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Boulanger/mousse

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Actualité et médias

Nicolas et les vampires

Vous avez rêvé. Ce socialiste rondouillard et affable est une anomalie, un accident de l'Histoire. Que faire face à cet "usurpateur" ? Continuer à jouer au Président. Sans relâche. Avec une poignée de fidèles. Les autres, les courtisans, les ambitieux, les traîtres, tous ceux qui ont tourné la page Sarkozy ? Il les méprise avec une férocité sans égale. Ils le croient parti en exil, condamné à pleurer sur son sort ? Les idiots, les faibles. Son retour au Château n'est qu'une question de jours, répète-t-il comme s'il prononçait un mantra. Au lendemain de sa défaite, Nicolas Sarkozy confie à ses proches, en évoquant ses rivaux de droite, déjà lancés dans la course à l'élection de 2017 : "Ils veulent me sucer le sang, m'enterrer vivant ! Ils n'auront pas ma carcasse". Depuis ce jour, l'ex-président continue à croire qu'il est le chef de l'Etat en exercice. Il fait comme si. Une auto-persuasion insensée mais qui le maintient à flot moralement. Dans son bureau de la rue de Miromesnil, il reconstitue à l'identique l'ambiance de celui qu'il occupait rue du Faubourg-Saint-Honoré. Toujours Président, telle est sa devise. Ni touché, ni coulé. Grâce à ce déni, Nicolas Sarkozy échappe à la dépression post-électorale qui a dévasté tant de ses prédécesseurs. Il est au combat. Survolté et rageur. Il va mener une guerre d'usure contre les "vampires", reconquérir peu à peu une partie de ses troupes en s'emparant sans coup férir du nouveau parti, Les Républicains. Il va ferrailler contre les juges qui le cernent de toutes parts, en particulier le juge Tournaire, qu'il considère comme son pire ennemi. Il va accepter, la mort dans l'âme, cette élection primaire à droite, qui sent furieusement la IVe République. Ses adversaires le croient "ligoté" par ce suffrage autodestructeur pour son camp. Ils le jugent "corseté" et irrésistiblement poussé vers le précipice. L'homme qui est "toujours Président dans sa tête" a, jour après jour, reconquis son territoire perdu. Il est remonté à la surface avec la ténacité d'un buffle. Son soutien le plus ferme ? Sa femme, Carla Bruni. La " princesse italienne " meurt d'ennui loin du palais et n'a qu'une hâte : "rentrer dans ses murs". L'ancien top model devenue chanteuse n'est pas seulement une épaule sur laquelle l'homme blessé peut se reposer. Elle se révèle une guerrière politique tout entièrement dévouée au "Président".

11/2016

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Rhône-Alpes

Un grand week-end Drôme

En 2021, la collection Un Grand Week-end lance une nouvelle série de guides sur les plus belles villes et régions françaises. Vous y retrouverez toutes les infos pour construire un week-end idéal : la visite des sites incontournables, les plus belles balades à pied ou à vélo, les bonnes adresses et un large choix d'activités nature pour déconnecter ! Le tout dans un nouvelle présentation moderne, aérée, colorée pour vous donner envie de partir immédiatement ! Dans ce tout nouveau titre, nous vous proposons de découvrir la Drôme dans le cadre de 4 grands week-ends où se mêlent randonnées, châteaux, villages, étapes gourmandes et activités de plein air, à faire entre amis ou en famille. Un week-end autour de Valence. On y vient bien sûr pour le palais idéal du Facteur Cheval, un site émouvant qui rappelle les temples d'Angkor, mais aussi pour le centre de Valence, les vins de la vallée du Rhône, les villages de la vallée de la Drôme, etc. Un week-end dans le Vercors. A vos chaussures ! Le Vercors est le royaume de la marche, avec ses plateaux calcaires, ses gorges, ses crêtes, ses sommets et ses belles forêts. Une région jadis impénétrable et encore auréolée de mystères... Un week-end dans la Drôme Provençale. Autour de Montélimar, c'est la région des plus beaux villages et des plus impressionnants châteaux, avec un parfum de Provence bien prononcé. C'est aussi un petit paradis pour gastronomes. Un week-end dans les Baronnies provençales. Ce vaste massif est percé de larges vallées où pousse partout la lavande. De grands espaces peu connus qui feront la joie des randonneurs et des amateurs de calme et d'authenticité. On peut facilement rejoindre Valence en TGV depuis Paris. Ce guide propose alors tous les conseils pour circuler en voiture, en transports en commun ou à vélo dans chacune de ces zones, voire les relier. Des activités variées et pour toutes les saisons : randonnées, balades à vélo, tournée des caves viticoles, baignade en eaux vives, équitation, parapente, via ferrata, observation des animaux... et même balade sportive en chiens de traîneau en hiver ! Nos adresses préférées et nos conseils où loger. Une sélection de restos et bistrots pour se régaler des spécialités locales, mais aussi des boutiques d'artisanat local. Des pages Focus pour mieux comprendre la région (les vins, le bio, etc.). Ces adresses ont toutes été soigneusement testées et sélectionnées par notre auteur, Peggy Dion, grande voyageuse et éditrice de nombreux guides de voyage. Originaire de Provence, elle a retrouvé avec bonheur ce coin de France méridionale qui lui est si familier.

04/2021

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Rock

En dehors de la zone de confort. De Massive Attack à Banksy, l'histoire d'un groupe d'artistes, de leur ville, Bristol, et de leurs révolutions

Qu'ont en commun le Pont suspendu d'Isambart Brunel, l'acteur Cary Grant, le groupe Massive Attack et l'artiste de rue Banksy ? Ils sont tous originaires de Bristol, une ville moyenne de l'ouest de l'Angleterre. Une ville marquée par une histoire riche et complexe, mais encore jamais racontée ! Marquée par une fortune précoce liée à l'ouverture de l'Angleterre vers l'Amérique, elle devient aussi un des points névralgiques du commerce triangulaire. C'est justement cette histoire qui va nourrir, de manière inédite et radicale, la génération d'artistes éclose à Bristol à partir de la fin des années 1970. Tout prend forme lorsque qu'un jeune graffeur anglo-italien du nom de Robert Del Naja signe du pseudonyme « 3D » sa première œuvre de rue sur un mur de la ville en 1983. Avant de fonder le groupe Massive Attack en 1988 avec les DJs noirs Grantley Marshall et Andrew Vowles, il rencontrera les pionniers du post-punk de Londres et Bristol, les passionnées de reggae antillais du quartier de Saint Pauls, puis la chanteuse Neneh Cherry et le rappeur Tricky. Creuset inattendu mêlant hip-pop, reggae, soul et guitares rebelles, le premier album de Massive Attack, Blue Lines, sort en 1991 et provoque une révolution dans la culture populaire britannique. Massive Attack devient l'incarnation du succès d'un métissage à la britannique, et parviendra à toujours se renouveler, tenter de nouvelles révolutions et durer au-delà de nombreux mouvements musicaux des années 1990 et 2000, telles la Brit Pop, l'electronica et le drum and bass. Dans le sillage de cette créativité débridée mêlant musique, art et implication sociale profonde, naissent aussi les groupes Portishead et Roni Size, les mouvements nommés trip-hop et dubstep, et le génial Banksy, inspiré dès son plus jeune âge par les graffitis de Robert Del Naja. Depuis, la profondeur artistique de ces artistes et leur engagement n'ont fait que se renforcer, tout comme leur lien avec leur ville. Ce lien va devenir le tremplin qui les porte jusqu'à l'autre bout du monde, de l'Amérique à Gaza. Il pousse aussi très tôt Robert Del Naja à se mobiliser – contre la guerre d'Irak, pour les droits des Palestiniens ou, plus récemment, pour l'accueil des réfugiés jetés sur les routes européennes. Rébellion, art, musique, engagement, Bristol synthétise ainsi une autre histoire du Royaume-Uni. Une histoire qui amène au sommet des charts et sur le devant de la scène de parfaits autodidactes, et la part plurielle et afro-antillaise de la culture britannique.

