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Histoire internationale

L'Egypte en marche. Les atouts, les espoirs et les défis (1952-2015)

Durant plus de soixante ans, le système politique monolithique, associé au centralisme étatique anachronique de plusieurs régimes en place, a failli au redressement socio-économique de l'Egypte. Pourquoi aujourd'hui le pays peine-t-il à s'adapter aux évolutions sociétales et à la mondialisation qui frappent à sa porte, même après la révolution du 25 janvier 2011 et le coup d'Etat du 3 juillet 2013 ? Est-ce le fondamentalisme au pays des Frères musulmans qui, pour certains, resteraient réfractaires à toute évolution ? Est-ce la démographie explosive que l'Etat n'a pas gérée ? Est-ce la misère des provinces exclues des priorités des gouvernements, ou la corruption organisée par la nomenklatura, amenant à l'usure progressive du pouvoir ? Il y a un peu de tout cela. D'autres domaines sont tout aussi sensibles : l'environnement, le développement industriel, le projet inachevé de Toshkâ, la productivité agricole, la problématique répartition des eaux du Nil avec l'Ethiopie, l'urbanisation incontrôlée, le chômage endémique, l'économie en berne... Les élites égyptiennes, politiques et militaires, intellectuelles et religieuses, hommes d'affaires et d'influence, n'ont guère su en affronter les épreuves. Les changements démocratiques, réclamés par les Egyptiens depuis la chute de Hosni Moubarak, ne sont pas toujours au rendez-vous, ni, pour le moment, l'espérance à un meilleur quotidien qui tenaille la jeunesse... L'Egypte traversera encore une période d'incertitude et de crises politiques, car les problèmes et les attentes sont innombrables. Mais l'authenticité, la valeur intrinsèque et l'énergie mobilisatrice du peuple devraient, par la suite, aider à en relever le défi. Ce livre apporte un éclairage sur les secteurs vitaux du pays, dans le contexte troublé des régimes politiques autoritaires qu'il a connus, et propose quelques pistes pour l'avenir.

10/2015

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Economie

La croissance verte contre la nature. Critique de l'écologie marchande

Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n'ayant jamais existé pour leur faire produire de l'essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d'un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l'information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes... Telles sont quelques-unes des "solutions" envisagées aujourd'hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New Deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère. Sont-elles vraiment en mesure de préserver la planète ? En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de "croissance verte", Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s'attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours. Alors que de nouvelles générations de carburants "biosourcés" intensifient une logique extractiviste et contreproductive et que l'élargissement du droit de la propriété intellectuelle à toutes les sphères du vivant permet à quelques firmes de s'approprier l'ensemble de la chaîne alimentaire, l'attribution de prix aux "services écosystémiques", le développement de dispositifs de compensation écologique ou les illusions d'une finance prétendument verte stimulent un processus aveugle de marchandisation de la nature. Loin d'opérer la rupture nécessaire avec le système économique qui nous conduit à la ruine, ce mouvement témoigne en réalité d'une volonté de maîtrise et d'instrumentalisation de toutes les formes de vie sur Terre et d'une foi inébranlable dans les mécanismes de marché. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à engager pour tracer enfin une autre voie.

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Travail social

La France qui a faim. Le don à l'épreuve des violences alimentaires

En France, dans ce pays riche où l'agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d'aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l'un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l'absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d'un bout à l'autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d'agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur. A travers l'incroyable travail réalisé par l'association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l'alimentation. Pourtant, il n'en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d'aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim. Car l'impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s'exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l'aide alimentaire. Et si, dans une société démocratique, l'urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ? Bénédicte Bonzi est docteure en anthropologie sociale, chercheuse associée au LAIOS (Laboratoire d'Anthropologie des institutions et des organisations sociales). Elle se saisit de la question de la violence dans le système alimentaire à travers les impacts des politiques d'aide et de don. Aujourd'hui elle accompagne les collectivités dans leurs transitions alimentaires chez Auxilia Conseil.

03/2023

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Poésie

Bel Ogou d'avant rouge

Voici une voix de la nouvelle génération des poètes haïtiens qui sâélève, rude et exigeante, impatiente de secouer le joug des pouvoirs corrompus et des assignations. Consciente de la beauté de la vie et de la laideur des sociétés humaines modernes, portée par le formidable élan vital de ceux qui ont le sentiment que subir nâa que trop duré, voici une poésie qui déshabille crûment la réalité, de là où elle l'observe. Une poésie qui sonne et qui cogne, lucide, y compris sur la littérature et son désir contrarié de révolte. Né en 1988 à Port- au âPrince, en Haïti, Rolaphton Mercure est écrivain, comédien et acteur, slameur, dramaturge et metteur en scène. Après sa participation, de 2010 à 2012, à la troupe de comédie musicale Haïti en scène de Bertrand Labarre, il a joué dans la pièce "Le Jeu de l'amour et du hasard", montée par Jean-René Lemoine, au Festival 4 chemins de Port-au-Prince (2012) puis au Festival des francophonies de Limoges (2013). Lauréat, en tant que slameur, du prix Caraïbes en création de l'Institut français en 2013, il a, au cinéma, joué dans "Meurtre à Pacot" et participé au doublage d'"Assistance mortelle", deux films de Raoul Peck, avant d'interpréter un des rôles principaux dans le â film Kafou (2017) de Bruno Mourral et un second rôle dans le film "Freda" de Géssica Généus. Sa pièce "Fuck Dieu, fuck le vodou, je ne crois qu'en mon index" a été nommé au prix SACD dramaturgie en 2021 puis publié dans l'Anthologie des nouvelles dramaturgies d'Haïti. Il vit actuellement à Limoges où il suit des études de second cycle en créations contemporaines et industries culturelles.

04/2023

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Littérature russe

L'adieu à l'île

Nicole Zand (Amalric), critique littéraire au Monde, écrivait à propos de Valentin Raspoutine qu'il était "l'un des écrivains les plus importants de sa génération" . Son roman le plus retentissant, L'Adieu à l'île, est l'histoire de la fin d'un village insulaire sibérien, sur le fleuve Angara, condamné à disparaître sous les eaux pour la construction d'un barrage hydroélectrique. L'auteur décrit, avec acuité et finesse, comment les Sibériens, contraints à l'évacuation, s'accrochent de manière tragique à leur terre. Par ce biais, il lève le voile sur les lignes de fracture qui divisent la société soviétique dans les années 1970, entre monde rural et traditionnel et monde moderne et industriel. Ces différences séparent également les générations et remettent en cause le sens de toute chose : qu'est-ce que le changement lorsqu'il est perçu par certains comme un progrès lorsqu'il est, pour d'autres, une catastrophe ? Car il est impossible de sauver le village : nul ne peut tromper la mort. Que faire alors ? Il n'existe qu'une solution pour Valentin Raspoutine : écrire. Comme souvent dans la littérature de l'Est, l'humour occupe une place importante dans ce récit, notamment grâce à des personnages inoubliables, comme les femmes de ce livre, qui vont des larmes au rire, en passant par la colère et le désespoir, bafouant bureaucrates et fonctionnaires qu'elles jugent inutiles, têtus, si ingénieux lorsqu'il s'agit de détruire l'impalpable. A travers elles, le lecteur est déchiré, lui aussi, à l'idée de quitter l'île, ce lieu que l'on aime, pour y avoir vécu, dans lequel se sont accumulés tant de souvenirs, les bons, les mauvais, ce lieu que l'on connaît tous et auquel certains ont dû dire adieu.

