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Notions

 Communauté ou société. . Tönnies versus Hobbes

A Communauté ouA société. A TönniesA versusA Hobbes Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l'université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notammentA Les sources de l'écologie politique, Arléa-Corlet, 1995A ; A Histoire de l'écologie politique, Albin Michel, 1999, trad. jap. , Ryokufu Shuppan, 2005A ; A Le retour de " l'Ordre nouveauA " Les métamorphoses d'un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000A ; A L'Antimondialisation Aspects méconnus d'une nébuleuse, Berg International Editeurs, 2006. A A A A A A A A A A A A A A On peine aujourd'hui à imaginer à quel point l'ouvrage Communauté et sociétéA du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXème siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l'opinion publique s'en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s'est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s'est alors empressé d'oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu'Emile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette oeuvre. A A A A A A A A A A A On a surtout oublié que l'oeuvre de Ferdinand Tönnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameuxA Léviathan, à laquelle Tönnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c'est bien la figure d'un individu possessif cher à Hobbes que l'on trouve omniprésente dans laA GesellschaftA dépeinte sous des traits rêches par Tönnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l'occasion de souligner que laA GemeinschaftA repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd'hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l'Etat occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.

03/2023

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Ethnologie et anthropologie

Françoise Héritier. Le goût des autres

" Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles". Olivia de Lamberterie - ELLE " Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux". Page des libraires TTT-Télérama Profondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes. "Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. A l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie". Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).

03/2024

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Pléiades

MEMOIRES. Tome 8, 1721-1723, Additions au journal de Dangeau

Avec la parution du tome VIII des Mémoires de Saint-Simon, cette édition est complète. Elle offre le texte intégral des Mémoires sur plus de huit mille pages et sur deux mille, réparties dans chaque volume, les additions au Journal de Dangeau ; l’appareil critique, aussi nécessaire pour la langue que pour l’histoire, occupe une place importante dans chaque tome. Le dernier volume contient, outre les six cents dernières page s du texte proprement dit, le reliquat des additions au Journal de Dangeau, une note bibliographique, un index général des Mémoires, une table alphabétique des appendices et un tableau de concordance entre la présente édition et les précédentes. Proust disait qu’ «une tragédie de Racine, un volume des Mémoires de Saint-Simon ressemblent à de belles choses qui ne se font plus». Au vrai, de même que la langue du petit duc est riche de formes abolies, ses Mémoires sont composés de vestiges d’usages et de façons de sentir qui n’existent plus et à quoi rien de ce qui aujourd’hui existe ne ressemble. Il n’est guère aisé de rendre compte en une définition de tous les aspects de ce livre. Porte-t-il témoignage sur son auteur ? Sur l’Histoire ? Contre l’Histoire peut-être ? Quoi qu’il en soit, il est assurément un fabuleux spectacle, offert par l’auteur à lui-même et, bien plus tard, aux autres : il est le spectacle noir et or du «néant du monde». Qu’on lise, pour s’en assurer, les phrases ultimes de l’ouvre, où apparaît une dernière fois le motif de l’avilissement de toutes choses, alors même que vient d’être atteint le terme jusqu’auquel l’écrivain s’était proposé de conduire son ouvrage : «On est charmé des gens droits et vrais ; on est irrité contre les fripons dont les cours fourmillent ; on l’est plus encore contre ceux dont on a reçu du mal. Le stoïque est une belle et noble chimère. Je ne me pique donc pas d’impartialité. Je le ferais vainement. Comme je n’en verrai rien, peu m’importe ; mais si ces Mémoires voient jamais le jour, je ne doute pas qu’ils n’excitent une prodigieuse révolte. [...] comme, au temps où j’ai écrit, surtout vers la fin, tout tournait à la décadence, à la confusion, au chaos, qui depuis n’a fait que croître, et que ces Mémoires ne respirent qu’ordre, règle, vérité, principes certains, et montrant à découvert tout ce qui y est contraire, qui règne de plus en plus avec le plus ignorant, mais le plus entier empire, la convulsion doit être générale contre ce miroir de vérité.»

01/1988

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Poésie

Poèmes

"Gaspara Stampa naît en 1523 à Padoue, Padoue qui depuis 1405 est sous la dépendance de Venise. La mère de Gaspara est vénitienne. Son père Bartolomeo, descendant d'une noble famille milanaise, exerce la profession de joaillier et, à ce titre, est en relations avec ce que la société d'alentour compte de plus distingué. Gaspara a une aînée, Cassandra, et un jeune frère, Baldassare. Le père étant décédé vers 1530, la mère de Gaspara décide de s'installer à Venise. Gaspara, désormais, et jusqu'à sa mort, habitera dans la paroisse Saint-Gervais-Saint-Protais, aujourd'hui San Trovaso. Elle a reçu avec sa sour et son frère une éducation humaniste très complète. Elle est la plus douée, et se fait remarquer par ses talents en poésie et en musique. Elle, et sa sour Cassandra, excellent dans le chant : en s'accompagnant sur le luth, elles récitent les poèmes de Pétrarque, et ceux que composent les amis de leur entourage. Elle est appréciée et recherchée dans les cercles cultivés de Venise, les ridotti, équivalents de nos "salons" de l'époque classique. En 1544 meurt, à moins de vingt ans, son frère Baldassare, qui déjà laissait apparaître d'exceptionnels dons poétiques. Gaspara traverse alors une crise morale, et il semble qu'elle ait songé à entrer en religion. Mais son existence allait prendre un autre cours : c'est dans le ridotto du mécène Domenico Venier qu'elle rencontre, peu avant Noël 1548, le comte Collaltino di Collalto, un seigneur de la région de Trévise, qui lui aussi se piquait de poésie. Aussitôt, sa passion éclate. Mais dès l'année suivante, Collaltino part pour la France, mettant au service du roi Henri II ses talents militaires. A son retour, en 1550, Collaltino emmène Gaspara en son château de San Salvatore ; mais il s'absente à nouveau, et ce thème des "départs" et des "absences" deviendra un leitmotiv obsessionnel des poèmes de Gaspara. Pour tout dire, Gaspara souffre de l'indifférence chronique de son amant. Lorsqu'elle revient à Venise, ses relations avec Collaltino achèvent de se dégrader, pour ensuite définitivement cesser. Gaspara est déjà très atteinte, physiquement et moralement. Pourtant, elle est soutenue par un groupe d'amis fidèles, et elle apprécie, en particulier, la sollicitude du patricien Bartolomeo Zen. En 1551-1552, sa santé se rétablit ; mais elle retombe malade en 1553, s'installe quelque temps à Florence, qui lui offre un climat plus doux. En 1554, de retour à Venise, elle y meurt, après quinze jours de souffrance et de fièvre. Le registre paroissial porte la date du 23 avril. Quant à Collaltino, il se mariera quelques années plus tard. " Paul Bachmann.