10/2016

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Théâtre - Pièces

Corps premiers

Le sport me raconte d'abord quelque chose sur les usages possibles du corps. Dans le sport il y a le jeu, les règles qu'on ne peut transgresser et le corps qui se déplace à l'intérieur de ces règles. Un sportif développe sa puissance et sa technique dans ces règles, et ce qui l'obsède, c'est de savoir comment son corps doit se déployer pour atteindre une limite jamais atteinte. Un sportif devient un champion s'il pousse son corps à une puissance que les autres n'arrivent pas à atteindre ou s'il invente quelque chose de nouveau. C'est le cas de Dick Fosbury par exemple ; ce sauteur américain moyen, qui invente en 1968 aux jeux olympiques de Mexico un nouveau saut en enroulant son dos juste au-dessus de la barre de saut. Il devient champion olympique en essayant cette manière de sauter pour la première fois en compétition, à Mexico, sous le regard médusé des juges incapables de savoir si ce qui vient de se passer est réglementaire ou non. Le public en redemande, le stade entier n'a d'yeux que pour lui, et l'arrivée du marathon passe totalement inaperçue, Fosbury vient de marquer l'histoire des jeux, il vient d'inventer un saut qui porte encore aujourd'hui son nom. Le sport oblige à l'invention, il faut inventer pour gagner, créer des coups, concevoir des tactiques. L'histoire du sport est remplie d'inventeurs, de créateurs qui donnent d'ailleurs tous leurs noms aux coups inventés (il y a Fosbury mais aussi Panenka, ou Madjer, et bien d'autres...). Au-delà des émotions euphoriques des victoires et dramatiques des défaites, je crois qu'on cherche, comme à Mexico, à vivre par le sport cet instant où le nouveau va surgir. On attend l'inventeur. Il ou elle surprend tout son monde, et on ne l'avait pas vu venir, il ou elle renverse la table, frappe un grand coup, et plus rien ne sera jamais comme avant ; on se frotte les yeux, on refait défiler les images au ralenti pour en avoir le coeur net... La foudre vient de frapper et on peine à retrouver ses esprits... J'ai donc voulu raconter plusieurs moments emblématiques de l'histoire du sport. Et à travers ces histoires, révéler le besoin que nous avons d'assister à l'imprévisible, l'insaisissable, quand nous attendons l'éclair, quand nous espérons que se produise sous nos yeux quelque chose de nouveau. Cédric Orain Pièce écrite pour 1 comédien et 2 comédiennes

11/2023

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Géographie humaine

Démographie et migrations dans le changement d'époque

Depuis des décennies, dès leurs premiers signes, la crise démographique et l'irruption de l'immigration ont fait partie de notre bataille théorique et politique communiste. La crise démographique s'est enfoncée exactement comme prévu à l'époque : le nombre d'enfants par femme est en dessous du seuil de renouvellement des générations depuis des décennies [en Italie], le nombre de femmes en âge de procréer a baissé et le " vide " de population se mesure actuellement en centaines de milliers d'individus qui manqueront dans les tranches d'âge actif. On constate l'existence d'une véritable loi de la population de la maturité impérialiste. L'autre face du déclin démographique dans les sociétés mûres est le recours au renfort migratoire ; d'ailleurs, c'est le développement mondial du capital lui-même qui a entraîné l'exode rural dans le monde entier, déversant tous les ans dans les villes des dizaines de millions de migrants. Une fraction – peut-être un dixième ou un vingtième – de ce flux gigantesque sert à compenser le déficit démographique des vieilles puissances, surtout des Etats-Unis et de l'Europe. Le développement impérialiste des vieilles puissances ne peut pas se poursuivre sans pomper les jeunes forces de travail des régions en voie de développement, avec toutes les conséquences économiques, sociales et politiques que cela comporte. Alors que l'impact de l'immigration alimente les peurs des sociétés vieillissantes, l'agriculture, les services ainsi que l'industrie ne sont plus en mesure de tenir sans l'apport indispensable de la main-d'oeuvre immigrée. Si la logique malhonnête du parlementarisme pousse la démagogie d'une bonne partie de leur politique à poursuivre et attiser les peurs xénophobes et sécuritaires, désormais, dans les vieilles puissances de l'impérialisme, un nouvel aspect de la confrontation se manifeste : une véritable concurrence pour s'assurer les flux de migrants. Quant à notre politique communiste, il s'agit de s'armer de la théorie, de l'analyse et de l'organisation pour la bataille internationaliste, en défendant l'unité de classe contre toutes les discriminations sur la base de l'ethnie, de la religion ou de la nationalité. Ayant atteint la condition sénile et parasitaire de sa maturité, la société capitaliste n'est même plus en mesure de remplir la tâche primordiale de la reproduction de l'espèce humaine. Le développement impérialiste ronge les bases biologiques mêmes de la vie sociale. Peut-on trouver une meilleure démonstration de la nécessité historique d'une société supérieure, d'une société communiste ?

03/2024

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Romans policiers

La Boite en carton. Une nouvelle d'Arthur Conan Doyle

La Boîte en carton (The Adventure of the Cardboard Box en version originale), est l'une des cinquante-six nouvelles d'Arthur Conan Doyle mettant en scène le détective Sherlock Holmes. Elle est parue pour la première fois dans la revue britannique Strand Magazine en janvier 1893. Contrairement aux onze autres nouvelles de Conan Doyle parues dans le Strand Magazine de décembre 1892 à décembre 1893, La Boîte en carton n'a pas été incluse dans la première édition britannique des Mémoires de Sherlock Holmes. La première édition américaine du recueil comprenait en revanche cette nouvelle, mais les éditions suivantes l'en ont exclue. Certaines éditions américaines ultérieures ont fait figurer La Boîte en carton dans le recueil Son dernier coup d'archet. Les raisons exactes de l'exclusion de cette nouvelle sont inconnues, mais il semblerait que ce soit l'évocation assez explicite de pratiques libertines et de relations sexuelles hors mariage qui ait poussé les éditeurs à ne pas la publier. Résumé Mystère initial L'inspecteur Lestrade contacte Sherlock Holmes pour l'aider à résoudre une affaire étrange. Susan Cushing, paisible habitante du district londonien de Croydon, a reçu par la poste une boîte en carton remplie de sel dans lequel se trouvent deux oreilles humaines tranchées. Susan Cushing est particulièrement choquée et ne comprend pas qui a pu lui envoyer cela et pour quelle raison. Résolution Holmes, en observant les oreilles, remarque que l'une d'elles appartient à une femme, et l'autre à un homme. Il se rend rapidement compte que l'oreille féminine ressemble beaucoup à celle de Susan Cushing. En interrogeant cette dernière, Holmes apprend qu'elle a deux soeurs : Sarah et Mary. Mary est mariée à un dénommé Jim Browner, marin de son état. Sarah est quant à elle célibataire et vivait il y a encore peu de temps avec Susan à Croydon. Holmes comprend ainsi que le paquet, adressé au nom de "S. Cushing" , était en fait destiné à Sarah Cushing et non à Susan. L'émetteur du paquet n'était visiblement pas au courant que Sarah avait déménagé. Holmes apprend par ailleurs par Susan que sa soeur Sarah s'était violemment disputée avec Jim Browner, le mari de Mary. Or, l'analyse du paquet révèle à Holmes qu'il a été confectionné par un marin. Le détective est donc certain que Jim Browner a envoyé ce paquet à l'attention de Sarah, et prévient Lestrade pour que celui-ci procède à l'arrestation de Browner...

