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Théâtre

L' Impresario de Smyrne. Adapté par Agathé Mélinand

Un hôtel, à Venise aux lendemains du carnaval. Le brouillard fume sur la lagune. Lucrezia, jeune chanteuse florentine "qui ne connaît pas grand-chose à la musique" - c'est elle qui le dit - est arrivée la veille. Elle dort encore même si "l'odeur du canal la dérange" . Carluccio le castrat cherche un nouveau contrat. L'argent manque. Il y a des agents, des impresarios, des protecteurs. On apprend qu'un Turc-marchand a été convaincu par ses amis de ramener à Smyrne le mieux de ce qui se fait sur la scène vénitienne et qu'il n'y connaît rien. Qui sera engagé ? Madame Tognina, soprano d'expérience est chez elle avec le ténor, son amant. La compagnie les retrouve. Il y a un poète accommodant qui ne travaille pas dans le génie, une petite chanteuse bolognaise, l'impresario, l'agent. La Florentine et le castrat les rejoignent. Ils sont tous à fond pour le projet turc. Chaude ambiance. Qui sera la prima donna ? Le Turc méprise les castrats. Ce sont gens de sérail. Lui, il aime les filles et la musique gaie. Les artistes défilent entre exigences démentes et fausses modesties. Qui sera la Prima donna ? Au moment de signer les contrats, les artistes s'écharpent, les salaires augmentent. On prévoit de partir à soixante-dix, en Turquie. Dans la lumière froide du matin du grand départ pour l'Orient, les filles sont venues avec leur mère ou leur chien. Il y a même un perroquet. Le castrat est botté et joue de la cravache. On attend le Turc qui ne vient pas, il s'est embarqué à la première heure. Il a laissé de l'argent en dédit. La troupe l'utilisera pour autoproduire son prochain spectacle. A partir de L'Impresario de Smyrne (1759) et du Théâtre Comique (1750) de Carlo Goldoni Traduction et adaptation Agathe Mélinand Mise en scène et costumes Laurent Pelly

10/2023

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Aliday's

Coincés à Paname au-dessus d'une mer d'ardoises tremblotantes et flamboyantes jusque vers l'écluse Saint-Martin, perchés sur un plateau avec du vieux cordage, peinant et suant le "chien mouillé" pour disait Dédé, le rouleau gavé de peinture "faire péter la banque ! " . Coincés à la Résidence des Majorettes, plate-forme pétrolière gigantesque et orgueilleuse, symbole des années fastueuses d'un capitalisme triomphant, à admettre sous les balcons une police armée jusqu'aux dents pour faire la chasse aux petits faciès et dissoudre le chômage dans un verre de Ricard électoralise. Coincés au bar-tabac "le Jaurès" du centre-ville, vaste salon, bistrot ringard où l'on boit à la santé de "saint bière" et de l'hiver, attablés sous les palmes d'un ventilo ou debout face au zinc dans une inextricable confusion de marée humaine ; Ali, Dédé, Farid et Baptiste, musiciens d'un soir à faire danser les poivrots sur des notes de Folk-song-raÏ ; vivants d'espoirs éteints à manger des ice-creams sur Central Park, à se faire interwiever en exclusivité par des journalistes du Washington Post, qui d'actes manqués en fugues, font un pied de nez à l'outrageante réalité, rutilante, fardée de taux d'usure, de baux à céder, de clochards en guenilles en quête de leur misérable pitance autour des étales du marché de la place de Vintimille ; société bicéphale par le durcissement des privilèges et les rapacités de l'Etat libéral : Quatre petits dingos caustiques, nés aux antipodes de leurs personnalités vindicatives, s'insurgeant contre tout et son contraire, ballottés, mis en émois, anti-héros tendrement auréolés de bons mots, habillés d'un sourire fugace, ou se mentir devient... une seconde nature.

11/2019

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Romans historiques

Suzanne Valadon Tome 1 : Les escaliers de Montmartre

Cette gamine qui dessine sur le trottoir du boulevard Rochechouart, personne n'y prête attention. Personne, si ce n'est un artiste déjà célèbre : Puvis de Chavannes ; il a deviné en elle des dons évidents. Il ne l'oubliera pas : il en fera son modèle, et sa maîtresse. Dans ces années-là - les années 1880 -, entre le Moulin de la Galette, Blanche et Pigalle, sur le flanc de cette butte Montmartre encore champêtre, vit tout ce que la peinture française compte de vrais peintres : les impressionnistes et, parmi les plus grands, Renoir, Toulouse-Lautrec, Degas. Des uns et des autres, Maria (elle n'a pas encore choisi Suzanne pour prénom), qui grandit en beauté et en hardiesse, est tour à tour le modèle et l'amante. Elle est de toutes les fêtes, de toutes les folies ; elle se brûle à toutes les passions. Elle danse, elle chante, elle boit au Lapin agile, au Chat noir, au Moulin-Rouge. D'un jeune Catalan de passage, Miguel Utrillo, elle a un fils : ce sera Maurice Utrillo. Quand elle s'assagit, ce n'est pas pour longtemps : elle est faite pour flamber. Cependant, elle ne cesse de dessiner, magnifiquement puis, poussée par ses maîtres, découvre la peinture. A la fin du siècle - elle a trente-cinq ans - , elle est devenue Suzanne Valadon. Autour de cette jeune femme qui n'avait peur de rien, c'est toute une époque, toute une société - et la plus libre qui fût alors -, que Michel Peyramaure fait revivre. Ce temps légendaire de la Butte, celui des " peintres du bonheur ", quand le génie courait les rues, le roman de Suzanne Valadon l'illustre merveilleusement. Mais ce n'est pas fini : avec le siècle nouveau, Modigliani, Picasso et les autres conquièrent Montmartre. Et Utrillo a commencé à peindre. Et Suzanne Valadon s'impose. A suivre...

04/1998

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Littérature française

Une adolescente

"Ce livre est né de mon amitié pour les sirènes : pour les filles de Lilith et non d'Eve qui transgressent les limites imposées à leur sexe et se risquent dans la rue, la bagarre ou l'écriture. Donner une voix aux adolescentes. Et prendre au mot Virginia Woolf : "Une féministe est n'importe quelle femme qui dit la vérité sur sa vie. "" L. P. Elle grandit dans la mauvaise partie de la ville : une petite ville de la banlieue ouest, collée à Paris. Elle a une grand-mère blanche et bourgeoise, une grand-mère vietnamienne et humble : une famille aimante qui se désunit. La narratrice veut s'échapper. Sans arrêt, elle s'échappe. Elle a le démon de la liberté. Alors elle fugue. Avec les garçons de la cité, elle traîne dans les rues, la nuit. Elle n'arrive pas à croire qu'elle est une fille. Au collège, ceux qui la harcèlent la surnomment "Lolito" . Mais l'adolescence se déclare. La vilaine chenille se métamorphose en papillon. L'adolescence brutalement sexualise Lolita et son monde vole en éclats. Est-elle amoureuse d'Otman, le roi des rues de sa banlieue, ou d'Ambre, l'amie de son lycée parisien, qui pique des voitures, boit et se prostitue la tête haute ? Et Lolita, où est sa place ? Elle qui renferme un mélange de "races" , de classes sociales, de masculin et de féminin ? Jusqu'à quand pourra-t-elle agir comme un garçon, impunément ? Qu'est-ce qui arrache à l'enfance ? Pour sa première autofiction, Lolita Pille se réapproprie la narration de sa propre histoire et signe un récit d'apprentissage au féminin bouleversant d'authenticité et de résilience.

01/2022

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Romans policiers

Il ne se passe jamais rien à Richwiller. Une bourgade trop tranquille, quoique...

