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Ellyxia Castle

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Histoire de France

Abélard, Héloïse et Bernard. Passion, raison et religion au Moyen Age

Le professeur (Abélard), la femme (Héloïse) et le moine (saint Bernard de Clairvaux) : les destins croisés de trois personnages emblématiques du moyen Age. Le professeur, la femme et le moine : les destins croisés de ces trois personnages emblématiques illustrent les conflits socioculturels qui, au XIIe siècle, secouent les bases de la civilisation médiévale. Le professeur, Abélard, arrogant et séducteur avant d'être castré, est le premier véritable intellectuel à la mode. Admiré par ses étudiants, il entreprend de rationaliser la foi et d'en dissiper les mystères par la dialectique, dans le but de comprendre pour mieux croire. La femme, Héloïse, ardente et cultivée, vouant un véritable culte spirituel et charnel à son professeur et amant, revendique le droit à un amour libéré des chaînes du mariage. Reléguée de force au couvent, elle y rumine ses rêves érotiques et son sentiment de culpabilité tout en se comportant en pieuse abbesse. Le moine, futur saint Bernard, un ascète devenu la plus haute autorité morale et doctrinale de son époque, défend une foi rigoureuse, fondée exclusivement sur l'Ecriture, hostile à toute intrusion de la raison et des passions humaines, et au nom de laquelle il fait condamner Abélard et surveiller Héloïse. La liaison du couple est trop souvent réduite à une simple histoire d'amour, et on oublie l'intrusion du moine, dont l'ombre plane sur cette époque tandis qu'il veille à étouffer l'émergence, au sein de la religion médiévale, des exigences subversives de la raison et de la passion charnelle. Georges Minois restitue ici toute sa force dramatique à l'histoire de ce trio devenu mythique.

05/2019

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Art japonais

HOKUSAÏ, VOYAGE AU PIED DU MONT FUJI. Collection georges leskowicz

HOKUSAÏ. Voyage au pied du mont Fuji offre l'occasion d'explorer le paysage dans l'oeuvre d'Hokusai. L'ouvrage présente plus de 120 estampes de la collection Georges Leskowicz, issues de séries remarquables : Trente-six vues du mont Fuji, Ponts célèbres et Cascades, Véritables miroirs des poètes chinois et japonais, Cent poèmes à la nourrice. La route du T kaid et ses cinquante-trois stations sont appréhendées à travers la série moins connue des Clochettes de la route et une Vue d'ensemble en surplomb. Apparaissent dès lors l'originalité du maître et son approche éclectique du paysage, tant dans sa manière de le composer - empruntant aux traditions chinoise, japonaise et occidentale -, dans le recours au bleu de Prusse et à une grande variété de formats, ou encore dans son choix évident de donner toute sa place à l'homme, saisi dans des scènes de voyage ou dans ses activités quotidiennes.

10/2022

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Science-fiction

Le jeu du Démiurge Tome 1 : Le sommeil des arbres-machines

Le jeu du Démiurge revient ... 2901 - Calendrier universel terrestre. Les Eridanis, lointains descendants hermaphrodites des humains, ont entrepris de coloniser la Voie lactée en s'établissant de planète en planète. A bord du Lemnoth, ces posthumains de chair et de métal s'apprêtent à accomplir un nouveau saut interstellaire afin de fonder une autre colonie sur Selckin-2. Parmi eux, Nemrick, de la caste des Ludis, qui a intégré la mission afin de suivre l'amour de sa vie, le Techno Rumack, qui rêve de créer un milieu de vie idéal pour leurs descendants... 3045 - Calendrier universel terrestre. Plus d'un siècle après l'arrivée des Eridanis, de nombreuses cités s'éparpillent sur Selckin-2. Elles sont habitées par les Mikaïs, une race à mi-chemin entre homo habilis et homo sapiens créée par Rumack. Ce sont eux qui ont construit les prodigieux édifices de ces villes pourtant prévues pour des Eridanis. Takeo habite Nagack, la somptueuse ville qui s'élève sur le flanc du mont Lemnoth. Comme ses congénères, il vénère les " Maîtres ", mais ne s'en inquiète pas moins de la progression du Mal de Rumack qui les condamne à sombrer dans la sauvagerie s'ils ne reçoivent pas l'aide des arbres-machines. Pendant que des rumeurs de guerre se propagent dans la ville, Takeo cherche à sauver son grand-père de la régression. Mais une rencontre fortuite avec le fantôme de Rumack fera de lui la pièce maîtresse d'un jeu qui a débuté bien avant sa naissance, celui du Démiurge !

08/2019

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Littérature étrangère

Les plis de la terre

Lorsqu'elle apprend que son mari, passionné de montagne, a trouvé la mort au cours d'un trek, Maya quitte Hyderabad, dans la plaine, et s'exile à Ranikhet, petite ville de garnison des contreforts himalayens, à proximité des sommets où Michael a péri. Débute alors pour la jeune veuve un lent travail de reconstruction au sein d'une communauté montagnarde haute en couleur. Devenue la confidente de son propriétaire, Diwan Sahib, vieil aristocrate au passé politique prestigieux qui serait, selon la rumeur, en possession d'une secrète correspondance entre Edwina Mountbatten et Nehru, Maya se prend d'amitié pour la modeste famille de paysans dont elle partage le lopin de terre. Gravitent autour d'elle une multitude d'autres personnages, parmi lesquels l'irascible directrice de l'école catholique où elle enseigne, un haut fonctionnaire zélé, un général en retraite et Veer, l'insondable neveu de Diwan Sahib, qui vient brusquement troubler la tranquillité de cette nouvelle existence. Tout en brossant l'attachant portrait d'individus pris dans leur quotidien, Les Plis de la terre retrace le parcours d'une jeune femme au destin brisé, qui trouve refuge auprès d'une petite société solidaire par-delà les relations de pouvoir et les interdits de caste, de classe, de religion ou de sexe. Ce roman est aussi une invitation à découvrir une région d'Inde méconnue, un coin de terre himalayenne dont la beauté est célébrée mais dont les fragiles équilibres humains et naturels sont menacés par les bouleversements du monde contemporain.

