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Poésie

Bestiaire

Les bestiaires sont ces manuscrits médiévaux qui décrivent des animaux, aussi bien réels qu'imaginaires, en les introduisant par des fables. Le Bestiaire chez Donika Kelly se décompose en une succession de poèmes d'amour attribués à la Chimère, au Pégase, au Centaure, au Stayre, à la Sirène, au Griffon... qui font pendant à une série d'autoportraits douloureux, et à la recherche d'une "alcôve" pour se réfugier loin des traumas de l'enfance. Donika Kelly mêle ainsi la chimère au biographique, le poème ne se dérobant jamais face à la dureté extrême du viol commis par le père, qui fait d'elle une chose qui "rompt avant qu'elle ne ploie" . Passer l'enfance, grandir, aimer, est la question centrale d'un livre qui passe par la transfiguration en grive, loir, ours, phoque... "quelle ménagerie nous sommes, ce que nous avons fait de nous-mêmes" demande l'auteure, au fil de poèmes qui évoquent l'enfance dans un quartier populaire de Los Angeles, le complexe de laideur et d'inadaptation de la petite fille noire face aux filles blanches ("qui écoutera chanter une poule brune ? "), qui paradoxalement sont belles quand elles sont bronzées, mais aussi les soirées dansantes du samedi soir, les jeux dans le jardin, et les tentatives de suicide. "Mais comment puis-je être une enfant ? " se demande Donika Kelly, elle dont l'enfance a été violée par celui-là même qui en était le garant : son père, et dont la mère n'est qu'une présence fantôme, amnésique et aveugle. Livre en forme d'autopsie vivante, à vif, du coeur, des côtes, des cartilages et du sang, qui étudie les mécanismes de culpabilité, de peur, et de sentiment d'échec qui pèsent sur les victimes et les accompagnent une fois adulte, dans des relations de couple difficiles, faites en partie de douleurs et de déchirures. Kelly se fait "archéologue tamisant le grain de [son] sang embrouillé" pour le séparer de l'ivraie du père, réapprendre à dormir les portes ouvertes, trouver enfin et douceur et amour. Le Bestiaire porte un pouvoir cathartique, imaginaire, qui ne se détourne pas de la dureté, mais convoque ailes, sabots, crinières, corps fantasmagoriques, car s'il faut bien porter son corps, et qu'il nous enferme, nous pouvons inventer des métamorphoses, fuir les voix serviles qui nous hantent, tout au bout de ce bestiaire fantasmé : soi-même.

10/2023

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Indiens

Sur la piste des Sioux

Le musée des Confluences présentera du 15 octobre 2021 au 28 août 2022 une exposition consacrée à l'image de l'Indien d'Amérique du Nord, intitulée "Sur la piste des Sioux" . A partir des premiers témoignages sur les différentes nations indiennes, rapportés par exemple par Théodore de Bry ou George Catlin, la figure de l'Indien fascine et nourrit un vaste imaginaire. Entre 1882 et 1912, William F. Cody, dit Buffalo Bill, figure mythique de "l'Ouest américain" , marque un tournant dans l'élaboration de cette figure avec la création d'une des premières tournées d'ampleur internationale, le Buffalo Bill's Wild West. Spectacle étonnant pour l'époque, William F. Cody et sa troupe composée d'Indiens Lakotas recréent des scènes de la vie des pionniers telles que la chasse au bison, l'attaque d'une diligence ou d'une cabane par les Indiens, ... Cette attraction populaire qui a sillonné toute l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Est, fige ainsi pour près d'un siècle une image réductrice et "spectaculaire" du nord-amérindien. Cette vision de l'Indien "sauvage" , souvent barbare, est nourrie par une iconographie stéréotypée, diffusée en Europe mais également reprise par le cinéma et les studios d'Hollywood. Avec le temps, un nouveau regard sur les populations amérindiennes se pose et à partir des années 1970, on assiste à une inversion des valeurs. L'Indien incarne une forme d'humanité perdue, en phase avec son environnement. Ces visions fantasmées des populations amérindiennes, construites sur quelques clichés, sont explorées et interrogées dans cette exposition, elles se confrontent à l'histoire réelle de ces peuples sur le continent américain. L'exposition s'appuie sur une collection de costumes amérindiens exceptionnels, datant de la fin du 19e - début du 20e siècle, portés par les Indiens Lakotas qui accompagnaient Buffalo Bill dans ses tournées mondiales. Des peintures et des photographies d'Edward Sheriff Curtis, George Catlin, Karl Bodmer, Gertrude Käsebier, etc. seront présentées comme les premiers témoignages artistiques qui circulèrent en Europe. Une part importante de l'exposition sera également consacrée au cinéma, les westerns ayant largement contribués à diffuser et ancrer la représentation actuelle de l'Indien. Des coupures de presse, des chromolithographies et des jouets viendront aussi illustrer comment l'image de l'Indien s'est diffusée et popularisée. Enfin, quelques oeuvres amérindiennes contemporaines seront exposées proposant une réflexion sur cette image caricaturale véhiculée au fil du temps.

11/2021

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Jésus

Jésus l'enquête

Que l'on soit croyant ou non, il est clair que Jésus est la personnalité ayant eue le plus d'impact sur l'histoire de l'humanité. Mais que sait-on exactement de lui ? Une enquête qui ramène le lecteur 2000 ans en arrière, basée sur des sources réelles indiscutables, mais souvent peu connues, même par les plus passionnés. Pendant longtemps, l'expression populaire " Paroles d'Evangile " montrait que l'on prenait leur contenu au pied de la lettre. Puis, avec la modernité est venue la critique des textes, et certains auteurs, y compris chrétiens, en sont venus à dire que, finalement, on ne savait que très peu de choses sur Jésus, et encore moins sur les paroles qu'il avait prononcées. Mais est-ce vrai ou juste un a priori de notre époque ? Ne serait-ce pas extraordinaire si l'on pouvait avoir sur lui un témoignage de première main dont on pourrait montrer qu'il est extrêmement fiable jusque dans d'infimes détails ? En menant une véritable enquête haletante " à la Hercule Poirot ", à partir de l'analyse de l'ensemble des ressources disponibles dans les premier et deuxième siècles de notre ère qu'il a analysé, Jean Staune nous montre que c'est bien le cas avec le 4e Evangile, qui est fort différent des trois autres. Mais cela implique quelque chose de stupéfiant : le principal disciple de Jésus, celui qui se présente comme le " Disciple que Jésus Aimait " n'a jamais été l'un des Douze Apôtres ! Cela ouvre des perspectives nouvelles et inattendues sur les origines du christianisme. Mais surtout, à partir du moment où l'on prend ce témoignage et les propos les propos de Jésus qu'il contient au sérieux, cela implique une compréhension nouvelle de la nature de Jésus qui surprendra même les chrétiens, qui pourtant placent déjà la barre très haut en le considérant comme " le fils de Dieu ". Cela nous dévoilera aussi des choses essentielles sur notre propre nature et notre propre destinée. A l'opposé de toute " démarche à la Da Vinci code ", cette enquête, qui ramène le lecteur 2000 ans en arrière, est basée sur des sources réelles indiscutables, mais souvent peu connues, même par ceux passionnés par les origines du mouvement qui a le plus impacté l'histoire humaine.

10/2022

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Indépendants

"C'est le Québec qui est né dans mon pays !". Carnet de rencontre d'Ani Kuni à Kiuna

"La vérité, c'est que je suis Québécoise, que ma famille habite leur territoire traditionnel depuis plus de 200 ans et, pourtant, je ne connais pratiquement rien d'eux et je n'en connais aucun. La vérité, c'est que j'ai honte de moi. Honte de nous". C'est au contact des Maoris de la Nouvelle-Zélande qu'Emanuelle Dufour réalise l'ampleur de son ignorance à l'égard des Premiers Peuples du Québec. A son retour, elle entreprend un long cheminement pour aller à la rencontre des réalités autochtones et entamer un dialogue plus que jamais nécessaire. Que révèlent le silence sur les pensionnats autochtones dans les manuels d'histoire et les clichés sur les "? Indiens ? " dans la culture populaire ? Comment a été vécue la crise d'Oka par les Autochtones ? Racontée à partir de sa propre expérience mais aussi celle de nombreux Autochtones et Allochtones, cette oeuvre polyphonique explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l'ombre. "C'est le Québec qui est né dans mon pays ! " nous dit Anna Mapachee, afin de renverser le miroir de notre histoire coloniale. Si le racisme systémique façonne toujours la condition autochtone, ce carnet de rencontres témoigne aussi du travail entamé par les communautés pour se réapproprier leurs langues, leurs savoirs ancestraux et leurs identités, entre autres à l'Institution Kiuna d'Odanak, "une école faite pour nous autres" . Et vous, êtes-vous prêt. e. s à explorer votre partie de l'histoire ? Avec les témoignages et citations autorisés de Kim Angatookalook et Tristan André-Angatookalook, Michèle Audette, Terry Awashish, Eve Bastien, Lise Bastien, Louis-Xavier Bérubé, Marie-Eve Bordeleau, Jimmy-Angel Bossum, Marie-Pierre Bousquet, Sébastien Brodeur-Girard, Diane Cantin, Mikayla Cartwright, Kakwiranó : ron Cook, Emma Cuchio Antonio, Guillaume Dufour, Ellen Gabriel, Julie Gauthier, Claude Hamelin, Prudence Hannis, Sarah Hornblow, Paige Isaac, Institut Tshakapesh, Jacques Kurtness, Marcel Lalo, Léa Lefevre-Radelli, Pierre Lepage, Monica Lopez, Anna Mapachee, Lucie Martin, Pierre Martineau, Rita Mestokosho, Uapukun Mestokosho, Melissa Mollen Dupuis, Caroline Nepton Hotte, Jennifer O'Bomsawin, Annick Ottawa, Ghislain Picard, Murrray Sinclair, Geneviève Sioui, Louis-Karl Sioui-Picard, Lou Maïka Strauss et Martin Strauss, Jean-Yves Sylvestre, Myriam Thirnish, Pamela Rose Toulouse, Jacques Viens, Florent Vollant, Stanley Vollant et Xavier Vollant, Jesse Wente et plusieurs autres.

