'ont pas épuisé leurs mystères. Et au bout de l'analyse, il y a l'espoir d'éclairer ce qu'Einstein lui-même pensait être l'énigme du "maintenant" .

09/2023

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Religion

Marie-Dominique Philippe. Au coeur de l'Eglise du XXe siècle

Assez méconnu, le père Marie-Dominique Philippe est pourtant une figure qui se situe au coeur de l'Eglise du XXe siècle. Né en 1912 dans une grande famille du Nord, Henri Philippe est le huitième de douze enfants dont huit se consacreront entièrement à Dieu. Lui-même, à 18 ans, rejoint la Province dominicaine de France, parcourue d'une très grande vitalité religieuse, apostolique et intellectuelle. Comme étudiant puis enseignant, le frère Marie-Dominique participe alors aux avancées du célèbre Saulchoir, couvent d'études de philosophie et de théologie. Il y partage les questionnements de ses frères prêcheurs de plus en plus concernés et bousculés par une société en pleine mutation. Il cherche à y répondre, à sa manière, en tant que professeur de philosophie à l'université de Fribourg et prédicateur auprès de contemplatifs, de familles et de jeunes, inlassable dans ses recherches, notamment en métaphysique et en théologie mystique, à la suite d'Aristote, de Thomas d'Aquin et de l'apôtre Jean. Dans cette même ardeur apostolique, le père Philippe accède à la demande pressante d'une poignée d'étudiants en fondant, en 1975, la Communauté Saint-Jean. Appartenant pleinement à une France et une Eglise marquées par deux guerres mondiales, un concile, des crises majeures et un renouveau spirituel, cet homme a voulu mettre tout son coeur et toute son intelligence, toute sa bonté et toutes ses compétences, à servir le Christ et à répondre aux besoins de ses contemporains. Personnalité attachante ou agaçante, sa vie demeure passionnante, ne serait-ce que pour le contexte dans lequel elle s'est développée. C'est ce que révèle cette biographie riche et fouillée, fruit d'un travail à la fois passionné et rigoureux. Marie-Christine Lafon est journaliste. Etudiante, elle a connu le père Marie-Dominique Philippe dont elle a suivi cours et prédications.

01/2015

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Théologie

Révolution sociale et amour chrétien

A l'heure où de jeunes chrétiens cherchent à penser leur engagement politique face aux crises climatiques et financières, Herbert McCabe, considéré comme l'" un des philosophes et théologiens anglophones les plus talentueux du vingtième siècle " est une ressource précieuse. " Voici l'un des grands théologiens d'expression anglaise du xxe siècle et le plus grand prêcheur que j'aie jamais entendu ", nous prévient Timothy Radcliffe dans la préface à ce livre inédit en français. Et il est vrai que Herbert McCabe a été un des penseurs éminents de la foi catholique depuis Vatican II. Les questions qu'il a abordées restent d'une profonde actualité. Les pistes de réflexion qu'il a ouvertes demeurent significatives pour aujourd'hui. Surtout, la démarche qui a été la sienne, à la fois traditionnelle et radicale, constitue un exemple à redécouvrir. Qu'est-ce qu'être chrétien ? Comment conjuguer appartenance religieuse et action politique ? Faut-il sauver le monde, et comment s'y prendre ? Quel est le sens de la liturgie ? A quoi servent les prêtres ? Autant de sujets passionnants et de réponses stimulantes, jamais stéréotypées, que nous apporte ce recueil. Puisant dans des sources très diverses, d'Aristote et Thomas d'Aquin à Marx et Wittgenstein, McCabe nous apprend à discerner. L'Eglise n'a pas à être dépendante d'un quelconque régime politique. Le disciple du Christ doit se montrer sans concession envers la mode du moment mais attentif aux signes du temps. Et inlassablement à l'écoute du peuple et de sa demande de justice. La lecture de ce théologien réfractaire à tout classement est essentielle pour quiconque s'intéresse aux débats tant confessionnels que sociétaux. Une figure majeure appelée à devenir une référence incontournable.

05/2023

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Philosophie

La sensibilité

Cette notion a toujours été au centre de la réflexion philosophique, dans le domaine de la connaissance comme dans celui de l'action. Mais tantôt elle a été comprise dans son sens passif, la capacité d'être affecté, tantôt dans son sens actif, l'élan qui nous porte au-devant des choses et du monde. D'où les difficultés de son utilisation. Analyse de la notion On se propose, tout en distinguant les deux sens de la notion, de montrer que son sens actif est premier et fondamental. La sensibilité est le pouvoir originel et déterminant de l'effort de penser qui, loin de s'opposer à la raison, la nourrit, la dynamise, lui permet de se dépasser. Seule une pensée dogmatique et stérile oppose radicalement sensibilité et raison°; c'est leur entrelacement qui fait problème, c'est cela qu'il faut cerner; l'enjeu en est le dépassement de la crise de la raison. Étude de textes On a choisi, pour dégager l'ensemble du parcours et des enjeux de la notion, de s'appuyer sur cinq textes : Traité de l'âme d'Aristote, qui détermine le nœud de la difficulté, les relations de l'âme et du corps; Émile de Rousseau qui prend la mesure de la sensibilité dans la formation de l'être humain°; Critique de faculté de juger de Kant qui nous guide vers cet en-deçà de l'opposition de la sensibilité et de l'entendement°; Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient de Freud qui explore la face cachée de la sensibilité°; enfin Le visible et l'invisible de Merleau-Ponty qui explore ce nœud originel qui est notre entretien avec le monde.