10/2013

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BD tout public

Trilogie urbaine Tome 2 : Retour à Plouc-Land

Pour Franck, c'est le conte de fée. Fils d'une mère femme de ménage, il est, grâce à ses grandes qualités professionnelles et beaucoup d'énergie pour gravir ainsi les échelons, parvenu à occuper un poste à responsabilités qui lui convient parfaitement. Il est fier de pouvoir évoluer dans le monde de "la France d'en haut" , de pouvoir s'occuper de sa vieille maman et de disposer d'une confiance en lui durement acquise. Son directeur, le très charismatique monsieur Carluche, croit beaucoup en lui et le promet à une formidable carrière. Bien sûr, Franck est le fils de la femme de ménage, mais en bon professionnel, monsieur Carluche sait reconnaître les qualités bien au delà de l'origine sociale. Mais tous les autres sont-ils de cet avis ? Et si monsieur Carluche n'est pas immortel, hélas, les loups qui rôdent dans son entourage voient-ils vraiment d'un bon oeil, comme ils le prétendent, que ce plouc tout juste sorti de son HLM vienne s'incruster dans leur monde ? Et quand monsieur Carluche est mortellement victime de ses nombreux abus, Franck se retrouve face à un mur qu'il n'a plus les moyens de franchir. Comment se battre contre un ennemi aussi impalpable que l'esprit de caste sociale ? Est-ce que la force de conviction et l'honnêteté peuvent suffire ? Quand la grande bourgeoisie brise la façade du paraître pour laisser s'exprimer ses instincts de classe, les prolos n'ont qu'à bien se tenir...

04/2011

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Policiers

La taupe

Londres au temps de la Guerre Froide. Il est devenu évident, sans contestation possible, que quelque part au plus haut niveau des services de renseignements britanniques se trouve un agent double : une " taupe " profondément installée dans leur texture même, depuis peut-être plusieurs décennies, par le Centre de Moscou. Et il est non moins évident que ce ne peut être qu'un parmi les cinq hommes : de brillants sujets, complexes, qui ont fait leurs preuves dans l'action, qui ont travaillé en étroite collaboration au long des années, qui se respectent et comptent les uns sur les autres - malgré les heurts de caractère, les différences de caste et de sensibilité, malgré l'impératif fondamental de leur profession : ne se fier à personne. C'est George Smiley, un des cinq, le plus brillant peut-être et le plus compliqué de tous, qui est chargé de débusquer la taupe et de la détruire. Peu à peu un palais d'illusion s'effondre, un mirage se dissipe. Presque avec nonchalance, à mesure que le roman s'achemine vers son stupéfiant dénouement, le Carré nous donne une vision totale du monde des services secrets. Avec, une fois encore, ce don incomparable pour évoquer les obscurs labyrinthes du monde de l'espionnage international. La Taupe est le premier volet de la " trilogie des Smiley ", l'œuvre d'un témoin lucide et passionné de son temps, qui, mieux que bien des chroniqueurs professionnels, a eu l'art, en trois romans éblouissants d'intelligence, d'évoquer tout un pan de notre Histoire, celui de la Guerre Froide.

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Sciences politiques

Voici les clefs pour comprendre les arcanes du monde

Nous ne sommes plus vraiment en démocratie. Nos politiciens ne dirigent plus, ils sont devenus les exécutants de personnes très influentes qui détiennent des capitaux et utilisent la puissance de l'argent pour faire pression sur les Etats. La finance prend le pouvoir sur l'économie en utilisant l'endettement pour rendre les Etats serviles. Ce livre est la concrétisation d'analyses et de réflexions qui ont permis à l'auteur d'expliquer vers quel monde certaines élites souhaiteraient nous mener et pourquoi. Dans l'histoire de l'humanité, les grandes civilisations naissent, connaissent leur apogée puis s'effondrent, mais l'un des facteurs majeurs qui conduit au déclin est la concentration de richesses injustement détenues par une minorité de personnes. Nous sommes bien en présence d'une puissance oligarchique qui défend becs et ongles ses intérêts et utilise le relais médiatique en grande partie acquis à leur cause. Le dérèglement climatique, la pollution, la crise sanitaire sans précédent que nous avons connus, ainsi que la dette qui continue de s'accroître et la prochaine crise financière qui se profile sont en quelque sorte les composants qui permettront l'instauration d'un plan de rigueur, une dictature verte pour faire perdurer les intérêts d'une caste avide de pouvoir. Ingénieur pluridisciplinaire de formation, Alain Potel publie un nouvel essai dans le but de transmettre l'aboutissement de sa réflexion sur le monde. Ses deux premières publications ont servi de terreau pour construire ce réquisitoire à la fois didactique et facile à lire.

07/2022

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Romans historiques

Le Complot du Bazar français

En 1815, suite à la défaite de Waterloo, Louis XVIII revient sur le trône de France, porté par les armées étrangères. Débute bientôt la Terreur blanche, au cours de laquelle le personnel impérial est traqué par les ultraroyalistes déchaînés. L'armée subit une terrible épuration. Nombre d'officiers en sont chassés et deviennent des " demi-solde ", ces hommes déclassés, sans avenir, inlassablement persécutés par l'administration policière. Ces soldats formaient pourtant une caste bien distincte. Survivants d'une lignée de héros disparus, ils impressionnaient, car ils avaient sillonné le monde en vainqueurs; ils étaient érudits, un brin supérieurs. C'étaient ceux que chacun appelait tout bas " les braves " ! Certains de ces officiers n'acceptèrent jamais la défaite de 1815. Une seule idée les hantait: chasser l'odieux Bourbon revenu dans les fourgons de l'étranger. Jusqu'à la révolution de 1830, ils allaient devenir de farouches conspirateurs... Ainsi, en 1820, Jean-Baptiste Dumoulin, ex-officier d'ordonnance de Bonaparte, se lie avec les groupuscules étudiants parisiens. Un jour de manifestation, ulcéré par la répression gouvernementale qui a causé la mort d'un jeune homme, il échafaude avec Joseph Rey, avocat libéral, et l'ancien colonel impérial Charles Fabvier, un complot afin de renverser Louis XVIII. En quelques semaines, le trio rassemble nombre de demi-solde avides de revanche, des officiers de l'armée royale mécontents de l'immobilisme de leur carrière, la jeunesse des écoles et le riche parti politique des Indépendants mené par le vieux Lafayette, le héros des deux Mondes, le révolutionnaire de 1789...

