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Sciences historiques

La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident

L'Occident, comme toute civilisation, n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-t-on de l'homme et de la femme que l'on n'a encore rien dit : se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent. Dès l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe : hommes et femmes sont rangés suivant leur degré de perfection métaphysique, le long d'un axe dont le sommet de perfection est occupé par l'homme. Au plan anatomique, nulle différence d'organes entre hommes et femmes, sinon que ceux des femmes sont à l'intérieur du corps, non pas à l'extérieur. Le genre est donc un fait immuable de la nature, dicté par la hiérarchie parfaite du cosmos ; le sexe, un effet de conventions, permettant de distinguer utilement dans l'unicité de l'anatomie. Au XVIIIe siècle, émerge l'autre modèle de la différence sexuelle : le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre : parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques. Le sexe est un fait immuable de la nature ; le genre, un effet du déterminisme biologique dans l'univers des conventions culturelles, politiques, artistiques et sociales. Ces deux modèles, toutefois, ne se succèdent pas dans une histoire linéaire : dès le XVIe siècle, des auteurs posaient l'irréductible différence anatomique ; au XXe siècle encore, d'autres - tel le Freud des Essais sur la théorie sexuelle - pensent la sexualité selon le modèle du sexe unique... Les deux modèles coexistent dans le temps ; si leur prégnance sur les esprits peut être liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales - elle ne peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci, et moins encore par les progrès de la connaissance anatomique qui se moulent le plus souvent dans les représentations dictées par chacun de ces modèles... Écrire sur la différence des sexes contraint-il dès lors à abandonner l'écriture de l'histoire telle qu'on la pratique communément : causalité par l'économie, la société, les mentalités ; succession ; évolution ? Oui, répond Thomas Laqueur, tant le sujet porte sur notre identité perpétuellement redéfinie : " Au fond, la substance du discours de la différence sexuelle ignore l'entrave des faits et demeure aussi libre qu'un jeu de l'esprit. "

12/1992

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Littérature étrangère

Le plus beau de tous les pays

Judith McPherson n'a pas grand-chose dans la vie. Elle vit avec son père John au pied des montagnes, dans une ville de "fenêtres cassées et d'hommes aux dents cassées", dans un pavillon silencieux, plein de reliques poussiéreuses, de souvenirs de sa mère qu'elle n'a jamais connue. Si la ville est entièrement gouvernée par l'économie des aciéries, les McPherson vivent sous l'autorité de la sainte Bible. Ils appartiennent à une secte, les Frères, qui étudient quotidiennement le texte et effectuent tous les dimanches du porte-à-porte dans les rues environnantes pour avertir de l'imminence de l'Apocalypse. Victime de brimades à l'école, Judith trouve du réconfort dans la création, loin des regards, d'un monde en miniature avec des montagnes de papier mâché et des rivières en film alimentaire, des champs de velours côtelé marron et un miroir pour la mer. Judith l'appelle "Le Plus beau de tous les pays", d'après une phrase tirée du livre d'Ezéchiel. Un soir, Judith a une idée. Peut-être que si elle fait tomber la neige dans le plus beau de tous les pays, il n'y aura pas d'école le lundi. Lorsqu'elle ouvre les rideaux de sa chambre le lendemain, le monde par-delà sa fenêtre est devenu blanc. Et désormais, Dieu se met à lui parler. Si elle peut commander la neige, lui demande-t-il, que peut-elle faire de plus pour Lui ? C'est là que les ennuis commencent. Les miracles ultérieurs de Judith sont plus équivoques que la neige, et surtout moins contrôlés... Et bientôt, c'est la situation des McPherson, déjà en butte au mépris du reste de la ville, qui s'en trouve bouleversée. Mais, diable, pourquoi Judith a-t-elle précisément été choisie par l'Etre suprême ? Et que souhaite-t-il réaliser grâce à elle ? A travers le regard d'une enfant hypersensible qui a grandi dans une famille où toute action s'opère sous le regard de Dieu, Grace McCleen s'interroge sur le bien et le mal, la foi et le doute, mais aussi sur le fait de vivre dans un monde coupé des réalités, au sein d'une communauté qui vit dans l'angoisse d'Armageddon. Une foi absolue, nous suggère-t-elle, peut-être une forme d'évasion, une stratégie compensatoire, mais elle tourne facilement à la pathologie. Aussi, le suspense devient-il haletant pour le lecteur, qui assiste au cas de conscience de la jeune Judith, contrainte de multiplier les transgressions envers l'ordre des Frères, ou envers ce père mutique qui lui cache la vérité sur la mort de sa mère...

08/2013

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Psychologie, psychanalyse

Mourir de son vivant. Accompagner jusqu'au bout de la vie

Autrefois la mort donnait lieu à une cérémonie publique, solennelle, en famille et avec les amis. Aujourd'hui, la mort a changé de visage. Parfois le malade ignore jusqu'au bout qu'il va mourir, car on n'a pas pu lui dire la vérité. Le généraliste se défausse et l'envoie à l'hôpital. Sa fin est médicalisée et un vide se crée autour de lui. Il part souvent seul ou entouré d'étrangers, des spécialistes qui sont là pour le faire vivre, mais pas pour l'accompagner. Le cheminement est devenu mécanique et sans âme. Et l'agonie est souvent beaucoup plus cruelle qu'avant alors que l'on est persuadé d'avoir bien amélioré les conditions. On cache les mourants, on isole les vieux, et on fait le silence autour de ceux qui vont partir. Dans notre société, la mort est évacuée au quotidien. Elle est enfermée à l'hôpital ou dans des EHPAD. Le soignant devrait pourtant l'intégrer dans sa réflexion, car elle sera toujours là pour l'effrayer. Mais il l'occulte, la considère comme un échec ou la confie à des soins palliatifs, encore trop peu développés et qui créent une sélection impitoyable.Dans son travail d'infirmier, pendant 40 ans et dans sa vie privée, l'auteur a dû accompagner de nombreuses personnes. Il y en a qui se sont éteintes dans ses bras, en se regardant, persuadées qu'elles allaient vivre encore. D'autres, en proie à des souffrances insurmontables, ont réclamé, avec détermination, d'en finir, mais leur appel n'a pas été entendu. Un bon nombre, ayant traversé une existence à l'économie, se sont contentées d'une fi n qui lui ressemblait. Elles n'étaient plus vraiment là, lors du grand rendez-vous. Bien peu ont pu réellement être actrices de leur mort et s'y préparer sereinement. C'est son vécu que l'auteur livre ici à travers quelques histoires. Et certaines ont été bien difficiles à écrire... Le texte est entrecoupé de parties où l'auteur pousse la réflexion sur certains sujets abordés : le suicide, l'anorexie, la vieillesse, la fin de vie, la souffrance, la peur de la mort et bien sûr, l'attitude des soignants... Des problèmes qui, aujourd'hui ou demain, peuvent concerner n'importe lequel d'entre nous. On apprend aux infirmiers et aux médecins à faire vivre, souvent à tout prix, mais pas à mourir. Cet enseignement n'est pas dispensé en formation centrale des soignants, ni en université. Dans ces conditions, l'accompagnement reste une démarche bien difficile à réaliser, surtout lorsqu'il s'agit de proches. Cet ouvrage propose des chemins pour mieux le réaliser et permettre de vivre jusqu'au bout.

10/2020

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Poésie

Louange du lieu et autres poèmes (1949-1970)

De Lorine Niedecker (1903-1970) William Carlos Williams disait qu'elle était « l'Emily Dickinson de notre époque ». Il y a en effet des raisons de rapprocher ces deux auteurs, même si les circonstances historiques et sociales les séparent et éloignent la teneur de leurs oeuvres. Mais la vie de Lorine, essentiellement cantonnée dans son Wisconsin natal qui va nourrir tout son travail, la discrétion de sa carrière littéraire et la singularité de sa poésie qui va être tardivement mais puissamment reconnue sont à l'image de ce qui est arrivé à l'oeuvre et à la personne d'Emily Dickinson. Elle fait désormais l'objet d'études et soutiens universitaires, elle est à son tour devenue une figure majeure du paysage poétique américain. Ce livre, le premier en français, a retenu, autour du titre emblématique Louange du Lieu (1968), l'intégralité de sa poésie des 15 dernières années de sa vie ; seule a été écartée une quinzaine de petits poèmes de circonstance dont l'intérêt nous a paru secondaire, ou qui faisaient doublon. Née en 1903, elle a 26 ans quand éclate la grande crise de 29 qui va détruire son premier mariage et emporter toute l'économie familiale. Elle devra souvent accomplir des tâches subalternes pour subvenir à ses besoins. Elle est et restera toujours sensible aux situations d'injustice sociale, en cela proche des luttes démocratiques traditionnellement bien ancrées dans le Wisconsin. Cela correspond également, dans ses premières années de poésie, à une certaine filiation au surréalisme, notamment dans sa veine militante. À cette même époque – les années 30 – elle noue une relation étroite puis longue, épistolaire et complexe avec Louis Zukofsky. Même si elle n'est pas une pure objectiviste, ce lien et cet échange continu jusqu'à la fin de sa vie vont orienter et colorer sa vision et le développement de sa poésie Enfin, et ce n'est pas la moindre marque de sa singularité, sa longue amitié et correspondance avec Cid Corman qui vit au Japon ainsi qu'un attrait stylistique pour les formes brèves vont inscrire au fil des ans son écriture sur une pente souvent « haïkisante ». Ces sources diverses, pas toujours confluentes (surréalisme et objectivisme, politique, histoire et haïku) font toute l'originalité d'une oeuvre par ailleurs dédiée au paysage, à son évolution, à ses effets sur la vie de tous les jours. Ainsi cette écriture noue-t-elle constamment des tensions antinomiques : à la fois lyrique, objective, économique, toujours localisée et souvent d'actualité, elle est une des rares à savoir faire tenir ensemble tant d'élans contraires. Ceux qui aujourd'hui travaillent à sa reconnaissance ont raison de la compter parmi les plus grandes.

