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Urbanisme

L'Art en Mouvement. Immersion dans le réseau de transport parisien

Arts et Métiers et son fabuleux décor de sous-marin, Concorde et sa Déclaration des droits de l'Homme en céramique, le vitrail de la poule russe à Madeleine, l'immense bouche en mosaïque à Saint-Lazare ou encore cet édicule revisité et paré de perles en verre de Murano à Palais Royal... Le réseau de transports parisien commande et accueille en son sein tant d'autres oeuvres imaginées par des artistes français et du monde entier qui ponctuent et enrichissent les trajets souterrains des Parisiens et des touristes. C'est en confiant, en 1900, la création des édicules à l'architecte Hector Guimard, grand représentant de l'Art nouveau, que la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) marque un acte fondateur. Elle signe par là son adhésion totale à un art gratuit, accessible à tous, émouvant, surprenant, ambitieux. Cette démarche culturelle immersive et cette ouverture artistique continuent aujourd'hui d'être défendues par la RATP. En témoigne la vingtaine de ces créations sélectionnées pour cet ouvrage. Chacune porte en elle sa propre histoire et son propre lien avec son commanditaire : qu'elles réinterprètent l'existant, qu'elles se réfèrent à la mémoire, qu'elles nous plongent dans un monde onirique, ou qu'elles s'inscrivent dans le cadre d'un échange international, ces oeuvres rayonnent et changent imperceptiblement nos déplacements. Anaël Pigeat nous emmène à la rencontre des artistes et leur donne la parole. Elle raconte leur processus créatif, met à l'honneur le travail des artisans associés et les innovations trouvées, et pointe également les nombreuses contraintes liées à l'espace même du métro. Le photographe Philippe Garcia pose un regard contemporain sur ces oeuvres. Il les replace dans leur environnement, puis s'approche pour nous donner à voir la noblesse de la matière et du geste.

11/2021

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Romans d'espionnage

La violoncelliste. Une nouvelle mission de Gabriel Allon

Une nouvelle mission de Gabriel Allon Viktor Orlov, milliardaire et dissident russe, est retrouvé empoisonné dans sa luxueuse résidence londonienne. Alors que les Britanniques s'activent pour mettre la main sur le coupable, le maître espion israélien Gabriel Allon, vieil ami du défunt, se joint à leur investigation. Malheureusement, les indices sont ténus. Tout ce que les services des renseignements savent, c'est qu'une journaliste moscovite, Nina Antonova, aurait apporté à Orlov des relevés de compte. D'Amsterdam à la Suisse, Allon découvre grâce à Nina et une violoncelliste l'existence d'une mystérieuse société zurichoise. Inscrite sur les documents que s'apprêtait à lire Orlov le soir de sa mort, cette entreprise détient plusieurs milliards d'actifs, qu'elle dissimule habilement aux instances de régulation. A mesure que l'espion décrypte ses machinations financières, il prend conscience qu'Orlov n'était qu'un pion à éliminer en vue d'un dessein bien plus terrifiant. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Thibaud Eliroff. A propos de l'auteur : Classé n° 1 sur les listes de best-sellers du New York Times, Daniel Silva est l'auteur de vingt romans parmi lesquels L'Affaire Caravaggio, L'Espion anglais, La Veuve noire, l'Infiltré de Moscou. C'est sa série Gabriel Allon, mettant en scène un espion restaurateur d'art, qui lui vaut la reconnaissance internationale. Son oeuvre est acclamée par la critique et publiée avec succès dans plus de trente pays. " C'est richement étayé, c'est technique, absolument captivant. Une très bonne lecture prenante. " Labibliothequedemarjorie, Babelio " Le dernier roman de Daniel Silva est explosif. Un énorme pouvoir de divertissement et une intrigue qui apporte des connaissances sur l'état du monde actuel. Passionnant et instructif. " Maelou01, Babelio

06/2023

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Monographies

Un art subjectif ou la face cachée du monde. La collection d'art moderne de l'abbaye de Beaulieu

Le catalogue de référence d'une collection importante, mais peu connue d'art français de la seconde moitié du XXe siècle, léguée au Centre des monuments nationaux et déployée dans les espaces récemment restaurés et réaménagés de l'abbaye cistercienne de Beaulieu-en-Rouergue (Tarn-et-Garonne). Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le couple Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi s'intéresse à l'avant-garde artistique, qui tente de se réorganiser après le traumatisme. A la fois cosmopolite et parisienne, cette nouvelle génération d'artistes réunit les Français Jean Fautrier, Jean Dubuffet, Pierre Soulages, Alfred Manessier, Frédéric Benrath, Fred Deux et Roger Bissière, le Belge Frédéric Benrath, la Russe Ida Karskaya, les Allemands Wols et Hans Hartung, les Hongrois Victor Vasarely et Simon Hantaï, le Tchèque Jaroslav Serpan, la Portugaise Maria Helena Vieira da Silva et l'Italien Gianni Bertini, parmi tant d'autres. Comme dans le monde des valeurs et des idées, il était alors devenu nécessaire de tout déconstruire. Empruntant majoritairement la voie de l'abstraction, ces artistes rompent donc avec les principes esthétiques issus de la tradition. Cette radicalité esthétique est identifiée et défendue en France dès l'origine du mouvement par une poignée de connaisseurs, de marchands d'art, de collectionneurs, d'écrivains et de critiques, dont le couple de collectionneur fait partie. Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi font l'acquisition, en 1960, d'une abbaye cistercienne en ruine à Beaulieu-en-Rouergue (Tarn-et-Garonne) qu'ils restaurent et où ils créent un centre d'art contemporain dédié à la valorisation des artistes qu'ils aiment et défendent. Ces deux collectionneurs ayant légué ce site au Centre des monuments nationaux, ce dernier vient de le restaurer afin de déployer cette exceptionnelle collection au sein des anciens espaces monastiques.

07/2022

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XXe siècle

Oubliez-moi

Née en 1912, Qian Xiuling montre de grandes dispositions pour l'étude. Par admiration pour Marie Curie, elle quitte la Chine à l'âge de 17 ans et obtient un double doctorat en physique et chimie à l'Université de Louvain. Elle y rompt avec le fiancé qu'on veut lui imposer, pour épouser un médecin d'origine gréco-russe, Grégoire de Perlinghi. L'invasion japonaise coupe court à leur projet de s'établir en Chine. Ils s'installent à Herbeumont, où la guerre les surprend. Qian Xiuling va sauver la vie de plus de cent otages, de la région mais surtout d'Ecaussinnes, en allant plaider leur cause auprès du général von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique. Celui-ci, en effet, a bien connu un de ses cousins, général du Kuomintang. Décorée de la médaille de la Reconnaissance belge 1940-1945, elle va risquer sa réputation en défendant von Falkenhausen devant le Conseil de Guerre, lui évitant la condamnation à mort. Qian Xiuling ne connaîtra jamais la carrière scientifique qu'elle ambitionnait, mais elle deviendra patronne du plus prestigieux restaurant chinois de Bruxelles. Son histoire sera portée à l'écran en Chine, dans une série télévisée à succès ; hélas très romancée et prenant de nombreuses libertés avec la vérité historique. Un documentaire télévisé lui sera également consacré par sa petite-fille, et un roman chinois la prendra pour personnage. Le romancier et biographe chinois Xu Feng s'est attaché durant de nombreuses années à cerner autant que faire se peut la vie et la personnalité personnalité remarquables de Qian Xiuling et à les décaper de la romance entourant une femme qui a toujours prétendu n'avoir rien fait d'extraordinaire et qui a toujours demandé qu'on l'oublie. .