La nuit descend doucement sur Richwiller quand l'alerte est donnée. Paule Lysse, la quarantaine, fouille dans son sac à main à la recherche de ce qu'elle appelle ses " pilules miracles ". Elle ne fume plus, ne boit plus, faut bien compenser le manque. Elle n'a peut-être pas choisi le bon moment pour stopper les deux en même temps, mais le courage lui est venu à ce moment-là. En fait ce n'est pas elle qui a choisi, mais le destin. Un destin qui s'acharne sur elle et ne s'arrête jamais. Son portable sonne, elle avale une pilule avant de répondre. Elle reconnaît la voix autoritaire de Barrot, son patron. Le commissaire Barrot. Paule Lysse est lieutenant de police à Wittelsheim. Une petite ville du Haut-Rhin où elle est née et a grandi avant de la quitter il y a quinze ans. Elle y avait demandé sa mutation quelques années plus tôt à la surprise générale de ses collègues qui se demandaient pourquoi elle tenait tant à retourner dans sa ville natale. Une petite ville calme sans problème. Mais le jour où il se passa enfin quelque chose, ce ne fut pas rien. Un cadavre que l'on venait de retrouver au bord du Baggerloch, un petit étang situé au milieu de la forêt du Nonnenbruch, à deux pas de Pfastatt, Lutterbach et Richwiller. Paule quitte son appartement pour se rendre sur place. Elle ne dormira pas cette nuit, une nuit de cauchemars en moins, mais la réalité n'est-elle pas pire parfois ? Merci à la société d'histoire de Richwiller et à son vice-président, Jean-Marc Munch pour la photo de couverture.

12/2022

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Littérature française

Cela aurait pu être ton histoire

" C'est bien la première fois que j'invite une inconnue chez moi comme ça. Moni n'est pas là ce matin, elle est partie à Bora-Bora, son île natale. Je me demande si j'ai bien fait de lui proposer de venir. Est-ce qu'elle va juger l'endroit où j'habite ? Qu'est-ce qu'elle va penser de cette modeste demeure où l'on doit remplir un seau pour tirer la chasse aux toilettes ? Je n'ai jamais aimé le luxe, pour moi, un logis chaleureux et fonctionnel, c'est suffisant. Chaleureux, il l'est puisque nous y sommes ensemble, Moni et moi ; et fonctionnel, bien entendu, puisque c'est moi qui ai construit la moitié de ce qui est le plus fiable dans cette baraque ! Elle est un peu en avance et, curieusement, mes chiens n'aboient pas, ils semblent calmes et attentifs. Elle s'installe sur la petite table en plastique collée à l'entrée de la maison, c'est bien qu'elle vienne tôt, comme ça il ne fait pas encore trop chaud. Je sais qu'elle boit du thé, je lui ai donc sorti un thé au caramel de la cuisine, on n'a que ça ici puisque c'est le seul que je trouve à peu près buvable. J'ai à peine le temps d'allumer une première cigarette qu'elle m'oblige à faire démarrer mon cerveau au quart de tour avec la question du jour : "Comment suis-je tombée dans la drogue ? ". La bougresse semble en forme, ça contraste pas mal avec la mollesse de ce matin dominical. J'ai dix ans et je m'apprête à glisser dans la période la plus destructrice de ma vie. Ma première bouffée, comme on inspire une dernière fois avant une longue apnée. "

07/2023

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Vins, alcools, boissons

Les goûts de ma vie

Pierre Arditi, acteur de toutes les scènes, homme de cinéma, amoureux de belles choses, est un grand gourmet. Un hédoniste buveur de plaisirs qui a pour le vin et la bonne chère une bouche aimable. Ne cherchez pas ici les commentaires d'un oenologue professionnel, mais simplement les sentiments passionnés d'un trinqueur de raison, sincère, qui vous invite à découvrir que derrière chaque belle bouteille, chaque mets de goût, propice à porter tous les rêves, se cache le travail d'un homme ou d'une femme de coeur. Dans ce livre, cet "amateur" très éclairé choisit de nous faire partager ses plus grandes émotions, son goût pour les vins admirables et sa cave idéale. Pas forcément des flacons de grand prix, mais également des petites merveilles issues de l'amour du travail bien fait. Pierre Arditi nous permet de franchir par le biais de ses témoignages les portes des domaines qui lui sont chers et nous propose de rencontrer tous les vignerons et restaurateurs qui lui ont offert d'immenses plaisirs et des instants de bonheur mémorables. Tous ceux qui font ces vins et ces mets que la planète tout entière nous envie et qui vous procurent les plus belles émotions gustatives. Et puis, "comme on est savant quand on boit bien", en sa compagnie, nous allons apprendre à déguster avec raison, et surtout à apprécier le vin et sa saveur souveraine, mais en tout abandon, loin des jargons hermétiques. En partant de simples mots, nous allons découvrir toutes les subtilités de ce précieux breuvage. Alors, les coudes sur la table, je vous propose de retrousser les manches et de vous laisser enivrer par les péripéties d'un bon vivant qui sait si bien raconter, avec poésie, l'âme de ce pampre qui chante dans nos verres.

10/2019

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Romans policiers

Je vis la Bête surgir de la mer

1978. Un professeur de musique apparemment sans histoire est assassiné à Ratisbonne, en Bavière. L'enquête menée par le légendaire commissaire Kolnik et son jeune assistant Alwin Heller pointe l'organisation terroriste d'extrême gauche Fraction armée rouge : le maître de musique était un ancien nazi. Cette découverte ravive chez le jeune policier maintes interrogations concernant le passé honteux de son pays : comme bon nombre de gens de sa génération, Heller avait lui-même un père membre du Parti national-socialiste. Une blessure indélébile pour ce garçon épris de justice. Face à cet antimodèle paternel, Kolnik, un chef aux méthodes et à l'instinct si peu conventionnels, fait en revanche figure de héros : après la guerre, ce résistant qui avait connu l'enfer des camps s'était acharné à démasquer les anciens criminels nazis afin de les traduire en justice. Pourtant, ce professionnel à l'opiniâtreté légendaire semble ici se satisfaire de conclusions hâtives. Et, peu de temps après, il annonce prendre quelques jours de vacances pour aller à Prague assister au match de football qui doit opposer l'équipe nationale à celle de la RFA. Lui qui n'a pas posé une journée de congé depuis des années et qui déteste le sport ! Il confie le service à son assistant, qu'il considère comme son successeur désigné, avec cette sentence sibylline : " Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal... ! " Mais quelle peut bien être la vraie raison de ce voyage ? Et que signifie cette promesse énigmatique ? Mi-roman policier mi-roman d'espionnage, Je vis la Bite surgir de la mer éclaire d'un jour passionnant un aspect paradoxal et méconnu de l'histoire de l'immédiat après-guerre : celui d'anciens criminels nazis recrutés par les services secrets communistes afin d'espionner en République fédérale d'Allemagne pour le compte de la Sécurité d'Etat tchèque.

01/2022

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Littérature étrangère

Une petite île heureuse

Cher lecteur, voici les fils Kangarn, qu'on appelle saint Erik et saint Olof, à Fagerö et dans les archipels voisins. Ces surnoms grincent d'ironie mal déguisée car la sainteté et les vertus chrétiennes ne les caractérisent pas particulièrement. Selon une opinion largement répandue, ils finiront tôt ou tard en prison pour y expier leurs péchés... Les voilà qui arrivent dans leur bateau lancé à vive allure à l'entrée de la baie d'Yttre Kvigharu, secteur où ils ne possèdent pas de droit de pêche, ni autre part d'ailleurs, à ce qu'on dit... "Hé, on dirait qu'il y a un putain de phoque par là !" crie saint Erik en désignant un point du doigt. Saint Olof ajuste les jumelles et observe : "C'est pas un phoque", constate-t-il. A Fagerö, une petite île imaginaire du sud-ouest de la Finlande, tout le monde se connaît, ou presque. On vit beaucoup de la pêche, on boit pas mal, on cancane les uns sur les autres... Bref, une routine plutôt paisible jusqu'au jour où... Où deux pêcheurs, ces voyous de frères Kangarn, repêchent le corps d'un inconnu sans papiers. Respect aux morts oblige, on va l'enterrer devant la population au grand complet. Mais d'autres cadavres arrivent, dix, vingt, cent, plus encore, des hommes, des femmes, des enfants venus on ne sait d'où. Et là, plus de respect : ces étrangers, on n'en veut pas. Qu'ils repartent. On se fiche bien de savoir quels malheurs les ont amenés là... Lars Sund traite sous la forme d'une allégorie un sujet essentiel qui fait débat aujourd'hui : la réticence d'une société nantie à recevoir sur son sol des étrangers, morts ou vivants. Et il va utiliser à merveille le pouvoir libérateur de la dérision.

