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Bertolt Brecht

Extraits

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Russie

Raconter la France aux Soviétiques. Une histoire du journalisme international en URSS entre 1946 et 1958

Cet ouvrage contribue à une reconstitution documentée d'un fragment de l'histoire des relations franco-soviétiques et, plus largement, franco-russes. De nos jours, il est commun d'évoquer une " nouvelle Guerre froide ", pour donner un nom au retour de tensions entre la Russie et l'Occident, voire d'un renouveau du conflit. Bien que les moyens de communication aient évolué depuis les années 1940, les imaginaires forgés par les médias de chaque côté du " rideau de fer " demeurent à peine inchangés. Dans ce cadre, cet ouvrage espère contribuer à une reconstitution documentée d'un fragment de l'histoire des relations franco-soviétiques et, plus largement, franco-russes. Au travers de l'étude de nombreux documents d'archives inédits, il reconstitue la fabrication de l'information dans les médias soviétiques. La lecture des relations multiséculaires entre la Russie et l'Occident veut qu'un rapprochement soit suivi de tensions avant de déboucher sur la création de nouveaux liens. De ce point de vue, cette recherche propose une chronologie " optimiste ", s'ouvrant sur les années de " vaches maigres " du stalinisme tardif (1945-1953), lors desquelles se forge une image de la France, fragment d'une nouvelle identité soviétique qui survivra à la période stalinienne. Ensuite, après 1953, s'engouffrant dans une brèche idéologique laissée après la mort de Staline, les nouveaux acteurs des relations franco-soviétiques font reluire l'image de la France. Ce sont ces représentations actualisées, à l'origine d'une nouvelle vague de gallomanie chez les Soviétiques dans l'après-guerre, qui sont au coeur de cette étude.

05/2021

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Sciences politiques

La nation. Une ressource d'aveni

Dans notre histoire, la nation a longtemps constitué un facteur décisif d'émancipation face aux empires et au pouvoir de l'Église universelle, avant d'être désignée comme coupable de toutes les guerres modernes.  Cette dialectique simpliste est aujourd'hui battue en brèche, tandis que les nations européennes se trouvent plongées dans l'impasse d'un monde post-politique qui a prétendu faire triompher la paix et les Droits de l'homme grâce au dépassement de la nation. S'exprime désormais le besoin de penser à nouveaux frais la question de la souveraineté et de la cohérence des communautés politiques, spécialement quand les enjeux liés à l'immigration et au multiculturalisme mettent en évidence la nécessité de retrouver une substance commune. Cet essai engagé présente la nation comme une ressource d'avenir pour répondre à ces défis et défend la thèse que son renouvellement comme cadre politique émancipateur, dans une approche confédérale et non fédéraliste de l'Union européenne, peut fournir les clés qui permettront aux nations européennes de traverser les bouleversements du monde pour rester dans l'Histoire. Professeur de philosophie politique, spécialiste d'histoire des religions et de théologie politique, le chercheur et universitaire Bernard Bourdin a notamment conduit de nombreux travaux sur les relations entre politique et religion et sur le lien entre nation et souveraineté. Directeur de recherche au CNRS, économiste et anthropologue, Philippe d'Iribarne est l'auteur de nombreux ouvrages touchant aux défis contemporains liés à la mondialisation et à la modernité (multiculturalisme, diversité du monde, immigration, etc. ).

05/2022

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Grèce

Quand les Grecs anciens faisaient du sport

Cet ouvrage propose en quelque sorte une archéologie du sport grec. Il met au jour la fausse question de l'origine des pratiques sportives grecques et explique la façon dont les Grecs ont pratiqué l'activité physique et ce qu'ils ont produit pour équiper cette activité. En s'appuyant sur les riches collections du Louvre, complétées par les sources antiques, il renouvelle la vision que l'on a du sport chez les Grecs. Car les Grecs ont développé une tout autre société sportive, très différente de la nôtre, dans laquelle s'imbriquent, dans le sport, l'éducation, l'armée et la religion. Ainsi l'illusion de la continuité de la vision du sport depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours qui nourrit les compétitions sportives contemporaines est-elle battue en brèche. L'ouvrage se compose de 5 chapitres : le premier précise la documentation abondante, constituée de textes, d'images et de vestiges, qui permet de connaître le sport selon les Grecs ; le deuxième aborde l'entraînement (régimes alimentaires, outils de travail, type de sport, figure de l'athlète, etc.) ; le troisième porte sur la compétition intimement liée à la religion et à la politique ; le quatrième s'attache à la victoire, ses enjeux, ses attributs et surtout la critique de celle-ci et du sportif en général ; enfin le dernier chapitre aboutit à la conclusion que le sport des Grecs est très différent des stéréotypes produits à l'appui des grandes compétitions sportives moderne. Cette "étrangeté" pourrait être interrogée, explorée, approfondie pour concevoir une autre vision de l'activité physique moderne.

06/2024

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Sciences historiques

Moyen Age et Renaissance au Collège de France. Leçons inaugurales

De Michelet à Roland Recht, du XIXe au XXIe siècle, les leçons inaugurales du Collège de France - parfois perdues, inconnues, inédites ou autrement nommées - rassemblées ici à l'initiative de Pierre Toubert et de Michel Zink arpentent le Moyen Age et la Renaissance sous tous leurs aspects : histoire, histoire de l'art, langues et littératures, philosophie, etc. On assiste, en lisant ce passionnant recueil, à la naissance de la philologie et au développement moderne des sciences historiques sous la conduite des plus grands esprits de leur temps. Mais aussi on observe la naissance de l'histoire de l'art en France : celle-ci suppose qu'un pont soit jeté entre l'Antiquité et la Renaissance et que les siècles considérés jadis comme obscurs se trouvent intégrés dans un développement historique continu. On peut dire qu'une histoire de l'art - et non plus un enseignement de l'archéologie antique et de l'histoire de l'art antique - n'était concevable qu'à partir du moment où cette continuité se trouvait affirmée. Trente et une chaires sont représentées ici, certaines occupées par des noms restés illustres : Jules Michelet, Gaston Paris, Joseph Bédier, Etienne Gilson, Lucien Febvre, Henri Focillon, Marcel Bataillon, Fernand Braudel, André Chastel, Georges Duby... D'autres demeurent injustement oubliés et font l'objet de véritables redécouvertes. Le texte de toutes les leçons inaugurales est reproduit intégralement, avec l'éclairage historiographique et l'annotation nécessaires fournis par une cohorte d'éminents historiens d'aujourd'hui.

