Recherche

Lucie Dessertine, Chloé Vivarès

Extraits

ActuaLitté

Histoire de France

Une famille normande dans la tourmente nazie. Vie et mort du réseau de résistance Salesman

L'auteure a tenu à transmettre à sa petite-fille Charlotte son besoin de mémoire des femmes et des hommes ayant oeuvré pour libérer leur patrie. Jean et Florentine Sueur, ses arrière-grands-parents maternels, étaient de ceux-là. Leur fille Jeanne et son époux, Lucien Patrelle, y contribuèrent également. En marchant dans leurs pas, l'auteure revit l'enfance et la jeunesse de ses aïeux dans le Vexin normand. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les années terribles vécues par les Poilus et leurs familles suscitent un besoin naturel de fête et de joie, entre les commémorations des Morts de la Grande Guerre. L'attachement de la famille aux associations d'anciens combattants la mène tout naturellement à rejeter l'envahisseur fasciste et la dictature du régime de Vichy, dès 1940. En mai &943, Jean et Florentine gèrent un commerce de confection, à Rouen, quand ils rencontrent Philippe Liewer, alias capitaine Clément. Missionné par le "Special Operations Executive" de Londres, Clément crée " Salesman ", l'un des plus importants réseaux de résistance de Seine-Inférieure (Seine-Maritime). Le magasin sert de boîte aux lettres principale à l'organisation, bientôt rejointe par les résistants havrais de "L'Heure H". On découvre alors les actions et les portraits de ces combattants, avec leurs richesses et leurs faiblesses. Dénonciations et collaboration d'un policier français vont causer la chute du réseau et la déportation de plusieurs soldats de l'ombre. S'ensuivent le voyage infernal et le travail forcé imposés par les négriers nazis. Pendant ce temps, des rescapés de " Salesman " libèrent des villes et des régions du joug de l'ennemi. Au printemps 1945, c'est le retour des camps où ont péri près de la moitié des camarades de Florentine et Jean. Ce livre se veut avant tout un hommage aux hommes et aux femmes qui se sont battus pour notre liberté.

05/2020

ActuaLitté

Littérature française

Enfant de salaud

Depuis l'enfance, une question torture le narrateur : - Qu'as-tu fait sous l'occupation ? Mais il n'a jamais osé la poser à son père. Parce qu'il est imprévisible, ce père. Violent, fantasque. Certains même, le disent fou. Longtemps, il a bercé son fils de ses exploits de Résistant, jusqu'au jour où le grand-père de l'enfant s'est emporté : "Ton père portait l'uniforme allemand. Tu es un enfant de salaud ! " En mai 1987, alors que s'ouvre à Lyon le procès du criminel nazi Klaus Barbie, le fils apprend que le dossier judiciaire de son père sommeille aux archives départementales du Nord. Trois ans de la vie d'un " collabo " , racontée par les procès-verbaux de police, les interrogatoires de justice, son procès et sa condamnation. Le narrateur croyait tomber sur la piteuse histoire d'un " Lacombe Lucien " mais il se retrouve face à l'épopée d'un Zelig. L'aventure rocambolesque d'un gamin de 18 ans, sans instruction ni conviction, menteur, faussaire et manipulateur, qui a traversé la guerre comme on joue au petit soldat. Un sale gosse, inconscient du danger, qui a porté cinq uniformes en quatre ans. Quatre fois déserteur de quatre armées différentes. Traître un jour, portant le brassard à croix gammée, puis patriote le lendemain, arborant fièrement la croix de Lorraine. En décembre 1944, recherché par tous les camps, il a continué de berner la terre entière. Mais aussi son propre fils, devenu journaliste. Lorsque Klaus Barbie entre dans le box, ce fils est assis dans les rangs de la presse et son père, attentif au milieu du public. Ce n'est pas un procès qui vient de s'ouvrir, mais deux. Barbie va devoir répondre de ses crimes. Le père va devoir s'expliquer sur ses mensonges. Ce roman raconte ces guerres en parallèle. L'une rapportée par le journaliste, l'autre débusquée par l'enfant de salaud.

ActuaLitté

Récits de voyage

De Saumur à Madagascar. Des coulisses obscures du PCF au grand soleil de l'Ile rouge

Embarquez à Marseille avec Guy sur le Pierre Loti. Destination Madagascar, l'Ile rouge de l'océan Indien. Un récit qui, longeant l'Afrique, vous transporte et passe du cocasse au tragique, du réalisme au poétique. En route vous rencontrez de simples gens et des personnages connus : deux Georges : Pompidou et Marchais. Deux présidents de la République malgache : Tsiranana et Ratsiraka. Un poète de la NRF : Robert Mallet. L'historien et homme politique malgache Charles Ravoajanahary que Ratsiraka fera torturer. Avec toujours en toile de fond : la sale guerre d'Algérie, pendant laquelle Guy n'est pas resté neutre. D'où - en début de roman - ce premier voyage, dans les coulisses du PCF. Deux lycées : à Saumur avec son Cadre noir, à Paris avec les menaces de l'OAS. Mais également de courageux militants pacifistes harcelés sans relâche par les sbires staliniens qui, en 1954, ont voté pour le départ du contingent en Algérie. Guy refuse d'obéir aux apparatchiks et poursuit son chemin d'idéaliste invétéré mais lucide. A peine arrivé à Tananarive pour y enseigner, un ordre parvient du cabinet de Pompidou : renvoyer immédiatement en France cet enseignant indésirable. L'intelligent courage d'un recteur, Michel-Henri Fabre, fait échec à la décision. Pour Madagascar Guy a le coup de foudre et n'accepte pas le mépris colonial. Sa passion pour la Grande lie, il vous la fera peut-être partager en évoquant - grâce à ce regard d'en bas et photos à l'appui - cultivateurs et citadins de tous âges, devins, guérisseurs et marchands. Sans oublier les colons, les animaux et les superbes paysages. En dépit d'obstacles inattendus, il va œuvrer pour Madagascar qu'il continue de considérer comme une seconde patrie. Mission accomplie, il revient en France où l'attendent de nouvelles aventures. Un cahier couleur de 48 pages illustre ce récit au style pétillant et plein d'imprévus grâce aux photographies prises par l'auteur et ses amis, Robert Mallet et Gaston Maufay. Avec quelques aperçus sur l'univers malgache si attachant.

12/2005

ActuaLitté

Littérature française

Hémoglobine

Ce livre est détonant... Des corps éventrés, des crânes qui explosent, des consciences qui étouffent, des âmes qui gémissent. Un concert d'aventures et une étonnante mutilation, ressemblant fort à l'autodestruction sociétale que l'on devine. A travers cette chirurgie ambulatoire, la violence est banalisée. Notre héros tire son épingle du jeu en faisant miroiter tous les ersatz d'une réussite sociale frelatée. Dans la bande où la loi du Talion est une devise incontournable, Aldin, le boss insatiable, se nourrira de cette violence anthropophage pour asseoir son autorité tout au long des chapitres, qui font figure de coupe-gorges. Enfant perdu de la drogue pour lequel le fétichisme de l'argent va de paire avec l'apologie de la violence, ce personnage central miné par un destin fracassant qui le hante symbolise une large frange de cette jeunesse antillaise en perdition, sans repères, déstructurée par une société moribonde et en panne. Le chômage endémique, la crise identitaire, l'imposture politique, la cherté de la vie et l'obscurantisme intellectuel... Ces thématiques resurgissent au détour des pages comme des bouffées délirantes, colorant l'oeuvre nébuleuse d'une épaisse couche noirâtre. Au détour d'un réalisme cru, l'écriture finement ciselée vient toutefois dessiner les pastels d'un romantisme douceâtre. Magie de l'amour, on oublie soudain que la Martinique est une plaque tournante de la drogue pour les cartels colombiens, et l'esprit s'envole dans l'alizé des rêves... Jean-Pierre Octavius est un auteur antillais né à Rivière-Pilote, en Martinique. Romancier, essayiste, journaliste indépendant, c'est avec un regard lucide empreint d'une sensibilité à fleur de peau qu'il nous dépeint ici un pays en butte à la réalité de la drogue. La violence, les cambriolages ou encore les équipées sauvages y sont passés au peigne fin à travers le prisme d'une émotion romanesque d'une grande densité psychologique.

