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Valérie Perrin interview

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Histoire littéraire

Le manuscrit franciscain retrouvé

Minuscule livre de poche (12 x 8 cm), le manuscrit mis en vente en 2014 par une galerie parisienne, fruste, usé, dépenaillé et à peine déchiffrable, a pourtant suscité un extraordinaire engouement international et d'intenses investigations scientifiques. Ce libricino qu'un frère itinérant, disciple de François d'Assise, glissait dans sa besace voici huit cents ans fut, en quelques mois, acquis par la Bibliothèque nationale de France, numérisé et mis en ligne sur Gallica pour être offert à l'expertise internationale. Quelques années de recherche plus tard, les 122 petits feuillets n'ont pas livré tous leurs secrets, mais les spécialistes ici réunis, experts en physique, chimie, biologie, paléographie, codicologie, philologie, histoire ou théologie, ont opéré des avancées décisives. Ce recueil contient non seulement une Vie inédite de saint François (1181-1226) rédigée dans les années 230, mais aussi divers sermons connus ou inédits d'Antoine de Padoue, un commentaire au Pater noster où vibre peut-être la ferveur du Poverello en personne, des extraits, des florilèges ou la copie d'oeuvres entières comme les étranges Révélations du pseudo-Méthode. Trésor historique inestimable, il est aussi un " objet total " qu'il faut observer, sonder, explorer, pour extraire toutes les informations que recèlent ses matériaux, sa fabrication, son usage. Cet attachant recueil constitue un témoignage exceptionnel des préoccupations et de la sensibilité d'un petit groupe de Frères mineurs, au lendemain de la disparition de leur fondateur. Les experts réunis offrent ici les premiers résultats scientifiques de leurs études. Peut-être le plus important de leurs acquis est-il le dépassement du clivage entre sciences dures et sciences humaines au service d'une recherche faite de rigueur et d'inventivité.

08/2021

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Paris - Ile-de-France

La Bibliothèque nationale de France. Site Richelieu

Au coeur du 2e arrondissement de Paris, le site Richelieu, berceau historique de la Bibliothèque nationale de France, accueille désormais tous les publics. Cet ouvrage présente l'histoire de ses aménagements successifs et guide le visiteur du jardin Vivienne jusqu'à la cour d'honneur, rue de Richelieu, à travers ses espaces emblématiques et le nouveau musée créé en son sein. Au coeur du 2e arrondissement de Paris, après plus de dix années de rénovation et de transformation, le site Richelieu, berceau historique de la Bibliothèque nationale de France, accueille désormais tous les publics. Cet ouvrage présente l'histoire de ses aménagements successifs et guide le visiteur depuis le jardin de la rue Vivienne jusqu'à la cour d'honneur, rue de Richelieu, en passant par la salle Ovale, à la fois salle de lecture, lieu de visite et de médiation, symbole de l'ouverture du site à tous, et le nouveau musée de la BNF, installé au sein d'espaces classés comme la galerie Mazarin, qui présente une sélection de près de 1 000 pièces de nature très diverse, parmi les plus remarquables de la Bibliothèque et emblématiques des collections constituées depuis les rois de France. Pour la première fois de son histoire, la Bibliothèque a repensé le bâtiment originel dans son intégralité, en lui donnant une cohérence globale, en valorisant les différentes strates historiques de l'édifice et en mettant cet ensemble prestigieux au service d'une vision généreuse, ambitieuse et innovante. Cette évolution décisive est vecteur de plusieurs messages : celui d'un inaliénable bien public, façonné, enrichi et transmis de génération en génération ; l'appel à la découverte et à la recherche ; l'invitation, enfin, à franchir en simple visiteur, les portes d'un site exceptionnel qui écrit aujourd'hui une nouvelle page de son histoire.

09/2022

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Vie chrétienne

Bonté divine !. L'art de la miséricorde

"Après deux millénaires de vie chrétienne où, certes, bien des êtres ont mis en oeuvre la miséricorde, le moment semble venu d'inviter toute l'Eglise, autrement dit tous les baptisés, à imiter comme jamais, à coups de paroles et de gestes, la miséricorde de Dieu, qui n'est autre que son amour immodéré - on n'en revient pas ! - et inconditionnel - c'est fou ! - pour chacun de ses enfants. La miséricorde n'est pas à proprement parler un sujet sur lequel on planche, mais une réalité que le Christ Jésus lui-même a vécue, et que tous les saints et les saintes de l'histoire, et bien des héros et des braves gens, nous supplient de vivre - vous m'entendez bien ? - De vivre ! Et tous les jours Dieu notre Père vient pour sa joie recouvrir encore nos vies minables du manteau de son amour miséricordieux . A nous maintenant d'en faire autant, en préférant à nos petites idées trop humaines éprises de stricte justice, la beauté efficace de la miséricorde qui est l'atout coeur dans le jeu de Dieu, son joker qu'il glisse dans la main du coeur chrétien . [... ] Ainsi, nous aiderons le Christ à sauver ce qui semble perdu, lui qui ne rêve que d'une chose : prendre et serrer fort entre ses bras, comme une mère son enfant, chaque homme de la terre, dans l'espoir de voir se lever le signe de l'amour qui n'est autre que la réciprocité parfaite". Ainsi parle le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine dans une fougueuse méditation sur la miséricorde de Dieu puis à travers une galerie de tableaux aussi belle qu'émouvante où la bonté du Christ éclate en mille couleurs et rayonne sous les mots du prêtre-artiste.

04/2022

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Grands couturiers

Lecoanet Hemant. Les orientalistes de la haute couture

Première rétrospective consacrée à la maison Lecoanet Hemant, l'exposition Les Orientalistes de la Haute Couture s'annonce comme un voyage au coeur d'une mode chatoyante et raffinée cultivant l'art du métissage, un savant mélange des cultures française et indienne. La maison Lecoanet Hemant naît en 1979 de l'association de Didier Lecoanet, né en 1955, qui a fait ses premières armes chez Lanvin, et de Hemant Sagar, né à New Dehli en 1957. Leur fructueuse collaboration les amène à défiler de 1984 à 2000 dans le cercle fermé de la haute couture parisienne. Depuis, la maison s'est orientée vers le prêt-à-porter cosmopolite conçu en Inde. Le style Lecoanet Hemant, c'est une allure poétique qui traverse le temps et les continents. Une vision de l'Orient qui s'exprime à travers les modulations du drapé et une certaine idée du coupé-cousu à la française. Véritables marques de fabrique de la maison, le sari indien décliné à l'envi et les références à la nature sous forme d'imprimés, de tissés et de broderies aux matières originales, comme la ramie ou encore la fibre d'ananas. Spectacle éblouissant en tous points, les quelques quatre-vingt silhouettes évoquent l'héritage culturel d'une route de la soie imaginaire. L'exposition se déploie dans une élégante galerie scandée de grandes vitrines où de somptueuses tenues sont mises en scène aux côtés de mobilier et objets décoratifs tout droit sortis d'un film d'Agatha Christie. Les robes du soir brodées côtoient les châles à franges dorées non loin d'opulents manteaux damassés et autres tailleurs aux savants drapés... Une mode réjouissante digne des contes des "Mille et Une Nuits".