10/2021

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Littérature grecque

Journées 1925-1944

Le poète Georges Séféris naît en 1900 à Smyrne, dans une famille grecque qui en sera chassée par les Turcs lors de la "grande catastrophe" de 1922 qui marque la fin de l'Hellénisme d'Asie mineure. Dès lors, toute sa vie et dans les pages de ces Journées qu'il consigne à partir de 1925, Séféris tentera de répondre aux contradictions inhérentes à ce qu'est devenue la Grèce : un petit pays dont l'indépendance et l'intégrité territoriale sont sans cesse menacées, mais un pays avec une immense tradition. Comment, en poète qui a choisi d'écrire en grec, redonner une vie littéraire à la langue populaire de son pays, afin de renouer avec la vérité de l'Hellénisme, "caractérisé par l'amour de l'humain et de la justice" ? Comment, alors qu'on gagne sa vie comme fonctionnaire auprès des gouvernements successifs dans une période particulièrement troublée, affronter "l'épreuve inévitable" et ne pas céder au découragement quand on constate chaque jour que les hommes au pouvoir ne sauraient être à la hauteur de cet idéal ? Tout au long de ces pages, nous voyons Séféris vivre l'odyssée d'un perpétuel exilé : en Albanie où il est nommé avant-guerre puis - alors que la Grèce est vaincue, occupée, résistante, en proie à la guerre civile - en Crète, au Caire, en Afrique du Sud, à Jérusalem, à Londres, en Italie. Quelles que soient les circonstances, il mène de front deux existences parallèles : celle de l'homme de bureau - qui joue parfois un rôle de tout premier plan dans les événements historiques qu'il rapporte au jour le jour avec une acuité qui peut évoquer le Victor Hugo de Choses vues - et celle de l'écrivain qui rencontre André Gide, Henry Miller, Lawrence Durrell, commente Solomos ou Cavafis et publie de minces recueils qui permettront à la poésie grecque moderne de rivaliser avec celle de ses maîtres, Paul Valéry ou T. S. Eliot. La hauteur de vues, la lucidité et la probité dont il fait preuve, pendant toutes ces années, font de ce témoignage pour mémoire un monument sans équivalent dans son siècle et son pays d'origine. Et qui justifie d'autant, a posteriori, que lui soit attribué, en octobre 1963, le prix Nobel de littérature, pour la première fois décerné à un écrivain grec.

11/2021

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Scandinavie

La civilisation scandinave et son histoire

Il en est des nations déchues comme des vieilles familles nobles tombées dans la médiocrité et l'oubli ; elles s'efforcent de se consoler de leur abaissement en recueillant les souvenirs de leur ancienne splendeur. Les peuples qui ont perdu le rang élevé qu'ils occupaient jadis dans le monde s'attachent à tous les témoignages propres à démontrer l'importance qu'ils avaient autrefois, et, faute de dominer dans le présent, ils se reportent sans cesse au temps où la domination leur appartenait. C'est aujourd'hui un peu l'histoire de la Grèce, de Rome, de Venise ; c'est surtout celle des nations Scandinaves, envers lesquelles la fortune s'est montrée de notre temps si injuste. Après avoir joué un rôle considérable en Europe, la race Scandinave s'est vue refoulée dans son berceau, elle a perdu presque toutes ses anciennes conquêtes, et si elle se distingue encore par sa culture intellectuelle et l'avancement de sa civilisation économique, elle n'est plus qu'une fraction minime de la population européenne ; elle a eu ses gloires et ses grandes oeuvres qui se sont mêlées à celles de bien des nations. Mais, tandis que plusieurs des peuples que les Scandinaves avaient d'abord subjugués se sont élevés au premier rang, le Danemark, la Norvège, la Suède se trouvent à cette heure réduits à la condition politique la plus humble. Il est donc naturel que l'archéologie soit populaire en ces pays, car c'est elle qui peut fournir les preuves du rôle important qu'ils ont joué ; c'est elle qui grossit incessamment pour la race scandinave ces titres de noblesse qu'elle oppose au dédain de nations récemment parvenues. La civilisation scandinave remonte haut dans le passé ; ils avaient atteint un développement matériel supérieur à celui que des nations germaniques et slaves qui les avoisinent atteignaient à peine deux ou trois siècles plus tard. Ils exerçaient sur les mers un empire que nulle nation n'était en mesure de leur disputer, et jusque dans des contrées lointaines leur nom était connu et redouté. Il y a dans ce passé de la civilisation scandinave une ample moisson à faire pour les érudits, et ceux qu'elle devait le plus tenter n'ont pas manqué de s'assurer tous les produits de la récolte. Ce livre traite de la civilisation Scandinave et de son histoire.

01/2022

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Sciences politiques

Pour l'Humanité. La ligue des Droits de l'homme, de l'affaire Dreyfus à la défaite de 1940

La Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue, selon Léon Blum, " un monument constitutif de la République " par sa pérennité et son audience, rassemblant jusqu'à 180000 membres, au-delà même de l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les histoires du Droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la Justice et des justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'Etat de droit et à l'Etat - providence, par un syncrétisme projeté dans une République à revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des moeurs et la peine de mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le droit de grève, les assurances sociales, mais aussi l'équité Fiscale, la démocratie, la laïcité. Ainsi cherche-t-elle à prolonger la révolution des droits de l'Homme, proposant et infléchissant des réformes, continuant donc l'affaire Dreyfus, événement fondateur et modèle d'engagement responsable. Mais les guerres et les dictatures la poussent également à réfléchir et à agir pour la paix et les peuples. De fait, elle formalise un pari d'union politique avec le Front populaire qu'elle annonce et initie, non sans difficultés quand il faut assumer, au lendemain du traité de Versailles et face à la montée des tensions en raison du nazisme et de la guerre d'Espagne, pacifisme et antifascisme. Cette articulation sur le politique la fait transcender le statut de simple groupe de pression pour devenir une scène de la demande civique : elle oeuvre à la socialisation des citoyens, entre le vote et les partis, devenant l'un des pôles structurants de l'écosystème républicain dans l'entre-deux-guerres. Reste qu'elle laisse alors en suspens des questions (droits des "indigènes" et place des femmes dans la Cité par exemple), révélant les limites d'une promesse humaniste, émancipatrice et universaliste, entre les principes et le possible.

