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Cinéastes, réalisateurs

Jean-Pierre & Luc Dardenne / Seraing

Ce livre s'inscrit dans une continuité. Un précédent volume, Antonioni/Ferrare, interrogeait une ville et un mode d'écriture. Il s'agissait d'écrire sur le cinéma d'Antonioni et sur la ville de Ferrare qui, c'était une hypothèse, a construit son regard, et d'expérimenter par ailleurs un mode d'écriture à la lisière de la fiction. Réfléchir à l'urbain et tenter de trouver une écriture "juste" pour parler des films reste le moteur de ce nouveau projet. La ville de Seraing sert d'écrin à presque tous les films réalisés par les frères Dardenne. L'hypothèse, tette fois, est qu'en travaillant sur la durée et en inscrivant leurs films dans un environnement social précis, en accordant une place déterminante au travail et à ses variantes dans le temps, Jean-Pierre et Lut Dardenne ont contribué à définir un paysage. La construction de l'ouvrage repose sur trois séjours successifs à Seraing en compagnie de Guy Jungblut, à nouveau sollicité pour les photos qui encadrent l'écrit. Ces photos n'ont pas le statut de simples illustrations. Les séquences photographiques constituent un regard autonome sur la ville, ses particularités et ses failles. A plusieurs reprises, elles ont relancé le travail d'écriture qui parfois s'épuisait entre descriptions vaines et réflexions sociologisantes déconnectées du terrain. Le texte avance à partir de thèmes associés à la ville, son inscription dans l'histoire industrielle de la région, sa structuration, son fleuve, les bois qui l'enserrent, les ruines qui la trouent : des thèmes mis en regard des manières de filmer des frères Dardenne, tels les déplacements incessants des personnages, leurs gestes, leur relation au monde du travail et à la parole. D'autres pistes encore sont explorées, celle de frontière, de seuil, de passage, de lieu. Le fil narratif s'autorise des retours, des redites, des précisions d'un chapitre à l'autre. Il ne s'agit pas de démontrer mais de parcourir un chemin fragile, cabossé, incertain ; une réflexion forte de ses convictions mais sans cesse assaillie par le doute. Un troisième volume devrait poursuivre le parcours : un voyage en Allemagne sur les traces de Wim Wenders, de Berlin à Wuppertal. Il s'agira alors de se risquer à passer du côté de la fiction.

03/2021

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Fantasy

Le feu du Royaume

René-Samir mesure près de deux mètres mais il est beaucoup moins grand dans sa tête. Sa seule passion, c'est 'Isa (Jésus en arabe). Après une jeunesse défavorisée et une surprenante conversion, il rêve de devenir prêtre. "Curé racaille dans le neuf trois, c'est choc ! " s'enflamme-t-il. Mais pas si simple. Car malgré une foi aussi fervente que naïve, parfois dangereusement exaltée, René-Samir - qui tient tant à son premier prénom à cause de son récent baptême - est sans cesse recalé pour l'accession aux Ordres Sacrés. Rebuté par les études théologiques, soupçonné de "penchants désordonnés" , déstabilisé par un prêtre psy à la singulière thérapie... tactile, le garçon dépérit dans son séminaire francilien. Pour survivre, il décide alors d'appliquer son plan B : faire raconter sa vie par un écrivain privé, un sexagénaire marginal qui fut prêtre autrefois. Une lumineuse amitié les lie peu à peu tandis qu'ils partagent des goûts communs pour la musique, le cinéma, la gastronomie... et une passion intacte pour leur mystérieux et toujours fascinant "hôte intérieur" que le jeune dépressif appelle avec ferveur 'Isa mon Amour. L'amitié semble pouvoir accomplir des miracles. Mais la menace du terrible Vendredi Noir se précise...

Sans crier gare, quelque part entre La Mecque et le Vatican, ce LIVRE-OVNI intitulé Le feu du Royaume paraît aux Editions du Net le 23 mars 2023 – 1er jour du Ramadan – pour s’achever devant le parvis de N.-D. de Paris, l’avant-veille de Pâques… C’est intrigant, non ? Antinomique ! Et de quel bord est donc ce jeune auteur inconnu ? En tout cas, voilà un cri d’amour fou qui bouleverse, révolte, parfois fait rire aux larmes. Dans une tchatche sublimée par la Foi — une écriture neuve, haletante, pour tout dire incandescente que tout lecteur sensible et non-conformiste n’oubliera pas de sitôt !


R.-S. Helcim NILBEL est un primo-romancier trentenaire. Originaire de Kabylie, il vivote en France depuis une quinzaine d’années, entre petits boulots et rage d’écrire. Depuis qu’il a obtenu sa carte de séjour grâce à un vieil ami qui s’autoproclame « auteur-loser », il s’est fixé deux objectifs : décrocher un emploi d’agent de sécurité en CDI et progresser dans sa maîtrise du français écrit, cette belle langue qu’il a choisi d’honorer et de servir.    

03/2023

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Cinéma

L'acrobate. Avec 1 DVD

"L'Acrobate marque dans la saga "Léon" un changement et un retournement considérables [...] : accession à la piste, à la danse, à la séduction. Si le réalisateur ne signe pas une fin volontaire de la saga, il ferme la boucle ouverte avec Pourvu qu'on ait l'ivresse en 1957. Le tango prend ici possession du corps de l'acteur, libère celui-ci et lui confère une extraordinaire grâce dans des scènes phénoménales. Léon n'est plus dans te confinement. Pollet le place en présence de lieux multiples, la communication entre l'intérieur et l'extérieur est fluide [...]. Ce "recentrement" est explicite notamment dans l'établissement de bains-douches où il travaille. D'abord homme à tout faire, encore une fois subalterne ; dans un plan significatif, il est placé sur un minuscule tabouret sur le bord droit de l'image. A sa gauche, deux autres employés, virils et moqueurs, attendent la clientèle sur un banc stable et te font chuter de sa précaire assise. Plus tard, alors qu'il vit son ascension par la danse, il devient gérant des bains et les deux zigotos ont été remerciés : changement de statut et nouvelle place dans l'espace, Léon quitte la périphérie et les espaces de relégation. Si elle n'est pas rectiligne et s'avère ambiguë, L'Acrobate marque une rupture dans la trajectoire de la saga. Celui-ci accède à des espaces qui lui ont été refusés jusque-là". Arnaud Hée (dans L'Autre et lui-même, Critikat). Le DVD. L'Acrobate : de Jean-Daniel Pollet (1976, 97 minutes) avec Claude Melki, Laurence Bru, Guy Marchand, Micheline Dan, Jeane Manson. Denise Glaser. Petit, timide et maladroit, Léon est employé dans un établissement de bains-douches. Il n'a aucun succès avec tes femmes. Son seul amour est Fumée, une prostituée dont il voudrait devenir runique client. Pour la séduire, il décide de prendre exemple sur son ami Ramon le Gominé, grand séducteur et danseur de tango. Il s'inscrit à un cours de tango et se révèle bientôt très doué. Progressivement, il perd ses complexes et prend de l'assurance jusqu'à oser passer des concours de danse. Fumée devient sa partenaire attitrée et ils remportent ensemble de nombreux prix... Version restaurée par Cosmodigital et L.E. Diapason pour la Traverse avec le soutien du Centre national du cinéma et de l'image animée.

07/2019

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Histoire de France

Les traces coloniales dans le paysage français. Monuments et mémoires

La France continue de redécouvrir son ancien Empire. Pendant longtemps sujet de nostalgie pour certains, d'embarras pour d'autres, mais ignoré par beaucoup, ces dernières années le thème du passé colonial est devenu un sujet d'actualité. A la fin des années 1990, le 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage et la déclaration parlementaire définissant l'esclavage et le commerce d'esclaves comme des crimes contre l'humanité, ont rappelé l'histoire de l'esclavage dans l'Empire français, une histoire longue de plusieurs siècles. De nouvelles révélations sur la pratique de la torture durant la guerre d'Algérie — dont l'affaire Aussaresses en 2000 — ont focalisé les débats sur l'histoire trouble de la colonisation et la décolonisation du Maghreb. La loi controversée du 23 février 2005 incitant les professeurs à enseigner le rôle positif de la France en Afrique du Nord provoqua des débats intenses. Ils portèrent sur les faits et les fautes des colonisateurs, mais également sur la mémoire du colonialisme, comment l'enseigner et finalement sur le rôle du pouvoir législatif dans la transmission du savoir sur la période coloniale. Les conflits de la France contemporaine, de l'affaire du foulard aux troubles dans les banlieues, étaient liés, au moins aux yeux de certains commentateurs, aux suites de la colonisation. Les programmes de télévision et le cinéma, notamment avec le film Indigènes, ont présenté au grand public des aspects de l'histoire coloniale qui avaient été abandonnés dans les recoins de la mémoire collective. Des partis politiques et des groupes de pression, de l'extrême-droite à des organisations comme les Indigènes de la République, ont instrumentalisé l'histoire coloniale pour promouvoir leurs propres batailles. Les universitaires ont débattu du sujet de l'amnésie et de l'anamnèse coloniales et se sont interrogés sur la question d'une " fracture coloniale " dans la société française. Des personnages publics ont appelé à reconnaître publiquement les erreurs du passé ou, en opposition, ont refusé une "repentance" qu'ils considéraient comme injustifiée. Ce que Benjamin Stora définit comme une "accélération de la mémoire" a conduit à la croissance des manifestations liées au passé colonial et des débats. En effet, l'étude de "la mémoire coloniale", de l'héritage colonialiste et de l'historiographie coloniale est maintenant devenue un sujet de recherche.

