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Vaughan Roberts

Extraits

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 3 : Le guêpier macédonien

Janvier 1917. Les ordres de Paris sont formels : il faut tenir le front de Salonique, résister. Que la péninsule des Balkans tombe aux mains de l'ennemi, c'en est fini de la route maritime vers Alexandrie, Suez et les Indes. Un enjeu primordial pour les stratèges, une aberration pour les poilus d'Orient, toujours sur la brèche, privés de courrier, de perm's, harassés par de vaines escarmouches et par les maladies, harcelés par des Turcs et des Bulgares jusqu'au-boutistes. En mer, les Allemands se font plus menaçants. Au débouché de l'Adriatique, un sous-marin attaque les renforts alliés en route pour Salonique. Les bleus se noient par dizaines, avant même d'avoir pu combattre. Rescapée du naufrage, infirmière aussi belle qu'héroïque, Carla survit pour l'amour de Paul Raynal, le soldat du génie qui occupe ses pensées et qui l'attend là-bas. Mais la guerre n'a que faire des sentiments. A Monastir, les jeunes gens se manquent de peu. Paul a dû partir pour le mont Athos, un repaire de royalistes grecs. Aux abords du pic vertigineux, ces derniers continuent à faire parler la poudre et à ravitailler secrètement les Allemands. À peine sa mission accomplie, Paul est envoyé en Macédoine, l'un des secteurs les plus exposés, où il retrouve ses premiers compagnons d'armes. Trois années de guerre ont mûri ces hommes de bonne volonté, ces enfants soldats passés du village natal à l'enfer des combats, de la douce France à la Mère patrie : Paul Raynal le natif du Quercy, Vigouroux le zouave de Limoux, Duguet l'artilleur niçois - mais aussi Leleu le Dunkerquois, les nord-africains Rosario et Ben Soussan, Mikaël l'andartès, Robert Soulé le mennonite de Belfort, et André Schuster le bûcheron d'Orbey. Tous ces braves savent désormais qu'ils sont liés à ces heures de gloire et de sang : la bataille de Larissa et la reddition des armées royalistes, la destitution du roi Constantin pour germanophilie et son départ en exil sur son yacht, l'incendie meurtrier du quartier juif de Salonique, les mutineries des soldats russes gagnés par les idées révolutionnaires, les raids de la Main Noire. L'Histoire se lait sous leurs yeux et c'est eux qui la font bon gré mal gré. L'Histoire on s'en souvient, les hommes on les oublie...

06/2004

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Religion

La famille. Enjeux pour l'Eglise

Je veux souligner l'importance centrale de la famille" , clame haut et fort le pape François (Laudato Si' 213). Certes, les milieux éducatifs potentiels sont divers. Aucun d'eux ne saurait toutefois remplacer "le lieu de la culture de la vie" (Jean-Paul II) qu'est la famille. Par suite, point de véritable culture de la vie sans authentique culture de la famille. Or, cette dernière "aujourd'hui est dépréciée, elle est maltraitée, et ce qui nous est demandé, c'est de reconnaître combien il est beau, vrai et bon de former une famille (...) de mettre en évidence le lumineux plan de Dieu sur la famille (...) avec une pastorale intelligente, courageuse et pleine d'amour" (François, Adresse aux cardinaux, 20 février 2014). A l'évidence, la réflexion des deux Synodes des Evêques successifs sur la famille s'inscrit pleinement au coeur de l'écologie humaine intégrale que le successeur de Pierre appelle de ses voeux. Manifester le lumineux plan divin sur la famille, tel est l'objectif que vise à servir, humblement mais résolument, le présent volume, préfacé par S. Exc. Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse. Dans leur diversité, les apports de ce livre s'inscrivent dans le souffle de la réflexion chrétienne sur la famille. Avons-nous conscience que l'union de l'homme et de la femme est le plus beau chef-d'oeuvre de la Création ? Si un tel chef-d'oeuvre est fragile, nous ne le savons que trop, cela ne saurait lui enlever sa qualité de chef-d'oeuvre : "Homme et femme, Il les créa" (Gn 1, 27). La beauté et la fragilité de ce don engagent d'autant plus notre responsabilité. Puissent les Actes de la Session interdisciplinaire La Famille : enjeux pour l'Eglise qui s'est tenue les 5 et 6 janvier 2015 à l'Institut catholique de Toulouse honorée des contributions hautement qualifiées du Secrétaire du Conseil pontifical pour la Famille, Mgr Jean Laffitte, ainsi que de Mgr Tony Anatrella, expert au Synode d'octobre 2014, et de Mgr Olivier de Germay, évêque d'Ajaccio, offrir un apport solide aux lecteurs désireux de cultiver le sens de la vérité sur le don mutuel de l'homme et la femme dans l'amour, et sur la famille. P. Etienne Richer

09/2015

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Sciences historiques

Tous les personnages sont vrais

A 11 ans, condamné à mort par les médecins, je lis " Le Comte de Monte-Cristo " et je survis. J'y vois un rapport de cause à effet. Entre 11 et 20 ans, j'écris onze pièces de théâtre dont aucune n'est jouée. Je ne désespère pas. A 19 ans, je suis rédacteur en chef du journal d'un mouvement de jeunesse. Je ne trouve pas cela normal. A 20 ans, je vis mon premier amour, ce qui me semble cette fois d'une extrême logique. A 22 ans, je publie mon premier livre mais entre aussitôt au sanatorium pour une tuberculose. Ce donnant-donnant ne me satisfait pas. A 26 ans, je suis l'un des trois créateurs, à la radio, de " La Tribune de l'histoire ". L'émission durera quarante-six ans. Je n'en suis pas encore revenu. A 29 ans, la télévision s'offre à moi avec " La Caméra explore le temps ". Elle dure dix ans. On la supprime en plein succès. A 44 ans, on m'invite à parler seul devant une caméra. " Alain Decaux raconte " dure vingt ans. J'attends la chute. Elle ne vient pas. Je m'occupe comme je peux : je publie 68 volumes. En 1968, on joue - enfin - ma première pièce. En 1975, j'écris " Le Cuirassé Potemkine " pour Robert Hossein. Le bon peuple y court. Dix autres pièces suivront. En 1976, la Faculté me retombe dessus : double pontage coronarien. Je m'en sors. N'ayant jamais enseigné, je livre un combat pour que l'histoire retrouve sa place dans le cycle élémentaire dont on l'avait chassée. Je le gagne. En 1979, je suis élu à l'Académie française. Mes amis estiment que j'ai trop de chance. Ils ont tort : en 1987, nouveau pontage, beaucoup plus grave que le premier. Je reste en vie mais ce n'est pas ma faute. Je n'ai jamais songé à entrer dans un gouvernement. On me fait ministre malgré moi. Deux cents ans après la naissance d'Alexandre Dumas, mon idole, je le reçois au seuil du Panthéon. Je décide enfin de publier mes mémoires et de tout dévoiler de ma vie secrète. Toute chance en ce monde, dit-on, se paie par son contraire. Au lecteur de juger si je n'en suis pas un exemple parfait.