11/1991

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Régionalisme

Guide à Vienne. Histoire, biographie, musée

Sous Auguste, Vienne, qui s'appelait Colonia Julia Viennensis, était l'une des cités les plus florissantes de la Gaule. Pendant cent ans, de l'avènement d'Auguste à Vitellius, elle vécut l'époque de sa plus grande prospérité. Elle vit s'élever des palais somptueux, des portiques superbes, des temples à l'élégante et noble architecture, dont les débris, après tant de siècles, attestent encore la force et la grandeur de leurs bâtisseurs. Elle envoyait jusqu'à Rome le vin de ses coteaux et en recevait les oeuvres des artistes et des poètes. Vienne subit les ravages des guerres civiles qui suivirent la mort de Néron, puis se releva vers le IVe siècle pour devenir la capitale de la province viennoise qui englobait Avignon, Marseille et Genève sous Dioclétien. La cité devint impériale : Constantin y séjourna, Julien voulut y avoir un palais et Valentinien Il y trouva la mort. Le christianisme conféra ensuite à Vienne, dans l'ordre religieux, la prépondérance qu'elle avait exercée dans l'ordre politique. A la fin du IXe siècle, la malheureuse cité subit les horreurs du siège mené pendant deux ans par Louis III et Carloman, aidés de leur cousin Charles le Gros, roi de Germanie. Le fer et le feu eurent raison de ces monuments fameux et de ces merveilleux palais qui faisaient son orgueil. Les rois successifs réparèrent de leur mieux les malheurs subis mais le titre de capitale du royaume de Provence était pour Vienne une faible compensation de tout ce qu'elle avait perdu. Le temple d'Auguste et de Livie illustre par ses transformations successives l'histoire de la ville. Construit sous le règne de Claude, vers l'an 41 ou 43 de notre ère, il fut converti en église en l'an 1050 et conserva cette destination durant plusieurs siècles. Sous la Révolution, il devint salle publique et l'inscription Société populaire fut placée sur son fronton. Sous le Consulat, le tribunal de commerce et les deux justices de paix en prirent possession et en 1822, on y installa la bibliothèque dans sa partie supérieure et le musée dans sa partie inférieure. Tout fut enlevé quand, classé parmi les monuments historiques de France, il fut restauré : ses colonnes furent dégagées, la cella fut rétablie et l'escalier de la façade fut reconstruit. Une première cathédrale fut bâtie. Elle fut successivement réédifiée sous Charlemagne, dans la seconde moitié du Xe siècle et au XIe siècle, mais comme elle ne répondait pas à l'idée qu'on se faisait de la dignité d'un siège épiscopal, une transformation complète fut entreprise à partir du XIIe siècle. Cinq siècles firent de l'église actuelle Saint-Maurice une des plus belles basiliques gothiques de France.

07/2015

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Sports

Rouler plus vite que la mort

Une nuit du mois de décembre 2010, Le journaliste Philippe Brunel est réveillé à son domicile par le téléphone. Au bout du fil, un mystérieux correspondant a "des informations à vendre". Il les détient d'un physicien hongrois, Itsvan Varjas, génial inventeur d'un vélo à moteur, miniaturisé mais puissant, dissimulé dans le pédalier. Un homme secret dont personne ne connaît le visage. "Je suis sûr que cela vous intéressera, ça concerne un très, très grand coureur, vous verrez, ça fera scandale" lui assure l'homme, un certain Laslo. Philippe Brunel n'ignore pas qui est Varjas. Il a fait sa connaissance quelques mois plus tôt, à Bâle, en Suisse, dans un hôtel proche de l'aéroport. Poursuivi par le fisc de son pays, le physicien y vivait en transit dans une semi clandestinité, loin de sa famille. L'inventeur venait de révéler à la télévision italienne, pour en conserver la paternité, l'existence du vélo à moteur, ultime parade au dopage biologique - d'où son usage dans les pelotons. Devant le journaliste, Varjas prétend l'avoir conçu pour permettre à des gens âgés ou amoindris par un handicap de poursuivre une activité physique. Mais disait-il la vérité ? N'avait-on pas détourné son invention dans un but moins noble, inavouable ? Et dans ce cas, qui se l'était approprié ? Brunel renoue une relation avec Varjas dans le secret de son atelier de Budapest. C'est là qu'il avait conçu son premier prototype, en 1998, il y a dix-huit ans, quelques mois avant que Lance Armstrong, rescapé d'un cancer, ne remporte son premier Tour de France, à la surprise générale. Simple coïncidence ? Varjas avait-il vendu son prototype au champion texan, auteur d'exploits surnaturels en montagne et protégé en permanence, comme son vélo, par des gardes du corps ? Au fil des mois, des confidences, le physicien dévoile au journaliste un arrière-monde féroce et fascinant où gravitent des personnages un peu louches, des intermédiaires à l'abri des secrets bancaires, des icônes du cyclisme mondial hantées par l'argent, la réussite, fût-elle factice, tous aimantés par cette génération de moteurs connue de quelques analystes aguerris mais invisibles aux caméras de l'Union Cycliste Internationale. Avec l'aide de Varjas, Brunel replonge dans les annales et s'en va à la rencontre de quelques témoins, parmi lesquels un Greg Lemond, idéaliste, déboussolé, fabriquant de cycles, que des parisiens apercevront à vélo, roulant à plus de 60 km-heure, un matin, au milieu du trafic sur l'esplanade des Invalides. Brunel poursuit ici son obsession : réinstaller de la clarté là ou tout n'est que silence, imposture, volonté d'enlisement pour saisir s'il se peut, ce qui pousse certains êtres à vivre dans le mensonge.

01/2018

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Beaux arts

Cahier de Mïrka Lugosi

Une érotique, certes ! Un fétichisme aussi. Et nous pourrions même ajouter un grand accent surréaliste. Cependant, l'univers de Mïrka Lugosi semble toujours et déjà bien ailleurs, même s'il s'inscrit de fait dans une histoire. A cet égard, deux citations. La première, Pierre Jean Jouve : Nous avons connaissance à présent de milliers de mondes à l'intérieur du monde de l'homme, que toute l'oeuvre de l'homme avait été de cacher... La seconde, Georges Bataille : Ce qui est en jeu dans l'érotisme est toujours une dissolution des formes constituées. Ces deux vues en appellent à l'idée d'une sorte de nuit profonde, voire menaçante, doublée d'une sorte de déréglement plus ou moins périlleux. A rebours, le cahier de Mïrka Lugosi semble échapper à ces coupures entre un dehors et un dedans, un monde diurne et un autre nocturne, entre une continuité et sa rupture. En effet, ce cahier se présente au premier abord comme studieux. On pourrait là penser à ces études de mains (genre Dürer, par exemple) où se trouvent répétées et reprises sur une feuille des mains tournées et retournées, quand Mïrka Lugosi étudie, elle, les tensions des verges, les galbes des jambes, la courbe ou le plein des seins, la plastique des corps. Il s'agirait en quelque sorte de donner à voir un toucher, un grain, une vision, une cambrure, une position. Et plus encore : la tension même de cette cambrure, le fantasque même de cette position. C'est pour quoi ce cahier ne dévoile pas un monde qui serait caché, parce que le monde de ce cahier échappe aux dispositions qui voudraient séparer l'apaisement et le trouble, le vil et le noble, alors qu'il n'y a pas ici (regardons bien ! ) plus habillé qu'un nu ou même plus nu qu'un habillé. Un cahier à l'onirisme déboussolé en ce que la suite de toutes ses scènes ne stagnent pas dans le crépusculaire du rêve, parce qu'elle accéde à la lucidité du plein éveil élaboré délicatement et patiemment à la pointe du crayon. Un cahier raffiné, subtil, élégant, diablement délicat et complexe, qui se voudrait comme une histoire de l'oeil, ou comme l'histoire d'un oeil, celui de Mïrka Lugosi, où le visible semble toujours précisément ce qui ne peut être que vu. Un cahier fondamentalement excentrique, tout compte fait (c'est-à-dire hors du centre, hors d'un centre qui n'aurait nul lieu d'être), et véritablement et magnifiquement obscène (c'est-à-dire hors de scène, hors de toute représentation). Comme si les dessins de Mïrka Lugosi ne représentaient rien, jamais, mais présentaient toujours, encore, tellement, et ne tenaient leur être que de ces seules présences.

