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Franc-maçonnerie

La Franc-Maçonnerie Egyptienne au Grand Orient de France. Mythes Fondateurs, Histoire et Pratique

Les Rites de Memphis-Misraïm ne se sont pas structurés en une seule journée. Même s'ils revendiquent une filiation remontant à l'Antiquité, il s'agit là, d'une filiation essentiellement mythique. Aussi pour le maçon égyptien, l'Egypte auquel il est fait référence reste une période sublimée lui permettant de s'ouvrir à de nouvelles spéculations. Ce livre nous conduit à recouvrer les mythes fondateurs du Rite, de l'Egypte alexandrine, en passant par le renouveau de l'hermétisme à la renaissance italienne, de la campagne de Bonaparte en Egypte jusqu'à la période moderne du XXe siècle. Mais le rite comme nous le verrons possède une double particularité. A la fois creuset d'hermétistes de la fin du XVIIIe siècle, d'alchimistes, de kabbalistes, d'ésotéristes et d'occultistes de la belle époque, il va aussi tout au long du XIXe siècle produire des combattants de la liberté tel que Garibaldi, le héros des deux mondes, Jacques Ragaigne, membre de la Commune de Paris, Pierre Leroux, ou encore Louis Blanc, l'organisateur du travail. Les loges de Misraïm, profondément républicaines se retrouveront dans le collimateur de la police et parfois interdites. On y retrouve aussi tous ces proscrits de Londres, quarante-huitards, exilés après le coup d'Etat de 1851 ou la répression de la Commune. Beaucoup seront initiés ou affilés au Rite Réformé de Memphis dans des loges aux titres évocateurs : " Les Disciples de Ménès " devenue " Les Philadelphes, Les Proscrits, Les Gymnosophistes ". Quand on parle d'Egypte en cette fin du XIXe siècle, on veut parler d'Orient. Revivre en pensée le périple qui conduisit Alexandre le Grand d'Egypte jusqu'à l'Indus. Aussi n'est-il pas étonnant au sein des rituels de retrouver des allusions à l'Egypte Antique, aux Ecoles Néo-platoniciennes, aux sages de la Perse ou encore aux Védas sacrés. Cette porte sur l'Orient, ouverture vers l'universel, permet cette étude comparée des traditions, des philosophies, des sciences et ouvre à des réflexions d'actualité autour de sujets tels que la notion de conscience, de responsabilité vis-à-vis du vivant ou de spéculations scientifiques autour de l'approche quantique. Elle permet de créer du lien entre Orient et Occident, revisiter les philosophies de la Méditerranée dont le Rite est issu, faire lien entre héritage, présent et avenir.

02/2022

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Architecture

Architecture française dans le monde. Edition bilingue français-anglais

Publié sous l'égide de l'association des Architectes français à l'export (AFEX), ce livre bilingue français-anglais donne à voir une quarantaine de réalisations dans le monde dont les architectes sont français. La sélection des oeuvres présentées provient du Grand Prix AFEX dont le jury distingue régulièrement une dizaine de réalisations (bâtiments ou ouvrages d'art). Publié sous l'égide de l'association des Architectes français à l'export (AFEX), ce livre bilingue français-anglais donne à voir une quarantaine de réalisations dans le monde dont les architectes sont français. Dans la lignée d'Ailleurs. Architectes français à l'export, paru en 2016 aux Editions de la Découverte, il tente d'apporter une réponse à la question : comment caractériser la culture architecturale française quand elle s'exprime ailleurs que dans l'Hexagone ? La sélection des oeuvres présentées provient du Grand Prix AFEX dont le jury distingue régulièrement une dizaine de réalisations (bâtiments ou ouvrages d'art) parmi lesquelles un Grand Prix et des Prix spéciaux. L'introduction met en avant quelques-unes des manières de construire spécifiques aux architectes français quand ils interviennent ailleurs que dans leurs pays d'origine. La sélection des Grands Prix 2018, 2020, 2021 et 2023 est ensuite présentée dans ce livre selon cinq chapitres : Afrique, Amériques, Asie, Chine et Europe. Jean Nouvel, Christian de Portzamparc et Marc Mimram ayant chacun reçu un Prix spécial du jury pour l'ensemble de leur oeuvre, leurs travaux font l'objet d'une présentation particulière. Le livre se termine par un panorama en images des actions de l'AFEX. Le chapitre consacré à l'Afrique s'ouvre sur le Musée dédié au grand couturier Yves Saint Laurent à Marrakech. Dans les Amériques, on découvre un immeuble de bureaux à Buenos Aires réalisé par l'équipe d'Architecture Studio. Viennent ensuite l'Asie et l'extraordinaire Louvre Abu Dhabi des Ateliers Jean Nouvel. Le chapitre sur la Chine présente l'étonnant centre culturel de Suzhou, enveloppé dans un ruban, construit par Christian de Portzamparc. L'Europe, enfin, met en exergue le pont sur le Danube de Marc Mimram. Le livre contient aussi des réalisations à toutes échelles, depuis un tout petit pavillon dans l'Arizona ou une chambre de paysage dans le désert du Néguev jusqu'à une tour à Beyrouth, en passant par un musée à Lhassa, un lycée à Rabat ou une gare TGV à Kenitra.

10/2023

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Revues

La règle du jeu n°74

SPLENDEURS ET MISERES DU MONDE CONTEMPORAIN Fidèle à son ambition de donner à voir le monde contemporain dans sa diversité et son étrangeté, La Règle du jeu propose ici un numéro qui, à l'image de l'oeuvre Acidquiat figurant sur sa couverture, aspire à dépeindre les splendeurs et les misères de la modernité. Les réseaux sociaux sont-ils vraiment un lieu de socialisation ? Permettent-ils de rompre les distances qui séparent le " moi " de son prochain ? Sont-ils un incubateur d'amitiés ? Faut-il, en somme, se fier à leurs faux-semblants d'agora universelle ? Ou, au contraire, les tenir pour une dystopie réalisée ? Comment la " Génération Tinder " réinvente-t-elle l'amour et le désir ? Une rencontre peut-elle faire l'objet d'une application digitale ? Et, si oui, quels sont les effets, vertueux et contreproductifs, d'un tel phénomène ? La dérision contemporaine n'est-elle pas le dernier masque endossé par l'esprit de sérieux ? Et les " humoristes " ses derniers avatars ? Comment retrouver, en ce cas, la possibilité du rire ? Comment décrire, enfin, l'empreinte laissée dans notre société par l'absence de Dieu ? Ce n'est pas un hasard, en somme, si le numéro 74 de La Règle du jeu s'ouvre sur un dossier rendant hommage au rocker Nicolas Ker - figure qui, à elle seule, cristallisait bien des éclats, bien des énigmes de la modernité. Mais aussi : - " Souvenirs de Nicolas Ker " : un dossier où Bernard-Henri Lévy, Arielle Dombasle, Florine Delcourt et Patrick Mimouni saluent la mémoire de l'artiste défunt. - " Sartre et Simone de Beauvoir, chambre à part " : un texte de Julie Lautier sur les années que passèrent les deux écrivains à l'hôtel Lousiane - Un texte de Gilles Hertzog sur le rapport que Turner et Manet entretinrent avec Venise. - Un dialogue, pour le moins étonnant, entre Marie S'Infiltre et la rédaction de La Règle du jeu. - Vieux Couples, un roman-nouvelle inédit de Camille Cabestan, l'auteur anonyme de notre revue. - " De quoi Charlus est-il le nom ? " : un article d'Avery Colobert proposant une nouvelle hypothèse de lecture à propos de l'onomastique proustienne. - " Quelques philosophes " : un dossier photographique de Bruno de Monès, qui revient sur ses rencontres avec Foucault, Deleuze ou encore Derrida. - " La Fontaine et l'amour " : un article de Vincent Roy - Des textes inédits de Baptiste Rossi et Florent Zemmouche

11/2021

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Indiens

Sur la piste des Sioux

Le musée des Confluences présentera du 15 octobre 2021 au 28 août 2022 une exposition consacrée à l'image de l'Indien d'Amérique du Nord, intitulée "Sur la piste des Sioux" . A partir des premiers témoignages sur les différentes nations indiennes, rapportés par exemple par Théodore de Bry ou George Catlin, la figure de l'Indien fascine et nourrit un vaste imaginaire. Entre 1882 et 1912, William F. Cody, dit Buffalo Bill, figure mythique de "l'Ouest américain" , marque un tournant dans l'élaboration de cette figure avec la création d'une des premières tournées d'ampleur internationale, le Buffalo Bill's Wild West. Spectacle étonnant pour l'époque, William F. Cody et sa troupe composée d'Indiens Lakotas recréent des scènes de la vie des pionniers telles que la chasse au bison, l'attaque d'une diligence ou d'une cabane par les Indiens, ... Cette attraction populaire qui a sillonné toute l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Est, fige ainsi pour près d'un siècle une image réductrice et "spectaculaire" du nord-amérindien. Cette vision de l'Indien "sauvage" , souvent barbare, est nourrie par une iconographie stéréotypée, diffusée en Europe mais également reprise par le cinéma et les studios d'Hollywood. Avec le temps, un nouveau regard sur les populations amérindiennes se pose et à partir des années 1970, on assiste à une inversion des valeurs. L'Indien incarne une forme d'humanité perdue, en phase avec son environnement. Ces visions fantasmées des populations amérindiennes, construites sur quelques clichés, sont explorées et interrogées dans cette exposition, elles se confrontent à l'histoire réelle de ces peuples sur le continent américain. L'exposition s'appuie sur une collection de costumes amérindiens exceptionnels, datant de la fin du 19e - début du 20e siècle, portés par les Indiens Lakotas qui accompagnaient Buffalo Bill dans ses tournées mondiales. Des peintures et des photographies d'Edward Sheriff Curtis, George Catlin, Karl Bodmer, Gertrude Käsebier, etc. seront présentées comme les premiers témoignages artistiques qui circulèrent en Europe. Une part importante de l'exposition sera également consacrée au cinéma, les westerns ayant largement contribués à diffuser et ancrer la représentation actuelle de l'Indien. Des coupures de presse, des chromolithographies et des jouets viendront aussi illustrer comment l'image de l'Indien s'est diffusée et popularisée. Enfin, quelques oeuvres amérindiennes contemporaines seront exposées proposant une réflexion sur cette image caricaturale véhiculée au fil du temps.