03/2011

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Histoire internationale

Nabi Ibrahima Youla, grande figure africaine de Guinée. Entretiens

Né à Kabak le 20 novembre 1918, Nabi Ibrahima Youla est le troisième enfant d'une famille polygame de 20 membres. Très tôt, il effectue sa scolarité coranique dans son village natal, sous la direction vigilante de son propre père. Ensuite, un incident "bénéfique" le fait conduire à Conakry pour y suivre un enseignement laïque, en français. En 1934, il réussit, après moult difficultés dues à son jeune âge, son concours d'entrée à l'école William-Pomy, au Sénégal. Tout s'arrange par la suite avec la levée de cet obstacle. En 1937, il sort de cette école réputée pour se consacrer à l'enseignement, à l'instar de nombre de ses promotionnaires. Nabi Ibrahima Youla serait de la lignée de ces garçons que l'on qualifierait aujourd'hui de "surdoués". C'est ainsi que, parallèlement à sa brillante scolarité, il pratique avec un égal succès le sport, notamment le fixuball, le théâtre, la musique, le cinéma et bien d'autres activités culturelles. l'école William-Ponty avait alors la réputation de former des cadres polyvalents. Enseignant, il officie d'abord à Conakry, pendant les deux premières années, avant d'être affecté à Boké, où il rencontre des personnalités très enrichissantes. Rappelé à Conakry de nouveau, il se livre pleinement à son sport de prédilection : le football. Grâce à son charisme et à son sens développé de l'humain, il parvient à fàire fusionner deux équipes rivales au sein d'une nouvelle équipe, dénommée Racing Club de Guinée, dont il sera le capitaine victorieux pendant des années. Mais Nabi Ibrahima Youla était, rappelons-le, un cadre polyvalent. Pionnier, puis président des coopératives hananières de Guinée, il occupa de hauts postes à responsabilité auprès d'éminentes personnalités, comme Modibo Keita, alors Secrétaire d'Etat français. Mais le point culminant des hauts faits de Nabi Ihrahima Youla, au service de son pays, se situe dans son action de diplomate avant la lettre : ce fut la mission d'envoyé spécial de Sékou Touré auprès du général Charles de Gaulle. Il accomplit à cette occasion une mission exceptionnelle, en rétablissant, de fait, les relations franco-guinéennes, alors très tendues. II n'en fallait pas plus pour lui consacrer cet ouvrage qui évoque, à juste titre, sa jeunesse, sa vie professionnelle remplie, sa carrière diplomatique exceptionnelle et sa retraite silencieuse. Nul doute que sa riche biographie intéresse la postérité.

03/2012

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Histoire de l'art

L'exposition universelle de Paris 1900. l'Auvergne-Rhône-Alpes montrées au monde

Du 15 avril au 12 novembre 1900, Paris accueille sa cinquième Exposition Universelle. Durant sept mois, 51 millions de visiteurs vont déambuler au travers des 112 hectares qu'occupe l'exposition le long de la Seine et sur les esplanades qui, enjambant la Seine, vont des Invalides à la place de la Concorde et du Champ-de-Mars au Trocadéro. Indépendants ou regroupés au sein d'un même bâtiment, répartis par pays ou par régions, par techniques ou par produits, les oeuvres et objets exposés investissent des centaines d'espaces. Ainsi, la présence de l'Auvergne comme celle de Rhône-Alpes peuvent-elles se repérer dans les immenses architectures que sont le Palais des Industries françaises ou la Galerie des Machines – dans laquelle les Frères Lumière présentent leur film sur un écran de 21 par 16 mètres – pour l'industrie, ou le Grand Palais des Champs-Elysées pour les beaux-arts, sans oublier le restaurant La Belle Meunière qui offrait à ses consommateurs les meilleurs produits d'Auvergne. Glorifiant l'industrie triomphante, l'Exposition Universelle met en parallèle produits et procédés de fabrication modernes. L'exposition du musée municipal Paul-Dini présentera un certain nombre de créations et de créateurs dont certains sont représentés dans la collection du musée – Armand Auguste Balouzet, Jules Flandrin, François-Marie Firmin-Girard – auxquels s'ajouteront d'autres artistes présents sur les cimaises du Grand Palais : Joseph Bail, Lucien Bégule, Charles Cottet, Charles Maurin, Jules-Alexis Muenier, François Rivoire... L'établissement du corpus des oeuvres se base sur le dépouillement des catalogues des expositions centennales et décennales de peintures, de sculptures et d'objets d'art, qui se tinrent au Grand Palais. L'Exposition Universelle de Paris 1900 : l'Auvergne-Rhône-Alpes montrée au monde rendra compte de l'implication des industriels et des artistes locaux présents à cette manifestation. Les productions industrielles – coutellerie, horlogerie, textile, armes, etc. – tout comme celles relevant des beaux-arts – peinture, sculpture, gravure, etc., sans oublier la photographie et le cinéma qui avaient été relégués avec les techniques – ayant alors assuré le succès de la représentation régionale. Une centaine d'oeuvres de techniques, de formes et de dimensions variées, en deux et en trois dimensions seront réunies pour illustrer le propos. La proposition actuelle, qui évolue en fonction des oeuvres encore à obtenir, est celle d'un parcours en sept sections de taille sensiblement équivalente.

10/2022

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Littérature française

Le jardin des absents

Il y a le soleil, la mer, les maisons aux ocres juteuses, les musiques et les danses. Ce pourrait être un village de vacances. Il s'en faudrait de très peu... Et c'est là, au bout du monde, que Joden se réveille un matin. Que lui est-il arrivé ? Est-il fou ? malade ? et qui hurle à voix basse au fond du jardin ? Sans rivage et sans mémoire, Joden se débat dans l'angle mort de sa vie. Alors, survient Agna qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Elle est désormais son seul lien avec le passé, mais, changée et meurtrie par les épreuves, acceptera-t-elle de se sauver avec lui ? Autour d'eux, des hommes et des femmes jouent à s'aimer et s'inventent un passé glorieux sous le regard impassible des gardiens. La parade sociale, dérisoire et nostalgique, ne sert qu'à masquer la vacance des esprits et des coeurs. Pour quelle faute, tous ces hommes, doivent-ils subir un éternel été de paresse et d'oubli ? Ainsi qu'une enquête policière, le récit progresse avec une logique implacable de découverte en découverte au rythme de Joden, de ses expériences et de ses tentatives d'évasion. Ce climat à la fois tragique et sensuel provoque un étrange malaise. Sont-elles vraiment si rares ou si lointaines, ces prisons, parfois délicieuses, du plaisir, de l'irresponsabilité ou de l'oubli collectif ? Et, certains matins, ne nous réveillons-nous pas comme exilés de nous-mêmes ? On reconnaît ici l'ampleur et la variété des thèmes qui donnaient déjà aux Gens de Misar leur puissance, leur richesse d'évocation. Nicole Avril, mieux que quiconque, sait rendre vivant le mystère, présent le rêve, intense et émouvant le plus subtil des mythes. Elle nous entraîne, avec ce Jardin des Absents, dans un univers romanesque d'une insolite grandeur. D'abord professeur, Nicole Avril abandonne la pédagogie pour la comédie. Quelques tentatives au théâtre et à la télévision avant de réussir enfin, en 1972, à concilier ses aspirations littéraires et son désir de création par la publication de son premier roman Les Gens de Misar qui obtiendra le prix des Quatre Jurys, la consécration du Livre de Poche et prochainement celle du cinéma. En 1973, elle tourne en Inde un film pour la télévision : Auroville. En 1975, elle écrit Les Remparts d'Adrien, bientôt suivi par Le Jardin des Absents.