01/2023

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Littérature française

Le regard retrouvé. Récit et photographies

"Il arrive qu'un enfant s'émerveille d'une chose que personne d'autre que lui ne peut voir. Avec ses mots d'enfant, il tente de la décrire, mais personne ne l'écoute : les grands, c'est bien connu, ne croient que ce qu'ils voient. On l'accuse même de mentir. Alors l'enfant se tait et finit par douter de son regard. Ce doute peut persister longtemps, parfois une vie entière, sauf si l'enfant devenu grand découvre qu'il a vu vrai. Il se passe alors quelque chose d'étrange : son regard redevient aussitôt celui de l'enfant qu'il était". Le récit commence dans les rues d'une ville où marche la narratrice. Son appareil photo dans la poche, elle est partie glaner des images. Il fait gris, il commence à pleuvoir, mais quelque chose la pousse malgré elle à poursuivre jusqu'à ce qu'elle tombe sur une image banale qui n'arrête personne, sauf son regard. Le regard, c'est le vrai héros de ce récit. Il apparaît d'emblée, comme un personnage - que l'on pourrait appeler Regard avec un R majuscule. Il rebondit d'image en image, de question en question : Qu'est-ce qu'un regard ? Qui est ce compagnon de route, invisible, muet et pourtant omniprésent ? Comment est-il né ? Quelle est a été son enfance ? Les premières images qu'il a aimées comptent-elles encore maintenant qu'il a grandi ? Au fil des images qu'elle croise ou retrouve - quelques ombres sur un store, une photo de famille, une série de chromos ou les premiers clichés d'un négatif photographique - la narratrice cherche à retrouver l'origine de ce compagnon de route invisible et muet : le regard qu'elle porte sur le monde. La photographie occupe une place centrale, y compris dans ce pari fou de classer/archiver le monde des images, travail de Sisyphe dont on ne sait plus trop si c'est son projet à elle ou celui de son regard, frappé enfant par un curieux traumatisme. C'est à une enquête personnelle que nous invite l'auteure, également ethnographe, une recherche dans nos images familières pour retrouver les débuts du regard qui nous anime. Si le récit recoupe des réflexions philosophiques ou esthétiques sur le regard, il se lit surtout comme une fable incarnée ouvrant sur une leçon de vie : dans un monde saturé d'images, il reste une place pour un regard d'enfant qui nous relie à un "quotidien pavé de merveilles" selon l'expression de l'ethnologue Michel de Certeau.

04/2024

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Littérature étrangère

Le prisonnier du ciel

Barcelone, 1957. Les membres de la librairie Sempere & fils - Daniel, sa femme Béa, son père et son complice de toujours, Fermín Romero de Torres - s'apprêtent à célébrer Noël. Fermín prépare son mariage, pourtant quelque chose le tourmente. Malgré l'insistance de Daniel, il refuse de se confier. Tout change le jour où un inquiétant personnage se présente à la librairie. Après avoir acheté une édition rare du Comte de Monte Cristo, il la dédicace à Fermín. Mais pourquoi signe-t-il du patronyme de ce dernier ? Et quels sont ces secrets qu'il menace de dévoiler ? Poussé dans ses retranchements par Daniel, Fermín lève le voile sur les années les plus terribles de son existence. 1939. La guerre civile, commencée en 1936, vient de se terminer avec la victoire franquiste. Dans la forteresse de Montjuïc, prison damnée qui domine Barcelone, croupissent une poignée d'opposants au régime. Fermín fait partie de ce groupe d'hommes haut en couleur, amateurs de blagues et solidaires les uns des autres. Très vite, il se lie avec son plus proche voisin, David Martín, l'écrivain de La Ville des maudits. David Martín, un être à moitié fou, comme possédé par une âme étrangère à la sienne, fait l'objet d'une surveillance très spéciale de la part du directeur. Grand lecteur, romancier à succès, il a l'habitude d'égayer les journées de ses compagnons en leur racontant des histoires. Salgado, le camarade de cellule de Fermín, est d'une autre trempe : criminel endurci, il a assassiné toute une famille pour lui voler ses millions. Malgré les tortures répétées, il refuse de révéler où il a caché son trésor. Après une séance particulièrement violente, Salgado, en plein délire, dévoile malgré lui à Fermín l'endroit où il a caché la clef qui doit conduire à l'argent. Aidé par Martín, Fermín concocte son évasion. Il vole la clef de Salgado, puis, imitant le comte de Monte Cristo, il se fait passer pour mort et se glisse dans le sac destiné aux cadavres. Une fois son évasion réussie, Fermín se forge une nouvelle identité. Après avoir cherché, en vain, le lieu du trésor, il choisit de mener une existence tranquille auprès de ses amis de la librairie Sempere. Mais, au bout de dix-huit ans, le mystérieux inconnu qui ressemble tant à Salgado vient lui demander des comptes. Une lutte pleine de haine et de peur s'engage entre eux. Des secrets de sinistre mémoire remontent du passé, les protagonistes qui, dans l'ombre, continuent à tirer les ficelles, se mettent en mouvement. Le bonheur des uns, la vie des autres et peut-être même l'existence du Cimetière des Livres Oubliés sont menacés.

11/2012

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Théâtre

Ecrits sur le théâtre. Tome 2, Edition revue et augmentée

L'aventure de Vsevolod Meyerhold des années 20, c'est celle d'un artiste qui s'engage résolument et rapidement aux côtés de la Révolution, parce qu'il ne peut séparer révolution politique et révolution théâtrale. Son " Octobre théâtral " ouvre la scène à la rue, au travail corporel (biomécanique) et à l'analyse politique. L'étude des grandes traditions commencées dans les années dix s'approfondit. Le plateau devient un laboratoire, esthétique et politique, où l'on expérimente et élabore des techniques complexes, où l'on prend tous les risques. On verra, dans ce volume fortement augmenté, les incroyables obstacles rencontrés dès 1918 à Moscou par Meyerhold pourtant membre du parti communiste, les fermetures ou menaces de fermeture de son théâtre, ses polémiques violentes avec ses disciples, les liens tissés avec E. Vakhtangov... On comprendra mieux l'intérêt pointu porté par le metteur en scène aux " neurosciences " de son époque et son approche scientifique et musicale du jeu d'un acteur-poète. Meyerhold remet en cause, radicalement, tout le théâtre. Il dénude la scène en y installant la machine à jouer constructiviste, il utilise les techniques de cirque, de cinéma, et toute son immense culture plastique et musicale. Il pratique collage et montage dans un travail dramaturgique poussé sur le grand répertoire classique russe - ce qui lui permet de regrouper autour de lui de nouveaux auteurs (N. Erdman). 1917-1930, c' est aussi la période de collaboration avec V. Maïakovski, " l'ami bien-aimé ". Avec le suicide du poète, Meyerhold perd un de ses grands soutiens. Une corde se brise et l'on parle déjà de cette chose suspecte que serait le " meyerholdisme "... Cet ouvrage dont la construction nouvelle cherche à rendre toute l'effervescence créatrice de l'artiste-chercheur, curieux de tout et présent sur tous les fronts, se termine sur cette date tragique. Quatorze spectacles dont pas un ne répète l'autre en quatorze ans à peine - sans compter les travaux de laboratoire, les projets avortés (neuf au théâtre et au cinéma), la participation à des spectacles réalisés par d'autres. Des textes de critiques ou de collaborateurs ont été introduits dans ce livre pour que le lecteur puisse se faire une meilleure idée des spectacles et des débats passionnés qu'ils soulevèrent. Ce corpus " étranger " complète le corpus meyerholdien - proclamations, manifestes, interventions, exposés, entretiens, cours, conférences, programmes de travail, articles - produit dans le feu de l'action. Meyerhold crée et parle beaucoup en ces années-là, d'où les guillemets qu'il faudrait sans doute mettre à " Ecrits " sur le théâtre pour ce tome 2. " Le trésor " disait S. Eisenstein en parlant des archives de son Maître qu'il eut par la suite le courage de cacher. Pour nous aussi, sans aucun doute, encore un trésor... Béatrice Picon-Vallin.

09/2009

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Sciences politiques

Pierre Naville. Biographie d'un révolutionnaire marxiste Tome 1, De la révolution surréaliste à la révolution prolétarienne, 1904-1939