11/2021

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Education de l'enfant

Emotions. La méthode de pleine conscience 100% easy à découvrir en famille pour apprendre à se réguler !

Un programme en 6 étapes pour découvrir et apprivoiser les émotions en famille grâce aux dernières avancées de la recherche ! Rires aux éclats, crises de colère, cascades de larmes... Les émotions d'un enfant sont partout, tout le temps et attendre qu'il " se gère " comme un mini-adulte, c'est impossible ! Pas étonnant, ce n'est qu'à partir de 5 ans qu'il va commencer à réguler ses émotions et à analyser les situations. En s'appuyant sur les avancées récentes autour de la pleine conscience pour les adultes, les neuropsychologues Eve Plateau et Rafika Zebdi ont développé un programme spécialement conçu pour faire découvrir leurs émotions aux enfants. En effet, la plupart des outils actuels de pleine conscience ne prennent pas en compte les spécificités des enfants, ce qui les rendent moins efficaces. Le programme est construit de manière progressive afin que les enfants, et leurs parents, puissent acquérir toutes les bases indispensables à la pratique de la pleine conscience. Les bénéfices qui en résulteront, une famille apaisée et en phase avec ses émotions, vont rapidement se faire sentir ! Un programme en 6 étapes : Etape 1 - Comprendre les émotions de son enfant : un quiz pour tester sa connaissance des émotions, un exercice et les clés pour apprendre à ressentir pleinement ses émotions, 2 exercices pour expérimenter avec son enfant, les situations qui peuvent coincer Etape 2 - S'accorder sur les besoins de la famille : les idées reçues sur les valeurs éducatives, un entraînement pour cultiver l'art du lâcher-prise, 3 exercices pour que son enfant fasse connaissance avec ses besoins, les situations problématiques. Etape 3 - Pratiquer la relaxation avec son enfant : un quiz pour décrypter la pratique la méditation, 2 exercices pour découvrir les principes de la détente, des propositions pour expérimenter avec son enfant, les obstacles qui peuvent se présenter. Etape 4 - Aménager un espace de tranquillité : montrer l'exemple en aménageant son coin zen, les tutos pour expérimenter avec son enfant face aux colères, les débordements à gérer. Etape 5 - Apprendre à mieux s'écouter : le programme pour apprendre à savoir ce qui est bon pour soi, 3 exercices pour expérimenter avec son enfant, les freins à libérer. Etape 6 - Intégrer la pleine conscience au quotidien : tester la pleine conscience en tant que parent et l'appliquer avec son enfant.

08/2021

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Récits de voyage

Quelques notions sur l'Isle de Ceylan

1798. Eudelin de Jonville rejoint l'île de Ceylan comme naturaliste et interprète au sein de la petite équipe qui accompagne Frederick Noth, le premier gouverneur anglais de cette toute nouvelle colonie. Jonville est français, mais il sert le gouvernement britannique en Asie, alors que l'Angleterre et la France sont une fois de plus en conflit. Eudelin est un hériter du siècle des Lumières ; cultivé et curieux de tout. Pendant son séjour, il voyage, arpente, mesure, enquête, rencontre, dessine, peint, et, pour notre plus grand plaisir aujourd'hui, rédige en français un étonnant manuscrit qu'il envoie en 1801 en Angleterre en demandant à son frère de le faire imprimer. Ce que celui-ci ne fera jamais C'est ce document exceptionnel que nous publions aujourd'hui Ecrit dans un style enlevé mais précis, d'une plume brillante qui n'exclut pas l'humour et où ne transparaît jamais quelque ironie malveillante, le journal d'Eudelin nous livre les premières descriptions détaillée du bouddhisme de Ceylan et une comparaison avec l'hindouisme à une époque où le occidentaux s'intéressaient fort peu à ces religions. L'auteur nous parle de la fonction royale, du clergé, du rôle et de la vie des moines, des rites du mariage et de la mort, détaille les costumes et chacun de leurs éléments, énumère les castes, mentionne en passant la beauté exceptionnelle des femmes de la caste des Rodias. Il admire la finesse de la poterie cinghalaise, s'intéresse à la musique et à sa notation, retrouve les 7 notes de la gamme et décrit tous les instruments de musique qu'il a rencontrés avec dessins à l'appui. Il relate ses voyages à l'intérieur de l'île. Une ambassade à Kandy auprès du roi, une expédition dans le sud en suivant les côtes, la description d'un lac dans l'est de l'île, une étude minéralogique poussée, le tout agrémenté de nombreux croquis et aquarelles dont nous présentons des reproductions en couleurs. Ce texte, enfin publié aujourd'hui, est issu d'un manuscrit oublié de la British Library à Londres et d'une copie délaissée dans un coffre du Musée de Colombo à Sri Lanka. Ce texte, la première description exhaustive de l'île de Ceylan après celle de Knox, peut encore guider les pas du voyageur à travers un pays longtemps assimilé au Paradis Terrestre.

09/2012

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Policiers

L'Evangile obscur

En l’an 28 de notre ère, Yeshuâ, fils de Yôsef et de Myriam, exerce le métier de charpentier dans le village de Nazareth. Ce soir-là, il s’endort dans l’atelier où il couche d’ordinaire. Au bout de quelque temps, il est réveillé par le contact d’une lame qui commence à lui entailler le front, à l’endroit où sa peau porte d’étranges cicatrices dont il ignore l’origine. Il ouvre les yeux et voit une forme voilée qui s’enfuit vers la maison familiale. Le père de Yeshuâ semble reconnaître l’assaillant mais il n’a pas le temps d’exprimer sa surprise : le spectre lui a plongé sa lame dans la poitrine et Yôsef rend le dernier soupir dans les bras de son fils.La même nuit à Sepphoris, grande ville située non loin de Nazareth, Imânouel, fils d’un riche Pharisien, regagne en titubant la demeure de son père après avoir fait la tournée des tavernes. Il sombre dans un lourd sommeil dont il n’émerge que sous l’effet du coup que vient de lui porter un individu dissimulé par un voile épais. L’agresseur l’a frappé au front avec une pierre, là où sa peau porte d’étranges cicatrices dont il ignore l’origine.Pour les deux jeunes gens, cette nuit marque le début d’une aventure hors du commun, qui va réunir leurs destins d’incroyable façon, éclaircir le mystère de leurs cicatrices et révéler le sens de leur vie.Partant du constat que Jésus (Yeshuâ) est sans doute l’inconnu le plus célèbre de l’Histoire, Jean-Marie Villemot revisite les Evangiles à la lumière de son imagination et propose des réponses à une énigme non résolue : Jésus n’a eu que deux ans de vie publique et l’on ignore presque tout des années « privées ».Etonnant mélange de récit au ton biblique et de roman d’aventures ponctué de meurtres, complots et trahisons, L’Evangile obscur pose aussi de manière poétique et ironique la question de la naissance et de la destinée. L’une des plus vieilles questions du polar.Passionné de jazz auquel il a consacré un guide, Jean-Marie Villemot est aussi l’auteur de la série Abel Brigand chez Rivages.