02/2004

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Philosophie

Monsieur Descartes ou La Fable de la Raison

Il pense, donc il est : sérieux, solitaire, méditatif et de noir vêtu, Descartes est depuis des siècles l'incarnation de la raison triomphante et du génie français. Tant de limpidité et d'éclat a éclipsé l'homme même, qui demeure très méconnu : fils d'un temps d'incertitude ? père de la philosophie moderne ? Qui était vraiment René Descartes et qu'en reste-t-il aujourd'hui, au-delà des idées reçues et de la référence obligée ? Mettant en lumière les contradictions du philosophe, Françoise Hildesheimer brosse le portrait d'un homme fort éloigné du mythe officiel. On le veut rationnel, on ne l'imagine pas rêvant ; c'est pourtant sur trois songes que Descartes a fondé son projet d'une science universelle qui devait faire de lui le nouvel Aristote. Il a côtoyé de très près les courants déviants de l'époque (Rose-Croix en Allemagne, libertins en France), avant de s'établir en Hollande en 1628 pour concevoir son système, dévoilé au fil du Discours de la méthode, des Méditations métaphysiques, des Principes de la philosophie et des Passions de l'âme. Sa vie durant, Descartes a balancé entre désir de reconnaissance officielle et soif d'incognito ; il invitait le monde entier à débattre de ses théories, mais n'aimait guère la contestation ; il affectionnait le repos, et n'a cessé de voyager, sans jamais s'établir durablement ; lui qui se tenait éloigné du pouvoir a fini ses jours, en 1650, à la cour de la reine Christine de Suède. Curieux paradoxe que cet obsédé du secret, ce maniaque du brouillage des pistes, se soit consacré corps et âme à la quête de la Vérité et à l'étude de la lumière...

09/2010

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Histoire ancienne

Démocratie athénienne, une affaire d'oisifs ? Travail et participation politique au IVe siècle avant J.-C.

Longtemps, le IVe siècle athénien a été considéré comme un siècle de déclin. Une des manifestations de ce déclin aurait été le dysfonctionnement des institutions démocratiques. Cette opinion était essentiellement fondée sur les critiques prêtées à Socrate par deux de ses disciples, Platon et Xénophon, ainsi que sur les remarques d'Aristote tant dans la Politique que dans la Constitution d'Athènes. Face à ce déclin, ces intellectuels proposaient, sinon des solutions, du moins des modèles inspirés d'un passé idéalisé ou élaborés de toutes pièces. Ce qui les caractérisait, en dépit des différences plus ou moins sensibles, c'était le fait de tenir toute activité autre que la guerre ou la politique comme indigne de l'homme libre. [...] Même le travail de la terre était interdit aux citoyens de ces cités modèles, ce travail de la terre qu'en revanche Xénophon ennoblissait pour mieux lui opposer les activités décriées qu'étaient l'artisanat et le commerce. Le livre de Saber Mansouri a le grand mérite de montrer qu'une telle attitude ne correspondait pas aux réalités de l'Athènes du IVe siècle où il existait une population d'artisans et de commerçants qui, lorsqu'ils étaient citoyens, étaient d'autant plus étroitement associés à la vie politique de la cité qu'ils se rendaient plus volontiers aux assemblées de la Pnyx que les paysans et, surtout, fréquentaient l'agora. Cet ouvrage, en mettant l'accent sur l'implication dans la vie politique de la cité non seulement de citoyens exerçant les métiers de l'artisanat et du commerce, mais aussi de certains métèques, va à l'encontre des idées reçues qui ne voient dans le citoyen athénien que l'homo politicus, pour reprendre la formule de Max Weber. (Extrait de la préface de Claude Mossé)

03/2010

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Philosophie

Leçons sur la volonté de savoir. Cours au Collège de France (1970-1971) suivi de Le savoir d'Oedipe

Voici la transcription de la première année des cours de Michel Foucault au Collège de France. Sa publication marquera une date dans la "réception" de Foucault. On ne pourra plus le lire comme avant. On v découvrira la profonde unité du projet qui va de Surveiller et Punir (1975), dominé par les thèmes du pouvoir et de la norme, à L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi (1984), consacrés à l'éthique de la subjectivité. Ces Leçons sur la volonté de savoir rappellent que le travail de Michel Foucault n'a jamais eu qu'un objet: la vérité. Surveiller et Punir achève une enquête sur le rôle des formes juridiques dans la constitution du dire vrai, dont on découvre ici les premiers jalons. La vérité naît dans des conflits, la concurrence des prétentions qui trouvent dans les rituels du jugement judiciaire la possibilité de départager qui a raison et qui a tort. Au sein même de la Grèce antique se succèdent et s'affrontent différentes formes juridiques, différentes manières de partager le vrai et le faux, où viendront bientôt s'inscrire les querelles des sophistes et des philosophes. Sophocle, dans OEdipe roi, met en scène la puissance propre des formes du dire vrai: elles instituent le pouvoir comme elles le destituent. Contre Freud, qui fera d'OEdipe le drame d'un inavouable désir sexuel, Michel Foucault montre que la tragédie articule les rapports de la vérité, du pouvoir et du droit. L'histoire de la vérité est celle de la tragédie. Au-delà de l'irénisme d'Aristote qui plaçait la volonté de vérité dans le désir de connaissance, Michel Foucault approfondit la vision tragique de la vérité inaugurée par Nietzsche, qu'il arrache dans un dialogue souterrain avec Deleuze à la lecture heideggerienne. Qui osera parler, après ce cours, d'un Foucault sceptique?

