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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 211-212, Mars 2016 : Révolutions et crises politiques

Depuis la fin de l'année 2010, les bouleversements politiques et sociaux dans le monde arabe sont au centre de toutes les attentions et notamment de l'attention académique. Les chercheurs en sciences sociales n'entendent pas se laisser dicter leurs objets par l'actualité mais refusent dans le même temps de démissionner devant les faits ou de s'emmurer dans leur tour d'ivoire, feignant d'ignorer la gravité du monde qui les entoure et l'urgence d'une pensée construite et contrôlée. C'est à cet exercice délicat que se sont livrés les auteurs de ce dossier, sans cesse pris dans une forme d'injonction paradoxale : prendre de la distance avec l'événement historique et saisir son épaisseur sociale dans toute sa matérialité, réfuter les explications causales macrosociologiques et prendre au sérieux les revendications et les répertoires d'action des protestataires, résister au diktat de l'instant et de l'accélération de l'histoire et réinscrire les pratiques et les discours dans leur terreau sociologique et historique. L'objectif n'est pas de proposer une nouvelle interprétation des événements qui ont bouleversé la région mais bien plutôt de comprendre, au moyen d'enquêtes de terrain de longue haleine, comment ceux-ci ont bousculé les structures sociales et politiques des pays concernés et de quelles façons cette histoire courte est à réintégrer au sein des mutations sociales plus larges qu'ont connues ces sociétés. Fondés sur un travail empirique inédit, les six articles étudient ainsi les conséquences du déclassement des chômeurs diplômés tunisiens sur leurs dispositions à se mobiliser (Pierre Blavier), la recomposition du capital social des insurgés dans le cas syrien (Gilles Dorronsoro et al), l'impossibilité du soulèvement dans le cas algérien (Layla Baamara), le rôle de groupes professionnels comme les avocats dans la révolution tunisienne (Eric Gobe), les voies de la reconversion politique des Frères musulmans égyptiens entre 2005 et 2012 (Marie Vannetzel) et les modalités du passage d'une situation révolutionnaire à un résultat révolutionnaire dans le contexte tunisien (Choukri Hmed).

04/2016

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BD tout public

Chroniques de Francine R. Résistante et déportée Avril 44-juillet 45

Quand la BD frôle les frontières de l'intime... Francine R. est arrêtée avec sa soeur par la Gestapo à Pouilly-sous-Charlieu, dans la Loire, le 6 avril 1944, pour les faits de résistance de leur frère Joannès. De là, elles partiront dans un convoi de femmes puis elles seront séparées : sa soeur expédiée en camps de travail à Hanovre ; Francine à celui de Wattenstedt dans les usines d'armement Herman Göring. Tout au long de son parcours, rien ne lui sera épargné : frappes dès son arrestation par la Gestapo, humiliations continues, trajets en train dans un wagon à bestiaux, accueil par des chiens loups sur le quai de la gare du camp de concentration, expérience médicale, déshabillage des morts, pillage des vivants, travail forcé... Mais aussi, la permanence de l'espoir de sortir vivant de cet enfer, la lumière de deux hommes, un français et un algérien croisés à Wattenstedt, le sabotage du travail à la chaine, l'émotion à la libération du camp, la première nuit dans un vrai lit, le 14 juillet de la libération à Paris. Francine a évoqué tout cela en détail à Boris Golzio dans un long entretien. Longtemps resté avec cette matière entre les mains, l'auteur décide aujourd'hui de retranscrire cette parole dans un récit de bande dessinée dont le dessin se fait le plus neutre et naïf possible afin de rendre l'horreur supportable. Un récit où le texte n'est composé que par la voix de Francine, dans son langage à elle, brut, fait d'hésitations, de répétitions et de tremblements, afin de respecter la vérité ontologique de ses propos et de rendre compte de la meilleure manière possible ce que fut la vie de cette femme. Une résistante, déportée, parmi des milliers d'autres, mais dont chaque voix, chaque parole est unique et doit être sauvée de l'oubli.

09/2018

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Sciences politiques

Mémoires. Tome 1, La pointe du couteau

Avant de devenir un privilège, la liberté est un choix, une exigence et un combat. Très jeune, Gérard Chaliand s'est juré de vivre libre. Sa nature l'y pousse. Ses lectures de Rimbaud et de Cendrars l'en convainquent. A dix-huit ans, il s'embarque pour Alger où, seul et sans ressources, il apprend à subsister par ses propres moyens. Au retour, il s'inscrit aux Langues O où il découvre l'extraordinaire diversité des peuples et des civilisations. Brûlé par son insatiable besoin d'apprendre, de comprendre, de découvrir et d'aimer, il parcourt l'Europe, le Moyen-Orient puis l'Asie. Il a vingt-cinq ans quand le Mouvement de libération du peuple algérien l'entraîne en politique. Il s'engage dans un réseau de soutien au FLN, puis s'installe à Alger après l'indépendance où il rencontre de nombreux responsables de ces mouvements de libération nationale qui agitent le tiers-monde. Refusant de se laisser aveugler par les discours idéologiques, il veut vérifier sur le terrain la réalité des faits et la sincérité des hommes. Il part dans les maquis de la Guinée-Bissau, au côté d'Amilcar Cabral. Cette expérience décisive détermine son existence. Il ira là où ça se passe pour participer physiquement à l'action, pour observer, analyser et témoigner. Ses innombrables conférences dans le monde entier et sa bibliographie impressionnante témoignent de sa volonté obstinée de dire le vrai. Il est présent sur les lieux conflictuels de la planète. Au coeur du Vietnam en guerre, bien sûr, en Amérique du Sud, dans les camps palestiniens de Jordanie, en Israël, en Irak, au Liban mais aussi aux Etats-Unis et dans ces universités américaines dont il apprécie particulièrement l'énergie féconde. Cette expérience si rare, menée hors de toute institution, en fait un spécialiste reconnu et mondialement sollicité des guerres de libération. Ceux qui chassent en solitaire doivent tout emporter à la pointe du couteau.

05/2011

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Sciences politiques

Al-Qaïda Maghreb islamique. Le groupe terroriste qui menace la France

" L'adversaire, aujourd'hui, n'est pas visible, mais son ombre plane sur nous. Il est décidé à provoquer le chaos pour prendre le pouvoir partout où il le pourra. Dans les pays musulmans, les fanatiques ne renonceront jamais à installer des systèmes totalitaires et théocratiques ; en Occident, ils feront tout leur possible pour amener les dirigeants à faire un maximum de concessions et à punir les démocraties pour les principes qu'elles incarnent. Cette situation est inédite. Le conflit qui oppose les islamistes au reste du monde ne peut déboucher sur aucune solution politique, mais sur la victoire - surtout idéologique - d'un camp sur un autre. L'Occident doit comprendre qu'il n'est pas confronté à un terrorisme d'inspiration nationaliste ou séparatiste avec des revendications précises, formulées par des interlocuteurs clairement identifiés, des vis-à-vis " sérieux " avec des demandes particulières, etc. Non! L'adversaire veut tout: notre destruction ". Ces en des termes clairs et précis que Mohamed Sifaoui, l'auteur de cette minutieuse enquête nous parle d'AI-Qâida au Maghreb Islamique (AQMI), cette organisation, liée à Oussama Ben Laden et qui a, en juillet 2010, entre autres actions terroristes, lâchement assassiné Michel Germaneau, un ressortissant français âgé de 78 ans. Richement documenté, ce travail d'investigation raconte, dans le détail, l'évolution du terrorisme algérien au cours des trente dernières années. Rarement une enquête journalistique aura été aussi complète tout en nous éclairant sur les dangers qui menacent notre sécurité. Ce livre, qui fait froid dans le dos, est une véritable plongée dans la galaxie d'AQMI et ses ramifications européennes. Le groupe ne cesse de menacer la France et plusieurs autres pays occidentaux, il est donc nécessaire de mieux le connaître et cerner ses motivations. Qui sont les chefs d'AQMI? Quels sont leurs liens avec Oussama Ben Laden? Comment recrutent-ils? sont autant de questions, parmi d'autres, auxquelles répond cet ouvrage.

