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Photographie

Diane Arbus

A Londres, en janvier 2005, l’exposition consacrée à la photographe Diane Arbus s’achève en gloire. La presse entière acclame ce travail longtemps jugé dérangeant, voire « pervers » comme le disait Susan Sontag. Les collectionneurs s’arrachent les tirages à prix d’or : « Boy with a toy grenade in his hand », cliché légendaire, se vend à 350.000 dollars. Nan Goldin, Steven Meisel ou Cindy Sherman sont les disciples de ce style noir et blanc, au format carré sans concessions, parfois dévoyé entre le « porno-chic » et le trash. Il manque quelqu’un pour le happy end. Diane Arbus n’est plus là pour savourer la revanche sur le milieu frelaté de la mode où les directeurs artistiques l’exploitaient au rabais. En juillet 1971, à l’âge de 48 ans, un jour de moite chaleur new-yorkaise, un ami la trouve les veines tranchées, dans sa baignoire. Diane Arbus, née Nemerov sur Central Park West, petite fille gâtée de l’upper-class juive américaine, puis mère de famille se levant à 5 heures du matin pour courir les cirques ou les asiles psychiatriques, est une artiste en photographie. Passée par la photographie de mode, travaillant pour Condé-Nast, Harper’s Bazaar ou Vanity Fair, fréquentant Richard Avedon et Irving Penn, elle consacre son temps aux frivolités qu’on maquille. Elle s’émancipe vite, se brûle au contact des damnés de la ville. C’est l’une des premières, sinon la seule avec Lisette Model, à saisir les ombres errantes de Manhattan : elle saisit au vif avaleurs de sabre, femmes à peau de serpent, nudistes militants, aliénés hilares, géants, jumelles sibyllines au regard de glace, photographiés au flash dans des hôtels miteux ou des recoins hors la loi de Central Park. Le Barnum américain, côté coulisses. « Je suis née tout en haut de l’échelle, et depuis toute ma vie, j’en ai dégringolé aussi vite que j’ai pu » disait-elle. Alors, comment rester intacte quand l’ambition d’une artiste est de traverser le miroir des apparences. Au risque de le briser. Se briser, aussi.

09/2009

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Photographie

Annie Leibovitz. The early years, 1970-1983, Edition français-anglais-allemand

Depuis plus d'un demi-siècle, Annie Leibovitz est l'auteur de photos qui décrivent la culture de leur époque. Ses portraits de politiciens, d'artistes, d'athlètes, d'entrepreneurs et de têtes couronnées composent une galerie de notre temps, imprimée dans notre conscience collective autant par la singularité de ses sujets que par le style inimitable de Leibovitz. Catalogue de l'installation présentée par la Fondation LUMA, à Arles, Annie Leibovitz : The Early Years, 1970-1983 revient sur les origines de Leibovitz. Il commence par une révélation artistique : un cliché pris sur le vif, celui qui lui a donné à penser qu'elle pourrait étudier la photographie plutôt que la peinture au San Francisco Art Institute. Ce recueil, composé personnellement et avec le plus grand soin par Leibovitz, présente ensuite des planches contact et des Polaroid qui racontent de façon saisissantune époque charnière et la formation d'une jeune artiste. Les séries de photos presque documentaires que Leibovitz publie dans Rolling Stone, où elle commence à travailler alors qu'elle est encore étudiante, rendent compte d'événements politiques, culturels et contre-culturels aussi exaltants que les manifestations contre la guerre du Vietnam, le lancement d'Apollo 17, la campagne présidentielle de 1972, la démission de Richard Nixon en 1974 ou la tournée des Rolling Stones en 1975. A cette période, comme encore aujourd'hui, Leibovitz gagne la confiance des célébrités et des puissants, si bien que les pages du livre s'animent de visages connus, parmi lesquels Mohammed Ali, Mick Jagger, Keith Richards, Ken Kesey, Patti Smith, Bruce Springsteen, Joan Didion et Debbie Harry qui côtoient John Lennon et Yoko Ono, immortalisés dans une étreinte devenue iconique, quelques heures à peine avant l'assassinat de Lennon. D'un bout à l'autre du livre, portraits et reportages sont ponctués d'images de voitures, de ses trajets et même d'une série sur les patrouilleurs d'autoroutes en Californie. A bien des égards, il s'agit d'une célébration de la vie nomade, avec ses cadences effrénées, ses rencontres impromptues, ses fenêtres méditatives. Elles forment aussi des archives précieuses témoignant d'une époque révolue et montrant la maturation d'une jeune photographe au sein d'une culture elle-même en transition.

10/2018

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Ouvrages généraux

La Horde. Comment les mongols ont changé le monde

" Un livre captivant... Les Mongols étaient un peuple sophistiqué, doté d'une maîtrise impressionnante de l'art de gouverner et capable d'instaurer un rapport plein de sensibilité avec le monde naturel... Voilà un livre remarquablement documenté et intelligemment pensé. " The Times Les conquêtes initiées par Gengis Khan au XIIIe siècle permirent aux Mongols d'intégrer à leur empire le monde qui les entourait. Ce livre se concentre sur la Horde : un modèle social et économique inédit qui allait s'imposer et évoluer durant trois siècles pour unifier sous son égide un espace divisé aujourd'hui entre le Kazakhstan, l'Ukraine, la Russie et l'Europe de l'Est. Dans cet espace, le " peuple des steppes " créa des institutions qui transformèrent les rapports de force entre les hiérarchies locales et stimulèrent l'essor des villes. Ils oeuvrèrent à l'épanouissement de l'économie et, grâce à leur diplomatie orientée vers le commerce, leur influence s'étendit le long des routes du nord bien au-delà de ses frontières. Leurs khans dominèrent les princes russes et les begs turcs, résistèrent à la grande peste et s'adaptèrent à la géopolitique mouvante du XVe siècle. Ce grand livre met en lumière le rôle historique des nomades longtemps réduit au cliché de l'envahisseur pillant les richesses et saccageant les récoltes. En rupture avec la vision conventionnelle de l'Empire mongol, l'auteur montre que la Horde sut mettre en place une administration mobile et sophistiquée, capable de faire cohabiter les communautés religieuses dans leur diversité. Les Mongols remodelèrent en profondeur l'espace slave, contribuèrent à l'épanouissement de l'Islam et forgèrent de nouvelles alliances avec les Mamluks, les Lituaniens, les Polonais, les Italiens et les Allemands. Ils sont à l'origine de l'une des premières mondialisations. Une fresque d'envergure portée de bout en bout par une plume fluide. " Les Mongols ont été desservis par l'Histoire, victimes d'un mélange malheureux de préjugés et de perplexités... Si la Horde a pu prospérer, selon l'histoire-récit neuve et convaincante que nous en propose Marie Favereau, c'est précisément parce qu'elle n'avait rien de la meute monomaniaque et meurtrière de la légende. " The Wall Street Journal.