03/2005

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Economie

RAPPORT MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN 1998

Au cours du XXe siècle, la consommation mondiale a augmenté à un rythme sans précédent, pour avoisiner les 24000 milliards de dollars en 1998. Cette progression est une des données de l'histoire de ce siècle. Aujourd'hui les consommateurs vivent dans une abondance inédite et pourtant, plus d'un milliard de personnes sont les laissés pour compte de cette explosion de la consommation. En outre, cette expansion de la consommation entraîne son lot de problèmes : inégalités, pressions sur l'environnement et conséquences sociales négatives découlant de la surenchère des dépenses. La mondialisation diffuse des produits nouveaux sur des marchés nouveaux dans le monde entier, ce qui crée de nombreuses opportunités, mais aussi de nouveaux besoins concernant la sécurité des produits et l'information du consommateur. Ces tendances obscurcissent les perspectives du développement humain. Le rapport mondial sur le développement humain 1998 étudie les défis que devront relever tous les individus et tous les pays s'ils veulent instaurer les modes de consommation plus propices à la protection de l'environnement plus équitables socialement, qui soient à même de satisfaire les besoins essentiels de tous et de préserver la santé et la sécurité du consommateur. Ce rapport comprend une contribution spéciale de John Kenneth Galbraith, qui a écrit il y a quarante ans un ouvrage qui a fait date. L'Ere de l'opulence, traitant de la richesse privée et de la misère publique. Lorsque M. GALBRAITH se penche de nouveau sur la question aujourd'hui, c'est pour observer que, loin de s'être atténués, les contrastes se sont au contraire accentués. Et qu'ils sont aggravés par la misère privée et la dégradation de l'environnement. Ce Rapport mondial sur le développement humain 1998 a été élaboré par une équipe d'économistes éminents et de spécialistes renommés des questions de développement, placés sous la direction de Richard Jolly, conseiller spécial de l'administrateur du PNUD et de Sakiko Fukuda-Parr, qui est à la tête du bureau du Rapport mondial sur le développement humain. Le comité des consultants était quant à lui formé de Anil Agarwal, Galal Amin, Sudhir Anand, Graciela Chichilnisky, Allen Hammond, Bruce Hutton, Martin Khor, Michael Lipton, Emily Matthews, Norman Myers, Theodore Panayotou, Charles Perrings Robert Prescott-Allen, Juliet Schor, Amartya Sen. Anuradha Seth, Vandana Shiva, Frances Stewart. Herbert Wulf, Simon Zadek et Mahhub ul Haq qui est à l'origine du Rapport mondial sur le développement humain.

09/1998

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N° 201 sept 1969

Giuseppe Ungaretti, Vermeer Jean Tardieu, Figures et non-figures Jean Follain, Poèmes Jacques Boudillet, L'express de Cracovie Pierre Pachet, Confession Dora Vallier, Art, anti-art et non-art Claude Esteban, De la sculpture et de quelques objets Roger Nimier, Une étude sur Marcel Aymé Chroniques : Peter Brooks, Nouvelle critique et critique nouvelle aux Etats-Unis Henri Thomas, Jean Follain : ciel appris, ciel vivant Jean Blot, Henri Thomas Michel Gresset, Un Faulkner féerique Maurice Pinguet, Le Nô et la scène du désir Dominique Noguez, Prenez garde au cinéma Notes : la poésie : Pierre Chappuis, Voir, par Pierre Torreilles (Le Seuil) Alain Bosquet, Neige exterminatrice, par Christian Bachelin (Guy Chambelland) Notes : littérature et essais : Jean Follain, Monplaisir... En Histoire, par Paul Morand (Gallimard) Michel Léturmy, La Foudre de Dieu, par Marcel Moré (Gallimard) Jean Blot, L'aventure d'un pauvre chrétien, par Ignazio Silone (Calmann-Lévy) Jean Duvignaud, Cent mille provinciaux au XVIIe siècle, par Pierre Goubert (Flammarion) Roger Judrin, Vie de Lavoisier, par Léon Velluz (Plon) Michèle Pirazzoli-t'Serstevens, Claudel et l'univers chinois, par Gilbert Gadoffre (Gallimard) Notes : romans français : Jean Blot, La deuxième mort de Ramón Mercader, par Jorge Semprun (Gallimard) Lionel Mirisch, Creezy, par Félicien Marceau (Gallimard) Willy de Spens, Printemps au parking, par Christiane Rochefort (Grasset) Patrick de Rosbo, Le corps, par Dominique Rolin (Denoël) Lionel Mirisch, La Façade et autres miroirs, par Georges Piroué (Denoël) Notes : romans étrangers : Claude Michel Cluny, Mémoires d'un Italien, par Ippolito Nievo (Librairie Klincksieck) Jean-Claude Schneider, Un fils dévoyé, par Renate Rasp (Gallimard) Notes : les arts : Renée Boullier, L'art et la musique (Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux) Notes : les spectacles : Robert Abirached, Les Dialogues, de Ruzante (Théâtre des Nations) ; La Moscheta, de Ruzante (Théâtre du Huitième) ; Odipe-Roi, de Sophocle (Mai de Malakoff) Claude Michel Cluny, La Femme infidèle, de Claude Chabrol Lu et vu : Georges-Emmanuel Clancier, Signatures de l'espace, par Raymond Datheil (Caractères) Claude Michel Cluny, Poésie et prose, d'Edwin Muir (Seghers) Jean Grosjean, Le mythe de l'éternel retour, par Mircea Eliade (Gallimard) Alain Clerval, Le Jéroboam, par Didier Martin (Gallimard) Willy de Spens, Comprenne qui pourra, par Roger Bésus (Plon) Jean Grosjean, Quatrième Festival international du film militaire (Versailles) Dominique Noguez, Thérèse et Isabelle, de Radley Metzger.

09/1969

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Cinéma

Philippe Torreton

Pour beaucoup, les histoires sont écrites. Plus rares sont ceux qui réinventent leur destin. Philippe Torreton est de ceux-là. L'enfant né au milieu des années soixante à Rouen, d'une mère institutrice et d'un père employé d'une station-service, est un jour devenu le grand comédien que nous connaissons. Au cours de sa jeunesse, le collégien se montre plutôt timide, réservé. L'inscrire à un stage de théâtre organisé par son établissement scolaire l'aiderait peut-être à se désinhiber... L'expérience se révèle déterminante, une ferveur dévorante s'empare de l'adolescent, ne le quittera plus. Cet ouvrage est agrémenté d'entretiens exclusifs, le comédien se livre en toute simplicité et dévoile comment le gamin qui n'osait envisager une carrière artistique, s'est retrouvé littéralement happé par le souffle de la passion puis propulsé dans la spirale d'une irrésistible ascension. En 1987, Philippe Torreton passe le concours d'entrée du Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il va fréquenter les classes de Catherine Hiegel et Daniel Mesguich. En 1990, il entre à la Comédie Française comme pensionnaire. Il en devient sociétaire en 1994. Mais comment retracer les débuts de la carrière de l'acteur normand sans évoquer sa rencontre avec Bertrand Tavernier ? Cette collaboration avec l'immense metteur en scène contribuera à la naissance de sa carrière cinématographique. Philippe Torreton recevra le César du meilleur acteur pour son rôle dans Capitaine Conan en 1997. Quand on demande au comédien quelles sont les personnalités qui l'ont le plus marqué, il hésite, elles sont si nombreuses ! Après une brève réflexion, le quinquagénaire confie : " Je pense à Bob Villette de la Compagnie errante, à mes professeurs au Conservatoire puis au Français. A Daniel Mesguich mais aussi à Antoine Vitez qui m'a engagé à la Comédie Française. A Bertrand Tavernier pour le cinéma et sans doute à Jeanne Moreau, Claude Rich et Jean-Claude Brialy pour les acteurs... " Philippe Torreton porte un regard sur son époque mais se confie également sur ses hobbies, ses projets, ses espoirs... Un artiste dont le talent n'a d'égal que l'humilité. Un homme capable de relever tous les défis, celui de passer du rôle de Cyrano à celui de Napoléon, de Robert III d'Artois dans les Rois maudits à celui d'Hamlet de Shakespeare, un comédien sans frontières qui n'a pas fini de nous étonner !

02/2019

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Beaux arts

Comment regarder l'art au XXe siècle. Les avant-gardes

Ce guide propose d'aborder les avant-gardes de la première moitié du XXe siècle, soit les démarches artistiques qui, au-delà de leur diversité, marquent une rupture ouverte vis-à-vis de l'art institutionnel et de la société où elles naissent. Durant cette période, traversée par les deux guerres mondiales, une nouvelle génération d'artistes remet en cause la figuration - le Carré noir sur fond blanc de Malevitch (1915), première oeuvre suprématiste, constitue un tournant vers l'abstration absolue - et jusqu'à la notion même d'oeuvre d'art - en signant la Fontaine (1917), Marcel Duchamp entreprend la désacralisation de l'oeuvre d'art, élevant un urinoir à ce rang. Ils s'agit d'artistes en rebellion, clairement inscrits dans le champ politique (George Grosz), qui s'affranchissent des canons picturaux (Pablo Picasso), repensent la couleur et la lumière (Robert et Sonia Delaunay), se rapprochent de l'art primitif (Matisse), s'attachent aux thèmes de leur temps (dénonciation de la guerre et du nazisme chez Otto Dix, solitudes urbaines chez Edward Hopper). Si l'expressionnisme (fauvisme en France, Die Brücke en Allemagne) s'élève contre l'immobilisme de l'art académique, l'idée même d'espace pictural est totalement renouvelée par le cubisme, tandis que le futurisme s'intéresse au dynamisme des images. Ces recherches multiformes, des " papiers collés " de Braque à l'" automatisme psychique pur " préconisé par Breton dans son Manifeste du surréalisme (1924), en passant par l'expérience politique du Bauhaus, école d'architecture et d'art dirigée par Walter Gropius (1919-1933), sont autant de reflets d'un siècle en mutation. Ce livre propose d'aborder les avant-gardes du xxe siècle à travers trois axes. Les différents mouvements artistiques sont décrits dans le premier chapitre, de l'Art nouveau à l'art concret en Europe, en passant par le japonisme, la Section d'or, De Stijl ou le muralisme ; le deuxième établit une " géographie de l'art " , mettant en avant des villes européennes et américaines particulièrement actives au cours de cette période ; le troisième, enfin, présente 59 artistes marquants, d'Alexandre Archipenko à Grant Wood, mais aussi Marc Chagall, Frida Kahlo, Man Ray ou Chaïm Soutine. La circulation entre les différents courants et artistes est facilitée par des renvois à d'autres articles, mentionnés à la fin des fiches techniques très détaillées. Un index complète cet ensemble.