04/2019

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Critique littéraire

Lope de Vega

Né à Madrid le 25 novembre 1562, Lope de Vega, fruit de turbulences conjugales, garda pour ce père repenti, maître brodeur talentueux, une vive admiration. Enfant précoce, élève doué, il suit des études intermittentes, interrompues d'abord pour les yeux d'une belle, puis pour une première expédition militaire au retour de laquelle, il côtoie les milieux littéraires madrilènes et rencontre Elena Osorio, issue d'une famille de théâtreux célèbres. Emprisonné et condamné au bannissement en raison de ses tapageuses amours, Lope les décrit assez fidèlement semble-t-il, dans son grand roman dramatique, La Dorotea. A peine sorti de prison, il s'éprend de la noble Isabel de Urbina, qu'il enlève, épouse et emmène en exil à Valence, non sans l'avoir abandonnée au lendemain de ses noces, pour s'engager dans la célèbre expédition militaire décidée contre l'Angleterre : l'Invincible Armada. Sous son influence, une ère poétique brillante se met en place à Valence. Lope de Vega y redécouvre les " romances ", ces compositions poétiques chantées qu'il remet au goût du jour. Il y jouit aussi de ses premiers grands succès au théâtre. Après un séjour à Tolède, il s'installe auprès du duc d'Albe où il écrit un roman pastoral L'Arcadie. Bientôt veuf et endeuillé par la mort de ses deux filles, il retourne à Madrid et, tel le phénix, recommence une nouvelle vie ; secrétaire du duc de Sarria, il poursuit son œuvre littéraire (romans, poésies, et théâtre) et se remarie, ce qui ne l'empêche pas de s'adonner à d'autres amours moins vertueuses avec une jeune et belle comédienne Micaela de Lujàn. Maître de la vie littéraire madrilène, Lope de Vega fréquente les Académies et multiplie les créations de toutes sortes. Mais, à cinquante-et-un ans, cet ardent sensuel traverse une crise mystique et se fait ordonner prêtre. Il cède alors à une nouvelle et ultime passion, une femme mariée : doña Marta de Nevares Santoyo, surnommée Amarilis, dont il aura une fille, Antonia Clara. En 1632, Amarilis meurt et sa fille est enlevée deux ans plus tard. Lope ne la reverra jamais et le nom du ravisseur ne sera jamais dévoilé. Vengeance d'une vie trop consacrée aux femmes ? Beaucoup épilogueront. Le 16 août 1635, ce grand poète et homme de théâtre s'éteindra après avoir achevé un copieux poème, Le siècle d'Or. Lope de Vega, devenu de son temps un véritable mythe vivant, reste actuellement avec Calderon l'un des dramaturges les plus populaires en Espagne. Il fut un temps oublié en dépit d'une œuvre considérable : plus de 1500 pièces de théâtre recensées, environ 500 textes retrouvés et d'une vie fort riche en aventures.

02/2002

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Physique, chimie

Théorie statistique des champs. Tome 1

Les idées du groupe de renormalisation développées pour la physique statistique dans les années 1970, en grande partie grâce au prix Nobel de physique Kenneth Wilson, ont entièrement renouvelé ce que l'on appelait la théorie relativiste des champs quantiques, née dans les années 1930 et développée sous la forme de l'électrodynamique quantique dans les années 1950. Un résultat de ce renouvellement est la théorie statistique des champs, une boîte à outils de tout physicien théoricien, de la physique des hautes énergies à la physique statistique. Ce livre, qui repose sur un enseignement de plusieurs années, notamment dans le parcours "Physique théorique" du Master 2 "Concepts fondamentaux de la physique", à l'Ecole normale supérieure, est une introduction pédagogique à cet ensemble incontournable de notions. Il est destiné aux étudiants et aux chercheurs. La théorie statistique des champs repose sur la profonde analogie entre les fluctuations quantiques d'un système quantique en dimension d'espace D et les fluctuations thermiques d'un système classique en équilibre à une température absolue T dans un espace de dimension (D + 1), la constante de Planck h jouant le rôle de la température T. Ce premier tome développe l'aspect "quantique" de la théorie. La première partie du livre est consacrée à l'intégrale de chemin, qui permet de mettre en évidence d'une façon particulièrement claire cette correspondance entre les deux types de fluctuations, sans négliger des aspects avancés (bosons et fermions, états cohérents, spin). Dans une deuxième partie, l'auteur utilise l'exemple typique de la théorie en phi4 pour un exposé détaillé de l'intégrale fonctionnelle, du développement perturbatif, des graphes de Feynman, de la renormalisation perturbative et du groupe de renormalisation en théorie des champs. Le deuxième tome sera consacré aux applications du groupe de renormalisation à la physique statistique, en particulier le calcul des exposants critiques. Seront aussi abordés des sujets reliés : modèle XY, polymères, chaînes de spin, mouillage et membranes, ainsi qu'une introduction à l'invariance conforme et à l'invariance d'échelle en taille finie.

11/2019

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Sciences historiques

Petite histoire de Nîmes

Que n'a-t-on pas écrit et avec quelle érudition ! sur la belle cité que l'on exalte, avec raison, comme l'une des plus an-ciennes des Gaules et des métropoles florissantes de l'empire romain. Aussi bien, il faut le reconnaître, Nîmes est une ville qui mérite d'être connue. Les monuments antiques, magnifiques reliques d'un glorieux passé, s'imposent à l'admiration de la nouvelle génération. Elle reste donc parmi nous la ville latine, la cité des Césars. Nîmes a le droit de s'enorgueillir. Peu de villes anciennes de la Gaule la surpassent, par la richesse et la magnificence des oeuvres d'art. Plus que toute autre, après de nombreuses et violentes vicissitudes, elle a la bonne fortune de garder jalousement et de montrer avec fierté de superbes monuments, meurtris sans doute, mais qui représentent à notre époque une partie des belles parures de sa première jeunesse. Nîmes ne peut donc que gagner à se faire connaître. Une pléïade d'érudits, d'archéologues ont surgi de son sein, en tout temps. Aussi bien, lorsqu'en fouillant le sol nîmois, on vient à découvrir des stèles, des chapiteaux, des fûts de colonnes brisées, il faudrait voir avec quel respect on recueille ces restes vénérables autant que précieux, pour les déposer, avec affection, dans les divers musées, enrichis déjà de nombreux souvenirs du passé ! Tant ces nobles débris antiques ont pour tous, ici, des charmes incomparables. Dernier venu, si j'ose me nommer, à la suite d'écrivains distingués, j'ai entrepris, à ma manière, une oeuvre qui, je l'avoue, dépasse de beaucoup mes bien modestes facultés. Mon excuse sera que, enfant d'adoption d'une ville qui m'est chère, j'ai tenu à lui apporter, avec toute mon affection et une énergique sympathie, l'humble tribut de ma [fidélité et de ma reconnaissance (extrait de l'Avant-propos, édition originale de 1932).

11/2019

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Romans historiques

Le lion et la courtisane

Suite de La courtisane du Rialto et de La toge rouge et la courtisane. Des nuages noirs grondent au Levant et des clairs-obscurs apparaissent au Ponant. La découverte de l'Amérique et l'ouverture de la route vers l'océan Indien à travers la circumnavigation de l'Afrique changent les équilibres économiques et politiques en Europe, au début du XVIe siècle. Venise vit toujours luxueusement les splendeurs de la Renaissance ; mais elle s'interroge et craint d'être au début de sa décadence dorée. Les Ottomans sont une menace permanente, même si Venise a signé la paix avec la Porte. La faiblesse des Mamelouks, qui gouvernent l'Egypte, représente le talon d'Achille de la stratégie de la République vénitienne. Celle-ci doit affronter les aspirations belliqueuses du pape Jules II, les rêves de grandeur des royaumes ibériques, de l'Empereur Maximilien et de la France qui cherche sa place parmi les grandes puissances en Europe. Dans la société vénitienne, qui jouit des éclats des fêtes et des réceptions fastueuses, vit Héléna : une femme pétillante, voluptueuse et solaire. Cette jeune femme, aux yeux pen, collabore avec la puissante police secrète de Venise, où pullulent faux nobles, faux religieux, faux marchands et espions des principales puissances européennes. Héléna se bat pour réaliser ses rêves de jeune femme, mais elle est prise dans le tourbillon de la vie vénitienne et devient progressivement une croqueuse de diamants. Elle gravit les échelons de la vaniteuse société de la Sérénissime et se transforme en une vraie courtisane. Rumeurs, fausses informations et nouvelles s'entrechoquent et se chevauchent dans une farandole sans fin... Le questore, chef de la police secrète, doit démêler cette matasse compliquée de noeuds inextricables. Assassinats d'Etat, débats politiques, coups de théâtre, espionnage, dépêches chiffrées, intrigues, ravages du "male francese", doutes et interrogations représentent la chaîne de ce roman et les aventures de Héléna en sont la trame.