02/2011

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Philosophie

D'une cité l'autre. Essai sur la politique platonicienne, de la République aux Lois

Platon est-il sérieux ? Au sortir de la République, on s'interroge. Si oui, Popper a raison : voici l'ancêtre du totalitarisme. Si non, doit-on admettre, avec L. Strauss, que le vrai sérieux, chez ce disciple en ironie de Socrate, est de ne pas se prendre au sérieux ? La République ne serait-elle décidément qu'une utopie impossible, destinée à montrer la nécessité d'en rabattre pour qui se débat dans les limites de la politique réelle ? Il y a au moins un indice de bon sens : si Platon avait jugé la République pleinement satisfaisante, il n'aurait pas écrit les Lois. L'histoire a voulu que, durablement, seule la première retienne vraiment l'attention, les Lois, testament politique inachevé, restant une manière de continent oublié. S'inscrivant dans le mouvement actuel de réexploration de ces dernières, le présent ouvrage resitue la pensée politique de Platon dans le seul contexte pertinent, celui d'une évolution qui, d'une cité l'autre, épouse le profond changement de perspective opéré par le platonisme tardif. Intégrant les apports du Politique ou du Timée, Christophe Rogue en propose une interprétation novatrice et féconde. Il nous montre un Platon étonnamment " moderne ", qui découvre l'importance de l'histoire et en formalise la notion, s'alarme du désordre économique, et conçoit une cité à la fois ancrée dans le réel et fidèle au projet d'origine. Une cité confrontée aux interrogations mêmes que rencontre notre temps rendre la loi légitime et la faire aimer, subordonner l'économie à la politique, construire un ordre à l'épreuve du temps. Dans cette cité réconciliée avec l'humain, Platon trouvera matière à un dépassement des approches qui a nourri la modernité politique, d'Aristote aux théories du contrat.

01/2006

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Critique littéraire

Les tragiques grecs.. Volume 1, Eschyle, Sophocle

" Il n'est pas de saison théâtrale sans de nouvelles mises en scène de Eschyle, de Sophocle ou d'Euripide. Il n'est pas de festival de théâtre qui ne programme une ou plusieurs tragédies grecques. C'est dire l'actualité de ce théâtre qui, depuis vingt-cinq siècles, ne cesse de bouleverser les spectateurs, de les émouvoir, de les faire réfléchir, bref de provoquer cette fameuse catharsis dont Aristote avait fait l'essence même de la tragédie. À quoi est dû cet impact, ce choc émotionnel qui se renouvelle à chaque rencontre ? Sans doute au caractère profondément humain de ces pièces qui nous parlent de la grandeur et de la misère de l'homme, de ses passions, de ses aspirations, de ses peurs en des termes qui n'ont pas vieilli. Antigone affrontant Créon, Médée guerroyant contre Jason, Phèdre en proie au charme d'Hippolyte, Œdipe face à son destin : voilà des situations dans lesquelles chacun se reconnaît, et à chaque génération. C'est pourquoi chaque génération se les approprie à nouveau. Les auteurs tragiques grecs ont su créer des mythes qui sont au-delà de l'histoire : éternels. " ROBERT KOPP. Cette nouvelle édition en deux volumes des Tragiques grecs a été préparée par Bernard Deforge, doyen de la faculté des lettres et de sciences humaines de Caen, et François Jouan, professeur émérite de langue et littérature grecques de l'université de Paris-X, avec le concours de Louis Bardollet, professeur agrégé de l'Université, et Jules Villemonteix, maître de conférences à l'université de Poitiers. Ce premier volume contient, outre une introduction générale, toutes les pièces (et fragments) connus de Eschyle et de Sophocle. Le volume deux est consacré à Euripide ; chaque volume est complété par un Index mythologique, historique et topographique.

09/2001

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Philosophie

Vivre selon la raison. Introduction à la philosophie morale

Dans le prolongement de ses études sur Aristote (notamment les deux petits volumes, parus chez Ellipses, consacrés au I. V de l'Ethique à Nicomaque et au I. IV de la Métaphysique), l'auteur a voulu aborder ici la philosophie comme mode de vie, comme choix de vie. D'une façon qu'on peut juger paradoxale, la philosophie prétend en effet nous apprendre comment nous devons vivre, en s'appuyant sur le seul raisonnement. Car si la raison permet de connaître la vérité, elle conduit aussi à vivre selon cette vérité. Alors, les exigences morales ne sont plus des "principes" ou des "impératifs" qui se justifieraient par eux-mêmes, encore moins des "options" personnelles arbitraires, mais sont fondées sur la certitude rationnelle que certaines actions sont bonnes, et d'autres mauvaises. La raison nous commande ainsi de vivre selon la vérité, et faire de la vérité le but ultime nous permettra d'échapper aux oppositions mortelles entre le bonheur et la liberté, entre le plaisir et le devoir, entre la conscience et la loi, ou encore entre la personne et la cité. Cela nous donnera également des critères pour répondre à des questions plus précises : la politique contredit-elle nécessairement la morale ? Est-il véritablement possible d'aimer quelqu'un, qu'il s'agisse de la simple solidarité entre voisins ou de l'amour conjugal ? Enfin la foi religieuse a-t-elle sa place dans la vie selon la raison ? Dans cette Introduction à la philosophie morale, tous les termes techniques de la philosophie sont expliqués à l'usage des débutants. En fin d'ouvrage, on trouvera également un glossaire des termes grecs, une bibliographie, un index des auteurs et un sommaire détaillé.