02/2012

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Philosophie

Le Souci des plaisirs. Construction d'une érotique solaire

Vingt siècles de christianisme ont fabriqué un corps déplorable et une sexualité catastrophique. A partir de la fable d'un Fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme. un mythe nommé Jésus a servi de premier modèle à l'imitation : un corps qui ne boit pas. ne mange pas, ne rit pas. n'a pas de sexualité - autrement dit un anticorps. La névrose de Paul de Tarse. impuissant sexuel qui souhaite élargir son destin funeste à l'humanité tout entière. débouche sur la proposition d'un second modèle à imiter : celui du corps du Christ. à savoir un cadavre. Sur le principe de cette double imitation. un anticorps angélique auquel on parvient en faisant mourir son corps au monde. les Pères de l'Eglise. dont saint Augustin. développent une théologie de l'éros chrétien : un nihilisme de la chair. Le modèle de jouissance devient le martyr qui jouit de souffrir et de mourir pour gagner son paradis. Une seconde théologie de l'éros chrétien passe par Sade et Bataille. deux défenseurs de l'éros nocturne chrétien : identité de la souffrance et de la jouissance. mépris des femmes. haine de la chair, dégoût des corps. volupté dans la mort... L'antidote à ce nihilisme de la chair se trouve dans le Kâma-sûtra, un antidote violent à La Cité de Dieu d'Augustin. Sous le soleil de l'Inde. l'érotisme solaire suppose une spiritualité amoureuse de la vie. l'égalité entre les hommes et les femmes. les techniques du corps amoureux. la construction d'un corps complice avec la nature. la promotion de belles individualités, masculines et féminines. afin de construire un corps radieux pour une existence jubilatoire. Le Souci des plaisirs raconte l'obscurcissement chrétien de la chair, et propose une philosophie des Lumières sensuelles.

09/2008

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Théâtre

Cripure. Pièce en trois parties

Cripure, de son vrai nom Merlin, est professeur de philosophie dans un lycée de province. Quelques-uns de ses élèves admirent son enseignement et ses ouvrages. Mais il est tourné en dérision par ses collègues et par ses concitoyens qui se moquent de sa grosse tête, de ses membres démesurés, de ses costumes disparates et défraîchis, de son air ahuri. On le méprise également parce qu'il vit avec une grosse servante d'auberge, Maïa, parce qu' il boit trop chez lui et au café. Le drame se situe pendant la guerre de 1917 ; des régiments russe ramenés du front sont cantonnés dans la ville. Le bourdonnement de leurs chants forme avec une multitude d'autres bruits, sirènes, siIflets, etc. une sorte de symphonie accompagnant l'action. En une succession de tableaux on voit Cripure chez lui, au café, à une fête donnée pour décorer une patriote locale, à la gare où un convoi de troupe est en partance. Cripure est amené à frapper l'affreux Nabucet, son voisin d'en face qui a appris à son perroquet à crier de toutes ses forces "Cripure croupit" ou bien "Cripure est f'tu". Il va y avoir un duel. Au cours d'une sorte de veillée d'armes Cripure médite sur la mort, sur le duel, surprend l'émotion sincère de Maïa, renonce à s'enfuir et retrouve sa propre estime. Mais des amis bien intentionnés ont "tout arrangé", et d'accord avec l'offensé il signe une formule de regret. Resté seul, il comprend qu'on vient de lui voler sa dignité retrouvée et il se tue. Cette pièce, adaptée du roman Le Sang noir, en a gardé le sobre réalisme et l'atmosphère générale a quelque chose de mystérieux et de fatal.

12/1989

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Psychologie, psychanalyse

Grandir dans l'ombre d'un parent alcoolique

" Quand papa a bu... il tape avec sa bouche, quand je sens que Maman a bu, j'ai mal au ventre " Violence physique parfois, mais surtout psychologique, la souffrance des enfants qui ont un parent qui boit de manière nocive, n'est pas reconnue. Elle fait parler leur corps, qui s'habitue à ce langage. Elle engendre des comportements de déviance qui ne sont pas lisibles tant leurs cahiers sont souvent bien tenus. Ces enfants " qui tiennent le coup " ont un développement perturbé et deviennent souvent des adultes qui empruntent des chemins complexes, par peur du chaos, du " vide ", de l'abandon et de la mort. Sans dramatisation, ni banalisation, nous avons voulu " sortir de l'ombre " toutes ces blessures intériorisées au fil du temps, encouragées en cela par les adultes et les enfants que nous avons accompagnés pendant six ans. Il sera question d'abord d'apprendre à repérer, à nommer l'alcool, à évaluer ses effets sur l'entourage. Etre soi-même " au clair " avec sa propre consommation, la regarder par rapport à la société au sein de laquelle elle s'exprime. La prise d'alcool n'a pas une signification universelle et s'appuie sur les mythes de notre civilisation. Les enfants grandissent avec un parent alcoolodépendant ont besoin que leur souffrance soit prise en compte, entendue, accueillie. Mais pour être en mesure de dire ce qui fait mal, ils ont souvent besoin d'aller chercher le problème là où il est caché... c'est bien moins aisé que de chercher les bouteilles inlassablement pour contrôler le parent " malade ". Nous évoquerons dans ce livre, comment il est possible de montrer ce que l'on a à dire, par le biais d'objets, qui sont alors des " pré-textes " à une mise en mots ultérieure.

09/2007

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Réussite personnelle

J'aime qui je suis

A travers son témoignage et sa propre expérience du harcèlement, Bouboule_42 livre les clés pour surmonter l'épreuve et trouver le bonheur avec et grâce à sa différence. Un récit qui réchauffe les coeurs, utile et précieux pour toutes les victimes de harcèlement et leurs proches. Préoccupation majeure des parents, nouveau fléau du monde éducatif, sujet encore tabou quand il ne défraie pas la chronique : le harcèlement scolaire touche aujourd'hui en France plus d'un élève sur dix au cours de sa scolarité. Malgré les campagnes de prévention, la sensibilisation des professionnels ou encore la prise de parole des victimes, trop de personnes restent encore isolées avec leur souffrance. Gaëtan Canaveira, 24 ans, connu sur les réseaux comme @bouboule_42, a longtemps été " le gros de service " qui a vécu pendant des années cette violence répétée, à la fois verbale, psychologique, parfois physique. Malgré les insultes, malgré les coups bas, et malgré cette petite voix qui lui disait que peut-être il méritait tout cela, Gaëtan est devenu cette personne bien dans ses pompes qui a appris à être heureux avec lui-même et qui a fait de sa différence une force mais aussi un combat. Après les réseaux sociaux, il continue à travers ce livre à prendre (et libérer) la parole autour du harcèlement : pour partager avec toutes celles et ceux qui en souffrent, un message d'espoir et des clés pour s'en sortir. Comment surmonter le harcèlement ? Comment se regarder dans le miroir avec amour ? Comment laisser de côté le dénigrement, la honte de soi, les pensées parasites ? A travers son parcours cabossé, avec ses mots, ses conseils, sa bienveillance et sa joie de vivre, Gaëtan nous montre que la vie ne s'arrête pas avec le harcèlement, que l'issue peut être heureuse, que l'on a tous droit au bonheur, le droit de rêver, de s'aimer, avec sa différence et grâce à sa différence. Un témoignage émouvant mais aussi plein d'humour et de good vibes : du " tas de gras " à la naissance de bouboule 42 sur les réseaux, le parcours atypique de Gaëtan vers le bonheur. Une radiographie du harcèlement pour comprendre les mécanismes à l'oeuvre : les types de harcèlement (scolaire, cyber harcèlement, de rue...), les ressorts psychologiques (le triangle harceleur-victime-public, l'effet miroir...), les signes qui alertent... Des clés et des ressources pour surmonter le harcèlement : les bons réflexes à adopter, les conseils pour vivre ses émotions (des exercices de respiration, des mantras réconfortants, l'écriture thérapeutique, la playlist doudou...), la boite à outils " self-love " pour apprendre à s'aimer (lettre à son corps, l'exercice du miroir...). + avec l'éclairage d'une psychothérapeute, Gretchen Jakub Loin du récit dramatique, un livre coloré et plein de good vibes et précieux pour toutes les victimes de harcèlement, mais aussi pour les amis, les proches, les familles qui peuvent se sentir démunies face aux difficultés traversées par un enfant, un frère, une soeur, un neveu, une amie ou encore un collègue.

