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Colette, Lucie Durbiano

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Monographies

Avant l'orage

Coédition Dilecta / Bourse de Commerce - Pinault Collection Langues : français / anglais L'exposition "Avant l'orage" ouvrira ses portes en février 2023 à la Bourse de Commerce - Pinault Collection à Paris De février à septembre, de l'hiver à l'automne, l'exposition "Avant l'orage" , présentée par la Collection Pinault dans tous les espaces de la Bourse de Commerce, traite de l'émergence de nouvelles saisons mutantes sur fond de changement climatique. Dans l'architecture de fer, de verre, de pierre et de béton de la Bourse de Commerce, qui pourrait tout aussi bien être celle d'une serre, de nouvelles formes de vie prennent corps, des saisons inédites apparaissent. Alors que les calendriers ancestraux étaient conditionnés par les mouvements cosmiques, notre course effrénée au progrès et à l'abondance a irrémédiablement transformé notre environnement. Son dérèglement nous oblige à nous adapter en retour. Jadis grenier à blé de Paris, le bâtiment de la Bourse de Commerce fut à partir de 1889 le témoin et l'acteur de l'accélération mondialisée des échanges prédateurs, issue de la colonisation et de l'exploitation intensive des ressources de la planète. Cet édifice peut ainsi incarner tout particulièrement cette nouvelle ronde désynchronisée du temps.

02/2023

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Religion

Sommes-nous sortis de la crise du modernisme ? Enquête sur le XXe siècle catholique et l'après-concile Vatican II

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, face à l'effervescence intellectuelle et sociale du monde européen, l'Eglise catholique vit repliée sur elle-même. Se sentant menacée par les remises en cause de la culture moderne, elle campe sur sa doctrine déclarée immuable. De l'intérieur cependant et en France notamment, des chrétiens prennent l'initiative de repenser le christianisme dans les domaines historique, biblique, philosophique, théologique et social. Leur objectif, c'est de faire entrer l'Eglise catholique dans la modernité afin d'actualiser l'Evangile en leur temps. L'historien Louis Duchesne, le bibliste Alfred Loisy, les philosophes et théologiens Maurice Blondel et Lucien Laberthonnière, le scientifique Edouard Le Roy, le militant social Marc Sangnier sont les grandes figures de ce mouvement. Rome prend peur. Les acteurs de cette renaissance prometteuse, que leurs adversaires nomment "les modernistes", sont condamnés, voire excommuniés. Le pape Pie X (1904-1914) met en place dans toute l'Eglise un système de contrôle pour couper court à la résurgence possible du péril "moderniste". Pendant cinquante ans (1914-1960), le catholicisme sera ainsi soumis à une chape de plomb sous les pontificats de Benoît XV, de Pie XI et surtout de Pie XII. La pensée officielle s'impose avec une redoutable fermeté. Les novateurs, notamment les membres des célèbres Ecoles dominicaine du Saulchoir et jésuite de Fourvière, sont les cibles de la nouvelle inquisition. Les théologiens Chenu, Féret, Congar, De Lubac, Fessard, Teilhard sont ainsi destitués et même exilés. La traversée est rude pour tous ceux qui s'essaient à revivifier le catholicisme. Arrive le concile Vatican II initié par Jean XXIII. En dépit d'ouvertures et d'innovations, la doctrine dogmatique et morale sous-jacente demeure en très grande partie traditionnelle. Les questions posées par "la crise moderniste" restent sans réponse. Peu d'années après la clôture du concile, une régression s'opère sous Paul VI et va s'accentuer sous Jean-Paul II et Benoît XVI. Face à cette situation verrouillée et qui le demeure sous le pape François, de pensée classique bien que soucieux d'ouverture aux personnes marginalisées, la nécessaire mutation du catholicisme reste-t-elle possible ? A quelles conditions, les questions des "modernistes" pourraient-elle être prises en considération ?

11/2016

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Critique littéraire

Henrik Ibsen

De Brand à Peer Gynt, d'Une maison de poupée à Hedda Gabier, en passant par Un ennemi du peuple et Les Revenants, Henrik Ibsen a profondément marqué l'histoire du théâtre. Et si son oeuvre est parmi les plus jouées et les plus traduites dans le monde, c'est probablement parce qu'elle jette sur l'âme humaine un regard aussi lucide qu'impitoyable, aussi universel qu'implacable, ce qui n'étonnera personne, venant d'un homme qui considère qu'écrire, " c'est prononcer sur soi le jugement dernier ". Hans Heiberg nous propose ici un portrait vivant et détaillé de cet écrivain demeuré caché derrière son oeuvre et, pour beaucoup de ses contemporains, impénétrable sous son " masque de sphynx ". Né en 1828 en Norvège, Henrik Ibsen voit le jour dans un pays qui vient de retrouver une indépendance relative en 1814 et qui n'a alors plus ni langue nationale ni vie culturelle propre. Issu d'une famille appartenant à la haute bourgeoisie, son père fait faillite alors qu'il n'a que sept ans. Dès lors, il va connaître une enfance et une jeunesse difficiles. Apprenti pharmacien, journaliste et poète de cérémonies, puis enseignant occasionnel, il finit par publier à compte d'auteur sa première pièce, Catilina. C'est à cette époque qu'Ole Bull, un des plus célèbres violonistes de l'époque, crée un théâtre national à Bergen et y engage Ibsen comme dramaturge. Il y reste six ans, apprend péniblement son futur métier et écrit huit pièces qui seront toutes des échecs. En 1857, il retourne dans la capitale pour diriger le Théâtre norvégien, mais la défaite est encore au rendez-vous. Lentement, il sombre dans l'alcoolisme et ne peut plus écrire. C'est son ami, Bjemstjeme Bjornson, futur prix Nobel, qui lui vient en aide en lui trouvant une bourse de voyage pour l'Italie. A Rome, une prodigieuse métamorphose s'opère en lui et, en trois ans, il écrit deux véritables chefs-d'oeuvre, Brand et Peer Gynt, et connaît enfin la célébrité. L'aventure, alors, ne fait que commencer...

10/2018

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Poésie

Lycophron et Zétès

Ce Lycophron et Zétès assemble une traduction de l'Alexandra de Lycophron par Pascal Quignard et un long texte du même Pascal Quignard qui se déploie comme une réflexion sur ladite traduction, en incluant de nombreux éléments autobiographiques, ainsi que des séquences attribuées à un poète fictif : Zétès. Loin d'être disparate, l'ouvrage trouve son unité et sa légitimité dans le récit en actes qu'il propose : pourquoi un jeune homme de vingt ans décide-t-il de s'attaquer à une traduction de cette ampleur ? Quel est alors son rapport au fait poétique et à la communauté des poètes (André du Bouchet et Paul Celan notamment) ? En quoi une telle expérience annonce-t-elle les oeuvres futures ? Répondant à ces interrogations, Pascal Quignard compose, par touches successives, un art poétique qui le révèle magnifiquement. "C'était il y a quarante ans, écrit-il. Je disposais devant moi, à côté de moi, autour de moi, tous les dictionnaires que j'avais hérités de mon arrière-grand-père et ceux, plus récents, de Bailly, Chantraine, Grandsaignes, Bloch-Wartburg, Ernout-Meillet. Ils s'entassaient, se superposaient, de tous formats, petits, énormes, grands ouverts, les uns sur les autres, sous l'ampoule nue. Je préparais la traduction en commençant par chercher l'étymologie de chaque mot. Je voyageais. J'allais dans l'autre monde. Je descendais dans les siècles perdus". Et cette "descente dans les siècles perdus" apparaît comme une exploration fascinante, terrible, lucide, qui témoigne de la permanence de l'horreur et de l'aveuglement dans ce qui forme le destin des hommes. "Cassandre dit l'horreur du lien social. Personne ne la croit. Le déprimé dit la vérité du réel. Personne ne le croit. Ceux qui survécurent, revenant des camps d'extermination de l'Allemagne, provoquèrent la même incrédulité - trois mille ans plus tard - que Cassandre dans le monde troyen détruit, avant d'être égorgée". On comprend pourquoi un poète comme Paul Celan suivit pas à pas, à la fin des années 60, la traduction de Lycophron qu'avait entrepris Pascal Quignard, et pourquoi il ne cessait de lui demander d'accélérer la mise au net de la version française de ce texte fondateur.