09/2015

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Dictionnaire français

Le bouquin des aphorismes

Tout aphorisme se doit de résumer en quelques mots une vérité fondamentale ou d'énoncer de manière succincte une vérité banale de la vie courante pour, souvent, aller à l'encontre des stéréotypes et des idées convenues. La tradition des formes brèves et sentencieuses remonte à la culture grecque et traverse toutes les époques. Illustrée à l'origine par Plutarque, Héraclite, Aristote ou Marc Aurèle, elle est poursuivie par Villon et Montaigne, dont les Essais fourmillent d'aphorismes, puis par La Bruyère, Chamfort, Vauvenargues ou La Rochefoucauld, et jusqu'à Cioran. Tous firent de cet " art de la pointe " un art à part entière. Cet ouvrage de Philippe Moret témoigne de la richesse d'un genre littéraire proprement universel. Il ne se limite d'ailleurs pas au domaine français, puisant aussi bien dans les littératures anglaise, allemande et espagnole que dans celles d'Afrique ou d'Orient. Conçu sous forme d'abécédaire, il embrasse, de A comme " Ages de la vie " à Z comme " Zoologie ", en passant par E comme " Eros ", R comme " Rire " ou S comme " Sociabilité ", tous les thèmes ayant trait aux grandes questions de l'existence et de la culture, de la relation à soi et à autrui. Le lecteur trouvera dans ce vaste répertoire quantité d'aphorismes souvent savoureux, drôles, incisifs, comme ceux-ci : " Il y a toujours une philosophie pour le manque de courage " (Albert Camus) ; " On est orgueilleux par nature, modeste par nécessité " (Pierre Reverdy) ; " La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde " (Paul Valéry) ; " La vie familiale est une intrusion dans la vie privée " (Karl Kraus) ; " Toute confidence engendre deux servitudes " (comtesse Diane). Il y a ici matière à s'instruire autant qu'à se distraire.

03/2018

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Religion

L'évangile du pardon

L'évangile de Luc, le plus long des quatre reconnus par la tradition chrétienne, est aussi l'évangile de la miséricorde, du pardon infini de Dieu envers les pécheurs qui se convertissent, à l'image du bon larron ou de la femme venue verser du parfum sur les pieds de Jésus. Mais s'il affirme la primauté de l'amour par rapport à toute forme de légalisme et de ritualisme, cet évangile fustige en même temps la tiédeur et l'hypocrisie, notamment chez les riches. Par les passages qui lui sont propres, à commencer par la scène de l'annonciation et la parabole du fils prodigue, ce troisième évangile a joué un rôle fondateur pour la théologie et l'iconographie chrétiennes. Cette nouvelle traduction ne vise pas seulement à restituer une somme d'informations, mais à épouser le mouvement du texte original, en prenant au sérieux sa dimension littéraire. Le traducteur n'a pas voulu choisir entre littéralité et inspiration : c'est parla fidélité à l'esprit des phrases grecques qu'il a voulu rejoindre la foi, et s'ouvrir à la fraîcheur de cette bonne nouvelle, loin de toute rigidité dogmatique. Sans verser dans le calque, fausse littéralité, cette version respecte autant que possible les structures de phrases, les temps des verbes, et cherche à éveiller les mêmes images chez le lecteur francophone que chez les premiers destinataires. Une attention particulière a été portée à la vivacité des dialogues, qui rendent les personnages si présents. Né à Paris en 1977, docteur en philosophie antique, Frédéric Gain est professeur en classes préparatoires littéraires. Il a notamment traduit Les Parties des animaux d'Aristote (Le Livre de poche, 2011). 11 entrepris cette traduction pour approfondir sa foi et pour rendre l'évangile accessible à un plus large public.

12/2020

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Littérature française

CAHIERS. Tome 4

A la fin de l'année 1900, les Cahiers changent durablement d'aspect. Une écriture disciplinée s'installe dans l'espace stable de grands registres cartonnés, révélant le souci d'un travail régulier maintenant devenu rituel. Le quatrième volume de l'édition intégrale, établie d'après les manuscrits originaux conservés à la Bibliothèque nationale, contient les trois premiers cahiers d'une longue série chronologique, commencés respectivement en novembre 1900, juillet 1901 et novembre 1901.
Valéry a trouvé sa devise, que rien désormais ne démentira : "J'ai l'esprit unitaire, en mille morceaux". Elle dit la volonté de ne jamais donner prise, le principe de rupture qui préside au choix de la forme fragmentée. Sous l'hétérogénéité apparente de notes très diverses, le texte a pourtant sa continuité souterraine. Le but principal se dit, comme naguère, représenter la connaissance et tenter d'en définir le fonctionnement.
Valéry reprend un très ancien problème : le rapport de l'image sensible et de l'intelligible, de la sensation et du concept. La recherche est sous-tendue par une lecture critique, avouée ou tacite, des philosophes : Aristote, Thomas d'Aquin, Descartes et surtout Kant suscitent le désir de repenser les concepts fondamentaux de la culture occidentale. Mais une autre tension anime ces cahiers : celui qui se plaçait sous le signe de la mystique de l'intellect se confronte à l'étrangeté corporelle.
Comment l'esprit peut-il s'accommoder du corps, cet incompréhensible véhicule du Moi, avec son langage obscur et les mystères de ses organes ? L'importance maintenant accordée à la condition incarnée freine l'élan d'une ascèse qui rêva de conduire l'esprit là où il coïnciderait avec les structures a priori de la conscience : à la Limite.