06/2022

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Littérature française

Soleil sur fond bleu

"Le signe est une fracture qui ne s'ouvre jamais que sur le visage d'un autre signe", dit Roland Barthes. Pour celui qui lit, l'apparition tantôt du texte tantôt de l'image met l'oeil en mouvement. Image et texte, en constellation, se regardent, se reconnaissent, s'enveloppent. L'oeil donne son impulsion à la page, aux écarts, aux heurts, aux disséminations, simultanés du texte et de l'image dans leurs élans autonomes. Grâce à l'image le texte peut retenir le sens, il peut le concentrer, suggérer, accroître son potentiel d'énergie, ne pas s'étendre : c'est l'image qui est l'étendue, l'étendue infinie qui s'ouvre dans la fracture du signe. Les équilibres d'intensité du texte et de l'image, depuis la lecture de Nadja, sont certainement ce qui me paraît le plus propre à l'émotion. Cet ouvrage, le seul de ma carrière d'éditeur à être présenté sous cette forme, n'a pas été conçu pour prendre place parmi les "beaux livres cadeaux" de fin d'année. Il est mieux que cela, autre : à la fois essai qui a tiré sa philosophie autant de Barthes que de Spinoza ou de Deleuze, autofiction, récit de voyage (de Beauce en Vénétie), chant poétique, chant d'amour, hymne à l'art (surtout pictural), hymne à la vie qui peut être joie d'exister, ou peinture atroce d'existences fauchées par les exactions de la dernière guerre (les fusillés du Mont-Valérien). Une cohérence fondée sur un sens suscité par l'écriture qui crée elle-même son chemin. Un grand livre, de poète, de romancière, d'essayiste, à la fois une voix (l'auteur est une habituée de France Culture) et une écriture.

02/2015

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Romans noirs

Arty

Dans le sillage du film The Square, ARTY est une chronique lucide, cynique et empreinte d' humour, d'une année de foires d'art contemporain, biennales, et autres mondanités. Pilar est jeune femme ambitieuse prête à tout, pour se faire une place dans cet univers tant convoité qui l'attire autant qu'il l'aveugle. Un implacable tsunami a déferlé sur l'art contemporain et son marché au cours de ces dernières années. Ce qui était un petit jeu confidentiel restreint à un cercle bien identifié d'amateurs privilégiés est devenu un grand cirque mondial. Dans le sillage du film The Square, ARTY est une chronique lucide, cynique et empreinte d' humour, d'une année de foires, biennales, et autres mondanités familières de ce milieu. Un manège effréné dont l'emballement ne semble connaître aucun essoufflement. Voici donc l'histoire de Pilar, jeune femme ambitieuse prête à tout, comme beaucoup d'autres, pour se faire une place dans cet univers tant convoité qui l'attire autant qu'il l'aveugle. Une course vertigineuse qui amènera cette jeune assistante de galerie à devenir une collectionneuse reconnue. Au jeu risqué de la spéculation et du glamour, Pilar finira par se brûler les ailes, et son amant du moment, un artiste en pleine émergence, se fera assassiner dans des circonstances énigmatiques. A mi-chemin entre intrigue policière et satire sociale, ARTY offre l'occasion inédite de sillonner la planète à la poursuite d'un monde exclusif et cosmopolite, et de soulever un voile sur les pratiques cachées de ses protagonistes. Un roman haletant, qui nous entraine dans cet univers sans retenue, écrit sans concessions par un de ses acteurs, à qui l'amour de l'art n'a pas fait perdre sa lucidité. Inspiré d'un fait divers réel, ce "crime à la FIAC' ne restera pas impuni.

09/2021

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Ecrits sur l'art

Chats d'artistes

De grands artistes l'ont représenté, de Véronèse à Renoir, de Chardin à Courbet. Bondissants ou endormis, inquiétants ou ronronnants, ces félins se promènent à travers l'histoire de l'art, jouant avec les enfants, croquant des oiseaux ou se prélassant sur un sofa. Des postures de divas ? Non, car si les peintres ont aimé les chats, bien souvent ils ont su respecter la discrétion de leurs modèles qu'ils sont parfois allés jusqu'à les placer dans l'obscurité d'une cheminée ou d'une alcôve. Le chat serait donc du domaine de l'intime et c'est le lien particulier unissant des poètes de la couleur à leur félin de compagnie qui est l'objet de ce livre. Les propriétaires de chats, quels qu'ils soient, ont tous en commun un amour inconsidéré pour cette race d'animaux, à la fois énigmatique et troublante. Pour s'en convaincre, il suffit de se pencher sur la relation que Pablo Picasso, au regard magnétique, Salvador Dali, le fou génial ou encore Henri Matisse, le sage entretenaient avec leurs chats pour s'apercevoir qu'elle est source de fascination. Et lorsque l'animal devient omniprésent dans une oeuvre au point d'en faire partie intégrante - il rentre alors dans l'histoire de la peinture, comme si artiste et chat étaient presque des âmes-soeurs, des jumeaux, des frères, en un mot, de merveilleux comparses. Certes les femmes-peintres, Marie Laurencin, Suzanne Valadon n'imaginaient pas la vie sans eux. Mais leurs confrères, de Bonnard à Van Dongen, ne furent pas en reste. Noirs, roux, tigrés, persans, siamois ou de gouttière, ils se prélassèrent dans l'histoire de la peinture, tout en étant aux premières loges des mouvements artistiques. Chats d'artistes nous promène à travers une impressionnante galerie d'artistes.