05/2010

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Religion

Le grand dérangement. La part de fable dans l'Histoire

Le but de l'école laïque n'est pas d'apprendre à lire, ,à écrire et à compter, c'est de former des libres penseurs. L'école laïque est un moule où l'on confie un fils de chrétien et d'où il ressort un renégat. Ces paroles de l'inspecteur d'Académie Dequaire-Brohel, au convent maçonnique de 1896, rejoint l'idée maîtresse de Jules Ferry, au convent de 1891, nous voulons organiser l'humanité sans rois et sans Dieu, confirmée par Jules Viviani, lors de son discours du 8 novembre 1906, en instituant l'enseignement obligatoire, nous nous sommes attachés à une œuvres d'irréligion. Voilà qui est clair, mais quoi d'étonnant dès lors, que l'Histoire de France académique ne soit systématiquement déformée, dans le sens de la haine des rois et de la négation de Dieu ? Que ce soit Jules César, à propos de sa Guerre des Gaules, ou Charlemagne "qui a inventé l'école" pour les chevaliers, obligés d'apprendre "comment s'est fait la France", de tout temps, sur le canevas de faits bien réels, princes et chroniqueurs ont brodé une histoire fabuleuse. C'est en travaillant sur la question de l'Eglise, où les évêques n'ont jamais hésité non plus à broder des légendes, que Daniel Leveillard a relevé des falsifications quant à l'Histoire réelle. Dans cet ouvrage, l'auteur traite de Christophe Colomb, le dernier des Croisés; du Saint Suaire, du Précieux Sang; de Louis XVI, martyr pour la cause de la foi, mais également de "l'apocalypse écologique", de géopolitique confessionnelle, de la Prophétie du Saint Pape et du Grand Monarque, et même, à commencer, par la tradition du Poisson d'avril où la farce prévaut. Ainsi voit-on comment, en permanence, se mêlent le réel et la fiction, d'où le sous-titre : "La part de fable dans l'Histoire". Un livre de nature à déranger, sûrement, surtout peut-être le dernier chapitre où l'auteur adresse une lettre au pape Benoît XVI... Et si l'Eglise chrétienne, assurément moribonde comme on le crie assez au regard de ses églises vides, n'était au contraire en train de renaître, belle comme au premier jour ? A la phrase emblématique de la Troisième République, Du passé, faisons table rase !, c'est l'historien qui répond : Qui ne connaît son passé, ne peut être maître de son avenir !

11/2011

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Histoire de France

Napoléon II

A elle seule, l'énumération des noms successivement attribués au fils de Napoléon durant sa courte existence - vingt et une années - suggère le destin contrarié qui fut le sien : son père le voulut Roi de Rome (1811-1814) ; pendant quelques jours en 1815, il fut nominativement Napoléon II empereur des Français, mais les puissances européennes en firent un prince de Parme (1816) ; pour finir, son grand-père maternel, François II d'Autriche, lui donna le titre de duc de Reichstatd, du nom d'une petite bourgade de Bohême... Il serait excessif de dire qu'après l'abdication du Grand Empereur, Marie-Louise, sa mère, s'occupa de lui, et, à deux reprises (1815 et 1830), le " fils de l'Aigle " - l'Aiglon de Rostand - se vit préférer, pour régner sur la France, des rejetons de l'ancienne dynastie... Ultime grimace du Destin : ses cendres revinrent à Paris le 15 décembre 1940, restitués par l'Allemagne nazie qui croyait ainsi se gagner la faveur des vaincus... Bien qu'il n'y ait jamais un seul instant prêté la main, le duc de Reichstadt - élevé à Vienne comme un prince allemand sous la férule de l'empereur François - fut pourtant la cible de tous les regards, de toutes les craintes et de tous les espoirs : en France, mais aussi ailleurs, on redoutait ou on rêvait, selon que l'on approuvait ou non l'ordre de la Sainte-Alliance, de le voir se faire le porte-drapeau des idées nouvelles. Plus étonnant encore, c'est après sa mort (1832) qu'il se montra le plus dangereux : son nom devint un véritable mythe qui se conjugua avec la légende délibérément forgée par le Grand Empereur depuis son rocher de l'Atlantique sud. Aux poètes et dramaturges qui s'étaient emparés dès les années 1820 de l'histoire romantique d'un jeune homme à la santé chancelante, répond en écho toute une littérature (qui trouvera son accomplissement avec le drame composé par Rostand en 1900) frémissant d'émotion pour ce destin brisé. Rarement dans les temps modernes, un mythe politique aura connu une telle fortune et une telle force. L'évocation de sa genèse et des raisons de son succès importe à l'historien autant que le récit minutieux d'une vie brève et sans événements saillants...

12/1996

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Musique, danse

NEW ORLEANS SUR SEINE. Histoire du jazz en France

Ce livre retrace le parcours étonnant d'une musique apparemment étrangère à nos traditions artistiques mais qui, en l'espace de quelques décennies, s'est enracinée profondément dans le paysage culturel français et est passée du statut de musique populaire méprisée à celui d'art à la légitimité aujourd'hui incontestée. L'histoire commence en 1917 avec l'arrivée des troupes américaines et avec les premières revues de music-hall qui suscitent l'engouement d'un public sensible à la nouveauté rythmique. Mais il faut attendre les années trente et l'action décisive d'un noyau d'amateurs puristes emmenés par Hugues Panassié et Charles Delaunay pour que le jazz commence à être reconnu comme un art véritable, distinct de la musique de variété. Un travail en profondeur est alors mené, visant à faire connaître, comprendre et diffuser cette musique qui fascine un public grandissant : un réseau associatif couvrant l'ensemble du territoire se structure peu à peu ; des tournées sont organisées (Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzy Gillespie...), tandis que les amateurs devenus entrepreneurs de spectacles fondent les premiers festivals et salons du jazz au monde ; des compagnies de disques voient le jour et peu à peu, les médias ouvrent leurs colonnes, leurs antennes et leurs écrans à une nouvelle musique défendue âprement par des critiques batailleurs et dont les rencontres avec d'autres modes d'expression tels que la littérature, le cinéma ou la peinture manifestent la fécondité artistique. Pionnière dans la reconnaissance du jazz, la France devient une terre d'accueil pour de nombreux musiciens qui viennent s'y établir : Sidney Bechet, Kenny Clarke, Mezz Mezzrow, Bill Coleman et bien d'autres. A leur contact se forment des artistes français qui, après les précurseurs Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, apparaissent en nombre dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale : avec Martial Solal, Barney Wilen, André Hodeir, Michel Portal, Daniel Humair, Didier Lockwood ou Michel Petrucciani, chaque décennie aura vu des talents s'imposer de plus en plus nombreux sur la scène internationale et conquérir les faveurs du public, témoignant d'une installation dans le paysage culturel français qui connaît son point d'orgue en 1986 avec la création de l'Orchestre national de jazz. Premier de cette importance jamais écrit sur le sujet, l'ouvrage est enrichi de nombreux documents iconographiques inédits.

04/1999

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Critique littéraire

Le courage N° 4/2018 : Minorités supérieures ?

Le Courage, revue internationale annuelle, en plusieurs langues, est en réalité un essai à plusieurs auteurs, en 2018, les " Minorités supérieures ?" . L'infériorité numérique ne fait pas plus l'infériorité " morale " que la majorité ne prouve la raison. Depuis quelques années, les minorités sont honnies ; on les accuse d'être des " communautés " , de faire sécession, de comploter contre la majorité pour leur profit. Il en va des minorités comme de tout dans l'humain, le bien et le mal y sont partagés. Des minorités inférieures existent sans doute, comme " le paquet de déplorables " qui a voté pour Trump, élu avec moins de voix que son adversaire, mais y a-t-il des minorités supérieures ? En tout cas, en tant qu'inférieures en nombre, on leur doit l'attention et le tact. C'est à quoi les auteurs du Courage 4 réfléchissent dans ce numéro. On y trouvera un agrégé de grammaire conversant avec un jardinier chinois ; le grand architecte Paul Andreu (ah, les architectes) parlant avec le grand artiste abstrait Carlos Cruz Diez (ah, l'art contemporain !). Loïc Prigent parle des snobs. Sandrine Treiner, des idiots utiles ayant fait la gloire d'un roman qui prédisait l'élection d'un président islamiste en France, et Oriane Jeancourt-Galignani, des critiques littéraires aussi précieux et menacés que la mulette perlière d'eau douce. Clémentine Mélois propose des images inquiétantes et cocasses, Philippe Corbé écrit sa première fiction, où il est question d'un homme devenant femme. Charles Dantzig étudie les idées majoritaires qui peuvent faire tant de mal aux écrivains, comme celle de la beauté. Romila Thapar, une des plus grandes historiennes de l'Inde, co-fondatrice de l'Université Nehru à New Delhi, explique ce que c'est que de tenter d'enseigner sous la terreur nationaliste indoue. Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, fait dans un discours crucial les premières excuses officielles d'un pays à une minorité, la LGBTIQ. La grande généticienne Evelyne Heyer explique le destin des minorités supérieures, et on lira l'étonnant récit de vie de Dorothée, Pygmée persécutée chez les Tutsis et les Hutus, car on est toujours la minorité d'une minorité. Comme à chaque numéro, trois écrivains débutants ont une conversation atour du thème de l'année et publient leur première fiction ou leurs premiers poèmes. Ecrits en français, italien, anglais.

