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Héloïse Martel

Extraits

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Thèmes picturaux

Couleurs de Loire

"Couleur du ciel, couleur de Loire, la mare était dans l'herbe comme une éclaboussure du ciel". Maurice Genevoix : La Boite à Pêche. Curieuse appellation de couleur : La Loire en effet, plus que tout autre fleuve passe par une vaste gamme de teintes, allant de l'argenté au lilas, selon la couleur du ciel et selon le moment du jour. (Dicos point virgule, Le Seuil) Unique ! la Loire comme vous ne l'avez jamais vue. Plus de cent peintres, poètes et écrivains ! Plus de 70 reproductions en couleurs, Des tableaux inédits, notamment ceux de Maurice Genevoix ! La Loire et ses affluents ont inspiré d'innombrables artistes, peintres, écrivains et poètes qui ont fréquenté ses rives. Ils ont été séduits par ses aspects pittoresques : villes au bord du fleuve, activités des bords de Loire... Ils ont souvent peint ou écrit sur la Loire. C'est ce que révèle ce beau livre. Rieuse, épanouie, sablonneuse, ample et magnifique... la LOIRE, miroir de l'âme les a inspirés. La Loire sous les regards croisés de Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Nicolas Mecheriki, Henri-Joseph Harpignies, Francis Picabia, Prosper Barbot, Charles Le Roux, Claude Rameau, Louis-Robert Antral, Jean Fouquet, Jean-Albert Gorin, Théodore Rousseau, Léon Eugène Dambeza, Maxime Maufra, Jean Commère, Louis Dupont, Maurice Loirand, Richard Boutin, Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Eugène Delacroix, Prosper Barbot, William Turner, Emmanuel Lansyer, Eugène Prévost-Messemin, Olivier Debré, Roger Toulouse, Paul Fachet, Maxime Maufra, Jacques Lefebvre, Jacqueline Cailliau, Bernard Lorjou, William Turner, Balitran, Jacques Villon, Thomas Aignan Desfriches, Louis Joseph Soulas, Jacques Poirier, Nicolas Chapuy, Jeanne Champillou, Jacques Ousson, Johan Barthold Jongkind, Jean-Pierre Houel, Emmanuel Lansyer, Paul Désiré Trouillebert, Edouard Debat-Ponsan, Stephano Della Bella, Pierre-Antoine Demachy, Justin Ouvrié, Lambert Doomer, Jean Zaccheo, Stephano Della Bella, Denise Bruneau, Ferdinand Perrot, Charles Péguy, Marguerite Cécile Albrecht, Louis Aragon, Germain Audebert, Paul Badin, Honoré de Balzac, René Bazin, Maurice Bedel, Joachim du Bellay, Adam Billaut, Lucien Bodard, Michel Bondu, Roger Bonhomme, Jacques Branger, Marcel Bréchet, Francine Caron, Paul Fort, Hervé Guerlin, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Maurice Genevoix, Victor Hugo, Max Jacob, Henry James, Jean-Marie Laclavetine, Jacques Lacarrière, Jean de La Fontaine, Jules Lemaître, Géo Norge, Pierre de Ronsard, Mme de Sévigné, Emile Souvestre, André Spire, Jules Vallès, André Turquet, Hubert Tillay, Francis Viélé-Griffin, Alfred de Vigny, Arthur Young.

04/2022

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Ecrits sur l'art

Franz Erhard Walther : l'usage de la forme . Les années fondatrices (1953-1972)

Franz Erhard Walther (Fulda, 1939) est une figure majeure de l'art occidental. Il développe depuis les années 1950 un travail qui questionne le rôle du spectateur dans l'appréhension de l'oeuvre de même que le statut de cette dernière. Créateur du fameux 1-Werksatz (Ensemble d'oeuvres n° 1) qui se compose de 58 objets à activer, il a fait de la participation du public un des éléments moteurs de son art. Cet essai, le seul disponible en français sur cette question, s'attache à proposer une archéologie de son oeuvre à travers l'histoire des premières années de son parcours. Il analyse en particulier un dispositif créé par Walther lui-même, avec lequel ce dernier met en espace sa propre interprétation de son ensemble majeur, le Werksatz (1963-1969). L'usage de la forme devient ainsi et aussi une pensée de l'acte et en acte. Thierry Davila (né en 1963) a étudié la philosophie aux universités de Toulouse-le-Mirailet de Paris IV Sorbonne. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il est docteur en histoire de l'art de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et a été directeur adjoint du musée Picasso d'Antibes, directeur par interim des musées d'Antibes de 1996 à 2001, responsable du département culturel du musée d'Art contemporain de Bordeaux de 2001 à 2007 et conservateur au Mamco de 2008 à 2022. Il collabore régulièrement à Art Press, aux Cahiers du musée national d'Art moderne, à Critique d'art. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'art contemporain (L'Art médecine (en collaboration avec Maurice Fréchuret), RMN, 1999 ; Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle, Editions du Regard, 2002 et 2010 ; In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960, La Lettre volée, 2009 ; De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours, Editions du Regard, 2010 et 2019) ; Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (en collaboration avec Jacques Berchtold, Nicolas Ducimetière et Christophe Imperiali), Flammarion, 2018. Thierry Davila est l'éditeur, avec Pierre Sauvanet, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

01/2024

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Médecine légale

Autopsies. Chroniques d'un médecin légiste

Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Par Michel Sapanet, médecin-légiste, directeur de l'Institut médico-légal de Poitou-Charentes au CHU de Poitiers, expert judiciaire et maitre de conférence. Pour son cinquième opus, le docteur Sapanet revient sur une trentaine d'affaires criminelles passées sous son bistouri. Fusil de chasse, couteau de cuisine, sabre japonais, strangulation, chaque méthode a laissée sur les corps des victimes une signature que l'autopsie se fait fort d'authentifier. Avec son équipe, Michel Sapanet examine, dissèque et analyse, tout en faisant profiter le lecteur de ses explications pédagogiques parfois teintées d'une pointe d'humour. Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Sans le travail de l'équipe du docteur Sapanet, Marie-Lucie, 75 ans, aurait été inhumée après un décès qualifié de " naturel ". Tout était prêt, le cercueil sur le point d'être refermé, lorsqu'un soupçon de doute a suspendu les funérailles. L'autopsie ordonnée in extremis a révélé l'ultime calvaire de la mamie, passée à tabac et étranglée. Sans la perspicacité de l'équipe du docteur Sapanet, le petit Nino, 9 mois, aurait rejoint la liste des bébés victimes de la " mort subite du nourrisson ". Mais lorsque Chantal, agent d'amphithéâtre chargée de la préparation des corps au sein de la chambre mortuaire, se penche sur le petit cadavre, elle n'a aucun doute. L'autopsie confirmera de nombreux sévices dans les semaines précédant le décès et un secouage aussi violent que mortel. Sans les observations du docteur Sapanet, le pauvre homme venu déclarer le décès de son épouse à la gendarmerie aurait pu finir en garde à vue. L'examen médico-légal le mettra hors de cause, confirmant un décès dû à un épouvantable cancer généralisé. Féminicides, altercations qui dégénèrent, parricide au sabre japonais, cambriolage qui dérape, le lot des violences ordinaires évoquées dans ce livre s'enrichit parfois d'affaires hors-normes, proches de l'indicible. Comme l'histoire de ces marginaux alcooliques et toxicomanes qui ont torturés et assassinés quatre membres de leur bande lors de sortes de séances récréatives. Sans doute trouvaient-ils que la province manquait de distraction... . Un chapitre à lire avec précaution.

05/2023

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Littérature française

Les Doublures.. Manuscrits du Souffleur et autres documents

Les Doublures - titre provisoire du roman Le Souffleur ou le Théâtre de société publié chez Jean-Jacques Pauvert en 1960 - est une plongée dans les manuscrits et les archives de Pierre Klossowski, disparu il y a vingt ans, dont l'oeuvre inclassable, écrite et picturale, traverse le XXâe siècle. Comment les personnages du roman se dédoublent au gré de la folie du narrateur, quelles personnalités du monde littéraire et de sa vie privée ont inspiré l'auteur, quels rapports la fiction entretient avec l'histoire et l'actualité (résistance et collaboration, guerres coloniales, coup d'Etat des généraux, prise du pouvoir par de Gaulle, révolution des moeurs...), comment le personnage de Roberte devient maîtresse du jeu et instigatrice d'une utopie néo-A­fouriériste, après avoir été victime d'un époux pervers dans les deux premiers volumes de la trilogie, Roberte ce Soir et La Révocation de l'Edit de Nantes : c'est ce que l'on découvrira en lisant ce volume constitué d'inédits et de textes introuvables, brouillons, lettres, fragments d'entretiens, textes de circonstance, et d'un dossier de presse. Dans les manuscrits, où tous les possibles narratifs sont encore ouverts, on croisera la silhouette fantomatique d'André Gide, déjà reconnaissable dans le prologue du Souffleur, mais aussi les figures de Gilberte Lambrichs, Pierre Leyris, Gabriel Marcel, Jean Paulhan, peut-être Georges Bataille et Jacques Lacan, et surtout Jean Carrive, "proprement le souffleur" , jeune poète surréaliste devenu érudit et traducteur, écrivain sans oeuvre dont l' "âme violente" inspire ces "Nouveaux Mystères de Paris" . "âQui me lisant, qui m'écoutant, pourra jamais me suivre dans le genre de nostalgie que je vais tenter de dépeindreâ? Qui de nous n'a pas connu la joie d'un attachement, n'a pas senti les forces lui revenir dans les pires détresses dès que le visage aimé en se penchant vers lui apportait la sourde promesse de ressources inespérées ? Mais en est-il deux ou trois qui aient connu le souci insensé de faire partager à autrui l'émotion particulière que leur procurait le visage de la compagne élue, et ce souci, comment peut-il devenir à la longue aussi indispensable que la sensation que procure la dilapidation à pleines mains du trésor que l'on possèdeâ? â" (Pierre Klossowski, Projet de préface.)

