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Droit des obligations

La reconnaissance de dette

La reconnaissance de dette La reconnaissance de dette se présente, de prime abord, comme un acte du quotidien des plus banals : un père prête à son fils une somme d'argent pour l'aider dans un projet et celui-ci souscrit une reconnaissance de dette ; une succession s'ouvre et l'on découvre une reconnaissance de dette dressée par le défunt ; un dirigeant de société signe une reconnaissance de dette pour l'activité de la société. Cette simplicité induit une certaine évidence dans l'appréhension juridique de cet acte. Pourtant, dès lors que l'on s'intéresse davantage à la reconnaissance de dette, ce vernis de simplicité s'effrite rapidement pour laisser place à de nombreuses incertitudes : quelle capacité requérir pour la souscription d'un tel acte ? Peut-on en contrôler les vices du consentement ? La réduction de l'obligation est-elle la bonne sanction, lorsque la dette est moins importante qu'indiquée ? Et quelle doit être la sanction lorsqu'elle est plus importante ? Contenue dans un testament, la reconnaissance de dette a-t-elle la valeur d'un legs ? La récente réforme du droit des contrats a ajouté son lot de questionnements en supprimant la notion de cause, grâce à laquelle la jurisprudence contrôlait l'existence de la dette reconnue. Quel fondement utiliser en présence d'une reconnaissance de dette souscrite après le 1er octobre 2016 ? Pour répondre à l'ensemble de ces interrogations, et d'autres encore, la thèse se propose d'identifier la nature juridique de la reconnaissance de dette. Là encore, la diversité des qualifications qui lui sont prêtées témoignent de la confusion qui entoure cet acte : acte unilatéral, contrat unilatéral à titre onéreux, acte déclaratif, acte récognitif, etc. Si la nature d'aveu a finalement été retenue, le chemin vers cette qualification fut l'occasion, non seulement de définir plus distinctement les contours de notions voisines et incertaines, telles que l'acte déclaratif ou l'acte récognitif, mais encore de clarifier, grâce à l'apport de l'histoire et du droit comparé, les rapports entretenus par la reconnaissance de dette et la cause devenue contrepartie. Au-delà de ces éclairages particuliers, l'identification de la nature hybride de la reconnaissance de dette, qui emprunte autant à l'acte juridique substantiel qu'aux modes de preuve, amène à adopter un autre regard sur ces notions traditionnellement opposées, en enrichissant la classification des actes juridiques de nouvelles ramifications. Le régime juridique de la reconnaissance de dette se bâtit alors sur le socle de la qualification d'aveu ainsi retenue pour en épouser les singularités. Cette construction commande de coordonner ses dimensions probatoires et substantielles et de conjuguer leurs régimes. Quoiqu'applicable " en tant que de raison " aux actes unilatéraux, tels que l'aveu et la reconnaissance de dette, suivant la lettre de l'article 1100-1 du code civil, le droit des contrats, construit sur le modèle de la réciprocité, se trouve ainsi mis à l'épreuve. La nature probatoire de la reconnaissance de dette rebat nécessairement les cartes des conditions de formation de l'acte juridique, qui se concentrent sur l'existence de la dette. Elle implique également de repenser la sanction dont ces règles sont assorties, la nullité ne présentant que peu d'intérêt en matière de preuve. Les effets produits par la reconnaissance de dette doivent également être analysés à travers le prisme de sa particularité, justifiant encore d'apporter des adaptations aux principes existants. L'originalité de la reconnaissance de dette - entre preuve et acte juridique - permet ainsi une lecture renouvelée des règles du droit civil. Si ces règles sont inévitablement vouées à évoluer avec la société qu'elles régissent, il est possible d'espérer que les principes tirés de cette analyse de la reconnaissance de dette permettront de résoudre les nouvelles difficultés qui se poseront à l'avenir.

04/2024

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Littérature française

Lettres

Ce volume propose un large choix de lettres de Céline, ainsi que quelques lettres à lui adressées ou le concernant, présentées dans l'ordre chronologique et couvrant plus de cinquante années : depuis le premier séjour que les parents de Louis Destouches l'envoient faire en Allemagne, jusqu'à sa mort en 1961, au lendemain du jour où il a annoncé à Gaston Gallimard le manuscrit de son dernier roman. Les inédits sont nombreux : de 1907 à 1915 - les séjours à l'étranger, les cuirassiers, la guerre et le combat, par exemple, on ne connaissait quasiment aucune lettre. Cet ordre chronologique, préféré à un classement par correspondant, n'est pas sans conséquences. Ce que les lettres permettent désormais de saisir, c'est moins la relation que Céline entretint avec tel interlocuteur que sa propre trajectoire, indissolublement liée à l'histoire du XXe siècle. Ce qu'elles révèlent, c'est l'extraordinaire variété de ses voix, des mieux connues aux plus surprenantes : les manières respectueuses et affectueuses du garçon s'adressant à ses parents et qui ne ressemblent pas à celui que met en scène Mort à crédit ; l'ardeur patriotique du soldat en campagne, en fort contraste avec les propos de Bardamu dans Voyage au bout de la nuit ; le ton déférent ou amical que Céline sait prendre avec les écrivains qu'il estime ; l'attitude protectrice qu'il adopte avec des femmes qui lui furent liées ; le tour dru et cru qu'il donne aux lettres adressées aux hommes avec qui il parle de sexe ; la tendresse qui pointe lorsqu'il écrit à son épouse depuis sa prison danoise ; le besoin d'être compris quand il tente d'expliquer le mouvement de la création littéraire telle qu'il la conçoit (ce qui fait de ces lettres, soit dit en passant, le meilleur accompagnement critique de son oeuvre) ; et, bien entendu, la violence, violence des mots, des sentiments et des idées lorsqu'il est ou se sent attaqué, et, à partir de 1936 surtout, violence débridée de l'antisémitisme : dans un volume qui entendait serrer de près le mystère de Céline, il fallait que ce versant noir soit représenté. Il l'est donc. Céline attire ou repousse, attire et repousse. "Fait par Dieu pour scandaliser" (d'après Bernanos), l'écrivain reste, comme l'homme, une énigme. D'abord en rupture avec la littérature de son époque, son oeuvre est aujourd'hui l'une de celles qui nous parlent le plus. Mais à côté de tant de pages qui répondent à l'idée que nous nous faisons d'une littérature pour notre temps, combien d'autres sont la négation du lien que la création artistique cherche à établir entre les hommes ? Ces Lettres nous font parcourir tout le chemin par lequel Céline en est arrivé là. Sans doute ne donnent-elles pas le mot de l'énigme. Mais, mieux qu'aucune autre source, elles nous permettent d'en faire le tour, au plus près.

11/2009

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Pléiades

Au coeur des ténèbres et autres écrits

Octobre 1899. Joseph Conrad redoute la stérilité : "Il n'y a rien à montrer finalement. Rien ! Rien ! Rien !" Il se croit guetté par le néant, alors qu'il n'écrit que des chefs-d'oeuvre. Six mois plus tôt, Au coeur des ténèbres a commencé de paraître en revue ; la rédaction de Lord Jim sera achevée l'année suivante ; Typhon suit de près. De quoi Conrad se méfie-t-il donc ? Des "obscures impulsions" de l'imagination. "Je veux considérer la réalité comme une chose rude et rugueuse sur laquelle je promène mes doigts. Rien de plus". Il lutte pour rester à la surface, mais il a beau s'en défendre, les joyaux de son oeuvre viennent des profondeurs. Né en Ukraine polonaise, sous domination russe, puis "adopté par le génie de la langue" anglaise, Conrad sillonne les mers durant une vingtaine d'années. Il a trente-sept ans quand paraît son premier roman. Son oeuvre est impensable sans cette première vie passée à naviguer. Il s'est pourtant insurgé contre l'étiquette de "romancier de la mer" qu'on lui accolait. Ses navires sont surtout des dispositifs expérimentaux concentrant, dans un huis-clos en mouvement, les expériences humaines les plus aiguës. Fidèle au "plaisir de lire" , on objecterait à bon droit que Conrad est malgré tout un romancier d'aventures. Il est vrai que ses personnages sont tantôt confrontés à des tempêtes formidables, tantôt à une "immobilité mortelle" . ll leur arrive encore de trouver une mort brutale dans des contrées hostiles. Mais cela ne fait pas de l'oeuvre romanesque de Conrad un divertissement épique. Si l'héroïsme y est souvent introuvable, on y rencontre en revanche la trahison, l'enfer des âmes folles et l'impossible rachat. Sans oublier l'absurdité de la condition humaine. Au-delà de ses thèmes, la modernité de l'oeuvre de Conrad tient à l'extrême audace de la narration. Ses romans sont portés par des voix - celle de Marlow, bien sûr, mais ce n'est pas la seule -, et les récits sont savamment entrelacés, déjouant ainsi le piège des continuités arbitraires. Son oeuvre aussitôt traduite en France suscita l'engouement. Chose rare, La NRF lui consacre un numéro d'hommage quand, en 1924, il disparaît. L'année précédente, la même revue avait célébré Proust. Cest dire l'importance qu'avait déjà Conrad pour ses contemporains les plus avertis. Aujourd'hui plus que jamais, il est "l'un des nôtres" . Depuis Le Nègre du "Narcisse" (1897), manifeste artistique dont l'ambition est de pouvoir justifier son "existence à chaque ligne" , jusqu'au plus grand roman (ou "confession") de la dernière période, La Ligne d'ombre (1917), ce volume propose une traversée des trois décennies couvertes par son oeuvre. Chaque escale est indispensable. On regarde parfois vers la mer, parfois vers la terre, parfois dans les deux directions. L'intranquillité conradienne demeure inébranlable dans la tourmente. Bienheureux les lecteurs qui en feront leur boussole.

09/2017

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Animaux, nature

Alpha chat

Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d'abord des chats (de race ou de gouttière) peints "au poil près" par l'illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre "alpha-bêtique". A chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s'étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois... jusqu'à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu'un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l'histoire, la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu'ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc plus de 600 assortis d'autant d'anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes oeuvres ? Si nous sommes certains que c'est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else) John Lennon aurait-il composé les mêmes chansons ? Et s'il n'y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick... Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l'angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks "First Cat" à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d'acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L'Adorable Voisine). Enfin qu'en serait-il d'Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C'est pourquoi même les chats "de fiction" ont leur place ici. Et comme les derniers seront les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants "tigres de maison", en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

09/2013

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Art japonais

Un bestiaire japonais. Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo ( XVIIIe et XIXe siècles)

Pendant plus de deux cent ans, à partir de l'ordonnance de fermeture du pays de 1639, le Japon de l'époque Edo (1603-1868) restreint drastiquement les échanges avec le monde extérieur. Après la signature de traités commerciaux avec les Etats-Unis et l'Europe en 1858 mais surtout à partir de la restauration de Meiji (1868), le gouvernement adopte une politique d'industrialisation du pays et promeut l'introduction des idées occidentales. Les étrangers qui se rendent alors au Japon ont laissé des descriptions détaillées du pays et de ses habitants. Le naturaliste américain Edward S. Morse note dans Japan Day by Day que les citadins contournent ou enjambent les chiens et chats se prélassant au milieu de la route pour ne pas les déranger, et utilisent pour les appeler le suffixe honorifique "san" (équivalant à "Monsieur" ou "Madame"). Le peintre et dessinateur français Georges Bigot (1860-1927), qui séjourne au Japon à partir de 1882 a laissé un grand nombre d'oeuvres pleines d'humour, d'animaux et de gens. Une longue période de paix et de stabilité donne aux habitants de Tokyo le loisir de profiter de la vie et se divertir. On s'entoure volontiers d'animaux de compagnie : petits chiens et chats, de petits oiseaux tels les rossignols et les cailles, ou encore des insectes dont on apprécie le chant, comme les grillons et les criquets. Les habitants d'Edo, ville à la topographie riche en collines, rivières, et ouverte sur la mer, vivent en lien avec la nature et des rites saisonniers marquent le déroulement de l'année alors que les changements de saison offrent de nombreuses occasions d'admirer de superbes paysages naturels tout proches. D'abord figurines d'argile de sangliers ou autres, sous l'influence de la civilisation chinoise, les animaux sont ensuite représentés sous des formes fantastiques venus du continent comme les phénix et les dragons font leur apparition de même que des animaux que l'on ne trouvait pas au Japon, tels les tigres et les paons. L'épanouissement d'une civilisation raffinée basée sur une esthétique proprement japonaise se démarque de la culture et de l'art chinois : les animaux se mettent alors à représenter l'esprit d'une saison ou à symboliser des récits traditionnels japonais. Avec le développement, en littérature, de jeux de mots basés sur les sons et le sens de la langue japonaise, on apprécie les dessins d'animaux synonymes de bon augure en raison de leurs noms ou de la façon de les écrire. Ainsi, à l'époque Edo, la puissance financière nouvelle de la classe commerçante stimule la naissance d'une véritable culture citadine et le raffinement de divers objets de la vie quotidienne : les motifs décoratifs représentant des animaux évoluent vers une plus grande liberté de conception et des variation plus riches.