06/2023

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Histoire internationale

1914, ruptures et continuités

L'année 1914 fut un big-bang à l'origine d'une accélération folle et d'une effervescence sans précédent. Comment les intellectuels et les artistes ont-ils appréhendé le déclenchement de la Première Guerre mondiale ? Quel regard ont-ils porté sur l'événement ? Tandis que les philosophes européens diagnostiquent une crise de la civilisation occidentale, des visions eschatologiques s'emparent des penseurs russes. En Espagne, les clivages politiques préfigurent la guerre civile entre franquistes et républicains. Le très pacifiste journal L'avenir de la Manche bascule dans la ferveur nationaliste, pendant que les compositeurs français crient sus à la musique "austro-boche". Une enquête socio-littéraire Don Quichotte à Paris et dans les tranchées fait du poilu le nouveau chevalier des temps modernes. En France, l'expérience combattante des écrivains bouleverse le rapport de la littérature au réel. Au Portugal, l'avant-garde littéraire explose autour de la figure multiple de Fernando Pessoa. Quant au poète russe Volochine, adepte de l'anthroposophie, il annonce la fin de la civilisation matérialiste dans son poème Harmaguédon. L'Irlandais James Joyce, en écrivant Ulysses, invente le roman moderne. Ivan Cankar, ravagé par le cauchemar d'une Europe en ruine, entrevoit pourtant la renaissance de la Slovénie. L'année 1914 ne cesse de questionner tout au long du siècle qu'elle inaugure. En 1971, l'ouvrage L'année 1913 recompose le paysage artistique à la veille de la guerre. Dans son roman 14, écrit à l'occasion du centenaire, Jean Echenoz entretient la mémoire du conflit en explorant les déchirures profondes qu'il provoqua. L'année 1914 se tient en équilibre entre rupture et continuité, face à des questions sans réponse, la destruction du monde et la pérennité de l'homme.

05/2016

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Ouvrages généraux

Les larmes de l'Histoire. De Kichinev à Pittsburgh

Ecrire l'histoire du judaïsme, est-ce narrer le récit d'une vallée de larmes ? Non répondit longtemps un des plus grands historiens du judaïsme, Salo Baron (1895-1989). Né en Galicie, au sein de l'empire des Habsbourg, invité à enseigner à New York en 1926, il découvrit alors ce qu'il pensait être l'exceptionnalisme américain. Société neuve, les Etats-Unis n'ont pas connu les Croisades, les affres du Moyen Age, les malheurs de l'Inquisition, les pogromes de l'Europe de l'Est et de l'empire russe, dont celui de Kichinev en 1903 marqua tous les esprits ; ils ont échappé au pire, à l'expulsion des Juifs européens. Baron en est persuadé, les Etats-Unis démentent à eux seuls ce qu'il appelle "la vision lacrymale de l'histoire" , le récit du destin du judaïsme comme la liste ininterrompue des persécutions et des massacres. Tout au plus les Juifs américains se heurtent-ils à des préjugés, à des barrières sociales dans les clubs et les universités, mais jamais à un antisémitisme théorisé en idéologie politique à l'instar de l'Allemagne et de la France. Pourtant, en avril 1913 éclate à Atlanta l'affaire Leo Franck, le lynchage d'un Juif accusé du meurtre rituel d'une jeune fille. Première manifestation d'un antisémitisme de haine qui va éclore jusqu'à nos jours, porté par les suprémacistes blancs. Des centaines de synagogues ont brûlé au cours des décennies, jusqu'au massacre de Pittsburgh en 2018 et aux slogans antisémites lors de la tentative de putsch contre le Capitole en janvier 2021. La romance de l'exceptionnalisme sanctifiée par Salo Baron et à sa suite par les historiens du judaïsme américain se trouve-t-elle ainsi durablement démentie ? Est-ce ici aussi le retour de l'histoire lacrymale ?

01/2022

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Histoire internationale

Le roman de la Perestroïka. A la cour des tsars rouges

"Il fut l'un des premiers à rompre avec les habitudes de la caste diplomatique pour s'engager dans la démarche de la perestroïka. Depuis 1985, on se souvient de son visage à la télévision associé au vent de changement. Quand Gorbatchev fit marche arrière, Fédorovski n'hésita pas à quitter la "carrière". Je l'ai vu à l'oeuvre, lorsqu'il fut porte-parole du mouvement des réformes démocratiques dans les jours fatidiques de la résistance au putsch communiste de Moscou en aout 1991" . C'est ainsi qu'Alexandre Yakovlev, idéologue de la perestroïka, présentait Vladimir Fédorovski dans Le Figaro en avril 1996. Vladimir Fédorovski a consigné au fil du temps les témoignages uniques des protagonistes de cette époque. Gorbatchev, son épouse Raïssa, Jean-Paul II, Jacques Chirac ou encore Vladimir Poutine se succèdent devant le lecteur qui entre dans leur intimité. L'auteur a non seulement recueilli de nombreuses confidences mais il a mené pendant des années une minutieuse enquête, bousculant les idées reçues, mettant en lumière les années cruciales d'une des plus grandes ruptures de l'Histoire. Ce changement historique aurait pu, comme d'autres révolutions récentes, se terminer bien autrement, dans la guerre civile ou dans une Apocalypse mondiale. Mais la sortie du communisme fut assurée "en douceur" : la perestroïka mettait ainsi tout le monde devant le fait accompli. Et ce faisant, par petites touches, elle put faire jaillir, au coeur du communisme... la liberté ! Diplomate pendant les grands bouleversements à l'Est, Vladimir Fédorovski fut le témoin privilégié de ces événements majeurs du XXe siècle. Auteur de plusieurs best-sellers internationaux, il est aujourd'hui l'écrivain d'origine russe le plus édité en France. Il dirige aux Editions du Rocher la collection emblématique "les romans des lieux et des destins magiques".