04/2021

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Généralités

Formation et histoire naturelle des îles Britanniques

On se propose d'étudier l'ensemble des événements naturels d'où sont sorties la grandeur et la prospérité actuelle des îles britanniques. L'Anglais est le roi de la matière : il maîtrise les éléments, il fatigue les mers, il tourmente l'eau, le feu, la vapeur, il se fait servir par toutes les forces brutales et aveugles du monde physique ; mais où gît le secret de cette incommensurable puissance ? Dans la terre ; si la Grande-Bretagne est la première nation industrielle du monde, elle le doit en grande partie à sa richesse minérale, surtout aux deux éléments générateurs du mouvement mécanique, le fer et le charbon. La vie des habitants, les industries locales, les moeurs des populations agricoles, ouvrières ou commerçantes, la prospérité relative de certains districts, le style du paysage, la physionomie des villes, le caractère des monuments et des maisons, se rattachent à la nature du sol comme à une racine. Parmi les terres européennes si riches de formes et d'articulations, l'archipel britannique représente la partie la moins massive et la moins compacte. Autour de deux masses principales, la Grande-Bretagne et l'Irlande, gravitent de minuscules archipels, comme les Scilly, les Hébrides, les Orcades et les Shetland ; sur les côtes occidentales, les îlots dispersés se comptent par milliers. A l'intérieur des îles, même les plus petites, la mer s'insinue profondément par les baies et les estuaires ; le domaine terrien se réduit en presqu'îles et en pointes ; l'étreinte des flots semble partout solliciter les hommes à la vie maritime. En réalité, elle les isole. C'est dans l'isolement que commence l'histoire de la Grande-Bretagne ; la mer se montre d'abord hostile... Ce livre traite de l'histoire des îles Britanniques, de la formation des territoires au développement de la nation et de ses moeurs.

02/2023

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Faits de société

Le guide de la conspiration mondiale (et comment y mettre en terme)

Qui sommes-nous ? Où somme- nous ? Et quel est donc ce "grand revirement" que le journaliste britannique David Icke nous exhorte à accomplir pour nous arracher au noir destin qui se dessine pour toute l'humanité ? Toutes les réponses sont désormais à la portée de chacun, là, nichées dans cet énorme ouvrage conçu comme un guide : 28 "points " qui, une fois reliés, nous livrent un grand dessein infernal entamé depuis des milliers d'années. Destination finale : la dictature mondiale qui nous attend... Des révélations étayées par des preuves incontestables que les médias continuent d'ignorer. Les accusations ? Accablantes.Les présidents américains ont trempé dans les pires crimes, soutenus par les vrais maîtres de la planète : Icke livre des preuves au nom desquelles il n'a jamais pu se retrouver attaqué en diffamation, et grâce auxquelles il protège sa propre vie. Objectif : la 3e Guerre mondiale. Les nations européennes, dont la France, sont en train d'abdiquer leur indépendance au profit d'instances fédérales non élues. Finalité : la dictature. Les évènements du 11 Septembre ont bien été montés de toutes pièces par le gouvernement et l'armée des Etats-Unis. Pourquoi ? Les guerres pour le pétrole. Les industries de l'alimentation, du médicament et de la santé réussissent à rendre malades les populations nanties et à décimer le reste de l'humanité. But : la maîtrise des cerveaux. Les technologies de pointe dans le secteur des télécommunications engendrent des cancers et tuent la créativité. Enjeu : affaiblir les populations. Le réchauffement climatique relève d'un phénomène solaire naturel, mais l'homme doit croire qu'il est le seul responsable. Comment mettre un terme à cet agenda démoniaque ? Dans les meilleures pages de son essai, David Icke nous ouvre à la perception infinie, au-delà de notre univers illusoire des cinq sens il appartient à chacun de nous de refuser notre destin d'esclaves !

01/2021

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Notions

Le procès de la chair. Essai contre les nouveaux puritains

Cinquante ans après la Révolution sexuelle, voici venu le temps de la " cancel culture " , du " politiquement correct " et du nouveau puritanisme. Où en est la liberté ? Et le sexe, chaque jour condamné ? David Haziza dénonce ce véritable procès fait à la chair, un mouvement qui transcende les idéologies et privilégie le neutre sous toutes ses formes. La neutralité, c'est l'indifférenciation sexuelle que l'on veut substituer à l'érotisme. C'est aussi la place grandissante des machines et des écrans. Et l'élevage industriel, aussi sordide que l'utopie du véganisme, qui prétend sauver la planète en coupant l'homme de ses racines animales. Ou encore la conception notariale que nous prétendons désormais avoir du consentement amoureux. Et si ce qui manquait à notre époque était l'acceptation de la violence ? Sans la confondre avec la brutalité ou la cruauté, une erreur trop fréquente qui ne laisse d'autre choix que l'asepsie ou la sauvagerie. Le procès de la chair renvoie dos à dos les bonnes âmes de droite et de gauche. Au féminisme normatif et notarial, il oppose les sorcières et les déesses. A la transsexualité, il préfère la subversion androgyne, qui travaille la culture de siècle en siècle. Il incite à renouer avec le mythique et le sacré, pour embrasser à nouveau l'humanité comme vie animale et animée - et non comme machine. Dans cet essai brillant, à rebours sans être antimoderne, David Haziza nous fait voyager en compagnie de quelques héros artistiques et littéraires, de Botticelli à Romain Gary, en passant par Rabelais, René Char et Camille Paglia. Ou comment réconcilier la modernité avec le désir, le corps, la vie. Galvanisant et totalement original.

01/2022

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Ethnologie et anthropologie

A qui appartient l'eau ? Faire barrage à la privatisation d'une ressource vitale

QUALIFIEE DE "FLEAU DE LA TERRE" par l'ONU, la pénurie d'eau est une menace bien réelle : 3,6 milliards d'individus en souffrent déjà l'équivalent d'un mois par année et, si rien n'est fait, c'est une personne sur deux qui n'aura pas accès à l'eau en 2050. Chaque jour, au moins deux milliards de personnes dans le monde boivent de l'eau contaminée par des excréments et plus d'un demi-million d'entre elles en mourront chaque année. Militante de la première heure pour le droit à l'eau, Maude Barlow a sillonné la planète pour défendre ce bien commun et dénoncer les visées des grandes entreprises qui font main basse sur l'or bleu, que ce soit pour l'embouteiller et la vendre à prix fort ou pour alimenter des industries polluantes, avec de graves conséquences sur les populations locales et leur accès à l'eau potable. Pour Maude Barlow, écologie et droits de la personne ne font qu'un, car plus nous malmenons l'eau, en la pompant de façon excessive et en la polluant, moins il en reste à partager équitablement. Devant l'inaction des Etats, Maude Barlow appelle à faire barrage à la privatisation de cette ressource vitale par les Véolia, Suez, Coca-Cola et autres Nestlé, en embrassant le modèle des communautés bleues. Né au Canada avant de se répandre ailleurs dans le monde, ce mouvement citoyen vise à faire reconnaître le droit à l'eau et à s'assurer que la gestion des services d'eau demeure sous la gouverne publique. Par cette invitation à faire de l'eau un trésor collectif, Maude Barlow en appelle à un monde plus bleu, une communauté à la fois.

