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Western Tchoukoutou

Extraits

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Histoire internationale

1969, année fatidique

Les "événements de Mai" à Paris, l'Armée rouge à Prague, la Convention démocrate de Chicago... l'année 1968 s'est achevée sur une série de fiascos monumentaux. 1969, année gueule de bois, est le point d'orgue d'une décennie de ruptures radicales et d'expériences sans filet. Nixon arrive à la Maison Blanche avec un "plan pour le Vietnam" et de Gaulle rentre à Colombey. Jan Palach se suicide par le feu place Venceslas et une purge antisémite décime le PC polonais. Grâce à leurs ordinateurs, les Américains posent des hommes sur la Lune. Les Beatles se séparent et la nation hippie vit son dernier grand rassemblement, à Woodstock. Charles Manson, qui se prend pour l'Antéchrist, assassine Sharon Tate, enceinte. A Milan, l'attentat de la Piazza Fontana lance les "années de plomb" italiennes. Musique et drogues psychédéliques, anti-westerns mélancoliques, érotisme échevelé, groupuscules, communautés... Les sixties projettent leur ultime feu d'artifice, qui retombe en cendres : rage et désillusion mêlées. Passant en revue les principaux événements politiques et culturels de cette année décisive, Brice Couturier interroge le "mauvais chemin" que nous continuons de fouler. Des groupuscules extrémistes qui préfigurent le terrorisme moderne aux "catastrophes intellectuelles " que sont le radicalisme des élites, le relativisme culturel des intellectuels et la politique des identités qui fait perdre la gauche... tout remonte à 1969.

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Revues

La Nouvelle Revue Française Printemps 2023

Editorial : Maud Simonnot, "Sous sa couverture d'un rouge éclatant, le nouveau numéro de la Nrf fait volontairement coexister deux dossiers aux antipodes l'un de l'autre". Femmes : Claire Marin, Ton âgeHélène Gestern, Etre neutre, être femmeKerwin Spire, Vies de Lesley BlanchCarol Ann Duffy, Mme la BêteNathalie Azoulai, Pour Sylvie Guillem, et tout le tralala du corps des fillesPatrick Autréaux, Le livre-placenta. Água viva de Clarice LispectorJulia Kerninon, Le personnage féminin. Les Lionnes de Lucy EllmannCamille Dejardin, John Stuart Mill, Harriet Taylor et l'émancipation des femmes : liberté, égalité, mixitéHemley Boum - Anne-Sophie Stefanini, Nos libertésAnna Ayanoglou, Symptômes, jour et Symptômes, nuitLe dossier Céline : Louis-Ferdinand Céline, La vieille dégoûtante (nouvelle inédite)Philippe Bordas, L'ultrafin célinienAlban Cerisier, Ce fut Angèle ma première lectrice. Sur Londres de CélineYves Pagès, Londres : hors champ cosmopolite pour apatrides désenchantésJavier Santiso, Les dimanches on sort les vieuxJosselin Guillois, Fragments du Journal de Louis-Ferdinand CélineDans la bibliothèque de... : Michèle Gazier, Dans la bibliothèque d'Annie ErnauxCritiques libres : Maylis Besserie, Patrick Grainville, Trio des Ardents (Seuil)Dominique Barbéris, Karel Schoeman, Le jardin céleste (Acte Sud)David Rochefort, Mathieu Belezi, Le petit roi (Le Tripode)Olivier Barrot, La Comédie-Française en trois actesPatrick Amine, La réouverture du musée royal des Beaux-Arts d'AnversSean J. Rose, "Le bégaiement de l'histoire", Thomas Demand au Jeu de Paume

04/2023

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Littérature française

Journal des canyons

Quarante ans après Désert solitaire, nous voilà donc partis, Cécile et moi, à l'été 2008, dans ce désert de pierre, immense, accidenté et coloré. Je fais partie de ces gens qui ont la tête pleine de westerns, de guitares blues, de road movies, j'ai même dû un jour, si je ne me mens pas, fantasmer de porter des vestes à franges et des moustaches en guidon de vélo comme Wild Bill Hickok ou un guitariste de rock sudiste, et tout cela m'habite depuis tellement de temps que je ne sais plus quand ni comment c'est venu. Sur les traces de l'écrivain et écologiste américain Edward Abbey, Arnaud Devillard chronique au jour le jour son périple aux Etats-Unis. Mais les paysages qu'il découvre ne sont pas exactement les espaces presque vierges des années soixante... Entre les descriptions tragi-comiques du trajet le long de la route 66 au mythe terni depuis longtemps et ses errances sur les parkings immenses des grands parcs, l'auteur nous livre mille anecdotes sur la musique et les films américains. Journal des canyons est un récit de voyage plein d'humour et d'autodérision, qui prend à contre-pied les figures imposées du road movie et aborde la question de l'écologie avec le sourire.

03/2012

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Littérature étrangère

Aimer hier. Notes pour une histoire du sentiment

Si l'on connaît le penseur de la déréalisation du monde, de la déshumanisation du quotidien, de la marchandisation générale, les lecteurs français n'ont pas eu encore accès aux écrits plus personnels rédigés par le philosophe autrichien en exil. Les textes qui composent ce volume, extraits de ses journaux intimes de New York des années 1947-1949, ont pour objet des sentiments, les siens et ceux de ses compagnons de destin. Anders pour autant ne se livre pas en ces pages à l'exploration de sa vie intérieure, ni ne découvre des strates de son moi par goût de la confession. Les réactions émotionnelles qu'il consigne sont pour lui des exemples caractéristiques, appréhendés dans une perspective historique. Anders a fait valoir, dans le premier volume de L'Obsolescence de l'homme, l'intérêt d'une histoire du sentiment ; les pages qui suivent portent l'esquisse d'un tel projet, et l'amour en constitue le fil rouge. En 1979, Anders déclarait dans un entretien avec Mathias Greffrath : " [...] j'ai tenu un journal sur le fait amoureux en Amérique. Au moment où je l'ai écrit, il s'appelait Lieben heute (Aimer aujourd'hui). Maintenant, je l'ai rebaptisé Lieben gestern (Aimer hier). Et s'il paraît un jour, il faudra sans doute qu'il s'appelle Lieben vorgestren (Aimer avant-hier)... "

09/2012

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Essais

Clopes en scope. Tabac et cinéma, Edition

Peut-on imaginer le visage d'Humphrey Bogart autrement que noyé dans un nuage de fumée ? Groucho Marx sans son cigare ? Jacques Tati sans sa pipe ? Audrey Hepburn sans son fume-cigarette ? Le Belmondo d'A bout de souffle sans son mégot collé au coin des lèvres ? Sharon Stone décroisant les jambes dans Basic Instinct sans lancer, provoquante, la fumée de sa cigarette vers Michael Douglas ? Ou encore Clint Eastwood sans un cigarillo serré entre les dents dans les westerns de Sergio Leone ? Quelques images, entre des dizaines et des dizaines d'autres, qui restent gravées dans nos mémoires et associées à jamais à tel ou tel film. Depuis la naissance du 7e art, le tabac a longtemps été omniprésent sur les écrans, comme si la cigarette, le cigare ou la pipe étaient nécessaires à la star pour qu'elle prenne toute sa dimension. Le tabac sublimait la star et la star transformait le tabac en parure - celle du flic en planque, de la prostituée plantée sur le trottoir, du veilleur de nuit insomniaque ou de l'intello en mal d'inspiration. Demander du feu, proposer une cigarette, c'était déjà écrire un scénario... Adrien Gombeaud, critique de cinéma, déroule son épopée sur grand écran à travers plus de cent cinquante films, dont il évoque nombre de scènes devenues mythiques dans lesquelles le tabac est bien un acteur à part entière.