06/1992

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Philosophie

Le tempo de la pensée

Le blocage, l'empêchement de penser, le détour, la panne se trouvent au coeur de la création : tous ces dysfonctionnements où la pensée "grippe" sont la pensée même. Kafka, Mallarmé, mais aussi Platon, Aristote, Kant, Husserl et Wittgenstein négocient avec leurs conflits. S'ils réussissent, il y a une oeuvre, sinon, elle demeure dans les limbes — ce qui est le cas pour une partie de l'oeuvre de Mallarmé. Chez le créateur, il existe une peur essentielle, celle de poursuivre. Plutôt recommencer que poursuivre : tel est le secret désir qui paralyse. Pour Rimbaud, c'est différent. Il va très vite, ne connaît pas d'obstacle, brûle toutes les étapes en feignant de ne pas voit les difficultés. Alors que les philosophes ne cessent d'avancer en un mouvement d'aller et de retour, chez Rimbaud, il n'y a pas de retour, ou alors il aurait été catastrophique. Troublée par l'énigme qu'elle est pour elle-même, la pensée n'existe pas sans affectivité : ce qui excite paralyse, mais, sans excitation, il n'y a pas de pensée. Ce qui suscite le désir d'écrire empêche d'écrire. Tout l'art consiste alors à négocier avec les résistances. En compagnie de Rilke, Proust, Valéry, Claudel et Beckett, l'auteur — qui a lu Freud — montre comment la raison se démène, étant entendu que la compréhension des choses n'est pas autonome. L'affectivité peut lui opposer un mur. Il faut alors consentir à un saut, à penser un pont, sans savoir quel sera le terrain inconnu découvert "en face". Dans ce livre, en quête d'une musique secrète (le tempo dénote un rythme qui n'est pas défini de manière absolue), il y a un désir de se déprendre du lyrisme de la pensée. Plutôt qu'une oreille séduite, l'énergie d'un pas décidé.

09/1993

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Philosophie

L'événement de monde. Essai sur les conditions pures de la phénoménalité

La pensée qui se donne pour objet propre, et exclusif, l'analyse de l'ordre pur des "phénomènes" s'est déployée chez Husserl, l'archi-fondateur, selon une double exigence, dont la cohérence interne fait problème. Il s'agissait de faire retour à la donation même des "choses", en régime d'évidence, mais aussi, et tout aàssi bien, de rapporter tout apparaître à cet irrelatif absolu, la conscience pure qui "pose" et "constitue" ses objets. Le sens de vérité qui authentifie la présence renvoie en effet à une instance de dévoilement pur, index de " transphénoménalité". D'où notre questionnement initial quant à l'essence à la fois ontique et ontologique d'une intentionnalité qui, telle "l'être" chez Aristote, se dit et se conçoit "en de multiples et diverses manières". Il appartient à tout phénomène de différer de soi comme de son autre (ses autres), cependant que "l'être" ne peut se donner que pour l'acte même d'une puissance, celle de s'affecter d'immanence, de se rapporter à soi. La production du Sens apparaît ici l'équivalent d'une distanciation sous horizon de monde, c'est-à-dire d'un avènement d'ipséité... Acheminement-vers-soi, choc en retour et reflux-sur-soi ! Il y a, certes, Evénement de présence éclatée en monde. Mais un tel Surgissement diasporique, substitut originaire du "demeurer-manquant", en vient lui-même à se réfracter sous le visage des quatre principes de schématisation fondamentaux, étroitement entrelacés, qui régissent la dialectique serrée de la "donation" et de la "non-donation" : Temps et Monde, Chair et Altérité. L'Analytique de la Finitude apparaît ce en quoi et par quoi la science pure des phénomènes et le discernement de cette affinité de "l'être" avec l'ipséité trouvent le principe et de leur conciliation et de leur médiation réciproque.

09/1997

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Histoire et Philosophiesophie

Histoire de la notion de vie

De la notion de vie on pourrait dire ce que saint Augustin disait du temps : "Si personne ne me demande ce que c'est, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus." L'ouvrage s'efforce de saisir cette notion à travers les écrits des plus grands théoriciens de la vie, de l'Antiquité à l'aube de la biologie moderne. Il s'agit d'un guide de lecture et d'une gigantesque somme de textes - plus de mille extraits d'ouvrages essentiels - commentés et critiqués dans une perspective historique, philosophique et scientifique. C'est aussi la tentative d'éclaircir, par l'histoire d'une notion, la philosophie sous-tendant les sciences biologiques actuelles. Hippocrate, Platon, Aristote et Galien ouvrent une réflexion systématique sur la vie. Leurs théories subsisteront jusqu'à la Renaissance, où la chimiatrie les conteste, et au XVIIe siècle où le mécanisme les remplace par une conception issue de la nouvelle physique (Von Helmont, Harvey, Descartes, Malebranche). Au siècle des Lumières, médecins et naturalistes (Boerhaave, Stahl, Bonnet, Bichat, entre autres) poursuivent la recherche en des voies diverses et parfois divergentes, mais sans parvenir à des résultats comparables à ceux qu'obtient la physique newtonienne à la même époque. Ce n'est qu'au XIXe siècle et au début du XXe que la biologie moderne trouve ses véritables pères fondateurs (Lamarck, Claude Bernard, Darwin, Mendel, Weismann, De Vries). L'ouvrage est composé d'un texte principal illustré par de nombreuses citations. Texte principal et citations sont différenciés typographiquement. Deux niveaux de lecture sont possibles, soit l'ensemble du texte et des citations, soit le seul texte principal qui forme un tout en lui-même.