03/2021

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Pédagogie

Ecole, faire tomber la forteresse. Les réformes simples pour une école de la réussite

Notre système éducatif est en crise. Ses résultats sont sans rapport avec l'énorme effort financier consenti par la nation, et les moyens mis à sa disposition. L'école est devenue une véritable forteresse, dans laquelle se retranchent des corporatismes intouchables. Le système public de l'éducation est ingérable, dirigé en fait par des syndicats. Ils s'estiment les propriétaires de l'école. Or, elle appartient à la nation. Des réformes urgentes, simples et profondes s'imposent pour mettre en place l'école de la réussite. Il convient d'abord de rendre aux Français la liberté du choix de l'école. Cette liberté, c'est la possibilité pour les parents de choisir librement le mode d'éducation et l'école de leurs enfants. Elle suppose la concurrence et l'émulation avec l'égalité de traitement entre tous les établissements, qu'ils soient publics ou privés. Les réformes porteront sur un enseignement scolaire et secondaire décentralisé, sur un enseignement technique et professionnel indépendant de l'Etat et sur un enseignement supérieur composé d'universités et d'établissements autonomes, soumis à la concurrence et faisant appel à la sélection. Le niveau industriel, commercial, culturel et scientifique d'une nation dépendra de plus en plus de la qualité de la formation de ses citoyens. " Il n'est de richesses que d'hommes " déclarait déjà Jean Bodin au XVIe siècle. Cette richesse, la seule que nous possédons, il convient de ne pas la gaspiller. Et c'est malheureusement ce que nous faisons depuis trop longtemps. Les propositions formulées ont pour objet essentiel de dispenser à notre jeunesse une formation qui lui ouvre un avenir. 100 % des jeunes doivent avoir un métier et avoir appris le sens de l'effort et de la responsabilité. Avec la réforme de notre système éducatif, ce qui est en jeu, c'est tout simplement l'avenir de la nation.

05/2004

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Ethnologie

Les Inuit

Les Guides Belles Lettres des Civilisations proposent un voyage dans le temps et l'espace (Egypte, Grèce, Rome, Inde, Chine, Japon...) et s'adressent aux étudiants, aux curieux d'histoire et de civilisations, aux voyageurs... Ouvrages pratiques et raisonnés de culture générale sur les principales civilisations anciennes qui nous ont laissé une trace écrite, ils proposent au lecteur les clés nécessaires pour comprendre un texte ancien ou un livre d'histoire, ils l'aident à en déchiffrer les allusions, à en élucider les difficultés. Ouverture a l'inattendu, attachement au milieu naturel, qualité des relations interpersonnelles, partage, humour, voilà quelques clés pour mieux comprendre les propos que tiennent les Inuit sur leur histoire, leur société, leur place dans le monde, l'avenir, le changement climatique et le développement industriel. Les voix qui nous parviennent depuis l'Alaska, l'Arctique canadien et le Groenland nous dévoilent une civilisation contemporaine dont nous ne soupçonnons pas la richesse. Leur conception pratique permet à chacun de les utiliser de trois façons : soit les lire en suivant, comme un livre traditionnel, pour découvrir les divers aspects de la civilisation présentée, soit recourir directement à l'une des rubriques qui composent chaque chapitre grâce à une table des matières très détaillée, soit encore se servir directement de l'index très fourni afin de trouver rapidement une information précise. Les cartes, tableaux, schémas, permettent, en outre, d'aller à l'essentiel. Et une bibliographie choisie et récente offre à qui le souhaite d'amorcer une recherche plus approfondie. Les Guides Belles Lettres des Civilisations ne sont pas des dictionnaires. Toute information recherchée s'y trouve replacée dans le contexte des mentalités de chacune des civilisations étudiées. Car il n'est pas possible de comprendre un événement, une loi morale ou le caractère d'un personnage si rien n'est restitué des valeurs qui les justifient. J.-N. R.

08/2012

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Croissance, crise

Demain il sera trop tard

La réalité est désormais là : on a cru en la croissance heureuse, elle ne l'est pas ; on a cru en la terre inépuisable, elle ne l'est pas ; on a cru que tout problème avait sa solution par une apologie de la technique et de la science, mais celles-ci ne peuvent résoudre l'ensemble des problèmes liés à l'essence même de l'humain. A trop vouloir accumuler, le capitalisme industriel puis financier ne connaît que le court terme et a oublié que le vivant n'était qu'une étape dans l'histoire de la planète. Il a tout saccagé : faune et flore, océans et terres, noyant la terre sous des tonnes d'immondices. Nous sommes donc bien devant une crise systémique. Inutile de mettre en avant tel ou tel aspect de cette crise : elle est totale et signe la fin d'un cycle, celui du capitalisme hyperproductif, destructeur et incapable de se transformer. Peu importe le respect du vivant pourvu que l'on dégage des profits et des fortunes sans cesse plus ostentatoires. Il faut produire et toujours persuader de consommer. Aussi, est-il encore temps d'inventer un nouveau modèle de développement basé sur une autre façon de consommer, de produire, d'échanger dans la sobriété et la proximité ? Quelle part peut prendre l'économie sociale et solidaire dans une nécessaire érosion du néolibéralisme ? Depuis deux siècles, les entreprises de ce secteur prouvent que l'on peut contribuer au bien commun en refusant la loi du marché. C'est à ces questions que Jean Gatel, ancien ministre de l'ESS, tente de répondre. Argumenté d'analyses récentes sur l'état du monde et de propositions concrètes, cet essai rend hommage à celles et ceux qui tentent d'alerte, d'informer, de résister avant qu'il ne soit trop tard.

10/2022

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Pédagogie

La philosophie de la liberté. Principes d'une conception moderne du monde

La connaissance de l'oeuvre littéraire de Rudolf Steiner se heurte à de nombreux obstacles. Elle est marquée en premier lieu par une hétérogénéité apparente, qui empêche de la saisir dans son intégralité. Les idées réformatrices qu'elle développe touchent des champs très variés, sans liens apparents : éducation, médecine, agriculture, spiritualité, arts, système bancaire etc. Elle est ensuite rédigée dans une forme rhétorique souvent atypique pour un lecteur non initié, ce qui ne manque pas d'être interprété comme une tentative de contournement des règles de l'analyse scientifique ou philosophique formelle. Pourtant, dans son texte fondateur, La Philosophie de la liberté, Steiner se conforme strictement aux formes canoniques du discours philosophique. L'univers théorique du rédacteur de La Philosophie de la liberté est de nature pré moderne. Il se présente simultanément comme une ontologie et une cosmogonie. L'homme doit retrouver sa place dans le macrocosme et sa mission dans le monde, pour accéder, par l'autoformation de l'esprit, à la complétude. Or les sciences et techniques émergentes, les doctrines économiques liées à l'essor industriel, les sciences naturelles comme la philosophie critique ont démythifié le monde. Le savoir ne s'apparente plus à la compréhension d'une unité, mais à la disjonction des expertises. La Philosophie de la liberté représente à cet égard une entreprise paradoxale, qui entreprend de justifier, par la théorie de la connaissance, l'expérience mystique solitaire. Il s'agit une fois encore de combattre l'ennemi en retournant contre lui ses propres armes. Et là où Kant délimite les frontières de l'expérience objective, Steiner ouvre la pensée à l'explication du monde, dans un univers idéel réfléchi. La connaissance de soi ouvre l'accès aux fondements de l'univers, permettant à l'homme de faire l'expérience directe des idées éternelles.