09/2021

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Poches Littérature internation

Les Chiens du rideau de fer

Le couloir de la mort s'étirait à l'intérieur de la zone réglementée, un espace presque uniquement peuplé par des chiens, jalonné de miradors et de champs de mines, bordé de clôtures hérissées qui séparaient l'ex-RDA de l'Ouest libre. Atrocement isolés et attachés par leurs laisses à des câbles, ces chiens parcouraient leur tracé en plein soleil ou par grand froid, jusqu'à la folie. Dans le texte qu'on va lire, ils sont les représentants du territoire décrit et de l'animation qui lui fut propre, ce sont eux qui mettent à jour la mentalité politique qui y est associée, et qui se distingue par son enfermement, son repli, son besoin de surveillance, de répression, son étroitesse d'esprit nauséabonde. Ainsi que par une population de militaires de carrière orientée vers la formation de chiens de garde qui cherche à échapper à son ennui mortel par un affairisme occulte et quasi illicite. Et pourtant, dans cette société peu reluisante, le lecteur rencontre des personnes qui, seules ou entourées d'une famille, sont animées par des sentiments, des goûts et des dégoûts [...], bref, il s'agit là, en dépit de toute cette misère, d'un matériau romanesque voire dramatique. Et la façon proprement époustouflante dont Marie-Luise Scherer s'empare de ce matériau dépasse de beaucoup la portée d'un simple documentaire factuel. [...] Reste la question suivante : comment Marie-Luise Scherer est-elle parvenue à une connaissance aussi intime et exhaustive de cet univers ? Je pense qu'elle s'y est prise à la manière d'un naturaliste et d'un explorateur. Il est certes évident qu'un tel niveau de savoir est le fruit d'un vaste chantier de recherches, d'une fouille intensive, rendus possible à l'époque par le magazine pour lequel Scherer écrivait ses reportages littéraires hors normes, le Spiegel. Qu'est-ce qui, dans cette entreprise de longue haleine, a bien pu l'aiguillonner, la motiver ? C'est sa curiosité pour la VIE, accompagnée d'une insatiable soif de savoir. Et, dans ce cas précis, cela vient aussi de sa profonde compassion pour les chiens. Dans le domaine du reportage, Marie-Luise Scherer est reconnue comme un auteur de tout premier plan. Or il serait dommage de la cantonner dans les bornes de ce genre. Car sa prose incomparable outrepasse ce cadre, tant les histoires qu'elle puise dans le quotidien arborent les traits de la grande littérature.

11/2014

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Histoire de France

Edouard Daladier (1884-1970)

Affligé d'une réputation suspecte _ en particulier à cause de sa passivité à la conférence de Munich où les démocraties abandonnèrent la Tchécoslovaquie _, Edouard Daladier, président du Conseil de la IIIe République à plusieurs reprises, ministre de la Guerre au cours des années cruciales qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, demeure pour beaucoup de nos contemporains un simple nom dans les ouvrages d'histoire. Ce qui est un peu court pour juger un homme et son action. La carrière de ce boursier de la République, fils d'un boulanger de Carpentras, agrégé d'histoire, profondément républicain et dirigeant éminent du Parti radical, a pourtant connu de multiples moments forts : le Cartel des gauches en 1924, le 6 février 1934, la constitution du Rassemblement de Front populaire, Munich, bien sûr, en septembre 1938, la déclaration de guerre, l'expédition de Norvège, l'inique procès de Riom intenté par Vichy pour le charger, avec quelques autres, de tous les péchés supposés avoir causé la défaite. Peut-être Daladier a-t-il été parfois écrasé par l'ampleur de ses tâches et de ses responsabilités gouvernementales, peut-être a-t-il mal supporté le caractère nécessairement solitaire de l'exercice du pouvoir dans des circonstances dramatiques, mais on ne peut dénier à cette figure complexe, énigmatique, secrète de grandes qualités intellectuelles et morales, une lucidité et une énergie manifestes. Son attitude de 1938 à 1940, en tant que président du Conseil et que responsable du réarmement, où ces qualités firent merveille en dépit d'oppositions jusque dans son propre gouvernement, le montre bien. Quand il dut abandonner le pouvoir (en mars 1940), il pouvait à juste titre considérer qu'il avait provoqué un sursaut spectaculaire dans la diplomatie, dans la préparation économique à la guerre, dans le réarmement et même dans les esprits. C'est aller un peu vite en besogne que de le rendre responsable de la défaite. S'appuyant sur un considérable travail d'archives en France et à l'étranger, et sur de très nombreux témoignages, Elisabeth du Réau éclaire voire modifie l'idée que l'on se fait du rôle de Daladier. Sans laisser ses faiblesses ou ses carences dans l'ombre, elle fait justice d'une légende noire que les faits et gestes de son personnage ne confirment pas. Elisabeth du Réau, spécialiste de l'étude des relations internationales, est professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine et enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris.

05/1993

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Religion

Paris. Tome 1

Depuis la monumentale Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, sans cesse remise à jour jusqu'en 1890, il n'existait aucune synthèse sur les dix-huit siècles de la « seconde capitale de la chrétienté » (G. Le Bras). Cet ouvrage collectif vise donc à combler une lacune en actualisant nos connaissances profondément modifiées par les récents travaux d'histoire religieuse désormais enracinés dans une socio-culture. Utilisant une masse d'informations répercutées dans les « orientations bibliographiques » en fin de volume, cinq spécialistes ont défini des thèmes révélateurs et accessibles à un large public. D'où la diversité dans les analyses, parfois très neuves, des fonctions de la capitale où s'interpénètrent le civil et le religieux, l'histoire locale et l'histoire nationale. Jusque dans son rayonnement international - culturel et spirituel - Paris, « ville à part », éclipse son espace diocésain longtemps incorporé à la province de Sens, avant d'être érigé en archevêché au XVIIe siècle. Politique, civilisation et foi illustrent les temps forts aussi bien que les pesanteurs et les convulsions d'une longue histoire décrite, ici, en quatre grandes séquences: des origines à l'an mil ; le Moyen-Age ; l'époque Moderne des XVIe-XVIIe siècles ; le temps des Lumières et des Révolutions. Les auteurs n'ont cessé de privilégier la vie religieuse des Parisiens. Car ce peuple de Paris, qui gronde et s'insurge lorsque les autorités politiques ou le haut-clergé prétendent disposer de son destin malgré lui, s'exprime dans une âme collective, modelée par les hauts-lieux fondateurs: Butte sacrée de Montmartre, abbaye de Saint-Denis, Mont-Valérien, Montagne-Sainte Geneviève, Notre-Dame, pôle des fastes liturgiques et populaires, des processions de sainte Geneviève, de saint Marcel, de Fête-Dieu. La ville aux 237 clochers réalise une symbiose assez unique entre la vie apostolique des moines mendiants et la vie mystique de ses couvents et monastères qui recrutent dans la France entière. Peut-être la clef de la ferveur des Parisiens est-elle, en définitive, dans l'accord intime et multiséculaire entre les curés et leurs fidèles. La géographie des paroisses, pratiquement stable du XIIIe siècle à la Révolution, façonne non seulement les gestes de la pratique mais aussi l'univers mental du Parisien. De la Ligue à la Révolution, c'est le Paris des paroisses et des confréries qui exalte ou défend obstinément son âme, à travers son patrimoine religieux. Illustration de la couverture

01/1987

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Philosophie

Vladimir Jankélévitch. Une philosophie du charme

Vladimir Jankélévitch (1903-1985), fils d’un médecin russe qui a traduit Freud, Hegel et Schelling en français, est un métaphysicien novateur, un philosophe de l’art et de la morale. Philosophe engagé, il est un peu oublié aujourd’hui, et son œuvre, pourtant très étendue (du Bergson au Paradoxe de la Morale, en passant par L’Odyssée de la conscience dans la dernière philosophie de Schelling) mérite largement qu’on s’intéresse à elle, notamment en raison du « besoin » de morale qui se fait sentir en ce début de XXIe siècle. Cet ouvrage s’inscrit dans ce renouveau des études jankélévitchiennes. Il a l’ambition de contribuer à faire reconnaître, au-delà du cercle des spécialistes, la grandeur et la créativité d’une philosophie un peu en marge. Son idée directrice tient dans le paradoxe d’une pensée qui exalte l’intangible et l’ineffable (le « charme », le « je-ne-sais-quoi » et le « presque rien »), tout en étant une philosophie du Faire et de l’obligation morale. Il comprend cinq parties. Après une introduction générale et une biographie de Jankélévitch, il traite successivement de sa « manière » de philosopher, de sa métaphysique, de sa morale, de son esthétique et de ses engagements. Il situe son œuvre dans le contexte des courants propres à la philosophie du XXe siècle : le bergsonisme ; le retour « vers le concret » prôné par Jean Wahl ; la renaissance de l’ontologie (Heidegger mais aussi, en France : Louis Lavelle, Gabriel Marcel, Emmanuel Levinas…) ; le renouveau de la morale dont il a été l’artisan, avec Emmanuel Levinas. À partir des écrits d’avant-guerre de Jankélévitch, il décrit également la manière dont s’est opérée la genèse de sa pensée, et dont s’est constitué le noyau de sa métaphysique et de sa morale. Exclu en décembre 1940 de l’enseignement supérieur par le Statut des juifs promulgué par le gouvernement de Vichy, Jankélévitch a été témoin des horreurs nazies. La dernière partie de l’ouvrage propose l’examen de sa conception du fait d’être juif, et insiste sur deux points : la distinction tout à fait originale faite entre le racisme et l’antisémitisme ; la lutte incessante contre l’oubli de la Shoah et la prescription des crimes nazis. Sont confrontées à ce propos les vues développées dans ses écrits philosophiques, le traité sur Le Pardon et dans ses textes militants, L’Imprescriptible, en montrant leur profonde unité. Cet ouvrage comporte également un index des noms propres et des notions, un glossaire et une bibliographie.