Issu de la haute bourgeoise genevoise et parisienne, Pierre Naville s'engage très tôt dans l'action politique et révolutionnaire. Séduit parle surréalisme, codirecteur avec Benjamin Péret de La Révolution surréaliste, il invite ses nouveaux camarades à se consacrer avant tout à une tâche de démolition du système en place. Découvrant Marx, Hegel, la révolution d'Octobre, Lénine et Léon Trotsky, il rompt avec sa classe d'origine et se tourne vers le jeune Parti communiste naissant. Prenant en charge avec Marcel Fourrier la revue Clarté d'Henri Barbusse de 1926 à 1928, il en fait un outil d'éducation marxiste et pousse le groupe d'André Breton à venir servir la cause du prolétariat à ses côtés. Mesurant les limites doctrinales du communisme aux prises avec l'arbitraire stalinien, il apporte son soutien indéfectible à Léon Trotsky et devient le dirigeant officiel du mouvement oppositionnel en France de 1929 à 1939. Avec une poignée de militants, il alerte l'opinion sur la montée du nazisme en Allemagne, la réaction fasciste en France, démontre la faiblesse du Front populaire trop peu engagé à défendre les intérêts de la classe ouvrière et multiplie les critiques contre le pouvoir soviétique et son despotisme politique. Refusant de cautionner l'orientation préconisée par L. Trotsky d'un rapprochement avec le PSOP de Marceau Pivert, il est exclu de la IV° Internationale en septembre 1939. Prisonnier de guerre puis libéré en 1941, il s'applique durant l'Occupation à réexaminer sa position idéologique à la lumière d'un marxisme critique et moderniste. Sur le plan culturel, il consacre de nombreux ouvrages au behaviorisme, à la philosophie du baron d'Hol-bach et à l'orientation en milieu scolaire. Après 1945, il concilie recherche scientifique et engagement politique. Fondateur avec Georges Friedmann de la sociologie du travail, il met en lumière les formes d'exploitation qui s'abattent sur les salariés aux prises avec le marché libéral. Acteur reconnu de la Nouvelle gauche, tour à tour dirigeant du MSUD, du PSG, de l'UGS et du PSU, il redouble d'efforts pour rassembler les forces communistes et non communistes. Face à un capitalisme d'Etat hautement bureaucratisé, il se place à l'avant garde d'une pensée socialiste, visant à répondre aux aspirations des travailleurs confrontés à la toute puissance du libéralisme, par l'instauration d'une pratique autogestionnaire ambitieuse. Dans le cadre de son Nouveau Léviathan, il plaide sans relâche pour une transformation du mouvement communiste mettant fin à la dictature du parti unique en Union Soviétique afin de renouer avec un internationalisme respectueux des intérêts du peuple de l'Ouest comme de l'Est.

05/2017

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (partie de trombone solo). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

10/2014

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (conducteur). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

12/2013

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Psychologie, psychanalyse

Mourir de son vivant. Accompagner jusqu'au bout de la vie

Autrefois la mort donnait lieu à une cérémonie publique, solennelle, en famille et avec les amis. Aujourd'hui, la mort a changé de visage. Parfois le malade ignore jusqu'au bout qu'il va mourir, car on n'a pas pu lui dire la vérité. Le généraliste se défausse et l'envoie à l'hôpital. Sa fin est médicalisée et un vide se crée autour de lui. Il part souvent seul ou entouré d'étrangers, des spécialistes qui sont là pour le faire vivre, mais pas pour l'accompagner. Le cheminement est devenu mécanique et sans âme. Et l'agonie est souvent beaucoup plus cruelle qu'avant alors que l'on est persuadé d'avoir bien amélioré les conditions. On cache les mourants, on isole les vieux, et on fait le silence autour de ceux qui vont partir. Dans notre société, la mort est évacuée au quotidien. Elle est enfermée à l'hôpital ou dans des EHPAD. Le soignant devrait pourtant l'intégrer dans sa réflexion, car elle sera toujours là pour l'effrayer. Mais il l'occulte, la considère comme un échec ou la confie à des soins palliatifs, encore trop peu développés et qui créent une sélection impitoyable.Dans son travail d'infirmier, pendant 40 ans et dans sa vie privée, l'auteur a dû accompagner de nombreuses personnes. Il y en a qui se sont éteintes dans ses bras, en se regardant, persuadées qu'elles allaient vivre encore. D'autres, en proie à des souffrances insurmontables, ont réclamé, avec détermination, d'en finir, mais leur appel n'a pas été entendu. Un bon nombre, ayant traversé une existence à l'économie, se sont contentées d'une fi n qui lui ressemblait. Elles n'étaient plus vraiment là, lors du grand rendez-vous. Bien peu ont pu réellement être actrices de leur mort et s'y préparer sereinement. C'est son vécu que l'auteur livre ici à travers quelques histoires. Et certaines ont été bien difficiles à écrire... Le texte est entrecoupé de parties où l'auteur pousse la réflexion sur certains sujets abordés : le suicide, l'anorexie, la vieillesse, la fin de vie, la souffrance, la peur de la mort et bien sûr, l'attitude des soignants... Des problèmes qui, aujourd'hui ou demain, peuvent concerner n'importe lequel d'entre nous. On apprend aux infirmiers et aux médecins à faire vivre, souvent à tout prix, mais pas à mourir. Cet enseignement n'est pas dispensé en formation centrale des soignants, ni en université. Dans ces conditions, l'accompagnement reste une démarche bien difficile à réaliser, surtout lorsqu'il s'agit de proches. Cet ouvrage propose des chemins pour mieux le réaliser et permettre de vivre jusqu'au bout.

10/2020

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Sciences historiques

La Corse, les 360 communes

La Corse est la troisième île du mare nostrum. Située à un carrefour au sein du bassin méditerranéen, entre l'Italie, l'Afrique du nord, et l'Espagne, l'île s'est enrichie, dans son histoire, de multiples influences qui ont forgé son caractère, ses particularités et son identité. Des Grecs aux Romains, puis des Pisans aux Génois, et enfin aux Français, les Corses ont toujours su préserver leur identité. Il faut dire que cette île ne peut laisser indifférent. Cette chaîne de montagnes dans la mer, concentre sur ses 184 kilomètres de long, de multiples paysages, souvent pittoresques, toujours sauvages, quelquefois très contrastés. Ici, on peut skier le matin et faire de la planche à voile l'après-midi... Ici, que l'on soit Balanin ou Bonifacien, la fierté est la même. On trouve tout, ou presque, en Corse. Des plages enchanteresses, des hauts sommets, de longues étendues désertes, des lacs de haute montagne, des plaines, des vallées, des fonds marins d'une extrême beauté, des falaises... La Corse, c'est aussi une identité, une histoire, un patrimoine linguistique et historique. Les Corses sont aussi fiers de leur gastronomie. Sur l'île, on aime les activités de pleine nature, mais aussi la chasse, la pêche, la vie au village. On aime aussi défendre les savoir-faire ancestraux, respecter les traditions, chanter la paghjella ou le lamentu. On se presse, on se pousse même, pour voir passer la Catenacciu à Sartène, ou la Madonnuccia à Ajaccio. Les Corses sont aussi fiers de leur Histoire. Les influences sur l'île furent incessantes et souvent douloureuses. Par le passé, de brillants hommes sont nés sur ces terres, pour porter des valeurs universelles, pour parler de démocratie et de liberté. Ce fut le cas, avec Paoli, ou Napoléon, l'Ajaccien. "Je suis né quand la patrie périssait" , écrivait Bonaparte. En 1769, lorsque la Corse passait de Gênes à la France - dans les eaux sanglantes du Golu - à Ajaccio, naissait un Empereur. Sans cesse envahis, agressés, les Corses se sont organisés pour continuer de vivre sur leur île. Ils ont quitté les côtes, pour s'installer en montagne. Les insulaires sont devenus, par la force des choses, des montagnards, des bergers, vivant au rythme des transhumances. C'est pourquoi la plupart des communes corses se trouvent à l'intérieur des terres. Les villes d'aujourd'hui, Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio, sont les anciens bastions génois, protégés par de solides citadelles. Nous vous invitons à découvrir dans cet ouvrage, les 360 communes de Corse. Des villes côtières, aujourd'hui développées et modernes, aux villages isolés, perdus, souvent dépeuplés, dans les montagnes. Car ce sont les Corses, avec leurs coutumes, leur identité, leur histoire et l'amour de leur terre, qui font la Corse.