06/2009

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Beaux arts

Perahim. La parade sauvage

A l'occasion du centenaire de la naissance de l'artiste, le musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg présente pour la première fois en France une exposition rétrospective de l'oeuvre de Jules Perahim (1914-2008), figure majeure de l'avant-garde roumaine. Artiste complet aux différentes facettes, dessinateur, peintre, illustrateur, scénographe, Perahim est l'auteur d'une oeuvre foisonnante, à la fois onirique et engagée, qu'il développe d'abord à Bucarest dès les années 1930, puis en France. Ses dessins paraissent aux côtés des travaux de Victor Brauner dans la revue non conformiste d'esprit dada et surréaliste Unu puis dans Alge dont Perahim est un des fondateurs avec le poète Gherasim Luca. Ses expositions personnelles puis ses collaborations à des revues de contestation sociale et politique, telles que Cuvantul Liber, attirent la vindicte des forces réactionnaires dans un pays en perte de valeurs démocratiques. Son oeuvre picturale emprunte aux mythes classiques en incluant des allusions aux tarots, à l'alchimie, à l'animisme... Au fil de bestiaires fantastiques, de paysages imaginaires, de rencontres entre éléments mécaniques et organiques, Perahim établit un univers singulier dont le pouvoir évocateur appelle à l'immédiateté de l'image poétique. Ses nombreuses collaborations théâtrales (Les Bains de Maïakovski, Arturo Ui de Brecht, Faust de Marlowe...) et poétiques, révèlent la proximité de l'oeuvre de Perahim avec la littérature. Après des désillusions de toutes sortes, Perahim s'établit en France en 1969, il se lie d'amitié avec le poète Alain Jouffroy et avec Edouard Jaguer, fondateur de la revue Phases et auteur de la première monographie consacrée à Perahim. Il entreprend plusieurs voyages en Afrique "celle noire, blanche, verte et rouge, de nos songes et de nos chimères", comme l'écrit Edouard Jaguer, qui le marquent profondément. Au cours des années 1980-1990 Perahim est fasciné par le jeu subtil entre apparence et apparition qu'il exprime dans de vastes paysages oniriques. Le catalogue réunit une centaine d'oeuvres picturales et graphiques, ainsi que divers documents et revues des années 1930 à 2000, où se lisent la fantaisie et l'humour sans cesse renouvelés d'un artiste à l'imagination frénétique.

11/2014

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Littérature française

Les injusticiers. roman

Ce roman vrai gravite autour de deux personnages principaux : Andreï Vychinski d'une part, procureur général des procès de Moscou organisés par Staline et John Parnell Thomas d'autre part, procureur de la Liste Noire à Hollywood à l'époque de la " chasse aux sorcières " engagée par la Commission des activités anti-américaines créée et dirigée par J. Parnell Thomas avec l'appui du sénateur Mac Carthy et du chef du FBI Edgar Hoover. Au nom d'une justice dévoyée, tous deux ont trahi les devoirs de leur charge, traqué des innocents et déchainé la haine. Mensonges, menaces, fausses accusations, dénonciations en rafale : la férocité, la lâcheté et le cynisme sont communs à la Russie stalinienne de longue date et l'Amérique à l'aube de la guerre froide, les grandes figures de la littérature soviétique appelant à la mise à mort des traitres supposés comme les acteurs, scénaristes et réalisateurs américains dénoncent leurs amis pour sauver leur peau ou leur gagne-pain. Notables soviétiques, mafieux américains, scénaristes et acteurs hollywoodiens, espions et truands sont les " héros " de cette épopée de l'abjection que le scénariste Dalton Trumbo a appelée l' " ère du crapaud " . L'infâmie du grand nombre ne fait apparaitre que plus héroïque la résistance de quelques-uns (réunis au " Comittee for the First Amendment " qui comprend notamment Brecht, John Huston, Billy Wilder, Gene Kelly, Rita Hayworth, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Bette Davis, Henry Fonda...) Le destin des deux anciens procureurs converge lorsque Vychinski, nommé représentant permanent de l'Union soviétique au Conseil de sécurité de l'ONU après la mort de Staline et menacé par la haine vigilante de Malenkov, prépare sa défection à l'Ouest en écrivant ses Mémoires qu'il s'apprête à remettre à... J. Thomas Parnell, devenu éditeur après s'être retrouvé emprisonné en compagnie de deux scénaristes qu'il avait fait condamner... Mais ils ne se rencontreront jamais, Vychinski mourant brutalement à New York en 1954 avant de mettre son projet à exécution. Fondé sur des archives retrouvées et des rencontres personnelles, ce roman raconte une tragédie humaine hantée par la question : qu'est-ce que la justice ? Et que devient la Loi quand elle est aux mains des injusticiers ?

10/2023

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Théâtre

Dernières pièces

La vie de William Butler Yeats (né à Sandymount près de Dublin et mort à Roquebrune-Cap-Martin) s'étend de la fin du XIXe siècle jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Bien qu'issu d'une famille protestante, élevé dans la tradition anglo-irlandaise - représentant une minorité influente parmi la majorité des catholiques - il se sent étranger aux deux communautés : il ne peut partager la foi de l'une ou de l'autre. Les protestants n'ont à ses yeux qu'une chose en tête : réussir dans la vie. Plein d'admiration pour des penseurs politiques du XVIIIe siècle descendant eux aussi de la tradition protestante comme Jonathan Swift ou Edmund Burke, Yeats sent que le renouveau nécessaire vient peut-être du côté du parlé et des mythes celtiques d'Irlande. Et les mythes sont pour lui des métaphores de la vie secrète intérieure. Il est significatif que Yeats s'intéresse plus à la magie qu'à la science. A l'âge de dix-huit ans déjà, il fait partie d'un groupe dévoué aux puissances occultes - la Dublin Hermetic Society. Et quelques années plus tard, de retour à Londres, il devient membre d'une société théosophique dans laquelle il cherche sagesse et fraternité par le moyen du mysticisme. Au vu de sa biographie, on comprend que l'œuvre de Yeats soit à des années-lumière de Brecht. Et en même temps, il est frappant de voir que les deux auteurs si opposés sont finalement à la recherche de la même chose : la compréhension et le changement du monde par la poésie dramatique. Mais le grand mérite de Yeats est d'avoir été à l'origine de l'épanouissement du théâtre irlandais et de l'Abbey Theatre de Dublin. Son approche artistique et dramaturgique rejoint d'abord celle des symbolistes français, comme Villiers de l'Isle-Adam. Plus tard, les influences du Nô japonais se font remarquer. Dans ses dernières pièces que ce volume réunit, le surnaturel continue de le hanter : celui des mythes grecs, de la mort mystérieuse d'Oedipe, du rite orgiastique de Dionysos qui côtoie le Miracle chrétien ou celui des rituels archaïques avec chants et masques.