02/2010

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Littérature étrangère

Cette paisible poussière

Première oeuvre non romanesque de William Styron, Cette paisible poussière rassemble quarante et un textes, essais ou critiques, parus dans la presse entre 1953 et 1982. Sélectionnés par l'auteur pour la permanence de «leur intégrité et leur résistance à l'usure du temps», ces «écrits», en apparence disparates, reflètent avec cohérence les préoccupations majeures qui, de Un lit de ténèbres au dernier en date des romans, Le choix de Sophie, marquent chacune des étapes de l'oeuvre : la vie du Sud, la vie carcérale et la vie militaire, les trois thèmes fusionnant en une lancinante réflexion sur l'irréductibilité du Mal. Cette méditation sur l'Histoire, prétexte à une méditation sur l'Homme teintée de pessimisme, se double d'une méditation littéraire, sous la forme de brillants portraits des «grands ancêtres» - Thomas Wolfe, F Scott Fitzgerald, Faulkner - ou d'hommages à des proches, dont certains disparus - Malcolm Cowley, Robert Penn Warren, Peter Matthiessen, Philip Rahv, James Jones - : autant de clefs sur les influences, affinités et convergences qui placent l'auteur et son ouvre au carrefour de la littérature américaine d'aujourd'hui. Toujours présent en filigrane dans ses romans, Styron est ici omniprésent : la trame personnelle, partout apparente, donne à l'ensemble l'authenticité d'une tranche de vie ; les réminiscences et confidences qui émaillent les diverses rubriques culminent en une évocation nostalgique des années de jeunesse et de la genèse de l'ouvre : ardent et passionné, lucide et angoissé, foncièrement honnête envers soi-même et autrui, débordant d'amour pour la vie et pénétré du sens de la mort, William Styron affirme sa stature de moraliste et d'idéaliste, mû par ce qu'il considère comme son devoir d'homme et d'écrivain - comprendre le phénomène dominant de notre temps : le Mal protéiforme. Cette obsession fait de lui, au sens le plus noble, un auteur engagé dans la défense de causes indissociables de la vocation, souvent proclamée et parfois trahie, de l'Amérique : liberté, justice, humanité. Dans un genre ardu, parfois ingrat et austère, le style demeure vibrant de ferveur, la prose ample et soutenue, riche en images et métaphores où se retrouvent de multiples échos de la somptuosité et de la luxuriance des romans.

03/1985

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Histoire de France

Antonelle l'intègre et le mauvais gouvernement

La Révolution française fait toujours peur ; aussi les beaux esprits y cherchent-ils à sauver les meubles. Pierre-Antoine Antonelle, noble révolutionnaire, plaît ; il a de l'esprit, de l'élégance, des vues profondes et de l'audace. Il est une figure fort utile pour déprécier Babeuf, le bavard du peuple, le myope passionnel que la précipitation messianique a jeté dans l'échec. Le goût du secret et autres considérations littéraires sont sans doute bien utiles pour meubler les conversations ; en revanche, ce genre de propos dénués de toute rigueur est juste bon à attirer l'attention du lecteur occupé ailleurs. Antonelle, député à la Législative, chargé d'informer l'armée des événements du 10 août 92, fut arrêté par La Fayette comme otage de l'inviolabilité du monarque. Il fut encore emprisonné sur ordre du Comité de salut public pour l'écrit où il publiait son droit à motiver ses sentences au Tribunal révolutionnaire. Merlin de Thionville s'efforça de le faire inscrire sur la liste de proscription du 18 fructidor an 5 ; il fut astreint, comme anarchiste incorrigible, à demeurer en Charente-Inférieure. Il fut encore l'un des élus radiés du 22 floréal an 6. On va voir, en lisant ses écrits contre le mauvais gouvernement, ce qu'il nomme la conspiration des tyrans et en faveur de la démocratie vraie et non représentative, qu'Antonelle fut un analyste remarquable, un homme juste et lucide, un ami sincère et audacieux, méchant et ironique à l'encontre des petits-maîtres de son temps, et c'est bien à tort que nos beaux esprits se réclament de lui. Il ne s'agit pas de croire tel ou tel ; pas non plus d'avoir son opinion, sans avoir formé son jugement par des connaissances exactes. L'ennui infini, à défaut, s'empare des esprits et son contrepoison, le rire imbécile. La République des savants se charge de bien penser, et le pur lecteur, passif absolu, toujours occupé à survoler ce qui vient de paraître, incapable d'en rien retenir, se rit de ce qui le dépasse, avide de nouveauté sous le nom de progrès.

12/2018

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Beaux arts

La bonne et la mauvaise peinture. Chroniques d'art

" On ne parle bien que de ce que l'on aime. On parle encore mieux de ce que l'on déteste. " Ces mots d'André Fermigier au sujet de Baudelaire pourraient servir d'épigraphe à ses écrits sur la peinture. Son rare talent d'écrivain, sa passion et parfois son insolence inscrivent en effet Fermigier dans la lignée de Diderot et de Baudelaire. Les Salons n'existant plus tels qu'ils étaient aux XVIIIe et XIXe siècles, c'est à travers des comptes rendus d'expositions que, pendant plus de vingt-cinq ans, il nous entraîne à voir, aimer, juger et sourire. Et contrairement au temps des Salons, où les critiques ne rendaient compte que de l'art contemporain, il entend gaiement nous instruire et nous passionner pour l'art du passé. Une façon allègre de dire des choses graves est sa marque de fabrique, autant que sa méfiance devant le goût dominant, la mode, le snobisme, la complaisance, ou son dédain de paraître ringard. On retrouvera ici avec bonheur la liberté de ton et de pensée qui faisait aussi le prix de ses chroniques d'architecture et d'urbanisme des années 1960 au début des années 1980, rassemblées dans La Bataille de Paris, et qui, pas plus que les articles de ce volume, n'ont pris une ride. De chaque peintre, il retrace le parcours, et fait, avec une curiosité et une empathie pénétrantes, le portrait à la fois physique et moral. Qu'il s'agisse de Vermeer ou de Bonnard - "ces deux-là, je les sens véritablement fraternels" -, d'Ingres ou de Soulages, on les voit, on les entend presque, une sorte d'affection lucide le relie à eux. On pourra lire ce livre de diverses façons : en connaisseur complice, heureux de visiter ou de revoir en excellente compagnie quelques-unes des meilleures expositions faites à Paris, Londres ou Nuremberg, voire Vichy ou Vesoul, des années 1960 aux années 1980 ; en lecteur averti savourant surtout le talent et la verve de l'auteur; ou simplement en flâneur dont le regard se laisse guider par un homme d'une intelligence, d'une sensibilité et d'une liberté rares.

10/2002

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BD tout public

So british. L'art de Posy Simmonds

Célèbre au Royaume-Uni depuis les années 70 pour son travail de presse et sa longue collaboration avec le Guardian, quotidien de la classe moyenne progressiste britannique, Posy Simmonds n'a été révélée en France qu'à l'aube du XXIe siècle, avec la publication de son premier roman graphique, Gemma Bovery. Depuis, Tamara Drewe, Literary Life et Cassandra Darke ont paru ici, ainsi qu'une poignée d'albums jeunesse dont Fred, l'histoire d'un chat ordinaire le jour, rock star la nuit, ou le délicieux Chat du boulanger. Le public français ignore encore les deux tiers de l'oeuvre de cette artiste prolifique. Objet d'innombrables articles, de critiques et d'exégèses enthousiastes, le travail graphique de Posy n'avait encore jamais été rassemblé dans une monographie. C'est fait grâce à Paul Gravett, journaliste et critique anglais de bande dessinée, commissaire de nombreuses expositions - dont celle que le PULP Festival 2019 consacre en avril à Posy Simmonds, la première en France de cette importance. Proche de l'auteure, cet érudit du 9e Art réunit dans un ouvrage riche et concis un portrait intime et une étude en profondeur des méthodes de travail très spéciales de celle que la presse de son pays surnomme "la mère du roman graphique anglais" . On y découvre une Posy très drôle, d'une totale liberté de pensée, à la main sûre et à l'oeil acéré, redoutable caricaturiste de son temps, toujours lucide, jamais cruelle, fascinée par les rapports humains et les failles qui divisent sa société, riches contre pauvres, enfants contre parents, villes contre campagne, observatrice inlassable des grandeurs et vicissitudes de notre présent. Une artiste considérable qui s'inscrit dans la lignée des grands dessinateurs humoristes anglo-saxons tels William Hogarth, Osbert Lancaster, Ronald Searle ou Raymond Briggs. Cette promenade en 120 images dans la partie inexplorée de son oeuvre (incluant de très rares oeuvres de jeunesse) entraînera le flâneur français à la découverte de merveilles inconnues comme Les Trois Silencieuses de St Botolph, True Love ou Le Journal de Mrs Weber, qui font se tordre de rire ses contemporains depuis de longues décennies.

