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Démétrius Monnier

Extraits

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Histoire de la danse

Formes, emplois et évolution du livret de ballet de la Renaissance à nos jours

L'ouvrage Formes, emplois et évolutions du livret de ballet de la Renaissance à nos jours explore le livret de ballet selon une perspective diachronique afin d'explorer les étapes de sa métamorphose. A dessein éclectique, il s'adresse autant aux spécialistes qu'aux amoureux de la danse et des mots.

11/2021

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Prépas scientifiques

Faire croire. Arendt, Du mensonge en politique et Vérité et politique. Musset, Lorenzaccio. Laclos, Les liaisons dangereuses.

Traitant du sujet de Lettres et Philosophie des classes préparatoires scientifiques pour la session 2023-2024, cet ouvrage réunit des spécialistes des différentes oeuvres au programme et de littérature comparée pour offrir un volume extrêmement pratique et intelligent dans une collection plébiscitée par les élèves et leurs professeurs.

06/2023

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Littérature étrangère

Du navire d'argent

Valery Larbaud a été le premier grand " passeur " en France de la littérature d'Amérique latine. Mais il s'est employé aussi à faire connaître la littérature française en Argentine. En 1923, il accepte une proposition de La Nacion, le quotidien de Buenos Aires. Pendant trois ans, il envoie au journal un article mensuel sur la littérature française. Vingt-trois en tout, rédigés directement en espagnol. " Tout ce que j'avais écrit en espagnol jusqu'à ce moment-là, dit-il en s'excusant, c'était quelques lettres amicales ou d'affaires, et quelques billets doux. " Il a repris certaines de ses chroniques dans le recueil intitulé Ce vice impuni, la lecture : domaine français. Pour La Nacion, il ne prétend pas exercer la fonction de critique, mais plutôt celle d'informateur qui va initier à la littérature française des lecteurs se situant à tous les degrés de culture. Il dresse un plan de campagne presque militaire, en faisant défiler des recueils d'histoire littéraire, puis des articles sur la poésie contemporaine, et d'autres sur les précurseurs. Enfin, " quatrième et dernier corps d'armée (Réserve, Garde Royale, Bataillon Sacré) : une série de huit chroniques sur d'anciens poètes : XVe, XVIe, XVIIe siècle. " Il n'oublie pas de lancer, comme " une vague d'assaut irrésistible ", ce qu'il appelle " la brigade des amazones ". Il met à sa tête Louise Labbé, la Belle Cordière, et " la grande Deshoulières ", la poétesse élégiaque du XVIIe siècle, que ses contemporains appelaient la Dixième Muse, et dont il cite, avec de vifs éloges, un rondeau intitulé Entre deux draps. Ainsi, ces articles destinés au public d'un quotidien étranger traitent parfois d'auteurs qu'en France même, de rares érudits sont seuls à connaître. Larbaud a eu l'intention de publier en livre, à Buenos Aires, l'ensemble des articles de La Nacion. Il avait trouvé un titre : Desde la Nave de Plata. Le Navire d Argent, ce n'est sans doute pas sans intention. C'était le titre d'une revue fondée par Adrienne Monnier. Et le Navire d'argent transportait dans ses cales, jusqu'aux rives du Rio de la Plata, la littérature française.

10/2003

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Histoire ancienne

Les sièges de Rhodes. De l'antiquité à la période moderne

Ce livre propose l'étude des grands sièges dont Rhodes fit l'objet au cours de son histoire : sièges de Démétrios Poliorcète (305-304 av. J.-C.), de Mithridate VI (88 av. J.-C.), de Cassius Longinus (42 av. J.-C.), de Selim (1480), de Soliman le Magnifique (1522), saris oublier quelques autres, moins mémorables, que la cité subit au Moyen Age. Considérant la situation géostratégique de la cité, on comprend que celle-ci ait suscité la convoitise (les grandes puissances, toutes cherchant à la dominer, sinon à l'intégrer dans leur système d'alliance. Placée en vigie à la pointe septentrionale de l'île du même nom, base navale de premier rang entre Orient et Occident, centre de redistribution du commerce du blé, l'intérêt qu'on lui porta fut tout à la fois politique, militaire et économique. Mais par-delà les permanences structurelles que l'analyse comparée permet de souligner, il s'agit de mettre en évidence les spécificités de chaque période dans l'art de prendre et de défendre une place forte. Ce livre s'inscrit dans les perspectives de la " nouvelle histoire bataille " ; en effet, il vise à dénouer les écheveaux propres à l'histoire de chacun de ces sièges et à appréhender le phénomène guerrier dans toutes ses composantes. Ainsi sont abordées diverses questions, comme le développement des techniques d'armement, la tactique opérationnelle, la logistique, la pensée stratégique des belligérants ainsi que l'adaptation des fortifications aux progrès de la poliorcétique. On s'interroge aussi sur les rapports existant entre ville et territoire ainsi que sur les efforts matériels et financiers consentis par la cité pour assurer sa défense. Le réexamen critique des textes ainsi que l'étude de la documentation matérielle conduisent à reconsidérer le rôle joué par la guerre de siège dans le système de relations entre la cité et les puissances extérieures. La place singulière qu'occupaient les chevaliers de Saint-Jean comme défenseurs de la chrétienté contre le Turc confère aux deux derniers sièges une valeur de symbole. L'objectif, au final, est de nourrir une réflexion d'histoire militaire et d'enrichir le débat sur les pratiques politiques, les formes de pouvoir et de représentation, de l'Antiquité à la période moderne, dans le bassin oriental de la Méditerranée.

11/2010

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Histoire de France

Le souvenir de Solferino. Aube de l'ère humanitaire

Fin octobre 1862, le livre d'Henry Dunant Un souvenir de Solferino déclenche une véritable explosion dès sa parution. Réalisé par l'orfèvre des imprimeurs genevois, Jules-Guillaume Fick, édité à compte d'auteur, sur grand papier, paré d'une coûteuse carte du lieu de la bataille en trois couleurs, ce hurlement d'indignation émeut bientôt l'Europe philanthropique. Non seulement, les bibliophiles apprécient la prouesse typographique, mais aussi les personnes sensibles à la misère humaine applaudissent à l'appel lancé en faveur des militaires blessés et abandonnés sans soins après la bataille. Enfin et surtout, le président de la Société genevoise d'utilité publique, Gustave Moynier, s'empare du problème pour le mettre en orbite sur la planète des congrès internationaux philanthropiques. Le mouvement est lancé, il sera couronné par la signature de la Convention de Genève. Et il y avait de quoi ! A l'époque, aucun accord international permanent et universel ne limitait la marge de manoeuvre des armées en guerre, vis-à-vis des blessés ou des troupes sanitaires. Le métier d'infirmière laïque commençait ses balbutiements. Aucune société de secours indépendante des Eglises n'était constituée de façon permanente. La neutralité des blessés ou des services sanitaires des armées n'existait pas. En deux mots, Un souvenir de Solferino a posé une nouvelle problématique, autant vis-à-vis de la guerre que vis-à-vis d'une catégorie d'hommes vulnérables. Dix-huit mois après sa parution, le 22 août 1864, l'humanité entrait dans une nouvelle ère, l'ère humanitaire, avec la signature de la Convention de Genève. Pour la première fois, des historiens se sont réunis pour examiner ce livre sous tous ses angles : contexte historique, auteur au moment de l'écriture, impact en Europe, traductions, usage qu'en font aujourd'hui les institutions héritières. Voici le résultat de leurs recherches.