09/2010

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Sciences historiques

La vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours

Jean Anglade Jean Anglade est né à Thiers en 1915. A treize ans il a pour compagnon de jeux et de travail Said ben Taiéb qui lui révèle le monde de l'immigration. Plus tard, il entre à l'Ecole normale de Clermont-Ferrand et devient instituteur de campagne. Après la guerre, professeur de lettres, agrégé d'italien en 1947, il est nommé successivement à Tunis, Gap, Clermont-Ferrand. Parallèlement, il publie plus de trente ouvrages dans tous les genres, et récolte une douzaine de prix littéraires. La Vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours On ne trouvera pas dans cet ouvrage un exposé bourré de statistiques, de règlements officiels, mais le récit vivant de dix-neuf aventures recueilli de la bouche même des intéressés : immigrés d'autrefois et immigrés d'hier. On connaîtra les motifs de leur départ ; on vivra leur odyssée jusqu'à l'arrivée en France, leurs difficultés de toutes sortes, leurs misères, leurs satisfactions, leurs espérances. Ainsi ressortira l'extrême variété des situations selon les origines ethniques, géographiques, historiques, selon les situations de famille, le caractère rural ou urbain de l'implantation sur notre sol. Le Polonais de 1902 a un tout autre destin que l'Espagnol de 1960 ; le harki envie le sort de l'Algérien authentique ; le Portugais des villes ne vit pas comme le Portugais des champs. Les nombreux ouvrages publiés récemment sur ce sujet, les films, les enquêtes ont un peu trop négligé ces oppositions, se complaisant - par générosité sans doute - à peindre les seules détresses de nos immigrés. Or, il se trouve que nous avons aussi quelques immigrés heureux. II fallait le dire, par honnêteté. Les dix-neuf "héros" racontés par Jean Anglade ne constituent évidemment qu'un modeste échantillonnage. Ils sont du moins très représentatifs de ces six millions d'étrangers venus s'installer et travailler chez nous depuis 1919 et qui, eux aussi ou leurs descendants, ont largement contribué et contribuent à faire la France.

09/1976

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Littérature française

Il m'a été donné d'aller à Corinthe Tome 3 : La méridienne du retour

Philippe Saubadine ne se lasse pas du nomadisme inoculé par ses parents qui l'ont emmené, dès sa prime jeunesse, vivre à Ouargla dans le Sahara algérien. Nous le retrouvons avec son épouse au Cameroun après les émeutes qui ont dévasté la ville de Douala. Lors du décès d'un notable Bamiléké, il est admis à assister à la cérémonie funéraire qui se déroule dans le village natal du défunt. Ces traditions, qui constituent l'essence même du culte des ancêtres et de leur omniprésence, lui font éprouver un profond respect pour ces peuples. Cependant, certaines zones géographiques du pays sont sous la menace de groupes terroristes dont les raids contre les installations en mer avec prises d'otages maintiennent un climat angoissant. Le long séjour africain du couple s'achève lorsque Philippe Saubadine est affecté dans la région béarnaise. Il doit accompagner une mutation industrielle inédite de par son modèle économique et humain dans le cadre de la cession de l'usine de Lacq et des concessions pétrolières et gazières en métropole. L'opération, vigilée par les syndicats et scrutée par les élus, est le dernier défi qu'il relèvera. La maîtrise du temps nouveau lui permet ensuite de converser avec son père. Mais la parole paternelle sur " l'avant " hésite, se fait combat intérieur, parfois impulsive et douloureuse. Les récits, les photos, les documents chargent l'auteur d'un legs mémorial dont il sait que lui seul sera le conservateur et le passeur. Avec ce troisième tome se clôt un siècle de vie d'une famille ordinaire au travers des événements historiques et des conflits mondiaux contemporains. L'écriture a été, pour l'auteur, une délivrance dont les piliers sont la recherche, la reconnaissance, l'hommage et, surtout, le remède à l'oubli : l'oubli par pudeur, par omission, par chagrin, par amertume. Ce récit répond aussi et déjà aux falsificateurs qui tenteront, une fois tous les témoins disparus, de tordre ou de nier les faits, d'arranger ou d'édulcorer l'histoire par ignorance, idéologie, duplicité ou escroquerie.

04/2022

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Histoire de France

VAMPIRE et MISTRAL Français. Tome 01

Durant la guerre, la France était restée à l'écart de la révolution technologique que constituait la propulsion par réaction. Un effort industriel et financier considérable allait permettre de rattraper ce retard en quelques années et de voir émerger les produits de la maison Dassault. Mais avant que ce programme porte ses fruits, il fallait, pour l'Armée de l'air, tout apprendre de ce nouveau mode de propulsion et de ses conséquences en matière de pilotage, d'entretien et de procédures de combat. C'est un produit de l'industrie britannique, le de Havilland DH. 100 Vampire, qui est choisi pour assurer cette mutation et moderniser radicalement les unités de chasse. Certains sont livrés entiers, en provenance de la RAF, les autres étant construits sous licence à Marignane. La maîtrise de cette fabrication permettra à la SNCASE de développer une version plus puissante, le SE. 532/535 Mistral, employé sur le théâtre d'opérations algérien. Surclassés dès le milieu des années 50, ces chasseurs à la silhouette unique ont permis aux forces françaises d'entrer résolument dans l'ère des jets de combat, mais aucun ouvrage n'en avait jusqu'à présent retracé la carrière, tant ils étaient nombreux et largement répandus. Les trois auteurs, appuyés par un grand réseau d'amis, ont relevé ce défi et raconté en détail l'histoire de toutes les unités et services ayant employé Vampire et Mistral. Corrélativement, la carrière individuelle des 574 avions est retracée minutieusement. Les aspects industriels et opérationnels ne sont pas oubliés. L'ouvrage, présenté en deux tomes, s'appuie sur une iconographie de quelque 1 700 photos et dessins et sur les nombreux profils réalisés par Patrice Gaubert. Plus de 100 témoignages des acteurs de cette époque montrent à quel point les débuts du jet étaient enthousiasmants ... ou dramatiques. Environ 1700 photos, 50 profils, de nombreux plans 3-vues au 1/72, le tout rassemblé dans ces deux tomes. 384 pages pour le volume 01 et 400 pages pour le volume 02.

02/2020

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Economie

Économie sociale et solidaire et responsabilité sociétale d’entreprise. Au cœur du développement en Afrique

Cet ouvrage, c'est la conviction que je défends pour la construction future du continent africain. Une architecture qui devra permettre à l'Afrique de tracer sa propre voie, en fonction de son histoire, de ses valeurs et de ses aspirations. Ce qui exigera à la fois audace, courage, imagination et créativité. Je pars d'un constat qui est un aveu d'échec du néolibéralisme dans un contexte de mondialisation new look et de recomposition géopolitique et géostratégique ayant comme déterminants : l'accroissement de la pauvreté des pays du tiers monde, le changement climatique, la crise alimentaire, la crise énergétique, la crise sécuritaire, la crise culturelle et identitaire ainsi que la montée de l'Islam radical. Autant de conséquences et d'excès du système néolibéral qui façonnent l'hydre à plusieurs têtes à l'origine de la crise des valeurs qui frappe notre monde d'aujourd'hui. Pour relever autant de défis, je propose une déclinaison de grands principes sur la base desquels pourrait se construire l'Afrique de demain. J'estime que le renouveau africain, qui fait écho aux obligations positives de l'ESS et de la RSE, pourrait constituer à la fois une nouvelle dynamique économique et une réponse pour l'emploi des jeunes, l'autonomisation des femmes, la réalisation des souverainetés alimentaires et énergétiques, la lutte contre la pauvreté et l'équité territoriale entre autres défis. Je défends ardemment l'idée du retour aux principes de base du développement endogène, fondé sur les aspirations légitimes et les ressources propres de l'Afrique. Je prône à cet effet le renouveau du mouvement coopératif et de la mutualisation, couplé à une approche adaptative d'une voie africaine de la RSE qui intégrerait la sensibilité humaniste et le développement durable, articulée à une nouvelle forme de gouvernance consensuelle arrimée à de nouveaux modèles de dotations factorielles, à travers les coopérations bilatérale et multilatérale. Par ailleurs, je mets en exergue le caractère déterminant de la maîtrise des mécanismes et des instruments financiers, ainsi que l'importance des cadres réglementaires, juridiques et institutionnels qui permettront d'orienter les choix et les décisions des différents acteurs économiques. Plus que tout, je souligne l'importance de l'engagement territorial et de la volonté politique pour lutter contre les inégalités. Afin d'alimenter la réflexion des décideurs politiques, des entrepreneurs ou des représentants de la société civile qui seront partie prenante du Renouveau du continent africain, je propose une définition de 500 mots qui pourraient permettre aujourd'hui de mieux appréhender une adaptation africaine de l'ESS et de la RSE. Je partage ma conviction que, loin de servir de modèles " prêts à l'emploi ", les initiatives et les choix qui ont jusqu'ici permis à l'ESS et à la RSE de se déployer, constituent de formidables inspirations pour construire une Afrique prospère et réconciliée avec elle-même.