08/2023

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Sciences historiques

Cahiers d'Histoire N° 143, juillet-août-septembre 2019 : Migrations & nation : le cas italien

Revenir sur les migrations, encore et toujours. Travail crucial en temps dinstrumentalisation criminelle des craintes suscitées par ces "autres" qui arrivent. Temps où, en Italie, ce mois de septembre 2019, les défenseurs de Matteo Salvini se mobilisent contre un nouveau gouvernement qui acceptera "linvasion" et préparent une "grande journée de la fierté italienne" le 19 octobre. Temps des incessants bégaiements du même, temps des oublis aussi. Oublis des constants déplacements des humains à la surface du globe, des micro-déplacements de villages à villages aux longues migrations transatlantiques. Oublis des conditions de construction des cadres nationaux et des rejeux des formes des appartenances et des identités. Les travaux des sociologues, des géographes, des historiens ont beau se multiplier depuis plusieurs décennies, le développement des savoirs vient buter sur un contexte de luttes économiques tues sur un socle de passions identitaires, qui conduit à faire à nouveau du rejet des immigrants un moteur des politiques de nombreux Etats, en Europe et au-delà. Cela est connu, trop connu. La Méditerranée, grand cimetière africain, le plus grand cimetière de migrants au monde, 30 000 morts depuis 1990 selon lONG United against racism, nous nous devons de tristement répéter ces réalités monstrueuses en ouvrant ce numéro des Cahiers dhistoire qui nous parle dItalie, de cette "botte" immergée en Méditerranée1. Nous devons le répéter en cette année qui célèbre la gloire dun grand migrant de la Péninsule, savant, peintre, dont lhumanité tout entière sapproprie aujourdhui les oeuvres, devenues "patrimoine" pour lhumanité. Né à Vinci, en Toscane, mort à Amboise, dans le royaume de France en 1519, Léonard nous ramène à un temps où lItalie nétait pas une et où le grand savant pouvait vendre son talent dinventeur aux princes qui y menaient avec constance des guerres pour lhégémonie sur de micro territoires. Pascal Brioist a rappelé cela, qui déconstruit à sa façon les mythologies nationalistes2. Les Cahiers dhistoire se sont donc saisis du choix des "Rendez-vous dhistoire" de Blois de faire penser à propos de l "Italie" pour construire ce dossier. LItalie, beau cas décole que ce petit espace intensément divisé par la dense présence humaine, par une exceptionnelle ouverture maritime, si propice à létude de la réalité des migrations et de la diversité de leurs visées comme de leurs formes. Les historiens de lItalie mais aussi des migrations, Mathieu Grenet et Stéphane Mourlane, ont fait le choix de décentrer nos regards par rapport au drame contemporain comme aux flux spectaculaires bien connus de lémigration italienne des 19e et 20e siècles pour évoquer les circulations internes à la Botte et interroger le rôle de ces déplacements de femmes et dhommes dans la construction dune nation unifiable, de fait politiquement unifiée depuis la fin du 19e siècle3. Les contributions rassemblées dans ce dossier des Cahiers dhistoire étudient ces faits migratoires sur un temps long allant du Moyen Age au 20e siècle. Elles rappellent donc de façon salutaire la diversité des configurations sociales des migrations. La migration nest pas le plus souvent un passage de frontière, elle nest pas non plus toujours définitive. Elle est souvent saisonnière, associée à une recherche de travail qui conduit à partir avec le projet de revenir et lorganisation de retours. Elle saccompagne de multiples allers-retours, visant à entretenir des liens que la migration met à mal, notamment entre parents et enfants, comme lévoque ici en particulier Anna Badino à propos du grand mouvement migratoire du sud vers le nord de laprès Seconde Guerre mondiale. Mais les migrations ont souvent été plus courtes : Eleonora Canepari évoque une circulation permanente entre les campagnes et la ville de Rome à lépoque moderne, reprenant les mots évocateurs de lun de ces migrants : "Je vais et viens de Rome selon les occasions" . Toutes les contributions disent la complexité des faits migratoires, entre circulations traditionnelles transfrontalières et refus de la conscription napoléonienne dans les populations rurales des Apennins étudiés par Francesco Saggiorato, situations socialement contrastées des migrants ruraux vers la Florence médiévale évoquée par Cédric Quertier, croisements de multiples mouvements dans le temps, dans lespace, au gré des opportunités politiques comme économiques, des contraintes étatiques, religieuses, tels quévoqués par Matteo Sanfilippo dans le moyen terme des 18e et 19e siècles. Ces études rappellent que les migrations sont de toutes les sociétés et de tous les temps, mais aussi que ce sont les interdictions de circuler qui les transforment en exils quasi définitifs, amplifiant à la fois leur dimension de déracinement et la marginalisation des migrant-es dans les sociétés darrivée.

10/2019

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Littérature érotique et sentim

La fille du marchand de saphirs Tome 2 [EDITION EN GROS CARACTERES

"Dinah Jefferies tisse une intrigue à la fois policière et sentimentale dans un décor exotique. Les lecteurs qui ont aimé La Mariée de Ceylan seront séduits par ce nouveau roman". Library Journal Peut-on encore aimer après un mariage fondé sur le mensonge ? Ceylan, 1935. Louisa Reeve, fille d'un riche négociant britannique en pierres précieuses, est l'heureuse épouse d'Elliot, un séduisant et intrépide homme d'affaires. Tout bascule lorsque Louisa fait face à de nombreuses fausses couches et qu'Elliot passe le plus clair de son temps à Cinnamon Hills, une plantation de cannelle. Après sa mort brutale, la jeune femme se retrouve seule pour percer le mystère de ses nombreuses absences. Retournant à la plantation, elle rencontre Leo, le propriétaire des lieux, pour qui elle éprouve une étrange attirance. Lorsque la trahison d'Elliot éclate au grand jour, Louisa n'a que Leo vers qui se tourner même si celui-ci n'est pas celui qu'il semble être. Une grande fresque d'amour et de trahison par l'auteure internationalement reconnue de La Mariée de Ceylan. "La Fille du marchand de saphirs combine tout ce que j'aime dans les romans de Dinah Jefferies : l'arôme exotique des épices, la chaleur moite, les couleurs chatoyantes des fleurs et des couchers de soleil, le cri aigu des singes et les stridulations des insectes des tropiques dans le vent. Ce roman est le plus romantique de tous ceux qu'elle a écrits". Gill Paul "Les monuments, les senteurs et l'atmosphère de Ceylan font l'objet de descriptions remarquables. Du grand Dinah Jefferies ! " Lucinda Riley "Une fresque magnifiquement écrite qui se déploie de manière déchirante et exaltante dans un cadre merveilleux. Splendide ! " Katie Fforde "La Fille du marchand de saphirs est un conte qui met en scène la sournoiserie du tragique lorsqu'il survient sans faire de bruit, la peine qui en découle, la découverte de soi, l'amour et le renouveau qui s'ensuivent. Une histoire poignante et exaltante écrite avec lucidité et empathie". Lancashire Evening Post "Magnifiquement écrit et passionnant ! " Heat Magazine "Une écriture magnifique au service d'un personnage principal auquel on s'identifie sans peine". The Peterborough Telegraph "Du grand romantisme d'évasion ! " The People