02/2012

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Beaux arts

Résonances ; Kandinsky et la nécessité intérieure. Coffret 2 livres, Edition bilingue français-allemand

Klänge est le titre de l'album mythique que publia Kandinsky en 1913 à Munich, à 300 exemplaires. C'est d'abord le recueil des poèmes écrits pendant sa période que l'on a qualifiée de « géniale ». Mais en outre, l'album était illustré par des gravures sur bois constituant une récapitulation de ses découvertes picturales : au total trente-huit poèmes accompagnés de cinquante-six bois gravés dont douze en trois ou quatre couleurs. Cet ensemble, du propre aveu de Kandinsky, donne la clef du passage du figuratif à l'abstrait autour des principaux thèmes qui habitent sa peinture. Cette réédition, réalisée avec le plus grand soin, vise à mettre entre les mains du lecteur l'équivalent de l'œuvre originale accompagnée des éléments de son interprétation. Le livre comprend une annexe destinée à éclaircir l'intention de Kandinsky, les thèmes complémentaires des poèmes et des gravures qui correspondent aux expériences fondatrices dont l'artiste veut rendre compte et qu'il s'attache à rendre perceptibles dans la représentation graphique et poétique. À travers cette étude et par la confrontation aux textes et aux images d'une rare beauté, le lecteur est introduit au cœur de l'aventure créatrice de Kandinsky. Il se révèle ici le grand inspirateur de Dada et de la poésie zaoum, mais aussi de la pensée russe de son époque dont il annonce et met en œuvre les principaux thèmes que l'on retrouve chez Vladimir Soloviev, Pavel Florensky ou Serge Boulgakov (cousin de l'artiste) — ou encore chez Fiodor Dostoïevski. C'est ce que montre l'analyse qui accompagne cette réédition en soulignant l'importance de la pensée de Kandinsky et de son invention poétique. Les gravures de Kandinsky, par ailleurs, parachèvent des thèmes préalablement explorés dans des esquisses, aquarelles, fixé-sous-verre ou huiles sur toile que reproduit l'illustration de cette seconde partie. La richesse de la vie, de l'œuvre et de la pensée de Kandinsky en font un des tout premiers acteurs de la modernité artistique. Ses théories et son action en tant que fondateur du Blaue Reiter ont influencé les acteurs de presque tous les mouvements ou écoles artistiques de son époque, de Dada au Bauhaus, en passant par De Stijl et le constructivisme russe. Admiré par André Breton, ami de Marcel Duchamp, de Paul Klee et de Hugo Ball, il eut aussi des échanges exemplaires avec les musiciens de son temps comme Arnold Schönberg ou Thomas von Hartmann.

10/2015

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Limousin

Ainsi parlent les arbres...

"Au début, on ne sent rien. C'est comme une légère incision. Peut-être en sort-il un léger filet d'eau et encore ça dépend de la saison. Ensuite, on ressent la morsure un peu plus profondément, surtout il ne faut pas regarder. Ouvrir grand ses yeux vers l'horizon, tendre ses branches vers le ciel pour une dernière incantation et puis regarder ceux qui poussent à côté de vous. Leur dire que ce n'est rien, que même si aujourd'hui ça fait mal, les années passées valaient la peine d'être vécues. Qu'ils ont une noble mission à accomplir. Malgré le bruit de la tronçonneuse, le silence se fait. On se referme sur soi, on pense à ceux qu'on a connus". Dans ce roman divisé en deux parties qui se font écho, l'auteur place la nature au centre de son récit en relatant la vie et les pensées d'un chêne pédonculé. De ce narrateur omniscient, émane dès le début une sérénité et une bienveillance qui donne le ton du texte. Tout comme lui, nous devenons des témoins immobiles et silencieux, pour qui le temps s'écoule différemment. Nous suivons sur plusieurs générations la vie d'une famille originaire de la Creuse. Au premier abord, le récit semble calme, il est question des aléas de la vie à la campagne au XIXe siècle, puis peu à peu des événements viennent troubler cette monotonie, principalement la guerre franco-prussienne puis un accident mortel qui poursuivra Léonie, la cadette de la famille, toute sa vie. Alors que sa soeur Lisa connaît son premier amour et se contente d'une vie à la campagne, Léonie s'éloigne et décide de partir pour Paris, puis Londres, sans jamais revenir. Un siècle plus tard, sa petite fille Gény, critique d'art, redécouvre la maison familiale et s'y installe. C'est un retour aux sources, un destin croisé, sous l'oeil attentif du chêne. Ce récit est traversé de plusieurs thèmes, dérèglement climatique, éducation, industrialisation, le tout accompagné d'une écriture fluide et poétique qui nous relate la vie de tout un écosystème. La perception du chêne semble s'arrêter aux limites de la Creuse, mais le lecteur suivra le parcours de Léonie une fois cette dernière partie loin du Limousin. Nous la retrouverons dans le milieu pictural du XIXe, ou elle côtoiera Suzanne Valadon, Utrillo et les grands peintres impressionnistes de l'époque. Cet ouvrage, pour la qualité de son écriture, la maîtrise du récit et le ton est à prendre en considération et nous amènera à penser que même les arbres ont une âme.

08/2021

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Historique

Sigi. Tome 1

Prenez la route avec Sigi, première femme à faire un tour du Monde au volant ! L'Allemagne de la fin des années 20. Sigrid Hässler, dite Sigi, jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin se retrouve bannie des circuits à la suite un accident mortel au Nürburgring dont on lui a injustement attribué la cause, en grande partie parce qu'elle est une femme. Elle nourrit alors le rêve fou d'accomplir un tour du Monde en voiture pour démontrer que conduire une automobile n'est en aucun cas l'apanage exclusif des hommes. Elle compte bien mener son ambitieux projet à terme mais pour ça, il lui faut de l'argent ! Or, devant ce choix inconvenant, sa riche famille conservatrice décide illico de lui couper les vivres. C'est par l'intermédiaire d'une ancienne amie d'école que Sigi va alors rencontrer l'homme providentiel, un certain Gottfried Geyer qui va se poser en mécène... Emballé par le projet, celui qui se présente comme un riche homme d'affaire lui apporte de quoi financer cette expédition un peu folle, à une époque où l'usage de l'automobile demeure un luxe réservé aux hommes. Uniquement accompagnée d'un photographe chargé d'immortaliser le voyage et d'un mécanicien au volant d'un petit camion d'assistance, la jeune femme quitte cette Allemagne à l'aube du nazisme pour se lancer dans une extraordinaire aventure dont les premiers imprévus ne tardent pas, avant même son arrivée dans le New York de la Grande Dépression ! Parcourant alors l'immensité du territoire des Etats-Unis, première étape de ce voyage fou, que ce soit au milieu des troupeaux de bisons, au coeur des intempéries mais surtout face aux mauvaises rencontres, Sigi devra faire preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve au cours d'un périple aussi rocambolesque que dangereux. Réussira-t-elle à poursuivre sa route malgré les risques encourus. Quant à son richissime mécène, sait-elle vraiment qui il est ? Très librement inspiré par le périple de Clärenore Stinnes (1901-1990), une passionnée d'automobile qui réalisa un tour du Monde en voiture en 1927, cette série en quatre tomes nous conte l'histoire d'une jeune globe-trotteuse allemande balayant les conventions de ce début de XXe siècle. Erik Arnoux dépeint avec panache le reflet d'une époque et les prémices de l'émancipation féminine au milieu des grands décors naturels que sait si bien illustrer David Morancho. Une nouvelle série par les auteurs de Sara Lone qui va nous dépayser !

08/2023

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Romance et érotique LGBT

Lacuna

Un petit garçon emmailloté de vert, une tache de naissance en forme d'arbre visible sur le poignet. Une petite fille enveloppée de rouge, marquée des trois lignes des vents du désert. Un garçon dans des linges blancs, avec le signe flamboyant de la carpe sur son poignet. Et un dernier nouveau-né bordé de noir, porteur de la marque du corbeau pour sceller son destin. Il y a vingt-cinq ans, la main du destin marqua quatre nouveau-nés et les envoya aux points cardinaux des Grands Royaumes. Ils y furent instruits et entraînés afin que, le jour de la cérémonie de l'Eclipse Dorée, ils deviennent les dirigeants de leurs terres. Crow, souverain des Terres du Nord, épéiste doué et tacticien hors pair, est aussi solitaire et stoïque que les montagnes qui l'entourent. Tancho, lui, a passé sa vie à suivre une discipline stricte, gouvernant les Terres de l'Ouest avec un esprit juste et une main douce. Calme et discret, il n'en est pas moins un combattant mortel. Il incarne les eaux près desquelles il demeure. Alors que l'éclipse approche et que le festival commence, une nouvelle menace s'annonce. Des envahisseurs venus de terres inconnues déclenchent une guerre. Crow et Tancho devront choisir leur camp. Dans la vie comme dans la mort, leur destin est lié, et ils n'auront d'autre choix que de s'allier pour s'en sortir. #Fantasy #EnemiesToLovers #ForcedProximity #Royaumes #Danger #Mystère #MM "Encore une fois, la magie N. R. Walker a divinement opéré ! Une intrigue complexe riche en rebondissements qui est brillamment menée. Un décor des plus fascinants. Des personnages forts et attachants. Des émotions vives bien présentes. Si vous cherchez une romance fantasy MM et slow-burn, laissez-vous tenter, vous n'allez pas le regretter ! " Blog Mon Paradis des Livres "J'adore la fantasy, c'est mon premier amour et je suis toujours heureuse de voir de nouveaux auteurs de MM. Avec Lacuna, l'autrice a non seulement fait un très bon travail en créant un univers d'une richesse rare, mais aussi en réussissant à intégrer une magnifique romance au coeur du scénario". Cadiva, Goodreads "J'ai adoré ce livre ! Dès les premières lignes, j'ai été happée par l'histoire. Les personnages principaux donnent le rythme du récit et les personnages secondaires l'enrichissent et le complètent. L'univers est bien construit et détaillé, permettant de se plonger dans la lecture et de voyager. Si vous aimez la fantasy (ou que vous voulez essayer), il faut que vous lisiez ce livre ! " Blog Joyfully Jay