08/1977

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Littérature anglo-saxonne

Journal d'une femme noire. Edition

"Journal d'une femme noire" de Kathleen Collins réunit 4 nouvelles emblématiques de l'autrice, des lettres, des mini fiction et des extraits de journaux. A travers ses fictions construites sur la relation à l'autre et à l'amour (filial ou pas), Kathleen Collins donne à entendre, avec élégance et sincérité, la vie d'une femme noire américaine dans une société récemment affranchie de ses lois racistes. L'émancipation, la liberté d'être, la conscience de soi en tant qu'individu, la relation à l'autre et à la création traversent ses écrits. Mais se dessinent, en filigrane, les réactions les plus infimes provoquées par une peau noire ou blanche et le poids de l'Histoire sur l'amour entre personnes à la couleur de peau différente. Ces textes ont été écrits, il y a 40 ans, et pourtant ils sont d'une actualité redoutable. On entend James Baldwin dans cette appréhension du racisme mais aussi Peter Farelly avec son film "Greenbook : sur les routes du sud". Le racisme ne s'exprime pas qu'à l'extrême droite, il existe aussi - et peut-être surtout- dés lors qu'un individu est confronté à la différence : chaque groupe de personnes avec des couleurs de peau différentes nourrit les mêmes appréhensions. Cette réalité humaine continue de traverser nos sociétés et alimente bien des discours politiques. Kathleen Collins aborde ce sujet, éminemment politique et intime, avec un style qui se réinvente sans cesse pour le traiter de la manière la plus sensible et la plus vivante qui soit : multiplication des points de vue, second degré, sincérité, technique d'écriture issue du cinéma et des arts des années 60... La poésie et la cinématographie des nouvelles trouvent un écho profond dans les extraits de journaux, les pensées et les lettres. Ce mélange de fiction et non fiction permet d'introduire l'oeuvre de cette autrice majeure au public francophone. Une oeuvre qui raisonne profondément avec les revendications identitaires qui traversent notre société. Nous avons une chance énorme de pouvoir lire Kathleen Collins et peut-être encore plus aujourd'hui où l'on réhabilite le travail des femme dans l'Histoire. En 2021 les Editions du Portrait publierons les nouvelles non publiés en 2020 Kathleen Collins est mise en avant par le Women Prize for fiction 2020.

06/2020

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Histoire des mentalités

Le monde de la prostitution. De la violence à l'illusion. Coffret en 2 volumes : Tomes 1 et 2

S'il existe de nombreux livres traitant de la prostitution, chacun s'attachant généralement à un aspect du problème, aucun ne présente une synthèse aussi large et aussi documentée, qui vise à comprendre un monde complexe souvent abordé de façon superficielle sinon convenue. De le démystifier afin de permettre à un large public de mesurer l'histoire et l'actualité de la prostitution à une époque où le trafic sexuel s'intensifie, plus inhumain que jamais et où de nouvelles formes de prostitution apparaissent. Ce livre s'articule en cinq parties, plus une introduction, un épilogue, une importante bibliographie, un index, l'ensemble constituant une Encyclopédie de la prostitution composée de deux tomes. Le tome 1 comporte trois parties : ? Histoire de la prostitution. Un panorama qui s'étend de Solon l'Athénien à aujourd'hui. ? Les mots de la prostitution. Un dictionnaire de plus de 3000 mots désignant la prostituée hier et aujourd'hui, mais aussi le proxénète, le client et les lieux de prostitution. ? L'exploitation sexuelle : entre proxénètes et clients. Une approche sociologique, sexuelle, économique et humaine de la prostituée (et du prostitué) abordée dans son quotidien de femme marginalisée. Le tome 2 comporte deux parties : ? La prostitution comme imaginaire et création. Une histoire mal connue des relations qui, depuis l'Antiquité, existent entre création et prostitution. Le chapitre sur la littérature traite d'une période allant d'Aristophane à Villon, de Mathurin Régnier à l'abbé Prévost, de Balzac à Maupassant, de Céline à Bataille, mais aussi de L'Arétin à Cervantès, de Shakespeare à Tolstoï, de Brecht à Steinbeck, de Moravia à Conolly... Le chapitre sur l'art embrasse un vaste panorama, des Fresques de Pompéi à Cranach, de Vermeer à Hogarth, de Manet à Toulouse-Lautrec, de Van Gogh à Picasso, de Grosz à Foujita... Le chapitre sur le cinéma aborde l'histoire du 7ème art de Pabst à Fellini, de Bunuel à Mizogouchi, de Renoir à Godard, de Carné à Mocky, de Scorsese à Clint Eastwood... ? Les troubles appétits de la chair : du corps fantasmé au corps profané. Une interrogation sur la fascination que la prostituée exerce sur les hommes, moins sans doute au plan du désir sexuel et de la violence qu'à celui du fantasme et de la névrose.

04/2023

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Littérature anglo-saxonne

Charles Dickens. De Grandes Espérances

Découvrir aujourd'hui le chef-d'oeuvre de Charles Dickens, dans cette nouvelle traduction, constitue un choc. Personne ne nous avait prévenus que De Grandes Espérances, ce classique des classiques, est aussi le plus bluffant des romans ! A-t-on encore besoin du cinéma et des séries télévisées, quand on a un tel livre entre les mains ? Page après page (et on les tourne très vite), De Grandes Espérances démontre qu'en matière de suspense, de rythme, de puissance de suggestion, les mots n'ont aucun besoin des images : ils les contiennent déjà - et avec une force incomparable - dès lors que la traduction restitue au texte tout son éclat et sa vivacité d'origine. La lecture achevée, on ne sait ce qu'il faut admirer le plus dans ces Grandes Espérances. L'intrigue digne des plus grands romans d'aventures ? Les scènes d'anthologie, qui font passer le lecteur par toutes les émotions ? Les dialogues, où l'art du traducteur Jean-Jacques Greif fait merveille ? Les personnages inoubliables : Pip, le bagnard en fuite, l'inquiétante Miss Havisham, Joe le forgeron, la belle Estella au coeur de glace... ? Et dans quelle catégorie ranger ce livre, qui semble contenir tous les romans possibles ? Récit d'apprentissage, histoire d'amour grand format, roman social, feuilleton à rebondissements : De Grandes Espérances est tout cela à la fois. RESUME La vie n'est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ? Reçu chez l'étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu'elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s'être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l'instrument de cette vengeance... De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman... Or un jour, il est informé qu'un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d'argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale. Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu'il s'apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l'attend.

08/2022

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Chanson française

Cali. "Je dois encore vivre"

Vingt ans après la sortie de L'Amour parfait, et à l'occasion de la parution de son nouvel album, David Desvérité revient sur le parcours de Cali, examinant ce qui a fait de lui cet artiste qui a su toucher toute une génération. Sa première biographie La sortie de son album L'Amour parfait en août 2003 assoit d'emblée Cali dans l'univers de la chanson française. Les confessions d'un homme sensible terrassé par la déception amoureuse sont en phase avec l'époque. Il est alors assimilé par la critique aux écorchés vifs dévoilant sans pudeur leurs faiblesses et leurs désillusions, à la manière de Miossec ou Dominique A. " C'est quand le bonheur ? " inonde les radios et se transforme en un hymne générationnel repris en choeur lors de concerts survoltés, tandis qu'" Elle m'a dit " illustre le parfait mélange entre un texte d'une grande tristesse et un refrain joyeux facile à mémoriser. L'album s'écoule à plus de 500 000 exemplaires ! Le chanteur de trente-cinq ans, qui a signé chez EMI, est nommé aux Victoires de la musique 2004 dans la catégorie Révélations. Meurtri par la disparition de sa mère alors qu'il n'a que six ans, Bruno Caliciuri n'aura en réalité jamais cessé de courir après l'amour et l'affection dont ce décès l'a privé. A l'adolescence, Cali comprend que la musique constitue la pierre angulaire de son existence. Suit une période durant laquelle il monte différents groupes, joue dans les bals, fait des concerts dans de petites salles parfois peu remplies, balisant avec constance son chemin vers le succès. La ferveur du public apaisera tant bien que mal la blessure consécutive au deuil maternel. Après avoir enregistré huit albums originaux, Cali est devenu un artiste majeur. Auteur de trois romans et d'un recueil de poèmes, acteur pour le théâtre et le cinéma, Bruno Caliciuri s'est aussi affirmé en dehors de la chanson. Parallèlement, ses nombreux engagements - hérités d'une famille à la conscience politique aiguë -, ses prises de position critiquées, parfois raillées, ont dévoilé une personnalité sincère et entière. Cali a un tempérament exacerbé, hypersensible, démonstratif. S'il confesse volontiers exercer ce métier parce qu'il est toujours en quête d'amour, son public le lui rend bien. Vingt ans après la sortie de L'Amour parfait, l'évidence de cette alchimie ne fait plus de doute.