11/2022

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Littérature érotique et sentim

Step Sister - Tome 2. Une année pour tout recommencer

Plus qu'une attirance, une évidence : Amber est son avenir... La vie de Gabriel a radicalement changé depuis Noël. Ce qu'il pensait n'être que passager s'est avéré être une évidence : Amber est indispensable à son bonheur. Toutefois, il apprend très vite qu'un bonheur n'arrive jamais seul... Saura-t-il se créer une place dans la vie d'Amber, déjà bien occupée par la présence de son fils Nathanaël ? Arrivera-t-il à faire accepter par sa famille ce lien spécial qui l'unit à sa demi-soeur ? A toutes ces interrogations s'ajoute ce lourd passé qui réapparaît de façon aussi soudaine qu'inquiétante... Savourez le deuxième tome de la série Step Sister et prenez part à cet amour que tous semblent condamner ! EXTRAIT Jade secoue la tête. J'ai vraiment la sensation d'être retourné en adolescence et de devoir expliquer le moindre de mes gestes. - Gabriel ? ! Tu te moques de moi ?? Ca, ce n'était pas un jeu entre vous deux. Ce que vous avez fait, et à plusieurs reprises, n'aurait jamais dû arriver en temps normal ? ! Pourquoi l'avez-vous refait hier soir ?? Vous étiez bourrés ?? J'inspire profondément. Pourquoi ?? Car Amber est magnifique et que j'ai été jaloux de savoir qu'elle voulait se caser avec un homme. - Non, nous n'étions pas bourrés, réponds-je. Et où as-tu eu l'appareil ?? - Déjà, je l'ai trouvé dans les affaires de ta soeur, s'exclame-t-elle, en mettant ses mains sur ses hanches. Elle l'avait oublié ici. Alors, pourquoi ?? Je me recule de quelques pas. Je n'ai pas l'intention de lui dire. J'observe Amber qui, elle, a l'air d'attendre la réponse. - Je n'ai rien à te dire. - Oh que si ? ! Ton père, lui, s'en fout peut-être, mais pas moi ? ! Je n'arrive pas à le croire ? ! Je croyais que nous étions une famille... pas ce genre de chose... ça n'aurait jamais dû arriver. Vous auriez dû vivre votre vie séparément... Je me demande même si ce n'était pas une erreur ? ! - Amber n'est pas une erreur, lancé-je amèrement. Ses yeux me lancent des éclairs. Elle n'aime pas savoir que j'ai touché à la fille qu'elle a adoptée. - Je n'ai pas dit que ma fille était une erreur. Mais votre relation, oui. Vous ne pouvez pas faire ça. - Nous n'avons pas le même sang, nous défends-je. Jade n'aime pas que je la contredise. Seulement, dans cette histoire, elle aura toujours tort. Amber et moi avons le droit à une chance et elle ne peut pas choisir pour nous deux. A PROPOS DE L'AUTEURE Née à Montpellier, Avril Morgan écrit depuis qu'elle a onze ans. Si elle est diplômée de deux CAP, vêtements tailleur et maroquinerie, l'écriture reste sa préoccupation majeure... à tel point que, quand elle s'adonne à cette activité, plus rien d'autre ne semble avoir d'importance.

10/2019

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Droit

L'Etat africain dans l'arbitrage international

Troisième volume publié dans la collection Droit OHADA par les Presses de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, le présent ouvrage reprend les Actes du Colloque international organisé le 1er novembre 2015 à Douala (Cameroun) par l'Association pour la Promotion de l'Arbitrage en Afrique (APAA), sous la direction scientifique et la coordination du Docteur Gaston KENFACK DOUAJNI, Président de l'APAA. Ce colloque— et l'ouvrage qui le transcrit - revêt une importance toute particulière dans le contexte actuel de réflexion sur la réforme de l'arbitrage mettant aux prises les Etats et les opérateurs du commerce et des investissements internationaux. En effet, l'Afrique fait partie intégrante du mouvement général de mondialisation de l'arbitrage mais, dans le même temps, les Etats africains manifestent une forte réticence à s'engager dans une justice privée pour laquelle ils s'estiment mal préparés et dont — il est vrai —ils ressortent fréquemment grands perdants. Il existe donc incontestablement un malaise en Afrique vis-à-vis de l'arbitrage que n'a guère atténué la mise en place de l'OHADA et le choix fait par les Etats signataires du Traité OHADA de promouvoir l'arbitrage comme mode de règlement des différents contractuels. Cette méfiance demeure d'autant plus grande que le déficit de maîtrise par la CCJA de son système d'arbitrage n'a pas contribué à l'atténuer et que de trop nombreuses dérives ont pu entacher la crédibilité de certaines sentences arbitrales. C'est pourquoi il est apparu — à juste titre — nécessaire de promouvoir la culture de l'arbitrage en contribuant, d'une part, à inciter les Etats et autres personnes morales de droit public africains à se familiariser avec l'arbitrage international tant commercial que des investissements et, d'autre part, à sensibiliser les arbitres à observer strictement et en toutes espèces quelles que soient les parties en cause, la règle de droit. Tels étaient les objectifs de ce colloque. Pour y parvenir, il s'est attaché successivement à analyser la participation "peu reluisante" des Etats africains à l'arbitrage international puis à proposer du modalités d'optimisation de leur participation. A travers les exposés d'une vingtaine d'intervenants de très haut niveau et des débats de grande qualité, ces objectifs ont été brillamment atteints, permettant ainsi de mieux appréhender les réalités complexes et contrastées de l'arbitrage impliquant personne publiques et Etats africains, ainsi que le actions à envisager pour améliorer leur participation. Les participants sont ainsi parvenus à la conclusion que l'arbitrage a été rendu encore plus nécessaire par le problème de développement auxquels sont confrontés les Etats africains, qui entrainent la multiplication des instruments relatifs aux investissements contenant des engagements compromissoires, malheureusement parfois porteurs de déséquilibres au détriment des Etats qui les ont souscrits et auxquels il appartient d'adapter les outils de la mondialisation à leurs besoins propres. Cet ouvrage est donc essentiel pour mieux percevoir l'implication des Etats africains dans l'arbitrage international et pour comprendre son impact sur les Etats dans la perspective de croissance du commerce et des investissements internationaux.

12/2018

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Questions du quotidien

Vaccin, assassin ! Et si c'était vous ou votre enfant la prochaine victime...

Si je suis dans un tel état de décrépitude aujourd'hui, c'est à cause d'un vaccin ! Et c'est ma vérité, je la crie haut et fort. Si je vis une abominable dégénérescence, pareil à un crime, c'est à cause d'un vaccin. Lisez mon livre et propagez la vérité autour de vous, de génération en génération afin que chacun d'entre nous s'approprie ou se réapproprie ce qui lui appartient de plein droit, son corps en santé. Chaque jour, de nouvelles injections du vaccin mettent en péril la vie de personnes saines, sans la moindre prédisposition à développer une maladie neurologique. Les responsables se rendent-ils compte au moins que derrière cet état de déchéance totale se trouve une vie humaine ? Je suis une jeune femme d'une quarantaine d'années aujourd'hui, je parle à travers mon histoire au nom de toutes les victimes du vaccin recombinant, les victimes laissées en souffrance, les victimes pour qui le mal trop lourd a eu raison de leur vie. Je n'en peux plus ! Je n'arrive pas à sortir de mon lit, vous vous rendez compte ! Comment vais-je faire ? Je marchais, ensuite j'ai utilisé des béquilles, puis je suis passée au fauteuil roulant. Maintenant, je ne peux même plus sortir de mon lit ! Quand est-ce que cela va s'arrêter ? ! J'en ai vraiment marre de ce vaccin qu'on a introduit dans mon corps. C'est pire qu'une prison..... C'est horrible ce qu'il m'arrive, je ne sais pas quoi faire. Je vous jure, si vous saviez la haine que je ressens. J'ai envie de hurler. Si ceux qui font ces lois et ces vaccins pouvaient être à ma place et ressentir ce que je ressens à cet instant même où je vous parle, ils réfléchiraient à deux fois avant de vendre ce poison vaccinal et détruire impunément des vies comme la mienne. J'ai beau m'adapter, vivre en fauteuil roulant, mais il ne m'est pas possible d'encaisser docilement en permanence la pleine déchéance de mon corps. C'est ignoble ! Je suis fichue ! Et quoi de plus important, de plus précieux que la liberté, notre chère et tendre liberté. Adieu, ma liberté tant adorée, je peux m'asseoir dessus, on me l'a volée ! Personne ne peut comprendre, à moins de le vivre, personne. Mais est-ce qu'ils se rendent compte au moins de tout le mal qu'ils font subir à des innocents sous le couvert du rapport bénéfice-risque ! Et si ce risque soi-disant infinitésimal d'une vie brisée était tombé sur eux ? Ils ne supporteraient même pas de vivre une seule journée dans mon état ! Indignez-vous, battez-vous, car plus nombreux sont et seront les combats judiciaires, et plus le signal épidémiologique jugé comme "non significatif" au regard du nombre de vaccinés pourra être apprécié à sa juste valeur. Moi je suis arrivée au bout du chemin, je n'en peux plus. Je n'attends plus rien de mon existence si ce n'est ma libération. A quand ma libération ?