08/2014

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Récits de voyage

Voyage en Perse du Nord

Ce Voyage en Perse du Nord fait suite au Voyage au Daghestan et en Transcaucasie et constitue le second tome des Voyages en Orient de Ilya Nikolaevitch Bérézine. Il fait partie de la double mission d'études de trois ans (1842-1845) confiée à Bérézine et à son collègue W-F Dittel par l'Université des Langues orientales de Kazan dont ils venaient d'être diplômés. Bérézine ne voyagea pas avec Dittel (mort en 1848). Le caractère officiel de la mission de Bérézine transparaissait dans le premier tome, notamment dans ses propos sur les bienfaits de la colonisation en matière d'éducation et sur les droits des Russes sur les territoires nouvellement conquis. Mais après son arrivée dans la Perse des Qâdjâr, il en apprécie la culture, les paysages et les habitants. Ses remarques critiques portent alors surtout sur les défauts de l'administration, les abus, le gaspillage, la corruption, le retard par rapport à la Turquie. Cependant, vu sa position officielle, il passe notamment sous silence le pillage des manuscrits du sanctuaire d'Ardabil qui se sont retrouvés à Saint-Pétersbourg. Cette seconde relation foisonne de notations sur la vie culturelle, tant rurale qu'urbaine, et sur de nombreux personnages, des plus officiels aux plus modestes. Les observations concernent notamment les anciennes capitales sous les Safavides : Tabriz et son importante activité économique et culturelle ; Qazvin. Mais les cinq chapitres sur Téhéran constituent la partie la plus importante de ce voyage. Bérézine nous fournit le premier plan de la ville, la première information sur l'introduction en Perse de la photographie (daguerréotypie). Son analyse porte notamment sur le souverain régnant, Mohammad Shâh, son vizir Hâdji Mirzâ Âqâsi (pro-russe), sa cour, l'administration, l'armée etc. Bérézine attribue à l'islam, et particulièrement au shiisme, un rôle négatif dans l'éducation et le développement du pays. Cependant, vivement intéressé par la culture populaire, il décrit longuement les deuils religieux shiites et les ta'ziyehs, commémorations théâtralisées du drame de Karbalâ, et les rituels y afférents. L'intérêt de cette relation est d'autant plus grand qu'elle ne représente que la moitié du voyage en Perse de Bérézine (quatre mois sur huit), la suite du périple, à part des articles ponctuels, ayant dû rester sous forme manuscrite.

01/2012

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Littérature française (poches)

Pense à demain

En ce 15 août 1963, jour férié, Paris désert, Christine Lewenthal traîne au jardin du Luxembourg ; Antoine, un jeune projectionniste de ciné-club de banlieue, fonce en 2 CV sur les routes d'Ile-de-France vers la ferme de ses parents, au-dessus de laquelle se dresse la demeure ancestrale du Mesnil, une ruine perdue dans les ronces que visite à l'instant Alex, jeune historien affligé de strabisme et spécialiste des ostraca, qui a sauvé des flammes un document bouleversant. Au même moment, une étudiante allemande débarque à Paris, une autre jeune fille prépare son mariage et un pianiste de Kinvara, petit port d'Irlande, donne un concert à Prague... Ces jeunes gens, qui s'ignorent encore les uns les autres, sont de leur temps : une fois tournée la page des années noires, on construit des barres d'immeubles aux périphéries, on ouvre des supermarchés, et les paysans prennent le nom d'agriculteurs. Un mur divise l'Europe de l'Est et de l'Ouest, mais Martin Luther King marche en Alabama, Johnny Hallyday électrise ses fans place de la Nation. L'époque n'est pas romanesque, pas héroïque : elle est pragmatique, tout occupée à son présent euphorique, sa prospérité économique. Et le bidonville de Nanterre fait le plein. Dans les décombres incendiés d'un domaine, dans les ruines d'une guinguette perdue au fond d'un quartier populaire, sur les hauteurs de Zurich, dans les caves où croupissent les archives de l'infamie, apparaissent les fantômes hideux d'un passé qui ne passe pas... Mais qui "tourne la manivelle" de l'Histoire ? De quel sordide passé aux crapuleuses ramifications mêlant politique et affairisme les uns et les autres sont-ils comptables ? De quels terribles marécages - et parfois quels charniers - s'élèvent les existences ? Qui a pouvoir de désigner le visage du crime, d'absoudre sa face et d'abolir son image ? Comment naissent les histoires, sinon par leur fin, souvent ? Ainsi le présent est-il prescrit par hier, et demain, illisible, chiffré au passé, souvent très antérieur. Dernier volume d'un grand roman séculaire qui débute en 1913 avec Dans la main du diable, et se poursuit dans les années 1930 avec L'Enfant des ténèbres, Pense à demain couvre une période qui s'étend des années 1960 à septembre 2010 et clôt une trilogie romanesque d'une ampleur et d'une ambition rares dans le paysage littéraire français contemporain.

01/2012

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Musique, danse

NEW ORLEANS SUR SEINE. Histoire du jazz en France

Ce livre retrace le parcours étonnant d'une musique apparemment étrangère à nos traditions artistiques mais qui, en l'espace de quelques décennies, s'est enracinée profondément dans le paysage culturel français et est passée du statut de musique populaire méprisée à celui d'art à la légitimité aujourd'hui incontestée. L'histoire commence en 1917 avec l'arrivée des troupes américaines et avec les premières revues de music-hall qui suscitent l'engouement d'un public sensible à la nouveauté rythmique. Mais il faut attendre les années trente et l'action décisive d'un noyau d'amateurs puristes emmenés par Hugues Panassié et Charles Delaunay pour que le jazz commence à être reconnu comme un art véritable, distinct de la musique de variété. Un travail en profondeur est alors mené, visant à faire connaître, comprendre et diffuser cette musique qui fascine un public grandissant : un réseau associatif couvrant l'ensemble du territoire se structure peu à peu ; des tournées sont organisées (Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzy Gillespie...), tandis que les amateurs devenus entrepreneurs de spectacles fondent les premiers festivals et salons du jazz au monde ; des compagnies de disques voient le jour et peu à peu, les médias ouvrent leurs colonnes, leurs antennes et leurs écrans à une nouvelle musique défendue âprement par des critiques batailleurs et dont les rencontres avec d'autres modes d'expression tels que la littérature, le cinéma ou la peinture manifestent la fécondité artistique. Pionnière dans la reconnaissance du jazz, la France devient une terre d'accueil pour de nombreux musiciens qui viennent s'y établir : Sidney Bechet, Kenny Clarke, Mezz Mezzrow, Bill Coleman et bien d'autres. A leur contact se forment des artistes français qui, après les précurseurs Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, apparaissent en nombre dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale : avec Martial Solal, Barney Wilen, André Hodeir, Michel Portal, Daniel Humair, Didier Lockwood ou Michel Petrucciani, chaque décennie aura vu des talents s'imposer de plus en plus nombreux sur la scène internationale et conquérir les faveurs du public, témoignant d'une installation dans le paysage culturel français qui connaît son point d'orgue en 1986 avec la création de l'Orchestre national de jazz. Premier de cette importance jamais écrit sur le sujet, l'ouvrage est enrichi de nombreux documents iconographiques inédits.

04/1999

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Géographie

Philippe Lamour. Père de l'aménagement du territoire

Homme d'action autant qu'intellectuel, Philippe Lamour (1903-1992) est une figure atypique et inclassable qui a traversé tout le XXe siècle. Avocat jusqu'en 1940, il s'illustre dans plusieurs procès retentissants. Il mène parallèlement une carrière de journaliste et d'écrivain ; il crée et anime, en particulier en 1931-1933, la revue d'avant-garde Plans dans laquelle s'expriment quelques-uns des ténors de la création artistique et qui constitue le socle idéologique du planisme, un mouvement prônant la modernité technique et la planification économique et prenant pour modèles Lénine, Mussolini ou Roosevelt. Il participe à de nombreux courants de pensée contradictoires qui le conduisent du Faisceau au Front populaire, à la résistance à l'esprit de Munich, puis à un brutal retour à la terre en 1942. Dès la Libération, il s'associe activement à la modernisation de la France et à son orientation vers le productivisme. Il dirige la Confédération générale agricole, le nouveau syndicat qui remplace la Corporation, participe aux côtés de Monnet à la mise au point de la planification à la française. Puis il applique nombre des idées qui sont les siennes depuis la fin des années 1920 en inventant la politique d'aménagement du territoire à partir du laboratoire qu'est pour lui la région du Languedoc. Il réalise le canal du Bas-Rhône-Languedoc en vue de la reconversion agricole de la région et qui va surtout permettre la mise en valeur touristique du littoral. Il préside à partir de 1960 le Conseil supérieur de la construction, puis en 1963 la Commission nationale de l'aménagement du territoire chargée de réfléchir à la politique de la DATAR. Parallèlement - d'aucuns diront contradictoirement -, il milite en faveur de la qualité : invention des Vins délimités de qualité supérieure, des sentiers de grande randonnée, de l'aménagement de la montagne et du milieu rural en général, d'une politique de protection de l'environnement au service des hommes et de leurs activités. Ardent partisan de la régionalisation, il présida le comité économique et social du Languedoc-Roussillon de 1974 jusqu'à sa mort, restant ainsi fidèle à ses premières convictions selon lesquelles l'Etat doit donner les moyens aux forces vives de la nation d'assumer leurs responsabilités.