11/2012

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Littérature érotique et sentim

Lia et Tay - Tome 1. Laisse-moi t'expliquer

Malgré des passés difficiles, Lia et Tay tentent de se construire un futur heureux. Entre Lia et Tay, il a suffi d'une rencontre organisée par l'oncle Higgins pour que ça devienne une évidence... Une rencontre inespérée entre une fille solitaire et un garçon aux sentiments à fleur de peau, tous deux tourmentés par leur passé. Une rencontre parsemée de non-dits qui testent leur amour autant qu'ils le renforcent. Arriveront-ils à surpasser les obstacles qui se dressent sur leur route ? Sauront-ils mettre le passé de côté pour donner une chance à un futur à deux ? Arriveront-ils à dépasser les non-dits qui les opposent ? Découvrez-le en vous laissant emporter par cette nouvelle saga de romance, pleine d'émotions et de rebondissements ! EXTRAIT Tay lui demande de passer devant, il la suit. Ils regardent les autres danser, quand El Amante de Nicky Jam commence. Folle de joie, elle lui demande de lui accorder cette danse. Il refuse, elle insiste, et fait une petite moue qui le fait changer d'avis. Il ne danse jamais et tout le monde s'étonne de le voir sur la piste, aussi bien, que de bouche à oreille, tout le monde veut assister à ce qu'ils considèrent comme un véritable miracle, puis ils lancent en coeur un "? ooooooouh ? " pour les taquiner. Tay est gêné et Lia sourit. - Ignore-les, lui dit-il. Les autres finissent par se disperser. Tay et Lia dansent. Au fil de la chanson, ils se rapprochent. Elle se met à chanter, faux, fort. La situation fait rire Tay. A la fin de la chanson, Lia demande s'il veut voir un truc sympa, il sourit. Elle lui prend volontairement la main. Le visage de Tay se ferme, il y va sans un mot. Arrivés à l'arrière de la maison, Lia lâche sa main et lève ses mains vers le ciel. - Alors, comment tu trouves cette vue ?? Tay rigole et la regarde. - La vue est canon... Comment tu as connu cet endroit ?? - Hum, un garçon me l'a fait découvrir... Tay sourit, baisse légèrement la tête et la regarde avec un oeil plissé. - Un garçon ?? Vraiment ?? Lia intensifie sa voix et lui fait oui de la tête. - ... Un garçon ? ! Elle fuit son regard un moment, prend une grande inspiration et le regarde à nouveau. - Merci de m'avoir accordé cette danse. A PROPOS DE L'AUTEUR Originaire de l'Ile de la Réunion, Clarisse Hartantyo vit aujourd'hui à Chartres et enseigne l'économie droit dans un lycée professionnel. Elle consacre son temps libre à l'écriture et à sa famille qui sont intrinsèquement liées, ses personnages étant inspirés de son quotidien.

11/2019

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Critique littéraire

Nicaragua libre - Journal témoignage

Jean-Claude Hubert, ancien professeur d'Histoire-Géographie à la retraite, ancien militant à la CFDT, fut toujours sensible aux événements qui survenaient en Amérique latine, d'autant plus que sa femme, Christiane, avait créé le Comité Chili Lensois, suite au coup d'état du général Pinochet. Ayant beaucoup espéré dans cette révolution démocratique que mena Salvador Allende, ils furent évidemment effondrés quand ce 11 septembre 1973, ils apprirent son assassinat et par la suite, l'immonde répression orchestrée par ce régime dictatorial. La solidarité ne pouvait être que leur seule réponse, pour aider celles et ceux qui en furent les victimes. Evidemment, quelques années plus tard, la révolution des "muchachos" , en 1979, lui apporta une nouvelle lueur d'espoir, celui qu'un peuple puisse se libérer d'une dictature et s'engager dans un processus révolutionnaire original dont il disait dans un article de la Voix du Nord, paru en septembre 1983, après son voyage : "L'expérience qui commençait alors m'a intéressé dans ce sens où l'ensemble de la population s'est mobilisée pour renverser un dictateur et depuis, conservateurs et libéraux jusqu'à l'extrême gauche sont derrière le F. S. L. N. (Front sandiniste de libération nationale). De plus, dès le départ, il était clair qu'il existait une volonté de mise en place d'un régime pluraliste et il devrait y avoir des élections en 1985. Par ailleurs, le principe d'économie mixte, mi-étatique, mi-nationalisé, m'intéressait également. Le secteur d'Etat regroupant les biens de Somoza et sa "famille" , les grandes propriétés, les transports, les banques et la grande industrie. Enfin, une initiative importante a été prise au Nicaragua : le non-alignement". C'est pour toutes ces raisons qu'il s'engagea dans le Comité de solidarité avec le Nicaragua et qu'avec cinq autres nordistes, il participa, durant l'été 83, à une brigade de solidarité dont le but était de soutenir financièrement et de participer avec "leurs bras et leur sueur" , à la construction d'une école à San Marcos, petite ville proche de Jinotepe, à 40kms au Sud de Managua. C'est ce plongeon dans la réalité quotidienne de la révolution sandiniste qu'il a retranscrite au jour le jour et qu'il livre à l'état brut, quelques années plus tard. En effet, comme il le dit dans sa préface, pendant 30 ans, ces deux carnets de notes du journal qu'il a écrit lors de son passionnant séjour de solidarité avec le peuple nicaraguayen sommeillaient dans son bureau, sans jamais avoir été oubliés dans sa mémoire. Et il fallut un "aiguillon" pour qu'il les "réveille" et tienne sa promesse de témoignage.

02/2014

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 16 : Libérations

"UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie" est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vasque fresque. "Libérations", au pluriel, l'une, personnelle, l'autre, collective. Dans ce tome 16, Louis en termine enfin avec son travail mercenaire. La coupe, déjà bien pleine, déborde quand le nouveau Receveur prend ses fonctions : un ex-militaire, chargé de remettre de l'ordre dans les rangs. Avec, en première ligne, Louis le fantaisiste, Louis le preneur de congés intempestifs. Il compensera sa perte de salaire par la vente au noir de partie des victuailles qu'il ramène à grand peine de Dompierre, le troc lui fournissant déjà ce qu'il ne peut acheter. L'autre Libération est celle de Paris. Le 25 août 1944, vers 22 heures, éclate soudain un concert de cloches . Louis, déjà couché, et peu enclin à se mêler à la foule qui envahit les rues, se joint aux Xurf, ses voisins de palier, qui tiennent à fêter l'évènement au Champagne. Avec Nadine. Car c'est avec sa maîtresse, tous deux cloîtrés dans l'appartement, qu'il avait passé la semaine de combats de rues qui avait précédé. Sans commerçants, sans gaz ni électricité, sans trains ni métros pour permettre à celle-ci de rejoindre sa mère et sa soeur à Garches. Peu après, Nadine est mise à pied, l'hôpital n'a pas apprécié ses congés maladies à répétition. Conseil de famille chez les Chavelier : c'est décidé, celle-ci sera hébergée par Louis, à sa charge, du moins tant que l'épouse sera absente - Henriette a été embauchée comme interprète au GQG américain à Reims, et n'est pas près de rentrer. Joie mitigée pour lui : les avantages d'une femme à la maison, et l'économie des navettes entre Paris et Garches, contre un adieu définitif à sa chère liberté, à ses conquêtes féminines : Jacqueline, Niobé...

11/2018

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Risques

Management des risques

Depuis le début du XXIe siècle, la gestion des risques a connu une véritable révolution culturelle qui s'est accélérée depuis 2014 ce qui imposait de revoir la seconde édition publiée alors de façon à adapter les réponses aux 100 questions à l'ère post-Covid dans laquelle nous sommes entrés, même si la pandémie continue de sévir dans certaines parties du monde. La complexité et l'ambiguïté de monde est encore exacerbée avec les bruits de bottes en Europe de l'Est mettant les risques des réseaux d'approvisionnement au centre du système. Par-delà la série impressionnante de catastrophes de toutes natures, la révolution en marche résulte d'une lame de fond dans l'opinion publique qui exprime son besoin de sécurité dans le temps et dans l'espace, selon un calendrier accéléré par les moyens d'information globaux et immédiats. L'impact des médias sociaux se fait de plus en plus pressant avec une exigence accrue de développement soutenable, même si les instruments pour le mesurer manquent encore. Avec le concept de gouvernance d'entreprise, dont les versions au niveau de l'Union européenne, mais aussi en Grande-Bretagne et en France, exigent plus des managers qu'une conformité fiduciaire, un nouveau chapitre de la responsabilisation des dirigeants s'est ouvert avec ce qu'il est convenu d'appeler les risques ESG (Environnement, Société, Gouvernance). Le développement de l'ERM (Enterprise-wide risk-management) accompagne l'éclatement de la fonction de gestion des risques qui est devenue une des missions fondamentales de chaque responsable opérationnel, le propriétaire des risques qui pèsent sur l'unité qu'il dirige. Les unités plus petites (les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ou les PME/PMI, par exemple) ne peuvent plus faire l'économie de la gestion des risques qui devient chaque jour davantage une exigence de leurs donneurs d'ordre ou de leurs clients, un attribut de la qualité des biens ou services qu'elles produisent. L'évolution des normes, telle la version 2018 de l'ISO 31000 imposait également de revoir ces questions, non pas tant dans leur énoncé que dans leurs réponses pour qu'elles restent un outil pertinent d'acculturation, initiation à la gestion des risques pour tous les managers. L'ambition des 102 questions rassemblées dans cet ouvrage est de montrer à tous les responsables comment la gestion des risques est devenue un instrument incontournable de leur performance qui leur permettra d'atteindre plus sûrement et plus efficacement on seulement les objectifs de leur organisme mais mêmes les leurs propres ! La dernière question ajoutée à cette édition ouvre en effet la boîte de pandore de l'avenir du risk-management dans un monde post-covid, devenu encore plus complexe et plus volatil du fait des retombées de la guerre en Ukraine.

10/2022

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Autres

Philosophia Scientiae Volume 27, N° 1/2023 : La "parenthèse Vichy" ?