02/2024

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Cinéma

Les fantômes du souvenir

"L'amour du cinéma se joue dans l'enfance. Pour moi ce furent les westerns, les péplums ou les films comiques avec Jerry Lewis. Mon premier souvenir de cinéma remonte à La strada, que j'ai vu avec mes parents à l'âge de six ans. Depuis, le cinéma est entré dans ma vie. Il n'en est plus jamais sorti. J'ai grandi avec lui et lui m'a vu grandir. Les années 60 furent politiques, mais surtout celles de l'éveil aux nouvelles vagues. J'ai aimé les films de Godard, Truffaut, Resnais, Bertolucci, Milos Forman, qui m'ouvraient une fenêtre sur le monde. J'ai mûri avec Antoine Doinel, alias Jean-Pierre Léaud, mon alter ego. Les années 70 furent des années de formation en fréquentant la meilleure école : celle des Cahiers du cinéma. Aux côtés de Serge Daney, j'ai appris à "voir un film" et à écrire sur le cinéma. Ainsi j'ai multiplié les rencontres avec des cinéastes, dont je tente de brosser le portrait. François Truffaut, dont le souvenir est intact, plus de trente ans après sa disparition en 1984. Mais aussi Godard, Marco Ferreri, Jean Eustache, Wim Wenders, David Lynch, Scorsese, Clint Eastwood, Maurice Pialat... Les acteurs aussi : Micheline Presle, Alain Delon, Isabelle Huppert, Gérard Depardieu ou Michel Piccoli. C'est ce parcours subjectif avec le cinéma, de l'enfance à l'âge adulte, dont j'ai voulu faire le récit ". Serge Toubiana.

10/2016

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Littérature française

Sixties. Cinéroman

Dans ces mémoires d'un jeune homme dérangé, Robert Belleret livre un itinéraire d'adolescent glandouilleur, fauché, timide mais exalté, tout au long des années soixante. De l'entrée au lycée à l'embauche dans un journal, en passant par la case caserne et les boulots de gratte-papier indocile, Sixties se lit comme un roman de formation. Le music-hall, le Livre de poche et le septième art ayant constitué les universités de l'auteur, Aznavour, Hemingway, Godard, Bébel et B.B., les Beatles et les Stones, Léaud et Léo et tant d'autres "maîtres" figurent au générique de ce cinéroman constamment irrigué par le cinoche - celui qu'on regarde avec les yeux et celui qu'on se fait dans sa tête. Sans jamais se donner le beau rôle dans ses tribulations d'acteur anonyme - virées entre copains, amitiés fondatrices, élans amoureux chaotiques, premiers baisers, errances banlieusardes et voyages au bout du monde -, Belleret est aussi le témoin attentif de l'ère des ruptures où de Gaulle et les deux K (Khrouchtchev et Kennedy) dominent le paysage. Il brosse ainsi la chronique, juste, drôle et trépidante d'une époque - du yé-yé triomphant à la grande chanson française, du dernier flot des westerns à la Nouvelle vague, du rock à la pop, des scoubidous aux minijupes, de la sale guerre d'Algérie au joli mois de mai - dont l'image n'est pas près de se ternir.

03/2004

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Littérature étrangère

Le roman de Bergen : 1950 Le zénith. Tome 2

Le 17 mai 1945, à Bergen, une foule en liesse célèbre la Libération, et le retour au pays des survivants et des exilés. Pour la population, le temps est maintenant venu de juger les collaborateurs de l'occupant nazi. Du côté du parti communiste norvégien, l'heure est aussi aux critiques et aux remaniements profonds. De nouveaux quartiers émergent de toutes parts. Des théâtres et des cinémas flambant neufs accueillent les dernières productions venues des Etats-Unis : les westerns et le rock'n'roll sauvage qui exaltent la jeunesse berguénoise. Dans la seconde partie de 1950 " Le zénith ", les petits-enfants de la génération de 1900 prennent à bras le corps leur destinée. Il leur faut tourner les sombres pages de la guerre pour tracer leur propre chemin dans le tourbillon des années 1950 et 1960. Quant à leurs parents à l'apogée de leur vie, que regrettent-ils de leur jeunesse passée et de leurs récents engagements? Certains auront brûlé les ailes de leurs propres désirs, et vivront d'insondables exils intérieurs. Dans le " Roman de Bergen ", Gunnar Staalesen tisse une kyrielle de fils entre ses personnages. Et de ces multiples histoires singulières, l'auteur compose un tableau foisonnant de l'Histoire norvégienne des années 1950 et 1960. Le roman de Bergen comporte 6 volumes dans sa traduction française : 1900 " L'aube " (2 tomes), 1950 " Le zénith " (2 tomes) et 1999 " Le crépuscule " (2 tomes).

06/2007

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Littérature française

Les Promesses du ciel et de la terre Tome 1

Il n'aura pas fallu cinq ans, pour que les personnages des Grives aux loups et des Palombes ne passeront plus, entrent dans la légende romanesque française : la famille Vialhe, du village de Saint-Libéral (Corrèze), par le livre et par la télévision, fait désormais partie de notre patrimoine. Et Claude Michelet est devenu l'écrivain français le plus estimé et le plus aimé de plusieurs millions de lecteurs. Avec ce nouveau roman, Les promesses du ciel et de la terre, Claude Michelet nous entraîne loin de la France : en Amérique du Sud, au Chili, il y a plus d'un siècle, dans les années 1870. Les deux jeunes couples qui s'embarquent un jour de 1871 pour ce pays lointain, savent à peine où il se situe sur la carte du monde, encore moins ce qu'il leur promet. Mais ils partent, pour rompre avec la pauvreté ou la routine. Ils s'installent à Santiago. Menant des chariots de western, les hommes s'en vont très loin proposer aux paysans, aux Indiens et aux prospecteurs, des outils, des vêtements ; à la ville, les femmes tiennent un comptoir commercial. A force de travail, l'aisance vient et presque la fortune. Des enfants naissent : bonheurs et soucis ; des drames surviennent, qui réduisent leurs efforts en cendres. Mais le sort n'abat pas aisément un jeune homme de Lodève qui a le génie du commerce et de l'entreprise et un paysan de Corrèze patient et courageux. Cependant... Car l'histoire ne s'arrête pas. Riche de péripéties et de surprises, elle est riche aussi de personnages. Parmi eux, une très haute figure : le père Damien, qui, de misérable paroisse en misérable paroisse perdues sur les contreforts des Andes, malgré les épreuves, jamais ne doute ni ne désespère ; et deux femmes vraies : Pauline et Rosemonde. On retrouve, dans ce nouveau roman, Claude Michelet tel qu'il est : le rêve dans la tête et les pieds sur la terre. Avec, aussi, la générosité, la tendresse et la force qui lui ont attaché tant de lecteurs.