10/2018

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Afrique occidentale

Histoire des coups d'Etat au Dahomey (1963-1972)

La période d'instabilité politique de l'histoire du nouvel Etat indépendant du Dahomey suscite beaucoup d'intérêts chez la plupart des Béninois qui cherchent manifestement à connaître leur histoire. En effet, le foisonnement des coups d'Etat ou pronunciamientos, les changements intempestifs de régimes et de gouvernements au lendemain de l'indépendance, ne manquent pas d'attirer l'attention de la jeune génération. Cet ouvrage écrit l'histoire des coups d'Etat au Dahomey pendant cette période de l'histoire du Bénin. Cette initiative est d'autant plus pertinente qu'elle permet de constituer un capital de documentation spécifique écrite, de passer en revue et d'évaluer sous l'angle critique l'histoire politique de l'ex-Dahomey, aujourd'hui République du Bénin, à travers la période d'instabilité politique. L'instabilité politique au lendemain de l'indépendance est tributaire des aléas générés par la main mise constante des puissances étrangères. Mais, le mal n'est souvent pas le fait de l'étranger : il croît, s'enracine, se développe par le fait de notre propre apathie, de nos complicités, voire de nos ambitions individuelles et de notre malignité. Ce phénomène a été une des conclusions de l'analyse du philosophe français Emmanuel Mounier qui disait en substance : "Le Dahomey est le Quartier latin de l'Afrique. Mais cet intellectualisme fait de mesquineries et de méchanceté est de nature à enterrer définitivement le développement de ce pays". On constate malheureusement que bon nombre de lettrés béninois, sans avoir lu la citation entièrement, mettent un zèle à ne citer que le premier segment de cette flatterie. Et ceux qui l'ont lu oublient de tenir compte de la restriction notée par l'auteur et que développe cet ouvrage.

02/2021

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Histoire de France

Penser l'oubli après 1945. Voies du silence, voix de l'absence

1945-2015 : alors que la France célèbre le 70e anniversaire de sa libération du joug nazi, Fabienne Federini s'intéresse au processus de l'oubli tel qu'il a pu se construire dès l'immédiate après-guerre, à partir des silences des principaux acteurs de l'époque, parmi lesquels on trouve nombre d'intellectuels. II y eut ainsi ceux (Sartre, Mounier) qui, ayant peu fait, ont préféré passer sous silence ce qui fut, au risque de prendre quelques libertés avec l'histoire. Ce silence-là était bien sûr déni. A côté, il y eut ceux (Char, Vernant) qui, ayant fait beaucoup, ont refusé de parler de leurs faits d'armes, ne se prévalant d'aucun droit - eux qui pourtant les avaient tous. Ce silence-ci était refus du mensonge, de l'imposture, parfois. II se voulait surtout refuge d'une mémoire fidèle au souvenir de leurs camarades "tombés pour la France". Or, à l'exception de quelques noms devenus symboles, les autres sont tombés dans l'oubli. C'est pourquoi, il s'agit moins ici d'évoquer une résistance mythique, réduite en général à sa seule geste héroïque, que de donner la parole à ces femmes, à ces hommes qui l'ont incarnée physiquement, quelquefois jusqu'au sacrifice. Faire entendre la voix de ces "précurseurs clairvoyants", c'est bien sûr les rendre présents. C'est aussi s'interroger sur ce que ce combat politique, mené au nom du genre humain, est encore susceptible de nous apprendre aujourd'hui. Est-il un héritage appartenant résolument au passé ou porte-t-il en lui une métaphysique le rendant vivant à jamais ? Peut-être est-ce là, dans le choix des réponses apportées, que réside ce que d'aucuns appellent "le devoir de mémoire".

09/2015

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Critique littéraire

Engagements et déchirements. Les intellectuels et la guerre d'Algérie

Ce catalogue paraît dans le cadre d'une grande exposition conçue et réalisée à l'occasion du cinquantenaire de la signature de l'Indépendance algérienne (5 juillet 1962) du 15 juin au 15 octobre 2012 à l'Abbaye d'Ardenne. Au-delà des tabous et des silences, au-delà des partis pris, il est temps, grâce à des documents inédits, d'écrire une autre histoire de la guerre d'Algérie. Cette autre guerre, c'est celle des intellectuels. On oublie le plus souvent les débats, les causes et les combats qui les agitèrent alors, comme si tous avaient été, d'emblée et unanimement, anticolonialistes, comme si "le sens de l'histoire" s'était imposé, à moins que l'on ne cautionne l'opposition manichéenne et réductrice d'une gauche indépendantiste et d'une droite pro-Algérie française. Seul le manifeste des 121 (si tardif) reste dans les mémoires. Et pourtant, dès 1954, les esprits se mobilisent. Très vite, les dénonciations sont argumentées et les débats s'enflamment. Groupes, solidarités, réseaux, le paysage intellectuel français se reconstitue et recommence à croire en son pouvoir d'action. Textes visionnaires de Camus, de Mounier, de Ricoeur...détermination des protagonistes - de Sartre à Domenach, Vidal-Naquet ou Paulhan, de Fanon à Jeanson, de Petitjean à Rodenbach...engagement des revues, combats des éditeurs... Dans cette guerre des idées, le choix des mots fut crucial. Pour compléter cette approche originale de la guerre d'Algérie, un cycle de conférences et de rencontres sera programmé en juin 2012, avec de grandes figures d'intellectuels. 350 documents extraits des collections de l'IMEC mais aussi de fonds privés, vont permettre enfin une autre approche de l'histoire de ces engagements.

06/2012

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Concours administratifs

Devenez Gendarme Adjoint Volontaire en 60 jours. Epreuves de sélection, Edition 2024-2025

Vous cherchez à optimiser vos révisions pour réussir les épreuves de sélection de Gendarme adjoint volontaire ? Organisation et planification sont les maîtres mots de la collection "Mon concours en 60 jours" qui vous offre un programme de travail clé en main adapté à vos épreuves et découpé par journées. Cet ouvrage vous propose une préparation sur mesure en 60 jours : - un planning adapté et progressif pour aborder sereinement vos épreuves ; - chaque jour, un cours et des entraînements vous préparent efficacement à toutes les épreuves ; - en fin d'ouvrage, vous pourrez vous exercer en conditions réelles sur des sujets blancs corrigés.