07/2023

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Récits de voyage

Peregrinations sur la voie de l'eurasie

Une vie de voyages. La vie comme un voyage. Un couple nous invite à les suivre sur leurs voies itinérantes, de l'Afrique à la Chine, en passant par la Turquie, l'Inde, la Russie. A deux voix, les auteurs évoquent leurs longs séjours, les rencontres et expériences de l'autre, la découverte de textes fondateurs et épiques de ces pays, la confrontation de leurs propres références culturelles et religieuses à celles, si diverses, de l'islam, de l'hindouisme, du bouddhisme, du taoïsme ou du confucianisme. Décider en conscience d'aller à la rencontre de l'autre, accepter de contempler le monde par ses yeux, et revenir toujours à soi pour découvrir qu'on peut ne pas se perdre dans ce cheminement qui bouscule tout l'être, à condition de creuser toujours plus profond son propre sillon. Etre ainsi artisan de paix dans ces rencontres interreligieuses, en signifiant à tous ces hôtes-autres qu'on a rien à vendre, rien à imposer, qu'on s'avance simplement vers eux animé du désir de les connaître, de les aimer et de s'en faire connaître. Le pari est parfois tenu, parfois en attente d'une meilleure occasion. Ce chemin de rencontre n'est pas lisse, il s'invente à chaque pas, avec son lot de joies et de peines, physiques et spirituelles. Ce qui est devenu au fil des années un mode de vie, une manière d'exister, d'être au monde, a opéré une lente transfiguration de l'être intérieur, une vision plus profonde qui tend vers la source commune des Traditions, dans l'émerveillement de leurs manifestations esthétiques et spirituelles si différenciées. Les auteurs vous invitent à pénétrer leur riche univers. Ils ont tenté cette autre expérience de mettre en mots d'indicibles émotions et perceptions. Françoise Mirabile est titulaire d'une Maîtrise de Lettres Modernes (Paris VIII), et d'une Licence de Langue et Civilisation en hébreu (Institut national des Langues et Civilisations Orientales). Elle a enseigné dans des lycées et des universités la littérature française, le français comme langue maternelle et comme langue étrangère en France, à Istanbul, en Inde, en Chine et en Sibérie. Elle a aussi fait partie du comité interreligieux à Istanbul aux côtés du Père Jeusset, assurer des formations bibliques et sur les relations judéo-chrétiennes, donner des conférences et écrit des articles sur ces questions. Après avoir voyagé et travaillé de nombreuses années en Afrique et en Europe, Paul Mirabile a obtenu son Doctorat en philologie médiévale sous la direction de Bernard Cerquiglini à Paris VIII. Depuis, il a enseigné les langues, la littérature, l'Histoire et la philologie dans les universités et dans les lycées en Turquie, en Europe et en Asie tout en poursuivant ses recherches sur les épopées médiévales de l'Eurasie restituées dans neuf livres. Il a par ailleurs contribué à une quinzaine de revues en anglais et en français en reprenant et déployant certains aspects de la koiné eurasiatique médiévale qu'il a mise en évidence.

12/2020

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Sciences politiques

Europe, l'atout à défendre

Qui ne connaît la fameuse réplique de César à Escartefigue lors de la partie de cartes marseillaise du film de Korda et Pagnol, Marius (1931, Acte III, scène 1), où il le presse de jouer son atout, de "se fendre" comme on dirait en escrime : "Tu me fends le coeur" ? On y songe en pensant à l'Europe, atout incomparable pour l'humanité comme pour les Européens, mais dont la situation, de quelque manière qu'on la prenne, fend le coeur. Non que les Européens soient vraiment à plaindre, comparativement à d'autres. Mais, comparativement aussi ils éprouvent un sentiment de déclin relatif : la Chine, les USA, les BRICS, l'Islam, l'Afrique occupent désormais une place croissante et comme en surplomb d'eux, qui les voyaient depuis si longtemps comme en contrebas. Eminente comme elle est toujours, l'Europe pourrait pourtant faire face à ces nouvelles configurations, et pourquoi pas en dominer plus que d'autres le cours. Cependant, elle s'égare et s'abime dans des doutes sur elle-même, dont le referendum anglais du 23 juin 2016 a donné toute la mesure. L'atout est galvaudé, souvent par ceux-là mêmes à qui il donnait une bonne main. A travers un cycle d'entretiens ayant comporté une mission à Bruxelles, des rencontres avec plusieurs ambassadeurs à Paris, un séminaire de bilan, la Fondation Prospective et Innovation s'est attachée en 2018 à examiner ce paradoxe européen d'un certain délitement interne à l'heure où le besoin d'Europe s'affirme de toutes parts dans le monde - n'est-elle pas la charnière articulant l'Eurasie qui se dessine à l'Eurafrique qui s'esquisse ? Le présent ouvrage en rend compte. L'idée directrice qui s'en dégage est que l'axe du débat doit se déplacer de l'intérieur et du passé vers le dehors et l'avenir. L'affaire n'est plus tant de disserter entre Européens sur la meilleure manière de l'être, et de cultiver à cet effet l'acquis des décennies passées, que de discerner en quoi, dans le monde tel qu'il est, être Européen est une chance, une ressource, un devoir aussi envers l'avenir. "Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde" disait déjà le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour en conclure que "Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions". Mutatis mutandis, soixante ans plus tard, la formule s'applique parfaitement à l'Union Européenne de demain. Celle-ci reste un atout majeur pour le monde. Un atout à défendre par les Européens unis. L'imperfection n'est pas une tare, pourvu que l'union l'emporte indéfectiblement sur les discordances. Comme le dit encore le César de Pagnol (Marius, III, 2) "Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes", pensée plus profonde qu'il n'y paraît.

12/2018

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Romans graphiques

Dissident club. Chronique d'un journaliste pakistanais en exil

Chronique d'un journaliste pakistanais exilé en France En 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. A travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de La Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. A l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'art, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie... il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne " hérétique " au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde. Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle. Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 le Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.

03/2023

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Critique littéraire

Aragon, un destin français. II. L'Atlantide (1939-1982)

"Une poésie savante est devenue chanson de tout le monde. A la mairie, et parfois dans les églises, les mariés écoutent Que serais-je sans toi. On chante Aragon-Ferrat aux réunions de famille, au bal de l'amour, au départ des manifs, les coeurs battant, parfois aux enterrements. Une partie de notre histoire et de notre culture communes est transmise par l'art le plus immédiatement populaire, vivant et éternel, tant qu'il y aura des hommes". C'est par cette référence à Jean Ferrat que Pierre Juquin ouvre le deuxième tome de sa biographie d'Aragon : 1939-1982... Voici donc l'ancien surréaliste plongé dans la Seconde Guerre mondiale, devenant chef et chantre de la Résistance nationale, partageant désirs et déconvenues de la Libération. Au fil des épreuves, le récit nous touche de plus en plus près. Le péril nucléaire, la guerre froide, la guerre d'Algérie, la déstalinisation et ses avatars, les insurrections étudiantes et le Printemps de Prague, le Programme commun de la gauche... Aragon vit ces événements en acteur de premier plan. Ecrivain, l'un des plus grands de notre littérature, il lance des salves de chefs-d'oeuvre, depuis Le Crève-coeur jusqu'au Roman inachevé et aux Poètes, depuis Aurélien jusqu'à La Mise à mort et Blanche ou l'oubli, en passant par Les Communistes et La Semaine Sainte. Avec cela journaliste (notamment aux Lettres françaises), essayiste, critique d'art, historien même (de l'Union soviétique), il dit comme personne les espoirs et les drames d'un siècle grand, beau et terrible - et la tragédie des communistes, embarqués sur une Atlantide : "Au plus noir du malheur j'entends le coq chanter"... Dans des pages à la fois franches et emphatiques, Pierre Juquin s'efforce à déceler la vérité des dernières années d'un Icare écartelé et fidèle, excessivement complexe. Son récit s'achève avec Le fou d'Elsa, immense poème humaniste qui semble avoir été rêvé pour les générations du XXIe siècle, confrontées à la menace d'un "choc des civilisations". Truffée d'inédits et de textes introuvables, de témoignages et de documents qu'Aragon et Elsa Triolet - couple mythique - ont légués à la France, cette monumentale et passionnante enquête ne laisse dans l'ombre aucune énigme - politique, littéraire, intime - pour livrer une somme rigoureuse qui fera référence, tout en se lisant comme un roman : roman d'un témoin d'exception, roman d'une époque, il continuera à vous surprendre jusqu'à la dernière ligne.