01/1990

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Romans policiers

Le prodigieux détective

Ce roman est tout autant un polar historique, voire par certains côtés un western ou un récit d'aventures qu'un Murder Mystery, tel que John Dickson Carr, Agatha Christie, Clayton Rawson ou S. S. Van Dine en écrivaient dans les années 1930. Assurément un " Roman pas policier mais presque... " L'histoire débute aux Etats-Unis, aux alentours des années 1870 pour s'étaler sur près de soixante-dix ans, soit jusqu'au début des années 1940. Des évènements véridiques, dramatiques s'entremêlent à des affaires fictives, la réalité se mêlant à la fiction dans un récit où le polar prédomine. Virgil Lennox, alors jeune homme frondeur et quelque peu esseulé ainsi que son ami fidèle Numaga, un indien recueilli par le père de Virgil, débutent ainsi leur vie puis leur adolescence dans une petite bourgade du Montana, la mal-nommée Perfection. L'endroit se révèle en effet émaillé de crimes, de chausse-trapes et de mystères que Virgil - devenu malgré lui détective amateur après sa rencontre avec le marshal Wyatt Earp et après avoir été frappé par la foudre - s'emploiera à résoudre. Devenu en quelque sorte une gloire locale pour certains, un démon pour d'autres - ses facultés et facilités à résoudre un meurtre font de lui un être résolument à part, " Prodigieux ", avancent même ses plus fervents défenseurs. Au fur et à mesure de l'avancée du roman, Virgil Lennox découvrira l'amour dans les bras de la belle Millie, sera amené à quitter Perfection pour rejoindre San Francisco puis Los Angeles où il oeuvrera dans le monde du cinéma. Il fera ainsi la connaissance des personnalités célèbres de l'époque, Charlie Chaplin, Harry Houdini, etc. , lesquelles auront un rôle à jouer dans son évolution. Parallèlement à ses rencontres, Lennox sera amené à résoudre des crimes dits " impossibles ", type meurtre en chambre close, et continuera son périple à New York où là encore, ses talents de détective feront merveille.

03/2022

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Littérature étrangère

La trace

Le road movie mélancolique qui conduit Dale et Hoa sur les routes du désert, au Texas puis au Mexique, semble ne pas avoir de lien avec la première scène du roman, irruption anonyme d'une violence à l'état pur, où l'on assiste à l'agression dans sa salle de bains d'un homme vêtu d'un t-shirt Redskins. Dale fait des recherches sur Ambrose Bierce, l'écrivain mort mystérieusement en 1913 après avoir rejoint la révolution mexicaine. C'est sur ses traces qu'il emmène sa femme, Hoa, plongée dans une profonde dépression suite à la disparition de leur fils. L'angoisse les étouffe dans le huis clos de l'habitacle, les heures s'égrènent difficilement, à peine rythmées par quelques arrêts dans des lieux désolés. Tout va de mal en pis quand leur voiture tombe en panne, les laissant sans eau et sans aucun moyen d'appeler des secours. Sous la plume précise de Forrest Gander, la solitude de ces êtres perdus, aveuglés par leur chagrin, devient palpable. En parallèle de leurs tentatives de s'en sortir, se poursuit un autre fil narratif : le mystérieux agresseur du début fait partie d'une bande de narcotrafiquants. Leur butin est entreposé dans une grotte où Dale a fini par trouver refuge. Et le t-shirt Redskins n'est pas loin... Forrest Gander entrelace de manière fascinante les deux intrigues, rendant plus inquiétante encore, comme à leur insu, l'équipée de Dale et Hoa. Ils ne parviennent pas à déchiffrer les événements dont ils sont les témoins, ne mesurent pas le danger qu'ils courent. Le roman s'achève dans un final incendiaire - dont les protagonistes sortiront vivants, mais profondément transformés. Ce western tragique puise sa source dans la sombre beauté du territoire où il est ancré : âpre, implacable, minéral - admirablement évoqué par un poète géologue qui incarne le désert comme le personnage essentiel de son roman.

02/2016

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Musique, danse

Jack Teagarden. Pluie d'étoiles sur l'Alabama

" Le 15 janvier 1964, Weldon Leo Teagarden meurt d'une crise cardiaque dans une chambre d'hôtel de La Nouvelle-Orléans où, comme toujours, il ne faisait que passer... Personne n'était là. Personne, sinon peut-être les ombres familières engendrées par les ombres anonymes, ces ombres sans mystère qui s'allongent quand le soleil descend... " Mais avant d'en arriver là, quelle route, quelles pistes entremêlées avait-il empruntées, celui que de prestigieux musiciens, à commencer par Louis Armstrong, ont considéré comme l'un des plus singuliers trombonistes du jazz classique, voir comme le plus irremplaçable de tous ? Sa vie fut une histoire blanche cousue de fil noir, à partir du moment où, très tôt dans son enfance, dans la petite ville de western texan où il avait vu le jour, il rencontra le gospel que des nomades de la misère et de la foi, éternelles " personnes déplacées " par leur négritude, promenaient de campement en campement. Plus tard, quelque part du côté de Houston, ce serait le blues qu'il trouverait sur sa route. Le blues sous la forme, raconte Alain Gerber, d'une " ombre bleue qui s'échappe d'une Bessie Smith égorgée du dedans par sa chanson ". Après quoi, " M. T ", comme on le surnommait, fut à jamais un transfuge béatement égaré entre les couleurs de peau, les communautés, les styles de jazz, la tradition et le futurisme. Écartelé, aussi, entre les rodomontades et les renoncements, l'angoisse et la frivolité, entre les défis et les dérobades, une formidable propension à la nonchalance et de formidables aptitudes à se surpasser. Jusqu'au jour où, pour citer encore l'auteur de cet ouvrage, il rejoindra " l'ombre que fait le silence quand il retombe ". " Si Alain Gerber est aujourd'hui notre plus précieux conteur de jazz, c'est parce qu'il sait faire vivre tous ces jeux d'ombres et de lumières qui font la vie des musiciens poètes. Lui aussi est un faiseur de pluie d'étoiles sur l'Alabama. " Gilles Anquetil

01/2003

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Autres éditeurs (A à E)

The End

Je me souviens de ta main qui traçait des lignes à la craie sur les tissus. De ton trait de coupe, tu délimitais des territoires entiers, qui portaient les noms de crêpe de Chine, bourrette de soie, panne de velours, lin, coton suisse, tweed, toile, gabardine, flanelle, étamine de laine... Entre souvenir d'enfance et malentendus liés à la langue, Florence Gilard esquisse à petites touches sa relation à sa grand-mère. Elle décrit les gestes sûrs de la couturière qu'elle était, les jeux d'enfants, les mercredis passés chez elle et la difficulté de se séparer. Reprenant à son compte les gestes consistant à assembler et coudre ensemble les morceaux de tissus, elle compose un récit, fait de pièces qui ne semblaient pourtant pas tenir ensemble. Malentendus ou incompréhensions langagières, des petites phrases énigmatiques ou confuses pouvaient alors donner lieu à des représentations erronées, décalées, émaillées de drôleries. L'étrange : The end, te and, the hand... devient le point de départ de son récit. Qu'est-ce que ces mots anglais entrés dans l'univers de l'en-fance grâce aux cow-boys dans les films de western peuvent bien avoir à voir avec les Américains venus libérer la France il y a si longtemps ? La naïveté d'alors fait place à un regard amusé et tendre sur ce qui se transmet à travers le récit familial. Dans cet objet hybride, graphique et poétique, l'autrice suggère plus qu'elle ne démontre. Elle nous offre un regard sensible et intime sur le temps qui passe, la nostalgie de l'enfance, la fin de vie, la tendresse qui lie les générations d'une même famille et savoir dire au revoir tout en gardant précieusement ses sou-venirs. Florence Gilard utilise plusieurs techniques graphiques pour recréer cette toile de souvenirs et de nostalgie de l'enfance. Dessins aux crayons de couleurs, anciennes photographies, fil cousu dans la page se mêlent pour dérouler le fil de cette histoire intime.