01/2006

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Tourisme France

Châteaux du Lyonnais. 130 demeures historiques entre Rhône, Saône et Loire

Les croisades et la guerre de Cent Ans ayant épuisé la plupart des grandes familles de la noblesse d'épée lyonnaise, on assiste à partir de la Renaissance à une transformation sociologique de l'aristocratie locale, avec la montée en puissance des marchands. Anoblie par le roi, la bourgeoisie marchande de Lyon adopte au XVIIIe siècle les codes de sa nouvelle caste : la condition aristocratique supposant l'acquisition d'un domaine agricole, la bourgeoisie anoblie s'offre le privilège d'échapper à l'enfermement citadin pour goûter aux plaisirs de la terre. Au XIXe siècle, au côté de la noblesse échevine d'Ancien Régime, s'épanouit une nouvelle élite industrielle qui, jusqu'aux dernières heures de la Belle epoque, rivalisera dans l'édification de somptueux châteaux aux alentours de Lyon. Châteaux du Lyonnais présente ainsi près de cent trente demeures historiques dévoilant l'art de vivre qui se développa entre Rhône, Saône et Loire, au coeur des paysages champêtres des monts du Lyonnais, du Forez et les coteaux du Beaujolais. Des forteresses du Moyen Age aux châteaux du Grand Siècle, des maisons des champs de la Renaissance aux maisons de plaisance du siècle des Lumières, c'est ici une histoire singulière qui se dessine au gré des rencontres et des chemins. Nombreux sont les propriétaires privés qui ont accepté d'ouvrir leurs portes, nous laissant pénétrer les mystères d'une société lyonnaise pourtant réputée pour son " goût de la dissimulation ", comme l'écrit Louis Calaferte dans sa Petite suite lyonnaise.

04/2014

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Littérature étrangère

Histoire de mes assassins

Aujourd'hui, à Delhi, il y a un homme à abattre. Cet homme - journaliste renommé -, apprend par un flash d'informations, un dimanche matin, qu'il vient d'échapper à la mort et que cinq assassins ont été arrêtés. II ignore pourquoi on a voulu le tuer. Est-ce parce qu'il a révélé une affaire de corruption au sein du gouvernement indien dans les colonnes de son magazine, ou bien seraient-ce les services secrets pakistanais qui auraient décidé de le supprimer ?... Protégé par une escouade de policiers et assisté de ses avocats, il se retrouve bientôt face à ses cinq tueurs. Tout oppose la vie de ces dangereux criminels nés des entrailles de l'Inde du Nord, prêts au crime pour quelques roupies, à celle de l'homme qu'ils devaient éliminer. Chaku, l'as du couteau, Kabir M, l'héritier musulman de la Partition sanglante de 1947, Kalya, l'enfant serpent, Chini, son complice de rapines dans la gare de Delhi, et Hathoda Tyagi qui tue au marteau, ont grandi dans la cruauté impitoyable et l'innommable environnement des millions de laissés-pour-compte de l'Inde en marche. En leur restituant, dans cet ample et majestueux roman vérité, leur innocence perdue et une émouvante dimension affective, Tarun JTejpal fait de ces assassins les victimes des grandes failles de l'Inde contemporaine : la caste, la religion, la misère, le pouvoir et la corruption... Et il confirme, ici, sa place majeure et incontournable dans la littérature indienne contemporaine.

09/2009

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Science-fiction

Le long chemin du retour

Joseph Keilloran, adolescent, vient d'accomplir en quelques heures d'avion un long voyage entre la Maison de son père, l'un des Maîtres de la planète Patrie, et celle de ses nobles hôtes, les Geften. Il y jouira de tous les privilèges de sa caste. Car Patrie, ainsi nommée depuis l'arrivée des Maîtres venus de la Terre des milliers d'années plus tôt, est habitée par trois peuples différents. Il y a les Indigènes, les seuls véritables autochtones, qui vivent à l'écart. Il y a le Peuple, d'origine humaine, qui a colonisé une bonne partie de la planète dans des temps immémoriaux. Et il y a les Maîtres, les derniers venus, qui ont assujetti le Peuple - certains disent qu'ils l'ont réduit en esclavage - lors de la Conquête. Un ordre, apparemment immuable, s'est institué. Mais une nuit, Joseph est réveillé par des explosions. Le Peuple s'est soulevé et a commencé de massacrer les Maîtres. Une servante loyale lui permet de fuir et de gagner les forêts. Et Joseph comprend qu'il va lui falloir emprunter le long chemin du retour vers la Maison Keilloran, huit ou dix mille kilomètres, à pied, sans aide ni allié. En espérant que la révolte ne s'est pas étendue jusque chez lui. Il va lui falloir traverser un territoire hostile habité de créatures étrangères, les unes redoutables, d'autres secourables, marcher jusqu'au bout de ses forces, découvrir un monde inconnu et faire l'expérience de la vie.

02/2003

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Faits de société

Le livre noir des médecins stars

Ce livre, très riche en révélations, nous ouvre les portes d’un monde méconnu : celui des stars de la médecine française, ces milliers d’hommes – et quelques femmes – que l’on surnommait autrefois les « mandarins ». L’idée n’est pas de revenir sur telle ou telle prouesse médicale, ni de contester la compétence du plus grand nombre, mais de découvrir les coulisses de cette « caste » si particulière. Ces médecins-là vivent souvent hors du temps et de leur époque, forts d’un statut en or, d’avantages inégalés (revenus, temps de travail, etc.), et de relations avec le monde politique qui confinent, pour certains, à la connivence. À l’heure où les autres professionnels de l’hôpital ne cessent de consentir des efforts (budgets resserrés, régimes de retraite rabotés), ils ne connaissent pas la crise, négocient en secret de nouvelles avancées sociales, et ne sont contrôlés par personne. Il leur arrive aussi d’utiliser le service public de santé au profit de leurs seuls intérêts privés. En s’appuyant sur des faits, des chiffres et des témoignages détonants, ce livre dévoile bien des aspect cachés – et parfois scandaleux – de la médecine française. Il revient notamment sur le cas de plusieurs sommités dont la réputation est « surévaluée », soit au regard de leur compétence réelle, soit parce qu’elles abusent du vedettariat. À l’approche de la présidentielle de 2012, c’est un débat d’intérêt national qui est ici soulevé : celui de la nécessaire égalité d’accès aux soins et du contrôle des dérives.