10/2020

ActuaLitté

Littérature française

Si loin, si proche. La quête du père dans "le premier homme" d'Albert Camus

Il y a soixante ans, l'académie suédoise décernait le Nobel de littérature à Albert Camus, l'auteur, entre autres, de L'étranger, de La Peste et de La Chute. Le discours qu'il prononce à Stockholm, le 10 décembre 1957, au moment de recevoir son prix, il le dédie à un homme que personne ne connaît : Louis Germain. L'écrivain tenait à associer publiquement son instituteur du primaire à cette reconnaissance internationale, car Camus, orphelin de la Grande Guerre - son père est tombé au champ d'honneur, il n'avait pas un an - trouva en Louis Germain une véritable figure paternelle. L'instituteur ira jusqu'à plaider la cause de l'enfant auprès de sa grand-mère pour que Camus accède au collège. En 1957, cela fait plus de dix ans que Camus est à son tour devenu père et le fantôme de Lucien, son propre père, revient le hanter. Si, jusque-là, le père n'a pas trouvé plus de place dans son oeuvre que dans sa vie, il veut désormais lui en faire une. Bien avant de partir se recueillir sur la tombe de ce père inconnu, il prend des notes. Elles s'accumulent, certaines prennent même la forme de chapitre, mais le résultat ne le satisfait pas et la mort ne lui laissera pas le temps d'achever Le Premier homme dont ses héritiers autoriseront la publication en 1994. Si loin, si proche a été rédigé dans le cadre d'un mémoire de maîtrise (équivalent de l'actuel Master I) juste après la parution du Premier homme. Cela a permis à Virginie Lupo de travailler de manière totalement "libre" , aucun document n'ayant encore été publié sur ce texte. Depuis, plusieurs études ont vu le jour, mais nous avons choisi de faire paraître ce travail sans l'actualiser des recherches actuelles, afin d'en livrer la réflexion pure, totalement personnelle.

05/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Les voies de la paix dans les récits d'Andrée Chedid

Une terre sans frontières, en laquelle toute l'humanité pourrait se reconnaître, c'est ce qu'évoque sans trêve Andrée Chedid tant à travers le poème, le roman que la nouvelle et le théâtre. Elle tente sans cesse de sonder par l'écriture l'énigme de la vie et de la nature humaine, ce qui la conduit à explorer des états diamétralement opposés comme l'espoir et le désespoir, la vie et la mort, la plénitude et la perte. D'une famille libanaise, Chedid est née en Egypte, au Caire en 1920. Elle a vécu à Paris de 1946 jusqu'à sa mort en 2011. Ses écrits ont été couronnés de nombreux prix littéraires, dont le Prix Albert Camus, en 1996, pour son autobiographie, Les Saisons de passage, et pour l'ensemble de son oeuvre. Ayant grandi dans un monde où s'entremêlaient Orient et Occident, elle a vécu cet univers composite non pas comme une aliénation, mais comme un enrichissement. C'est avec les sensations et les images de l'Egypte, du Liban et de la France qu'elle a bâti son oeuvre. Convaincue que l'essentiel est l'interrogation sur le fond de l'être humain, elle relance sans relâche la recherche de ce qu'elle appelle le "visage premier de l'être". "N'oublie pas que vivre est gloire". Cette citation de Rainer Maria Rilke pourrait servir de phrase emblématique de toute l'oeuvre chedidienne. Lucide face à la pulsion destructrice inhérente à l'être humain, elle ne cesse pourtant de donner voix à un énorme instinct de vie. Les récits de Chedid sont en effet des lieux de combat et de transcendance où résonnent autant son indignation que son élan vital. Ils portent aussi sur des thèmes comme l'identité, l'hybridité et l'exil, la figure de l'orphelin et la figure obsédante de la mère. L'ouvrage se termine par un questionnement sur l'origine de l'espoir chez Andrée Chedid. Il est enrichi de deux entretiens que l'auteure a eus avec l'écrivaine.

11/2017

ActuaLitté

Autres médecines

Comprendre la médecine chinoise. La toile sans tisserand

Lors de sa parution aux Etats-Unis, The Web that has no Weaver a été salué de manière unanime : non seulement par les revues spécialisées en acupuncture mais aussi par la presse et les autorités académiques de plusieurs facultés de médecine : Le Professeur M. Schwartz (University of California - Berkeley) : "Il s'agit d'un exposé lucide, pénétrant au coeur de la théorie et de la clinique médicales traditionnelles chinoises. Avec son souci du détail et sa méticulosité, ce livre sera sans nul doute le compagnon obligé du praticien. Cependant, son style simple et imagé le met tout autant - et de manière agréable - à la portée du grand public. En outre, il guide les premiers pas du lecteur parmi les principes de base de la philosophie chinoise traditionnelle qu'il parvient à démystifier en comparant le meilleur de ce que la Chine et l'Occident nous proposent dans leur vision du monde. Intéressant, profond... et important !" Le Docteur P. Epstein (Harvard Medical School) : "Un progrès de taille sur la voie de l'intégration synthétique des théories médicales occidentales et orientales. Une occasion, pour chaque praticien, d'élargir sa compréhension des causes et du traitement des maladies". Le Docteur J. Lieff (Boston University School of Medicine) : "Un ouvrage fondamental, tant pour les professions médicales que pour le grand public. Puisse chacun s'imprégner de ses conclusions !" The Houston Chronicle (un hebdomadaire américain) : "Comprendre la médecine chinoise : une entreprise bien ambitieuse et singulière ! Le livre de Kaptchuk - très bien documenté - reste agréable à lire et accessible à tous : même sans connaissance particulière de la langue et de la pensée chinoises." The Journal of Chinese Medicine (Angleterre) : "La sortie d'un livre d'une telle qualité créa l'événement parmi les patients, les étudiants et les praticiens de la médecine chinoise. Historiquement, ce fut le premier ouvrage en anglais sur le sujet et il reste, depuis sa parution, parmi les plus intéressants."