04/2018

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Histoire de France

La victoire, c'est le sacrifice

Bien avant d'être connu comme le "Bison" du réseau de résistance Alliance, fondé par Marie-Madeleine Fourcade, Alfred Jassaud était un jeune bourgeois, scout "Coeur Vaillant", féru d'histoire, de poésie, de théâtre, et de littérature classique. Il a laissé à sa famille cinq carnets emplis de ses impressions datées, où rêves, colères, et illusions déçues, se succèdent selon les périodes de sa courte vie. De l'âge de dix-sept ans (2 mars 1937) jusqu'à la veille de ses vingt-deux ans (29 août 1942), il se raconte sans ménagement, oscillant entre sa foi en Dieu, parfois jusqu'au mysticisme, son éternel manque d'amour féminin, et un insatiable besoin d'héroïsme patriotique. Des réflexions fortes sur les femmes, la mort, la politique, ou la religion, côtoient des rendez-vous festifs ou des sorties amicales de loisirs divers, escalade, plongeon, randonnée... Régulièrement, il s'autocritique, mûrissant au gré des carnets où les phrases radicales, racistes, violentes du début font place à des morceaux de philosophie poignants, à force de rencontres et de séjours à l'étranger. Certaines de ses idées auraient peut-être pu éviter bien des conflits... Grand poète, épris de culture, il publiait, dès dix-sept ans, des textes dans le journal "Les Echos". Il nous fait découvrir dans ces écrits qu'il laisse à la postérité, beaucoup de détails sur l'histoire de la France et de la grande lignée de héros dont ses descendants peuvent être fiers. Il serait certainement devenu un grand journaliste. La guerre en a décidé autrement. "Je n'en peux plus. Je suis à l'étroit. J'en ai assez de mener cette vie d'imbécile. Je suis foutu si je continue à vivre normalement. Il me faut du danger, la vie dure, âpre, difficile, la souffrance, vivre sauvagement pour un Idéal : Dieu - La France". Alors qu'il servait la résistance et qu'il était devenu Agent Principal de Renseignements pour la zone Normandie, il a été arrêté le 19 septembre 1943 avec des papiers au nom de Robert Darsac. Emprisonné, torturé, il sera exécuté, avec ses amis membres du réseau Alliance, au champ de tir de la caserne d'Heilbron en Allemagne, le 21 août 1944. Son Idéal était de servir et de mourir pour la France. Il est mort en héros. Sa devise : A bloc ! La phrase que l'histoire retiendra de lui : "La victoire, c'est le sacrifice" !

04/2015

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Poésie

Antidictionnaire des couleurs

La poésie tout autant que la peinture est pour Pierre Mabille une théorie des couleurs. Mais une théorie foisonnante, mouvante, pleine de bleus. On avance dans ce livre entre images et mots - mais les uns sont les autres et vice versa - avec "la lenteur vivante de ces glissements" colorés, avec un art du décalage, de la variation, comme une douleur qui se déplace. Mabille traverse les petits tableaux du quotidien, fait miroiter les détails, les reflets, les objets communs. Autant de poèmes nécessaires comme des bulles fragiles, comme une buée de souvenirs, juste un souffle, une exhalaison. Brefs moments, brefs "poems" happés, au passage : attrapés au vol. Textes qui viennent toucher le monde par les couleurs, à la façon des aveugles qui touchent le visage de l'autre pour le reconnaître, en petites touches, et sans avoir l'air d'y toucher. On glisse dans cette "étendue fatiguée de lumières perdues" : c'est vintage, sentimental, désaturé, ça sonne pop désabusée. Il y a la tonalité de ceux qui savent que le monde ne sera jamais gagné, l'affection des losers à la Brautigan, le petit pas de côté, la pirouette, l'ironie légère et un peu triste des gars perdus dans une époque et des vêtements trop grands. Ceux qui fantasment sur Robert Mitchum mais n'ont pas grand-chose sinon des vieilles photographies, un peu de distance, des orages et des périphériques. Et puis l'oubli, beaucoup d'oubli, beaucoup de nuits. Cet Antidictionnaire des couleurs est une collection d'instantanés poétiques qui se succèdent dans un dégradé de couleurs nostalgiques et joueuses, frondeuses et graves, entre le remord, la tendresse et la joie. Chaque couleur porte mille définitions, mille variations du monde, dans leur porosité, leur contagion, leurs contradictions. Glisser d'un jour à l'autre de sa vie est une alchimie, un mélange permanent, une recherche hasardeuse de solution d'équilibre, mais tout coule en permanence dans un flux de mosaïque. Tout au long de ce mélange d'images et de mots kaléidoscopiques, vous croiserez des joueurs de basket, des mouettes sur écran géant, des formulaires administratifs, des groupes de heavy metal, des chats dans le jardin, des femmes endormies, des stations service, des nuages très rapides et d'autres super lents, des touristes anglaises, des tableaux de Claude Monet... et que l'on puisse extraire des pigments bleus des tournesols à drapeau, vous le saviez ?

11/2020

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Ethique

Revue d'éthique et de théologie morale Hors-série, Août 2022

Marc Feix, Frédéric Trautmann _ Introduction I. Les droits humains et les questions de société Bruno-Marie Duffé _ Les droits humains : une mémoire blessée et un espoir d'humanité Mattias Guyomar _ L'universalité des droits de l'Homme Alfonso de Salas _ Le Conseil de l'Europe et les droits de l'Homme Valentine Zuber, & Hans Joas _ Les droits de l'Homme sont-ils d'origine religieuse ? René Heyer _ Droits de l'Homme : des déclarations critiquables ? Peter G. Kirchschläger _ Qu'est-ce que les droits de l'Homme ? Comment les justifier ? Elke Mack _ Comment les droits de l'Homme peuvent-ils être (re)fondés aujourd'hui ? Mgr Luc Ravel _ Le Christ, notre théologie II. La notion de dignité humaine Sylvie Barth, Anne Buyssechaert, Talitha Cooreman-Guittin _ Se marier : un droit universel refusé par l'Eglise catholique aux personnes avec une déficience intellectuelle ? Branka Gabric _ Le droit à la santé des personnes atteintes de maladies chroniques à l'heure de la pandémie Johannes Ludwig _ De la dignité de l'homme à la dignité de la création ? Perspectives en politique internationale Iuliu-Marius Morariu _ La dignité humaine dans les autobiographies spirituelles de l'espace orthodoxe du xxe siècle Eric Nzeyimana _ La dignité humaine comme implication morale de la notion de personne chez Robert Spaemann Benedikt Rauw _ Comment la dignité est-elle universalisable ? La contribution de Christine Korsgaard à la solution d'un problème kantien Dominik Ritter _ Que peut-on apprendre des multiples critiques des droits de l'Homme ? Inocent-Mária Vladimír Szaniszló, op _ Un grave manquement à la dignité humaine des travailleurs migrants d'Europe de l'Est lors de la première vague de la pandémie de coronavirus III. Nouveaux problèmes, nouveaux regards, nouvelles méthodes Matthias Bahr _ Une perspective d'éducation religieuse Kyong-Kon Kim _ La liberté de conscience, de religion et d'expression dans les milieux scolaires alsaciens Marie-Aleth Grard _ L'universalité des droits humains à partir de Joseph Wresinski Jörg Lindenmeier _ Les étudiants en tant que " leaders transformateurs " de l'avenir Etienne Grieu, sj _ Revisiter les droits humains à partir de la priorité au plus pauvre Marie-Jo Thiel _ Les pratiques de l'Eglise catholique sont-elles conformes aux droits humains ? Marianne Heimbach-Steins _ L'exigence d'inclusion des droits de l'Homme et la position de l'Eglise à l'encontre des minorités sexuelles Frédéric Trautmann _ Du rêve à la réalité : la charité au service de l'amitié sociale