04/2024

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Western

Histoires de l'Ouest Tome 1

" C'est un beau jour pour mourir ! " Eté 1874, Territoire du Dakota. De l'or est découvert dans les Black Hills, la terre sacrée des Sioux. En pleine période de récession, le gouvernement américain cherche un moyen pacifique d'acquérir cette contrée aux dépens des Indiens et de satisfaire les velléités d'expansion des colons. Mais les négociations échouent. Au printemps 1876, la guerre est déclarée. Tandis que trois colonnes sont lancées simultanément à la recherche des bandes irréductibles, le chef Sitting Bull décrète l'union sacrée et prend la tête d'une vaste coalition de Sioux et de Cheyennes. Les Etats-Unis s'apprêtent à fêter le centenaire de leur indépendance et personne ne peut imaginer le désastre qui va suivre... A la tête du 7e régiment de cavalerie, le fer de lance de l'armée fédérale, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer entend bien mener ses hommes à la victoire et entrer dans la légende. Après une folle chevauchée, il parvient à localiser ses adversaires dans le sud du Montana et se prépare, seul, à l'assaut. Devant lui, pourtant, se dresse le plus grand campement indien jamais vu dans les Grandes Plaines. Le dimanche 25 juin, après un combat d'une extrême violence, les tuniques bleues essuient leur plus cinglante défaite dans leurs affrontements contre les tribus amérindiennes. Il n'y a aucun survivant parmi les troupes placées sous les ordres directs de Custer. A la stupéfaction générale s'ajoute l'humiliation d'une défaite qui ne cessera pas d'alimenter la controverse. Mais que s'est-il réellement passé à Little Big Horn ? Aux côtés de l'historien Farid Ameur, spécialiste de la conquête de l'Ouest américain, David Goy et Luca Blengino reviennent sur un des événements les plus marquants de l'Histoire américaine avec un western haletant. Le dessin réaliste d'Antoine Giner-Belmonte, en disciple de Christian Rossi, nous transporte sur ce champ de bataille pour revivre, comme si nous y étions, cet épisode mythique des guerres indiennes.

04/2023

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Cinéastes, réalisateurs

William Wyler. De Mulhouse à Hollywood

Il a été le grand amour de Bette Davis, le mentor de Laurence Olivier, le meilleur ami de John Huston, le découvreur d'Audrey Hepburn et la figure paternelle de Barbra Streisand... Né le 1er juillet 1902 à Mulhouse dans une famille de commerçants, Willi Wyler est devenu William Wyler en traversant l'Atlantique. Cousin de Mélanie Wyler, la mère de Willi, Carl Laemmle, le fondateur d'Universal, lui met le pied à l'étrier en l'invitant à le rejoindre en Amérique. Celui que sera toujours Willy pour ses amis, se fait la main sur des westerns muets de deux bobines avant de passer aux cinq bobines et de prendre les studios à bras le corps avec des oeuvres puissantes comme "Dodsworth" , "Mrs Miniver" , "Les plus belles années de notre vie" , écho des années de guerre qu'il passa sous l'uniforme de l'US Air Force. Il signe aussi "L'héritière" ou "Vacances romaines" . Avec "Ben Hur" et ses onze Oscars, ce cinéaste perfectionnistece cinéaste perfectionniste et d'une grande exigence entre dans la légende d'Hollywood. Né en 1950 à Mulhouse, Pierre-Louis Cereja a été journaliste et critique de cinéma pendant quatre décennies au journal L'Alsace. A ce titre, il a couvert plus de trente Festivals de Cannes. Il est aujourd'hui fondateur et rédacteur en chef du site www. exterieur-jour. com. Dans le cadre de l'Année Wyler, il a été commissaire de l'exposition "William Wyler de Mulhouse à Hollywood" au Musée historique de Mulhouse (juin-novembre 2022).

11/2023

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Cinéma

Le cinéma italien

À travers l’analyse d’une centaine de films emblématiques, Jean A Gili, dans cette nouvelle édition augmentée et mise à jour, retrace l’histoire du cinéma italien, des films d’auteur aux films de genre, des comédies aux mélodrames, des péplums aux westerns, des films politiques aux tragédies de la criminalité organisée. Ayant, au fil des décennies, traversé des phases de crise et des moments de rayonnement intense, s’étant toujours soucié de transcrire les traditions dialectales et la diversité des cultures régionales, des Alpes à la Sicile, le cinéma italien est l’un des plus passionnants du monde, celui dont on ne finit pas de découvrir la richesse patrimoniale et le constant renouvellement, celui qui a sans doute le mieux témoigné d’un peuple avec ses déchirements et ses aspirations. Depuis les premiers films des opérateurs Lumière enregistrés dans la péninsule en 1896 jusqu’aux nouvelles affirmations du temps présent, le cinéma italien a connu toutes les vicissitudes de l’histoire, brillant de tous ses feux dès les années 1910, accompagnant les sombres années du fascisme puis les désastres de la guerre jusqu’à la reconstruction des années exaltantes du néoréalisme, avec Rossellini, De Sica, Visconti. Il s’est ensuite progressivement épanoui dans un âge d’or marqué par les films de Fellini, Antonioni, Rosi, Petri, Scola, Bertolucci, Bellocchio, Moretti … Après deux décennies de difficultés, il a retrouvé depuis le début des années 2000 un niveau digne de son prestigieux passé. De nouveaux talents sont apparus, Benigni, Giordana, Crialese, Garrone, Sorrentino … qui ont relancé une créativité prête à s’épanouir de nouveau.