12/2023

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Histoire de France

L'extrême droite dans la Résistance. Tome 1

Une légende tenace veut que les pionniers et les héros de la Résistance aient été des hommes de gauche qui avaient combattu le fascisme depuis l'arrivée d'Hitler au pouvoir et qui, le jour de la défaite, se seraient dressés contre la barbarie nazie, tandis que " l'extrême droite ", accusée d'avoir préféré Hitler au Front populaire dès 1936, aurait pris sa revanche en soutenant le régime de Vichy et accepté d'emblée la collaboration avec l'Allemagne nazie. On oublie ainsi que le maréchal Pétain fut investi, le 10 juillet 1940, par une Assemblée nationale composée, pour moitié, de la Chambre des députés, celle-là même qui avait porté au pouvoir le Front populaire ; et que la Collaboration fut prônée par des hommes issus pour la plupart de la gauche, comme Pierre Laval, Marcel Déat ou Jacques Doriot. On oublie surtout que les premiers résistants venaient le plus souvent d'une droite nationaliste pour laquelle l'Allemagne, qu'elle fût celle de Bismarck ou de Hitler, était l'Éternelle Ennemie de la France et de la Civilisation. Cette germanophobie, dont on a du mal aujourd'hui à mesurer la virulence, avait trouvé en Maurras son doctrinaire le plus intransigeant, mais débordait largement les cercles d'Action française. Dans cet ouvrage en deux parties, Jean-Claude Valla évoque ces résistants de la première heure, dont l'amour extrême qu'ils portaient à la France s'accompagnait le plus souvent d'un total mépris pour la démocratie et d'une aversion pour les Juifs. II démontre que la plupart d'entre eux, au moment où ils se sont lancés dans la Résistance, professaient des idées au regard desquelles un Jean-Marie Le Pen fait figure aujourd'hui de modéré. Certes, quelques uns d'entre eux ont évolué au cours de la guerre au point de renier parfois les idées qui les avaient poussés à se dresser contre l'occupant. Le ralliement - tardif - du parti communiste et des socialistes à la Résistance, la volonté du général De Gaulle de s'appuyer sur eux pour asseoir sa légitimité, le noyautage des organisations clandestines par l'appareil clandestin du PC et l'indignation suscitée par la déportation des Juifs expliquent cet alignement progressif sur une idéologie qui, au départ, était violemment rejetée. Il n'en reste pas moins vrai que les nationalistes - ceux que l'on qualifierait aujourd'hui de " xénophobes " et " d'extrême droite " - devancèrent dans la Résistance les professionnels de l'antifascisme. Une leçon à méditer.

11/2010

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Beaux arts

Jacques Hérold et le surréalisme. 1910-1987

A l'occasion du centenaire de la naissance de Jacques Hérold, le Musée Cantini célèbre en 2010, pour I. première fois dans un musée en France, l'oeuvre de cet artiste majeur et singulier dans l'histoire du surréalisme. L'exposition retrace son parcours, depuis ses premières tentatives picturales à son arrivée à Paris, jusqu'à son adhésion au surréalisme en 1934, groupe qu'il côtoiera de 1934 à 1951, puis son évolution jusqu'aux années 1960. L'exposition rencontre un écho évident au Musée Cantini, dont le fonds surréaliste forme un des axes majeurs de la collection, articulé à l'histoire de Marseille. Formé à l'Ecole des beaux-arts de Bucarest de 1927 à 1929, Hérold arrive à Paris en 1930. Son goût de l'imaginaire et du mystère, issu de ses racines roumaines, le conduit naturellement à se rapprocher du groupe surréaliste par l'intermédiaire d'Yves Tanguy qu'il rencontre en 1932. En 1940, au moment du grand mouvement d'exil des intellectuels vers le sud de la France, en attente de visas pour les Etats-Unis, Jacques Hérold se réfugie à Marseille, aux côtés d'André Breton, Jacqueline Lamba son épouse, Victor Brauner, Oscar Dominguez, Max Ernst, Wifredo Lam, André Masson... Au cours de ces vacances forcées, Jacques Hérold réalise, avec ses amis surréalistes réunis à Marseille, le jeu de cartes de Marseille (1941) et un ensemble de cadavres exquis et de dessins collectifs (1940), dont certains sont aujourd'hui conservés au Musée Cantini. De cette période, datent des tableaux où surgissent dans un univers fantastique des personnages écorchés et déchiquetés. En 1943, il s'installe à Paris, participe à la revue La Main à plume éditée par le poète Robert Rius et réalise en 1945 avec Oscar Dominguez, Marcel Jean, Victor Brauner et d'autres, les fresques de la salle de garde de l'hôpital Sainte Anne. À partir de 1942, il séjourne durant l'été à Lacoste dans la vallée du Lubéron ; la proximité des ruines du château du Marquis de Sade lui inspire des peintures chargées de symboles où l'espace se resserre selon une trame de fils impénétrables, comme tissée par une araignée invisible, dans laquelle sont prises au piège des figures étranges. Son oeuvre évoluera ensuite vers l'élaboration de formes organiques et végétales dans des tons contrastés pastel et brun. Il est également l'auteur de décors de théâtre et l'illustrateur de nombreux ouvrages, en particulier de Julien Gracq, Francis Ponge, Tristan Tzara, Gherashim Luca, Michel Butor, le Marquis de Sade, Georges Bataille ...

10/2010

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Religion

Paris. Tome 1

Depuis la monumentale Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, sans cesse remise à jour jusqu'en 1890, il n'existait aucune synthèse sur les dix-huit siècles de la « seconde capitale de la chrétienté » (G. Le Bras). Cet ouvrage collectif vise donc à combler une lacune en actualisant nos connaissances profondément modifiées par les récents travaux d'histoire religieuse désormais enracinés dans une socio-culture. Utilisant une masse d'informations répercutées dans les « orientations bibliographiques » en fin de volume, cinq spécialistes ont défini des thèmes révélateurs et accessibles à un large public. D'où la diversité dans les analyses, parfois très neuves, des fonctions de la capitale où s'interpénètrent le civil et le religieux, l'histoire locale et l'histoire nationale. Jusque dans son rayonnement international - culturel et spirituel - Paris, « ville à part », éclipse son espace diocésain longtemps incorporé à la province de Sens, avant d'être érigé en archevêché au XVIIe siècle. Politique, civilisation et foi illustrent les temps forts aussi bien que les pesanteurs et les convulsions d'une longue histoire décrite, ici, en quatre grandes séquences: des origines à l'an mil ; le Moyen-Age ; l'époque Moderne des XVIe-XVIIe siècles ; le temps des Lumières et des Révolutions. Les auteurs n'ont cessé de privilégier la vie religieuse des Parisiens. Car ce peuple de Paris, qui gronde et s'insurge lorsque les autorités politiques ou le haut-clergé prétendent disposer de son destin malgré lui, s'exprime dans une âme collective, modelée par les hauts-lieux fondateurs: Butte sacrée de Montmartre, abbaye de Saint-Denis, Mont-Valérien, Montagne-Sainte Geneviève, Notre-Dame, pôle des fastes liturgiques et populaires, des processions de sainte Geneviève, de saint Marcel, de Fête-Dieu. La ville aux 237 clochers réalise une symbiose assez unique entre la vie apostolique des moines mendiants et la vie mystique de ses couvents et monastères qui recrutent dans la France entière. Peut-être la clef de la ferveur des Parisiens est-elle, en définitive, dans l'accord intime et multiséculaire entre les curés et leurs fidèles. La géographie des paroisses, pratiquement stable du XIIIe siècle à la Révolution, façonne non seulement les gestes de la pratique mais aussi l'univers mental du Parisien. De la Ligue à la Révolution, c'est le Paris des paroisses et des confréries qui exalte ou défend obstinément son âme, à travers son patrimoine religieux. Illustration de la couverture

01/1987

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Religion

Paris. Tome 1

Depuis la monumentale Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, sans cesse remise à jour jusqu'en 1890, il n'existait aucune synthèse sur les dix-huit siècles de la « seconde capitale de la chrétienté » (G. Le Bras). Cet ouvrage collectif vise donc à combler une lacune en actualisant nos connaissances profondément modifiées par les récents travaux d'histoire religieuse désormais enracinés dans une socio-culture. Utilisant une masse d'informations répercutées dans les « orientations bibliographiques » en fin de volume, cinq spécialistes ont défini des thèmes révélateurs et accessibles à un large public. D'où la diversité dans les analyses, parfois très neuves, des fonctions de la capitale où s'interpénètrent le civil et le religieux, l'histoire locale et l'histoire nationale. Jusque dans son rayonnement international - culturel et spirituel - Paris, « ville à part », éclipse son espace diocésain longtemps incorporé à la province de Sens, avant d'être érigé en archevêché au XVIIe siècle. Politique, civilisation et foi illustrent les temps forts aussi bien que les pesanteurs et les convulsions d'une longue histoire décrite, ici, en quatre grandes séquences: des origines à l'an mil ; le Moyen-Age ; l'époque Moderne des XVIe-XVIIe siècles ; le temps des Lumières et des Révolutions. Les auteurs n'ont cessé de privilégier la vie religieuse des Parisiens. Car ce peuple de Paris, qui gronde et s'insurge lorsque les autorités politiques ou le haut-clergé prétendent disposer de son destin malgré lui, s'exprime dans une âme collective, modelée par les hauts-lieux fondateurs: Butte sacrée de Montmartre, abbaye de Saint-Denis, Mont-Valérien, Montagne-Sainte Geneviève, Notre-Dame, pôle des fastes liturgiques et populaires, des processions de sainte Geneviève, de saint Marcel, de Fête-Dieu. La ville aux 237 clochers réalise une symbiose assez unique entre la vie apostolique des moines mendiants et la vie mystique de ses couvents et monastères qui recrutent dans la France entière. Peut-être la clef de la ferveur des Parisiens est-elle, en définitive, dans l'accord intime et multiséculaire entre les curés et leurs fidèles. La géographie des paroisses, pratiquement stable du XIIIe siècle à la Révolution, façonne non seulement les gestes de la pratique mais aussi l'univers mental du Parisien. De la Ligue à la Révolution, c'est le Paris des paroisses et des confréries qui exalte ou défend obstinément son âme, à travers son patrimoine religieux. Illustration de la couverture