03/2012

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Littérature française

La vie tourmentée d'un honnête homme. Mémoires retrouvées d'Ernest Sauteron (1865-1947)

L'existence d'Ernest, né dans la seconde moitié du XIXe siècle, s'est déroulée au cours d'une période d'inventions sans aucun précédent dans l'histoire de l'humanité : il a été le premier de sa lignée à monter à bicyclette, il approchait de ses 12 ans lorsque Thomas Edison inventa le phonographe et allait en avoir 14 lorsque celui-ci réalisa une ampoule électrique qui révolutionna la vie quotidienne. Ce n'est qu'à 22 ans qu'il vit sa première voiture, et avait 25 ans lorsque Clément Ader a réalisé un petit bond avec sa chauve-souris. Il lui fallut atteindre 30 ans pour connaître le cinéma muet et puis la radio. Il a été mis au ban d'une Eglise toute-puissante qui l'a excommunié. Il a vécu loin de sa fille enfermée dans un carmel cadurcien aux moeurs moyenâgeuses, et d'un de ses trois fils parti en Afrique. Il a traversé trois guerres de plus en plus atroces, a senti douloureusement l'éclat aveuglant de la bombe atomique ! Il est de ceux qu'on appelait bourgeois, notables, formant une caste avec ses règles strictes, sa vêture, son jour de visite, et la perpétuelle obsession de tenir son rang. Il nous fait découvrir cette France en mutation au gré de ses différentes nominations, à la recherche d'un bonheur tellement rare en ces temps troublés de début du XXe siècle, de Comps sur Artuby, Draguignan, La Porta, Montcenis, Nogent-sur-Marne, Châtillon-sur-Marne, Cahors, à la Roche-sur-Yon où il repose.

03/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le plaisir de vivre. Ou les libertés de la marquise de Jaucourt

Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre". Cette célèbre phrase de Talleyrand témoigne du vent de liberté qui souffle chez les élites à la fin de l'Ancien Régime. A la cour comme à la ville, les idéologies s'affrontent autour d'une monarchie vacillante, non sans créer quelques divorces politiques parmi les couples aristocratiques. Il en est ainsi de celui que forme Marie Charlotte Bontemps (1761-1848), dernière rejetonne d'une puissante dynastie de premiers valets de chambre du roi, avec le comte de La Châtre. Mariée très jeune à l'héritier de l'une des plus vieilles familles de France, c'est justement auprès de Talleyrand qu'elle trouve du réconfort, avant de succomber au charme du séduisant comte de Jaucourt. Ce nouveau "couple" embrasse les idées neuves et libérales de la monarchie constitutionnelle, et s'engage favorablement dans la Révolution. Sa trajectoire illustre de nombreux aspects de la condition féminine et les grandes étapes que peut connaître la vie conjugale (adultère, bâtardise, séparation de biens, divorce...). Du règne de Louis XVI à la Seconde République, celle qui deviendra la marquise de Jaucourt, tout en étant en marge de la grande histoire, n'est pas moins représentative d'une caste sociale et a tout d'un roman. Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, elle incarne parfaitement toutes les aspirations d'une jeune fille "bien née" et avide de libertés.

03/2023

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Littérature Allemande

Narcisse et Goldmund

Inspiré par sa mère qui était née en Inde et son voyage d'un an à Ceylan (Sri Lanka), le romancier fils de missionnaire protestant est profondément pacifiste et son amour de la paix et de la raison teinte ce texte par sa sobriété spirituelle. Dans ce roman, qui s'inspire de l'histoire du Bouddha Siddhartha Gautama mais n'est pas la vie de Bouddha, Hermann Hesse raconte l'histoire d'un jeune homme, Siddhartha, fils de brahmane (la caste la plus élevée en Inde). Ce dernier a 20 ans, est insatisfait et cherche le sens de sa vie. Il part dans une quête spirituelle en laissant sa famille derrière lui et en empruntant la vie d'un groupe d'ascètes vivant nus, les samanas. Le jeune homme partage leur vie extrême pendant 3 ans, vivant détaché de tout et de tous, avant de tomber fou amoureux de Kamala pour qui il abandonne la vie ascétique et découvre, après les jeûnes, les banquets, les plaisirs du sexe, la vie de riches marchands, le matérialisme etc. Mais la paix et l'harmonie ne se trouvent pas à cet endroit-là non plus. Siddhartha reprend alors la route dans une troisième partie du conte au bout de laquelle il embrasse enfin le chemin du bonheur, trouve sa place et la paix de l'âme. Le succès de Siddhartha ne s'est jamais démenti, surtout auprès du courant hippie qui en a fait sa "bible" et son modèle de vie et d'éveil.

05/2023

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Littérature française

Marie-Jeanne des Bernis

Succédant a Jean Chalosse, ce moutonnier des Landes dont Roger Boussinot avait réinventé l'existence, et qui bouleversa lecteurs puis téléspectateurs dans les années 1970, Marie-Jeanne Escoubère fait partie de ces gens de peu dont l'histoire efface les existences. Octogénaire alerte, domestique tout au long de sa vie, elle habite désormais la "maison des Bernis", dans les Landes girondines. Et Marie-Jeanne des Bernis a tant de choses à raconter que le narrateur de ce roman lui confie un magnétophone afin qu'elle enregistre elle-même le récit de sa vie. Comment son enfance prit fin quand elle devint, à douze ans, domestique chez les notables du village, les rapports qu'elle entretint avec ses patrons et le singulier lien qui les rapprocha pendant des décennies, faits de silence, de complicité, de promiscuité et d'incompréhension. Et la vie qu'elle mena, si discrète, malgré une véritable personnalité qui se révèle au fil des cent quinze cassettes de confidences. De vivacité et de ténacité, la vieille dame va en faire preuve lorsqu'elle entreprend son premier et dernier combat : sauver sa maisonnette, héritée de sa patronne, du tracé de l'autoroute qui descend vers le sud et dessine une impitoyable ligne droite brisant des vies dans l'indifférence. Mêlant le travail du souvenir d'une femme qui a toujours su dans quelle caste on la cantonnait et le récit d'un crépuscule de vie malmenée, Roger Boussinot magnifie une figure minuscule à laquelle il offre l'épitaphe qu'elle mérite. Jusqu'au surprenant dénouement...