02/2021

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Sociologie

Une question de temps. Reportage avec François Vorpe, croque-mort

12h30. "Je me change et on y va". Je ne le sais pas encore, mais cette phrase de François Vorpe, je l'entendrai quotidiennement. 12h50, l'heure de partir. Dans son costume noir, il est prêt, parfumé, coiffé. Sur l'autoroute, son corbillard s'enfile dans un tunnel, passe à travers la montagne, puis s'engage dans le trafic plus dense de la ville, en direction du funérarium de Bienne. François Vorpe est croque-mort à Tavannes, commune du Jura bernois, région francophone du canton de Berne, en Suisse. Croque-mort. François Vorpe n'a pas honte de ce mot, il ne le trouve pas dégradant ou argotique. De toute façon, quel autre terme employer ? Entrepreneur de pompes funèbres ? Prétentieux, trop recherché. Donc croque-mort, ce métier que François Vorpe exerce depuis toujours avec la même passion. 13h30, il sort le cercueil du corbillard pour le déposer dans une chapelle. 14h, côté public. Les mains jointes, l'air sérieux et grave, François Vorpe se tient dans l'allée au milieu des bancs de l'église, comme l'ouvreur d'un théâtre, prêt à épauler ou renseigner. 15h. La cérémonie se termine, François Vorpe glisse à nouveau le cercueil dans son corbillard pour le conduire au crématorium. 16h, coup de téléphone. Il faut partir immédiatement. Quelque part, une personne vient de décéder. Une famille endeuillée l'attend. Les familles à recevoir, les corps des défunts à préparer, les repas vite avalés, les allers-retours en corbillard, les visites éclair dans les vieilles fermes auxquelles il veut donner une deuxième vie et dont son entreprise de menuiserie assure les rénovations, les discussions avec sa secrétaire, les coups de téléphone. Et pour garder l'équilibre mental ? : monter à cheval. Dès le premier jour passé avec François Vorpe, on a compris que l'on aurait à s'adapter à un rythme effréné, au rythme de sa vie chronométrée. Le croque-mort, lui, nous a répété à tire-larigot qu'à force de vivre au contact permanent de la mort, il connaissait la valeur de la vie et ne voulait pas en perdre une miette. La mort. Qui fait peur. Redoutable gouffre, impasse pour certains, ouverture pour d'autres, pays inconnu d'où personne ne revient. Cette mort tellement présente aujourd'hui, qui nous frôle et habite notre esprit en période de pandémie. Avant de suivre François Vorpe dans son métier, on n'était pas fier, on appréhendait. Le glauque, les odeurs, les corps. Il fallut se préparer à accepter de ne pas être prêt. Se préparer à affronter ses propres angoisses, auréolées d'un imaginaire peuplé de zombies, de vers de terre, de flammes, de tunnels sombres ou lumineux. Et puis, finalement, au delà de l'émotion des familles endeuillées, ce fut une rencontre avec la banalité de la mort, la beauté figée des corps sans vie, rendus impeccables par François Vorpe. Le respect minutieux, une certaine douceur, un travail de réconfort auprès des personnes qui souffrent font de ce travail un métier particulièrement humain, réellement proche du soin.

01/2021

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Droit du travail et de l'emplo

Droit de la négociation collective. Edition 2022-2023

La négociation collective est aujourd'hui au centre du fonctionnement des relations individuelles et collectives de travail. Les réformes continues depuis 15 ans, et qui se sont nettement accélérées depuis 2015, ont conduit à transférer de la loi aux partenaires sociaux la maîtrise de l'essentiel des règles applicables dans l'entreprise afin de leur permettre de les adapter. Il en est résulté, notamment depuis l'entrée en vigueur des ordonnances de 2017, une profonde transformation dans l'ordonnancement des normes en droit du travail où des notions traditionnelles comme l'ordre public social ou le principe de faveur ont été mises à mal par de nouveaux dispositifs que les acteurs sociaux doivent immédiatement appréhender. C'est cette nouvelle négociation collective que cet ouvrage a pour ambition de décrire. Sont abordés les règles de négociation, qui laissent beaucoup plus de latitude sur le fond aux partenaires sociaux mais en renforçant leurs obligations en termes de transparence et de loyauté, les différents niveaux de négociation (y compris les mécanismes d'extension et d'élargissement) et leur articulation, la teneur des accords notamment en matière de négociation obligatoire et leur autorité face aux autres normes applicables dans l'entreprise. Un certain nombre d'accords spécifiques quant à leur mode de négociation ou de conclusion, ou quant à leurs effets, sont également étudiés, à l'instar des accords de performance collective, des accords en matière de retraite ou encore des accords de restructuration. Le contentieux de la validité, de l'interprétation et de la mise en oeuvre de l'accord est également décrit. Dans le prolongement de l'ouvrage sur le droit de la représentation du personnel en entreprise, le droit de la négociation collective se veut tout à la fois pratique et doctrinal, afin de permettre à chacun de conduire une réflexion sur un processus qui nécessite de disposer d'éléments solides de compréhension. L'ouvrage s'adresse aux avocats, magistrats judiciaires et administratifs, juristes d'entreprise, DRH, organisations syndicales, représentants élus et syndiqués, inspecteurs du travail ainsi qu'aux étudiants. Grégoire Loiseau est professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1) où il dirige le Master 2 Juriste de droit social. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages en droit des obligations et en droit des personnes et de nombreux articles sur le droit du travail. Pascal Lokiec est professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1) où il dirige le Master 2 de droit social et président de l'Association française de droit du travail et de la sécurité sociale. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur le droit du travail. Laurence Pécaut-Rivolier, docteur en droit, est conseiller à la Cour de cassation. Elle a été pendant dix ans présidente de l'association nationale des juges d'instance. Elle est l'auteur ou le coauteur de nombreux articles sur le droit de la représentation du personnel. Pierre-Yves Verkindt est professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1). Il est l'auteur de nombreuses publications notamment en matière de protection de la santé des travailleurs.

10/2021

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Histoire et Philosophiesophie

Tara océans. Chroniques d'une expédition scientifique

Après avoir dérivé pendant deux ans dans les glaces de l'océan Arctique afin d'étudier cet environnement extrême, la goélette d'exploration Tara est repartie à l'aventure sur toutes les mers du globe. De septembre 2009 à mars 2012, chercheurs, océanographes et marins se sont relayés à bord de ce bateau unique au monde, dans le cadre de l'expédition Tara Oceans. Le but, très ambitieux, consistait à réaliser la première étude à l'échelle planétaire des récifs coralliens et du plancton marin - cette branche du vivant minuscule comprenant aussi bien des virus et des bactéries que de plus gros organismes comme les méduses. Ces écosystèmes marins riches et complexes sont la principale source de biodiversité qui féconde les océans. Absorbant 50 % du CO2 terrestre, ils sont également considérés comme "le poumon de notre planète". Or, la population planctonique peut très rapidement être affectée par les variations climatiques. Elle peut alors, à son tour, influencer le climat en modifiant l'absorption du carbone. L'étudier, c'est donc prendre le pouls de notre Terre. À cette fin, Tara a prélevé vingt-sept mille échantillons, collectés non pas dans l'esprit d'étudier les propriétés d'un royaume ou d'une espèce en particulier, mais dans celui de comprendre l'ensemble du système écologique de nos océans. Le livre s'inscrit dans la démarche de pédagogie et de communication que la communauté scientifique internationale a mise en place lors de l'expédition Tara Oceans. Tentant d'abandonner l'approche anxiogène qui consiste à alarmer les collectivités et les individualités au sujet de l'environnement, cette aventure montre comment nous devrons nous adapter, faire preuve de sagesse, de solidarité et mobiliser nos ressources intellectuelles et morales pour canaliser les changements à venir. Pour cela, il nous faut mieux connaître le monde qui nous entoure et c'est un panorama inconnu du plancton que Tara Oceans nous dévoile. Dans la lignée des premières grandes expéditions océanographiques du XIXe siècle, la goélette a exploré la biodiversité marine, combinant un grand nombre de méthodes développées depuis l'aventure mondiale fondatrice du Challenger en 1872. Au fil de la progression du voilier sondant la vie océanique, l'ouvrage nous montre comment la volonté de quelques individus a permis de dépasser les barrières du fonctionnement traditionnel des expéditions scientifiques, pour aboutir à une démarche novatrice. Pendant ce tour du monde exceptionnel, deux cents personnes, aux spécialités, cultures et langues différentes, se sont relayées sur la goélette Tara. Ils ont fait escale dans les ports mythiques de trente pays différents, sont allés à la rencontre de leurs populations et de leurs cultures ; dans des conditions météorologiques parfois difficiles, ils ont vécu des moments inouïs, qu'ils relatent au fil de leurs expériences et du journal de bord de l'expédition. Les membres de l'expédition ont découvert un monde mystérieux et pourtant indispensable à la vie sur Terre. Ils ont réalisé une véritable plongée dans l'inconnu et nous livrent en images la beauté et la diversité du monde planctonique.

10/2012

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Presse, audiovisuel

Pratique du droit de la presse. Loi du 29 juillet 1881, liberté d'expression, droits de la personnalité, responsabilités civile et pénale des médias, 4e édition

Tout le droit de l'expression publique : presse écrite, édition, télévision, radio, Internet et réseaux sociaux. L'information, et plus généralement l'expression publique, sont des activités encadrées par de nombreuses règles. La première d'entre elles et la plus emblématique est la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui représente lapproche dun compromis optimal entre l'exercice de la liberté fondamentale de linformation et la protection des droits des personnes. Son principe de liberté, limité par des incriminations précises (la diffamation, linjure, la provocation à la discrimination ou la haine...) et ses mécanismes de régulation de linformation, tels que les droits de réponse et de rectification, restent une référence. Cette loi a su s'adapter aux problématiques nées des nouvelles technologies et des nouveaux médias et à leurs formes dexpression inconnues jusqualors, et régit lensemble du monde de la communication. Mais ce bloc de règles n'est pas le seul, loin s'en faut, à régir cette activité. D'autres textes ont pris une grande importance. Il en va ainsi des droits de la personnalité, notamment la protection de la vie privée et de l'image, dont le contentieux n'a cessé de croître depuis l'introduction de l'article 9 du Code civil en 1970. Il ne faut pas non plus oublier les multiples infractions régissant l'expression publique qui figurent dans le Code pénal ou le dénigrement qui relève de l'action en responsabilité civile. Cet ensemble hétéroclite est en outre menacé depuis peu par l'hégémonie du droit des données personnelles, qui voudrait s'imposer comme instrument de régulation des contenus dans l'univers numérique. Enfin, notre droit de linformation senvisage aujourdhui autant dans un cadre purement national que dans le contexte dun droit européen très riche résultant de lapplication de la Convention européenne de sauvegarde des droits de lhomme et des libertés fondamentales, exigeant du juge qu'il renouvelle ses pratiques, pour tenir compte de notions telles que l'intérêt général ou le principe de proportionnalité. Tous ces aspects sont traités et abondamment illustrés dans ce livre, dont la quatrième édition a été considérablement enrichie, à la fois pour embrasser l'intégralité du droit de la presse y compris l'ensemble des règles ne figurant pas dans la loi du 29 juillet 1881, et pour intégrer les évolutions résultant dune jurisprudence foisonnante et des derniers textes parus, tant au plan national qu'européen. Il s'agit au premier chef d'un véritable manuel pratique et pédagogique destiné aux professionnels de la presse et à tous les praticiens du droit : avocats, magistrats, juristes dentreprises, mais l'auteur n'hésite pas non plus à aborder en profondeur des questions plus théoriques qui intéresseront enseignants et étudiants. Christophe Bigot est avocat au barreau de Paris, membre du comité éditorial de la revue Légipresse, et auteur de nombreux articles consacrés au droit de la presse dans des revues de référence. Il nous livre ici le fruit de trente années de pratique quotidienne du droit de la presse pour le compte des médias les plus divers, d'entreprises et de personnalités de tous horizons.