01/1987

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Sciences politiques

Thématiques

Lorsqu'une guerre holocauste frappe à ce point des civils en une guerre au nom d'une religion de dictature commerciale, le choc des religions, capitalistes ou intégristes musulmanes, chrétiennes, juives, n'est rien d'intime, de fort intérieur, si digne d'intérêt, sinon de strict intérêt financier personnel, de Cartel, Trust, firme, Politique-Religieux, d'objectif esclavagiste pur, la Religion d'exploitation capitaliste à son summum espéré, ad mortem, du Vivant planétaire. Religion imposée, de nulle intimité, méthode de Torture d'Inquisitions Lucifériennes mode de frappe premier. L'intégrisme met à mal les plus modérés des croyants, qui assez crédules pour se fier à Sectes, les généralisent en religions, communs dénominateurs du Savoir Universel, Sectes entrant en concurrence létale avec enseignement scolaire, universitaire, formation professionnelle, économie donc, les annihilant pour mieux régner, tuant dans l'oeuf tout prémisse de Démocratie. Daechisation totalitariste des sociétés, notamment dites de Race Blanche, au contact d'immigrations y compris choisies, véhiculant un musulmanisme d'apparence correct pour ses affinités avec les violences éducatives envers la Femme affichées des Intégrismes en radicalisations terroristes s'alliant discrètement en Union Sacrée avec Extrêmes-Droites Néo-nazies-Nazies traditionnelles, adeptes d'Hitler et de Mein Kampf. Les classes irréligieuses et Religieuses modérées Musulmanes, de quelques origines et nationalités qu'elles fussent, Occidentales, Africaines, NordAfricaines, Hindoues, Asiatiques, décimées, rejetées, objets de violences et haines raciales, pour non-respect des traditions rituelles violentes des violences euthanasiques dogmes Religieux domestiques, éducatives, Politiques, envers la Femme, l'Enfance, les Animaux, le Vivant, violences SM Sataniques sinon dites modérées en fait courantes, inadmissibles déjà en soi. Si modérément infl ; igées, fait considéré faiblesse traître envers le Nazisme. L'acculturation des femmes, des hommes, aura entraîné cette guerre, les hommes devenus frustres, brutaux, brutes ignorantes mufl ; es, d'un niveau élémentaire primaire de grands Singes enfants Primates conçus roboïdes Tueurs case-système de compréhension unique, que les Femmes, promises au nettoyage ethnique complet intenté, auront en devoir de rééduquer, en supplément de tâches domestiques de bêtes de somme esclaves sexuelles, domestiques, intellectuelles, battues, corrigées des viols conjugaux, droits à l'inceste, de Codes Gréco-Romains-Napoléon revenus en force, réduisant à Camp carcéral concentrationnaire leur condition, engendrant générations d'enfances violentes, prêtes à tuer, générées de cette ignorance requise sous peine de mort violente, imposée des hommes, à populations de femmes adoubées, dépassées, calculées sous-races sous espèces d'intelligence limitée de conscience végétale d'Opium Véganiste de Secte terroriste, ignorantes elles-mêmes des coups, blessures, surmenages induits de ces viol

03/2019

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Rugby

Anthologie du XV de France

Tout sur le XV de France (histoire, rayonnement, grands joueurs, capitaines, sélectionneurs, femmes, etc.) un an avant la Coupe du monde en France. Préface d'Antoine Dupont. Le XV de France, l'équipe de France de rugby, est une institution plus que centenaire. Depuis son premier match international en 1906 face aux All Blacks, il s'est construit une histoire immense parsemée de tournées épiques, de dix Grand Chelems dans le Tournoi et de trois finales de Coupe du monde (1987, 1999 et 2011). Mais le XV de France, ça n'est pas que des résultats ou une rivalité historique et entretenue avec les Anglais. C'est aussi un style, le french flair, et une philosophie alimentée par de grands penseurs du jeu (Villepreux, Fouroux, Galthié...) Voici donc pour faire le tour du XV de France, cette encyclopédie illustrée par les images centenaires de L'Equipe qui présente à la fois toute l'histoire, les stats et tous les joueurs internationaux mais aussi l'esprit et la philosophie de l'équipe de France, moins d'un an avant la Coupe du monde de rugby 2023 organisée en France. Sommaire Ils ont fait le XV de France (Domenech, Albaladejo, Vannier, Boniface, Spanghero, Maso, Dauga, Camberabero, Blanco, Sella, Clerc, Dupont...) Entretien : Vincent Clerc Naissance d'une équipe Entretien : Henri Garcia Le XV de France et le Tournoi (de 1910 à aujourd'hui) Entretien : Abdelatif Benazzi La troisième mi-temps(en tournée et lors le Tournoi) Entretien : Cédric Heymans Les grands Capitaines (Communeau, Jaureguy, Basquet, Prat, Mias, Crauste, Carrère, Fouroux, Rives, Saint-André, Ibanez, Pelous, Dusautoir...) Entretien : Raphaël Ibanez Le XV de France et la Coupe du monde (de 1985 et la rôle de Ferrasse jusqu'à aujourd'hui) Entretien : Marcel Martin Le XV de France, une main tendue (rôle de la France en Europe (FIRA) et dans le monde (Fidji, Argentine, USA, URSS, Afrique du Sud, etc.) Entretien : Jean-Louis Boujon Nos meilleurs ennemis (Nouvelle-Zélande, Angleterre, Argentine, Afrique du Sud) Entretien : Serge Blanco Son styles et ses penseurs (Crabos, Laffont, Barrière, Deleplace, Conquet, Barthez, Barrière, Villepreux), French Flair... Entretien : Pierre Villepreux Le XV de France et ses entraîneurs (de Prat à Galthié) Entretien : Pierre Berbizier Les matches mythiques(1955, 1958, 1961, 1964, 1968, 1973, 1977, 1979, 1981, 1984, 1986, 1987, 1993, 1994, 1995, 1999, 2007, 2009, 2011, 2021) Entretien : Olivier Magne + Liste des internationaux français Liste des matches par année (avec classements du Tournoi) Records (sélections, points, essais) Résultats des Coupes du monde (poules, phase finale, réalisateurs, marqueurs)

12/2022

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Littérature française

Messieurs les ronds-de-cuir. Un roman de Georges Courteline

Messieurs les ronds-de-cuir (sous-titré Tableaux-roman de la vie de bureau) est un roman de Georges Courteline paru en 1891 et 1892 dans L'Echo de Paris, et en librairie en 1893, avec une préface de Marcel Schwob. En 1911, Robert Dieudonné et Raoul Aubry en tirent une pièce de théâtre, représentée au théâtre de l'Ambigu-Comique le 4 octobre 1911. Un premier film de même nom, en 1936, est l'adaptation du roman au grand écran, avec Yves Mirande à la réalisation. En 1959, Henri Diamant-Berger adapte le roman au cinéma avec le même titre, où jouent les acteurs Pierre Brasseur , Noël-Noël, Lucien Baroux. Le téléfilm français Messieurs les ronds-de-cuir de Daniel Ceccaldi, réalisé en 1978, porte lui aussi sur le roman de Courteline. L'expression "rond-de-cuir" qui désigne non plus seulement le coussin mais un bureaucrate ou un employé de bureau a été popularisée d'abord par ce roman de Courteline. Fonctionnaire au ministère des Cultes où il s'ennuya ferme pendant quatorze ans tout en pratiquant assidûment l'absentéisme, s'assurant la complicité d'un expéditionnaire qui le déchargeait d'une grande partie de son travail, Courteline mit à profit son sens de l'observation et de la dérision pour écrire ce tableauroman, géniale peinture satirique et caustique de la vie de bureau et des turpitudes administratives. Employé à la direction des Dons et Legs, Lahrier a pris l'habitude de s'absenter une fois par semaine sans que "l'Administration, bonne bête, eût l'air de s'en apercevoir" . Or, un jour de printemps, l'atmosphère joyeuse de la ville l'ayant peutêtre retardé plus qu'à l'accoutumée, son chef de bureau, M. de La Hourmerie, s'avise de le tancer vertement, à propos précisément de ses absences. Sauvé de l'ire de son supérieur par l'arrivée inopinée du conservateur du musée de VanneenBresse auquel on fait croire que son dossier est en passe d'être réglé alors qu'il a été perdu, Lahrier va retrouver dans l'atmosphère poussiéreuse de ces bureaux confinés son visàvis Soupe, baderne bougonne et obtuse, mais aussi Ovide, le garçon de bureau, Chavarax, aigri dans l'attente bilieuse d'un poste de souschef, l'expéditionnaire Sainthomme se surchargeant de travail dans l'espoir toujours déçu d'obtenir les palmes académiques, le souschef Van der Hogen, cloporte dénicheur de dossiers caducs et rédacteur d'invraisemblables rapports, enfin l'employé Letondu dont le comportement bizarre vire peu à peu à la folie...