10/2017

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Actualité médiatique internati

L' Affaire WikiLeaks. Médias indépendant, censure et crime d'État

Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s'intéresser au travail de l'équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d'une décennie à enquêter sur les crimes d'Etat, la répression journalistique, les bavures militaires et la destruction méthodique d'une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l'information. Une liberté mise à mal après la diffusion des "Wars logs" , ces journaux de guerre que devaient rédiger les soldats américains engagés dans les guerres en Afghanistan et en Irak. Transmis à Wikileaks par une analyste du renseignement, Chelsea Manning, les War logs ont fait connaître au monde entier les actes de torture sur des prisonniers et les nombreuses bavures de l'armée de la coalition, qui ont entraîné la mort de civils afghans et irakiens. Suite à ces révélations, le Pentagone et la NSA ont tout fait pour discréditer un travail journalistique exigeant et détruire une organisation qui se bat contre les dérives des pouvoirs d'Etat. A travers l'histoire de WikiLeaks et la persécution judiridique qui l'accompagne, l'autrice révèle le danger que font peser sur la démocratie de très puissantes institutions comme le Pentagone, la CIA et la NSA. Non seulement en dissimulant des crimes d'Etat particulièrement graves, mais aussi en exerçant une surveillance de masse au prétexte de lutter contre le terrorisme, le "complexe militaro-industriel" étatsunien développe des méthodes dignes des pires régimes totalitaires. Stefania Maurizi pose la question de la place du journalisme dans nos démocraties, en soulignant le paradoxe de la situation : un journaliste s'est vu emprisonné et traité comme un terroriste pour avoir dénoncé des crimes de guerre et des dérives inacceptables du pouvoir d'Etat.

01/2024

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Ethnologie et anthropologie

Salin-de-Giraud, une ville ouvrière en Camargue. Logique industrielle, logique sociale

Cet ouvrage analyse la situation des Salin-de-Giraud, cité industrielle au coeur de la Camargue, créée à la fin du XIXe ? siècle par Péchiney et Solvay, et dont la population, venue de l'immigration forme une communauté attachée au territoire et à ses traditions. Entre la fin du xixe et le début du xxe ? siècles, les compagnies Péchiney et Solvay créent ex nihilo, en Basse Camargue, un complexe industriel formé d'un vaste salin et d'une usine de soude. Pour accueillir les familles ouvrières, chaque compagnie érige sa cité d'habitation. Jusqu'à l'après-guerre, Salin-de-Giraud est un creuset où se succèdent, en un brassage continu, des populations immigrées de régions rurales de la France (Ardèche, Gard, Lozère...) et du midi de l'Europe (Italiens, Espagnols, Grecs...). Dans une perspective ethnohistorique, cet ouvrage analyse les caractéristiques du peuplement et l'émergence d'une communauté humaine "? autochtone ? ". L'auteur se concentre notamment sur les stratégies mises en oeuvre par les familles ouvrières pour s'établir durablement dans la localité et pour contourner la politique des compagnies qui s'opposent à leur projet. L'épopée industrielle de Salin-de-Giraud s'achève au début de ce siècle avec la baisse brutale de la production de sel et la vente des usines et de la cité Solvay. Cet ouvrage explore le destin d'une agglomération au coeur d'un territoire objet, désormais, de programmes nationaux et internationaux de préservation des écosystèmes lagunaires. L'ancienne ville ouvrière s'oriente ainsi vers une économie de tourisme de "? découverte ? ", évolution tenue souvent pour seule compatible avec la vocation nouvelle du territoire, mais dont on ne sait si elle est porteuse d'avenir.

03/2024

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Critique littéraire

La langue française dans le monde 2015-2018. Edition 2019

Cette nouvelle édition quadriennale de La langue française dans le monde - la quatrième du genre - confirme une fois de plus le dynamisme de l'espace linguistique francophone. Avec 300 millions de locuteurs, le français est la cinquième langue la plus parlée au monde après le chinois, l'anglais, l'espagnol et l'arabe. Présente sur les cinq continents, la langue française a toutes les caractéristiques d'une langue mondiale. Comme quelques autres, peu nombreuses, elle se distingue par son statut et l'influence qu'elle exerce dans différents espaces et contextes. Enrichi cette année d'une réflexion prospective sur les conditions des évolutions possibles de l'usage du français - tout particulièrement dans les pays du Sud où réside l'essentiel de ses locuteurs -, cet ouvrage examine en profondeur la réalité des pratiques quotidiennes. En tant que langue d'enseignement, mais aussi comme langue étrangère, la situation de la langue française fait l'objet d'analyses approfondies et d'un état des lieux - global et par grandes régions - qui permettent de mesurer la place singulière qu'occupe cette langue dans le paysage mondial. Les dimensions économiques liées à la langue française sont largement abordées dans la troisième partie du livre, qui montre à la fois le poids significatif que pèsent les pays francophones dans l'économie mondiale, mais aussi l'avantage qu'ils retirent de leur appartenance à cet espace de partage d'une langue commune, notamment dans le domaine des industries créatives. La valeur ajoutée du français pour l'emploi est également questionnée. Enfin, à l'heure de l'intensification et de la massification des pratiques numériques et de la consommation audiovisuelle, les données concernant la place de la langue française dans les grands médias internationaux et sur Internet viennent illustrer de manière précise les conséquences de la croissance du nombre de francophones dans le monde.

03/2019

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Histoire de France

La grâce de l'Histoire. Le troisième cercle

Ce livre tente d'aller aux racines de la grande crise que notre civilisation connaît actuellement. Il analyse la séquence historique conduisant à cette crise, à partir de la rupture de la fin du XVIIIe siècle, marquée par trois événements fondamentaux : la Révolution américaniste ou guerre d'Indépendance, la Révolution française et la révolution du choix de la thermodynamique engendrant le développement industriel et technologique. Dans la dynamique de cette séquence historique, identifiée ici comme le moteur fondamental conduisant à la crise actuelle, la Grande Guerre de 1914-1918 occupe une place centrale, à la fois comme un pivot de la dynamique en question et comme une "réplique sismique en amont" de notre crise, annonciatrice de cette crise. Il s'agit d'une approche entièrement nouvelle de la Grande Guerre, qui vaut essentiellement par l'identification des causes souterraines cachées, d'une très grande puissance, courant depuis le début du XIXe siècle et se poursuivant après elle. Dans cette conception qui ne fait qu'une part très réduite à la politique, la Grande Guerre est un événement majeur de civilisation caractérisée pas une catastrophe technologique engendrant des destructions et des pertes épouvantables. Il ne s'agit en aucun cas d'un accident, ni d'une aberration, mais bien d'une poussée paroxystique d'une civilisation en crise, que nous retrouvons dans notre époque présente, sous d'autres formes. Autour de ce pivot de la réflexion qu'est la Grande Guerre, l'auteur étudie notamment le développement de la puissance allemande, le développement de la puissance des Etats-Unis, le rôle de la France et les deux grands courants de la modernité que sont le système du technologisme et le système de la communication.