09/2019

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Religion

Romain Rolland, guerre et religion. Rencontre avec la foi baha'ie

La pensée religieuse de Romain Rolland a été une énigme pour beaucoup. Ce livre essaie, à travers les contradictions de l'auteur, d'en présenter les diverses facettes et d'aller fouiller dans les recoins de ce crédo l'âme religieuse de celui qui inlassablement a cherché l'Absolu : un itinéraire intéressant et peu commun qui l'a confronté à différentes théories idéologiques et laïques et qui l'a fait chercher dans l'Orient lointain les racines de son mysticisme pour s'apercevoir de l'existence de grands mystiques dans sa propre religion d'enfance, étude qui lui permet d'exprimer à loisir certains aspects de sa propre pensée métaphysique et morale. Mais l'originalité du livre de Nazy Alaie Ahdieh est dans la rencontre par Romain Rolland de la foi baha'ie en 1915, rencontre peu ou pas du tout connue de ses admirateurs, premier pas dans sa quête de solutions en cette période de guerre et d'intolérance, qui le fait entrer non seulement dans le concept de l'internationalisme relié au religieux, en tant que structure désormais du monde moderne, mais aussi de la source unique de toutes les fois, de leur impact social, de la nécessité de leur adaptation aux nouvelles exigences intellectuelles et aux problèmes qui se posent à une humanité qui expérimente sa croissance collective, de la Loi qui préside à notre destinée commune : une certaine vision organique de l'Histoire. 1915, c'est l'année où Romain Rolland reçoit le prix Nobel de littérature. C'est le centenaire de cet événement qui est célébré en 2015. En notre époque de radicalisme exacerbé, la pensée de Romain Rolland, son ouverture d'esprit qui embrasse toutes les fois, sa notion personnelle du pacifisme, est plus que d'actualité et mériterait d'être étudiée par les plus jeunes comme par les adultes, nous induisant à nous défaire des «fétiches» du passé

05/2015

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Esotérisme

Esquisse hermétique du tout universel. 4e édition

Voici un ouvrage peu commun, aujourd'hui épuisé, intitulé Esquisse Hermétique du Tout Universel d'après la théosophie chrétienne et dont Papus (1865-1916), qui fera la préface de la deuxième édition, dira qu'il explicite « la synthèse absolue de la conception [hindoue] du Parabrahm. » Qu'est-ce que le Parabrahm ? La Réalité Ultime ! Mais depuis que l'esprit s'est incarné dans la matière… jusqu'à l'apparition de l'Homme, la réalité absolue s'est scindée en myriades de parcelles de vie subjective, dont l'Ego humain sera l'un des principaux avatars. Il s'agit d'une notion dont la Théosophie occidentale va s'emparer. L'auteur signe cet ouvrage d'un pseudonyme : Jacob. Mais le catalogue Caillet nous dira en 1913 qu'il s'agit d'un certain Jean Jacques Bourcart (1833-1913). Il est connu comme le principal mécène du groupe des martinistes, les disciples de Louis Claude de Saint Martin (1743-1803). Bourcart, industriel philanthrope, a financé la revue L'Initiation, première série (1888-1912). George Ducormier, alias Phaneg (1867-1945), dira de « Jacob » au début du XXe siècle : « qu'il fut un très grand initié du siècle dernier … et notamment le conseiller et le soutient du Dr. Encause (alias Papus) ». Obligeamment communiquée par Roger Durand, nous joignons entre autre à cette troisième édition de l'Esquisse hermétique du Tout Universel, la préface de la première édition de 1892, d'une insigne rareté, signée anonymement J.H.D. Il ne fait plus de doute désormais qu'il s'agisse du fondateur de la Croix Rouge. On y découvre un aspect méconnu d'Henry Dunant (1828-1910), ami de Bourcart, lecteur inattendu de Fabre d'Olivet ! Un esprit ouvert aux rayonnements secrets de l'ésotérisme et aux mystères du perfectionnement humain. Bourcart a pris le fondateur de la Croix-Rouge sous sa protection et a œuvré à la réhabilitation du futur premier prix Nobel de la Paix (1901).

12/2016

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Littérature française

Si loin, si proche. La quête du père dans "le premier homme" d'Albert Camus

Il y a soixante ans, l'académie suédoise décernait le Nobel de littérature à Albert Camus, l'auteur, entre autres, de L'étranger, de La Peste et de La Chute. Le discours qu'il prononce à Stockholm, le 10 décembre 1957, au moment de recevoir son prix, il le dédie à un homme que personne ne connaît : Louis Germain. L'écrivain tenait à associer publiquement son instituteur du primaire à cette reconnaissance internationale, car Camus, orphelin de la Grande Guerre - son père est tombé au champ d'honneur, il n'avait pas un an - trouva en Louis Germain une véritable figure paternelle. L'instituteur ira jusqu'à plaider la cause de l'enfant auprès de sa grand-mère pour que Camus accède au collège. En 1957, cela fait plus de dix ans que Camus est à son tour devenu père et le fantôme de Lucien, son propre père, revient le hanter. Si, jusque-là, le père n'a pas trouvé plus de place dans son oeuvre que dans sa vie, il veut désormais lui en faire une. Bien avant de partir se recueillir sur la tombe de ce père inconnu, il prend des notes. Elles s'accumulent, certaines prennent même la forme de chapitre, mais le résultat ne le satisfait pas et la mort ne lui laissera pas le temps d'achever Le Premier homme dont ses héritiers autoriseront la publication en 1994. Si loin, si proche a été rédigé dans le cadre d'un mémoire de maîtrise (équivalent de l'actuel Master I) juste après la parution du Premier homme. Cela a permis à Virginie Lupo de travailler de manière totalement "libre" , aucun document n'ayant encore été publié sur ce texte. Depuis, plusieurs études ont vu le jour, mais nous avons choisi de faire paraître ce travail sans l'actualiser des recherches actuelles, afin d'en livrer la réflexion pure, totalement personnelle.

05/2017

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Spécialités médicales

Hépatite B

Trois cent cinquante millions de porteurs chroniques dans le monde, environ un million de décès chaque année, un vaccin efficace mais décrié en France, des traitements de plus en plus performants mais inaccessibles dans les régions les plus touchées par l'endémie... Près d'un demi-siècle après la découverte du virus de l'hépatite B, les défis posés par l'infection restent considérables. L'estimation récente de l'Institut de veille sanitaire a montré que la prévalence de l'infection par le virus de l'hépatite B était voisine de celle de l'infection par le virus de l'hépatite C en France. Les populations migrantes et les couches les plus défavorisées de la société sont les plus touchées. Le développement récent de molécules antivirales puissantes possédant une barrière génétique élevée contre la résistance permet en théorie de contrôler la très grande majorité des hépatites chroniques B. Cependant, l'obligation de traiter longtemps, sans doute à vie, une infection a priori incurable pose des problèmes difficiles d'indication thérapeutique, d'observance et de résistance. Aux campagnes de vaccination massive des nouveau-nés, enfants et adolescents dans la plupart des pays d'Asie, d'Europe et d'Afrique, la France oppose un décalage qui devrait être rapidement corrigé. La publication d'un ouvrage de référence sur l'hépatite B, après celui sur l'hépatite C, s'imposait donc. Les meilleurs spécialistes français se sont réunis pour faire le point sur les connaissances les plus récentes, sous l'oeil bienveillant de Harvey Alter, co-découvreur du virus de l'hépatite B avec Baruch Blumberg, prix Nobel de Médecine, alors que l'European Association for the Study of the Liver (EASL) publiait ses première recommandations de pratiques cliniques sur la prise en charge de l'hépatite chronique B et que notre ministre lançait, pour les années 2009-2012, un nouveau plan de lutte contre les hépatites virales. La publication de cet ouvrage arrive, nous semble-t-il, bien à propos.