07/2012

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Photographie

Zimbabwe. Your wounds will be named silence, Edition bilingue français-anglais

Le photojournalisme connaît actuellement une période de mutation, rendue amère par les difficultés de la presse à financer de si complexes et lointains reportages. Compte tenu de ces nouvelles contraintes, la Fondation Carmignac Gestion a voulu donner aux photoreporters, témoins essentiels de notre temps, les moyens d'aller là où les autres ne vont pas et de nous donner à voir la réalité masquée par la distance et la quête permanente de sensationnel à laquelle les médias n'ont de cesse de se livrer. En 2009, cette ambition a conduit à la création du prix du photojournalisme Fondation Carmignac Gestion. Le présent ouvrage met en lumière le reportage réalisé par Robin Hammond au Zimbabwe, lauréat 2011. Ce reportage se divise en quatre chapitres opérant un état des lieux de ce pays après trente ans de dictature. La première partie - "La Vie" - nous présente celles et ceux qui ont ressenti le choc des politiques répressives et discriminatoires et qui ont subi les atrocités liées à leurs convictions politiques face à l'effondrement économique du Zimbabwe. La deuxième partie - "Les Zimbabwéens" - rassemble un ensemble de portraits des personnes qui ont eu à endurer des actes de violence, qui ont perdu leur maison ou des membres de leur famille, et ce, soit pour des raisons politiques ou tribales, soit parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions pour s'assurer une vie à l'abri des persécutions. La troisième partie - "La Route" - illustre les migrations suite à la situation politique actuelle du pays, qui pousse des milliers de personnes vers l'exil et des familles entières à sillonner le pays sur des centaines de kilomètres. Le titre de cette partie renvoie aussi bien à la vie quotidienne des populations qu'à celle du photoreporter, sujet aux restrictions imposées dans le pays aux journalistes ; photographier devient difficile, voire dangereux. C'est cet obstacle qui a conduit Robin Hammond à la forme particulière qu'a prise son documentaire, conduisant à la vision unique du Zimbabwe vu à travers la fenêtre d'une voiture. La quatrième partie - "Correspondance" - illustre les défis rencontrés par le photojournaliste sur le terrain. À travers des messages reçus et envoyés par Robin Hammond, nous accédons à un aperçu unique des luttes et craintes vécues par les Zimbabwéens tentant d'améliorer les droits de l'homme au sein de leur pays, dont la plupart ont courageusement aidé à la production du reportage. Les restrictions touchant les journalistes et photographes travaillant au Zimbabwe ont entraîné l'isolement du pays, dont la situation a été pratiquement cachée du monde. L'attribution du prix Carmignac Gestion du photojournalisme a rendu possible la production du document ; le reportage a été porté par la conviction que les Zimbabwéens doivent avoir une voix en dehors de leur pays. Jusqu'à présent, leur histoire n'a pas été entendue.

11/2012

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Sports

Rouler plus vite que la mort

Une nuit du mois de décembre 2010, Le journaliste Philippe Brunel est réveillé à son domicile par le téléphone. Au bout du fil, un mystérieux correspondant a "des informations à vendre". Il les détient d'un physicien hongrois, Itsvan Varjas, génial inventeur d'un vélo à moteur, miniaturisé mais puissant, dissimulé dans le pédalier. Un homme secret dont personne ne connaît le visage. "Je suis sûr que cela vous intéressera, ça concerne un très, très grand coureur, vous verrez, ça fera scandale" lui assure l'homme, un certain Laslo. Philippe Brunel n'ignore pas qui est Varjas. Il a fait sa connaissance quelques mois plus tôt, à Bâle, en Suisse, dans un hôtel proche de l'aéroport. Poursuivi par le fisc de son pays, le physicien y vivait en transit dans une semi clandestinité, loin de sa famille. L'inventeur venait de révéler à la télévision italienne, pour en conserver la paternité, l'existence du vélo à moteur, ultime parade au dopage biologique - d'où son usage dans les pelotons. Devant le journaliste, Varjas prétend l'avoir conçu pour permettre à des gens âgés ou amoindris par un handicap de poursuivre une activité physique. Mais disait-il la vérité ? N'avait-on pas détourné son invention dans un but moins noble, inavouable ? Et dans ce cas, qui se l'était approprié ? Brunel renoue une relation avec Varjas dans le secret de son atelier de Budapest. C'est là qu'il avait conçu son premier prototype, en 1998, il y a dix-huit ans, quelques mois avant que Lance Armstrong, rescapé d'un cancer, ne remporte son premier Tour de France, à la surprise générale. Simple coïncidence ? Varjas avait-il vendu son prototype au champion texan, auteur d'exploits surnaturels en montagne et protégé en permanence, comme son vélo, par des gardes du corps ? Au fil des mois, des confidences, le physicien dévoile au journaliste un arrière-monde féroce et fascinant où gravitent des personnages un peu louches, des intermédiaires à l'abri des secrets bancaires, des icônes du cyclisme mondial hantées par l'argent, la réussite, fût-elle factice, tous aimantés par cette génération de moteurs connue de quelques analystes aguerris mais invisibles aux caméras de l'Union Cycliste Internationale. Avec l'aide de Varjas, Brunel replonge dans les annales et s'en va à la rencontre de quelques témoins, parmi lesquels un Greg Lemond, idéaliste, déboussolé, fabriquant de cycles, que des parisiens apercevront à vélo, roulant à plus de 60 km-heure, un matin, au milieu du trafic sur l'esplanade des Invalides. Brunel poursuit ici son obsession : réinstaller de la clarté là ou tout n'est que silence, imposture, volonté d'enlisement pour saisir s'il se peut, ce qui pousse certains êtres à vivre dans le mensonge.

01/2018

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Littérature française (poches)

Assassins ; Criminels ; Sainte-Bob. Coffret 3 volumes

" Je travaillais pour un assassin. Cette réflexion prenait toute sa valeur lorsque je me penchais sur la rivière. Je travaillais pour un assassin comme la plupart des habitants de la ville, mais personne ne disait rien. Les fermes concernées s'étalaient sur plusieurs kilomètres en aval. Parfois, on m'attendait avec un panier plein de poissons crevés, ce qui nous faisait gagner du temps. Sinon, j'étais accompagné vers la berge et je devais me pencher sur la rivière car on tenait à me prouver que l'on ne me racontait pas des blagues. C'était pour moi un spectacle particulièrement éprouvant à cette étape de ma vie. " Les personnages de " Criminels " parlent sans espérer vraiment être entendus : pour se rassurer, peut-être, pour savoir où ils en sont, pour se persuader qu'ils existent. Ils pourraient aussi bien crier, ou gémir, ou chanter. C'est pourquoi le récit se présente comme un chœur foisonnant, un chaos de voix et de bruits, un entrecroisement de soliloques inquiets ou rageurs dessinant les contours d'un univers que Francis, le narrateur, ne parvient pas à déchiffrer. Francis avance au milieu de ceux qui devraient être des appuis, et qui ne sont que des questions : Elisabeth, sa compagne, dont chaque heure qui passe lui apprend à quel point elle lui est inconnue ; Patrick, son fils, avec qui il est incapable d'échanger quelques vraies paroles ; son père, qu'il porte - physiquement - partout avec lui, et dont l'esprit dérangé par la maladie s'alourdit d'un secret sans doute monstrueux. Et ce frère inaccessible, ces amis méfiants ou menteurs. Tous criminels, comme Francis, assassins de leur propre vie. " Criminels " est le deuxième volet d'une trilogie commencée avec " Assassins ", et qui prend fin avec " Sainte-Bob ". Il ne s'agit pas d'une suite, mais d'une relation triangulaire entre ces ouvrages. " Certaines journées d'automne sont propices à la fécondation des emmerdements futurs. " La maison du narrateur, l'écrivain Luc Paradis, est plantée au sommet d'une colline boisée et domine toute la vallée de la Sainte-Bob. Depuis trois ans qu'il a divorcé d'Eileen, Luc s'est réfugié dans l'alcool et l'écriture de deux romans, " Assassins " et " Criminels ", a pour lui une fonction thérapeutique. En cette journée d'automne donc, débarque Josianne une rousse flamboyante de soixante-trois ans. Elle est la mère d'Eileen. Luc et Josianne vont cohabiter tant bien que mal, improvisant au jour le jour, dans un climat équivoque, particulièrement lourd d'ambiguïté sexuelle... Après " Assassins " et " Criminels ", " Sainte-Bob " dessine la clef de l'entreprise, le " roman " enfin dévoilé des deux romans précédents.

02/2000

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (réduction piano). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié.