01/1994

ActuaLitté

Philosophie

Dictionnaire amoureux de Montaigne

Sans doute le livre le plus éclairant sur Montaigne depuis... Montaigne, et un chef-d'oeuvre d'André Comte-Sponville. Il nous fait redécouvrir Montaigne, écrivain de génie, talentueux philosophe et humain d'exception. Le tour de force d'André Comte-Sponville est d'avoir réussi, dans le dialogue amoureux qu'il mène ici avec l'auteur des Essais, à rendre limpide et bouleversante l'incroyable richesse de la pensée de celui-ci, tout en nous rendant intimement témoins de ce qu'il en retire pour faire franchir à sa propre philosophie une nouvelle étape. Il nous fait redécouvrir Montaigne, écrivain de génie, talentueux philosophe, humain d'exception que l'on aurait tant aimé connaître : " quel esprit plus libre, plus singulier, plus incarné ? Quelle écriture plus souple, plus inventive, plus savoureuse ? Quelle pensée plus ouverte, plus lucide, plus audacieuse ? Celui-là ne pense pas pour se rassurer, ni pour se donner raison. Ne vit pas pour faire une oeuvre. Pour quoi ? Pour vivre, c'est plus difficile qu'il n'y paraît, et c'est pourquoi aussi il écrit et pense. Il ne croit guère à la philosophie, et n'en philosophe que mieux. Se méfie de 'l'écrivaillerie' et lui échappe, à force d'authenticité, de spontanéité, de naturel. Ne prétend à aucune vérité, en tout cas à aucune certitude, et fait le livre le plus vrai du monde, le plus original et, par-là, le plus universel. Ne se fait guère d'illusions sur les humains, et n'en est que plus humaniste, Ni sur la sagesse, et n'en est que plus sage. Enfin il ne veut qu'essayer ses facultés (son titre, Essais, est à prendre au sens propre) et y réussit au-delà de toute attente. Qui dit mieux ? Et quel auteur, plus de quatre siècles après sa mort, qui demeure si vivant, si actuel, si nécessaire ? "

ActuaLitté

Philosophie

Osons l'utopie pour construire un monde meilleur. Esquisse d'une autobiographie politique

L'auteur de cette Esquisse d'une autobiographie politique s'est proposé de reconstruire l'itinéraire d'un intellectuel critique, lucide et "rebelle", celui d'un enfant de guerre, né en Silésie, en 1942, et jeté dans un monde brutal et inhumain, celui de l'Allemagne de l'après-guerre. Il décrit le drame d'une enfance malheureuse, encore ombragée par le nazisme, dans un milieu caractérisé par le refoulement collectif des crimes nazis, par l'anticommunisme et par la restauration, sur les ruines du IIIe Reich, en Allemagne de l'Ouest, d'une société bourgeoise parlementaire "démocratique", ayant conservé les mentalités autoritaires du passé. Il raconte aussi comment cette rupture affective et politique avec la société allemande fera de lui assez tôt un homme "révolté", politiquement engagé pour la vraie démocratie et le progrès social et pour une société égalitaire et fraternelle, sans maître et esclave et sans domination de l'homme sur l'homme. Arrivé à Paris, en septembre 1967, il se jettera "corps et âme" dans la révolte de Mai 68, vécue par lui-même comme "le plus grand mouvement anti-autoritaire d'émancipation du XXe siècle". C'est ce même intérêt pour les mouvements politiques d'émancipation qui le conduira aussi au Chili, à l'époque de "L'Unité populaire" de Salvador Allende (1970-1973), et au Portugal, pendant la révolution des "oeillets" (1974-1975), où il sera le témoin d'une révolution démocratique antifasciste dont il analysera les raisons et les contradictions dans un de ses livres. L'émancipation sera aussi le leitmotiv de sa propre philosophie sociale critique très orientée vers l'écosocialisme, vers un marxisme "ouvert" non dogmatique et un cosmopolitisme citoyen rejetant le racisme, l'antisémitisme, le souverainisme et le nationalisme, sous ses diverses variantes, et dont le mot d'ordre inspiré d'Ernst Bloch est : osons l'utopie de la construction d'un monde meilleur !

10/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Robert Buron

Voici la première biographie consacrée à Robert Buron (1910-1973) dont la personnalité a marqué la IVe et la Ve République et dont le souvenir est associé à de grandes dates de leur histoire, telles 1954 et !e gouvernement de Mendès France ou 1962 et les accords d'Evian. Cet économiste engagé tôt en politique n'a jamais caché ses convictions, même si celles-ci dérangeaient. Passant progressivement de la démocratie-chrétienne au socialisme, son anticonformisme a pu dérouter, mais son action s'est toujours attachée à la défense de la dignité et de l'épanouissement de l'homme. Un christianisme exigeant ne l'empêcha nullement de distinguer foi et engagement dans la vie de la cité, au service de tous. Européen convaincu, Robert Buron a, également, une vision mondialiste, s'intéressant particulièrement au Tiers-Monde dont il mesure sur place les problèmes. Il s'en fait un ardent défenseur au nom de la solidarité, notamment dans le cadre de ses fonctions à l'O.C.D.E. Par "goût de la vie" cet optimiste impénitent est aussi un réaliste qui mesure les limites de l'action politique classique. Il chercha par de nouvelles voies, notamment avec le mouvement Objectif 72, à ne pas se laisser enfermer par le court terme, se livrant à une réflexion prospective qui dépasse les clivages traditionnels. Marcel Launay, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Nantes, présente le portrait de cet humaniste en politique. Outre les extraits des écrits de Robert Buron, deux témoignages éclairent une personnalité aux multiples facettes. Pierre Pflimlin, ancien Ministre, Président du Conseil en 1958 puis Maire de Strasbourg et Président du Parlement Européen, évoque son collègue et ami du M.R.P., lucide et généreux. Jean Offredo, journaliste, collaborateur de la première heure d'Objectif 72, apporte un éclairage complémentaire sur l'homme de gauche, désintéressé, toujours prêt à se remettre.

01/1993

ActuaLitté

Droit

La Cour d'appel de l'AOF

Trente-huit ans après sa soutenance est enfin disponible sous forme d'ouvrage cette thèse sur la Cour d'appel de l'Afrique occidentale française — pour une large part visionnaire — qui contenait déjà en substance ce qui a donné naissance aux nombreux travaux consacrés ensuite au "juge outre-mer". La question centrale porte sur une éventuelle "stratégie" d'une Cour dépassant son rôle de "juridiction liée" en prenant part à la définition d'une politique législative originale, à laquelle magistrats, administrateurs, gouverneurs, auxiliaires de justice, contribuent par une véritable "politique coloniale" dont l'auteur affirme qu'elle "a réussi, en dépit de l'opposition des conceptions et de la pression des intérêts politiques, à instituer, à développer en Afrique de l'Ouest, une organisation judiciaire qui s'inspire des principes essentiels de la législation française", tout en respectant la garantie aux Africains du maintien de leurs institutions coutumières. Brassant le temps et l'espace d'une colonisation judiciaire sur laquelle Dominique Sarr porte un regard lucide en dépassant la seule description d'une institution dont il analyse mérites et défauts pour en déceler les héritages et évoquer ce que les élites nées de l'indépendance en ont conservé ou rejeté. Il traduit une volonté de programmer une "autre histoire du droit", faisant le lien entre plusieurs civilisations. Il situe la magistrature coloniale et le personnel judiciaire dans un monde colonial qui lui donne peu de moyens et se méfie d'un esprit d'indépendance susceptible d'entraver la domination recherchée. [ouvrage relève ainsi le défi posé à une jurisprudence qui prend acte de l'inanité du rêve d'édification d'une société unifiée. Il décrit les réalités d'une colonisation française qui, politiquement accrochée à un discours colonial prônant l'unité de civilisation par la voie d'une assimilation juridique, doit accepter que soit privilégiée la recherche d'une coexistence harmonieuse par la reconnaissance de deux ordres juridiques distincts.