04/2018

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Philosophie

D'ailleurs, la révélation

" Des révélations, nous en avons tous eu : tranchant sur l'insignifiance quotidienne, elles seules, inoubliables, décident de notre vie réelle. Mais nous ne savons pas ce que signifie une révélation, parce qu'elle ne peut ni se commander ni se reproduire, donc jamais s'objectiver. Ainsi restons-nous muets devant ce qui nous caractérise le mieux. Les ignorant, nous nous ignorons. Ce livre voudrait nous les rendre accessibles. Le lieu privilégié de la révélation se trouve dans ce que la tradition juive et chrétienne a reçu et médité à partir des deux Testaments. Nous y sommes donc allés voir, malgré leur technicité et les limites de toute science. Pourtant il faut d'abord déconstruire, car aucun terme biblique ne correspond exactement au concept moderne de Révélation. Plus étonnant encore : ce terme ne s'est imposé que tardivement (Thomas d'Aquin) dans l'opposition de la connaissance rationnelle à connaissance inspirée de Dieu. La modernité (les Lumières jusqu'à Kant) n'eut donc aucun mal à récuser la Révélation biblique au nom de sa trop étroite appréhension de la rationalité. Puisque les théologiens modernes ont maintenu le terme de Révélation sans le re-penser à fond, il fallait tenter de le redéfinir à partir de la phénoménalité. Car les textes bibliques offrent d'abord et surtout des récits de phénomènes, à la fois simples et hors du commun : manifestations, apparitions, signes et miracles, éblouissements, des ténèbres obscures et une Résurrection. On peut par principe les récuser comme des fables, mais en stricte philosophie et phénoménologie tout ce qui se manifeste doit, avant qu'on juge de son (in-) existence, se décrire. D'où l'essai de décrire ce que les textes bibliques proposent obstinément à voir. Ainsi s'est ouverte une nouvelle définition de la connaissance : non plus accepter ce que l'on a d'abord cru comprendre, mais voir (on non) ce que d'abord on accepte (ou refuse) de recevoir, en renversant l'ordre de l'entendement et de la volonté. Ce qu'Augustin a thématisé d'une formule : " On n'entre dans la vérité que par la charité " . Et alors, même l'être et le temps peuvent se recevoir comme ils se donnent : non dans la clôture de notre monde, mais comme un don d'ailleurs. Car c'est dans cet ailleurs que nous vivons, respirons et même sommes. " J. -L. M.

11/2020

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Science-fiction

La complainte des ombres Tome 1 : Le maître horloger

Descendant d'une longue lignée de maîtres horlogers, le jeune Elvin Rivière semble tout indiqué pour reprendre l'affaire familiale. Pourtant, derrière ce métier en apparence banal, son père exerce une activité bien plus obscure dont Elvin semble être le seul à ignorer la nature. Pourquoi tous les habitants de Vilelune semblent-ils convaincus qu'Emeric Rivière est un sorcier ? A quels sombres desseins s'adonne-t-il, chaque soir, derrière la porte close de son atelier ? Rejeté de tous en raison des mystères qui entourent son père, le fils de l'horloger vit une enfance solitaire jusqu'à sa rencontre avec un garçon tout aussi énigmatique que lui, accompagné d'une ombre étrange qui semble animée d'une volonté propre... Cependant, tandis qu'Elvin consume ses plus belles années, il ignore qu'une sombre réalité viendra bientôt bouleverser son existence. En effet, il pourrait bien devenir l'héritier d'un savoir ancestral inestimable pour lequel d'aucuns seraient prêts à tuer. Que peut alors faire Elvin quand une silhouette inquiétante commence à suivre sa route et que se dessinent en lui les premiers symptômes de l'Obsession ? Et surtout, que pourra-t-il faire le jour où la mort viendra frapper à sa porte ? Dans ce diptyque étonnant, Florian Paret plonge le lecteur dans la vie d'un homme bon, mais obsédé par sa quête. L'auteur nous offre un roman saisissant de réflexion sur la course du temps, l'amour, la mort et les regrets. Une aventure dont on ne ressort pas indemne. Florian Paret est né en 1991 dans les Alpes de Haute-Provence. Passionné de lecture depuis les premières histoires qui ont bercé son enfance, il découvre le frisson de l'écriture à l'aube de son adolescence. Cette passion ne le quittera pas et les années passant, il dessinera peu à peu les contours d'un univers sombre où perce toujours, parfois de façon inattendue, une lueur d'optimisme et de foi en l'être humain. De cet univers naîtra un premier roman, La complainte des Ombres. Toujours en quête de magie, Florian Paret vit à la campagne où il continue à écrire tout en s'adonnant à ses autres passions : la lecture, le cinéma, le Qi Gong, mais aussi l'étude de la médecine traditionnelle chinoise et de l'hypnose.

10/2020

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Philosophie

L'Europe et la Profondeur. Tome 11, Le secret de la domination

Ce Secret de la domination, onzième tome de L'Europe et la Profondeur, est peut-être le plus étonnant de tous les volumes du "grand récit" de Pierre Le Coz : pour ce que faisant cohabiter dans l'espace scripturaire d'un même livre une analyse en forme théologico-critique de la présente "Situation de l'Europe" — notamment face au processus récent et massif de l'implantation d'une religion nouvelle sur son continent — avec l'écriture d'un " grand roman époqual-autobiographique " — "Soldat et jeune fille souriant" — où l'auteur, revenant en une forme comme "auto-fictionnelle" sur la période située à la transition des XXe et XXIe siècles, essaye de comprendre ce qui, dans le quotidien de celle-ci, a réellement et profondément changé — à savoir : rien de moins que le mode même de l'écoulement du temps — ; et changement qui a probablement constitué le plus grand bouleversement de toute l'histoire récente... dont la suite dès lors — ce que nous vivons aujourd'hui très pratiquement (et, pour l'immense majorité d'entre nous, très douloureusement) — ne peut plus être que le développement "philosophique"... toujours plus désastreux. Ce mouvement de retour au genre romanesque illustré par un ouvrage qui, depuis dix tomes, se présentait comme un "essai" disant bien, par ce bouleversement radical qui ne dit pas son nom, dans quelle urgence nous sommes entrés. Ainsi la rédaction de cette Profondeur— successivement présentée, dans le cours de sa publication, comme, selon, un "manuel de survie au temps du nihilisme achevé", ou une "nouvelle aventure arrivée au sens" —vient ici pour ce qu'elle était en réalité depuis son début : rien de moins que la tentative, par un scripteur "à peine identifié sous le nom de" (peu importe qui), de dire la vérité du mouvement réel à l'oeuvre dans l'histoire d'un temps — le nôtre — ; et vérité d'autant plus enfouie et inouïe que ce temps, se qualifiant lui-même de " post-historique ", se flatte volontiers de ne plus en avoir. Illusion en forme d'auto-satisfecit époqual que la simple lecture de ce Secret fera voler en éclats : pour ce que les diverses analyses de notre temps et de son actualité, la plus sanglante ou la plus futile — voire, dans sa troisième partie, la plus licencieuse — proposées par cet ouvrage vont toutes dans le sens d'un évident "retour-de"... cette même histoire.

05/2019

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Beaux arts

John Reitz (1899-1982). Un artiste en perpétuelle recherche

Le livre ouvre sur un portrait photographique de John Reitz et le ton est donné : celui d’un peintre malin, plein d’humour et de créativité. Quelque chose de « baconien », dans cette photo, la manière de se plier à la pose, à moins qu’il ne se la soit lui-même imposée. Un décalage immédiat, une envie de jouer. Que l’on retrouve dans toute son œuvre. On a affaire à un artiste rayonnant. De ceux qui ne prétendent rien cependant, se méfient de toute pose, ce qui explique probablement pourquoi John Reitz a passé entre les mailles du temps. Personne ne le connaît. Ils sont ainsi plusieurs, à Genève, peut-être faut-il mettre ce constat sur le compte de la culture ambiante ; ici, tout exposition tapageuse, jusqu’à il y a peu, était vécue comme suicidaire. Au cœur même du réalisme - avec cette sculpture Jeune femme nue à genoux mains nouées derrière le dos, dans une singulière position d’attente; ce dessin de la Dame au chapeau, dont les traits débordent audacieusement du cadre; ou encore cette encre de Chine de La poule, dont le trait anticonformiste ferait hurler l’Académie - nombreux sont les sujets de Reitz annonçant la rébellion discrète. Il n’est guère étonnant que dans la foulée de ce réalisme trompeur John Reitz se soit essayé au constructivisme. Encore moins qu’il nous surprenne en s’y jetant avec un art consommé du contre-pied : le mécanisme de ses complications semble comme broyé lui-même par l’extraordinaire luminosité dont il parvient à les affubler, coupant l’herbe sous le pied à tout discours pragmatique. L’homme John Reitz n’est plus là, mais son œuvre est si vivante! Enseignant sur le tard à l'Ecole des arts décoratifs de Genève, il fera une incursion dans le monde de la mode qui montre à quel point il n’en était pas dupe. Son génial paravent triptyque Art déco fait un sort définitif au constructivisme et son esquisse de portrait de la chanteuse Marie Dumas décoche un sourire qui nous ramène au sien propre, dans la première photo de lui évoquée en début de ce texte. Un artiste, comme l’écrivent pertinemment Tamara et Olivier Veyrat, « à la posture modeste. Mais qui ne doit pas empêcher chacune et chacun de se replacer selon son désir dans le mouvement général de l’art. » Serge Bimpage