01/2019

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Histoire internationale

Les fils de princes

À partir de 1927, les leaders communistes ne sont plus en sécurité : les troupes de Tchang Kaï-chek se sont retournées contre eux et ils sont contraints de s'exiler, lors de la Longue marche, vers les régions les plus désolées de la Chine. Pour protéger leurs enfants, les Mao ou Zhou Enlai s'en séparent. Certains sont abandonnés à des parents éloignés ou à de simples paysans dans les rudes campagnes du nord, souffrant de famine et de froid. D'autres, plus chanceux, sont envoyés en URSS où ils seront formés. Ce fut le cas de Mao Anqing, et de Mao Anying, dit Sergueï, les deux enfants du Grand Timonier. Après 1949, une fois leurs parents au pouvoir, tous ces fils de prince sont rappelés à Pékin, rejoignant une famille dont ils ont été longtemps séparés. Souvent, leur mère a été remplacée par une seconde épouse qui a engendré d'autres enfants.  Tous vivent dans un même cercle fermé, derrière les Murs rouges, avant d'intégrer les meilleures universités du pays. Les familles s'entremêlent, et une véritable caste se constitue. Revenus au pays quelques années après la Révolution culturelle, ces héritiers incarnent l'unique espoir d'avenir de leurs parents, des vieillards affaiblis et moribonds. Forts de leurs épreuves, ils vont reprendre les rênes de l'Empire du milieu.  Ce livre raconte pour la première fois les enfances tragiques et les adolescences douloureuses de ces fils de dirigeants. Il explique leur ascension entre élites mondiales, combines commerciales et règles rituelles d'une bureaucratie post-totalitaire.

03/2016

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Développement durable-Ecologie

Omerta sur la viande... Un témoin parle

Pierre Hinard est un cas unique. Eleveur et fils d'éleveurs à une époque où les traditions d'élevage, d'abattage et de consommation n'étaient pas encore devenues industrielles. Près de Châteaubriant, il choie et engraisse aujourd'hui une trentaine de vaches, des Salers élevées à l'herbe et soignées aux huiles essentielles. Un puriste. Ancien créateur de marchés bio à Paris, bien avant la mode, ingénieur agronome, il a longtemps voulu croire que la qualité et l'excellence pouvaient trouver leur chemin jusqu'aux rayons viande de la grande distribution. Un jour, il est arrivé dans une importante société d'abattage et de découpe de Loire-Atlantique qui travaillait pour Auchan, Flunch, Mc Do, William Saurin, Lustucru tout le bottin de l'agro-alimentaire ou presque. Un parcours exceptionnel et très spécialisé, des vertes prairies normandes aux steaks hachés en barquettes, via le monde secret des abattoirs. Chez Castel Viandes, Pierre Hinard découvre les dessous pas très propres des "usines à viandes" : des asticots dans la viande hachée, des pièces congelées, décongelées, recongelées, des analyses faussées, des dates truquées, du sang déversé dans les champs. Face aux manquements répétés, des services vétérinaires absents ou corrompus et des pouvoirs publics pour le moins distraits... Et en bout de chaîne, des consommateurs lésés, méprisés... et trop souvent malades. Quand il lance l'alerte, Pierre Hinard est licencié sur le champ et cinq ans plus tard rien n'a vraiment changé. Il n'est jamais bon d'avoir raison seul contre tous. Il décide aujourd'hui de raconter de l'intérieur les dérives d'un système qui méprise le paysan et le consommateur pour ne servir que les intérêts d'une minorité sans honneur ni conscience.

11/2014

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Art textile

Monumental Semestriel 2, Décembre 2020 : La tapisserie

La tapisserie constitue un ornement privilégié des monuments historiques civils ou religieux, du fait de son caractère monumental, de son impact décoratif et de sa force narrative. La tapisserie constitue un ornement privilégié des monuments historiques civils ou religieux, du fait de son caractère monumental, de son impact décoratif et de sa force narrative. Ce numéro est particulièrement dense, en raison de l'importance des deux dossiers thématique et scientifique, ainsi que par la nature exceptionnelle des chantiers présentés. Etayé par de nombreuses études de cas, ce dossier a pour objectif de mettre en valeur les actions menées par les services de l'Etat en faveur de la conservation de ce patrimoine fragile, très présent dans les collections publiques, comme privées. Outre les questions de conservation et de restauration, seront exposés les moyens mis en oeuvre pour la présentation des tapisseries, leurs rotations, les réserves, avec un focus sur la politique de conservation dans les musées, et au Centre des monuments nationaux. Les études de cas conduiront le lecteur à La Chaise-Dieu, Montpezat-du-Quercy, Angers (la tenture de l'Apocalypse), Aix-en-Provence, Toulouse, Beauvais, Le Mans, Saumur, Aubusson, Strasbourg, Vannes, Chateaudun... L'actualité des chantiers est dominée par la réhabilitation de l'hôtel de la Marine à Paris ; mais elle rend compte aussi de la restauration des vitraux du XVIe siècle de la cathédrale d'Auch ; la maison de Victor Hugo à Hauteville House (Guernesey) ; le Castel Gesta, demeure et atelier du peintre-verrier (Toulouse) ; la réhabilitation du lycée du Raincy ; la reconstitution du mobilier de la villa E-1027 (Roquebrune-Cap-Martin) ou la villa de l'architecte André Bruyère (1968 ; Maussane-les-Alpilles). Le dossier scientifique et technique est consacré à la microbiologie, soit l'étude des altérations biologiques des oeuvres patrimoniales.

02/2021

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Critique littéraire

Pétrus Borel. Vocation : Poète maudit

Pétrus Borel (1809-1859) dit le Lycanthrope aurait pu être un ami de Baudelaire, laisser un nom dans le monde des lettres. Il n'éveille plus, de nos jours, qu'un vague souvenir. Ce compagnon de Nerval et Gautier à leurs débuts, cette étoile du Petit Cénacle proche de Victor Hugo, ce chef de la Camaraderie du Bousingo, ardent défenseur d'Hernani, est entré tout vif dans la légende du romantisme - personnage du ratage qui n'en a pas moins réussi deux œuvres atypiques, son Champavert. Contes immoraux (1833) et Madame Putiphar (1839), pseudo-roman noir dont les dernières pages s'ouvrent sur la journée du 14 juillet 1789. Le talent n'est pas une ressource. Aussi Borel l'intraitable entamera-t-il une seconde carrière comme inspecteur de la colonisation, dans une Algérie qui sera son nouveau calvaire. Mis à pied en 1848 par la Deuxième République, réintégré en 1850, il ne tardera pas à dénoncer les malversations commises par ses supérieurs hiérarchiques. Un procès s'ensuivra, qu'il perdra, juste récompense de son honnêteté. Quatre ans lui restaient à vivre, avant de finir ses jours, aux environs de Mostaganem, dans son Castel de Haute-Pensée. Que tour à tour Baudelaire, Flaubert, Aragon, Breton, Eluard, Tzara aient estimé son œuvre, prouve assez l'aura qui en émane. Contre toute attente, cette biographie cherche moins à réhabiliter sa mémoire, qu'à porter sous les yeux du lecteur un nombre considérable d'éléments, qui permettent de mieux connaître le romantisme dans ses marges. Quant à l'expression si rebattue de " poète maudit ", ne fallait-il pas l'illustrer une bonne fois pour toutes (et non sans réserves) par une destinée qui montre, de façon presque parfaite, le secret pouvoir qu'ont certains hommes de se perdre ou de se détruire.