02/2023

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Thrillers

Kichta

" On pourrait vivre normalement et pas comme des chiens. " Villeneuve-sur-Seine, 9-4, un soir de Champions League. Samsara Kahn travaille dans un fastfood. C'est la vie qu'elle s'est choisie après des années d'argent facile avec Djibril. Quand il est tombé, elle a fini par raccrocher. Pour leur fils de onze mois. Le dernier soir de sa période d'essai, Sam se fait braquer et reconnaît l'un des braqueurs. De peur d'être accusée de complicité en plus de perdre son job, elle se lance sur leurs traces... Et renoue, le temps d'une nuit, avec sa part d'ombre. Course-poursuite dans un quartier où se croisent travailleurs de nuit, baqueux, petits trafiquants et grands criminels, Kichta laisse le coeur à l'envers. Derrière les néons des bars à chicha, les Uber Eats et le tout, tout de suite : la volonté d'une fille en feu, déterminée jusqu'à l'aube. A propos de l'auteur Passé par la Fémis, Nicolas Laquerrière est le coscénariste de la série phénomène de Canal+ Validé. Avec Kichta, il signe un premier thriller addictif. " Ce sont les soirs de banlieue que Nicolas Laquerrière érige en personnages centraux de son huis clos entre petites frappes et vrais fauves, entre figurants uberisés et survivants apeurés. [... ] Son 9-4 carbure aux lois du plus fort et aux raisons du plus fou. [... ] L'auteur d'un précédent Nueve Cuatro nourri d'ailleurs de la même suburbanité, s'octroie les codes et les intempérances des lieux pour en dessiner avec réalisme l'affligeant quotidien. Que Nicolas Laquerrière soit également l'un des co-scénaristes de la série Validé sur Canal + n'est qu'une évidence de ses aptitudes à raconter nos dévoiements collectifs. " Jean Luc Manet, Livres Hebdo A propos de Nueve Cuatro "Ce roman est porté par un rythme d'enfer, et par un anti-héros, retraité déchirant, mitraillant une gouaille à la San-Antonio version "caillera"". Hubert Artus, Le Parisien week-end "[... ] Avec une poésie âpre, brutale, Nicolas Laquerrière, coscénariste de la série Validé, transforme son "9-4" natal en un fascinant royaume de bitume et d'acier et en fait le décor d'un conte urbain trash et palpitant". Léonard Desbrières, Lire Magazine littéraire

03/2024

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Lectures bilingues

Sept endroits où disparaitre. Edition bilingue français-anglais

Un écrivain est quelqu'un dont l'obsession première est de faire en sorte que le mot et ce qu'il désigne ne fassent plus qu'un. Il vit toujours dans le fantasme que les mots donnent à la réalité son cadre. Et lorsque l'on a une seule idée en tête, se débarrasser de ses souvenirs d'enfance devenus des embrasements de douleur, noyer cette souffrance sans plaisir ni regret, il n'est pas étonnant que l'on choisisse les mots pour se proposer un autre monde. Les mots font du trapèze, du fauteuil roulant, du youyou sur le fleuve, et bien d'autres choses encore, autrement plus sérieuses. Les mots font vivre les êtres. Et les mots créent un cosmos de substitution qui n'est pas simplement imaginaire. La littérature n'est pas seulement de l'ordre de la fiction. C'est une possibilité d'univers différent, ni au-dessous, ni au-dessus, mais à côté, et dont la légitimité est la même que ce qu'on appelle "la vraie vie". Celle qui pique, celle où on tombe, où l'on se fait mal. Dans un livre, on peut tomber. Dans un livre, on peut se faire mal. Dans un livre, on peut partir à la guerre. Dans un livre, on peut se faire frapper. Dans un livre, on peut mourir. Dans un livre, on peut même disparaître. Le point commun le plus évident aux nouvelles réunies ici est qu'elles m'ont permis de me soustraire au monde, et à moi-même. Certaines ont été publiées, dans divers recueils collectifs, puis sont devenues introuvables. Conformément à ce que je viens de dire, j'espère qu'elles pourront servir à d'autres que moi. Qui, en effet, n'a jamais eu envie de disparaître au moins une fois dans sa vie ? Disparaître par une trappe qui soudain s'ouvrirait sous les pieds du fauteuil. Pof ! Un trou, une oubliette, rien de plus, rien de moins. Le cliché de la trappe, nous sommes nombreux à y avoir pensé, comme ça serait commode ! Oui mais voilà, dans la vraie vie, cela n'existe pas. C'est, en somme, la raison d'être de cette publication.

12/2021

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Littérature française

Boza !

Le périple bouleversant d'un adolescent migrant à la conquête de sa liberté. Enfant de Bonaloka, un bidonville de la banlieue de Douala au Cameroun, Petit Wat est un jeune homme haut en couleurs, qui fait les quatre cents coups avec ses copains de quartier. Mais le jour où ses parents ne peuvent plus payer sa scolarité, ses perspectives s'écroulent. Sans avenir chez lui, il décide de partir et de prendre la route de l'Europe pour accomplir ses rêves, malgré la douloureuse séparation et les pleurs de son frère. Avec un petit sac troué, une paire de Converse rose et une immense foi en lui-même, Petit Wat découvre la réalité de cette route migratoire avec ses yeux d'adolescent. Il tremble à chaque contrôle, effrayé par les frontières, tandis que les convoyeurs payent les policiers pour passer. Abandonné par un passeur aux portes du Niger, il doit affronter seul ghettos et déserts. Face aux violences et horreurs, il peut compter sur les mains tendues d'inconnus qui l'aident à traverser ces épreuves. Leurs mots, leur courage et leurs prières redonnent de l'humanité à une route qui en manque tant. Arrivé au Maroc, Petit Wat entre rapidement en forêt. Des centaines de jeunes déshérités se regroupent au Gourougou et s'organisent pour affronter le " monstre à trois-têtes " : des barrières massives séparant l'Afrique de l'Europe. Peuvent-ils vraiment vaincre le monstre et faire boza, soit passer en Europe ? Et de l'autre côté, quel sort les attend ? Dans Boza ! , Ulrich Cabrel et Etienne Chambron proposent un nouveau regard sur les réalités migratoires, sans cliché ni bien-pensance. L'entrain et la verve des personnages contrastent avec les enfers qu'ils traversent, offrant à ce texte initiatique une tonalité inattendue. Roman d'aventures du réel, il décrit pourtant l'une des plus violentes tragédies de notre époque. Ce roman présente la singularité d'avoir été co-écrit par un jeune expatrié et son hébergeur solidaire en Bretagne. Il parle de l'accueil et de l'intégration, il en est aussi un résultat - une rencontre des mots et des visions du monde. C'est pour mieux se connaître et se comprendre que Ulrich Cabrel confie à Etienne Chambron le " roman de sa vie ". Ses expressions désopilantes et son regard épicé sur la société française font rire et réfléchir.