09/2021

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Sciences politiques

Les ingénieurs du chaos

" Le carnaval, disait Goethe en parcourant les rues de Rome, est une fête que le peuple se donne à lui-même". Un peu partout, en Europe et ailleurs, la montée des populismes se présente sous la forme d'une danse effrénée qui renverse toutes les règles établies et les transforme en leur contraire. Aux yeux de leurs électeurs, les défauts des leaders populistes se muent en qualités. Leur inexpérience est la preuve qu'ils n'appartiennent pas au cercle corrompu des élites et leur incompétence, le gage de leur authenticité. Les tensions qu'ils produisent au niveau international sont l'illustration de leur indépendance et les fake news, qui jalonnent leur propagande, la marque de leur liberté de penser. Dans le monde de Donald Trump, de Boris Johnson et de Matteo Salvini, chaque jour porte sa gaffe, sa polémique, son coup d'éclat. Pourtant, derrière les apparences débridées du carnaval populiste, se cache le travail acharné de dizaines de spin-doctors, d'idéologues et, de plus en plus souvent, de scientifiques et d'experts du Big Data, sans lesquels ces leaders populistes ne seraient jamais parvenus au pouvoir. Ce sont ces ingénieurs du chaos, dont Giuliano da Empoli brosse le portrait. Du récit incroyable de la petite entreprise de web-marketing devenue le premier parti italien, en passant par les physiciens qui ont assuré la victoire du Brexit et par les communicants qui ont changé le visage de l'Europe de l'Est, jusqu'aux théoriciens de la droite américaine qui ont propulsé Donald Trump à la Maison Blanche, cette enquête passionnante et inédite dévoile les coulisses du mouvement populiste global. Il en résulte une galerie de personnages hauts en couleur, presque tous inconnus du grand public, et qui sont pourtant en train de changer les règles du jeu politique et le visage de nos sociétés.

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Littérature chinoise

Rouges étaient les flots

Ce récit autobiographique raconte La Révolution culturelle vue par un enfant, devenu jeune homme, de 1966 à 1977, au sein de sa famille dans la grande ville de Harbin au nord-est de la Chine. L'auteur mêle la petite et la grande histoire, qu'il a appris progressivement à déchiffrer, au cours des événements, et bien des années après, où les instants isolés révèlent soudain leur sens grâce à ses souvenirs et, sans doute aussi, à son imaginaire. C'est aussi l'occasion de découvrir une famille sur trois générations, et la mémoire d'un passé plus lointain, emporté par les flots d'une histoire démesurée, celle des rêves et des expériences de Mao, mais aussi des espoirs et des désenchantements de tout un peuple, entrainé dans une épopée tantôt tragique, tantôt tragi-comique. Une galerie de personnages : une grand-mère bouddhiste, un bibliothécaire taciturne, des gamins du voisinage, un vieux photographe exproprié, amoureux de Tchaïkovski, un jeune conteur de Victor Hugo devenu peintre, un couple d'artistes au destin brisé, un soldat désemparé après sa démobilisation, un baryton qui a raté son suicide, une belle danseuse foudroyée par la maladie, une jeune colporteuse de rumeurs qui diffuse le faux testament du Premier Ministre Zhou Enlai... autant de figures qui viennent entrelacer leurs drames à ceux du père de l'auteur, chef d'entreprise broyé par la tourmente politique, et de sa mère, courageuse mais inquiète du destin de ses enfants piégés dans le chaos et la violence. Un témoignage poignant, écrit avec pudeur et retenue, dans un style maîtrisé et lucide, sur la Chine d'une époque particulière, qui croule sous le poids de son Histoire, où ville et campagne se découvrent, où destruction et création s'entrecroisent et donnent à voir un pays où les destins individuels se jouent sur fond d'hystérie collective.

05/2023

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Policiers

L'assassin éthique

Lorsqu’il se découvre un talent pour la vente en porte-à-porte, Lem Altick est le premier surpris. Il déteste cet univers de VRP prédateurs, mais veut à tout prix gagner de l’argent pour payer son inscription à l’université. Lors d’une tournée de prospection, dans un sordide parc de mobile homes perdu au fin fond de la Floride, les choses vont prendre une tournure cauchemardesque : le couple auquel il vient d’exposer son argumentaire pendant plusieurs heures se fait descendre sous ses yeux, et le jeune homme se retrouve plongé malgré lui dans une sombre intrigue où Melford Kean, l’assassin soi-disant éthique, n’avait pas prévu qu’il aurait un témoin. Il conclut donc un accord avec Lem : pas un mot de l’affaire, ou bien il s’arrangera pour lui faire porter le chapeau devant la police. Malgré l’horrible meurtre auquel il vient d’assister, Lem se sent attiré par cet intellectuel postmarxiste, et lie avec lui une amitié aussi improbable que dangereuse. Melford Kean est-il un éco-guerrier, un gardien de la justice sociale ou un fou ? Pour percer le mystère et sauver sa peau, Lem pénètre dans un monde étrange dont il ne soupçonnait pas l’existence, un monde peuplé d’êtres effrayants et capables du pire. Sortira-t-il vivant de cette aventure ? Avec ce nouveau roman, David Liss brosse une galerie de personnages excentriques et nous entraîne dans une intrigue labyrinthique aux revirements aussi soudains qu’inattendus. Comédie brillante à l’humour décapant, L’Assassin éthique est un thriller qui tiendra les lecteurs en haleine jusqu’à la dernière page. Traduit de l’anglais par Nicolas Thiberville

01/2012

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Littérature française

Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Septembre 2012. Une grenade est jetée dans une épicerie casher du nord de Paris : un blessé léger. Les coupables sont une bande de jeunes âgés de la vingtaine. Tous convertis ou revenus à l'Islam. Leur idole est Mohammed Merah. Ils veulent déclencher en France (et en Syrie, contre " l'hérétique Bachar ") la lutte armée. Au demeurant ils n'ont ni les moyens intellectuels ni matériels de leur combat. Ce sont des pieds-nickelés du djihad dont tous les coups foirent... Cette épopée à la fois tragique et burlesque (qui ne précède que de trois ans les attentats du Bataclan) permet à Morgan Sportès de mettre en scène dans une fiction "au ras du réel" une série de personnages dont il restitue, à travers les dialogues à la langue souvent savoureuse, les fantasmes politico-religieux. Il nous convie à leur table, au Kebab du coin, nous faisant partager leurs problèmes économiques ou amoureux : entre l'" héroïsme de la kalachnikov " et les couches-culottes du bébé qu'on n'a pas les moyens de se payer. Il nous fait entrer aussi dans leurs familles, déchirées par l'engagement du fils, où les pères, redoutés jadis, perdent pied. Il croque ainsi, dans un style hyperréaliste - et sombrement ironique toujours - une galerie de portraits inquiétants : le visage d'un pays mal connu qui est le nôtre pourtant, la France du xxie siècle mondialisé. Morgan Sportès est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages traduits dans de nombreux pays. Parmi eux, L'Appât (Le Seuil 1990) a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Bertrand Tavernier en 1995 (Ours d'or à Berlin) et Tout, tout de suite (Fayard 2011) a reçu le prix Interallié.