Cette proposition de dossier thématique vise à rassembler des contributions de spécialistes en histoire du droit, des sciences sociales, de l'économie et des sciences exactes afin de compléter ou d'interroger l'historiographie dévolue aux disciplines académiques, aux universités ou aux institutions scientifiques durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Dès les années 1990 et 2000, des études globales ont été consacrées aux universités sous Vichy [Gueslin 1996], ainsi qu'à l'épuration des universitaires [Singer 1997] et [Rouquet 2010]. Des monographies ont par ailleurs été spécialement dédiées à des universités ou des Grandes Ecoles durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous pouvons citer à ce propos les exemples de l'Ecole polytechnique [Baruch et Guigueno, 2000], de l'Ecole normale supérieure [Israël 2005], de la Reichsuniversität Strassburg et de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand [Crawford et Olff-Nathan 2005], [Baechler, Irgesheim et Racine 2005] ainsi que [Möller 2020]. L'historiographie sur les disciplines académiques face à la double contrainte du régime de Vichy et de la puissance occupante s'est en outre sensiblement enrichie ces dernières années, comme en attestent [Chandivert 2016], [Eckes 2018], [Gouarné 2019] ou encore [Brisset et Fèvre 2021]. Sur un plan méthodologique, les soumissions proposées adopteront ou combineront diverses échelles d'observation et d'analyse. Certaines d'entre elles pourront ainsi se focaliser davantage sur des trajectoires individuelles envisagées d'un point de vue tant académique que politique. Elles mettront alors en avant et tenteront de comprendre dans toute leur complexité les comportements adoptés par des savants et universitaires confrontés à des contextes de contraintes très évolutifs entre l'automne 1940 et l'été 1944. A cette échelle d'observation, les réflexions développées par des spécialistes de la période tels que Pierre Laborie, François Marcot ou encore Jacqueline Sainclivier sur les comportements individuels et collectifs sous l'Occupation pourront s'avérer très précieuses. D'autres contributions viseront à reconstituer des réseaux d'acteurs partageant un même programme scientifique ou participant à une entreprise commune façonnée par les pouvoirs économique et politique sous Vichy ou par les instances d'Occupation. D'autres enfin porteront plus globalement sur des institutions scientifiques ou des disciplines académiques dont il s'agira de cerner les reconfigurations durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Les contributions ainsi rassemblées viseront également à faire ressortir les éléments de continuité et de rupture sur un plan tant institutionnel que disciplinaire ou scientifique, en adoptant une périodisation plus large - des années 1930 aux années 1950. Un intérêt marqué sera alors porté au processus complexe d'épuration des savants et universitaires, en essayant d'en mesurer les effets à court et à long terme sur les représentations collectives liées à la période de l'Occupation.

03/2023

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Beaux arts

Vers une agritecture. Architecture des constructions agricoles (1789-1950)

En France, à la période contemporaine, les constructions érigées dans le monde rural, en premier lieu celles destinées à l'exercice de l'agriculture, constituent un domaine disputé entre des traditions locales et une ambition de réforme issue du monde urbain. De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale, de nombreux auteurs, architectes, ingénieurs, concourent à produire toute une littérature qui ambitionne de réinventer les bâtiments de la ferme par l'emploi de matériaux, de techniques et de modèles nouveaux. Economie, rendement, hygiène, morale, sont les maîtres-mots ; et la plupart de ceux qui s'expriment sur le sujet dénoncent les " mauvais maçons de village ", responsables d'"amas de bâtisses insalubres et informes", se proposant, sinon de réduire l'altérité ville-campagne, du moins d'annexer le monde rural à la civilisation urbaine. Des bêtes et des hommes Penser les constructions agricoles, c'est penser aussi bien le logement des animaux que celui des hommes, pour produire un environnement plus sain, plus fécond et, plus rentable. Les réflexions sur les deux thèmes se croisent. Si les bêtes suscitent des questions plus techniques concernant l'optimisation de leurs abris, l'amélioration de l'habitat humain est un impératif destiné à moraliser les comportements et à lutter contre une désaffection de la main-d'oeuvre ouvrière attirée vers les villes. Esthétique et démocratisation Les nombreuses publications qui témoignent de cette volonté d'extension de l'architecture aux territoires agricoles ont également une ambition culturelle et esthétique. Des folies rustiques de l'aristocratie (comme le "Hameau de la Reine" de Marie-Antoinette), aux établissements agricoles industriels, s'y dessine la dialectique universelle de l'utile et du futile, du nécessaire et du superflu. Les manuels d'architecture rurale, comme les traités d'architecture classiques, s'efforcent de couvrir toutes les questions qui se posent aux constructeurs : choix du site et des matériaux, conception des plans, etc. Ces publications témoignent aussi d'une démocratisation de l'architecture en s'adressant à de nouvelles classes de propriétaires et en traitant de programmes modestes : clapier, bergerie, toit à porcs ou chenil. Une question actuelle Les théories d'architecture rurales reflètent l'opposition d'un monde rural et d'un monde urbain. L'exemple de François Cointeraux (1740-1830) qui se présentait, vers 1800, comme le seul architecte ayant pratiqué l'agriculture est une exception. La nouvelle science qu'il propose, l'"agritecture", conjuguant logique architecturale et logique agricole, fait écho aux questions d'aujourd'hui : celles d'une architecture durable respectant au mieux le territoire où elle s'inscrit, celles aussi d'une urbanisation s'étendant progressivement à l'ensemble des territoires habités, qui efface l'ancienne opposition ville-campagne et l'ancienne coupure entre citadins et paysans.

09/2014

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Littérature portugaise

Un jour j'irai à Sagres

A la fois roman d'action et roman d'un flux de conscience, ce récit, de forme autobiographique et qui s'inscrit dans la tradition des romans d'apprentissage, est un voyage dans un Portugal de la deuxième moitié du XIXe siècle mêlant inextricablement réel et imaginaire. Le narrateur, Mateus, y retrace son existence marquée par un traumatisme affectif initial. En quête désespérée d'un amour perdu d'avance, il est passionné par l'histoire portugaise et l'identification chimérique qu'elle permet avec les grands mythes de la mémoire collective. Une action structurée autour de trois lieux : le village pauvre de la province du Minho, à l'extrême nord du pays où il a passé son enfance auprès de son grand-père ; Lisbonne où il se confronte aux modes de vie de la grande ville ; Sagres, dans l'Algarve, destination mythique qui hante ses rêves depuis l'enfance, cité située entre l'Afrique et l'Europe, à l'extrême pointe du Portugal et du continent européen, choisie par l'Infant Henrique (Henri le Navigateur) pour y fonder une école navale et en faire la base de départ des expéditions qui permettront la constitution de l'empire mondial portugais. Le récit est nourri par la récurrence de plusieurs thèmes : la nature, le lien profond avec les animaux, les besoins d'amour et de sexe(s), avec leurs rituels primitifs et leurs délicatesses, le bonheur et le malheur de vivre et de mourir dans une société où le salut est individuel et le naufrage social. Le roman est aussi un hymne à la langue portugaise et à la création littéraire, dont la référence héroïque est Camões, le grand poète-barde-prophète épique des Lusiades, héritier d'Homère et de Virgile, inventeur de la mythologie des expéditions portugaises et de ses héros. " Tout triste rebelle que je suis, j'attribue des formes informes aux miettes de pain éparpillées sur la table. Alors que j'apprécie les produits de la terre, il n'y en a pas beaucoup chez moi, je me nourris pour ainsi dire de petites bricoles. Pourtant sans eux, je ne serais pas ici, sur cette colline de Lisbonne, une des sept existantes, que je parcours en m'appuyant aux murs pour ne pas tomber. Après avoir quitté les terres de mon grand-père et m'être établi à Lisbonne, à Sagres, et puis dans le monde, c'est ici que je suis revenu. Qui suis-je sans les ruines des villes humaines et sans les bribes de mon existence ? Qui suis-je sans ces histoires, mes décombres ? Je vis avec une parcimonieuse économie. Les pièces de monnaie que j'ai dans la poche nourrissent à peine mes rêves. Les restes d'un travail presque esclave, des voyages où jadis nous autres Portugais nous étions passés maîtres. "

05/2022

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Sciences de la terre et de la

Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone et de son agriculture, de la préhistoire aux temps modernes. Volume 4, De l'empire colonial à l'Afrique indépendante (1945-1960). La recherche prépare le développement

L'Afrique, berceau de l'humanité, révèle dans son histoire agricole de multiples facettes insoupçonnées. De la préhistoire au XXe siècle, son agriculture nous apprend combien diversifié est son patrimoine et comment ses hommes et femmes de la terre ont su le bonifier au fil du temps. L'Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone de René Tourte nous fait voyager au coeur de ce patrimoine riche de plusieurs millénaires et plein de leçons pour le monde moderne. C'est, avec une vue panoramique sur dix millions de kilomètres carrés, un retour sur des siècles de recherche, empirique puis organisée, de progrès technologiques qui ont façonné et façonnent encore l'agriculture d'aujourd'hui. Cet ouvrage de 4 volumes comprenant 6 tomes permet un regard vif et passionné sur un passé qui a préparé le présent et le futur de la région d'Afrique subsaharienne, encore en proie aujourd'hui à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté, et qui devra nourrir 2,2 milliards d'habitants en 2050. Ce volume 4, De l'Empire colonial à l'Afrique indépendante, 1945- 1960. La recherche prépare le développement, dernier de l'oeuvre, couvre la période allant de l'après-Seconde Guerre mondiale aux indépendances de 1960. L'effort de reconstruction et de relance des économies européennes implique un renforcement considérable des structures et moyens propres à satisfaire les demandes de l'Europe. L'Afrique se retrouve à nouveau au coeur de ces efforts et est le lieu privilégié pour mener les actions de production nécessaires, au regard de ses surfaces agricoles apparemment disponibles et de ses potentialités agro-sylvo- pastorales. La recherche y apparaît alors comme le moteur principal des actions de développement. Ses organismes sont renforcés, d'autres sont créés. Ils vont constituer les socles des futurs Systèmes nationaux de recherche post-indépendances. Simultanément, la recherche en milieu paysan se développe et associe de plus en plus systématique- ment les populations autochtones au processus d'identification et de recherche de solutions aux problèmes du milieu rural. Le concept de recherche-développement, ou recherche-action, s'impose progressivement. Si l'urgence fait que, sans doute, des étapes essentielles sont mal ou trop vite franchies, les grands progrès techniques et la transformation profonde des systèmes de production, préparent néanmoins l'agriculture africaine à relever les grands défis de la fin du XXe siècle.