04/2019

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Histoire de France

Les grands discours parlementaires de la Ve République

Il peut sembler paradoxal de consacrer un ouvrage aux grands débats parlementaires de la Cinquième République, un régime précisément fondé pour en finir avec les excès du parlementarisme. Mais le paradoxe n'est qu'apparent, tant il est vrai que le général de Gaulle et Michel Debré n'ont jamais remis en question la nécessité d'un dialogue fécond et animé entre les pouvoirs. Si le parlementarisme a été rationalisé, il n'en est pas moins conservé sa capacité de produire discours, débats, incidents et polémiques. En dépit de la présidentialisation du régime, en dépit de la discipline de parti, de la médiatisation réductrice et de la technocratisation des enjeux, la scène parlementaire est restée l'un des lieux essentiels du politique. Outre les déclarations de politique générale, certains discours semblent incontournables, celui de Michel Debré défendant en décembre 1959 sa loi de financement de l'enseignement privé ; celui d'Edgar Faure, ministre de l'Éducation nationale, présentant en juillet 1968 sa réforme de l'enseignement supérieur ; celui de Robert Badinter, ministre de la Justice, sur l'abolition de la peine de mort en septembre 1981... Mais la prépondérance de l'exécutif ne doit pas faire oublier la part de l'initiative parlementaire ; ; comme l'illustrent les discours de Lucien Neuwirth en faveur de la contraception, en juillet 1967, ou de Christiane Taubira visant à faire reconnaître l'esclavage comme un crime contre l'humanité, en février 1999. C'est encore dans la critique, voire dans la polémique, que peut s'exprimer la créativité rhétorique des parlementaires. Parmi ces grands discours d'opposants, citons celui de Paul Reynaud contre la révision constitutionnelle d'octobre 1962, celui de Pierre Mendés France condamnant la politique économique et sociale du gaullisme en mai 1967, celui de François Mitterrand contre Jacques Chirac en octobre 1976, celui de Jacques Chirac contre le projet Savary en mai 1984, ou encore le réquisitoire de Philippe Séguin, contre le traité de Maastricht en mai 1992. Si la technicité et l'expertise ont tendance à prendre le pas sur l'escrime oratoire et sur le plaisir de la délibération ; les discours sélectionnés dans ce recueil recèlent une qualité littéraire intrinsèque.

11/2006

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Critique littéraire

Correspondance de la famille de Chazal 1767-1879

"A l'île Maurice, il y a deux types de gens : les Mauriciens et les Chazal". Tout est dit dans cette sentence qui, dit-on, a cours aussi à Paris. Les Chazal sont à part, toujours à contre-courant, toujours là où on les attend le moins. Peu de familles peuvent se prévaloir d'avoir enfanté des caractères aussi forts, des tempéraments de feu capables de toutes les audaces. La Correspondance rend compte de ces destins, à la fois ordinaires et exceptionnels, d'un milieu, la noblesse, d'une aspiration sans cesse en mouvement vers le progrès : les Chazal sont résolument des modernes même s'ils cultivent volontiers la tradition. La figure de Malcolm de Chazal, le mage de l'île Maurice, incarne bien cette propension familiale à vouloir déchirer des habits traditionnels trop étroits pour ceux qui les portent. Malcolm le flamboyant n'est finalement qu'un rameau parmi d'autres de cette luxuriante maison. Il cache par son aura bien d'autres excentriques : Pierre, le juge charitable de la cour des aides, François, le Rose-Croix alchimiste, Toussaint, le novateur, Charles, le royaliste, Edmond, le réformateur apostat, Evenor, l'aventurier de Madagascar, Lucien, le médecin au grand coeur. Comme il y a un esprit Mortemart, il existe un esprit Chazal que les initiés appellent "le moutouc-Chazal". Etre Chazal, c'est en effet accepter de ne pas être comme tout le monde, d'être parfois incompris, d'être en permanence en avance sur son temps. En un mot, être moderne. La correspondance, véritable roman épistolaire, permet en outre de comprendre par l'exemple une époque, une classe sociale, une aventure humaine - celle de la colonisation - l'histoire même de la France et de l'île Maurice. A travers les personnes dont on suit la trajectoire, à travers la somme des destins individuels, les naissances, les mariages, les héritages, les drames, elle met en lumière les grandes scansions d'une aventure collective : l'Ancien régime, la Révolution française, le développement et la valorisation des terres coloniales, les débuts de l'aventure industrielle sucrière.

04/2014

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Littérature étrangère

Le palmier de Palerme

" Le Palmier de Palerme ". Dans une longue lettre adressée à son fils, Gioacchino Martinez se confesse. C'est le dernier acte d'une lutte que l'écrivain sicilien a menée en vain toute sa vie, se soldant par sa défaite et l'abandon de la plume. La déflagration qui déchire soudainement l'air, l'attentat dans lequel un juge et son escorte trouvent la mort sous ses yeux consacreront définitivement son silence. Ainsi s'achève un récit douloureux et amer qui, au-delà de l'autobiographie, évoque l'Histoire, celle de la Sicile et de l'Italie, de l'après-guerre à nos jours : car les fautes et les remords qui rongent l'écrivain, les imprécations qu'il lance contre la société qui l'entoure concernent toute une génération, tout un pays. Comme dans un jeu de miroirs, les déplacements d'une ville et d'une époque à l'autre se multiplient et se répondent au gré des souvenirs de Chino : Paris, Milan et Palerme, la violence de la guerre et celle de la mafia, le sentiment de culpabilité pour un parricide présumé et l'incompréhension qui mine les rapports avec son propre fils, son amour pour Lucia, profond et inextinguible, annihilé par la folie, le palmier de son enfance misérablement abattu par la spéculation mafieuse, l'image du justicier au manteau noir dans un film de son enfance et la figure du juge assassiné. Ces cauchemars de l'Histoire, civile et privée, se transforment en poésie qui, dans le dialogue qu'elle entretient avec la grande littérature, rallume sur la page quelques lueurs d'espoir. Vincenzo Consolo, né en 1933 en Sicile, vit depuis trente ans à Milan. Mais toute son œuvre est imprégnée de souvenirs siciliens. " Le Sourire du marin inconnu " le consacra, il y a maintenant vingt ans, comme l'un des plus grands écrivains italiens de son époque. On lui doit également " La Blessure d'avril ", " Lunaria ", " Le Retable ", " Les Pierres de Pantalica ", " D'une maison l'autre la nuit durant " (avec lequel il obtint le prestigieux prix Strega) et " Ruine immortelle ". En 1994 l'Union latine lui a octroyé le Prix international de littératures romanes pour l'ensemble de son œuvre.