03/2013

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Théâtre - Essais

Djamila

L'envie c'est de jouer n'importe où et que cette contrainte devienne une force. Une heure avant on ne sait pas où on va jouer, on découvre un lieu et on se l'approprie. Jouer n'importe où (une classe, un hall, une cour extérieure, un couloir...) c'est dire que tout est théâtre, c'est juste une question de point de vue, c'est faire le pari de ré-enchanter des lieux en les transformant en espace de fictions. Pour le public, c'est aussi une manière d'aller à sa rencontre, d'aller à lui, pour des gens qui ont du mal à rentrer dans un théâtre, parce que, pour eux, c'est un lieu sacré ou bourgeois, c'est une force. C'est leur dire que le théâtre est partout, avec l'espoir que cette expérience les convaincra de franchir bientôt l'espace du théâtre, que ce lieu leur appartient. La direction de jeu ira dans le même sens, dans un contact direct avec le public, dans l'objectif d'abolir le " quatrième mur ", pouvant même parfois faire croire à de l'improvisation. En contraste, le texte est entrecoupé de chansons populaires qui donneront lieu à des chorégraphies réglées par Sylvain Riéjou. Ces chorégraphies (s'inspirant des " danses de gestes ") en contraste avec le reste, seront hyper réglés, sans l'ombre d'une improvisation, comme de mini-numéros de cabaret. Le soir, ma fille réclamait des histoires, j'ai longtemps brodé au hasard. Un soir je me suis vraiment posé cette question : qu'est-ce que je voulais lui dire ? J'ai très vite eu envie de lui parler d'échanges, qu'elle sache que chaque relation (et celle-ci comme les autres : un père et sa fille) se joue dans les deux sens, je lui donne quelque chose mais elle aussi me donne quelque chose en retour. Parce que je pensais à elle, le jeune public m'est apparu évident, avec ce besoin de rendre concret ce que j'avais à lui dire, inventer une fable, une fiction qui traduise concrètement cet échange entre générations. L'autre envie qui m'est apparue c'est de raconter comment la grande histoire nous change, comment des blessures traversent le temps, de drôle de manières. C'est souvent les petits enfants, non englués par l'affectif, qui vont libérer la parole. J'ai vite eu envie de parler de la guerre d'Algérie (cette guerre cachée) à ces potentiels petits enfants de harkis, de troufions engagés malgré eux... . Gilles Ostrowsky

11/2022

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Histoire de l'architecture

La tâche de l'architecte

Sous la forme d'un ensemble de 45 études (et de 640 illustrations), ce volume entend rendre raison à la fois du parcours d'activité d'un architecte et de celui auquel il convient de former les architectes futurs afin qu'ils mesurent avec lucidité toutes les exigences de leur tâche. Ce parcours se déploie selon quatre grandes orientations : 1. "Entre architecture et urbanisme" ; 2. "Ce qu'enseignent les villes" ; 3. "La leçon de Venise" ; 4. "Sur les places d'Europe". Chacune de ces articulations laisse percevoir le même souci : celui de l'espace public comme bien commun, et par conséquent celui de la vie concrète qu'on y mène et que l'architecture, dans toutes ses dimensions (ville et territoire), devrait avoir pour but d'enrichir en configurant pour les gens, leur histoire et leur dignité propres, les lieux où leur vie prend forme. C'est ainsi que l'auteur interroge l'épaisseur historique de l'espace construit et souligne l'importance de chaque contexte particulier dont il convient de prendre la mesure, en nous invitant à le suivre aussi bien dans le temps que dans l'espace : dans le temps, quand il analyse l'histoire et le développement du zonage, des villages ouvriers, des places publiques européennes, ou la manière dont Séoul ou Kyongju ont pu se construire au long des siècles ; dans l'espace, quand il fait varier le regard selon qu'on se trouve en Algérie ou en Chine, en Italie ou en Corée, à Kobé ou à Venise, référence fascinante et problématique de toute réussite urbaine. A chaque fois, son exigence propre entre dans le détail le plus concret des dimensions auxquelles l'architecte est confronté : celle du projet et de sa définition, problème épineux de longue date ; du plan éventuel et de ses contraintes ; des règlements administratifs si variables ; des idéologies dont l'architecte est le traducteur plus ou moins conscient, etc. A cet égard, l'auteur multiplie les approches : des textes méthodiques (comment/élaborer un projet) et descriptifs (comment s'y est-on pris soi-même pour construire ou requalifier bâtiments ou espaces) à ceux où l'expérience et le témoignage personnels viennent soutenir le propos, qu'il s'agisse de directions de recherche dans d'autres pays, de convictions sur la beauté des villes, de réflexions sur la place laissée dans l'espace urbain à tout l'arc des vies, de l'enfance à la vieillesse, ou encore d'hommages à de grandes figures ou à de grandes institutions.

03/2022

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Littérature française

Trois jours et trois nuits

" Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n'était là pour convaincre l'autre. Mais le pari n'était pas gagné d'avance ", écrit Nicolas Diat dans sa préface. Que s'est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? A l'ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l'égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains les ont rejoints pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d'être sans cesse avec eux. Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises... " Les frères étaient bons avec moi. Ils venaient me parler. On s'asseyait dans les fauteuils et ils m'apprenaient des choses sur la pensée augustinienne que j'avais attendu quarante-neuf ans pour découvrir car - faisons des confessions - j'avais peu lu Augustin. En outre, longtemps je m'étais promené du côté de la Mongolie extérieure où l'on disait autrement ces choses-là (et par surcroît, dans une langue impossible). " Sylvain Tesson " Après avoir passé trois jours et trois nuits à Notre-Dame de Lagrasse où j'ai vécu, prié, mangé ou lavé la vaisselle avec les chanoines, je ne pouvais m'empêcher, au moment de partir, de faire le parallèle, aussi scabreux fût-il, entre eux et leur saint dont les écrits sont d'actualité comme jamais. Depuis son évêché d'Hippone, actuelle Annaba, au nord-est de l'Algérie, Augustin a vécu avec sérénité la chute de l'Empire romain en proie aux invasions barbares, symbolisée par le premier sac de Rome, oeuvre des Wisigoths en 410, avant ceux des Ostrogoths et des Vandales. " Franz-Olivier Giesbert " Je descends aux vêpres en pantalon et polo Lacoste blanc, par solidarité avec le look virginal des brothers. A ma connaissance, le dress code blanc est le seul et unique point commun entre Sainte-Marie de Lagrasse et le Nikki Beach de Saint-Tropez. Le chantre qui joue de l'orgue ressemble au Christ voilé de San Martino à Naples. Il a les yeux verts et interprète Bach comme Jimi Hendrix brûlait sa guitare électrique. " Frédéric Beigbeder Les auteurs de ce livre reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse pour la restauration de leur abbaye.

11/2021

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Biographies

Dictionnaire amoureux d'Albert Camus

Mohammed Aïssaoui s'est construit avec l'oeuvre d'Albert Camus. Il nous livre ici " son " Camus, celui qui illumine sa vie, qui élargit le coeur et l'esprit, qui console des chagrins du monde. Avec la complicité de Catherine Camus qui lui a donné accès à des documents exclusifs. J'ai longtemps pensé que j'étais le seul être au monde à connaître Albert Camus, à le comprendre, et qu'il n'écrivait que pour moi : c'est mon père, mon frère, mon professeur, mon ami. Il me console des chagrins du monde. Avec lui, je ne me sens jamais seul. Je le comprends mieux que personne, et les autres ne peuvent pas vraiment le comprendre - ils n'ont pas vécu ce que lui et moi avions vécu... La pauvreté, la mère analphabète qui ne lira jamais les livres que l'on a écrits, la honte, la condescendance, l'écartèlement entre notre milieu d'origine et celui auquel nous avons accédé - le vertigineux écart social. Mais aussi le douloureux écartèlement entre deux pays, deux mondes : la France et l'Algérie. Je croyais que Camus avait pris sa plume pour me dire, " tu vois, tu n'es pas seul ". Plus tard, j'ai compris que Camus n'était pas qu'à moi ! On est quelques milliers, quelques millions même, à l'aimer. Quelqu'un qui élargit le coeur et l'esprit. De toute ma vie de journaliste, le moment le plus fort a été la rencontre avec Catherine Camus, à Lourmarin, dans le Lubéron... rue Albert-Camus... Je la considère comme ma soeur, et même comme ma petite soeur malgré ses quelques années de plus que moi. Alors, ce Dictionnaire amoureux, je ne pouvais pas le faire sans elle, sans sa complicité. Je la remercie, ici, pour sa générosité. Et son hospitalité. Lors d'une rencontre, je lui pose une question, à propos du Dictionnaire. Sans trop d'espoir, je lui demande s'il y a des mots qu'elle a envie de voir dans ce livre, des mots auxquels on ne s'attend pas ou même des mots qui pour son père seraient incontournables ? Bingo : elle me répond : " Il y a les dix mots préférés de papa ! " Ce Dictionnaire amoureux - donc totalement subjectif - est enfin le livre de la gratitude, de la reconnaissance et du partage. Je remercierai tous les spécialistes qui m'ont permis de voir des choses que je n'avais pas vues ou pas comprises