02/2023

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BD tout public

L'intégrale Uderzo 1941-1951

En plus de 70 ans de carrière, Uderzo aura tout dessiné, dans tous les styles, tous les registres, avec un génie que lui reconnaissent des dessinateurs aussi variés que Petillon, Moebius, Zep ou Gotlib, et le succès public planétaire de la série Astérix avec son complice Goscinny. A 4 ans, sa maîtresse de maternelle repère son talent pour le dessin. A 7 ans, il découvre sa vocation avec le Journal de Mickey. A 14 ans, il publie son premier dessin, à 18 ans, c'est le premier album de 12 pages Publier l'intégrale d'une œuvre aussi vaste et variée est un défi de taille. Alain Duchêne et Philippe Cauvin, deux spécialistes passionnés, ont parcouru toute l'Europe  pour retrouver, rassembler, restaurer les milliers de dessins, planches originales, journaux, albums, nés du crayon magique d'Uderzo au fil du temps. Ce premier volume, exhaustif, réunit tous les dessins, séries et albums des années 1941 à 1951, en version intégrale : - Ses dessins d'enfance, ses débuts pendant la guerre, sa rencontre avec Calvo, les dessins du service militaire,.. - Les premières séries de presse pour la jeunesse : Flamberge, gentilhomme gascon, Clopinard, le dernier des grognards, vagabond espiègle et son acolyte Grogui, à l'allure déjà « enveloppée », Les aventures de Clodo et son Oie, strip cocasse à la française publié dans un quotidien, Zidore l'homme-macaque, version burlesque de Tarzan,… - Les séries d'aventure dans le magazine OK, de 1946 à 1949 : Arys Buck et son épée magique, Le Prince Rollin, Belloy l'invulnérable, des comics signés Al Uderzo pour faire américain, qui regorgent d'action et d'humour, avec scènes de bagarres, duos de héros contrastés et jolies princesses à délivrer… - En 1950, c'est la série Capitaine Marvel Junior pour le journal Bravo, et Superatomic Z. - les dessins de presse, époustouflants de ligne claire réaliste pour France Dimanche et France Soir de la grande époque, où il illustre les faits divers et le Tour de France. Au fil des dessins s'afffirme très tôt le « style Uderzo », avec le sens du gag visuel, de l'expression gestuelle, une maîtrise époustouflante de styles différents de dessin, du cosmique au western en passant par le réalisme. Le secret de son génie ? Le talent, le travail acharné, l'amour du dessin… et la modestie. « Les institutions dans la BD, ça n'existe pas. Ce sont les lecteurs qui font le succès. C'est aussi simple que ça ! » Albert Uderzo ( introduction à l'Intégrale 1941-1951).

10/2012

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Littérature française

L'arbre blanc dans la forêt noire

Premier roman de Gérard Adam, publié en 1988, âL'Arbre blanc dans la Forêt noireâ s'est vu décerner le prestigieux prix NCR (AT&T), qui a installé d'emblée l'auteur parmi les écrivains en vue de la Belgique francophone. Un jeune médecin belge, Ghislain Desaive, débarque à Vonzo, petite agglomération de Kalibie (Afrique centrale), pour y prendre la tête d'un hôpital missionnaire dans le cadre de la coopération belgo-kalibienne. Il va y découvrir l'Afrique et ses sortilèges par l'intermédiaire de personnages fascinants, Dyana, la jeune religieuse noire, Malu dont il fera sa compagne, Gakuba, le politicien en disgrâce, Binda Pasi, le sculpteur, Lemmie et Sebas, les musiciens errants, Marcel, le coopérant-poète dont les oeuvres, jamais montrées, disparaîtront dans la tourmente... Roman de prise de conscience et de découverte de l'autre. Roman d'aventures aussi, avec la révolte du Bas-Fleuve contre un pouvoir dictatorial reposant sur une corruption institutionnelle et la mise en coupe des richesses nationales. Une révolte à laquelle met fin une intervention des parachutistes français et belges sous des prétextes humanitaires, en fait pour maintenir le régime en place. Vaste fresque aux multiples résonances, ce roman est une méditation sur un continent accablée de tous les maux mais immensément riche d'avenir, en même temps qu'un plaidoyer pour l'enrichissement par la découverte et l'acceptation de l'autre. Complété d'une lecture de Jean-Claude Kangomba, écrivain et essayiste congolais. On sent qu'il s'agit là d'un écrivain qui n'en est plus à ses débuts, à l'intérieur même de son premier livre, que ce roman a été longuement porté. Ce qui l'atteste, c'est une qualité d'écriture qui ne vient jamais nuire à l'efficacité du récit, lequel est très rythmé, très passionnant, avec un très grand art du suspense, mais le style vient toujours étayer l'entreprise. Ce qui nous a convaincus, c'est la conjonction de la sincérité absolue d'un propos, de la charge d'humanité et d'un extraordinaire travail sur l'écriture. C'est aussi la qualité polyphonique de ce livre qui ne sacrifie pas un seul instant au pittoresque ou à la couleur locale, mais sait mêler adroitement des réalités parfois très difficiles à affronter et la charge du fantasme. (Pierre MERTENS, RTBF, émission "âParoles et musiqueâ") Un livre qui soulève les questions les plus fondamentales [... ] J'ai lu ce livre d'une seule traiteâ ; c'est un roman de 450 pages, qui se lit avec un plaisir, une fébrilité extraordinaires [... ] Il s'agit d'un des romans les plus importants de ces derniers mois... (Jean-Pol HECQ, RTBF-émission "âRencontresâ") C'est un gros roman, touffu, avec beaucoup d'événements et de personnages, mais le lecteur ne se perd pasâ ; il est pris par l'intrigue, et la progression dramatique. [... ] C'est un livre très critique, mais jamais manichéen [... ] Il y a toute une part de réflexions sur les relations Nord-Sud, bien sûr, mais ces questions viennent comme naturellement, dans les dialogues, etc. Il n'y a jamais de passage théoricien [... ] Un roman initiatique, où l'on trouve beaucoup de réflexions sur le sens à donner à sa vie, mais introduites habilement, insérées tout naturellement dans le texte. Peut-être est-ce entre les lignes qu'on trouve des réponses. C'est un livre ouvert, qui offre au lecteur des possibilités de s'interroger lui-même. (Anne-Marie LA FERE, RTBF - émission "âActuel 3â") Ce qui est passionnant dans ce livre, c'est que l'Afrique est vraiment ressentie. L'auteur en a une perception, une découverte toujours très neuve, très vive [... ] Des personnages extraordinaires jalonnent le récit. (Marie-Eve STEVENNE, RTBF - émission "âL'échappée belgeâ") [Trad. du néerlandais]. La décision [du jury NCR] a été unanime, parce que ni moi ni les autres membres n'avaient jamais rencontré un tel cas d'un auteur que l'on voit accoucher de son talent au fur et à mesure de la lecture. C'est vraiment un livre extraordinaire et je ne me souviens que d'une seule expérience semblable avec un auteur néerlandophone [... ] celle-là était restée pour moi comme une sorte de petit diamant. "L'Arbre Blanc dans la Forêt Noire" n'est pas un petit diamant, c'est un grand et lourd diamant. Une lecture passionnante. (SEMPER) Je vous conseille de lire le roman de ce "âdrôleâ" d'Européen (Robert EKOFO - TAM-TAM) Un témoignage exceptionnel [... ] Parmi les centaines de livres parlant de la coopération, voici à mon avis le premier livre vrai, qui vous envoûte totalement. (Marcel PERREAUX - Arlon-Carrefour) Un témoignage privilégié. (Eddy PRZYBYLSKI - LA DERNIERE HEURE) Un récit foisonnant, une épaisseur végétale et romanesque (Michel LAMBERT - TELE-MOUSTIQUE) Un très beau souffle, un livre musclé, aux dialogues percutants, qui se lira comme une fresque. Un récit traversé par une sorte de fièvre. (Francis MATTHIJS, LA LIBRE BELGIQUE) Une plume magique [... ] un film somptueux [... ] un récit profondément humain [... ] un magnifique plaidoyer en faveur de la complémentarité des races [... ] un ouvrage d'une rare densité [... ] un premier roman exceptionnel. (Henry LAGNEAUX - INDICATIONS) En plus du plaisir de nous offrir des descriptions colorées et des paysages qui nous plongent dans une atmosphère tout à fait particulière, ce roman qui nous propose de nombreux éléments de réflexion sur le devenir d'un continent "âqu'il faut aimer pour y survivreâ" (C. MEERT - NEGRISSIMO) Auteur d'une vingtaine de romans et recueils de nouvelles, Gérard Adam a été médecin militaire. Il été coopérant au Zaïre, a participé à l'Opération Kolwezi en 1978 et a été Casque bleu en Bosnie-Herzégovine en 1994. Il dirige à Bruxelles la maison d'édition M. E. O.