08/2021

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Renaissance

Pourquoi la Renaissance peut sauver le Monde. L'imagination comme chemin

Répondant à notre perte de sens, de repères et de projet, les penseurs de la Renaissance, qui revivent ici sous la plume brillante de Karine Safa, nous ouvrent un chemin, celui de l'imagination comme valeur cardinale. L'auteur fait dialoguer, dans ce livre, la Renaissance avec notre propre modernité. Cette époque est sans aucun doute celle qui ressemble le plus à la nôtre : période de transition, de crises économiques, sociales, spirituelles... , pandémies. Et pourtant la Renaissance est devenue le berceau de l'innovation en Europe. Quel est donc le secret des hommes de ce temps-là ? Comment ont-ils réussi à faire de leurs crises une opportunité de renouveau ? Quels repères peuvent-ils nous apporter pour aborder le XXIe siècle et ses incertitudes ? Premier constat : aucune époque n'a autant vécu pour l'imagination que la Renaissance. Imagination visionnaire, imagination combative. Par elle, les hommes de la Renaissance nous donnent des leçons de créativité et d'innovation qui font encore sens aujourd'hui. Ils nous apportent des repères humanistes solides alors que notre accélération technologique fait vaciller notre socle de valeurs. Et surtout, ils nous insufflent leur foi dans l'homme et dans le progrès humain et social, nous donnant la conviction que notre propre Renaissance est toujours à venir. Truffé d'anecdotes, de petites histoires qui croisent la grande, dans des pages pétillantes et souvent humoristiques, ce livre est une mine d'idées autant pour les entrepreneurs que pour le grand public, pour participer au grand récit du monde de demain. A travers une galerie de portraits truculents (Paracelse, Giordano Bruno, Kepler, Michel Ange...), le lecteur pourra découvrir que " changer le monde " c'est avant tout un état d'esprit.

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Sculpture

Virginia Tentindo. Les mains du feu sous la cendre

Virginia Tentindo est l'une des plus grandes sculpteurs de notre époque, née à Buenos Aires en 1931, dans une famille d'émigrés. Elle suit des études à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Buenos Aires et à l'âge de dix-huit ans, deux ans après avoir exposé en 1947 ses oeuvres pour la première fois, elle ouvre sa propre galerie. En 1953, elle quitte Buenos Aires et rejoint Naples, puis Paris. L'émigrée argentine y est mal accueillie. Le combat commence et tout d'abord pour subsister : elle modèle des objets en terre cuite et travaille au noir dans des conditions difficiles, avant de regagner le soir une chambre sans électricité ni confort. Ce combat, elle le mènera seule durant dix ans. En 1960, Virginia élargit le spectre de son art : Abel Gance, pour son film Austerlitz, lui commande cinquante sculptures de figurines, d'après Le Sacre de Napoléon, de David. Neuf plus tard, en 1969, elle réalise les poupées du film de Nelly Kaplan, La Fiancée du pirate. Elle entame une carrière de graphiste et de maquettiste pour le magazine Science & Vie. En 1974, Virginia Tentindo s'installe à Pietrasanta, en Toscane, où elle apprend à travailler le marbre et commence à réaliser ses bronzes. En 1979, Virginia Tentindo installe son atelier au célèbre Bateau-Lavoir, à Montmartre. Cet atelier, l'écrivain surréaliste José Pierre l'évoque en 1986, comme "la fabrique des dieux" . El fuego ! C'est cela Virginia Tentindo, le tango du Feu de la vie et de la passion ; le Feu du désir et de la poésie ; le Feu de la métamorphose et celui de l'alchimiste qui, de son Athanor, ressort de l'or émotionnel en terre-cuite : un Chat d'octobre ou une Lionne des jours Terre-Lune. Virginia aux mains de flamme sculpte le feu sous la cendre. Christophe DAUPHIN

05/2021

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Théologie

De l'apostasie à la sainteté

Une galerie de portraits. De grandes figures religieuses d'origine judéo-converse, dont la spiritualité et les oeuvres illustrent l'Eglise de Castille des XVe et XVIe siècles : de l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León. A partir de la fin du xive siècle se multiplient dans les royaumes espagnols les épisodes de conversions de Juifs, le plus souvent forcées. Mais qu'en est-il des conversos qu'inspire une foi chrétienne sincère ? Le proche héritage du milieu juif ne les prédisposait-il pas à développer une conception du christianisme particulière ? N'y aurait-il pas dans l'identité et la religiosité judéo-converses des traits particuliers qui témoigneraient d'une manière de foi du souvenir ? De l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León, de grandes figures religieuses d'origine judéo-converse ont rédigé des oeuvres abondantes qui témoignent de leurs représentations mentales, aspirations spirituelles et constructions théologiques. Si les sentiments religieux et les élaborations savantes varient inévitablement selon les personnalités et les époques, restent néanmoins au long de la période une certaine cohérence et des réminiscences nostalgiques d'un passé ancestral. Nombre de thèmes ainsi se répètent : la continuité entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance, l'exil, la prison, l'enfermement, en même temps que l'aspiration à une évasion, à une illumination divine. Dans le prolongement de l'Ancien Testament, le chemin du salut continue de passer par la Terre promise et fait retour à Jérusalem, en quoi se confirme la persistance perpétuée d'une foi du souvenir en quelque sorte sublimée.

10/2023

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire Tome 2, 1866-1886

Dans le salon de la princesse Mathilde, aux dîners Magny ou chez eux, les Goncourt côtoient tout ce que le Paris politique et littéraire compte de célébrités. Aussi leur Journal contient-il la plus étonnante galerie de portraits du XIXe siècle. Napoléon III : "Figure louche ; Homme dormant, morne, sinistre. Il y a du conspirateur, du prisonnier et du faiseur de coup d'Etat dans sa marche, son regard, son air. Il a l'air d'une fausse pièce, frappée la nuit dans un bois, qui représenterait le Deux-Décembre sous la figure d'un sergent de ville". Le prince de Galles, futur Edouard VII : "Un vrai filou", "un escroc, ne soldant jamais ses dettes de jeu". Thiers : "Le représentant le plus complet de sa caste ; c'est comme si la bourgeoisie, avant de mourir, se couronnait de ses mains". Renan : "Une tête de veau qui a des rougeurs, des callosités d'une fesse de singe". Flaubert : "Il a l'esprit gros et empâté comme son corps. Il voyage pour épater les Rouennais". George Sand : "Un sphinx ruminant, une vache Apis", "une nullité de génie". Baudelaire : "Le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art". Mallarmé : "Il faut le mettre à Sainte-Anne". Barrès : "Un casuiste jésuite mélangé d'apothicaire ; Ignace de Loyola se combine chez lui avec le bromure de potassium". Portraits charges dignes des grands caricaturistes de l'époque, tels Daumier ou Gavarni ; portraits de moralistes dans la tradition de La Bruyère, "le premier écrivain de tous les temps". Le Journal des Goncourt est, avant ceux de Jules Renard, de Barrès, d'Henri de Régnier, de Gide, la chronique la plus virulente de la France littéraire et des Français dans la seconde moitié du XIXe siècle.