07/2019

ActuaLitté

Sciences historiques

Générations historiennes. XIXe-XXIe siècle

C'est à une nouvelle histoire des historiens que nous convie cet ouvrage, à la lumière d'une notion dynamique et féconde, celle de génération. Les 58 auteurs réunis dans ce volume explorent pour la première fois l'évolution de leur discipline à l'aune des "générations historiennes" qui l'ont façonnée. De Jules Michelet à nos jours... Trois grandes parties forment la trame de cet ouvrage choral. La première fait revivre deux siècles d'historiographie française en dressant le portrait de 14 générations qui se sont succédé depuis le début du XIXe siècle. La deuxième partie donne la parole à une trentaine d'historiennes et historiens nés entre 1942 et 1983, invités à retracer leur propre itinéraire. Ont-ils eu le sentiment d'appartenir ou non à une génération et de s'inscrire en rupture par rapport aux précédentes ? Enfin, à partir d'une quinzaine d'études de cas (la Révolution française, l'histoire coloniale, l'histoire des femmes...), la troisième partie revisite, sous l'angle générationnel, les grands débats qui agitent le champ foisonnant du travail historique. Avec les contributions de : Solal Abélès, Eric Alary, Christian Amalvi, Etienne Anheim, Philippe Artières, Laurent Avezou, Lucien Bély, Stéphane Benoist, Jean-François Bonhoure, Patrick Boucheron, Raphaëlle Branche, Guillaume Calafat, Jacques Cantier, Roger Chartier, Elisabeth Crouzet-Pavan, Laurence De Cock, Christian Delacroix, Anne-Emmanuelle Demartini, Aude Déruelle, Olivier Dumoulin, Patrick Garcia, Claude Gauvard, Jean-Charles Geslot, Pascale Goetschel, Anita Guerreau-Jalabert, François Hartog, Vincent Heimendinger, Thomas Hirsch, Paulin Ismard, Sabine Jansen, Laurent Joly, Philippe Joutard, Jean-Marie Le Gall, Nicolas Le Roux, Antoine Lilti, Jean-Clément Martin, Virginie Martin, Florian Mazel, Charles Mercier, Vincent Milliot, Claudia Moatti, Bertrand Müller, Christel Müller, Bibia Pavard, Manon Pignot, Olivier Poncet, Yann Potin, Christophe Prochasson, Jacques Revel, Nathalie Richard, David Schreiber, Anne Simonin, Pierre Singaravélou, Jean-François Sirinelli, Françoise Thébaud, Marie-Pierre Ulloa, Sylvain Venayre, Michelle Zancarini-Fournel.

10/2019

ActuaLitté

Guides étrangers

Une vie de Pintade à Madrid

Les Pintades c'est un peu comme avoir une meilleure amie dans chaque ville. Quand on pense aux Madrilènes, on imagine les personnages féminins déjantés des romans de Lucia Extebarria, les chicas à la sexualité débridée des films d’Almodovar et de Bigas Luna. La réalité est un peu plus nuancée mais tout aussi savoureuse. On croise toutes sortes de femmes dans les rues de Madrid, des « pijas » (les BCBG) de Salamanca aux branchées de Chueca, des « toda la vida » (« pure souche ») de Chamberi aux militantes multi-ethniques de Lavapiés. Madrid, « capitale européenne où l'on peut sortir un jeudi et rentrer à la maison le lundi suivant ! », est peuplée de femmes de tempérament qui n'aiment rien tant que vivre dans la rue, s’amuser avec leur pandilla (leur bande de copines de toujours), passer de bar à tapas en boîte de nuit, réinventer la Movida, boire, manger, draguer… Tout ça avec un décalage horaire permanent de deux bonnes heures ! Parce que l'Europe, l’euro, Zara et autres grandes chaînes franchisées sont loin d'avoir aplani les Pyrénées, suivez les Pintades dans l'exploration désopilante des coulisses d'une ville attachante, contrastée, où l'on peut croiser une procession de la Semaine Sainte en sortant d'une cérémonie de mariage gay, où les mall rutilants à l'américaine côtoient les merceries et les bazars de quartier, où les enfants, traités comme des petits princes, restent (par plaisir) au domicile parental jusque trente ans, où les femmes optent plus souvent pour la blondeur en tube que pour de folles boucles noires. Comme toujours, les Pintades sont partageuses : elles vous diront où manger les meilleurs œufs brouillés au chorizo, où trouver les meilleurs bars à tapas, où se faire pomponner, dans quelles piscines piquer une tête l'été, ou encore où vous faire faire (sur mesure) la même robe que la princesse Letizia…

03/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Le rayonnement d'une amitié. Correspondance avec la famille Bégouën

Parmi les nombreuses lettres de Pierre Teilhard, celles envoyées aux Bégouen, près d'une centaine, occupent une place privilégiée. C'est en 1913, avec la rencontre du comte Henri Bégouën, passionné de préhistoire, que commence la relation de Teilhard avec cette famille. Durant la guerre, cette relation s'ouvre à Max, le fils aîné, et, par la suite, à Simone, son épouse. Dans sa correspondance, Teilhard témoigne d'une amitié profonde et fidèle tout particulièrement à l'égard du couple, qu'il compte parmi ses intimes. En toute liberté, il lui fait part du cheminement de sa pensée et de l'état d'avancement de ses écrits, il lui confie ses difficultés avec les autorités religieuses et prend position sur les courants politiques et idéologiques qui secouent la France et le monde. Grâce aux nombreux souvenirs rassemblés par Max et à quelques copies de ses lettres à Teilhard, se perçoit l'influence déterminante du jésuite sur sa vie et sur son activité professionnelle en Afrique. S'y révèle aussi la riche personnalité du couple qui a contribué au rayonnement de la pensée de Teilhard. Dès 1928, Simone reproduit et diffuse les essais envoyés de Chine par Teilhard. Initiative, peu connue jusqu'à présent, qui a facilité l'édition rapide des oeuvres complètes. En postface, quatre spécialistes de l'oeuvre de Teilhard, Jean-Pierre Demoulin, François Fuvé, Henri Madelin et Gustave Martelet, mettent en lumière l'apport de ces lettres à la compréhension de la personnalité et de la vision clu monde du jésuite. De cet ensemble, il ressort clairement que la pensée teilhardienne déborde des cercles scientifiques et peut éclairer les chrétiens soucieux de construire une société plus juste et plus fraternelle. Les éditions Lessius ont aussi publié la Correspondance de Pierre Teilhard avec Lucile Swan (2008) et Teilhard de Chardin prophète d'un Christ toujours plus grand de Gustave Martelet (2005).

03/2011

ActuaLitté

Littérature française

Mon père, une famille, la guerre... Lettres d’un Malgré Nous

Maurice Reppel est né en 1916 à Mussig, en Alsace, dans une famille de boulangers qui compte six garçons et une fille. Comme 130 000 incorporés de force alsaciens et mosellans, la terrible machine de guerre du 3ème Reich allemand le happe le 19 avril 1943, l'arrache à sa famille et l'envoie sur le front de l'Est, en Pologne d'abord, puis en Russie. Plongé dans l'horreurde la guerre, à des milliers de kilomètres, il n'abdique pas, mesure la gravité de la situation et s'organise. Il est vital pour lui et les siens de faire face et de garder espoir. Ses cinq frères sont confrontés à des destins divers ; deux sont dans la Wehrmacht également, le 3ème est parti en France libre puis occupée, le 4ème est dans la Résistance, le 5ème encore incorporé au RAD, tandis que la jeune sœur est restée seule avec la mère malade à qui l'administration allemande a fermé la boulangerie. Maurice écrit alors à sa femme Jeanne depuis le front, en allemand, en moyenne une lettre tous les deux jours, soit 360 lettres. Norbert, le fils né en 1946, conscient de la valeur historique de ces lettres toutes conservées par la famille, a pris la plume pour classer, traduire et publier partiellement ou en totalité 275 de ces lettres. Elles nous disent l'absurdité de la guerre, le mal du pays, l'éloignement des siens, l'âpreté des combats, la souffrance morale, l'épuisement du soldat. Elles nous disent encore l'espoir lucide de Maurice, prêt s'il faut à affronter la mort, sa prière quotidienne, la force de sa foi, sincère et profonde qui permet de surmonter le doute et le découragement. Elles nous disent enfin, à travers les conseils qu'il prodigue pour la conduite de la petite exploitation familiale, à travers ses soucis pour le village, ses habitants et les camarades incorporés de force comme lui, combien il garde confiance en l'avenir, en l'après-guerre, à la paix qui suivra.