05/2009

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Histoire et Philosophiesophie

La lumière révélée. De la lunette de Galilée à l'étrangeté quantique

Qu'est-ce que la lumière, cette lumière qui éclaire et fascine l'humanité depuis le début des temps ? Replaçant ses propres travaux dans la perspective de la riche épopée de la connaissance, Serge Haroche dresse ici le tableau de ce que nous savons aujourd'hui de la lumière, de la manière dont nous l'avons appris, et des inventions que cette connaissance nous a apportées en révolutionnant notre vie quotidienne. Le temps s'écoule-t-il au même rythme à la surface de mon bureau et quelques millimètres au-dessus, et peut-on mesurer la différence ? Est-il possible de manipuler un objet quantique sans le détruire ? Qu'est-ce que l'intrication quantique et qu'appelle-t-on "décohérence" ? Le livre de Serge Haroche montre comment ces questions sont liées et leur apporte les réponses les plus actuelles. On y apprend comment est née la théorie de la relativité, d'où vient la physique quantique, et que le chat de Schrödinger n'est pas (seulement) un animal domestique, mais un paradoxe quantique que la physique contemporaine a domestiqué en lui donnant une traduction expérimentale. Acteur profondément engagé dans la science de la lumière, Serge Haroche en déroule ici les fils, de Galilée à Einstein, et jusqu'aux travaux qui lui ont valu le prix Nobel. Il revisite de l'intérieur, en théoricien et en expérimentateur, cette fascinante aventure scientifique. Explicitant les liens qui se sont tissés dans l'histoire des sciences entre l'optique, la mécanique, l'électricité et le magnétisme, il retrace le rôle essentiel que les interrogations sur la lumière ont joué dans la naissance de la physique moderne et dans l'élaboration de notre représentation de l'Univers. Loin d'exposer une histoire abstraite, Serge Haroche nous permet d'appréhender ce qu'est la démarche scientifique, faite d'un va-et-vient constant entre observation des phénomènes, élaboration de modèles théoriques et vérifications expérimentales. Un livre unique qui nous fait partager l'allégresse du savoir et l'exaltation de la découverte.

09/2020

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Economie

Peuple, pouvoir et profits. Le capitalisme à l'heure de l'exaspération sociale

Voici le grand réquisitoire du prix Nobel d'économie Joseph E. Stiglitz contre la dialectique infernale du pouvoir et des profits. Depuis plusieurs décennies, Joseph Stiglitz développe une critique forte du néolibéralisme. Il dénonce la foi aveugle dans les marchés libres et sans entraves. Il fustige la mondialisation, qui étrangle les pays en développement. Il condamne la libre circulation des capitaux, qui aboutit à des crises financières. Il met en garde contre le creusement des inégalités. Toutes ces évolutions sont voulues par les grandes entreprises. Grâce à leur "pouvoir de marché", elles exploitent aussi bien leur personnel que leurs clients pour accroître leurs profits. Ces profits leur permettent d'"acheter" le pouvoir politique afin qu'il légifère selon leurs désirs, et non dans l'intérêt du peuple. Mais ce dernier n'en peut plus. Il veut que cela change. Entrent alors en scène des démagogues qui, pour tirer parti de cette colère, élaborent une critique superficielle de la mondialisation. Fondée sur l'hostilité à l'égard des migrants et le protectionnisme, celle-ci trouve un large écho auprès des victimes de la désindustrialisation. Ces nouveaux populistes ont également l'appui des grandes entreprises, et pour cause : ils travaillent pour elles, notamment en leur accordant des réductions d'impôts massives et en déréglementant. Pour combien de temps ? Dans ce livre, Stiglitz ne se contente pas d'analyser avec finesse les grands problèmes actuels de l'Occident (l'anémie de l'économie, le pouvoir des monopoles, la mauvaise gestion de la mondialisation, la financiarisation abusive, le changement technologique mal maîtrisé). Il propose aussi un tournant radical : un programme économique et politique progressiste. A ses yeux, il est urgent de mettre en oeuvre une politique sociale ambitieuse autour d'une idée forte : l'"option publique". Car c'est en s'attaquant de front au pouvoir et aux profits des grandes compagnies que le peuple pourra enfin espérer vivre décemment.

09/2019

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Vins, alcools, boissons

Des vins, des hommes et des émotions. Souvenirs d'un amateur de grands crus

Voici un ouvrage rare sur les plaisirs, les découvertes, les mystères de la dive bouteille. Le vin n'existe que si on le nomme. La langue des mots fait vivre l'or rouge, blanc ou rosé. Tout au long de trente années passées de restaurants menés par de valeureux chefs aux vignobles de l'Hexagone et aux caves voutées où le jus de la treille murit dans la pénombre, Nicolas de Rabaudy, chroniqueur de gastronomie et de vins, s'est forgé une vaste culture du savoir-boire à travers des dégustations, des dîners, des rencontres. Avec des personnalités issues de l'univers des nobles flacons, propriétaires et châtelains comme les Rothschild, Alexandre de Lur Saluces, Aubert de Villaine (domaine de la Romanée Conti), Michel Delon, Jean-Michel Cazes, Jean-Claude Berrouet, May-Eliane de Lencquesaing, Jean-Eugène Borie, qui lui ont transmis l'art de bien déguster et la vérité des crus d'exception. Il y a au fil de ces pages quelqu'un pour vous initier : les sommeliers Philippe Bourguignon, Eric Beaumard, Olivier Poussier, Enrico Bernardo, Philippe Faure-Brac, les diacres du vin, et les collectionneurs comme François Audouze et Michel Chasseuil, mémoires des vins anciens. Plus on comprend le secret du verre, plus on s'approche de la sève, plus le plaisir vous saisit et le bonheur de boire est là. Ancien journaliste de spectacles à Paris Match, Nicolas de Rabaudy s'est orienté dans les années 80 vers la chronique de restaurants et de vins. Il a donné des articles au Figaro, au Journal du Dimanche, et depuis 2009, il collabore au site slate. fr fondé par Jean-Marie Colombani, ancien PDG du Monde. Auteur fécond, il a publié une vingtaine de livres sur l'univers des chefs étoiles, des grands restaurants et des vins de rêve qu'il suit pour Bettane Desseauve Médias. Ce dernier ouvrage très personnel rassemble ses souvenirs de gastronome oenophile.

01/2013

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Littérature étrangère

Le voyage en Orient

En 1933, à l'époque de la parution du Voyage en Orient, Hermann Hesse écrivait à Thomas Mann en ces termes : " Je ne peux pas me défaire de la qualité d'Allemand qui est la mienne et je crois que mon individualisme de même que ma résistance et ma haine à l'égard de certaines attitudes et d'une certaine phraséologie allemandes constituent des fonctions dont l'exercice est non seulement profitable pour soi-même, mais rend également service à mon peuple. " Le Voyage en Orient est l'étincelante formule de cet exercice. Ce voyage symbolique, entrepris par les pèlerins d'un ordre très ancien, a pour destination un Orient qui est partout et nulle part, qui est la synthèse de tous les temps. Mozart côtoie Paul Klee et Hoffmann, Louis le Cruel. L'espace que traverse H. H. , le narrateur, en compagnie de personnages d'écrits antérieurs (Goldmund, Klingsor, le Pablo du Loup des steppes), est avant tout un paysage de l'esprit. Hesse y déploie en toute liberté les multiples facettes d'une culture allemande qui n'a de sens que si elle est cosmopolite. Conscient de son isolement, Hesse n'en gardait pas moins une foi intacte : " Si peu nombreux que vous soyez, c'est en vous, en vous seuls, que la vertu de l'Allemagne se réfugie et c'est de vous que dépend son avenir. " Récit fantastique et livre-clé, Le Voyage en Orient est la meilleure introduction qui soit à l'oeuvre de Hermann Hesse. Hermann Hesse, écrivain allemand naturalisé suisse (1877-1962) reçoit le Prix Nobel en 1946. Peter Camenzind (1904) et L'Ornière (1906) lui apportent la notoriété. Narcisse et Goldmund (1930) et Le Jeu des perles de verre (1943) en font un auteur universel. Il est aussi l'auteur de nouvelles, dont dix recueils ont paru chez Calmann-Lévy. Préface d'André Gide. Traduit de l'allemand par Jean Lambert.