02/2014

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Littérature française

La ballade d'Ali Baba

LA BALLADE D'ALI BABA. Dédiée " aux quarante voleurs ", La Ballade d'Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l'année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Erina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu'elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Erina, la narratrice du roman, n'a pas été dupe longtemps. Le premier saisissement passé, c'est à peine si la spécialiste de Shakespeare qu'elle est devenue s'étonne de le retrouver, vieillard frêle et vêtu d'un léger pardessus, dans les rues de Montréal balayées par une tempête de neige, alors qu'il est mort neuf mois plus tôt... Sans avoir rien perdu de son aplomb, il lui explique doctement, lui qui a quitté l'école à quatorze ans, que son apparition lui permettra de comprendre enfin la phrase de Hamlet - " le temps est hors de ses gonds " -, à laquelle elle a consacré deux chapitres de sa thèse. Erina pressent qu'il ne va pas s'arrêter là. Catherine Mavrikakis tutoie les fantômes et se joue de la chronologie dans cet éblouissant portrait d'un homme dont l'existence nous est donnée par éclats, comme à travers un kaléidoscope. À Rhodes qu'il quitta en 1939 avec sa famille, à Alger où, très jeune, il dut gagner sa vie, à New York où il vint en 1957 " faire l'Américain " : partout, il est terriblement présent, et terriblement attachant.

08/2014

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Littérature érotique et sentim

Montana et autres nouvelles

Considéré par les Anglo-Saxons comme "le roi du thriller érotique", Maxim Jakubowski signe avec Montana, un de ses meilleurs livres. Composé de trois nouvelles : Montana, "Dans l'infini de Bourbon street" et "Baise à l'hôtel", le recueil a été très remarqué à sa sortie aux États-Unis et a valu à son auteur les louanges de l'Observer : "Le côté le plus hard d'Henri Miller allié à la douleur rédemptrice de Jack Kerouac". Montana, Adrienne de son vrai prénom, n'est jamais allée dans le Montana. Elle s'est choisi ce pseudonyme pour communiquer sur Internet et recruter ses amants qu'elle rencontre à l'hôtel afin de se distraire de sa morne vie maritale. Dans l'univers du cyber-sexe, Montana rencontre toutes sortes de types, des paumés en mal d'amour, des fous furieux, des romantiques pervers, des frustrés et des amants exceptionnels. Entraînée durant une année dans une spirale sexuelle, elle sortira plus forte, mais transformée. "Dans l'infini de Bourbon street", Jakubowski s'intéresse aux changements qui interviennent dans un couple lorsque celui-ci est confronté à des situations érotiques qui exorcisent ses démons. Dans une boîte de strip-tease de La Nouvelle-Orléans, Kathryn et son mari vont franchir en une nuit ce qu'ils n'auraient peut-être imaginé en une vie. Baise à l'hôtel est l'histoire fougueuse d'une rencontre éphémère où tout est possible. Ils se sont connus sur le net. Elle vit à Bruxelles et lui à New York. Ils vont faire connaissance dans un hôtel de Newark. Montana, à l'instar de Ma vie chez les femmes est une étonnante galerie de personnages qui permet à Maxim Jakubowski de se livrer à sa passion : l'observation des comportements humains dans la sexualité.

02/2001

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BD tout public

Welcome to the Death Club

Vous avez été choisis, vous faites partie des rares élus, Winshluss vous invite à faire un tour dans son fameux Club de la Mort ! Fouillez dans votre poche, trouvez-y votre billet et lancez-vous dans les dédales de cette fête foraine macabre où l'effroi le dispute au sarcasme. Guidé au milieu des attractions par la grande faucheuse en personne, vous ricanerez en choeur des tableaux qu'elle fera apparaître devant vous, compilant les vanités et les rêves médiocres d'une humanité en sursis, obèse et pourrissante... Mais ce sera votre visage décomposé et grouillant de vers que vous croiserez au détour de la galerie des glaces ! Vous vous consolerez de voir que vos compagnons de train fantôme n'auront pas meilleure mine que vous, avatars disneyens ou pantins de série B rescapés d'un film de zombies projeté un soir de panne de climatisation dans un cinéma de Tijuana. Mais avant même de pouvoir échanger avec eux quelques phalanges, vous serez entraîné par votre amie jusqu'au grand huit, où vous apprécierez de ne plus avoir d'estomac. Pour vous remettre de vos émotions, la grande parade des horreurs vous montrera avec une précision "entomologistique" vos semblables bouffer, vivre et s'accoupler dans un grouillement de cafards. La Camarde, qui n'est guère plus qu'un exterminateur d'insectes, les réduira en bouffie pour votre seule distraction dans un bouquet d'éclaboussures ! Ne vous restera plus qu'à vous diriger avec elle vers la buvette où, devant un verre de mort aux rats, vous regarderez les néons s'éteindre et les portes du club se refermer, heureux d'avoir encore une bouche pour rire... et des yeux pour pleurer.

01/2010

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Histoire de France

Correspondance politique de brumaire an IV à 1823

De brumaire an IV (novembre 1795) à thermidor an VII (juillet 1799), période pendant laquelle il est écarté du gouvernement (Convention et début du Directoire), et réfugié en Normandie, puis pendant toute la durée de sa retraite politique (fin 1799 à 1825), à Paris, occupé par la reprise de son ancienne profession d'avocat, Robert Lindet a entretenu une correspondance suivie avec Pierre Mesnil, opposant politique devenu son ami, puis son beau-père. Il fait part dans cette correspondance de ses sentiments sur la politique du Directoire puis de Napoléon Bonaparte. Nous assistons ensuite à ses efforts pour échapper à l'exil suite au retour des Bourbons et enfin à la manifestation de son opposition à la loi sur la conversion des rentes. Une galerie de portraits de ses contemporains qu'il a bien connus clôt cet ouvrage où l'auteur semble répondre à la question : " La France doit-elle républicaniser le monde ? ". Un témoignage en direct des événements qui marquèrent la société européenne relaté par l'ancien responsable de la politique économique du Comité de Salut public. Jean-Baptiste-Robert Lindet, né à Bernay en 1746, y mena une carrière d'avocat jusqu'à la Révolution lorsqu'il fut le premier maire élu de sa ville. Membre ensuite de l'Assemblée législative, puis de la Convention, il fut avec Carnot un élément actif et modérateur, autant qu'il pouvait l'être, du Comité de Salut public dont il fit partie pendant 18 mois. Après une éclipse lors de la réaction thermidorienne, il se vit confier le portefeuille des Finances pour les trois derniers mois du Directoire. Il se retira lors du coup d'État du 18 Brumaire, reprenant alors sa profession d'avocat jusqu'à sa mort en 1825.