11/2019

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Droit

Relations sociales dans les services d'intérêt général. Une comparaison France-Allemagne

Dans le contexte de la promotion et de l'intégration du marché intérieur européen initiées par l'Acte unique, un processus de dérégulation dans les services publics d'intérêt général a été engagé à l'aube des années 1990 au niveau communautaire en vue de favoriser l'émergence d'un grand marché des services à l'échelle européenne. Ce processus de dérégulation avait pour objet d'ouvrir à la concurrence les services d'intérêt général des pays membres qui, jusqu'alors, étaient généralement organisés en monopoles publics et constituaient pour ainsi dire des enclaves nationales échappant à la fois aux règles communes de la concurrence et, de surcroît, au droit commun du travail dans les pays membres. De ce fait même, les directives successives adoptées au niveau communautaire, puis transposées en droit national, ont non seulement modifié les modes de régulation économique, mais plus profondément encore les systèmes de régulation socio-professionnelle et de gestion des ressources humaines de ce secteur, remettant ainsi en question les particularités sociales du service public qui s'étaient affirmées dans la plupart des Etats membres depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tel .est l'objet du présent ouvrage qui étudie et compare, principalement à travers le cas de la France et de l'Allemagne qui sont au centre de l'analyse, mais aussi à partir d'autres exemples européens, tels que celui de l'Autriche, de la Grande-Bretagne et de la Suède, les incidences de cette politique de dérégulation sur les relations collectives de travail et le management social des entreprises dans le secteur, désigné désormais sous le terme de services d'intérêt économique général (SIEG). Au-delà des singularités des expériences nationales qui ont marqué la structuration initiale, puis la transformation des anciens services publics, il ressort de l'analyse des effets que la dérégulation a induits dans le champ social un tableau d'ensemble très différencié, dans lequel coexistent des évolutions régressives en termes d'acquis sociaux statutaires, mais également de nouvelles formes d'organisation des rapports de travail. Les unes et les autres concourent à la modernisation économique et sociale de ce vaste ensemble qui, incluant des secteurs aussi essentiels que ceux de l'énergie, de la communication et des transports, sont d'une importance vitale pour la compétitivité des économies européennes.

08/2011

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Autres langues

Dictionnaire de voyage en Afrique. 200 phrases essentielles traduites dans 40 langues de 54 pays d'Afrique

DICTIONNAIRE DE VOYAGE EN AFRIQUE 200 PHRASES USUELLES TRADUITES DANS 40 LANGUES DE 54 PAYS D'AFRIQUE Voici un nouveau dictionnaire pour que les français puissent enfin parler au peuple d'Afrique. Un beau livre de présentation et de découverte des 40 principales langues d'Afrique sur les quelque 2000 langues vivantes qui y sont recensées, soit environ le tiers des langues du monde. Ces langues étant réparties en quatre familles linguistiques : l'afro-asiatique, la nigéro-congolaise, la nilo-saharienne et la khoïsan. L'Afrique, 3ème continent par sa superficie elle est plus vaste que les Etats-Unis, la Chine, l'Inde et l'Europe de l'Ouest réunis. A elle seule elle compte 20% de la population mondiale et sera l'une des prochaines économies mondiales. Déjà l'Afrique concentre six des dix pays à plus forte croissance au monde. Plusieurs langues sont des langues d'avenir pour les futures générations qui voudront avoir accès à ces marchés et établir des relations. Le swahili est la langue africaine la plus enseignée dans le monde et la langue comptant le plus grande nombre de locuteurs de l'Afrique noire. Sa connaissance ouvre déjà de belles perspectives. Grâce à ce dictionnaire, les touristes, les gens d'affaires, les étudiants, en situation quotidienne, pourront échanger ou exprimer des phrases simples, et ainsi se déplacer plus facilement dans les différents pays d'Afrique. 200 phrases et expressions classées par ordre alphabétique permettant de se sortir d'embarras, d'une mauvaise situation ou de se tirer d'affaire en Afrique. Mais aussi 200 phrases clés pour communiquer, échanger, interpeller, entamer une conversation, se faire comprendre, poser des questions, demander des renseignements dans la langue locale. Un passeport plurilingue de 40 langues pour visiter l'Afrique et échanger en cas de besoin ou d'envie avec les populations autochtones. Et si vous êtes curieux des principales langues d'Afrique et des écritures, allez donc voir dans ce livre la graphie de langues telles que le tigrinya, le swahili, l'oromo, le yoruba et de mes deux langues préférées le wolof et le haoussa. Un livre pratique qui se veut être une vitrine des principales langues ainsi qu'un précieux instrument de communication en tout point d'Afrique. Un dictionnaire moderne pour une relation directe avec les principales langues du continent africain.

06/2014

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Histoire de France

La Révolution française. Un évènement de raison sensible 1787-1799

Sommaire Avant propos 1. La conscience historique de la Révolution française, de 1789 à aujourd'hui Approfondissement - L'histoire en partage (G. Mazeau) PARTIE 1 - Devenir libre et souverain : une rupture démocratique ? 2. Les noeuds d'une dynamique politique extraordinaire : la convocation des Etats généraux Approfondissement - "Enfin le peuple pense" : du stigmate à la Révolution (D. Cohen) 3. Subvertir l'Ancien Régime, créer la Nation 4.
La fabrique d'un nouveau monde politique : normes juridiques et institutions sociales, de 1789 à l'été 1791 5. L'attente républicaine : de la fusillade du Champ-de-Mars au 9 août 1792 Approfondissement - Dossier sur le réseau des Roland (N. Perl-Rosenthal) 6. La vengeance souveraine ou l'énigme de la Terreur, 10 août 1792-27 juillet 1794 (9 thermidor an II) 7. Une République sans vertu ni terreur, 9 thermidor an II-18 brumaire an VIII Approfondissement - Penser l'après coup de la Terreur en interrogeant le concept de trauma (R.
Steinberg) PARTIE 2 - Religions, Révolution et Contre-révolution 8. Les catholiques entre Révolution et Contre-révolution, de 1789 à 1793 9. Transports sacrés révolutionnaires, volontés déchristianisatrices et liberté religieuse, de 1789 à 1794 Approfondissement - L'investissement symbolique et financier comme forme d'adhésion au décret du 18 floréal an II (7 mai 1794) (J. Smyth) 10. Le pluralisme religieux, de Thermidor au Concordat PARTIE 3 - Vie, bonheur, justice 11.
Les économies politiques du moment révolutionnaire 12. L'individu révolutionnaire, membre du peuple souverain 13. A la vie à la mort, l'ardeur patriotique 14. L'inquiétude du bonheur, l'inquiétude d'une liberté à transmettre PARTIE 4 - Une révolution universelle ? 15. La Révolution française, un modèle pour le monde ? Approfondissement - Révolution française, révolution atlantique ? (M. Belissa) 16.
Faire la guerre à la Contre-révolution 17. Questions coloniales et abolition de l'esclavage Approfondissement - Barnave et la question coloniale (S. Degachi) Repères chronologiques L'AUTEUR : SOPHIE WAHNICH, directrice de recherche au CNRS, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain CNRS-EHESS. Avec des approfondissements historiographiques thématiques rédigés par des historiens français et étrangers.
GUILLAUME MAZEAU, maître de conférences à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. DEBORAH COHEN, maître de conférences à l'université de Provence. NATHAN PERL ROSENTHAL, professeur, University Southern California. RONEN STEINBERG, professeur à Michigan University. JON SMYTH, docteur en histoire, London University. MARC BELISSA, Maître de conférences à Paris-Ouest. SOUAD DEGACHI, doctorante en histoire, Paris-VII.

09/2012

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Ethnologie

RANCHEROS Y SOCIEDADES RANCHERAS

Este libro contiene la mayoria de los trabajos presentados en el Simposio Internacional sobre Rancheros y Sociedades Rancheras de México, efectuado en Zamora en 1993. A la convocatoria lanzada conjuntamente por El Colegio de Michoacan, El CEMCA, El ORSTOM y la Universidad Veracruzana acudieron una treintena de investigadores e investigadoras de tres generaciones, de varios paises y de diversas formaciones. Los trabajos aqui reunidos entran a muchos rincones de la geografia y de la historia nacionales; abordan con propiedad numerosos aspectos de la vida Y obra de los rancheros; revelan que actualmente éstos se desenvuelven en una insospechada gama de situaciones, sin que por ello, nieguen la cruz de su parroquia la pertenencia y apego a un sistema de valores y pautas culturales incluidos en la peculiar sociabilidad ranchera. Esta complicacion, seguramente la primera sobre la cuestion ranchera, ofrece valiosos elementos para una reinterpretacion màs equilibrada de las socieclades rurales en general y de su comporiente ranchero en particular. La diversidad aqui encontrada desautoriza el apego automatico a los sesudos modelos teoricos comunmente usados en el estudio de sociedades campesinas -a partir de un lipo idéal importado-, y relativiza las imagenes, clasificaciones genéricas y definiciones estrechas que empezaban a estereotiparse. Si bien muchos rancheros siguen siendo hombres de a caballo (los que no han logrado sustituir éstos por carnioneta), criadores de ganado y cultivadores de maiz, serranos solitarios e independientes en sus pequeflas propiedades, otros mas estan en valles fértiles cultivando productos para la exportacion; muchos siguen dejando el rancho de origen para formar pueblos que con el tiempo intentan agrandar en ciudades. Otros contingentes, nuevas avanzadus del viejo proceso de conquista y colonizaciôn aùn inacabado, siguen injertandose en territorios no solo virgenes o indigenas y de ejidatarios, sino también en las urbes nacionales y de los U.S.A. Venidos de una economia de semi-autarcia impuesta por el aislamiento y la dispersion de su habitat original y apoyados en densas ramas familiares, cambian con frecuencia y destreza de lugar de actividad: se les ve incursionar cada vez mas en el comercio, escalar hacia la pequefia industria e incluso coquetear a su manera con el ramo financiero. Los botones de muestra en este libro abriran induclablemente las ventanas hacia el vasto mosaico sociocultural de este pais; podrian ser los detonadores de una serie de preguntas renovadas y desprejuiciadas sobre una de las mas gruesas y enterradas raices de la sociedad mexicana: la rancheridad.