05/2002

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Religion

Rencontres avec le Père Jozo

L'histoire commence en Herzégovine. A l'âge où tous les enfants rêvent de devenir pilotes ou pompiers, Joseph (Jozo) ne désire qu'une chose : devenir prêtre ! Son plus cher désir réalisé, il va travailler de manière infatigable à faire connaître ce qui, pour lui, est le centre de sa vie : la Parole de Dieu. Fin juin 1981, sa vie bien réglée va être complètement bouleversée par un événement absolument incroyable : la Vierge Marie a commencé à apparaître à Medjugorje, la paroisse dont il est le curé! Tout d'abord persuadé que ces apparitions ne sont que le fruit de l'imagination malade d'une bande de gamins ou, pire, une manière déguisée des communistes pour ridiculiser la ferveur populaire, il va bénéficier d'une expérience spirituelle intense qui fera bientôt de lui un fervent défenseur des messages de la Vierge. Après avoir subi les geôles communistes et les vexations liées à son soutien aux apparitions et aux voyants, le père Jozo devient malgré lui une figure emblématique du renouveau spirituel commencé dans ce petit village de Bosnie-Herzégovine au début des années quatre-vingt. Au fil des pages, vous découvrirez comment un homme, dans un village perdu au fin fond de la Bosnie-Herzégovine, est devenu un grand prêcheur, un homme qui, par son amour fou de Jésus, vous fait changer votre vie en vous incitant à prendre la décision la plus courageuse qui existe : permettre à Dieu d'habiter dans votre coeur, dans votre vie, pour devenir apôtre ! Témoignage vivant, fort, émouvant, inoubliable, ce livre d'entretiens est le fruit d'un travail réalisé entre mai 2000 et fin 2002. Sabrina Covic-Radojicic a été pendant des années la traductrice du père Jozo à l'occasion de rencontres avec les pèlerins, lors de retraites spirituelles ou encore durant des voyages apostolique. Elle connaît la fascination des fidèles pour cet homme étonnamment discret qui, pour la première fois, se livre ouvertement au fil d'entretiens enregistrés et retranscrits dans ce livre. Egalement auteur et traductrice d'une quinzaine d'ouvrages sur Medjugorje, elle donne des témoignages aux quatre coins du monde et anime le Centre de Paix Sakramento qu'elle a fondé à Medjugorje, afin de faire connaître au monde l'Amour de Dieu par les Message de la Vierge.

06/2014

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Littérature française

Sylvia Bataille

1908. Naissance de Sylvia. Au même moment, Pablo Picasso, dans son Bateau Lavoir, peint Les Demoiselles d’Avignon, vision qui marquera le début de l’ère moderne. Les avant-gardes explosent avec les derniers soubresauts de la société féodale sur fond de la boucherie que fut la Première Guerre mondiale. Elles se développent tout au long de l’entre-deux-guerres, et après 1945, jusqu’à leur consécration en 1968. 1908-1968. Sylvia Bataille devient, au fil des ans, une figure emblématique, un condensé de cette histoire artistique, intellectuelle et militante. Elle se situe au centre du coeur où bat le sang nouveau : le récit de sa vie est celui de ces hommes et de ces femmes qui ont créé le monde contemporain, dans les convulsions les plus extrêmes, à une époque où Paris était l’endroit au monde où les choses se passaient. Au départ, quatre soeurs. Les soeurs Maklès, d’origine juive roumaine, prennent le pouvoir sur les principaux acteurs du milieu artistique en plein bouillonnement, gouverné par les surréalistes, les Dada et l’extrême gauche. Bianca épouse Théodore Fraenkel, l’ami de Breton et Aragon, le médecin de tous ceux qui appartiennent à cette « famille » ; Sylvia épouse Georges Bataille en premières noces, puis Jacques Lacan ; Rose épouse André Masson ; et Simone, Jean Piel, le directeur de la revue Critique. L’une d’elles va pourtant surpasser les autres, c’est Sylvia, qui, par ses mariages, ses amitiés et son métier de comédienne, a vécu tous ces mouvements révolutionnaires de l’intérieur. Proche des frères Prévert, elle participe au groupe Octobre, et démarre avec eux une carrière au cinéma, qui est alors cet art naissant où tout est à inventer. Choisie par Renoir pour interpréter l’héroïne d’un film mythique, la Partie de campagne, elle connaît son heure de gloire en 1936, au moment du Front Populaire . Philosophes, psychanalystes, écrivains, peintres, cinéastes, dramaturges se côtoient tous les jours dans les cafés de Montparnasse. L’effervescence est à son comble, et des figures aussi charismatiques que Bataille, Masson, Leiris, Queneau, Dubuffet, Limbour, Picasso, Prévert, Renoir, Carné, Lacan, toutes liées par l’amitié, font la même expérience des marges, celles de l’érotisme, de la débauche, de l’art, de la révolution, et de la folie.

09/2013

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Sciences historiques

Petite histoire de l'île et de l'abbaye de Lérins

L'Ile, connue par les Romains sous le nom de "Lerina", est inhabitée t infestée de serpents quand Honorat d'Arles y fonde un monastère au début du Ve siècle. Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la "Règle des Quatre Pères", est la première du genre en France. Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Dans les siècles suivants, la vie monastique sur l'île est interrompue à plusieurs reprises par les raids des Sarrasins. Vers 732, cinq cents membres de la communauté, y compris l'abbé, saint Porcaire, sont massacrés sur l'île. En 1047, l'île est envahie et des moines sont emmenés en captivité en Espagne. Ils sont rachetés par l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Sur l'île, des fortifications sont peu à peu construits entre le XIe et le XIVe siècle. Les reliques d'Honorat sont ramenées d'Arles, en 1391 et l'île devient un lieu de pèlerinage très populaire. En 1400, nouveau pillage par des pirates génois. En 1635, l'île est envahie par les Espagnols et les moines sont expulsés. Les Espagnols fortifient l'île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, l'île est reprise par les Français qui y laissent à demeure une importante garnison. Après un exil à Vallauris, les moines reviennent, mais le monastère continue de souffrir des attaques espagnoles et génoises. Le monastère est fermé par une commission royale en 1788, faute de moines ; à la Révolution, l'île est déclarée " bien national " et devient propriété de l'Etat. En 1859, l'île est rachetée par l'évêque de Fréjus qui cherche à y rétablir une communauté religieuse. Dix ans plus tard, des moines cisterciens de l'abbaye de Sénanque s'y installent. Le pape Léon XIII, par décret, en 1886, a rattaché les paroisses se trouvant dans l'arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, à l'exception des îles de Lérins qui restent dans celui de Fréjus. Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les cisterciens de Lérins furent une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France. La présente édition entièrement recomposée reprend le texte intégral de l'édition de 1929.

10/2016

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Religion

Belley

Le diocèse de saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, patron de tous les curés du monde, est un diocèse à l'histoire particulièrement originale. D'étendue limitée en ses origines, il englobe, depuis le Concordat, de vastes parties lyonnaises et des régions savoyardes. Ses villages ont été, tour à tour, en rapport avec la cité de Blandine et avec le siège de saint François de Sales. Les chartreuses s'y sont multipliées, des congrégations comme celle des Maristes y sont nées, des expériences scolaires comme celle de l'abbé Demia y prennent une valeur annonciatrice. Ce diocèse de Jean-Pierre Camus, énergique évêque du XVIe siècle, retint dans une de ses plus pauvres paroisses, saint Vincent de Paul ; M. Emery, la Sœur Rosalie, saint Pierre Chanel, le premier martyr d'Océanie, sont originaires de ces terres qui voient aujourd'hui affluer des pèlerins du monde entier dans le modeste village d'Ars. La seule synthèse sur l'histoire du diocèse réalisée par le chanoine Alloing en 1938, est devenue introuvable en raison de la modicité de son tirage. Depuis le temps où fut élaboré cet ouvrage, le visage de l'Eglise a beaucoup changé et ce renouvellement n'a pas encore été scientifiquement étudié ; les méthodes de recherches en histoire religieuse ont considérablement évolué. Il convient désormais de retracer l'histoire du peuple chrétien en intégrant la sociologie religieuse, l'influence des facteurs économiques, le poids des mentalités. Le présent livre a été conçu par deux auteurs enracinés clans les pays de l'Ain, dans la région lyonnaise et la terre savoyarde. Ils y ont enseigné et y poursuivent des recherches. Gabrielle Trenard est l'auteur d'un ouvrage apprécié sur le Bugey, Louis Trenard, professeur d'Université, a consacré son doctorat ès-lettres à l'histoire sociale des idées à Lyon, depuis le temps de l'Encyclopédie jusqu'au romantisme. Tous deux collaborent aux revues de cette région. Pour ce travail, ils ont bénéficié de la compétence de spécialistes et, pour la période contemporaine, d'acteurs et de témoins qui ont aimablement. contrôlé la rédaction des divers chapitres. Cette publication constitue, à dessein, l'une des manifestations commémorant, en 1978, le 8e centenaire de la mort d'Anthelme de Chignin, chartreux de Portes, évêque de Belley qui demeure, clans la région où il vécut, un saint très populaire.