01/2014

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Sciences politiques

Quelle diplomatie pour la France ? Prendre les réalités telles qu'elles sont

Au dernier sommet du G-20, qui s'est tenu les 4-5 septembre 2016 à Hangzhou, en Chine, il était frappant de voir à quel point la voix de la France ne portait plus. On peut espérer que la voix de Paris se fasse davantage entendre sur les sujets diplomatiques classiques. Il n'en a rien été hélas au cours du quinquennat de François Hollande, comme l'a montré l'absence de la France dans le règlement du dossier de la Syrie, dont elle fut pourtant jadis la puissance mandataire. Pour qu'elle soit audible, une politique étrangère française doit viser la défense de nos intérêts à moyen et long terme ; elle doit regarder le monde sous l'angle des réalités et des rapports de force et non sous celui de la leçon de morale. Elle doit reposer sur cinq grands axes : - Savoir désigner notre ennemi principal (l'islamisme radical sunnite) et nouer toutes les alliances locales nécessaires pour le détruire ; - Jouer le médiateur entre Ryad et Téhéran, pour faire la paix entre sunnites et chiites (cette guerre de religion peut provoquer des dégâts secondaires imprévus et importants jusque dans notre monde occidental) ; - Ramener la Russie dans la famille européenne (afin de l'arracher des bras de la Chine) ; - Faire de l'UE une Europe puissance, capable de résister à l'hégémonie juridique et financière américaine, comme au dumping commercial chinois ; - Reconstruire une grande politique africaine, fondé sur des partenariats de développement agricole et industriel avec tous les Etats africains s'engageant à lutter contre le trafic d'êtres humains, à contrôler leurs frontières et à donner du travail à leurs jeunes. Plus avancera la campagne pour l'élection présidentielle de mai 2017, plus le débat sur la politique étrangère se fera intense.

03/2017

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Littérature française

Dentelle et salopette

Au moment de refermer les volets de la vieille bâtisse, la narratrice se souvient... Elle a 5 ans. Années 6O. Au manoir, le dimanche, elle s'appelle Lucienne, fille d'Emile Marsignac, riche industriel de l'Angoumois, un homme austère et distant qui la terrorise et jamais aucun mot n'est prononcé sur les absences prolongées de sa mère. En semaine, chez Mamé sa nourrice, on l'appelle Lulu et elle grandit libre au sein d'une famille bigarrée et exubérante. Il y a Paulo et Monique, les petits de l'assistance publique, Rodolphe le petit prince noir, Tatiche la douce et Solange qui règne sur la tribu. Il y a aussi Riri, Tintin, Youpette et tous les autres. " Ainsi, j'avais deux maisons, deux vestiaires, deux familles, deux dictionnaires et il me fallait sauter entre deux mondes... l'un tout chaud comme un marron, l'autre en eau comme un glaçon. Ca embrouille tout ça. Alors, je trouve que je ne méritais pas de me faire enguirlander quand il m'arrivait de me mélanger les pinceaux. C'était mon avis et aussi celui de Paulo qui disait : T'as qu'à le renvoyer chier ton père... " C'est le récit coloré d'une enfance qui se perd entre deux univers. C'est le roman de l'abandon, de l'absence, du chagrin traversé de fulgurants éclats de joie et de bonheur. C'est aussi la peinture d'une société corsetée de morale en train de changer. Comme Lulu, on passe du rire aux larmes et de la gravité à la légèreté. Comme Lucienne, on regarde l'enfant que l'on fut et l'adulte qui est devenu. Comme dans la vie en sorte.

04/2022

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Economie

La croissance verte contre la nature. Critique de l'écologie marchande

Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n'ayant jamais existé pour leur faire produire de l'essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d'un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l'information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes... Telles sont quelques-unes des "solutions" envisagées aujourd'hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New Deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère. Sont-elles vraiment en mesure de préserver la planète ? En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de "croissance verte", Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s'attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours. Alors que de nouvelles générations de carburants "biosourcés" intensifient une logique extractiviste et contreproductive et que l'élargissement du droit de la propriété intellectuelle à toutes les sphères du vivant permet à quelques firmes de s'approprier l'ensemble de la chaîne alimentaire, l'attribution de prix aux "services écosystémiques", le développement de dispositifs de compensation écologique ou les illusions d'une finance prétendument verte stimulent un processus aveugle de marchandisation de la nature. Loin d'opérer la rupture nécessaire avec le système économique qui nous conduit à la ruine, ce mouvement témoigne en réalité d'une volonté de maîtrise et d'instrumentalisation de toutes les formes de vie sur Terre et d'une foi inébranlable dans les mécanismes de marché. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à engager pour tracer enfin une autre voie.

03/2024

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Société

Tourism in the Climate Change Era. Le tourisme à l'heure du changement climatique

Ces dernières années ont été les années les plus chaudes jamais enregistrées, et de plus en plus de cataclysmes météorologiques prouvent que le changement climatique n'est plus une hypothèse future, mais bien un phénomène présent. La transition d'un mode de vie à un autre oblige la société à s'adapter, à migrer ou à résister, imprimant d'artificielles mutations à l'environnement. Cet ouvrage cherche à explorer comment l'industrie du tourisme réagit aux effets du réchauffement climatique, tels que la diminution des chutes de neige, la désertification, la fonte des glaces polaires et la montée du niveau de la mer. Entre 2015 et 2021, ce concept a donné naissance à quatre projets distincts à travers le monde, qui sont rassemblés ici dans ce livre : Snow Land (Aux pays des neiges), situé dans les Alpes italiennes des Dolomites ; Water Tour, (La route de l'eau) réalisé en Palestine et en Israël ; Iceberg Souvenir (Souvenir d'iceberg), couvrant le Canada, le Groenland et l'Islande ; et enfin, Lost Paradise (Paradis perdu), situé dans la République des Maldives. Dans les Dolomites, des millions de visiteurs se sont habitués à skier sur 1200 kilomètres de pistes artificielles. Nous assistons à un décalage de la saison d'hiver, avec un très net raccourcissement de la période pendant laquelle la neige naturelle peut être appréciée. Afin d'éviter un effondrement culturel et économique de la communauté locale, les acteurs publics et privés ont réagi en reconstruisant artificiellement l'"hiver". De novembre à mars, les Dolomites changent de peau, transformant ses paysages à couper le souffle en toile de fond en un immense parc de neige artificielle. Un Snow Land. Les niveaux d'eau de la mer Morte et de la mer de Galilée ont définitivement chuté en dessous des seuils critiques, et le Jourdain s'est réduit à un simple filet d'eau boueuse. Le processus de désertification en cours s'accentue, aggravant une crise de l'eau déjà chronique dans la région. Ces sites connaissent néanmoins une augmentation de la fréquentation touristique et, afin d'en tirer parti, les hôtels ont mis en place des installations de baignade mobiles qui suivent pas à pas la baisse du niveau de la mer Morte. Paradoxalement, cette industrie du tourisme montre également ses contradictions en plein désert du Néguev, là où l'eau est par définition absente : des hôtels de luxe et leurs piscines garantissent un passionnant Water Tour, coûte que coûte. Les glaces du cercle arctique reculent, tandis que le Canada, l'Islande et le Groenland font face à des températures plus chaudes. L'écosystème se transforme inexorablement, entraînant des fragmentations de glace plus grandes et plus nombreuses. Dans ce scénario apocalyptique, nous voyons des scènes dans lesquelles des touristes tentent de saisir un morceau d'iceberg fondu du pôle Nord d'une main tout en tenant une perche à selfie de l'autre, impatients de capturer le moment. Du Groenland au Canada, en passant par l'Islande, nous assistons à la vente du " vrai Nord ", avec des forfaits de voyage tout compris offrant l'expérience du changement climatique, y compris un Iceberg Souvenir pour seulement cinq dollars. Les températures océaniques en augmentation constante provoquent le blanchissement de l'une des merveilles naturelles les plus magnifiques au monde : le récif corallien des Maldives. Cette incroyable barrière naturelle est désormais menacée par les impacts du réchauffement climatique. De plus, le tourisme de masse, le dragage des fonds marins pour ériger des îles artificielles et l'accumulation de déchets flottants exacerbent cette catastrophe masquée. En conséquence, les Maldives succombent progressivement à l'érosion marine. Mais si le niveau de la mer monte, l'urbanisation sous-marine augmente également. Dans une tentative à court terme pour attirer plus de visiteurs, des entreprises de luxe transforment certains atolls en une sorte d'Atlantis pour touristes. Pour préserver ce qui reste, des murs marins ont été construits, et les touristes peuvent profiter de la vue à couper le souffle de ce Lost Paradise derrière d'inoubliables barrières en béton massif. Bien que le tourisme semble être un secteur périphérique, il joue en réalité un rôle significatif, représentant 10 % du PIB mondial. Les vacances restent un signe distinctif du statut social de la classe moyenne dans le monde entier ; or, dans un proche avenir, nos vacances rêvées pourraient ne plus être qu'un lointain souvenir. Non sans ironie, cet ouvrage tente d'analyser un thème d'importance planétaire : les effets du changement climatique sur nos modes de vie.