02/2020

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Théâtre

La Bonne Ame du Se-Tchouan

" J'ai toujours entendu dire : quand on aime, on marche sur un petit nuage, mais ce qui est bon, c'est qu'on marche sur la terre, sur l'asphalte. Vous savez, le matin, les pâtés de maison ressemblent à de gros tas d'ordures dans lesquels on aurait allumé des lumières, quand le ciel est déjà rose et encore transparent parce qu'il n'y a pas de poussière. Vous voulez que je vous dise, vous perdez beaucoup si vous n'êtes pas amoureux et que vous ne voyez pas votre ville à l'heure où elle se lève de son lit, comme un vieil artisan qui, le ventre vide, emplit ses poumons d'air frais et saisit ses outils, ainsi que chantent les poètes. " Le 18 mai 1941, Lion Feuchtwanger écrit à Brecht depuis son exil californien : " J'ai reçu le manuscrit de La Bonne Ame du Se-Tchouan. C'est un petit miracle qu'au milieu de cette confusion barbare vous ayez pu réaliser quelque chose d'aussi beau, clair, tranquille et classique. " Dans le Se-Tchouan, une province fort reculée de la Chine, trois dieux voyagent. Ils recherchent des justes. Ils en trouvent une seule : Shen Té, la prostituée. Pour la récompenser, ils lui donnent un peu d'argent ; elle quitte son métier, ouvre une boutique de tabac. Les ennuis commencent : passer de l'autre côté de la misère, c'est aussi devoir l'affronter. Misère physique, sociale. Mais aussi misère morale. Dans la clairvoyance avec laquelle sont dépeints les habitants du Se-Tchouan, parle toute la tristesse et la révolte de l'exilé Brecht devant l'incapacité des peuples à faire échec aux structures de domination. Brecht écrit cette pièce pendant que la guerre achève de détruire son pays. On retrouve, transporté en Chine, le monde de L'Opéra de quat'sous, mais s'y ajoute une tonalité morale, qui n'est pas sans rappeler parfois La Flûte enchantée. La fresque épique des aventures de Shen Té est ponctuée d'appels désespérés à la bonté et d'explosions de colère, devant la médiocrité et la passivité des humains. À l'heure où les libertés civiles sont de plus en plus menacées, la pièce n'a rien perdu de sa force.

01/2010

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Beaux arts

Beau Geste Press. Edition bilingue français-anglais

La maison d'édition indépendante Beau Geste Press (BGP) a été fondée en 1971 par le couple d'artistes mexicains Martha Hellion et Felipe Ehrenberg. Avec leurs deux enfants, ils s'installent dans une ferme du Devon, en pleine campagne anglaise, où ils forment avec quelques amis, parmi lesquels l'artiste et historien de l'art David Mayor, le dessinateur Chris Welch et sa compagne Madeleine Gallard, "une communauté de duplicateurs, d'imprimeurs et d'artisans" . Active jusqu'en 1976, Beau Geste Press imprimera le travail de poètes visuels, de néo-dadaïstes et d'artistes internationaux affiliés à la mouvance Fluxus. Spécialisée dans les livres d'artistes à tirages limités, elle publie les ouvrages de ses propres membres, mais aussi ceux de nombre de ses contemporains à travers le monde. Dans l'esprit de la cottage industry, elle adapte coûts et échelles de fabrication à ses besoins et garde sous le même toit - celui de son antenne bucolique - toutes les étapes de la production, de la conception éditoriale et de l'impression jusqu'à la distribution des livres par le biais du réseau postal. Bien qu'elle ait opéré à la périphérie des centres artistiques de l'époque, Beau Geste Press fut sans doute l'une des aventures éditoriales collectives les plus fécondes de sa génération. Publié par le CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux en collaboration avec Bom Dia Boa Tarde Boa Noite, cet ouvrage de référence retrace l'histoire de la maison d'édition indépendante Beau Geste Press (BGP) à travers les livres produits par ses membres fondateurs Felipe Ehrenberg, Martha Hellion, David Mayor et Chris Welch et les nombreux visiteurs de son antenne rurale entre 1971 et 1976. Il se présente comme un "catalogue dé-raisonné" de toute la production imprimée de BGP, complétée par des essais critiques et des textes originaux inédits qui reviennent sur les modes opératoires de la Presse (économie et autonomie de production, distribution des livres par le biais du service postal) et rendent compte du rayonnement international de cette "communauté de duplicateurs, imprimeurs et artisans".

09/2020

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BD tout public

Les fils de Guillaume Tome 3 : La guerre fratricide

La puissance de Robert comte des Normands était si dépréciée aux yeux de tous qu'il était difficile de trouver quelqu'un qui voulût faire pour lui quoi que ce soit qu'on a coutume de faire, en toute nation, en faveur du prince d'une région. En effet, la bonté du coeur et le désintéressement total des biens terrestres, qui en lui croissaient ensemble, avaient donné ce résultat chez lui. C'est pourquoi, presque tous les grands parmi les Normands, aussitôt l'arrivée du roi, méprisant le comte leur seigneur et trahissant la foi qu'ils lui devaient, coururent vers l'or et l'argent du roi et lui livrèrent leurs villes (Eadmer). Le roi en effet, ayant quitté la Normandie, parce qu'il n'avait pu la soumettre toute entière comme nous l'avons dit plus haut, retourna en Angleterre pour revenir, muni d'une assez grosse somme, soumettre le reste. Dans la collecte de cette somme, il n'y eut chez les collecteurs aucun respect de la pitié ou de la miséricorde, mais une cruelle et sauvage exaction s'exerça sur tous, comme nous l'attestaient ceux qui en venaient. La misère était donc visible... Près de deux cents prêtres, s'étant assemblés, revêtus de l'aube et de l'étole sacerdotale, vinrent, pieds nus, trouver le roi en son palais, l'implorant d'une seule voix d'avoir pitié d'eux. Mais lui, nullement ému de commisération devant leurs prières, ni daignant même leur accorder par honnêteté une quelconque réponse, ordonna de les chasser promptement de sa vue comme des hommes dépourvus de toute religion (Eadmer). Pourtant, le roi Henry ne réussit pas cette insigne conquête sans effusion de sang, mais il perdit beaucoup de ses plus chers associés. Parmi eux se trouvaient là, Roger de Gloucester, soldat aguerri, frappé à la tête par un tir d'arbalète au siège de Falaise et Robert Fitz-Haymon qui reçut un coup sur la tempe avec une pierre lancée et, perdant ses facultés, survécut un temps considérable, presque à l'état d'idiot... On raconte qu'ils furent bien punis, parce que, pour le libérer, le roi Henry avait brûlé la ville de Bayeux, y compris l'église principale (Guillaume de Malmesbury).