02/2020

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Littérature étrangère

Défauts dans le miroir

Il s'agit moins d'une autobiographie que d'un autoportrait : le récit ne respecte la chronologie qu'en s'accordant une assez grande liberté. On retrouve ici la démarche si souvent adoptée par le grand romancier australien dans ses ouvrages de fiction. Ainsi, cette public school dont il parle avec une amertume impitoyable est-elle en Australie, en Angleterre ? On hésite à se prononcer - puis tout s'ordonne dans la perspective de l'ensemble. Ce vagabondage de la mémoire, ces retours, ces retouches sont ceux d'un peintre (et Patrick White a toujours été passionné par la peinture, autant que par le théâtre), mais d'un peintre qui travaille longuement un coin de son tableau, quand le reste demeure à l'état d'ébauche. L'arbitraire qui peut frapper d'abord dans la place accordée à tel personnage est en soi-même un jugement. Nous voyons assez fugitivement le père, abondamment la mère, mais presque autant certains serviteurs familiers et, ce qui peut paraître soit un choix délibéré, soit un attrait irrésistible auquel cède le souvenir, se retrouve aussi bien dans les événements rapportés. Il serait naïf de s'étonner que personnes et paysages soient décrits selon l'importance relative qu'ils ont gardée dans la mémoire de cet écrivain d'humeur, ennemi du cliché. La Grèce qu'il parcourt, après la guerre, est comme vidée de tout site classique mais envahie par la vulgarité, la matière plastique et le béton. La présence humaine importe beaucoup plus pour ce promeneur du temps et de l'espace que les témoignages de l'Antiquité ; et c'est sans doute ce qui justifie la série de textes clôturant le livre, des prises de position à l'égard de la politique australienne, du théâtre, avec des portraits volontiers féroces. Règlement de comptes avec les autres et avec soi-même qui devrait passionner les lecteurs de l'ouvre romanesque en ce qu'il révèle, outre les conditions de sa naissance, les obsessions auxquelles il répond chez cet homme et qui a prêté beaucoup de lui-même à ses héros, mais sans jamais se révéler encore avec une aussi complète liberté. Franchise, intransigeance, découverte de soi à la faveur de sa propre création, finalement acte de gratitude envers la vie : une telle absence de complaisance est assez rare pour qu'on l'admire dans cette entreprise difficile qu'est un autoportrait.

03/1985

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Religion

La mecanique politique de vatican ii la majorite et l'unanimite dans un concile

Pourquoi, dix ans après, un nouveau livre sur le Concile Vatican II ? Qualifié d'historique avant même que la date de ses assises ne soit arrêtée, le 2è Concile du Vatican a suscité, aussitôt terminé, une réaction générale de désintérêt. Ses chroniqueurs abondèrent. L'histoire le boude. L'impossibilité d'accéder aux archives essentielles du Concile n'est pas seule en cause. Le bilan de Vatican II a paru si dérisoire par rapport aux espérances entretenues pendant près de six ans que toute analyse du Concile s'est trouvée dénuée d'attrait. Faut-il rappeler, pourtant, que l terme-cliché de "crise de l'Eglise" a fait sa réapparition avec le Concile que personne ne réclamait. Partant de cette constatation, Philippe Levillain a voulu déterminer pour quelles raisons l'assemblée immense chargée de mener à bien l'ample réforme que Jean XXIII souhaitait voir l'Eglise opérer sur elle-même a glissé progressivement de la ferveur enthousiaste à la résignation lucide. Comment écrire un tel livre ? "Philippe Levillain, précise René Rémond dans sa Préface, a marié les approches et les méthodes, pratiquant une authentique pluridisciplinarité, à laquelle le sujet l'invitait. A des interrogations qu'il emprunte à la problématique des sciences sociales et singulièrement à la science politique, dont il est visible que les préoccupations lui sont familières, il répond par une analyse attentive aux circonstances et aux conditions du singulier concret dans lequel s'est enracinée la pratique des sessions du Concile" . Ce qu'un tel livre apporte. L'auteur dégage de cette analyse une explication des obstacles rencontrés longtemps par Vatican II dans la quête d'une nouvelle modernité de l'Eglise. Chemin faisant, dans l'étude des relations complexes entre la nécessité et la contingence, il éclaire, grâce à des archives privées diverses et riches, certains grands moments du Concile. Il montre à quel point procédure et théologie des pouvoirs sont, par essence, indissociables et comment le vote du principe de la collégialité, intervenu en novembre 1963, a définitivement nagé la nature du Concile telle qu'elle se présentait dans l'ecclésiologie de l'Eglise depuis le Concile de Trente. Cet important travail, en apportant une lumière neuve sur un mécanisme le plus complexe qui soit, intéressera historiens et sociologues et tous ceux qui veulent rester attentifs à l'évolution historique de l'Eglise.

04/1997

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Beaux arts

Monet. Une vie dans le paysage

Claude Monet, le plus connu, le plus aimé de tous les peintres, il semble au lecteur, à la fin de ce livre, qu’il ne le connaissait pas. Les débuts difficiles, le travail sur les motifs, les séries, le vieillard à la barbe blanche, le jardin de Giverny – on retrouvera tout cela ici, certes, mais forcé lumineusement au-delà du cliché, le long de 34 chapitres qui s’enchaînent comme autant de stances d’une expérience unique et bouleversante. Fruit d’un long travail de reconstruction, le livre suit le peintre pas à pas et parfois heure par heure, mais jamais ici la biographie n’a la distance équivoque d’un récit linéaire rétablissant les faits après coup : elle épouse les errements et les embardées de la vie, elle avance auprès du peintre dans ce paysage qu’il finira par trouer, basculant presque malgré lui au-delà du motif. Que le texte évoque “l’extraordinaire volonté qu’à Monet de maintenir l’informe”, qu’il retrace avec une minutie exemplaire le caractère épique des “campagnes de peintures” ou qu’il s’ouvre fraternellement à l’éternelle satisfaction d’un artiste bien conscient de chercher l’impossible, ce qui le conduit et l’éclaire, c’est avant tout le travail secret de l’œuvre, son mouvement anxieux, son tourment. Ainsi est-ce un Monet perpétuellement tendu – tous le contraire de la facilité et des bonheurs qu’on imagine – qui traverse ces pages. De Boudin à Jongkind, de Manet à Pissarro, de Renoir à Cézanne à Whistler ou Sargent, mais aussi des proches des marchands, de Mirbeau à Mallarmé, de Zola à Clémenceau, le livre fait bien sûr défiler tous ceux qui ont joué un rôle dans la vie de Monet. Témoins, ils ne sont là pourtant que pour éclairer d’un certain jour l’aventure au fond si solitaire du peintre des Cathédrales, des Meules ou des Nymphéas. Roman de formation, mais d’une formation sans fin recommencée où, de crise en crise, l’expérience ricoche, trébuche et s’exalte, ce livre donne accès à l’égarement même du procès créatif – et dans une proximité telle que, le temps d’une lecture, le lecteur pourra se redire ce que se disait Mallarmé : “Une chose dont je suis heureux, c’est de vivre à la même époque que Monet”.