01/1994

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Littérature française

Xenia

Xenia, c'est l'histoire de deux femmes, de deux héroïnes invisibles, de celles que l'on croise tous les jours sans les voir, des femmes de ménage, des caissières, des vendeuses. C'est un face-à-face avec la précarité, un combat salutaire dans le monde du travail mené par des Thelma et Louise, ici et maintenant. Xenia (en grec "l'étrangère") a vingt-trois ans et un bébé de cinq mois. Pour survivre, elle enchaîne les ménages dans une entreprise de nettoyage industriel. Sa situation se détériore lorsque son compagnon la quitte en emportant toutes ses affaires et leurs économies. N'ayant personne pour garder son fils, elle n'a plus d'autre choix que de l'emmener avec elle durant ses ménages. Avec la complicité de ses collègues, elle parvient à le dissimuler jusqu'au jour elle se fait surprendre avec l'enfant. Elle sera renvoyée sur le champ. Heureusement, Xenia peut compter sur la solidarité de certains de ses voisins, notamment Blandine qui lui trouve un emploi de caissière dans l'hypermarché du coin. Entre rires et larmes, entre amours et bagarres, entre espoir et révolte, Xenia et Blandine partagent désormais le même quotidien, le même travail, le même appartement, la même rage de s'en sortir pour connaître une vie meilleure. Tout se brise le jour où Blandine est menacée de licenciement pour avoir récupéré des fruits comestibles dans les poubelles de l'hypermarché. Mais le sort réservé à Blandine est un détonateur. La population de la cité se soulève contre cette injustice, Xenia en tête. A deux cents à l'heure, l'histoire de Xenia et Blandine est traversée par leurs élans du coeur ; par les hauts et les bas des jours sans cesse recommencés ; par les luttes qu'elles mènent dans des emplois qui les asservissent faute de les faire vivre. On y croise des personnages profondément humains, témoins parfois silencieux d'une mal-être général mais soucieux de garder dignité et sourire : un banquier en rupture avec son employeur qui fera chavirer le coeur de Xenia, une vieille Algérienne affectueuse et son fils épicier, un garagiste tout amour pour elle, un jeune métis en quête de lui-même, dans un monde qui est le nôtre, un monde où la solidarité n'est pas un mot creux ; un monde que Xenia et Blandine ne renoncent pas à transformer quitte à l'embraser.

01/2014

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Littérature étrangère

Famille modèle

"Deux jours après que sa voiture - une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme - eut disparu de l'allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s'appliquant à boiter au même rythme que son chien". Après La Musique des autres, recueil de nouvelles inventives et déroutantes, Eric Puchner réussit un premier roman saisissant de drôlerie et d'intelligence. Sur le ton de la tragicomédie, il raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement du père, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer à sa femme et à ses trois enfants qu'il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au désastre... Un mensonge qui ne sera pas sans conséquences. Au coeur de ce fiasco, entre hilarité et désespoir, Puchner fait preuve d'une parfaite maîtrise du récit. Caustique et brillant, Famille modèle nous offre un portrait original et émouvant de la condition humaine. La presse française "Puchner oscille entre drame et comédie. On pense à John Updike ou à Tom Perrotta... Il laisse entrer dans son talentueux premier roman une certaine étrangeté à la fois bienvenue et prometteuse". Alexandre Fillon, Livres Hebdo "Enfouie sous des strates d'humour grinçant, la sensibilité d'un auteur aux sentiments humains". Clara Georges, Le Monde des livres La presse américaine "Lire Famille Modèle, c'est assister fasciné à la chute et au démantèlement d'une famille ordinaire, grâce à une écriture saisissante et à l'accumulation de scènes mémorables". The San Francisco Chronicle "Un premier roman déchirant. Avec une attention méticuleuse, Puchner trouve une certaine beauté dans cette solitude qui sépare les membres d'une même famille". Publishers Weekly "Ce qui impressionne le plus, c'est cette capacité que possède Eric Puchner à rendre crédibles tous ses personnages, même quand il passe de l'un à l'autre". ELLE "C'est l'idée même de la famille qui se dévoile dans ce roman au style élégant et maitrisé". The Los Angeles Times "Eric Puchner est un écrivain extraordinairement talentueux. C'est un maitre de l'ambiance et du ton". The Boston Globe "La conclusion s'impose : Eric Puchner possède un talent colossal". McSweeney's

08/2011

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Actualité médiatique internati

Enquête sur un virus. Manipulations, Vols, Meurtres, Influences et Guerres Médiatiques

Le 18 octobre 2019 à Wuhan, s'ouvrent les jeux sportifs militaires, inaugurés par le président Xi Jinping. Plusieurs militaires français, italiens, suédois, etc., tomberont malades pendant les épreuves. Exactement le même jour à New York commence une simulation de pandémie mondiale qui va réunir, entre autres, la Fondation Bill Gates, le John Hopkins Center, le World Economic Forum, Avril Haines (ancienne directrice de la CIA sous Barack Obama), George Fu Gao directeur du Centre Chinois pour le Contrôle et Prévention des Maladies, Adrian Thomas vice-président de Johnson & Johnson multinationale de la chimie, et une partie de l'équipe de télévision NBC qui va simuler la couverture médiatique (via la fausse télé GNN) du scénario "Coronavirus" en direct d'une... porcherie brésilienne (sic). Et voici un détail du script de la répétition de New York : "Une chauve-souris transmet le virus aux animaux, qui va passer ensuite à l'homme et qui va déclencher une pandémie avec des millions de morts". Dans le script, le premier mois compte 450.000 cas et 26.000 morts, et, 3 mois plus tard leur projection donne 10 millions de cas et 660.000 décès. Ajoutons que dans leur script, il était clairement indiqué que la pandémie va créer une crise économique mondiale. Le 29 janvier 2020, Galveston, le laboratoire américain de type P4 (le même que celui de Wuhan) et soutenu par la Fondation Bill Gates annonce que "le Covid-19 est apparu en Chine à Wuhan en octobre 2019". Lors de la répétition générale à New York, avant la vraie pandémie donc, voici l'un des flashes d'information qui a été donné sur la fausse chaîne tv GNN : "La désinformation sape les efforts pour contrôler la pandémie..." Réponse d'un directeur : "il faut contrôler l'information au niveau gouvernemental, éditorial. Et, si nécessaire, couper le flux d'information". C'est l'une des très nombreuses révélations de cette enquête incroyable de Philippe Aimar, journaliste d'investigation, sur la plus grande manipulation biologique, politique et médiatique de tous les temps qui a valu à des millions d'habitants d'être enfermés chez eux pendant 2 mois. En lisant ce livre, vous allez enfin découvrir d'où est sorti le virus et comment toute la mise en scène a été organisée. En fait, tout a été prévu dans leur plan de vaccination global, sauf 2 choses :

03/2021

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Droit

Les inventions mises en oeuvre par ordinateur. Enjeux, pratiques et perspectives, Textes en français et anglais

Au coeur de l'économie de la connaissance, la question des inventions mises en oeuvre par ordinateur est un sujet passionnant mais complexe du droit de la propriété intellectuelle. L'exclusion de la brevetabilité des programmes d'ordinateur par la Convention sur le Brevet Européen rend l'appréciation de leur brevetabilité problématique. Si les décisions des chambres de recours de l'Office européen des brevets sur la question sont nombreuses, leur compréhension n'est pas toujours aisée ; de plus, celles-ci se situent parfois en contradiction avec les décisions des tribunaux nationaux, entraînant une insécurité juridique. On se souviendra d'ailleurs qu'une directive sur le sujet, visant à harmoniser les pratiques, a été rejetée avec force en 2005 par le Parlement Européen, preuve que le sujet est également sensible. Et alors que la démonstration de la contrefaçon ou encore la coexistence avec le droit d'auteur des logiciels suscitent également des interrogations, les développements récents de la jurisprudence américaine et la résolution de l'AIPPI lors du Congrès de Sydney ravivent les débats. Prenant comme point de départ les contributions présentées lors d'un colloque organisé par l'AACEIPI et le CEIPI le 24 novembre 2017 à la Grand' chambre de la Cour de cassation sur la question, cet ouvrage y ajoute de nombreuses autres études fondamentales avec pour objectif d'offrir une compréhension aussi complète que possible de cette problématique devenue fondamentale pour la pratique actuelle et à venir du droit des brevets. At the heart of the knowledge economy, the protection of computer-implemented inventions is a fascinating yet complex topic in intellectual property law. The exclusion of computer programs from patentable subject-matter by the European Patent Convention renders an assessment of their patentability particularly problematic. Although, numerous decisions have been delivered on this topic by the Boards of Appeal of the European Patent Office, they are not always easy to comprehend ; more so because they are sometimes contradictory to decisions delivered by national courts, thereby giving rise to legal uncertainty. In 2005 a proposed EU Directive which aimed at harmonizing national patent laws and practices of Member States was rejected by the European Parliament by an overwhelming majority, yet again demonstrating the sensitivity of this subject. While the demonstration of infringement and the co-existence of patent protection with protection granted to software under copyright law also raise questions, recent developments in US jurisprudence and the resolution of the AIPPI at the Sydney Congress has revived the debate surrounding this topic. This book amalgamates contributions made at a symposium organized by AACEIPI and the CEIPI on November 24, 2017 (held at the Grand Chamber of the Court of Cassation) with many other fundamental studies on this topic, with the objective of offering a comprehensive understanding on this issue which is critical for both present and future patent law practice.