10/2011

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Indiens

Les Apaches, Geronimo le rebelle

110 pages sur un mono thème avec un traitement rubriqué façon Mook. Sujet : Les Apaches et l'épopée de son chef Geronimo mais aussi de Cochise. Grand Angle alternera un article de 15 à 17 pages anglé sur le thème de Geronimo le Rebelle d'un peuple réfractaire. Puis déclinera le numéro avec des rubriques thématiques maquettées de manière ad hoc : une bataille, un fait divers, un fact checking, un sujet gastronomie, une uchronie, un abécédaire pédagogique pour les nuls, une BD, des infographies sur la culture matérielle apache et la répartition des tribus, des récits sur la vision des vainqueurs et des vaincus mais aussi " Et après : les réserves apaches aujourd'hui. . En + Les outils bibliographiques, la filmographie... Chaque rubrique sera confiée à un historien spécialiste de telle manière que la lecture soit plurielle et facilitée mais que l'ouvrage soit référentiel. Tant pour les adultes que pour un public jeune. Les Apaches, Geronimo le Rebelle : l'imaginaire indien par excellence Les Apaches constituent la tribu indienne la plus traitée par le cinéma des westerns américains. Sans doute parce qu'ils ont manifesté entre Mexique et états unis la plus grande autonomie. La plus grande altérité. La plus grande capacité à s'échapper. Citons les films culte : " La révolte des apaches " , " Fort Apache " , Fureur Apache ", " Major Dundee " , " La flèche brisée " ... Et bien sûr ce sont les héros privilégiés de la célèbre série BD " Les tuniques bleues " . Tribu rebelle constituée de plusieurs clans, les Apaches ont résisté d'abord les Espagnols (1520-1821), puis les Mexicains et enfin les Américains qui parviendront à les soumettre à la fin du XIXe siècle

09/2022

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Essais

Bouche bavarde oreille curieuse

Lydia Flem invite à prendre soin de soi, d'autrui et du monde. Que ce soit dans Comment j'ai vidé la maison de mes parents ou La Reine Alice, le souci de l'intime parcourt son oeuvre. On retrouve ici son choix de suivre les voies de la littérature et de l'art pour aborder des questions généralement cloisonnées dans telle ou telle autre discipline des sciences humaines. Bouche bavarde oreille curieuse : quatre mots pour dire quatre décennies de textes inspirés par la psychanalyse, le cinéma, la sociologie, l'histoire de l'art, la photographie, le théâtre et l'opéra, la littérature et l'écriture de l'histoire. Lydia Flem y aborde la puissance des stéréotypes, notamment ceux du masculin dans les westerns, ces récits mythiques nés à Hollywood, où la femme est représentée comme une menace pour les hommes. Le regard masculin semble se définir par le déni du féminin. On y retrouve une idée sous-estimée : la fragilité de l'identité virile. Comment penser l'impensable. Dans ce recueil, Lydia Flem ranime des interrogations anciennes toujours actuelles : depuis des siècles, la violence sous les toits paternels, le viol et l'inceste. On se souvient alors de Freud, si présent dans ce volume. Car si l'inconscient est porteur d'art et de créativité, il nous confronte aussi, chaque jour, aux puissances de l'irraison quand la peur et la haine distillent des rumeurs. Dans son expression brute, immédiate, sans les filtres de la raison et de la distance, les pulsions meurtrières de l'humanité, qu'on imaginait archaïques, occupent soudain des scènes qui nous sont contemporaines.

08/2022

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Aventure

Djinn Tome 3 : Le tatouage

Dans la Turquie d'aujourd'hui, Kim Nelson poursuit la quête de Jade, sa fascinante aïeule. En 1912, celle-ci fut la favorite du Sultan avant de s'enfuir du harem dans les bras d'un diplomate Anglais, un certain... Lord Nelson. Elle cherche aussi à retrouver le trésor du Sultan, disparu comme par enchantement. Jade l'a-t-elle dérobé ? La réponse se trouve-t-elle dans son journal intime, désormais en possession de Kim ? Pour le découvrir, elle va revivre en songe le destin brûlant de Jade grâce à la puissance de l'hypnose... Les charmes et les mystères de l'Orient, la troublante fascination des corps, les ressorts complexes et captivants de l'intrigue ... Tout concourt à faire de Djinn une série envoûtante. Elle agit sur l'esprit du lecteur à la manière du regard fixe du serpent se dressant dans son panier sous le charme d'un air de flûte. Le scénario de Dufaux, avec ses incessants va-et-vient entre passé et présent, dissipe les contours de la réalité et fait basculer en permanence le récit dans le rêve. Et les courbes du dessin délié d'Ana Miralles, comme en écho aux volutes de fumée échappées des narguilés, baigne Djinn dans un climat de sensualité et de raffinement... Rapaces, Murena, Giacomo C. , Fox, Jessica Blandy, La Complainte des landes perdues... Depuis ses premiers pas dans la bande dessinée, en 1983, Jean Dufaux s'est imposé comme l'un des plus prolifiques et talentueux scénaristes du neuvième art. Du thriller au western, du récit fantastique à la fresque historique, il s'est essayé à tous les genres à travers l'écriture de quelque trente séries. Formé à l'Institut des Arts de diffusion, à Bruxelles, il puise son inspiration dans le cinéma et la psychanalyse de l'art. Séduit par le dessin d'Ana Miralles sur la série Eva Medusa, il lui écrit le scénario de Djinn dont le premier volume, La Favorite, paraît en 2001. Née à Madrid en 1959, cette dessinatrice au trait sensuel a débuté dans la bande dessinée en 1982 dans Rambla, une revue espagnole. Depuis, elle poursuit en parallèle une carrière de dessinatrice de bd et une importante oeuvre d'illustratrice.

04/2021

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Cinéma

Mad movies, la légende. Mad... Ma vie !

Quarante ans ! Enfin l'âge adulte, même si un soupçon d'adolescence explose encore nos textes. Une quarantaine heureuse, à la défense d'un certain cinéma de genre, et même parfois de mauvais genre, toujours fidèle à cette complicité avec le lecteur qui se sent un peu chez lui chez Mad... Une quarantaine florissante, également, ce qui, en pleine période de crise, relève de la provocation caractérisée. Son créateur reprend l'histoire à ses débuts. Amoureux du cinéma populaire, des westerns, péplums, films de guerre, films d'horreur, de science-fiction ou de fantastique, répertoriés autrefois sous l'appellation commode de "films d'épouvante", Jean-Pierre Putters décrit le Montparnasse de son enfance, évoque les anciennes salles des quartiers populaires, parcourt la presse libre des années 1970-1980, travers mai 1968, livre quelques secrets militaires d'une haute portée sarcastique, rappelle le fol espoir déçu des radios libres, explore les fanzines de contre-culture, chronique quelques festivals, visite les librairies parallèles, fustige la presse catholique de l'époque confondant trop souvent plume et goupillon mais, surtout, nous parle de cinéma, de celui qu'on aime ! Exerçant vingt métiers, outre les créations de Mad Movies et d'Impact, il ouvre à Paris la librairie Movies 2000, toujours active, écrit six livres de cinéma, crée un festival de courts métrages, tient durant quatre ans une pâtisserie parisienne, devient rédac' chef de Metaluna (sous-titré, dans le doute, Une autre revue du cinéma), tout en s'improvisant acteur et producteur. Ce parcours étonnant, l'auteur nous le décrit dans les moindres détails, avant d'offrir une tribune libre à vingt-quatre de ses anciens et nouveaux collaborateurs. Ceux qui ont fait de Mad Movies ce qu'il est aujourd'hui après plus de 250 numéros parus : l'un des plus passionnés, plus libres, plus originaux des magazines de la presse cinématographiques.