08/2000

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Actualité médiatique internati

J'aimerai danser encore. Ma vie avec la maladie de Charcot

Leah a 26 ans quand les médecins posent leur diagnostic : elle est atteinte de la maladie de Charcot, qui entraîne une paralysie progressive de tous les muscles. On ne lui donne que deux ans d'espérance de vie. Pourtant, Leah et son compagnon Hugo vont tout faire pour ne pas laisser la maladie prendre le pas sur leur bonheur... Mon combat face à la maladie de Charcot Janvier 2019. Leah Stavenhagen, 26 ans, s'apprête à rejoindre un prestigieux cabinet d'audit financier. Américaine, francophone et francophile, dynamique et sportive, elle a construit sa vie à Paris depuis 2016. Seule ombre au tableau : des crampes dans les pieds et dans les jambes qui perturbent son sommeil et sa pratique du yoga. Leah est obligée d'y prêter attention quand elles commencent à entraver sa marche. Perplexes, les médecins mettront plusieurs mois avant d'établir un diagnostic : SLA, Sclérose Latérale Amyotrophique, ou " maladie de Charcot ". Une maladie neurodégénérative qui provoque une paralysie progressive des muscles moteurs. Deux ans d'espérance de vie : Leah voit son existence bouleversée. Au printemps 2020, alors que le monde entier se confine, Leah perd toute mobilité. La chaise roulante entre dans sa vie. Au fil des mois, ses bras et ses mains sont atteints à leur tour. Dans cette épreuve, Leah reçoit le soutien de son boyfriend français, Hugo. Ensemble, ils décident de se battre contre la maladie, et poursuivent la vie des jeunes de leur âge : restaurants, fêtes, copains, voyages. Et mariage à Paris, en plein couvre-feu. Mais surtout, face à une situation qui pourrait paraître sans issue, ils ne perdent jamais espoir. Depuis dix-huit mois, Leah suit à New York un traitement expérimental dont elle fut la première au monde à bénéficier . Un combat contre une maladie qu'elle refuse de considérer comme incurable. Son voyage au bout de l'espoir sera long. Mais depuis plusieurs mois, la maladie s'est stabilisée. Un témoignage émouvant, lucide et parfois drôle sur une maladie qui touche rarement les jeunes femmes. Progrès de la science, nouveaux traitements, essais cliniques, rôle des laboratoires pharmaceutiques : des questions qui nous concernent tous à l'heure où l'épidémie de Covid a placé au coeur de nos préoccupations les questions de santé.

05/2022

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Non classé

Truc

Je voulais m'endormir et n'y arrivais pas. Alors j'ai noirci une page blanche par habitude comme un automate afin de mettre de l'eau dans la pompe pour l'amorcer. Mais les souvenirs semblaient lointains. Le monde dans sa torpeur s'évanouissait. Le sourcier s'était-il trompé ? La source ? Les étoiles ? Et puis subitement vous êtes arrivés comme par miracle, comme par enchantement. Je ne comptais plus sur vous. Ma maison était vide et silencieuse. L'accident ? Le réveil ? Vos visages étaient jeunes et illuminés, doux comme des soirs d'été. Vous êtes venus des quatre coins de la terre, un, deux, trois, quatre, cinq, six, j'étais un peu affolé et vous avez crié : "Nous sommes des amis qui volons à votre secours ! Nous avons quelque chose à dire... Nous voulons parler ! Oh ! Prêtez-nous votre stylo, s'il vous plaît ! " Je vous ai alors comptés. Vous étiez 365 ! Tous originaux. Tous avec des prénoms différents et avec vos preuves à l'appui. C'était une chance ! C'était bien ma chance ! écrire par votre voix, écrire avec le sang des autres ! "Ne vous bousculez pas, dis-je, vous parlerez chacun à votre tour. Je suis un démocrate ordonné ! " Ainsi, chers lecteurs, mes bienvenus protégés, vous avez écrit votre premier livre et je vous en remercie. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je percevrai quand même les droits d'auteur, car s'il fallait les diviser par 365... étant donné (chut ! ) que les éditeurs ne sont jamais très généreux, nous pourrions tous nous brosser ! D'ailleurs ne vaut-il pas mieux un heureux que 366 mécontents ? De toute manière, je vous paierai à boire au soir du 14 juillet... Oui, à tous et sans exception et même à Truc s'il veut bien venir. De nos rapports mutuels, toute vénalité est exclue. D'ailleurs votre gentillesse et votre complaisance ne peuvent pas s'acheter. Il y a des curiosités qu'on ne peut trouver dans des magasins. Votre coeur, votre âme vous me les avez prêtés. Ainsi vous êtes devenus les 365 adhérents de ma nouvelle école d'inutilité marginale et de sous-réalité comique voire cosmétique ou cosmique absolue... - Extrait de la préface de Lucien Grand-Jouan

04/2019

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Littérature française

Correspondance. Tome 1, 1787-1804

4 août 1787 , à Dinan, en Bretagne, une rencontre s'ébauche et se poursuivra jusqu'en 1809. Pierre-Joseph de Clorivière, descendant de corsaires malouins, poussé par une mystérieuse injonction, refuse la brillante carrière dans laquelle voulait l'engager sa famille, pour entrer dans la Compagnie de Jésus. Après la suppression de la Compagnie de France, il termine sa formation religieuse en Belgique, , puis revient en France où il est nommé supérieur du collège de Dinan. Marie-Adélaïde de Cicé est la dernière-née d'une famille aristocratique de Rennes. Demeurée seule à la mort de sa mère, passionnée de Dieu, elle se demande comment Le servir dans ses pauvres. Venant à Dinan "prendre les eaux" , c'est là qu'elle rencontre le P. de Clorivière. "... Versatile, impressionnable, en proie à l'activité naturelle qui l'inquiète" (G. D.), elle trouvera celui qui sera pour elle un guide lucide et ferme. Leur correspondance, "journal à deux voix" , ne reflète pas la lumineuse paix du cloître ; elle arrive accompagnée du fracas d'un monde qui s'écroule dans la violence et la mort. La spiritualité qui s'en dégage, loin d'être "désincarnée" , se fonde sur la recherche de la volonté de Dieu en toute circonstance. Cette attention à l'événement considéré dans la foi les conduira à fonder une double Société, Les Prêtres du Coeur de Jésus et Les Filles du Coeur de Marie, dont les membres, avec une souplesse surnaturelle, sauront vivre en tout et partout un authentique engagement religieux. Ce premier volume éclaire et prépare la voie à ceux qui vont suivre. Il s'achève sur la lettre du 8 janvier 1804. Pierre de Clorivière est enfin de retour à Paris. Au soir du 4 mai, il sera arrêté par la police de Fouché, depuis longtemps sur ses traces. Il est incarcéré dans la prison du Temple, puis transféré en 1808 dans la maison du Dr Dubuisson et enfin libéré le 11 avril 1809. De ces prisons et par des voies détournées, il adressera à Adélaïde de Cicé environ 550 lettres qui feront l'objet d'une prochaine publication.

04/1997

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Histoire internationale

Quand l'esprit de Genève s'embrase. Au-delà de la fusillade du 9 novembre 1932

Dans quelles circonstances l'armée tire-t-elle sur une foule désarmée, à l'issue d'une manifestation antifasciste, le 9 novembre 1932, à Genève, faisant treize morts et une centaine de blessés? Qui en donne l'ordre? S'agit-il d'une formidable bavure ou d'un coup de force prémédité, même si toutes ses conséquences n'ont pas été anticipées? Pourquoi, durant ces années de crise, aucun autre canton suisse, ni aucun autre pays démocratique européen, n'a connu une telle répression des classes populaires ? La Cité de Calvin, Rousseau et Dunant, siège de la SDN et de la Conférence du désarmement, n'aurait-elle pas dû en être justement exemptée? Une relecture approfondie d'un sujet controversé, à partir de nouvelles sources et d'une grille de questions inédite. Une enquête historique sur fond de luttes sociales, qui n'a rien à envier à un roman noir. D'un côté, une caste patricienne calviniste, endogame, enrichie par la finance et l'immobilier, soudain hébétée par le krach de la Banque de Genève et les menaces du fisc français. De l'autre, des classes populaires, recomposées par l'afflux de jeunes travailleurs du reste de la Suisse, précaires et stigmatisées, qui se reconnaissent dans un quotidien, Le Travail, et dans des hommes comme le dirigeant socialiste Léon Nicole et l'anarcho-syndicaliste Lucien Tronchet. Entre les deux, un monde rural trop étroit et une petite bourgeoisie trop divisée pour servir d'arbitre. En suivant à la trace le 1er lieutenant qui a commandé le feu, l'auteur nous fait découvrir les réseaux du "camp de l'ordre" à Genève et à Berne. Cet officier jouera aussi un rôle de premier plan dans la relève d'une droite autoritaire, corporatiste et fédéraliste, qui laissera une empreinte durable sur les élites genevoises. Par ailleurs, entre la fusillade de Plainpalais et le procès de Nicole et consorts, Hitler prend le pouvoir. C'est pourquoi, après le traumatisme de Genève, le mouvement ouvrier suisse va se rallier très vite à la Défense nationale et à la paix du travail, faisant ainsi de novembre 1932 une ligne de partage de l'histoire sociale et politique du pays.