07/2019

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Critique littéraire

Poétique du théâtre indien. Lectures du Nâtyasâstra

Poétique du théâtre indien. Lectures du Natyasastra. Lectures du Natyasastra, lecture du Traité du théâtre où l'Inde ancienne inscrit les lois et les principes d'un art total convoquant sur la scène, avec le texte dramatique et le jeu de l'acteur, le chant, la musique et la danse. Destiné au poète et à celui qu'il appelle le "praticien" - l'acteur, qui est aussi le metteur en scène, le directeur de troupe et, symboliquement, l'architecte de son théâtre -, le Natyasastra est un art poétique au sens premier du terme en ce qu'il examine et codifie tout ce qui fait le théâtre : la construction de la salle, les rites de fondation et de propitiation, l'agencement de l'intrigue, l'écriture du texte, les conventions, le protocole de jeu, la danse, le chant, la musique et jusqu'au succès de la représentation. Ainsi, parce qu'il la reconnaît pour l'essence du théâtre, le Natyasastra fait-il de la pratique l'essentiel d'un exposé où l'acteur est une figure centrale et rayonnante autant que Siva, le Nataraja occupant la scène du monde. Le Natyasastra, en effet, est aussi un art poétique en ce sens que la réflexion sur le jeu de l'acteur lui est l'occasion de poser les fondements d'une théorie esthétique qui célèbre dans le théâtre le lieu même du rasa, la Saveur, si l'on s'en tient à l'étymologie du vocable, ou, figurément, l'émotion esthétique. Le rasa est à son comble au théâtre car le théâtre, c'est de la poésie qui s'incarne, de la poésie animée. Le théâtre, c'est la Saveur. La Saveur, c'est le théâtre. Sommaire Avant-propos Summary Prologue Introduction 1. Projet 2. Sources 3. Méthode 4. Organisation Première partie Le Natasastra ou les règles du jeu Chapitre I - Le jeu 1. Origine divine 2. le théâtre, tel que les hommes le font 3. L'acteur, maître du jeu 4. Commencements de la représentation 5. Le théâtre, plaisir des dieux et des hommes Chapitre II - Les règles 1. Economie du texte 2. Saveur : rasa 3. Saveur et savoir : rasa et vyutpatti 4. Sentiments : bhava 5. Intrigue : itivrtta 6. Jeu de l'acteur : abhinaya 7. Conventions : dharmi 8. Manières et Coutumes : vrtti et pravrtti 9. Succès : siddhi 10. Musique et chant : svara, atodya, gana 11. Théâtre : ranga Deuxième partie Malavikagnimitra : traduction des actes I et II Avant-propos Traduction et notes Troisième partie La pratique du théâtre : théorie et illustration Chapitre I - Malavikagnimitra ou le théâtre, metteur en scène de lui-même Chapitre II - Enseignement de la théorie : le Natasastra 1. Les lasyanga 2. Le samanyabhinaya Chapitre III - De la théorie à la scène : enquête sur le chalita 1. Procédures d'identification 2. Un ou trois objet ? Conclusion Conclusion Bibliographie Indices Note sur la présentation des index français et sankrit Index français Index sanskrit Index des noms propres Index locorum Table des schémas, tableaux et illustrations Table des matières

01/1992

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

Faire des courses écoresponsables

En Europe, le taux annuel des déchets d'emballages en plastique dépasse les 15 millions de tonnes, ce qui représente 30 kg par personne, les 2/3 émanant de la consommation alimentaire et des boissons. Or, la majorité des emballages plastiques sont difficilement conciliables avec les objectifs d'une l'économie circulaire, leur taux de réutilisation et de recyclage est décevant (moins de 30 %) et l'on constate finalement un niveau important de dispersion dans l'environnement. Les plastiques des emballages alimentaires représentent 85 % des déchets retrouvés sur les plages à travers le monde (61 % sont des plastiques à usage unique), et on estime que 700 tonnes de plastique se déversent chaque jour dans la mer Méditerranée. Toxique pour les écosystèmes marins et terrestres, cette pollution contamine finalement toute la chaîne alimentaire et devient de plus en plus inquiétante pour la santé de l'homme. Ces données doivent nous motiver pour lutter contre les emballages alimentaires, et pour cela, rien de mieux que de les réduire à la source ! La démarche du "zéro déchet" tend à supprimer les contenants à usage unique, elle est plus facile à instaurer en se ravitaillant sur les marchés, les petits commerçants de quartier ou les épiceries "zéro déchet" de plus en plus nombreuses. Organiser vos courses zéro déchet avec des contenants à "usage multiple" Le cabas. Prenez toujours votre grand sac ou un cabas roulant pour faire vos courses et évitez à tout prix d'acheter un nouveau sac ! Les sacs à vrac. Privilégiez les achats en vrac (sans emballages) pour les céréales, légumineuses, oléagineux, fruits, légumes, muesli, biscuiterie, boulangerie. Munissez-vous pour cela de sacs en tissu de plusieurs tailles que vous pouvez dédier à une denrée et que vous laverez après plusieurs usages ou, à défaut, recyclez les sacs en papier. Les bocaux en verre De retour à la maison, vous pouvez remplir vos différents bocaux dédiés aux aliments et ranger vos sacs à vrac disponibles pour les prochaines courses. Les Tuptup. Ces boites en verte carrées ou rectangulaires pourront stocker les denrées fraîches (viande, poisson, fromages...) aussitôt achetées puis trouver facilement leur place dans votre réfrigérateur. Charlottes à plat. Fini le règne du plastique étirable... les charlottes en tissu ciré ou élastiqué se placent facilement sur vos plats à protéger au frais. Les boites en carton. Penser à recycler plusieurs fois les boites à oeufs et boites à pizza en les ramenant à votre commerçant lors de votre achat. Bouteilles en verre. De nombreux producteurs de lait, de soupes, de conserves de légumes et de plats préparés pratiquent de nouveau le principe de la consigne. Renseignez-vous ! Inquiétant : Le plastique met 400 ans à se dégrader, c'est pourquoi les déchets en plastique s'accumulent dans la nature, et surtout dans les océans. Le 7e confinent désigne la décharge géante de plastiques flottants (plus de 1,3 million de km2) située dans le pacifique Nord (entre les côtes du japon et de l'Amérique du Nord).

05/2021

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Environnement

La Forêt est l'avenir de l'homme. Une écopsychologie forestière pour repenser la société et notre lien avec le vivant

Une approche innovante et interdisciplinaire de la forêt, qui mêle écopsychologie, contemplation immersive et questions sociétales, économiques et politiques brûlantes. Au-delà de la gestion forestière, l'auteur repense notre lien à la nature, à nous-mêmes, et offre des perspectives pour un futur commun plus juste. Un référentiel pour le citoyen et la société civile. Voici plus de trente ans que le photographe et écrivain-conférencier Bernard Boisson arpente et étudie les forêts, et qu'il appelle à les sauver en changeant de modèle. Notre relation à la forêt est un cas d'école pour repenser le futur de notre société, en lien avec la nature. Car de la maturation sensible des rapports humains/nature dépendra notre avenir sur cette planète. En effet, le mal-être d'un grand nombre ne relève plus seulement d'un itinéraire de vie personnel, mais d'un dérèglement global du rapport société/nature, individu/collectif. L'opinion publique ne comprend plus la contradiction schizophrénique entre, d'un côté, une presse ayant porté au pinacle la sylvothérapie, l'écologie forestière et l'intelligence des arbres, et de l'autre une intensification des coupes rases, un machinisme sylvicole effrayant, une gestion utilitariste, voire financiarisée, des forêts, etc. Cet ouvrage analyse nos contradictions et formule des propositions antidotes. Choisissant une approche innovante, cet ouvrage se veut un référentiel sur toutes ces questions à l'intention des individus, des acteurs locaux et nationaux. Il peut permettre de faire avancer la question de la fonction sociale de la forêt et la rencontre des pouvoirs publics et de la société civile sur les enjeux forestiers. Car l'ignorance de notre société se heurte à l'ignorance des élus avec, au mieux entre les deux, des professionnels en porte-à-faux, embarrassés autant que résignés par rapport aux intérêts aveugles qui les recouvrent. Au-delà des experts, nous manquons de " penseurs " capables de synthétiser et fédérer par leurs propositions tous les enjeux (sociaux, économiques, politiques, écologiques...) qui entourent la question forestière. Bernard Boisson explore ainsi de manière pédagogique l'écopsychologie et toutes les approches émergentes comme les sylvothérapies, les écothérapies, la permaforêt, la forêt nourricière, l'agroforesterie, les expériences de déconditionnement psychologique dans des forêts quasi-primitives, le rapport modifié au Temps... L'écopsychologie y est pensée comme un champ interdisciplinaire de conscience, modèle qu'il faudrait développer dans les sciences humaines et dans notre approche des questions sociétales. Par exemple, l'auteur montre comment une approche de type écopsychologie peut être assimilée par le monde professionnel. Partir de l'immersion sensible dans les forêts primitives pour repenser la gestion forestière constitue une expérience initiatique et une référence inspiratrice pour surmonter notre coupure avec la nature, et envisager différemment le devenir de notre société, de notre économie, de notre modèle politique. Cet ouvrage interpelle nos consciences et nos intelligences, à une fin d'époque de plus en plus critique et cruciale, à bout de souffle.