01/2024

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Littérature française

Ça fera des souvenirs

Le passage à l'âge adulte des enfants des années 1980, génération qui aspire à l'insouciance d'une époque sans Internet, entre vintage et moderne. " Vous allez lire ce livre et vous aurez des images. Vous allez imaginer des lieux, des gens. Vous allez assister à des scènes, à des événements. Peut-être même allez-vous faire appel à votre mémoire pour visualiser des paysages mentionnés que vous connaissez déjà. Un personnage vous fera sûrement penser à une connaissance. Ces représentations iront s'installer à côté de ce que vous aurez vécu, de ce que vous aurez rêvé, imaginé, elles s'installeront avec vos souvenirs. Alors, ce n'est pas seulement l'histoire de ce livre que vous découvrez. C'est votre propre histoire. Vous nagez dans le temps, vous replongez en vous-même pour vous rappeler ce qui a eu lieu, ce qui n'a pas eu lieu, ce qui aurait pu avoir lieu. Ce dont vous avez rêvé ou que vous n'auriez même pas imaginé. " 1997, cimetière du Père-Lachaise. Darius, 17 ans, se trouve aux obsèques d'Alain, un proche ami de son père. Plus tout à fait adolescent mais pas encore adulte, Darius est incapable de répondre lorsqu'on lui demande ce qu'il compte " faire de sa vie ". 2004. Cette fois, c'est Charline, l'épouse de Gilbert, autre ami de son père, qui rejoint le Père-Lachaise. Darius a grandi. Le monde et la vie des adultes se font plus lisibles. De quoi est faite la vie ? Des désirs inassouvis, de projets avortés, de vies manquées ? 2020. Aux obsèques de Gilbert, Darius a 40 ans. Il ne dit plus " Quand je serai grand ". A son âge, il faut se situer. Il est père et porte désormais l'uniforme de l'adulte. Pourtant, tout semble devoir convoquer l'enfant qu'il a été. L'adolescence, l'âge adulte - et l'après. Trois temps rythment ce roman composé de souvenirs et d'instantanés, comme autant de photographies d'une époque sans téléphone portable ni réseaux sociaux. Ponctué de références à la pop culture, le roman met en avant la puissance évocatrice des souvenirs et l'importance de cette mémoire collective partagée pour la dernière génération qui aura grandi entre télévision, livres, cassettes audio, cartes postales et le cinéma de Spielberg.

05/2023

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Littérature française

La Souterraine

Cinéma, littérature et poésie ... Sophie Marceau est publiée chez Seghers ! Des histoires, des fragments de vie, des fables, des contes, entrecoupés de poèmes... les textes qui composent ce livre se répondent plus qu'ils se succèdent : d'un décor à l'autre, les trajectoires distinctes forment un tableau riche de sens, les différentes silhouettes se superposent et les thèmes se retrouvent pour cerner un sujet central : le poids du destin féminin, exprimé par un corps, un sexe, une éducation, le regard qu'on pose sur vous, un héritage, un rôle... Tour à tour on croisera des petites filles (l'une, en marge de sa famille démunie et déstructurée, se réfugie dans son imaginaire, la liberté qu'elle s'y octroie l'emmène loin du monde des adultes ; une autre, qui n'a pas été aimée, le dira en laissant se déformer son corps ; à une troisième, on interdit de se réjouir d'avoir reçu la beauté en héritage...) ; des femmes jeunes (l'une est désirée, mais désire si peu l'être qu'elle en perd conscience ; une autre grandit subitement de 20 cm, qu'est-ce que cela changera à sa vie ? ; une troisième, à force de calcul, renonce au monde...), d'autres plus mûres (comment celle-ci empêchera-t-elle un ami de se laisser fatalement aspirer par une naïade ? comment celle-là s'inflige bêtement la douleur physique pour être fidèle à sa lignée ; comment telle autre fera face au deuil...) et, parmi elles, des mères, des amantes, des amoureuses (souvent confrontées à l'impénétrabilité de l'autre : comment percer la carapace de ces hommes qui se refusent, prisonniers de leurs démons), des actrices (l'une, en quête d'elle-même est confrontée à ses doubles : la femme qu'elle interprète, la femme qui l' inspire, la femme qu'elle fait rêver ; une autre doit apprivoiser la brutalité de son métier en même temps que son propre corps...). Pourquoi ce titre, La Souterraine ? (c'est celui d'une des quinze histoires). Parce que toujours ici, il s'agit de dévoiler ce qui ne se voit pas, le mystère, la part cachée... l'endroit où se réfugie la vérité de chacun. Défi relevé grâce à la sensibilité et l'acuité du regard posé sur les personnages. L'intention est soulignée par une écriture pleine de caractère, le trait est vif et souvent s'accompagne d'humour.

05/2023

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Roman d'amour, roman sentiment

Landon & Shay Tome 1 . Edition collector

Landon & Shay est un conte, une histoire de découverte de soi et de pardon qui résonnera chez tous ceux qui ont vécu des chagrins d'amour, à tous ceux qui ont déjà trouvé l'amour et à tous ceux qui vivent dans les entre-deux... Landon Harrison a été le premier homme à briser le coeur de Shay Gable et, depuis, Shay s'est promis de ne plus jamais laisser un homme la blesser. De nombreuses années plus tard, Shay est forcée de voir le visage de Landon partout où elle va, littéralement partout. Landon est maintenant un acteur célèbre d'Hollywood, et Shay ne peut pas descendre la rue sans voir son visage sur des panneaux publicitaires ou des affiches de films. Lorsque Landon vient à Chicago pour tourner son prochain film et célébrer le mariage d'un ami commun, lui et Shay se retrouvent. Il est clair que, malgré les paroles haineuses échangées, il y a toujours un lien fort entre les deux. Après des années dans le monde du cinéma, Landon ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait ressenti quelque chose de réel. Sa vie est entourée d'hommes et de femmes qui accèdent à tous ses désirs et Shay est la première depuis très longtemps à lui dire "non" . Il est déterminé à faire en sorte que Shay le laisse revenir dans son coeur. Shay, quant à elle, compte bien rester une femme indépendante. Elle sait ce qu'est un chagrin d'amour et elle ne veut plus jamais revivre ça. Mais Landon sait tellement bien s'y prendre avec elle ! Avec son sourire, ses petites attentions, son parfum addictif. A contrecoeur, Shay accepte une courte romance estivale. Trois mois, et trois mois seulement, elle se donnera à lui. Puis, quand le film de Landon s'achèvera, ils retourneront chacun à leur vie. Pendant tout l'été, Shay fait de son mieux pour garder sa relation avec Landon strictement physique, sans sentiments. Mais les choses prennent une tournure dramatique et Landon est là pour l'aider à traverser ses épreuves. Sera-t-elle capable de regarder au-delà de son personnage hollywoodien et de voir le vrai Landon qui se cache dans le garçon qui lui a brisé le coeur ? Le garçon avec ses propres cicatrices ?

11/2023

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Graphisme

Back office N° 5, juin 2023 : Changer de dimension

Back Office est une revue annuelle consacrée au design graphique et aux pratiques numériques. Elle explore les processus de création en jeu dans la diversité des médias et des pratiques numériques contemporaines. En traitant de thématiques telles que le rapport code/forme, les enjeux des outils de création ou la perméabilité des médias, elle constitue un espace de réflexion inédit dans ces domaines. Bilingue français/anglais, Back Office est pensée comme une interface permettant la réception d'une culture numérique majoritairement anglosaxonne dans l'espace francophone, par des commandes à des auteurs étrangers et par des traductions inédites. Le cinquième numéro s'intéresse à la place grandissante des technologies 3D dans les productions de design graphique. Issues des champs du cinéma et du jeu vidéo, ces dernières n'ont en effet jamais été autant accessibles, que ce soit grâce à l'augmentation des capacités de calcul, à la démocratisation des logiciels libres ou des environnements de création "? temps réel ? ". Souvent photoréaliste, la 3D est souvent réduite à imiter la photographie et peine à proposer un langage visuel qui lui soit propre - alors qu'il reste tant à inventer. De même, si la 3D est aujourd'hui fréquemment réinvestie par les designers pour enrichir un support 2D tel qu'une affiche ou un site Web, il s'agit la plupart du temps d'un réemploi - naïf, kitsch, passéiste, ou sans recul critique - du vocabulaire formel propre aux moteurs de rendu. En parallèle de la démocratisation grandissante des casques de réalité virtuelle, l'émergence des technologies de 3D "? temps réel ? " au sein des pages Web favorise des objets graphiques associant lecture à l'écran, interface fonctionnelle et image de synthèse, qui vont à l'encontre du paradigme traditionnel "? fenêtres/menus/défilement vertical/liens hypertextes ? ". Dès lors, quels en sont les effets sur le lecteur en termes culturels, cognitifs ou sensibles ?? Quels rapports entretiennent image et texte dans un environnement simulé, qu'il soit figuratif ou abstrait ?? Comment interroger et mettre en perspective ces techniques dans une histoire élargie du design graphique ?? Ce numéro tente de proposer diverses pistes de réponses à ces questions à travers des entretiens et articles illustrés de nombreux exemples issus de jeux vidéos, d'interfaces ou de films (Tron, Mario Kart, etc.). Back Office est coéditée par les Editions B42 et Fork éditions.