04/2017

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Littérature étrangère

LE MENTEUR

" Quel est le sens de l'existence ? oui, on peut s'offrir toutes sortes d'explications et de dogmes tout faits. Mais à quoi bon ? Aussi absurde que cela paraisse, tout se passe comme si le mal et la destruction étaient les vrais principes de l'existence. Attends un peu ! il me fallait un baiser, il me le fallait. Qu'allons-nous devenir, Rigmor ? Bon, qu'est-ce que j'ai dit ? Non, le mal n'est pas le seul principe de l'existence. Tout royaume divisé contre lui-même sera dévasté. Si le mal régnait sans partage, alors il se retournerait contre lui-même et provoquerait sa propre chute. oui, le bien existe ! Des actions d'une indéchiffrable bonté existent ! Oui, il y en a. Chaleur, pureté et lumière ! Tout cela existe chez les hommes. Ma belle, j'ai envie de te déshabiller. oui, j'en ai envie. je me sens si fort maintenant. Mais ce ne sont pas tes vêtements que je veux ôter. Ni tes années. Ce sont tes doutes, tes répulsions, tes erreurs, le gâchis de ta vie, c'est ta crainte des êtres humains. J'ai près de moi en ce moment une femme délicate et bonne, une femme adorable, toi, telle que tu es vraiment. Elle s'est blottie de toutes ses forces contre moi en pleurant. je me suis senti déconcerté. - Pardonne-moi, dis-je, mes paroles sont comme le vent, toujours présent et déjà enfui. " Prisonnier des glaces de l'hiver sur une petite île danoise où il exerce les fonctions d'instituteur et de diacre, Johannes Vig, pédagogue passionné et grand chasseur de gibier à plumes, vit, pendant les derniers jours de la débâcle, les idylles et les drames d'un monde clos. Au fil d'un journal qu'il destine à un confident symbolique, Johannes est à la fois le témoin ironique et tendre des aventures sentimentales d'Annemari, " la rose de l'île de Sand ", et le " menteur " désabusé qui esquive sans cesse la vérité sur son inclination pour Annemari et son attirance pour l'énigmatique Rigmor. Connaîtra-t-il enfin le bonheur ou sera-t-il, comme le dit la vieille ballade, celui qui a tiré " la male chance " ?

04/1999

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Photographie

Lionel Kazan photographe. Edition bilingue français-anglais

Photographe d'origine russe, né en 1930, Lionel Kazan se fait très vite un nom dans le milieu de la mode des années cinquante et soixante grâce à ses clichés réalisés pour Elle - magazine pour lequel il signera pas moins de 92 couvertures de 1953 à 1965 -, Nouveau Fémina, Vogue, Harper's Bazaar, Glamour, Marie-Claire... Il côtoie les plus grands photographes de mode de ces glorieuses années d'après guerre : Irving Penn, Richard Avedon, Cecil Beaton, Jean-Loup Sieff, Guy Bourdin. Il laisse d'innombrables trésors, que sa fi lle a récemment découvert dans de grandes boîtes Easten Kodak et qu'elle nous fait à son tour partager ici : des photographies inédites de Brigitte Bardot, des portraits de la toute jeune Catherine Deneuve à ses débuts, d'un Fernandel inattendu. Il a ainsi, à la faveur de son travail, photographié les plus grandes vedettes de ces années-là de Roger Vadim à Ingrid Bergman, de Coco Chanel à Yves Saint Laurent. L'ouvrage est une invitation à retraverser deux décennies à travers l'oeil d'un photographe : une peinture de l'atmosphère socio-culturelle, des styles vestimentaires, des icônes mais aussi des coulisses d'un métier, entre shooting et studios. Chronologique, le livre dévoile aussi l'intimité d'un homme. Sa fille, Alexandra Kazan, a selon ses propres mots cherché à " reconstituer son parcours, aller sur ses traces, remonter le temps. " On découvre ceux qui ont croisé sa route : Marc Allégret, qui lui offrira son premier appareil photo à l'âge de douze ans, Hélène Lazareff, Alex Liberman... On écoute ceux qui ont participé au monde de la mode de cette époque : mannequins comme Bettina Graziani ou celle qui deviendra sa femme, Pia Rossilli, rédacteurs de magazines comme Claude Brouet ou Marie- Thérèse des Cars, photographes et amis, comme Gilles Bensimon ou Jean-François Clair, publicitaires comme Jean Feldman. Alternant documents d'archives, planches-contacts, tirages, reproductions de pages et couvertures de presse, l'ouvrage se termine sur les Swinging Sixties et les folles nuits au New Jimmy's admirablement rendus aussi sous la plume de Marc Desgrandchamps.

04/2016

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Poésie

Paris poésie

Paris est mon coeur. Paris est ma ville. Paris est la cité de mes rêves. Paris est le lieu de ma liberté. Ses poètes me rendent fou. Tous ceux qui l'ont aimé. Tous ceux qui le traversent en flâneurs, en rêveurs, ... en poètes. Moi aussi je le traverse en poète. J'imite Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, surtout Apollinaire, mon principal point de repère. Je vois Paris comme s'il était mon camarade. Je m'y promène aussi avec Victor Hugo, Francis Carco, Paul Eluard, Louis Aragon. Mon amour pour Paris n'est jamais un amour malheureux. C'est toujours un amour dans la joie, dans la vie, sous le ciel changeant, en suivant les arabesques des nuages et l'eau attirante de la Seine. L'histoire de la ville me passionne. Je la lis partout, dans les palais, les monuments, les petites et grands habitations, la Seine, les ponts qui m'enchantent, les arbres qui dansent, les jardins, les platebandes. Chaque pierre est comme un diamant. Je me promène à toutes les heures. Je dois fleurer, aimer, m'inonder, boire l'air de Paris, m'enivrer de ses odeurs, les bonnes et les mauvaises. Partout un vent de jeunesse, d'énergie, de foi, de dialogue. Le trio liberté-égalité-fraternité n'est pas rhétorique. C'est moi, c'est Paris, c'est le rêve. La poésie de Paris est mon élixir et mon baume. A Paris je guéris, chaque fois que j'y arrive. Oh le ciel de Paris ! Oh la Seine ! Oh ses bibliothèques, mes lieux ! Oh les couchers de soleil ! Oh les aubes qui prennent mon coeur. A chaque balade, c'est un recueillement, un rêve, un voyage, un départ à l'infini. Le Pont Mirabeau, le Pont des Arts, le Pont Neuf et le Pont Saint-Michel m'indiquent le chemin ailé. Je les peins, je les aime, je les traverse en avant et en arrière, je m'envole par leurs arcades. Paris est pour moi une chanson, une symphonie, une musique, une femme que j'aime. Je le regarde comme un paradis, j'ausculte sa voix, je le lis comme un livre de sagesse.

11/2022

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Photographie

Diane Arbus

A Londres, en janvier 2005, l’exposition consacrée à la photographe Diane Arbus s’achève en gloire. La presse entière acclame ce travail longtemps jugé dérangeant, voire « pervers » comme le disait Susan Sontag. Les collectionneurs s’arrachent les tirages à prix d’or : « Boy with a toy grenade in his hand », cliché légendaire, se vend à 350.000 dollars. Nan Goldin, Steven Meisel ou Cindy Sherman sont les disciples de ce style noir et blanc, au format carré sans concessions, parfois dévoyé entre le « porno-chic » et le trash. Il manque quelqu’un pour le happy end. Diane Arbus n’est plus là pour savourer la revanche sur le milieu frelaté de la mode où les directeurs artistiques l’exploitaient au rabais. En juillet 1971, à l’âge de 48 ans, un jour de moite chaleur new-yorkaise, un ami la trouve les veines tranchées, dans sa baignoire. Diane Arbus, née Nemerov sur Central Park West, petite fille gâtée de l’upper-class juive américaine, puis mère de famille se levant à 5 heures du matin pour courir les cirques ou les asiles psychiatriques, est une artiste en photographie. Passée par la photographie de mode, travaillant pour Condé-Nast, Harper’s Bazaar ou Vanity Fair, fréquentant Richard Avedon et Irving Penn, elle consacre son temps aux frivolités qu’on maquille. Elle s’émancipe vite, se brûle au contact des damnés de la ville. C’est l’une des premières, sinon la seule avec Lisette Model, à saisir les ombres errantes de Manhattan : elle saisit au vif avaleurs de sabre, femmes à peau de serpent, nudistes militants, aliénés hilares, géants, jumelles sibyllines au regard de glace, photographiés au flash dans des hôtels miteux ou des recoins hors la loi de Central Park. Le Barnum américain, côté coulisses. « Je suis née tout en haut de l’échelle, et depuis toute ma vie, j’en ai dégringolé aussi vite que j’ai pu » disait-elle. Alors, comment rester intacte quand l’ambition d’une artiste est de traverser le miroir des apparences. Au risque de le briser. Se briser, aussi.