01/2000

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Philosophie

Homme et femme, l'altérité fondatrice

L'irréductible dissymétrie entre le génie féminin et le génie masculin, source inépuisable de signification, constitue sans doute l'une des énigmes humaines les plus difficiles à déchiffrer. La sexualité serait dès lors réinventable, au gré des caprices et des hésitations d'un sexe devenu incertain. Paradoxalement, la différence entre l'homme et la femme s'impose dans son évidence simple, immédiate, charnelle. Elle est ce qui de la personne se voit en premier, mais sa signification ultime échappe à toute emprise totalisante. Énigme insaisissable, elle ne se réduit ni à son inscription charnelle (sexe anatomique) ni à sa construction sociale et culturelle (genre). Le naturalisme et le constructivisme s'avèrent impuissants à rendre compte du sens du sexe qui concerne le tout de la personne. Insaisissable par concept, la différence se donne pourtant à vivre dans le vif de la chair. Elle se donne à entendre, s'offrant à un déchiffrement. Indice de transcendance, cette irréductible dissymétrie révèle au cœur de l'humain une structure relationnelle fondamentale d'altérité. Brèche dans la toute-puissance de la représentation, elle résiste à la personne qui risque de s'enfermer dans l'image qu'elle se fait d'elle-même. Ultimement, elle s'ordonne à la communion des personnes, qui s'origine - d'après une vision chrétienne - dans le mystère d'une insondable communion trinitaire. La tradition personnaliste judéo-chrétienne, parfois encore accusée de cultiver une mentalité naturaliste, un patriarcat machiste et misogyne, un mépris du corps et de la sexualité, fournit en réalité, au prix d'un exposé ajusté et d'un accueil renouvelé, des clés fondamentales qui éclairent puissamment l'énigme de l'altérité des sexes.

05/2008

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Critique littéraire

Panorama de la littérature fantastique américaine. Des origines à nos jours

Malgré sa relative jeunesse, la littérature fantastique nord-américaine est sans doute l'une des plus riches du monde. Or, si l'on demande à un amateur de nommer quelques écrivains américains représentatifs du genre, les réactions sont quasi-unanimes. Les noms d'E. A. Poe, de H. P. Lovecraft et de Stephen King viendront sans doute sur toutes les lèvres. Les lecteurs plus érudits ajouteront N. Hawthorne et Henry James. Après, on attend... Où sont Fred Chapell, J. P. Brennan, W. Hjortsberg, T, Carroll, J. Saul, T. Tryon — et, du côté de ces dames : l'inquiétante J. C. Oates ou la triste S. Jackson ? Celui qui souhaiterait étendre ses connaissances dans ce domaine, se retrouverait vite le bec dans l'eau. Que ce soit en anglais ou en français, il n'existe aucun traité spécialisé, aucune main charitable qui aiderait l'amateur à se frayer un chemin parmi une forêt incroyablement luxuriante — où les plantes néfastes poussent plus dru que les arbres fruitiers. Ce guide indispensable, le voici. Il n'a rien d'un livre d'humeur ou d'une docte thèse. Il ne veut rien démontrer — seulement montrer, proposer, inviter. Avec le plus d'objectivité possible, il présente auteurs et oeuvres — avec assez de détails pour mettre en goût ou convaincre de chercher plus loin. Somme toute, ce panorama, c'est ce que j'aurais aimé trouver dans ma jeunesse, alors que je cherchais mes marques : les indications, même petites, qui auraient répondu à mes goûts, à ma curiosité, à mes attentes. Avec ce livre, j'ai l'impression de colmater une brèche...

05/2018

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Généralités

Civilisations. Actes du colloque des Treilles. Chaire d'histoire contemporaine du monde arabe, collège de France 24-29 sptembre 2018

Nos principaux instruments de compréhension de l'histoire datent d'un long XIX&esup : siècle allant de la fin des Lumières à la Grande Guerre. C'est dans cette période qu'ont été élaborés les concepts de civilisation et d'empire. Le premier a eu différentes acceptions selon les époques et les préoccupations des sociétés qui y avaient recours, décrivant tantôt un processus d'amélioration orienté vers le futur, tantôt de grands ensembles humains passés ou présents, définis par des traits linguistiques, religieux, culturels communs. L'étude comparative des civilisations qui apparaît au XX ? siècle comme la clef d'interprétation de l'histoire universelle a, quant à elle, mis en avant le concept d'empire, c'est-à-dire un système de domination opposant un centre culturellement homogène à une pluralité de marges culturellement diverses. Elle a conduit à une vision inégalitaire des civilisations et à une conception téléologique de l'histoire, dans laquelle l'Europe-Occident se représente comme la civilisation par excellence, dotée d'une mission civilisatrice sur le reste du monde. Cette vision a été battue en brèche par les grandes tragédies humaines de la première moitié du XX ? siècle. Les décolonisations, la fin de la guerre froide, la montée des nouvelles puissances industrielles d'Asie ont abouti à l'opposition entre une mondialisation qui rapprocherait inexorablement les modes de vie et un "conflit des civilisations", puisque ces dernières peuvent désormais être considérées comme des acteurs politiques. Dans ces conditions, une histoire universelle des sociétés est-elle encore possible ? C'est l'objet de ce recueil, réunissant les contributions d'historiens, d'anthropologues et de philosophes.

06/2022

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Viticulture, œnologie

Etudes scientifiques et autres communications

Jules Chauvet, enfant du Beaujolais, a été le premier oenologue à introduire la recherche fondamentale associée à l'expérimentation. De formation scientifique (Laboratoire de chimie biologie de l'université de Lyon), il dut interrompre ses études en 1942 à la mort de son père pour reprendre l'affaire familiale de négoce de vins. De 1942 jusqu'à sa mort en juin 1989, Jules Chauvet mena de front ses deux activités, son exploitation et la recherche oenologique. Très vite ses études s'orientent sur les mécanismes et les lois qui régissent la dégustation des vins. Il devint le meilleur spécialiste au monde et ses travaux furent repris par de grands chercheurs, Chauvet entreprit ensuite une étude sur les levures aromatiques il montra la spécificité de la vinification en beaujolais. Il expérimenta ensuite la vinification en rouge par macération carbonique. La rencontre avec Monsieur Bréchot, du Laboratoire des fermentations à l'Institut Pasteur, qui participa à ses travaux depuis 1960, orienta une partie des recherches sur les fermentations. "Cet homme, d'une grande modestie, d'une rigueur scientifique exemplaire, passionné du vin, a consacré toute sa vie à la recherche oenologique. Il a aussi formé à sa discipline les jeunes stagiaires qui ont participé à ses travaux ainsi que de nombreuses personnalités du monde du vin : scientifiques, oenologues, techniciens, restaurateurs. Pour les oenologues, il fut toujours un conseiller disponible, éclairé et sa compétence n'avait d'égale que son affabilité." Roland IRRMANN. Congrès national des oenologues, Macon, 16 juin 1990. Cet ouvrage a été complété par une préface de Pacalet Philippe et une note de Mathilde Magne.