03/2010

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Sorcellerie

Etre sorcière aujourd'hui

Un très bel ouvrage (relié, dos carré, tranchefiles et gardes imprimées, intérieur quadri) pour éveiller sa magie intérieure et être une sorcière du XXIe siècle ! Femmes guérisseuses, femmes de pouvoirs, femmes puissantes : les sorcières suscitent la fascination depuis des siècles. Aujourd'hui, plus que jamais, l'archétype de la sorcière est sur le devant de la scène. Autel, rituels, intuition, pratique de la wicca, grimoires en tous genres... de nombreuses femmes se sont réappropriées ce personnage symbolique jadis haï et persécuté pour l'ériger en symbole fort et assumé. Exit le cliché de la vieille sorcière au nez crochu qui traîne son balai poussiéreux, place à une femme spirituelle, indépendante, en phase avec elle-même, les autres et le monde qui l'entoure ! Mais que signifie concrètement être sorcière aujourd'hui ? Agnès Blain, sorcière moderne et grande amoureuse de la nature, vous propose un voyage passionnant au coeur de la sorcellerie. Parce que vous détenez en vous un pouvoir qui ne demande qu'à être éveillé, ce guide pratique vous aidera à utiliser l'énergie présente en toute chose pour la transformer en actes magiques. Qu'il s'agisse d'apprendre à concocter des remèdes naturels à base d'herbes sauvages, de lire les astres, tirer les cartes, s'imprégner de l'énergie des pierres ou encore élever son taux vibratoire, vous trouverez dans cet ouvrage des clés pratiques pour intégrer de la magie à votre quotidien. Vous découvrirez finalement qu'être sorcière est bien plus qu'un ensemble de pratiques holistiques, mais bien une philosophie de vie à part entière ! Et à l'heure de la crise sanitaire et des bouleversements profonds que connaît notre société, il est grand temps de se reconnecter à sa spiritualité pour créer le monde de demain, un monde conscient, à l'image de ses habitants et des valeurs qu'ils souhaitent véhiculer. " J'espère vous montrer les différentes manières dont vous pouvez implémenter davantage de magie dans votre vie afin qu'elle reflète au mieux votre identité véritable. Votre " vous " supérieur. Afin que vous réalisiez que vous avez réellement toutes les cartes entre vos mains pour prendre pleine possession de votre pouvoir. Afin que la meilleure version de vous-même resplendisse et rayonne autour de vous, impactant positivement chaque être sur votre passage. Le monde entier mérite de voir tout ce dont vous êtes capable. Vous le méritez. " Agnès

10/2021

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Cuisine végétarienne

La (bonne) cuisine veggie et vegan d'une omnivore réticente (mais amoureuse). 80 recettes ultra-gourmandes (si, si, promis !)

Pour Trish Deseine, la vie sans Paris-Brest, kouign-amann, steak tartare ou veau à la crème était impensable... Mais en janvier 2020, elle tombe amoureuse d'Andrew, un homme qui ne mange ni viandes ni laitages. En mars, au moment du premier confinement, ils décident de vivre ensemble, et donc de partager leur vie, leur frigo et leurs casseroles. Tout d'un coup, confinée avec ce nouvel amoureux dans sa petite maison de la Sarthe, il était évident que les quelques expériences de Trish Deseine avec la cuisine veggie et vegan ne suffiraient pas pour assurer trois repas par jour. Elle a donc dû transformer complètement ses habitudes, sa façon de faire des courses et de penser sa cuisine. Ce livre estle résultat de ces études intensives, parfois frustrantes, souvent joyeuses, entreprises depuis maintenant plus d'un an. A travers ses approches, tentatives, ratages, puis, enfin, triomphes culinaires, elle raconte comment il est possible de d'ouvrir radicalement les horizons de sa cuisine, de changer ses habitudes et balayer ses idées reçues de carnivore en n'abandonnant jamais ni le goût, ni le plaisir. Ici, vous ne trouverez pas de fausse viande ou de faux fromage. Il n'y a pas de produits chimiques ou d'origine douteux pour " faire semblant " . Il n'y a pas d'huile ni de lait de coco partout comme piètre remplacement du beurre, d'eau de pois chiches pour faire de la " meringue " ou de la purée de noix de cajou qui se déguise en crème fraîche. Rien ne pourra remplacer un Mont d'Or coulant ou du bacon qui croustille sur un pancake chaud et beurré, un gigot d'agneau rôti et fondant avec des pommes de terre cuites dans la graisse de canard, etc. Non, cette 'In Between Cuisine'ne vient pas en remplacement, elle est en plus. Ce n'est pas un livre de régime ni de doctrine. Elle ne définit pas une série de règles restrictives qui promettent le monde et exige un renoncement. Elle montre simplement ce qui a fonctionné pour elle, carnivore engagée et enthousiaste, lorsqu'elle a dû supprimer la viande et le lait de son quotidien. Car si l'amoureuse absolue du beurre et de viande qu'elle est toujours a pu imaginer un nouveau répertoire de recettes sans ses ingrédients adorés-chéris, vous aussi, vous pouvez le faire !

09/2021

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Thèmes photo

Antoni Campañà : Icônes cachées. Les images méconnues de la guerre d'Espagne (1936-1939)

Antoni Campanà i Bandranas (1906-1989) est l'un des plus grands photographes catalans. A la fois républicain et catholique, il a renseigné au plus près les trois années de guerre en Catalogne, en travaillant notamment pour la presse anarchiste puis comme chauffeur pour l'armée de l'air. Après la victoire du franquisme, Antoni Campanà dissimule ce précieux témoignage, sans toutefois le détruire. Ce n'est qu'en 2018 que sa famille découvre près de 5 000 photographies dans deux fameuses " boîtes rouges " , où tous les épisodes de la guerre d'Espagne, à Barcelone et en Catalogne républicaine se trouvent représentés : depuis le coup d'Etat raté et la révolution anarchiste de 1936, jusqu'à la victoire de Franco et les routes de l'exil vers la France en 1939. Le travail de Campanà met en lumière la complexité du conflit et des tensions croisées qui éclatent à l'été 1936, et qui finiront par entraîner l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale. Partant du principe que la guerre est l'expérience la plus absolue, il en relève les contradictions, sans faire de concessions à la propagande d'aucun parti, et en se plaçant, pour chaque cliché, dans une recherche esthétique exigeante. Là où il y a destruction, il cherche la vie ; là où il y a l'euphorie des uns, il montre la terreur des autres. Parmi les ruines de Barcelone bombardée, il dessine ainsi le portrait de l'âme humaine. Il photographie aussi bien les églises détruites par les miliciens anarchistes que les troupes fascistes italiennes, maures et nazies allemandes victorieuses défilant à Barcelone en 1939 ou, simplement, ce qui fait la vie quotidienne des Catalans en guerre, ou enfin les réfugiés. Il parvient ainsi à tisser une immense tapisserie des multiples facettes d'un conflit total, d'où, finalement, naîtra la photographie de guerre moderne. L'artiste connaissant parfaitement les décors et les personnes qu'il met en scène, son regard manifeste une complexité qui oblige à réfléchir et à se positionner à travers une oeuvre beaucoup plus nuancée que celle d'autres grands noms de la photographie, présents dans les mêmes rues et fronts de bataille. Ce catalogue présente un ensemble de plus de 150 oeuvres du photographe, dont beaucoup inédites, et un matériau historique (documents iconographiques, objets...) nécessaire à la compréhension globale de cette période dramatique de l'histoire de l'Espagne.