08/2013

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Histoire internationale

La Crimée blanche du général Wrangel (1920)

Entre avril et novembre 1920, le général Piotr Nikolaïevitch Wrangel fut le chef suprême civil et militaire du dernier gouvernement blanc qui, en Crimée, s'opposait à l'avancée inéluctable de l'Armée rouge. L'Etat créé par Wrangel avait tenté de survivre à une époque qui lui était peu favorable. Il appelait la paysannerie russe à lutter à ses côtés, alors que celle-ci rêvait à une vie paisible après trois années de révolution et de guerre civile. Les pays européens, sortis épuisés de la Première Guerre mondiale, cherchaient à éviter tout ce qui aurait pu les replonger dans une aventure militaire. Wrangel continuait à faire la guerre alors qu'en Europe on ne parlait que de paix. Il refusait tout compromis avec les bolcheviques, alors que le gouvernement britannique tentait d'établir des relations commerciales avec l'Etat soviétique. Cependant, le bilan du général Wrangel reste exceptionnel. Il a redonné le moral et une discipline à ses troupes, les transformant en une véritable armée. Il a mené avec succès une réforme paysanne remarquable et une refonte des institutions locales réfléchie et équilibrée. Il a assuré le ravitaillement à une Crimée surpeuplée, saturée de réfugiés civils et militaires. Il a obtenu la reconnaissance de facto de son gouvernement par la France. Et enfin, et c'est probablement son plus grand exploit, il a réussi, alors que tout semblait perdu, à organiser l'évacuation de près de 150000 civils et militaires, qui lui avaient confié leur existence. Ils ont pu ainsi échapper aux massacres de masse qui se sont déchaînés en Crimée après l'arrivée des bolcheviques et trouver refuge dans cet "exil", dont ils constitueront l'élément le plus caractéristique.

03/2014

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Littérature étrangère

Job. Roman d'un homme simple

Job est l'histoire d'un " homme simple ", Mendel Singer, un modeste maître d'école juif qui transmet sa connaissance des Ecritures à de jeunes garçons dans un village de Volhynie, province de l'empire des tsars limitrophe de la Galicie austro-hongroise. L'époque : les toutes premières décennies du XXe siècle. Job raconte un destin à la fois singulier et exemplaire : l'histoire de la famille Singer abandonnant l'univers misérable de sa bourgade russe pour émigrer à New York, est celle de l'émigration juive du début du XXe siècle. Ce roman est aussi une variation littéraire sur le mythe biblique de Job : le destin tragique des enfants et de la femme de Mendel Singer met en scène un homme profondément religieux, accablé par son Dieu pour une faute difficile à identifier. A moins que cette faute ne soit l'abandon du plus jeune fils, un enfant épileptique dont viendra finalement le salut. Pourquoi une nouvelle traduction ? Celle publiée en 1965 sous le titre Le Poids de la grâce (Calmann-Lévy, et Livre de Poche), a vieilli du point de vue stylistique : le texte de J. Roth y est gauchi par l'abus de tournures précieuses, de périphrases explicatives et d'inexactitudes. La nouvelle traduction, dont le titre reprend fidèlement celui de l'original allemand publié en 1930, (roman qui a enfin valu à JR la reconnaissance des critiques et des lecteurs), rend justice à la sobriété, au rythme et à la mélodie de l'écriture de l'auteur. Elle traduit avec justesse l'univers des bourgades juives d'Europe centrale et orientale dans un langage accessible au lecteur ignorant des réalités du monde juif de l'Est.

02/2012

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Littérature française

La Suite des Mille et Une Nuits. Contes arabes

Dès sa parution en 1788, La Suite des Mille et Une Nuits de Cazotte a connu un grand succès en Europe (multiples rééditions, traductions en anglais, en allemand, en russe) qui s'est progressivement tari au cours du x1x' siècle, à mesure que d'autres éditions de contes arabes détournaient l'attention d'une adaptation, certes d'une fidélité relative, mais d'un intérêt et d'une qualité réels. Ce recueil méritait une édition complète et critique qui, non seulement mette les textes en valeur, mais souligne aussi la complexité et l'ampleur des questions qu'ils soulèvent. Une partie des contes qu'il contient est en effet adaptée de schémas narratifs authentiquement orientaux reconnus par les spécialistes comme appartenant au fonds des " Nuits " et répertoriés comme tels. Ils offrent au lecteur une image qui vient enrichir la vision de la pratique conteuse orientale. Mais une autre partie a été imaginée ou adaptée d'autres sources par Cazotte, auteur doté d'une longue et riche expérience dans le domaine des récits merveilleux. Le recueil fait se succéder des tonalités étonnamment contrastées qui vont du comique burlesque des situations, dans lesquelles la source orientale place le calife Haroun al-Raschid, à l'évocation d'un monde supraterrestre où des génies révoltés s'entredéchirent, en passant par des contes facétieux qui mettent en scène l'idiot du folklore ou des héros truculents et rabelaisiens. Mais l'intérêt de ce recueil tient aussi au fait qu'il offre un exemple privilégié de la complexité des relations interculturelles qui peuvent s'établir quand un auteur français de la fin du XVIIIe siècle, catholique convaincu, aidé d'un informateur syrien, prêtre de la congrégation de Saint-Basile, adapte des récits venus du monde islamique ou crée des textes qu'il replace dans ce contexte.

11/2012

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Sciences historiques

Une passion méconnue d'Henri Guillemin : Léon Trotsky

Henri Guillemin, qui nous a quittés voici vingt ans, a été un des plus grands historiens du siècle passé. Son oeuvre importante a souvent créé de violentes polémiques, dues à l'aspect "historiquement incorrect" de ses révélations. Car l'homme Guillemin n'était pas du genre à cacher certains faits sous le tapis. Ses livres sur Benjamin Constant ou Napoléon surtout l'ont fait haïr par les esprits bien-pensants. Connu pour ses nombreuses conférences pour la radio et la TV ensuite, Henri Guillemin, orateur exceptionnel, donnait aussi des conférences en France, en Belgique et en Suisse, y compris, suite aux demandes de son public, sur des sujets sur lesquels il n'avait pas écrit de livres. C'est ainsi qu'il a abordé les présentations télévisées de Lénine et de la Guerre d'Espagne, puis celles de Staline et de Trotsky. Présent lors d'une conférence sur Lénine, l'auteur, qui aurait pu être le petit-fils du narrateur, s'est permis ensuite de rendre visite à l'historien pour critiquer certains aspects de la présentation faite du révolutionnaire russe. Au lieu de défendre sa qualité d'historien face à un contradicteur qui ne l'était pas, Henri Guillemin a eu au contraire un intérêt immédiat pour les propos de celui qui lui disait pour plusieurs des sujets historiques abordés : "Cher Monsieur Guillemin, c'est tout faux !" Cette première rencontre a été suivie d'une longue relation faite de visites, de lettres et finalement d'une profonde amitié entre Henri Guillemin et l'auteur, qui lui rend hommage ici en détaillant cette aventure. Ce livre montre enfin ce que peut être l'honnêteté intellectuelle d'un historien, qualité bien oubliée de nos jours.