10/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

Paula

Depuis la Maison aux esprits, Isabel Allende se plaît à explorer l'univers passionnant des sagas familiales. Mieux que quiconque, elle sait décrire les avatars à travers le temps de ces tribus dont tous les membres, proches ou lointains, se rejoignent pour former une chaîne que les vicissitudes les plus diverses ne peuvent rompre, car l'amour en soude les multiples maillons. La mort elle-même est impuissante : les esprits habitent les mémoires et s'unissent aux vivants. Le 8 Décembre 1991, la fille d'Isabel, Paula, sombre dans un profond coma dont l'issue est incertaine. Sa mère entame alors un douloureux combat contre la maladie, contre le temps qui passe aussi, et emporte chaque jour un peu plus son enfant. Dans sa détresse, elle décide de s'en remettre à l'écriture, qui lui permettra de remonter le fil du temps et d'appeler à l'aide sa longue lignée d'ancêtres, selon la tradition instaurée par son " clan ". Elle évoque ainsi l'histoire, tantôt amusante, tantôt bouleversante, des grands parents de Paula, se laisse emporter dans un récit où se mêlent souvenirs d'enfance, témoignages historiques, voire confidences, tous adressés à la jeune malade. La tragédie qui frappe sa fille la conduit à jeter sur son passé un regard lucide et critique, et c'est avec une simplicité parfois empreinte d'ironie qu'elle nous raconte l'éveil de ses sens, ses difficultés d'épouse et de mère, ses efforts pour s'affirmer dans une société machiste ou son exil, après le coup d'Etat militaire. Tout au long de cette œuvre qu'elle voudrait salutaire, Isabel Allende tente à la fois d'exorciser sa propre angoisse et d'éloigner sa fille du gouffre : peut-être en fouillant sa mémoire, trouvera-t-elle dans quelque recoin un remède pour échapper à l'horreur clinique du moment et, surtout, faire revenir Paula à la vie.

01/1995

ActuaLitté

Littérature étrangère

Souvenirs rêvés de Tao'an

Voici un livre extraordinaire : celui d'un grand lettré et esthète chinois qui connut tous les luxes, tous les plaisirs et tous les raffinements de la vie des privilégiés, et qui perdit tout lors de la chute de la dynastie Ming, au milieu du XVIIe siècle. Loin d'en être affecté, il s'inventa une nouvelle existence et en élabora derechef la savoureuse quintessence en recréant par la magie de l'acte d'écrire ce qui avait été autrefois sa vie. Le résultat est un ensemble d'évocations uniques, qui sont autant de joyaux qu'il s'agisse de passionnés de fleurs faisant une guerre quotidienne et maniaque aux insectes ; des caprices d'un amateur d'opéra s'adonnant en pleine nuit à sa lubie ; de fantaisies fort dispendieuses comme la compagnie des courtisanes de haute volée, l'élevage des oiseaux rares, les promenades sur les bateaux de plaisir du lac de l'Ouest ; de la débauche somptuaire de lanternes ouvragées ou de feux d'artifice ; qu'il s'agisse de la bibliothèque de l'auteur, cernée de fleurs et de convoitises ; des réunions d'une amicale de joueurs de cithare ; d'offrandes ahurissantes de fruits hors de saison ou de mets hors d'imagination ; du choix de l'eau requise pour le thé ; de recettes secrètes pour menus de gourmets ; de l'accommodement des crabes ; de collections d'encriers inestimables ; de folles et ruineuses constructions de maisons ou de retraites en montagne ; des vicissitudes d'un maître graveur dont les œuvres sont hors de prix, mais qui persiste à vivre dans la misère ; d'un étrange mulet baptisé Esprit-de-neige..., la liste serait longue de ces bonheurs menus et immenses, superflus et irremplaçables, gratuits et sans prix. On trouvera tout cela et bien davantage - un art de vivre aussi riche et subtil qu'un brocart - dans les pages intenses et exquises de ces Souvenirs rêvés de Tao'an.

10/1995

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Nouvelles énigmatiques. Trois nouvelles

L'énigmatique noyade... : L'été touche à sa fin et les joyeuses baignades à Biarritz s'achèvent par mort d'homme. Après une interpellation infondée, les coupables seront vite démasqués par la démonstration du mobile : une fortune colossale, le prix du vaccin HIV. Aidée par son père et un commandant de Gendarmerie, Gabrielle, étudiante en médecine, se retrouvera à la tête de ce patrimoine mobilier. Epousera-t-elle le beau commandant ? Le suicide de Dédé : Dédé s'est suicidé ! Ce drame bouleverse un paisible village de la Creuse. Mais s'agit-il vraiment d'un suicide ? Une enquête policière est rapidement diligentée. Si les rouages de l'instruction judiciaire sont décrits avec rigueur, l'humour n'est jamais absent, ni les sentiments qui sont évoqués par petites touches émouvantes : la tendresse éplorée d'une fiancée, l'affection fraternelle parfois mise à mal, le respect filial, l'amour maternel lucide. Au-delà d'un fait divers local c'est bientôt la menace d'un crime à l'échelle planétaire qui se devine tandis que planent les rapaces au-dessus du village. L'auteur tire les ficelles d'un récit subtilement articulé. Non sans compassion pour Boris, son anti-héros, il nous entraîne dans le parcours erratique de ce dernier, rongé par le remords, la crainte de la justice puis le désespoir. Le rideau tombera brusquement. Kat ou les missions d'une chatte : Bien curieux animal que cette petite chatte anthropomorphisée, née de l'imagination fertile de l'auteur. Trouvaille - c'est son nom - charmante, espiègle et futée, un peu loubarde, nous entraîne dans ses tribulations dont rapidement elle perdra le contrôle. Blessée, terrifiée, la chatte sera instrumentalisée par des criminels français et ukrainiens. Suspense et humour animent ce conte drolatique d'où la note de tendresse n'est pas absente. Trouvaille va-t-elle rencontrer l'affection à laquelle son petit coeur de chatte aspire ? Michel Petit, Maître en Droit nous présente ici son troisième livre.

01/2022

ActuaLitté

Linguistique

L'avenir de l'anglais

Basil de Sélincourt, en 1926, s'interroge sur les menaces qui pèsent sur sa langue : l'anglais, en effet, connaît un développement sans précédent. Il écrit : "L'anglais, ­selon toute apparence, ressemble plutôt au gazouillis du moineau - un bruit capable de suivre les hommes partout où ils vont et qui résonne sous tous les toits sous lesquels ils se protègent des éléments. Il a une faculté d'accommodation presque brute, attire l'indolence, ignore l'inconfort, et prospère en l'absence des grâces. L'amoureux des oiseaux, bien qu'il ne puisse nier les nombreuses vertus du moineau, s'effraie en pensant à sa capacité de se multiplier et se trouve hanté par la vision cauchemardesque d'un monde où les espèces les plus délicates auraient été bannies et où tout ne serait plus qu'un vaste règne des moineaux. Une horreur similaire s'empare de l'humaniste quand il lui vient à l'esprit que l'anglais puisse être destiné à devenir la langue de l'espèce humaine. Quel anglais, se demande-t-il, tout en pensant qu'en ce moment même des hommes oeuvrent à cette fin, des hommes qui, après tout, représentent bien un aspect du génie anglais, en sorte qu'il n'est pas impossible que des briques à moitié cuites et des moteurs de pacotille n'envahissent un jour le monde. La fertilité débridée de notre langue, semblable à celle des orties, ne contribue pas seulement à la répandre ? : elle la rend susceptible de dominer de façon autoritaire à mesure qu'elle se répand. A dire vrai, elle est déjà trop largement parlée pour son propre bien, et, en dépit de toute la machinerie dont nous disposons pour l'unifier, son expansion finira peut-être par constituer sa perte". Mais l'inquiétude lucide de Basil de Sélincourt n'affecte pas seulement l'amoureux qu'il était de sa propre langue ; elle affecte tous ceux qui considèrent actuellement l'état où cette langue a mis le monde.