08/2023

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Train, tram, métro

La saga des nez cassés. Tome 1, Les séries BB

Livrée entre le milieu des années 60 et la fin des années 90, la famille des nez cassés regroupe plus d'un millier d'engins moteurs. Ayant circulé dans l'hexagone mais aussi à l'étranger, nous avons décidé de voyager à travers leurs différentes histoires et aventures, en reprenant l'intégralité de tous les exemplaires ayant été produits. Initiées par le designer Paul Arzens, ces locomotives auront marqué de leurs empreintes le chemin de fer français au siècle dernier, restant encore très présentes de nos jours en France et au-delà, en subsistant au fil des rénovations et transformations afin de s'adapter aux nouveaux besoins du chemin de fer. Dotées d'une silhouette particulière qui les caractérisent au premier coup d'oeil avec leurs pares-brises inversés, initialement disposé afin de ne pas éblouir les agents de conduite, elles furent symboles de vitesse renforcées par la forme en "Z" de leurs nez... cassés. Ayant connu pour la plupart des carrières plus qu'abouties, faisant ainsi la fierté de l'industrie française, ces locomotives sont à présent pour la grande majorité proche de leur crépuscule. Cet ouvrage résonne donc comme un hommage pour ces belles bécanes aux formes atypiques et uniques, que nous revisiterons à travers deux tomes. Ce premier tome, retraçe les aventures des séries type BB des nez cassés, et le deuxième fera la déclination des séries types BBB et CC. Nous détaillerons chaque série en retraçant leurs carrières, et nous voyagerons à travers le temps grâce à de nombreuses photos et diverses archives en majorité inédites ! Chaque série verra toutes ses unités détaillées à travers un tableau reprenant leurs différentes livrées, leurs dépôts d'affectation, et pour certaines leurs différents propriétaires ou leurs particularités. Une carte géographique mettra en évidence les différentes lignes que chaque série a parcourue durant sa carrière. Ce livre débutera avec les prototypes BB 7003, 10003, 10004, 20011 et 20012, qui auront servi la technologie ferroviaire en permettant la mise au point de nouvelles séries d'engins, comme les BB 26000 ou les rames à grande vitesse. Puis c'est fort de 240 exemplaires, que les BB 7200 s'afficheront déroulant leurs carrières florissantes sur les réseaux Atlantique et Sud Est, à la traction de trains prestigieux, donnant par la suite naissance à une dizaine de BB 7600 qui termineront leur carrière en Ile de France. On découvrira également l'épopée des reines de l'Est, les BB 15000, championnes de la fiabilité, au début des années 70, et des séries BB des nez cassés, par les 205 exemplaires de BB 22200. Nous découvrirons ensuite les séries 1600 et 1700 qui auront non seulement connu une carrière aboutie au sein des Nederlandse Spoorwagen, mais qui en voient actuellement de toutes les couleurs en séduisant différents opérateurs privés. Nous quitterons la Hollande, pour découvrir les quelques E1300/1350 de l'ONCF qui arpentent encore les panoramas désertiques du Maroc, les EC 362 FR brésiliennes, qui dévoileront leurs carrières éphémères et mystérieuses, les séries 2600/2620 portugaises qui vivent aujourd'hui une seconde vie après près de 10 ans de garage !

12/2023

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Marx

Le Manifeste du parti communiste

Le Manifeste du parti communiste (en allemand : Manifest der Kommunistischen Partei) est un essai politico-philosophique commandé par la Ligue des communistes (ancienne Ligue des justes), et rédigé en allemand par Karl Marx (qui intègre dans le texte certains passages écrits antérieurement par Friedrich Engels). Ecrit fin 1847 et début 1848 et publié en février 1848, il a été diffusé à l'origine sous le titre Manifest der kommunistischen Partei (Manifeste du parti communiste, bien qu'il n'existât alors aucun Parti communiste ; le terme "parti" désignait à l'époque l'ensemble des courants partisans du communisme), et il a ensuite été republié sous le titre Manifeste communiste. Contexte et portée Une commande de la Ligue des communistes A la fin des années 1840, la Ligue des justes représente la principale organisation du mouvement ouvrier. Si son évolution témoigne d'un dépassement des conceptions ouvriéristes des débuts et d'un besoin d'une conception scientifique de la révolution, sa doctrine demeure surtout inspirée par la philosophie allemande et un socialisme abstrait, ne fournissant pas de compréhension solide des structures économiques. En 1846, un Comité de correspondance communiste est créé à Bruxelles, notamment par Marx et Engels, afin d'établir un lien entre les différents groupes et de propager la conception matérialiste de l'histoire. Il finit par remporter l'adhésion de la majorité de la Ligue des justes. Lors du congrès tenu du 2 au 9 juin 1847, l'ancienne organisation se transforme en Ligue des communistes et adopte comme devise la future exhortation finale du Manifeste, "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! " A l'issue de ce premier rassemblement, la Ligue ne rallie pas encore entièrement le socialisme scientifique mais encourage à la propagation des idées communistes, ce qui tranche avec les pratiques conspiratrices antérieures2. Au sortir du congrès de juin, la Ligue diffuse un Projet d'une profession de foi qui prend la forme de 22 questions-réponses et invite les membres à en discuter. A la suite d'une proposition édulcorée de Moses Hess, Engels rédige un brouillon qui prend la forme d'une véritable profession de foi, Principes du communisme, dans lequel il expose plusieurs idées reprises dans le Manifeste, comme la conception du prolétariat et les conséquences de la révolution industrielle. Dans une lettre du 23-24 novembre adressée à Marx, il suggère d'abandonner la forme catéchistique et propose le terme de manifeste4. Lors du second congrès de la Ligue, qui se tient à Londres du 29 novembre au 8 décembre 1847, Marx et Engels emportent l'adhésion générale et sont chargés de la rédaction. Engels n'étant pas présent en même temps que Marx à Bruxelles, c'est surtout ce dernier qui élabore le texte. Néanmoins, au regard de leur collaboration, il est admis qu'ils en sont tous deux auteurs5. Il paraît de manière anonyme durant le mois de février 1848, dans le contexte des mouvements révolutionnaires à Paris, après l'interdiction d'un banquet républicain le 22 février 1848. Les auteurs en reconnaissent la paternité dans une réédition de 1872, sous le titre Manifeste communiste.

02/1998

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Cinéastes, réalisateurs

Rob Rombout. La mise en scène du réel

Etant entendu que tout film de fiction a sa part documentaire et tout film documentaire sa part de fiction, il reste, pour sortir le débat de la confusion qu'il suscite, à examiner les multiples modalités de cet échange. Le cinéma de Rob Rombout, qui ne s'inscrit pleinement dans aucune des deux catégories mais se situe dans l'intervalle très large qui les sépare, se prête particulièrement à cet examen. Pour ce cinéaste vivant à Bruxelles mais voyageant et travaillant sur tous les continents depuis trente ans, réaliser un film ne consiste ni à construire un univers né de son imagination ni à capter une réalité quelconque derrière laquelle il s'effacerait, mais à rassembler des fragments épars de réalité à la façon d'un pêcheur rapportant dans son filet des poissons de toutes espèces, et à les disposer à sa guise sur l'étal de son film. Chaque film de Rob Rombout est un voyage sur une distance qui peut être longue (parfois aux antipodes), au cours duquel le cinéaste multiplie les rencontres avec des gens qui racontent leur histoire. Certains expriment avec fierté le bonheur d'avoir vécu la vie qu'ils voulaient, tandis que d'autres témoignent des difficultés rencontrées à vouloir échapper aux contraintes de l'existence, qu'elles soient matérielles, sociales, raciales, affectives ou culturelles. Tous ont fini par accepter leur sort. Ces microrécits de vie qui questionnent la thématique récurrente du destin et de la liberté s'inscrivent dans un dispositif établi a priori par le cinéaste pour nouer des liens entre tous ces fragments. Il y a le film "corde à linge" qui tend un fil entre deux pôles et y accroche les récits divers de quelques voyageurs ; le film "dentelle" qui entrelace ses mailles entre plusieurs personnages qui ne se connaissent pas ; le film "étoile" dont chaque branche est associée à un point central auquel le film revient à intervalles réguliers ; le film "constellation" qui, sur un territoire parfois aussi vaste qu'un continent, dessine une figure imaginaire entre des lieux choisis arbitrairement, qui n'ont d'autres rapports entre eux que le fait de s'appeler "Amsterdam" . D'une intention artistique aussi affirmée qui intègre des fragments de réel dans des architectures savamment construites naissent des films "de style documentaire" (comme le disait Walker Evans à propos de son travail photographique) répondant toujours à une exigence artistique qui prime sur les réalités filmées autant que sur le discours que le cinéaste leur porte. Pour Rob Rombout, faire du cinéma revient toujours à faire oeuvre. Le livre adopte une structure aussi diversifiée que le cinéma de Rob Rombout. Un premier texte envisage globalement les enjeux esthétiques de l'oeuvre. Suivent ensuite les analyses approfondies d'une dizaine de films majeurs, illustrées de photogrammes et de photos de repérage et complétées par des interventions du cinéaste qui, interrogé par Guy Jungblut, détaille une multitude d'aspects de son travail en termes de production, de méthodes et de choix stylistiques. L'ouvrage est, par ailleurs, émaillé de codes QR qui donnent accès à des extraits de films.

06/2022

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Droit des personnes

Le consentement

Après plusieurs affaires en matière d'abus sexuels et la sortie du livre de Camille Kouchner, La familia grande (Le Seuil 2021) qui relate l'inceste qu'aurait subi son frère à l'adolescence, le Parlement a adopté, le jeudi 15 avril 2021, une loi renforçant la protection des mineurs contre les violences sexuelles. Lorsqu'il s'agit de vérifier l'existence d'un viol, le consentement des enfants était examiné pendant le débat judiciaire¿ ; le non-consentement des mineurs de 15 ans est dorénavant établi par la loi. Notre environnement moral et libéral ne nous prépare pas à la complexité de la situation de l'individu et de sa volonté. Théoriquement, tout est simple. L'individualisme représente les hommes comme une collection d'individus totalement séparés. Leurs volontés apparaissent évidentes et singulières. Juridiquement, tout est compliqué. La volonté reste équivoque. Car les hommes ne sont pas séparés sans être liés dans un milieu social et politique. Ce sont alors les déterminations culturelles, économiques, psychologiques ou politiques qui ne rangent pas tout le monde dans des fonctions sociales préétablies (citoyen, salarié, consommateur, mari, mineur, etc.) sans peser sur le consentement. Nos travaux se proposent de contextualiser le consentement en analysant son intervention dans diverses branches du droit et dans la société. Ils mettent en évidence des débats et des incertitudes qui règnent autour du consentement du citoyen, du salarié, de l'assuré, de l'artiste, du chargeur dans le contrat de transport maritime, de l'utilisateur d'une carte de crédit, du bénéficiaire d'un droit au logement, d'acteurs locaux devant des décideurs industriels... Le consentement apparaît comme une notion fondamentale, mais complexe. - Fondamentale, puisque nos systèmes juridiques, éthiques et politiques en font un critère cardinal pour distinguer les actions qui seront reconnues ou repoussées par la société : la relation sexuelle consentie et le viol par exemple. - Complexe, car le consentement ne se manifeste jamais comme une volonté isolée et omnipotente, en raison de l'interdépendance des acteurs dans une vie collective. A l'ère de l'Anthropocène et de la pandémie, l'Etat dirige encore plus rigoureusement l'individualité, pour des impératifs de santé publique. Quel consentement dans une communauté politique et un monde où personne ne se débarrasse de l'autre et de son influence, voire de sa contrainte ? Traditionnellement, un système juridique envisage mieux le consentement quand il n'est pas là ! En droit civil, la théorie des vices du consentement caractérise dans le détail les défaillances du consentement, mais elle laisse dans l'ombre sa définition positive. L'histoire nous montre d'ailleurs que les juristes ont cherché la participation de l'homme aux institutions et aux obligations dans des faits différents, selon les cultures et les époques. Avant la modernité, le consentement ne se libère pas de rites et de la religion : le mélange des sangs (blood-covenant), la communion alimentaire, la tradition (la remise d'une chose), le serment, l'imposition des mains... La modernité juge ces conceptions superstitieuses et dépassées. Est-elle plus avancée, en requérant la simple manifestation de volonté ? A-t-elle réussi à établir une volonté libre et éclairée ?