01/1978

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Religion

Deux pélerinages au XIXe siècle. Ars et Paray-le-Monial

Les grands pèlerinages du XIXe siècle n'ont pas beaucoup retenu l'attention des historiens. Par une heureuse rencontre, deux mémoires de maîtrise d'histoire furent consacrés, l'un au pèlerinage d'Ars, l'autre à celui de Paray-le-Monial. Ces deux travaux, pour l'essentiel, sont repris dans ce volume. Entouré des conseils de Maurice Agulhon et de Claude Langlois, Philippe BOUTRY n'a pas craint, à partir des procès de béatification, des archives paroissiales, des manuels de pèlerinage, de jeter un nouveau regard sur le curé d'Ars. Il décrit une pastorale fondée sur les fêtes, la communion fréquente, les confréries, qui fait d'Ars un ilot de chrétienté. En d'heureuses formules, il montre en Jean-Marie Vianney ce "missionnaire immobile" , que des milliers de pèlerins assaillent à son confessionnal, véritable "prisonnier des âmes" . Il insiste, plus que ses devanciers, sur le culte de sainte Philomène, la "petite sainte" du curé d'Ars, dont Pauline Jaricot avait introduit le culte en France. Guidé par un historien de la spiritualité aussi averti que Claude Savart, Michel CINQUIN, à partir notamment des archives du monastère de la Visitation, fait revivre cet autre lieu privilégié de la France religieuse du XIXe siècle. Du premier versant du siècle, du temps. de la restauration catholique, des oeuvres et des congrégations, l'attention se porte vers ces années où s'affirment la religiosité ultramontaine, un catholicisme intransigeant dans son refus du monde moderne. Ce livre vaut par l'aptitude à faire revivre un monde et à faire sentir, tâche toujours difficile, des réalités spirituelles. Il vaut aussi par la fraîcheur du regard et la nouveauté du propos. Ses auteurs se sont refusés à lire le passé à la lumière des préoccupations du présent, à chercher de fausses continuités, à céder à quelque mode qui idéaliserait la religion romantique et intransigeante. Ils ne sont pas tombés dans les débats parfois artificiels sur la religion populaire. Ils ont, en revanche, restitué dans leur vérité et leur spécificité la physionomie de deux pèlerinages. Du curé d'Ars au culte du Sacré Coeur, ils ont su aller au plus profond de l'histoire spirituelle de la France du XIXe siècle. L'histoire religieuse a paru parfois s'enfermer dans les cadres et les interrogations de la monographie diocésaine. Ce livre, par les horizons qu'il ouvre et les questions qu'il suggère, renouvelle les perspectives.

09/1980

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BD tout public

Les aventures du tsar fou Intégrale

Les aventures du Tsar Fou sont enfin regroupées dans un unique volume pour le plaisir des amateurs d'histoires où l'humour, la réflexion et l'épopée sont au service d'un homme pas si fou que cela... Tout commence dans sa capitale... Pour être proche de ses sujets, le Tsar, habillé en moujik, se promène dans les rues de Saint-Pétersbourg. Catastrophe ! Il est enlevé par un groupe de conspirateurs qui décide d'exploiter son extraordinaire ressemblance avec le souverain. Quel destin attend le vrai tsar devenu simple pion aux mains de ses ennemis ? Surtout, quel châtiment leur réservera-t-il par la suite ? Un autre danger fait irruption : le Caucase a fait sécession et ne reconnait plus l'autorité impériale ! Malgré une victoire écrasante du Prince, l'avenir semble incertain dans cette région... Le seul moyen de conquérir l'âme de ce peuple est de devenir leur chef selon leur tradition. Le Tsar annonce à ses ministres qu'il a l'intention de partir dans cette région ô combien picaresque en compagnie de son ami conteur pour y rétablir son pouvoir. Un étrange derviche croise leur route : est-ce une bonne nouvelle ? Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la Sainte Russie est une nouvelle fois menacée de disparaître. Une révolution populaire menée par des opposants risque d'éclater très bientôt. Le Tsar décide d'organiser des élections libres dans tout le pays, pensant qu'avec le renouvellement de la Douma, la contestation s'exprimera dans les urnes et non dans la rue. Souhaitant soutenir les candidats du parti monarchiste, il va sillonner son vaste Empire dans un train spécialement aménagé pour l'occasion. Il inaugure ainsi la première campagne électorale libre et moderne de Russie. Cette balade ferroviaire ne sera pas de tout repos... Oh que non ! Les derniers conjurés encore en liberté ont juré de se venger et choisissent de passer à l'action durant le voyage impérial. Les embûches et les mauvaises surprises ne manqueront pas ! Mais pouvaient-ils imaginer un instant que le Tsar avait tout prévu bien avant son départ ? Une géniale parodie de la grande Russie tsariste et de l'exercice du pouvoir signée par Tarek au scénario (La Guerre des Gaules et Turcos) et Lionel Chouin au dessin (Douce France). La mise en couleur est de Christophe Bouchard (ColtBingers, l'insoumis).

04/2019

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Théâtre

Annele Balthasar. Edition bilingue français-allemand

Annele Balthasar est publié et représenté en 1924. Le succès est immédiat et se reproduira à chaque nouvelle mise en scène de la pièce. Ici aucune facilité, aucun pittoresque. Une écriture forte et nue. Un thème grave et universel : l'intolérance, l'exclusion, la persécution. C'est une femme qui en est la victime, comme tant d'autres le furent : on estime à quelque 100 000 personnes - bien sûr, en grande majorité, des femmes - le nombre des victimes de la chasse aux sorcières. Nathan Katz s'est directement inspiré du procès d'Anna Balthasar qui a réellement eu lieu, à Altkirch en 1589, et décrit avec une parfaite justesse la terrible mécanique qui, à partir d'une simple dénonciation, fait enfler la rumeur, extorque les aveux et condamne à la mort. Cette chasse aux sorcières, ce n'est pas au Moyen Age qu'elle a eu lieu, c'est à l'époque de Descartes : elle atteint son apogée aux XVIe et au XVIIe siècle (la dernière "sorcière" est exécutée en Suisse en 1782). Ce n'est plus alors l'Eglise qui la mène, ce sont les Etats : ce ne sont pas des inquisiteurs qui jugent Annele Balthasar, mais les magistrats d'un tribunal civil. Plus grave encore : ces politiques de terreur s'appuient sur une large adhésion populaire. On le voit, la chasse aux sorcières ne relève pas d'un lointain passé. Si personne n'imagine plus aujourd'hui des femmes forniquant avec des démons, l'obscurantisme, le fanatisme, le machisme sont toujours là et la désignation de "boucs émissaires" reste un instrument privilégié des dictatures. En cette même année 1924 où Nathan Katz faisait représenter son Annele Balthasar, à 300 kilomètres de là, dans la prison de Landsberg Adolf Hitler rédigeait Mein Kampf qui désignait à la vindicte publique non plus les possédées du diable, mais tous les juifs. "Katz aime les hommes et les plaint, écrivait Guillevic en 1930, il aimerait qu'ils changent et, comme il est bon, il espère en leur perfection. [...] Je crois que Rilke l'aurait beaucoup aimé, lui qui aimait les choses et l'humilité. Il est très grand, et les enfants des imbéciles contemporains le sauront dans quelque dix ans". Treize ans plus tard, sur la carte d'identité française de Katz seraient apposés quatre caractères d'un centimètre de haut : "Juif".

04/2018

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Sports

Piloter à l'ancienne

Comme toutes les pratiques techniques, le pilotage des avions a commencé par de l'intuition, de l'empirisme, puis du bon sens et enfin de la technologie. En un siècle d'histoire de l'aviation, les méthodes d'apprentissage du pilotage ont évolué pour aboutir en ce début du XXIe siècle à des vols où l'instrumentation est le principal guide du pilote. Pourtant, les sensations ou les repères visuels utilisés par des générations de pilotes peuvent encore aujourd'hui contribuer au confort et à la sécurité d'un vol. Dans l'objectif d'acquérir des connaissances complémentaires en pilotage ou tout simplement de développer sa culture aéronautique, tous les pilotes ou les passionnés trouveront dans ce livre, d'une manière ludique, les clés du pilotage à travers un siècle d'aviation. Ils entreront, pour chaque phase d'un vol, dans la tête d'un pilote débutant de quatre époques significatives : - l'avant-Première Guerre mondiale où les premiers ouvrages et articles donnaient les éléments de base du pilotage. C'est le temps du pilotage à l'intuition. - L'entre-deux-guerres où les premiers manuels de pilotage apparaissent, essentiellement à destination des pilotes militaires. C'est l'époque du pilotage aux sensations. - L'après-guerre où les méthodes d'instruction se développent avec l'accroissement de l'aviation populaire. C'est la période du pilotage basé sur les repères visuels. - L'époque moderne où la fiabilité et la technologie sont au service du pilote. C'est l'ère du pilotage aux paramètres. Si les pratiques du pilotage ont évolué, c'est dans le but d'utiliser les connaissances et les technologies du moment au service de la sécurité des vols et il n'est pas question de remettre en cause les enseignements d'aujourd'hui. Cependant, il est utile de connaître les bonnes pratiques de nos anciens qui volaient sur des machines peu fiables et peu instrumentées. Les gestes appris par le pilote de chasse de 1920 pour décoller son avion sans instrument ou l'attitude à adopter pour un pilote de l'Aéropostale pour se poser sans moteur peuvent encore servir à un pilote d'aujourd'hui en cas de panne. La manoeuvre de décollage d'un avion à train classique peut aider un pilote du XXIe siècle à voler sur ce type d'appareil, disparu des manuels de pilotage.