11/2014

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Chevaux

Poneys et chevaux. Un super-livre à pop-up

Une balade à petit trot dans l'univers équestre sous la forme de 10 pop-up étonnants. Une façon inattendue de découvrir poneys et chevaux du monde entier qui surgissent à chaque page pour notre plus grand plaisir. Une mise en situation détonante Du poney-club à l'hippodrome, du parcours d'obstacles au plateau de cinéma, de la piste de vitesse à la piste de cirque, du terrain de concours au parc de voltige... de nombreuses races de poneys et chevaux sont mises en situation dans leur vie quotidienne. Le lecteur voit ces animaux, tous plus majestueux les uns que les autres, sauter et galoper d'une page à l'autre. Le pop-up permet ainsi de rendre vivant ce monde où chaque mouvement compte. Le pur-sang arabe dans le désert, les chevaux de trait dans la forêt, le quarter horse dans les grandes prairies américaines... chaque scène recèle des surprises. Superbement servi par les illustrations de Sébastien Pelon, ce documentaire animé nous rapproche de la 3D. Et cette mise en volume est tout particulièrement adaptée au sujet. Une source d'informations percutantes Chaque pop-up est accompagné par un court texte synthétique qui donne les informations caractéristiques de chaque race ainsi que ses traits remarquables. Ces indications sont doublées d'une fiche d'identité sur la taille, la couleur et l'origine et enrichies de zooms visuels sur les différentes variétés. Après un premier pop-up qui précise la différence entre les poneys et les chevaux, 9 typologies sont abordées successivement (shetland, pur-sang arabe, pur-sang anglais, chevaux d'exception, chevaux de trait, haflinger, poneys de sport, quarter horse, pure race espagnole). Vivant chez nous ou ailleurs, plus ou moins connus, 24 équidés sont ainsi évoqués : du fjord au shagya, du hackney au frison, du boulonnais au mérens, du connemara au lipizzan... On saura vite quel est le plus petit, le plus grand, le plus fort, quel est le plus facile à monter, à dresser, quel est le plus rapide, le plus polyvalent, le plus sportif, quel est le meilleur sauteur... Un livre cadeau Le cheval est le compagnon de l'homme depuis des millénaires. Sauvage dans les steppes, gardien de troupeau, champion de course ou as de la voltige, il a des spécialités très variées, de nombreux admirateurs et toujours autant de passionnés. Il est, bien sûr, le sujet d'une multitude de livres. Il s'agit donc ici de renouveler cette offre, d'une façon imprévue et surprenante. Un petit prix (13, 90) pour un livre animé fait de 10 pop-up originaux. Un contenu documenté, concis et précis pour une approche ludique. Un graphisme moderne et coloré pour une mise en scène vivante. Un livre à offrir pour le plus grand plaisir de tous les petits cavaliers - en cours ou à venir - qui veulent en savoir plus sur ce champion des animaux.

10/2023

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Histoire de France

Le général Bonaparte et le renseignement : la période révolutionnaire et la première campagne d'Italie

L'utilisation du renseignement dans les campagnes de Napoléon est restée longtemps un sujet peu et mal connu. Certes de nombreux livres ont été consacrés au fameux Schulmeister, cet espion peut-être aussi fabulateur que Vidocq, son contemporain dans le monde du crime. En tout cas Schulmeister a éclipsé d'autres agents secrets comme Le Lorgne d'Ideville ou Thiard de Bissy dont l'activité est plus facile à cerner. La vision du renseignement chez Napoléon est réduite, car l'Empereur ne définit-il pas l'agent du renseignement comme "un bon général d'avant-poste" ? Il suffit d'avoir reconnu le terrain et d'être instruit sur l'importance des effectifs ennemis et sur leurs mouvements. Le diplomate en poste chez l'adversaire joue un rôle capital avant la campagne et l'éclaireur à cheval, généralement un aide de camp, fournit le renseignement à chaud. Il y a aussi les interrogatoires de prisonniers et les courriers interceptés. Napoléon a compris l'intérêt du renseignement dès la première campagne d'Italie comme on va le découvrir dans ce livre. Pour étudier ces débuts de l'espionnage moderne, il fallait un spécialiste doublé d'un érudit. C'est le cas d'Alain Montarras. Il parle de ce qu'il connaît, mêlant son expérience d'officier à la DFL à une connaissance approfondie des archives. Il pressent, devine, imagine et le document vient confirmer ses hypothèses. Ne fut-il pas le collaborateur de Roger Warin dit Wybot, ancien chef du service de contre-espionnage de la France libre à Londres puis directeur de la Direction de la Surveillance du Territoire ? Alain Montarras, après avoir été sous-directeur de la DST se verra nommé en 1971 à la direction des Services des voyages officiels et de la protection des hautes autorités. La façon de déjouer un attentat n'avait pas de secrets pour lui. Il terminera sa carrière à la direction du Service de coopération technique internationale de la police. Il voulait, avant la vaste fresque qu'il était seul en mesure de brosser - son décès prématuré en 2008 l'en aura empêché -, commencer par la première campagne d'Italie. C'est là que Bonaparte rode des méthodes qui vont faire merveille à l'époque de la Grande Armée. D'étonnantes figures sortent de l'ombre comme Toli ou Pico, sans oublier Landrieux, plus connu comme inspirateur des massacres de Vérone qui permirent à Bonaparte de mettre la main sur la République de Venise. La chance de Napoléon fut ensuite d'avoir d'excellents espions, souvent hérités de la Révolution française.

05/2014

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Littérature française

Le fils de Klara H.

Une jeune femme, Judith, et sa fille, Sandra, disparaissent. L'angoisse étreint ceux qui les aiment. Ils savent qu'entre Judith et son mari, le docteur Laurent, la haine a remplacé l'amour. En reconstituant les vies de Judith et de son mari, en établissant l'histoire des deux familles, Max Gallo donne à un fait divers d'aujourd'hui la force d'un symbole et la puissance d'un mythe. On voit se dresser, derrière la mère et la fille, l' " idole noire " qui a dominé le siècle, cette force inhumaine source de massacres et de guerres. Ceux qui menacent Judith et sa fille Sandra sont peut-être, eux aussi, les " fils de Klara H. ", cette femme dont l'enfant, Adolf Hitler, pleurait la mort. Max Gallo consacre ce roman à la résurgence de la violence, à la renaissance de l' " idole noire " en notre fin de siècle et dévoile le mal qui ronge notre temps. A cela qu'opposer, sinon l'amour, la tendresse, et peut-être la foi ? Avec Le fils de Klara H. Max Gallo ajoute une pièce centrale à " La Machinerie humaine ", cette suite romanesque commencée chez Fayard avec La Fontaine des Innocents (1992), poursuivie avec L'Amour au temps des solitudes (1993), Les Rois sans visage et Le Condottiere (1994). " Cette oeuvre d'ampleur quasi balzacienne a mieux encore cerné ses ambitions de " Comédie humaine ". " (Le Point.) " Max Gallo, et ses romans pleins des fureurs feutrées de l'actualité, passées au tamis d'une écriture calme, lisse, pondérée, et d'autant plus efficace. " (Dominique Mobailly, La Vie.) " L'auteur impose une vision du monde d'une étonnante noirceur, dont le récit tire sa cohérence et les protagonistes leur relief. " (Thomas Ferenczi, Le Monde.) " Max Gallo apparaît de plus en plus, à qui veut bien y regarder de près, comme le Balzac de cette fin de siècle. " (Jean-Claude Joye, L'Express de Neuchâtel.) " Le romancier fascine son lecteur en proposant des portraits contrastés et d'une prodigieuse intelligence. Cette technique romanesque d'inspiration balzacienne... " (Jean-Rémi Barland, Le Provençal Magazine.) " Un auteur qui, au moins depuis une décennie, s'attache à décrire... le jeu obscur et tenace des puissants, le naufrage des espérances du plus grand nombre. Notre histoire, en somme. Max Gallo aime les péripéties, les êtres de lumière affrontés aux forces du mal, ... ce grand remuement de personnages et d'actions où s'ébrouait avec jubilation un Balzac. " (Gilles Perrault, Le Monde diplomatique.)

02/1995

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Littérature étrangère

La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles

Un grand roman de Joyce Carol Oates sur la destruction d'une famille par la violence du racisme de la société américaine Octobre 2010. John Earle McLaren - " Whitey " - a soixante-sept ans. Homme blanc et puissant, père d'une famille de cinq enfants, il est connu comme l'ancien maire respecté de la petite ville de Hammond, dans l'Etat de New York. Alors quand il aperçoit un matin sur le bord de la chaussée un individu à la peau foncée brutalisé par des officiers de police, il fait de son intervention un devoir moral. Il tente de ramener les policiers à la raison, mais des coups de Taser l'envoient au sol, de violentes impulsions électriques auxquelles il ne survivra pas. Selon la version officielle, Whitey est décédé dans un accident de la route, des suites d'une crise cardiaque. Que peut-il rester à une famille quand son seul point de ralliement était ce père aujourd'hui subitement enterré ? Il y a d'abord Jessalyn, qui a toujours vécu dans l'ombre de son mari. Désormais veuve, cette femme douce, éteinte, ne semble pas trouver en elle-même la force nécessaire pour tenir ensemble le foyer. Il lui faudra se relever et se reconstruire en tant que femme avant que de redevenir mère. Viennent ensuite les cinq enfants, Thom, Beverly, Lorene, Sophia et Virgil, aussi différents les uns des autres que peuvent l'être les membres d'une même fratrie. Des adultes englués dans leur quotidien, préoccupés par leur vie de couple, pris dans leurs ambitions et leurs regrets, leurs secrets et leurs fautes. Oates a écrit un roman magistral sur la dislocation d'une famille. L'une des grandes réussites de ce texte réside dans le portrait des enfants, affrontant chacun à leur façon le deuil de leur père, figure tutélaire, mais aussi dans la force et la résilience dont ils font preuve, notamment lors de la découverte de la falsification de l'acte de décès. Et puis il y a surtout l'étonnante figure de Jessalyn, la veuve anéantie à qui tout le monde prédit un avenir sombre, d'une tristesse insurmontable, et qui surprendra toute sa famille dans une évolution aussi spectaculaire qu'imprévisible... Au-delà d'être un roman bouleversant de vérité sur le trauma psychologique d'une famille, La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles aborde aussi le racisme des forces de police aux Etats-Unis et la lutte des classes. Joyce Carol Oates ose ainsi faire le portrait complexe d'une nation en pleine crise identitaire, et place le lecteur face aux contradictions de la société américaine.