04/2004

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Histoire internationale

Hiéroglyphes

Après avoir évoqué, dans La Corde raide, son adolescence dans une Vienne encore heureuse, la Palestine des premiers kibboutz, la bohème journalistique du Berlin des années 20, Arthur Koestler fait revivre dans ce volume l'euphorie de son adhésion au communisme (1931 il adhère au Parti communiste allemand), quand les lendemains chantaient en URSS (voyage en URSS de 1932-1933) ; et que, comme l'annonçait Trotsky "le citoyen moyen de la société sans classe" qui s'édifiait à l'Est allait "s'élever au niveau d'un Aristote, d'un Goethe, d'un Marx". Notre édition rassemble en un seul volume Hiéroglyphes I et Hiéroglyphes II. Ce livre autobiographique narrant sa relation personnelle au communisme demeure aussi une étude documentée de l'Europe qui précède la Seconde Guerre mondiale puisque A Koestler voyage en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en France et en Angleterre. L'auteur rapporte les expériences qui ont marqué sa vie notamment lorsqu'il fut accusé d'espionnage au profit d'une puissance étrangère pendant la guerre civile espagnole et emprisonné dans les geôles franquistes ou encore sa détention au camp de Vernet par les autorités françaises (1939). Juif hongrois né à Budapest en 1905, Arthur Koestler fait ses études à Vienne, puis devient journaliste en Palestine. Revenu en Europe, il adhère au Parti communiste allemand, trouvant là une réponse à la menace nazie. Egalement séduit par l'utopie soviétique, il part un an en URSS, puis participe à la guerre civile espagnole. A partir de 1938, ayant rompu avec le Parti communiste, il combattra sans relâche le régime stalinien, notamment à travers son roman majeur, Le Zéro et l'Infini. A partir de 1940, il vit en Angleterre, où il se suicidera avec sa femme en mars 1983. Son ouvre de romancier, philosophe, historien et essayiste lui vaut une renommée mondiale.

10/2013

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Philosophie

Être et vivre entre intelligence et amour - essai philosophique

Cet ouvrage s'adresse à ceux qui veulent comprendre et approfondir ce qu'est l'esprit humain, en distinguant ses deux capacités, l'intelligence et l'amour, sans en avoir toujours mesuré la véritable signification que la philosophie grecque a explorée, en particulier Aristote, suivi de Thomas d'Aquin et de Marie-Dominique Philippe pour notre temps. L'auteur conduit le lecteur ou l'auditeur, puisque ces cours sont en audio et en ligne sur son blog Ecole de la vie réelle, dans un parcours en quatre étapes successives : la première à l'école de l'intelligence, la seconde à l'école de l'amour, la volonté en philosophie, la troisième dans la relation entre l'intelligence et la volonté, et la quatrième dans la relation entre l'intelligence et Dieu. D'où la question ultime : l'intelligence peut-elle par elle-même découvrir l'existence de Dieu ? Oui, "la philosophie est faite pour comprendre l'homme et découvrir l'existence de Dieu ; sinon elle ne sert à rien" , insistait Marie-Dominique Philippe. Nous vivons dans un monde dominé par la rentabilité, la consommation, les médias, sous l'influence de pouvoirs au plan politique, économique et idéologique. De même, l'éthique et la famille sont sujettes à de grandes pressions qui nécessitent une vraie lucidité, réclamant une qualité d'intelligence et un sens aigu de la finalité. Etre et vivre entre intelligence et amour est le dernier tome de trois courts essais philosophiques, après Etre et vivre entre nature et personne, puis Etre et vivre entre l'univers et l'homme. Ces essais sont le prolongement d'un itinéraire philosophique intitulé Á l'école de la vie réelle, partant de l'expérience et se terminant à la personne humaine.

03/2017

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Droit

Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs. Actes des 1ères journées scientifiques de droit constitutionnel - Palais des Congrès de Niamey, du 10 au 13 octobre 2017