12/2021

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Littérature française

Oligarque

Voici le grand roman que l'on attendait sur la transformation du socialisme soviétique en capitalisme oligarchique. Au carrefour de la grande fresque balzacienne, du roman d'apprentissage et du thriller politico-financier, Oligarque raconte l'ascension prodigieuse d'un jeune orphelin dans la Russie soviétique en pleine décomposition jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir financier international. Une histoire haletante en trois actes : Première partie : La défense Ragozine (Russie, 1975-1993) En 1975, à Perm, le père de GrigoriYurdine, ouvrier d'une usine de câbles, la Permski Kabel Zavod (PKZ), meurt d'un accident. La mère de Yurdine est folle. L'enfant est adopté par la famille Makarov. Ils ont déjà une fille, Lena, qui devient la soeur adoptive de coeur de Grigori. On retrouve Yurdine en 92, un an après la chute du communisme. Il est étudiant du ponte Smirnov, professeur à l'institut polytechnique de Perm et ingénieur en chef de PKZ. Lena de son côté étudie à Moscou. C'est l'époque où le système s'effondre, et où les gros appétits locaux et la finance internationale se partagent les dépouilles. On assiste à l'ascension de Yurdine, joueur d'échec, esprit froid et cynique. Avec la complicité de Smirnov, il va s'emparer de PKZ, puis de bien d'autres usines. En chemin, une bavure : l'intimidation par deux hommes de main de Yurdine du comptable Alexei Lemonov tourne mal : Aléxei est tué par accident. Lena est amoureuse d'un jeune haut fonctionnaire français, Charles de Tretz, qui lui promet de l'emmener à Londres. L'homme est en fait marié et père de famille et l'abandonne après avoir profité d'elle... Deuxième partie : Le mat de Reti (Londres, 2008) Nous voilà en 2008. Yurdine est devenu un oligarque à la tête d'un conglomérat. Il vit à Londres et son mariage avec la fille d'un pilier du régime, dont il a deux fils, bat de l'aile. Au moment où la crise des subprimes s'annonce, il ambitionne de prendre le contrôle d'une banque anglaise, la Riverside, rendue fragile par la crise. Il retrouve face à lui Charles Tretz, l'amant de Lena à Moscou, désormais patron d'une grande compagnie d'assurance. La bataille boursière pour prendre le contrôle de Riverside en pleine crise des subprimes nous plonge dans une atmosphère au carrefour de Wall Street et de The Big short... Troisième partie : Le sacrifice de la Reine (Moscou, New York, Londres, Genève, Perm, 2020) Gagnant sur tous les tableaux, Yurdine est rattrapé par le passé : les mâchoires de la tenaille se referment sur lui. D'un côté, le régime poutinien veut régler son compte à l'oligarque occidentalisé. Il s'attaque à lui sur deux fronts : son conglomérat fragilisé par la crise du Covid, à l'assaut duquel se lance sur ordre un autre oligarque fidèle au Parti ; sa soeur adoptive Léna, devenue opposante au régime, que le FSB épaulé par un groupuscule paramilitaire d'extrême-droite tient dans sa ligne de mire. De l'autre, Charles de Tretz remonte la piste de l'assassinat d'Alexeï Lemonov trente ans plus tôt pour armer la vengeance de la soeur de Lemonov...

10/2022

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Théâtre

L'objet technique en scène. Analyses et expériences

Une analyse de l'objet théâtral, porteur de récit et initiateur d'une relation, qui possède au sein de la représentation un statut à part entière et constitue aujourd'hui un point d'entrée de plus en plus usité pour l'étude historique de formes spectaculaires anciennes. Acteur inerte mais familier, l'objet encourage sans cesse le comédien à réévaluer la qualité de sa relation à son environnement immédiat. Longtemps les objets sur la scène se sont manifestés comme des appuis de jeu pour le comédien. Parfois ce sont des accessoires, rendus nécessaires par la dramaturgie ou par le rôle. Parfois, les objets sont voulus par la mise en scène comme signes à partir desquels déchiffrer la lecture donnée de la pièce. Le regard pointe ici vers un type d'objet spécifique : l'objet " technique ", c'est-à-dire l'appareil technologique, aujourd'hui numérique, tel qu'il est mis en jeu sur les scènes théâtrales contemporaines. Que l'objet se dise technique change-t-il quelque chose à ce phénomène vieux comme le théâtre, de l'objet-accessoire ? De l'emblématique magnétophone de Krapp dans La Dernière bande aux téléviseurs du Wooster Group, les objets techniques ont en effet largement envahi nos scènes durant toute la seconde partie du XXe siècle, et plus encore depuis la fin des années 90. Pourtant, peu d'études se sont encore intéressées, dans le champ de la théorie théâtrale, à l'histoire matérielle de ces objets et à ce que leur usage implique en scène. Quels gestes, quelle corporalité engage ce type spécifique d'objet ? Peut-on voir dans ces nouvelles pratiques de jeu un changement de paradigmes pour le comédien augmenté ? Capable de produire des effets sonores, visuels ou polysensoriels, l'objet technique a le pouvoir de perturber et de transformer la réalité physique d'un plateau : y parler peut devenir une épreuve, s'y montrer, une performance. Si c'est donc d'abord à la production de ce trouble que le comédien a à s'adapter, il lui est également nécessaire de développer des habiletés de jeu tout à fait particulières : être en scène avec des téléviseurs, des micros, des capteurs ou des drones ne va pas de soi. Qu'en est-il lorsque l'objet technique, une caméra, un ordinateur, un écran, un capteur.... agit et réagit par rapport au comédien ? S'il demeure bien un appui de jeu comme peut l'être n'importe quel accessoire, il devient aussi partenaire de jeu. L'objet technique joue alors avec l'acteur soit qu'il rende son rayon d'action plus vaste, soit qu'il le contraigne : seule une étude précise des dispositifs dans lesquels interagissent le comédien et l'objet technique peut en décider. L'objet technique permet ainsi de poser la question de l'augmentation ou de la diminution de l'acteur sur les plateaux numériques. Il permet d'autre part de penser selon quelles modalités la pratique du jeu se trouve modifiée : en tant qu'il joue un rôle médiateur, l'objet technique déplace-t-il la relation de l'acteur au rôle, du spectateur au rôle ? Comment la gestuelle qu'il implique vient-elle troubler la gestuelle du comédien ? Et pour quel profit émotionnel ?

10/2019

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Sciences politiques

Le déluge 1916-1931. Un nouvel ordre mondial

Dans ce nouvel opus, Adam Tooze décrit et analyse les changements essentiels survenus pendant et après la Première Guerre mondiale - le plus important, qui constitue le thème principal du livre, étant l'accession des Etats-Unis à une position de suprématie économique, politique et morale sans précédent. Première économie mondiale, l'Amérique devient à partir de 1916 le "banquier" de la guerre, animée, selon l'auteur, par le dessein très clair d'exercer son hégémonie financière sur les pays de l'Entente devenus dépendants de ses prêts. Avec la disparition de ses empires naguère dominants au profit du grand empire américain et de sa prééminence économique et militaire, l'Europe se trouve ravalée au rang de "province" ; en 1918, le Président Wilson est en mesure de jouer le rôle d'arbitre du nouvel ordre mondial auquel il aspirait en imposant la paix au monde entier, avec son projet fétiche et idéaliste de Société des Nations. Pourtant, quand vient le moment d'endosser concrètement sa position de leader mondial, l'Amérique recule : le Congrès américain ne ratifie pas le traité de paix ; Washington n'intègre pas la Société des Nations. Selon l'auteur, les Etats-Unis n'ont pas encore atteint la maturité démocratique nécessaire pour assumer leurs responsabilités. Il faudra attendre une génération, sous les présidences de Roosevelt et Truman, pour que ce soit le cas. Une fois le traité de Versailles signé par l'Allemagne, une seconde guerre était-elle inévitable ? L'insistance des Alliés pour obtenir des réparations (et celle des Etats-Unis pour obtenir le remboursement des dettes de guerre) contribua-t-elle à l'échec de la République de Weimar ? Deux questions essentielles auxquelles l'auteur répond par la négative. A la fin des années 20, les Européens étaient en chemin vers un retour à la normalité, et des hommes d'Etat tels G. Stresemann en Allemagne et A. Briand en France travaillaient patiemment à une consolidation des liens qui déboucherait sur la CEE dans les années 50. Mais alors qu'en 1928, Hitler et Trotski désespéraient de voir un jour la chute de l'ordre capitaliste, l'année suivante, la faillite de Wall Street déclenchera une nouvelle série d'événements qui entraîneront la sortie de la Grande-Bretagne de l'étalon-or en 1931 et plongeront l'Allemagne dans le chaos économique et politique. Ceci étant, Adam Tooze récuse la vision, défendue par certains historiens modernes, de l'entre-deux-guerres comme d'une période où l'Europe renoua avec ses démons passés et rejeta le libéralisme démocratique au profit de l'autocratie et du fascisme. Pour lui, les principales nations d'Europe et d'Asie luttèrent alors pour s'adapter à la modernité et à la géopolitique moderne, s'acheminant tant bien que mal vers la création d'une structure qui garantirait la sécurité internationale - sans parvenir, au final, à couper sur le plan financier, le cordon avec Washington. De manière générale, l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à s'inscrire en faux par rapport aux récits conventionnels de la période (il montre aussi que ce n'est pas le traité de Versailles mais celui de Washington, en 1922, qui scella le nouvel ordre mondial régi par la suprématie des Etats-Unis).