11/2023

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Littérature française

De la part d'Hannah

Hannah est une petite fille de 10 ans à la santé fragile mais au solide caractère. Après trois ans passés au sanatorium, son père la fait sortir de l'hôpital pour reprendre une vie normale chez eux, à La chapelle Meyniac, un petit village du Sud-Ouest de la France. Il est convenu que son grand-père Jimino, doux anarchiste, amateur de jazz et surtout original, veillera sur elle. Nous sommes au début des années 60 en pleine guerre d'Algérie. Les hommes sont mobilisés, et le père d'Hannah disparaît alors pour échapper à la conscription. Quelque chose se trame dans le dos d'Hannah qu'elle ne comprend pas bien. Mais, intelligente et perspicace, elle ne tarde pas à découvrir le pot aux roses. Effectivement, Hannah ne bénéficie plus de tutelle parentale puisque son père est porté déserteur. Aussi, la petite fille devrait être confiée à l'Assistance publique... Et voici qu'elle apprend que sa mère, qu'elle croyait morte, est en vie ! Et qu'elle n'habite pas loin du tout, juste là, à l'autre bout du village, dans une maison où se rendent beaucoup de messieurs en journée et plus encore en soirée. On parle d'une " maison close ", ou plus explicitement d'un bordel. Voilà, Hannah a 10 ans et sa vie s'est jusqu'alors constituée autour d'un mensonge. Elle qui se croyait fille unique, malade et abandonnée, se retrouve en pleine forme et affublée d'une nouvelle maman. Dans la petite tête d'Hannah, ça bouillonne. A tout prix, Hannah veut connaître la vérité. Mais, en rencontrant sa mère, elle n'est pas au bout de ses surprises. Juive d'origine allemande, chassée du village pendant la guerre, Elsa Kellerman, la maman d'Hannah, a réussi miraculeusement à survivre en se cachant. A cet instant, elle était trop juive. Mais à partir de la Libération, c'est de " sale boche " qu'on l'a traitée. Cette situation est devenue intenable. Elle a dû fuir. En revenant à La Chapelle Meyniac, Elsa a accepté de travailler à l'hôtel de passe du village pour faire du ménage et des travaux de couture pour les filles. Au moins, se dit-elle, elle serait proche de son enfant. Désormais, Hannah peut retracer toute son histoire familiale et le parcours héroïque de sa mère. Hannah découvre aussi, même si la guerre est terminée, que la cruauté et la bêtise humaine, elle, perdure, tant les clichés ont la vie dure dans la mentalité des villageois.

03/2014

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 2 : Le vent mauvais de Salonique

31 décembre 1915 : l'expédition navale franco-britannique des Dardanelles vient de s'achever dans le sang. Du pont de l'ancien paquebot Algérie, les " dardas " rescapés de l'enfer découvrent Salonique l'enchanteresse où résonne l'appel du muezzin. Ils croient enfin toucher des rives amies, mais sitôt débarqués, ils sont affamés, humiliés, captifs d'un camp insalubre, cernés de barbelés et d'espions. Le roi des Grecs, Constantin, affiche son amitié pour les Allemands et sa neutralité n'est qu'une façade. Dans l'ombre, le baron prussien Schenk tient la presse, manipule et soudoie la population. Le général Sarrail a beau se battre sur tous les fronts, diplomatique et militaire, il est impuissant, pris en tenailles entre les Grecs et les Bulgares. Quant aux Anglais ils se drapent dans la politique du wait and see. Qui paie le cynisme des hauts stratèges si ce n'est les braves poilus ? Paul Raynal, l'esprit plein des atrocités auxquelles il vient d'échapper, survit au nom d'un seul espoir : retrouver son unique amour, l'infirmière Carla, rencontrée sur le port de Marseille aux premiers jours de son enrôlement. Le niçois Emile Duguet exécute les ordres de Sarrail ; il infiltre au péril de sa vie les services de renseignements ennemis. Chargé de nettoyer la région de ses comitadji, terroristes à la solde des Bulgares, le zouave Vigouroux parcourt les montagnes, accompagné d'Alexandra, la jeune institutrice grecque dont il est follement épris, une idéaliste engagée dans le combat démocratique. Vigouroux ignore que cette combattante intrépide n'est autre que la fille de Metaxas - général des armées grecques -, en rébellion contre son germanophile de père. Dans la plaine, on se bat au corps à corps ; insolations, typhus, moustiques vénéneux ravagent les troupes plus rapidement que les combats eux-mêmes. Et des ruelles de Salonique aux lambris des salons de Sofia, des femmes de plein vent aux bras délicats de Lucia, la belle espionne, les soldats sillonnent cette poudrière où le nationalisme finit par aveugler chacun. Guerre absurde et mirages, ainsi va l'Histoire dans ces Balkans pas près d'être unifiés. Ainsi va l'amour dans cet Orient tragique où chaque jour est le jour le plus long. Après le succès des Enfants de la Patrie, suite romanesque parue chez Fayard en 2002, Pierre Miquel retrace pour la première fois, avec sa passion coutumière et sa culture infaillible, l'histoire des poilus d'Orient, poursuivant une œuvre jamais égalée sur la guerre de 14-18.

04/2004

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Enseignement primaire

Cap math cycle 3 CM2. Mon cahier de recherche, Edition 2018

Roland Charnay est agrégé de mathématiques. Il a consacré sa carrière à la formation des enseignants du Premier Degré (en Ecole Normale puis en IUFM) et du Second Degré (IREM de Lyon). Il est également intervenu dans la formation des IEN pendant une dizaine d'années. Il a contribué à des recherches sur l'enseignement des mathématiques à l'école primaire et au collège, en particulier comme co-responsable de l'équipe ERMEL. Il a également été associé à diverses commissions ministérielles, en particulier pour les évaluations à l'entrée en Sixième et comme membre du groupe d'experts (et responsable de la Commission mathématique) pour les programmes de l'école primaire de 2002. Il a été directeur scientifique du site TFM (Télé Formation Mathématique). Il a participé à de nombreux travaux de formation ou de recherche à l'étranger (Suisse, Uruguay, Québec...) et apporté sa contribution au Rallye Mathématique Transalpin. Il est l'auteur de Pourquoi des mathématiques à l'école ? chez ESF, de Comment enseigner les nombres entiers et la numération décimale ? chez Hatier et de nombreux articles (revue Grand N, Cahiers pédagogiques, Textes et documents pour la classe...). Roland Charnay est actuellement co-directeur et auteur dans la collection Préparation au concours de professeur d'école (Hatier) et directeur et auteur de la collection Cap Maths. Georges Combier est professeur certifié de mathématiques. Après avoir enseigné 20 ans en collège, il a été formateur à l'IUFM de l'Académie de Lyon où il a assuré la formation initiale et continue des enseignants des premier et second degrés. Au sein de l'IREM de Lyon, il a assuré des actions de formation continue à destination des enseignants du second degré et a participé à des groupes de travail qui ont produit différentes publications pour le collège. Il a collaboré à l'élaboration des épreuves d'évaluation à l'entrée en Sixième et à la rédaction des programmes de collège de 2005 ainsi que des documents ressource qui accompagnaient ces programmes. Enseignant associé à l'INRP, aujourd'hui IFE, il a contribué à des recherches sur l'enseignement des mathématiques au collège et à l'articulation Ecole-Collège. Il a réalisé plusieurs missions de formation des enseignants à l'étranger (Brésil, Corée du Sud, Laos...) et d'inspecteurs en Algérie. Il contribue aujourd'hui à la production de problèmes au sein de l'association du Rallye Mathématique Transalpin et est auteur dans la collection Cap Maths.

03/2018

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Sociologie

Les juifs

On sait combien ce sujet a été au coeur des préoccupations de nombreux Pères du Concile et combien, en particulier, le problème de l'antisémitisme met en interrogation la conscience des'" chrétiens. Par-delà les fluctuations du texte conciliaire sur le problème juif, ce cahier désire faire le point sur la signification religieuse du judaïsme, pour le catholique et pour le juif, et aussi sur le problème historique et humain de l'antisémitisme. L'examen loyal de ce sujet peut, en effet, permettre de mieux cerner l'originalité du christianisme par rapport à sa source historique, et de mieux entrer dans la compréhension du fait juif comme, interrogation permanente et inéluctable à la conscience chrétienne. Pour pénétrer au vif du sujet, il a été fait appel à deux éminents spécialistes qui, dans un souci de mutuelle charité, n'ont voulu taire aucune difficulté en se limitant à l'essentiel du débat. Jean Daniélou. Le R. P. Daniélou, s. j. , doyen actuel de la Faculté de Théologie de l'Institut catholique de Paris, est un des plus importants des théologiens français. Spécialiste de l'histoire des origines chrétiennes, il a été un des principaux artisans du renouveau des théologies biblique et patristique et y a consacré de nombreux ouvrages qui font autorité. Loin de se cantonner à la pure recherche théorique, J. Daniélou se révèle un des plus actifs promoteurs d'une théologie vivante, soucieuse à la fois de ses sources traditionnelles et de sa responsabilité dans un monde qui pose d'urgents problèmes à la réflexion chrétienne. Véritable missionnaire de l'intelligence de la foi, et particulièrement engagé dans le dialogue judéo-chrétien, le R. P. Daniélou était tout désigné pour présenter avec compétence le point de vue catholique dans la discussion qui fait l'objet de ce cahier. André Chouraqui. André Chouraqui est né à AÏN-TEMOUCHENT (Algérie). Après des études secondaires au Lycée d'Oran, il fait des études de Théologie à l'Ecole Rabbinique de France, des études de Piµ1osophie à la Sorbonne, Langues Orientales. Docteur en droit, lauréat de la Faculté de Droit de Paris, il est avocat au barreau d'Oran. De 1941 à 1945, il dirige un réseau de résistance en Haute-Loire. Conseiller personnel de Ben Gourion de 1959 à 1963, il devient Maire-Adjoint de Jérusalem en 1964. Président de l'Alliance Israélite Universelle, André Chouraqui fait des conférences et des voyages en Afrique, en Amérique, en Europe et au Proche-Orient.