06/1994

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Critique littéraire

Cent romans-monde

Au sein de « la littérature-monde » qui, depuis quelques décennies, surgit dans les cinq continents, le roman-monde a rencontré un succès des plus spectaculaires : tirages impressionnants, traductions systématiques en de multiples langues, attribution régulière de prix littéraires (Booker, Médicis, Nobel...). En retenant plus de cent récits, cet essai critique se propose de reconstituer la genèse de ce nouveau genre littéraire. Les premiers textes pris en considération ont été les récits de voyage rapportés par les navigateurs et les explorateurs qui, depuis l’Antiquité, ont parcouru le monde en tentant d’en dresser les cartes. La lecture de ces textes séminaux a, tout naturellement, incité nombre de romanciers modernes à se lancer, plus ou moins métaphoriquement, à la découverte des terres encore mal connues. Préoccupés au plus haut point par les problèmes de forme, ces romanciersmonde affichent avec fierté une maîtrise impeccable des langues des colonisateurs, qu’ils considèrent maintenant comme des « butins de guerre » (F. Fanon). Ce faisant, ils s’octroient avec jubilation la possibilité de se livrer à des expérimentations qui libèrent leur parole : réécriture ironique de certains textes canoniques (comme Robinson Crusoe de Defoe ou Au coeur des ténèbres de Conrad), analyses très poussées de leurs statuts ambigus de « bâtards internationaux », intégrations spectaculaires de mots vernaculaires, utilisations systématiques des parlers populaires, glorification du discours poétique ancestral, adoption du « réalisme magique » sud-américain et de son écriture de l’imaginaire, etc. Motivés à la fois par un vibrant militantisme sociopolitique et une profonde adhésion humaniste à l’esthétique de la Relation (É. Glissant), ces romanciers sont parvenus à imposer une littérature qui donne enfin, à l’Autre et à l’Ailleurs, la place qui leur revient dans ce « nouveau Nouveau monde ». Denise Coussy, professeur honoraire de l’Université du Mans, a consacré de nombreuses études aux « nouvelles littératures » de l’Afrique, des Antilles, de l’Inde ou de l’Australie. En 2000, elle a publié La littérature africaine moderne au sud du Sahara et, en 2004, Le roman indien de langue anglaise aux Éditions Karthala.

10/2013

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Sociologie

Tueurs de masse, le malaise dans la cité

La problématique du Mass killer, ou "tueur de masse" en français, existe depuis toujours. Dans la Rome antique, par exemple, les tueurs de masse étaient salués pour leur devotio, légendaires guerriers qui se jetaient à la mort pour détruire les armées ennemies. Aujourd'hui, ces gestes sont toujours entretenus (et appréciés) dans les films, dans les jeux vidéos et dans le monde virtuel en général. Mais, quand les gestes intègrent la réalité, ils épouvantent et provoquent des hystéries collectives et des paniques morales, ce qui fut récemment le cas à Oslo, ville du prix Nobel de la paix. Très différemment des crimes de guerre ou des crimes institutionnalisés contre l'humanité, les tueries de masse sont l'oeuvre d'individus isolés (ou en duo) dont les revendications sont délirantes et personnelles. Des phénomènes de contagion médiatique peuvent conduire d'autres à les imiter, et ainsi de suite. A différencier également du tueur en série et du tueur compulsif, le tueur de masse s'attaque à plusieurs personnes en même temps, causant une multiplicité de victimes en un temps très bref. Les forces de l'ordre ont une période trop courte pour (ré)agir, face à un agresseur qui, la plupart du temps, ne compte pas survivre à ses actes. Pour comprendre les tueries de masse, il faut questionner l'individu, sa psychologie, mais aussi le contexte social, l'histoire même de la société. Il faut questionner certains phénomènes récurrents dans le débat, tels que l'influence de la détention d'armes à feu et le rôle du monde virtuel. La première partie de l'ouvrage permettra ces réflexions ouvertes au grand public, tandis que la deuxième et la troisième partie recenseront des faits divers sélectionnés selon des problèmes communs, toujours sous un ordre chronologique. Ces parties mettront en perspective les réflexions abordées dans la première partie, en dévoilant la multiplicité des tueries de masse (milieu urbain et scolaire, arme blanche et arme à feu) en tant que phénomène mondial.

11/2012

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Histoire et Philosophiesophie

Savants sous l'Occupation. Enquête sur la vie scientifique entre 1940 et 1944

Les scientifiques ne sont pas restés à l'écart de la quasi-guerre civile qui a déchiré la France entre 1940 et 1944. La France libre voulait leur prestige, Vichy leur savoir, les nazis leur soutien. Comment les chercheurs français ont-ils répondu à ces sollicitations multiples ? Articulé autour de 12 récits, ce livre entraîne le lecteur dans l'univers de la recherche française entre 1940 et 1944. Douze récits centrés chacun sur un chercheur, du prix Nobel au thésard aujourd'hui oublié, qui abordent de façon vivante les traits saillants de la vie scientifique sous l'Occupation : la restructuration du système de recherche pas Vichy ; la mobilisation des laboratoires pour répondre aux difficultés de ravitaillement et aux pénuries ; l'incontournable antisémitisme d'Etat qui ne parvient cependant pas à éliminer les juifs de la vie scientifique ; les engagements dans le camp de la Résistance comme de la Collaboration ; et enfin la très superficielle épuration, qui voit la communauté scientifique passer l'éponge sur les errements de ses membres les plus compromis. Nourri d'archives souvent inédites, ce livre met en lumière des aspects méconnus et refoulés de l'histoire de la science française. Qui ne s'étonnera d'apprendre que le physicien Frédéric Joliot-Curie, figure emblématique de la Résistance, a travaillé durant toute la guerre avec des chercheurs allemands ; que l'INSERM, comme bien d'autres institutions scientifiques actuelles, a été fondé par Vichy ; ou encore que le mathématicien Gaston Julia, élu président de l'Académie des Sciences en 1950, avait été suspendu cinq ans auparavant en raison de ses sympathies nazies ! Un tableau contrasté de la vie scientifique sous l'Occupation en émerge, avec du noir, du blanc, et toute une gamme de gris. Avec ses moments de doute, de bravoure et de lâcheté. Sans manichéisme, quitte à écorner certains mythes. Les chercheurs étaient jusqu'à présent restés à l'écart du mouvement de retour critique sus les années noires de Vichy. Il était temps de combler cette lacune.