10/2021

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Sociologie

La troisième femme. Permanence et révolution du féminin

Ce demi-siècle a plus changé la condition féminine que les millénaires antérieurs : affranchies de la servitude immémoriale de la procréation, exerçant une activité professionnelle, vivant leur liberté sexuelle, les femmes battent désormais en brèche les citadelles masculines. Dans cette émancipation, on pourrait voir à l'œuvre la logique des sociétés postmodernes définie par Gilles Lipovetsky dans ses précédents ouvrages : le procès de personnalisation, cette nouvelle façon pour la société de s'organiser et de gérer les comportements selon les valeurs du libre déploiement de la personnalité humaine, de la légitimité de la jouissance et des demandes singulières, de la nécessité de moduler les institutions sur les aspirations des individus. Déjà, l'analyse de la mode avait révélé la déréliction de l'individu à l'ère démocratique, rendu plus problématique à lui-même et aux autres. Il est remarquable qu'aujourd'hui Gilles Lipovetsky - observant au plus près les manières d'être et de penser des individus dans des domaines aussi divers que l'amour, la séduction, la beauté physique, le rapport au travail, à la famille et au pouvoir - retrouve dans l'avancée de la postmodernité un élément majeur qui subsiste dans son altérité et se recompose dans la configuration individualiste : le féminin. Si les sociétés postmodernes s'emploient à réduire les oppositions du genre, elles ne préparent pas leur confluence. L'homme reste associé prioritairement aux rôles publics et " instrumentaux ", la femme aux rôles privés, esthétiques et affectifs. Loin d'opérer une rupture absolue avec le passé historique, la dynamique démocratique le recycle continûment. En cela, elle ne va pas jusqu'au bout d'elle-même.

11/1997

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Sociologie

L'exclusion, définir pour en finir

L'exclusion, définir pour en finir : les enjeux sont trop graves pour que l'on se contente d'approximations plus ou moins savantes, d'indignations vertueuses quoique excessivement moralisatrices. Sous l'appellation d'exclusion est en jeu le sort d'un nombre croissant de femmes et d'hommes, d'enfants, de familles, de groupes sociaux - en termes de logement, d'emploi, de santé physique et mentale, d'exercice de la citoyenneté. Sont interrogés l'organisation et le fonctionnement de nos sociétés, leur état présent et le genre d'avenir qui s'y prépare, les conditions, les moyens, le prix de leur prospérité, bref leur bien-fondé. Impossible de traiter de l'exclusion sans mobiliser, de plus en plus explicitement, un vaste ensemble de dimensions économiques, politiques, institutionnelles, juridiques, professionnelles, psychiques... C'est pourquoi cet ouvrage bat en brèche des dichotomies encore trop fréquentes entre individuel et collectif, théorie et pratique, sens et efficacité, éthique et prise de parti. Pour penser l'exclusion, il faut repenser, certaines de nos habitudes de pensée. L'exclusion ne concerne pas seulement ceux que l'on appelle les exclus. Cet ouvrage se veut aussi un instrument de travail. Chaque contribution fournit un diagnostic particulier quant à ce que l'exclusion veut dire. Tous les auteurs ont accepté la mise en perspective critique de leurs affirmations. Il s'agit en effet de faire passer l'exclusion du stade d'évidence au statut de question, de catégorie à penser - de catégorie à dépasser. Condition sine qua non pour des pratiques plus efficientes, pour des politiques plus affirmées dans l'ensemble des problématiques sociales.

10/2013

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Beaux arts

Considérations sur l'état des Beaux-Arts. Critique de la modernité

Cet ouvrage, paru en 1983, est très vite devenu un classique contemporain, tant après lui nombre se sont engagés dans la brèche de cette première vraie critique de la modernité artistique. Le constat demeure aujourd'hui encore lucide : depuis les années 1950 se sont multipliés aussi bien les musées d'art moderne que les écrits qui lui sont consacrés. Mais jamais on a aussi peu peint, jamais on a aussi mal peint. La pullulation d'objets hétéroclites qui ne ressortissent à l' "art" que par l'artifice du lieu qui les expose et du verbe qui les commente amène à poser la question : vivons-nous le temps d'un moderne tardif, au sens où l'on parle d'un gothique tardif ? Quelles sont les causes de ce déclin ? En transposant dans le domaine des formes le propos millénariste des Révolutions, la théorie de l'avant-garde a peu à peu fait entrer la création dans la terreur de l'Histoire. De ce point de vue, le primat de l'abstraction imposé après 1945 aux pays occidentaux n'est que la figure inverse de l'art d'Etat que le réalisme socialiste a imposé aux pays soviétiques. Elle a entraîné une crise des modèles : inverse de celle du néo-classicisme qui rejetait la perfection de l'art dans le passé, elle a projeté dans le futur une perfection désormais inaccessible dans le temps. Elle a aussi entraîné une perte du métier : le n'importe-quoi, le presque-rien, l'informe et le monstrueux comme variétés de l'hybris moderne redonnent à la querelle de l'art comme savoir-faire ou comme vouloir-faire une singulière actualité.

06/2015

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Littérature étrangère

En gagnant mon pain

En gagnant mon pain (1916) est le volume central d'une trilogie contrastée, commençant par Enfance (1913-14) et se terminant par Mes universités (1923). Même si la dimension autobiographique assure la cohérence de l'ensemble, les conditions de la rédaction façonnent nettement la vision rétrospective. Le premier livre a été conçu à Capri, dans le temps d'un exil glorieux : le suivant, écrit en Russie, où l'auteur est rentré après une amnistie proclamée par le tsar, a été marqué par la guerre et l'installation du régime soviétique, enfin, le dernier volet est mis au point à l'étranger alors que l'homme entretient une relation ambivalente avec la jeune révolution, est simultanément en amitié et en intimité avec Lénine. La visée de la critique sociale n'a donc plus la même pertinence, et l'histoire elle-même ne se déchiffre ni ne s'interprète selon les mêmes critères. L'adolescence décrite dans En gagnant mon pain, laborieuse, impécunieuse, sentimentalement aride, est éclairée par la découverte de la littérature, récits populaires, ou récits plus substantiels comme ceux de Balzac et de Flaubert. L'ensevelissement dans les textes devient le moyen d'échapper à la souffrance quotidienne, détermine en outre le désir d'écrire. Orphelin depuis longtemps, l'écrivain a pu dire " Les livres, dans ma vie, ont remplacé ma mère ". Cet investissement traduit une curiosité qui sera continuellement contrecarrée par la nécessité : travailler, travailler pour survivre. Si Enfance constitue une véritable référence, il n'en va pas ainsi des autres romans : cette publication tâche de restituer une œuvre dans son mouvement complexe, afin de battre en brèche certains jugements liés à l'indéfinition du fragment.