11/2012

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Critique littéraire

Pierre Pelot. L'écrivain raconteur d'histoires

Le long cheminement multigenre de Pierre Pelot au cours de 50 années d'écriture rend difficile une juste appréciation de son oeuvre et de l'originalité d'un parcours d'écrivain exemplaire. Voyageur immobile dans ses Vosges natales où il vit toujours, après des essais de bandes dessinées, il écrit des westerns inspirés par sa connaissance de la conquête de l'Ouest et crée le personnage de Dylan Stark, héros d'une série originale et antiraciste. D'abord publié dans les collections pour la jeunesse où les distinctions abondent, dès 1972, il aborde à la fois le fantastique, le roman policier et surtout la science-fiction, d'abord sous le nom de Suragne imposé par le Fleuve Noir. Soucieux de ne vivre que de sa plume et élargissant son champ d'action, il livre, en plus de nombreuses nouvelles, des romans sociaux et contemporains souvent situés en Lorraine, adaptés parfois à la télévision. Primé par ses pairs en 1977 et 1978 pour des récits de science-fiction comme Transit et Delirium Circus, en phase avec l'esprit contestataire de l'époque, il ne tarde pas à s'ouvrir aux cycles et séries du genre, puis au roman noir, souvent sombre. Le raconteur d'histoires entre dans la littérature générale dès les années 80 en touchant un nouveau public. Des rencontres l'encouragent à écrire pour le théâtre et le cinéma qui adapte L'Eté en pente douce, et à entreprendre plusieurs novélisations réussies, comme Le Pacte des loups. Hardiment, il entreprend avec Yves Coppens les cinq volumes de la saga de "paléofiction", Sous le vent du monde. Après son monumental chef-d'oeuvre, C'est ainsi que les hommes vivent, il est reconnu comme un écrivain de littérature générale. Cet essai vise à donner d'un auteur de près de 200 romans une vision ample et équitable, éloignée des stéréotypes.

03/2016

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Littérature anglo-saxonne

La flèche brisée. Le roman de Cochise

Fruit de recherches minutieuses d'informations de premier plan, Elliott Arnold s'est attaché, dans cette grande fresque à la fois épique, littéraire et historique, à mettre en relief la figure du personnage le plus emblématique d'une des tribus indiennes les plus puissantes et redoutées de la seconde moitié du XIXe, celui qui fut loyal, craint et respecté autant par les Apaches que par les Américains : Cochise. En 1848, les Apaches chiricahuas, qui vivent dans le futur Etat de l'Arizona, ont à leur tête ce chef vénéré et puissant. En guerre depuis plus d'un siècle avec le Mexique, les Apaches s'inquiètent de l'arrivée en nombre des Américains. Pris entre deux armées, de deux grands pays, Cochise parvient à contenir la fougue de ses jeunes guerriers pour maintenir à bout de bras une paix qui épargne des vies apaches. Mais quand, en 1861, les Chiricahuas sont accusés à tort du rapt d'un enfant, le feu est mis aux poudres et provoque la célèbre guerre de Cochise qui durera onze ans. Sa rencontre avec Thomas J. Jeffords et les liens d'amitié qu'ils noueront, permettront à Cochise de changer le cours de l'Histoire et, à nouveau, de sauver de nombreuses vies apaches grâce au traité de paix de 1872. En 1949, quand Delmer Daves porte, avec James Stewart et Jeff Chandler, le livre d'Arnold à l'écran, il en fait l'un des premiers westerns qui pose un regard différent et favorable aux Indiens d'Amérique du Nord. Elliott Arnold, né en 1912 à New York, est mort en 1980. Journaliste et grand reporter, membre de l'US Air Force, il écrit et publie de nombreux romans traduits dans plusieurs langues. Elliott Arnold demeure un des auteurs américains de romans historiques les plus solidement documentés.

04/2024

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Photographie

50s today

Les 50's sont dans l'imaginaire collectif, même dans celui de ceux qui n'ont pas vécu ces années d'insouciance. Ce livre nous montre les individus, les tribus, voire les masses de ceux et celles qui, aujourd'hui, se passionnent pour les années '50, musicalement, esthétiquement, et les revivent au cours de réunions publiques ou de festivals. Musicalement, les 50's ont marqué l'histoire à la fin de la Seconde Guerre mondiale grâce aux Big Bands qui divertissent les soldats et qui ont donné naissance à une multitude de styles musicaux : Swing, Doo Wop, Jive, Boogie-Woogie… autant de sonorités qui vont se mêler au Blues, à la Country western et au Gospel pour finalement faire le nid du Rockabilly et propulser Elvis Presley. Les teenagers de cette époque veulent vivre fort et vite, par la musique, la danse et la mécanique. Mais l'insouciance prend fin en 1963 après la mort de Kennedy et l'aggravation de la guerre du Vietnam. Toutefois, dans les années 1960, les artistes américains sur le déclin débarquent en Europe et la France remet au goût du jour d'anciens standards et perpétue le style. Dans les années 1980, deux groupes Américains débarquent en Angleterre : les Cramps et les Stray Cats. La relève est assurée. Enfin, dans les années 2000 débutent les premiers festivals consacrés aux 50's, où vont se croiser les nostalgiques aussi bien qu'une jeunesse qui s'identifie à la légèreté d'une époque. On y écoute de la musique, on y fait parader des Buick, des Cadillac et des « hot rod », engins modifiés pour la course. Les bikers se mêlent à la foule et les collectionneurs sont à la fête. Ces rencontres sont l'occasion de se relooker 50's, avec autant de soin chez les hommes (qui prennent le Marlon Brando de The wild one pour modèle) que chez les femmes dont les coiffures rivalisent comme les vêtements pour en faire des incarnations des pin ups de l'époque. Les spectacles burlesques les remettent sous les projecteurs, elles illuminent ces festivals. Le photographe Charles Chojnacki a parcouru la terre entière pour photographier ces festivals. C'est volontairement qu'il a choisi de ne pas situer géographiquement son travail, marqué par les anachronismes : décors ou accessoires contemporains ne sont pas masqués, car c'est bien de « Fifties TODAY » qu'il s'agit dans ce livre.

10/2015

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Littérature française

Daghailchiih. Tu rapporteras à ton père le scalp d'Hitler

1938, Chinle, Arizona. En cette étrange année de paix, David, un jeune "Natif" surdoué instruit par les Blancs, réintègre sa réserve de façon permanente et découvre que le monde des Navajos est aussi peu adapté au modèle américain qu'à ses propres valeurs ancestrales. Seul son grand-père tient encore son rôle de passeur en bricolant ce qu'il peut avec les traditions. Mais les cultures s'entrechoquent et se délitent, à l'image du père de David, un Navajo sans racine qui a construit son identité indienne sur la base d'un western muet au cinéma. En outre, l'adolescent a la moustache qui lui pousse, ce qui, pour un Navajo et son obsession du sang pur, pose problème. Tandis que les conditions de vie dans la réserve se dégradent, le père de David ne trouve comme rédemption à sa folie et au naufrage général que de confier à son fils la mission de lui rapporter le scalp de cet ennemi dont on parle constamment à la radio et dont il jure avoir vu les émissaires il y a des années déjà chez les autres nations indiennes. Scalper Hitler ou, pour les Navajos, Mustache Smeller : Daghailchiih ! Ainsi pense-t-il pouvoir restaurer la Beauté du monde, l'Hózhó. David n'aura pas d'autre choix que de se conformer au désir absurde de son père, pour peut-être regagner sa propre identité perdue. Seulement, à treize ou quatorze ans, le garçon est bien trop jeune, il est un hybride culturel dans un monde qui se croit encore simple. Un drôle de Road Movie déroule ses épreuves et ses miracles. Au fil des rencontres, David va vivre la guerre mais de l'intérieur, avec en germe les futurs camps de "concentration" pour les Japonais, avec la ségrégation, le mensonge et les haines nazies bien présentes sur le sol américain. A Bellemont, entre le Pine Breeze Inn. du futur camp militaire navajo et bien avant celui d'Easy Rider, les références de la grande mythologie américaine s'entrechoquent dans le chaos de cette autre étrange année de paix 1939. Car c'est au moment où le culte de l'identité et du sang est poussé à son paroxysme partout sur la planète que la question de savoir qui l'on est et où l'on se sent le droit d'exister se pose le plus crûment. Et pour le siècle à venir...