05/2002

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Cinéma

Le rêveur blessé

Un soir, chez Castel, trois jeunes gens qui avaient l'habitude de se retrouver dans cette boîte à la mode de la Rive Gauche devisaient agréablement autour d'un whisky. Le premier s'appelait Charles de Gaulle, et il était le petit-fils de qui vous savez. Le deuxième s'appelait Paul Thorez, et il était le fils de... qui vous savez aussi ! Le troisième s'appelait Christian de La Mazière, et nul ne pouvait ignorer qu'il avait servi dans la Waffen SS durant la guerre. Telle est la France, imprévisible et diverse, querelleuse et amicale. Le témoignage de Christian de La Mazière, dans le film de Marcel Ophüls d'abord, Le Chagrin et la Pitié, puis dans un livre à succès, Le Rêveur casqué, fut une surprise pour beaucoup. Pour la première fois, un des rares rescapés de la fameuse Division Charlemagne racontait l'aventure de ces jeunes Français qui, au nom d'un idéal anticommuniste, allèrent combattre sur le front de l'Est sous l'uniforme allemand. Aujourd'hui, avec la même franchise, sur le même ton direct, sans forfanterie, sans provocation non plus, Christian de La Mazière évoque le reste de sa vie. Revenant en arrière, il nous dépeint une enfance et une adolescence nourries des idées de l'extrême-droite. Puis les multiples péripéties, parfois imprévues jusqu'au cocasse, qui, dans les années cinquante, au sortir de la prison où l'avait conduit son engagement, l'amenèrent à devenir un personnage " bien parisien ", connu dans tous les milieux du cinéma et du show-business, ami de Jean Gabin, de Michel Audiard, de René Clair, de Pierre Brasseur et de tant d'autres - sans oublier les deux grandes artistes dont il partagea quelque temps la vie, Juliette Gréco et Dalida.

03/2003

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Histoire internationale

Les exclus en Europe. 1830-1930, [actes du colloque, Paris VIII, 22-24 janvier 1998

En Europe, les années 1830 à 1930, marquées par l'industrialisation, l'urbanisation et la démocratisation, modifièrent considérablement le statut et le sort des individus rejetés de la société. Pauvres et vagabonds, migrants et chômeurs, vieillards et handicapés, mais aussi femmes, criminels, déviants ou marginaux, constituèrent des bataillons d'exclus. L'étude de cette période pose la question de la validité de la notion d'exclusion. Que recouvre ce terme utilisé par la sociologie depuis une vingtaine d'années ? Est-il opératoire pour des historiens qui cherchent à rendre compte de la diversité des trajectoires des rejetés de la société ? Les auteurs de cet ouvrage, chercheurs parmi les meilleurs spécialistes internationaux, nous dévoilent les procédures par lesquelles les sociétés européennes ont relégué des millions d'individus. Cet ouvrage est issu du Colloque international de Paris qui s'est tenu sous l'égide de la Commission européenne, du Comité d'Histoire de la Sécurité sociale et de la MIRE (Mission de Recherche au Ministère du Travail et des Affaires sociales). Les différents chapitres de ce livre regroupent les contributions d'André GUESLIN, de Dominique KALIFA Philippe ARTIÈRES, Henriette ASSÉO, Robert CASTEL, Christophe CHARLE, Evelyne COHEN, Pamela COX, Sophie DELAPORTE, Bernard DELPAL, Bernard DESMARS, Régine DHOQUOIS, Michel DREYFUS, Vincent DUCLERT, Bruno DUMONS, Nicole EDELMAN, Joao FATELA, Julie FETIE, Vinzia FIORINO, Elisabeth GAUDIN, Jacques GIRAULT, Angela GROPPI, Marie-Claire HOOCK-DEMARLE, Olivier IHL, Martine KALUSZYNSKI, Claude LIAUZU, Jean-Noël LUC, Maria MALATESTA, Yannick MAREC, Jean-Clément MARTIN, Catherine MAURER, Gérard NOIRIEL, Didier NOURRISSON, Gilles PÉCOUT, Christine PIETTE, Michel PORRET, Antoine PROST, Pascale QUINCY-LEFEBVRE, Madeleine REBÉRIOUX, Ann-Louise SHAPIRO, Jean-Claude SCHMITT, Étienne THÉVENIN, Christian TOPALOV, Nicolas VEYSSET, Nadine VIVIER, Stuart WOOLF, Jean-Jacques YVOREL.

03/1999

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Revues Ethnologie

Cahiers d'études africaines N° 244/2021

S'ouvrant par un hommage à Moussa Sow (1953-2021), grande personnalité de la recherche au Mali, dont Anne Doquet et Jean-Paul Colleyn soulignent la "précision discrète" , ce numéro varia comporte plusieurs contributions sur des terrains d'étude en Afrique, tels qu'ils sont pensés et renseignés par des chercheurs qui en sont originaires, en collaboration rapprochée avec d'autres chercheurs basés en Europe et en Amérique. Gaetano Ciarcia évoque ainsi la mémoire du sociologue et poète béninois Emile Désiré Ologoudou, sa pensée oscillant entre marxisme et culte vodun. Un autre dialogue ethnographique est relaté par Lorenzo Macagno, par la révélation d'un échange épistolaire inédit entre le missionnaire et ethnographe mozambicain Kamba Simango et Franz Boas, auprès de qui il avait étudié et travaillé à New York en 1920-1921, contribuant aux premiers travaux de Melville Herskovits sur le Cattle Complex. Augustine Asaah analyse les interrogations de l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé sur ses représentations et expériences d'amour/haine de l'Afrique. A sa façon, critique et exigeante, Jean Copans poursuit l'examen des travaux d'intellectuels africains contemporains à travers les publications récentes d'Alain Mabanckou (Huit leçons sur l'Afrique) et Abdourahman Waberi (Dictionnaire enjoué de l'Afrique, coédité avec Manbanckou). Claire Lefort-Rieu & Calvin Minfegue cosignent un article sur les conséquences instutionnelles de l'aide internationale en faveur des réfugiés à la frontière du Cameroun et de la République centrafricaine. Toujours au Cameroun, Georges Macaire Eyenga propose une analyse de l'usage des caméras de surveillance dans le contrôle de l'espace public à Yaoundé. Enfin, dans une perspective de très longue durée, Julien d'Huy questionne différentes méthodes d'analyse appliquées à des corpus mythographiques pour estimer la profondeur temporelle du motif du Soleil en tant qu'animal chassé.