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Renaissance

Le rêve brisé de Charles Quint

Ambitions et limites du maître de l'empire " où le soleil ne se couchait jamais ". Marignan, 1515. François Ier est le grand vainqueur de cette mémorable bataille, et son succès érige la France en première puissance européenne. Mais en quelques années, l'équilibre des pouvoirs se renverse totalement : en 1519, Charles Quint ravit le trône impérial au roi de France et, en 1525, il le bat à Pavie et le fait prisonnier. Dès lors, plus rien ne semble s'opposer à ce que l'empereur victorieux devienne le maître absolu de toute l'Europe. Son ambition est désormais simple : revenir à une parfaite unité chrétienne en restaurant un empire universel sur le continent. S'appuyant sur une historiographie renouvelée, cet ouvrage passionnant éclaire d'un jour nouveau son véritable dessein politique, et montre qu'il s'est joué en trois temps. De 1525 à 1529, le Habsbourg s'évertue à ravaler définitivement la France (ce qu'il parvient à faire lorsque le roi Très Chrétien perd la bataille de Landriano). De 1529 à 1540, l'héritier des rois Catholiques touche son espoir du doigt car le Saint Empire rayonne sur l'Europe, et semble alors capable de rétablir durablement la paix. Mais de 1540 à 1545, l'empereur, malade et vieillissant, s'enlise dans divers conflits (Allemagne, Turquie, etc.) et ne parvient pas à endiguer les guerres de religion qui ne cessent de prendre de l'ampleur. Avec le talent narratif qu'on lui connaît, Guillaume Frantzwa analyse la façon dont le rêve impérial paraît triompher, avant d'être définitivement battu en brèche durant la deuxième moitié du règne de Charles Quint. Une synthèse essentielle.

09/2022

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Travail social

La précarité pour tout bagage. Un autre regard sur les Roms

Sur les Roms, il existe de nombreux témoignages, et beaucoup d'essais. Cet ouvrage a le mérite de combiner les deux approches pour affiner l'éclairage de cette population si mal connue. Bénévole au Secours Catholique, Nicolas Clément accompagne, depuis plus de dix ans, des familles roms qui vivent en région parisienne. Cet accompagnement quotidien d'une centaine de familles fait de lui un témoin privilégié pour raconter ces vies en montagnes russes, faites d'angoisses et d'espoirs, mais surtout de pauvreté et de fragilité. Les Roms, est-ce utile de le dire, font l'objet de nombreuses idées reçues et d'un rejet très fort. Or cette population est surtout très mal connue : dès lors, les préjugés sont tenaces. Nicolas Clément, aussi bien par sa grande connaissance de la population rom que par son expérience de terrain, nous en offre une image tout autre. Dans des récits sensibles et incarnés, soutenus par des informations et données précises, l'auteur raconte les expulsions au petit matin, la détresse des parents à qui sont enlevés leurs enfants, la mendicité, les nuits passées à récupérer des vêtements pour les vendre aux puces de Montreuil, les appels passés au Samu social, les actes de rejet du voisinage, mais aussi la joie de vivre et l'accueil chaleureux qu'il trouve auprès de ces familles au gré de ses visites, la fierté des enfants qui avancent dans leurs apprentissages, la solidarité de parents d'élève, la générosité de voisins qui prennent le temps d'un échange... Battant en brèche tous les préjugés dont les Roms payent lourdement le prix, ce livre est une invitation à oser la rencontre.

05/2022

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Ouvrages généraux

Les nouvelles figures de l'agir. Penser et s'engager depuis le vivant

Le monde est devenu complexe. Ce constat, mille fois énoncé sur le ton de l'évidence, est à ce point partagé que plus personne ne le questionne. Mais en quoi les arbres, les villes, les écosystèmes comme l'ensemble des êtres et des choses qui nous entourent, y compris nous-mêmes, se seraient transformés sous la figure de la complexité ? Pour les auteurs, cette complexité ne relève ni d'un récit ni d'une théorie, mais d'une transformation concrète de nos territoires. Plus qu'une grille de lecture, le devenir complexe du monde désigne de profonds changements matériels dans l'étoffe même de la réalité. Comment se manifeste ce caractère matériel ? Quels défis lance-t-il à l'agir ? Alors qu'émergent partout de nouvelles formes de résistance face la destruction du vivant, c'est à ces questions qu'entend répondre ce livre, pour battre en brèche le sentiment d'impuissance qui menace à tout moment de nous rattraper. Plutôt que d'appeler au retour de la figure de l'agir cartésien qui se prétend maître et possesseur de la nature, les auteurs proposent de revisiter la phénoménologie en déplaçant le rôle central qu'elle accorde à la conscience vers les corps. Un pas de côté qui se veut également une proposition pour une nouvelle éthique de l'acte, où la question est moins de savoir comment agir que de comprendre quelles seront les nouvelles figures de l'agir. Un essai engagé et stimulant, explorant les possibilités de renouer avec un agir puissant dans un monde où les phénomènes comme les effets de nos actes sont marqués du sceau de l'incertitude.

04/2021

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Littérature française

Saveurs d humains : une chronique familiale improbable

L'adolescent court à travers les taillis, éperdu. Il a quitté le sentier discret, tracé depuis le campement jusqu'à la brèche de la clôture du parking des poids lourds qui vont en Angleterre. Il fonce dans les broussailles, où il espère échapper à celui qui le poursuit, cet être de grande taille, surgi de nulle part, au moment où il allait se faufiler à travers le treillis métallique. C'est déjà un miracle qu'il ait pu se libérer, abandonnant son blouson à sa poigne. Il court, comme si sa vie en dépendait, pour fuir ce cauchemar jailli de la nuit et qui s'est lancé à ses trousses. La même peur atavique au ventre que celle de l'égaré, dans la savane, face à une lionne affamée. Il n'entend plus rien, sinon les bruits que génère sa course à travers le sous-bois, mais il sent que son poursuivant est toujours bien là, le talonne sans doute, le silence et l'obscurité rendant la menace encore plus terrifiante... Ses poumons commencent à le brûler, un goût de sang dans la bouche, le coeur au galop, proche de la rupture : il ne pourra plus tenir ce rythme bien longtemps. Pourtant il le faut, il le sait : l'autre est tout proche, le rattrape sans doute, bien qu'il ne le voie ni ne l'entende. Il ne le rattrapera pas, vu qu'il l'a précédé, réalise le fuyard lorsque bondit de derrière le tronc d'un chêne la silhouette obscure, aux crocs étincelants qui se referment sur sa gorge et la déchirent sans effort...