12/2023

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Poésie

La Licorne Bleue d'hier à aujourd'hui

Le temps n'est qu'un grain de poussière dans un sablier. Il emporte dans son au-delà et imprègne les murs de la vie. Pour la Licorne, les Anges et les Fées, ce qui importent ce sont les attentions. Les révélées, les cachées, celles qui se font derrière la porte : les doux secrets. J'ai connu des personnes à l'âme si belle que pour elles, j'ai arrêté mon temps, et me suis ouverte à eux en de multiples attentions : Matitia (mon Booz), mon ami Amir, Monique, qui m'ont fait découvrir mon appartenance intime avec le judaïsme. Cette licorne (bleue) vous fait rejoindre votre intimité, votre identité la plus profonde. Pour une fois, j'ai appris quelque chose sur moi et j'ai obtenu une réponse. Mais également des interrogations sur les relations de l'espace et de l'être intérieur. Lequel se développe-t'il plus vite ? Jusqu'à quel(s) point(s) sont ils interdépendants ? Si le temps est scandé par de grands événements qui font la vie, il est bon d'admettre que les autres, le monde génèrent eux aussi de grands événements. Mais il faut également penser à tous ces petits instants du quotidien qui font la vie de tout un chacun, mortel et pas assez immortel pour refuser le temps. Malgré le vent, la neige, les rafales, j'ai malgré mon judaïsme passé des Noël pleins d'amour et j'ai ressenti un fragment du sacré chrétien. Ainsi j'ai fait la différence avec ceux qui sont comme le vent et ... les aures. Il y a les êtres fleuris qui ancrent l'espoir dans vos jardins intérieurs et qui tels le roseau se plient mais ne romptent pas devant les rafales de vent ; parfois même devant ces bourrasques les fleurs de la vie, laissent s'envoler leurs graines dans les vents même les plus terribles. C'est ainsi que j'observe mon existence : du vent et des fleurs, des abîmes ténébreux remplis soufainement, magistralement on ne sait (par quelle magie ? ) par la lumière. Alors dans ma vie est entrée la providence, et avec elle, l'amour... . . Et, j'ai vu mes forces grandir et vécu l'intimité de la nuit même bleue. Depuis ces instants ... . j'ai compris que la vie avait ses obligations, ses devoirs, ses lois, et que l'on pouvait tout gagner au nom de l'espoir. Il en est ainsi du destin de bien des peuples et/ou des êtres opprimés. La licorne bleue d'hier à aujourd'hui porte à chaque instant sous ses sabots de feu, le fulgurant espoir qui fait bien souvent survire et vivre envers et contre tout. Tous les matins où je m'éveille, je me dis : "S'il faut", j'irai dans la plaine de mon destin pour éc

12/2019

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Histoire de France

Chantres maudits de l'Europe nouvelle ! Conférences du Groupe Collaboration

Le Groupe Colla­bo­ration, autorisé en février 1941 et forte­ment soutenu par l'ambassadeur Otto Abetz, continue l'oeu­vre du Comité France-Allemagne d'avant la guerre et tra­vaille en liaison étroite avec l'Institut allemand, émana­tion des ser­vi­ces cultu­rels de l'ambassade. Le président est Alphonse de Château­briant, directeur de l'heb­do­­ma­­daire La Gerbe. Son comité d'honneur com­prend le physi­cien Geor­ges Claude, le cardinal Baudrillard, les écrivains Abel Bon­­nard et Abel Hermant, Fernand de Brinon. Un groupe de jeunes est fondé par Marc Augier (le futur écri­vain Saint-Loup), bientôt rem­­­pla­cé par l'avocat Jacques Schweit­­­zer : Les Jeunes de l'Europe nou­velle (JEN). D'abord limité à la zone occupée, le groupe Colla­bo­ra­tion est autorisé en zone libre dès la fin de 1941 et orga­nise à tra­vers toute la France une soixantaine de sous-comités. L'association veut plus culturelle que politique et se tourne vers la diffusion d'appels en faveur de l'unité du continent euro­­­péen ; Drieu en est le chantre et compte sur le iiie Reich pour réaliser cette unité : "L'Allemagne est en train de se faire euro­péenne, de pren­dre cons­cience de toutes les éten­dues et de tou­tes les limites de l'Europe par une dou­ble expé­rience extérieure et intérieure dont nous ne soup­çonnons pas l'am­pleur. " En dépit de tous ces efforts, l'organisation de Cha­teau­­briant ne tarde pas à entrer en léthargie, la seule activité notable en devient la tenue régu­­lière de conférences en faveur de la politique d'en­tente franco-allemande". Sont réunies dans ce premier volume quatre conférences du Grou­pe Collaboration, données en 1941 à la Maison de la Chi­mie à Paris : "Vers une nouvelle Europe" ; "La Révo­lu­tion technique et ses conséquences" ; "L'avenir de la quali­té française dans la protection européenne" ; "Notre rôle européen" ! Sommaire La Révolution technique et ses conséquences - Jean Maillot, préambule de Jacques Duboin Conférence données le 5 avril 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris Vers une nouvelle Europe - Baron Werner von Rheinbaben Conférence données le 19 avril 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris L'avenir de la qualité française dans la protection européenne - Henri-Marcel Magne, préambule de Jean Weiland Conférence données le 10 mai 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris Notre rôle européen - Jacques de Lesdain Conférence données le 1er juin 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris

08/2014

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Religion

Théologie naturelle et théodicée

AVANT-PROPOS : PENSEE CONTEMPORAINE ET PROBLEME DE DIEU INTRODUCTION 1. - LES DIVERSES BRANCHES DE LA METAPHYSIQUE. NOTION DE THEODICEE 2. - THEOLOGIE SURNATURELLE ET THEODICEE 3. - THEODICEE ET RECHERCHES SUR LA NOTION DU DIVIN EXCURSUS : L'origine de l'idée de Dieu d'après A. Comte, K. Marx et F. Nietzsche Première partie. - L'EXISTENCE DE DIEU CHAPITRE PREMIER. - PRELIMINAIRES AUX PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU I. - POSSIBILITE DE LA PREUVE DE DIEU A. - Le kantisme ; le traditionalisme et le fidéisme. - La définition du concile du Vatican (1870) B. - Le modernisme. - Le texte du serment anti-moderniste (1910) EXCURSUS. - Le problème de la "philosophie chrétienne" II. - NECESSITE D'UNE DEMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU - Critique de l'ontologisme de Malebranche III. - NECESSITE D'UNE DEMONSTRATION "A POSTERIORI" DE L'EXISTENCE DE DIEU. - Critique de l'argument ontologique (S. Anselme, Descartes, Leibniz) CHAPITRE II. - LES PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU I. - LE SCHEMA COMMUN DES PREUVES A. - Le fait posé au point de départ B. - Le principe de raison d'être et ses dérivés, notamment le principe de causalité C. - La conclusion II. - LES CINQ VOIES (PREUVES "COSMOLOGIQUES") A. - Première voie : preuve par le mouvement (ou par les causes efficientes du devenir) B. - Deuxième voie : preuve par les causes efficientes de l'être C. - Troisième voie : preuve par la contingence des êtres périssables, ou par le possible et le nécessaire D. - Quatrième voie : preuve par les degrés de perfection EXCURSUS. - Le vrai et le bien 1. La preuve par les degrés de la vérité ontologique. Les "vérités éternelles" . - 2. La preuve par les degrés du bien. Les aspirations infinies du vouloir N. -B. -Le désir naturel de la vision béatifique E. - Cinquième voie : preuve par la finalité, ou par l'ordre du monde, ou par le gouvernement du monde III. - LES ARGUMENTS TIRES DE L'ORDRE MORAL A. - L'obligation morale. B. - La sanction morale EXCURSUS. - La critique kantienne des preuves de l'existence de Dieu et la "foi morale" kantienne IV. - DISPOSITIONS VOLONTAIRES LIRES ET CONNAISSANCE DE DIEU PAR LA RAISON NATURELLE EXCURSUS A. - La philosophie de Maurice Blondel EXCURSUS B. - Les philosophies de l'existence et la théodicée 1. Les précurseurs du mouvement. - 2. Les philosophies de l'existence en Allemagne. - 3. L'existentialisme de J. -P. Sartre et de M. Merleau-Ponty. - 4. L'itinéraire de Gabriel Marcel V. - EXAMEN DE DEUX AUTRES CHEMINS VERS DIEU A. - Le témoignage des mystiques. - Sa valeur dans la philosophie de Bergson B. - Le consentement universel Deuxième partie. - LA NATURE DE DIEU CHAPITRE PREMIER. - LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DE DIEU I. - POSITION DU PROBLEME. Deux erreurs à éviter : anthropomorphisme et agnosticisme II. - DONNEES HISTORIQUES A. - Aux premiers siècles : Plotin, le Pseudo-Denys - Aux XIIe et XIIIe siècles - Les écrivains spirituels, aux XIVe siècle et suivants III. - LA THEORIE THO

01/1965

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Histoire de France

La mystérieuse affaire du domaine des repentis

Avant de mourir, Nathan Bernstein, survivant d'une famille juive décimée par la Shoah a demandé à son fils, jeune journaliste new-yorkais, de poursuivre les recherches qu'il avait lui-même entreprises en vue d'éclaircir les circonstances du drame vécu en France par ses parents. En 2013, soixante-dix ans après les faits, John arrive à Lajoux, bourg situé au coeur des montagnes du Jura. Il s'installe au " Domaine des Repentis ", la ferme où ses grands-parents ont été hébergés par des résistants avant d'être arrêtés par la Milice puis déportés à Auschwitz. La plupart des habitants témoins des événements à cette époque étant décédés, l'enquête s'avère difficile. Quelqu'un va aider secrètement le journaliste. Dans un but qu'il ignore, une main inconnue dépose chez lui, en son absence, un étrange document. Il s'agit d'un cahier sur lequel, de 1980 à 1991 un nommé Marcel la Girardière, ancien milicien, Waffen SS, a raconté sa vie. Il est à l'origine de l'arrestation de la famille de John et d'autres exactions. En prenant connaissance du manuscrit assorti du titre apocryphe de " Mémoires d'un salaud ", l'Américain stupéfait suit l'avilissement d'un intellectuel français. Dès les années 1930 celui-ci a milité dans le mouvement de la Cagoule, combattu courageusement en 39-40, rallié après la défaite les collaborationnistes vichyssois, puis est devenu l'un des responsables de la Milice avant de finir par prêter serment à Hitler. L'auteur des confidences n'a pas cherché à se dédouaner. Il est resté, jusqu'à sa mort tragique en 1991 dans des conditions mystérieuses, un pur nazi. Il retrace la traque des résistants, les opérations menées de concert avec la Gestapo pour arrêter les juifs. Il relate les attaques contre les maquis. Puis vient le temps des revers, la fuite précipitée des tortionnaires vers Sigmaringen dans le sillage de Pétain et de Laval. C'est ensuite l'incorporation des miliciens dans l'unité SS française " Charlemagne ". Le narrateur raconte les combats de Poméranie, de la Baltique, de Berlin... John prend connaissance de ce récit avec un mélange croissant d'horreur et d'incompréhension. Comment un homme intelligent, cultivé, a-t-il pu rester fidèle jusqu'au bout à cette idéologie criminelle ? Comment a-t-il pu écrire à la fin du manuscrit : "Si je pouvais revenir en arrière, si c'était à refaire, fidèle au Führer Adolf Hitler, le plus grand génie du 20e siècle, dans mon combat contre le bolchévisme, la ploutocratie et la juiverie, j'appliquerais les mêmes méthodes avec plus de rigueur. Nous avons perdu la première manche de cette guerre car nous avons fait preuve de trop de pitié vis à vis de l'ennemi ! ".