06/2023

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Littérature française

Ça pour une nouvelle

Une humanité commune. Des milliards de solitudes. Entrez dans leurs paysages intérieurs, suivez leur évolution et cheminez avec eux vers une issue inattendue : inacceptable ou inévitable... Résumé des 17 nouvelles : 1. Lorsque le rêve dépasse la réalité ou ne sert qu'à nous y préparer. 2. Entre amour et résignation, un seul geste de l'autre suffit à nous rendre heureux. 3. Une vieille dame. Un enfant. Tous deux liés par la même étincelle de vie. 4. Une adolescente, loin du cliché futile et naïf de ses congénères, hésite entre vengeance et humanité. 5. Un médecin légiste, ne sachant plus à quelle voix obéir, va devoir faire un ultime choix. 6. Une jeune femme doit faire face au regard des autres. Ceux-là même qui feront bouleverseront sa vie. 7. Toutes les dépendances ne sont pas nocives. Celle-ci comme toutes les autres prend malgré tout beaucoup de place. 8. Quelle douleur plus intense que celle d'une mère complice par ignorance... 9. Lorsque la maladie sonne à la porte de cette jeune femme, cette dernière la laissera entrer et prendre le pouvoir. 10. Les hommes sont capables du meilleur comme du pire, mais quel sera le choix du personnage de cette nouvelle ? 11. Rubis, aveugle de naissance, aura le pouvoir de tout changer. Mais osera-t-elle ? 12. Lorsque Dali peint le tableau "La persistance de la mémoire", il tente lui aussi d'annuler les effets du Temps. 13. Est-il préférable de vivre en oubliant ou de mourir en le décidant ? 14. Grâce à son métier de comédien, un homme va découvrir une facette de lui qu'il ne soupçonnait pas. 15. Jusqu'à quel point peut-on supporter la violence de l'autre ? Cela ne dépendrait-il pas de la personne qui nous violente ? 16. Une petite fille s'apprête à vivre le jour le plus important de sa vie. Mais en a-t-elle conscience ? 17. Une conclusion légère et amusante à un recueil de nouvelles qui ne le sont pas toujours. Bien que les thèmes principaux dont s'est inspirée l'auteur soient basés sur la violence de la mort, il s'en dégage une tendresse et un réalisme qui en font un livre absolument pas lugubre. La construction des dix-sept nouvelles, parfois intrigante, fait qu'il faut attendre la dernière phrase pour deviner qui est le narrateur... et relire pour savourer !

08/2015

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Civilisations pré-colombiennes

Les Mayas

Parmi les grandes civilisations préhispaniques, les Mayas jouissent d'une popularité particulière, liée notamment au défi scientifique que représente la connaissance de ces cultures plusieurs fois millénaires dont les secrets se sont dévoilés progressivement au cours des deux derniers siècles. Des "cités perdues" mises à jour dans la jungle tropicale par les explorateurs du XIXe siècle aux multiples vestiges archéologiques que la télédétection découvre encore sous l'épais manteau végétal, en passant par les débats passionnés sur le supposé "effondrement" ou le déchiffrement d'un système d'écriture complexe et unique en son genre au Nouveau Monde, l'histoire et l'archéologie des anciens Mayas n'ont cessé de fabriquer du "mystère", suscitant l'intérêt bien au-delà des cercles savants. Mais, pour certains, cette fascination se nourrit aussi d'un imaginaire exubérant, dans lequel les Mayas sont mobilisés pour questionner aussi bien les origines que les fins dernières de l'humanité. Massivement investis par la pseudo-science et les croyances "new age", la culture et le passé des Mayas sont ainsi mis à toutes les sauces d'une cuisine ésotérique capiteuse, vendue pour satisfaire les besoins ou calmer les angoisses d'Occidentaux désorientés et en quête de sens. Il serait pourtant regrettable de limiter la place des Mayas dans la grande geste du genre humain à l'étonnante civilisation qui a bâti Palenque, Tikal ou Chichén Itzá et qui continue de nourrir les prophéties fantasques de quelques aigrefins de la pensée. Envisagés au présent, les Mayas, ce sont aussi des peuples autochtones d'Amérique centrale qui, après avoir subi les violences de la conquête coloniale, les ravages du choc microbien, la déshumanisation par le travail forcé, endurent toujours depuis, sur les terres de leurs ancêtres, le racisme, la pauvreté et l'exclusion. Dans un passé récent, ces peuples ont surgi sur le devant de la scène, pour le pire comme pour le meilleur, lors de l'effroyable et trop peu connu génocide qui a décimé et traumatisé les Indiens du Guatemala au début des années 1980, mais aussi en 1994, au moment où, par la voix du sous-commandant insurgé Marcos, ceux du Chiapas délivrèrent un message d'espoir et d'émancipation à portée universelle. Entre créations et destructions, entre oppressions et révoltes, entre fantasmes et réalités, ce livre nous invite à parcourir 3000 ans d'histoire de luttes et de passions.

05/2021

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Photographie

Guerre de 14-18

Il est difficile de concevoir aujourd'hui ce qu'a pu représenter dans l'inconscient et l'imaginaire collectif des peuples belligérants la vision des premières photographies de la Grande Guerre. Devenue presque banale à nos yeux, car outrageusement diffusée, l'exposition à l'iconographie de la guerre est, au début du XXe siècle, une expérience traumatisante. A l'héroïsme du récit officiel des dépêches, aux communiqués des états-majors exaltant les vertus du courage et du patriotisme, elle oppose la vérité crue du sang versé, l'horreur des corps mutilés, l'effroyable condition des hommes embourbés dans la fange et transis de froid, la souffrance quotidienne du poilu, les champs de ruines à perte de vue... Si elle n'est pas le premier théâtre d'opérations militaires ayant donné lieu à des photographies, la guerre de 14-18 marque un basculement dans l'histoire du médium : c'est à l'occasion de ce conflit mondialisé que la photographie s'installe définitivement comme une source d'information, de documentation et de témoignage incontournable. Dévoilant les faits bruts, le visage des acteurs, les paysages et les lieux, elle "révèle" concrètement les différents aspects de la réalité de la guerre et détisse la perception imaginaire des combats et des situations. Même si les scènes du front les plus spectaculaires sont souvent des reconstitutions l'âpreté des batailles et la lourdeur du matériel de prise de vue ne permettant pas une saisie sur le vif, la "vérité" du cliché impose désormais son évidence. Dès l'appel à la mobilisation générale d'août 1914, les "reportages" photographiques, publiés par Excelsior, L'Illustration, Sur le vif et l'ensemble de la presse européenne, se multiplient dans des proportions inédites... Phénomènes de masse, la production et la diffusion d'images consacrées à la guerre ne cessent de croître et de se diversifier durant les années de conflit. Le statut, la pluralité (photographes de presse, amateurs, services photographiques des armées, simples soldats, anonymes) et le nombre des opérateurs sont à la mesure de la profusion incalculable d'images qui constitue la mémoire visuelle universelle de ce drame. Edité à l'occasion de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, ce nouveau titre de la collection "Photo Poche Histoire" se veut un recueil d'images emblématiques volontairement puisées à des sources internationales de ce qui fut une des plus grandes tragédies de l'ère moderne, ainsi qu'une méditation sur l'histoire des hommes confrontée à l'expérience de la photographie.