12/2023

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Littérature russe

En gagnant mon pain. Suivi de Ma vie

En gagnant mon pain (1916) est le volume central d'une trilogie contrastée, commençant par Enfance (1913-14) et se terminant par Mes universités (1923). Même si la dimension autobiographique assure la cohérence de l'ensemble, les conditions de la rédaction façonnent nettement la vision rétrospective. Le premier livre a été conçu à Capri, dans le temps d'un exil glorieux : le suivant, écrit en Russie, où l'auteur est rentré après une amnistie proclamée par le tsar, a été marqué par la guerre et l'installation du régime soviétique, enfin, le dernier volet est mis au point à l'étranger alors que l'homme entretient une relation ambivalente avec la jeune révolution, est simultanément en amitié et en intimité avec Lénine. La visée de la critique sociale n'a donc plus la même pertinence, et l'histoire elle-même ne se déchiffre ni ne s'interprète selon les mêmes critères. L'adolescence décrite dans En gagnant mon pain, laborieuse, impécunieuse, sentimentalement aride, est éclairée par la découverte de la littérature, récits populaires, ou récits plus substantiels comme ceux de Balzac et de Flaubert. L'ensevelissement dans les textes devient le moyen d'échapper à la souffrance quotidienne, détermine en outre le désir d'écrire. Orphelin depuis longtemps, l'écrivain a pu dire " Les livres, dans ma vie, ont remplacé ma mère ". Cet investissement traduit une curiosité qui sera continuellement contrecarrée par la nécessité : travailler, travailler pour survivre. Si Enfance constitue une véritable référence, il n'en va pas ainsi des autres romans : cette publication tâche de restituer une œuvre dans son mouvement complexe, afin de battre en brèche certains jugements liés à l'indéfinition du fragment.

04/2024

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Terreur

Chroniques de l'abîme et autres récits des profondeurs

Cinq récits énigmatiques qui nous transportent dans un univers obscur. Pour lecteurs avertis ! La science a tenté de découvrir ce qui se cache dans les profondeurs de la Terre, sans jamais vraiment y parvenir. A travers des histoires vraies (ou pas ! ), Simon Predj, Charles Beauchesne et Pierre Bunk se penchent sur cette question qui fascine depuis toujours écrivains et scientifiques. Situées entre le recueil de nouvelles et le roman graphique, "ces Chroniques des ténèbres" proposent cinq récits sinistres qui amalgament faits historiques et phénomènes occultes, et entrouvrent ainsi une brèche sur l'abîme, cette immensité inexplicable et effrayante. A la suite d'une étrange découverte sous terre, des violences éclatent aux quatre coins de Gagnon, ville minière du Québec. Trois gardiens du phare d'Eilean Mòr, en Ecosse, disparaissent sans laisser de trace, alors que tout indique que la mer a atteint un niveau jamais vu auparavant. Au 16e siècle, dans le village allemand de Bedburg, des vaches, puis des enfants sont retrouvés mutilés : le responsable serait-il un loup ou... pire encore ? La curiosité de Jennie l'amène à pénétrer sans autorisation dans l'immense bâtiment abritant la confiserie où elle travaille, mais elle réalise vite qu'elle n'en sortira jamais. Des secours sont envoyés pour retrouver une expédition disparue sur les pentes enneigées de l'Oural, en Russie, mais la découverte faite par les secouristes soulève plus de questions qu'elle ne fournit de réponses. Et si cet ouvrage nous permettait enfin de jeter un coup d'oeil sous la surface afin d'y découvrir la clé des mystères insondables qui nous obsèdent parfois ?

11/2022

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Economie

Communs et économie solidaire. Récits d'expériences citoyennes pour un autre monde

Au croisement des communs et de l'économie solidaire, ces récits d'alternatives au capitalisme permettent de repenser nos modèles économiques et de dessiner les chemins d'une transition écologique, sociale et démocratique réussie. Face aux enjeux environnementaux, il est indispensable de repenser nos modèles économiques afin de dessiner les chemins d'une transition écologique et sociale réussie. Cela ne peut se faire que dans une dynamique collective, associant chacun aux réflexions concernant notre avenir à tous. L'approche par les " communs ", ces ressources partagées et gérées par des collectifs d'acteurs, est particulièrement utile pour favoriser une meilleure préservation des ressources de la planète, dans une perspective démocratique. Elle croise, sur le terrain, l'action d'un grand nombre d'acteurs de l'économie solidaire oeuvrant pour une transformation sociale émancipatrice. Cet ouvrage fait le récit d'expériences citoyennes riches de sens, de l'association agricole Terre de liens à la coopérative d'habitants Hôtel du Nord en passant par l'opérateur ferroviaire Railcoop, les expériences italiennes de resocialisation des biens confisqués à la mafia et les tiers-lieux, espaces de sociabilité susceptibles de renouveler les approches du travail et le rapport à l'autre. Autant d'exemples qui démontrent que les formes de gouvernance démocratique et solidaire des communs méritent d'être largement soutenues si l'on veut pouvoir se projeter dans un futur plus désirable. Les auteurs : Justine Ballon, Florian Barès, Elisabetta Bucolo, Fanélie Carrey-Conte, Marius Chevallier, Aurélien Denaes, Alexandra Debaisieux, Philippe Eynaud, Fanny Le Brech, Gaël Louesdon, Prosper Wanner.

09/2023

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Ecrits sur l'art

Les origines du style monumental au Moyen Âge. Une étude sur la naissance de la sculpture gothique

Paru en 1894, ce livre fut la première grande étude consacrée à la sculpture française du xiie siècle. Vöge mobilise un véritable talent d'écriture révélant une acuité visuelle exceptionnelle, richesse de ce livre tant admiré par le plus célèbre des disciples de Vöge, Erwin Panofsky qui le considérait comme intraduisible. Nous en publions aujourd'hui la première traduction française. En 1894 paraît à Strasbourg, en langue allemande, un ouvrage de Wilhelm Vöge (1868-1952) consacré aux origines du gothique français : Die Anfänge des monumentales Stiles im Mittelalter. Il est aussitôt salué, en France comme en Allemagne, comme la première étude des grands ensembles sculptés du xiie siècle dans le Nord et dans le Midi de la France. Les analyses que livre l'auteur, dans une écriture remarquable par son inventivité et son style, l'amènent à considérer le portail royal de Chartres ou les sculptures de Saint-Denis comme les premières manifestations de l'art gothique. Un art qui détache de l'esthétique romane la figure humaine et l'inscrit dans une totalité où sculpture et architecture se complètent pour donner naissance à ce que Vöge nomme le "style monumental" . En étudiant ces oeuvres, il pense s'approcher au plus près de l'acte créateur et pénétrer dans les ateliers des sculpteurs. Le plus célèbre des élèves de Vöge, Erwin Panofsky, considérait ce chef-d'oeuvre historiographique comme intraduisible. Conformément au principe de la collection, le texte original est précédé d'une mise en perspective et d'une contextualisation dues à Roland Recht.