04/1997

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Critique littéraire

Colette Audry (1906-1990). Engagements et identités d'une intellectuelle

Née au début du siècle, Colette Audry appartient à cette première génération de femmes qui accèdent aux grandes institutions éducatives pour s'engager dans l'une des premières professions intellectuelles ouvertes aux femmes, l'enseignement. Tout en restant professeure de lettres dans le secondaire, Colette Audry milite sa vie entière dans des organisations politiques de gauche et devient écrivaine. Agrégée à 22 ans, elle obtient son premier poste en 1928 et s'engage quelques années plus tard dans un syndicat d'enseignants. Elle adhère ensuite au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, à la SFIO dans la tendance dirigée par Marceau Pivert qui prône un Front populaire de combat, critique la politique de non-intervention en Espagne et dénonce les procès de Moscou. Pendant la guerre, elle mène des actions aux côtés des communistes du Front national à Grenoble. A la Libération, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir rencontrés durant les années trente l'aident à publier ses premiers écrits littéraires chez Gallimard. Elle collabore aux Temps modernes, à France Observateur ou à la revue Arguments. Adepte du Deuxième sexe dès sa sortie en 1949, elle crée avec d'autres militantes au début des années soixante le Mouvement démocratique féminin considéré comme un laboratoire d'idées féministes et socialistes et devient dans le même temps directrice d'une collection " Femme " chez Denoël-Gonthier. Au sein de la Nouvelle gauche puis du PSU, Colette Audry se mobilise contre la guerre d'Algérie. Alors que la déstalinisation semble en marche, elle milite pour la réunification du mouvement ouvrier et fonde avec Jean Poperen l'Union des groupes et des clubs socialistes puis adhère au parti socialiste de François Mitterrand à Epinay en 1971. A la croisée de l'histoire des intellectuels et de l'histoire des femmes, cette étude analyse le devenir d'une intellectuelle au XXe siècle dans un contexte où l'accès des femmes au pouvoir reste problématique. Cette recherche biographique présente une mise en perspective chronologique de l'itinéraire de Colette Audry puis s'interroge sur la construction de ses identités d'enseignante, de femme politique, d'écrivaine et de féministe. A travers ce parcours, il s'agit de réfléchir aux modalités d'engagement qui lui sont propres : les stratégies mises en place pour s'accomplir et obtenir une reconnaissance en tant qu'intellectuelle, la manière dont elle vit et se représente cette condition et le rôle de l'engagement féministe dans ce processus d'individuation.

01/2011

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Littérature française

Le couvre-feu d'octobre

Judith et Octavio habitent le même immeuble d’un quartier populaire d’Oran. Après son bac, l’été 1955, Octavio part en Métropole suivre des études à la Sorbonne, laissant son amoureuse. Il découvre alors Paris où il fait la connaissance de Denis, un étudiant communiste qui devient un ami ambigu et lui montre un aspect trouble du PC. L’été suivant, Octavio ne rentre pas pour les vacances et Judith déçue se laisse séduire par le grand frère d’Octavio, un jeune flic. Quelques mois après, le policier est muté en Métropole, à la Goutte d’Or. De son côté Octavio rencontre deux membres du FLN : le « Dentiste » et Nordine. Le « Dentiste » est un médecin français, idéologue léniniste radical, froid et partisan de la terreur. Nordine est un jeune ouvrier avec lequel il se lie d’amitié. Le « Dentiste » remarque une grosseur sur le cou d’Octavio et lui conseille de consulter, mais Octavio ne l’écoute pas. L’été 57, alors qu’Octavio est appelé sous les drapeaux, Nordine le cache dans le bidonville de Nanterre. Tandis que son engagement est de plus en plus actif au sein du FLN, il découvre ce microcosme où règne une violence permanente et note l’ambiguïté des Algériens dans cette guerre. En décembre 1960, rattrapé par la maladie et assailli par les doutes, il trahit ses camarades, et se réfugie chez son frère et la femme qui fut son amour d’enfance : Judith. Le frère est souvent absent, occupé par la répression et les ratonnades. Judith et Octavio sont souvent seuls avec Frank, le fils de Judith. Les souvenirs et les désirs non réalisés constituent vite un poids dans leur relation. La nuit du 17 octobre 1961, alors que le grand frère participe à la répression sanglante d’une manifestation d’Algériens, Judith et Octavio se donnent enfin l’un à l’autre. Une courte période d’idylle clandestine accompagne la renaissance d’Octavio avant que celui-ci apprenne qu’il est condamné. Ce texte est celui qu’il laisse avant de mourir. Le couvre-feu d’octobre est un roman prodigieux, puissant, captivant. Il est construit autour d’une tragédie : un amour impossible entre Octavio et Judith, doublée d’un lutte fratricide entre Octavio et son grand frère. Le fond historique sur lequel se déploie l’histoire de ces trois héros révèle un aspect assez méconnu de la guerre d’Algérie, qui ne fut pas seulement algérienne, mais aussi française, se déroulant simultanément sur le territoire métropolitain. Passionnant, lyrique, envoûtant, le premier roman de ce jeune écrivain est un événement.

08/2012

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Sociologie

Une Presse nationale de combat (1960-197...)

Vaincus d'une guerre civile que le Régime ne voulait surtout pas présenter comme telle, un autre combat s'imposa aux partisans de l'Algérie française : obtenir l'amnistie des prisonniers de l'OAS qui continuaient de croupir dans les geôles du Général " Moi ". Pour mener ce nouveau combat, il leur fallait faire connaître leur vérité. D'où les multiples tentatives de presse, plus ou moins fructueuses, dans lesquelles l'auteur et quelques autres se lancèrent avec la fougue de la jeunesse, l'inconscience de la foi, la bravoure du militant et la rage de ceux qui ne digèrent jamais la trahison, quelle soit militaire ou politique... Qui plus est quand celle-ci est les deux à la fois ! D'activistes, ils devinrent donc militants. Leur engagement politique devenait journalistique et littéraire. Soldats ils étaient, soldats ils restaient, même reconvertis en hommes de plume... Le temps des fusils faisait place à celui du clavier des machines à écrire. Jean-Pierre Brun, Jean Bourdier, Jacques Perret, Hubert Bassot, Raoul Girardet, Jules Monnerot ou Philippe Héduy, et quelques autres encore étaient décidés à rendre coup pour coup. L'ennemi qui ne les avait pas tué les avait-il rendus plus forts ? Il est certain en tout cas qu'ils les avaient fait plus féroces encore si cela était possible. Jean-Pierre Brun nous raconte ce qu'il advint de ces activistes vaincus, de ces militants orphelins d'un Parti - mais Français toujours ! - avec moults anecdotes, plus souvent drôles, très drôles, que tristes, même et surtout si elles furent parfois pathétiques. C'était un temps que les moins de deux fois vingt ans ne peuvent pas avoir connu. Un temps où Jacques Laurent, Geneviève Dormann, Roger Nimier, Antoine Blondin prenaient leur envol vers la renommée littéraire sans pour cela cacher leurs idées sur un monde comme il n'allait décidément toujours pas, De Gaulle regnant... Un temps où apparaissaient avant de s'imposer les noms de Jean Mabire, Marc Dem, Alain de Benoist, Serge de Beketch, Roland Gaucher, André Figueras, Georges Laffly, Dominique Venner, Dominique de Roux, voire également ceux de Jean Cau ou de Michel Déon... Une presse nationale de combat (1960-197...) est une ode au militantisme d'une droite littéraire pétillante de vigueur qui prépara, avec autant de talents que de rage, le terrain politique pour un retour sur la scène électorale... qui ne se fera qu'à partir des années 80. Jean-Pierre Brun lui rend un hommage mérité. Il n'avait que trop longtemps attendu!!