12/2012

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Littérature française

Boufrança

Boufrança était réellement un chic type... Du fin fond d'un Maroc encore très profond, Boufrança fait voyager le lecteur dans une aventure inspirée de quelques personnages réels et événements vécus. Il promène un regard lucide et pragmatique sur son monde. Il tente par tous ses moyens de défier son destin et sa destinée. Sans jamais baisser les bras, il mène sa petite barque dans un océan incertain, où grâce aux rencontres qui vont jalonner sa navigation, et avec détermination et courage, il vogue vers un avenir meilleur que Dieu lui a réservé. Un voyage que l'auteur dépeint dans toute la réalité inhérente au monde qui n'a que peu voulu de Boufrança. Un monde fait d'hypocrisie, de ressentiment, de haine, de jalousie, de filouterie, d'exploitation, d'abaissement, de coups du sort, et de tout ce qui devait constituer l'excellente école d'où Boufrança puise tout son savoir et toute sa force. A chaque escale de son long périple, où Dieu est toujours présent pour lui rappeler qui il est, Boufrança reste fidèle à la mission qu'il s'est lui-même assignée. Et dans cet interminable duel, le héros pragmatique de ce voyage, ne manquera jamais de relire les lois et textes à sa manière, souvent à son avantage. Sans jamais travestir son regard, Boufrança n'oubliera pas d'où il vient. Son coeur n'oubliera jamais les oubliés de Dieu, comme lui. D'où vient son altruisme ? Une énigme que l'auteur invite le lecteur à décortiquer dans la personnalité de Boufrança, tout au long du voyage. Tarik Farés-Eddine, fils de militaire, vit au gré des mutations de son père jusqu'à l'obtention du certificat d'études primaires, à Rabat. Après un baccalauréat Sciences Expérimentales, il obtient un doctorat en Pharmacie, filière Industrie en 1987, à la Faculté de Pharmacie et de Médecine Dentaire de Monastir (Tunisie). Il a travaillé en tant que pharmacien d'officine, cadre dans un bureau d'études, enseignant de français et coordonnateur pédagogique. Actuellement, il est proviseur à Marrakech. Son premier livre Matricule est publié aux éditions Orion (2021).

07/2023

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Littérature française

Ce sera ma vie parfaite

La dernière journée d’une vie peut-elle en changer le sens ? En ce matin de printemps, Victor des Ulmières pressent sa mort, alors qu’autour de son domaine rôde Serge, son jeune protégé avec lequel il s’est battu au couteau la veille. Serge, menaçant, veut en découdre, une fois pour toutes. L’imminence de sa propre fin force Victor à une relecture lucide de sa vie, oscillant entre passé et présent. Une famille d’abord trop pesante pour lui avoir permis de vivre librement : sa mère tôt disparue ; son père qui l’a méprisé injustement après une supposée trahison pendant la guerre ; sa soeur, Aimée la bien nommée, véritable passion de sa vie, à côté de laquelle ont été bien insuffisantes les nombreuses femmes qu’il aura ensuite connues ; Vivien, le jeune frère haï dont après la mort il a osé piller le travail… Plusieurs lieux, ensuite : le Liban de la guerre, New York, qui vit la consécration de sa carrière de photographe, les plages de la Méditerranée, abris d’un inouï bonheur sensuel. Mais Victor est toujours revenu au château familial, proche de Sancerre qu’il peut admirer de ses fenêtres, bâtisse qui est à la fois son fardeau et sa chance. A proximité aussi du cimetière où est enterrée sa lignée depuis des générations, au fond d’un caveau qu’il pense rejoindre bientôt. Dans sa longue rumination intérieure, cet homme qui se croit impuissant, raté, cherche les êtres aimés, se remémore les signes et les gestes d’affection vraie. En cette dernière journée, Victor héberge une troupe de danseurs et de musiciens, dont il partage les activités : un concert, une baignade où il mêle avec jubilation son vieux corps aux leurs, éclatants de jeunesse. Cette proximité révèle en lui une vitalité toujours présente, un amour de la beauté que les tragédies de son existence n'ont pas entamé. Et c’est en cette compagnie que Victor décide d’un événement qui lui donnera la possibilité de traverser déceptions et fantasmes, de faire l'expérience d'une joie totale. De parachever ainsi sa vie "parfaite"…

08/2013

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Littérature française

Topologie de l'amour

La mathématique, en particulier l'élégante topologie, peut-elle influencer toute une vie, un amour ? Laurent Kropst retrouve de manière inattendue Thomas Arville, la légende des prépas de Louis-le-Grand, la légende de Normale Sup, le successeur tout désigné de Cédric Villani, le futur lauréat de la Médaille Fields, traînant sa peine comme prof de lycée dans une banlieue pourrie. Au lieu de suivre la voie brillante toute tracée que lui permet son génie des mathématiques, Arville, après être entré à l'Ecole Normale Supérieure part faire un séjour au Japon. Là il travaille peu, mais découvre la vie facile et tombe amoureux d'une jeune fille, Ayako, qui incarne la pureté qui le fascine tant et qu'il recherche partout, et avant tout dans le raisonnement mathématique. Survient Fukushima. On le presse de rentrer par le premier avion. Impossible de laisser Ayako qui l'a soigné un jour qu'il était malade et dont l'amour sans partage l'émeut. Après avoir étudié de façon rigoureusement scientifique la manière de se protéger du danger, il revient à Paris à la fin de son stage comme prévu, mais avec elle. Terminé le doctorat et la recherche, les universités américaines et la médaille Fields, il doit chercher au plus vite un poste qui lui permette de faire vivre son ménage. Il finit épuisé au lycée de Goussainville, dans un deux-pièces du xixe arrondissement, en butte au racisme ordinaire que subit sa femme incapable de parler français et harcelée par des maquereaux chinois. En désespoir de cause il épouse Ayako, ils cherchent à avoir un enfant, il essaie de publier dans des revues scientifiques, tout rate et leur amour se défait. Elle repart au Japon et lui revient à la vie normale. Un roman dérangeant et brillant. Une vision lucide et désabusée de ce qui fait la réussite si on a les talents et les diplômes mais qu'on néglige les réseaux et les relations sociales. C'est aussi ça la modernité. Emmanuel Arnaud est né en 1979, il a fréquenté les grandes écoles. Il vit à Paris, il est l'auteur de romans pour la jeunesse et aux Editions Métailié de Arthur et moi (2011), Le Théorème de Kropst (2012).

09/2014

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Histoire de France

Faire l'histoire de la résistance

Dès la Libération, "taire l'histoire de la Résistance " a été perçu comme une tache posant des problèmes spécifiques aux historiens. On ne peut comprendre les vicissitudes d'une historiographie à la fois riche et complexe sans prendre en compte les moyens mis en oeuvre pour faire face à ce défi, et notamment les travaux du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, qui pilota jusqu'en 1980 la plupart des travaux menés sur la Résistance. Pionnier par le recours aux enquêtes orales, unique par l'utilisation d'un réseau de correspondants régionaux, anciens résistants pour beaucoup, ce Comité est le signe le plus visible. d'un phénomène plus général : l'implication des résistants et de leurs associations dans l'historiographie de la Résistance. Celle-ci a donc été dès l'origine au coeur de questions aujourd'hui ressassées : la relation conflictuelle entre histoire savante et mémoire individuelle et collective, la possibilité même d'une histoire du temps présent, les risques d'une histoire officielle - sachant que le Comité n'en était pas moins animé et piloté par des historiens professionnels, et non des moindres puisque Lucien Febvre en fut le premier président. Organisé par la Fondation de la Résistance et l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon, ce colloque avait donc pour enjeu d'évaluer le degré de pertinence de l'affirmation courante selon laquelle on serait passé progressivement " de la mémoire à l'histoire ", de poser les jalons pour une étude dépassionnée des relations entre historiens et acteurs en histoire contemporaine et du lien entre évolution historiographique et demande sociale. Sans prétendre à l'exhaustivité, tant le champ couvert par le Comité fut vaste, les contributions rendent compte de sa genèse, de ses méthodes, de ses publications, des problèmes rencontrés pour accéder aux archives. Pour mettre en perspective son apport, d'autres acteurs de cette historiographie ont été évoqués aux niveaux régional et national mais aussi international avec les travaux des historiens anglo-saxons et le regard des historiens allemands. Des comparaisons avec la Belgique et l'Espagne ont enfin permis de mieux mesurer les problèmes communs à l'étude des résistances en Europe.