10/2021

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Droit comparé

Les enjeux de la mobilité interne et internationale

Le droit a toujours tenté d'appréhender et de résoudre les conflits qui peuvent naître du déplacement géographique des individus comme des choses. Si un certain nombre de solutions semblaient acquises en droit, force est de constater que les raisons tout comme les modes de la mobilité spatiale ont pu muter et se diversifier. La mobilité est assurément liée aux circonstances d'ordre économique, social, personnel, familial, environnemental, culturel, politique et philosophique qui forment la conjoncture de notre société à un instant ou à une époque déterminée. Or, le droit qui a pour objectif général de réglementer la vie des femmes et des hommes en société, ne peut nier les nouveaux enjeux de la mobilité, en tant que motifs de son intervention et de son évolution. Il apparaît nécessaire aujourd'hui de s'interroger sur l'opportunité et la pertinence d'apporter de nouvelles réponses aux questions juridiques posées par ces déplacements tant a l'Intérieur de nos frontières qu'à l'extérieur. Pour ce faire, l'étude préliminaire de la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités révèle le contexte politique dans lequel s'inscrit le fait individuel et social de mobilité des personnes, des biens et des services. Le cadrage qui en résulte oriente autant les politiques de la mobilité que les solutions de mobilité en fonction, avant tout, des enjeux environnementaux importants. L'environnement figure comme un premier enjeu à la fois global et central de la mobilité, révélant des objectifs tels que la décarbonation et la préservation de l'état de nature de sites, sources d'interrogations en termes de liberté de circulation et de responsabilité (Première partie). L'économie fait partie intégrante des réflexions liées aux enjeux de la mobilité, puisque bien qu'animée par un être conscient y greffant des motivations variées, la mobilité prend également place dans l'organisation et la vie des personnes. Elle caractérise les échanges, les services et s'adapte, avec des moyens associés, aux nouvelles perspectives que d'aucuns leur accolent (Deuxième partie). La protection des individus, notamment lorsqu'ils sont vulnérables, par l'effet d'un état passager ou durable (handicap, âge...) ou d'une situation considérée comme défavorable, essentiellement dans l'hypothèse ici de la conclusion d'un contrat de travail ou de consommation, représente un enjeu aussi fondamental lié au fait d'être et de demeurer mobile, sans subir de contraintes, de pressions, d'atteintes ou d'abus (Troisième partie). La famille, enfin, en tant que groupe structurant l'identité des personnes et cristallisant la plupart de leurs aspirations, connaît une mobilité qui lui est singulière parce qu'en conduit les individus à faire siens des mobiles qui les amènent à se déplacer, notamment à l'étranger pour y rechercher l'effet de droit satisfaisant (Quatrième partie), Actes du colloque des 5 et 6 novembre 2019 organisé à Rouen et au Havre par le CUREJ et le CERMUD.

07/2021

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Sciences historiques

Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France

Qui de plus français que le couturier et mécène Pierre Cardin ou le premier vainqueur du Tour de France cycliste, Maurice Garin ? Sauf que l'un et l'autre sont nés Italiens. A l'inverse, combien de Français savent que le prix Nobel de littérature de l'an 2000 a été attribué à un citoyen français - naturalisé depuis trois ans -, Gao Xingjian, né à Ganzhou soixante ans plus tôt ? Ce que la plupart de nos compatriotes savent, en revanche, c'est que la renommée de la France doit beaucoup à Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett ou Charles Aznavour. Et ceux qui s'intéressent au destin politique de ce pays ont sans doute remarqué, sans remonter plus haut que la Révolution française, que ladite Révolution n'aurait pas tout à fait été la même sans le modéré Necker ou le radical Marat - deux Suisses -, la IIIe République sans Gambetta ou Weygand, la Résistance sans Boris Vildé, du premier réseau, celui du Musée de l'homme, ou le groupe Manouchian et ses fusillés stigmatisés sur l'Affiche rouge "parce qu'à prononcer leurs noms sont difficiles"... Pour mieux connaître cet apport exceptionnel des étrangers à l'histoire de notre pays, il manquait un ouvrage comme celui-ci. Un dictionnaire regroupant aussi bien des notices "collectives" (Ecole de Paris) que des notices "communautaires" (Congolais) et, surtout, une masse de notices individuelles, d'Abbas à Zulawski, (Andrzej). Il sera, à coup sûr, pour ses lecteurs une source éclairante et vivifiante de surprises, de découvertes, d'émotions. La période choisie commence en 1789, avec la proclamation solennelle et inédite de la nation française comme principe de souveraineté, et va jusqu'à nos jours, avec Stéphane Hessel ou Marjane Satrapi. La notion "d'étranger" est prise ici au sens juridique du terme, pour éviter toute subjectivité : être né de statut étranger, en France ou hors de nos frontières, qu'on le soit resté ensuite (comme Pablo Picasso), qu'on ait obtenu sa naturalisation (comme Yves Montand), qu'on l'ait abandonnée (comme Igor Stravinsky) ou qu'on ait failli la perdre (comme Serge Gainsbourg). Les naturalisés de naissance, comme Georges Perec, ne figurent donc pas dans ce dictionnaire, non plus que les ressortissants des colonies ou des départements d'outre-mer. Tous les secteurs d'activités sont représentés, de la littérature (Emile Zola) au sport (Raymond Kopa) en passant par le monde de l'entreprise (Carlos Ghosn) et de la création sous toutes ses formes. Les notices communautaires permettent de redonner toute leur place aux obscurs et aux sans-grade, qui jouèrent leur rôle dans l'édification de l'économie comme de la culture françaises, des mineurs polonais aux maçons portugais, des musiciens de bal musette aux chanteurs de raï. L'ouvrage, qui comprend 1 186 articles (1 112 notices individuelles, 22 notices collectives, 52 notices communautaires), est précédé d'une préface de Pascal Ory, son maître d'oeuvre.

10/2013

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Histoire de France

Le Siècle des Platter. Tome 2, Le voyage de Thomas Platter (1595-1599)

On n'a pas oublié l'extraordinaire réussite sociale et intellectuelle de Thomas Platter (dit le Vieux, 1499-1582), mendiant et berger des montagnes suisses devenu imprimeur et professeur, notable de la ville de Bâle, non plus que celle de son fils Felix (1536-1614), étudiant à Montpellier, grand médecin et collectionneur. Emmanuel Le Roy Ladurie a conté leurs aventures et leurs pérégrinations dans Le Mendiant et le Professeur. A son tour, le même Felix offre un demi-siècle plus tard à son jeune frère Thomas (1574-1628) de semblables études à Montpellier et un voyage d'initiation dans le sud et l'ouest de la France, le nord de l'Espagne (ainsi que les Pays-Bas et l'Angleterre), comme lui-même l'avait fait et raconté au temps du roi Henri II. Thomas II Platter a reçu une éducation soignée et une véritable culture ; tout au long de son itinéraire, le futur médecin, excellent latiniste et bon connaisseur des Écritures, se tourne avec un égal intérêt vers l'histoire et les lettres, vers la botanique et les monuments, vers le droit et la toponymie, vers les paysages et l'économie tant rurale qu'urbaine ; les hommes, avec leurs coutumes et leurs usages particuliers d'un lieu à un autre, le passionnent plus encore. Réformé et fier de l'être, citoyen de l'une des citadelles du protestantisme européen, il est d'une ouverture d'esprit surprenante pour son époque : sa modération envers les " papistes ", son admiration (feutrée) pour les collèges jésuites et sa bienveillance pour les façons de vivre des juifs d'Avignon, sa francophilie (presque constante), son regard quasi ethnologique sur les populations rencontrées, bref son absence générale de préjugés donnent au texte qu'il rédigera quelques années plus tard une liberté de ton unique ; il réunit aussi une considérable somme d'informations et d'observations sur la France d'Henri IV (les ruines morales et matérielles de trente ans de guerres religieuses et civiles sont bien visibles). La relation du périple est d'une richesse, d'une finesse et d'une saveur telles qu'Emmanuel Le Roy Ladurie a cette fois préféré donner la parole à son héros au moyen de la traduction intégrale du texte du voyage en France du Sud et en Catalogne (traduction effectuée en commun avec Francine-Dominique Liechtenhan). En incomparable spécialiste des sociétés méridionales et en analyste de l'Etat moderne, il introduit cette œuvre et l'éclaire de notes et de commentaires abondants où trouvent à s'exercer ses talents d'historien à l'universelle curiosité. La biographie de Thomas le Vieux et celle de Felix, le récit de Thomas le jeune forment un panorama sans équivalent sur tout le XVIe et les débuts du XVIIe siècle en France et en Europe - ce second volume le prouve à l'envi -, et c'est à bon droit que l'on peut parler de " siècle des Platter " pour désigner les accomplissements de cette illustre famille bâloise.

05/2000

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Musique, danse

Symphonie n°1 (conducteur A3). en sol mineur

Méhul est peut-être, sous la Révolution, le Consulat et l'Empire, le seul compositeur français d'envergure à avoir parfaitement compris et assimilé les dernières perfections de la musique de son temps. Formé par un Allemand, puis par un Alsacien, il s'est donné pour but, lors de la composition de ses symphonies, de montrer "qu'un Français peut suivre de loin Haydn et Mozart" . Haydn reste le grand modèle de Méhul ; franc-maçon, celui-ci était membre du Concert de la Loge olympique qui commanda au maître viennois, si populaire alors en France, ses six Symphonies parisiennes. En 1807, au sommet de son art, Méhul a su assurer, au service de l'opéra comique, la réciproque fertilisation des musiques allemande et française et de son propre génie orchestral. La découverte des deux premières symphonies de Beethoven constitue alors le choc qui le conduira, en l'espace de trois années, à composer ses cinq symphonies. La première symphonie, en sol mineur, frappe d'­emblée par ce double constat : sa maîtrise formelle tout d'abord, et l'économie des moyens mis en oeuvre, remarquable chez un compositeur qu'on disait bruyant (absence des trompettes, des trombones, utilisation rare des timbales), au service d'une force expressive évidente. Le premier mouvement est un allegro de forme sonate bithématique ; le premier thème, qui laisse la part belle aux grands intervalles dramatiques et aux arpèges, contient, dans une formule d'accompagnement des basses, le matériau de base (une levée sur un tétracorde ascendant) du deuxième thème, exposé en si bémol majeur. Après le développement, c'est curieusement ce deuxième thème qui sera réexposé le premier, en sol majeur ? ; procédé d'inversion, fréquent chez Méhul, qui permet au mouvement de se clore avec toute la force dramatique du premier thème. Le deuxième mouvement est un andante dont les variations contrastées montrent tout ce que Méhul doit à Haydn. Schumann, en 1838, dira de cette symphonie : "la ressemblance du dernier mouvement avec le premier de la Symphonie en do mineur de Beethoven et des scher­zos de ces deux symphonies est remarquable" . La cinquième de Beethoven et la première de Méhul ne doivent en fait rien l'une à l'autre, ayant été composées à peu près en même temps ; si le menuet de la sympho­nie de Méhul (dont la première partie est confiée aux seuls pizzicatos des cordes) est un scherzo d'esprit très beethovenien, il n'est guère dans la lettre de la cinquième symphonie. En revanche, on comprend mieux comment le thème principal du quatrième mouvement (allegro agitato), avec sa levée de trois croches répétées, a pu frapper Schumann. Ce thème est un moto perpetuo, avec une broderie de la dominante caractéristique du style de Méhul. Le deuxième thème, plus mélodique, par sa brièveté et sa répétitivité conserve la tension dramatique qui parcourt le mouvement entier jusqu'à sa fin. François Bernard