06/2023

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Rythmes scolaires et environne

Comment la culture vient aux enfants : repenser les médiations

Cet ouvrage est issu d'une recherche collective financée par le ministère de la Culture (département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation), et réalisée par une équipe de chercheuses et chercheurs sous la direction de Florence Eloy : Stéphane Bonnéry, Samuel Coavoux, Rémi Deslyper, Frédérique Giraud, Tomas Legon, Muriel Mille et Véronique Soulé. Comment la culture vient-elle aux enfants ? Les discours sur la transmission culturelle relèvent souvent de deux registres antagonistes. Les enfants sont tantôt dépeints comme les victimes des industries culturelles, supposées à l'origine d'une aliénation d'autant plus grande que le jeune âge de ce public le priverait de défenses cognitives, tantôt comme des consommateurs de biens culturels autonomes et libres. A l'ère numérique, cette polarisation des discours est plus forte que jamais. Pour ouvrir le débat, cet ouvrage s'intéresse aux nombreux processus de médiation qui s'exercent tout au long de la chaîne allant des producteurs culturels jusqu'aux enfants. Pour mieux les identifier, il prend le parti de faire dialoguer des offres culturelles très différentes, de la série télévisée à succès à l'édition jeunesse en passant par les musées, les théâtres pour jeune public, les orchestres d'enfants et les actions des cinémas art et essai. L'enquête souligne que ces processus de médiation dépassent largement le champ de la médiation culturelle institutionnelle et existent également au sein des industries culturelles ainsi que dans les familles et les groupes de pairs. Elle révèle en outre les réappropriations et ajustements permanents que les enfants effectuent par rapport aux cadrages qui leur sont proposés par les différents médiateurs. Ce faisant, elle questionne la pertinence de frontières considérées parfois comme infranchissables, notamment entre champs marchand et non marchand, pour mettre en perspective le processus de médiation qui se produit dans tous les cas.

01/2022

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Sciences historiques

Jacopozzi. Le magicien de la lumière

Fernand Jacopozzi est un Italien arrivé en France en 1900. Installateur de guirlandes lumineuses, électricien autodidacte de génie, il invente les illuminations animées sur le principe des boîtes à musique. Ces installations où les lampes s'allument et s'éteignent selon un rythme bien précis, font fureur auprès des boutiquiers, dont les motifs lumineux animés attirent la clientèle. Le succès est foudroyant. En 1913 et pendant la guerre, il crée des cinémas clés en main. En 1917, il invente un incroyable faux-Paris pour tromper les aviateurs ennemis, ce qui lui vaudra une Légion d'Honneur secrète. Après guerre, il devient le " roi de l'enseigne lumineuse " et chaque Noël sera pour lui et son équipe l'occasion de créé des féeries animées et colorées extraordinaires, majestueuses, immenses, sur les façades de tous les grands magasins. En 1925, pour les Arts Décoratifs, il illumine la Tour Eiffel pour Citroën, changeant de motif chaque année. En 1928, toujours avec l'argent d'André Citroën, il illumine tous les monuments parisiens pour le 10e anniversaire de l'armistice quand Paris était chaque soir dans le noir. Des illuminations inédites toujours en place aujourd'hui. En 1930 il offre à Paris l'illumination de Notre-Dame... et tant d'autres choses encore qu'il fait émerger des nuits noires, jusqu'à sa mort prématurée en 1932. C'est son histoire que je vous raconte, épaulée des archives conservées et retrouvées par sa petite-fille, Véronique Tessier Huort. Paris ville-lumière, c'est bien à Jacopozzi qu'on le doit. Son nom s'était éteint depuis des lustres, pas même une rue de Paris ne porte son nom ! Alors, oui, il était temps de mettre, à son tour, cet artiste sous les feux des projecteurs...

11/2017

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Littérature française

Notes sur les manières du temps

Notes sur les manières du temps est un recueil de fragments de taille variée et de caractère autobiographique, romanesque et fortement digressif ; tous ont pour prétexte, néanmoins, la question des manières (ou de leur défaut) dans la vie sociale aujourd'hui. Il ne s'agit nullement d'une anthologie plus ou moins modernisée des préceptes classiques du savoir-vivre, encore moins d'un tableau de la "mondanité" au sens étroit, mais plutôt d'une série d'épisodes ou de saynètes touchant au plus quotidien de l'existence en commun : manières des garages, des cafés, des restaurants, des hôtels, des cinémas, des théâtres, des chauffeurs de taxi, des agents de police, des douaniers, des journalistes, des employés de banque ; rites du bonjour, du pardon, de l'invitation à dîner, du petit-déjeuner, de la drague, de la correspondance, de la galanterie ; syntaxe de l'escalier, de la porte, de la banquette, du sentier de montagne. Le thème central des manières est orchestré par une réflexion fragmentaire et récurrente sur la nature et la culture, la sincérité et la politesse, la franchise et la distance, la subjectivité et la profondeur, la simplicité et le décorum, et sur leurs antinomies réelles ou prétendues : déjà exploitée par Renaud Camus dans Buena Vista Park et dans toute son oeuvre, la "bathmologie", science à demi sérieuse des degrés, des niveaux de langage et de comportement, devient ici un véritable instrument d'investigation. Mais les figures qu'elle révèle sont soumises à variations par les voyages, ceux d'une écriture baladeuse, qui ne tient pas en place, et ceux d'un écrivain promeneur, de l'Espagne à l'Italie, de la Yougoslavie à la Grèce, du métro parisien à un vallon perdu de Naxos. Le tout s'ordonnant autour d'une conviction discrète mais obstinée : la nécessité "politique" d'une nouvelle urbanité.

02/1985

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Théâtre

Le ping-pong

Le Ping-Pong (1955), pièce politique qui inaugure chez Adamov une veine nouvelle, constitue à bien des égards un cas dans sa production littéraire. Le flipper d'Adamov est au théâtre français ce que l'"assommoir" est au roman du même nom : une machine à asservir les hommes. Elles sont rares, les pièces dont le vrai héros est une machine. C'est le cas du Ping-Pong, où ce qui s'appelait à l'époque de sa rédaction le billard électrique, et qui se nomme aujourd'hui le flipper, se trouve - Adamov le dit - au "centre de la pièce". Ce jeu régit les propos et le comportement des sept personnages qui ne vivent que pour lui (Annette, ouvreuse de cinéma, Arthur, flâneur, et, dans une moindre mesure, Victor, étudiant en médecine), ou grâce à lui (le Vieux, chef du "Consortium" fabriquant les flippers, son secrétaire, Roger, Mme Duranty, et Sutter, agent chargé de relever les recettes). Et deux d'entre eux - Annette, qui se suicide devant un stand, et le Vieux, frappé en plein délire d'invention - meurent même à cause de lui. C'est l'enfer du jeu à la manière d'Adamov et c'est la première curiosité de la pièce. Il y a une deuxième curiosité : tout rivés qu'ils sont à la machine, les personnages ne sont pas des automates. Chacun a donc son caractère et son destin, ce qui amène à souligner la troisième curiosité de la pièce : la présence d'un comique qui n'existe sous cette forme dans aucune autre pièce d'Adamov. Car l'auteur - dont le titre lui valut de passer un temps pour un champion de ping-pong ! - s'est beaucoup amusé en composant la pièce, et c'est l'écho de ce rire qui la parcourt de bout en bout. Enfin, Le Ping-Pong amorce un spectaculaire tournant chez Adamov. Au vrai, c'est presque d'une révolution qu'il s'agit, puisque au drame strindbergien, nourri des rêves de l'auteur et situé dans une intemporalité voulue, succède brusquement, sous l'effet d'une conversion plus nette au marxisme qui coïncide avec la découverte de Brecht et suit de peu la rupture l'"avant-garde" incarnée par Beckett et Ionesco, un tableau de moeurs étroitement inséré dans le contexte des années 1950. Il n'y a plus de rêves dans Le Ping-Pong, il y a des faits qui, désignant clairement une réalité socio-économique (l'emprise d'un jeu qui rapporte et fait perdre beaucoup d'argent), jettent un regard critique sur la France de cette époque.

01/2012

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Beaux arts

Arearevue)s( N° 10 Eté 2005 : Vénus. Aspects des luttes et créations féminines

Théma : Alors que pour la première fois la Biennale de Venise accueille près de 40 % d'artistes féminines faisant mentir toutes les statistiques connues sur la présence des femmes dans le monde de l'art, on peut se demander avec les Guerrilla Girls, ce groupe d'artistes féministes new-yorkaises, si ce n'est pas là un nouveau cache-misère. Il était temps de faire un point sur la création féminine et sa relation au mouvement d'émancipation des femmes alors qu'aujourd'hui les brimades intégristes dénient les acquis des luttes d'émancipation. Ecouter Evelyne Sullerot qui nous parle de ce combat né dans la guerre et la résistance, poursuivi après la Libération pour que les femmes aient le droit au choix de la conception. Ecouter Antoinette Fouque ardente militante, co-fondatrice du MLF. Ecouter Pierre Foldès décrire l'actuelle et terrible situation des femmes excisées en France, s'interroger sur les propos de Henri Atlan qui prône l'ectogenèse... Qu'en est-il dans l'art ? Existe-t-il un art féminin ? C'est s'interroger avec Marie-Jo Bonnet. Découvrir enfin Jacqueline Lamba, amour fou d'André Breton, son épouse, qui a cinquante ans durant peint dans l'indifférence. Découvrir les collages de sa fille Aube Breton-Elléouët, se souvenir d'Unica Zürn, de Claude Cahun, d'Aline Gagnaire et de Gina Pane, interroger les plus anciennes, Ode Bertrand, Aurelie Nemours, Niki de Saint Phalle mais aussi Irina Ionesco ou Paula Rego et porter une attention soutenue à quelques jeunes créatrices, Anna Foka, Ann Sophie Staerk, Maja Bajevic, Elodie Pong, Anne-Sophie Bérard, Sophie Lecomte, Sari Myohaen, Lady K, Bindu Mehra, Gaëlle Chotard, Marie Plant, Evelyne Jaffrain, Luz Angela Lizarazo, Silvia Mini, Ingrid Mourreau, Béatrice Dacher, Isabelle Tournoud, Véronique Durieux et aussi s'arrêter à des démarches plus confirmées, Natacha Nisic, Christine Jean, Monique Frydman, Rineke Dijkstra, Colette Deblé, Miss Tic, Olivia Clavel, Luna, Irmgard Sigg, Joan Soulimant, Jenny Saville, Linda Todisco, Frédérique Charbonneau, faire un point sur le cinéma avec Jackie Buet et Klonaris/Thomadaki. Varia : Vénus est aussi la déesse de la beauté. Ne fallait-il pas s'interroger avec Georges Vigarello sur son histoire ? S'interroger encore avec Bernard Stiegler de la nécessité de sauver le symbolique, avec Lucy et Jean-Pierre Vincent de l'aimantation amoureuse, ouvrir encore le champ de sa pensée avec Sapho la chanteuse, Vénus Khoury-Gattha l'écrivain, Anne Brochet la comédienne, Catherine Millet et Sophie Calle. Folio : Autour des intervention d'Antoinette Fouque et d'Évelyne Sulierot là grandes dates du mouvement féministe depuis 1944.