04/2012

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Critique littéraire

Mandelstam, mon temps, mon fauve. Une biographie

Paru en allemand en 2003, ce livre n'est pas l'oeuvre d'un érudit, mais d'un véritable écrivain, au style concis, alerte, souvent humoristique. C'est peu de dire qu'on ne s'ennuie pas un instant : on est captivé, fasciné, emporté, ému par le récit de cette existence errante et de plus en plus persécutée, ponctuée de très beaux portraits des femmes qui ont compté pour Mandelstam. Et, dans le même temps, le lecteur a le sentiment d'accéder peu à peu et presque sans effort à une oeuvre réputée difficile, qui se révèle, à travers les nombreuses citations qui ponctuent le récit, dans toute sa richesse. Les 23 chapitres de ce récit linéaire empruntent tous leurs titres (comme l'ouvrage entier : "Mon temps, mon fauve") à l'oeuvre du poète. Chaque chapitre commence, en en-tête, par un résumé précis de son contenu, comme dans les romans des époques classiques. Cela va donc de l'enfance et des origines familiales jusqu'à la fin lamentable au goulag, en passant par une multitude d'étapes et de séjours à Petrograd, à Moscou, à Kiev, en Crimée, toujours dans la pauvreté, souvent dans la misère et la famine, puis la maladie. Factions politiques, cénacles littéraires (symbolistes, futuristes, akméistes, etc.), personnages grands et moins grands de cette comédie humaine en forme de tragédie - russe et internationale - entrent en scène, ressortent, réapparaissent sans que jamais ce ballet un peu vertigineux ne devienne confus ni lassant. La vie de Mandelstam, de cet homme opiniâtrement amoureux de la vie qu'il n'a cessé de célébrer jusqu'à son dernier souffle, est un hymne à la dignité fragile de l'homme dans une époque menaçante, et à la liberté.

02/2012

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Critique littéraire

La Comtesse de Ségur. Mots, silences et stéréotypes

Si les romans de la comtesse de Ségur sont réputés être aujourd'hui décalés, c'est davantage en raison de l'univers qu'ils décrivent et des valeurs auxquelles ils se réfèrent que pour une difficulté particulière à y décoder mots et expressions. Nous pouvons toutefois faire l'hypothèse que la langue de la comtesse n'échappe pas au sort de toute langue et que des glissements s'y sont opérés sans que nous y prenions garde. Nombre de mots utilisés naguère ne seraient pas compris comme ils l'étaient alors et les valeurs implicites auxquelles ils renvoient aujourd'hui ne seraient pas celles du code moral et social en vigueur sous le Second Empire. Nous rencontrons chez la fille de Rostopchine des pestards, des busons, des cafards, des capons, des grigous qui ne se gênent pas pour prendre un coup de fil en quatre ; quant aux dames et demoiselles, n'en doutez pas, ce ne sont pas toutes des petites filles modèles et nous croisons des pies-grièches, des pécores, des oisons bridés, des péronnelles qui font les renchéries. Passons tout de même à table, puisqu'il y a toujours fricot dans les bonnes maisons. Connaissez-vous le potage de gélinottes et becfigues ? Encore un peu de langue fumée fourrée à la pistache ? Talmouses, croquembouches ou croquignoles ? Sac à papier ! Ce n'est pas de la gargote ! Vous ne suivez pas ? Laissez-vous conduire... Pour instruire l'affaire, nous avons lu les oeuvres complètes de la comtesse muni du Dictionnaire de la langue française de Pierre Larousse, publié en 1856, confrontation improbable mais féconde entre l'aristocrate russe exilée et le fils d'un charron-forgeron de l'Yonne qui dégustait les mots en connaisseur. Tous les deux s'étaient promis d'instruire mais aussi d'éduquer en distrayant.

09/2011

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Littérature étrangère

Le marchand de corail

" Je n'aime que les affaires privées. Ce sont les seules qui m'intéressent. [...] La vie privée des hommes, l'humain pur et simple, sont bien plus importants, plus grands, plus tragiques que toute votre vie publique ", déclare le héros d'un roman de Joseph Roth. L' " humain pur et simple ", voilà sans conteste ce que l'auteur est parvenu à saisir dans les nouvelles rassemblées ici, peut-être plus encore que dans ses romans. Avec une tendresse qui n'exclut pas une ironie parfois mordante, il se penche sur des destinées obscures et solitaires afin d'en faire surgir toute la richesse et le tragique - comment ne pas penser, dans ces pages, au Flaubert d'Un cœur simple, tant admiré de Roth ? Sous des dehors ordinaires, les personnages des nouvelles sont capables des passions les plus insensées, tel ce chef de gare autrichien qui sacrifie une existence tranquille et bourgeoise à son amour pour une comtesse russe. Il y a là des originaux comme le comte Morstin du " Buste de l'empereur ", qui ne se résout pas à admettre la chute de l'empire austro-hongrois et continue de vénérer François-Joseph Ier, ou encore Nissen Piczenik, l'humble juif ukrainien, que sa passion pour le corail mène à sa perte. Il y a aussi des victimes, innocentes marionnettes engluées dans leurs illusions, leur recherche d'un amour sincère, leur rêve d'absolu : Mizzi Schinagl dans " Un élève exemplaire ", Fini dans " Le miroir aveugle ", l'héroïne de " Barbara ", le jeune diplomate du " Triomphe de la beauté ". L'écriture élégante et nerveuse, le sens inouï de la concision narrative qui caractérisent aussi bien ses romans que ses nouvelles font de Joseph Roth l'un des prosateurs les plus singuliers et les plus attachants de la première moitié de notre siècle.

06/1996

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Romans historiques

Le Vanetsi. Une enfance arménienne

Réédition en un seul volume de la célèbre saga de Victor Gardon parue entre 1959 et 1970, Le Vanetsi nous emmène sur les pas de Vahram, jeune garçon arménien qui vit à Van au début du XXe siècle avec sa famille et surtout sa grand-mère, personnage irrésistible, chef de famille qui soigne, conseille, écoute. Dans cette chronique villageoise, vibrante, chatoyante, Vahram chante l'apprentissage de la vie par un enchaînement de tableaux, de tranches d'existence, sa découverte de l'amour, de la mort, de l'injustice et de la cruauté. L'Arménie, alors sous domination turque, va connaître une succession de bouleversements et de troubles terribles. Après l'accession au pouvoir du parti des Jeunes-Turcs qui détrône le sultan et l'espoir qu'elle suscite chez les Arméniens, la guerre de 1914 éclate. Les massacres commencent et c'est l'arrachement à la maison ancestrale et le début de l'exode pour toute la famille de Vahram. De Van à Igdir et d'lgdir à Tiflis, elle va errer dans un pays en ruine, semé de charniers, éventré par les pillages, la torture et les incendies. Au début de la révolution russe, en 1917, la famille, devant l'avancée turque et sans espoir de retour dans sa ville natale, décide de quitter la Géorgie et prend une nouvelle fois la route. Elle n'est donc pas ordinaire, l'enfance de Vahram, lui qui nous raconte ce qu'il voit, ce qu'il vit, sans donner aux drames des couleurs outrées et sans se départir du ton de l'enfance qui mêle peur, émoi et merveilleux. C'est cette poésie qui fait la force de ce texte, lui donne une dimension de véritable leçon d'humanité, un appel à la conscience des hommes.