10/2018

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Philosophie

Vénus et Prométhée. Essai sur la relation entre l’humain et la biosphère

Cet essai a deux ambitions. Il s'agit d'abord de montrer que la Biosphère n'est pas la Terre. En faisant de Gaïa une entité mixte l'ingénieur anglais James Lovelock s'est placé dans une position confortable : il n'y avait plus besoin de se demander comment la Biosphère a pu émerger sur Terre, autrement dit quelle sont les conditions qui ont rendu possible son émergence. Nous pensons au contraire que cette question est fondamentale et que la science est aujourd'hui dans une position où il devient possible d'apporter une réponse. C'est une réponse qui sera forcément théorique, et forcément à la frontière entre chimie, physique et biologie. C'est à cette frontière que nous allons faire apparaître le personnage de "Vénus" en hommage au philosophe romain Lucrèce. Vénus n'est pas Gaïa, et pourtant elle vient de Gaïa, sa mère nourricière, sa coquille. Ensuite nous allons aborder sous un certain angle la question de la relation entre l'humain et la biosphère. Nous allons concevoir l'humain de manière différentielle comme un noeud de relations avec les autres êtres vivants, et les conditions abiotiques. C'est dans cette perspective que nous allons aborder la question de sa triple responsabilité vis-à-vis de la manière dont il sculpte les caractéristiques biologiques des générations futures, vis-à-vis de la manière dont il met en danger leur existence, et finalement de la manière dont il met en danger l'existence future de la biosphère elle-même. Nous nommerons cette triple responsabilité : "Prométhée" . Au sujet de Prométhée, notre ambition est de formuler un nouvel impératif éthique : agis de telle sorte que tu prennes en compte les devoirs que tu as vis-à-vis de générations futures et de la biosphère, comme si elles pouvaient revendiquer des droits. Dans cet impératif, le temps se met d'un seul coup à fonctionner à l'envers et les générations futures peuvent se mettre à parler. L'impératif responsabilité fait donc intervenir des interlocuteurs virtuels. Nous montrons les conséquences que l'application d'un tel impératif peut avoir sur 7 points fondamentaux : croissance démographique exponentielle depuis 50 ans ; taux de disparition des espèces multiplié par cent depuis 1900 et destruction des milieux naturels ; non renouvellement des ressources naturelles ; réchauffement climatique, dont au moins une partie est anthropique ; accroissement des inégalités sociales, et concentration du capital dans des grandes entreprises mondiales ; croissance disruptive du développement bio- technologique (plus ce développement augmente, et moins il y a de contrôle théorique et scientifique sur ce qui se développe) ; instabilité politique internationale conjuguée à la prolifération nucléaire. Si on suit notre impératif, aucune de ces questions ne peut plus être laissée sous la seule responsabilité de la main invisible des tenants d'une économie libérale. Elles sont à présent sous le rétrocontrôle virtuel des générations futures et de la biosphère qui revendiquent leurs droits à travers nous.

02/2019

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Critique littéraire

La Bible d'Amiens ; Sésame et les lys. Et autres textes

John Ruskin (1819-1900) occupe une place importante et singulière dans l'Angleterre du XIXe siècle. Il commença sa carrière comme critique d'art, en défendant notamment Turner et les préraphaélites, avant de s'intéresser à l'économie politique et aux réformes sociales que rendait indispensables à ses yeux l'industrialisation de son pays. Sur certains points, comme la dénonciation du risque de changement climatique en raison des activités humaines, Ruskin fut d'une étonnante clairvoyance. Sa prose enthousiaste, parfois vindicative, souvent surprenante, garde aujourd'hui une force de conviction intacte. Proust découvrit l'œuvre de Ruskin en 1899 et consacra sept années de sa vie à l'étudier. Il voyagea sur les traces de l'écrivain anglais, à Venise, Padoue, Rouen, Amiens et Abbeville. Il écrivit plusieurs articles pour faire connaître aux lecteurs français ce penseur qui le fascinait. Et, surtout, il s'employa à traduire deux livres de Ruskin : La Bible d'Amiens, cathédrale historique et littéraire édifiée à la gloire de celle d'Amiens ; Sésame et les Lys, qui réunit deux conférences de Ruskin, l'une sur la nécessité fondatrice de la lecture dont il déplore, déjà, la désaffection chez les Anglais, et l'autre sur la place de la femme dans une société en pleine mutation. Grâce à Ruskin, Proust put réfléchir à de nombreux thèmes qui vinrent ensuite nourrir l'écriture de À la recherche du temps perdu. Le rôle de la mémoire, l'influence néfaste de l'habitude, la vacuité de la vie mondaine, la passion pour la peinture et pour l'architecture religieuse, le goût pour l'étymologie des noms de lieux, l'envie de voyager à des fins esthétiques et culturelles, la nécessité pour l'artiste d'adopter une stricte discipline de travail : tous ces éléments du roman proustien se trouvent déjà chez Ruskin. Les discussions du Narrateur avec le peintre Elstir, son voyage à Venise, sa contemplation attentive de l'église de Balbec ou de celle de Combray sont autant de sujets, parmi d'autres, dont on trouve une trace dans les travaux ruskiniens de Proust. De nombreux personnages du roman partagent des traits de caractère avec Ruskin. Et même le style de l'écrivain, avec ses phrases sinueuses et poétiques, montre quelques points communs avec celui du penseur britannique. Plus précisément, les deux traductions furent pour Proust l'occasion d'une véritable confrontation avec la pensée de Ruskin. Grâce aux notes abondantes qui accompagnent son travail, Proust crée une sorte de dialogue avec son aîné, et met en œuvre ce principe qu'il décrit clairement dans la préface de La Bible d'Amiens : « Il n'y a pas de meilleure manière d'arriver à prendre conscience de ce qu'on sent soi-même que d'essayer de recréer en soi ce qu'a senti un maître. » Ainsi, les travaux ruskiniens de Proust peuvent être vus, en quelque sorte, comme ses « années d'apprentissage ».

04/2015

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Ecrits sur l'art

Langages tissés

Au cours des dernières années, le travail artistique d'Isabel Carvalho a continuellement réuni pratiques plastiques et pratiques d'écriture. Il y réside une forte composante de recherches qui croisent les approches scientifiques et spéculatives comme méthodologie. En 2017, elle a notamment monté un projet de revue intitulée Leonorana qui déploie à l'occasion ce type d'explorations. Ce qui intéresse principalement Isabel Carvalho, c'est d'établir des relations significatives entre la pratique de l'art contemporain, le langage, l'économie, la politique et la sexualité. Solidement entrelacés, ces points se manifestent différemment au gré des occurrences formelles et spatiales. Nourrie par des références croisées, Isabel Carvalho questionne des espaces du réel. Héritière d'une certaine tradition portugaise issue d'une forte relation entre les arts plastiques et le format livresque, le texte, la lecture, l'écriture sont aux fondements de sa recherche. Elle aime penser alors l'agencement de ses travaux en relation avec le contexte dans lequel ils se déploient. A partir de l'histoire du centre d'art Le Lait, Albi, hébergé dans une ancienne bibliothèque de la ville - précédemment demeure de l'Amiral de Rochegude dès 1787 -, Isabel Carvalho a imaginé pour l'exposition "Langages tissés" une série de pièces inédites qui propose de nouer son travail sur le langage avec la singularité d'Albi et de cet hôtel particulier. Elle s'est tout particulièrement intéressée à son ancien propriétaire, Henri Pascal de Rochegude et à sa passion pour la littérature. Rompu aux études philosophiques et sociales, Rochegude se retira de son mandat de maire d'Albi et de la vie publique à l'âge de 58 ans. Sa bibliothèque personnelle contenait une grande variété d'ouvrages dont quelques uns, jugés subversifs, furent brûlés en 1834 par les héritiers de la famille, ce afin de lui assurer des obsèques religieuses. Isabel Carvalho a exploré le contenu de cette bibliothèque en s'intéressant à l'existence de ces ouvrages interdits, notamment celui d'un auteur italien dont elle a retrouvé la trace, Gianfrancesco Straparola, avec son plus célèbre recueil de contes de fées grivois et fantastiques, intitulé Les nuits facétieuses. A partir de cette lecture, elle s'est intéressée à une autre référence italienne qu'elle convoque comme antithèse à Straparola, à savoir Urania de Giulia Bigolina, sorte de roman qualifié de proto-féministe qui, au travers de la prose et de la poésie, offre un contrepoint à la représentation féminine volontairement misogyne que l'on trouve chez Straparola. Ces deux références, datant toutes deux du 16e siècle, ont chacune eu une importance dans l'histoire de la littérature et celle de leur genre. C'est précisément en tissant des liens avec les formes langagières que l'artiste a construit une série de réponses formelles s'appuyant sur ces deux références littéraires et leur potentiel expérimental à leurs époques.

10/2022