05/2011

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Beaux arts

Cézanne et l'argent. Salons, marchands et collectionneurs

Sa vie durant, Cézanne présentera régulièrement ses toiles au Salon où il sera toujours refusé, hormis une fois en 1882, lorsqu'il propose un "portrait de M.L.A" qui pourrait être celui de son père, Louis Auguste Cézanne lisant L'Evénement (couverture). Durant des décennies, l'oeuvre de Cézanne ne rencontrera guère d'amateurs et le peintre survivra grâce à la pension versée par ce père banquier. Violemment critiqué par les tenants de l'académisme qui forment le noyau dur des jurés du Salon, Cézanne est exclu des cimaises officielles. Avec d'autres artistes d'avant-garde, les futurs impressionnistes, il défie l'hégémonie du Salon en participant à des expositions privées. Dans les années 1880, les impressionnistes ont conquis la reconnaissance du public. Seul Cézanne reste oublié. Trop provocante, trop scandaleuse dans sa modernité, sa peinture n'est appréciée que d'une poignée d'amateurs, tels le docteur Gachet et Victor Chocquet, et de ses amis peintres. Un jeune marchand, Ambroise Vollard, a l'audace d'organiser dans sa galerie la première exposition personnelle de l'artiste en 1895. Et c'est le succès, les prix des "Cézanne" s'envolent. N'en déplaise aux critiques académiques qui continuent de vitupérer, les collectionneurs affluent dans la boutique de Vollard tandis que les jeunes artistes néo-impressionnistes, les nabis et ceux que l'on appellera bientôt les "fauves" vénèrent Cézanne comme leur "maître à tous". A travers les démêlés de Cézanne avec les tenants du goût officiel en peinture, cet ouvrage propose à la fois une histoire du marché de l'art, de la constitution des collections et des différents courants picturaux qui se sont opposés à la fin du XIXe siècle pour aboutir à la naissance de l'art moderne.

10/2011

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Philosophie

La doctrine des moeurs

Piraterie éditoriale ou métamorphose d'un trésor iconographique, voici qu'en 1646 paraît chez le libraire et graveur Pierre Daret une Doctrine des moeurs tirée de la philosophie des Stoïques représentée en cent tableaux et expliquée en cent discours qui vient de loin : des Flandres, exactement. Car les " cent tableaux " annoncés par son titre se contentent de reproduire à l'identique les planches d'un des livres illustrés les plus célèbres du XVIle siècle flamand : les Quinti Horatii Flacci emblemata (1607) du peintre anversois Otto Van Veen. Flairant un beau coup éditorial, Daret les a fait compléter par des images nouvelles dues à Eustache Le Sueur et Charles Errard, en chargeant un romancier à succès, Marin de Gomberville, d'expliquer le tout " en cent discours ". L'astucieux commentateur a réorganisé l'ouvrage emblématique en un " livre-galerie " dans l'esprit de l'ancien Philostrate, destiné au jeune Louis XIV métamorphosé en destinataire privilégié de cette école des images d'esprit stoïcien. Ouvrage de luxe, volume d'apparat déguisé en promenade de méditation morale, ce défilé d'images, de citations et de commentaires chargés d'édifier l'âme et de la guider aux carrefours de sa destinée humaine ajoute sa pierre à la muraille que la France de la raison lucide et de la monarchie solaire dresse contre les ténèbres de la mélancolie enveloppant l'Europe baroque de son manteau ombreux. Entre les lumineux Principes de la philosophie de Descartes (1644-1647) et le sombre Paradis perdu de Milton (1667), La Doctrine des moeurs (1646) illustre de ses images pondérées, ordonnées et architecturées la réaction française à l'angoisse d'un monde qui va sortir pantelant de la guerre de Trente ans en 1648.

06/2010

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Beaux arts

Initiateurs et entrepreneurs culturels du tourisme (1850-1950)

On connaît les prémices du tourisme, du Grand tour aux élégantes constructions balnéaires ou thermales fréquentées par la " classe de loisir ", entre le XVIIIe et XIXe siècle. On connaît aussi le tourisme de masse avec ses destinations et ses rituels, tels qu'ils apparaissent après 1930 et se développent après la Seconde guerre mondiale. Mais le passage de l'un à l'autre a peu retenu l'attention, en dehors des images mentales de l'été 1936. Pourtant, bien des lieux touristiques d'aujourd'hui sont le fruit de la création. parfois pure et simple. d'une cohorte de petits notables provinciaux, entre 1890 et 1950 surtout. Admirateurs jaloux des élites de tradition, ces entrepreneurs du dépaysement. attachés à un lieu - qu'ils exaltent - finissent par inventer une modernité touristique, économique et culturelle avec des moyens et des réseaux d'abord anciens, avant de forger. dans un second temps, leurs propres instruments. de communication notamment. Une galerie de portraits très variés - qui vont du plus flamboyant et excentrique jusqu'au plus consensuel ou ordinaire - illustre, ici, les similitudes mais aussi les grandes dissemblances de trajectoires et d'accomplissements en France, en Afrique du Nord et au Canada. Les procédures de " mise en tourisme " de ces nouveaux espaces sont examinées dans le détail, à travers l'action des syndicats d'initiative, des médias et bientôt des organismes de développement régional. Enfin, rien ne serait advenu sans les touristes eux-mêmes. Les procédures de cristallisation des " ailleurs ", comportant de multiples voies d'initiation en particulier à travers des objets, des icônes, des pratiques et des lieux, permettent finalement de démontrer - fort loin des clichés - combien le naturel est en réalité une complexe et subtile construction.

06/2011

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Beaux arts

Zervos et Cahiers d'art

" Cahiers d'art " désigne une revue (1926-1960), une maison d'édition (1923-1970), une galerie (1934-1970), fondées par un universitaire grec, Christian Zervos (1889-1970), et installées au 14, rue du Dragon, à Paris, près de Saint-Germain-des-Prés. Lors de sa création, en 1926, Cahiers d'art est un modèle quasi unique : luxueuse revue d'art contemporain abondamment illustrée de photographies, quel que soit le sujet traité (peinture, sculpture, architecture, cinéma), où les poètes, Tzara, Eluard, Char, Ponge, remplacent avantageusement les critiques d'art. Les débuts (1926-1933) coïncident avec la découverte du Bauhaus, de Klee, de Kandinsky, avec l'assimilation des arts primitifs et de l'archéologie des Cyclades. Après les années de crise (1934-1936) et jusqu'à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, la revue se replie sur la publication des valeurs parisiennes : Picasso et Matisse, Braque et Léger, Ernst, Arp et Giacometti... En 1932 paraît le premier tome du catalogue de l'oeuvre peint et dessiné de Picasso ; le deuxième est préparé en deux volumes pendant l'occupation. À la Libération, l'offset, puis le tout couleur bouleversent l'édition d'art. Après 1950, Zervos se concentre sur l'archéologie protohistorique du bassin oriental de la Méditerranée et sacrifie tableaux et sculptures pour publier d'énormes recueils de planches en noir et blanc. À sa mort, en 1970, il lègue des oeuvres d'art à la ville de Vézelay, où s'est ouvert en 2006 un musée qui porte son nom. Les dons d'archives photographiques et administratives de la revue faits par Yves de Fontbrune, propriétaire du fonds commercial de Cahiers d'art, au Centre Pompidou ont permis la création d'un Fonds Cahiers d'art que la Bibliothèque Kandinsky met à la disposition des chercheurs.