10/2023

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Cinéma

Mariages à l'européenne. Les coproductions cinématographiques intra-européennes depuis 1945

Mariages durables ou éphémères, mariages harmonieux ou contrastés, mariages féconds, mariages inattendus, mariages d'amour, mariages forcés ou arrangés... Ce livre veut raconter un aspect important de l'histoire du cinéma européen : la coproduction cinématographique constitue un champ de recherche vaste et encore largement inexploré. Dans un contexte politique, diplomatique et économique nouveau, qui est celui de l'après-guerre, l'Europe et son industrie cinématographique doivent faire face tout à la fois à l'arrivée massive de la concurrence hollywoodienne, aux tensions entre l'Est et l'Ouest, à la nécessité d'intégrer les nouveautés techniques (la couleur, les grands formats), ainsi qu'a une nouvelle mais nécessaire internationalisation de la production, de la distribution, et de l'exploitation cinématographiques. L'une des réponses apportées à ces questions est la mise en place, pour la première fois, d'accords officiels - c'est à dire intergouvernementaux - de coproduction. Après l'initiative pionnière de 1946 entre la France et l'Italie, ce modèle se répand graduellement dans toute l'Europe, et, sous des formes qui ont évolué dans le temps, il est encore en vigueur aujourd'hui. Des chercheurs européens, spécialistes de terrains variés - Allemagne(s), Bulgarie, Espagne, France, Grèce, Italie, Roumanie, Tchécoslovaquie et URSS - apportent leur contribution approfondie et documentée à cette exploration, ample à plus d'un titre. La période couverte va de la sortie de guerre à aujourd'hui. Réalisateurs, scénaristes, acteurs... célèbres et moins célèbres sont impliqués, comme les catégories d'oeuvres les plus variées : du film musical au drame d'auteur, de la science-fiction au film historique consacré à un passé récent et douloureux, du dessin animé à la série télévisée, du mélodrame au film pour enfants. Ces collaborations ont impliqué des pays appartenant aux mêmes blocs idéologiques - l'Est et l'Ouest - mais elles ont aussi traversé le rideau de fer, faisant fi des glaciations géopolitiques, et constitué un élément de continuité de l'histoire culturelle globale de l'Europe. Qu'elle ait été vécue comme une contrainte ou comme une occasion rêvée d'échapper aux carcans nationaux, la coproduction cinématographique a toujours revêtu la forme d'un drôle de mariage, dont les multiples variations ont donc contribué - et contribuent encore - à façonner l'identité culturelle européenne.

06/2019

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Musique, danse

Histoire de l'opéra français. Du Consulat aux débuts de la IIIe République

L'opéra français est déterminé par son caractère d'institution d'Etat, depuis sa création par Louis XIV, qui consacra le genre de la tragédie en musique, jusqu'à l'inauguration en 1989 de l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, à l'occasion des festivités du bicentenaire de la Révolution. Le XIXe siècle est en France l'ère du piano, des virtuoses, des concerts symphoniques, de la presse musicale, de la mélodie et des salons, mais, plus que tout, il est le temps de l'opéra. A Paris, en province et dans les colonies, sous sa forme spectaculaire ou par ses innombrables arrangements, ce genre déjà plus que séculaire demeure l'objet d'attentions particulières des pouvoirs qui se succèdent, du Consulat aux débuts de la IIIe république. Il continue à se ramifier, avec l'opérette et l'opéra de salon, s'enrichit d'apports étrangers, de Rossini à Wagner, devient le centre de toute l'activité musicale et infiltre les diverses couches de la société. L'opéra est donc tout autant un phénomène culturel d'une ampleur considérable qu'un objet artistique, le résultat d'une industrie que le fruit d'une esthétique. Sollicitant les yeux, les oreilles et les émotions, manipulant les idées comme les imaginaires, il reflète et concentre son époque. Outre quelques titres mondialement connus -- Carmen et Faust, Manon et Orphée aux enfers... --, ce sont des centaines d'oeuvres que ce siècle a créées. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc, pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses institutions, ses salles, ses pratiques, ses thèmes, ses productions... Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale de plus de cent cinquante auteurs - musicologues, littéraires et philosophes, historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2.