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Photographie

Du torrent au courant, des barrages et des hommes en Savoie

Publié à l’occasion du 50e anniversaire du complexe Roselend-La-Bâthie, ce livre nous invite à un autre regard sur cette formidable aventure technique et humaine que sont les barrages hydroélectriques en Savoie. Une invitation, grâce aux photographies de Céline Clanet, à découvrir la beauté surprenante des formes et des machines, de même que la relation intime entre les hommes et leur création. La majesté des cathédrales de béton, les barrages, mais aussi d’autres éléments moins visibles par les non-initiés, les conduites forcées, est magnifiée par le parti pris artistique de la photographe, tout en offrant une lecture documentaire des lieux présentés. Des portraits sensibles de quelques témoins encore vivants de cette grande épopée laissent transparaître l’incroyable attachement des hommes à ce qu’ils ont collectivement réalisé. Très tôt, l’homme a su utiliser les barrages pour réguler un fleuve capricieux ou transformer la puissance de l’eau en force motrice. Mais avec la découverte quasi simultanée de la turbine, de l’alternateur et des lignes électriques, une véritable révolution énergétique émerge dans les dernières années du XIXe siècle : produire de l’électricité à la demande en arrêtant l’eau dévalant des sommets dans un barrage, puis en la turbinant pour entraîner un alternateur. La Savoie fait figure de précurseur dans cette étonnante aventure, dont les acteurs furent d’abord des ingénieurs et des industriels audacieux et, au sortir de la guerre, Electricité de France. Aujourd’hui, les barrages de Savoie sont une rente précieuse laissée par nos aînés. Une installation déjà ancienne, mais qui possède étonnamment tous les atouts que l’on est en droit d’attendre d’une production d’énergie adaptée aux bouleversements énergétiques et climatiques à venir : propre, sans déchets toxiques, sans émissions, stockable, régulable en fonction de la demande, inépuisable à l’échelle humaine, sans prélèvement sur un gisement lointain… Si leur inscription dans le paysage ne s’est pas faite sans difficultés, les barrages de Savoie ont su éviter le gigantisme ou d’irréversibles atteintes à une région entière. Bien au contraire, ancrés dans la roche, ils se sont inscrits dans le territoire jusqu’à en devenir une composante majeure. Accompagnant ces images, une préface d’Hervé Gaymard, écrivain et homme politique qui porte aujourd’hui, en tant qu’élu, les réflexions nécessaires à l’évolution de la Savoie, et un texte de Thierry Salomon nous invitent à réfléchir à ce que représente, pour l’homme et son environnement, cette énergie qui part de l’eau dévalant les sommets jusqu’au flux des électrons, qui s’écoule du torrent au courant.

04/2011

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Régionalisme

L'enseigne à Lyon. Son histoire, sa philosophie, ses particularités, les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale

John Grand-Carteret nous entraîne dans une découverte pour le moins originale : l'étonnante histoire des enseignes commerciales. Publicité de proximité et témoin privilégié tant des évolutions du commerce urbain que de la personnalité changeante des rues qui l'accueillent, l'enseigne devait être traitée par le biais d'une ville de choix, à la hauteur des ambitions encyclopédiques du chercheur passionné. La richesse précoce des enseignes lyonnaises et leur raison d'être ne lui ont pas échappé : " De bonne heure, Lyon fut une grande cité, un centre commercial et industriel prospère. " John Grand-Carteret réussit en 1902 à faire publier cette œuvre de référence dont il définit lui-même l'objet singulier : " Ce volume est double ; je veux dire qu'il est, à la fois, conçu à un point de vue général et à un point de vue particulier, - général, parce que sans remonter au déluge, sans m'occuper des Romains, J'ai voulu faire ressortir ce qu'on avait, encore, à peine entrevu, la philosophie et les particularités multiples de l'Enseigne - local, parce que je me suis cantonné pour la partie moderne, en une ville unique et en une ville de province, bien toujours la première malgré les surprises des recensements, Lyon. " Cette déclaration d'un homme non natif du lieu répond bien à celle, plus ironique, du père Commire dans les Carmina : " Lutèce, ne soit pas si fière, à peine tu étais née que déjà la Gaule m'avait proclamée reine de ses cités. " Pour parachever son travail, John Grand-Carteret a demandé au graphiste lyonnais renommé Gustave Girrane d'illustrer abondamment ses propos. Résultat : près de quatre cents dessins où, pour reprendre les termes du Courrier de Lyon, il " transcrit ce qu'il voit avec exactitude, minutie. L'on peut être assuré qu'il ne trompe point son monde et cela est une qualité dans un temps où tout n'est que façade, où la moindre babiole revêt des aspects qui la font prendre pour une chose précieuse. " Nous découvrons ainsi une enseigne Au tailleur ni riche ni pauvre, avenue de Saxe, un seigneur féodal détroussant les marchands, un bas-relief antique transformé en enseigne à Vaise, la maison aux 365 fenêtres vue du quai Saint-Vincent, Au Bon Gnafron qui annonce un marchand de chaussures cours Gambetta, l'étiquette de la Crème de Cocu, le prospectus Au Gagne-Petit d'un magasin-bazar, et des centaines d'autres représentations cocasses, insolites, amusantes ou excentriques. Louis de Lacroy

11/1999

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1, Premières poésies ; De Goethe à Ronsard ; Des poèmes politiques aux odelettes ; Journalisme ; Les "Faust de 1840" ; Romans ; Poésies ; Articles ; Les poésies de Heine et "Le marquis de Fayolle" ; Correspondance

Voici le premier tome de l'édition entièrement nouvelle des Ouvres complètes de Nerval. Ce tome était depuis longtemps attendu puisque le tome II a paru en 1984. C'était aussi le plus difficile à organiser, en raison de la médiocrité des travaux antérieurs, de la difficulté à accéder à plusieurs manuscrits et de l'extraordinaire prolifération des articles auxquels Gérard a donné beaucoup de son temps et de son talent. Il n'a pas fallu moins d'une équipe pour le mener à bien. L'édition suit l'ordre chronologique, seule présentation capable de faire saisir l'étonnante trajectoire qui, en un quart de siècle, transforma le jeune Labrunie ou M Gérard en Gérard de Nerval, pseudonyme définitif qui n'apparaît qu'en 1836. Durant les dernières années de la Restauration, disciple de Boileau et de Voltaire, il s'enrôle parmi les libéraux qui font la guerre aux ultras et témoigne alors d'une fécondité qui se traduit par des centaines de vers dont la plupart étaient restés inédits. En 1830, il se convertit au romantisme, qu'exprimeront les Odelettes, un romantisme discret par rapport à celui qu'arboraient ses amis du Petit Cénacle (même s'il a participé à la bataille d'Hernani) et il proteste contre la confiscation de la révolution de Juillet par la bourgeoisie. Mais il s'accommodera assez bien du régime de Louis-Philippe, collaborant à des journaux gouvernementaux, La Charte de 1830 et Le Messager, avant de devenir l'un des chroniqueurs dramatiques de La Presse. Passés au crible de la rigueur, et tous recueillis à leur date, les articles de Gérard montrent son très vif intérêt pour la scène : lors même que les pièces dont il doit rendre compte sont médiocres, il sait en donner des résumés intéressants, et formuler des appréciations qui constituent ces nombreuses pages en une histoire de l'art dramatique dans laquelle ne sont oubliés ni Shakespeare ni Sophocle. Parallèlement à ce travail de grand journaliste, où apparaissent les sources majeures des oeuvres de la fin, Nerval esquisse des nouvelles et, loin d'oublier la poésie, crée six sonnets qui, douze ans avant Les Chimères, sont de purs diamants. En 1841, le long apprentissage est terminé. Les éléments des grandes ouvres de 1850-1855 sont prêts. Mais Nerval ne se risque pas à donner forme à ces ouvres ; il préfère encore l'esquisse à l'achèvement. Il sait que son heure viendra. Tout ce qui prépare le Voyage en Orient, Les Filles du Feu, Aurélia est ici en devenir.