07/2005

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Littérature étrangère

Home

L’histoire se déroule dans l’Amérique des années 1950, encore frappée par la ségrégation. Dans une Amérique où le « White only » ne s’applique pas qu’aux restaurants ou aux toilettes, mais à la musique, au cinéma, à la culture populaire. L’Amérique de Home est au bord de l’implosion et bouillonne, mais c’est ici la violence contre les Noirs américains, contre les femmes qui s’exprime. Les grands changements amorcés par le rejet du Maccarthisme, par la Fureur de vivre ou le déhanché d’Elvis n’ont pas encore commencés. En effet, les Noirs Américains sont brimés et subissent chaque jour le racisme et la violence institutionnalisés par les lois Jim Crow, qui distinguent les citoyens selon leur appartenance « raciale ». Pour eux, le moindre déplacement, même le plus simple, d’un état à l’autre, devient une véritable mission impossible. En réponse à cette oppression, l’entraide et le partage – facilités par l’utilisation du Negro Motorist Green Book de Victor H. Green qui répertorie les restaurants et hôtels accueillant les noirs dans différents états – sont au coeur des relations de cette communauté noire dans une Amérique à la veille de la lutte pour les droits civiques. La guerre de Corée vient à peine de se terminer, et le jeune soldat Frank Money rentre aux Etats-Unis, traumatisé, en proie à une rage terrible qui s’exprime aussi bien physiquement que par des crises d’angoisse. Il est incapable de maintenir une quelconque relation avec sa fiancée rencontrée à son retour du front et un appel au secours de sa jeune soeur va le lancer sur les routes américaines pour une traversée transatlantique de Seattle à Atlanta, dans sa Géorgie natale. Il doit absolument rejoindre Atlanta et retrouver sa soeur, très gravement malade. Il va tout mettre en oeuvre pour la ramener dans la petite ville de Lotus, où ils ont passé leur enfance. Lieu tout autant fantasmé que détesté, Lotus cristallise les démons de Frank, de sa famille. Un rapport de haine et d’amour, de rancoeur pour cette ville qu’il a toujours voulu quitter et où il doit revenir. Ce voyage à travers les États-Unis pousse Frank Money à se replonger dans les souvenirs de son enfance et dans le traumatisme de la guerre ; plus il se rapproche de son but, plus il (re)découvre qui il est, mieux il apprend à laisser derrière lui les horreurs de la guerre afin de se reconstruire et d’aider sa soeur à faire de même.

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Architecture

Architectures impossibles

Comment l'architecture, gouvernée par des règles strictes et des dogmes intangibles, pourrait-elle être impossible ? Partant de cette apparente contradiction, l'exposition kaléidoscopique présentée au musée des Beaux-Arts du 19 novembre 2022 au 19 mars 2023 explore les multiples voies empruntées par les artistes, de la Renaissance à aujourd'hui, pour faire "déraisonner" l'architecture. Affranchie des codes rigides dans laquelle l'emprisonne sa seule existence bâtie, l'architecture est susceptible de porter des idées comme de sonder les tréfonds de la pensée humaine, la mémoire et l'inconscient. Telle qu'elle surgit dans notre imaginaire, elle constitue une source d'inspiration majeure pour l'histoire de l'art et a fécondé à toutes les époques l'inspiration des artistes, qui puisent dans l'imaginaire lithique un puissant potentiel d'évocation propre à surprendre, déstabiliser, questionner, dénoncer. La présentation est orchestrée en cinq chapitres thématiques placés chacun sous les auspices d'une notion (caprice, démesure, égarement, menace et perte) et offrant autant de clés de lecture possibles du thème. Certains motifs comme le labyrinthe, la tour, la maison hantée, les escaliers impraticables ou la ruine, servent de fil conducteur à un voyage dans des mondes étranges, fabuleux et inquiétants, où la présence humaine a souvent entièrement disparu. Placée dans un esprit d'ouverture, l'exposition ne se limite pas à la peinture et à l'art sur papier, deux médiums privilégiés de l' "artiste bâtisseur" comme de l'architecte (lorsque celui-ci choisit de délaisser règles et compas pour s'emparer du pinceau et du burin). Elle offre plus largement des résonances avec la littérature, la photographie, le cinéma et le jeu vidéo. Réunissant plus de 150 oeuvres de toute nature issues d'institutions nationales, internationales et de collections particulières, elle rassemble une cinquantaine d'artistes : noms éminents (Giovanni Battista Piranesi, Hubert Robert, Louis-Etienne Boullée, Victor Hugo, Gustave Doré, Maurits Cornelis Escher, Max Ernst, Wim Delvoye, etc.) ou plus confidentiels (Albert Trachsel, Wenzel Hablik, Emily Allchurch, etc.). Tous placent l'architecture au centre de leur démarche créative et de leur univers visuel. Chahutant les traditionnels discours sur l'art, les hiérarchies et les classifications par époque et par genre, l'exposition offre au visiteur une plongée sensorielle dans des univers déconcertants qui bousculent radicalement nos perceptions immédiates et nos habitudes cognitives. A travers une approche sensible du motif architectural, l'exposition se présente elle-même comme une expérience de perturbation spatiale. La promenade se transforme en errance et c'est gagné par le vertige que le visiteur déambule dans l'exposition.

12/2022

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Littérature française

Fragile des bronches

Le cinéaste Bertrand Blier est aussi un écrivain, ironique, tendre, insolite. Depuis 1972 (Les Valseuses), il a publié plusieurs livres. Trois d'entre eux ont connu un immense succès. Dans ce nouveau récit, il raconte une enfance à la fois réelle et réinventée, celle d'un futur cinéaste, un fils d'acteur... " fragile des bronches ". Jean-Michel Céleste est fils d'acteur. Sa mère, Gisèle, est malheureuse, elle est trompée par son mari, toujours en tournée, elle a même essayé de se jeter par la fenêtre, rattrapée in extremis. Souvent couchée, elle dépérit, le neurologue lui rend régulièrement visite. Jean-Michel, à quinze ans, grandit sans enthousiasme, malade un jour sur deux, des quintes de toux à n'en plus finir. Il aime écouter sa mère jouer du Chopin... Le médecin recommande qu'ils aillent passer quelques temps à la montagne, tous les deux, car à sa mère aussi le grand air devrait faire le plus grand bien. Ils prennent le train (encore à vapeur, dans les années 50), gare de Lyon direction Le Fayet. A la montagne, le taxi serpente à travers la forêt et les dépose devant l'établissement qui accueille Jean-Michel. Il voit avec une certaine tristesse sa mère partir ; puis découvre son chalet, et rencontre le directeur, un homme plus que sévère, injuste. Heureusement, il y a là une jolie fille, dans un second chalet, Nicole. Et heureusement, il peut retrouver sa mère, sur les pistes. Et déjeuner avec elle à l'hôtel Arbois Bettex. De la terrasse, les jours de beau temps, on peut voir le Mont-Blanc. Quand on y trouve une place... Un jour, un homme leur propose de s'assoir à sa table. Dès le début Jean-Michel sait qu'il va détester ce type de cinquante ans, trop bronzé, avec trop de dents, un type annonciateur de malheurs... De fait, une relation naît entre cet homme et sa mère. Et Jean-Michel voit des choses qu'il n'aurait pas dû voir... Il décide alors d'appeler son père à la rescousse... L'acteur débarque à la gare avec sa valise, comme un cowboy. Avec une certaine inquiétude, Jean-Michel s'interroge sur l'issue de l'affrontement, il ne peut imaginer que lui et son père finiront bientôt à Nice, aux studios de la Victorine, en compagnie d'un géant du cinéma, et que sa vie sera marquée à tout jamais par cette rencontre... Rentrée littéraire Seghers 2021.