02/2017

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Histoire des sciences

Souveraineté technologique française. Abandons & reconquête

L'auteur occupe le poste de Délégué à l'Informatique pendant six années (1968-1974) au cours desquelles il doit se battre sur plusieurs fronts. Créer un vrai concurrent à l'hégémonique IBM n'est déjà pas très facile, mais devient mission impossible quand les deux actionnaires se chamaillent d'abord, puis se détestent et enfin quand l'un d'eux (CGE d'Ambroise Roux) déclare la guerre totale à l'autre (Thomson de Paul Richard). Il veut à tout prix manger son collègue et n'y parvient pas parce qu'il rate in extremis un putsch interne à Thomson qu'il a habilement fomenté de l'extérieur. Dès lors, la filiale commune informatique (CII) devient le champ de bataille choisi par CGE pour affaiblir Thomson parce que ce groupe est responsable de la gestion de CII. Tous les moyens deviennent bons pour rabaisser la CII. La mort soudaine du Président Pompidou prive la Délégation de sa potion magique - le soutien de l'Elysée - qui se transforme en hostilité dès l'arrivée du nouveau Président Giscard d'Estaing qui raye d'un trait de plume huit ans de travail acharné et d'investissements publics. Le Plan Calcul n'a pas été arrêté parce qu'il avait échoué. L'Airbus européen de l'informatique avait été créé avec Siemens et Philips et fonctionnait. Il a été sciemment descendu en vol par un missile de fabrication Roux et activé par Giscard au profit d'une "solution américaine" contre nature et non viable malgré tous les camouflages. La lecture chronologique, émaillée d'anecdotes, des évènements tient du roman d'aventures, mais aussi du Western, car les colts n'étaient pas restés au vestiaire ! Un demi-siècle plus tard Après avoir tiré les leçons de l'aventure Plan Calcul, l'auteur montre ensuite que tous les problèmes détectés il y a un demi-siècle par la Délégation sont toujours très actuels aujourd'hui : rôle essentiel des puces numériques, domination technologique américaine sous de nouvelles formes (GAFA, cloud). Beaucoup de solutions sont d'une dimension européenne. Peut-on au moins les appliquer sous des formes partielles à la carte ? L'auteur fait aussi une digression originale sur une question qu'il connait bien, la transition énergétique, sujet spécialement critique pour notre avenir.

03/2022

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Monographies

Burmese Silver from the Colonial Period

This stunning catalogue presents an exceptional collection of rare Burmese silver. Accompanied by detailed photographs and explanatory texts, this ground-breaking book proposes a new way of looking at Burmese silver. Names, dates, places, and stories - identifying the who, when, where, and what of Burmese silver has been the focus of publications on the topic. Are these questions the best way to understand silver, however ? Alexandra Green argues that they are not. Too few pieces provide reliable information about silversmiths, production locations, and dates to allow for a comprehensive understanding of the subject. Instead, a close examination of silver patterns reveals strong links with Burmese art history reaching as far back as the Bagan period (11th to 13th centuries), connections with contemporary artistic trends, and participation within the wider world of silversmithing. The first European to write about Burmese silver was H L Tilly, a colonial official from the late 19th into the early 20th century. Tasked with collecting objects for various fairs and exhibitions, he took an interest in Burmese art, publishing articles and books from the 1880s onwards. While much of what he wrote was factually inaccurate and coloured by the prejudices and stereotypes common at the time, his two volumes on Burmese silver published in 1902 and 1904 contain pictures of pieces from the early to mid 19th century. These enable a reconstruction of how silver designs evolved as the country was absorbed into the Indian Raj, and British and other Westerners became consumers of local silver products. Tilly was also correct in his interest in silver designs. Green uses the visual information from his books to describe the continuities and innovations of designs found on silver from the mid 19th through the mid 20th century, and she places these trends within local, regional, and global flows of ideas. Many studies of Burmese silver have been plagued by a lack of understanding of the Burmese context. In contrast, Green examines silver from a local perspective, drawing on Burmese texts and information that allows for a nuanced view of the motifs, designs, and patterns that appear repetitively on silver pieces. Using Graham Honeybill's collection, formed over many years, as a basis, she explores how designs and patterns circulated around the country and were innovatively combined and recombined on pieces by silversmiths producing objects for Burmese, Western, and commercial clients.

09/2022

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Histoire de la musique

Musique, images, instruments N° 18 : Représenter la musique dans l'Antiquité. Textes en français et anglais

MUSIQUE | IMAGES | INSTRUMENTS est une revue scientifique annuelle consacrée à l'organologie et à l'iconographie musicale en Occident. Elle aborde l'étude des instruments et la représentation de la musique dans les arts visuels. Elle se propose de regrouper les différents champs disciplinaires (facture instrumentale ; acoustique instru-mentale ; histoire des collections ; restau-ration ; collecte et analyse des sujets musicaux figurés dans les arts plastiques) et invite à la confrontation des approches les plus diverses. Les textes sont publiés en français ou en anglais avec un résumé dans les deux langues. MUSIQUE | IMAGES | INSTRUMENTS is a scientific journal of Western organology and musical iconography. It deals with studies of instruments and the representation of music in the visual arts. It regroups various disciplinary fields of research such as instruments making ; instrumental acoustics ; the history of collections ; restoration ; the collection and analysis of musical subjects taken from visual arts. The journal is issued once a year and the texts are published in French or English and include an abstract in both languages. Christophe Vendries et Florence Gétreau, Editorial REPRESENTER LA MUSIQUE DANS L'ANTIQUITE Christophe Vendries, Un instrument de musique peut en cacher un autre. Réflexions sur l'iconographie musicale dans la Rome antique. François Lissarrague, Des lyres dans l'imagerie grecque : pour une iconologie musicale tempérée. Daniela Castaldo, The kithara in the Hellenistic Age between Greece and Magna Graecia. Fábio Vergara Cerqueira et Claude Pouzadoux, La cithare rectangulaire dans la céramique apulienne : aspects morphologiques, symboliques et sociaux. Valérie Huet, Images sacrificielles et sonores : sur les pas du tibicen auprès de l'autel. Katherine M. D. Dunbabin, The Masked Pipe-Player and the choraules in the Roman World. Françoise Gury, Les Amours musiciens. Anne-Françoise Jaccottet, Qui mène la danse dionysiaque ? Analyse d'un concept entre scène de genre, imaginaire culturel et reflet d'une pratique rituelle. Susanna Sarti, Musical Themes on the Baratti Amphora. Sibylle Emerit, Musiciens et processions dans le temple d'Hathor à Dendara : iconographie et espace rituel. NOTES ET DOCUMENTS Vanja Hug, Le prétendu portrait de Wolfgang Mozart et Thomas Linley chez les Gavard des Pivets à Florence. Thilo Hirsch, L'énigme de la Chanson trompette de Nicolas de Larmessin. Denise Yim, The Portrait of Giovanni Battista Viotti by Elisabeth Vigée Le Brun. Zdravko Blazekovic, The Symbolism and Decorative Transformation of the Gusle among the Croats and Serbs. RECENSIONS ET NOUVELLES PUBLICATIONS BIOGRAPHIES, RESUMES, ABSTRACTS