07/1989

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Ecrits sur l'art

L'art qui guérit la mémoire

" Je me souviens mieux quand je peins. " Ainsi s'exprime l'artiste Hilgos qui a souhaité se remettre à la peinture à la fin de sa vie, alors qu'elle souffrait de la maladie d'Alzheimer, ce qui lui a permis d'en ralentir les effets, de préserver son identité fragilisée et son élan vital. Son expérience témoigne des vertus thérapeutiques des activités artistiques, des ateliers-mémoire, des visites de musées, qui parviennent à freiner les effets dévastateurs des maladies de la mémoire et favorisent une existence plus heureuse. Ces formidables pouvoirs de l'art sont bénéfiques à tous, que nous soyons ou non artistes, car toute connexion avec la beauté d'une oeuvre développe et enrichit notre mémoire. Dès ses origines, l'art témoigne du désir de se souvenir, en particulier des belles choses, qui sont souvent par essence éphémères. Par leur virtuosité et leur génie, les artistes explorent nos émotions et stimulent notre mémoire. Ils nous aident à mieux comprendre ce qui nous entoure et élargissent notre vision du monde, améliorant ainsi nos facultés de mémorisation. Cet ouvrage se propose d'explorer et d'analyser les pouvoirs de l'art sur notre mémoire : comment nous permet-il d'en prendre soin et de la développer ? comment parvient-il à frapper notre imagination pour imprimer les souvenirs dans notre esprit ? comment nous aide-t-il à mieux apprendre et à penser, à réorganiser notre passé pour prévoir l'avenir ? Ces liens étroits qui unissent art et mémoire sont observés dès l'Egypte antique, mais aussi à Stonehenge ou chez les bâtisseurs de cathédrales ; des liens connus de Dante, de Giotto, de Botticelli, de Michel-Ange, de Shakespeare, mais aussi de Vermeer ou encore de Dalí. Dans toutes les cultures du monde, les artistes témoignent du fait que l'art est indissociable de la mémoire. Magnifiques manuscrits enluminés du Moyen Age, fascinants motifs géométriques de l'art islamique, lignes mystérieuses de Nazca au Pérou, étonnantes peintures rupestres du canyon de Mesa Verde aux Etats-Unis : ces exemples universels attestent l'exceptionnel pouvoir de l'art sur la préservation de la mémoire. Grâce aux développements récents des neurosciences, nous en connaissons aujourd'hui les mécanismes. Nous savons que grâce à l'interaction avec la beauté des oeuvres, grâce aux émotions qu'elles suscitent, notre mémoire va se trouver stimulée et enrichie. Et plus encore lorsque la maladie nous touche, il est désormais acquis que l'art soutient et soigne nos mémoires défaillantes. Et n'est-ce pas là l'une des fonctions essentielles de notre cerveau que de se souvenir, de préserver notre mémoire mais aussi celle de l'humanité ?

11/2023

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Sports

Quand j'étais Superman

Mai 2010. Sur le bord du trottoir, un blond mal rasé de 1,95 m pour 100 kilos, dont le débardeur exhibe la musculature impressionnante, a installé son petit étal pour le vide-grenier de son quartier du XIVe arrondissement de Paris. A vendre ses maillots du Stade Français ou de l'équipe de France, ses survêtements, ses chaussures de marque... Raphaël Poulain, ex-rugbyman depuis deux ans, est au RSA ; quelques mois plus tôt il a failli glisser dans la clochardisation. Printemps 1999 : un "cheval fou" de 19 ans, qui a appris le peu qu'il sait du rugby en Picardie (pas vraiment la région centrale de ce sport...), impose son physique et sa fougue dans les compétitions de jeunes. De son propre aveu, il ne sait ni plaquer ni faire une passe, mais peu importe pour Bernard Laporte, entraîneur du Stade Français et futur entraîneur du XV de France, à qui son physique hors norme plaît. Le voici du jour au lendemain dans le club phare de la capitale, avec un salaire confortable, un studio, un cabriolet, table ouverte dans les bars branchés de Paris. En quelques mois, Raphaël devient un espoir du rugby français, on le surnomme le "Lomu blanc", en référence au célèbre ailier All Black dont le physique effrayait ses adversaires. Il joue, il gagne, il s'amuse... D'étape en étape, il raconte sa carrière sans faux semblants : les émotions partagées du vestiaire et du terrain, les grands moments sportifs, les blessures à répétition et les galères, les potes, les fameuses "troisièmes mi-temps", les entraîneurs qui t'aiment... et ceux qui te saquent. Il raconte avec un humour dévastateur ses (nombreuses) bêtises, et porte un regard tendre mais sans concession sur un monde qui est passé en quelques années du "rugby de village" au sport-business, avec ses sponsors et ses déferlantes médiatiques. Il raconte également comment, dans une étonnante reconversion, on le retrouve sur les planches avec Isabelle Adjani. Aujourd'hui, sans amertume mais sans illusion, il se souvient du petit enfant qui rêvait d'être Superman et se voyait indestructible. Il a payé avec son corps et son cœur pour découvrir qu'il ne l'était pas... Avec son livre il ne se contente pas de se livrer ; il évoque la beauté du sport et sa solitude, son ivresse et ses dangers. C'est un livre qu'on aura envie d'offrir ou de faire lire à tous ceux qui rêvent de devenir Chabal ou Zidane... et à leurs parents.

09/2011

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Correspondance

Correspondance. Tome II, Le songe impérial. Lettres V - X / Epistolae V - X

La correspondance de Dante Alighieri (1265-1321), rédigée dans une prose latine rythmée sophistiquée et métaphorisée, est l'une des parties les moins explorées de l'oeuvre multiforme du grand poète. Dans ses treize lettres subsistantes, toutes écrites pendant les années d'exil (1302-1321), le génie multiforme de Dante s'adapte à la société de son temps, en abordant les thèmes les plus divers : controverses philosophiques et courtoises sur la nature de l'amour, propagande politique pour la cause impériale et contre Florence, défense passionnée du retour à Rome de la papauté, présentation de la Comédie, négociations pour son retour d'exil et pour son parti, secrétariat pour une comtesse s'adressant à une reine... Cette correspondance n'a fait l'objet d'aucune grande édition-traduction en français, et d'aucun commentaire de grande ampleur en France depuis les travaux désormais lointains d'André Pézard. En Italie même, l'importance de travaux récents n'empêche pas de constater un malentendu concernant les lettres de Dante, qui sont toujours examinées à l'aune du reste de sa production, sans tenir compte des caractéristiques de l'art de la rédaction épistolaire (ars dictaminis) qui conditionnait l'écriture de tels textes à la génération du poète. La présente traduction-édition renouvelle la perception de ces textes en proposant un nouveau texte, parfois très différent de ceux établis par les éditions italiennes, et en mettant en lumière son inscription dans la société de son temps. Ce second tome affronte la partie centrale de la correspondance. En 1310-1311, le poète se fait politique pour soutenir le programme de restauration du pouvoir impérial en Italie du Nord mis en application par Henri VII de Luxembourg. Les trois grandes lettres "impériales" V, VI et VII, destinées aux , pouvoirs italiens, à Florence et au roi des Romains, sont une extraordinaire ode à la monarchie universelle. Dante y reprend les arguments de la Monarchia, tout en déployant son inventivité rhétorique. Dans un feu d'artifice stylistique et conceptuel, toutes les ressources de sa culture sont convoquées sur un mode prophétique pour chanter l'avènement d'un nouvel âge d'or, et menacer Florence rebelle des foudres d'un châtiment à la fois temporel et spirituel. Les lettres "féminines" VIII-X, plus courtes, sont de véritables orfèvreries, non moins étonnantes. Dante, secrétaire de la comtesse Gherardesca di Battifolle, y écrit à la reine des Romains Marguerite de Brabant, déployant une rhétorique féminine pour chanter ce "songe impérial" . La présente traductioncommentaire propose un nouveau texte, et un commentaire mettant en valeur des sources et des modalités d'utilisation non repérées jusque-là.