06/2008

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Histoire internationale

Mémoires d'un révolutionnaire et autres écrits politiques 1908-1947

Affamé de fraternité et de justice sociale, Victor Serge (Bruxelles, 1890-Mexico, 1947) devient, à vingt ans, l'un des fers de lance du mouvement anarchiste français. Injustement condamné à cinq ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour, il rejoint la Révolution russe en janvier 1919. Membre de l'Exécutif de l'Internationale communiste, avocat du bolchevisme en une période cruciale où l'écrasement menace de toutes parts, ce fils d'émigrés anti-tsaristes qui défend corps et âme les acquis d'Octobre 1917 ne tarde pas à dénoncer le sanglant Thermidor orchestré par Staline, Passé à l'opposition incarnée par Trotski, incarcéré, condamné, déporté dans l'Oural, il doit son salut au seul acharnement d'une poignée d'amis français et belges. Expulsé en 1936, déchu de la nationalité soviétique, dépouillé de ses manuscrits, Serge revient à Bruxelles pour y devenir aussitôt la cible d'une féroce campagne de dénigrement répercutée par les fidèles du Komintern. Cet acharnement ne l'empêche pas de rendre compte, jour après jour, des purges et procès qui voient tomber, en URSS, aux côtés de centaines de milliers d'innocents, la vieille garde révolutionnaire. Il dénonce également les attaques de Staline contre anarchistes et partisans du POUM qui se battent en Espagne. En 1937, exaspéré par l'intransigeance de Trotski, il rompt avec le fondateur de la IVe Internationale. Contraint à l'exil par la Seconde Guerre mondiale, il parvient au Mexique. Indigent, esseulé, il y poursuit jusqu'à son dernier souffle son combat pour un renouvellement du socialisme. Ecartant la volumineuse œuvre romanesque et critique de Victor Serge, le présent ouvrage offre un témoignage incandescent sur le naufrage politique que fut le bolchevisme. Mais aussi et surtout il retrace la trajectoire d'un écrivain majeur qui sut dire non en écoutant sa seule conscience d'homme. JIL SILBERSTEIN

10/2001

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Religion

Qu'est-ce que l'orthodoxie ?

La religion chrétienne orthodoxe est aujourd'hui probablement la plus méconnue et la plus sujette aux confusions. D'entrée, dans une ignorance largement partagée, on songe aux liens de soumission de l'Église de Moscou au pouvoir russe - mais on oublie que la deuxième Église orthodoxe orientale est celle d'Éthiopie; à l'association historique de l'orthodoxie au panslavisme - mais c'est ne pas mesurer l'importance que prend désormais l'Église orthodoxe nord-américaine ; à une mystique impressionnante, telle celle du Mont Athos, mais c'est alors prêter à cette religion une unité liturgique plus qu'institutionnelle. Antoine Arjakovsky, dans cet ouvrage d'une singulière originalité, nous fait découvrir l'orthodoxie dans la dynamique de l'histoire, c'est-à-dire dans la crise profonde que traversent aujourd'hui une religion, des Églises et leur identité trop souvent figée. Car les orthodoxes ne s'entendent pas sur la définition de leur Église (est-elle celle des sept premiers conciles oecuméniques ? ou, plutôt que la fidélité à la mémoire, est-ce la capacité à incarner, avec l'aide de l'État, le règne de Dieu sur la terre grâce à la " droite vérité " qui la définit ? ou bien encore se ramène-t-elle à la " juste glorification " - c'est-à-dire sa spiritualité, son culte, sa prière, qui remontent aux apôtres notamment ?); moins encore sur la place des femmes ni sur les rapports aux puissances politiques. Face à des tensions internes qui peuvent conduire à l'éclatement d'une identité commune devenue impossible, Antoine Arjakovsky montre l'émergence d'une conception nouvelle de l'orthodoxie comme " la connaissance juste ", celle qui unifie ce qui est cru avec ce qui est vécu, en quelque lieu que ce soit. Il n'y va plus seulement de questions de doctrine mais, pour le monde contemporain, aussi de rééquilibrages géopolitiques.

02/2013

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Théâtre

Cripure. Pièce en trois parties

Cripure, de son vrai nom Merlin, est professeur de philosophie dans un lycée de province. Quelques-uns de ses élèves admirent son enseignement et ses ouvrages. Mais il est tourné en dérision par ses collègues et par ses concitoyens qui se moquent de sa grosse tête, de ses membres démesurés, de ses costumes disparates et défraîchis, de son air ahuri. On le méprise également parce qu'il vit avec une grosse servante d'auberge, Maïa, parce qu' il boit trop chez lui et au café. Le drame se situe pendant la guerre de 1917 ; des régiments russe ramenés du front sont cantonnés dans la ville. Le bourdonnement de leurs chants forme avec une multitude d'autres bruits, sirènes, siIflets, etc. une sorte de symphonie accompagnant l'action. En une succession de tableaux on voit Cripure chez lui, au café, à une fête donnée pour décorer une patriote locale, à la gare où un convoi de troupe est en partance. Cripure est amené à frapper l'affreux Nabucet, son voisin d'en face qui a appris à son perroquet à crier de toutes ses forces "Cripure croupit" ou bien "Cripure est f'tu". Il va y avoir un duel. Au cours d'une sorte de veillée d'armes Cripure médite sur la mort, sur le duel, surprend l'émotion sincère de Maïa, renonce à s'enfuir et retrouve sa propre estime. Mais des amis bien intentionnés ont "tout arrangé", et d'accord avec l'offensé il signe une formule de regret. Resté seul, il comprend qu'on vient de lui voler sa dignité retrouvée et il se tue. Cette pièce, adaptée du roman Le Sang noir, en a gardé le sobre réalisme et l'atmosphère générale a quelque chose de mystérieux et de fatal.

12/1989

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Psychologie, psychanalyse

Lacan, Ferenczi et Freud

Parmi les nombreux textes de Wladimir Granoff (1924-2000), nous n'en avons retenu que quelques-uns pour constituer ce recueil qui ne prétend donc pas donner une vue d'ensemble des travaux et des intérêts de l'auteur. Le titre donné à cet ouvrage indique ce qui a motivé le parti que nous avons pris : celui de regrouper les textes choisis autour de trois figures, de trois noms qui ont tout particulièrement marqué le trajet de l'auteur de Filiations. Trois noms. Celui de Lacan d'abord. L'entretien " Propos sur Jacques Lacan " donnera au lecteur une idée de ce que lut la relation, intense, difficile, comme l'est tout amour qui connaît la déception, entre Granoff et Lacan. Ferenczi : Granoff fut le premier à faire connaître en France cet analyste d'exception. Freud enfin, dont Granoff resta tout au long de sa vie un lecteur fervent. Sa lecture n'était pas celle d'un universitaire ou d'un " freudologue ". Ce polyglotte à la croisée des langues, également exercé à la pratique du russe, de l'allemand, de l'anglais, du français, se montra singulièrement attentif à la langue de Freud et en conséquence aux problèmes que pose sa traduction, comme si, pour lui, il n'y avait d'autre voie d'accès à la pensée que ce qui s'inscrit dans les langues et voyage à travers elles. Le méconnaître, ce serait déjà s'apprêter à " quitter Freud ", ce à quoi Granoff ne se résolut jamais. On trouvera en fin de volume les hommages rendus à ses deux vieux compagnons de ce qui, à un moment particulièrement chaud de l'histoire de la psychanalyse, s'appela la " troïka " : François Perrier et Serge Leclaire.