10/2022

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Humour

Chroniques de La Montagne 1952-1961

Alexandre Vialatte (1901-1971) a longtemps partagé le sort de Stendhal : il fut un auteur pour happy few. Si ses livres ne lui ont pas attiré des lecteurs en grand nombre, ils ont en revanche suscité l'admiration des meilleurs, tel Malraux, Edmond Jaloux ou Jean Paulhan. A vingt et un ans, il partit en Rhénanie comme traducteur civil dans les bureaux militaires. Il restera cinq ans à Spire et à Mayence. C'est l'époque de la découverte de Nietzsche, de Thomas Mann, de Brecht, et surtout de ce grand humoriste Kafka, qu'il est le premier à introduire en France. Mais il dirige aussi la Revue rhénane, lancée par le haut-commissaire de la République française dans le but de faire triompher l'idée que le Rhin ne sépare pas des voisins mais les unit. Rédacteur en chef et journaliste, il invente un genre littéraire, la chronique, qui lui convient si parfaitement qu'il le cultivera avec un bonheur exceptionnel pendant plus d'un demi-siècle. Ce romancier, ce traducteur est un chroniqueur de génie ayant donné des centaines de textes à des dizaines de périodiques : tantôt compte rendu de spectacle ou de lecture, tantôt récit d'une rencontre, tantôt observation des signes du temps (par exemple, la montée du nazisme en Allemagne), tantôt réflexion philosophique. Il y a des moments où le spectacle le plus banal peut devenir allégorie oui symbole, disait Baudelaire, flâneur par excellence, qui savait tirer de toute chose une moralité amère. Tel Alexandre Vialatte, grand moraliste du XXe siècle. " D'où sortent toutes ces choses ? D'un film ? De la mémoire ? On erre dans sa mémoire comme dans un vieux musée. On s'égare. Sur une petite place où clignote la lumière d'un restaurant jaunâtre, une statue s'élève sous les tilleuls, qu'on discerne mal dans cette ombre. On l'éclaire avec une lampe-torche. On retrouve le visage de son meilleur ami. Déjà... " Par la quantité de ses chroniques, par leur qualité, Vialatte s'impose comme un Socrate moderne. On trouvera ici, réunies pour la première fois, les 898 chroniques écrites pour La Montagne de 1958 à 1971. Un tiers n'a jamais été repris en volume. C'est là un monument qui a la valeur d'un inédit. ROBERT KOPP

10/2000

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Histoire des mentalités

Le monde de la prostitution. De la violence à l'illusion. Coffret en 2 volumes : Tomes 1 et 2

S'il existe de nombreux livres traitant de la prostitution, chacun s'attachant généralement à un aspect du problème, aucun ne présente une synthèse aussi large et aussi documentée, qui vise à comprendre un monde complexe souvent abordé de façon superficielle sinon convenue. De le démystifier afin de permettre à un large public de mesurer l'histoire et l'actualité de la prostitution à une époque où le trafic sexuel s'intensifie, plus inhumain que jamais et où de nouvelles formes de prostitution apparaissent. Ce livre s'articule en cinq parties, plus une introduction, un épilogue, une importante bibliographie, un index, l'ensemble constituant une Encyclopédie de la prostitution composée de deux tomes. Le tome 1 comporte trois parties : ? Histoire de la prostitution. Un panorama qui s'étend de Solon l'Athénien à aujourd'hui. ? Les mots de la prostitution. Un dictionnaire de plus de 3000 mots désignant la prostituée hier et aujourd'hui, mais aussi le proxénète, le client et les lieux de prostitution. ? L'exploitation sexuelle : entre proxénètes et clients. Une approche sociologique, sexuelle, économique et humaine de la prostituée (et du prostitué) abordée dans son quotidien de femme marginalisée. Le tome 2 comporte deux parties : ? La prostitution comme imaginaire et création. Une histoire mal connue des relations qui, depuis l'Antiquité, existent entre création et prostitution. Le chapitre sur la littérature traite d'une période allant d'Aristophane à Villon, de Mathurin Régnier à l'abbé Prévost, de Balzac à Maupassant, de Céline à Bataille, mais aussi de L'Arétin à Cervantès, de Shakespeare à Tolstoï, de Brecht à Steinbeck, de Moravia à Conolly... Le chapitre sur l'art embrasse un vaste panorama, des Fresques de Pompéi à Cranach, de Vermeer à Hogarth, de Manet à Toulouse-Lautrec, de Van Gogh à Picasso, de Grosz à Foujita... Le chapitre sur le cinéma aborde l'histoire du 7ème art de Pabst à Fellini, de Bunuel à Mizogouchi, de Renoir à Godard, de Carné à Mocky, de Scorsese à Clint Eastwood... ? Les troubles appétits de la chair : du corps fantasmé au corps profané. Une interrogation sur la fascination que la prostituée exerce sur les hommes, moins sans doute au plan du désir sexuel et de la violence qu'à celui du fantasme et de la névrose.

04/2023

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Policiers

La dérive des anges Reed & Sydowski

À San Francisco, l'enlèvement en plein jour du jeune Danny Becker, trois ans, ravive le souvenir douloureux de Tanita Donner, une petite fille enlevée, violée puis assassinée il y a tout juste un an. L'affaire, qui a fait grand bruit, a coûté cher à Tom Reed, journaliste au Star, quand le principal suspect s'est suicidé après qu'il l'eut interviewé, et ce, en dépit de l'interdiction formelle du chef de l'enquête policière. Depuis lors, la renommée du journaliste a bien pâli et, en proie aux remords et à l'alcool, Tom constate que son mariage bat tout aussi dangereusement de l'aile. L'inspecteur Walt Sydowski, qui s'est occupé du cas Donner, est de nouveau sur la brèche. Il craint par-dessus tout de trouver à nouveau un petit corps violenté. De fait, seul lui et quelques-uns de ses collègues savent que le suspect qui s'est suicidé après la gaffe de Tom Reed avait perpétré son sordide forfait avec un complice. Et les pistes pour débusquer ce dernier sont bien minces, pour ne pas dire inexistantes. Alors quand, quelques jours plus tard, un deuxième enfant disparaît, enlevé de nouveau en plein jour, c'est le branle-bas de combat au commissariat central, ce qui n'empêche pas la ville entière de glisser dans un climat de panique générale… Inspecteur de la police criminelle, Walt Sydowski, qui n'est plus de la première jeunesse, est hanté par le crime non résolu d'une fillette. Tom Reed, journaliste de talent, voit sa vie partir en vrille. Tous deux mènent une lutte acharnée contre la montre pour démasquer celui qui tire les ficelles derrières les enlèvements d'enfants qui plongent tout San Francisco dans l'angoisse.