06/2023

ActuaLitté

Revues

Usbek & Rica N° 36, juillet 2022 : La grande démission et la difficulté de retourner au travail à l'ère post covid. Où en sommes nous sur le dossier de la procréation

Ce numéro estival du magazine Ubsek et Rica proposera deux dossiers thématiques extrêmement actuels ! Dossier N°1 : Grande Démission : et si c'était que le début ? C'est décidé : dorénavant, le travail n'occupera plus une place centrale dans leur existence. Ils préfèrent s'épanouir autrement, quitte à revoir à la baisse leurs aspirations matérielles et à renoncer à une carrière toute tracée. Tant pis pour la sacro-sainte "ambition" . Des Etats-Unis à la Chine en passant par la France, le "travailler moins" prend aujourd'hui différentes formes et colorations politiques chez les jeunes. Certains rêvent de renverser le système au-delà de leur propre trajectoire, d'autres cherchent plus simplement à tirer leur épingle du jeu pour acheter leur liberté le plus tôt possible, tels des esclaves affranchis des temps modernes. Si la tendance reste assez minoritaire, il convient de la prendre au sérieux. La Grande Démission n'est pas une simple lubie de millennials paresseux et vaguement rebelles. Au contraire, à travers ses multiples visages et canaux d'expression, elle traduit le malaise d'une jeunesse à la fois épuisée, désillusionnée et pressée de reprendre en main son destin. Dossier N°2 : "Dis, comment on fera des bébés demain ? " Sur tous les continents, les taux de fécondité reculent à une vitesse spectaculaire. D'après l'Onu, d'ici à 2100, ils devraient se stabiliser autour de deux enfants par femme à l'échelle mondiale - et parfois beaucoup moins selon les pays. Le recours à la procréation assistée est-il en passe de se généraliser ? Le recours à la congélation des ovocytes, qui a explosé au cours de la dernière décennie (+ 1000 % aux Etats-Unis) va-t-il se poursuivre dans les prochaines années ? La mise au point de l'utérus artificiel va-t-elle transformer la parentalité ? Les "bébés CRISPR" génétiquement modifiés seront-ils de plus en plus nombreux ? Dans ce dossier, Usbek & Rica explore la façon - toujours plus médicalisée et scientifiquement assistée - dont on fera des bébés demain.

07/2022

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Arsenic et Eczéma

Lieu : les égouts de Paris, très en profondeur. Personnages : Deux types avec casques et lampes, tenues d'égoutiers, bardas, sacoches, l'un arrive de la gauche, l'autre de la droite Azema, dit Eczéma. Un rêveur, un optimiste, une boule de malice et de bonne humeur. Peut-être un intello contrarié capable de s'adapter à tout. Il a une grosse tache sur le visage et une autre sur le bras. Passe son temps à se gratter et les démangeaisons s'accentuent en fonction de l'action. Bavard, sympathique, aime à susciter l'inquiétude. Père mineur en Alaska ayant abandonné sa famille. Mère prostituée. Pas d'attache. Arsène, surnommé Arsenic par ses collègues de boulot. Très grand, voûté, l'oeil clair, râleur. Le genre revenu de tout. Sens de la répartie aigre-douce. Bosseur, " pro ", toujours syndicaliste mais grand déçu de la politique et des humains en général. Au fond pour lui il n'y a pas d'issue. On naît, on vit, on meurt dans un boyau. Pas de choix. " La vie est un long fleuve de merde ". Il est comme la plupart d'entre nous, incrédule, pragmatique, réaliste et pourtant il rêve d'autre chose, d'un ailleurs, différent. Marié, père de deux enfants qu'il ne voit plus, divorcé. Travaille depuis 30 ans dans les égouts. Passionné contrarié, Il se veut lucide, froid, cynique. Eczéma court dans les égouts... On entend comme un galop à sa poursuite... Il passe devant le 109, s'arrête un instant, le téléphone pend avec le même grésillement qu'au début de la pièce. Il finit par trouver l'échelle de sortie, grimpe, trébuche, tombe, se raccroche, continue de monter, soulève enfin la plaque d'égout donnant sur la rue, sort... Clarté aveuglante... Plus rien... La ville a disparu, désintégrée. On entend alors la voix d'Arsène qui hurle en ricanant : Pourquoi tu cours ma poule ! Je te l'ai dit, y'a plus rien là-haut... Y'a plus rien... Les dieux sont revenus...

05/2022

ActuaLitté

Thèmes picturaux

Le bouquet dans la peinture

LE LIVRE Si de nos jours, rien n'est plus banal que des fleurs dans un vase, cet usage est longtemps reste me connu en Occident. Si les premiers objets spe cifiquement conc us et fabrique s pour contenir un bouquet datent de la fin du XVIe sie cle, l'image du vase rempli de fleurs coupe es est bien plus ancienne. Elle est invente e au XIIIe sie cle, dans un contexte sacre , pour repre senter l'irrepre sentable : l'incarnation du fils de Dieu dans le corps d'une jeune fille vierge. La puissance conceptuelle et symbolique de ce "contenant fleuri" va permettre sa reprise dans la sphe re profane, dans le portrait et la nature morte en particulier, sa signification s'adaptant sans perdre la valeur originelle de son contenu the ologique. Par un hasard qui n'en est peut-e tre pas un, c'est au moment ou l'usage de mettre des fleurs coupe es dans un vase commence a e tre mieux documente , c'est-a -dire au sie cle des Lumie res alors que le sentiment religieux re gresse, qu'un peintre comme Chardin entreprend de peindre un bouquet tel qu'il le voit et non plus avec les "yeux de l'esprit" . Mais il faudra attendre l'e poque des impressionnistes et du de veloppement de l'horticulture, pour que les artistes commencent a reproduire sur la toile le bouquet "re el" , place devant leur chevalet. Repris sans discontinuite depuis le XVIIe sie cle et jusqu'en ce troisie me mille naire, le motif re ve le la puissance d'un attrait que ne peut justifier la traditionnelle et moraliste interpre tation de symbole de vanite et du caracte re e phe me re de l'existence. Invente e pour figurer le myste re d'une gestation, l'image du vase de fleurs est devenue la me taphore d'une cre ativite inte rieure, fe conde et vivante.