Cet ouvrage propose l'intégralité des communications présentées dans le cadre des premières journées scientifiques de droit constitutionnel organisées à Niamey et consacrées au thème suivant : "Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs". L'ouvrage tente de remettre en lumière l'essence de la séparation des pouvoirs et l'esprit des contre-pouvoirs alors qu'ils ont toujours été au tenue des débats doctrinaux. Si Montesquieu a été le premier à systématiser (théoriser) la séparation des pouvoirs, l'idée avait déjà été formalisée par certaines avant lui (Aristote, John Locke...) ou approfondie par d'autres (Tocqueville, Benjamin Constant, Hobbes...) et plus proche de nous Eisenmranm, Carré de Malbert, Duguit, Vedel.... La tombée en désuétude de la théorie - constat pessimiste - ou son inadaptation aulx réalités contemporaines - vision optimiste - fait que l'on assiste aujourd'hui à la construction d'une notion de substitution, celle de conne-pouvoir. Mais le recours presque frénétique à la notion, dam le champ du droit constitutionnel et politique, comporte un risque principal : celui de la perte de toute portée explicative et de son sens critique. Qu'il s'agisse de constater les excès des contre-pouvoirs ou le déficit de contre-pouvoirs, le résultat est le même : si tout est contre-pouvoir alors rien n'est véritablement contrepouvoir ! D'opératoire, la notion devient superfétatoire ; d'essentielle dans la démocratie constitutionnelle, elle devient un accessoire de la démocratie constitutionnelle. L'idée centrale de la séparation des pouvoirs ne demande qu'à être oxygénée et reformulée avec les outils actuels de la démocratie constitutionnelle. De l'Esprit des lois à l'esprit des contre-pouvoirs il n'y a alors qu'un pas que ces journées scientifiques de droit constitutionnel nous donnent l'occasion de franchir.

04/2019

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Philosophie

La cigogne de Minerve. Philosophie, culture palliative et société

Ce livre propose une enquête philosophique explorant le rapport à la mort dans nos sociétés. C'est une invitation à penser les liens humains à la fin de la vie. On évoque les liens intimes, mais également les liens sociaux encadrés par la loi. Dans un tel contexte, comment discerner les raisons anciennes et nouvelles convenant au bien de la cité? L'ouvrage s'adresse aux accompagnants en soins palliatifs. Il concerne également toute personne soucieuse pour elle-même et ses proches de réfléchir à son voyage au bout de la vie. Nous sommes mortels, nous le savons, et le fil de nos existences provoque des occasions de nous le rappeler. Dans la solitude de mourir s'inscrit l'appel à la compassion. Ainsi, pour les Grecs de l'Antiquité, l'image de la cigogne symbolisait la prise en charge des vieux par les jeunes, un signe de l'amitié politique. L'émergence de la culture palliative est intimement liée aux changements qui ont affecté l'évolution récente de la vie démocratique. Cette culture est née et s'est développée dans des circonstances politiques particulières. A l'observer, on peut déchiffrer certains codes de notre vie civique, ses aspirations, mais aussi ses ambiguïtés. Louis-André Richard propose d'examiner les questions actuelles en compagnie de Platon, d'Aristote, d'Augustin ou de Tocqueville. Grâce à eux, la philosophie, symbolisée par la sagesse de Minerve, est mise à contribution pour explorer la genèse et les métamorphoses de concepts comme la dignité et l'autonomie. Comment se déploie la dynamique de la raison et de la liberté à l'heure de notre mort ? Tel est l'enjeu pour les roseaux pensants que nous sommes. Si notre frêle espèce appelle à la sollicitude de la cigogne, elle ne saurait négliger de convoquer aussi la sagesse de Minerve.

01/2019

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Philosophie

De la très ancienne philosophie des peuples italiques. Edition bilingue français-latin

Voici le premier livre, non seulement d'un fils de libraire, mais le premier livre fils des livres. Le De antiquissima sapientia italorum (1710) élève en effet soudainement à la hauteur métaphysique ce qui se préparait depuis dix ans dans les Discours inauguraux, et en particulier dans le dernier de ceux-ci, De la méthode des études de notre temps : L'union de la philologie et de la philosophie pour mener LE combat avec Descartes. On sait qu'il durera quinze ans pour Vico (jusqu'à l'assaut final de la Scienza nuova en 1725). On sait aussi (au moins depuis l'essai de B. Croce de 1910, relayé en Allemagne par Windelband à partir de la 5e édition de sa Geschichte der neueren Philosophie, Leipzig, 1911, qui sortirent le Napolitain d'un oubli dont le "rayonnement" français était la cause principale) que ce combat ne s'arrêtera plus : venue de Platon et d'Aristote, mais aussi de tous les Latins (de Plaute, entre autres, dont le Cogito apparaît littéralement le "Sosie"), à travers les écoles scottiste et ockhamienne, passant ensuite par Marsile Ficin et Cardan, la pensée vichienne puise dans le trésor des langues la force de libérer la pensée moderne de ses limites cartésiennes, inaugurant une sorte de deuxième tradition (qui pourrait bien être la reprise de la modernité au sein de LA tradition, tout simplement). Reprise critique et extension en même temps, puisque, du centre métaphysique que constitue la pensée du VERUM IPSUM FACTUM, la pensée philologue s'étend, avant Rousseau, avant Nodier, avant Hegel, sur les langues, sur le droit, sur l'histoire. Non sans préfigurer (ce qui n'a pas été montré encore, malgré certaines prémonitions de Croce) la critique kantienne elle-même. Autant dire que notre temps appartient à ce livre et que Vico est bien, comme le nommait Gœthe, "der Altvater".