12/2021

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Sciences politiques

L'impération managérial. Désirs privés et devoirs publics d'un grand corps d'Etat

Régulièrement voués aux gémonies, associés à une caste, aux privilèges et à la technocratie, les grands corps d'Etat demeurent largement méconnus. Pour comprendre ce qu'ils sont précisément et les mécanismes qu'ils mettent en oeuvre pour étendre et maintenir leur pouvoir, il était utile de partir à la rencontre des hauts fonctionnaires qui les incarnent. Ce livre saisit sur le vif le plus ancien d'entre eux, le corps des Ponts et Chaussées, au tournant du XXIe siècle. Il l'analyse aux prises avec un impératif managérial à l'oeuvre dans les aspirations individuelles de ses membres, leurs carrières, les mutations de "leurs" grandes Ecoles, l'évolution du contenu de leurs enseignements et les réformes administratives qu'ils mènent. Objet d'appropriations différenciées au sein du corps, l'impératif managérial tiraille ses membres entre leurs devoirs publics (être des managers de l'action publique au service de l'Etat) et leurs désirs privés (leur attirance pour le monde des affaires, la prééminence du secteur privé dans les orientations de leurs composantes). Loin de révéler un ensemble totalement harmonieux et concordant, cette enquête souligne la multiplicité des dynamiques qui travaillent un grand corps, tantôt le renforçant tantôt l'affaiblissant, au gré des évolutions plus macrosociales qui affectent les faiseurs de corps. S'attarder sur ces logiques c'est restituer les conditions sociales de la managérialisation de l'action publique et ce qu'elles nous disent des transformations du rapport à l'Etat. Ce livre offre ainsi des clés de lecture indispensables pour comprendre les agencements par lesquels les grands corps d'Etat ont construit leur pouvoir à la charnière des secteurs public et privé.

10/2019

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Histoire de France

Pour un autre moyen âge. Temps, travail et culture en Occident

Un autre Moyen Age, c'est d'abord celui qui, sans anachronisme, nous restitue quelques clés de nos origines : aux réalités dont s'est enrichie notre mythologie - la faim, la forêt, l'errance, la pauvreté, la mendicité, la lèpre, la peste, le péché, la domination des puissants et des riches sur les faibles et les pauvres -, il allie ces créations dont nous vivons toujours : la cité, la nation, l'Etat, l'université, le moulin, la machine, l'heure et l'horloge, le livre, la fourchette, le linge, la personne, la conscience et finalement la révolution. Un autre Moyen Age, c'est ensuite et surtout le champ privilégié des expériences de l'histoire nouvelle : histoire du quotidien, du temps long, histoire des profondeurs et de l'imaginaire. Un Moyen Age où les hommes vivent dans les temps divers qui rythment leur existence : temps de l'Eglise, temps du marchand, temps du travail. Un Moyen Age où les hommes travaillent dans des conditions économiques et technologiques qui leur apprennent à maîtriser lentement la nature tout en approfondissant le fossé entre travail manuel et intellectuel. Un Moyen Age où la culture évolue entre les raffinements scolastiques des universités, pépinières d'une nouvelle élite, et les rapports complexes entre la culture savante de la caste ecclésiastique et la culture populaire contre laquelle les clercs mènent une lutte multiforme. Ce trajet à travers ces trois domaines essentiels de l'histoire, le temps, le travail, la culture, conduit Jacques Le Goff, un des maîtres de l'histoire nouvelle, au seuil d'une enquête où s'allient l'histoire et l'ethnologie, où le Moyen Age devient le foyer d'une anthropologie historique de l'Occident.

04/1991

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Témoins

Le Swami et la Carmélite . Tome 2, La beauté du Gange, Correspondance 1968-1973

Au travers des quelque 700 pages, admirablement écrites et pensées, de la correspondance entre Henri Le Saux (1910-1973) et Thérèse de Jésus (1925-1976) se révèle le dialogue spirituel exceptionnel qui a eu lieu entre cette carmélite assoiffée d'absolu et pleine de courage et le charismatique moine bénédictin devenu en Inde Swami Abhishiktananda. Publié en septembre 2022, le premier volume de cette correspondance, intitulé "L'appel de l'Inde" , nous a montré le long cheminement de Thérèse, guidée par Henri Le Saux, avant qu'elle ne puisse son rêve de vivre en Inde une vie purement contemplative. Intitulé "La beauté du Gange" , ce second volume nous fait assister à son parfait accomplissement. En juin 1975, Thérèse réalise le rêve qui l'habite depuis tant d'années : "une petite maison très primitive de deux pièces, avec toit de tôle ondulée sans électricité, au milieu des manguiers et autres arbres [... ] En faisant de la gymnastique dans les rochers, je peux aller prendre mon bain dans le Gange qui coule en contre-bas. Je n'ai jamais rencontré nulle part une telle qualité de silence". Son maître Henri Le Saux est mort depuis deux ans déjà. Sa solitude est totale. Elle est initiée au mantra le plus ancien de l'Inde alors que "même les femmes de caste brahmanique n'ont pas le droit d'y être initiées". Un an après cependant, sa maisonnette est retrouvée déserte. Six mois plus tard, en avril 1977, l'autre disciple d'Henri Le Saux, Marc Chaduc, disparaîtra lui aussi de son ermitage de Kaudiyala, à 30 km de là. Jamais leurs corps ne seront retrouvés.