03/2001

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Littérature française

Mauvais vent

Un dégradé de gris, une prépondérance de notes sombres avec, ici ou là, quelques touches de clarté, voici résumé le recueil que vous tenez entre vos mains. On y croise tous les artifices que l'être humain déploie pour se faire une place au soleil, dût-il, pour cela, asservir ceux qui croisent sa route. On y rencontre aussi quelques quidams prêts à jouer à la roulette russe leur vie et celle de leurs proches dans le seul but d'améliorer le quotidien. Que dire de ces ados inconscients, lancés à pleine vitesse, de cette organisation déterminée à faire un exemple aux yeux du monde ou encore de ce père ravagé, incapable de tirer un trait sur la perte de son enfant ? Ils sont un peu de nous, nous qui nous débattons tant que nous pouvons pour nous extirper du marigot. Qu'on les juge ou non, ils sont là, bien en chair et nous donnent à voir cette face sombre qui sommeille en chacun de nous. Au hasard des pages, on croisera heureusement la route de plus estimables personnages. J'en veux pour preuve ces hommes venus rendre une justice implacable, bien que tardive ou ce ligérien, ému par le message contenu dans une bouteille jetée au fleuve... Enfin, certaines nouvelles refusent de prendre position. Elles disent, elles racontent, elles nous mènent au coeur de destins foudroyés quand ils ne se consument pas à petit feu. Parmi ces histoires ancrées dans le réel, deux échappent à la règle et s'autorisent une incursion dans le surnaturel. Il y est question d'un vent mystérieux que des colonnes de marcheurs s'entêtent à vouloir suivre ou d'un détour fatal tout bonnement inexplicable... Comme le déclamait naguère une célèbre chaîne de magasins, ici, "il y en a pour tous les goûts" . Qu'on se le dise !

11/2015

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Histoire internationale

Chronique de la révolution arménienne. Avril-Mai 2018

La révolution arménienne qui, du 13 avril au 8 mai 2018, a triomphé en moins d'un mois d'un régime oligarchique apparemment inamovible sans que le sang ait été versé, apparait d'emblée comme un événement majeur de l'histoire contemporaine de l'Arménie. Qualifié par son maître d'oeuvre, Nikol Pachinian, de "révolution de l'amour et de la concorde" et de "révolution de velours démocratique et sans violence", le printemps arménien n'est pas sans évoquer la révolution tchécoslovaque de 1989, cependant que les termes "démocratique" et "sans violence" mettent délibérément l'accent sur son caractère pacifique, légal et constitutionnel. C'est ce miracle d'une révolution inattendue à l'issue inhabituellement heureuse, qu'en 2018, la rédaction du magazine britannique The Economist a voulu distinguer en désignant l'Arménie comme le "Pays de l'année", tandis que le lectorat du quotidien économique russe Vedomosti (Les Nouvelles) a élu Nikol Pachinian "meilleur homme politique de l'année". Pour relater cette révolution pas comme les autres, nous avons choisi d'offrir au lecteur un récit pas comme les autres, non pas linéaire et postérieur mais dynamique et concomitant, constitué par la réunion des post que la journaliste et auteure Sèda Mavian a publiés sur le net durant les événements jour par jour et parfois heure par heure, après avoir pris le parti de transformer sa page Facebook en média francophone entièrement placé au service de l'information la plus rigoureuse et la plus diversifiée possible. Complétant le récit, des documents présentés en annexe favorisent la compréhension des faits ainsi que l'appréhension de sujets divers tels que les relations Arménie-diaspora, la démocratie au sein de la diaspora et la notion d'engagement, notamment des artistes.

03/2019

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Critique littéraire

Correspondance (1886-1938)

Homme de théâtre russe, universellement connu pour sa méthode de formation de l'acteur "le Système", co-fondateur et directeur du Théâtre d'Art de Moscou, acteur, metteur en scène, pédagogue, Konstantin Stanislavski (1868-1938) a laissé une importante correspondance qui témoigne de son trajet théorique et sa longue pratique théâtrale. Les lettres présentées dans cet ouvrage révèlent d'abord son infatigable curiosité qui le pousse à rencontrer les artistes les plus divers pour apprendre auprès d'eux, discuter de son approche du théâtre et du jeu. Grâce aux tournées internationales du Théâtre d'Art en 1906 et 1922-1924, sa renommée s'étend et les échanges se multiplient avec Craig, Duncan, Gémier, Hébertot, Maeterlinck, Reinhardt. La correspondance permet de découvrir aussi les sacrifices personnels consentis au nom de la grande oeuvre : la création, l'administration, et la transmission du Théâtre d'Art de Moscou. A cet égard, les échanges avec l'autre directeur du Théâtre, Nemirovitch-Dantchenko, en disent long sur les difficultés de la cohabitation : pendant quarante ans, les deux directeurs ont tant bien que mal maintenu le cap dans les tempêtes des révolutions et des guerres, et ils ont réussi à sauver leur théâtre, au départ privé, puis nationalisé en 1919. Les lettres de Stanislvski permettent de suivre pas à pas la soviétisation de la compagnie qui faillit disparaître au début des années vingt comme bastion de l'art bourgeois mais qui fut choisie par Staline pour servir de modèle à toute l'URSS. Enfin, les lettres de Stanislavski racontent les angoisses de l'écriture du Système, les pressions idéologiques, les difficultés terminologiques, surmontées par la certitude que l'expérience d'une vie dans l'art servira et enrichira les futurs comédiens.