09/2022

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Art contemporain

Palais de Tokyo Magazine N° 33 : Réclamer la Terre. Edition bilingue français-anglais

Les relations des êtres humains à leurs environnements sont au coeur des préoccupations intellectuelles contemporaines parmi les plus stimulantes, en ce qu'elles remettent en cause le socle idéologique qui a fondé nos manières de faire et de penser. C'est à une fusion d'enjeux essentiels que nous engage l'actualité écologique : politiques, économiques, scientifiques, moraux, sociétaux ; et bien sûr, esthétiques. Cette saison d'expositions au Palais de Tokyo, "Réclamer la terre" (du 15 avril au 4 septembre 2022), se fait l'écho de toutes ces questions et convoque les liens entre le corps et la terre, la disparition de certaines espèces animales et végétales, la transmission de récits et de savoirs minorisés, mais aussi les esprits, les énergies biologiques, l'agriculture, le jardinage. Renouant volontiers avec le spirituel, l'émotionnel et les affects, les propositions des artistes présentées à cette occasion et dans ce numéro du magazine PALAIS poétisent des enjeux parfois graves et résonnent d'une énergie positive, vivante. Au sommaire de ce numéro : un ensemble consacré aux artistes de l'exposition "Réclamer la terre" avec un texte introductif de Daria de Beauvais et les contributions spéciales de Abbas Akhavan (avec un texte de Marina Roy), Huma Bhabha, D Harding, Kate Newby, Daniela Ortiz, Yhonnie Scarce, des entretiens avec asinnajaq (par Candice Hopkins), Sebastián Calfuqueo (par Léuli Eshraghi), Solange Pessoa (par Liz Munsell), Tabita Rezaire et Yussef Agbo-Ola (par Daria de Beauvais), Thu-Van Tran (par Daria de Beauvais) et Judy Watson (par Hetti Perkins) ainsi que les textes de Mylène Ferrand sur Megan Cope et de Katrina Lewis, Natasha Lewis et Elizabeth A. Povinelli à propos du Karrabing Film Collective ; des essais d'Emanuele Coccia, Arturo Escobar, Léuli Eshraghi, Béatrice Josse, Ariel Salleh, ainsi qu'une conversation entre Barbara Glowczewski et Elizabeth A. Povinelli. Et aussi : une contribution textuelle et visuelle d'Hélène Bertin et César Chevalier, des essais de Pip Wallis sur l'oeuvre de Mimosa Echard, de Patrick Chamoiseau sur le travail de Laura Henno, d'Adélaïde Blanc sur le Jardin aux habitant·e·s de Robert Milin, des poèmes de Jeanine Leane en lien avec l'exposition de Jonathan Jones, ainsi que des interviews d'Aïcha Snoussi (par Cédric Fauq) et d'Etel Adnan et Hala Wardé (par Yves Michaud) à propos du projet A Roof for Silence.

04/2022

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Thèmes picturaux

Couleurs de Loire

"Couleur du ciel, couleur de Loire, la mare était dans l'herbe comme une éclaboussure du ciel". Maurice Genevoix : La Boite à Pêche. Curieuse appellation de couleur : La Loire en effet, plus que tout autre fleuve passe par une vaste gamme de teintes, allant de l'argenté au lilas, selon la couleur du ciel et selon le moment du jour. (Dicos point virgule, Le Seuil) Unique ! la Loire comme vous ne l'avez jamais vue. Plus de cent peintres, poètes et écrivains ! Plus de 70 reproductions en couleurs, Des tableaux inédits, notamment ceux de Maurice Genevoix ! La Loire et ses affluents ont inspiré d'innombrables artistes, peintres, écrivains et poètes qui ont fréquenté ses rives. Ils ont été séduits par ses aspects pittoresques : villes au bord du fleuve, activités des bords de Loire... Ils ont souvent peint ou écrit sur la Loire. C'est ce que révèle ce beau livre. Rieuse, épanouie, sablonneuse, ample et magnifique... la LOIRE, miroir de l'âme les a inspirés. La Loire sous les regards croisés de Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Nicolas Mecheriki, Henri-Joseph Harpignies, Francis Picabia, Prosper Barbot, Charles Le Roux, Claude Rameau, Louis-Robert Antral, Jean Fouquet, Jean-Albert Gorin, Théodore Rousseau, Léon Eugène Dambeza, Maxime Maufra, Jean Commère, Louis Dupont, Maurice Loirand, Richard Boutin, Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Eugène Delacroix, Prosper Barbot, William Turner, Emmanuel Lansyer, Eugène Prévost-Messemin, Olivier Debré, Roger Toulouse, Paul Fachet, Maxime Maufra, Jacques Lefebvre, Jacqueline Cailliau, Bernard Lorjou, William Turner, Balitran, Jacques Villon, Thomas Aignan Desfriches, Louis Joseph Soulas, Jacques Poirier, Nicolas Chapuy, Jeanne Champillou, Jacques Ousson, Johan Barthold Jongkind, Jean-Pierre Houel, Emmanuel Lansyer, Paul Désiré Trouillebert, Edouard Debat-Ponsan, Stephano Della Bella, Pierre-Antoine Demachy, Justin Ouvrié, Lambert Doomer, Jean Zaccheo, Stephano Della Bella, Denise Bruneau, Ferdinand Perrot, Charles Péguy, Marguerite Cécile Albrecht, Louis Aragon, Germain Audebert, Paul Badin, Honoré de Balzac, René Bazin, Maurice Bedel, Joachim du Bellay, Adam Billaut, Lucien Bodard, Michel Bondu, Roger Bonhomme, Jacques Branger, Marcel Bréchet, Francine Caron, Paul Fort, Hervé Guerlin, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Maurice Genevoix, Victor Hugo, Max Jacob, Henry James, Jean-Marie Laclavetine, Jacques Lacarrière, Jean de La Fontaine, Jules Lemaître, Géo Norge, Pierre de Ronsard, Mme de Sévigné, Emile Souvestre, André Spire, Jules Vallès, André Turquet, Hubert Tillay, Francis Viélé-Griffin, Alfred de Vigny, Arthur Young.

04/2022

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Biographies

Journal Des Goncourt. Deuxième série, Tome 2

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023

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Biographies

Journal Des Goncourt. Tome 2

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023

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Romans historiques

Les eaux de la colère

Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Alexandrie, 1883. Un navire marchand en provenance de Calcutta arrive dans le port de la cité égyptienne. Outre sa cargaison d'étoffes, il transporte un dangereux passager clandestin, invisible à l'oeil nu : le microbe du choléra. Depuis Paris, Louis Pasteur dépêche sur place un groupe de jeunes scientifiques chargés de découvrir le microbe avant le Dr Robert Koch (le chercheur allemand qui a identifié l'année précédente le bacille de la tuberculose), lequel a également rejoint Alexandrie. Il en va de l'honneur de la France. L'équipe se compose de Louis Thuillier, d'Emile Roux et du vétérinaire Edmond Nocard, accompagnés de Marcus, leur assistant. Selon les instructions de Pasteur, ils installent leur laboratoire dans l'enceinte de l'Hôpital européen et se mettent au travail. Rapidement, ils font la connaissance de plusieurs notables alexandrins, parmi lesquels le docteur Malina, un juif dont la famille vit là depuis trois siècles. Sa fille Este, dix huit ans, d'abord indifférente aux recherches des Français, finit par leur proposer son aide. A force de côtoyer Louis Thuillier, elle se met à envisager un avenir à ses côtés, tout en éprouvant une furieuse envie de comprendre les subtilités du monde microscopique qu'il lui fait découvrir. Cependant, l'épidémie continue ses ravages, alors que les travaux des deux équipes concurrentes stagnent. Puis peu à peu, la rémission s'annonce, les décès se font plus rares, le danger semble s'éloigner et les chercheurs, moroses et découragés, voient le microbe leur échapper : pour Thuillier, Roux et Nocard, un retour en France est donc imminent. Et Louis espère bien repartir en compagnie d'Este... Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Le récit, dans lequel le microbe du choléra est un personnage à part entière, prend des allures de roman policier. Dans lequel rebondissements, attente, découragement, espoirs ne sont pas sans évoquer une certaine actualité...