05/2010

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Littérature étrangère

La grandeur inconnue

Ce volume se compose de trois parties qui correspondent à chacune des trois activités, littéraire, philosophique et épistolaire, de l'écrivain. Dans la première partie ont été rassemblées des ouvres littéraires : le premier roman de Broch, La Grandeur inconnue, publié en 1933 et seulement réimprimé en 1961. Le personnage central est un jeune savant qui en arrive, comme Broch lui-même, à la suite d'un drame et de l'expérience de l'amour, à douter de l'efficacité de l'instrument logico-mathématique pour saisir la totalité du réel et à reconnaître, à côté, la valeur de l'intuition poétique et mystique comme moyen de connaissance. A la suite de ce roman figurent le début d'un roman inachevé, Filsmann, et deux nouvelles : Le Miroir de la mer et Le Retour de Virgile au pays natal. Dans la deuxième partie, les essais qui ont été rassemblés donnent une idée de l'évolution de la pensée de Broch, depuis son essai de jeunesse : Note pour une esthétique systématique, encore tout plein de l'influence de Schopenhauer et d'une philosophie de la vitalité inspirée par Nietzsche, jusqu'à ses essais de maturité : La vie sans idée platonicienne et Esprit et Esprit du temps où l'on trouve le thème central de la pensée de Broch : la désintégration du système des valeurs, consécutive à l'obscurcissement progressif d'une vision théologique du monde. La troisième partie de ce volume rassemble les lettres de Broch à Willa Muir, traductrice anglaise des Somnambules, qui recueillit l'écrivain chez elle, en Ecosse, quand l'Autriche fut annexée au Reich national-socialiste. Les lettres, qui vont de 1931 à 1940 et ne figurent pas dans le volume de lettres déjà publié, contribuent à préciser la conception que se fait Broch du roman nouveau, dans une période où toutes les valeurs et surtout celle de la littérature sont en question. Elles sont aussi un précieux document des réactions d'un esprit lucide et prophétique devant la montée et le déferlement du national-socialisme. Tous les écrits rassemblés dans ce volume ont donc le mérite de faire connaître des ouvres inédites ou peu connues d'un écrivain et d'un penseur dont l'importance littéraire et philosophique ne cesse de grandir.

03/1968

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 1 : L'enfer des Dardanelles

Marseille, février 1915 : Sur la Canebière, Paul Raynal essaie de se frayer un chemin jusqu'à son campement. Le petit gars de Septfonds en Quercy ignore tout de son avenir. Il imagine au pis un embarquement pour le .Maghreb. Comment pourrait-il deviner -- avec son drôle de casque colonial fabriqué par son chapelier de père - qu'il est en route pour l'enfer des Dardanelles, embringué dans la sanglante expédition navale décidée par Churchill contre les Turcs ? Quand il monte à bord du Biên Hoa, il ignore également que son sort est désormais lié à celui de trois compagnons de souffrance : Edmond Vigouroux, natif de Limoux, intégré dans les zouaves ; André Broennec, de la presqu'île de Morgat, radio du cuirassé Bouvet ; le sergent-chef Émile Duguet, niçois et artilleur. Tous quatre ont des visages d'enfants : quatre gamins de la France rurale, quatre fils de la république, quatre garçons attachés au pays natal. Ils n'ont rien de guerrier mais ils vont à la guerre. Ils s'apprêtent à découvrir, d'un coup, la beauté des déserts et la fureur des combats, le rêve oriental et la soif sous des ciels de feu, l'amour, la malaria, le naufrage en mer, la peur. C'est un corps expéditionnaire à bout de forces qui rejoint la Royal Navy à Lemnos puis à Alexandrie. Au Caire, tenus à l'écart de la stratégie conçue par sir fan Hamilton, les officiers français tentent en vain d'obtenir des informations et se laissent envoûter par les délices de la vie nocturne. Le dancing du Sheperd's Hotel voit défiler le ban et l'arrière-ban : Rockfeller qui a l'œil sur la manne pétrolière, les marchands d'armes de tout poil, les négociants de coton venus vendre leur récolte aux Allemands pour fabriquer la poudre à canon, la sublime cantatrice Lucia Signorelli espionne à ses heures, Richard Barlett arrogant reporter pour le Sunday Times, ou Lawrence d'Arabie. Les dés ont roulé, pour Paul Raynal et ses copains, et la guerre d'Orient aura bien lieu : une barbarie moderne où ces enfants qu'on dit soldats n'ont plus qu'à tomber sous la bataille, sans savoir pourquoi ni sous quel drapeau.

02/2004

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Esotérisme

La matrice de l'âme: Le siège des antennes psychiques. Tome X. L'Ego, l'Étincelle divine revêtue du Voile de l'Esprit Solaire du Christ.- Il était une fois, à l'origine des religions.

De tous temps, l'humanité s'est contemplée, comme le suggère Alexis Carrel, à travers des verres colorés par des doctrines, des croyances et des illusions. Ce sont ces notions fausses ou inexactes qu'il importe de supprimer. L'homme conscient est l'homme de ce XXIème siècle, le dernier avatar de l'espèce, ainsi que l'atteste Jacques Henri Prévost, dans son livre, Le Pèlerin d'Eternité. Mais les fonctions primitives que l'homme intègre n'ont pas disparu dans les abîmes du temps. Elles sont seulement masquées par des artéfacts qui dotent les facultés de cognition et de conscience. Les gisements de pensées, les modes de fonctionnement antécédents sont enfouis dans le corps et dans le mental, d'autant plus profondément qu'ils sont plus antiques. Ils sont d'autant plus éloignés du champ d'investigation de la conscience qu'ils sont plus archaïques. L'homme apprend, et apprendra surtout plus tard, à s'élever au-dessus de toutes les douces tyrannies des plaisirs mondains, des souffrances morales, des affres psychiques et de certaines lois religieuses et à devenir une loi par lui-même, en devenant d'abord sage par la connaissance des sottises de ses semblables, de leur ignorance d'eux-mêmes, ensuite un humble agent de la Divinité qui exprimera dans tous ses actes sa Volonté et son Amour : "Ô Dieu. Je l'accomplirai avec joie. Oui, Ta loi est en mon coeur". N'est-ce pas que pour Socrate, "les vrais philosophes s'exercent à mourir" ? Le repos en soi, la veille lucide et tranquille permettent à celui qui s'y adonne de percer le mystère de la mort. Cela à dire la Vie du Mystère des Mystères. Nos Rayons d'Or et d'Argent sortent du Foyer qu'est le Coeur du Chrétien, quand il a dominé sa personnalité, quand il a offert au Christ sa vie, son âme, ses forces et que pour servir il a tout "délaissé" par son Identité et pour elle. Ces Rayons viennent de Dieu emportant avec eux l'injure ou la haine pour laisser en échange, Humilité et Amour. En quoi la pensée de l'Amour nous interroge-t-elle sur les limites de la pensée ?

12/2014

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 45, Mars 2006 : L'Europe du rire

L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. Kenzaburô Ôé. La pensée scientifique n'est ni tragique ni comique. D'où son arrogance à faire croire qu'elle peut faire basculer toute limite, même celle de la mort. A l'opposé, jamais on ne pourrait concevoir l'aventure romanesque sans la morale tragi-comique. Takis Théodoropoulos. Gustave Flaubert et Ion Luca Caragiale, qu'une génération sépare, ont eu, face à la révolution, une attitude plutôt ironique qu'enthousiaste. Montés, malgré eux, dans la locomotive du progrès qui roulait sur les rails du XIXe siècle, ils ne se sont pas laissés enivrer par la vitesse. Au contraire, ils ont alerté les esprits quant à la direction adoptée. Adrian Mihalache. J'arrive à distinguer dans l'abstrait l'humour de l'ironie, du comique, de l'esprit, et du burlesque. Mais au bout du sixième jour Dieu créa le portable et se reposa. Fernando Arrabal. Plus encore qu'une cause ou qu'une stratégie, l'humour est un sens - une réalité diffuse, aptitude et intuition, connaissance et existence mêlées, façon tout à la fois de comprendre le monde et de l'exprimer. Dominique Noguez. Juan Carlos Onetti, lui, superbement indifférent aux diktats théoriques, n'a jamais proclamé son obsession de " modernité ". [¿] Il nous parle au plus près, à hauteur de ce que nous sommes, bien malgré nous, devenus : des êtres post-Hiroshima, post-Auschwitz et post-lendemains qui chantent. Jean-Pierre Cescosse. Pour les grands marchands de la planète qui contrôlent nos existences, le clivage n'existe pas : la racaille et la non-racaille se retrouveront toujours dans les grandes surfaces à pousser des caddies. Christian Cogné. L'homme dépourvu d'humour, et nous en connaissons tous quelques-uns, surtout ceux d'entre nous qui travaillent pour l'université, représente la mort. Keith Botsford.