12/2021

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Sculpture

The McCarthy collection. Sculpture

This substantial catalogue explores a remarkable collection of medieval European sculpture. Richly detailed with plentiful illustrations and original research, it is a notable contribution to medieval scholarship. The McCarthy collection comprises more than 150 specimens of medieval European sculpture, produced over a period of nearly 600 years. A testimony to the comprehensiveness of Robert McCarthy's interest in the art and culture of the Middle Ages, its geographical, chronological and typological breadth place it among the most important of its kind in private hands. Including a few early examples from Merovingian France, Anglo-Saxon England and Visigothic Spain, its holdings have a strong focus on Romanesque art, with over fifty capitals and other architectural carvings from Iberia, France and the Italian Peninsula. Some of these pieces are associable with such notable workshops as those of Gislebertus, the Master of Agüero and Compostela's Master Mateo, while a great number can be closely compared to anonymous works in major and provincial sites. Notable monuments like the monastic powerhouse of Cluny or the abbatial churches of Autun and Savigny are represented through important sculptural fragments - most published here for the first time. The transition to the Gothic style and the period of its splendour, particularly in France, are witnessed by an ample selection of statuary and architectural fragments - some traceable to such important buildings as Noyon cathedral and Paris' Notre Dame, and others, more loosely, to the artistic circles that gravitated around the great projects of the age. Freestanding sculpture in stone or wood, including a small but precious nucleus of Virgin and Child statuary and some Spanish polychrome figures, constitutes an interesting subset of the collection's late medieval holdings, as do some especially fine examples of Italian trecento sculpture. Enriched with outstanding photography by Barney Hindle and Mark French, entries aim to provide detailed stylistic, iconographic and contextual analyses, with special attention paid to comparanda in public and other private collections. This approach, complemented in some cases by petrographic analysis, has allowed the. authors to connect much of the material presented in these pages with specific buildings, workshops or regional schools, contributing to a better understanding of the pieces themselves, their original settings and their cultural and artistic milieux. This catalogue follows the publication of three volumes dedicated to Robert McCarthy's vast collection of Western miniatures and manuscript leaves (2018-2021), and is part of an ambitious project to document the entirety of his holdings - which also include notable selections of medieval ivories, stained glass and East Christian Art.

04/2024

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BD tout public

L'intégrale Uderzo 1941-1951

En plus de 70 ans de carrière, Uderzo aura tout dessiné, dans tous les styles, tous les registres, avec un génie que lui reconnaissent des dessinateurs aussi variés que Petillon, Moebius, Zep ou Gotlib, et le succès public planétaire de la série Astérix avec son complice Goscinny. A 4 ans, sa maîtresse de maternelle repère son talent pour le dessin. A 7 ans, il découvre sa vocation avec le Journal de Mickey. A 14 ans, il publie son premier dessin, à 18 ans, c'est le premier album de 12 pages Publier l'intégrale d'une œuvre aussi vaste et variée est un défi de taille. Alain Duchêne et Philippe Cauvin, deux spécialistes passionnés, ont parcouru toute l'Europe  pour retrouver, rassembler, restaurer les milliers de dessins, planches originales, journaux, albums, nés du crayon magique d'Uderzo au fil du temps. Ce premier volume, exhaustif, réunit tous les dessins, séries et albums des années 1941 à 1951, en version intégrale : - Ses dessins d'enfance, ses débuts pendant la guerre, sa rencontre avec Calvo, les dessins du service militaire,.. - Les premières séries de presse pour la jeunesse : Flamberge, gentilhomme gascon, Clopinard, le dernier des grognards, vagabond espiègle et son acolyte Grogui, à l'allure déjà « enveloppée », Les aventures de Clodo et son Oie, strip cocasse à la française publié dans un quotidien, Zidore l'homme-macaque, version burlesque de Tarzan,… - Les séries d'aventure dans le magazine OK, de 1946 à 1949 : Arys Buck et son épée magique, Le Prince Rollin, Belloy l'invulnérable, des comics signés Al Uderzo pour faire américain, qui regorgent d'action et d'humour, avec scènes de bagarres, duos de héros contrastés et jolies princesses à délivrer… - En 1950, c'est la série Capitaine Marvel Junior pour le journal Bravo, et Superatomic Z. - les dessins de presse, époustouflants de ligne claire réaliste pour France Dimanche et France Soir de la grande époque, où il illustre les faits divers et le Tour de France. Au fil des dessins s'afffirme très tôt le « style Uderzo », avec le sens du gag visuel, de l'expression gestuelle, une maîtrise époustouflante de styles différents de dessin, du cosmique au western en passant par le réalisme. Le secret de son génie ? Le talent, le travail acharné, l'amour du dessin… et la modestie. « Les institutions dans la BD, ça n'existe pas. Ce sont les lecteurs qui font le succès. C'est aussi simple que ça ! » Albert Uderzo ( introduction à l'Intégrale 1941-1951).

10/2012

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Littérature française

Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux

A lire l'histoire de Jack Dempsey (1895-1983) on a l'impression d'être face à une légende et cette légende, c'est l'Amérique. Comment peut-on être aussi violent et aussi timide à la foi, aussi pauvre et brasser autant d'argent, aussi monolithique et aussi complexe, faire rêver tout en distribuant des coups de poing ? La vie de Jack Dempsey est une épopée dans laquelle se succèdent toutes les images qui nous renvoient à l'Amérique. Ethniquement, Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les Etats (à peine) Unis dans un chariot tiré par des boeufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London et de Woody Guthrie. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément. Lui qui a été au centre de tant d'épopées et de cauchemars se retrouve dans l'ultime fabrique de fantasmes du monde moderne. Rudolph Valentino et Douglas Fairbanks veulent être de ses amis. La fascination de ceux qui font semblant pour ceux qui sont la réalité ? Quand Jack est éjecté du ring par Firpo, George Bellows peint la scène et Jack entre au musée. Mondialement célèbre. Quand Jack anéantit Carpentier, les matchmakers le couvrent de dollars et Jack entre à la banque. On a sans doute plus écrit sur Dempsey que sur n'importe quel boxeur, à l'exception peut-être de Mohamed Ali, mais on ne sait toujours pas à qui on a affaire. Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux n'est ni une fiction ni une biographie de Jack Dempsey. C'est un récit haut en couleur qui égrène les épisodes emblématiques de la vie extrêmement romanesque d'un homme qui a construit la légende plus vraie que vraie d'un pays lui-même sujet aux passions et aux outrances les plus excessives que l'on peut imaginer.

03/2023