02/2017

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Histoire des mentalités

Spectacles et divertissements en Corse au temps des Bonaparte

C'est une Corse pleine de rires, de déclamations, de poésies, de musiques que l'on entend vivre à travers ces pages. Grâce à la contribution d'un grand nombre de chercheurs, cet ouvrage nous plonge dans la société corse de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle. Le texte et l'image, le geste et la parole - J. -M. Olivesi Introduction générale - J. -C. Liccia Les fêtes corses du marquis de Cursay au temps du carnaval (1750-1752) - A. Franzini Portfolio I - La Moresca Permission et interdiction de danser à Ajaccio au XVIIIe siècle - A. -M. Graziani Réflexions sur la poésie corse au temps des Bonaparte - Eugène F. -X. Gherardi Du Cinque Maggio à la figure de l'Empereur dans le folklore poétique et la poésie anonyme, populaire, dialectale (1821-1921) - D. Antona-Cardinet Les instruments de musique dans la tradition musicale corse du temps de l'enfance de Napoléon Bonaparte - D. Delgrossi L'oratoire Saint-Jérôme : la naissance du premier théâtre municipal d'Ajaccio. Du Consulat à la fin du Premier Empire - X. Trojani Le théâtre Saint-Gabriel (1830-1870). Agences théâtrales, directeurs, compagnies et répertoires - X. Trojani Le portrait d'une Bonifacienne, épouse de Jacques Jouvin : un précieux témoignage sur les goûts musicaux des élites locales - M. -E. Nigaglioni Le théâtre à Bastia, des origines à la démolition du second théâtre de Marbeuf - M. -E. Nigaglioni Le théâtre d'Andrea Scala - M. -E. Nigaglioni et A. Giuliani Quelques autres scènes bastiaises - A. Jurquet Le spectacle lyrique à Bastia : le triomphe du bel canto italien - A. Jurquet Le théâtre de Bastia dans l'Europe de son temps : fonctionnement, programmation et artistes (1771-1802) - J. -C. Liccia Par les voix et les voies de l'Europe avec Don Giovanni. Du XVII° au XVIII°? siècle - E. Giuliani Portfolio II - Les élites bastiaises et le théâtre amateur. Photographies de Tito de Caraffa, vers 1890 De hasard, de réflexion ou d'adresse : jeux et divertissements en Corse. Du XVIe au XVIIIe siècle - J. -C. Liccia Les débits de boissons à Ajaccio au XIXe siècle : du bouge au Grand Café - O. Bianco Débauche, retape, tapin : la prostitution à Ajaccio au XIXe siècle - O. Bianco et X. Trojani Napoléon Bonaparte et le théâtre à Malmaison - I. Tamisier-Vétois

10/2022

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Royaume-Uni

Charles III

Avec le décès de la reine Elizabeth II, survenue le 8 septembre 2022, l'un des derniers géants du XXe siècle s'est éteint. Si chacun s'y était préparé, les mots "la Reine est morte" provoquèrent une onde de choc, qui se fit ressentir bien au-delà des frontières du Royaume-Uni. Son fils ainé, Charles, tout à son chagrin, devait toutefois enfin assumer le rôle pour lequel il est né. Depuis plus de 70 ans, il est l'héritier direct de la couronne britannique à avoir attendu le plus longtemps son accession au trône. Aujourd'hui roi, qui est Charles III ? Comment sa vie publique et privée l'a-t-elle préparée à assumer, à l'âge où ses pairs profitent des joies de la retraite, la fonction de chef d'Etat du Royaume-Uni et de 14 autres pays, ainsi que de celle de chef du Commonwealth ? Constitutionnellement, mais aussi dans le coeur des Britanniques, Charles a jusque maintenant été habitué à jouer les seconds rôles. Etre l'héritier d'une reine aussi populaire qu'Elizabeth II n'est pas chose aisée. Sa vie durant, il aura marché derrière elle. Pendant ses près de quinze ans de mariage avec Diana, il a largement vécu dans l'ombre de son aura incroyable. Et depuis la mort de la princesse, l'affection et l'attention du peuple britannique se sont, majoritairement, portées sur ses enfants. "Fils de", "époux de", puis "père de", Charles dut donc se battre pour affirmer sa personnalité et promouvoir ses engagements, qu'au-delà de quelques-uns de ses sujets attentifs les gens connaissent encore mal. Celui qui était jusque très récemment le Prince de Galles s'est investi - souvent avec prescience, et en jouant parfois avec les limites de son rôle constitutionnel - pour l'environnement, pour les jeunes défavorisés, la régénération des quartiers urbains ou encore les médecines alternatives. Il s'est engagé également pour la modernisation de la monarchie britannique, alors même que s'est engagée, dix ans avant la mort de la reine, une période de transition marquée par des crises menaçant la pérennité de l'institution. C'est cette vie de combats, façonnée par son histoire personnelle, que ce livre propose de raconter, éclairant les lecteurs sur le style, les idées et les ambitions du nouveau roi.

10/2022

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Sociologie

Le culte de la raison et le culte de l'Etre suprême. (1793-1794)

" On sait qu'en l'an II la France révolutionnaire essaya, sans y réussir, d'abolir la religion chrétienne au moyen du culte de la Raison, puis de la remplacer par le culte de l'Etre suprême. Cette tentative étonna, en l'effrayant, l'Europe d'alors ; mais, comme elle a échoué, on la trouva ensuite plus scandaleuse qu'intéressante, et il a été de bon goût de présenter le culte de la Raison et le culte de l'Etre suprême comme une des plus sottes aberrations du délire révolutionnaire. Des écrivains sont venus qui ont réagi contre ces jugements trop sommaires : les uns ont cru voir dans l'hébertisme antichrétien l'heureuse réalisation de la pensée de l'Encyclopédie ; les autres ont présenté le déisme robes pierriste comme la religion qui convenait alors et qui con- viendrait encore aujourd'hui à notre race. Le plus vrai (si- non le plus exact) des historiens de la Révolution, Michelet, a pensé que ni la sécheresse du culte de la Raison ni la froideur du culte de l'Etre suprême ne convenaient aux fils du XVIIIe siècle, et, dans cette tête pleine de Diderot, dans ce coeur amoureux de la France, s'est formée l'idée d'une religion de la patrie et de l'humanité, religion dont l'esprit, s'il avait prévalu dans la politique des gouvernants, comme il vivait secrètement, selon Michelet, dans l'instinct populaire, eût fécondé la révolution, eût orienté l'âme française dans un sens conforme à son génie et eût peut-être rayonné sur le monde. L'investigation pénétrante d'Edgar Quinet est arrivée à de tout autres résultats. Ce penseur ne s'est point scandalisé de l'impiété de nos pères, et cependant, il n'a pas rêvé le triomphe de la libre pensée. Tout en accusant les révolutionnaires de timidité française, tout en se moquant des hésitations de ces Polyeucte prudents, qui insultaient le dogme et en avaient trop peur pour le détruite ou le changer vrai- ment, Edgar Quinet leur reproche de n'avoir pas demandé au christianisme même la religion des temps nouveaux. Et quelle est la conclusion implicite de tant de railleries éloquentes sur la servitude intellectuelle d'un Hébert ou d'un Robespierre ? C'est qu'il eût fallu se borner à convertir la France de la révolution au protestantisme".