09/2023

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

J'assume. Mémoires du fondateur de Jeune Afrique

Né en 1928 à Djerba, Béchir Ben Yahmed aurait dû être épicier, comme son père. Il a été un acteur majeur de l'indépendance tunisienne, le confident et le bras droit de Habib Bourguiba, son jeune ministre de l'Information (à 28 ans). Il aurait pu ne faire que de la politique, et viser haut. Non, il sera éditeur de presse et journaliste. Béchir Ben Yahmed, "BBY" pour reprendre les initiales devenues célèbres, c'est avant tout l'homme d'une intuition improbable et révolutionnaire, le fondateur et le patron de Jeune Afrique : un "hebdo" pour tout un continent à peine sorti des nuits coloniales. BBY, c'est plus de soixante ans d'écriture et de luttes. Avec Jeune Afrique, puis, à partir de 2003, La Revue. Il sera un Africain convaincu, un militant de l'émancipation des "Sud" , un observateur lucide de la vie internationale. Et l'auteur, chaque semaine, de cet édito, le fameux "Ce que je crois" , où il ne craint pas de prévoir, souvent avec justesse, d'être tranchant, à contre-courant. D'assumer. Ces Mémoires écrits sans fausse diplomatie se révèlent un témoignage rare qui échappe au "récit dominant" . BBY fait revivre le soleil des indépendances, les espoirs et les désillusions de l'Afrique moderne, l'évolution complexe de la Tunisie, les guerres d'Orient, les convulsions du monde. Surgissent les portraits de Bourguiba, Lumumba, Che Guevara, Hô Chi Minh, Boumédiène, Senghor, Houphouët-Boigny, Foccart, Mitterrand, Bongo Ondimba, Hassan II, Alassane Ouattara, et tant d'autres. On y retrouve aussi ses propres combats, dignes d'un roman, l'autoportrait d'un professionnel exigeant qui aura influencé plusieurs générations de lecteurs. Et une réflexion émouvante sur l'identité, la spiritualité et la fin du chemin. Béchir Ben Yahmed nous a quittés le 3 mai 2021, journée mondiale de la liberté de la presse. Il avait 93 ans. Presque un siècle.

11/2021

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

La vie facile. Une lecture du cynisme ancien

Le cynisme est un mouvement philosophique qui s'est développé en Grèce à partir du IVe siècle av. J. -C. , principalement autour de la figure de Diogène de Sinope, le cynique par antonomase. Souvent perçu comme l'expression d'un naturalisme foncier, ce mouvement a même été défini comme un courant antiprométhéen qui a vu dans le feu civilisateur l'origine des malheurs et des vices des hommes. Forts de ce constat, les cyniques auraient donc proposé un retour à la nature ou une vie selon la nature - une vie kata phusin, pour le dire en grec -, inspirée par le modus vivendi de l'homme primitif et par l'exemple des animaux. Le présent ouvrage soumet à l'épreuve des textes antiques cette interprétation d'ensemble largement répandue du cynisme. Contre l'idée d'une vie selon la nature, il avance l'hypothèse d'une vie selon la facilité comme axe majeur de la pensée cynique : plutôt qu'un naturalisme, la voie cynique constituerait au fond une forme radicale de pragmatisme au sein duquel les dichotomies constitutives de notre pensée - nomos-phusis au premier chef - tendent à se dissoudre en faveur d'une adaptation active aux circonstances. A l'appui de sa démonstration et en amont des textes normalement utilisés dans les études sur le cynisme, notamment les Vies de Diogène Laërce et les Lettres pseudépigraphes des cyniques, cette étude met à profit deux titres de la littérature antique que l'on ne prend pas toujours en considération dans les approches philosophiques de cette " école ", à savoir le Discours VI de Dion Chrysostome et le petit dialogue Le cynique attribué à Lucien de Samosate. Le lecteur trouvera dans ces pages une nouvelle fenêtre entrouverte sur ce phénomène complexe et paradoxal qu'a été le cynisme ancien, à travers laquelle il pourra découvrir que les cyniques, en déjouant les étiquettes d'un système binaire et au-delà de tout dogmatisme, ont appris à vivre une vie facile.

#CultureAntique

11/2021

ActuaLitté

XXe siècle

De Libau à Diên Bien Phu. L'odyssée de Janis

Un vieil homme est transporté à l'hôpital, une infirmière le prend en charge, il lui raconte sa vie ; une véritable épopée ! Janis Kalnis est né sujet du tsar en Courlande. Son enfance est marquée par la Grande Guerre qui se prolonge dans les Etats baltes après l'armistice de 1918. Lorsque la paix revient, une nouvelle menace se profile : l'URSS et son dictateur Staline. Pour le protéger, son père le fait embarquer sur un cargo. Janis va naviguer de port en port jusqu'au Havre où il s'engage dans la Légion étrangère ; une nouvelle vie commence : trente ans de guerre. Janis et ses frères d'armes Lucien, Rolf et Igor sont envoyés au Maroc, ils prennent part aux combats contre les tribus du Rif puis s'embarquent pour l'Indochine. En 1940, Janis rentre en France pour combattre les Allemands. Fait prisonnier, il s'évade et repart en Indochine où il se bat à nouveau contre les Japonais puis le Vietminh au sein de la Légion et des bataillons thaïs jusqu'à l'ultime bataille : Diên Biên Phu. L'Indochine sera sa terre d'adoption, Janis y rencontre son seul amour et y séjourne jusqu'à la chute de Saigon. Toute sa vie, il n'aura de cesse de retourner en Courlande retrouver ses parents, mais cet espoir ne se concrétisera jamais. Roman historique, d'aventure, d'amitiés et d'amour loin des schémas entendus, cette fresque est basée sur une histoire vraie, des faits, des témoignages, et étoffée par de longues recherches. Ce récit, mélange de points de vue, d'émotions, de ressentis, de valeurs d'engagement et de fidélité, rend hommage à tous ces "hommes sans nom" oubliés qui ont combattu pour la France jusqu'aux confins de l'empire. Leur histoire personnelle raconte la grande histoire ; elle bousculera sans doute, déplaira peut-être ; elle est sans concession.

09/2021

ActuaLitté

Religion

Amour, sexe et chasteté

Krishnamurti n'hésite pas, dès les années 1950, à jeter un regard lucide sur des institutions telles que le mariage ou le célibat des moines. Selon lui, le noeud de toute société tient dans la relation qu'établissent les hommes entre eux au niveau le plus élémentaire ; celui du couple. Ce qui pose la question des rapports de domination, du rôle de l'amour et du sexe dans la relation. Le sexe, loin d'être diabolisé, est soumis à l'analyse, il s'agit pas de nier la pulsion sexuelle, mais d'éviter que l'assouvissement d'un besoin naturel tourne à un rapport de domination ou à une obsession. Seul l'amour lui permet de s'exprimer de façon pleine et entière. L'amour est défini à partir de ce qu'il n'est pas : la dépendance affective, le désir, le mariage - qui n'est rien moins qu'un contrat social. L'amour suppose la responsabilité entre ceux qui s'aiment, qu'il s'agisse du conjoint ou du partenaire amoureux, des enfants, du voisin, de la nation et, finalement, de la société. Le problème de la chasteté concerne d'abord ceux qui, dans le cadre d'une religion, ont fait voeu d'abstinence sexuelle. Faire ou ne pas faire l'amour ne devrait pas être une question de contrainte mais de contexte. L'essentiel est d'observer simplement les fait et non une réalité idéalisée par la pensée. Car c'est en définitive la pensée qui est à l'origine de nombreux clivages. Réaliser cela offre un accès à la perception directe de ce qui est. Et les questions ,s'éclairent d'autant mieux que nous leur donnons le temps de faire écho dans le silence. C'est de ce silence, qu'entend proposer l'inédit Amour, sexe et chasteté, de cette "conscience sans choix" qui ne juge ni ne condamne que jaillit l'amour.