09/2023

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Concours administratifs

Devenez gardien de la paix en 60 jours. Concours externe et interne, Edition 2021-2022

Vous souhaitez passer et réussir le concours de Gardien de la paix mais vous rencontrez des difficultés pour vous organiser et planifier vos révisions ? La collection "Mon concours en 60 jours" vous offre un programme de travail clé en main adapté à vos épreuves et découpé par journées. Cet ouvrage vous propose une préparation sur mesure en 60 jours : Un planning adapté et progressif pour vous aider à envisager sereinement votre concours Chaque jour, un cours et des entraînements vous préparent efficacement à toutes les épreuves En fin d'ouvrage, vous pourrez vous exercer en conditions réelles sur des sujets d'annales corrigés.

02/2021

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Livres-jeux

Licornes

Un cherche et trouve à faire et à refaire partout ! 14 planches à découvrir ; 32 éléments à chercher sur chaque planche ; + de 400 éléments à trouver.

03/2024

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Littérature française

Souvenirs d'une fille du peuple, ou La Saint-Simonienne en Égypte, 1834-1836

Souvenirs d'une fille du peuple. Suzanne Voilquin Date de l'édition originale : 1866 Née à Paris d'un père républicain ouvrier chapelier et d'une mère catholique pratiquante, Suzanne Monnier (1801-1877) reçoit une éducation religieuse dont elle s'éloigne alors qu'elle découvre à travers ses lectures, en autodidacte, la philosophie des Lumières. Elle connait par la suite une vie ouvrière en tant que brodeuse et rencontre Eugène Voilquin, un maçon qu'elle épouse en 1825. Elle rejoint en 1830 le mouvement saint-simonien, une utopie libertaire collectiviste qui revendique la justice sociale pour tous à travers l'industrialisation. En quête d'émancipation et de liberté, souhaitant se battre pour l'affranchissement des femmes, elle écrit dès 1832 pour l'hebdomadaire La Femme libre : créé par Marie-Reine Guindorf et Désirée Véret, ex-saint-simoniennes portées par un féminisme prolétaire, c'est le premier journal féministe français, entièrement écrit par des femmes. Suzanne Voilquin fi nit par en prendre la direction et le re baptise La Tribune des femmes : elle donne voix à de nombreuses journalistes qui dénoncent l'emprise du patriarcat tout comme la soumission et l'exclusion des femmes, tant dans la vie politique qu'intellectuelle du pays. En 1834, elle met fin à ce journal après avoir publié un texte qui se fait remarquer par son courage et son engagement, Ma loi d'avenir, écrit par une autre figure incontournable du féminisme, la passionnée Claire Démar. Désirant porter la parole saint-simonienne au-delà des frontières, elle se rend en Egypte en 1834. Dans Souvenirs d'une fille du peuple, Suzanne Voilquin s'adresse ainsi à sa fi lle adoptive et à sa nièce : elle y compile ses mémoires et le récit de son voyage en Egypte, livrant ses observations sur la condition des femmes orientales. Ces textes sont autant le témoignage d'une saint-simonienne que celui d'une femme engagée et humble qui voulait laisser une trace à ses descendantes : " Puisse le jugement des femmes m'être bienveillant ! car c'est pour elles, et pour toi, mon enfant, que j'ai osé prendre la plume, arrivée à la fin d'une longue carrière de travail. " Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1866 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

09/2021

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Contes et nouvelles

La potiche a peur en rouge. Et cent autres fables express

"La fable express est une parodie de fable, qui naquit à la fin du XIXe siècle, époque de fantaisie, d'invention, et de jeu avec la langue. Alphonse Allais fut un virtuose du genre. La recette en est simple : une poignée de vers de mirliton, aromatisés à l'absurde, à l'insolence ou à l'obscénité, et une "morale" en général très peu morale, qui parodie parfois dictons et lieux communs, mais ça n'a rien d'obligatoire. La "morale" est à double sens : elle cache une autre formule, qui se prononce de la même manière mais dit tout autre chose. Bref, c'est un calembour. Le but ? Le jeu, le rire". (Pierre Jourde). Après une érudite et savoureuse présentation, Pierre Jourde revisite en cent et une fables (agrémentées de commentaires) ce drôle de genre littéraire, pratiqué entre autres par Alphonse Allais, Boris Vian et Marcel Gotlib. Réactualisant cette forme d'écriture pour rire, à la portée de tous, l'impertinent et caustique Pierre Jourde signe ici un véritable manifeste pour une littérature humoristique et amusante. "La fable express, Pierre Jourde le rappelle dans sa présentation riche et complète, "n'est pas sérieuse" . Cela tombe bien, trop de gens déjà le sont, et le quorum de sérieux dans le monde est largement dépassé. A juste titre, l'auteur cite aussi bien Allais, Roussel, le fou littéraire Brisset, que l'Oulipo, Vian et Gotlib". (Extrait de la préface d'Hervé Le Tellier). Ecrivain et critique littéraire, Pierre Jourde a longtemps été professeur de littérature française à l'université. Il a publié une quarantaine de livres, dans tous les genres (poésie, essais, romans, satire littéraire, théorie de la littérature...), ainsi que des ouvrages avec divers artistes, et dirigé l'édition de Huysmans en Pléiade. Il tient une chronique sur le site culturel de L'Obs, Bibliobs. Parmi ses publications : Empailler le toréador (Corti, 1999), La Littérature sans estomac (L'Esprit des péninsules, 2002, prix de la critique de l'Académie française), Précis de littérature française du XXIe siècle (avec Eric Naulleau, Mango, 2004), Festins secrets (L'Esprit des péninsules, 2005, prix Larbaud, prix Renaudot des lycéens, prix Thyde Monnier de la SGDL), Le Maréchal absolu (Gallimard, 2012, prix Virilo), La Première Pierre (Gallimard, 2013, prix Jean Giono), La Culture bouge encore (Hugo, 2016), Le Voyage du canapé-lit (Gallimard, 2010).

10/2021

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Anglais

Anglais 2de Let's Meet up! Edition 2023 Avec 1 Clé USB

- Tous les documents audios et vidéos du manuel - 20 Tutos vidéo "Tyron's Tips" (grammaire et phonologie) - Les ches d'activités - Les évaluations supplémentaires (ches élèves modi ables, imprimables et documents supports de CO)

09/2023

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 1, Un philosophe dans la cité 1908-1943