05/2021

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Sciences de la terre et de la

L'encyclopédie du ciel

Ce livre permet d'accéder aux différents aspects de la culture qui de l'antiquité jusqu'au Moyen Age a façonné notre connaissance et notre représentation du ciel, avec une anthologie de textes majeurs, le plus souvent inédits. Il offre un portrait fidèle des savoirs développés par la culture gréco-latine sur le cosmos, depuis le miracle grec jusqu'au début du Moyen Age occidental. Notre ciel s'y révèle comme le produit de l'observation astronomique, mais aussi de la tradition mythologique et astrologique. Car le ciel est à la fois un foyer pour l'imagination, un laboratoire de théories, et le cadre de notre existence. Aussi l'ouvrage s'organise-t-il autour de trois types de relation au ciel et de sa construction culturelle : (1) l'imagination avec l'histoire des constellations et des planètes, (2) la compréhension du cosmos par l'observation et le calcul astronomiques, (3) l'interprétation par la représentation et la prédiction astrologiques. Le livre propose un inventaire complet des thèmes et des questions, à travers des extraits de textes anciens représentatifs, tous éclairés et commentés par une équipe de dix chercheurs (philologues, historiens, historiens des sciences, astrophysiciens) sous la direction d'A. Zucker, auteur de l'édition aux Belles Lettres des Catastérismes d'Eratosthène de Cyrène (2013). Le volume clairement organisé est accompagné d'illustrations et de nombreux schémas (près de 150 figures). Il permet ainsi d'aborder de manière détaillée les origines des mythes des étoiles, de découvrir les textes clefs de l'astrologie antique et de comprendre les problématiques scientifiques et philosophiques liées aux astres. L'un des plus grands spécialistes de l'astrophysique antique, Robert Nadal de l'Observatoire Midi-Pyrénées, explique le fonctionnement des instruments astronomiques et des principaux objets archéologiques qui témoignent des connaissances sur le ciel, comme l'atlas Farnese, le zodiaque de Dendera, le globe Cuvigny, la mécanique d'Anticythère.... Cette encyclopédie met à la disposition du public français, pour la première fois, des textes du patrimoine culturel mondial, en particulier l'un des plus grands textes scientifiques de tous les temps, Le Commentaire, seul ouvrage conservé du célèbre astronome Hipparque. Conçue comme un ouvrage d'initiation, elle propose : un dictionnaire critique des astronomes antiques, un lexique des notions les plus usuelles d'astronomie et un catalogue synoptique des étoiles (plus d'un millier) recensées par les trois listes conservées de l'antiquité, avec leur identification moderne.

05/2016

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Cuisine

Brut de camargue. Cuisine sous influence locale

Armand Arnal est le chef du restaurant étoilé La Chassagnette, en Camargue, réputé pour sa cuisine de produits bio et locaux, issus de son propre potager et de son environnement local direct. Toutes ses inspirations culinaires, ses créations, ses désirs de cuisine, sont ainsi ancrés dans son quotidien immédiat, là où il vit en ce moment, ici, en Camargue. Hier c'était à New York ou Paris auprès d'Alain Ducasse. Demain ce sera peut-être au Kazakhstan ou à Madrid. Peu importe, sa façon de vivre et de cuisiner est toujours la même, il s'adapte à son milieu, comme un nomade. Les produits ? Il les achète toujours au plus près : il connaît ceux qui les cultivent, ceux qui les pêchent, il sait que tout est frais, de saison et de qualité, bien meilleur et moins cher que de les importer de l'autre bout du monde. Les gens qu'il aime, ses voisins, ses amis, sa famille l'inspirent tous les jours. C'est Marie sa belle-mère qui passe des heures à préparer un couscous digne des Milles et Une nuits et des petits flans de violet uniques, endémiques à la Camargue. C'est Jean Guy, son voisin, qui manie la cuisine à la braise comme personne. C'est Robert, l'encyclopédie vivante de la riziculture camarguaise qui lui a donné envie de cuisiner des galettes de riz. Et aussi Nico et ses écrevisses sauvages, Manu et ses agneaux bio, ou encore ses amis gitans qui lui ont transmis le goût de la cuisine tzigane, l'art de mitonner des plats pour le plus grand nombre, avec le peu que l'on a sous la main, selon leur philosophie du partage. A partir de ces rencontres et de ces saveurs, il mélange, il assaisonne, il mijote, et en tire une cuisine simple, facile à exécuter avec peu de technique et peu d'ingrédients. Armand Arnal ne nous propose pas ici un livre de chef, complexe et intimidant. Brut de Camargue, cuisine sous influence locale, coécrit avec Julien Fouin, est un livre de cuisine original qui mêle ses meilleures recettes du quotidien (cinquante environ) et les portraits de ces personnalités qui l'inspirent. Armand Arnal nous fait ainsi découvrir sa cuisine comme sa Camargue, sous la forme d'un carnet de route richement illustré, qui rend hommage à un territoire culinaire et culturel peu connus.

09/2012

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Pédagogie

La revanche des nuls en orthographe

Le coup de gueule d'une ancienne nulle en orthographe contre une institution inadaptée et démissionnaire. Petite, Anne-Marie Gaignard avait la phobie des dictées. A cause de trop nombreuses fautes d'orthographe, elle est vite diagnostiquée dyslexique, mais l'orthophoniste ne peut rien pour elle. Une institutrice lui prédit qu'elle ne saura jamais rien faire d'autre que balayer des couloirs. Avec une naïveté toute enfantine, elle passe ses nuits à apprendre le dictionnaire par coeur dans l'espoir d'être guérie de sa nullité le matin venu. Elle traîne sa mauvaise orthographe pendant toute la première partie de sa vie professionnelle. On lui entoure encore ses fautes en rouge quand elle doit faire valider des courriers. Son ras-le-bol monte jusqu'à ce qu'elle découvre tardivement qu'elle n'est pas dyslexique, mais dysorthographique : elle n'a simplement pas assimilé la méthode d'apprentissage utilisée par ses instituteurs - la méthode globale, en l'occurrence. Et cela se corrige ! Désormais, son moteur sera la rage, dirigée contre une institution humiliant tous ceux qui sortent du moule. Pendant une dizaine d'années, elle épluche, rature, surligne les mots de son dictionnaire, dissèque ses livres de grammaire et crée sa propre méthode, qui sera validée, pour son plus grand bonheur, par les experts du Robert. Avec elle, la grammaire devient une discipline ludique, laissant de côté épithètes, attributs et autres termes barbares. Dans Hugo et les rois, écrit à la manière d'un conte, les verbes "être" et "avoir" se changent en princes de la phrase. Dans La revanche des nuls en orthographe, Anne-Marie Gaignard, désormais coach, raconte ses blessures et son expérience, celles aussi des enfants stigmatisés, des adultes méprisés, autant d'êtres en souffrance auxquels elle propose une approche iconoclaste faisant la part belle à l'empathie. Sans concessions, elle tacle une certaine catégorie d'enseignants, avec une gouaille volontiers provoc. Elle se révolte contre une médicalisation excessive, un recours inapproprié mais quasi-systématique aux orthophonistes et une étiquette "handicap" délivrée tous azimuts pour expliquer les retards de certains élèves. Aujourd'hui, Anne-Marie Gaignard applique avec succès ses trouvailles dans son centre de formation, où elle reçoit notamment des salariés honteux d'avouer suivre des cours d'orthographe, des personnes bloquées dans leur évolution de carrière par des écrits déplorables ou des directeurs paniqués quand des restrictions de budgets suppriment leur assistante.

08/2012

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Contes de toujours

Casse-noisette

Pour Noël, Marie reçoit un petit bonhomme en bois. Alors qu'elle se dispute avec Fritz, son frère, le petit casse-noisette se brise. L'oncle des enfants le répare puis raconte à Marie l'histoire de cet étrange bonhomme, du sort que lui a jeté la terrible Reine des Souris et de sa confrontation avec le Roi à sept têtes... Marie va alors vivre, au côté de son casse-noisette, d'incroyables aventures.