03/2023

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Actualité politique internatio

Devenir

Quand elle était petite, le monde de Michelle Robinson se résumait au quartier du South Side, à Chicago, où elle partageait, avec son frère Craig, une chambre de l'appartement familial, et jouait au ballon dans le parc du coin. Ses parents, Fraser et Marian Robinson, lui ont appris à être courageuse et à faire entendre sa voix. Mais très vite, la vie l'a entraînée plus loin : dans les amphithéâtres de l'université de Princeton, où, pour la première fois, elle a senti combien il était singulier d'être la seule femme noire de l'assistance ; dans la tour de verre et d'acier où elle a occupé un poste d'avocate dans un cabinet prestigieux. C'est là que, par un matin d'été, elle a vu entrer dans son bureau un étudiant en droit nommé Barack Obama, qui allait bouleverser le cours de sa vie. Michelle Obama dévoile ici les premières années de son mariage, quand elle s'efforçait de concilier sa carrière, sa vie de famille et l'ascension politique foudroyante de son mari. Elle révèle leurs débats quand il a envisagé de se présenter à l'élection présidentielle. Elle nous explique le rôle qu'elle a joué au cours de la campagne, dont elle a été une figure à la fois populaire et controversée. Avec une grâce souriante et une rare sincérité, elle nous raconte de l'intérieur les premiers pas de sa famille sous les feux des projecteurs du monde entier, avant de nous faire découvrir l'envers de huit années passées à la Maison-Blanche — huit années capitales au cours desquelles elle a appris à connaître son pays autant qu'à s'en faire connaître. Ce témoignage unique nous transporte de modestes cuisines de l'Iowa aux salles de bal du palais de Buckingham ; il nous fait partager des moments de chagrin bouleversants traversés avec une profonde résilience ; il nous accueille dans l'intimité d'une figure exceptionnelle — d'une femme attachée à mener une vie sans faux-semblant, et à mettre sa force et sa voix au service des plus nobles idéaux. En livrant pour la première fois son histoire avec audace et franchise, Michelle Obama tend à chacun un miroir et nous demande sans détour : qui sommes-nous et qui voulons-nous devenir ?

11/2018

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Littérature française

Yves Velan. Une poétique de la rupture

Ce volume propose, à travers onze contributions, d'explorer l'oeuvre du romancier suisse romand Yves Velan (1925-2017), oeuvre qui connaît un renouveau éditorial important ces dernières années avec la parution posthume de son ultime roman La Narrateur et son Energumène (Zoé, 2018) et la réédition de ses principaux romans : Je (Seuil, 1959 / En bas, 2023), La Statue de Condillac retouchée (Seuil 1973 / En bas, 2023) et Soft Goulag (Bertil Galland 1977 / Zoé, 2017), Contre-Pouvoir (En bas 1978 / En bas 2021). Ecrivain exigeant, reconnu par des figures importantes du monde intellectuel (dont Roland Barthes et Merleau-Ponty), il a déployé dans chacune de ses oeuvres une grande ambition littéraire qui, par une expérimentation formelle déstructurant langue, discours et narration, exprime un point de vue résolument critique sur le monde et le souci d'un engagement politique fondamental. Communiste, membre du Parti ouvrier populaire du Canton de Vaud de 1945 à 1957, Yves Velan a été frappé d'interdiction d'exercer sa profession d'enseignant en raison de ses activités militantes. Accueilli à La Chaux-de-Fonds, il y sera professeur de français jusqu'à sa retraite en 1991. Pendant une dizaine d'années, entre les années 1960 et 1970, il séjournera à Urbana, et enseignera à l'Université de l'Illinois comme professeur de littérature française du XIXe siècle. Avant qu'il se retire de la vie publique, à la fin des années 1990, il aura été une figure active du monde culturel et intellectuel suisse, en contribuant notamment à la création de différentes revues littéraires. Yves Velan. Une poétique de la rupture revient sur cette oeuvre considérée par certains comme une des majeures de l'art romanesque du XXe siècle, autant en raison de ses audaces formelles que de ses réflexions pénétrantes sur le fait littéraire. Elle est ici abordée en partie à travers une critique génétique qui peut se baser sur les manuscrits originaux et certains inédits de jeunesse, récemment découverts. Un roman fondamental comme Je peut ainsi être éclairé sous un nouveau jour. D'autres contributions s'intéressent au contexte d'écriture de ses oeuvres, telles que Soft-Goulag et Contre-Pouvoir, proposant des lectures circonstanciées de son écriture. Des lettres inédites, des repères chronologiques ainsi qu'une bibliographie fouillée viennent compléter ce volume pour en faire autant une clé de compréhension d'une oeuvre ardue et fascinante qu'un outil de travail de premier plan.

11/2023

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Poésie

L'esprit de pouvoir

Les esprits et les lettres audacieux de certains des nôtres ont pu rigoureusement permettre à pousser les bloqueurs de nos progrès à l'abandon de leur entreprise périlleuse : c'est un mérite de nos écrivains, aidés d'une volonté de personnes dotées d'une idée respectueuse de valeurs humaines. Massivement, de?s le de?but de la deuxième moitié du XXe siècle, l'expression populaire indépendantiste a débouché sur une situation d'appropriation et de possession de ce qui nous revient de droit : le droit d'exercer nos pouvoirs à l'incarnation de nos facultés morales et intellectuelles propres. Cela est un immense progrès historique acquis de tous sacrifices humains et matériels à un tournant péremptoire de la vitesse de course de notre Histoire. Le passé est ruinant et le présent est d'une fluctuation de nos progrès socioéconomiques et politiques, caractérisés par la couardise du personnel politique gouvernant. Ce présent, par l'organisation institutionnelle dynamique, l'éducation, la culture, la politique de coopération et d'intégration, la solidarité régionale… Doit être un incubateur de prospérité de nos nations. L'Afrique a le devoir de pouvoir bâtir son destin et assumer sa responsabilité, laquelle est la sienne propre. Elle doit avoir un esprit, une capacité et une matérialisation personnels, politiques, diplomatiques et intellectuels dans un élan collectif de construction de ses projets ; avoir cet esprit de résistance à la renonciation de celui de subordination politique et de mystification culturelle qu'elle se fait pour les grandes puissances mondiales ! Mis sur la jeunesse et les nouvelles générations, mon regard sur le futur est plutôt porteur d'espoirs ; car créant des conditions par nous-mêmes à nous imposer une discipline spirituelle, morale et idéologique à l'édification d'un modèle organisationnel institutionnel et social à l'image de nos réalités existentielles qu'il va falloir scrupuleusement respecter, nous y parviendrons ! Ousmane Makan M'Mamany Cissé est né le 10 février 1992 à Conakry. Il a fait son école primaire dans son village Moribadou à Kérouané, auprès de sa grand-mère paternelle Makan Camara ; d'où il part à Macenta poursuivre son collège, puis il continue à Conakry, dans la capitale guinéenne pour fréquenter le lycée Roi Hassan II. Après l'obtention de son baccalauréat qui le proclame 56e de la République, il étudie à l'université Kofi Annan de Guinée avant de partir en France où il fait actuellement la faculté des Sciences juridiques et politiques, mention droit.

12/2018

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Ouvrages généraux et thématiqu

Louise Michel

Une biographie intime et politique de la Vierge rouge. Louise Michel est d'abord un nom, celui que portent 190 établissements scolaires de France et bien davantage encore de rues. Un nom idolâtré par la gauche, détesté par la droite, mais dont l'histoire reste méconnue. Avec le talent qu'on lui connaît, Marie-Hélène Baylac est partie sur les traces de l'anarchiste la plus célèbre de France. Née à Vroncourt-la-Côte en 1830, d'une servante abusée par son châtelain, Louise est élevée comme " une demoiselle ", et, devenue institutrice, elle monte à Paris à l'âge de 26 ans. Dès lors, sa vie se confond avec la quête d'une société plus juste. Elle fréquente les milieux républicains, s'investit dans l'éducation populaire et pour l'émancipation des femmes, fait ses premières armes de militante socialiste. La guerre franco-prussienne de 1870 puis la Commune révèlent une combattante intrépide. Elle y perd l'amour de sa vie, Théophile Ferré, mais son courage et sa fierté la transforment en icône. Déportée en Nouvelle-Calédonie, Louise est l'une des premières à s'intéresser à la nature et à la culture kanak. Elle y puise une source d'inspiration qui parcourra toute son oeuvre littéraire. A son retour à Paris, en 1880, les foules se pressent pour entendre la Vierge rouge, désormais convaincue qu'il n'est de solution à la misère et aux injustices que dans l'abolition brutale de l'Etat. Pendant un quart de siècle, oratrice infatigable autant qu'écrivaine prolifique, elle tient la police en haleine, multiplie les séjours en prison, se réfugie à Londres. Son chemin croise les grandes crises de la Troisième République, du boulangisme à l'affaire Dreyfus. Elle côtoie les figures majeures de la pensée révolutionnaire internationale - Blanqui, Kropotkine, Malatesta... - et les ténors de la vie politique : Clemenceau, les Jules - Favre, Simon, Guesde, Ferry, etc. Quand elle meurt à Marseille, début 1905, au retour d'une tournée en Algérie, la presse s'incline devant la dernière des romantiques, reconnaissant qu'elle force le respect de tous, y compris de ceux qui combattent ses idées. Puisant aux écrits abondants de " la grande citoyenne " et aux sources officielles, témoignages, articles de presse, visites de terrain, la plume enlevée et experte de Marie-Hélène Baylac nous entraîne dans le récit de cette vie épique.