10/2018

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Généralités médicales

Médecins et infirmières dans la guerre de Crimée. 1854-1856

La guerre de Crimée, qui dura de mars 1854 à mars 1856, opposa aux armées russes une coalition des Français, Anglais, Turcs, rejoints ultérieurement par les Piémontais. Le prétexte initial était une querelle au sujet des lieux saints de Palestine et la volonté du tsar Nicolas 1er de protéger les sujets ottomans de confession orthodoxe. Il apparut très rapidement que la raison réelle était la volonté d'expansion de l'Empire russe vers les provinces danubiennes, les détroits de l'entrée de la mer Noire, l'accès à la Méditerranée, en profitant de la déliquescence de l'Empire ottoman. Cette guerre, qui fit un demi-million de morts, fut la première guerre moderne par l'ampleur des moyens militaires, l'importance de la logistique et le déploiement d'armes de plus en plus destructrices. Du point de vue médical, le plus grand nombre de victimes fut causé par des épidémies qui causèrent cinq fois plus de morts que les blessures de guerre, touchant généraux comme simples soldats, infirmières comme médecins. De nombreux progrès furent accomplis dans la prise en charge des malades et des blessés, avec la présence d'infirmières sur le front, la création d'une médecine de l'avant, la première utilisation généralisée de l'anesthésie au chloroforme, la prise de conscience de l'importance de l'hygiène, l'organisation des transports vers les hôpitaux de l'arrière et la nécessité d'individualiser le corps de santé de l'intendance. Pour la première fois également, les médias, avec la présence de photographes et de correspondants de guerre, jouèrent un rôle important et permirent d'entreprendre des actions humanitaires, prélude à la création de la Croix-Rouge. Désastre sanitaire, la guerre de Crimée aurait pu être encore plus catastrophique sans le talent et le dévouement des médecins et des infirmières.

11/2016

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Littérature étrangère

Les feuilles d'ombre

"Oui, allez un jour dans les Wicklow, parcourez ces sentiers, ces lieux féeriques, sortis des contes de Grimm et d'Andersen, et pensez à nous, à Christine sans solennité, vierge pédalant à la traîne, à Sarah, svelte papillon, à Jamesy toujours dans sa roue, à Liam en plein envol, magnifique face au temps. Et puis il y avait moi, Sean McMahon. Sans moi, ils n'existeraient pas. Parfois mes enfants me demandent comment c'était d'être jeune. Je réponds des mensonges. Je dis que c'était merveilleux ". Ils étaient cinq amis, dans une petite ville de l'ouest de l'Irlande à la fin des années 1940. Cinq jeunes gens issus d'un milieu privilégié, à qui la vie promettait l'aisance et l'insouciance ; le destin en décidera autrement. Pris dans la ronde des amours incertaines et la tourmente d'un pays hanté par son histoire, il leur faudra apprendre à quitter l'enfance et ses sortilèges. Au centre de cette constellation de coeurs, un fantôme : celui de Christine Kenneally, la mère de Liam, fascinante exilée russe, qui un jour entra dans la rivière et n'en ressortit jamais. Deuxième roman de Desmond Hogan, paru en 1980, Les Feuilles d'ombre est une ode vibrante et mélancolique à l'amitié, à la jeunesse et à ses illusions perdues, traversée d'échos littéraires, de Jules et Jim à Gatsby en passant par Whitman. C'est aussi, et avant tout peut-être, un extraordinaire portrait de l'Irlande, "cause de blessures, tortionnaire de la jeunesse, destructrice ultime de tout ce qui était sensible et enrichi par le soleil, la pluie, le vent", un livre d'une beauté saisissante, qui confirme le génie poétique d'un auteur unique et secret, redécouvert après trente ans de silence.

09/2016

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Littérature française

Appartenir

De la guerre, de la déportation et de la mort de ses proches, Boris, le grand-père de la narratrice, n'a jamais parlé. Autour de lui chacun savait, mais, dans l'appartement du 30, rue de Leningrad, que tout le monde appelait «le 30», le sujet n'était jamais évoqué. Et puis Boris est mort. La jeune femme a vécu un moment au 30, en attendant que l'appartement soit vendu, elle avait vingt ans, et elle a cédé à une bibliothèque les livres en russe et en yiddish de son grand-père. Plus personne ne parlait ces langues dans la famille. Ce n'est que dix ans plus tard, au moment de devenir mère, que s'est imposé à elle le besoin de combler ce vide et de reprendre le récit familial là où il avait été interrompu. Moins pour reconstituer le drame que pour réinventer des vies. Retrouver les rues de Paris autrefois populaires où vivaient Rosa, la soeur de Boris, avec sa fille Lena, déportées en 1942 ; voir ce village lointain d'où son grand-père était parti pour se créer un avenir qu'il espérait meilleur ; entendre couler cette rivière d'Ukraine sur laquelle, enfant, il patinait l'hiver. Comprendre où ils vécurent et furent assassinés. Alors elle cherche, fouille, interroge, voyage, croisant la mort à chaque pas dans son étrange entreprise de rendre la vie à ces spectres. C'est une quête insensée, perdue d'avance, mais fondamentale : celle d'une identité paradoxale qu'il lui faut affirmer. Séverine Werba nous livre une enquête profane, intense, et part à la recherche de l'histoire dont elle procède comme d'elle-même. Elle montre qu'écrire est sans doute la façon la plus poignante de rompre et d'appartenir.

08/2015

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Biographies

Soljénitsyne et la France. Une oeuvre et un message toujours vivants

L'Institut de France et la Sorbonne ont donné abri et prestige à la grande conférence internationale qui s'est tenue en novembre 2018 pour célébrer en France, à Paris, le centenaire d'Alexandre Soljénitsyne qui fut le quatrième Prix Nobel russe de littérature. Certes il n'a pas élu domicile en France, mais lui et sa femme Natalia y séjournèrent plus que dans tout autre pays occidental, hormis la Suisse et l'Amérique. L'écrivain se déclara même surpris qu'elle soit devenue pour lui '' une deuxième patrie ''. Les ors de la République comme les voix des lycéens et étudiants se sont unis pour questionner l'oeuvre d'Alexandre Soljénitsyne, ajoutant ainsi une page importante à l'histoire déjà riche de la " réception " de Soljénitsyne en France. Vingt-six personnalités : politiques, historiens, philosophes, romanciers ou psychanalystes - français, russes, américain, italien - ont évoqué, chacun à sa façon, la vie et l'esprit d'un lutteur, d'un bagnard devenu immense romancier, d'un captif de l'idéologie qui a brisé ses chaînes et retrouvé le Dieu que sa mère et son grand-père lui avaient inculqué. De ces journées comme de ce livre, il restera une impression d'avoir touché aux mains et à l'esprit d'un champion qui s'est libéré et qui peut encore nous apprendre à nous libérer, nous aussi. Les participants : Georges Nivat, Pierre Morel , Xavier Darcos, Catherine Bréchignac, Gilles Pécout, Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Blanquer, Hélène Carrère d'Encausse, Pierre Manent, Daniel Mahoney, Ludmila Saraskina, Michel Niqueux, Luba Jurgenson, Michel Crépu, Edgar Morin, Jean-Claude Casanova, Tatiana Victoroff, François Euvé, Patrick Pouyanné, Chantal Delsol, Antoine Compagnon, Bérénice Levet, Hervé Mariton, Alexandre Arkhangelski, Julia Kristeva, Carlo Osola.