10/2016

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Autres

Achever Clausewitz. Edition revue et augmentée

Lorsqu'au printemps 2006, René Girard et Benoît Chantre décidèrent d'écrire un livre sur Carl von Clausewitz (1780-1831), la perspective d'une catastrophe nucléaire s'était bien éloignée des esprits. La Guerre froide semblait révolue. Quant à la "vieille Europe" , elle feignait de penser qu'elle avait exorcisé ses conflits séculaires. Lancé en octobre 2007, Achever Clausewitz fut très bien accueilli et traduit en de nombreuses langues : un succès que ne garantissait pas a priori la violence de son propos. Délibérément apocalyptiques, ces entretiens sur la destruction de l'Europe, l'échec du christianisme historique et le crépuscule de l'Occident s'achevaient sur un plaidoyer pour la relation franco-allemande et les figures qui l'incarnèrent. Or personne n'attendait sur le terrain géopolitique un auteur qu'on croyait plus préoccupé par les origines de l'humanité que par la fin de l'histoire occidentale. L'intérêt que ce livre continue de susciter, quinze ans après sa parution, tant dans les cercles militaires et stratégiques qu'auprès des littéraires, des philosophes ou des anthropologues, est l'occasion d'en publier une version revue et augmentée. Mais le contexte a beaucoup changé. En 2007, c'était les actes suicidaires du djihad que Girard et Chantre interrogeaient en relisant De la guerre. L'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, en février 2022, tout en s'inscrivant dans la brèche ouverte par le 11-Septembre, laisse présager un conflit d'une ampleur inédite depuis 1945. Nous voici entrés dans une nouvelle ère de la violence où se profile, avec une part de hasard beaucoup plus grande que dans les années 1960 et 1970, la possibilité d'une "guerre absolue" , plus encore que d'une "guerre totale" . Ces entretiens riches et denses n'ont donc malheureusement pas pris une ride.

11/2022

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Economie agricole

L'Académie d'agriculture de France. Une vision de l'agriculture française de l'entre-deux-guerres

Entre 1919 et 1939, dans les murs de l'Académie d'agriculture de France (AAF), l'agriculture a été abordée sous ses aspects économique, sociologique, politique. Quelle vision en résulte-t-il ? Les agriculteurs membres de l'Académie sont des représentants de la grande exploitation à salariés, que soutiennent aussi la majorité des autres membres. L'exploitation familiale est cependant reconnue comme portant les vertus morales que requiert la "démocratie rurale". Le fait social considéré comme le plus marquant de la période est l'exode rural : il constitue une quasi-obsession, en accord avec une réalité productive que ne parvient pas encore à battre en brèche la mécanisation et encore moins une motorisation balbutiante. Jouant son rôle dans la défense de l'agriculture, l'Académie est une tribune où s'exprime la stigmatisation de la fiscalité. La revendication est systématique en faveur de mesures protectionnistes aux frontières. Certaines politiques publiques sont appréciées, comme c'est le cas pour le Crédit agricole mutuel mais, au contraire, d'autres sont fermement critiquées comme celle du Front Populaire et son ONIB (Office national interprofessionnel du blé). Des marchés domestiques, l'Académie a une vision critique, défendant les agriculteurs dans des filières où la commercialisation est dominée par les intermédiaires. Conservatisme, protectionnisme, humanisme vis-à-vis des groupes agricoles défavorisés, défense de l'exploitation à salariés plutôt que l'exploitation familiale, louanges à l'égard de la "démocratie rurale", tels sont les comportements qui conduisent à la vision de l'Académie d'agriculture de France dans l'entre-deux-guerres Un ouvrage important pour comprendre la France rurale de l'entre-deux-guerres et la façon dont certaines élites appréhendent la société de leur temps. Un livre d'histoire qui vient compléter notre connaissance.

02/2021

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Sociologie

Refus de soins ou de traitements en RDC. Un droit à être déraisonnable

"Nul ne peut être admis ou maintenu contre son gré dans un établissement ou une institution de santé" ou encore "Le malade peut quitter à tout moment un établissement ou une institution de santé" . Tel est, par cette circonlocution, l'objet de ce livre. Un thème aussi complexe que la santé elle-même, car il s'agit là de l'autonomie décisionnelle des patients vis-à-vis de soins de santé qu'ils peuvent bénéficier ; autonomie, du reste, influencée par plusieurs paramètres tant endogènes qu'exogènes. Ce refus de soins ou de traitement apparaît comme un rejeton du principe de l'autonomie de la personne humaine, qui bat en brèche, le soubassement même de la médecine reposant sur le principe de bienfaisance au point de mettre en embarras le personnel de santé quant au choix entre la déontologie, l'éthique médicale ou l'autonomie de la personne humaine. Du point de vue juridique, comment apprécier le refus des soins qui émane du patient, du professionnel de santé ou d'un tiers en RDC ? Est-ce une liberté dans la mesure où il implique une capacité d'autodétermination ou une autonomie individuelle ? Est-ce aussi un droit au refus des soins ? Quel serait le support normatif de ce droit ? Ce droit serait-il déraisonnable ? Est-il susceptible de limitation ? Est-ce que le refus de soins ou de traitement peut-il être compatible avec l'éthique africaine qui repose en partie sur ce postulat que pose MUYENGO MULOMBE : "En Afrique-Noire, la vie est un don. Quand elle s'annonce, on l'attend. Et lorsqu'elle arrive, on l'accueille. Quand elle s'incline, on la redresse. Et lorsqu'elle s'en va, on l'accompagne" ? Telles sont les quelques questions de droit et d'éthique qui transparaissent dans le filigrane des réflexions de cet ouvrage.

03/2023

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Ethnologie

Aux origines de la société humaine. Parenté et évolution

La théorie de l'alliance de Lévi-Strauss a placé l'échange matrimonial au coeur de l'organisation sociale. Mais l'auteur des Structures élémentaires de la parenté et la majorité des anthropologues après lui ont toujours considéré que les rapports de parenté étaient des créations purement culturelles : issus de croyances et d'institutions sociales extrêmement variables, ils témoigneraient de l'affranchissement total de la société humaine à l'égard des mécanismes de l'évolution de l'espèce. C'est cette conception que ce livre bat magistralement en brèche, tout en apportant un appui inattendu à l'idée centrale de Lévi-Strauss. A partir d'une analyse comparative détaillée des sociétés de primates, Bernard Chapais soutient que toutes les sociétés humaines, passées et présentes, constituent autant de versions culturelles d'une structure unitaire ancrée dans notre nature. Cette structure profonde s'avère combiner des comportements sociaux présents chez nos cousins les primates : la reconnaissance et le favoritisme des apparentés, l'évitement de l'inceste, la propension des mâles ou des femelles à quitter leur groupe de naissance pour se reproduire, etc. L'agencement inédit de ces traits a abouti chez les humains à des réseaux de parenté d'une étendue inégalée, propres à générer des systèmes d'alliances inconnus par leur complexité dans le monde animal. En retraçant les jalons de cette longue histoire phylogénétique, cet ouvrage reconstitue les origines de la société humaine et propose une réelle voie de dépassement du dualisme nature/culture. Bernard Chapais est primatologue et professeur d'anthropologie à l'Université de Montréal. La version originale de ce livre, publiée par Harvard University Press sous le titre Primeval Kinship, a valu à son auteur la médaille W. W. Howells de l'American Anthropological Association. Traduit de l'anglais (Canada) par Hervé Juste

10/2017