01/2004

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Critique littéraire

Les écrivains polonais sous trois dictatures 1918-1953

Les écrivains polonais sous trois dictatures porte à la connaissance du public français plus d'une vingtaine d'auteurs. Si quatre d'entre eux, Witold Gombrowicz, Ignacy Witkiewicz, Czeslaw Milosz, Bruno Schulz, nous sont familiers, de nombreux poètes et romanciers importants dans le monde des lettres polonaises restent inconnus ou méconnus ici. En Pologne, durant les deux décennies de l'entre-deux-guerres, le poète Julian Tuwim occupe l'une des premières places. Ses poèmes enivrés de vie, dont certains inspirés de Rimbaud, provoquent des scandales dans les milieux conservateurs. Dans le ghetto de Drohobycz en 1942, la tragédie est à son comble le jour d'une course à la tuerie de cibles vivantes. Bruno Schulz est abattu par un Waffen SS d'une balle tirée à bout portant. Zofia Nalkowska conserve l'image de grande dame des lettres polonaises, tandis qu'une poétesse inconnue, modeste, est sortie de l'ombre par les fins limiers suédois qui offrent la distinction suprême en littérature à Wislawa Szymborska. Catholique libéral, Czeslaw Milosz déjoue la dictature en se faisant nommer en poste à l'ambassade de Pologne à Paris. Il peut ainsi publier ses oeuvres en toute liberté et sera auréolé du prix Nobel de littérature en 1980. Cet ouvrage clôt une étude approfondie et documentée en six volumes sur les écrivains confrontés aux dictatures nazie, fasciste, stalinienne, franquiste, vichyste. Il s'inscrit dans la même perspective et la même volonté de rendre hommage et justice aux talents littéraires que l'histoire a marginalisés, méconnus ou effacés de notre culture et de notre mémoire. Remettre leurs oeuvres et leur vie à leur juste place, rappeler les écrits et les auteurs qui ont collaboré avec les régimes totalitaires, mis leurs talents au service des persécuteurs dont certains sont aujourd'hui honorés, enseignés en toute méconnaissance ou négation de leur rôle, tels sont les objectifs auxquels l'auteur se consacre.

12/2017

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Musique, danse

Symphonie en la mineur, « italienne » (conducteur A4)

Bien que dûment signalée dans tous les catalogues et biographies du musicien, la Symphonie italienne de Vincent d'Indy resta longtemps inédite. Alors qu'il vient à peine de fêter ses dix-huit ans, son baccalauréat ès lettres fraîchement obtenu, sa grand-mère Résia tient à lui offrir un somptueux voyage de deux mois en Italie, au berceau même de l'art, de la civilisation et du christianisme. Récompense accordée pour les efforts fournis et les résultats obtenus, ou moyen plus inavouable de chercher à le détourner d'un projet de carrière militaire, ce véritable Grand Tour allait s'avérer autrement fructueux.
En effet, propre à enflammer un jeune esprit empreint de romantisme, la patrie de Dante et de Michel-Ange devait non seulement lui inspirer l'une de ses premières oeuvres d'envergure, mais guider définitivement ses pas vers une carrière bien éloignée des fastidieuses études de droit auxquelles on aurait voulu pouvoir l'astreindre. Avant même son départ avait germé l'idée d'une vaste symphonie à programme, dont le premier canevas fut ébauché dans l'enthousiasme des différentes étapes de son périple entre Rome, Naples, Florence et Venise, puis lors d'un séjour en Allemagne et en Suisse.
Travailleur acharné, homme de culture avide de grandeur et de perfection, il fallait un esprit puissant et volontaire pour concevoir un tel projet et le mener à terme. Mais fût-elle réelle ne réduisons pas cet ouvrage à une simple prouesse d'écriture : à travers ces pages tour à tour grandioses ou poétiques, nobles ou piquantes, profondes ou fantasques, l'auteur parvient avant tout à atteindre son objectif premier, celui de prouver qu'il a bel et bien une "âme d'Artiste" ...
Après des années d'un injuste oubli, à nous maintenant d'en découvrir les multiples richesses... 1 petite flûte, 2 flûtes, 2 clarinettes, 2 hautbois, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, cordes

12/2018

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Microéconomie

La microfinance sociale. Analyse économique et gestionnaire d'une innovation financière solidaire

Depuis 1997, les sommets internationaux du microcrédit se sont multipliés, avec un point d'orgue en 2005. Chacun d'entre eux affiche, pour ambition, la lutte contre la pauvreté en promouvant, en particulier, l'accès au crédit aux plus pauvres afin de les soustraire à la fois des pratiques usuraires et de l'exclusion financière. En ce qui concerne les pays en développement, la publicité faite autour du modèle de la " Grameen Bank " (banque villageoise), défendu par son initiateur au Bangladesh, le prix Nobel de la paix Dr. Muhammad Yunus, n'a fait qu'accentuer la croyance en un nouvel outil pour leur développement. Pourtant, le phénomène ne concerne pas que les pays dits " du Sud ". En effet, en Europe, les moines franciscains et récollets avaient déjà expérimenté le " crédit juste " pour les plus vulnérables et ce, dès le XIVe siècle en Italie, anticipant ainsi les pratiques des prêts sur gage des Monts-de-Piété, en tant que forme singulière de microcrédit professionnel à destination de la petite bourgeoisie (" Ma tante ") ou social pour les ouvriers (" Le clou "). Leurs héritiers, les Crédits Municipaux (établissements de crédit et d'aide sociale), suivis par les établissements bancaires coopératifs (Caisse d'Epargne, Crédit Agricole et Crédit Mutuel), ont commencé à expérimenter au même moment, à la fin des années 1990, un autre microcrédit " social " : le microcrédit personnel garanti. Depuis lors, ce sont des dispositifs de micro-assurance puis de micro-épargne, solidaires, qui ont été testés, à la fois en France et en Europe, afin de développer une microfinance sociale, rassemblant ces trois pratiques bancaires solidaires. Au moyen d'une analyse de plusieurs expérimentations de terrain, cet ouvrage dévoile les fondamentaux de cette pratique bancaire solidaire pour que chaque bénéficiaire puisse consolider ses capabilities, c'est-à-dire son degré d'autonomie et de liberté pour choisir sa manière de vivre, dignement, sa propre vie.

09/2021

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Sciences politiques

Imaginer la paix

L'Académie Universelle des Cultures que préside Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, organise chaque année un prestigieux forum international : dans ce cadre, les membres de l'Académie et des experts de toutes disciplines ont réfléchi sur la paix. Comme l'écrit Paul Ricoeur, imaginer la paix, ce n'est ni " la rêver ou l'halluciner, mais la concevoir, la vouloir et l'espérer ". La paix est " un bien positif, un état de bonheur, consistant dans l'absence de crainte, la tranquillité, dans l'acceptation des différences ". Les membres de l'Académie Universelle des Cultures et leurs invités se sont réunis autour de cet idéal insaisissable et inlassablement recherché. De l'Antiquité, évoquée par Jacqueline de Romilly, au Moyen Age, de la Paix de Dieu mais aussi de la " guerre juste " décrite par Jacques Le Goff, de la dissertation historique de Kant sur la paix perpétuelle, abordée en détail par le philosophe Heinz Wismann, aux lumineuses définitions d'Umberto Eco, historiens et philosophes ont tenté de cerner ce désir de l'humanité. Jorge Semprun, rescapé des camps de la mort, a traité de la lutte contre toutes les formes de terreur, tandis que les victimes des violences en Algérie s'exprimaient par l'intermédiaire de Zazi Sadou, porte-parole du Rassemblement algérien des femmes démocrates. Et si la paix n'existait que comme discours ? Bernard Kouchner, Julia Kristeva, Blandine Kriegel, Bronislaw Geremek, Daniel Sibony Roger-Pol Droit, Ariel Dorfman, Jaan Kaplinski, Odon Vallet, François Gros, Lady Helena Kennedy, Mireille Delmas-Marty Franz-Olivier Giesbert, Mohamed Talbi - toutes et tous ont apporté d'une voix forte leur réponse pleine de foi, en évoquant la paix du cœur, en revisitant les mythes fondateurs, en débattant des relations entre les sciences et la paix, en discutant du " droit de la paix ", ou en repensant le monde d'après le 11 septembre, à la recherche d'une paix qui ne soit pas fondée sur l'affrontement, ni sur la loi du plus fort.