06/2010

ActuaLitté

Essais généraux

SOS planète Terre. Des voix s'élèvent pour un monde meilleur

La planète souffre. La planète se meurt. Tel est le cri d'alarme que lance ce livre poignant qui regroupe les témoignages de scientifiques, visionnaires, personnalités du spectacle, hommes d'affaires et jeunes activistes, qui n'ont pas l'intention de rester les bras croisés et appellent à agir, et à réagir. Maintenant. Non, la cause environnementale n'est pas une lubie d'écolos bobos. Non, elle n'épargne personne. Oui, il est temps de sortir du déni collectif. Et oui, nous devons changer nos habitudes et modes de vie. Et vite. Saviez-vous que des140 milliards (sic) de vêtements que nous produisons chaque année, 70% finissent dans une décharge ? Saviez-vous que près de 80% du plastique des océans provient de 1% des fleuves et rivières du monde entier ? Saviez-vous qu'une personne sur neuf dans le monde n'a pas accès à l'eau potable ? Vous apprendrez bien d'autres choses encore dans cet ouvrage à la fois saisissant et passionnant. Les enjeux et l'état des lieux que dresse le fameux climatologue Gavin Schmidt sont alarmants, mais les messages d'espoir et d'appel à une action collective, comme celui lancé par le président du Forum économique mondial, Borge Brende, sont encourageants. Des voix s'élèvent donc... et pas n'importe lesquelles : Robert Redfort, Marion Cotillard, Leonardo DiCaprio, Cate Blanchett, Javier Bardem, Al Gore, Greta Thunberg, Elon Musk, Richard Branson, Sting, Brad Pitt, Obama, pour n'en citer que quelques-unes. Toutes animées d'un amour et d'un grand respect pour la nature, mais aussi d'une détermination à agir pour la préservation et la survie de notre planète, illustrée ici de photographies à la fois merveilleuses et poignantes. Des idées innovantes, des initiatives judicieuses, des rêves qui se rapprochent de la réalité, une philosophie green qui s'appliquent à la mode, les affaires, le tourisme, l'art et la culture... , et qui pourraient bien sauver la planète, si tout le monde s'y mettait.

10/2021

ActuaLitté

Histoire de l'art

Catherine de Médicis (1519-1589). Politique et art dans la France de la Renaissance

Par-delà l'image et la légende, un portrait complet et renouvelé de Catherine de Médicis (1519-1589), femme extraordinaire et reine exceptionnelle, par les meilleurs spécialistes du sujet. Qui n'a jamais rencontré Catherine de Médicis, au détour d'un film ou d'un roman ? Dans la mémoire collective, son nom reste présent, à côté d'autres reines de France, comme Anne d'Autriche ou Marie-Antoinette. Mais l'image et la légende ont fini par effacer ce qu'a pu être cette femme extraordinaire, l'une des premières figures de la cour de France durant la Renaissance, où elle a tenu successivement les rôles de princesse, de dauphine, de reine, puis de régente et de reine mère. Catherine de Médicis, c'est d'abord un art de gouverner qui accompagne la grande mue de la monarchie française : gestion plus administrative, recours à l'écrit, nouveaux rapports avec les grands corps de l'Etat, développement de la politique étrangère qui mélange diplomatie et espionnage. Son action politique est fondée sur une analyse lucide et parfois cruelle de la longue crise que connaît la France de la seconde moitié du XVIe siècle, prise dans le cycle incessant des conflits qui opposent protestants et catholiques. Mais Catherine de Médicis, c'est aussi une commanditaire exceptionnelle d'oeuvres d'art, probablement l'une des premières de son siècle en France avec son beau-père, François Ier : rien ne lui échappe, ni l'architecture, ni la sculpture, ni la peinture, ni les arts décoratifs, et elle a des ambitions savantes, comme le rappelle son abondante bibliothèque. Elle est par ailleurs elle-même une source d'inspiration pour les créateurs, à la fois modèle à imiter et figure qui stimule l'imagination, Enfin, Catherine de Médicis est une femme qui s'impose dans un monde où le pouvoir et la gloire se déclinent habituellement au masculin. Elle n'a pu y parvenir que par des stratégies multiples et entrecroisées qui méritent d'être décryptées.

10/2022

ActuaLitté

Jeux

Jeux sportifs, jeux de société et classifications

Les activités classiquement nommées "jeux" suscitent un grand engouement dans toutes les régions de la planète. Certains d'entre eux entraînent en priorité une réalisation motrice (les jeux sportifs) et d'autres une activité cognitive (comme dans de nombreux jeux de société). Dans cette floraison ludique, peut-on déceler des cohérences globales ? Peut-on identifier des caractéristiques opératoires qui ont doté ces jeux de significations psychologiques ou culturelles ? Sont ici présentées les classifications les plus importantes qui ont vu le jour au cours des derniers siècles. La mise en jeu du corps a donné lieu à une multitude de classifications riches en couleurs et fort différentes. Une conception unitaire fondée sur la décision motrice face à l'incertitude informationnelle issue du contexte humain et matériel est proposée. De façon aiguë surgit la question du sport : celui-ci a-t-il vocation à représenter l'ensemble des jeux du corps ? Ce sont les jeux de société qui ont provoqué les travaux les plus notoires notamment en s'interrogeant sur la notion de hasard et en avançant les premiers travaux scientifiques relatifs aux probabilités. N'est-il pas étonnant qu'une activité réputée futile ait activement mobilisé de nombreux grands noms du monde scientifique tels Cardan, Pascal, Bernoulli, Rémond de Montmort, Leibniz, Borel, von Neumann ou Nash ? Finalement, c'est bien l'étude de ces divertissements et de leurs classifications, qui est à l'origine de la "Théorie des jeux", et celle-ci a connu une belle destinée en devenant une véritable théorie de la décision. L'un des problèmes posés par l'ensemble des jeux est la place accordée au plaisir de vivre ensemble, au rapport entre la coopération et l'opposition, place qu'une meilleure connaissance des mécanismes du fonctionnement ludique aidera à mieux connaître de façon lucide et non idéologique. Quel est et quel sera sur ce sujet le choix de nos sociétés ?

01/2022

ActuaLitté

Littérature française

Rencontre avec la nuit

"Je t'avais promis d'écrire un livre sur toi. Nous étions à la cafétéria de l'hôpital, à l'une de ces tables rondes non loin de la machine à café, près des plantes vertes. A cette époque, tu passais déjà tes journées dans le fauteuil roulant que tu haïssais, qui symbolisait ta condition de femme totalement dépendante. [...] A mes paroles, tu avais souri un peu, d'un sourire que je n'arrivais plus à traduire, qui ne signifiait plus rien d'intelligible pour moi, sinon la vanité de ma promesse. Qu'est-ce que cela pouvait bien te faire, que j'écrive un livre sur toi ? De toute façon, tu ne serais plus là pour le lire ! Non. Ce qui occupait ton esprit, c'était ta prochaine rencontre avec la mort. Maintenant, la lutte était derrière toi, la date du rendez-vous fixée, les modalités connues. Comme tu perdais un peu la mémoire, il fallait souvent te les rappeler: dans trois semaines, le samedi 12 mai à 10 heures." Trois ans après le départ de sa mère, Jacqueline Voillat prend la plume avec courage pour accomplir la promesse faite à sa mère, et nous donner à lire ce témoignage tout à la fois lucide et émouvant. Elle rend ainsi hommage à sa mère qui, avec opiniâtreté, a obtenu que l'on reconnaisse son souhait et son droit de quitter ce monde volontairement et dignement avec l'aide de l'association Exit. Ce livre ne cache en rien les difficultés et les questionnements, sur le plan affectif, éthique et politique, qu'un tel geste représente pour les proches, les soignantes et les soignants, mais aussi pour les autorités et la collectivité dans son ensemble, c'est-à-dire chacune et chacun d'entre nous. Il a le mérite de dire les choses avec franchise, de raconter cette expérience bouleversante sans faux-fuyant et d'affronter les peurs que suscitent la séparation et la mort. II nous livre ainsi un message d'espoir et d'amour.

04/2012