Dès le début de son enseignement parisien en Sorbonne (1921) et à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (1922), Etienne Gilson (1884-1978) a collaboré avec le libraire Joseph Vrin, qu'il oriente très tôt vers l'édition universitaire et la recherche philosophique. Selon la formule d'Emmanuel Mounier, Etienne Gilson a "contribué à la réhabilitation de la pensée médiévale, où il a montré une diversité d'inspiration, une liberté de recherche et un foisonnement d'écoles =. Les oeuvres complètes d'Etienne Gilson sont organisées selon un plan thématique et permettent de mieux connaître le philosophe, l'historien de la philosophie médiévale, l'intellectuel engagé et l'homme qu'il fut, à la fois dans la diversité de ses intérêts philosophiques et dans toute sa créativité intellectuelle. Pionnier des études de philosophie médiévale, auteur célèbre de son vivant en France, où il fut professeur au Collège de France et membre de l'Académie française, Etienne Gilson est également reconnu dans toute l'Europe et sur les deux continents américains. Ce premier volume des oeuvres complètes rassemble plus de cent-quinze textes publiés par Etienne Gilson entre 1908 et 1943, afin de présenter l'ensemble des prises de parole d'Etienne Gilson sur son actualité : Il comprend le volume Pour un ordre catholique (1934), les articles politiques que Gilson rédige dans la presse nationale et confessionnelle. les entretiens. les conférences pédagogiques, les interventions publiques sur les intellectuels, les professeurs d'Université ou les hommes de lettres contemporains. On trouvera également le cours où Gilson examine avec acuité le phénomène totalitaire (automne 1933), ouvrant la voie au volume sur Les métamorphoses de la Cité de Dieu de 1952. Ce n'est qu'en filigrane que l'on percevra dans ce volume l'érudition du professeur de philosophie médiévale. Ces opera minora ne sont pas secondaires cependant : nombreuses, précises et riches. comme des miniatures, elles dessinent un portrait neuf et révèlent un itinéraire intellectuel singulier et méconnu.

12/2019

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Histoire de France

Jean Desparmet, mémoires 1937-1947. Avec un album photo

Ces mémoires sont une tranche de vie, celle d'un jeune homme débutant dans l'administration française dans l'ambiance tragique de la deuxième guerre mondiale. Elles décrivent la vie d'un citoyen de la France libre, combattant silencieux en marge des grands affrontements, comme il y en eut tant d'autres. Tout en menant sa vie de tous les jours il apporta sa contribution à la victoire contre le Nazisme. Jean Desparmet débuta sa carrière à Kasserine, un petit bled du Sud-Ouest tunisien, comme Contrôleur civil stagiaire du protectorat français de Tunisie. Il y resta en fonction de 1939 à 1947. Sa mission était d'administrer cette région perdue et surtout de faire fructifier une ferme voulue par le Résident général de Tunisie tant pour développer les ressources nourricières si nécessaires en temps de guerre que pour y placer et protéger les réfugiés, simples marins ou officiers, de la flotte républicaine espagnole. Dès la chute de la France, il s'engagea dans un réseau de résistance dont il fut un des initiateurs ainsi qu'un membre actif et enthousiaste. En juin 1941 le réseau Mounier fut découvert. Jean Desparmet échappa aux rafles policières et continua le combat seul sous la couverture de son poste de contrôleur civil. En septembre 1942, ne s'entendant plus avec les autorités, il cessa tout contact avec elles. Le territoire de Kasserine, aussi grand qu'un département français, demeura alors indépendant du gouvernement vichyste de Tunis jusqu'à la libération du protectorat par les forces alliées. Tout en menant sa guerre à sa façon, minant les ponts devant l'ennemi ou aidant les alliés par la mise à disposition des ressources de la ferme, il continua, grâce à l'allant des hommes de la flotte républicaine espagnole ainsi que des ouvriers tunisiens de la ferme, à enrichir le domaine agricole qu'on lui avait confié ainsi qu'à protéger ses administrés sans distinction, fussent-ils fonctionnaires, cultivateurs, bédouins, réfugiés, ou bien encore prisonniers de guerre et même pillards.

06/2015

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Benoît XVI

Joseph Ratzinger-Benoît XVI et la culture française

Ce colloque international porte sur la relation entre le pape émérite et la culture française. Au cours d'un voyage apostolique à Lourdes (2008), Benoît XVI a affirmé avoir eu "un contact très profond, très personnel et enrichissant avec la grande culture théologique et philosophique de la France" La tâche d'un colloque autour de la relation entre le pape émérite et la culture française relève dès lors d'une réflexion - jamais tentée auparavant de manière systématique - sur les raisons pour lesquelles le premier considère "décisive" la seconde, tant pour son parcours personnel de vie et d'études que pour l'essence de l'Occident. D'un côté, il s'agira de retracer les étapes d'une longue fréquentation qui débute officiellement à l'Institut Catholique de Paris lors du premier Congrès international augustinien (1954), se prolonge par les conférences au Parlement Européen de Strasbourg (1979), à Lyon et à Notre-Dame de Paris (1983), celles en tant que membre de l'Académie des science morales et politique (1995 et 1997) et à la Sorbonne (1999), pour se conclure avec le voyage apostolique en 2008. D'un autre côté, cette Journée permettra de faire émerger l'ensemble des figures et des mouvements de la "culture humaniste" française qui, selon Ratzinger/Benoit XVI, l'ont influencé le plus ou avec qui il a dû instaurer une confrontation critique. En effet, il a été en contact avec tous les ordres de rationalité : théologique (H. De Lubac, J. Daniélou, Y. Congar), philosophique (E. Gilson, E. Mounier, J. Sartre), scientifique (A. Comte, Teilhard de Chardin, Jacques Monod) et esthétique (les écrivains Bernanos, Mauriac, Péguy, Claudel). Sous la direction de : Philippe Cappelle-Dumont - Michele Cutino et les interventions de : Christian Schaller - Sébastien Milazzo - Davide De Caprio - Christian Gouyaud - Michel Deneken - Gabriel Flynn - Vincenzo Arborea - Michel Deneken - Philippe Vallin - Santiago Sanz Sánchez - Dominique Millet-Gerard - Jean-Robert Armogathe

11/2022

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Revues de droit

Revue française de finances publiques N° 163-2023 : Hommages en l'honneur du Professeur Marie-Christine Esclassan - Finances publiques écologiques