07/2020

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Récits de voyage

Un livre des Pyrénées

La plume acerbe et féroce de Kurt Tucholsky dénonce les différences de classes, la soif de profit des hommes d'affaires, la vermine nationaliste et l'institution militaire. Journaliste, critique littéraire et écrivain satirique, né en 1890 à Berlin, fils d'un fabricant juif, Kurt Tucholsky fut l'un des auteurs les plus demandés et les mieux payés de la République de Weimar. Il publia plus de trois mille articles dans presque cent journaux. Parmi les romans et les recueils de textes et de poèmes parus de son vivant, certains atteignirent une douzaine d'éditions. Jean Bréjoux, introducteur et premier traducteur de l'oeuvre de Tucholsky en France, présente l'auteur comme " l'écrivain et le journaliste le plus brillant, le plus attentif de l'Allemagne de l'entre deux guerres ". Cette attention ne porte pas ici sur le territoire et les moeurs allemands, mais sur la région franco-espagnole des Pyrénées. Le livre s'ouvre sur un souvenir de classe : les cours de géographie et d'histoire du professeur Gierke, au cours desquels Tucholsky rencontre une première fois les Pyrénées : "Les Pyrénées c'était quelque chose comme une bande rousse sur la carte, verte et noire par ailleurs, sur laquelle apparaissaient quelques taches : les montagnes. A droite et à gauche la carte virait au bleu, c'était la mer. Oui, les Pyrénées séparaient l'Espagne de la France. Avec ça, il fallait chaque fois réfléchir un brin avant d'écrire leur nom." Parti explorer la région après s'être muni d'un passeport, l'écrivain relate son séjour. Ce récit s'organise moins comme un journal classique que comme une série de tableaux ou de portraits, dans lesquels sont décrits les événements auxquels assiste ou participe Tucholsky, les rencontres qu'il a pu faire au cours de son voyage. Le livre se présente comme une traversée géographique, sociale et humaine de la région des Pyrénées, et fait entendre ses traditions et ses voix multiples, mais aussi son histoire : du Cirque de Gavarnie, aujourd'hui encore un haut-lieu du tourisme pyrénéen, à la ville de Lourdes, en passant par les villes de Cauterets, la station thermale d'Eaux-bonnes, la Corrida à Bayonne, les Basques de Saint-Jean-Pied-de-Port... Tout est observé et décrit avec une minutie et une justesse rares, qui se ponctuent par ce ce que Jean Bréjoux nomme une "déclaration d'amour à la France". L'écrivain s'adresse littéralement au pays et à cette région des Pyrénées dans lesquels il a été accueilli par des habitants dépassant l'hostilité du bric-à-brac nationaliste. Un accueil et un abri essentiels alors que son pays natal, l'Allemagne, devenait, pour lui et sa pensée, invivable.

06/2020

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 12 : Mort de Louise

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Au début de ce 12e tome, fin de la troisième Epoque, les Bienvenu s'émerveillent des commodités de leur nouvel appartement, au 1er étage d'un immeuble bourgeois de la rue de la Py - toujours dans le 20e. Cette promotion sociale va de pair avec les activités politiques de Louis à la SFIO, puis chez les néo-socialistes. Mais, patatras ! il abandonne tout à la suite de son échec à l'élection au Comité central. Il se tourne alors vers Le Midi à Paris, et prend en main son organe mensuel. Mais là encore, constatant qu'un de ses articles a été censuré, il en claque bientôt la porte. Un soir, le couple a la surprise d'une visite impromptue du beau Raymond, cousin de Riffet, qu'ils avaient connu au chef-lieu lors d'une excursion commune à bicyclette. Garçon alors timoré, ce Raymond s'est métamorphosé en un fier et superbe militaire, affecté sur la ligne Maginot. Peu après, Louise, rompant avec ses habitudes, se met à rentrer tard le soir, éveillant les premiers soupçons de Louis. Jusqu'à l'épisode d'une étrange carte postale envoyée par Raymond, qui le pousse à demander à Louise de jurer solennellement de sa fidélité sur sa tête. Elle ne peut s'y résoudre, signant ainsi l'aveu implicite de sa faute. Blessé au plus profond, Louis se réfugie dans la froideur et le silence. Mais sa vindicte s'évanouit quand Louise développe soudainement une grosseur inquiétante au-dessous du genou, stigmate probable d'une ma-ladie coloniale. Commencera alors pour Louis et, dans une moindre mesure, pour sa belle-famille Doller, une lente descente aux enfers qui, d'hôpitaux en hôpitaux, se terminera par la mort de Louise quelques mois plus tard, à l'aube de la seconde guerre mondiale.

02/2018

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Littérature française

Vicki et Mr. Lang

1953, Hollywood. Fritz Lang tourne "Human Desire", un remake du film de Jean Renoir, "La Bête humaine", adapté du roman de Zola : un drame de la jalousie qui met en scène un triangle amoureux et le porte à la haine, à la violence et au meurtre. Vicki, une jeune femme mariée à Carl, un homme usé et violent, tente de convaincre Jeff, son amant, jeune cheminot de retour de la guerre de Corée, de l'aider à se débarrasser de son mari. Ce dernier la fait chanter après avoir assassiné un homme riche et influent dans les bras duquel il avait poussé son épouse pour conserver son emploi. Qui est Vicki Buckley ? Une femme fatale cynique, menteuse, perverse, usant de ses charmes pour manipuler les hommes et arriver à ses fins ? Ou bien une jeune femme victime d'une Amérique puritaine, de la violence et de la lâcheté des hommes, qui cherche désespérément à sauver sa peau ? La Bête, c'est elle, martèlent les producteurs. Mais pour Fritz Lang, le Mal est partout, pas seulement sur les épaules de Vicki. Excédé par la bêtise de l'idéologie hollywoodienne et ce qu'il voit comme un moralisme niais, il se bat pied à pied pour déjouer les injonctions des producteurs avec la seule arme qui lui reste⯠: la mise en scène. C'est la mise en scène qui montrera que Vicki n'est pas la garce que le scénario a fabriquée, mais une femme beaucoup plus complexe et riche de secrets. Portrait du vieux Lang en artiste Inspiré de faits réels, "Vicki et Mr. Lang" est un roman construit autour de la relation passionnelle qui unit Lang à son héroïne (le réalisateur n'est-il pas aussi secrètement amoureux de son actrice, Gloria Grahame ? ) : l'auteur réinvente des personnages authentiques (Fritz Lang, les acteurs du film) et fond la fiction dans la fiction, le film dans le tournage du film tel qu'il l'imagine. Entrecoupant le récit de "Human Desire" de scènes d'écriture du scénario, de scènes de tournage, d'autres encore où Lang s'interroge ou se remémore des tournages passés, le roman alterne les points de vue sur Vicki, celui du cinéaste, celui du narrateur, tous deux scrutant son âme, pour mieux la cerner et percer son mystère. Jean-Paul Engélibert imagine un Fritz Lang virtuose de la mise en scène, travailleur acharné, obsessionnel, mais aussi vieillissant (il a 63 ans), solitaire et désabusé, tyrannique sur le plateau : sa carrière américaine touche à sa fin et 3 ans plus tard, ne parvenant plus à tourner à Hollywood, il rentrera en Allemagne pour y faire ses 3 derniers films. Volontiers méditatif, regrettant peut-être sa jeunesse en Allemagne, il se retourne avec nostalgie sur un passé où il avait les coudées franches pour exercer son art.

10/2022

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Moyen Age classique (XIe au XI

Les seigneurs de Beaujeu. Xe - XVe siècle

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06/2024

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Littérature francophone

Un fils de boucher à petites lunettes

"Ma mère n'ose plus aller se coucher. A peine s'étend-elle que moi, dans son ventre, je me mets à donner des coups de pied tels qu'elle doit se relever en gémissant. Tant qu'elle travaille ou qu'elle est assise le dos bien droit, je suis gentil. Elle dort assise, dans un fauteuil qui a été poussé contre le lit matrimonial. Ses pieds contre ceux de mon père, c'est la seule marque de tendresse que j'autorise. Au cours de la vingtième nuit qu'elle passe de la sorte retentit un cri effroyable. Un coup de tonnerre fait trembler la maison sur ses bases, ma mère s'éveille en sursaut. "? Bonne nuit, gente dame.? " Un petit homme trapu d'une soixantaine d'années se tient au milieu de la chambre. Il porte un antique pourpoint et des bottes à revers, il a des bajoues et un double menton. Une cuiller en bois est fixée à son chapeau mou à large bord. Il prend en main le chapeau et exécute avec grâce un profond salut. Son crâne est chauve. "? Bonne nuit ? ", parvient enfin à articuler ma mère." Paru en 1985, cet ouvrage inaugure l'oeuvre aubiographique de l'auteur, La Trilogie du Pays de Waes, que viendront compléter La langue de ma mère et Les boîtes en carton. On y rencontre le jeune Tom et sa famille, les amis, les voisins, le peuple pittoresque de sa région natale. Il se compose de quatre récits. Le premier conte l'histoire de la famille Lanoye, plusieurs générations d'éleveurs et de bouchers. ; un ancêtre apparaît en rêve à la mère enceinte de Tom, la morigénant parce que son fils à naître ne perpétuera pas la tradition familiale, mais deviendra un intello à petites lunettes. Le deuxième narre l'existence plus ou moins farfelue d'un mécanicien qui vient de mourir et de sa femme tout aussi originale. Le troisième celle d'un surdoué de la lecture qui défraie la chronique et la science. Dans le dernier, l'auteur fait l'éloge funèbre de son frère aîné devant un parterre de personnalités internationales. L'unité d'atmosphère est telle qu'on peut parler d'un roman éclaté. On y trouve le ton particulier des oeuvres de maturité de l'auteur, une sentimentalité qui ne verse jamais dans le sentimentalisme grâce à l'ironie et au sens aigu du grotesque, ainsi qu'un mélange du réel et du fantastique. Romancier, dramaturge, poète, chroniqueur, scénariste, performeur à l'occasion, Tom Lanoye est une star aux Pays-Bas et en Flandre. Forte de plus de cinquante titres, son oeuvre, parmi les plus lues et primées est traduite dans de nombreuses langues. Son théâtre est régulièrement joué dans le monde entier, notamment au Festival d'Avignon.