10/2020

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Science-fiction

Mission sur Ernam. Sauvetage d'une planète

L'histoire se déroule dans un endroit de l'univers où deux énergies sont en opposition : la matière et l'Esprit. La planète " Ernam " est depuis des générations sous une emprise maléfique et est aujourd'hui au bord de l'anéantissement. Chez les Ernamiens, l'instinct de survie et le respect de la programmation cosmique de l'univers s'étaient effondrés. Ils avaient perdu toute notion du sacré au bénéfice d'une science de plus en plus asservie au malin. Un monde pris en charge par une industrie et des sociétés pharmacologiques invalidantes. Elle a besoin d'aide pour s'en tirer. Des êtres évolués lançaient dans l'espace des signaux de détresse qui furent captés sur "Efmi ", un astre lointain. Les plus courageux de cette planète décident de lui venir en aide. Les Efmiens envoient leurs meilleurs techniciens, ingénieurs et scientifiques afin d'infiltrer cet astre qui est sous la coupe de créatures issues d'une autre partie de l'univers. Leur mission consiste en un voyage de 40 jours à travers des régions de l'espace semées d'embûches. Certains étaient assez audacieux pour s'opposer aux dirigeants de la planète. Almanès, un commando de talent, choisit de suivre la voie de l'Esprit et organisa la résistance. Mais les escouades de nuit et leurs méthodes de torture aux ordres d'une hégémonie tyrannique ont eu vite fait de décourager les opposants. Par l'utilisation des médias et par une politique d'oppression impitoyable, les Décideurs maintiennent leur domination appuyée par leurs Conseils. Sur la planète Efmi, grâce aux pouvoirs de l'Impératrice, de la télépathie et de la "lecture", il fut révélé que ces dominateurs n'étaient pas ce qu'ils semblaient être. Ils appartenaient à un tout autre ordre génétique... Le plan implique l'infiltration clandestine de plus de 1 000 Efmiens dans la société ernamienne. C'est alors que le danger réel commence. Les sauveteurs n'ont pas la tâche aisée. Ils se voient confrontés à de grandes difficultés qui se révèlent être l'épreuve finale pour la mission sur Ernam.

11/2010

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Littérature française

Antoine et Isabelle

Antoine et Isabelle. Quand ils se rencontrent à Barcelone en 1925, Antonio et Isabel rêvent d'une vie libre et neuve, à l'image des utopies du temps. Isabel a fui avec sa famille la misère de l'Andalousie, Antonio a gravi les échelons au grand hôtel Oriente. Avec ses camarades de rang, il s'enthousiasme pour la jeune République espagnole. Son engagement a tôt fait de l'entraîner dans le tourbillon de l'histoire : en 1936, il prend les armes, quittant à jamais Barcelone. La bataille de l'Ebre, la fuite précipitée avec la troupe en déroute, le camp de réfugiés dans les Alpes, où il retrouve sa jeune famille, puis le maquis, l'arrestation par les Allemands en 1943 et l'envoi au camp de Mauthausen, voilà où ses choix conduisirent l'homme vaillant et opiniâtre que fut le grand-père du romancier. Vincent Borel en effet ne cache pas ses intentions : rendre justice à ceux qui, installés en France, devinrent Antoine et Isabelle. En s'appropriant la mémoire des siens, l'écrivain prend la pleine mesure de la nécessité qu'a la littérature de témoigner. Se démarquant de la saga familiale, il inscrit le destin de ses proches dans l'épopée du vingtième siècle. L'histoire exemplaire de ses grands-parents est conduite en parallèle avec celle, non moins exemplaire, d'industriels lyonnais. De cette famille Gillet, aperçue par Antonio quand il était dans la claque de l'opéra de Barcelone, le romancier retrace les tribulations s'immisçant dans les mariages arrangés et les alliances stratégiques, il donne chair et corps à ces capitaines d'industrie que les soucis d'équilibre boursier et d'acquisition de brevets menèrent, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à préserver coûte que coûte leurs intérêts. Le textile et la chimie étaient bien loin des idéaux de la Résistance. Alternant, dans une narration éblouissante, l'évocation des républicains espagnols et celle des nantis lyonnais, Vincent Borel convainc par l'intelligence de ses personnages : chacun a fait des choix, que le romancier ne s'arroge pas le droit de juger. D'éclairer plutôt, disant avec force et talent le pouvoir des mots.

08/2010

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Régionalisme

Albertville autrefois. Les années 20

" Albertville, cité neuve aux toits clairs a pour elle le charme d'un visage ouvert et jeune. Ses rues rectilignes se coupant à angles droit, disent nettement qu'elle n'a rien à cacher et que sa cordialité n'est point feinte. Ses magasins élégants, qui vont se modernisant chaque jour, ne laissent guère de place à l'échoppe, descendue jadis de Conflans-la-Morte, vers un plus riant séjour. Et la gaie chanson d'eau vive courant le long des trottoirs, confirme cette impression, que tout ici doit être aimable. Et que d'agréables promenades y sollicitent le flâneur dès les portes de la ville. Albertville n'est pas qu'un pays charmant dans un cadre délicieux. Pour assuré que soit son avenir touristique, elle n'y borne pas ses ambitions. Car sa situation privilégiée, au débouché de quatre importantes et riches vallées a fait d'elle, à tous égards, un centre. Ses manifestations économiques de tout ordre : agricoles, commerciales, industrielles, jouissent d'un succès croissant. La terre y est fertile, le commerce vivant, la petite industrie prospère et multiple. Et ses possibilités d'extension, dans une large vallée, sont grandes. De nouvelles rues d'ailleurs, tracées d'hier, prennent corps peu à peu. Albertville subit les événements plus qu'elle ne les force ; et c'est beaucoup déjà, que de toute son activité et de toute son initiative, elle réussisse à y faire face. C'était hier, la construction d'un nouvel Hôtel des Postes, d'un établissement de Bains-douches, d'un bâtiment scolaire, d'un Hôpital moderne et vaste. C'est aujourd'hui celle d'Habitations populaires, d'une salle des fêtes, l'aménagement de squares et de jardins nouveaux... Ce seront sans doute demain de nouvelles usines venant chercher la force électrique dont, à proximité, elle est riche. L'avenir d'Albertville donc, n'est pas que dans le tourisme. Mais encore faut-il le redire, quelque soit son destin, l'offrande d'un accueil courtois, dans l'écrin de ses horizons, demeurera son Violon d'Ingres. " Albert Alex. Le Nouvelliste de Lyon. 14 juillet 1929.

04/1987

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Histoire internationale

L'Algérie au passé lointain. De Carthage à la Régence d'Alger

L'histoire de l'Algérie ne débute pas en 1830 et le régime algérien actuel n'est pas le retour à la Régence, après la fermeture de la parenthèse coloniale. Tout commence avec Carthage dont le millénaire a imprégné les royaumes berbères dans tous les domaines : la langue, l'économie, l'organisation de l'Etat, l'urbanisation, les arts et les techniques, les coutumes et la religion, avec le dieu principal Ba'al Hammon, version punique de l'Adonaï hébreu, les pratiques religieuses, les temples et le clergé. Carthage détruite, son héritage sera conservé par les cités puniques et les royaumes berbères de Jugurtha et Massinissa. L'Afrique romaine connut la prospérité et une intense urbanisation. A partir des Sévères, l'Afrique affirme son identité berbère dans la vie sociale, politique, municipale, militaire et religieuse avec la diffusion du culte de Saturne, simple romanisation du Ba'al-Hammon/Adonaï. Le christianisme s'implanta et prospéra avant d'être rejeté quand Augustin fit appel à l'administration pour combattre le judaïsme, les hérésies, le paganisme, le donatisme et les révoltes des circoncellions. L'occupation vandale et byzantine fut éphémère et ce sont Koseila et la Kahena, les chefs des tribus berbères christianisées et judaïsées, qui combattirent les Arabes. L'islamisation et l'arabisation qui suivirent, ne furent acceptées que remodelées pour s'intégrer dans le creuset berbère. Le Maghreb connut une certaine "renaissance", mais après l'invasion hilalienne, la coupure de la Méditerranée en deux blocs hostiles et la Reconquista d'Al-Andalus, le Maghreb se fragmente. Menacée par les Espagnols, Alger fit appel aux corsaires turcs, les frères Barberousse. La Régence d'Alger qu'ils créèrent prospéra avec l'industrie de la course, sans jamais devenir un Etat assurant les différentes fonctions régaliennes : l'administration, l'économie, la monnaie, l'éducation et tous les services publics. Plaquée sur le pays réel, la Régence disparut après la première bataille et c'est le monde berbère arabisé ou non qui s'opposera à la conquête française. Il survivra ensuite en s'adaptant pour resurgir, quand les Kabylies et les Aurès devinrent les bastions de la révolution algérienne. L'Histoire n'est pas finie.