SOMMAIRE - RFFP N° 163 - Septembre 2023 - HOMMAGES EN L'HONNEUR DU PROFESSEUR MARIE-CHRISTINE ESCLASSAN Articles du Professeur Marie-Christine Esclassan parus dans la Revue française de finances publiques Conseil constitutionnel et Haut Conseil des finances publiques : à la recherche d'une "coopération renforcée" pour le contrôle de la sincérité budgétaire, par François Barque En souvenir de Marie-Christine Esclassan, par Michel Bouvard L'Agora des finances publiques, "Maintenir le cap" , par Henry Michel Crucis Que représentent les recettes fiscales de l'Etat ? , par Etienne Douat Hommage de Céline Husson-Rochcongar Hommage à Marie-Christine Esclassan, par Alain Lambert et Didier Migaud Quelles évolutions de la fiscalité face à l'avènement d'un "capitalisme de plateforme" ? , par Marine Michineau Economie du droit et "justice sans le juge" . Retour sur un séminaire de recherche avec Marie-Christine Esclassan, par Jean-Marie Monnier Le médiateur des ministères économiques et financiers a 20 ans, par Jean-Raphaël Pellas L'identité européenne est-elle soluble dans la fiscalité ? Note sur le "nativisme" dans Capital et idéologie de Thomas Piketty, par Rémi Pellet Hommage de Christophe Pierucci Hommage de Philippe Thiria - Editorial : "En avoir pour mes impôts" : l'appel au citoyen-client, par Michel Bouvier FINANCES PUBLIQUES ET TRANSITION ECOLOGIQUE Faut-il s'inquiéter que "l'Etat ne puisse pas tout" à l'heure du financement de la transition écologique ? , par Fabien Bottini Le rôle de l'investissement public dans la transition écologique, par Régis Lanneau Le "Budget vert" , entre mythe et réalité, par Robin Degron Quel impact de la transition écologique sur le droit fiscal ? , par Bastien Lignereux Transition écologique et justice fiscale, un oxymore durable, par Jean-Raphaël Pellas Les finances européennes et la transition écologique, par Ramu de Bellescize Le financement de la transition écologique au Royaume-Uni, par Alexandre Guigue L'évaluation socio-économique au service de la transition écologique, par Morgane Chevé La Banque Postale et l'accompagnement des territoires face à la transition écologique, par Caroline de Marqueissac et Luc Alain Vervisch Les règles de l'Organisation mondiale du commerce : un frein au financement de la transition écologique ? A propos de l'Inflation Reduction Act américain et de ses conséquences, par Fabien Bottini - CHRONIQUE D'ECOLOGIE FINANCIERE PUBLIQUE Budgétisation verte ou durable : Quel référentiel budgétaire pour les acteurs publics en transition ? , par Robin Degron et Brice Guilloteau - CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE La pratique des décrets d'avance depuis l'entrée en vigueur de la LOLF (2006-2022), par Olivier Boyer - CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Laurence Vapaille II. - Vient de paraître

09/2023

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BD tout public

Les Compagnons de la Libération : Hubert Germain

Une flamme brûle en lui, celle de la Résistance. Voici l'histoire du dernier des derniers. L'histoire d'un jeune homme qui refuse le déshonneur et qui ne veut pas se résigner. Un homme révolté par la trahison des pères qui se sont soumis en si peu de temps. Un homme qui aime tant son pays qu'il est prêt à lui sacrifier sa vie sans rien attendre en retour. Hubert Germain est de tous les combats de la France libre, de la Syrie à l'Allemagne, en passant par Bir-Hakeim, Monte Cassino et le débarquement de Provence. Il est le dernier Compagnon de la Libération.

01/2022

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Religion

Papiers personnels de monseigneur Julien 1856-1930 évêque d'Arras. Inventaire de ses papiers personnels conservés aux Archives du diocèse d'Arras et Bibliographie

Eugène Julien, né à Canville-les-Deux-Eglises (Seine-Maritime), élève puis professeur à l'Institut ecclésiastique d'Yvetot, prêtre en 1881. Secrétaire du Cardinal Thomas, 1892-1894. Supérieur de l'Institution St-Joseph du Havre, 1897-1991. Archiprêtre du Havre, 1917-1930. Elu en 1925 à l'Académie des Sciences Morales et Politiques. Evêque libéral, il travaille au rapprochement de Paris et du Vatican, du gouvernement et des catholiques français. Animateur de l'association de Lorette. Partisan convaincu de la Société des Nations. Membre du Comité franco-allemand d'information et de documentation. Critiqué en 1926 pour sa participation au congrès international de la paix à Bierville. Hostile à l'Action Français. Les papiers inventoriés vont de 1870 à 1933 et comprennent : a) Documents "biographiques", 1870-1933 (35 articles)Nomination à l'épiscopat, entrée à l'Académie des Sciences Morales et Politiques, missions aux Etats-Unis (1918) et en Pologne (1924), etc. b) Ecrit antérieurs à l'épiscopat, 1873-1917 (213 articles). Note de lecture, vers, sermons, discours et conférences (160 articles); études et ouvrages (44 articles); etc. Nombreux inédits. c) Ecrits de Mgr Julien, évêque d'Arras, 1917-1930 (310 articles). Discours de mariage, cours aux semaines sociales, autres allocutions, lettres pastorales, études et ouvrages. Plusieurs textes inédits. d) Dossiers, 1917-1930 (20 articles). Rapport entre l'Eglise et l'Etat, associations diocésaines, correspondance avec le cardinal Luçon et Mgr Chollet, paix internationale, Société des Nations, congrès de Bierville, relations franco-allemandes, Action Française, etc. e) Correspondance reçue, 1890-1930 (environ 1500 lettres émanant de 779 correspondants). Lettres d'évêques (A. Baudrillart, H. Chapon, H. R. Quilliet, Ch. P. Sagot du Vauroux, S. Touchet, etc.), d'hommes politiques (F. Buisson, C. Jonnart, abbé Lemire, A. Ribot, etc.), de membres de l'Institut (H. Bremond, G. Goyau, F. Laudet, H. Lyautey, Ph. Pétain, C. Pfister, A. Rébelliau, etc.), d'universitaires, de personnalités du monde catholique (E. Duthoit, P. Harel, L. Lavedan, E. Montier, E. Trognan, etc.), de prêtres et d'amis normands, etc. f) Coupures de presse, 1904-1930 (28 articles). L'inventaire est doté d'un index et complété par trois annexes : - Quelques dates de la vie de Mgr Julien- Bibliographie de Mgr Juien- Travaux sur Mgr Julien.

01/1981

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Histoire de France

Journal 1936-1940. "Hitler sait attendre. Et nous ?"

Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : "Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort", confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal... En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la "conversation" avec elle-même. A Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonnants ! En janvier 1939, alors que Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la "sous-direction Europe"... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Edouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... A l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : "A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : "Paris, dit-elle, ne répond plus..." Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part. . La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera." Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente "tout ce qui nous reste d'espoir", mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.

11/2015

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Critique littéraire

Histoire romaine. Tome 5, Livre IX, Le livre illyrien ; Fragments du livre macédonien, Edition bilingue français-grec ancien