06/2024

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Littérature érotique et sentim

L'Interne - Tome 1. Première année

Alors que Julia mène une vie bien rangée avec son fiancé à Los Angeles, une simple rencontre vient semer le doute... Devoir déménager pour accompagner son fiancé, jeune avocat à l'avenir prometteur ? Pas facile. Mais que dire quand, en plus, on apprend que l'on est stérile ? Le cauchemar pour Julia, qui avait déjà imaginé sa vie de famille... Elle décide donc de reprendre ses études et de se lancer à corps perdu dans son internat dans l'un des plus grands hôpitaux de Los Angeles. Le petit bémol ? Ce médecin, Dean, rencontré par hasard quelques jours avant, qui hante ses rêves les plus chauds... Tant que ce ne sont que des rêves, ça va... non ? Julia parviendra-t-elle à étouffer ses fantasmes les plus secrets ? Laissez-vous emporter par cette romance palpitante et plongez dans une histoire d'amour impossible entre un médecin et une interne ! EXTRAIT - Elles sont ravissantes, comme leur mère. La voix roucoulante du nouvel arrivant m'exaspère. Draguer une femme, sûrement épouse, entourée de ses enfants... Certes, cette belle rousse aux cheveux ondulés est l'incarnation de nombreux désirs masculins, mais tout de même. - Merci. Le ton froid de cette dernière me déclenche un petit rire satisfait. L'ascenseur s'arrête une nouvelle fois. La famille sort en trombe et je vérifie l'étage. Deuxième. Encore un. Je ne prête pas attention au dragueur, jusqu'au moment où je me sens observée. La première chose que je constate, c'est qu'il porte une blouse blanche. Ma tension monte. Serait-ce un de mes professeurs de cette année ?? Un de ceux qui pourraient m'apprendre à sauver des... Mes pensées s'arrêtent quand mon regard remonte son torse. Ses dents, blanches et parfaites, me liquéfient. - Une aussi belle compagnie pour un ascenseur... murmure-t-il en scannant mon corps de haut en bas. Je suis pétrifiée. Mes cils clignent plusieurs fois pour être sûrs de bien voir ce que j'ai sous les yeux. - Vous... - Oui ?? me coupe-t-il en se rapprochant de moi. Ses yeux sont bleus... Moi qui n'arrivais pas à me les imaginer depuis plusieurs semaines. Sa barbe est un peu plus courte que lors de notre première rencontre. Son eau de Cologne est identique. Je referme la bouche en me rendant compte que je bave devant lui. - Rien, rien. Son attitude me laisse penser qu'il ne se souvient pas de moi. Sûrement l'alcool. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE L'écriture est fluide, les scènes médicales sont très bien décrites, les scènes de sexes sont subtiles, ce qui change d'autre romances, ce que j'ai beaucoup aimé. - CindyR, Babelio A PROPOS DE L'AUTEURE Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles assez diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Elle s'intéresse à des personnages auxquels les lecteurs peuvent s'identifier facilement, comme Julia.

09/2019

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Littérature française

Sulak

Comme le dira plus tard le commissaire Georges Moréas, en d'autres circonstances, Bruno Sulak aurait pu devenir un des meilleurs flics de France. Mais le hasard a fait de lui un braqueur, sans doute le plus audacieux et le plus fascinant de son époque. Après avoir grandi à Marseille et brièvement fréquenté quelques voyous, Bruno intègre l'armée. Doté d'une mémoire prodigieuse, doué dans toutes les disciplines, il est rattrapé par un vol de motocyclette commis à l'adolescence. On le chasse sans le moindre égard. Il rejoint alors la Légion, comme son père. Sportif émérite, il s'entraîne au parachutisme, et bat le record de chute libre. Mais on lui refuse l'homologation de son exploit, à moins de s'engager pour 5 ans de plus. Une injustice qui le pousse à faire le mur pour aller passer le week-end en famille. Pendant son absence, l'ordre est donné à son régiment d'embarquer pour le Zaïre et ce qui n'était qu'une escapade devient une désertion. Il ne peut plus rentrer et bascule alors dans la délinquance. Avec son fidèle complice Drago, il se lance alors dans le braquage de supermarchés, rencontre la belle Thalie, une jeune fille de bonne famille qui va participer à certains vols à main armée, au volant de la Simca que Bruno utilise comme une signature à chacun de ses hold-up. Incarcéré une première fois, il étudie l'anglais et le droit, puis s'évade au nez et à la barbe des gardiens. Il s'attaque à des bijouteries, se présente chez Cartier en tenue de tennisman, une raquette à la main, profite d'une visite officielle d'Helmut Khol pour aller cambrioler un joailler parisien dans un quartier truffé de policiers... Adepte de la non-violence, il n'a jamais blessé personne, avait toujours deux balles à blanc dans son revolver au cas où on le forcerait à tirer. Généreux, épris de liberté, révolté par l'injustice, il se tint jusqu'au bout à son code d'honneur et ne dénonça jamais ses complices. Mais sa dernière incarcération à Fleury-Mérogis lui fut fatale : son ultime tentative d'évasion tourna à la tragédie et suscite encore la polémique. Il fallait toute l'ironie et le second degré de Philippe Jaenada pour trouver la bonne distance vis-à-vis de ce personnage magnifique. Construit sous forme d'anecdotes croisées, son récit nous permet de suivre en simultané l'évolution des personnages clefs qui vont s'associer à Sulak. Avec son humour pince-sans-rire et son style inimitable (usage immodéré des parenthèses, digressions en chaîne), Jaenada imagine ce que la vie de Sulak aurait pu être si tel ou tel événement ne s'était produit, montrant par là les hasards qui président au destin d'un homme. D'une grande tendresse à l'égard de son personnage, il dresse le portrait d'un homme intègre et retrace avec nostalgie cette époque où les gangsters avaient encore du panache.