08/2014

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Thèmes photo

Cathy Alvarez - Trou[v ées

"s'éclipser... " Depuis longtemps, je collecte les images. Et peu m'importe de ne pas avoir pris le cliché moi-même, de ne pas avoir choisi le cadrage, la composition, "l'instant décisif" ... Un(e) autre l'a déjà fait ! Ce que je choisis c'est une image pour ce qu'elle m'évoque ; j'aime observer les photographies qui s'offrent à mon regard. C'est souvent l'ellipse qui m'intéresse, les visages qui se dérobent, les traces du vécu sur le papier imprimé, les sels d'argent qui font vibrer les noirs... un moment présent figé sur lequel le temps a fait son oeuvre. Cette matérialité m'émeut, elle est comme une mise en garde. La photographie est une capsule temporelle, elle est un voyage : hier, aujourd'hui... les temps se mélangent... elle joue de notre perception du temps. En intervenant sur une photographie ancienne, on permet au passé de refaire surface dans le présent. Fascinée par ce jeu d'anachronisme, j'aime observer les images autant que les déconstruire : évider, broder, mettre en évidence, jouer avec la lumière, les flous, les trous. Percer, voir ou percevoir... Jeux de regard, entre présence et absence, mystère et évidence. C. A. Née en 1978, Cathy Alvarez valle est une artiste pluridisciplinaire, qui produit notamment ou utilise ou détourne des images photographiques. Son travail a fait l'objet de nombreuses expositions personnelles ou collectives, en Belgique et à l'étranger, et lui a valu de nombreux prix à Liège et au-delà. Elle anime aussi régulièrement des ateliers de création auprès de publics variés. Sélectionnée l'été dernier pour le Prix de la Fondation Bolly- Charlier, elle revient au printemps 2022 avec la publication aux éditions Yellow Now de son premier ouvrage monographique, à l'occasion d'une expo solo à la galerie Juvénal (Huy). Une forme, chez elle, aussi bien qu'une matière, en appelle une autre, s'y verse et s'y prolonge ; une histoire n'est jamais finie, un récit jamais complet, une oeuvre jamais définitive... Electives ou pas, les affinités (multiples), c'est cette capacité à faire exister la beauté d'un objet trouvé aussi bien que d'un sentiment délaissé. Ses images dès lors se déploient en différentes versions, vibrant sous leurs couches successives : mouchoirs en céramique, images-bannières, textiles et drapeaux, images brodées, snapshots détournés... Ce n'est dès lors pas pour la beauté vaine du jeu de mots qu'on identifiera chez elle des fils rouges en guise de thématiques : il y est question, avec une poignante délicatesse, de refuge et de mémoire, de temps reprisé, de bribes rapiécées, de lien recousu.

11/2022

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Essais

Les Templiers. Lieux et héritages du Temple Franc-Maçonnerie - Néo-Templiers

Un ouvrage (tome III) qui remonte à l'époque templière à travers ce qu'elle a laissé aujourd'hui à titre de vestiges encore visibles et leur histoire à travers un "tour de France" des villes et des villages fourmillant d'anecdotes illustratives d'un esprit templier. La question se pose surtout de savoir ce que l'Ordre a vraiment laissé via des pierres dans le patrimoine, ses anciens sites, les cathédrales peut-être, son esprit et une influence de pensée. Y a-t-il des héritiers de cet esprit et les trouve-t-on dans telle ou telle mouvance ésotérique ou religieuse ? Depuis le XVIIIe siècle, les Ordres templaristes ou néo-templiers ont fleuri dans plusieurs régions du monde, surtout en Europe, en France et dans le monde anglo-saxon. Il est malaisé de s'y retrouver mais tous revendiquent une légitimité avec l'Ordre dissous des "Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon". La Franc-Maçonnerie a connu un intérêt filial avec l'Ordre. Le Temple a nourri et alimente encore de nos jours une partie de la Franc-Maçonnerie à travers des Rites et des Grades, en dépit d'événements majeurs ou grâce à eux, mais l'Ordre des Hospitaliers, devenu Ordre religieux de Malte, très présent dans le monde au XXIe siècle, est l'héritier matériel du Temple depuis sept cents ans. Cependant, l'ADN templier tient de son esprit. Celui-ci a traversé les âges. L'intérêt pour le Temple a été occulté pendant plusieurs centaines d'années. Excepté à travers des chroniqueurs des croisades, il a repris au XVIIe siècle et a connu un engouement rapide mondain à travers le discours du Chevalier Ramsay, d'autres tendances templières notamment à Lyon et en Suède, mais aussi auprès des médiévistes qualifiés. Après une recherche sur les origines de l'esprit du Temple (tome I), un ouvrage (tome II) sur les arcanes et les coulisses des croisades, du procès et de la métamorphose des Templiers où on découvre une force supra-étatique dotée d'une marine et coupée en deux réalités, Philippe Liénard se penche sur les traces matérielles et immatérielles de l'Ordre templier et ses explorations dont en Amérique, en Europe et en Ecosse, sur les liens héritiers avec le templarisme, celui qui a investi la Franc-Maçonnerie encore aujourd'hui (tome III) et celui qui engendre de nombreux émules dits néo-Templiers du XXIe siècle, souvent catholiques. Ce tome troisième remonte aux donations et aux constructions, et examine les liens entre Temple et Compagnons, pour revenir au début du XVI' siècle, période charnière (thèses de Calvin, alliance de François lef et des Habsbourgs pour réduire l'islam ottoman, etc) et arriver à nos jours à travers les messages, les métiers du Temple, et l'ésotérisme qu'on lui prête. L'Histoire du Temple a laissé des édifices, des ruines ou des lieux spéciaux, une part de vérité, une part de légende et une place pour la confusion matérielle et spirituelle. L'Ordre des moines-soldats n'a jamais été que cela. En Occident, au sein du Temple on cultive, on vit chiche, on cherche, on finance la "multinationale", on encourage la rénovation sociale et on crée une nouvelle économie. Les tomes premier et deuxième ont débroussaillé certains lieux communs répétés à l'envi. La marque du Temple se ressent dans des mouvances diverses, mais des questions subsistent : y-a-t-il encore des Templiers, que font-ils, et où se trouverait le trésor de la légende ? Le Temple du XXIe siècle, c'est quoi ? Chacun serait-il un potentiel Templier ?

05/2022

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Photographie

Abstract

Une fissure noire sur un sol ou un mur gris. Dessine-t-elle un soleil ? Un ballon qui laisse pendre son fil ? Un soleil qui ne tient qu'à un fil ? Nous conduit-elle dans le poêle de Descartes ? Ou dans la faille obscure qui se niche au coeur des images ? ABSTRACT : un résumé, mais aussi une abstraction. L'abstraction de l'image n'est-ce pas une façon de faire apparaître sa structure masquée, celle qui règle sa composition, l'ordonnancement géométrique secret de ce qui nous est donné à voir ? Abstraire, c'est viser le concept, ou plutôt, ici, l'idée en bousculant l'écran. To abstract c'est soustraire, soit faire apparaître ce qui est soustrait, implicite dans l'image. ? Le cadre, qui sous-entend mais aussi fait oublier ce qui le déborde, car la perspective, immanente à la photographie, l'implique comme l'avait montré Panofsky pour la peinture ; le noir et blanc qui magnifie les couleurs en les absentant ; 4 le silence assourdissant des images. Mais en dé-figurant la photographie, Olivier Degen ne nous indique-t-il pas ce qui nous aveugle dans l'image pour essayer de nous faire voir ce que l'écran des formes où nous nous identifions, où nous nous logeons, rend invisible. Le regard est ce qui manque à ce que nous voyons, c'est pourquoi, sans doute, je regarde pour ne pas le voir. To abstract c'est aussi extraire. En effet, à proprement parler, il ne s'agit pas de photographies abstraites comme il en existe, mais de transitions, d'images s'abstrayant comme lorsque le crépuscule ou la lente clôture des yeux nous les dérobe. L'image saisit-elle alors le silence qui se déroule inlassablement dans l'écoulement du temps, l'instant que masque le mouvement ? Ne nous oriente-t-elle pas, par un clin d'oeil, en déjouant la fixation intemporelle de ce qui est absolument éphémère, vers ce qui est au-delà de l'apparence et qui se tient dans le silence, innommable ? Ou encore est-ce une vue myope dans la pénombre qui rend les images inquiétantes comme l'astigmatisme hypothétique du Gréco en son temps ? Ou, supposons, une image que le photographe voudrait nous faire croire aussi involontaire que le lapsus de Portia qui n'avait pas échappé à Freud, un appui comme imprévu sur le déclencheur, une pellicule qu'on 5 n'aurait pas remontée, un acte manqué du photographe qui réussirait à saisir ce qui ne se voit pas, ce que le cliché se doit d'ordinaire effacer. Dans ce cas s'agit-il, en présentant ces images, qui sembleraient des rebuts, de contester. Alain Vanier -Psychanalyse