Ce livre, le neuvième de l'Histoire romaine, marquait une étape importante dans la série des guerres étrangères puisqu'il racontait comment les Romains, intervenant pour la première fois dans le bassin oriental de la Méditerranée, avaient vaincu et soumis Philippe V puis anéanti la monarchie macédonienne après la défaite de Persée à Pydna. Appien lui avait donc donné le titre de "Livre macédonien" et avait ajouté une sorte d'appendice, le "Livre illyrien", où il exposait les circonstances de la conquête, achevée par Auguste, des régions qui formeront l'Illyricum. Fâcheusement, le Livre macédonien fut perdu, peut-être dès le IXe siècle de notre ère et le Livre illyrien aurait sans doute connu le même sort si les éditeurs byzantins ne l'avaient pas inséré à la suite du livre V des Guerres civiles. Paradoxalement, nous avons donc perdu ce qu'Appien considérait à juste titre comme le plus important et conservé un appendice moins travaillé. Heureusement, les Extraits constantiniens nous ont conservé les passages du Livre macédonien relatifs aux négociations entre Romains et Macédoniens à l'occasion des trois guerres qui les opposèrent. On constate qu'Appien suivait une tradition différant sensiblement de celle qui prévaut depuis Polybe et, en particulier, qu'il n'était pas dupe des accusations portées contre Persée par des adversaires décidés à l'anéantir, quoi qu'il fît. Il était donc utile de rééditer et de traduire ces pages où il apparaît qu'Appien jugeait justifiée la rancune de Philippe V, ulcéré de l'ingratitude des Romains qu'il avait loyalement soutenus contre Antiochos III, et portait sur Persée un jugement favorable en montrant que ses qualités l'avaient rendu suspect aux Romains. Le Livre illyrien, malgré sa brièveté, reste une source historique de première importance. Dans la première partie du livre, consacrée aux guerres menées par les Romains dans la région de l'Adriatique contre des populations pratiquant la piraterie, Appien suit une tradition originale fort éloignée de Polybe, en particulier pour tout ce qui concerne Démétrios de Pharos. Dans la seconde partie, la plus détaillée, Appien relate, d'après les Mémoires d'Auguste, les opérations menées par celui-ci dans les Balkans après sa victoire sur Sextus Pompée et l'élimination de Lépide. Même s'il ne s'agit que d'un résumé, d'ailleurs plus complet que celui que Dion Cassius donne des mêmes événements d'après la même source, nous remontons à travers Appien au témoignage d'Auguste, qui, dirigeant les opérations et participant aux combats, donna de ces guerres engagées contre des populations mal connues une relation qui s'apparentait, semble-t-il, aux fameux "Commentaires" de César. Bref, en dépit des accidents de la tradition manuscrite qui ont entraîné la perte d'une partie de sa substance, et plus particulièrement le récit des fameuses batailles de Cynoscéphales et de Pydna, ce livre IX de l'Histoire romaine reste une source documentaire de première importance dont la réédition sur des bases scientifiques solides et la traduction en langue française paraissent entièrement justifiées. Le commentaire a bénéficié d'un concours de premier ordre, celui du professeur Pierre Cabanes, le meilleur connaisseur français des questions illyriennes.

11/2011

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Revues

L'année Céline 2021

L'Année Céline est devenue au fil du temps la plus importante revue consacrée en France à un écrivain moderne. Elle n'est disponible qu'en volumes cousus et non coupés, telles que sont parues de son vivant toutes les oeuvres de Céline. Le 32e volume de L'Année Céline vient de paraître. Il compte 400 pages abondamment illustrées, réparties, selon la présentation établie de longue date, entre les textes retrouvés de Céline, les études, les documents et la chronique bibliographique de l'année. Sont présentées 38 lettres inédites de Céline, parmi lesquelles une correspondance jusqu'à présent totalement inconnue avec la danseuse russe Marie Tchernova (1936-1941), une carte postale envoyée à son oncle par le jeune Louis Destouches dès son arrivée à Diepholz (1907) où il sera scolarisé pendant un an, une lettre à l'inattendu Charles Vildrac (1936), ainsi que des lettres retrouvées adressées à son avocat Mikkelsen, à son ami Daragnès, à Paul Marteau, ou à Georges Geoffroy... Ce dernier, qui avait partagé la vie de Destouches à Londres en 1915, est l'objet d'une étude de Gaël Richard qui apporte des précisions sur la vie quotidienne des deux jeunes gens, transposée dans Londres (à paraître à l'automne) et Guignol's band. Parmi les dédicaces retrouvées en 2021, figure en belle place une série de six, s'échelonnant de 1934 à 1957, destinées à Marie Bell, l'une étant enrichie d'une caricature de l'actrice reproduite ici en couverture. Une importante série de lettres de tiers, autour du procès de février 1950, apporte maintes précisions sur la préparation de la défense de Céline par Albert Naud ; la correspondance entre Pierre Monnier et Albert Paraz, dont la première partie avait été publiée en 2020, livre des précisions sur l'aventure de "Frédéric Chambriand" , éditeur de Céline de 1948 à 1951 et principal acteur de son entrée chez Gallimard, qui devient dès le retour de Céline en France maître d'oeuvre de l'édition complète, et plus que complète avec les récentes découvertes de manuscrits perdus dont il sera rendu compte dans L'Année Céline 2022, du prosateur français majeur du XXe siècle. Yoann Loisel revient sur "le traumatisme de la grande guerre" , à partir de l'analyse du "document- diagnostic" établi en mars 1915, qui permet de mieux appréhender comment la violence de la guerre a transformé le jeune soldat et les répercussions sur toute la vie de Céline et sur toute son oeuvre. Eric Mazet poursuit son exploration des mentions de Céline dans la presse de son époque : ici, dans la presse communiste (le quotidien Ce Soir et Franc-tireur, qui font preuve entre 1937 et 1950 d'une hargne particulière contre l'écrivain). En 2021, le ton et la méthode ont changé, mais non les intentions malveillantes. En témoigne l'émission télévisuelle "Céline : les derniers secrets" , dont Jean-Luc Germain démonte "la mise en scène tapageuse" , digne d'une "téléréalité" , indigne de la littérature.

06/2022

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Ouvrages généraux

Lettres intimes. Tome 1, 1901-1932

Edition établie, annotée et présentée par Michel Fourcade, Sylvain Guéna, Dominique et René Mougel. "Tout ce qui est dans l'oeuvre de Jacques, nous l'avons d'abord vécu à l'état de difficulté vitale et d'expérience, - les questions de l'art et de la morale, de la philosophie, de la foi, de la prière, de la contemplation. Cela nous a d'abord été donné à vivre, à chacun selon sa nature et la grâce de Dieu" , notait Raïssa en 1934. Cette correspondance confirme le propos, qui nous fait pénétrer dans "l'amour fou" de deux vies données l'une à l'autre, et la trame quotidienne de leur fécondité de pensée et de "grandes amitiés" . Leur conversion en 1906 scelle la vocation d'un couple venu déjà un peu d'ailleurs : lui, 18 ans, romantique, révolutionnaire et dreyfusard en diable, en rupture avec les élites républicaines laïques dont il est issu ; elle, 17 ans, comme sortie d'une peinture de Chagall, juive et slave en quête à la Sorbonne d'une nouvelle patrie spirituelle. Les premiers regards portés sur eux discernent déjà leur promesse : "Je les trouve absolument dignes l'un de l'autre ; ce sont même de si beaux types d'humanité qu'il faut se féliciter de les voir se rechercher. On ne trouve pas si souvent de couple bien assorti ; celui-là me paraît devoir donner un exemple lumineux". Ils s'écrivent abondamment dès que les aléas de la vie les séparent et ce premier tome les suit dans la découverte d'eux-mêmes. Dans la discontinuité des circonstances, leur chemin métaphysique et mystique progresse, tandis que se révèle, derrière chaque ouvrage, chaque combat, chaque accompagnement spirituel, le secret de leur rayonnement : au fil de ces 712 lettres, c'est d'abord une histoire d'amour, dans un respect tendre et sacré de la singularité de l'autre. Michel Fourcade enseigne à l'université Montpellier III. Coéditeur de la Correspondance Maritain-Massignon (DDB, 2020), il préside le Cercle d'études J. et R. Maritain, après leur avoir consacré sa thèse (Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, 3 vol. , 2021). Co-directeur des Cahiers Maritain, Sylvain Guéna a édité les Correspondances Maritain-Max Jacob et Maritain-Mounier (DDB, 2016). Il a récemment publié Maritain ou la libération des vérités captives (2021) et Dorothy Day et Jacques Maritain. L'activiste radicale et le philosophe (2022). Secrétaire et archiviste du Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain, René Mougel a été notamment l'artisan, avec son épouse Dominique, de la publication de leurs oeuvres complètes (17 vol.), et de leur correspondance avec le cardinal Journet (6 vol.).