01/2024

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Exégèse

Les mystères de l'Apocalypse. Une enquête sur le livre le plus fascinant de l'Histoire

L'Apocalypse de Jean s'ouvre sur un ensemble de sept lettres envoyées à une communauté de sept églises situées en Turquie actuelle et dont Jean était le responsable. Le terme Apocalypse s'est chargé au fil des siècles d'une connotation négative l'ayant éloigné de son sens d'origine pour évoquer une catastrophe cataclysmique et destructrice. Ce mot est "devenu populaire pour de mauvaises raisons" . La première clé de compréhension que nous offrons au lecteur dans ce livre pour mieux appréhender les mystères des prophéties de l'Apocalypse est de se référer aux Ecritures (Ancien Testament) qui étaient la Bible de Jésus et de Jean. Pour comprendre le Nouveau Testament, il convient en effet de se demander comment le peuple d'Israël a compris et interprété les enseignements de Jésus et des apôtres en leur temps. La seconde clé, permettant une compréhension plus complète du texte, est la considération du contexte historique et politique de l'époque de rédaction du texte. Au Ier siècle, l'Empire romain était tout-puissant et persécutait, quelquefois avec une extrême violence, les disciples de Jésus-Christ. Cela a fortement influencé l'auteur et le style du livre. Enfin, la troisième clé proposée est de considérer le livre de l'Apocalypse comme une sorte de synthèse, de résumé des prophéties eschatologiques présentes dans l'ensemble de la Bible - au point de quelquefois quasiment paraphraser certains passages de l'Ecriture. Loin de prétendre apporter la vérité absolue, ces trois clés majeures aident cependant à décrypter le sens véritable du texte et d'en saisir ainsi un peu mieux les allusions et autres symbolismes. Ainsi l'histoire, l'archéologie et la culture ancrent le livre dans le réel. Ce dévoilement donne ainsi au Livre un contexte qui parle, avec une grande actualité, à notre génération, comme par un effet de miroir... Ce livre est issu des notes d'écriture qui ont servi à la réalisation de la série documentaire. Les 7 églises de l'Apocalypse. Les auteurs, jean-Marc Thobois et Christophe Hanauer ont synthétisé leurs travaux de recherche dans cet ouvrage en deux parties : un commentaire général sur les temps de la fin et commentaire exhaustif des sept lettres ou sept églises. Cet ouvrage est complémentaire à l'oeuvre cinématographique qui a demandé trois années de travail.

02/2022

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Histoire internationale

Le soldat et la guérilla. Histoire orale de la guerre civile au Salvador

Il y a vingt-cinq ans, des accords de paix mettaient fin à la sanglante guerre civile née à la fin des années 1970 au Salvador. Cet ouvrage raconte ce conflit armé hors norme à partir du témoignage de deux adolescents ayant vécu la guerre en première ligne, l'un au sein des escadrons de la mort de la dictature, l'autre parmi la guérilla du Front Farabundo Martí de libération nationale. Les événements sont racontés tels qu'ils ont été vécus, de façon brute, sans recherche d'esthétique, de justification ni de glorification, ce qui confère au récit une richesse et une force peu communes. Ils témoignent, d'un côté, de la formation suivie par les futurs commandos des escadrons de la mort au début des années 1980, du déroulement d'opérations militaires, des tortures, ou encore d'anecdotes légères ou dramatiques du front ou de la vie à la caserne ? ; et de l'autre, du quotidien des paysans à la fin des années 1970 et de l'émergence de la guérilla, de la répression et de la fuite dans les montagnes, de la vie dans les campements, des combats, de l'organisation militaire clandestine, ou encore des difficultés de l'après-guerre… Au final ces récits de personnes dont le lieu de naissance a déterminé l'engagement dans l'un ou dans l'autre camp se complètent et livrent une vision panoramique des événements. Et s'ils décrivent souvent très froidement des événements d'une terrible cruauté, on y trouve aussi des manifestations d'une grande humanité. Enfin, au-delà du cas du Salvador, ils témoignent aussi d'une histoire populaire du continent latino-américain, des résistances, des guérillas, mais aussi des dictatures qui ont ensanglanté le continent. Maurice Lemoine, dans une préface très complète, revient sur l'histoire de ce petit pays d'Amérique centrale et nous montre en quoi ces récits demeurent en phase avec l'actualité du pays et du continent. Il présente ainsi le travail du sociologue salvadorien Oscar Martínez Penate qui résume bien le sens de cet ouvrage ? :"L'Histoire est généralement écrite par les commandants, les intellectuels et les internationalistes ? ; ceux qui se trouvaient en première ligne, personne ne s'intéresse à eux, leur histoire est très peu connue. ?" Cet ouvrage comportera en outre un riche cahier d'illustrations inédites.

02/2018

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Sociologie

Carte blanche. L'Etat contre les étrangers

L'actualité la plus récente a donné à voir une fracture au sein de la gauche et des forces d'émancipation : on parle d'un côté des "no border", accusés d'angélisme face à la "pression migratoire", et d'un autre côté il y a les "souverainistes", attachés aux frontières et partisans d'une "gestion humaine des flux migratoires". Ce débat se résume bien souvent à des principes humanistes d'une part (avec pour argument qu'il n'y a pas de crise migratoire mais une crise de l'accueil des migrants) opposés à un principe de "réalité" (qui se prévaut d'une légitimité soi-disant "populaire", selon laquelle l'accueil ne peut que détériorer le niveau de vie, les salaires, les lieux de vie des habitants du pays). Dans ce cinglant essai, Karine Parrot, juriste et membre du GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés), met en lumière un aspect souvent ignoré de ce débat : à quoi servent au juste les frontières ? qu'est-ce que la nationalité ? Sur la base du droit, Karine Parrot montre que la frontière et la restriction des circulations humaines, sont indissociables d'une hiérarchie sociale des peuples à l'échelle mondiale. La frontière signifie aux plus aisés que, pour eux, aucune frontière n'est infranchissable, tandis qu'elle dit aux autres que, pauvres, hommes, femmes, enfants devront voyager au péril de leur vie, de leur santé, de leur dignité. De l'invention de la nationalité comme mode de gestion et de criminalisation des populations (et notamment des pauvres, des "indigents", des vagabonds) jusqu'à la facilitation de la rétention, en passant par le durcissement des conditions d'asile et de séjour, ou encore les noyades de masse orchestrées par les gouvernements, l'Union européenne et leur officine semi-privée et militarisée (Frontex), Karine Parrot révèle qu'il n'y a aucune raison vertueuse ou conforme au " bien commun " qui justifie les frontières actuelles des Etats. Le droit de l'immigration ne vise qu'à entériner la loi du plus fort entre le Nord et le Sud ; il n'a d'autre fin que conditionner, incarcérer, asservir et mettre à mort les populations surnuméraires que la "mondialisation armée" n'a de cesse reproduire à l'échelle du monde.

03/2019

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Rock

Down with the System

Avec près de 40 millions de disques vendus, trois albums en tête du Billboard, un Grammy et une légion de fans, System Of A Down est l'un des plus grands groupes de métal de la planète. Au coeur du groupe : Serj Tankian, dont le parcours, depuis les rues de Beyrouth jusqu'à la superstar du rock qu'il est devenu, est aussi remarquable qu'improbable. Né de parents arméniens à Beyrouth, Serj grandit en entendant les bombes tomber devant la maison de son enfance, avant de déménager à Los Angeles à l'âge de sept ans. Jeune homme, il est immergé dans la communauté "Little Armenia" et découvre le génocide auquel ses ancêtres ont été confrontés, tout en aidant ses parents à faire face aux limites du Rêve Américain. Puis, au cours d'un trajet pour rentrer chez lui après un examen, Serj décide de se détourner d'une carrière dans les affaires et le droit pour faire de la musique - une décision qui le conduira à partir en tournée sur les cinq continents en tant que chanteur d'un groupe de rock extrêmement populaire, à atteindre la première place du classement des albums du Billboard, puis à voir le single à succès de ce même album interdit à la radio deux jours plus tard. Qu'il s'agisse de faire équipe avec Tom Morello (le guitariste de Rage Against the Machine) pour se battre pour la justice sociale auprès de métalleux peu avertis, de débattre avec des policiers de Los Angeles sur la meilleure façon de réprimer ses fans émeutiers ou de voyager en l'Arménie avec le chef cuisinier star Anthony Bourdain, Down With the System est à la fois l'histoire d'un immigrant, celle de l'éveil d'un activiste et des mémoires de rock pas comme les autres. Un voyage inoubliable qui laisse sans voix - un plaisir absolu pour les nouveaux fans comme pour les anciens. Chanteur du groupe de rock System Of A Down, Serj Tankian est également artiste solo, compositeur, activiste, peintre, poète et cinéaste. Avec Tom Morello, Tankian a cofondé l'organisation à but non lucratif Axis of Justice, qui réunit des musiciens, des fans de musique et des ONG pour lutter en faveur de la justice sociale. Tankian vit avec sa femme et son fils, ils partagent leur temps entre Los Angeles et la Nouvelle-Zélande.

06/2024