09/2021

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Histoire internationale

La Révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917

La Révolution russe aura bientôt cent ans, mais on peut douter que son anniversaire fasse l'objet de commémorations. En France particulièrement, on croit savoir depuis Le Passé d'une illusion de François Furet (1995) et Le Livre noir du communisme (1997) qu'elle est à l'origine d'un cauchemar totalitaire aussi dangereux que le nazisme mais plus durable et plus meurtrier. Et pourtant... En 1968, la Sorbonne était ornée de portraits de Lénine alors qu'on redécouvrait Nestor Makhno. le Parti communiste français, fort de dizaines de milliers de militants et de millions d'électeurs, avait été créé en 1920 justement pour suivre l'exemple des bolcheviks russes. Et, chaque année, le PCF célébrait la " Révolution socialiste d'Octobre ". D'ailleurs, parmi les premiers communistes français qui avaient côtoyé Lénine et Trotski au Kremlin aux temps héroïques on trouve Victor Serge et Boris Souvarine, les pionniers de l'histoire de la révolution et du bolchevisme en France. Comment un tel retournement, de l'engouement au dénigrement et à l'effacement, a-t-il été possible ? Pour le comprendre, l'auteur propose de suivre les lectures et les représentations données de l'événement en France depuis 1917 jusqu'aujourd'hui. Une large place est accordée aux représentations littéraires ou cinématographiques tant il est vrai, par exemple, que le cliché du " bolchevik en veste de cuir " doit plus à l'Année nue de Boris Pilniak ou au Docteur Jivago de David Lean qu'au travail des historiens. L'influence de telles oeuvres étrangères est d'autant plus déterminante que, du côté français, c'est d'emblée une vision négative et sensationnaliste qui est véhiculée, notamment par Joseph Kessel. Au fil des interprétations contradictoires des historiens concernant 1917 en Russie, c'est aussi une histoire intellectuelle et politique de la France qui se lit. Même à gauche, le pays de la " Grande révolution " s'y montre beaucoup plus rétif qu'on pourrait le croire vis-à-vis de la nouvelle venue. Le Parti communiste finit par imposer sa lecture et, dans la France des années 1950-1960, la reprise du discours déterministe des Soviétiques fait longtemps bon ménage avec la prédominance de l'école des Annales. Ainsi, les voix révolutionnaires dissidentes ont été mises sous le boisseau et le tranchant subversif d'Octobre a été bien émoussé. Mai 1968 n'y change rien, pas plus que la publication de travaux essayant de rendre la complexité d'une révolution populaire défaite dans sa propre victoire. La route était dégagée pour un retour des approches conservatrices que la disparition de l'URSS a ultérieurement galvanisées et médiatisées. Parcours historiographique à travers des auteurs de générations différentes et d'opinions opposées, le travail d'Eric Aunoble éclaire de multiples facettes de la Révolution russe et entend rendre aux " dix jours qui ébranlèrent le monde " une richesse que le statut de modèle ou de repoussoir avait éclipsée. Le livre se veut aussi un encouragement à reprendre l'étude des années 1917-1921, tant elles peuvent encore apprendre à ceux qui visent l'émancipation aujourd'hui.

01/2016

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Beaux arts

Robert Doisneau

Un documentaire qui se lit comme un récit, des moments-clés de la vie du photographe Robert Doisneau illustrés par treize clichés incontournables et représentatifs du talent de ce photographe humaniste. Des photos de commande ou personnelles, toujours réalistes, prises en noir et blanc mais aussi en couleurs. Des photographies à la fois tendres, facétieuses et touchantes, toutes accessibles aux enfants, et qui leur parlent dès leur plus jeune âge. Un documentaire sur un photographe pour une première approche de la photographie Témoin de son temps, Robert Doisneau était aussi, et surtout, un grand photographe, toujours en quête de l'image parfaite. Il y a une grande esthétique dans son travail, notamment son art du cadrage et sa faculté à saisir ou à mettre en scène des instants "uniques". Toutes ces photos dégagent une grande force émotionnelle. A chaque fois, il nous raconte une histoire avec tendresse, une histoire qui parle à tout le monde. Pour découvrir et apprendre le vocabulaire de la photo : objectif, cliché, composition, cadrage, mise en scène, lumière, détail, décor, portrait, pose, commande, laboratoire, noir et blanc, couleur... Un des photographes français les plus connus au monde Robert Doisneau s'est toujours considéré comme un artisan et ne cherchait jamais à tomber dans le sensationnel, que ce soit en photographiant le Paris populaire qu'il aimait tant ou le milieu mondain où ses commandes de reportage l'envoyaient parfois. Ses très nombreux clichés en noir et blanc des rues de Paris de l'après-guerre et de sa banlieue, d'écoliers en classe ou en extérieur, de personnalités du XXe siècle ou d'anonymes touchants ont, entre autres, fait sa renommée. Les photos prises par Robert Doisneau reflètent bien l'homme qu'il était. Elles montrent, en toute occasion, ce qui retenait son attention, ce qu'il voulait dénoncer ou mettre en lumière. Que ce soient avec ses photographies de commande (pour les sociétés pour lesquelles il a travaillé, des journaux, des magazines...) ou ses photographies prises en tant que photographe indépendant, toutes ont cette "touche Doisneau" immédiatement reconnaissable ! Un ouvrage didactique mêlant photos et illustrations Les treize photos de l'ouvrage : "L'Agocholine Zizine" (une photo pharmaceutique), "Chez la marchande à la toilette, la robe "chic" " (extraite d'un reportage au marché aux puces), "La Pause" (ses années à l'usine Renault), "Dordogne" (sur les congés payés), "Le Cheval tombé" (prise durant l'Occupation), "Les Glaneurs de charbon" (photo de banlieue), "Christian Dior et ses catherinettes" (une de ses photos de mode), "Le Baiser de l'Hôtel de Ville" (des amoureux à Paris, l'une des images les plus célèbres de l'histoire de la photographie), "Les Pains de Picasso, à Vallauris" (portrait d'artiste), "Le Cadran scolaire" (photo d'écoliers en classe), "Les Bigoudis du peintre" (photo aux USA, en couleurs), "Pipi Pigeon" (un bel exemple de son humour"), "Quartier du Pavé Neuf" (photo en couleurs des nouvelles banlieues). Pour présenter ces clichés, une petite mascotte attachante guide le lecteur à travers les pages du livre, pointant du doigt les spécificités et détails de chacun, avec des mots simples qui rendent l'histoire des arts visuels accessible.