10/2015

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Sociologie

Etudes sociologiques

Combien de sociologues ont lu les livres de Piaget ? Pourquoi tant d'indifférence et d'incompréhension pour une œuvre qui est parmi les plus notables de notre siècle ? Peut-être parce qu'ils cherchent toujours à se convaincre de leur propre identité professionnelle, et c'est précisément pour l'affirmer et la faire valoir qu'ils plantent et replantent les bornes du domaine et continuent à crier la nature et l'objet de leur science. Or tout un chacun sait que Piaget se moque de ces faux problèmes. En secouant toutes nos vieilles habitudes il nous pousse à fréquenter cette biologie, cette psychologie, cette cybernétique, cette logique qui jusqu'ici n'ont jamais figuré aux programmes de licence en sociologie ou en sciences humaines. L'originalité de la sociologie piagétienne consiste surtout dans le fait qu'elle est émergée tout naturellement de la pratique du laboratoire. Etant parti de l'étude de la psychologie de l'enfant, voulant voir plus clair dans les processus de formation du jugement moral, Piaget découvrait l'importance primordiale du jeu dans l'élaboration de la personnalité et de l'organisation sociale au sens le plus fort du mot. Le jeu, en effet, par ses règles, permet de socialiser les individus, de les façonner de manière que chaque conduite individuelle puisse en principe s'adapter aux dynamismes du milieu et des autres. Le fait essentiel de la vie sociale est donc ce système de relations. La société est donc ce tout, cette unité foncière de pensées et d'actions. Entre l'individu et la société, il y a covariance et parallélisme, d'où la nécessité de ne pas séparer l'analyse psychologique de l'analyse sociologique. En analysant la fonction des symboles et des symbolismes dans notre vie, Piaget vient également à la rencontre de l'interactionnisme symbolique et donne une base expérimentale à la théorie des rôles telle qu'elle avait été énoncée par Mead, plus ou moins à la même époque, et pose la base de la théorie des rapports entre le caractère et la structure sociale. Ainsi il a mis en lumière les règles régissant les comportements des rôles et a tenté d'expliquer comment du symbole signifiant on arrive aux attitudes. Les travaux de Piaget en la matière sont capitaux pour connaître aussi les mécanismes nécessaires à l'acquisition du savoir collectif et à la compréhension des processus de socialisation des représentations. Toute pensée est une prise de conscience des conditions de l'action, elle est une synthèse entre le sujet et l'objet, entre l'homme et l'univers. Les interactions entre ces deux activités consistent "au sens propre en actions se modifiant les unes les autres selon certaines lois d'organisation et d'équilibre". Chacune de ces activités constitue pour Piaget une totalité en elle-même productive de rapports nouveaux, chaque totalité est une structure, où il est donc impossible de séparer la genèse de la transformation, l'équilibre de la fonction, la synchronie de la diachronie. Dans ce sens, Piaget retrouve certaines options de Pareto et de Max Weber. La voie indiquée par Piaget est bien tracée : l'analyse sociologique étudie toutes les actions réelles qui constituent l'infrastructure de la société. Elle étudie également l'idéologie qui est la conceptualisation des conflits et des aspirations nées de l'action. Elle les étudie avec la science sociologique qui prolonge les actions en opérations permettant d'expliquer l'individu et la société.

10/1977

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Philosophie

Philosophie N° 140, janvier 2019 : Heiddeger, Hölderlin, Eschyle

Ce numéro s'ouvre sur "Voix de l'éternel à l'éterne " de C. Layet, consacré à l'essai philosophique de Hölderlin Sur la manière dont procède l'esprit poétique. Il y nomme sensation transcendantale l'état harmonique auquel permet d'accéder la position d'un principe relationnel – dont demeure privée la fondation dans le Moi absolu défendue par Fichte ; en tant que lien irréductible avec l'extériorité, cette sensation se distingue aussi de ce que Hegel nomme intuition transcendantale dans la Differenzschrift. Si l'épreuve d'une telle sensation est caractérisée comme condition nécessaire pour tout accomplissement humain, elle n'est cependant pas suffisante pour que l'homme atteigne sa destination, la sensation exigeant en outre de se manifester dans une langue poétique. A partir des années trente, la pensée de Heidegger se caractérise de plus en plus explicitement par la tentative de restituer la "possibilité première" de l'autre commencement (der andere Anfang) de la pensée de l'être. Dans "Vers une démodalisation du possible : Heidegger et le clivage de l'estre", I. Macdonald esquisse une interprétation de cette possibilité, en lien étroit avec la critique de la modalité qu'elle présuppose – critique surtout mise en oeuvre dans les Beiträge zur Philosophie (Contributions à la philosophie) – et la réception heideggérienne de Hölderlin. Dans "L'angoisse dans l'Agamemnon d'Eschyle à la lumière d'Etre et Temps de Heidegger",J.-J. Alrivie tente de montrer que lorsque Heidegger inclut expressément Eschyle dans ce qu'il nomme commencement grec, cela procède d'une conviction bien étayée – et ce même s'il ne se livre pas, comme il le fait pour Homère ou Sophocle, à l'exégèse élaborée de textes précis. Par la question centrale de l'angoisse qui y est en jeu, Agamemnon apparaît dans l'Orestie comme l'oeuvre d'Eschyle la plus propre à manifester cette parenté entre la poésie tragique d'Eschyle et l'analyse existentiale. Dans "Martin Heidegger, un recteur nazi et l'"anéantissement total" de l'ennemi intérieu ", G. Payen se livre à une analyse historique précise. Selon Emmanuel Faye, Heidegger aurait lancé un appel à l'extermination dans un cours de 1933. Or, en parlant d'anéantissement total de l'ennemi intérieur, il reprenait l'expression d'un slogan de la campagne d'autodafés menée par la Corporation des étudiants allemands contre "l'esprit non-allemand" ; pour comprendre le sens qu'il pouvait lui donner, il faut la replacer tant au sein de la méditation du combat héraclitéen qu'il fit dans son cours, qu'à la lueur de la lutte antisémite qu'il mena comme recteur nazi de l'université de Fribourg-en-Brisgau. Dans les Questions jadis parues chez Gallimard, les traductions étaient assorties de remarques des traducteurs sur les difficultés de traduction et les choix terminologiques adoptés. Cette pratique s'est perdue, l'éditeur allemand des oeuvres de Heidegger n'autorisant ni explicitation de la pensée de Heidegger en notes, ni commentaire sur les choix terminologiques – ce qui entrave le progrès de la traduction au fil des générations, fondé sur la comparaison explicite des choix et leur discussion. Les présentes "Remarques sur la traduction de certains termes heideggériens" de D. Pradelle, prévues en annexe à la traduction des Pensées directrices sur la genèse de la métaphysique, de la science et de la technique modernes (Seuil), tentent une explicitation de termes fondamentaux de la pensée du second Heidegger. D P.

01/2019

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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Philosophie du droit

Des systèmes d'information aux blockchains. Convergence des sciences juridiques, fiscales, économiques et de gestion

Une blockchain est un registre, une grande base de données partagée simultanément avec tous ses utilisateurs, également détenteurs de ce registre, et qui ont la capacité d'y inscrire des données, selon des règles spécifiques fixées par un protocole informatique sécurisé grâce à la cryptographie. Cet ouvrage analyse l'impact des technologies en forte croissance en termes de transformations et les modifications disciplinaires qui en résultent. En effet, les systèmes d'information possèdent un potentiel disruptif impressionnant, en tant que fait social total, notamment en matière financière. La blockchain pourrait-elle s'analyser en un véritable "système" , multilatéral mais non centralisé ? D'un point de vue méthodologique, les travaux sont allés au-delà d'une simple pluridisciplinarité, chacun essayant d'adopter le regard de l'autre. Il fallait aussi bien circonscrire l'objet de l'étude, ce qui a été proposé à travers un cas pratique dans l'industrie du logiciel. Les auteurs démontrent que les applications technologiques de la blockchain convergent autours de principes. Des principes d'information permettent de revisiter le contrat en lui adjoignant les propriétés des smart contracts, le rôle de l'agence et en incitant à compléter la théorie économique d'essence contractualiste. L'impact sociétal à travers la notion de commun a aussi permis une réflexion fondamentale. Une catégorisation des parties prenantes autour de la blockchain traduit cette quête de convergence qui s'est ensuite focalisée sur son application dans la transformation de l'entreprise. La gestion et le modèle économique de certaines activités juridiques et fiscales d'entreprises d'avocats, actives dans le domaine du rapprochement d'entreprises participe de ce constat. Le design d'un cadre conceptuel général pour insérer la fiscalité de la blockchain est abordé, en s'appuyant sur les travaux fondamentaux de Von Hayek. Des interrogations philosophiques et des perspectives comparatistes ont conforté des premières conclusions de convergence, dans les méthodes de recherche, la qualification de la blockchain, les économies informationnelles et organisationnelles, tout en soulignant l'incomplétude des règles - notamment fiscales, d'appréhension de la valeur. L'autonomie du droit fiscal et le silence du législateur fiscal en matière de blockchain sont des freins à l'adoption massive de la blockchain en matière fiscale. Cela conduit à la création de nouveaux modèles d'organisation, de rapport à l'impôt, a daptés à de nouvelles matérialités, à une redéfinition de la valeur travail, du droit souple ou non, qui s'inscrivent dans le concept général de "nouvelles méthodes de travail" et de nouvelles règles fiscales pour appréhender de nouveaux cyberisques. L'équipe de recherche Louis Josserand de l'Université Lyon 3 (EA 3707) regroupe les enseignants chercheurs travaillant en droit privé et a pour objectif de promouvoir et d'encadrer les recherches individuelles et collectives menées dans cette discipline. Elle fonctionne selon une structure matricielle combinant une organisation par centres de recherche disciplinaires (droit de la famille, droit pénal, droit de la responsabilité et des assurances, droit de l'entreprise, patrimoine et contrats) et par thèmes et méthodes de recherche transversaux (corps et santé ; éthique et nouvelles technologies ; approche philosophique du droit privé ; pratiques du droit ; globalisation). Coactis est l'Unité de Recherche en gestion des Universités Lumière Lyon 2 et Jean Monnet de Saint Etienne. Anciennement Equipe d'Accueil (EA 4161), elle regroupe une cinquantaine d'enseignants-chercheurs titulaires (Professeurs des Universités et Maîtres de conférences HDR, et Maîtres de Conférences, parmi lesquels certains sont rattachés aux Mines Saint-Etienne) et associés et une vingtaine de doctorants. L'équipe se caractérise par sa dimension pluridisciplinaire (stratégie, finance, marketing, RH, Management des systèmes d'information...) dans le champ de la recherche en Sciences de Gestion Elle se structure autour de quatre axes de recherches, mais aussi autour de programmes scientifiques transversaux qui mobilisent et croisent les compétences des différentes spécialités et disciplines (Plan PME, Aura PMI et Interreg ASIS - Innovations sociales en sont des exemples caractéristiques). Cette approche correspond aux pratiques réelles des entreprises et des organisations qui ne cloisonnent pas les champs fonctionnels mais croisent au contraire les regards et approches pour construire leurs dynamiques. Les auteurs remercient les universités de Lyon pour leur soutien.