09/2009

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Récits de voyage

Tu marches, il marche, vous marchez... moi je cours

Icône du sport français, Marie Dorin livre pour la première fois un texte personnel sur l'empreinte que la marche laisse dans sa vie. Dotée d'une imagination débordante, elle raconte sa peur et sa fascination pour les animaux sauvages et ses souvenirs d'escapades plus vrais que nature. Un récit littéraire exclusif, authentique et plein d'humour. Icône du sport français, Marie Dorin livre pour la première fois un texte personnel sur l'empreinte que la marche laisse dans sa vie. Dotée d'une imagination débordante, elle raconte sa peur et sa fascination pour les animaux sauvages, ses souvenirs d'escapades plus vrais que nature, sa passion pour la connaissance de la faune et de la flore, et sa prise de conscience écologique assortie d'actes concrets. Un récit littéraire exclusif, authentique et plein d'humour. Extrait "... La troupe d'enfant silencieuse encadrait le conteur qui a fini par rassembler autour de lui tous les jeunes du groupe, suspendus à ses lèvres. Malin, mon père n'a pas raconté toute l'histoire d'un seul trait. Il faisait des pauses. Style il racontait l'histoire pendant une demiheure, puis, prétendait devoir se reposer, ou boire, ou vouloir parler avec un autre adulte. Et nous laissait ainsi en proie au désir brûlant de connaître le destin des personnages. Et aux questions. Pourquoi la femme n'aimait pas l'homme ? Comment tout cela allait-il finir ? Mal, on s'en doutait. Et ça nous fascinait encore plus. On marchait en silence, en repensant au récit. Petit à petit, l'histoire se diluait dans l'air, emportée par le chant des oiseaux qui semblait-il, avaient soudain repris leurs trilles sautillants. La femme s'était évaporée et la forêt avait retrouvé une allure de forêt. Les arbres se distinguaient de nouveau par la forme de leurs feuilles et la couleur de leurs troncs, les bruits retrouvaient leurs propriétaires : oiseaux, vent, pas sur les brindilles etc. Chaque élément reprenait ses contours respectifs et se dissociait de la forêt qui unifiait l'instant précédent ses habitants en un ensemble mystérieux. Jusqu'au moment où de nouveau, la marche devenait trop longue et que l'histoire reprenait vie avec la voix de mon père. . ".

11/2019

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Révolution française

L'ivresse de la Révolution. Histoire secrète de l'alcool 1789-1794

"Rechercher les causes de la Révolution n'est pas sans danger pour l'historien". Que dire de celui qui l'aborde à la lumière d'un sujet à la fois magnifié et tabou en France - l'alcool - et qui n'est pas historien de formation mais précisément alcoologue de métier ? Face à ces résistances, Michel Craplet s'attaque, en spécialiste de l'addiction, aux grandes heures de la Révolution. La prise de la Bastille, les massacres de Septembre, l'arrestation du Roi à Varennes, la chute de la royauté lors de la prise des Tuileries, les clubs bruyants où Girondins et Montagnards s'empoignent et philosophent, les banquets républicains, la Terreur et son redoutable comité de Salut public, les guerres de Vendée : autant d'épisodes célèbres de la Révolution que l'auteur revisite pour y déceler, sous les ors glorieux et tragiques de ces années tumultueuses, l'influence cachée de l'alcool. On le découvre dans le livre, les boissons contenant de l'alcool, y compris les vins les plus courants, étaient des produits rares et chers sous l'Ancien Régime. Seule une infime partie de la population pouvait en consommer régulièrement. Offrir à boire était donc un cadeau. Voici l'histoire explosive de ces cadeaux aux effets puissants et difficiles à maîtriser, dont on suit la circulation au coeur de la Révolution. Il ne s'agit évidemment pas d'affirmer un parti-pris contre-révolutionnaire. Michel Craplet décrit sans détours les comportements pathologiques de tous les camps, y compris des aristocrates. Sans exempter Louis XVI, auquel est consacré un long et fascinant chapitre. L'auteur est le premier à aborder la triple addiction du monarque qui allie trop plein d'alcool, excès de tables, passion de la chasse et sexualité problématique. Ni idéologue, ni naïf, Michel Craplet ne prétend pas expliquer la riche chronologie de la Révolution française par un déterminisme réducteur. La consommation d'alcool, qui n'est jamais la cause, est cependant très souvent en cause. Une enquête inédite et passionnante sur l'histoire secrète de l'alcool en temps de Révolution.

02/2021

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Mexique

Explorez Cancún et la riviera maya

Guide Ulysse Cancún et la Riviera Maya, l'outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum de son séjour dans cette région du Mexique qui combine visites archéologiques et activités balnéaires : attraits, activités, plein air, restaurants, sorties, hôtels. Le guide Ulysse Explorez Cancún et la Riviera Maya est l'outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum d'un séjour dans cette région mexicaine. Tout en couleurs et en photos, le guide de voyage Explorez Cancún et la Riviera Maya est aussi agréable à consulter qu'ultra-pratique grâce à son format de poche et sa structure facile à comprendre en un clin d'oeil. La première section, intitulée " Le meilleur de Cancún et de la Riviera Maya ", met en lumière à l'aide de listes thématiques ce que cette destination du Mexique a de mieux à offrir et facilite l'organisation générale de son séjour selon ses envies, tout en ciblant les incontournables. Le chapitre " Découvrir Cancún et la Riviera Maya " propose ensuite une série d'itinéraires clés en main pour ne rien manquer des villes, villages, stations balnéaires et sites archéologiques de la région : Cancún, son centre-ville et sa célèbre zone hôtelière ; Isla Mujeres, Isla Contoy et Isla Holbox ; la Riviera Maya, incluant Puerto Morelos, Playa del Carmen, Xcaret et Tulum ; Isla Cozumel, véritable paradis pour les plongeurs ; excursion jusqu'à Chichén Itzá et la ville de Valladolid. Pour chaque itinéraire, un plan double-page clair et précis permet de se repérer dans le secteur couvert, avec localisation des attraits, activités, boutiques d'artisans, restaurants, bars, boîtes de nuit et lieux d'hébergement. Impossible de louper quoi que ce soit ! Qui plus est, un système d'étoiles et les coups de coeur d'Ulysse guident le lecteur vers les adresses qui se démarquent. Le chapitre " Cancún et la Riviera Maya pratique ", bourré de renseignements utiles pour mieux voyager, complète l'ouvrage. A tout cela s'ajoutent des cartes additionnelles à l'intérieur de couvertures dépliantes : vue générale du Yucatán et de la Riviera Maya, zoom sur la zone hôtelière de Cancún et la zone archéologique de Chichén Itzá.