01/2022

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Histoire de la musique

Pierre Schaeffer & Pierre Henry. Symphonie pour un homme seul, 1e édition

Homme de radio, fondateur et directeur de nombreux services de l'ORTF, Pierre Schaeffer (1910-1995) est considéré comme le père de la musique concrète, terme qu'il propose dès 1948 pour qualifier les expérimentations sonores qu'il effectue dans le Studio d'essai de la Radio au tournant des années cinquante. Contrairement à Schaeffer, Pierre Henry (1927-2017) possède une formation musicale de haut niveau. Formé au Conservatoire de Paris, il y fait des études de percussions et d'écriture, puis suit l'enseignement de Nadia Boulanger, tout en devenant un très bon pianiste. C'est en 1948 qu'il rencontre Pierre Schaeffer au studio de l'ORTF. Ensemble, ils posent les bases d'un nouvel univers sonore qui abolit les limites de la musique instrumentale. Faisant suite aux premières collaborations des deux hommes, la Symphonie pour un homme seul (1950) est considérée comme la première pièce d'envergure de musique concrète. Ouvre manifeste, la Symphonie prend sa source dans un projet de Pierre Schaeffer, une pièce radiophonique sur le thème de la solitude humaine et des bruits corporels. C'est Pierre Henry qui en invente l'univers sonore, lui donnant du même coup une dimension considérable. L'oeuvre s'impose d'emblée comme un événement. René de Obaldia en dira : "Nous voici devant la reproduction de cet univers mécanique devenu nôtre et qui nous domine chaque jour davantage... Le drame de notre temps se grave sur cette cire sans miel" . Tiraillés entre l'extension des possibilités instrumentales et la recherche d'une connaissance théorique qui faisait encore défaut, les auteurs de la Symphonie tentent de concilier les exigences de la démarche concrète avec celles de la composition musicale. Il y est question d'un transfert de la radio vers la musique, de l'invention de nouvelles formes s'inspirant du cinéma ou de la poésie débouchant sur une nouvelle dramaturgie sonore, mais aussi de la production d'un savoir critique vis-à-vis du langage musical classique. En s'attachant à son contexte, à ses conditions de production techniques et esthétiques, et en examinant des sources inédites, telles que les archives sonores ou le journal personnel de Schaeffer, Loïc Bertrand reconstruit le contexte de l'oeuvre et sa genèse. L'auteur procède par ailleurs à une analyse détaillée de la Symphonie, apportant des éclairages significatifs sur cette oeuvre emblématique. Enfin, l'auteur propose une réflexion sur les questions soulevées en leur temps par la première musique concrète, tout en les actualisant.

07/2021

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Cinéma

Sélection officielle. Journal, notes et voyages

Un événement : jamais, dans l'histoire du Festival de Cannes, qui soufflera l'année prochaine ses 70 bougies, l'homme qui préside à la Sélection officielle n'avait ainsi tenu son Journal sur un an en vue d'une publication. L'incipit des Confessions de Rousseau s'appliquerait parfaitement au défi que s'est lancé Frémaux : "Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi." De la clôture de Cannes 2015 à celle de Cannes 2016, Frémaux se montre dans toute la "vérité de sa nature", celle d'un homme qui aime aimer, dans toute la diversité de ses passions. Sur Cannes d'abord, on vit tout de l'intérieur, au jour le jour : les équipes, le fonctionnement interne, la nomination du jury, le choix de l'affiche, les relations avec des responsables politiques , les chaînes de télévision partenaires, les critiques et les médias, mais surtout avec les artistes dans le monde entier (scénaristes, réalisateurs, acteurs), les producteurs, les agents, les festivals concurrents à l'étranger, jusqu'à l'élection, à partir de 1 800 films visionnés, de ceux qui feront la "Sélection officielle". Idem pour le Festival Lumière de Lyon, aux destinées duquel préside le même homme, qui nourrit pour sa ville de coeur et de refuge une passion communicative. Mais au delà des cinéphiles qui trouveront là un des plus grand livres d'hommage au septième art et à la communauté de ceux qui vivent dans son culte (les portraits qui émaillent le texte sont étincelants), ce qui emportera les lecteurs de ce Journal, c'est à la fois l'extraordinaire variété des curiosités et la puissance d'un style, qui font de ce texte une vraie oeuvre littéraire de mémorialiste. Cyclisme et judo où il excelle ; football, littérature, musique rock (ah, ce culte de Springsteen, le "Boss" !), photographie, gastronomie et oenologie qui le passionnent ; amitiés qu'il cultive ; famille et jardins secrets qu'il ménage : cet homme fait partie de ces rares individus auxquels un don d'ubiquité permet de tout faire, tout le temps, en tous lieux, comme si les jours et les nuits leur octroyaient plus d'heures qu'au commun des mortels. On comprend mieux, en lisant cette Sélection officielle, qu'il n'est de passion du cinéma que nourrie par toutes les autres, et que le septième art n'est peut-être apprécié à son meilleur niveau que par ceux qui ont été nourris par les six premiers...

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Football

Des hommes qui savent footballer

Désolé, je ne suis pas un supporter. Et je le regrette. Pour éclairer cette position je citerai l'excellent Georges Haldas. Il dit : "â- supporter, on se voit le plus con, le plus meurtrier et on le fait quand même" . Je désire cet abandon, ce dépassement - effacement - de moi même. Malheureusement, que j'entre dans un stade ou sur une piste de danse, il se produit la même chose : quel que soit mon élan, au bout de quelques secondes, je me vois danser et patatras, je redeviens moi-même. Par bonheur, ces quelques secondes existent et dans un stade, elles correspondent à ce que Georges Haldas décrit aussi : "pendant une action incisive, le spectateur échappe au temps quotidien (â-) au football, le temps a disparu et on est dans l'imprévisible" . Cette grâce éphémère, ce miracle de l'action incisive échappe à tout, me permet de m'échapper de tout mais elle s'inscrit dans un lieu et une époque. Tout le monde sait que les incisives de Battiston se sont fichées dans une pelouse de Séville en juillet 1982. Michel Hidalgo disait : "un match de football est un acte culturel" . C'est ce petit livre que j'ai écrit sur le FC Mulhouse. Né en 1961 à Dijon, Fred Poulet est un auteur/compositeur/interprète et réalisateur français. Une enfance dans les Vosges et une adolescence à Mulhouse précèdent une installation à Paris à la fin des années 1980. Attiré par l'écrit comme par l'image, Fred alterne jobs de décorateurs sur les plateaux de cinéma et écriture de chansons. Pierre Barouh le repère en 1992 et lui propose de rejoindre Saravah, label hors normes ayant lancé Jacques Higelin ou Brigitte Fontaine. Depuis il a sorti une dizaine d'albums sur différents labels. En 2006, il écrit et réalise en compagnie du footballeur Vikash Dhorasoo un ovni cinématographique pendant la Coupe du monde de Football : "Substitute" , journal intime en super 8 d'un sportif laissé sur le banc qui transforme son échec en réussite artistique et humaine. Le film a été primé au festival de Belfort et sélectionné dans de nombreux festivals européens dont Berlin, Amsterdam, Londres et Copenhague. Pendant l'été 2009, Benoit Delépine et Gustave Kervern lui "commandent" un film super 8 sur le tournage de "Mammuth" , leur 4e long métrage écrit pour Gérard Depardieu. Son premier livre 21 virages (éd. en exergue), a reçu le Grand Prix Sport et Littérature décerné par L'Association des écrivains sportifs (AES) en 2022.

10/2023

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Littérature française

Laguille s'est fait coffret. Pourquoi c'est comment l'amour ; Pettis bruits de couloir ; Le fils à Jo, avec 1 DVD

Finale du championnat de France de rugby 1990 entre Agen et le Racing club de France. Trois ans après avoir été vaincus par le Toulon de Daniel Herrero (1987), les Ciel et Blanc du Racing vont cette fois remporter le fameux Bouclier de Brennus. Philippe Guillard est de cette aventure et devient donc champion de France. Toute la France fait alors connaissance avec une joyeuse bande de gamins qui joue au rugby comme elle le ferait dans une cours d'école ; en faisant fi des codes. C'est ainsi qu'un jour on la voit arriver sur la pelouse de Bayonne avec un béret basque sur la tête ou lors de cette finale au Parc des Princes devenue célèbre, avec un noeud papillon rose autour du cou ! Ca, c'est la première vie de Philippe Guillard. Et il y en aura bien d'autres. Comme lorsqu'en 1999, il publie Petits bruits de couloir qui consacre son arrivée définitive dans le monde littéraire (La Table ronde) avec à la clé deux prestigieux Prix (Grand Prix de la littérature sportive et Prix Sports-Scriptum). Mais c'était un peu vite oublier que Philippe Guillard avait auparavant publié un joli premier roman, Pourquoi c'est comment l'amour (Editions Le Franc-Dire, 1991), vendu souvent sous le manteau. Cette première oeuvre a longtemps été un Graal pour les fans de l'auteur tant on devinait dans les premières pages ce qu'il en serait de ce champion du ballon ovale. Un humour fin, une sensibilité assumée et un regard à part sur les choses de la vie. Voici donc rassemblés en un seul et même recueil ces deux ouvrages. Mais comme ce touche-à-tout ne sait pas s'arrêter, il lui a fallu d'un premier film pour faire une entrée fracassante dans le cinéma. Le fils à Jo sort sur tous les écrans de France au début de l'année 2011 et va conquérir pas moins de 1,3 million de spectateurs. Ce succès lance sa nouvelle vie de réalisateur, lui qui avait beaucoup joué avec les images sur l'antenne de Canal + et où ses sketches font aujourd'hui partie du patrimoine de la chaîne. Quelques années auparavant, il faut dire que Philippe Guillard s'était déjà essayé au grand écran en signant les scénarios de 3 zéros, Camping 1 et 2, Disco et Turf pour Fabien Ontoniente. C'est donc fort de tous ces succès que nous avons choisi de " coffret " Laguille pour mieux le connaître mais aussi pour mieux l'apprivoiser.