08/2021

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Développement personnel

Life. Chroniques d'une planète en péril

Dans l'avant-propos de ce livre, l'auteur rapporte avec efficacité son cheminement depuis sa descente aux enfers dans la drogue et l'alcoolisme dont il est sorti vainqueur par la seule force de sa volonté. Un livre vérité où il est aussi sérieusement question de notre belle planète. Un livre que l'auteur a écrit sans ambages, sans complaisance, à l'encontre des multinationales de l'agro-alimentaire, les industriels de la mal-bouffe, les destructeurs de la biodiversité. Si le fil conducteur de ce livre est le bien-être avec l'âge, Yves Badyh l'a écrit avec la conviction que le bien-être ne pouvait être dissocié des problèmes environnementaux de toutes sortes, ceux qui nous assaillent de toutes parts au quotidien, quel que soit l'âge. Dans cet ouvrage, Yves Badyh aborde les sujets essentiels du bien vieillir, celui de l'hygiène alimentaire, ce qu'il est préférable d'éviter ou au contraire ce qu'il faut adopter, dans le premier cas en raison de certaines nocivités par rapport à la logique de l'âge, dans le second cas pour compenser les carences indispensables au maintien de notre capital vieillesse. D'autres sujets de premier ordre sont traités, comme celui de la forme physique, sans un excédent de matériel encombrant et couteux. Le laisser-aller constitue précisément un des points les plus importants de ce livre. Notre corps en subit les contre-coups par le fait d'un système de vie de plus en plus accéléré auquel chacun de nous s'y trouve confronté sans pouvoir y faire face avec une saine constance. Pour ceux qui cherchent à perdre du poids sans altérer leur santé, l'auteur les conduits vers des solutions adaptées à chaque condition, toujours avec cette règle absolue d'éviter toute contrainte astreignante. Une partie du livre est consacrée à un thème cher à Yves Badyh, celui de l'influence environnementale sur notre comportement et notre avancée en âge. La pollution, la dégradation de la biodiversité, autant de sujets directement liés à notre capital vieillesse. Pour l'auteur, la vieillesse commence vers 40 ans. C'est à partir de cette étape cruciale de la vie que chacun d'entre nous doit prendre conscience de son évolution métabolique. Un Grand virage à négocier, à ne pas manquer. Une période charnière sur laquelle reposera la solidité des années qui suivront. Une fois ce livre lu et bien assimilé, ceux qui sont concernés par cet incontournable logique de la vie considéreront la vieillesse sous un tout autre aspect. "Je n'attribue aucune légitimité médicale à la rédaction de ce livre, mais un rôle journalistique conforté par mes expériences passées et mes recherches présentes. Aujourd'hui, à soixante dix huit ans, je vis sainement, je vis bien dans mon corps et dans ma tête, et je vis surtout normalement, sans contraintes, en une entière liberté d'esprit. Mes repas quotidiens sont simples, avec une priorité aux poissons et aux légumes. Je ne mange quasiment pas de viande, sauf très ponctuellement, ou par politesse lorsque je suis invité. Ainsi, je ne m'en interdis pas systématiquement la consommation, mais avec une grande modération, et toujours de la viande venant de nos verts pâturages. Quant aux repas du soir, je privilégie les protéines, le plus souvent avec des plats à base d'oeufs, et des fruits. Mes petits écarts sont le chocolat noir, et quand l'occasion se présente, un verre de vin rouge ou de champagne, uniquement de bonne qualité. Je ne mange rien de gras, je ne fume pas, je bois une cuillère à soupe d'huile d'olive chaque matin à jeun, alternée chaque semaine avec un petit verre de jus de citron dans de l'eau tiède et du miel. J'ai une merveilleuse compagne qui me rend pleinement heureux, je fais régulièrement et intensément l'amour avec autant de désir et de plaisir, je pratique quotidiennement le sport à haut niveau. Et je me porte comme si j'avais 50 ans".

03/2020

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Islam

De la providence. Enseignements en temps d'épidémie

Ce volume est un extrait du Commentaire du Coran par le grand soufi marocain, Ibn 'Ajîba. Il porte précisément sur la signification spirituelle de la plus célèbre sourate du Coran, la Fâtiha, celle qui ouvre le Livre sacré et qui est récitée quotidiennement à plusieurs reprises lors de chaque prière par tous les croyants dans le monde entier mais souvent sans en comprendre le sens. C'est cette lacune que vient combler ce petit traité. Ce texte est à la fois d'un contenu intemporel et d'une actualité brûlante puisqu'il est constitué par les enseignements d'un sage musulman sur le sens du Destin en période d'épidémie. Les principes qu'ils contiennent sont ceux que son auteur appliqua à sa propre existence alors que le Maroc connut une épidémie de peste. Il s'agit d'accepter le Destin qui module la vie du musulman sans négliger les précautions nécessaires. Ces principes ne mettent d'ailleurs pas à l'abri de la maladie et de la mort mais aident à y faire face et sont un message d'espoir quelle que soit l'issue. Ils se réfèrent essentiellement à l'attitude intérieure à adopter et qui est celle au principe de l'islam : soumission. Comme le dit un maître : "Toute crise représente le rappel à une fin qui ne laisse pas le temps de désespérer ou de se perdre en pensées futiles, mais qui concède toujours le temps d'une invocation, d'une prière où l'on redécouvre notre propre incapacité face au mystère de la Toute-Puissance divine, et où l'on découvre la participation à la protection de Dieu qui prend soin et sauve". Plus qu'un exposé doctrinal sur la question épineuse du Décret divin et de la Prédestination, ce texte se présente avant tout comme un enseignement spirituel, une initiation à la sagesse dans la plus pure tradition du soufisme, suivant la voie contemplative de la confrérie soufie, la Shâdhiliyya. Mais c'est aussi un témoignage de foi vivant, un appel à la vigilance intérieure et à l'ascension du coeur, un message d'espoir nourri par la certitude de la Vie éternelle de l'Au-delà. Le maître y affirme la prééminence de la Toute-Puissance de Dieu, inséparable de Sa Sagesse, qui se manifestent toutes deux sous le voile des apparences, y compris celui de la maladie et de la mort. Il dispense ses enseignements et ses conseils, partage son expérience vécue, face à l'épidémie de la grande peste au Maroc, pour aider le croyant à se plier pleinement aux décrets de Dieu. Car Ibn Ajiba s'inquiète des maladies de l'âme, confusions et déficiences qui peuvent surgir chez le croyant dans ces moments d'épreuves, concernant en particulier l'Unicité absolue de Dieu, la foi dans le Destin, l'acceptation de la mort, la confiance en la Providence. Pour y remédier, Ibn Ajiba préconise "l'éducation à la certitude" , grâce à laquelle le croyant sera élevé progressivement de la connaissance à la contemplation, et jusqu'à la réalisation spirituelle en Dieu. Ce texte d'Ibn Ajiba a bien entendu un écho tout à fait particulier dans le contexte qui est le nôtre, encore marqué par la pandémie du coronavirus apparu à la fin de l'année 2019. Toutefois, l'actualité du texte d'Ibn Ajiba et son principal intérêt ne tiennent pas seulement aux circonstances communes entre son époque et la nôtre, c'est-à-dire celles de l'épidémie, mais dans le fait que les enseignements qu'il véhicule, dans le langage propre à la tradition islamique, sont universels, dans le double sens du terme : parce qu'ils s'adressent au coeur de chacun, et parce qu'ils visent à les orienter justement vers le Dieu Un et Unique. Il en résulte un volume succinct susceptible d'aider les croyants du monde entier et qui donnera à réfléchir et à espérer à tous... Le tout est précédé d'une petite introduction à la vie d'Ibn 'Ajîba lui-même et à ce traité.

02/2023

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Romans de terroir

Passions sur les terres rouges

Emile Bringuier tombe amoureux de la belle Julie. Malheureusement, c'est la fille de celui qui est responsable de la mort de son père au fond de la mine... Quelle fierté pour le jeune Émile Bringuier d'être le premier à conduire le locotracteur, ce nouvel engin qui remplace le mulet pour tirer les bennes chargées de bauxite, de la sortie du puits jusqu'à l'aire de tri ! C'est d'ailleurs là qu'il a rencontré la belle Julie, employée à la sélection du minerai. Mais quand il a appris qu'elle était la fille de Silvio Longo, ses espoirs se sont effondrés. Longo., celui que l'on tient pour responsable de la mort de son père au fond de la mine. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis l'accident, et pourtant les Longo sont toujours des assassins et les Bringuier des salopards. C'est devenu l'ordre des choses, un principe tellement logique qu'une bonne partie de la population l'a même adopté. De là est née une animosité féroce que les deux familles sont tenues d'exercer l'une contre l'autre. Une émouvante et héroïque histoire d'amour sur fond d'aventures sociales et humaines. Charles Bottarelli nous entraîne au cour des puits de bauxite, là où les maîtres de l'or rouge atteignaient la légende des mineurs. EXTRAIT1936, le 28 juillet. Après la journée de travail, quand il passe sa main sur son visage, il est toujours surpris. Il ne sent plus sa peau. Il a l'impression qu'elle s'est couverte d'une pommade sur laquelle glissent ses doigts. Il ne s'habituera jamais. Il regarde le gras de son index, et s'étonne encore de le trouver si rouge. Ce n'est pas une pommade. C'est cette saloperie de poussière écarlate qui l'habille chaque soir de la tête aux souliers. Cette saloperie qui fait vivre les hommes d'ici, et qui peut-être, un jour, les fera mourir. Il sait bien que, lorsqu'il est au fond de la galerie, la damnation ne se contente pas de le recouvrir. Il l'avale en respirant, elle descend dans la trachée, elle atteint les poumons. Et elle les tapisse peut-être aussi bien qu'elle tapisse sa figure. Elle vit avec lui, elle vit en lui, elle ne le quittera plus. Chez les mineurs de charbon, il sait que le danger s'appelle silicose. Certains n'y résistent pas. Le médecin les arrête avant l'âge, ils en meurent, c'est la fatalité. Ici, on lui dit que la silicose n'existe pas dans les mines de bauxite. Pourtant, toute cette poussière qui pénètre en lui ne peut pas disparaître comme par magie. Et lui en a vu deux ou trois qui devaient s'arrêter avant l'âge. On parlait de tuberculose. Peut-être était-ce cela, peut-être était-ce autre chose. Les médecins employés par les compagnies n'avaient sans doute pas intérêt à chercher trop loin. À PROPOS DE L'AUTEUROriginaire de Toulon, où il réside encore aujourd'hui, Charles Bottarelli est passionné d'histoire. Il aime éplucher les fonds d'archives régionales, où il puise son inspiration romanesque. Il s'attache à situer précisément ses personnages dans les lieux et dans le temps, appuyant ainsi la fiction sur des événements réels. En 2014, il a obtenu le prix de l'Académie de Provence pour Les Moutons de Jean-Baptiste.

04/2019

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Littérature française

Les plus belles histoires vraies de Noël

Des histoires de Noël, belles, insolites, incroyables (souvent inconnues) ayant pour héros des anonymes, des célébrités contemporaines ou des personnages historiques. Le lecteur est plongé dans une ambiance magique, celle de la plus belle fête de l'année. Durant cette courte parenthèse enchantée, surgissent de belles et incroyables histoires... - 1818. Afin d'attirer du monde dans la petite église d'Obendorf, en Autriche, où il est second pasteur, Josef Mohr écrit "Douce nuit". Il est soutenu par l'instituteur, organiste et compositeur, Franz Gruber. - 1843. Charles Dickens publie le premier de ses livres de Noël qui va devenir une tradition contribuant à faire de Noël, en Angleterre, la principale fête de l'année. - 1742. Au matin de Noël, Mme de la Tournelle se fait déposer dans sa chaise à porteurs au milieu de la Cour des Ministres du château de Versailles. Elle veut attirer l'attention de Louis XV. Et ça marchera puisqu'elle va devenir sa favorite... - 1847. En quelques heures, un inconnu, Placide Coppeau, de Roquemaure, sur les bords du Rhône, écrit "Minuit chrétiens" pour la collégiale. Une cantatrice tombe sur le texte et le donne à Adolphe Adam, célèbre musicien qui a notamment signé le ballet "Gisèle". Il en compose la partition. Création le 24 décembre à Roquemaure. - 1925. La première aventure de Winnie l'Ourson paraît sous la plume d'Alan Alexander Milne le 24 décembre 1925 dans un quotidien britannique avec un tel retentissement que la BBC fait lire le texte le lendemain sur son antenne ! Derrière ce Winnie imaginaire, se cache une émouvante histoire vraie... - 1797. A peine cinq mois après leur rencontre coup de foudre, Walter Scott épouse Charlotte le 24 décembre. - 1898. Louis Renault part réveillonner dans une voiturette de son invention. Ses amis le voyant arriver sont séduits. Il repart avec douze commandes pour le même véhicule ! - 1642. Naissance le 25 décembre d'Isaac Newton. L'enfant est tellement chétif que deux sages-femmes affirment qu'il ne passera pas la journée. Il vivra 85 ans... - 1914. Dans la précipitation la plus totale (elle enfile une robe banale même pas neuve !), Agatha Christie épouse Archibal, son premier mari. - 1959. Le 24 décembre, Joséphine Baker adopte un bébé trouvé un peu plus tôt enroulé dans un chiffon à côté des poubelles de la gare Saint-Lazare. - 1954. Le 24 décembre en début de soirée, une inconnue décidée à devenir chanteuse arrive d'Egypte à Paris sous la neige. C'est Dalida. - 1956. Jean Nohain anime la soirée du réveillon à la RTF en direct. Soudain, le feu se déclare sur le plateau alors qu'il raconte un conte de Noël intitulé "Le briquet"... Tout se terminera bien ! - 1946. Quelques mois avant Noël, Tino Rossi tourne "Destin", un film de Richard Pottier. Au cours des prises de vue, on se rend compte qu'il manque une chanson pour Tino. En vitesse, Raymond Vinci et Henri Martinet écrivent "Petit papa Noël" dont la carrière discographique démarre à Noël. Le début d'un triomphe. Le film, lui, n'est pas passé à la postérité. - 1967. A Paris, réveillé en sursaut, un homme reçoit un coup de poing sur la figure. Son plus merveilleux Noël commence ! - 1985. Un businessman anglais rate son train. Il erre dans une gare jusqu'à ce qu'il soit attiré par un clochard très différent des autres... - 1990. Un gamin de sept ans parcourt trente kilomètres seul pour offrir à sa famille le plus beau des cadeaux.