02/2011

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Suisse

Neuchâtel, un canton en images. Filmographie tome 2 (1950-1970)

Créé en 1979, le Département audiovisuel de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds (DAV) se voue, dès lors, en tant que centre cantonal d'archives audiovisuelles, à une tâche de collecte, de conservation et de mise en valeur du patrimoine cinématographique régional, s'efforçant par ailleurs de documenter les films de manière à favoriser leur compréhension et leur transmission. Cet aspect est plus particulièrement illustré par les travaux de la Filmographie neuchâteloise, projet pionnier de recensement d'un patrimoine filmique à l'échelle d'un canton lancé en 2004. Couvrant la période 1900-1950, le premier volet parut en 2008. Ce deuxième tome de la Filmographie neuchâteloise recense les films des années cinquante et soixante, liés au canton de Neuchâtel par leur auteur, leur sujet ou leur lieu de tournage. A travers quelque 270 notices, te lecteur découvrira les particularités d'un patrimoine local d'une richesse remarquable. Il y rencontrera des noms qui ont marqué le paysage cinématographique de la période au-delà des frontières cantonales, tels qu'Henry Brandt, Jean-Pierre Guéra ou Milos Films, retrouvera des commanditaires de renom comme Zenith, Suchard ou les CFF, découvrira la production des cinéastes amateurs. L'exploration des sujets neuchâtelois du Ciné-Journal suisse se poursuit, offrant un aperçu des thèmes privilégiés par ces actualités nationales officielles. Comme durant la première moitié du XXe siècle, mais avec une densité plus grande, te cinéma neuchâtelois conserve durant la période 1950-1970 un rôle largement "fonctionnel". Si quelques films de fiction font Leur apparition au cours des années soixante, le cinéma dit de "non-fiction" continue de prévaloir et les films de répondre à une visée particulière : promouvoir un produit, une industrie, une région ; garder la trace d'un événement, d'un lieu, d'un savoir-faire ; expérimenter une technique cinématographique ou encore apporter un éclairage sur des questions de société. La Filmographie neuchâteloise est publiée grâce au soutien de l'Etat de Neuchâtel, de la Ville de La Chaux-de-Fonds et de Memoriav, Association suisse pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse.

02/2021

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Beaux arts

Praying for my Haters. Lauren Huret, Edition bilingue français-anglais

Lauren Huret travaille sur un aspect particulièrement invisible d'Internet : l'effacement d'images qui, paradoxalement, laissent des traces. Pour gérer le flux d'images violentes, offensives et traumatisantes qui se déversent sans cesse sur les plateformes tels que Facebook ou Instagram, ceux-ci font appel à des entreprises de sous-traitance qui emploient des centaines de milliers de personnes dont la profession, content manager, consiste à trier et censurer ces contenus. Exposés à des dizaines de milliers d'images traumatisantes chaque jour, soumis à des conditions de travail effrayantes, les content managers - qui travaillent principalement à Manille, aux Philippines - n'ont accès à aucun support psychologique et sont tenus au silence par des rapports obscurs liés à la sous-traitance. Cette publication présente les recherches et entretiens de l'artiste, comme partie intégrante de sa pratique. Ces textes fournissent des informations de fond qui resituent les sujets abordés dans l'exposition dans un contexte philosophique, psychologique et critique des nouvelles technologies. Le philosophe Yves Citton élabore son concept d'images "radioactives" et imagine des solutions radicales et réellement démocratiques pour remédier au statu quo. La journaliste et experte des nouveaux médias, Sarah T. Roberts, donne une introduction historique au fonctionnement de cette industrie de l'ombre et en présente les causes et conséquences économiques globales, démontrant non seulement l'injustice et le déséquilibre de ce système, mais aussi les problématiques liées à la censure et à la liberté d'expression sur Internet. Dans ses recherches et études, Manos Tsakiris, professeur au département de psychologie du Warburg Institute à Londres, analyse l'impact de l'image photographique sur différents sujets et les conséquences quant à la perception de la réalité, le comportement individuel, empathique et politique. Ce livre d'artiste présente deux séries de photographies de Lauren Huret : une interprétation contemporaine de l'iconographie de Sainte - Lucie qui met en correspondance cette personnification de la vue et des yeux avec le travail visuel exténuant des content managers , ainsi qu'une série de collages numériques qui reflètent la densité d'informations, avec la superposition d'images, de GIFs et de prises de vues de l'architecture à Manille.

02/2019

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Actualité et médias

Toxic Bayer

Pilules contraceptives, antibiotiques, vitamines, produits chimiques, pesticides... Aujourd'hui, Bayer est présent partout dans notre vie quotidienne. Comment l'un des plus grands groupes pharmaceutiques du monde a-t-il fait main basse sur notre santé ? Ils ont inventé l'aspirine mais aussi expérimenté l'héroïne comme antitussif et somnifère à destination des enfants. Ils ont créé des médicaments contre le diabète mais également procédé à " l'achat de déportés " pour des expérimentations médicales au service des nazis. Dans les années 80, ils ont été impliqués dans le scandale du sang contaminé ayant provoqué la mort de milliers d'hémophiles. " Ils ", c'est Bayer. Cette entreprise allemande cotée en bourse est l'un des leaders de l'industrie pharmaceutique dans le monde. En 2017, Bayer a dégagé un chiffre d'affaires de plus de 39 milliards d'euros. Et constitue aujourd'hui le plus grand groupe de lobbying de l'Union européenne. Depuis juin 2018, Bayer a même franchi un nouveau cap en faisant l'acquisition d'une des entreprises les plus contestées du monde, Monsanto. Leader controversé des biotechnologies agricoles, Monsanto est le promoteur du tristement célèbre Roundup, qui fait l'objet de dizaines de milliers de procès retentissants en raison de sa nocivité. L'entreprise a inventé le plus cynique business model qui soit, unique dans l'histoire, en commercialisant dans le même temps des produits chimiques classés cancérigènes et des médicaments anticancéreux... Pour couronner le tout, Bayer figurait en 2017 au troisième rang du Top 100 des pollueurs atmosphériques aux Etats-Unis. Pire, Depuis dix ans, l'auteur de cette enquête sillonne la planète pour questionner les problèmes environnementaux les plus brûlants. Il a rencontré autant d'employés de la société pharmaceutique, qui ont accepté de lui parler sous le sceau du secret, que de victimes qui lui ont témoigné des souffrances qu'elles ont subies à cause des agissements de Bayer. Ce livre est la somme édifiante de toutes ces rencontres, de ces scandales et de ces méthodes controversées qui font de Bayer, d'après Nicolas Hulot, la " pire firme du monde ".

10/2020