09/2021

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Dessin industriel

Numérisation 3D du patrimoine bâti. Acquisition des données, nuages de points et livrables

L'avènement du processus BIM (Building Information Modeling) dans le monde du bâtiment et des travaux publics révolutionne les pratiques et les usages professionnels. Le plus souvent, il fédère les intervenants autour d'une maquette numérique "telle que conçue" et donc modélisée nativement. Dans le cadre d'un patrimoine bâti, c'est une maquette "telle que construite" qui sera utilisée. La création de ce modèle nécessite une numérisation 3D du bâtiment en amont car bien souvent la documentation n'est pas à jour ou inexistante. Pour cette mission, il est nécessaire de réaliser un levé, de traiter les données, de contrôler les résultats, puis de délivrer les éléments nécessaires à la construction de la maquette numérique. L'acquisition de ces données est rendue possible grâce aux technologies de lasergrammétrie et de photogrammétrie qui permettent d'obtenir un nuage de points représentant la géométrie de la scène. Conçu comme un guide pratique, cet ouvrage détaille les concepts théoriques et le fonctionnement des instruments de mesure permettant de capturer la réalité en 3D, les réglages et les contrôles permettant d'obtenir un nuage de points de qualité, puis l'ensemble des étapes de création des livrables 2D et 3D qui en découlent (consolidation, nettoyage, segmentation, classification, boîtes d'extraction...). Même si les instruments et les logiciels de traitement ne cessent d'évoluer et facilitent certaines étapes, le contrôle et la qualification de la précision restent indispensables. Seules de bonnes connaissances théoriques, une connaissance appropriée de l'environnement ainsi qu'une maîtrise fine des réglages permettront d'obtenir un rendu de qualité adapté au cahier des charges. Ce livre s'adresse à tous les intervenants de la construction soucieux de comprendre les missions proposées par les professionnels de la rétroconception (reverse engineering), mais aussi à tous les maîtres d'ouvrage et maîtres d'oeuvre qui doivent deviser, appréhender et analyser les méthodes d'acquisition et de traitement de leurs partenaires. Il intéressera également les étudiants et non spécialistes qui souhaitent découvrir ces technologies de mesure 3D, en comprendre les principes, les avantages mais aussi les limites d'utilisation.

05/2023

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Non classé

Truc

Je voulais m'endormir et n'y arrivais pas. Alors j'ai noirci une page blanche par habitude comme un automate afin de mettre de l'eau dans la pompe pour l'amorcer. Mais les souvenirs semblaient lointains. Le monde dans sa torpeur s'évanouissait. Le sourcier s'était-il trompé ? La source ? Les étoiles ? Et puis subitement vous êtes arrivés comme par miracle, comme par enchantement. Je ne comptais plus sur vous. Ma maison était vide et silencieuse. L'accident ? Le réveil ? Vos visages étaient jeunes et illuminés, doux comme des soirs d'été. Vous êtes venus des quatre coins de la terre, un, deux, trois, quatre, cinq, six, j'étais un peu affolé et vous avez crié : "Nous sommes des amis qui volons à votre secours ! Nous avons quelque chose à dire... Nous voulons parler ! Oh ! Prêtez-nous votre stylo, s'il vous plaît ! " Je vous ai alors comptés. Vous étiez 365 ! Tous originaux. Tous avec des prénoms différents et avec vos preuves à l'appui. C'était une chance ! C'était bien ma chance ! écrire par votre voix, écrire avec le sang des autres ! "Ne vous bousculez pas, dis-je, vous parlerez chacun à votre tour. Je suis un démocrate ordonné ! " Ainsi, chers lecteurs, mes bienvenus protégés, vous avez écrit votre premier livre et je vous en remercie. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je percevrai quand même les droits d'auteur, car s'il fallait les diviser par 365... étant donné (chut ! ) que les éditeurs ne sont jamais très généreux, nous pourrions tous nous brosser ! D'ailleurs ne vaut-il pas mieux un heureux que 366 mécontents ? De toute manière, je vous paierai à boire au soir du 14 juillet... Oui, à tous et sans exception et même à Truc s'il veut bien venir. De nos rapports mutuels, toute vénalité est exclue. D'ailleurs votre gentillesse et votre complaisance ne peuvent pas s'acheter. Il y a des curiosités qu'on ne peut trouver dans des magasins. Votre coeur, votre âme vous me les avez prêtés. Ainsi vous êtes devenus les 365 adhérents de ma nouvelle école d'inutilité marginale et de sous-réalité comique voire cosmétique ou cosmique absolue... - Extrait de la préface de Lucien Grand-Jouan

04/2019

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Littérature française

De peur que j'oublie

A l'hospice, Huguette, le cerveau détruit par la maladie d'Alzheimer, ne parle plus. Ses cousines, sa belle-soeur, sa voisine, une visiteuse catholique dressent son portrait, chacune à sa façon, chacune à son tour. Derrière les vertus proclamées de ces existences honorables, le ridicule, l'égoïsme, la méchanceté. Il y a aussi les employés de l'hospice, dont le métier est de prendre soin des vieux, et Laure, la fille du mari d'Huguette, épousé trop tard, mort depuis longtemps. De peur que j'oublie, qui tient tout à la fois de l'enquête policière, du monologue de théâtre, du journal intime, du tombeau littéraire, est une sorte de roman noir construit autour d'un personnage au destin commun qui s'accroche à la vie avec une férocité indomptable. Non, elle n'a pas de visites. A part la vieille bigote qui apporte la communion aux pensionnaires le dimanche, et de temps en temps une femme qui vient de Paris, sa belle fille je crois. Autrement personne ne vient la voir. Nous, on n'a pas le temps. Nous, c'est bonjour bonsoir comment ça va aujourd'hui Madame Bonin, c'est tout, on est débordées. On les lave, on leur met les couches, on les change, on les fait manger, on les fait boire, on leur met la télé, on fait le ménage des chambres. Tout ça. On n'a pas le temps de parler. Même quand on n'a plus sa tête on souffre de la solitude, c'est évident. Quelqu'un, qu'on le reconnaisse ou pas, c'est tout de même une présence humaine, une chaleur, une affection humaine. Même au fin fond de tout on est capable de sentir ça. Ceux qui n'ont pas de visites déclinent plus vite que les autres, c'est sûr. Madame Bonin, on voit bien qu'elle est triste, quand j'entre dans sa chambre je la trouve parfois en train de pleurer. Il y a encore quelques semaines elle appelait au secours, elle appelait sa mère, elle disait "Mon Dieu mon Dieu". Maintenant elle ne dit plus rien, elle crie seulement.

05/2014

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Littérature érotique et sentim

Erotiques. Edition bilingue français-anglais

Tout au long de sa vie et au gré de ses amours tumultueuses, le génial Edward Estlin Cummings a composé des poèmes érotiques dans l'intimité de son étude. Comme pour l'ensemble de son œuvre, ces textes sont marqués par une approche très novatrice, moderne, de l'écriture : les conventions syntaxiques sont bousculées, les règles typographiques bouleversées et les formes poétiques réinventées. Loin d'en faire un poète hermétique, le style de Cummings est le reflet d'une indépendance et d'une liberté de ton tout à fait remarquable pour son temps. Il n'a pas été facile pour lui de trouver des éditeurs prêts à publier la plupart des poèmes réunis ici. Chez Cummings, la chair n'est pas triste, bien au contraire : la langue est érotisée à son paroxysme, suggérant des étreintes, des ébats et des cris. Le sens et les sensations sont invoqués. La crudité des corps et de la jouissance se présentent au cœur de l'aventure poétique. Cette anthologie couvre quarante ans de la vie de Cummings, des années 1920 aux années 1960, reflétant les expériences du poète qui sera marié rien moins que trois fois... Aussi, après les poèmes des bas-fonds des années de jeunesse, écrits depuis les boites de strip-tease de Boston ou à l'arrière du front en France, ses textes s'adressent à ses trois épouses : Elaine, Anne et Marion. Des érotiques très différentes se dégagent donc des poèmes rassemblés dans ce volume, passant de rencontres fugitives, de rapports tarifés parfois très crus comme ceux avec la " sauvage Marj ", à d'autres plus émus, comme stupéfiés avec la " timide et luxurieuse " Elaine, ou encore mystiques et rageurs avec Marion, la femme qui l'accompagnera dans ses vieux jours. Toutefois, en dépit de la variété de sentiments que chacune lui inspire, jamais les femmes ne sont réduites à de simples objets de désir chez Cummings. Dans son œuvre, l'érotisme apparaît comme une esthétique du partage, une communion avec la nature et ses cycles, une fenêtre ouverte sur le mystère de la vie.

02/2012