02/2011

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Histoire internationale

A la recherche du Liban perdu

A Beyrouth, au début des années 70, Nahida Nakad faisait partie d'une bande de copains joyeuse et insouciante dans le quartier de la Galerie Semaan, un magasin de meubles situé à la frontière des quartiers chrétien et musulman. Il y avait là tout l'arc-en-ciel des confessions libanaises : Alex le chrétien maronite, Walid le chiite, Salma la Palestinienne... et Nahida la Druze. A la recherche du Liban perdu est l'histoire entremêlée d'un pays et de ce groupe d'amis qui se désagrège, miné par la résurgence de haines ancestrales et happé en 1975 par la guerre civile, qui fera d'eux des ennemis irréductibles et, pour certains, des tueurs. Nahida Nakad, qui est revenue régulièrement au Liban comme grand reporter pour TF1, raconte un peuple épris de liberté, " désespérément optimiste ", qui rêve de paix mais dont la nation souffre de vices de construction rédhibitoires. Taillé dans le territoire syrien par décision des puissances occidentales au début du XXe siècle, doté d'une constitution qui pérennise les clivages religieux, le Liban est incapable de faire bloc face aux convoitises et aux coups de force de ses puissants voisins. Qu'il était beau, pourtant, le Liban de son enfance ! Nahida Nakad nous raconte les montagnes sauvages de l'arrière-pays, fief des grandes familles féodales druzes et chrétiennes, chez lesquelles on trouve un mélange de traditions millénaires et de liberté des mœurs unique au Proche-Orient. Elle décrit la côte où sévit une folie immobilière alimentée par l'argent de la diaspora libanaise que rien ne décourage. Mais elle dépeint aussi un pays qui vit aujourd'hui encore la peur au ventre, entre bombardements israéliens et assassinats politiques en série de personnalités antisyriennes.

09/2008

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Policiers

Notre correspondante à Beershéva. Une enquête de Lisie Badikhi

Romancière, nouvelliste, dramaturge, Shoulamit Lapid a écrit depuis 1984 quelques-uns des meilleurs thrillers psychologiques israéliens. Toutes ses enquêtes ont pour décor Beershéva, la capitale du Néguev, et pour héroïne Lisie Badikhi. La trentaine, cette célibataire plutöt endurcie est journaliste aux Nouvelles du Sud, l'édition régionale du grand quotidien les Nouvelles. Sans illusion sur son physique peu approprié au métier qu'elle a choisi - son imposant gabarit, ses grands pieds plats et ses gros seins ne passent jamais inaperçus -, elle regarde le monde avec l'ironie mordante de ceux qui sont toujours en décalage. La galerie de personnages hauts en couleur qui l'entourent forme une image pittoresque, chaleureuse et pleine d'humour d'un Israël inattendu. Lorsqu'elle se rend à la soirée organisée en l'honneur de Pinkhas Horenstick, qui vient d'être nommé juge de district, Lisie est loin de se douter qu'elle va se retrouver mêlée à un meurtre qui la conduira dans les méandres du monde de la finance et du marché gris. Et pourtant, meurtre il y a, presque sous ses yeux, raison pour laquelle, poussée par son incorrigible curiosité, Lisie décide de mener son enquête, faisant ainsi concurrence à son beau-frère, l'inspecteur principal Bentsion Coresh. A sa suite, nous entrons dans l'univers cocasse de la presse de province, avec ses petites courses aux grands scoops, ses rivalités, les rapports tumultueux entre grand patron, chef de publicité et pigiste, dans une ville où tout le monde connaît tout le monde. Beaucoup d'humour pour une intrigue bien ficelée, où la situation économique et politique d'un pays sans cesse à la une apparaît en filigrane, observée de l'intérieur et vécue au quotidien.

04/1995

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Histoire de France

Philippe III le Hardi

Long de quinze années, le règne de Philippe III le Hardi a été négligé par les historiens. Probablement son père, Louis IX (Saint Louis), et son fils, Philippe le Bel, lui font-ils tous deux de l'ombre par-delà les siècles... En outre, la personnalité effacée, évanescente d'un roi sachant à peine lire, capable des plus surprenants enfantillages, mais féru de violence et d'exploits militaires donna par la force des choses le pouvoir à son entourage familial et à ses conseillers. Sans les solides réformes administratives et fiscales faites sous Louis IX, la monarchie française aurait pu connaître entre 1270 et 1285 une mutation semblable à celle que la Couronne anglaise avait subie quelques décennies plus tôt : le régime des grandes assemblées mêlant l'aristocratie, les princes territoriaux, les techniciens du droit et de la fiscalité, les évêques et les grands abbés. Ponctué d'expéditions guerrières calamiteuses - y compris la dernière où il laissa la vie - et de secousses politiques comme l'exécution du favori Pierre de Brosse, ce court règne aux péripéties parfois shakespeariennes est passionnant à suivre, car on y voit l'Histoire hésiter : le renforcement du pouvoir central va-t-il s'arrêter là, l'édifice capétien est-il sur le point de se défaire, ou bien les institutions vont-elles se montrer plus fortes que les individus ? Bien sûr - nous connaissons la suite -, ces quinze années de flottement seront oubliées, mais elles auront enrichi l'expérience politique de la dynastie. Première biographie de Philippe III depuis plus d'un siècle, cet ouvrage clôt la magnifique galerie des portraits du " siècle de Saint Louis " que l'auteur a mis plus de trente ans à composer.