08/2010

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Actualité et médias

Merah. L'itinéraire secret

Les crimes de Mohamed Merah en mars 2012 ont fait entrer la France dans une nouvelle ère de terrorisme qui n est pas près de s achever. Les récits médiatiques de ces épisodes sanglants sont truffés de contradictions, de trous, d erreurs. Pour la première fois, une enquête de longue haleine déroule le fil réel des événements mais aussi l incroyable parcours de Mohamed Merah, de l enfance jusqu à ses odyssées secrètes en terre de djihad. Explosif, ce livre dévoile de nombreux aspects restés obscurs : les agissements de la nébuleuse islamo-mafieuse qui évolue entre Toulouse, l Espagne et la Belgique, les relations de Merah avec les femmes et son mariage inattendu, le rôle trouble de sa mère et de son grand frère Abdelkader, un salafiste fasciné par les cadavres et adepte des désenvoûtements, l inaction des gendarmes qui se trouvaient sur la scène du premier crime, ou encore le "casse" nocturne d une bijouterie par Merah entre deux meurtres... L auteur n a pas seulement interrogé les témoins, les familles de victimes, les enquêteurs : il a aussi retrouvé et interrogé le capitaine de l armée américaine qui a interrogé Merah en Afghanistan avant de le signaler aux services français, un responsable des services secrets pakistanais, son homologue libyen... Il a eu accès aux dizaines de milliers de pages du dossier d instruction. La liste des erreurs de jugement, des dysfonctionnements, des lenteurs et rivalités accumulés dans ce dossier est accablante. Merah aurait pu être stoppé plus vite. Il a à la fois manifesté un grand sens de l adaptation et bénéficié de bévues incroyables. Aujourd hui encore, nos services ne sont pas correctement armés pour faire face à cette nouvelle menace. Pire : ils n ont pas appris à penser comme cette nouvelle génération de djihadistes. Il est urgent d apprendre à connaître Merah, et sa véritable histoire, pour comprendre ce qui nous attend. Alex Jordanov est journaliste d'investigation et documentariste. Il a travaillé notamment pour Capa et Le Vrai Journal de Canal+ et sillonné de nombreux pays du Moyen-Orient. Il a enquêté près de deux ans pour ce premier livre. Il a publié dans L'Obs, First Look Media et le New Yorker.

06/2015

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Sciences politiques

La guerre sociale qui vient. D'Action directe aux Black Blocs, la violence des ultras

Dénoncer les faits et les méfaits de l'ultra-gauche peut paraître légèrement "vintage", à l'heure du terrorisme international d'origine islamique. Et pourtant, les fondements marxistes léninistes et anarchistes offrent aux révolutionnaires indigénistes ou nihilistes une véritable marche à suivre, un code de (mauvaise) conduite permettant l'agitation spontanée et permanente. La pensée révolutionnaire, qui mène à la pratique du combat de rue ou à une stratégie de la tension, puise ses sources chez les théoriciens du marxisme et de l'anarchisme. Les militants islamo-gauchistes, tout en nourrissant leur obscurantisme sociétal dans leur livre sacré, font de plus en plus cause commune avec les partisans de la guerre sociale, se nourrissant les uns et les autres, malgré leur différence structurelle - religion versus révolution - dans un combat contre l'ensemble des institutions occidentales. Le combat contre la police, institution représentant l'ordre, est la lutte emblématique de ces groupes, dont le chaos est le seul mot d'ordre. Au-delà de ce chaos, forme moderne et nihiliste de la "lutte finale", les combattants reprendront leur propre couleur idéologique, pour certains, le "vert", pour d'autres, le "rouge". Sombre présage. Cet essai revêt un double objectif : dénoncer, mais aussi prévenir. Notre société doit consacrer une partie de son énergie à lutter contre cette i guerre sociale qui vient. Pour cela, deux remèdes s'imposent : l'un est d'ordre policier, le renseignement, l'autre, idéologique : il consiste à délégitimer les actions qui puisent leurs sources dans un combat considéré médiatiquement comme "vertueux". Le groupe anarcho-communiste Action directe avait une qualité, il ne cherchait pas à "amadouer" le peuple ; en revanche, les groupes révolutionnaires actuels se servent de ce dernier pour déstabiliser notre civilisation. Le "P38" a laissé place à une expression violente sur la Toile ou dans les espaces publics. La guerre sociale a changé de visage, passant de l'idéologie élitaire léniniste au spontanéisme des luttes. De la défense : des droits des "sans" (sans papiers, sans logement,...) à celle de la condition animale, la mèche est présente partout. L'allumer devient un eu d'enfant pour les professionnels de la terreur. Cet essai est aussi une mise en garde. L'ordre ne succède pas toujours au chaos.

09/2020

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Divers

Sur les ailes de l’absinthe - Voyage en 24 dimensions

Symbole de l'absinthe, la Fée verte raconte en 24 étapes l'histoire de la plante absinthe (l'Artemisia absinthium) puis de l'apéritif auquel celle-ci a donné son nom. La Fée verte vous mène en Grèce à la rencontre d'Artémise, la farouche protectrice de l'absinthe, plante médicinale d'exception. Dans le sillage de cette fée reporter, vous surprenez, en Suisse, entre 1783 et 1797, le docteur Pierre Ordinaire et l'herboriste Suzanne-Marguerite Henriod affairés à transformer l'extrait d'absinthe médicinal en apéritif tonique. Vous n'ignorez rien des "casse-poitrine" décriés par Emile Zola dans L'Assommoir et du monde à l'envers décelé par Edgar Degas au café de la Nouvelle-Athènes. Précédant vos questions, notre muse magnétique révèle comment Van Gogh noie les ordres paternels dans Madame Espérance, Paul Verlaine piégé par Notre-Dame de l'oubli ou le verre sans fin de Toulouse-Lautrec. Vous découvrez au petit matin Oscar Wilde vanter le troisième oeil de l'absinthe. Accusée de mener à l'épilepsie, de rendre aveugle ou d'être un agent de la tuberculose, l'absinthe est prohibée en Suisse en 1910 et en France en 1915. Puis, la communauté scientifique revenue de son jugement négatif sur la thuyone, le principe actif de l'Artemisia absinthium, l'absinthe est réautorisée en terre helvète en 2005 et dans l'hexagone en 2011. Pour autant, l'absinthe n'est toujours pas réhabilitée dans l'inconscient collectif. Ernest Hemingway s'inquiétait déjà des effets pervers d'un sérum de vérité au goût de ver à bois. Selon le Dracula de Francis Ford Coppola, l'absinthe est baume de l'âme, fluide visionnaire et philtre amoureux. Karen & Hank Moody rêvent dans la série Californication de l'Isla Verde. Dans l'ombre d'une éternelle Fée des feintes, vous revenez autre de ce sidérant voyage dans l'espace-temps.

11/2021

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Littérature française

Entre Salamandre et Phénix

Dans un monde où les humains marchent dans tous les sens comme des fourmis affolées, Alias, une femme d'une cinquantaine d'années rencontre Pratz, l'enfant infirme et silencieux qu'elle seule comprend, puis le trio formé par Zelda la jeune jongleuse, Chuva le chanteur anarchiste, et le vieux Lems au passé un peu trouble d'homme de pouvoir en des temps où les décrets arbitraires avaient commencé à remplacer la démocratie. Personne n'avait rien vu venir. Puis ce fut le chaos, comme si la nature elle même voulait mettre son grain de sel dans les catastrophes inventées par les hommes. C'est un peu plus tard que se situe l'histoire, dans un possible futur né de nos cauchemars d'aujourd'hui, alors que l'avenir redevient menaçant après une période d'espoir , tandis que les séquelles guerrières et écologiques sont encore comme des plaies ouvertes. Les cinq personnages vont former le noyau d'une nouvelle forme de famille choisie, inspirée par d'autres tentatives du passé et par des livres que le groupe s'est mis à lire dans la maison de la vieille Sans Nom, là haut dans la montagne. Plus tard d'autres se joignent à eux . Pas de recettes miracle, on essaie, on se trompe, on réfléchit, on fait des erreurs, on pleure, on rit, on aime, on quitte. A la fin du livre, la société qui s'est remise en place autour de la communauté amène son lot de désillusions et de craintes pour l'avenir. Mais ceux là qui ont essayé de réinventer la vie ne peuvent plus revenir en arrière, et gardent l'espoir, avec lucidité mais détermination. J'ai eu envie d'écrire un récit ou tous les protagonistes auraient la parole, où les points de vue seraient multiples, les voix créant une sorte de chant polyphonique ; le texte est ponctué d'ailleurs d'" Interludes" , de chansons, de slam. L'idée est de s'interroger et de réfléchir. Il n'y a pas de réponse.