06/2020

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Science-fiction

Mickey7

Entre Seul sur Mars et Dark Matter, un thriller de science-fiction inventif et trépidant, bientôt adapté au cinéma par Bong Joon-ho (Parasite) ! Mourir n'est pas une partie de plaisir. . . mais c'est une manière de gagner sa vie. Mickey7 est un Consommable  : un employé jetable d'une expédition humaine envoyée sur Niflheim, un monde de glace, pour le coloniser. Dès qu'une mission paraît trop dangereuse - voire suicidaire -, l'équipage se tourne vers lui. À la mort d'une version, un nouveau corps est régénéré, sa mémoire pratiquement intacte. Et après six morts, Mickey7 a bien compris pourquoi son poste restait le seul disponible de l'expédition quand il l'a accepté. . . Et puis, au cours d'une mission de routine, Mickey7 est porté disparu et présumé mort. Le temps qu'il regagne la base de la colonie, étonnamment aidé par une forme de vie locale, il est trop tard  : un nouveau clone, Mickey8, occupe déjà son poste. Et l'idée de Consommables "en double" est une abomination aux yeux de tous. S'ils sont pris, ils finiront probablement tous deux dans le recycleur à protéines. . . Pendant ce temps, les conditions de vie sur Niflheim se compliquent, surtout lorsque cette étrange forme de vie s'intéresse à ses nouveaux voisins. En fin de compte, le sort des deux espèces dépendra peut-être de Mickey7. . . à condition, bien sûr, qu'il ne meure pas pour de bon. "Andy Weir a de la concurrence !"  Stephen Baxter "Ashton ancre son roman dans le réel grâce à un héros qui découvre les merveilles du voyage interstellaire et d'un premier contact avec une forme de vie extraterrestre, tout en ayant littéralement le pire job de l'univers. Le résultat est tour à tour drôle, mystérieux et effrayant, chaque chapitre semblant faire appel à une partie différente de notre cerveau".  Jason Pargin "Une exploration surprenante, puissante de l'identité. C'est pour cela que la science-fiction existe ! Hautement recommandé".  Jonathan Maberry " Un roman de science-fiction intelligent et rythmé, avec des accents de comédie très noire, bourrée de retournements de situation.  » Dexter Palmer "Les lecteurs seront attirés par l'inventivité de l'intrigue et resteront pour le cran du narrateur".  Publishers Weekly "Le roman d'Ashton débute comme une comédie et se poursuit sur un ton bien plus profond. Le héros cloné est capable de s'interroger sur la définition de l'humanité et le droit à détruire un endroit pour l'occuper. Chaudement recommandé à tous les amateurs de SF intéressés par le thème de la colonisation spatiale.  » Library Journal

07/2022

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Cinéma

Gabin-Dietrich. Un couple dans la guerre

Certaines histoires dépassent de loin la fiction et semblent plus grandes que la vie même. Il en va ainsi de celle que vécurent Jean Gabin et Marlene Dietrich, ce couple mythique précipité au coeur de la Seconde Guerre mondiale. Elle avait quitté l'Allemagne aux premières heures du Reich, il s'est exilé pour échapper à la France de la collaboration. Elle est l'" Ange bleu ", cette femme libre, sublime et sophistiquée, parlant plusieurs langues et multipliant les aventures ; il est " Gueule d'amour ", une brute au coeur tendre, un terrien à la gouaille des faubourgs, un acteur qui se rêve paysan. De leur rencontre en 1941 à New York, dans un club appelé " La Vie parisienne ", jusqu'à leur rupture à Paris en 1947, leur liaison fait sensation et se révèle, à tous points de vue, incroyablement tumultueuse. Ils connaissent les fastes d'Hollywood et les rivalités de carton-pâte dans " la petite France ", à Beverly Hills, où l'on déguste choux farcis et pot-au-feu. Au lendemain de Pearl Harbour, ils s'engagent activement dans la mobilisation américaine. La presse à scandale attise leur flamme : les anciens amants de la " Grande " sont légions et la belle Ginger Rogers s'invite dans la danse. Suspectés tous deux d'appartenir à la 5e colonne, ils sont surveillés par le FBI : ils ne le savent pas, mais leur agent au sein de la Fox fait un rapport détaillé de tous leurs faits et gestes à Edgar Hoover en personne. Et lorsqu'en 1942, Jean découvre qu'on le soupçonne d'agir pour le compte de Vichy, il décide que la comédie a assez duré : il est prêt à y aller, à la riflette ! Le voilà redevenu Jean Moncorgé, le soldat incorporé au sein des Forces françaises navales libres, puis bientôt dans la 2e DB. Marlene n'a jamais joué les seconds rôles : elle abandonne les sunlights et part sur la ligne de front, jusque dans les Ardennes, encourager les GI's et leur jouer de la scie musicale. Ils livreront le combat ainsi, dix-huit mois durant. Mais pour lui, la guerre n'est pas du cinéma – il refuse tout contact avec les journalistes. Au contraire, pour elle, c'est aussi un spectacle ! Après le froid, la peur, le sang des batailles, leur couple ne peut survivre à la paix. Il a retrouvé sa terre de France, elle reprend sa carrière de star internationale. Pourtant, pour l'un comme pour l'autre, rien ne sera plus jamais comme avant…

11/2016

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Humour

Petit crapahut dans le parler de Kaamelott à l'usage des pégus et du gratin

Explorer le parler de Kaamelott, c'est plonger tour à tour dans une multitude de langues, de patois, d'argots et de jargons, sans oublier des incursions du côté d'OSS 117 ou des Tontons flingueurs. Ce voyage d'une richesse insoupçonnée, drôle et étonnant, démontrera à ceux qui en doutaient encore que l'écriture de Kaamelott est d'une efficacité redoutable, ancrée dans une culture foisonnante. Cette exploration pétrie d'humour, aux confins de la langue créée par le génial Alexandre Astier, ravira les connaisseurs de la série culte. Ils pourront s'amuser à retrouver les dialogues les plus truculents en les découvrant sous un jour nouveau. Quant aux néophytes qui voudront s'immerger davantage dans la partition kaamelottienne, ils seront sans nul doute émerveillés par la créativité de son auteur. Pour la première fois, un guide réuni et explique l'argot de Kaamelott. Indispensable pour tous les accros de la série qui veulent se replonger dans ses dialogues truculents et hilarants. Alors que peu de professionnels pariaient sur le succès de la série, Kaamelott fut une révélation ovniesque, fédérant rapidement un large public. Parler de la Table ronde, de la quête du Graal, en costumes d'époque ? Et pour faire rire en prime ? Improbable, parce que d'une ambition folle. Et pourtant, Kaamelott est devenu culte. A quoi l'efficacité de Kaamelott tient-elle ? Pas de gags ou de grosses ficelles, Kaamelott c'est un univers : une grande aventure qui a du sens, qui progresse, dont les personnages évoluent. Ils sont sérieux, ils sont dans leur époque, et le ressort follement comique tient au décalage qui repose sur le langage contemporain mais aussi à une langue propre à Kaamelott, nourrie par un très riche vocabulaire familier et argotique, proche du cinéma de genre français des années 60-70 à la Michel Audiard. Alexandre Astier met en mouvements et en rythme ce patrimoine linguistique, l'adaptant à chaque personnage, qui a son phrasé propre et ses intonations. Kaamelott se donne à écouter, comme une vaste partition. En parcourant plus de 500 mots familiers et argotiques dans ce "dictionnaire", l'auteur s'est amusé à crapahuter dans les méandres de l'esprit Kaamelott, non pour en mettre plein les miquettes et frimer, comme le commun des glandus ou des pégus, mais pour donner du singe au gratin qui souhaite découvrir le monde d'une série mortelle, ou à tous les amateurs qui veulent s'amuser à retrouver les répliques pour poursuivre l'aventure !