03/2003

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Religion

Saint-Bernard de Clairvaux

Mort il y a tout juste 850 ans, Bernard de Clairvaux (1091-1153) est de ces personnages à ce point complexes qu'ils en deviennent paralysants. Y compris pour les historiens. Issu d'une famille de l'aristocratie, premier abbé de Clairvaux, il est, d'abord, la figure de proue du prodigieux essor des cisterciens, ces " moines blancs " qui ont rénové en profondeur - et durablement - la vie religieuse de l'Occident médiéval. Encore tallait-il jauger le poids réel d'un génie aux facettes innombrables en le replaçant au cœur d'un siècle lui aussi complexe qui aura connu un schisme dévastateur et des mutations qui touchent à tous les aspects de la vie de l'Orient et de l'Occident. Celui qui s'est dit " la chimère de son siècle " a initié une croisade et théorisé la " guerre sainte ", a mis la main à tout ce qui a pu agiter la vie religieuse, politique, intellectuelle ou artistique d'un moment de l'Histoire entre tous fécond. Moine engagé aux foucades redoutées des papes comme des princes, brutal dès lors qu'il s'engage - pas toujours à bon escient l'" affaire Abélard " en est une illustration caricaturale -, Bernard de Clairvaux est aussi un prêcheur formidable, un écrivain de haute volée, un ascète exigeant et un mystique parmi les plus inspirés. Un demi-siècle et plus de savantes recherches bernardines intenses permettent d'évaluer à nouveaux frais la personnalité la plus charismatique et la plus controversée du premier XIIe siècle, tout comme l'exacte nature des impulsions d'un homme tout entier féodal qui, souvent hors du cloître, a pesé sur son temps davantage que quiconque. Connaisseur sans pareil du XIIe siècle et écrivain de grande race, Pierre Aubé relève avec panache un défi difficile et comble brillamment une lacune dans la galerie des portraits du Moyen Age européen.

10/2003

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Histoire de France

La monarchie de Juillet. 1830 - 1848

Le changement dynastique n'est que l'un des effets de la révolution de 1830. Les Trois Glorieuses et la monarchie qu'elles engendrèrent, portées par les parties les plus dynamiques de la société - gens de plume, artistes, entrepreneurs, jeunesse étudiante -, par l'impressionnante galerie des " hommes nouveaux ", par la frange la plus éclairée de l'aristocratie et des catholiques, ne sacrifièrent guère à l'utopie. La volonté d'implanter en France des moeurs et des institutions libérales était un projet solide, réaliste, conçu pour l'avenir. C'est lui qu'il faut créditer du progrès des libertés, du développement économique, du maintien de la paix au prix de quelques déconvenues et même de l'exceptionnelle floraison romantique. Si ces avancées, cette acclimatation au parlementarisme, cet enrichissement , certes bien inégalitaire, du pays ont fini emportés par le torrent de 1848, c'est en partie parce que les équipes dirigeantes, à l'épreuve du pouvoir, n'ont pas bien su accompagner le projet : défaut d'imagination devant l'événement, routine, rivalités personnelles, aveuglement ou sincérité douteuse du roi, scandales, résistance au changement, particulièrement en matière sociale, tout vint pervertir et gauchir une construction qui aurait peut-être assuré à la France un avenir meilleur. On aurait tort de condamner les idées et les aspirations des hommes de 1830 au motif que le régime a sombré dans le discrédit et a partiellement échoué à unir la nation. Nourri de l'intime connaissance que son auteur a de l'orléanisme, éclairé par de longs passages dus à d'illustres témoins - de Hugo à Chateaubriand, de Tocqueville à Guizot, de Rémusat à Louis Blanc... -, enrichi des recherches et des problématiques les plus récentes, ce livre offre la synthèse précise et vivante qui manquait. Un grand pan de notre histoire, longtemps négligé, nous est ainsi révélé.

05/2011

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Musique, danse

Les passions du choeur. La musique chorale et ses pratiques en France 1800-1850

Si, en 2004, la pratique chorale est devenue un sujet d'actualité grâce au film Les Choristes, elle est aussi un sujet d'histoire. L'objet de ce livre est de donner aux amateurs, aux praticiens, choristes et chefs de choeur, une histoire de leur art du début du XIXe siècle jusqu'à une période récente, et de l'insérer dans une histoire sociale et politique. La Révolution ayant mis un coup d'arrêt à l'exercice des maîtrises religieuses, pour répondre au besoin de chant en choeur à l'église ou en concert, de très nombreux canaux d'apprentissage se sont développés aux XIXe et XXe siècles. Les sociétés chorales ont touché une part importante de la population française entre 1850 et 1950, principalement dans les villes et les bourgs, et à des niveaux esthétiques et dans des contextes sociaux diversifiés. Sous la IIIe République, tout petit Français qui passait le certificat d'études était supposé chanter en "choeur à l'unisson" des chansons populaires et l'hymne national, tandis que le mouvement des Orphéons initiait à la musique une frange considérable de la population masculine qui n'avait pas accès aux filières classiques. Bernadette Lespinard passe ainsi en revue les enjeux politiques portés par la musique chorale, le renouveau religieux qu'elle accompagne, la place de cette pratique dans l'Instruction publique, la part de ce répertoire dans la programmation des concerts et enfin le rôle que joue l'art choral dans la culture, les loisirs et l'idéologie au XXe siècle. L'ouvrage se termine par une galerie de portraits "d'apôtres" de la musique chorale ; certains d'entre eux ont inscrit durablement leur action dans le panorama musical actuel.

05/2018

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Musique, danse

Chronique de ma vie musicale

Dans sa Chronique de ma vie musicale, Rimski-Korsakov relate tout son parcours : de ses premiers souvenirs d'enfance jusqu'à deux ans avant sa mort. Cet officier de marine devenu compositeur se met constamment en regard avec tout ce qui se fait en même temps dans le monde musical russe, et livre ainsi une somme d'informations de première main. Cette traduction française, la première intégrale, paraît à l'occasion du centenaire de la mort du compositeur. Sans artifices, sans " littérature " superflue, toute la galerie de portraits de ceux qui ont fait exister la musique russe défile devant le lecteur, conférant une proximité humaine inattendue au fascinant et dictatorial Balakirev et à son " groupe des Cinq " dont Rimski-Korsakov a fait partie avec Cui, Moussorgski et Borodine, au critique et polémiste Stassov, au chef d'orchestre Napravnik, aux frères Anton et Nikolaï Rubinstein, à l'éditeur Belaiev, à Tchaikovski, Liadov, Glazounov, et tant d'autres. On pénètre aussi dans les coulisses des théâtres impériaux, observées avec une objectivité sans complaisance. Les œuvres mêmes de Rimski-Korsakov s'éclairent d'une abondance de détails qui en enrichit la compréhension. Et l'homme perfectionniste, critique envers soi-même comme envers les autres, " réviseur" parfois excessif de ses confrères (Moussorgski), révèle derrière son apparente austérité sa face sensible, son attachement aux traditions slaves ancrées dans le peuple et son émerveillement devant les beautés de la nature. Pédagogue au charisme généreux, il n'hésitera pas à payer de sa personne lors des événements de 1905 en soutenant les étudiants en lutte contre la direction du Conservatoire. Derrière la haute et raide silhouette du magister intransigeant, c'est une belle personne qui se dessine à travers la sincérité et la probité de sa narration.

05/2008