03/2021

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Histoire internationale

Trotsky n'est pas coupable. Contre-interrogatoire (1937)

En août 1936, le monde stupéfait découvre les premiers procès de Moscou. Accusés des pires crimes, certains des principaux dirigeants de la révolution d'Octobre seront exécutés. Pourtant, le principal coupable, celui qui a tout organisé, selon le procureur Vychinski, est absent, chassé d'URSS quelques années plus tôt et privé de sa citoyenneté soviétique. Léon Trotsky, le fondateur de l'Armée rouge, est en exil au Mexique. Il aurait été, tour à tour et depuis longtemps, un agent de la Gestapo, du Mikado japonais et de l'état-major militaire français. Il aurait été l'organisateur de sabotages et d'assassinats en URSS. Une commission internationale conduite par le philosophe américain John Dewey va mener une contre-enquête. Elle recueille des témoignages et vérifie la solidité des accusations. En avril 1937, elle se rend à Coyoacán où réside Trotsky pour l'interroger. Le vieux militant bolchevique répond aux questions et revient sur l'histoire de la Révolution russe et son funeste destin, sur sa vie depuis ses premiers engagements politiques, sa rencontre avec Lénine et le déroulement de la révolution d'Octobre. Il nous livre aussi son témoignage et ses analyses sur la dégénérescence bureaucratique de l'URSS. Il détaille le fonctionnement de l'appareil policier de Staline et le déroulement des procès Moscou. Sous le feu des questions de la commission, il met en pièces les accusations et démontre les invraisemblances des faits allégués. Trois ans avant son assassinat par un agent de Staline, il nous propose sa part de vérité. Dans ces pages du contre-interrogatoire de la commission, Trotsky nous livre le témoignage vivant d'un acteur de premier plan du déroulement tumultueux de l'Histoire de la première partie du XXe siècle. Publié en 1938, ce document est resté inédit en français.

09/2018

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Correspondance

Lettres de jeunesse

1911-1920 : la métamorphose d'Eugène Grindel en Paul Eluard. Annotées et enrichies d'un appareil critique, ces lettres de jeunesse nous plongent aux racines mêmes de l'oeuvre du poète... Lorsqu'il envoie sa première lettre à ses parents en 1911, le jeune Grindel est âgé de seize ans. D'une santé fragile et atteint d'une sévère affection des bronches, il est bientôt envoyé au sanatorium de Clavadel en Suisse où, bien que très amaigri, il ne pense qu'à ses livres restés à Paris et à la publication de sa prochaine plaquette. Car, dans ces lettres destinées à sa famille et à son ami relieur et éditeur A. J. Gonon, le jeune homme apparaît en plein éveil artistique, littéraire et même amoureux : en cure, il a rencontré une petite Russe, qu'il dit " semblable à lui " et qu'il baptisera bientôt du nom de Gala. Plein de vie et d'allant, plein de certitudes aussi, le jeune homme se trouve précipité en 1914 dans la Grande Guerre alors même qu'il commence à signer ses lettres de son futur nom de plume : Paul Eluard. Sa formation d'homme sera donc assurée par les livres autant que par le conflit qui s'enlise pendant plus de quatre années. Car Eluard va être violemment déniaisé par son passage dans différents hôpitaux, en tant que soignant et patient, mais aussi dans le 40e bataillon d'infanterie ou dans l'administration militaire. La guerre, dans ses lettres, n'apparaît qu'au travers des mesures de survie qu'elle impose, mais imprime son caractère d'urgence dans chacun des choix du jeune homme : le mariage avec Gala et les premiers poèmes antimilitaristes.

04/2022

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Littérature française

Le dernier des soviétiques

C'est une piste de ciment et d'herbe, cachée dans la forêt, non loin du cercle arctique russe. Une bande grise de deux kilomètres, marquée par des pneus géants peints, des drapeaux ; au bout ; un hangar de bois et de tôle ; tout autour, les chemins de terre noir, mais aussi la neige, les ours et les loups. Une sauvagerie presque rêvée, entre Michel Strogoff et Tolstoï. Sergueï Alexandrovitch Ilyne est arrivé sous l'ère soviétique, et il est resté. A la grande époque, la piste comptait, accueillant des milliers de passagers au coeur de l'archipel, en route vers les sites du grand nord, ou vers la ville à côté. Plus de cent employés travaillaient ici. Les vols ne cessaient jamais, et parfois très loin, on devinait des forteresses, en chemin vers d'autres missions. Puis l'empire s'est effondré, le pays a changé de nom, de modèle, d'histoire, Eltsine l'alcoolique a été remplacé par le jeune Poutine, le FSB a pris le pouvoir et l'argent : la piste a été oubliée. Sergueï est donc seul à entretenir sa piste, sans paie véritable, sans hiérarchie. Avec Macha sa compagne, quelques amis, le policier Dima, le pope voisin, il bouche le ciment, dégage le bois, imagine des éclairages, attend un appel, un ordre, une urgence, venu de la terre ou du ciel, mais rien. C'est un homme meurtri, un idéaliste. En 2010, un avion lourd s'écrase dans la forêt, en bout de piste, mais comment rendre force et usage à l'empire, quand celui-ci s'est perdu tout entier ? Dans ce magnifique récit poétique, fondé sur une histoire vraie, Marc Nexon nous offre un pan d'histoire, sans nostalgie et à hauteur d'homme, mais avec la tendresse pour ceux qui croient à leur cause.

03/2023

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Critique

Emmanuel Carrère, écrivain en eaux troubles

Première monographie consacrée à Emmanuel Carrère, dont le projet est de montrer la cohérence et la dynamique de l'oeuvre. 72Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE /* Style Definitions */ table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size : 0; mso-tstyle-colband-size : 0; mso-style-noshow : yes; mso-style-priority : 99; mso-style-parent : ""; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt; mso-para-margin : 0cm; mso-para-margin-bottom : . 0001pt; mso-pagination : widow-orphan; font-size : 10. 0pt; font-family : "Times New Roman", serif;} Emmanuel Carrère a publié son premier roman en 1983, dans une période de renouvellement des écritures romanesques et des récits de soi. Nourrie de culture et de pratique cinématographique mais aussi journalistique, son oeuvre est d'abord marquée par l'empreinte d'une fiction débridée, avant de se tourner vers le réel. De l'influence de l'épouvante au fonctionnement des tribunaux d'instance, du choix de personnages troubles aux anecdotes autobiographiques sans complaisance, de l'emprise du bovarysme aux origines du christianisme, du désir de performativité à la fascination russe, ses textes frappent par leur hétérogénéité thématique et générique. Pourtant, une grande cohérence se dégage de la lecture de l'ensemble. La succession et l'entremêlement des textes dévoilent de plus la dimension ontologique de l'écriture : fils prodigue, Emmanuel Carrère éprouve - notamment par la confrontation à l'autre - les contours d'une vie "déclose" , et tente d'atteindre un état de "conscience heureuse" . Esquisser le portrait d'un romancier contemporain plongé "en eaux troubles" , montrer en quoi la dynamique propre de l'oeuvre peut devenir paradigmatique de grandes lignes de la littérature française au tournant du XXIe siècle, tel est le projet de ce livre issu d'une thèse soutenue à l'Université de la Sorbonne nouvelle en novembre 2019, sous la direction de Bruno Blanckeman.

11/2022