10/2013

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Littérature portugaise

Collectif Brasa. Textes à lire à voix haute

Indépendant, politique et poétique, l'ouvrage assemble des poèmes, chansons, essais, pièces de théâtre, manifestes, performances et autres formes littéraires hybrides, orales et/ou écrites traduites pour la première fois du portugais au français. Le recueil est composé de textes choisis par les commissaires d'exposition et chercheuses abigail Campos Leal, Cintía Guedes et Diane Lima, toutes trois impliquées dans la mise en place de pratiques décoloniales et non hétérocisnormatives dans l'art contemporain, les milieux universitaires et mouvements autogérés brésiliens. Textes à lire à voix haute est mené sous l'impulsion du collectif de traduction Brasa - Luana Almeida, Valentina D'Avenia, Léa Katharina Meier, aurore/a zachayus. Toutes les quatre ont écrit la postface du recueil et composé le glossaire qui l'accompagne. "Ecrire est toujours une tâche inutile : écrire pour enterrer les morts. éclats, débris, décombres, ruines. Jusqu'à devenir gravier. Jusqu'à devenir pétrole. On sait qu'on a mu^ri quand on mange en sachant ce qu'on va chier. Où il est possible de donner le change et de faire ses comptes. écrire pour enterrer l'homme blanc qui habite en nous. Culture de la barbarie ; collapse de la colonie, batteurs de casseroles éclats d'obus dans la face de la population séquestrée ; coup d'état ; le temps est de celui de la crainte ; encore un corps au sol ; encore une file de corps". Elton Panamby, Par les charognes d'hier, d'aujourd'hui et de demain. abigail Campos Leal transite entre philosophie et arts comme manière de créer de la pensée et des poétiques qui contribuent matériellement, tant à la destruction du Monde colonial qu'au fait d'imaginer et de créer des formes d'habiter la Terre radicalement autres. Elle est professeure au sein de la spécialisation en Sciences Humaines et Pensée Décoloniale à la PUC-SP. Elle est l'une des organisatrices du Slam Marginália, compétition de poésie pour les personnes trans.

11/2022

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Sciences politiques

Le complexe de Suez. Le vrai déclin français (et du continent européen)

La crise de Suez de 1956 marque le renversement de la supériorité européenne sans partage, inédite dans l'histoire. La France et le Royaume-Uni, deux des nations de ce continent qui ont su imposer leur modèle au reste du monde, doivent pour la première fois se soumettre au nouvel ordre dominé par les États-Unis. En ce début du XXIe siècle où la globalisation, pourtant fille de l'Europe, semble lui échapper, le complexe de Suez atteint son point culminant. Les Européens, les français en particulier, se sentent en état de siège, expropriés et humiliés : appel au réveil des peuples, rejet de l'étranger, angoisse de l'effacement identitaire dont témoigne le fantasme de l'islamisation et les débats récurrents sur la défense des identités nationales. Les classes politiques de plus en plus cyniques semblent abandonner tout programme crédible. En lieu et place, des politiques de défense des souverainetés nationales sont adoptées. On multiplie les mesures de purification identitaire. Les grands principes comme la laïcité, la liberté ou même le progrès, sont mis au service d'un racisme devenu culturel. Les libertés publiques sont bafouées au nom de la sécurité. La dégradation des liens sociaux accentue la suspicion mutuelle des communautés. Les humoristes ne font plus rires. L'antisémitisme fait système avec l'islamophobie. Certains déclarent la guerre identitaire générale, tandis que de nouveaux hooligans se revendiquant de l'islam proclament le jihad contre la société. Le véritable déclin du continent européen n'est pourtant pas l'effondrement des nations face à des hordes d'étrangers, face à la globalisation, l'islamisation, l'immigration, mais l'enfermement, la crispation collective, le dévoiement de nos propres principes, la fermeture des frontières géographiques et mentales. Les nations européennes, France en tête, ressemblent à une flotte de navires fantômes errant à la recherche de leur passé, avec des équipages persuadés que le naufrage est imminent, aveugles aux enjeux réels. Pendant que les Européens se perdent à défendre leur identité, les Américains, eux, défendent le dollar. Cet ouvrage prend le contre-pied de cette conception dominante de la non-participation électorale et affirme que l'abstention n'est pas la maladie des électeurs mais une pathologie de nos institutions. « Si les citoyens doutent de notre probité, pourquoi ne vont-ils pas voir ailleurs ? », peuvent répondre les partisans des partis de gouvernement. Si l'on considère le peu de place dont disposent les partis « antisystèmes » ou aux politiques alternatives, l'abstention peut sembler être le choix le plus raisonnable. Cette place leur est perpétuellement confisquée par un système politique fermé et cloisonné qui ne laisse aucune chance aux idées nouvelles. Plutôt que de culpabiliser les citoyens, cet ouvrage accorde du crédit aux préjugés populaires concernant les dérives de la classe politique et lance une critique de fond de l'incapacité de nos institutions et de nos élus à agir pour l'intérêt général, mais propose aussi quelques mesures pour sortir de cette impasse où nos représentants ne sont plus qu'élus par une minorité aisée de la population, ce qui nous mène tout droit vers une crise politique sans précédent.

10/2015

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Décoration

Pourvu qu'on ait l'ivresse. De l'alcool à l'extase : un voyage mondial à travers les arts et les lettres

Au sens propre, l’ivresse vient d’un joyau végétal, soit la vigne, soit des céréales transformées en boisson, source de vie. Mais les symboliques se sont emparées dès l’Antiquité de cette transformation mentale, de cette métamorphose de la conscience, au-delà de la raison, de la logique, de la prison du réel. Parente de la folie, de la transgression, du rêve, l’ivresse première, celle du vin et de tous les alcools, boissons et «eaux-de-vie», suscite dès l’Antiquité de superbes symboliques. En Grèce, c’est le dieu contesté Dionysos, repris par les Romains sous le nom de Bacchus, entraînant des cortèges de ménades, de satyres, de bacchantes, mêlant exaltation et sexualité, violence «comique» (le komos grec est un cortège priapique) et plaisir. C’est aussi la vigne, don divin, qui provoque chez l’innocent patriarche Noé un scandale associant l’impudeur à l’inconscience. Célébration de la vie, l’ivresse est sacrée. Ses effets sont excessifs et contradictoires. L’ego ebrius est seul dans la communion affective du Banquet selon Platon. L’ivresse est associée aux artifices dangereux des paradis imaginaires. De même que le dieu-monstre Dionysos, inspirateur de toute création, est rejeté au nom d’Apollon, mais actif en nous, l’ivresse est condamnée et célébrée. Les éducateurs spartiates enseignent à leurs enfants le mépris de l’ilote ivre ; Rabelais exalte les «bien ivres», adorateurs de la Dive Bouteille. Car l’ivresse, pouvoir physique de boissons divines, s’évade vers d’autres vertiges. Amoureux, mystiques, transcendants, fervents, témoignent tous d’ivresses sans nul alcool. Ils ou elles sont ivres de passion, de bonheur, de Dieu, d’humanité, mais aussi ivres de pouvoir, d’argent, de colère, de haine… Le domaine privilégié des ivresses immatérielles est certainement celui de la création artistique et poétique, jusqu’à l’exigence du «dérèglement de tous les sens» (Rimbaud). Et existent aussi l’ivresse du savoir, de la raison, celle du mathématicien, celle de l’ingénieur. Selon les époques et les civilisations, on perçoit des territoires majeurs de l’ivresse : Antiquité gréco-latine, Moyen Age occidental, islam arabo-persan, Chine et Japon, avec leurs poètes, leurs artistes, leurs musiciens, leurs penseurs, leurs mystiques. Dans l’ivresse de la découverte ou celle de la reconnaissance, on en évoquera, on en citera les plus inspirés. Enfin, un parcours de mots, parmi les métaphores de l’ivresse, scellera l’accord avec les créations calligraphiques et plastiques de Lassaâd Metoui. En effet, le texte proposé dans cet ouvrage ne prendra sens que par ces créations visuelles et colorées, qui, outre l’évocation des grands thèmes interculturels évoqués, fera allusion aux grandes ivresses poétiques et artistiques d’Occident et d’Orient, à Matisse comme à Hiroshige, à Baudelaire comme à Hâfiz ou à ce poète du Ve siècle chinois, Tao Qian, qui intitulait «Ivresse» ou «En buvant» ces vers : «Qu’est-ce, dans ce monde/De permanent ? Les montagnes de vain hasard/Je les surmonte maintenant/Sans rêves illusoires/Sans l’ivresse». Montrant ainsi que l’on ne rejoint la paix heureuse qu’en buvant pour mieux aller au-delà de l’ivresse du réel, vers le tao, sans doute.

11/2015