04/2023

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Histoire du sport

L'Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique

Prenant part à la programmation culturelle des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, l'exposition propose au public de découvrir la création des premiers Jeux Olympiques modernes, d'en saisir le contexte politique et de comprendre comment et pourquoi ses organisateurs ont voulu réinventer les concours de la Grèce antique. A partir d'archives inédites, d'objets jamais montrés et d'oeuvres d'art antique emblématiques, elle montre comment cette réinvention repose sur une combinaison orientée des sources antiques (textes, images et vestiges), faisant de l'olympisme moderne une illusion collective mais efficace. Le catalogue qui l'accompagne prolonge et illustre cette perspective. Il rappelle comment Paris, trois fois capitale olympique (1900, 1924, 2024), a été aussi le berceau où est née en 1894 l'idée de l'olympisme moderne : les collections du Louvre et la formation des artistes de l'Ecole des Beaux-Arts, la Sorbonne, le Collège de France et les réformes de l'instruction ou encore le milieu philhellène de Paris, forment le cadre où ont évolué des personnalités célébrissimes, comme Pierre de Coubertin, ou mal connues ou inconnues du grand public, comme l'écrivain grec Démétrios Vikélas, le philologue français Michel Bréal ou l'artiste suisse Emile Gilliéron. Grâce à l'exploitation du fonds d'archives inédites de l'atelier de E. Gilliéron déposé récemment à l'Ecole française d'Athènes, il est aujourd'hui possible d'analyser précisément la fabrique de la première iconographique olympique, de 1896 à 1924, inspirée des images antiques et déclinée en affiches, trophées, médailles, timbres et cartes postales. A l'aide de documents d'époque, comme la chronophotographie, est aussi retracé le processus de réinvention de gestes sportifs grecs, comme le lancer du disque. Enfin le catalogue montre comment cette réinvention, qui est aussi une manipulation des sources, occasionne des dérives nationales ou internationales, des exclusions ou des stéréotypes dont les études classiques ont été d'une certaine manière les victimes. L'ensemble des textes qui composent le catalogue fournissent ainsi les clés pour comprendre les enjeux de l'olympisme moderne. Editeurs scientifiques : Christina Mitsopoulou est archéologue, formée à l'université de la Sorbonne et l'Université d'Athènes, en Histoire de l'Art et Archéologie grecque. Spécialiste de l'archéologie des cultes, de céramique, petits objets et d'iconographie, son activité de terrain a surtout porté sur la région des Cyclades et l'Attique (Eleusis). Par sa formation comme guide culturelle en Grèce elle tire aussi une expérience de la topographie et de la communication du savoir académique vers un plus grand public. Depuis 2013 elle a étendu ses recherches vers le domaine de l'histoire de l'archéologie et des questions d'authenticité en art antique. Enseignante à l'Université de Thessalie en Grèce, elle mène depuis 2017 un projet de recherches au sujet du fonds Gilliéron à l'Ecole française d'Athènes, d'où est issue la présente exposition. Alexandre Farnoux est professeur d'archéologie et d'histoire de l'art grec à Sorbonne Université depuis 2001. Ancien directeur de l'Ecole française d'Athènes (2011-2019), il a fouillé en Macédoine, dans les Cyclades et en Crète. Il mène des recherches sur la civilisation grecque, en particulier sur le sport, et en histoire de l'archéologie, par exemple sur A. Evans et la découverte de la Crète ou sur la réception d'Homère. Il a été co-commissaire en 2019 de l'exposition Homère au Louvre-Lens et de l'exposition Christian Zervos, le tournant archaïque, au musée Benaki à Athènes. Violaine Jeammet est conservatrice générale au département des Antiquités grecques, romaines et étrusques du musée du Louvre. Spécialiste des figurines en terre-cuite grecques et romaines et membre associée de l'UMR 8164-HALMA, , elle enseigne à l'Ecole du Louvre. Commissaire ou co-commissaire de nombreuses expositions, dont l'exposition Tanagra-Mythe et archéologie au Louvre en 2003, elle conduit des études plus particulièrement sur l'artisanat et la polychromie antique.

04/2024

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Religion

Frédéric Ozanam et la civilisation de l'amour

C'est la jeunesse, et en premier lieu celle de l'université, qui constitua son public de prédilection et lorsqu'il participa, à 20 ans, en 1833, à la création des conférences Saint- Vincent de Paul, il visait non seulement les pauvres, mais aussi les étudiants qu'il voulait sortir de leurs livres et d'eux-mêmes pour les envoyer aux pauvres estimés à 100 000 dans le Paris des années 1830. La question sociale lui paraissait plus importante que les débats constitutionnels ou dynastiques et, à la veille de la révolution de 1848, il demandait que l'Eglise passât aux barbares, c'est-à-dire qu'elle aille vers le nouveau prolétariat créé par l'industrialisation, comme hier dans l'empire romain du Ve siècle les évêques avaient été au devant des envahisseurs germaniques. Son oeuvre scientifique porte essentiellement sur l'histoire culturelle de l'Europe médiévale et notamment sur les poètes franciscains. Sa thèse traite de la philosophie de Dante, Etienne Gilson, un siècle plus tard à la Sorbonne, réalisera avec L'esprit de la philosophie médiévale (1932) une partie du grand projet de son prédécesseur, il faut aussi citer l'historien belge Godefroy Kunh (1847-1916), et son ouvrage sur Les Origines de la civilisation moderne (1886), tandis que Léon XIII dans ses encycliques sociales reprenait certaines intuitions d'Ozanam. Imposante postérité pour un jeune professeur dont l'humilité et bientôt la maladie lui donnèrent un sentiment d'échec nullement justifié même sur le plan proprement scientifique. La première moitié du XXe est romantique et prophétique, mais l'esprit chrétien est menacé de partout. Auguste Comte élabore une nouvelle religion positiviste et Karl Marx en invente une autre révolutionnaire et matérialiste. Ozanam pensait que le christianisme et singulièrement l'Eglise catholique étaient en mesure de relever le défi de ces temps nouveaux en tirant les leçons de la fin d'un Ancien Régime caractérisé par des rapports dangereusement étroits entre l'Eglise et l'Etat monarchique. Passer aux barbares, était pour lui prendre ses distances avec un monde qui gardait du christianisme surtout des apparences et des convenances, ce que Mounier appellera plus tard. le désordre établi. La délicatesse d'âme d'Ozanam n'a pas des accents proprement mystiques et son catholicisme ardent donnait à sa charité un caractère social marqué. C'est sur le prochain et la réalité ecclésiale qu'il posait un regard évangélique. Sa sainteté est tournée vers l'action et l'enseignement. Comme tous les amis de Dieu, la croix ne lui fut pas ménagée, elle accompagnait ses réussites professionnelles, familiales et missionnaires d'une sone d'abattement physique et même spirituel qui devint dans les dernières années un vrai martyre accepté dans la nuit de la foi. Qui pouvait comprendre ce drame secret ? Ses lettres, si nombreuses et fort longues, le montrent tourné vers autrui et abordent les grandes causes auxquelles il s'était voué. Elles sont d'admirables rapports de v