11/2022

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Beaux arts

Michel-Ange. Les Esclaves

Enchaînés, les deux captifs s'opposent par tous les sentiments qu'ils expriment. L'un, superbement jeune et beau, semble s'abandonner à un sommeil peut-être éternel. On l'a surnommé l'esclave mourant. L'autre, plus brutal, se débat dans une torsion vibrante de tout son être. Il est dit l'esclave rebelle. Tous deux ont été conçus par Michel-Ange pour le somptueux monument funéraire que le pape Jules II rêvait de se faire élever et qui connut bien des vicissitudes. Enchaînés, les deux captifs s'opposent par tous les sentiments qu'ils expriment. L'un, superbement jeune et beau, semble s'abandonner à un sommeil peut-être éternel. On l'a surnommé l'esclave mourant. L'autre, plus brutal, se débat dans une torsion vibrante de tout son être. Il est dit l'esclave rebelle. Tous deux ont été conçus par Michel-Ange pour le somptueux monument funéraire que le pape Jules II rêvait de se faire élever et qui connut bien des vicissitudes, pendant quarante années de programmes successifs. Michel-Ange donna les deux grands marbres inachevés, considérés très tôt comme se suffisant à eux-mêmes, à l'exilé florentin Roberto Strozzi, lequel en fit hommage au roi de France. Les esclaves gagnèrent donc la France du vivant du sculpteur et ont successivement été placés dans deux niches du château d'Ecouen, construit par le connétable Anne de Montmorency, puis prélevés par le cardinal de Richelieu pour son château en Poitou. Ils purent enfin être vus et admirés à partir de 1814, date de leur entrée au Louvre. Ils sont présentés depuis 1994 dans la galerie qui, au rez-de-chaussée de l'aile Richelieu relie le pavillon Denon au pavillon Mollien et qui a pris le nom de galerie Michel Ange. Peu d'éléments permettent d'apprécier le thème iconographique. Symbolisent-ils les provinces soumises ? Les arts réduits en esclavage par la mort du pontife ? Participent-ils à son triomphe éternel ? Peut-on y voir les passions asservies, ou, selon le thème platonicien qui animait Michel-Ange, représentent-ils l'âme humaine enchaînée par la pesanteur du corps ? Jean René Gaborit, conservateur général honoraire, autrefois chargé du département des Sculptures, et spécialiste de Michel Ange, nous soumet dans cet ouvrage ses propres réflexions nourries des nombreuses recherches qu'ont suscitées ces chefs-d'oeuvre. C'est un véritable travail de retour aux sources et d'investigation qu'il nous propose, rapprochant des analyses, comparant des techniques, délaissant des hypothèses par trop ambiguës : un travail de chercheur au service de l'amateur

10/2020

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Médecine du sport

Les bonnes pratiques en traumatologie du sport. 38°Journée de traumatologie du sport de la Pitié Salpétrière

Le titre est également bien approprié à cette sortie (du moins on l'espère !! ) de pandémie, car il faut dire que les contacts ont manqué ces derniers 20 mois et ils sont le moteur de notre progression. Repartons du bon pied grâce à ces mises au point qui sont consacrées aux principales articulations. 4 chapitres concernent l'épaule : les deux premiers traitent de l'imagerie par Gabriel Corcos et de la prise en charge, par Gilles Daubinet, de la primoluxation. Anne-Sophie Billard nous apprend ensuite à ne pas passer à côté des "petites" fractures, parfois ignorées et qui génèrent souvent des douleurs chroniques. Philippe Collin détaille l'une d'entre elles, celle du processus coracoïde et nous montre comment la traiter. Plus distalement, au niveau du poignet et de la main, Mathilde Gras nous indique la conduite à tenir devant un traumatisme du poignet à radiographies initiales normales, cela rappellera des souvenirs à bien d'entre nous !! Eric Roulot aborde un autre sujet intéressant en nous expliquant la prise en charge d'un "Jersey finger" . On passe ensuite au membre inférieur avec deux chapitres importants ; tout d'abord Alexis Nogier qui nous parle de la conduite à tenir en cas de coxopathie chez un jeune sportif et Quentin Monzani qui montre comment ne pas méconnaitre une fracture de fatigue du bassin ... cela nous est tous arrivé !!! 4 chapitres sont consacrés au genou. Deux pour le pivot central avec le kyste infiltrant du croisé antérieur par Jean-Baptiste Courroy et la prise en charge de la rupture du croisé postérieur par Romain Rousseau. Deux autres sujets sont également consacrés à cette articulation : Philippe Thelen nous fait le bilan de ces lésions de la racine du ménisque médial, difficiles à détecter et Raphaël Coscas nous montre comment ne pas se faire piéger par l'artère poplitée !! La cheville et le pied ne sont pas oubliés. Sylvie Besch et Roberto Purello d'Ambrosio font le bilan de la rupture du tendon calcanéen et son conflit avec la partie postérosupérieure du calcanéus est abordé par Jean-Louis Brasseur. Michel Créma nous rappelle que l'entorse de la cheville n'est pas limitée à la talocrurale et que cette erreur d'articulation est une cause fréquente de douleurs chroniques après entorse. Fabrice Thévenin détaille, dans un dernier chapitre, le problème de la surcharge du deuxième métatarsien chez le sportif. Au total donc 16 chapitres abordant et montrant les bonnes pratiques à ne pas méconnaitre dans 16 sujets importants de la pathologie traumatique des sportifs.

11/2022

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Beaux arts

Osmoscosmos

La sixième édition de la triennale 50JPG du Centre de la photographie Genève a eu lieu du 19 juin au 25 août 2019. Sous le titre "OSMOSCOSMOS" , l'exposition principale a tenté de réunir Eros & Cosmos, mettant en évidence le trait d'union entre ces deux univers, un lien peu étudié dans nos cultures occidentales, probablement trop marquées par les monothéismes et la culpabilisation développée autour de l'éros visant à mieux soumettre l'individu à l'emprise des églises. Jean-Pierre Vernant, spécialiste de l'antiquité grecque, souligne que la sexualisation du dieu Eros se fait au moment où Uranus est castré et qu'il se dégage de Gaïa dans la souffrance pour devenir, au-dessus de nos têtes, le ciel étoilé. Et pour le philosophe Michel Onfray, se référant au Kama Sutra, le sexe est défini ainsi : "... naturel, en rapport avec le cosmos, jamais séparé du monde, toujours là pour rappeler la liaison entre les parties d'un grand tout" . Une douzaine d'oeuvres établissent cette relation entre les deux facettes d' "OSMOSCOSMOS" , telles que Words and Stars de Grazia Toderi et Orhan Pamuk ou les contributions de Ursula Böhmer, Bunu Dhungana, Heidi Hassan, Eden Levi Am, Urs Lüthi, Boris Mikhailov, Johan Österholm, Thomas Ruff, Pierre Radisic, Catherine Radosa, Annie Sprinkle (avec Beth Stephens), Christian Waldvogel et d'autres. "OSMOSCOSMOS" assemble des oeuvres photographiques et vidéographiques contemporaines ainsi que diverses sources iconographiques. Parmi les artistes sélectionnés, plusieurs d'entre eux ont, dès les années 1970, mis radicalement en question la définition des genres, voire la commercialisation d'Eros, que ce soit Manon, Jürgen Klauke, Renate Bertlmann, Natalia LL, Urs Lüthi, Barbara Hammer, Annie Sprinkle (avec Beth Stephens) et Liliane Vertessen ; d'autres, à la même époque, revendiquaient des esthétiques homosexuelles à l'instar de Pierre Keller ou de Walter Pfeiffer, revisitées sous une forme contemporaine par Mauricio Dias et Walter Riedweg. La trame féministe est poursuivie aujourd'hui par des artistes tels que Romy Alizée, Dorothée Baumann, Anne Collier, Déborah de Robertis, Nadia Granados, Angela Marzullo, Lina Scheynius ou encore A. L. Steiner, tandis que Eden Levi Am, Nicole Tran Ba Vang et Yuri Nagashima traitent des amours lesbiennes et/ou queers. S'il va de soit qu'Eros touche aussi à des problématiques politiques, force est de constater que dans nos sociétés marchandes, il est gangrené par des intérêts économiques très importants, comme le démontrent les propositions de Caroline Bernard, Fred Lonidier, Susan Meiselas, Charles Weber ou encore Patrick Weidmann.