04/2024

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Littérature érotique et sentim

Hate me ! That's the game ! Tome 2, Tout le temps avec toi

La vie de star n'est pas de tout repos, et Aileen l'apprendra à ses dépens... Vivre avec une star, ce n'est pas de tout repos. Mais vivre avec Evan Swain, c'est le rock and roll assuré tous les jours ! Entre les concerts, les soirées arrosées et les moments coquins, Aileen a peu de temps pour étudier... et elle ne s'en plaint pas ! Mais une série de drames s'abat sur Aileen et son entourage, et elle continue à sentir constamment l'ombre menaçante de Kristen... Paranoïa, pure coïncidence ? C'est plus liés et intimes que jamais qu'Evan et Aileen devront affronter les obstacles dressés sur leur route. Plongez sans plus attendre dans le deuxième et dernier tome de la série à succès Hate me ! That's the game ! . Emilia Adams vous promet une romance pleine d'action, de suspense, de sentiments et de moments (très, très) coquins ! EXTRAIT - Et si on parlait de toi maintenant, Aileen, lance Emma, le regard plein de défis. Je deviens rouge. Je ne suis pas fan de dévoiler des choses sur ma vie sexuelle. Elle a essayé plusieurs fois de dénicher quelques informations, mais la plupart du temps j'ai esquivé les interrogatoires. - Pas grand-chose à dire, dis-je la voix pas très crédible. - Oh ! Tu mens. Je sais que tu me caches des choses, s'exclame mon amie un peu trop fort à mon goût. - Pas du tout, entre nous c'est juste le bonheur comme il le faut. Elle rit. OK, je ne suis pas convaincante. Comme toujours. - Je vous ai vus dans les toilettes à Los Angeles. Ne va pas me dire que c'est platonique. De plus, ce soir-là, tu lui avais dit plus de jeu. - Plus de jeu ? demande Mila. Raconte ! Allez, ne fais pas ta coincée du cul. On est entre filles, tu peux tout nous dire. Elle bat des cils pour m'amadouer. Je dois rougir davantage. OK, je me lance, j'espère qu'elles ne vont pas être choquées. Je déglutis avant de m'exprimer : - Oui, bon, Evan aime bien jouer aussi. Il a sa façon de faire, on va dire. Mila semble intéressée : - Quel genre ? Il t'attache ? Il te fouette ? Il te déguste comme Adam le fait sur Emma ? Il... Je la coupe, complètement embarrassée. J'ai l'impression que l'on nous écoute. Autour de nous, les clients ne nous lâchent pas du regard. Quelle idée de parler de ça dans un lieu public ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE A propos du tome 1 : "Une jolie fanfiction dans un univers rock comme je les aime. C'est bien écrit, fluide et sans temps mort. L'auteure a réussi à mêler cliché et originalité, ce qui n'est pas toujours simple". - Melanie-84 sur Booknode "Le lecteur est entraîné dans un monde Rock'n roll des les premières pages, c'est la folie ! Ne comptez pas lâcher ce livre, une fois que vous aurez le nez dedans !! " - Adeline-infinity-books "Rêver et s'évader. Voilà ce qu'Emilia nous offre dans ce livre. S'évader dans des histoires pour un bon moment de détente". - Chloebookslivres sur booknode A PROPOS DE L'AUTEUR Mère de trois enfants, Emilia Adams est une grande fan du groupe The Strokes, mais surtout de Julian Casablancas. Jeune femme rêveuse avec un brin de folie, elle aime écrire et profiter de la vie autour d'un bon cappuccino ou d'une viennoiserie !

03/2020

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Théâtre - Pièces

La statue de temps

La délicatesse. C'est le mot qui me vient à l'esprit à la lecture des poèmes de Gaëtane de Lansalut. Délicatesse et simplicité. Un univers enveloppant bien que minimaliste. La beauté de l'instant saisi dans sa fugacité. L'harmonie des contraires, puisque la statue évoque l'objet lourdement ancré, tandis que le temps, fugace, est par essence volatile. Les mots de Gaëtane ouvrent nos yeux sur ce monde qui nous entoure, et que nous avons perdu l'habitude de contempler. Pas besoin de chichi : une miette de pain, des flocons de neige, le café du matin, la rosée, le soleil levant, le ciel bleu, un caillou, suffisent à éveiller l'intensité de nos sens. La statue de temps est à l'image de l'autrice : sensible et émouvante, drôle et profonde, idéaliste et réaliste tout à la fois. A travers les lignes se devine la quête de l'Absolu dans les moindres détails du quotidien. Mis en scène au théâtre de Nesle, les poèmes de Gaëtane, subtilement interprétés par la comédienne Bérengère Warluzel et accompagnés à la flûte par Julie Huguet, faisaient l'effet d'un temps comme suspendu. Dans son atmosphère clair obscur, dans son dépouillement, la scène ressemblait à une peinture de Georges de La Tour. Intimistes et vibrants, les tableaux de Gaëtane de Lansalut interrogent la vie en même temps qu'ils la célèbrent, avec amour. Virginie Larousse Rédactrice en chef du Monde des religions. Ce sont des poèmes de jeunesse bien souvent, écrits d'une traite sous une impérieuse inspiration qui me faisait prendre le stylo ou la plume (de l'ordinateur) sans attendre. Un trépignement à écrire. De jour, de nuit. Je me suis toujours demandé dans quel état il fallait être pour écrire. Pour être inspiré(e). Que devenait notre conscience ? Dans quel univers fallait-il être pour succomber aux délices des mots bien souvent au bord de l'intime si ce n'est aux marges de l'indicible. Il est apparu que le temps avait une valeur pondérale dans certains de mes textes. Faisant accroitre leur maturation. Puis un déclic. Des textes nés comme ça. Au fil de l'eau. Au fil du temps. Au gré des rencontres. Ce fut celle avec la flûtiste Julie Huguet au Japon, qui a cru en mes textes et les a proposés à la comédienne Bérengère Warluzel pour en faire un spectacle d'une heure au théâtre de Nesle, les jeudis des mois de février et mars 2019. Avec le soutien du metteur en scène Jean-Daniel Laval. Et un projet est né. Une statue de temps qui veut se promener dans les théâtres, les bibliothèques ou les librairies ou chez les gens, dans leur salon, au gré des rencontres là aussi. Poèmes en prose et morceaux de musique s'intercalent judicieusement pour narrer la vie, sous une forme plutôt introspective, sensible et imagée. Chacun pourra y retrouver le thème du temps qui passe, de la vie allègre qui se déroule inexorablement comme pourrait-on dire un voyage. Ce spectacle s'adresse à toutes et tous. Les poèmes nus peuvent aussi être agencés et mis en scène d'une autre manière, avec une autre musique. Ainsi y a-t-il eu une alliance complice de la musique de Johann Sebastian Bach à la flûte et du texte qui a pu émouvoir. Un spectacle à hauteur d'enfant, contemporain et classique à la fois, qui a eu l'ambition folle de nous faire nous réjouir. Car tout, au fond, est à faire avec amour. Gaëtane de Lansalut

04/2021