08/2020

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Beaux arts

Une poétique pragmatique - Considérations sur l'œuvre de Franck Leibovici

Le présent ouvrage s'inscrit dans la série des publications du prix AICA France de la critique d'art lancée en 2013. Il constitue le 5e opus d'un ensemble volontairement hétérogène, parce que nous avons souhaité que chaque livre soit le reflet des intentions du lauréat ou de la lauréate du prix, en collaboration avec l'artiste sélectionné. e. La critique d'art Rahma Khazam est la lauréate du prix AICA France de la critique d'art 2017 (5e édition). Ce livre reflète la manière dont elle a voulu aborder l'oeuvre de Franck Leibovici, l'artiste qu'elle a choisi de présenter lors du PechaKucha au Palais de Tokyo. Elle a souhaité inviter d'autres auteur. e. s afin d'offrir aux lecteurs et aux lectrices une variété de points de vue sur l'oeuvre de son artiste de choix, en proposer plusieurs interprétations. On peut définir la critique d'art comme l'interprétation des oeuvres d'art, au sens où les critiques d'art traduisent l'oeuvre en langage syntaxique et n'en donnent jamais qu'une interprétation parmi d'autres, parmi tant d'autres possibles, d'autant plus que "l'interprétation est devenue, comme le rappelait Michel Foucault - et depuis Nietzsche, Freud, Marx - une tâche infinie" . On interprète toujours une interprétation. Le regretté Arthur Danto extrapolait le point de vue en affirmant dans L'Assujettissement philosophique de l'art, que "les interprétations sont ce qui constitue les oeuvres, il n'y a pas d'oeuvres sans elles" . Ce qui est une autre manière de parler comme le nietzschéen Marcel Duchamp : "ce sont les regardeurs qui font les tableaux" . Ce n'est pas un hasard si les textes ici réunis, par Rahma Khazam, y compris le sien, reviennent de manière très complémentaire sur la méthode de travail de Franck Leibovici. Son oeuvre met en évidence ce vertige de l'interprétation qui nous confronte à la béance d'une tâche infinie devant l' "ouverture à tous les vents du sens" , dirait Georges Didi-Huberman. C'est pourquoi il faut souligner avec Yaël Kreplak que "Franck Leibovici est autant un artiste qu'un théoricien de l'art" . Si les critiques d'art interprètent les oeuvres d'art qui sont elles-mêmes une interprétation de la pensée de l'artiste interprétant son imaginaire et/ou le réel, alors l'oeuvre de Franck Leibovici, comme le montrent les textes ici réunis déploie une sorte d'heuristique de la mise en abîme du travail de la critique d'art et de celui de l'artiste. Au fond, j'aime à croire avec Bruno Latour que le critique d'art est "l'ami des objets interprétables" , l'artiste aussi. Raphael Cuir

06/2018

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Histoire de France

Jadis, d'une guerre à l'autre (1914-1936). Tome 2, 1934-1936

EDOUARD HERRIOT ET LYON Edouard Herriot disait? : "?J'ai aimé la ville de Lyon comme on aime un être vivant. Je me suis proposé à la fois de ressusciter son passé, d'assurer son présent­, de préparer son avenir.?" Lyonnais d'adoption, il fut maire pendant plus de 50 ans. Il entra au conseil municipal en 1904 pour y rester jusqu'en 1957, année de sa mort avec une interruption sous l'Occupation. Il démontra l'attachement à sa ville d'adoption en déclinant l'offre du président Roosevelt de se rendre aux Etats-Unis suite à l'occupation allemande du 1940. EDOUARD HERRIOT ET L'ARGENT Edouard Herriot est l'homme qui dénonça le mur de l'argent lors de la victoire du Cartel des gauches en 1924, c'était une condamnation des milieux d'affaires pour leur supposé manque de loyauté vis-à-vis de la nation. Les adversaires politiques d'Herriot l'accusèrent de faire preuve de laxisme en matière financière, pourtant c'est son gouvernement qui tomba le 14?décembre 1932 sur la question du remboursement de la dette française à l'égard des Etats-Unis, dette qu'il entendait honorer. Il mit en garde à plusieurs reprises, sur l'état des finances publiques, la persistance du déficit budgétaire et l'excès des dépenses. Il considérait que "?l'Etat français avait établi son train de vie sur un niveau supérieur au niveau normal.?" Rien ne change sous le soleil?! EDOUARD HERRIOT ET LES ANGLO-SAXONS A l'inverse de beaucoup d'hommes politiques français, Edouard Herriot ne considérait pas les Anglo-Saxons comme des ennemis perfides, ne cherchant qu'à nuire aux intérêts français. Au contraire, il pensait? : "?Pour la France, la base de toute action est, selon moi, son amitié avec la Grande-Bretagne. [...], cette amitié que j'ai rétablie à la Conférence de Londres. Ces deux pays sont les garants éprouvés de la dignité humaine et de la liberté.?". Concernant les Anglais, il disait? : "?[...] l'un des avantages du caractère britannique, c'est qu'il supporte la contradiction, même la plus dure, sans en garder rancune. Il n'est rien de plus confortable que d'avoir un ami anglais.?" Il aimait et admirait les Etats-Unis, pays avec lequel il nourrissait de très chaleureux sentiments. La préface de cet ouvrage a été rédigée par M. Gérard Collomb, homme d'Etat et maire de la bonne ville de Lyon. Cet ouvrage est une édition augmentée, y figure de très nombreuses notes en bas de page ainsi que des encadrés ne figurant pas dans l'édition d'origine et qui fournissent de substantiels compléments d'information.

08/2019

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Sciences politiques

Pierre Naville. Biographie d'un révolutionnaire marxiste Tome 1, De la révolution surréaliste à la révolution prolétarienne, 1904-1939

Issu de la haute bourgeoise genevoise et parisienne, Pierre Naville s'engage très tôt dans l'action politique et révolutionnaire. Séduit parle surréalisme, codirecteur avec Benjamin Péret de La Révolution surréaliste, il invite ses nouveaux camarades à se consacrer avant tout à une tâche de démolition du système en place. Découvrant Marx, Hegel, la révolution d'Octobre, Lénine et Léon Trotsky, il rompt avec sa classe d'origine et se tourne vers le jeune Parti communiste naissant. Prenant en charge avec Marcel Fourrier la revue Clarté d'Henri Barbusse de 1926 à 1928, il en fait un outil d'éducation marxiste et pousse le groupe d'André Breton à venir servir la cause du prolétariat à ses côtés. Mesurant les limites doctrinales du communisme aux prises avec l'arbitraire stalinien, il apporte son soutien indéfectible à Léon Trotsky et devient le dirigeant officiel du mouvement oppositionnel en France de 1929 à 1939. Avec une poignée de militants, il alerte l'opinion sur la montée du nazisme en Allemagne, la réaction fasciste en France, démontre la faiblesse du Front populaire trop peu engagé à défendre les intérêts de la classe ouvrière et multiplie les critiques contre le pouvoir soviétique et son despotisme politique. Refusant de cautionner l'orientation préconisée par L. Trotsky d'un rapprochement avec le PSOP de Marceau Pivert, il est exclu de la IV° Internationale en septembre 1939. Prisonnier de guerre puis libéré en 1941, il s'applique durant l'Occupation à réexaminer sa position idéologique à la lumière d'un marxisme critique et moderniste. Sur le plan culturel, il consacre de nombreux ouvrages au behaviorisme, à la philosophie du baron d'Hol-bach et à l'orientation en milieu scolaire. Après 1945, il concilie recherche scientifique et engagement politique. Fondateur avec Georges Friedmann de la sociologie du travail, il met en lumière les formes d'exploitation qui s'abattent sur les salariés aux prises avec le marché libéral. Acteur reconnu de la Nouvelle gauche, tour à tour dirigeant du MSUD, du PSG, de l'UGS et du PSU, il redouble d'efforts pour rassembler les forces communistes et non communistes. Face à un capitalisme d'Etat hautement bureaucratisé, il se place à l'avant garde d'une pensée socialiste, visant à répondre aux aspirations des travailleurs confrontés à la toute puissance du libéralisme, par l'instauration d'une pratique autogestionnaire ambitieuse. Dans le cadre de son Nouveau Léviathan, il plaide sans relâche pour une transformation du mouvement communiste mettant fin à la dictature du parti unique en Union Soviétique afin de renouer avec un internationalisme respectueux des intérêts du peuple de l'Ouest comme de l'Est.

05/2017

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022