06/2020

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Sports

Bernal et les fils de la Cordillère. Voyage au pays des grimpeurs colombiens

La biographie autorisée de la nouvelle star du cyclisme mondial étayée par l'incroyable histoire de ses illustres prédécesseurs. Depuis un siècle, la Cordillère est la source de toutes les vocations cyclistes qui se sont envolées ou effondrées entre Bogota et Medellin. A Zipaquira, cité proche de la capitale, c'est entre les eucalyptus du Parque de la Sal, à 2800 m, qu'un gamin de 8 ans, prénommé Egan, s'est découvert à VTT, une vocation qui l'a propulsé sur la plus haute marche du podium du Tour de France 2019. Il se confie longuement dans ce livre. Mais le jeune Egan Bernal est aussi l'héritier d'une dynastie de grimpeurs fameux aux destins extraordinaires. Cochise Rodriguez, recordman de l'Heure et fidèle équipier de Felice Gimondi, Lucho Herrera, meilleur grimpeur du monde des années 80, enlevé par les FARC après sa carrière, Fabio Parra, l'Homme de fer, Patrocinio Jimenez, mineur au fond d'un puits de charbon à l'âge de 10 ans, Martin Ramirez, bourreau de Bernard Hinault, en 1984, dans un Dauphiné d'apocalypse, Alfonso Florez, vainqueur du Tour de l'Avenir 1980, assassiné par des sicarios, Cacaito Rodriguez qui se levait à 4h du matin pour aller s'entraîner, Mauricio Soler, maillot à pois du Tour 2007, miraculé et handicapé pour le restant de ses jours après une chute d'une gravité extrême, Nairo Quintana dont les tests d'effort à 18 ans étaient supérieurs à ceux d'un autre colombien, âgé de 30 ans, Santiago Botero, champion du monde contre la montre 2002. Même les frères Pablo et Roberto Escobar ont tenté un jour leur chance dans le peloton. On ne peut les citer tous mais Rigoberto Uran, Superman Lopez, Fernando Gaviria, ont grandi eux aussi sur les pentes de la Cordillère, territoire Comanche pour les Européens, Bernard Hinault, Laurent Fignon, Luc Leblanc, Charly Mottet, Pascal Simon et récemment Julian Alaphilippe, venus la défier. Ce sont ces moments de vertige, au bord du gouffre que l'auteur raconte sous forme de petites nouvelles, à travers des personnages, magiques, un peu borderline, humbles ou phénomènes, rencontrés au fil de ses voyages. Tout cela dans le décor grandiose de sa Majesté la Cordillère où s'entrecroisent des hommes épris de religion, des narcos, des FARC, tous réunis par l'amour du cyclisme. L'auteur : Guy Roger, ancien journaliste de L'Equipe, est spécialisé dans le cyclisme. Il a voyagé de nombreuses fois en Colombie.

06/2020

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Histoire de l'art

Paris et nulle part ailleurs. 24 artistes étrangers à Paris 1945-1972

De 1945 au début des années 1970, des centaines de peintres et de sculpteurs, d'Europe, des Etats-Unis, d'Amérique latine, du Maghreb, de l'Afrique sub-saharienne du Moyen et de l'Extrême Orient, ont fait de Paris leur destination de prédilection. Ils viennent pour apprendre l'art moderne dans les académies et les ateliers d'artistes mais aussi rencontrer leurs confrères et se faire connaître dans les galeries et les salons. Malgré les difficiles conditions de travail et de logement, ils s'y établissent, pour quelques mois ou quelques années, et font à nouveau de Paris l'une des capitales de la création artistique mondiale donnant à l'abstraction, à la figuration, au cinétisme, à l'art de performance, une nouvelle actualité. Comment le sentiment d'expatriation qu'ils vivent apparaît-il dans leurs oeuvres ? Telle est la question que pose l'exposition Paris et nulle part ailleurs qui aura lieu au musée national de l'Histoire de l'immigration de Paris du 27/09/22 au 22/01/23, à travers les peintures et sculptures de vingt-quatre d'entre eux - célèbres ou moins - révélatrices de leur relation à la patrie d'origine ou au lieu de destination. Si, pour quelques-uns, c'est le souvenir du pays quitté qui l'emporte et se reflète dans leurs travaux, d'autres font naître du métissage de leurs expériences artistiques premières avec la révélation de la modernité parisienne une esthétique nouvelle. Parallèlement, alors que certains aspirent à un art universel fondé sur le langage pur des formes et des couleurs pour transcender toutes les frontières, c'est un sentiment d'étrangeté définitive du monde qui domine parfois chez les artistes les plus rétifs à toute installation, ce dont témoignent leurs créations fondées sur un regard sans complaisance sur la société de leur temps. A travers une centaine d'oeuvres, mais aussi un choix de photographies et d'interviews filmées, Paris et nulle part ailleurs propose d'éclairer à la fois par l'exposition et par son catalogue cet épisode très particulier et mal connu de l'histoire de l'art à Paris. Les 24 artistes de l'exposition : Shafic Abboud, Eduardo Arroyo, André Cadere, Ahmed Cherkaoui, Carlos Cruz-Diez, Dado, Erró, Tetsumi Kudo, Wifredo Lam, Julio Le Parc, Milvia Maglione, Roberto Matta, Joan Mitchell, Véra Molnar, Iba Ndiaye, Alicia Penalba, Judit Reigl, Antonio Seguí, Jesús Rafael Soto, Daniel Spoerri, Hervé Télémaque, Victor Vasarely, Maria-Helena Vieira da Silva, Zao Wou-Ki.

09/2022

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Guides étrangers

New York en quelques jours. 7e édition. Avec 1 Plan détachable

Lonely Planet : un guide tout en couleurs, concis et ultrapratique pour découvrir New York. Central Park, Empire State Building, Brooklyn Bridge, Metropolitan Museum of Art, Guggenheim Museum, statue de la Liberté, Times Square, Museum of Modern Art... tous les sites majeurs décryptés et des clés pour découvrir des lieux insolites ou méconnus. Un découpage de la ville par quartiers avec, pour chacun, un focus sur les sites incontournables, une proposition d'itinéraire et les meilleures adresses pour se restaurer, prendre un verre, sortir, visiter ou faire du shopping. Des suggestions de balades et des itinéraires thématiques : l'East Village nostalgique, les artisans de Soho, les galeries de Chelsea, la culture afro-américaine à Harlem, la vie nocturne à Williamsburg... Des pages thématiques pour découvrir New York selon ses envies : avec des enfants, activités gratuites, shopping, spectacles, cuisine gastronomique... De nombreuses cartes et un plan détachable avec les principaux sites, un index des rues et un plan du métro pour faciliter les déplacements.

03/2019

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Monographies

Avant l'orage

Coédition Dilecta / Bourse de Commerce - Pinault Collection Langues : français / anglais L'exposition "Avant l'orage" ouvrira ses portes en février 2023 à la Bourse de Commerce - Pinault Collection à Paris De février à septembre, de l'hiver à l'automne, l'exposition "Avant l'orage" , présentée par la Collection Pinault dans tous les espaces de la Bourse de Commerce, traite de l'émergence de nouvelles saisons mutantes sur fond de changement climatique. Dans l'architecture de fer, de verre, de pierre et de béton de la Bourse de Commerce, qui pourrait tout aussi bien être celle d'une serre, de nouvelles formes de vie prennent corps, des saisons inédites apparaissent. Alors que les calendriers ancestraux étaient conditionnés par les mouvements cosmiques, notre course effrénée au progrès et à l'abondance a irrémédiablement transformé notre environnement. Son dérèglement nous oblige à nous adapter en retour. Jadis grenier à blé de Paris, le bâtiment de la Bourse de Commerce fut à partir de 1889 le témoin et l'acteur de l'accélération mondialisée des échanges prédateurs, issue de la colonisation et de l'exploitation intensive des ressources de la planète. Cet édifice peut ainsi incarner tout particulièrement cette nouvelle ronde désynchronisée du temps.