03/2023

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Bretagne

Un grand week-end Mont Saint-Michel-Saint Malo. Edition 2021

En 2021, la collection Un Grand Week-end lance une nouvelle série de guides sur les plus belles villes et régions françaises. Vous y retrouverez toutes les infos pour construire un week-end idéal : la visite des sites incontournables, les plus belles balades à pied ou à vélo, les bonnes adresses et un large choix d'activités nature pour déconnecter ! Le tout dans un nouvelle présentation moderne, aérée, colorée pour vous donner envie de partir immédiatement ! Dans ce tout nouveau titre, nous vous proposons 3 belles destinations qui peuvent chacune faire l'objet d'un grand week-end, côté terre et côté mer ! Un week-end au Mont Saint-Michel : pour l'abbaye bien sûr mais aussi pour la découverte de sa baie, à pied, lors de parties de pêche, ou à vélo vers Cherrueix et ses moules de bouchot. Incluant Avranches et sa collection de manuscrits du mont. Un week-end à Saint-Malo, ville de corsaires... et de de festivals ! incluant Dinard, au charme suranné mais dynamique, et Cancale et ses huîtres, ouverte sur le grand air. Criques cachées, îles accessibles à pied ou en kayak de mer, balades dans le bocage cancalais, observation des dauphins ou randonnées iodées sur le sentier des Douaniers. Le meilleur de la côte d'Emeraude ! Un week-end à Granville et les îles Chausey. Etonnante Granville (l'autre cité de remparts et de corsaires et patrie de Christian Dior...) et fabuleux archipel des Chausey aux eaux turquoise, avec un parcours détaillé de randonnée. Toutes ces villes sont facilement accessibles par train depuis Paris. Puis tous les conseils pour circuler en transports en commun ou à vélo dans chacune de ces micro-zones, voire les relier. Des activités variées : randonnées, balades à vélo, pêche de nuit, paddle, thalasso, navigation sur de vieux gréements et même des cours pour devenir crêpier le temps d'un week-end ! Nos adresses préférées et nos conseils où loger. Une sélection de crêperies, restos de poissons et fruits de mer... mais aussi de micro-brasseries et de boutiques d'artisanat local. 1 double-page spéciale pour découvrir toute cette région depuis la mer, en mode croisière relax avec vue. Des pages Focus qui permettent de mieux comprendre la région (corsaires, marées...). Ces adresses ont toutes été soigneusement testées et sélectionnées par notre auteur, Jean-Philippe Follet, grand voyageur et auteur de nombreux guides de voyage. Il a retrouvé avec bonheur ce coin de France entre Normandie et Bretagne, qu'il affectionne tout particulièrement. Des plans des villes avec toutes les adresses localisées.

04/2021

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Littérature française

Malentendus

L’univers de Marie-Claude et Yves Laporte vacille lorsqu’ils découvrent que leur second fils, Julien, est sourd. Un temps déstabilisé, Yves Laporte n’est pourtant pas du genre à baisser les bras ou sombrer comme son épouse dans la culpabilité. Déterminé à surmonter la fatalité, à corriger la surdité de son enfant, il s’abreuve de lectures et décide de suivre les préceptes de Graham Bell, l’inventeur du téléphone qui fut d’abord professeur d’enfants sourds. Armé des meilleures intentions, il prétend démontrer la validité des thèses oralistes de Bell, projette bientôt d’en tirer un livre et de faire, en somme, de la surdité sa chance. Mais Julien va dévaster une seconde fois toutes les projections paternelles en s’enfuyant de la maison à vingt ans, brisant le joug paternel pour découvrir à Paris la langue des signes. Il ne reviendra qu’un quart de siècle plus tard afin de solder ce lourd héritage, devenu père à son tour, sûr de lui, de sa réussite au sein de la communauté sourde et de ses propres thèses. Dans la continuité de ses romans précédents qui mêlaient déjà fiction, enquête et témoignage, Bertrand Leclair déploie une construction étonnante et pourtant fluide, juxtaposant les strates temporelles pour mieux libérer l’émotion dans le millefeuille du temps. Déroulant en toile de fond la grande histoire, celle des sourds tiraillés entre communautarisme et assimilation, il cherche à atteindre une autre vérité de l’expérience humaine, explorant l’intime à travers les projections et les convictions inavouables que chacun, dans la famille de Julien comme dans celle du narrateur, se forge en secret. Quand la surdité s’invite dans le roman familial, voilà en effet que ce dernier se délite, que la trame ordinaire des non-dits et des malentendus laisse deviner des motifs jusqu’alors invisibles, voilà que les sentiments qu’on croyait les meilleurs peuvent se révéler les pires. S’invite alors la question de l’amour, à rebours des mécanismes d’admiration et de reconnaissance qui commandent le plus souvent au destin des familles. De ce montage surprenant, guidé par une implication personnelle constante et assumée, naît un récit à la fois romanesque et pédagogique. Du malentendu à la malédiction, cette histoire collective aussi passionnante que sidérante ouvre à un questionnement qui l’excède à son tour : comment dépasser les peurs qui nous agissent à notre insu, dépasser la haine inconsciente qu’elles génèrent ? En français comme en langue des signes, l’amour est-il voué à demeurer une langue étrangère ?

01/2013

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Acteurs

Montgomery Clift, l'enfer du décor

Montgomery Clift a été une star immense entre la fin des années quarante et le milieu des années soixante. Mais il ne fut pas une étoile comme une autre. Il a traversé le ciel hollywoodien telle une comète : un peu plus de 13 années passées sur les planches, 20 sur les plateaux de cinéma, soit 17 films et une mort prématurée à 45 ans. Comme James Dean, il a été victime d'un accident de voiture. A la différence du rebelle sans cause qui l'admirait, celui que tout le monde appelait Monty a survécu. Rebelle, il l'a été à sa manière. Moins tonitruante que celle de son cadet. Il a été le premier à imposer ses conditions aux tout-puissants studios, se payant le luxe de réécrire ses dialogues. Aujourd'hui, le grand public se souvient davantage de Marlon Brando. Il était le concurrent numéro un de Monty. Dans les couloirs des rédactions, il se disait que si l'un n'obtenait pas un rôle, c'était l'autre qui l'aurait. Au-delà de cette rivalité, il y avait un grand respect mutuel. Elle révélait aussi l'envie d'approcher la perfection. Toute sa vie, Montgomery Clift n'a eu de cesse de donner le meilleur de lui-même, allant chercher profondément en lui, dans sa propre existence, les matériaux utiles à son art. Ses compositions sont le résultat d'un travail acharné. Ses personnages restent gravés dans les mémoires : Matthew Garth, le jeune cow-boy de Red River (La Rivière rouge) en lutte contre l'autorité, Robert E. Lee Prewitt, le soldat idéaliste de From Here to Eternity (Tant qu'il y aura des hommes), et Perce Howland, le héros blessé de The Misfits (Les Désaxés). Des êtres solitaires et écorchés, à l'image de l'homme qui les incarnait. Si ce livre doit prouver quelque chose, c'est l'étonnante proximité entre ces personnages et l'acteur. Montrer à quel point vie professionnelle et vie privée ont fini par se mêler. L'Enfer du décor n'est donc pas une biographie, mais un travail de synthèse mêlant éléments biographiques et analyse filmique conférant à cet ouvrage un aspect analytique qu'on ne trouve, à ce jour, dans aucun autre ouvrage consacré au comédien. Mais il a une autre particularité, celle d'être le seul en France à octroyer à cet acteur fabuleux et méconnu la place qu'il mérite, celui d'un créateur sensible, érudit et marginal, qui inspira de nombreux autres et changea le statut de l'acteur en insufflant à la profession un supplément d'âme et de coeur, une authenticité.

05/2023

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Sciences historiques

Les Habsbourg et la Lorraine

Les liens de la Lorraine avec la maison de Habsbourg ne relèvent ni d'accords diplomatiques, ni d'entreprises matrimoniales, pas même de la simple subordination féodale, puisque le duché de Lorraine, indépendant de fait à l'égard du Saint Empire durant la plus grande partie du Moyen Age, le devenait en droit à partir du traité de Nuremberg de 1542. Les rapports de solidarité entre les deux puissances politiques se fondent essentiellement sur une même conception de l'Europe. Profondément marquée par la Réforme catholique, spécialement par l'esprit tridentin, la Lorraine se considéra investie d'une mission providentielle : celle de faire obstacle par la persuasion, par la controverse ou par les armes, aux progrès de l'"hérésie". En 1525, le duc Antoine écrasa devant Saverne les Rustauds, c'est-à-dire les paysans révoltés venus d'Allemagne. Au XVIIe siècle, au moment où s'ouvrait la guerre plus tard appelée "de Trente ans", le duc Charles IV, en communion de pensée avec son peuple, opta pour l'Europe impériale et catholique - c'est-à-dire la chrétienté - contre l'Europe nationale et laïque du cardinal de Richelieu. La plupart des grands capitaines de l'armée habsbourgeoise furent, durant tout le conflit, des nobles lorrains. Les mêmes raisons ont déterminé les Lorrains à s'engager dans la lutte contre l'invasion ottomane : ils furent les soldats de la dernière croisade, celle du XVlIe siècle. Les victoires de Charles V dans les plaines danubiennes et, en 1683, au Kahlenberg, devant Vienne, sauvèrent à la fois l'Empire et la chrétienté. La célèbre union du duc François III et de l'héritière de l'Empire, Marie-Thérèse, en 1736, ne se réduit donc pas à un brillant fait divers matrimonial : elle est l'aboutissement d'une longue politique fondée sur une même conception de l'Europe chrétienne. Si bien que, depuis le Moyen Age mais surtout depuis le XVIe siècle, l'histoire de la Lorraine repose sur cet étonnant paradoxe : largement tributaire de la France par sa langue et ses valeurs de civilisation, elle demeure proche de l'Empire par sa conception de l'Europe. Ces courants de pensée ont décliné après la Révolution française, mais n'ont pas disparu. Ils susbsistent sous des formes adaptées aux temps nouveaux : au XIXe siècle, avec le mouvement lotharingiste animé par le baron Guerrier de Dumast ; plus près de nous dans l'oeuvre de Maurice Barrès et dans la sensibilité politique de Robert Schumann.

01/1988