11/2014

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Littérature étrangère

Nouvelles de Corée

Un lapin ! Alerté par un bruissement, l'homme se retourne pour jeter un coup d'oeil du côté du buisson. Il y a là une boule de poils blancs. Ce qu'il a d'abord cru être un chien blanc le regarde fixement de ses yeux rouges. Il n'aurait jamais su qu'il s'agissait d'un lapin s'il n'avait vu ses yeux. Subjugué par leur couleur, il s'accroupit devant l'animal. A force de regarder, il se sent envahi par un profond sentiment de réconfort : il existe donc au monde des êtres aussi fatigués que lui, aussi las, au point d'avoir les yeux tout rouges ! Pas une seconde il ne songe que c'est la nature qui a doté de la sorte certaines espèces. Mais en même temps il ressent un goût amer : l'animal a dû être abandonné dans ce sombre parc, il a dû survivre là plusieurs jours et son pelage blanc est devenu épouvantablement sale. Aucun doute, cet animal n'est pas dans son milieu naturel : il a certainement été abandonné. Fut un moment où l'élevage de lapins faisait fureur parmi les enfants des villes. Aujourd'hui, le temps est venu où les parents se débarrassent subrepticement de ces animaux. S'il n'est pas facile d'expliquer précisément d'où est venue cette vogue de l'élevage des lapins - comme bien des choses en ce monde d'ailleurs -, ce qui est sûr, c'est que les propos d'un éminent professeur de médecine ont joué un rôle déterminant. Cet homme dynamique et en pleine forme physique malgré son âge, expliquait qu'il avait adopté un régime végétarien en s'inspirant du mode d'alimentation d'un lapin qu'il élevait, lequel était de cette espèce particulière qui ne grandit que très peu en prenant de l'âge. A également joué un rôle ce lapin excentrique aux yeux malicieux, intelligent et adorable, héros de dessins animés à succès. Et aussi ce livre illustré, drôle d'un bout à l'autre, contant les aventures de lapins suicidaires ; ces animaux voulaient mourir non pas parce qu'ils étaient fatigués de la vie, mais par jeu, pour tromper l'ennui. Les enfants en avaient ras le bol des chiens et des chats, des poussins qui crevaient pour un oui pour un non, ou des hamsters qui se multipliaient à une vitesse effarante. Les marchands de plein vent devant les écoles, qui naguère vendaient des poussins éclos en couveuse, proposaient désormais dans leurs cartons des lapereaux pas encore sevrés, qu'ils présentaient comme des lapins nains. Pour apaiser les inquiétudes des parents, ils expliquaient que leur élevage n'était pas compliqué, il suffisait de leur donner des croquettes. De plus, un universitaire de renom assurait que nous aurions bien des choses à apprendre d'eux. Ainsi rassurés, des parents ont fini par permettre à leurs rejetons d'élever des lapins à la maison : quelques bambins ont d'abord eu leur lapin, puis les autres enfants du voisinage ont insisté pour avoir le leur eux aussi, et les parents n'ont plus trouvé d'excuse pour refuser. Selon un sondage réalisé par une société distributrice de fourrage alfalfa, le nombre de ménages possédant un lapin comme animal de compagnie s'est trouvé multiplié par huit par rapport aux années précédentes...

10/2014

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Histoire de la mode

Séduction et pouvoir. L'art de s'apprêter à la cour aux XVII et XVIIIe siècles

Entre les règnes de Louis XIV et de Louis XVI, Versailles, puis Paris, se disputent le titre de capitale de la mode. L'étiquette et le cérémonial de cour amène le roi Louis XIV et son entourage à rivaliser dans l'art du paraître et de la coquetterie. Chaque accessoire, chaque geste, chaque attitude répond à des normes, à des codes qui ne cessent de changer accompagnant ainsi les modes et les moeurs. Cette construction de l'apparence requiert de connaître les usages et les règles et de s'y conformer pour bénéficier de la faveur royale et pour attester de son identité sociale. Le corps est paré de divers artifices : perruques, maquillage, bijoux, parfums, dentelles, et objets de poche et de galanterie. Ces accessoires de mode et de beauté sont adoptés par l'aristocratie française et les visiteurs de la cour de France sous l'Ancien Régime qui rivalisent d'audace et de raffinement dans le choix des parures. L'aristocratie, à la suite du roi, tient à marquer son rang et sa spécificité en adoptant un véritable dress code qui lui permet de signifier à l'extérieur son statut sociologique. Les costumes sont complétés par différents atours : broderies, dentelles, rubans qui rivalisent de sophistication et de raffinement. Associant finesse d'esprit et sophistication, les accessoires de mode, les produits de beauté et l'art du parfum, exaltent cette quête délicate des femmes et des hommes du XVIIIe siècle. Cette culture du paraître s'accompagne d'une parfaite maîtrise de soi et des expressions du visage : fards, poudres, mouches et parfums concourent à une monotonie d'apparence. Il convient de ne rien laisser paraitre dans cette course à la faveur royale. L'impératif de séduction s'inscrit dans une double dialectique : un mimétisme envers le roi et le pouvoir et une nécessité de s'en affranchir pour se faire remarquer et mieux révéler son statut social. Ainsi à la fin du XVIIe, puis au XVIIIe siècle se développe un intérêt pour la galanterie de poche, qui réunit de petits objets précieux, tabatières, éventails, carnets... que l'on porte sur soi et qui peuvent être de véritables petits bijoux ou oeuvres d'art. Cette culture de cour se transforme progressivement au XVIIIe siècle. La mode, les pratiques d'hygiène et les critères de beauté évoluent. Si perruques et fards perdurent, ils s'estompent pour laisser place au naturel dont la cour apparaît pourtant comme l'antithèse, manquant de sincérité et de transparence. Cette culture de l'apparence se déporte alors de la sphère curiale à la sphère domestique gagnant peu à peu l'ensemble de la société urbaine. Une typologie commune de vêtements et d'accessoires de mode s'étend bientôt à l'ensemble des classes sociales. Qu'elles soient rhétoriques ou esthétiques, ces armes de séduction servent l'esprit d'une société élitiste où se mêlent des enjeux amoureux, politiques et religieux. La différenciation des classes se manifestera alors par l'usage de matériaux très précieux et par la création d'objets du plus grand raffinement qui permettront aux classes les plus élevées de continuer à se distinguer. Le catalogue réunit une centaine d'objets du plus grand raffinement présentés au sein d'un parcours qui les met en scène de la tête aux pieds. De la perruque aux chaussures, en passant par le maquillage et le parfum, les dentelles, broderies, bijoux et les objets de galanterie de poche. Ces objets proviennent des collections du MAD, du musée du château de Versailles et de Trianon, du musée national de la Renaissance d'Ecouen, du musée du Parfum Fragonard, du musée de l'Horlogerie à Morteau, du musée des Beaux-arts et de la dentelle d'Alençon et de plusieurs collections particulières et d'entreprises.

04/2023

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Littérature étrangère

Désaccords imparfaits

Trois courtes nouvelles de Coe datant des années 1990 - les seules qu'il ait jamais écrites - sont publiées dans ce petit recueil, ainsi qu'un article sur Billy Wilder, " Journal d'une obsession ", écrit pour un numéro des Cahiers du cinéma. " Ivy et ses bêtises " voit un narrateur adulte revenir sur un épisode de son enfance, lors d'une soirée de Noël, où il fut convaincu d'avoir vu le fantôme d'un homme tué par sa femme, au procès de laquelle la grand-mère du narrateur avait participé. La fin de la nouvelle laisse planer un doute sur l'existence réelle de ce fantôme. " 9e/13e " est une sorte d'exercice de style : un pianiste de bar new-yorkais, à laquelle une séduisante jeune femme demande où elle peut loger ce soir-là, imagine ce qui ce serait passé s'il l'avait invitée à dormir chez lui... ce qu'il n'a bien sûr pas fait. " Version originale " est la nouvelle la plus longue et la plus aboutie ; elle manifeste le goût de Coe pour les intrigues complexes : lors d'un festival du film d'horreur dans une ville de la Côte d'Azur, un compositeur de musique de films, qui fait partie du jury, découvre qu'un des films en compétition a été écrit par une ancienne amie, qui était tombée amoureuse de lui mais que le narrateur avait un peu brutalement éconduite. Le souvenir de cette histoire lui revient à la vision du film, qui en offre une réécriture, et entre en écho avec le flirt qu'il ne peut s'empêcher d'entretenir avec une journaliste présente sur le festival. En peu de pages, Coe évoque les tentations, les opportunités ratées, les souvenirs qui hantent et une certaine mélancolie. " Journal d'une obsession ", dans un tout autre genre, évoque l'obsession, au sens littérale, de Coe pour un film mal-aimé de Billy Wilder, La vie de Sherlock Holmes, et plus précisément pour sa musique composée par Miklós Rózsa. Coe raconte, sous forme de journal intime, comment, à différentes étapes de sa vie, il a rencontré ce film, souvent par hasard. Il raconte aussi ses recherches pour mettre la main sur un enregistrement de cette musique, devenue introuvable. Dans l'introduction du recueil, Coe affirme que la nouvelle est loin d'être sa forme de prédilection, lui préférant la longueur et la complexité qu'offre le roman. Il n'empêche que ce recueil est une réussite, et offre un concentré de son écriture et de ses thèmes favoris : le mélange d'ordinaire et d'étrange dans la première nouvelle, les anti-héros un peu ratés, passant à côté de leur vie, dans les deux autres, et, toujours, un humour pince-sans-rire, mêlé à une tonalité mélancolique. Dans l'article sur Billy Wilder, particulièrement touchant, Coe adopte un mode plus autobiographique : derrière le prétexte de son obsession pour ce film, il évoque de façon assez émouvante un certain rapport à l'enfance, au passé, au temps qui passe. Ses différentes " rencontres " avec ce film et sa musique, scandées par l'évolution des technologies (du livre à la cassette vidéo et au DVD, du 33 tours au CD...) dessinent une sorte de portrait de l'artiste des années 1970 à nos jours. Les quatre textes, sous des dehors assez différents, sont ainsi unis par des thèmes ou des motifs récurrents, en particulier le rapport à la musique, véhicule de souvenirs et d'émotions. Ce recueil démontre s'il le fallait l'évidence du talent de Jonathan Coe, qui atteint en très peu de pages une densité et une émotion exceptionnelles.

03/2012