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Littérature érotique et sentim

Libertà - Tome 1. La perle corse

Le poids des traditions sera-t-il plus fort que sa soif de liberté ? Dans la Corse des années 20, les femmes ne connaissent pas encore la liberté et l'autonomie. Lisandra, jeune femme pleine de passion, rêve pourtant d'y avoir accès. Son talent extraordinaire pour la musique lui permettra de quitter son île natale. Durant ce court voyage, elle rencontrera Uguet et aura l'occasion de jouer une première fois face à un public. A son retour au domaine familial, le désir de revoir Uguet et le besoin de vivre de sa passion s'allieront et rien ne l'arrêtera dans la conquête de cette liberté. Deux passions, deux familles, deux terroirs et deux métiers ancestraux et toujours vivants... Eloise Casbert nous fait voyager de manière surprenante grâce à son sens du détail poussé et ses personnages attachants. EXTRAIT Tous sortent alors sur le pas de la porte. Il y a Bertoun et Vittori , les parents, Marie, la veuve de Giloun, et le petit Tonin et enfin Uguet. Ce dernier s'avance vers la carriole pour saisir les rênes de Blandine. La carriole s'immobilise. Uguet remet les rênes à Tonin qui les tient fièrement. Uguet embrasse sa soeur qui se penche vers lui. Puis il serre la main d'Yvoun. Enfin ses yeux se portent sur les deux passagers. Le jeune homme lui tend la main en souriant mais Uguet sent de la méfiance dans son regard et de la retenue dans sa poignée de main. Il ne comprend pas pourquoi mais il répond chaleureusement malgré tout. - Battistu Leccia, bâtisseur à Corte, annonce-t-il, et voici ma soeur Lisandra. Uguet tourne la tête et rencontre deux yeux noirs pétillants de vivacité et de curiosité. Il lui tend la main à son tour. Battistu intervient sous le regard gêné de la jeune fille. - Un jeune célibataire ne touche pas à une jeune fille. Il comprend le message et le prend avec bonne humeur. - Eh bien, bonjour et bienvenue à la demoiselle intouchable. Lisandra reçoit le sourire franc et radieux comme une lumière dans le sombre tunnel de sa vie. Heureusement Battistu, occupé à descendre de la carriole, n'a pas vu les échanges de regard entre les deux jeunes gens. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "C'est un roman qui parle de quête de liberté, de musique et de réalisation de ses rêves". - La Bibliothèque de Bichette sur Babelio "Le livre fait passer un beau message de liberté, d'indépendance et d'égalité". - Les Chroniques d'Océane Instagram A PROPOS DE L'AUTEURE Proche de la nature et adorant voyager, Eloise Casbert met aujourd'hui ses deux passions au service de l'écriture qu'elle pratique "à tâtons" depuis l'adolescence. Originaire du Var, elle s'exprime au travers de romances dans lesquelles elle met en scène les métiers, les familles, les paysages de son terroir. Son premier roman La perle corse ouvre la trilogie Libertà dont le deuxième tome Le réseau Drake est à paraître.

05/2020

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Littérature française

L'ours et le philosophe

L'ours, c'est le sculpteur Etienne Maurice Falconet, auteur de la statue équestre de Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg. Le philosophe, c'est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l'Europe.

A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l'histoire des idées (L'Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu'il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s'exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l'amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture. Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs.

Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d'une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l'accusera, à tort du reste, d'avoir poussé l'un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s'aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste. Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu'espérait et attendait l'impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l'aval de Diderot, leur correspondance.

De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n'assistera même pas à l'inauguration de son chef d'oeuvre. Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l'amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l'auteur : l'île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l'île Saint-Louis, qui fut l'occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l'ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d'URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d'un Laurence Sterne libérateur, l'auteur de Tristram Shandy dont l'influence fit déterminante pour l'auteur de Jacques le Fataliste...)

02/2022

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Sociologie

100 ans

Vivre 100 ans est-il un cadeau ou une malédiction ? Telle est la question qui a poussé Lynda Gratton et Andrew Scott à explorer le monde de la longévité, ses effets sur nous et la société. En effet, depuis 1840 l'espérance de vie augmente d'à peu près 3 mois par an et cela ne cessera d'augmenter dans les années à venir. Nous sommes au milieu d'une transition à laquelle peu d'entre nous sont préparés. En s'y prenant bien, ce peut être une véritable bénédiction. L'accroissement de la longévité dans les années à venir modifiera nos modes de vie et de travail, comme la mondialisation et la technologie l'ont déjà fait. Qui que vous soyez, l'endroit où vous vivez, votre âge, vous devez réfléchir dès aujourd'hui aux décisions à prendre pour tirer le meilleur parti de cet allongement de la vie. Nos existences seront plus longues que par le passé, plus longues que les modèles dont nous nous inspirons pour décider de notre vie, plus longues, enfin, que ne le prévoient nos habitudes et nos institutions. Considérable, le changement est déjà en cours. Il faut vous y préparer et vous adapter en conséquence. D'où cet ouvrage. Pour vous aider au mieux dans cette réadaptation, nos auteurs, souhaitant un ouvrage à la fois pratique et compréhensible pour le plus grand nombre, ont inventés trois personnages : Jack, 70 ans, Jimmy, la quarantaine, et Jane, 18 ans. Chacun a une espérance de vie différente, se trouvant dans une situation et à une étape de vie différentes, ce qui vous permettra de vous identifiez facilement à l'un d'eux. A travers eux de nombreux thèmes majeurs comme le patrimoine, qu'il soit matériel ou immatériel, financier et/ou non-financier, sont abordés, explicités et détaillés. Ils nous expliquent, toujours au travers de leurs personnages, que pour vivre bien, il nous faudrait investir dans des actifs financiers comme la retraite ou l'immobilier, mais aussi dans des biens immatériels comme les connaissances et les relations sociales. Mais comment s'y prendre pour faire de ces années gagnées une bénédiction ? Gratton et Scott avancent l'idée d'une vie à plusieurs étages, avec des changements de direction et d'attention répétés. Les actifs matériels et incorporels devront être entretenus, renouvelés ou remplacés. Les compétences devront être mises à jour, enrichies ou supprimées, de même que les réseaux d'amis et de connaissances. Les gains seront entrecoupés d'apprentissage ou d'auto-réflexion. Comme le préviennent les auteurs, les loisirs devront devenir une " re-création ". Lynda Gratton et Andrew Scott s'appuient sur une étude réalisée en 2009 qui montre que si l'augmentation de l'espérance de vie se maintient, plus de la moitié des bébés nés depuis 2000 dans des pays plus riches pourraient atteindre leur 100e anniversaire.

01/2020

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Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

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Théâtre

Théâtre

Que l'oeuvre de Feydeau soit rattachée, non sans raison, mais un peu paresseusement, à un genre léger, populaire et aussi décrié qu'il est goûté n'a pas aidé à sa reconnaissance. Il reste que l'on ne dit pas grand-chose de l'oeuvre quand on se contente de mentionner ce genre - le vaudeville - ou de parler d'amants dans le placard et de portes qui claquent. Pas d'erreur pourtantoe : les portes claquent bel et bien. Mais elles claquent de telle façon que ce genre, le vaudeville donc, s'en trouve renouvelé, énergisé, accéléré (bien des scènes semblent des odes à la vitesse), poussé à son paroxysme et, en définitive, conduit à l'implosion. L'implacable mécanique souvent évoquée existe bien, et les rouages de la machinerie mise au service du comique sont admirablement huilés. Ce que l'on évoque moins souvent, c'est l'arrière-plan de l'univers de Feydeau. Or la manière dont ses pièces traduisent et véhiculent les engouements, préoccupations et inquiétudes d'une époque qui voit, ou ne voit pas, arriver la guerre mondiale et la fin d'un monde mérite d'être soulignée. La gaieté de Feydeau est indéniable, mais elle n'est pas séparable d'une sorte de folie, dont l'écriture, aussi bien que les situations, porte la marque. Car Feydeau n'est pas (seulement) un brillant entrepreneur de spectacles : c'est un écrivain. La qualité de son dialogue, tout en apparente spontanéité, résulte d'un travail opiniâtre. Les indications scéniques parfois fascinantes qui émaillent le texte de ses pièces et décrivent avec une précision horlogère, jusqu'au vertige, la disposition des lieux et l'attitude des personnages témoignent d'une passion de la description que l'on ne rencontrera plus avant le Nouveau Roman. Pourtant, même ainsi "programmés", les personnages ne sont ni des pantins ni des automates. Autant que des intrigues trop convenues, Feydeau se défie des "types" trop conventionnels mis en scène par les vaudevillistes de son temps. Ses personnages, il va les chercher, de son propre aveu, dans la réalité ; peu désireux de faire d'eux des fantoches, il leur conserve leur personnalité, leur vitalité - et tout soudain les plonge dans des situations burlesques. On a pu les comparer à des cobayes, et leur créateur à un expérimentateur non dénué d'une certaine cruauté. Mais c'est à l'égard du langage, des langages, qu'il met à la disposition de ses créatures ou dont, par moments, il les prive, que Feydeau se montre le plus audacieusement expérimentateur. A force de répétitions, de déformations, de mélanges babéliens, de lapsus, de mal-entendus, la langue perd tout ou partie de sa fonction de communication. Les liens logiques se desserrent, ils se dissolvent, on ne s'entend plus, l'absurde triomphe. Loin de prolonger un genre réputé poussiéreux, Feydeau ouvre la voie au théâtre qu'illustreront bientôt Ionesco ou Beckett.

11/2021