09/1987

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Rousseau

Le discours sur l'inégalité de Jean-Jacques Rousseau

Ce n'est pas le moindre intérêt du 2d Discours que de montrer qu'à vouloir penser rigoureusement la fondation contractuelle de l'Etat, il faut penser tout aussi rigoureusement, fût-ce hypothétiquement, un état antérieur dit "de nature" , et que, dès que l'on va au bout de cette tâche, on s'aperçoit que ce qui a été conçu, loin de montrer en quoi l'institution de l'Etat civil a pu être nécessaire, en atteste au contraire la radicale contingence. Ainsi, pour penser l'Etat comme un contrat, suivant la formule que Hegel reprochera à Rousseau, il faut commencer par penser un état de nature qui l'exclut, mais on s'expose alors à un dilemme : ou bien cette pensée de l'état supposé naturel ne sert à rien pour rendre compte de son abolition volontaire ; ou bien il faut attribuer à l'être humain non seulement une impuissance advenue à y demeurer, mais une capacité naturelle d'en sortir, ce qui est après tout une manière de retrouver la vérité de la vieille formule selon laquelle c'est par nature que l'homme est fait pour vivre en Cité. Platon ne s'est peut-être jamais montré autant philosophe qu'en développant de sa propre "théorie des idées" une autocritique interne qu'Aristote eut à peine à compléter, et qu'aucun commentateur ultérieur n'a vraiment surpassée. Rousseau n'a à certains égards rien fait d'autre en prenant à charge les exigences du conventionnalisme politique moderne pour donner à celui-ci la rigueur qu'il requérait. Si l'on veut comprendre pourquoi plus d'un auteur, au XXe siècle, jugea nécessaire de revenir à une conception du politique que ce conventionnalisme prétendait dépasser, rien ne vaut mieux qu'une relecture du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

01/2022

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Histoire de la philosophie des

Le Point hors-série - Références N° 94, septembre-novembre 2023 : Dieu et la science. Les textes fondamentaux

L'histoire des relations entre Dieu et la science ? Trois dates pourraient les résumer. 1615 : "Contentez-vous de nous dire comment on va au ciel et laissez-nous le soin de vous dire comment va le ciel" , écrit un Galileo Galilei exaspéré par les attaques de l'Eglise contre Copernic : la Terre tourne autour du Soleil, n'en déplaise aux inquisiteurs et au pape. Pourtant la théorie de l'héliocentrisme est déclarée hérétique et lui-même risque le bûcher. Entre l'Eglise et la science, les hostilités sont ouvertes. 1802 : Napoléon Bonaparte demande à Pierre Simon de Laplace pourquoi il ne parle pas de Dieu dans son ouvrage sur la mécanique céleste. "Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse" , répond le savant. A chacun son domaine. 2022 : Emmanuel Macron, président de la République, déclare : "Je crois profondément qu'il peut exister des continuités entre Dieu et la science, religion et raison". La foi pourrait guider la science, et la science soutenir la foi. Parole de croyant ? Aujourd'hui, on peut explorer l'infiniment petit comme l'infiniment lointain ; on peut aussi manipuler le vivant : l'homme grignote les domaines que l'on croyait jusque-là réservés au seul divin. Mais la science a-t-elle une éthique ? A-t-elle une âme ? Peut-elle dire pourquoi le monde existe tel qu'il est et quelle est la place de l'homme dans la nature ? Peut-elle prouver l'existence même de Dieu ? Aristote, Galilée, Descartes, Pascal, Spinoza, Comte ou, plus près de nous, Einstein ou Dawkins se sont exprimés sur cette question. Tous sont à lire dans ce Point Références, ainsi que les opinions de philosophes, théologiens et scientifiques qui nous éclairent sur les termes de ce débat, à la lumière des dernières découvertes.

09/2023

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Théâtre

L'anti-Brecht. Le théâtre, sa mort, sa vie

Il y a vingt ans, j'ai publié un opuscule polémique, Thaumaturgie du théâtre ou l'Anti-Brecht, où j'annonçais avec des arguments de fond la dégringolade de cette icône stalinienne du mur de la honte où elle était accrochée. Certes, je n'étais pas le seul, bien qu'ayant ouvert le feu dès 1968 - moment particulièrement choisi ! - dans les Nouvelles littéraires et enfoncé le clou à partir de 1971 dans Matulu, tandis que les godillots défilaient en colonnes compactes dans les médias aux ordres, sous la bannière rutilante du compagnon de la Stasi. Parmi d'autres, Ionesco, Weingarten, le cher Georges Vitaly, Arrabal, Sacha Pitoeff, Guy Scarpetta, plus récemment John Fuegi ont dénoncé les impostures de l'homme, et surtout la fadeur du ragoût mitonnée dans le chaudron du Berliner Ensemble. Les chapitres qui composent cet Anti-Brecht revu, augmenté et actualisé entendent, non seulement en finir avec l'idole, mais aussi, d'une part, réfléchir sur la nature... anti-brechtienne du théâtre telle qu'Aristote, Corneille, Jouvet l'ont analysée ; d'autre part, prendre en compte ce qu'on nomme périodiquement la " crise du théâtre " et son évolution durant ces dernières années. L'ouvrage est dédié à la mémoire de Silvia Monfort, qui a suivi mes travaux pendant dix ans avec autant d'attention que j'ai suivi les siens, et de Jacques Mauclair, éveilleur et animateur de théâtre exemplaire. Après en avoir lu la version de 1989, ce dernier avait écrit de mon Anti-Brecht : " Il était temps que l'on sorte de cette ère de terrorisme brechtien et surtout de celui qu'ont exercé les médiocres successeurs du maître, brechtologues sourcilleux, critiques et autres " dramaturges ". M. M.

03/2010