11/2003

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Correspondance

Lettres à de jeunes lecteurs

Toute sa vie, dès le succès de ses premiers livres (Peter Camenzind en 1903 et L'Ornière en 1904), Hermann Hesse a reçu un très abondant courrier de la part ses lecteurs. Au fil des années, la masse des lettres ne cessa d'augmenter, jusqu'à atteindre des sommets inégalés après que le Prix Nobel de littérature lui eut été décerné en 1946. L'écrivain, parfois accablé par cette marée épistolaire, ne la traita pourtant jamais avec désinvolture, mais s'attacha toujours à répondre à ceux de ses correspondants dont il ressentait que la détresse était sincère, et la demande de secours moral justifiée. Plus des deux tiers des lettres, en effet, provenaient d'adolescents ou de jeunes gens qui prenaient l'écrivain pour confident de leurs doutes parce qu'ils avaient perçu dans ses livres l'importance de la quête de sagesse. A quinze ans, en 1892, le jeune Hermann Hesse avait fait une tentative de suicide. Il avait été un adolescent rebelle, toujours en conflit avec sa famille. Il était donc bien placé pour comprendre la fragilité de la jeunesse. En outre, son esprit profondément chrétien le portait à répondre aux appels qui lui étaient lancés par des esprits encore en formation. Il refusa pourtant jusqu'au bout d'être pris pour un gourou ou un oracle, et ses conseils de vie sont d'autant plus précieux qu'ils ne lui sont dictés que par son immense culture et sa grande expérience. Dans la masse très abondante de la correspondance de Hesse, le présent livre propose une anthologie des lettres les plus remarquables écrites en réponse à ces appels. On y voit Hermann Hesse affirmer ses convictions profondes, surtout dans les moments les plus tragiques de l'histoire européenne. S'il se montrer parfois sévère avec certains interlocuteurs, il est le plus souvent secourable et plein de bonté. Ce livre trace ainsi un autoportrait saisissant de l'un des plus grands écrivains allemands du vingtième siècle en même temps qu'il constitue une leçon de vie d'une brûlante actualité.

09/2021

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Esotérisme

Une vie en quête de sens

"Ervin Laszlo a mené une vie extraordinaire à tous égards, qui s'est déployée à la fois dans le temps et hors du temps ; ses choix ont rendu le monde meilleur". - Gregg Braden Dans cet ouvrage, Ervin Laszlo revient sur l'histoire de sa vie et les changements fondamentaux qui l'ont jalonnée, entre musique, recherche universitaire et activisme mondial. Non pas à seule fin récréative, comme il l'explique au lecteur, mais pour transmettre un message : la quête qui a marqué son existence est profonde et significative pour tout un chacun. Il s'agit, ni plus ni moins, de découvrir le but qui sous-tend notre existence. L'auteur apporte la preuve scientifique que la vie, loin d'être un accident dépourvu de signification, est l'expression d'un élan universel de la nature : celui de l'évolution de systèmes cohérents et complexes, et de la conscience qui s'y associe. Dans cet univers quantique fait d'interdépendances et d'interactions, la découverte d'Ervin Laszlo confère à notre vie, à chacun de nos actes, un sens et une signification suprêmes. Traduit de l'américain par Emilie Gourdet-Brard L'Auteur Ervin Laszlo est un philosophe des sciences hongrois ; théoricien des systèmes, il a exposé la théorie de la conscience quantique. Deux fois nommé pour le Prix Nobel de la paix, il est éditeur de la revue internationale World Futures : The Journal of General Evolution et chancelier de l'Université GlobalShift. Fondateur et président des think tanks internationaux du club de Budapest et du General Evolution Research Group, il est également l'auteur de 83 livres, traduits en 22 langues. "En révélant l'essence même de la sagesse, Ervin Laszlo lui rend toute sa noblesse". DEEPAK CHOPRA "Ervin Laszlo est au coeur de la création d'un nouveau paradigme et d'une nouvelle cartographie de la réalité". STANISLAV GROF "L'évolution de notre espèce progresse chaque fois qu'Ervin Laszlo se penche sur un nouveau sujet". NEALE DONALD WALSCH

02/2023

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Science-fiction

L'Invocation Tyranus, la quête des quatre sceaux Tome 1 : Le dessein des Dinos

La paix sur Gondowyn est rompue. Tyranus, l'Invocation du redoutable Dragon Noir, scellée jadis grâce à l'alliance de plusieurs races, dans un sommeil millénaire, est convoitée par ses créateurs ; les Dinos. Voulant préserver la paix des royaumes, Aragór, un jeune Elfe, accompagné de ses cinq frères d'armes, parcourt le monde pour protéger les Sceaux qui retiennent l'Invocation. De son côté, cherchant le salut des siens, Raptoris, l'Empereur des Raptors, se met en quête pour récupérer le dragon. Son peuple, persécuté depuis la fin de la Grande Guerre, il y a 2 000 ans, est en voie d'extinction. Aidés de cinq valeureux guerriers, les Raptors mettent leurs vies en jeu afin d'échapper à ce sombre destin. Deux quêtes, deux nobles causes. Elles s'affrontent dans une aventure épique et grandiose, où se mêlent émotions, combats, invocations et magie. Mais, dans l'ombre, d'autres ennemis guettent... La fiction est une certaine expression de la réalité. Ce qui fait l'unicité de la science-fiction ? C'est un genre qui, par les excès qu'il permet, alloue à l'auteur un terrain de jeu extraordinaire dans lequel il peut s'épanouir encore plus librement... Dans l'ouvrage de Grégory Colesse, il est question de dragons, d'une Grande Guerre, de ténèbres... Mais ce monde de dangers est plus que cela : il appartient au domaine du symbolique. Et si ces dragons et ces ténèbres représentaient des dangers bien plus réels, crise, quête d'identité, peur de l'inconnu dans un contexte social et économique des plus incertains ? C'est peut-être de cette façon qu'il convient de lire L'Invocation Tyranus, La quête des quatre sceaux, Tome I : Le dessein des Dinos. Mais c'est aussi un ouvrage divertissant, où l'imaginaire tient une place prédominante ; une aventure épique et grandiose où se mêlent les sentiments humains les plus complexes et qui démarre sous les meilleurs auspices...

04/2013

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Histoire internationale

De la Chine

Henry Kissinger raconte deux mille ans d’histoire de la Chine, qu’il connaît intimement. Quelle vision du monde et de l’Occident ont les Chinois ? Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? L’ancien secrétaire d’État fait d’abord œuvre d’historien. Il explique sur quels fondements s’est bâti l’Empire du Milieu : nul autre pays ne peut se vanter d’avoir connu une civilisation ininterrompue aussi longue, ni d’entretenir un lien aussi intime avec ses principes classiques de stratégie et d’art politique. C’est ensuite une histoire dont il a été un acteur essentiel que Kissinger retrace : celle des relations houleuses entre les États-Unis et la Chine, de la guerre de Corée au voyage de Richard Nixon à Pékin en 1972, jusqu’aux conséquences internationales des événements de la place Tiananmen 1989. Nourri d’anecdotes de première main et d’archives inédites, cet ouvrage magistral invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique du dernier demi-siècle et donne à comprendre les enjeux de demain.Henry Kissinger a été conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d’État sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a également conseillé de nombreux autres présidents américains en matière de politique étrangère. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Odile Demange et Marie-France de Paloméra.« Un ouvrage fascinant […] ; un portrait de la Chine fondé sur la connaissance intime et directe qu’a eue Henry Kissinger de plusieurs générations de leaders chinois. » Michiko Katutani, The New York Times« Kissinger reste le plus grand auteur de mémoires de tous les secrétaires d’État et même les présidents de la période moderne. » James Mann, Slate.com « Une fascinante analyse des rencontres de Kissinger avec les leaders chinois. » Jon Halliday, The Telegraph« Il y a quelque chose de formidable à s’entendre raconter l’histoire par quelqu’un qui y a assisté tout du long. » Jeffrey Wasserstrom, Time magazine