08/1997

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Ethnologie et anthropologie

Inde - Chine - Mexique. Philosophie de l'histoire

L'ouvrage présente des textes majeurs de Carlo Cattaneo (1801-1969) : six articles diversement monographiques, sous deux guises essentielles - l'étude monographique proprement dite, aux accents totalement inédits, de trois pays lointains d'une part, envisagés dans la perception conjointe de leur histoire, de leur culture, de leur économie et de leur droit ; et d'autre part, la conception de la philosophie de l'histoire et de l'homme lui-même qui soutient une telle étude. En 1993, dans l'une de ses dernières leçons devant ses étudiants en architecture, Giancarlo De Carlo leur conseillait vivement de faire quelques lectures décisives s'ils voulaient apprendre à connaître le paysage et le territoire, les questions à leur poser, les enseignements à tirer de leur histoire ; parmi elles, essentielle à ses yeux, celle de Cattaneo, India Messico Cina, " un très beau livre, peut-être un peu difficile à trouver [G. De Carlo songeait à la seule édition indépendante de ces trois textes, celle de Bompiani en 1942], où il parle précisément de la formation du paysage et du rapport entre le paysage et les économies des différents pays " (G. De Carlo, La città e il territorio, Macerata, Quodlibet, 2019, p. 43). C'est bien cela en effet qu'apprendront les étudiants en parcourant cette histoire incarnée de trois pays, reconstituée dans un dessein d'ensemble qu'il importe de méditer aujourd'hui ; et ce n'est pas sans raison que G. De Carlo se tournait vers Cattaneo : soucieux d'ouvrir les étudiants à une approche pluridisciplinaire de l'architecture, il était naturel qu'il retrouvât le rédacteur du Politecnico, à l'inlassable curiosité s'impatientant de frontières trop étroites. " Notre culture ", écrivait-il, " et pas seulement la culture architecturale, a été mutilée par le phénomène de la spécialisation : pour aller plus vite, pour résoudre des problèmes quantitatifs, pour accroître l'efficacité, on se concentre à chaque fois sur une petite partie du monde, en croyant qu'on retrouvera dans un second temps une vision d'ensemble. Mais cela s'est rarement produit, parce que la distorsion congénitale de la spécialisation fait qu'en se concentrant sur un point, elle perd le sens de la raison pour laquelle ce point existe " (ibid.). Cattaneo fournira l'antidote parfait aux risques qui inquiétaient l'architecte. En ce sens, Il Politecnico, la revue qu'il fonda en 1839, et en laquelle on a vu " le plus beau périodique de culture et de sciences que l'Europe ait eu à cette époque " (Elio Vittorini), sera, en certains domaines, le laboratoire le plus vivant de la pensée du XIXe siècle, et en d'autres, la chambre d'enregistrement la plus fidèle des innovations et des avancées qui s'y produisirent. C'est à cette revue que sont empruntés la majorité des textes que présente ce volume. Il y a cependant une grande cohérence dans la diversité même des intérêts de Cattaneo. Elle se retrouve jusque dans ses pages les moins liées en apparence à la philosophie de l'histoire qu'il développe, et dont ce recueil voudrait être la manifestation à la fois théorique (les Considérations ou les pages sur Vico) et appliquée (les monographies sur l'Inde, la Chine, le Mexique, et pour joindre pour ainsi dire les deux approches, celle sur les " types humains ", admirable leçon disqualifiant à la fois le racisme et, à l'avance, l'" antiracisme ", comme autant de manquement et à la pensée et à la réalité mêmes). Une diversité, donc, mais exigeante et orientée, aimantée par l'idée d'une commune dignité du genre humain ayant à méditer sur sa propre histoire et à se demander à lui-même le développement le plus harmonieux. On trouvera ici des formules décisives de cet humanisme scientifique, tout ensemble rêveur et curieux de tout, inventif et fervent ; partout règne la même attention à l'unité du genre humain, une unité incarnée, diverse, étrange parfois, mais toujours féconde et pour la pensée, et pour le projet politique, caressé en sous-main, d'un fédéralisme des nations gouverné par la foi dans le développement harmonieux des sciences, des cultures, des civilisations. Ainsi dans son De bello nelle arti ornamentali, " Du beau dans les arts décoratifs ", si éloigné que paraisse un tel texte des études à la fois historiques, géographiques, économiques, culturelles, juridiques, que parvient à mener Cattaneo dans les monographies de pays ou les études plus proprement philosophiques réunies ici, on retrouve, en peu de mots, le fond essentiel de ses convictions, qui peuvent emprunter toutes les voies - philosophique, " sociologique " avant la lettre, esthétique, etc. - pour se dire : " Il n'y a pas de raison qu'un pont de fer, dans sa gracilité apparente, ne puisse devenir aussi élégant qu'un arc massif en marbre. Il n'y a pas de raison qu'une pesante locomotive ne puisse recevoir de telles proportions formelles que les spectateurs ajoutent l'admiration pour sa beauté sévère à l'étonnement que leur inspire sa redoutable efficacité " ; il faut " accepter les cadeaux de tous les siècles et de toutes les nations, en faisant, comme disait, non sans grâce, Annibal Caro, non gerbe de toute herbe, mais guirlande de toutes fleurs [... ] De même, quand on a appris la grammaire d'une langue, on peut rencontrer le même assemblage de formes mentales dans celle d'une autre ; et à la fin, dans la contrariété babélienne des paroles humaines, on voit paraître un même tronc revêtu d'un feuillage différent " (Scritti letterari, artistici, linguistici e vari, a ura di A. Bertani, Florence, Le Monnier, vol. I, pp. 135-137). C'est à cet ouverture admirative et raisonnée sur la diversité du monde que Cattaneo nous convie. Les pages que nous réunissons donnent un premier aperçu de cet art du regard, de l'attention et de la pensée.

11/2021