09/2023

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Histoire de France

Un homme de liberté. Itinéraire de la vie d'Abel Farnoux

" Farnoux est une figure passionnée, hussard ou voltigeur, c'est selon les événements. Mais il n'appartient à aucune caste, faction ou fratrie. Il refuse et déteste l'embrigadement ou, comme il dit, l'encartage. C'est sans doute pourquoi sa vie ressemble à un roman d'aventures. " Nous voilà prévenus : " La traversée qui débute ne sera que résistance, tumulte et désobéissance. " Résistant, déporté à Buchenwald puis sur la ligne Siegfried, s'évadant enfin et endossant alors l'uniforme de l'armée US... Pour l'ôter peu après et repartir en Afrique... Qui oserait parler d'un homme ordinaire ? Pourtant, Abel Farnoux se veut ainsi. Il demeure que celui qui fut le conseiller spécial d'Edith Cresson à Matignon a fréquenté le siècle de près. De Dakar au Maroc, du Maroc à l'Algérie, sans oublier l'Italie et les États-Unis, de l'industrie privée au ministère des Affaires européennes, il a été de nombreux combats. Des premières liaisons téléphoniques avec l'Afrique à la naissance de la télévision couleur en Europe, il fut un acteur privilégié, mais " ordinaire ", tient-il encore à préciser, de l'industrie électronique. Et avec la même passion, il milita contre la torture en Algérie, contribua à la construction de l'Europe ou à l'ouverture des pays de l'Est. Son itinéraire exceptionnel, ses rencontres avec Teilhard de Chardin, Senghor, ses rendez-vous avec Mitterrand, Chaban-Delmas, Andreotti..., il a accepté de les confier à Jean-Michel Riou qui a su écouter et nous faire revivre, avec un talent rare d'écrivain, l'histoire d'un homme de liberté.

10/2002

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Sociologie

Genèses N° 114, janvier 2019 : Passing

Ce dossier spécial de Genèses entend faire connaître en France les débats scientifiques autour de la question du " passing ". A l'origine, le passing faisait référence aux expériences et trajectoires de personnes " claires de peau " issues de familles dites " noires " qui " passaient " (ou se " faisaient passer ") pour des personnes " blanches ". En ce sens, le passing renvoyait à un phénomène s'articulant autour de trois dimensions principales : le franchissement de la " frontière raciale " ; le caractère " dissimulé " de ce franchissement ; enfin l'accession à des droits et rétributions (matériels et symboliques) inaccessibles dans la catégorie initiale d'assignation Dans quelle mesure peut-il être utile d'élargir l'usage de la notion de passing ? Ce numéro défend l'idée que ce concept peut aider à penser ensemble une série de situations qui – bien que nécessairement caractérisées par des singularités propres – se ressemblent d'une manière ou d'une autre. Ainsi, le principal domaine d'étude dans lequel la notion de passing a été étendu est celui du " genre " et de la " sexualité ". La notion de passing a aussi été utilisée (ou pourrait l'être) pour penser d'autres formes de déplacement dans des espaces différenciés ou hiérarchisés : classe sociale, caste, religion, ethnie, âge, etc. En ce sens, l'un des objectifs principaux de ce dossier consiste à ouvrir un dialogue entre des chercheurs travaillant à la fois sur des objets hétérogènes et dans des contextes (géographiques et temporels) très divers. Pour tous, il s'agit d'interroger la problématique du passing pour penser différentes formes de mobilités sociales qui se caractérisent par leur dimension relativement clandestine et opaque.

03/2019

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Policiers

La Neuvième Pierre

Londres, 1864. Sarah O'Reilly, une jeune orpheline, s'est déguisée en garçon afin de pouvoir travailler au London Mer-Cary, le journal de Septimus Harding. Elle y fait la rencontre de Lily Korechnya. La riche veuve, qui tient une colonne con-sacrée aux "femmes exceptionnelles", prend vite Sarah sous son aile. Lily a été engagée par lady Cynthia Herbert, dont l'époux est mort en Inde, pour l'aider à dresser le catalogue de sa magnifique collection de bijoux. Son attention est attirée par neuf grosses pierres que le maharajah de Bénarès a confiées à lady Herbert afin qu'elle les fasse réunir en un navaratna, un talisman sacré, travail qui ne peut être réalisé qu'à Londres. Elle remarque en particulier un diamant rouge sang flamboyant qui semble exercer une troublante influence sur ceux qui le touchent. C'est alors que surviennent deux horribles meurtres. Un officier des douanes, sur les docks, puis un bijoutier de Hatton Garden, chacun ayant été en contact avec la pierre, sont retrouvés étranglés d'une étrange façon. Holy Joe, un simple d'esprit, est accusé des deux crimes, mais ni Lily ni Sarah ne croient à sa culpabilité. La piste des pierres disparues va emmener Sarah en Inde, au coeur de la caste des étrangleurs, dévouée au culte de Kâlî, la déesse de la destruction et de la mort... Des quartiers pauvres des bords de la Tamise aux palais disparus de Bénarès, de l'Angleterre victorienne à l'Inde sacrée, Kylie Eitrpatrick a écrit un roman plein de mystère et d'aventure qui mêle habilement meurtres, mythes, superstitions et philosophies orientales.

06/2010

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Littérature française

Matins

Aligner les mots c 'est frapper des silex l'un contre l'autre, subitement vient l'éclair et potentiellement apparaît le feu, une lignée d 'ignés menant à la littérature. Technique préhistorique. Frottements. Le feu. Sa découverte, son apprivoisement, sa production. Découvrir si ses premières constatations furent perçues en menaces, en manifestations hostiles. Quel sapiens a osé le geste de répéter celui tombé du ciel ? Quel ancêtre le domestiqua et lui rendit culte tout en grillant jambonneaux d'éléphant et cuissots d'hippopotame ? La lampe éternelle du Saint Sacrement et le barbecue. Le feu de saint Jean et le bûcher des sorcières, le sort des hérétiques. Celui des vanités. Le funèbre où se précipitait volontairement la femme de caste indienne poursuivre son valeureux mari mort au combat. Le feu sacré. Le haut purificateur. Feu de Saint-Elme sauvant de la noyade. Sur le feu aussi il y a de quoi dire. En premier lieu, cette bizarrerie d 'adjectif : feu, alors que nous sommes cendre ou poussière. Feu mais défunt. Défait. Fin du feu. Ecobuage d'écrivain. Cet écrivain qui cherche à tromper son impuissance - la perte de l'inspiration - chaque matin frappe ses silex. Il compte (re) créer la flamme. Alors, il reprend chacune des stations de son calvaire pour en comprendre le sens : erreur de positionnement, hésitations, frayeurs, ennui, fatigue, rage, rêveries, impréparation, irréflexion, effraction du réel, banalité... Dans le maquis des mots, trouver son chemin. Chaque matin il abdique, chaque matin il relève la tête, se cabre, s'interdit de céder. Il écrit enfin... une révélation, une mystique littéraire. Un beau matin...

06/2009