02/2023

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Gestion

Tétranormalisation : profusion des normes et développement des entreprises

De nombreux ouvrages ont abordé la question des normes. Parmi les théories existantes, celle de la Tétranormalisation soulève la question de l'intégration constructive des normes au sein de l'entreprise ou de l'organisation, permettant de préserver sa capacité de survie et de développement. L'objectif est de comprendre l'environnement réglementaire et normatif pour le piloter de manière proactive, de mettre en commun les compétences, les expériences innovantes et d'identifier les impacts du management socio-économique innovant. Cet ouvrage permet d'ouvrir de nouvelles réflexions afin de mettre en valeur la gestion des normes en vue de développer la responsabilité sociale durablement supportable des entreprises. La 33e édition du Colloque d'Automne de l'ISEOR rassemble un large éventail d'acteurs concernés par les enjeux de la prospérité, du management comme source de création de valeur socio-économique et de développement humain : Adelphi University (Etats-Unis), CNAM-Paris, CNAMLIRSA Paris, Democracy Reporting International (Liban), EADA - Business School Barcelone (Espagne), ESSEC Business School, IAE de Bordeaux, iaelyon - Université Jean Moulin, Institute "AI and change management" - Shanghaï University of International Business and Economics (Chine), Institut international de l'Audit Social et Académie de l'Ethique, Institut de Management socio-économique Minneapolis (Etats-Unis), Institut SAPIENS, Université Alberta (Canada), Université Autonome de Chihuahua (Mexique), Université de Balamand (Liban), Université de Franche-Comté, Université Gustave Eiffel, Université de Málaga (Espagne), Université de Montpellier, Université Saint-Joseph (Liban), Université Technologique de Aguascalientes (Mexique), St. Scholastica College (Etats-Unis). L'ouvrage met aussi en évidence, par de nombreux témoignages internationaux de dirigeants, cadres d'entreprises industrielles, tertiaires et d'organisations de service public, l'efficacité et l'efficience du management socio-économique, implanté avec succès depuis plus de 44 ans. Les témoins de ces actions innovantes sont représentés par : Adapei Les Nouelles Côtes d'Armor, Adminima, Aguacates Sánchez Hass (Mexique), Akoros Stratégie, AnD HR Solutions LLP (Inde), Arcenciel (Liban), Caisse d'Epargne Région Auvergne-Rhône-Alpes, Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprise – CJD (Maroc), Centre Médical Régional, St. Croix (Etats-Unis), CUB Architecture, CX Machinery Ltd (Chine), Etude Canllo Montoto (Argentine), EY Consulting, E. Leclerc Luçon, E. Leclerc St Gilles-Croix-de-Vie, France Silver Eco, Intersport, Lebanon Reforestation Initiative (Liban), Manpower Belgique & Luxembourg, MR Asesoria (Espagne), MSE France, Néobulle, OPCO EP, Persea Trucking (Mexique), Robert-Louis Meynet, Savoie Volailles, Siléane, SLB Médical, Ville de Lyon. Le concept de management socio-économique, né en Europe, est largement publié aux Etats-Unis, où son originalité a été reconnue par l'Academy of Management.

01/2021

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Sciences historiques

Les Habsbourg et la Lorraine

Les liens de la Lorraine avec la maison de Habsbourg ne relèvent ni d'accords diplomatiques, ni d'entreprises matrimoniales, pas même de la simple subordination féodale, puisque le duché de Lorraine, indépendant de fait à l'égard du Saint Empire durant la plus grande partie du Moyen Age, le devenait en droit à partir du traité de Nuremberg de 1542. Les rapports de solidarité entre les deux puissances politiques se fondent essentiellement sur une même conception de l'Europe. Profondément marquée par la Réforme catholique, spécialement par l'esprit tridentin, la Lorraine se considéra investie d'une mission providentielle : celle de faire obstacle par la persuasion, par la controverse ou par les armes, aux progrès de l'"hérésie". En 1525, le duc Antoine écrasa devant Saverne les Rustauds, c'est-à-dire les paysans révoltés venus d'Allemagne. Au XVIIe siècle, au moment où s'ouvrait la guerre plus tard appelée "de Trente ans", le duc Charles IV, en communion de pensée avec son peuple, opta pour l'Europe impériale et catholique - c'est-à-dire la chrétienté - contre l'Europe nationale et laïque du cardinal de Richelieu. La plupart des grands capitaines de l'armée habsbourgeoise furent, durant tout le conflit, des nobles lorrains. Les mêmes raisons ont déterminé les Lorrains à s'engager dans la lutte contre l'invasion ottomane : ils furent les soldats de la dernière croisade, celle du XVlIe siècle. Les victoires de Charles V dans les plaines danubiennes et, en 1683, au Kahlenberg, devant Vienne, sauvèrent à la fois l'Empire et la chrétienté. La célèbre union du duc François III et de l'héritière de l'Empire, Marie-Thérèse, en 1736, ne se réduit donc pas à un brillant fait divers matrimonial : elle est l'aboutissement d'une longue politique fondée sur une même conception de l'Europe chrétienne. Si bien que, depuis le Moyen Age mais surtout depuis le XVIe siècle, l'histoire de la Lorraine repose sur cet étonnant paradoxe : largement tributaire de la France par sa langue et ses valeurs de civilisation, elle demeure proche de l'Empire par sa conception de l'Europe. Ces courants de pensée ont décliné après la Révolution française, mais n'ont pas disparu. Ils susbsistent sous des formes adaptées aux temps nouveaux : au XIXe siècle, avec le mouvement lotharingiste animé par le baron Guerrier de Dumast ; plus près de nous dans l'oeuvre de Maurice Barrès et dans la sensibilité politique de Robert Schumann.

01/1988

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Histoire internationale

Histoire des peuples de langue anglaise. Tome 2, Le nouveau monde

Le Monde Nouveau est le deuxième tome d'Histoire des peuples de langue anglaise de W. Churchill. Cet ouvrage couvre deux siècles marqués par la Renaissance et la Réforme. Il débute sous le règne de Henry VII Tudor qui rétablit la paix et l'autorité royale après la Guerre des Deux Roses. Henry VIII incarnera l'homme de la Renaissance à l'image du roi François Ier de France. Mais ce sont ses problèmes matrimoniaux qui le rendront célèbre et mèneront à la rupture avec la papauté. Ayant répudié sa première épouse, Catherine d'Aragon et épousé sa maîtresse, Anne Boleyn, il sera excommunié. L'Eglise anglicane sera alors créée et il en prendra la tête. Dans le même temps, la Réforme protestante s'ancrera profondément dans les mentalités anglaises. Viendra le long règne d'Elisabeth Ire, la Reine Vierge, fille de Henry VIII et d'Anne Boleyn. Cette période sera appelée par certains historiens l'Age d'Or. Un fort rayonnement littéraire verra le jour avec William Shakespeare et Christopher Marlowe. Mais les périls extérieurs seront attisés par le conflit avec l'Espagne qui lancera sa flotte, l'Invincible Armada, à l'assaut des îles britanniques. Elisabeth triomphera et fera de l'Angleterre une puissance de premier plan. Cette période verra l'établissement des premières colonies anglaises d'Amérique du Nord. Avec Jacques Ier Stuart, les couronnes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande seront réunies d'où l'appellation Union Jack donnée au drapeau britannique. Son règne sera marqué par la célèbre Conspiration des Poudres en 1605, épisode au cours duquel Robert Catesby et Guy Fawkes, des catholiques fanatiques, tenteront d'éliminer le roi et le Parlement en faisant parler la poudre. L'hostilité du roi Charles Ier vis-à-vis du Parlement débouchera sur la Première Révolution anglaise. Oliver Cromwell et ses Têtes Rondes mèneront une lutte impitoyable et feront proclamer la République. Charles Ier sera exécuté pour haute trahison. La monarchie sera restaurée en 1660 sous Charles II. La Glorieuse Révolution de 1688, écartera toute possibilité d'un retour au catholicisme en Angleterre avec le départ pour l'exil du roi Jacques II, et l'intronisation de Guillaume II d'Orange, un prince protestant des Pays-Bas. Cette période fascinante et troublée, verra le parlementarisme anglais prendre l'avantage sur la tyrannie et le règne personnel, ce qui permettra la mise en place, à terme, d'une démocratie parlementaire. A l'opposé, le royaume de France plongera dans la monarchie absolue sous Louis XIV.

09/2017