03/2006

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Littérature étrangère

La rivière des femmes. Nouvelles hui

Les six nouvelles de ce recueil, trois écrites par Li Jinxiang, les trois autres par Shi Shuqing, racontent les vies des Hui, le vécu sans gloire des gens de peu, paysans fidèles à leur terre ou migrants égarés à la ville ; le " guerre et paix " du quotidien : gagner son riz, vivre l'amour, vivre la mort. Ce sont autant d'histoires de gens modestes, des histoires simples, douloureuses ou amères, parfois douces, que la trépidation de la grande Chine du capital et des progrès économiques du XXIe siècle ne viennent pas bousculer. Ici l'on vit simplement dans de petits villages le long de la grande rivière Qingshui. Ici l'on vit des jours difficiles, des drames, on rêve de vivre mieux en allant s'embaucher à la grande ville. Ces nouvelles évitent de prendre en compte les événements politiques nationaux, se gardent d'aborder les problèmes sociaux et se caractérisent par l'évocation de la vie quotidienne, portant un regard plein de tendresse fraternelle sur ces gens de loin, loin de nous mais aussi des succès tapageurs de Pékin ou Shanghai. Li Jinxiang, dans une postface d'août 2009 à un recueil de ses nouvelles, résume parfaitement : " Les deux rives de la Qingshui sont majoritairement habitées par les Hui, une nationalité aussi isolée qu'est la rivière. Leur vie est âpre, bien plus âpre que l'eau de la rivière. De la terre jaune, sèche et maussade, ne sortent que peu de récoltes, et l'air aussi est sec, si bien que même en creusant un grand trou profond, on ne puise pas beaucoup d'eau. Les hommes comptent sur la rivière, mais elle est âpre, on ne peut pas la boire, on ne peut pas non plus en arroser les terres. Et pourtant, dans cette région reconnue comme inhospitalière, ces gens, les Hui, ont continué de vivre, se sont multipliés et, dans les plus extrêmes difficultés sachant retenir ce qu'il y avait de mieux, ils ont laissé s'épanouir les éclats les plus resplendissants de la vie. Tout cela, mélancolique, tendre ou lucide est devenu matériaux pour ma création. "

03/2012

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Ethnologie

Je suis née sous une bonne étoile... Ma vie de femme tsigane en Slovaquie

"Je ne peux plus courir autant qu'avant, mais j'ai du moins plus de temps pour réfléchir, pour faire le bilan de ma vie, pour comprendre ce qui était juste et ce qui ne l'était pas. Je pense de toute façon que je suis née sous une bonne étoile - Ul'il'om tel bachtal'i cerchen. Si je pouvais renaître, je voudrais naître à nouveau romani, je voudrais vivre comme j'ai vécu et faire ce que j'ai fait. J'espère qu'avant de mourir, j'aurai encore le temps d'aider les Roms, d'aider les gens. J'aimerais écrire une bonne parole sur la valeur du cœur romani. Et je suis convaincue que je le verrai recevoir une bonne parole du monde." La vie d'Ilona Lackovà traverse le siècle, depuis son enfance en Slovaquie orientale, dans un village tsigane, jusqu'à ses périples dans le pays pour proposer la colorisation de photos, en passant par son activité d'auteur de théâtre, son diplôme à l'Université de Prague, son activité de fonctionnaire, sa fréquentation des plus hautes autorités. Récit fascinant de la vie d'une femme luttant pour une meilleure entente entre des mondes qui ne se comprennent pas. La vie d'Ilona Lackovà a toujours été régie par le romipen - la tradition, la culture et la langue romani - qui lui a permis, quelles que soient les circonstances, de rester forte et indépendante. Le monde est ici vu par un regard tsigane, lucide et critique. L'ironie décapante permet au lecteur de ressentir la vie sociale et culturelle des Roms, les joies et les peines, les fêtes et les drames, les difficultés de logement, de travail, de scolarisation, la Seconde Guerre mondiale et les pratiques politiques dans un contexte de rejet et de racisme. Ce récit recueilli dans la langue tsigane est le résultat de dix années de travail d'Ilona Lackovà avec Milena Hübschmannovà. Il traverse des questions d'histoire, d'ethnologie, de sociologie, de politique, de pédagogie et bien d'autres encore, mais il est avant tout une magnifique œuvre littéraire, qui permet à tous de plonger dans l'univers tsigane.

05/2000

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Actualité et médias

Tu le raconteras plus tard

La vie politique racontée par Jean-Louis Debré, avec sa liberté de ton et son franc-parler habituels, est un spectacle qui n'a jamais rien de conventionnel. Notations insolites, coups d'oeil incisifs, vérités saisies sur le vif : on retrouve dans cette chronique des années Chirac toute l'acuité de regard et de jugement qui marquait son témoignage précédent, Ce que je ne pouvais pas dire. Ministre de l´Intérieur de 1995 à 1997, Jean-Louis Debré a ensuite été président du groupe RPR jusqu'en 2002, puis de l'Assemblée nationale pendant les cinq années suivantes. D'une fidélité sans faille à Jacques Chirac, qui l'a toujours autorisé à une franchise sans détour envers lui, Jean-Louis Debré n'a obéi dans ses engagements publics qu'à une seule exigence : la défense des valeurs républicaines et le respect des institutions. Dans l'exercice de ses fonctions, il a vu de près s'affronter les caractères, se révéler les personnalités de ceux qui, d'Alain Juppé à Nicolas Sarkozy ou Dominique de Villepin, aspiraient aux plus hautes fonctions. A travers ces savoureuses scènes de la vie parlementaire, dominées par la tumultueuse personnalité de Philippe Séguin, comme dans son récit de la dernière période de la présidence chiraquienne, marquée par l'affrontement entre prétendants à la succession, Jean-Louis Debré brosse un tableau sans complaisance de sa propre famille politique, de ses carences et de ses dérives, amplement vérifiées par l'actualité la plus récente. " Tu le raconteras plus tard ", lui avait conseillé Jacques Chirac à la lecture d'une partie de cet ouvrage en lui demandant de différer sa publication pour des raisons politiques. Jean-Louis Debré a attendu plus de dix ans. Il offre ici à la fois un témoignage de première main sur une période passionnante de notre vie politique et un portrait intime et très personnel de l'ancien président, puisé dans l'histoire d'une longue relation de confiance et d'affection. Fourmillant d'anecdotes et de choses vues, son livre est celui d'un confident des bons et des mauvais jours, d'un ami aussi lucide qu'indéfectible.

10/2017

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Essais médicaux

Pour en finir avec Pasteur. Un siècle de mystification scientifique, 5e édition revue et augmentée

Chercheurs, médecins, thérapeutes, éducateurs, enseignants, parents, responsables de la santé des générations présentes et futures. La vaccinologie, fer de lance de la médecine préventive, connaît actuellement une crise décisive. Avec elle, c'est toute la médecine moderne, issue des dogmes pasteuriens, qui se trouve confrontée à ses paradoxes et dès lors remise en question. Au départ du présent ouvrage, une question maintes fois posée, maintes fois éludée, et dont il nous faut à présent oser toutes les implications : Pasteur s'est-il trompé? Si ce n'est pas le cas, comment expliquer l'effondrement généralisé de l'immunité, les allergies, les pathologies auto-immunes, le sida, les nouveaux virus, les nouvelles épidémies ... ? Aurions-nous fait fausse route ? A l'âge de 46 ans, Louis Pasteur est victime d'une attaque cérébrale qui le rend hémiplégique pour le restant de ses jours. Il a 55 ans lorsqu'il commence ses recherches sur les "microbes", qu'il jugera seuls responsables des maladies humaines et animales. S'il s'avère que la vaccination systématique et obligatoire n'a pu et ne pourra jamais atteindre son objectif officiel de santé pour tous, alors peut-être devons-nous revoir humblement notre copie et porter sur la vaccination un nouveau regard. Que signifie vacciner, sur le plan biologique mais aussi sur les plans politique, économique et social ? Quel est le prix à payer pour l'illusion d'une protection ? Quelle est au juste la fonction des microbes dans l'écologie planétaire ? Sont-ils nécessaires à l'évolution de la vie sur terre ? La véritable immunité consiste-t-elle seulement à se défendre ? Plus fondamentalement, avons-nous la moindre idée de ce qu'est la santé? Quel peut-être le sens de la maladie dans une biographie humaine ? Quel est le sens d'une vraie guérison ? Autant de questions auxquelles nous devons répondre d'urgence ! S'appuyant notamment sur l'histoire, l'épistémologie, la philosophie des sciences, la génétique et l'immunologie, sur les travaux méconnus d'Antoine Béchamp, Rudolf Steiner, Louis-Claude Vincent, Georg Groddeck, Jean Elmiger, Michel Odent, Ryke Geerd Hamer... le présent essai dresse un bilan lucide de cent ans de biologie pasteurienne avant de proposer quelques pistes pour construire ensemble un avenir vivable.

03/2022

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Littérature française

Les heures claires

Jouer le jeu. En arrangeur d'instants. Comme le pianiste de jazz adopterait un thème. Celui des émotions. Elles sont au coeur de nos vies. Les envisager comme un matériau littéraire, les pétrir, y mettre les mains. Le désir d'habiter un texte, comme une installation d'art contemporain s'emparerait d'un lieu. Un parcours sur divers tableaux à développement instantané. Des polaroïds, des mots et une bande son. Le souhait du partage. Pour un écrivain, parler de soi comporte toujours une part de risque. La fiction, cet art du mentir vrai, offre un paravent à travers lequel ne filtrent que d'éventuelles bribes, des reflets épars. Alexandre Millon a choisi de nous livrer des textes brefs écrits à la manière des chroniqueurs. Partant d'un fait, d'un souvenir, il nous parle avant toute chose de ses racines, de son enfance, de ses voyages, de ce qui le fait vivre, de sa passion des mots, de son attrait pour les belles choses, les bonnes choses. La musique, la peinture, la photographie occupent une place de choix qui participent d'une forme d'accord au monde conviant tous les sens pour une dégustation entre amis. Amours, amitiés, connivences d'un instant, les rencontres sont guidées par la recherche d'un art de vivre fondé sur la douceur et l'authenticité. S'en dégage une vision du monde tout à la fois enthousiaste et lucide où cohabitent le ravissement, la magie et l'indignation. L'écriture est à l'avenant, joueuse et pétillante, mue par le souci du mot juste et la recherche de sens. Volontiers poétique, elle s'écoule en liberté, rendant le propos musical, invitant à une lecture pausée. Et c'est précisément ce qui fait le plein charme de ce volume auquel on revient volontiers comme on réécoute une musique pour mieux en apprécier la fluidité, le mouvement. A telle enseigne que ce qui aurait pu tourner au selfie devient, tout à l'inverse, une caisse de résonance qui nous renvoie à nous-mêmes, à notre propre et singulière humanité. Thierry Detienne

10/2022

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Espace

Entretiens avec un astronaute. 100 questions sur la Terre, l'espace et notre avenir

Jean-François Clervoy, astronaute de l'Esa, grand communiquant féru de sciences et de technologies, nous livre ici un témoignage lucide et passionnant sur ses missions, la Terre, l'espace et l'avenir de l'humanité. Notre époque est caractérisée par des questions fondamentales dont l'urgence est parfois prégnante comme l'avenir du climat et de la planète, l'épuisement des ressources, la surconsommation, l'impact croissant du numérique sur nos vies, le risque d'un recul de la science... D'autres questions fondamentales, parfois intriquées aux précédentes, sont aussi très médiatisées depuis les progrès récents de l'astrophysique et l'exploration du cosmos : l'avenir de l'homme dans le système solaire, le déplacement de l'humanité vers les étoiles, la possible unicité de la Terre et l'existence de la vie ailleurs dans l'Univers. Après une première partie consacrée à la conquête spatiale, au métier quotidien d'astronaute, et au témoignage de son vécu dans l'espace, Jean-François Clervoy, qui a effectué trois missions en orbite terrestre, nous livre ses réflexions sur ces débats contemporains à la lumière de son expérience privilégiée. Comment protéger la planète ? Comment évoluer vers l'âge de la responsabilité ? Y a-t-il des raisons de rester optimiste ? Et si l'espace pouvait nous aider à résoudre certaines problématiques terrestres ? L'avenir de l'humanité pourrait-elle se jouer dans l'espace ? Sommaire : Première partie : L'expérience spatiale Devenir astronaute - La conquête spatiale - La vie quotidienne à bord d'un vaisseau - depuis l'espace : L'Overview effect et la vision du Cosmos - Revenir sur Terre : Comment vit-on après être allé dans l'espace ? Seconde partie : Réflexion d'un astronaute sur des questions contemporaines La place de la science, d'internet et des réseaux sociaux - L'évolution du climat et l'avenir de la planète - L'évolution et l'avenir de l'humanité - L'avenir est-il dans l'espace ? - Le tourisme spatial - Voyager vers les étoiles : un mythe ou une réalité du futur ? - Sommes-nous seuls dans l'Univers ? - Le sens de l'Homme dans l'Univers

10/2022

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Anthologies

Autrices 2 - Ces grandes effacées qui ont fait la littératur. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature

Couverture entière : https : //www. dropbox. com/scl/fi/h4l3m23j2lco1chjqg1ch/TICRIZENIS_AUTRICES2_COUVPOURBAT. pdf ? rlkey=y2j0vai95ifi7wy14n4d1pt70&dl=0 Texte de 4e de couverture : Dans un contexte ou` les femmes qui ont pris la plume aux sie`cles derniers sont de plus en plus vivement critique ? es et efface ? es des encyclope ? dies litte ? raires, les autrices du xviiie sie`cle publient davantage de manie`re anonyme, ou de fac ? on posthume gra^ce a` l'intervention de proches. Mais, tout comme l'histoire des droits des femmes, celle des autrices est faite d'avance ? es et de reculs ; a` chaque de ? cennie, des voix s'e ? le`vent pour re ? clamer le droit de participer a` la Re ? publique des lettres Au XIXe sie`cle, les autrices font face a` de nouveaux obstacles : le Code civil les oblige a` demander l'autorisation de leur mari pour presque tout, y compris publier. Elles ont pourtant, envers et contre tout, toujours participe ? a` la litte ? rature et nous ont laisse ? des oeuvres brillantes en he ? ritage. Le premier tome de cette anthologie retrac ? ait le parcours de femmes qui ont e ? crit du Moyen A^ge a` la Renaissance. Dans ce deuxie`me tome, celles-ci traversent une pe ? riode moins favorable et particulie`rement mouvemente ? e. Empe^che ? es, spolie ? es, moque ? es, puis efface ? es, elles prennent pourtant part aux re ? flexions des Lumie`res et participent activement aux re ? volutions de 1789 et de 1848, comme a` la Commune en 1871, ainsi que l'attestent leurs discours, articles et te ? moignages. En publiant notamment des romans, des autobiographies, des poe`mes, des pie`ces de the ? a^tre, des essais ou encore des livres pour la jeunesse, elles prouvent de manie`re e ? clatante leur contribution a` l'histoire litte ? raire franc ? aise. Avec des textes de Louise d'E ? pinay, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Marie-Jeanne Riccoboni, Olympe de Gouges, Manon Roland, Fe ? licite ? de Genlis, Germaine de Stae ? l, Marceline Desbordes-Valmore, George Sand, Louise Colet, Flora Tristan, Sophie de Se ? gur, Andre ? Le ? o, Olympe Audouard, Louise Michel, Judith Gautier, Rene ? e Vivien...

09/2023